Vous êtes sur la page 1sur 13

Analyse combinatoire

xIntroductionx
L’analyse combinatoire est la branche des mathématiques qui s’occupe des configurations finies.
Dans ce chapitre, on s’intéresse aux arrangements mais surtout aux combinaisons. La notion de dérangement et de
combinaison avec répétition seront étudiées en licence 2.
n n 
Dans les exercices, on pourra calculer des sommes qui mettent en jeu des combinaisons, par exemple :  k   .
k 1  
 k 

xPrérequisx
• Théorie des cardinaux (chapitre 1)
• Structures algébriques : du magma au groupe (chapitre 4 du livre Algèbre Licence 1)
• Structures algébriques : de l’anneau au corps (chapitre 5 du livre Algèbre Licence 1)
• Sommes et produits (chapitre 6 du livre Algèbre Licence 1)

xObjectifs du chapitrex
• Introduire la notion d’arrangement
• Etude du cardinal de Sn
• Etude des combinaisons
• Démontrer la relation de Pascal
• Démontrer la formule de Vandermonde
• Démontrer la formule du multinôme
Le cours du chapitre 2
x1x Arrangements
xAx Définition

Définition 1
Soient n et p deux entiers naturels non nuls tels que p  n .

On rappelle que 0   et que pour On appelle arrangement de p éléments de n tout p-uplet (x1, ..., x p ) de (n )p tel que les éléments x1, ..., x p
tout entier naturel non nul :
n  {k  , 1  k  n} . soient deux à deux distincts.

Exemples
1. Le triplet (1, 3, 5) est un arrangement de trois éléments de  4 .
Comme on le constate, l’ordre des élé- 2. Le triplet (1, 5, 3) est un autre arrangement de trois éléments de  4 .
ments compte dans un arrangement.

Remarques
1. Le triplet (1, 1, 2) n’est pas un arrangement de trois éléments de  4 puisque l’entier 1 est répété.
2. On rappelle qu’on convient qu’un 0-uplet est l’ensemble vide. On peut donc étendre la définition 1.
Ainsi tout arrangement de 0 élément est l’ensemble vide.

xBx Nombre d’arrangements

Soient n et p deux entiers naturels tels que p  n .


Le nombre d’arrangements de p éléments de n est intimement lié au nombre d’injections de  p dans n .
Pour deux ensembles E et F, nous noterons  (E , F ) l’ensemble des injections de E vers F et (n, p) l’ensemble des
Par exemple : arrangements de p éléments de n .
(3, 2)  {(1, 2), (2, 1), (1, 3), (3, 1)
(2, 3), (3, 2)} .

Le théorème 1 permettra de détermi- Théorème 1


ner facilement le nombre d’arrange-
ments de p éléments dans n .
Soient n et p deux entiers naturels non nuls tels que p  n .
L’application  :  ( p , n )  (n, p) est bijective.
f  ( f (1), ..., f (p))

Preuve
Soient f et g deux éléments de  ( p , n ) tels que ( f )  (g ) .
On a alors ( f (1), ..., f (p))  (g(1), ..., g(p)) , soit pour tout k de {1, ..., p} , f (k )  g(k ) , soit f  g .
L’application  est par conséquent injective.
Soit Y un élément de (n, p) .
Il existe alors des éléments y1, ..., y p de n deux à deux distincts tels que Y  (y1, ..., y p ) .
On considère l’application f :  p  n définie par : k  {1, ..., p}, f (k )  yk .
Il existe alors une application g de  ( p , n ) tel que Y  (g ) (f ci-dessus convient) et l’application  est surjective.
Finalement, l’application  est bijective. 

L’ensemble  ( p , n ) est fini car il De ce qui précède, il y a autant d’injection de  p dans n que d’arrangement de p éléments de n . Cette affirmation
est inclus dans ( p , n ) qui est lui-
même fini. reste encore vraie quand n  0 ou p  0 .
On notera np le nombre d’arrangement de p éléments de n (quand p  n avec n, p   ).

Le théorème 2 est fondamental. Théorème 2 Nombre d’arrangements


Soient n et p deux entiers naturels tels que p  n .
n!
Même si n  p , remarquez que le dé- Le nombre d’arrangements de p éléments de n est égal à .
nominateur ne peut pas s’annuler (n  p) !
puisque 0 !  1 .

