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MP2I – Mathématiques
A. Troesch
| A”A_
A^ | A” A.
(b) La négation peut donc s’écrire avec l’une ou l’autre des barres de Sheffer. Comme par ailleurs,
A_B “ pA _
| Bq “ pA _ | pA _
| Bq _ | Bq
1
le connecteur _ peut aussi s’écrire à l’aide de _
| . Comme t , _u est un système complet de connecteurs,
il en est donc de même de t _| u
De même
A^B “ pA ^
| Bq “ pA ^ | pA ^
| Bq ^ | Bq,
et on obtient pour les mêmes raisons un système générateur t ^
| u . Ces systèmes sont bien entendu mini-
maux !
Correction de l’exercice 2 –
1. Les 10 premières valeurs de Fn (c’est-à-dire de 0 à 9) :
F0 “ 0 F1 “ 1 F2 “ 1 F3 “ 2 F4 “ 3
F5 “ 5 F6 “ 8 F7 “ 13 F8 “ 21 F9 “ 34
2. Une récurrence immédiate montre que pour tout n P N, Fn ě 0. Alors, pour tout n P N, Fn`1 “ Fn `Fn´1 ě Fn ,
donc pFn qnPN est croissante .
On a F0 ě ´1, F1 ě 0 et F2 ě 1. Ainsi, on peut débuter la récurrence au rang 2, l’initialisation venant d’être
faite.
Soit, pour tout n dans Nzt0, 1u, la propriété Ppnq: Fn ě n ´ 1.
On vient de montrer Pp2q.
Soit n ě 2. Supposons que Ppnq soit vrai. Comme pFn qnPN est croissante et n ´ 1 ě 1, on a Fn´1 ě F1 ě 1.
Ainsi,
Fn`1 “ Fn ` Fn´1 ě pn ´ 1q ` 1 ě n.
k“1 k“1
2
“ Fn Fn`1 ` Fn`1 (d’après Ppnq)
“ Fn`1 pFn ` Fn`1 q
“ Fn`1 Fn`2 (d’après la relation de récurrence)
2
Soit n P N˚ . Supposons que Ppnq soit vrai. On a alors :
Par ailleurs :
n
ÿ
(c) Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: Fk “ Fn`2 ´ 1.
k“0
Pour n “ 0, la relation à prouver est F0 “ F2 ´ 1, qui est immédiate d’après les valeurs trouvées dans la
première question.
Soit n P N. Supposons que Ppnq est vraie. Alors :
n`1
ÿ
Fk “ Fn`2 ´ 1 ` Fn`1 (d’après Ppnq)
k“0
3
D’où Ppn ` 1q.
Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N, Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N.
n
ÿ
On peut conclure : @n P N, Fk “ Fn`2 ´ 1.
k“0
Une façon plus rapide de procéder est de se ramener à une somme télescopique en utilisant la relation de
récurrence définissant pFn q :
n
ÿ n
ÿ
Fk “ pFk`2 ´ Fk`1 q “ Fn`2 ´ F1 “ Fn`2 ´ 1.
k“0 k“0
n´1
ÿ
(d) Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: F2k`1 “ F2n .
k“0
Pour n “ 1, la relation à prouver est F1 “ F2 , qui est immédiate d’après les valeurs trouvées dans la première
question, d’où Pp1q.
Soit n P N˚ tel que Ppnq soit vraie. Alors :
n
ÿ
F2k`1 “ F2n ` F2n`1 (d’après Ppnq)
k“0
“ F2n`2 .
(e) C’est exactement pareil, soit par récurrence, soit grâce à une suite télescopique, en remarquant que l’on
peut commencer la somme à 1.
n
ÿ n
ÿ
F2k “ F2k`1 ´ F2k´1 “ F2n`1 ´ F1 “ F2n`1 ´ 1 .
k“0 k“1
(f) Un peu plus intéressant. On a ici deux variables. On fait le choix de faire une récurrence sur p (l’initialisation
d’une récurrence sur n nécessiterait de toute façon une récurrence sur p).
p ˆ ˙
ÿ p
Soit, pour tout p dans N, la propriété Qppq: @n ě 0, Fn`k “ Fn`2p ..
k“0
k
Pour p “ 0, la relation à montrer est Fn “ Fn , d’où Qp0q.
