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Corrigé :
Partie I :
p − 1 p p
1. On a : ∀i∈1, p – 1, p × = i × . Donc p divise i × . Or, p étant premier, il ne peut diviser i.
i −1 i i
p p
Donc p divise , c'est-à-dire que ≡ 0 (mod p).
i i
p
Par la question 1. et ce qui précède, pour tout i∈1, p – 1, × 1K = 0K. Donc ∀(x, y)∈K2, (x + y)p = xp + yp.
i
p
m m
Supposons que, pour un m∈*, on ait : ∀(x1, …, xm)∈K , ∑ xi = m
∑x i
p
.
i =1 i =1
p p
m+1 m
Alors : ∀(x1, …, xm + 1)∈K m+1
, ∑ xi = ∑ xi + x mp+1 d'après ce qui a été vu plus haut.
i =1 i =1
p p
m+1 m +1
m m
Puis, par hypothèse : ∑ xi = ∑ x . Donc, par récurrence : ∀m∈*, ∀(x1, …, xm)∈K , ∑ xi =
i
p m
∑x i
p
.
i =1 i =1 i =1 i =1
p0
m m
De façon évidente, ∑ xi = ∑x i
p0
. On suppose ensuite que, pour un n∈, on a : ∀m∈*,
i =1 i =1
p
pn p n +1 m p
n
p
= x p n =
m m m m m
∀(x1, …, xm)∈Km, ∑ xi = ∑x . Donc : ∑ xi = ∑ xi ∑ ∑x p n +1
n
p
d'après la
i =1
i
i =1 i =1
i
i
i =1
i =1 i =1
pn
m m
proposition précédente. Par récurrence sur n, on a : ∀n∈, ∀m∈*, ∀(x1, …, xm)∈Km, ∑ xi = ∑x i
pn
.
i =1 i =1
m
Soit alors R∈p[X] ; si R ≠ 0, il existe m∈ et (a0, …, am)∈(p)m + 1 tels que : R = ∑a X
k =0
k
k
.
m
∑a
pn
D'après les calculs précédents : ∀x∈K, (R ( x) ) pn n
= k x k p . Mais, par le petit théorème de Fermat,
k =0
n
p
pour tout k∈, k ≡ k (mod p), donc, par récurrence immédiate : ∀n∈, k p ≡ k (mod p).
(x )
m k
∑a
n pn pn n
Donc : ∀k∈0, m, a kp = ak et (R ( x) ) = k
pn
, soit (R ( x) ) = R( x p ) (évident si R = 0).
k =0
ENS Lyon 1989 option maths : Maths 1 page 2
Partie II :
De plus, par les définitions des opérations + et ×, Φ : P a P est un morphisme d'algèbres de k[X] dans A.
Par restriction, φ : λ a λ est un morphisme d'anneaux de k dans A.
De plus, λ = 0 ⇔ λ∈(Q) ⇔ ∃P∈k[X], λ = P × Q. Mais, comme deg(Q) ≥ 1, cette égalité n'est possible que si
P = 0 donc λ = 0. On a Ker(φ) = {0} donc φ est injectif.
n
1.b. Soit B∈A. Il existe R∈k[X] tel que B = R . On écrit R = ∑a X
i =0
i
i
avec (a0, …, an)∈kn + 1.
n
Comme Φ est un morphisme d'algèbres : B = ∑a
i =0
i X i . Mais, comme on identifie k et φ(k), on obtient :
n
B= ∑a X
i =0
i
i
= R( X ). Donc : ∀B∈A, ∃R∈k[X], B = R( X ).
2.b. A est un corps ssi tout élément non nul R est inversible dans A.
D'après la question précédente, A est un corps ssi tout polynôme de k[X] qui n'est pas multiple de Q, est premier
avec Q. Donc A est un corps ssi Q est irréductible sur k .
On remarque qu'un polynôme de degré 2 de k[X] n'est pas irréductible sur k ssi il est divisible par un polynôme
de degré 1 ssi il admet une racine dans k.