Preuve
n!
Il revient au même de prouver que le nombre d’injections de  p dans n est égal à .
(n  p) !
Le cours du chapitre 2
Le théorème relatif à la récurrence finie On effectue une récurrence finie sur p avec n fixé dans  .
a été démontré dans le chapitre 7 du
livre Algèbre Licence 1. n! n!
Quand p  0 , le nombre d’injection de  dans n est égal à 1 et  1.
(n  0) ! n !
n! (n  1) !  n
En effet, toute application de {1} dans Quand p  1 , le nombre d’injection de {1} dans n est égal à n et  n.
n est injective. Il suffit ensuite de (n  1) ! (n  1) !
connaître le nombre d’application de
n!
{1} dans n . Soit p  1, n  1 et supposons que le nombre d’applications injectives de  p dans n est égal à .
(n  p) !
Considérons l’ensemble  p1 et soit a un élément de  p1 .
L’ensemble  p 1 \ {a} est alors composé de p éléments.
Pour créer une injection f de  p1 dans n , on peut :
n!
- créer une injection de  p 1 \ {a} dans n : il y en en appliquant l’hypothèse de récurrence ;
(n  p) !
f
- puis attribuer l’image de a par f : cette image doit être dans n \ f  p 1 \ {a} . Cela revient alors à compter le
nombre d’applications de {a} vers n \ f  p 1 \ {a} et il y en a n  p .
Ainsi, le nombre d’injection de  p1 dans n vaut, en appliquant le lemme des bergers :
n! n! n!
Lorsqu’on aura des choix successifs à  ( p 1, n )  (n  p) ( p 1 \ {a}, n )  (n  p)  (n  p)  . 
faire, en pratique on multipliera direc- (n  p) ! (n  p  1) ! (n  p) (n  (p  1)) !
tement le nombre de possibilités.
Il faut savoir que c’est le lemme des
bergers qui justifie cette technique.
Remarque
Ainsi, la notation np est toujours dé- On convient que p  n , alors np  0 .
finie pour n et p dans  .

x2x Permutation
xAx Généralités

Comme on l’a vu en algèbre (chapitre 3 du livre Algèbre Licence 1), quel que soit l’ensemble E, on appelle permutation de
toute application bijective de E dans E.
Ici, on travaille avec l’ensemble n où n est un entier naturel.
Cet ensemble sera étudié en détail dans On note pour tout entier naturel n non nul, Sn l’ensemble des permutations de l’ensemble n .
le chapitre 12 du livre Algèbre Licence 1.
La lettre S est le « S gothique ». On
rencontre donc parfois la simple nota-
Par exemple, S1 désigne l’ensemble {Id{1}} .
tion Sn pour le désigner.

xBx Cardinal de l’ensemble des permutations

Pour n   , combien d’éléments possède l’ensemble Sn ? Voici la réponse :

Théorème 3
Soit n un entier naturel non nul.
Card(Sn )  n ! .

Preuve
D’après le théorème 20 du chapitre 1, toute permutation de n est aussi une injection de n dans n .
n! n!
Ainsi, Card(Sn )  Card( (n , n ))   n!. 
(n  n) ! 0 !

x3x Combinaisons
xAx Définition

Les combinaisons ont été étudiées en terminale. Nous redéfinissons cette notion.

Définition 2
Soient n et p deux entiers naturels tels que p  n .
On appelle combinaison de p éléments de n tout sous-ensemble de n de cardinal p.
Le cours du chapitre 2
Exemples
Cet fois-ci l’ordre ne compte pas. Ainsi, 1. L’ensemble {1,3,5} est une combinaison de trois éléments de  4 .
l’ensemble {5,1,3} n’est pas une com-
binaison différente de la combinaison
{1,3,5}. 2.  4 est une combinaison de quatre éléments de  4 .

Remarques
1. Une combinaison de zéro élément correspond à l’ensemble vide.
Dans tous les autres cas, ce ne sont pas 2. Une combinaison de zéro élément et un arrangement de zéro élément coïncident (puisque cela correspond à  ).
les mêmes objets.

xBx Nombre de combinaisons

Soient n et p deux entiers naturels tels que n  p .


Notons (n, p) le nombre de combinaison de p éléments de n .

Le théorème 4 est fondamental. Théorème 4 Nombre de combinaisons


Soient n et p deux entiers naturels tels que n  p .
n!
Le nombre de combinaison de p éléments de n est égal à .
p !(n  p) !

Preuve
L’application  : (n, p)  (n, p) est clairement surjective.
(x1, ..., x p )  {x1, ..., x p }
En effet, Card(Sp )  p ! . De plus, chaque élément de (n, p) admet p ! antécédents.
En appliquant le lemme des bergers, il vient que :
n!
 Card((n, p))  p ! Card((n, p)) .
(n  p) !
Ainsi :
n!
Card((n, p))  . 
p !(n  p) !