Soit p P N. Supposons que Qppq est vraie.
4
Soit donc n ě 0 quelconque. Alors,
p`1
ÿˆ ˙ p ˆ ˙
p`1 ÿ p`1
Fn`k “ Fn`k ` Fn`p`1
k“0
k k“0
k
p ˆ ˙ p ˆ ˙
ÿ p ÿ p
“ Fn`k ` Fn`k ` Fn`p`1 (formule de Pascal)
k“0
k k“0
k´1
p ˆ ˙
ÿ p
“ Fn`2p ` Fn`k ` Fn`p`1 (Qppq et suppression d’un terme nul)
k“1
k´1
p´1
ÿ ˆ p˙
“ Fn`2p ` Fn`1`k ` Fn`p`1 (réindexation)
k“0
k
p ˆ ˙
ÿ p
“ Fn`2p ` Fn`1`k
k“0
k
“ Fn`2p ` Fn`1`2p (Qppq, avec n1 “ n ` 1)
“ Fn`2p`2 .
Par conséquent, Pp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N˚ .
Conclusion : @n P N˚ , Fn2 “ Fn´1 Fn`1 ` p´1qn`1 .
Ici aussi, la méthode matricielle est efficace et découle directement de l’identité
˜ ¸n ˜ ¸
0 1 Fn´1 Fn
“ ,
1 1 Fn Fn`1
en écrivant l’égalité des déterminants de ces matrices et en utilisant le fait que le déterminant d’un produit
est le produit des déterminants (donc pour le terme de gauche, on obtient le déterminant
˜ ¸ puissance n, qui
a b
nous donne notre facteur p´1qn ). On rappelle que le déterminant d’une matrice est ad ´ bc. Les
c d
propriétés utilisées se vérifient facilement.
(h) On fait une récurrence sur m.
Soit, pour tout m dans N, la propriété Ppmq: @n ě 1, Fm`n “ Fm`1 Fn ` Fm Fn´1 .
5
Pour m “ 0, la relation à montrer est Fn “ F1 Fn ` F0 Fn´1 , ce qui est vrai pour tout n ě 1, puisque F1 “ 1
et F0 “ 0. Ainsi, Pp0q est vérifié.
Soit m P N. Supposons que Ppmq est vrai. Soit n P N˚ . On a alors :
si p ă 0.
$ n n´i ˆ
’ ÿ ÿ n ´ i˙ˆn ´ j ˙
’
’ “ F2n`2
j i
’
&
i“0 j“0
Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: @n ě 0, n n`1´i .
’ ÿ ÿ ˆn ` 1 ´ i˙ˆn ´ j ˙
“ F2n`3 ´ 1
’
’
j i
’
%
i“0 j“0
Pour n “ 0, on obtient :
n n´i
ÿ ˆn ´ i˙ˆn ´ j ˙ ÿ 0 ÿ 0 ˆ ˙ˆ ˙
ÿ 0 0
‚ “ “ 1 “ F2 .
i“0 j“0
j i i“0 j“0
0 0
n n`1´i
ÿ ˆn ` 1 ´ i˙ˆn ´ j ˙ ÿ 0 ÿ 1 ˆ ˙ˆ ˙
ÿ 1 0´j
‚ m “ “ 1 “ F3 ´ 1.
i“0 j“0
j i i“0 j“0
j 0
Ainsi, Pp0q est vrai.