Donc un polynôme de degré 2 de k[X] est irréductible sur k ssi il n'admet aucune racine dans k.
On constate que X2 + 1 n'a pas de racine dans 11, donc il est irréductible sur 11.
D'après ce qui précède, 11/(X2 + 1) est un corps.
Partie III :
1. D'après II.1.c., K est un espace vectoriel sur p de dimension d. Il est donc isomorphe à (p)d.
Donc |K| = |(p)d| = pd. D'où |K*| = pd – 1.
Or, (K*, ×) est un groupe et, par théorème, dans un groupe fini G de cardinal n, pour tout élément g∈G, on a :
d
gn = e. Donc : ∀y∈K*, y p −1
= 1.
d d
−1
Par hypothèse, il existe m∈* tel que m d = n. D'après la question précédente : X p = 1 donc X p = X .
dk n
On vérifie ensuite, par récurrence immédiate sur k, que X p = X . En particulier si k = m, on a : X p = X ;
n n
mais ceci équivaut à X p = X , soit Q divise X p – X.
n n
3.a. D'après ce qui précède, si Q divise X p – X, alors X p = X .
D'après II.1.b., pour tout y∈K, il existe R∈p[X] tel que y = R( X ).
n n
De plus, d'après II.1.a., p ⊂ K. En appliquant I.2., il vient que : y p = R( X p ) = R( X ) = y.
n
Donc : ∀y∈K, y p = y.
d
3.b. On peut écrire n = q d + r avec (q, r)∈×0, d – 1. D'après la question 1., pour tout y∈K*, y p = y.
dq n r n r
Par récurrence immédiate sur q : y p = y donc y p = y p . Mais, d'après a., y p = y donc y p = y.
r
−1
Puis, comme K est un corps : ∀y∈K*, y p = 1.
r
3.c. Le polynôme B = Y p −1
– 1 est de degré pr – 1 sauf si r = 0 auquel cas B = 0.
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Donc, si r ≠ 0, B a au plus pr – 1 racines. Or, d'après la question précédente, B admet tous les éléments de K*
comme racines soit pd – 1 racines. Or, si r ≠ 0, pd – 1 > pr – 1 : contradiction.
r
−1
Donc Y p – 1 est le polynôme nul et r = 0 donc d | n .
n
4. Soit P = X p – X. Supposons que P possède un facteur carré. Il existe donc Q∈p[X] et Q1∈p[X] tels que
P = Q2Q1 et deg(Q) ≥ 1. Alors son polynôme dérivé vaut P' = 2QQ1Q' + Q1' Q2 donc Q | P' ; mais, d'autre part,
n
P' = pn X p −1 – 1 = – 1 car pn = 0 (car p ⊂ K) . D'où Q | (– 1) : impossible. Donc P est sans facteur carré.
Comme P est unitaire, par théorème, il se décompose en produit de polynômes unitaires irréductibles sur p.
Or, d'après les questions 2. et 3., Q est un polynôme irréductible sur p qui divise P ssi deg(Q) | n.
n
Donc X p – X = ∏ ∏Q .
d n Q∈K dp
Partie IV
p n −1 − 1
n −1
Supposons que I = 0. Alors : p = n
p
n
∑d I
d n
d
p ≤ ∑p ≤ ∑p =p×
d n d =1
d
p −1
d
car p ≥ 2.
d ≠n 1≤ d < n
n −1 n
p −1 p − p
Mais p × = ≤ pn – p < pn : contradiction. Donc I np ≥ 1.
p −1 p −1
La formule (*) permet donc le calcul de tous les nombres I np , par récurrence forte.
4.a. Un polynôme unitaire de degré 2 de p est de la forme X2 + aX + b avec (a, b)∈(p)2. Comme |p| = p,
il y a donc p2 polynômes unitaires de degré 2 à coefficients dans p.