Remarques
n 
1. On notera   le nombre de combinaisons de p éléments de n (quand p  n avec n, p   ).
 p 
n 
2. Si p  n , np  0 et donc    0 .
 p 
n 
3. On prolonge la définition en posant    0 si (n, p)    
n 
Ainsi, la notation   est toujours dé-

.
 p 
 p 
finie pour (n, p)     .

xCx Propriétés des combinaisons

Les théorèmes suivants sont à connaître par cœur :

Le théorème 5 est d’usage constant Théorème 5


en pratique.
Soit n un entier naturel.
n  n  n  n(n  1) n 
1)    1 2)    n 3)    4)    1 .
 0   1   2  2 n 

Preuve
n  n! n!
1)      1.
 0  0 ! (n  0) ! n !
n  n  n! n(n  1) !
2) Si n  0 , alors    0 , sinon (donc si n  1 ),     n.

 1  
 1  1 ! (n  1) ! (n  1) !
n  n(n  1)
3) Si n  0 ou n  1 , alors    0 et 0.
 2  2
Le cours du chapitre 2
n  n! n(n  1)(n  2) ! n(n  1)
Puis, pour n  2 ,      .
 2  2 ! (n  2) ! 2(n  2) ! 2
n  n! n! n!
4)      1. 

n  n ! (n  n) ! n !  0 ! n !

La première égalité du théorème 6 est Théorème 6


très utilisée en pratique. Quant à la
deuxième, elle est moins utilisée. Soient n un entier naturel et p un entier relatif.
n   n  n  n n  1
L’égalité 2) est parfois appelée la « pe- 1)      2)    
  ( (n, p)     ).
 
tite formule ». Elle est en général ex-
ploitée par l’égalité :
 p  n  p   p  p  p  1
n  n  1
p    n  .
 p   p  1
Preuve
 n  n! n! n 
Nous avons étendu très fortement la 1) Pour 0  p  n , on a        .
définition des combinaisons. Cela nous
n  p  (n  p) !(n  n  p) ! (n  p) ! p !  p 
oblige donc à traiter beaucoup de cas
particuliers dans les démonstrations.
n   n 
Pour p  0 , on a    0 et    0 car dans ce cas n  p  n .
 p  n  p 
n   n 
Pour p  n , on a    0 et    0 car dans ce cas n  p  0 .
 p  n  p 
2) Supposons que 0  p  n .
n n  1 n (n  1) ! n(n  1) ! n! n 
On a :          .
p  p  1 p (p  1) ! (n  p) ! p(p  1) ! (n  p) ! p ! (n  p) !  p 
n  n n  1 n
Dans le cas où p  0 , on a    0 et    0  0 .

 p  p  p  1 p
n  n n  1 n
Dans le cas où p  n , on a    0 et    0  0 . 
 p  p  p  1 p

Exemples
 47   47  47  46
1.        47  23  1081 .
 45   2  2
 5  5  4  5 4  3
2.          10 .
 3  3  2  3 2

Le théorème 7 est fondamental. On Théorème 7 Formule de Pascal


l’a déjà utilisé en algèbre dans la dé-
monstration du binôme de Newton. n   n  n  1
(n, p)    ,         .
 p   p  1  p  1

Preuve
Plusieurs cas sont à traiter (il y a cinq cas !)
Cette condition assure que p  n . - Supposons que 0  p  n  1 .
Ainsi, les trois combinaisons sont si-
multanément manipulables. n   n  n! n! (p  1)n ! (n  p)n !
On a :         
 
 p   p  1 p ! (n  p) ! (p  1) ! (n  p  1) ! (p  1)p ! (n  p) ! (p  1) ! (n  p)(n  p  1) !
(p  1)n ! (n  p)n !
 
(p  1) ! (n  p) ! (p  1) ! (n  p) !
(p  1)n !  (n  p)n !

(p  1) ! (n  p) !
(n  1)n !

(p  1) ! (n  p) !
(n  1) !

(p  1) ! (n  p) !
n  1
   .
 p  1
Le cours du chapitre 2
- Supposons que p  n .
n   n  n   n     
Alors             1  0  1 et n  1  n  1  1 .
 
 p   p  1 n  n  1  
 p  1 n  1
- Supposons que p  n .
n   n   
Alors       0  0  0 et n  1  0 .
Puisque p  n , p  1  n  1  n .

 p   p  1 
 p  1
- Supposons que p  1 .
n   n   
Alors       0  1  1 et n  1  1 .
  
 p  1
 p   p  1
- Supposons que p  1 .
n   n  n  1
Puisque p  1 , p  1  0 . Alors     
  0  0  0 et    0 . 

 p   p  1  p  1

Théorème 8 Formule de Pascal généralisée


n    
 k   n  1 .