Soit n P N, et supposons Ppnq. On a :
n`1
ÿ n`1´i
ÿ ˆ ˙ˆ ˙ n`1
ÿ n`1´i
ÿ ˆn ` 1 ´ i˙ˆn ` 1 ´ j ˙ n`1
ÿ ˆn ` 1˙
n`1´i n`1´j
“ `
i“0 j“0
j i i“1 j“0
j i j“0
j
n`1
ÿ n`1´i
ÿ ˆn ` 1 ´ i˙ˆn ´ j ˙ n`1
ÿ n`1´i
ÿ ˆn ` 1 ´ i˙ˆn ´ j ˙ n`1ÿ ˆn ` 1˙
“ ` `
i“1 j“0
j i i“1 j“0
j i´1 j“0
j
(formule de Pascal)
n n`1´i ˆ ˙ˆ ˙ n n´i
ÿ n ´ i n ´ j ˙ n`1
ˆ ˙ˆ ÿ ˆn ` 1˙
ÿ ÿ n`1´i n´j ÿ
“ ` `
i“1 j“0
j i i“0 j“0
j i j“0
j
(suppression de 0 et réindexation)
n n`1´i
ÿ ˆ ˙ˆ ˙ ÿ n n´i ˆ ˙ˆ
ÿ n ´ i n ´ j˙
ÿ n`1´i n´j
“ ` `1
i“0 j“0
j i i“0 j“0
j i
6
Le 1 apparaissant de façon un peu mystérieuse au moment de réintégrer la troisième somme dans la première
provient du fait que n´j
` ˘
0 “ 1 pour tout j P v0, n ` 1w (ce qui nous permet de considérer la dernière somme
comme le terme correspondant à l’indice i “ 0 de la première somme) SAUF pour j “ n ` 1...
La deuxième identité se montre de la même manière, en inversant le rôle des deux variables :
ÿ n`2´i
n`1 ÿ ˆ ˙ˆ ˙ n`1 ÿ ˆn ` 2 ´ i˙ˆn ` 1 ´ j ˙ n`1
ÿ n`2´i ÿ ˆn ` 1˙
n`2´i n`1´j
“ `
i“0 j“0
j i i“0 j“1
j i i“0
i
n`1 ÿ ˆn ` 1 ´ i˙ˆn ` 1 ´ j ˙ n`1
ÿ n`2´i ÿ ˆn ` 1 ´ i˙ˆn ` 1 ´ j ˙ n`1
ÿ n`2´i ÿ ˆn ` 1˙
“ ` `
i“0 j“1
j i i“0 j“1
j´1 i i“0
i
ÿ n`1´i
n`1 ˆ ˙ˆ ˙ n n`2´i ˆ ˙ˆ ˙ n`1 ˆ
ÿ n ` 1˙
ÿ n`1´i n`1´j ÿ ÿ n`1´i n`1´j
“ ` `
i“0 j“1
j i i“0 j“1
j´1 i i“0
i
ÿ n`1´i
n`1 ˆ ˙ˆ ˙ n n`1´i ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n`1´i n`1´j ÿ ÿ n`1´i n´j
“ `
i“0 j“0
j i i“0 j“0
j i
“ F2n`3 ´ 1 ` F2n`4
“ F2n`5 ´ 1,
4. Soit pour tout n P N, Gn le nombre de disposition de carrés et dominos pour obtenir une ligne de longueur n.
‚ Si n “ 0, seule la disposition vide convient, donc G0 “ 1
‚ Si n “ 1, une ligne de longueur 1 ne peut être couverte que par un carré. Donc G1 “ 1.
‚ Soit n ě 3. On sépare l’ensemble des dispositions possibles donnant une ligne de longueur n suivant la
nature de la première pièce :
˚ si la première pièce est un carré, il reste ensuite à contruire une ligne de longueur n ´ 1 avec des carrés
et des dominos, ce qui laisse Gn´1 configurations possibles ;
˚ si la première pièce est un domino, il reste ensuite à contruire une ligne de longueur n ´ 2 avec des carrés
et des dominos, ce qui laisse Gn´2 configurations possibles ;
Ainsi, on obtient Gn “ Gn´1 ` Gn´2 .