Un tel polynôme n'est pas irréductible ssi il est de la forme (X – α)2 avec α∈p ou de la forme (X – α)(X – β)
p ( p − 1)
avec α et β dans p et distincts. Or, il y a p polynômes de la forme (X – α)2 et polynômes de la forme
2
(X – α)(X – β) avec α et β distincts.
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p ( p − 1) p ( p − 1)
Donc I 2p = p2 – p – , soit I 2p = .
2 2
D'après ce qui précède, il n'y a qu'un seul polynôme irréductible de degré 2 unitaire sur 2, c'est le polynôme
X2 + X + 1 (cf. II.2.b.).
4.b. On note C l'ensemble des carrés de p*. C ⊂ p* car, si a∈p, a ≠ 0 ⇒ a2 ≠ 0 (p est un corps donc est
intègre). 1 = 1 2∈C.
Soient p1 et q1 dans C. Alors : ∃(p, q)∈(p*)2, p1 = p2 et q1 = q2. Comme p* est un groupe, q et q1 sont
inversibles et q1– 1 = (q – 1)2 donc p1q1– 1 = (pq – 1)2∈C. Par caractérisation, C est un sous-groupe de p*.
–1
Dans 5, les carrés sont 0 , 1 et 4 . Voici le tableau donnant les b possibles (on a 2 = 3) :
c\a 0 1 2 3 4
2 2 1 3 3 1
3 3 2 4 4 2
Partie V
1. Comme (, +) est un groupe commutatif, (F, +) est un groupe commutatif (addition usuelle des fonctions).
n
La loi * est interne par définition. De plus : ∀n∈*,∀d∈*, d divise n ssi d' = divise n.
d
n n
Donc : ∀n∈*, (f * h)(n) = ∑ f (d )h = ∑ f h(d ' ) = (h*f )(n). La loi * est commutative.
d n d d' n d'
n d n
Soient f, g et h dans F. On a : ∀n∈*, ((f * h)*g)(n) = ∑ ( f * h)(d ) g = ∑∑ f (k )h g .
d n d dn kd k d
n d
Or, si d|n et k|d, alors il existe m∈* et q∈* tels que : n = m d et d = q k donc n = mqk, = m et = q.
d k
Réciproquement, si (m, q, k)∈(*)3 vérifie mqk = n, on peut poser d = kq et l'on a : d|n et k|d.
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d n n n
Donc : ∑∑ f (k )h k g d = ∑ f (k )h(q) g (m) = ∑ f (k ) ∑ h(q )g = ∑ f (k )(h * g ) .
k
d n kd 1≤ k , q , m ≤ n ( ) k n kq q n/k k n
kqm = n
D'où : ∀n∈*, ((f * h)*g)(n) = (f *(g * h))(n). Donc la loi * est associative.
n n n
On a également : ∀n∈*, (f * (h + g))(n) = ∑ f (k )(h + g ) = ∑ f (k )h + ∑ f (k ) g donc
k n k kn k k n k
∀n∈*, (f * (h + g))(n) = (f * h)(n) + (f * g)(n) : la loi * est distributive sur la loi +.
Posons χ : * → défini par : χ(1) = 1 et χ(n) = 0 si n∈*\{1}.
Il est clair que : ∀n∈*, (f * χ)(n) = f (n). Donc * admet χ comme élément neutre.
Donc (F, +, *) est un anneau commutatif et unitaire.
2. Soit f∈F avec f inversible. Il existe donc g∈F telle que : ∀n∈*, (f * g)(n) = χ(n). En particulier :
f (1) g(1) = 1 donc f (1) ≠ 0.
Réciproquement, soit f∈F telle que f (1) ≠ 0. On cherche g∈F telle que : ∀n∈*, (f * g)(n) = χ(n).