n

  k   p   p  1


      
n 
  ...    . n  , p  0, n ,  
 p   p  1
 p   p   p   p 
k p kp    

Il est possible de démontrer cette éga- Preuve


lité sans utiliser une récurrence. Le lec-
teur pourra le faire dans l’exercice 1. Récurrence sur n avec p fixé dans 0, n  .
n k  0 k   n  1  0  1
Quand n  0 , on a   p    0   1 et  p  1  0  1  1 .
kp k 0

n k   n  1
Soit n   et supposons que   p    p  1 .
kp

Deux cas sont à traiter pour 0  p  n  1 :


n 1 k  n k  n  1 n  1 n  1 (n  1)  1
Nous avons donné aucun sens à la no- - si p  n , alors   p     p              ;
p   p  1  p   p  1 
n
k  kp kp
tation  p  quand p  n  1 (ou n 1 k  n 1  k  n  1    
  1 et 1  n  2   (n  1)  1 .
k p
de manière générale quand p  n ),
d’où la séparation des cas.
- si p  n  1 , alors   p       

n  1 n  1  
n  2   p  1 
kp k  n 1 

n 1 k  n  2 
Ainsi, dans tous les cas, pour n fixé dans  et 0  p  n  1 ,   p    p  1 . 
kp

Le théorème suivant est parfois utilisé dans les exercices :

La formule de Vandermonde est un Théorème 9 Formule de Vandermonde


grand classique en dénombrement.
n a   b  a  b 
Cette formule serait dû au mathémati-
cien français Alexandre-Théophile
Vandermonde (1735-1796).
n  , (a, b)  2 ,  k  n  k   n 
 .
k 0

Attention, ici la récurrence ne se fait Preuve


pas sur n (cela serait très difficile) mais
sur b. Récurrence sur b avec n et a fixés dans  .
n a   b 
On remarque que les termes de la somme  k  n  k  s’annule tous quand b  0 sauf dans le cas où k  n .
k 0

n a   0  a   0  a 
Donc  k  n  k   n  0  n  , ce qui correspond bien au membre de droite quand b est nul.
k 0

n a   b  a  b 
Soit b   et supposons que  k  n  k    n 
 .
k 0

On va traiter deux cas.


n a   b  1  a  b  1  
  1 et a  b  1  1 .
- Supposons que n  0 : alors  k  n  k   0 
0  
 0 
k 0
Le cours du chapitre 2
- Supposons que n  0 : d’après la relation de Pascal, on a :
n    n       n   n  
a   b  1   a   b    b  a   b  

a   b 
 k  n  k  k  n  k  (n  1)  k  
 k  0   
k  n  k 
 k  0   

k  (n  1)  k 
k 0      k 0   
n a   b  n 1 a   
b
Pour le second terme, le terme de la
somme pour k  n est nul.
  k  n  k    k  (n  1)  k 
k 0 k 0

a  b  a  b 
Hypothèse de récurrence appliquée aux   
   
deux termes de la somme.  n  n  1
a  b  1
Utilisation de la formule de Pascal.    . 
 n 

xDx Binôme de Newton

Le binôme de Newton a déjà été démontré en algèbre (théorème 11 du chapitre 3 du livre Algèbre Licence 1). Aussi, nous
le rappelons ci-dessous :

Théorème 10 Binôme de Newton


Soient (A, , ) un anneau, x et y deux éléments commutant de A.
n n 
Rappelons qu’on convient, pour un élé-
ment x d’un anneau A : x 0  1A .
n  , (x  y )n   k  a b
k n k
.
k 0

Plaçons-nous à présent dans  (son étude est anticipée).


Comment peut-on développer efficacement pour x et y dans  , (x  y )6 ?
On sait déjà que :
(x , y )  2 , (x  y )3  x 3  3x 2y  3xy 2  y 3 .
Dans la dernière écriture, les nombres entiers se trouvant au-devant des variables x et y sont appelés coefficients
binomiaux.
Ces coefficients sont calculables de proche en proche grâce au triangle de Pascal.

n\p 0 1 2 3 4 5 6 ... p 1 p

0 1

1 1 1 Les coefficients binomiaux au-dessus


de la « diagonale de 1 » sont nuls car
dans ce cas on a p  n .
2 1 2 1

3 1 3 3 1

4 1 4  6 4 1
 
5 1 5 10 10 5 1

6 1 6 15 20 15 6 1
5
5 k   6 
   

k  6 
L’égalité  3  4
k 3
illustre la
  4   4  5 
       
 3    4 
    
k 3
formule de Pascal généralisée.  1   2   2 
     
  
n 1 1 n 1
Un coefficient binomial est n  1 n  1
   p  1  p 
obtenu en ajoutant les   
deux coefficients binomiaux n 
n 1 n  qui lui sont « au-dessus ».  
 p 
Le cours du chapitre 2
6 6
D’après le binôme de Newton : (x , y )  2 , (x  y )6   k  x y
k n k
.
k 0