‚ Par conséquent, puisque G0 “ F1 et G1 “ F2 , les suites pGn qnPN˚ et pFn`1 qnPN˚ vérifient la même relation
de récurrence, et sont initialisées de la même façon, donc pour tout n P N˚ , Gn “ Fn`1 .
5. Des essais pour des petites valeurs de n laissent penser que pour tout n ě 1,
3
Fn`1 ` Fn3 ´ Fn´1
3
“ F3n .
Nous allons le montrer par récurrence, mais pour cela, nous devons d’abord établir une relation entre les termes
d’indices multiples de 3. Soit n P N. On a :
7
Soit n P N˚ . Supposons que Ppnq et Ppn ` 1q sont vérifiés. On a alors, d’après la relation prouvée en début de
question :
Par conséquent, Pp1q et Pp2q sont vraies, et pour tout n dans N˚ , Ppnq et Ppn` 1q entraînent Ppn` 2q. D’après
le principe de récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N˚ .
3
Conclusion (et on peut en être fier) : @n ě 1, Fn`1 ` Fn3 ´ Fn´1
3
“ F3n .
Voici deux autres égalités, exprimant F3n`1 et F3n`2 .
2 2
F3n`1 “ Fn`1 pFn`1 ` Fn Fn`2 q ´ Fn Fn´1
2
F3n`2 “ Fn`1 pFn`2 ` Fn2 q ` Fn Fn´1
2
.
On peut s’amuser à démontrer simultanément les trois relations (pour F3n , F3n`1 et F3n`2 ), à la manière de la
question 3b. C’était une autre façon de répondre à la question : le plus dur consistait alors à deviner les deux
relations pour F3n`1 et F3n`2 . Vous pouvez aussi constater que matriciellement, deux de ces trois relations
correspondent au calcul de
˜ ¸ ˜ ¸n ˜ ¸n ˜ ¸ ˜ ¸2 ˜ ¸
F3n 0 1 0 1 Fn Fn´1 Fn Fn
“ “ ,
F3n`1 1 1 1 1 Fn`1 Fn Fn`1 Fn`1
suivi
˜ de
¸ quelques manipulations simples (la troisième égalité se démontre en multipliant une fois de plus par
0 1
).
1 1
6. Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: « n se décompose de façon unique comme somme de nombres de
Fibonacci non nuls distincts et non consécutifs ».
‚ Pour n “ 0, n est une somme vide de nombres de Fibonacci, forcément distincts et non consécutifs ! Cette
décomposition est nécessairement unique. Ainsi, Pp0q est vraie.
‚ Soit n P N˚ . On suppose que Ppkq est vrai pour tout k P v0, n ´ 1w. L’ensemble A “ tp P N | Fp ď nu est
un sous-ensemble borné de N car Fp Ñ `8. Il est non vide, car 1 P A. On peut donc considérer son plus
grand élément k. Alors Fk ď n ă Fk`1 .
‚ Toute décomposition admissible comprend le terme Fk . En effet, sinon, son plus grand terme est au plus
égal à Fk´1 . En notant alors Fj1 ` ¨ ¨ ¨ ` Fjℓ “ n une telle décomposition, alors j1 ă j2 ă ¨ ¨ ¨ ă jℓ , on a
alors jℓ ď k ´ 1, puis jℓ´1 ď jℓ ´ 2 ď k ´ 3, puis jℓ´2 ď k ´ 5 etc. La suite de Fibonacci étant croissante et
positive, il vient alors :
k´1
ÿ
n ď Fk´1 ` Fk´3 ` Fk´5 “ Fℓ ă Fk ď n,
ℓ“2
ℓ et k de même parité
l’avant dernière inégalité provenant de 3(d) ou 3(e) suivant la parité de n, et du fait que la somme ne
commence qu’à 2 (les termes de la décomposition de Zeckendorff étant au moins d’indice 2).
