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Pour toute fonction arithmétique f , on a δ ∗ f = f ∗ δ = f donc δ est un élément neutre pour la loi ∗.
Q2. Soit n ∈ N∗ . L’application
C Dn
n n →
Ψ:
d 7→ d,
d
∗ 2
est une bijection de Dn sur Cn = {(d1 , d2 ) ∈ (N ) , d1 d2 = n}. Donc
X n X X
(f ∗ g)(n) = f (d)g = f (d1 )g (d2 ) = f (d1 )g (d2 ) .
d
d∈Dn (d1 ,d2 )=Ψ(d),d∈Dn (d1 ,d2 )∈Cn
De même,
n
X XX d n X
[f ∗ (g ∗ h)](n) = [(g ∗ h) ∗ f ](n) = (g ∗ h)(d)f = g(k)h f = f (d1 )g(d2 )h(d3 ).
d k d 0
d|n d|n k|d (d1 ,d2 ,d3 )∈Cn
Q6. Soit f une fonction multiplicative. Alors f (1) = f (1)2 donc f (1) vaut 0 ou 1, or f (1) 6= 0 donc f (1) = 1.
Soient f et g deux fonctions multiplicatives telles que ∀p ∈ P, ∀k ∈ N∗ , f (pk ) = g(pk ).
On a donc f (1) = g(1) = 1.
Soit n ∈ N∗ , n ≥ 2. D’après le théorème sur la décomposition en facteurs premiers d’un entier,
∃!k ∈ N, ∃!(p1 , . . . , pk ) ∈ P k , les pi étant deux à deux distincts, ∃!(α1 , . . . , αk ) ∈ (N∗ )k , n = (p1 )α1 . . . (pk )αk .
Pour i 6= j, on a pi 6= pj , donc (pi )αi ∧ (pj )αj = 1. En utilisant que les fonctions f et g sont multiplicatives, on
en déduit que f ((pi )αi (pj )αj ) = f ((pi )αi )f ((pj )αj ). Par une récurrence immédiate, il vient :
k
! k k k
!
Y Y Y Y
f (n) = f (pi )αi = f (pi ) αi
= g (pi )αi = g (pi )αi = g(n).
i=1 i=1 i=1 i=1
• Montrons que π est bien définie. Soit d1 ∈ Dn et d2 ∈ Dm . Alors ∃a ∈ N∗ , n = ad1 et ∃b ∈ N∗ , m = bd2 , d’où
Dn × Dm → Dmn
donc d1 d2 est un diviseur de mn et d1 d2 ∈ Dmn . Donc π : est bien définie.
(d1 , d2 ) 7→ d1 d2
• Montrons que π est surjective.
Soit d ∈ Dmn . Alors d divise mn.
D’après le théorème sur la décomposition en facteurs premiers d’un entier,
∃!k ∈ N,
∀n ∈ N∗ , ∃!(p1 , . . . , pk ) ∈ P k , les pi étant deux à deux distincts, n = (p1 )α1 . . . (pk )αk .
∃!(α1 , . . . , αk ) ∈ (N∗ )k ,
On écrit la décomposition de n et m en facteurs premiers : n = (p1 )α1 . . . (pk )αk et m = (q1 )β1 . . . (ql )βl .
n et m sont premiers entre eux donc {p1 , . . . , pk } ∩ {q1 , . . . , ql } = ∅.
d divise mn donc est de la forme :
k l
b
Y Y
d= pai i qj j avec 0 ≤ ai ≤ αi et 0 ≤ bj ≤ βj .
i=1 j=1
k l
b
Y Y
En posant d1 = pai i ∈ Dn et d2 = qi j ∈ Dm , on a d = d1 d2 = π(d1 , d2 ) donc π est surjective.
i=1 j=1
• Montrons que π est injective. Soit (d1 , d2 ) ∈ Dn × Dm et (e1 , e2 ) ∈ Dn × Dm , tels que π(d1 , d2 ) = π(e1 , e2 ).
Alors d1 d2 = e1 e2 .