 6   6   6   6   6   6   6 
Remarquer que d’une part les puis- Donc : (x , y )  2 , (x  y )6    x 0y 6    x 1y 5    x 2y 4    x 3y 3    x 4y 2    x 5y 1    x 6y 0 .
sances de x augmentent alors que les  0   1   2   3   4   5   6 
puissances de y diminuent (pour une
lecture de gauche à droite).
 6 
Les valeurs de   pour 0  k  6 , correspond à la « ligne 6 » du triangle de Pascal dont les coefficients sont :
k 
1, 6, 15, 20, 15, 6, 1.
On en déduit que :
(x , y )  2 , (x  y )6  1x 0y 6  6x 1y 5  15x 2y 4  20x 3y 3  15x 4y 2  6x 5y 1  1x 6y 0 ,
soit écrit plus joliment,
(x , y )  2 , (x  y )6  x 6  6x 5y  15x 4y 2  20x 3y 3  15x 2y 4  6xy 5  y 6 .

Deux conséquences du binôme de Newton sont à connaître :

Théorème 11
n n  n n 
Attention à l’exclusion de 0 pour le 2).
Ainsi, on évite le cas litigieux 00 .
1) n  ,  k   2
n
2) n   ,  (1) k    0 .
 k 
 
k 0 k 0

Preuve
n n  n n 
1) n  ,  k    k  1 1
k n k
 (1  1)n  2n .
k 0 k 0

n n  n  
   n   (1  1)n  0n  0 .
2) n   ,  (1) k
 k 
  k 0
(1)k 1n k  k 
 

k 0

Remarque
La première égalité permet de proposer une autre démonstration du théorème 30 du chapitre 1.
Considérons un ensemble E fini de cardinal n ( n   ).
Montrons que (E ) est fini et que Card((E ))  2n .
n
Les ensembles de la réunion sont deux
à deux disjoints (par unicité du cardi-
On sait que (E )    (E ) et que :
k
(i , j )  {0, ..., n}2 , i  j  i (E )  j (E )   .
nal). k 0

Or, pour tout k de {0, ..., n} , k (E ) est fini (réunion d’ensembles finis) donc (E ) est fini.
 
 n 
n n  
n 
Ainsi, Card((E ))  Card 
 k  0
k (E ) 
  Card(k (E ))   n
 k   2 . 
 k 0 k 0  

Le théorème suivant généralise le binôme de Newton :

Théorème 12 Formule du multinôme


Commutant deux à deux signifie : Soient m   et x1, ..., xm des éléments d’un anneau (A, , ) commutant deux à deux.
(i , j )  1, m  2 , i  j  xi x j  x j xi .
n  n  m

Les entiers naturels k1 , ..., km ont pour

n  , x1  ...  xm    
k , ..., k 
 1  k
xi i .
(k1 ...km )  m 
m i 1
somme n et peuvent être nuls.
k1 ...km  n
 n 
La notation   désigne les
k , ..., k 
 1 m
coefficients multinomiaux et :
 
Preuve
n   n!


k1 , ..., km  k1 ! ... km !
.
Récurrence sur m avec n fixé dans  .
Le membre de droite donne en détail : Le cas où m  1 est immédiat et le cas où m  2 est le binôme de Newton.
n! n n! n n  n  2 n! n!

x 
k1 ! 1
x  x1n .
n! 1  
En effet, x1  x 2  (x1  x 2 )n  
k , k  k
xi i 
k ! 
k !
k k

x1 1 x 2 2 
k ! (n  k ) !
k n k
x1 1 x 2 1 
k1 k2  n  1 2  i  1 k1 k2  n 1 2 k2  n k1 1 1

n n 
Voir l’exercice 00 du chapitre 3.
  k  x x
k n k
1 2
.
k 0
Le cours du chapitre 2
n  n  m


Soit m    {0, 1} et supposons que x1  ...  xm    k , ..., k 

  k
xi i .
k1 ...km  n  1 m  i 1

 m 1 n   m 1
n    n
Application de l’hypothèse de récur- 
On a : x1  ...  xm 1    xi  (xm  xm 1 ) 
  
k , ..., k , K 

k

xi i (xm  xm 1 )K
rence.  i  1  k1 ...km 1 K  n  1 m 1  i 1

 n  m 1  K 
 
Utilisation du binôme de Newton au
  
k , ..., k , K 
  k
xi i  k , k
 
k k
 xmm xmm11
dernier terme de la somme. k1 ...km 1 K  n  1 m 1  i  1 km km 1  K  m m 1 
 n  K m 1

  
k , ..., k , K k , k
  


k k k

xi i xmm xmm11
k1 ...km 1 km km 1  n  1 m 1  m m 1 i  1
m 1
n! K!
   