Cette contradiction nous assure que le plus grand terme de la décomposition de Zeckendorff, si elle existe,
est Fk .
8
‚ Les autres termes de la décomposition constitue alors une décomposition admissible de n ´ Fk , et sont donc
déterminés de façon unique par hypothèse de récurrence, puisque n ´ Fk ă n.
Cela prouve l’unicité de la décomposition de Zeckendorff, sous réserve d’existence.
‚ L’existence se prouve alors en vérifiant que la décomposition obtenue en ajoutant Fk à une décomposition
admissible de n ´ Fk est aussi admissible, c’est-à-dire constituée de termes 2 à 2 non consécutifs. C’est le
cas si n “ Fk (la partie provenant de n ´ Fk est alors vide, et la décomposition ne comporte qu’un terme).
Supposons alors n ‰ Fk . La décomposition de n ´ Fk est alors non vide et constituée de termes de Fibonacci
deux à deux non consécutifs. Il suffit alors de vérifier que son plus grand terme Fℓ vérifie ℓ ď k ´ 2. Ceci
provient du fait que sinon,
n ě Fℓ ` Fk ě Fk´1 ` Fk “ Fk`1 ,
ce qui contredit la définition de k. Ainsi, la décomposition obtenue en considérant Fk et les termes d’une
décomposition de n ´ Fk répond au problème, d’où l’existence.
Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Pp0q, . . . , Ppn ´ 1q entraînent Ppnq. D’après le principe
de récurrence forte, Ppnq est vraie pour tout n dans N.
7. Application : un jeu d’allumettes.
‚ Si le nombre initial d’allumettes n’est pas un nombre de Fibonacci, le joueur 1 peut retirer un nombre
d’allumettes égal au plus petit nombre de Fibonacci de la décomposition (il retirera ainsi au moins une
allumette, et pas la totalité)
‚ Supposons que lors d’une étape, le joueur 1 retire un nombre d’allumettes égal au plus petit nombre de la
décomposition, disons Fi1 , où
n “ Fi1 ` Fi2 ` ¨ ¨ ¨ ` Fis .
Pour montrer que la stratégie du joueur 1 est gagnante, il faut montrer que cette situation le ramène à une
situation simimaire à celle de son coup précédent, à savoir qu’il pourra retirer un nombre d’allumettes égal
au plus petit terme de la décomposition de Zeckendorff de Fi2 ´ m ` Fi3 ` ¨ ¨ ¨ ` Fis . Cette décomposition
étant obtenue de cette expression en décomposant Fi2 ´ m, il suffit de montrer que le plus petit terme
Ft de la décomposition de Zeckendorff de Fi2 ´ m est inférieur à 2m. Si ce n’est pas le cas, le plus grand
terme Fs de la décomposition de m vérifie 2Fs ď 2m ă Ft . Il en résulte que Fs`1 “ Fs´1 ` Fs ă Ft ,
donc s ` 1 ă t. En mettant bout-à-bout une décomposition de Zeckendorff de m et une décomposition
de Zeckendorff de Fi2 ´ m, on obtient une décomposition de Zeckendorff de leur somme Fi2 , constituée
d’au moins deux termes (chaque membre étant non nul). Cela contredit l’unicité de la décomposition de
Fi2 , l’unique décomposition étant celle constituée d’un unique nombre.
‚ Ainsi, la boucle est bouclée : en tirant initialement le plus petit terme de la décomposition de Zeckendorff,
le joueur 1 est assuré que le joueur 2 ne pourra pas gagner, et que quoi que joue le joueur 2, il pourra à
nouveau tirer, à chaque étape, le plus petit terme de la décomposition de Zeckendorff, ce qui soit le fait
gagner, soit empêche l’adversaire de gagner au tour suivant et l’assure de pouvoir continuer sa stratégie.