Soit d un diviseur commun de d1 et e2 . d1 est un diviseur de n et e2 est un diviseur de m donc d est un diviseur
commun de n et m. Or n ∧ m = 1 donc d = 1.
Donc d1 ∧ e2 = 1 et d1 divise e1 e2 . Ainsi d1 divise e1 .
Par symétrie des rôles joués par d1 et e1 , on montre de même que e1 divise d1 .
On a donc d1 , e1 ∈ N∗ , avec d1 |e1 et e1 |d1 , donc d1 = e1 .
La relation d1 d2 = d1 e2 nous donne d2 = e2 .
Finalement (d1 , e1 ) = (d2 , e2 ) et π est injective.
Les fonctions µ et 1 sont multiplicatives. D’après la question Q8., µ ∗ 1 est encore multiplicative.
On a montré que ∀p ∈ P, ∀k ∈ N∗ , (µ ∗ 1)(pk ) = δ(pk ) = 0.
D’après la question Q6., puisque les fonctions µ ∗ 1 et δ sont multiplicatives, on en déduit que µ ∗ 1 = δ.
X
Q13. Soit f ∈ A et F ∈ A telle que ∀n ∈ N∗ , F (n) = f (d). Calculons f ∗ 1. Soit n ∈ N∗ .
d|n
X n X X
(f ∗ 1)(n) = f (d)1 = f (d) × 1 = f (d) = F (n).
d
d|n d|n d|n
On a donc f ∗ 1 = F.
D’après la question Q12., µ ∗ 1 = δ.
D’après la question Q1., δ est l’élément neutre pour ∗. En composant par µ :
f = f ∗ δ = (f ∗ 1) ∗ µ = F ∗ µ = µ ∗ F.
X n
Ainsi f = µ ∗ F ce qui équivaut à ∀n ∈ N∗ , f (n) = µ(d)F .
d
d|n
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
Q14. • Montrons que la fonction indicatrice d’Euler ϕ est multiplicative.
Pour n ∈ N∗ , on note U(Z/nZ) l’ensemble des inversibles de Z/nZ. D’après le cours,
ϕ(n) = Card{i ∈ [|1, pk |], i ∧ pk = 1} = Card(U(Z/nZ)).
Soit (m, n) ∈ (N∗ )2 , premiers entre eux. Par le théorème chinois, on a :
Z/mnZ ' Z/mZ × Z/nZ.
⇒ U(Z/mnZ) ' U(Z/mZ) × Z/nZ) = U(Z/mZ)) × U(Z/nZ).
⇒ ϕ(mn) = U(Z/mnZ) = Card(U(Z/mZ))) × Card(U(Z/nZ)) = ϕ(m)ϕ(n).
En effet, pour i ∈ i ∈ [|1, pk |], p divise i si et seulement si ∃l ∈ [|1, pk−1 |], i = pl et il y a pk−1 tels entiers i.
On a montré que M 0 DT = M.
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
Q16. Puisque M = M 0 DT , on obtient en prenant le déterminant :
La matrice D est triangulaire inférieure avec des 1 sur la diagonale, donc det(D) = 1.
D’autre part, on remarque que la matrice M 0 vérifie :
• pour i < j, j ne divise pas i donc m0i,j = 0.
• pour i = j, j divise i donc m0i,i = g(i).
n
Y
La matrice M 0 est triangulaire inférieure et ses coefficients diagonaux valent m0k,k = g(k), donc det(M 0 ) = g(k).
k=1
Finalement,
n
Y
det(M ) = det(M 0 ) det(D) = g(k).
k=1
Q17. Soit s > Ac (f ). Par définition de Ac , qui est la borne inférieure des réels pour lesquels la série converge absolument,
X f (k)
il existe s0 ∈ R tel que s0 < s et la série converge absolument. Alors
k s0
k≥1
f (k)/k s 1
= s−s0 → 0 car s − s0 > 0.
f (k)/k s0 k k→+∞
f (k) f (k) X f (k)
Puisque =o , par règle des petits o pour les séries à termes positifs, converge absolu-
ks k s0 ks
ment.