k
xi
k1 ! ... km 1 ! K ! km ! km 1 i  1 i
k1 ...km 1 km km 1  n
m 1
n!
  
k1 ! ... km 1 ! km ! km 1 ! i  1
k
xi i
k1 ...km 1 km km 1  n

 n  m 1

  k , ..., k 


k
xi i . 
k1 ...km 1  n  1 m 1  i  1
Les exercices du chapitre 2
11133 Démonstrations supplémentaires de cours  1 12 3 Calcul de sommes
Démontrer le théorème 8 du cours sans utiliser une démonstration Soient x et y deux nombres complexes.
par récurrence (preuve directe par le calcul). Montrer que :
p    p   
 p  q  x pky k   p  q  k  (x  y )pk y k .
11233 Calcul de sommes (p , q )   2
,  k  k    k   k  
k 0    k 0   
Soient n et p deux entiers naturels tels que p  n .
Montrer que :
n p
1 13 3  Calcul de sommes
 p  k  n  1
   1) Montrer que :
 

 p    p  1 .
k 0     p  p  q  n  k  n  n 
(n, p, q )  3 ,  k  k   p  q    p  q  .
k 0
11333 Calcul de sommes
Soient n et p deux entiers naturels avec n non nul. 2) En déduire que :
p  p  q  n  p  q  k  n  p  n  q 
Montrer que :
p n  n  1
(n, p, q )  3 ,  k  k  
p  q
  

  .
  p   q 
(1)k    (1)p 
k 0
  k 
 .
 p  3) En déduire aussi que :
k 0
 p 2 n  2p  k  n  p 2
p
     
11433 Calcul de sommes (n, p)   , 2

 

 k  
 2 p
 .
  p 
k 0
p
 p  q   p  q  k   
   p  q 
Montrer que : (n, p)  2 ,  
 k   p  k   2p  p  .
k 0      1 14 3  Calcul de sommes
E(n /2)  n   n  2  
      1  2n  .
11533 Calcul de sommes 
2
Montrer que : n  ,     
 k  k  1

n  1  n 
n k 0
n   
    2n  .
Montrer que : n  , 
 k   n 
k 0     1 15 3 Calcul de sommes 
Pour tout entier naturel n non nul, on note :
11633 Calcul de sommes E(n /2)  n  E(n /2)  n 
 2n 2
2n  2n  Rn   (1)k   et Sn  (1)k   
 2k  1 .
 2k 

Montrer que : n  , (1)k    (1)n
   .
  k 0   k 0  
 k   n 
k 0 Montrer que :
(Rn )2  (Sn )2  2n .
11733 Calcul de sommes
1) Montrer que :
p
1 16 3  Binôme de Newton
 n  n   
k      n  2n  1 . Soient n un entier naturel non nul, x et y deux nombres réels strictement
(n, p)  ( ) , 2

 p  k   k  
 p  1  positifs.
k 0 

2) En déduire que : Quel est le plus grand terme dans le développement de (x  y )n par la
n 2
n  2n  1 formule du binôme de Newton ?
n   , 
k    n 
  .

 k 

   n  1 
k 0
1 17 3  Combinaisons
Soit (n, p)     tel que n  p  3 .
11833 Calcul de sommes 
n     n   n 
n n 
1) Montrer que les entiers   ,  n   
k   .  p  1 ,  et   ne forment
Calculer pour n   , 
 k   p     p  2   p  3 
k 0  
pas une progression arithmétique.
11933 Calcul de sommes  2) Montrer qu’il existe une infinité de couples (n, p)  ( )2 tels que :
n n  n   n   n 
1
Calculer pour n   ,  k  1 k  . 0  p  n et 2         .
 p   p  1  p  1
k 0

1 10 3  Formule de Vandermonde généralisée 1 18 3  Equation binomiale


Montrer que : Résoudre dans  \ {0, 1, 2} l’équation d’inconnue n :
k p  n  n  n 
 j   p1  ...  pk           5n .
k   , (n, p1, ..., pk )  k 1,        .  1   2   3 
 i j  
  n 
i1  ...  ik  n j  1 

1 11 3 Calcul de sommes  1 19 3  Calcul de sommes


n n 
n
(1)k 1 n  n 1
Montrer que : n   ,  k
  

 k 
1
k
. Calculer pour n   ,  2n  1 k  .
k 1   k 1 k 0  
 k 
Les exercices du chapitre 2
1 20 3  Système binomiale 1 25 3  Equation binomiale
Résoudre dans    l’équation d’inconnue (n, p) :
  Soient n et p deux entiers naturels non nuls tels que p  n .