Comme on tire à chaque fois au moins une allumette, il y a un vainqueur, et comme cela ne peut être le
joueur 2, c’est le joueur 1. Ainsi, la stratégie est gagnante.
‚ Si le nombre initial d’allumettes est un nombre de Fibonacci, le joueur 1 ne pouvant pas tirer toutes
les allumettes, est obligé d’en tirer strictement moins. Il se retrouve donc dans la situation du joueur 2
précédemment, qui se voyait obligé de tirer moins d’allumettes que le plus petit terme dans la décomposition
de Fibonacci du nombre d’allumettes restantes. Le raisonnement fait plus haut assure alors que le joueur
9
2 pourra tirer le plus petit terme de la décomposition de Fibonacci du nombre d’allumettes restantes, puis
poursuivre cette stratégie jusqu’à ce qu’il gagner. Ainsi, maintenant, c’est le joueur 2 qui gagne .
Remarquez que dès que le joueur qui a la stratégie gagnante fait une erreur (ce qui peut tout-à-fait arriver
lorsqu’on calcule de tête le plus petit terme de la décomposition de Zeckendorff...), l’autre joueur peut rattraper
une stratégie gagnante. Tout n’est donc pas perdu : il faut guetter l’erreur de l’autre.
f px1 , . . . , xki q P G.
č
Cela étant vrai pour tout G de M, f px1 , . . . , xki q P G “ F . Ainsi, F est stable par fi , et ceci pour
GPM
tout i P v1, mw.
(c) F est un ensemble contenant
č F0 et stable par les fi . De plus, étant donné H un autre ensemble vérifiant ces
propriétés, H P M, donc G Ă H (H étant un terme de cette intersection). Ainsi, F Ă H.
GPM
On en déduit que F est bien l’ensemble défini par induction structurelle à partir de F0 et des fi .
2. Description par le bas de F
Soit pour tout n P N,
m
ď
Fn`1 “ Fn Y fi pFnki q.
i“1
Ainsi, Fn`1 est obtenu en rajoutant à Fn l’ensemble des éléments pouvant s’obtenir des éléments de Fn en
appliquant l’une des fonctions fi .
(a) Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: Fn est bien défini, et Fn Ă F .
L’ensemble F0 est bien défini (par hypothèse) et F0 Ă F (par définition de F ), d’où Pp0q.
Soit n P N. Supposons que Ppnq est vrai. Alors
‚ Comme Fn Ă F Ă E, pour tout i P v1, mw, fi est définie sur Fnki , donc fi pFnki q est bien défini, donc aussi
leur union, puis Fn`1 .
‚ Comme Fn Ă F , et comme F est stable par les fi , fi pFnki q Ă fi pF ki q Ă F , puis Fn`1 Ă F .
Ainsi, Ppn ` 1q est vérifié.
Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N, Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N.
ď
(b) Soit G “ Fn . De ce qui précède, on déduit : F0 Ă G Ă F .
nPN
Par ailleurs, étant donné i P v1, mw et px1 , . . . , xki q P Gki , il existe pn1 , . . . , nki q P Nki tel que pour tout
j P v1, ki w, xi P Fnj . Comme pFn qnPN est une suite croissante pour l’inclusion, en posant n0 “ max pnj q,
jPv1,ki w
10
‚ @i P v1, mw , @px1 , . . . , xki q P F mi , Ppx1 q ^ ¨ ¨ ¨ ^ Ppxki q ùñ Ppfi px1 , . . . , xki qq.
(a) Soit V “ tx P F | Ppxq est vraieu.
‚ D’après la première hypothèse sur P, F0 Ă V .