X f (k)
Si s > Ac (f ), alors la série converge absolument.
ks
k≥1
+∞
X f (k) − g(k)
∀s > max(Ac (f ), Ac (g)), Lf (s) − Lg (s) = = 0.
ks
k=1
Supposons par l’absurde qu’il existe k ∈ N∗ tel que f (k) 6= g(k). Notons
Alors
+∞ +∞
X f (k) − g(k) f (k0 ) − g(k0 ) X f (k) − g(k)
0 = Lf (s) − Lg (s) = = + .
ks k0s ks
k=k0 k=k0 +1
+∞ s
X k0
∀s > max(Ac (f ), Ac (g)), 0 = f (k0 ) − g(k0 ) + (f (k) − g(k)) .
k
k=k0 +1
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
On fixe s0 > max(Ac (f ), Ac (g)). Soit s > s0 .
+∞ s +∞ s
X k0 X k0
(f (k) − g(k)) ≤ |f (k) − g(k)|
k k
k=k0 +1 k=k0 +1
+∞ s0 s−s0
X k0 k0
= |f (k) − g(k)|
k k
k=k0 +1
+∞ s−s0 s0
X k0 k0
≤ |f (k) − g(k)|
k0 + 1 k
k=k0 +1
s−s0 X +∞ s0
k0 k0
= |f (k) − g(k)| .
k0 + 1 k
k=k0 +1
s−s0
k0
Or lim = 0 donc
s→+∞ k0 + 1
+∞ s !
X k0
lim (f (k) − g(k)) = 0.
s→+∞ k
k=k0 +1
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
II Matrices et endomorphismes de permutation.
II.A - Similitude de deux matrices de permutation.
• Pour k ∈ {2, 4, 6} :
Pour k = 2 : ργ1 ρ−1 (2) = ργ1 (1) = ρ(3) = 6 = γ2 (2).
Pour k = 4 : ργ1 ρ−1 (4) = ργ1 (7) = ρ(1) = 2 = γ2 (4).
Pour k = 6 : ργ1 ρ−1 (6) = ργ1 (3) = ρ(7) = 4 = γ2 (6).
• Soit k ∈ {1, 3, 5, 7}. Alors γ2 (k) = k car k est un point fixe de γ2 . De plus, on a :
−1
ρ (2) = 1.
ρ−1 (6) = 3.
−1
ρ (4) = 7.
Puisque ρ−1 est une permutation de [|1, 7|] donc une bijection, pour k ∈ {1, 3, 5, 7}, on a ρ−1 (k) ∈
/ {1, 3, 7},
d’où ρ−1 (k) ∈ {2, 4, 5, 6}. Or {2, 4, 5, 6} est l’ensemble des points fixes de γ1 . Il vient :
∀k ∈ {1, 3, 5, 7}, γ1 (ρ−1 (k)) = ρ−1 (k) donc ργ1 ρ−1 (k) = ρρ−1 (k) = k = γ2 (k).
A et B sont finis de même cardinal n − l donc il existe une bijection ρ0 de A sur B. On définit alors ρ sur A par :
∀k ∈ A, ρ(k) = ρ0 (k).
Alors ρ est bien une permutation : ρ ∈ Sn . On procède ensuite comme dans la question Q21.
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
• Pour k ∈ {b1 , . . . , bl } :
∀i ∈ [|1, l|], ργ1 ρ−1 (bi ) = ργ1 (ai ) = ρ(ai+1 ) = bi+1 = γ2 (bi ).
∀k ∈ B = [|1, n|] \ {b1 , . . . , bl }, γ1 (ρ−1 (k)) = ρ−1 (k) donc ργ1 ρ−1 (k) = ρρ−1 (k) = k = γ2 (k).
Finalement, on a ργ1 ρ−1 = γ2 . Dans Sn , deux cycles de même longueur sont conjugués.
Q23. Soient γ1 et γ2 dans Sn deux cycles à supports disjoints, et soit ρ ∈ Sn . On note A = Supp(γ1 ) et B = Supp(γ2 ).
On a donc A ∩ B = ∅. Alors :
Supp(ργ1 ρ−1 ) = ρ(A).
Supp(ργ2 ρ−1 ) = ρ(B).