n   n  Résoudre dans  l’équation d’inconnue x :

    
          
n   n  1  n  x  .
 p   p  1

 p   p   p  x 
 .
 n   n       
    

 4    5  
  p   p  1
  

 1 26 3 Calcul de sommes
n 1
1  n 
1 21 3  Calcul de sommes Calculer pour tout n   :  (k  1) n  k  1 .
1) Montrer que : k 0  
n  2n     k 
k    n  2n  1 .
n    ,
n  k 
 
 n  
k 0 
1 27 3  Calcul de produits 
2) En déduire pour n   , les valeurs de : On note pour tout entier naturel n :
n n n  n  n n n  n  n n 
 max(k , l )     et min(k , l )     .
 Pn   k  .
 
 k   l   k   l 
k 0 l 0 k 0 l 0 k 0

Montrer que :
1 22 3  Suite de Fibonacci  Pn n n 1 nn
On considère la suite de Fibonacci définie par : n    ,   .
Pn 1 (n  1) ! n !
  0,   1
 0 1
 .
 n  , n 2  n 1  n 1 28 3  Calcul de sommes

q q 
n p 1
1) Calculer pour tout n   ,  k . Calculer pour tout (p, q )     :  p  q  k   p  q  k  .
k 0 k 0  
 k 
2) Montrer que :
n n 
(m, n)  2 ,  k  m k
 m 2n . 1 29 3  Calcul de sommes
k 0
Montrer que : n   , (n !)(n 1) ! | (n !) ! .

1 23 3  Suite harmonique 1 30 3 Calcul de sommes


On considère la suite harmonique, définie par : q 1 p p




H0  0 Montrer que : (p, q )  ( )2 ,  (p  2k ) k   q q  .

 n k 0
 1.




 n   
, H n

k 

 k 1 1 31 3 Calcul de sommes
1) a) Montrer que : Soit n, p et q des entiers naturels tels que p  n  q  1 .
n k  n  1 Montrer que :
(m, n)  2 ,  m   m  1 . n  q   p  1 p  n 
k 0
  p  k   q  1    q  1  .
b) Montrer que : k 0

1  k  1  1  k 
(m, n)  2 ,     . 1 32 3  Calcul de sommes
k  1 m  1 m  1 m 
n p 1
2) a) Montrer que :
n
Montrer que : (n, p)  ( )2 ,   (i  j ) .
    i 1 j  0
 k   n  1   1 
(m, n )  2 , 
m  H k  m  1 H n 1  m  1  .
 
k 1   
1 33 3 Calcul de sommes 
b) Montrer que : Calculer pour tout n   :
n
E(n /2)   E(n /2)  
n    , H k
 (n  1)H n  n . 1)  n 

 2k  2)
n
 2k  1 .
k 1
k 0   k 0
3) Montrer que :
n
1 34 3  Calcul de sommes
n    , H 2
k
 (n  1)H n2  (2n  1)H n  2n . n  p  q  np  n 
k 1
Montrer que : (n, p, q )  3 ,  (n  k ) n  k  k   p  q  p  q  .
k 0
1 24 3 Combinaisons
n  1 35 3 Calcul de sommes
  n  1
 
Montrer que : n    {0, 1, 2},  2   3   . n
1 n 
 
 2 
 4  Calculer pour tout n   : 3   .
 k 
k 
k 0
Les exercices du chapitre 2
1 36 3 Calcul de sommes 1 44 3  Calcul de sommes
Soient n et p deux entiers naturels non nuls tel que n  2p . Soient p et q deux entiers naturels. On note :
Calculer : 
 p q 1 

 

p
 n   n  E  {0, 1}p q 1 , A  (x1, ..., x p q 1 )  E ,
 
xi  p  1
, B  A.


    

 p  k   p  k  .


 i  1 


k 0 Pour tout k  {0, ..., q } , on note Ak l’ensemble des éléments de E de
la forme (x1, ..., x p 1 ) et tels que :
1 37 3  Calcul de sommes
p k
Soient k et n deux entiers naturels tel que 3k  n  1 .
1) Montrer que :
x i
 p et x p k 1  1 .
i 1
n  1 n 
i  {0, ..., k },    k i   1) Montrer que :
   .
 i  2  k   p  k 
Card(Ak )   q k
 2 .
2) En déduire que :  p 
kn   
   2 n  . 2) En déduire le cardinal de A et de B.
 
 i   k 
3) Montrer que :
i 0    
q p
1  p  k  1  
q  k   2 .
1 38 3  Combinaisons   
p k  p   
 k  0 2 k
q  
 q 
k 0 2 
Soit n un entier naturel.
4) En déduire que :
En utilisant l’écriture de l’entier n en base 2, déterminer le nombre
p  2p  i 
n  

d’entiers impairs parmi les entiers   ( 0  k  n ).
 p  , 2i  


2p
 p   2 .
 k  i 0

1 39 3 Calcul de sommes  1 45 3 Calcul de sommes 


n n n n   i 
n 
Calculer pour tout n   : k   .