‚ D’après la seconde hypothèse et la définition de V , pour tout i P v1, mw et tout px1 , . . . , xki q P V ki , on a
px1 , . . . , xki q P F ki , et donc fi px1 , . . . , xki q P F . Par ailleurs, puisque Ppx1 q, . . . , Ppxki q sont vrais, il en
est de même ; par la seconde hypothèse sur P, de fi px1 , . . . , xki q. Ainsi, fi px1 , . . . , xki q P V .
‚ Ainsi, V contient F0 et est stable par les fi . Par minimalité de F , on a donc F Ă V .
‚ Par définition de V , V Ă F .
‚ Ainsi, d’après le principe de double-inclusion, V “ F c’est-à-dire que Ppxq est vraie pour tout x P F .
(b) Dans la question précédente, nous avons utilisé la description par le haut. Nous retrouvons le même résultat
en utilisant la description par le bas :
Soit, pour tout n dans N, la propriété Qpnq: Ppxq est vraie pour tout x de Fn .
La propriété Qp0q provient des hypothèses.
Soit donc n P N, et supposons Qpnq vraie. Alors P est vraie sur Fn , et d’après les hypothèses faites sur P,
elle est vraie aussi sur les fi pFnki q, donc sur Fn`1 , d’où Qpn ` 1q.
Par conséquent, Qp0q est vraie, et pour tout n dans N, Qpnq entraîne Qpn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Qpnq est vraie pour tout n dans N.
L’ensemble F des formules propositionnelles est l’ensemble défini par induction structurelle à partir de l’en-
semble de base V et des fonctions f1 , f2 , f3 , f4 et f5 .
(a) Nous utilisons le principe d’induction structurelle.
Soit, pour tout F P F , PpF q : « la formule F a autant de parenthèses ouvrantes que de parenthèses
fermantes »
‚ Soit F P V. Alors F n’a aucune parenthèse (ni ouvrante ni fermante), donc PpF q est vérifié.
‚ Soit F P F tel que PpF q soit vérifié. Alors F a autant de parenthèse ouvrante et fermante que F , d’où
Pp F q.
‚ Soit pF, Gq P F 2 tel que PpF q et PpGq soient vérifiés. Alors dans chacune des formules f2 pF, Gq, f3 pF, Gq,
f4 pF, Gq et f5 pF, Gq, on ajoute une parenthèse ouvrante et une parenthèse fermante à celles de F et G.
Comme F et G avaient chacune autnat de parenthèses ouvrantes que de parenthèses fermantes, il en
est de même de f2 pF, Gq, f3 pF, Gq, f4 pF, Gq et f5 pF, Gq, d’où Ppf2 pF, Gqq, Ppf3 pF, Gqq, Ppf4 pF, Gqq et
Ppf5 pF, Gqq
Ainsi, d’après le principe d’induction structurelle, PpF q est vraie pour tout F de F :
Une formule de F a toujours autant de parenthèses ouvrantes que de parenthèses fermantes .
(b) On appelle segment initial d’un mot m “ m1 m2 . . . mk un mot m1 m2 . . . mi , i P v1, kw (il s’agit donc du
début du mot m). Un segment initial de m est dit propre s’il est différent de m lui-même.
i. On montre une propriété plus forte, en utilisant une induction structurelle.
Soit pour tout F P F , QpF q : « tout segment initial F 1 de F vérifie opF 1 q ě f pF 1 q, et si F commence
par une parenthèse (, et si F 1 est un segment propre, opF 1 q ą f pF 1 q »
‚ Soit F P V. Le seul segment initial de F est F lui-même, qui vérifie opF q “ vpF q “ 0. Par ailleurs, F
ne commence pas par une parenthèse, donc n’est pas concerné par la seconde condition. D’où QpF q.
‚ Soit F P F tel que QpF q soit vraie. Soit G1 un segment initial de G “ F .
˚ Soit G1 “ , et vérifie opG1 q “ f pG1 q “ 0,
˚ Soit G1 “ F 1 , où F 1 est un segment initial de F , et opG1 q “ opF 1 q ě f pF 1 q “ f pG1 q, l’inégalité du
milieu provenant de QpF q.