Puisque A ∩ B = ∅ et ρ est bijective, on a ρ(A) ∩ ρ(B) = ∅. Ainsi ργ1 ρ−1 et ργ2 ρ−1 sont encore à supports
disjoints.
Soient γ1 et γ2 dans Sn deux cycles à supports disjoints, ρ ∈ Sn ,
alors ργ1 ρ−1 et ργ2 ρ−1 sont encore des cycles à supports disjoints.
Soient σ ∈ Sn et τ ∈ Sn . Montrons l’équivalence : (σ et τ sont conjugués) ⇔ (∀l ∈ [|1, n|], cl (σ) = cl (τ )).
• ⇒ Supposons que σ et τ sont conjugués. Alors ∃ρ ∈ Sn , τ = ρσρ−1 .
Soit σ = γ1 γ2 . . . γr la décomposition unique de σ en produit de cycles à supports disjoints. Alors
Chaque (ργi ρ−1 ) est un cycle de même longueur que le cycle γi . De plus, on a montré que ces cycles (ργi ρ−1 )1≤i≤r
sont encore à supports disjoints.
Donc τ se décompose en un produit de cycles à supports disjoints de même longueur que ceux de σ. Ainsi
∀l ∈ [|2, n|], cl (σ) = cl (τ ). Puisque le nombre de points fixes de σ est égal à n auquel on retire la somme des
longueurs des cycles, σ et τ ont aussi le même nombre de points fixes : c1 (σ) = c1 (τ ).
Donc ∀l ∈ [|1, n|], cl (σ) = cl (τ ).
• ⇐ Supposons que ∀l ∈ [|1, n|], cl (σ) = cl (τ ). Dans une décomposition en un produit de cycles à supports
disjoints, tous les cycles commutent. On peut donc échanger l’ordre des cycles. On décompose σ et τ en produit
de cycles à supports disjoints :
σ = γ 1 γ 2 . . . γr .
τ = η1 η2 . . . ηr .
Quitte à permuter l’ordre des cycles, on suppose que ∀i ∈ [|1, r|], γi et ηi sont de même longueur.
On a montré que deux cycles de même longueur sont conjugués. Par la même technique que dans la ques-
tion Q22., on construit une permutation ρ ∈ Sn de la manière suivante :
ρ: Supp(γ1 ) → Supp(η1 ),
..
.
ρ: Supp(γr ) → Supp(γr ),
ρ : {points fixes de σ} → {points fixes de τ },
n
Y
Donc ∀σ ∈ Sn , χσ (X) = (X ` − 1)c` (σ) .
`=1
Q26. Soit σ ∈ Sn . Pour ` ∈ [|1, n|], les racines de X ` − 1 sont toutes simples et valent
ik 2π
{ racines de X ` − 1} = e ` , 1 ≤ k ≤ ` .
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
Dans la suite, on ne s’intéresse qu’aux racines de χσ qui sont de la forme ωq = ei2π/q , pour q ∈ [|1, n|] (même si
χσ possède aussi d’autres racines).
`
i2π `
`
(ωq est racine de X − 1) ⇔ ωq` =1 ⇔ e q =1 ⇔ ∈Z ⇔ q divise `.
q
Donc le facteur (X − ωq ) apparaît c` (σ) fois pour chaque ` ∈ [|1, n|] tel que q divise `. Ainsi
X
La multiplicité de ωq = ei2π/q en tant que racine de χσ vaut : c` (σ).
`∈[|1,n|],q|`
Soient σ et τ dans Sn telles que Pσ et Pτ sont semblables. Alors χσ = χτ . Donc ∀q ∈ [|1, n|], le nombre complexe
ωq = ei2π/q a la même multiplicité comme racine de χσ et comme racine de χτ . On obtient :
X X
∀q ∈ [|1, n|], c` (σ) = c` (τ ).
`∈[|1,n|],q|` `∈[|1,n|],q|`
donc (Tσ D)1,j = (Tτ D)1,j et Tσ D = Tτ D. Or on a montré dans la question Q16. que det(D) = 1.