1
On a alors f (1) g(1) = 1, soit g(1) = .
f (1)
On raisonne par récurrence forte sur n. Supposons que, pour un n∈* et pour tout p∈1, n, on connaisse g(p).
n + 1
On a n + 1 ≥ 2 donc on doit avoir (g * f )(n + 1) = χ(n + 1) = 0, soit ∑
d ( n +1)
g (d ) f
d
= 0, soit
n + 1 g (d ) n + 1
f (1) g(n + 1) = – ∑
d ( n +1)
g (d ) f
d
. Donc g(n + 1) = – ∑
d ( n +1)
f
f (1) d
est déterminé.
d < ( n +1) d < ( n +1)
Par récurrence forte, si f (1) ≠ 0, il existe g∈F telle que : ∀n∈*, (f * g)(n) = χ(n). Donc f est inversible.
D'où : f∈F est inversible ssi f (1) ≠ 0.
) = 1 + ∑ kj (−1)
k k
Si βi ≥ 2, µ(d) = 0. On a donc : (µ * cst1)(n) = ∑ µ (d ) = µ(1) + ∑ ∑ µ pi ... pi ( k
, soit
1 j
d n j =1 1≤ i1 <...<i j ≤ k j =1
1
En appliquant le résultat de la question précédente : ∀n∈*, n I np = ∑ µ (d ) p
d n
n/d
, soit I np = ∑
n dn
µ (d ) p n / d .
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Partie VI
1. D'après la partie IV, il existe des polynômes unitaires irréductibles de degré n sur p. Soit Q l'un d'eux.
D'après la partie II et la question III.1., K = p[X]/(Q) est un corps de cardinal pn .
2.a. Soit ϕ : → K' définie par : ∀m∈, ϕ(k) = m × 1. ϕ est un morphisme d'anneaux donc Ker(ϕ) est un
idéal de . Si Ker(ϕ) = {0}, ϕ est injectif donc K' est infini, ce qui est faux. Donc, par caractérisation des idéaux
de , il existe q∈* tel que Ker(ϕ) = q. q = 1 ⇒ Ker(ϕ) = ⇒ 1 = 0 : impossible. Donc q ≥ 2.
S'il existe (d, r)∈(*)2 tel que q = d r, on a : ϕ(q) = 0 = ϕ(d)×ϕ(r) donc ϕ(d) = 0 ou ϕ(r) = 0 car K' est un corps
donc est intègre. Donc d∈Ker(ϕ) ou r∈Ker(ϕ), donc q | d ou q | r, c'est-à-dire q = d ou q = r car d | q et r | q.
Donc q est un nombre premier. Par définition de ϕ, pour tout y∈K', q y = (q × 1) × y = 0.
Si τ est un isomorphisme de corps de p sur un sous-corps F' de K', on doit avoir : τ( 1 ) = 1 = ϕ(1) et, pour tout
k ∈p, τ( k ) = τ(k × 1 ) = k τ( 1 ) = k × 1 = ϕ(k). Donc τ = σ. D'où l'unicité.
k =0 n =0 k = 0 k =0 k =0
5. Soit alors y une racine de Pσ dans K'. D'après 3., evaly est un morphisme d'anneaux de p[X] dans K'.
Donc Ker(evaly) est un idéal de p[X]. Par théorème (limite du programme), il existe Q∈p[X], nul ou unitaire,
tel que Ker(evaly) = Qp[X]. Mais Q = 0 ⇒ evaly injective ⇒ K' infini car p[X] est infini. Ceci est impossible.
Donc Q ≠ 0. Q ≠ 1 car evaly(1) = 1 ≠ 0. Donc deg(Q) ≥ 1 et Q est unitaire.
De plus, par choix de y, evaly(P) = Pσ(y) = 0 donc P∈Ker(evaly), donc Q | P. Mais, comme P est irréductible et
unitaire, Q = P. On peut alors "factoriser" evaly en posant : ∀ A ∈K = p[X]/(P), ψ( A ) = evaly(A).
On vérifie, de la même manière que pour σ, que ψ est bien définie, qu'elle est injective et que c'est un
morphisme d'anneaux. Mais |K| = |K'| = pn. Par théorème, ψ est bijective.
Donc ψ est un isomorphisme de corps de K sur K'.