 2 Calculer pour tout n   ,    i  k  .
k 0  k  k 0 i k

1 40 3  Calcul de sommes 1 46 3  Calcul de sommes


n   On note pour tout n   :
 2n  .
Calculer pour tout n   :  2k   n
(1)k
k 0   Sn   n 
.
k 0 
 
 k 
1 41 3 Démonstrations supplémentaires de cours 
n   i  n  n  k  1) Montrer que : n  , n ! (n  2)Sn  (1  (1)n )(n  1) ! .
Montrer que : (n, k , i )  3 ,          .
 i  k   k   n  i  2) En déduire l’expression de Sn en fonction de n.

1 42 3  Sommes classiques 1 47 3 Calcul de sommes


Pour tout couple (n, p)  2 , on note : n 1
1 n  1 1
n
Montrer que : n   ,  (1) k
  .
k  1  k  n
S p (n)  k p
. k 0

k 0

1) Montrer que : 1 48 3 Equation binomiale du second degré


p 1 p  1 Soient n et p deux entiers naturels tels que 1  p  n  1 .
(n, p)  2 , S p 1(n  1)     S (n) .
k  k
Résoudre dans  l’équation d’inconnue x :
k 0
n  n  1 n  1
2) En déduire que : x 2    x       0 .
 p   p  1  p 
p  p  1
(n, p)  2 , (n  1)p 1     S (n) .
k  k 1 49 3 Equation binomiale
k 0

3) Retrouver ainsi les valeurs des sommes classiques : Résoudre dans  l’équation d’inconnue x :
n n n  x   x  1
    
a)  k b)  k2 c) k 3
.  3   2   14 .
   
k 1 k 1 k 1

1 50 3 Combinaisons
1 43 3  Calcul de sommes
n  Soient n et p deux entiers naturels tels que 2  p  n  2 .
 
  Montrer que :
 k 
n
2n 2  2
Montrer que : n  ,  
(k  1)(n  k  1) (n  1)(n  2)
. n  n  2 
   

   
  2 n  2   n  2  .
k 0  p   p   p  1   p  2 
       
Les exercices du chapitre 2
1 51 3  Formule de Pascal généralisée  1 61 3 Calcul de sommes
Soient n et k deux entiers naturels tels que k  n . Soient n et p deux entiers naturels tels que p  n .
En utilisant la formule de Pascal généralisée : Montrer que :
1) Calculer : p   
n  n  k   2p
n 
 
n n  n  k 
1)   k   p  k 
   2)  (1)k     0.
n
 p   k   p  k 
k 0     
 (j  1)(j  2)...(j  k  1) . k 0

j 0

2) Retrouver la valeur de la somme : 1 62 3  Calcul de sommes


n Montrer que :
k 2
. n 1
1  p  k  1 1
n 1 p  n  1
k 1 n    , p    ,  2

k 

 k
  n 1

 2
  k
 .

k 0 k 0

1 52 3 Calcul de sommes
n n 
Calculer pour tout n   ,  (k  1) k  .
k 0

1 53 3 Calcul de sommes
n  2n  1
Calculer pour tout n   ,  (1) k
  .
k 0
 k 

1 54 3 Equation binomiale
Résoudre dans  l’équation d’inconnue n :
n   
  n 
 5   17  4  .
   

1 55 3 Calcul de sommes
n n 
Calculer pour tout n   ,  (1) k 1
k   .
k 1
 k 

1 56 3  Combinaisons 
 2n 
Montrer que : n  , 2n    .
 n 

1 57 3  Calcul de sommes
Calculer pour tout n   :
n n
(1)k n  n 
  .
1)  k
 
 k 
2) 2 2k
 k 
k 0 2 k 0  

1 58 3  Calcul de sommes
n n 
Calculer pour tout n   :  (k  1)(k  2) k  .
k 0

1 59 3 Calcul de sommes
n  2n  p  1

Calculer pour tout n   :  (1) 4 k n k

 k
 .

k 0

1 60 3  Equation binomiale
Soient n, p et q des entiers naturels tels que p  n et q  n .
1) Montrer que :
n  n 
      (p  q )  (p  q  n) .
 p   q 
   
2) Résoudre dans  l’équation d’inconnue n :
 2n  4   2n  4 
     .
 3n  1  n 2  2n  3 

Vous aimerez peut-être aussi