En particulier, la matrice D est inversible, d’où en composant à gauche par D−1 : Tσ = Tτ . Ainsi σ et τ ont
le même type cyclique, ce qui entraîne ∀l ∈ [|1, n|], cl (σ) = cl (τ ). Par la question Q23., les permutations σ et
τ sont conjuguées.
(Les matrices de permutation Pσ et Pτ sont semblables) ⇔ (les permutations σ et τ sont conjuguées.)
Q28.
σ Card(Sn ) = σ n! = Id[|1,n|] .
On en déduit que
(Pσ )n! = Pσn! = PId[|1,n|] = In .
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
En permutant les éléments de la base, on obtient une matrice semblable à D, diagonale par blocs, qui contient
α2 blocs A :
Iα1 −α2
Iα1 0 0 A 1 0 0
sim
D = 0 jIα2 0 ∼ avec A = 0 j 0 .
..
0 0 2
j Iα3 . 0 0 j2
A
0 0 1
Rappelons que Γ3 = 1 0 0 . Puisque χA (X) = X 3 − 1 = χΓ3 (X), et puisque A et Γ3 sont diagonalisables,
0 1 0
elles sont semblables. Donc D est semblable à
Iα1 −α2
sim
Γ3
D ∼ .
..
.
Γ3
C’est bien une matrice de permutation. Donc u est un endomorphisme de permutation.
Pour k = 3, cette équivalence est vraie.
Si u3 = IdE , alors (u est un endomorphisme de permutation) ⇔ (Tr(u) ∈ N).
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
i 0 A 0
• Cas k = 4. On suppose que n ≥ 2. On pose A = et D = ∈ Mn (C).
0 −i 0 In−2
On a A4 = I2 donc D4 = In .
De plus Tr(A) = 0 donc Tr(D) = Tr(A) + (n − 2) = n − 2 ∈ N.
Cependant, on a χD (X) = (X − i)(X + i)(X − 1)n−2 = (X 2 + 1)(X − 1)n−2 .
Montrons que ce polynôme caractéristique n’est pas de la forme donnée dans la question Q25.
Supposons par l’absurde qu’il soit de cette forme. Alors il existe ` ∈ [|1, n|], tel que le terme (X − i) provient
de la décomposition en polynômes de degré 1 du polynôme (X ` − 1). Puisque i` = 1, 4 divise `. Mais alors −1
est aussi racine de (X ` − 1), donc de χD , ce qui est absurde.
Donc χD n’est pas de la forme donnée dans Q25.
Or si D était semblable à une matrice de permutation Pσ , puisqu’elles sont diagonalisables, elles auraient le
même polynôme caractéristique, d’après la question Q30.
Donc D4 = I4 , Tr(D) ∈ N et pourtant D n’est pas la matrice d’un endomorphisme de permutation.
Pour k = 4, cette équivalence est fausse.
Q33. • Démontrons le résultat préliminaire suivant.
n
X
Si (c1 , . . . , cn ) ∈ Nn vérifie
`c` = n, alors il existe une permutation σ ∈ Sn de type cyclique c1 ... cn .
`=1
On construit σ en définissant σ(k) pour k ∈ [|1, n|].
? Les c1 (σ) premiers éléments de [|1, n|] sont les points fixes de σ : ∀k ∈ [|1, c1 (σ)|], σ(k) = k.
? Les 2c2 (σ) éléments suivants sont utilisés pour construire c2 (σ) 2-cycles, de la forme (k, k + 1).
? Les 3c3 (σ) éléments suivants sont utilisés pour construire c3 (σ) 3-cycles, de la forme (k, k + 1, k + 2).
? ...
? Les ncn (σ) éléments suivants sont utilisés pour construire cn (σ) n-cycles (remarque : cn (σ) vaut 0 ou 1).
? On définit σ comme la composée de ces cycles à supports disjoints. σ possède bien cl (σ) cycles de longueur
`, pour tout ` ∈ [|1, n|].
On a démontré l’existence d’une permutation de type cyclique c1 . . . cn .
• Montrons maintenant que (u est un endomorphisme de permutation) ⇔ (u vérifie (a) et (b)).