11
Par ailleurs, F ne commence pas par une parenthèse, d’où Qp F q.
‚ Soit F, G P F tels que QpF q et QpGq soient vérifiés. Soit H 1 un segment initial de pF _ Gq.
˚ Soit H 1 “ p donc 1 “ opH 1 q ą f pH 1 q “ 0 ;
˚ Soit H 1 “ pF 1 où F 1 est un segment initial de F , donc
opH 1 q “ opF 1 q ` 1 ě f pF 1 q ` 1 “ f pH 1 q ` 1 ą f pH 1 q;
˚ Soit H 1 “ pF _ Gq, et H 1 est un formule donc vérifie d’après la question précédente opH 1 q “ f pH 1 q.
Ainsi, on a dans tous les cas opF 1 q ě f pF 1 q, et l’inégalité est stricte si F 1 est un segment initial
propre. D’où PpF q.
‚ Les cas de F ^ G, F ùñ G et F ðñ G se traitent de la même façon.
Ainsi, d’après le principe d’induction structurelle, pour toute formule F commençant par une parenthèse,
et pour tout segment inital propre F 1 , opF 1 q ą f pF 1 q .
ii. On raisonne encore par induction structurelle, pour montrer pour tout F P F , RpF q : « un segment
initial propre de F ne peut pas être une formule. »
‚ Un élément de V n’a pas de segment propre, donc R est vraie par défaut sur V.
‚ Soit F une formule telle que RpF q soit vraie. Soit G1 un segment initial propre de F . Supposons
que G1 est une formule. Comme G1 commence par , il s’écrit nécessairement sous la forme F 1 ,
où F 1 est aussi une formule (G1 est obtenu par stabilité, en considérant la description par le bas, et
nécessairement en appliquant pour terminer la règle f1 ). Ainsi, F 1 est une formule, et un segment
initial de F , ce qui contredit l’hypothèse RpF q. Par conséquent, RpGq est vraie.
‚ Soit F et G des formules telles que RpF q et RpGq soient vraies. Alors pF _ Gq, pF ^ Gq, pF ùñ Gq et
pF ðñ Gq commencent par une parenthèse (. Tout segment initial H 1 d’une de ces formules vérifie
donc opH 1 q ą f pH 1 q d’après 4(b)i, et ne peut donc pas être une formule d’après 4(a) (remarquez
qu’on n’utilise pas l’hypothèse de l’induction ici).
D’après le principe d’induction structurelle,
un segment initial propre d’une formule ne peut pas être une formule.
(c) (Théorème de lecture unique d’une formule)
L’examen du premier caractère montre que ces trois cas s’excluent les uns des autres. Les formules construites
par les règles f1 à f5 font débuter les nouvelles formules par le symbole ou p. Les seules formules ne
commençant pas par et p sont donc les formules initiales à savoir les formules de V, donc les variables (on
a utilisé ici la description par le bas). Ainsi, toute formule F n’étant pas dans V commence par ou p :
‚ Si F commence par , il existe G tel que F “ G. Si G et G1 sont tels que F “ G “ G1 , la
suppression du premier caractère conserve l’égalité, donc G “ G1 . D’où l’unicité de cette écriture.
‚ Si F commence par p, il existe G et H, et un connecteur γ tels que F “ pGγHq. Si pG1 , β, H 1 q sont tels
que F “ pGγHq “ pG1 βH 1 q, alors on peut supprimer les parenthésages, et on a l’égalité suivante des
mots : GγH “ G1 βH 1 .
Suivant que G est plus long ou non que G1 , soit G est un segment initial de G1 , soit G1 est un segment
initial de G. Or, G et G1 étant des formules, la question précédente implique alors G “ G1 , puis γ “ β,
puis H “ H 1 .
Ainsi, la décomposition F “ pGγHq est unique.
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