• ⇒ Supposons que u est un endomorphisme de permutation.
Il existe une base B de E et une permutation σ ∈ Sn telles que MatB (u) = Pσ . Alors χu = χσ .
D’après la question Q25.,
Y n
χu (X) = χσ (X) = (X ` − 1)c` (σ) .
`=1
Soit C une base quelconque de E et A = MatC (u). u est diagonalisable donc A est diagonalisable.
χA = χu = χPσ et les matrices A et Pσ sont diagonalisables.
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
D’après la question Q30., les matrices A = MatC (u) et Pσ sont semblables. Donc ∃P ∈ GLn (C), P −1 AP = Pσ .
P représente la matrice de passage de la base C à une autre base B de E, donc
(λ1 )k
λ1 ti,j ∗
MatB (u) = T =
.. k
. ∀k ∈ N, T =
.. .
. .
0 λn 0 (λn )k
D’où
n
X
∀k ∈ N, Tr(uk ) = Tr(T k ) = (λi )k .
i=1
D’autre part, le polynôme symétrique σk (λ1 , . . . , λn ) s’exprime comme un polynôme en les sommes de Newton
Xn
(λi )k = Tr(uk ).
i=1
Soit maintenant u et v deux endomorphismes de E tels que ∀k ∈ N, Tr(uk ) = Tr(v k ). Notons (λ1 , . . . , λn ) les
valeurs propres de u et (µ1 , . . . , µn ) les valeurs propres de v, comptées avec multiplicité. Alors leurs polynômes
symétriques sont égaux :
∀k ∈ N, σk (λ1 , . . . , λn ) = σk (µ1 , . . . , µn ).
Donc leurs polynômes caractéristiques ont les mêmes coefficients, donc sont égaux : χu = χv .
Q35. • Soit σ ∈ Sn et Pσ sa matrice de permutation. On a montré dans la question Q25. que Pσ est semblable à une
matrice diagonale par blocs D, telle que pour ` ∈ [|1, n|], D contient c` (σ) blocs du type Γ` :
sim
Pσ ∼ D = Diag(Γ`1 , . . . , Γ`p ), p ≤ n, ∀i ∈ [|1, p|], `i ≥ 1,
Alors
sim
∀k ∈ N, Pσk ∼ Dk = Diag((Γ`1 )k , . . . , (Γ`p )k ).
Si ` = 1, alors Γ1 = (1) donc ∀k ∈ N, (Γ1 )k = (1) et Tr(Γ1 )k = 1.
Si ` ≥ 2, les coefficients des matrices Γ` et (Γ` )k de M` (C) valent :
1 si i = j + 1 mod (`),
(Γ` )i,j =
0 sinon.
k 1 si i = j + k mod (`),
((Γ` ) )i,j =
0 sinon.
Ainsi
X
∀σ ∈ Sn , ∀k ∈ N, Tr(Pσk ) = `c` (σ).
`∈[|1,n|],`|k
X
Donc il existe bien des entiers naturels (c` )1≤`≤n tels que ∀k ∈ N, Tr(uk ) = `c` .
`∈[|1,n|],`|k
• ⇐ Supposons qu’il existe des entiers naturels (c` )1≤`≤n tels que
X
∀k ∈ N, Tr(uk ) = `c` .
`∈[|1,n|],`|k
n
X
D’après le résultat préliminaire démontré dans la question Q33., puisque `c` = n, il existe σ ∈ Sn de type
`=1
cyclique Tσ = c1 . . . cn . Alors
X
∀k ∈ N, Tr(uk ) = `c` = Tr(Pσk ).
`∈[|1,n|],`|k
D’après la question Q34., on en déduit que u et Pσ ont même polynôme caractéristique, d’où :
n
Y
χu (X) = χσ (X) = (X ` − 1)c` .
`=1
Soit C une base quelconque de E et A = MatC (u). u est diagonalisable donc A est diagonalisable.
χA = χu = χPσ et les matrices A et Pσ sont diagonalisables.
D’après la question Q30., les matrices A = MatC (u) et Pσ sont semblables. Donc ∃P ∈ GLn (C), P −1 AP = Pσ .
P représente la matrice de passage de la base C à une autre base B de E, donc
X
∀k ∈ N, Tr(uk ) = `c` .
`∈[|1,n|],`|k
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
III Valeurs propres de la matrice de Redheffer.
Q36. La matrice An est triangulaire supérieure, donc son déterminant vaut :
µ(1) µ(2) . . . . . . µ(n)
0 1 0 ... 0
.. ..
. . . . . .
An = .
. . . .
. det(An ) = µ(1) = 1.
. . .
. . .
. . . 0
0 ... ... 0 1
• Si i > 1 et j = 1 :
n
X
(Cn )i,1 = ai,k hk,1 = ai,i × 1 = 1. (Cn )i,1 = 1.
k=1
• Si i > 1 et j > 1 :
n
X
(Cn )i,j = ai,k hk,j = ai,i hi,j = hi,j . (Cn )i,j = hi,j .
k=1
Donc les coefficients de Cn sont égaux aux coefficients de Hn , sauf ceux de la première ligne :
M (n) 0 . . . ... 0
M (n) 0 ... 0 1 1
1 . .
.
0 ..
Cn = . = . δi|j .
. . hi,j = δi|j .
.. . . ..
..
1 . . .
1 0 ... 0 1
On calcule le déterminant de Cn en développant suivant la première ligne. La sous-matrice carrée ((Cn )i,j )2≤i,j≤n
est triangulaire supérieure avec des 1 sur la diagonale, donc de déterminant égal à 1, d’où : det(Cn ) = M (n).
Puisque det(An ) = 1, on obtient :
• Si i = j = 1 :
n
X n
X n
X n
X n
X
(Bn (λ)Hn )1,1 = b1,k hk,1 = b(k) × 1 = b(k) = 1 + b(k). (Bn (λ)Hn )1,1 = 1 + b(k).
k=1 k=1 k=1 k=2 k=2
• Si i = 1 et j > 1 :
n
X n
X X X
(Bn (λ)Hn )1,j = b1,k hk,j = b(k)hk,j = b(k) = b(j) + b(k) = b(j) + (λ − 1)b(j) = λb(j).
k=1 k=1 k|j k|j,k6=j
(Bn (λ)Hn )1,j = λb(j).
On obtient n
X
1 + b(k) λb(2) ... ... λb(n)
k=2
1 1
Bn (λ)Hn = .. .
..
. 0 . δi|j
.. .. .. ..
. . . .
1 0 ... 0 1
Donc n
X
λ − 1 − b(k) 0 ... ... 0
k=2
−1 λ−1
Bn (λ)(λIn − Hn ) = λBn (λ) − Bn (λ)Hn = .. .
..
. 0 . −δi|j
.. .. .. ..
. . . .
−1 0 ... 0 λ−1
On calcule ce déterminant en développant suivant la première ligne.
Puisque det(Bn (λ)) = 1, on obtient :
n
!
X
n−1
det(Bn (λ)(λIn − Hn )) = det(Bn (λ)) det(λIn − Hn ) = χn (λ) = (λ − 1) λ−1− b(k) .
k=2
Finalement,
n
X
χn (λ) = (λ − 1)n − (λ − 1)n−1 b(k).
k=2
18
Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
Q38. On a f = (1 + w)δ − w1 donc f ∗ b = (1 + w)(δ ∗ b) − w(1 ∗ b). Or :
δ∗b = b.
X
Si n = 1 : (1 ∗ b)(1) = b(d) = b(1) = 1.
d|1
X X
Si n ≥ 2 : (1 ∗ b)(n) = (b ∗ 1)(n) = b(d) = b(n) + b(k) = b(n) + (λ − 1)b(n) = λb(n).
d|n k|n,k6=n
Si n = 1 :
f ∗ b(1) = (1 + w)(δ ∗ b)(1) − w(1 ∗ b)(1) = (1 + w)b(1) − w = 1.
Si n ≥ 2 :
Donc f ∗ b = δ.
Q39. Pour k ∈ N∗ ,
f (k) 1 δ(k) 1 1
= s ((1 + w)δ(k) − w1(k)) = (1 + w) s − w s = (1 + w)δ(k) − w s .
ks k k k k
X f (k) X 1
La série s
converge absolument si et seulement si la série de Riemann converge, si et seulement si
k ks
k≥1 k≥1
+∞ +∞
X f (k) X 1
∀s > 1, = (1 + w) − w . Donc Lf (s) = (1 + w) − wL1 (s).
ks ks
k=1 k=1
Q40. • Pour m ≥ 2, Dk (m) est le nombre de manières de décomposer l’entier m en un produit de k facteurs supérieurs
ou égaux à 2, où l’ordre des facteurs compte.
Remarquons que ∀m ≥ 2, D1 (m) = 1 car m est la seule écriture de m en produit d’un seul terme.
Supposons qu’il existe au moins une manière de décomposer m en un produit de k facteurs m1 , . . . , mk ≥ 2.
Alors
Yk k
Y
m= mi ≥ 2 = 2k .
i=1 i=1
ln(m)
2k > m ⇔ k ln(2) > ln(m) ⇔ k > = log2 (m) ⇔ k > blog2 (m)c.
ln(2)
Ainsi :
∀m ≥ 2, ∀k ≥ 2, k > blog2 (m)c ⇒ Dk (m) = 0.
+∞ blog2 (m)c
X X
Par abus de notation, on notera parfois ak Dk (m) = ak Dk (m) mais il s’agira toujours d’une somme
k=2 k=2
finie, donc convergente.
• On admet que les fonctions f et b sont multiplicatives.
• On a f ∗ b = δ. De plus Ac (f ) = 1. D’après la question Q19., on a
+∞
X δ(k)
∀s > max(Ac (f ), Ac (b)) = max(1, Ac (b)), Lf (s)Lb (s) = Lf ∗b (s) = Lδ (s) = = 1.
ks
k=1
car pour d ≤ m, on a blog2 (d)c ≤ blog2 (m)c et les termes Dk (d) pour k trop grand sont nuls.
Soit d 6= m un diviseur de m. Soit d = f1 . . . fk une décomposition de d en k facteurs f1 , . . . , fk ≥ 2. Alors
m m
m=d = f1 . . . fk
d d
m
est une décomposition de m en k + 1 facteurs. On a de plus ≥ 2 puisque d 6= m. Toute décomposition de m
d
en k + 1 facteurs est de ce type. On en déduit que
X
Dk+1 (m) = Dk (d).
d|m,d6=m,d6=1
D’où
blog2 (m)c 1+blog2 (m)c
X X
b(m) = w+ wk+1 Dk+1 (m) = wD1 (m) + wk Dk (m)
k=1 k=2
blog2 (m)c blog2 (m)c
X X
= wD1 (m) + wk Dk (m) = wk Dk (m).
k=2 k=1
blog2 (m)c
X
∀m ≥ 2, b(m) = wk Dk (m).
k=1
+∞ +∞ blog2 (m)c
1 X X X
∀s > max(1, Ac (b)), =1+ m−s b(m) = 1 + m−s wk Dk (m).
Lf (s) m=2 m=2 k=1
Q41. On utilise le résultat intermédiaire que l’on a démontré dans la question Q40. :
blog2 (m)c
X
∀m ≥ 2, b(m) = wk Dk (m).
k=1
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
n
X
On pose Sk (n) = Dk (m). Puisque j ≤ n, on a blog2 (j)c ≤ blog2 (n)c.
m=2
n
X n blog
X X 2 (j)c n blog
X X 2 (n)c
Finalement,
blog2 (n)c
X
n
χn (λ) = (λ − 1) − (λ − 1)n−k−1 Sk (n).
k=1
Or
n
X
Q(1) = 0 − Sblog2 (n)c (n) = − Dblog2 (n)c (m) 6= 0.
m=2
Donc 1 est racine de χn , de multiplicité n − blog2 (n)c − 1. Or χn est le polynôme caractéristique de la matrice
Hn . Ainsi 1 est valeur propre de Hn , de multiplicité n − blog2 (n)c − 1.
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