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COURS D’ANALYSE 1

Université Saad DAHLAB


BLIDA1

Faculté de Technologie
Département de Mécanique

Elaboré par : Dr Omar KEBOUR

Octobre 2022

Dr Omar KEBOUR Licence1 MCIL 2022/2023 1


Table des matières
Chapitre 2. Suites numériques réelles.

2.1. Suites convergentes ;


2.2. Théorème de comparaison ;
2.3. Théorème de convergence monotone ;
2.4. Suites extraites ;
2.5. Suites adjacentes ;
2.6. Suites de Cauchy ;
2.7. Suites particulières (arithmétiques, géométriques, récurrentes).

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2.1. Suites convergentes

Soit (Un) une suite réelle ; on dit que (Un) est convergente (ou converge) s'il existe un réel l tel
que (Un) converge vers l. Sinon (Un) est divergente .

Une suite convergente est donc caractérisée par la proposition :

∃ l ∈R,∀ϵ>0∃N∈N,∀n∈N (n≥N⇒|Un− l |<ϵ)

Exemple :
1 1
Les suites (𝑛) n≥1 et (n+(−1)n ) n≥2 sont convergentes, le réel l satisfait, pour chacune la
√n))
condition de la convergence.

Démontrer qu'une suite est divergente revient à démontrer que, pour tout réel, la suite ne
converge pas vers ce réel ou encore écrire la négation de la proposition précédente :

∀ l ∈R,∃ϵ>0,∀N∈N,∃n∈N (n≥N et |Un− l |≥ϵ)

Ainsi trois cas peuvent se présenter :

Un est convergente quand sa limite tend vers un réel fini l, lorsque n tend vers l’infini.
Un est divergente quand sa limite tend vers l’infini, lorsque n tend vers l’infini.
Un est divergente quand sa limite n’existe pas, lorsque n tend vers l’infini.

En effet la suite réelle (−1)n est divergente, car sa limite oscille autour de ±1.
Démonstration :
Soit l un réel,
 si l ≠±1 alors pour ϵ=min (|l −1|,| l +1|) et n=N on a |Un−l|≥ϵ.
 si l =±1 alors pour ϵ= l et n=N ou N+1 on a |Un−l|≥ϵ.
Remarque : La nature d'une suite (convergence ou divergence) ne dépend que de son
comportement quand n→+∞ ; on dit encore à partir d'un certain rang. On peut en particulier
modifier les termes d'une suite pour un nombre fini d'indices sans en changer la nature.

2.2. Théorèmes de comparaison

Le théorème suivant montre la propriété dite de prolongement des inégalités : il exprime en effet,
que si deux suites convergentes, elles sont comparables et leurs limites vérifient la même inégalité.

Théorème 1. Soient (Un) et (Vn) deux suites réelles telles que (Un) tend vers l 1, et (Vn) tend vers

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l2, au voisinage de l’infinie.
Si pour tout n ϵN, Un ≤ Vn, et Un tend vers l 1, et Vn tend vers l 2, alors l 1≤ l 2.

C’est-à-dire :
1/(∀n ∈ N) Un ≤ Vn
{2/Lim Un = L1 𝑒𝑡 lim Vn = L2
𝑛 𝑡𝑒𝑛𝑑 𝑣𝑒𝑟𝑠 ∞
On a alors L 1≤ L 2.

Théorème 2. Soient (Un) et (Vn) deux suites de réels telles que (Vn) tend vers 0.
Si pour tout n ϵN, |Un| ≤ |Vn|, alors Un tend vers 0.
Démonstration : Pour tout Ɛ > 0, il existe n0 tel que pour n > n0 :
|un| ≤ |vn|≤Ɛ,

D’où le résultat ;
On en déduit le corollaire suivant que l’on trouve dans certaines références sous le nom de
« Théorème des gendarmes ».
Corollaire 1. Soient (Un), (Vn) et (Wn) trois suites de réels telles que (Un) et (Wn) convergent vers
la même limite l, et pour tout nϵ N, Un ≤ Vn ≤ Wn .
Alors ;
(Vn) converge vers l.

2.3. Théorème de convergence monotone

La notion de limite est très liée aux notions de borne supérieure (plus petit des majorants) et borne
inférieure (plus grand des minorants). Etant donnée une suite (Un), nous appellerons borne
supérieure et borne inférieure de (Un) les quantités sup {Un, nϵ N} et inf {Un, nϵN}.

Théorème.
1. Toute suite croissante et majorée converge vers sa borne supérieure M.
2. Toute suite croissante et non majorée tend vers +∞.
3. Toute suite décroissante et minorée converge vers sa borne inférieure m.
4. Toute suite décroissante et non minorée tend vers −∞.

Démonstration :
Rappelons que toute partie non vide et majorée de R admet une borne supérieure finie. Si l’ensemble
{Un, nϵ N} est majoré, il admet une borne supérieure finie qu’on le note l. Puisque l est le plus petit
des majorants, pour tout Ɛ > 0, l −Ɛ n’est pas un majorant. Donc il existe n0 tel que l − Ɛ≤ Un≤ l.
Mais si (Un) est croissante, alors pour tout n ≥ n0,
l – Ɛ ≤Un0≤ Un≤ l,
Donc (Un) converge vers l.

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Si la suite n’est pas majorée, pour tout A, il existe n0 tel que Un0 ≥ A. Si (Un) est croissante, alors
pour tout n ≥ n0,
A ≤ Un0 ≤ Un,
Donc la suite (un) tend vers l’infini.
Si la suite (un) est décroissante, on applique ce qui précède à la suite croissante (−Un).

2.4. Suites extraites


Définition
Soit (Un) n≥0 une suite d’un ensemble E quelconque. On appelle suite extraite (ou sous suite)
de Un toute suite (Vn) de terme général Vn=Uφ(n), où φ est strictement croissante de N dans lui-
même.

(Vφ(n))n≥0, avec φ(n)𝜖 N et φ(n) < φ (n + 1), ∀n ∈ N

Proposition 1. Soit (Un) une suite de réels :


 Si (Un) converge vers l, alors toute suite extraite de (Un) converge vers l ;
 Si les deux suites extraites (U2k)kϵN et (U2k+1)kϵN convergent vers la même limite l (finie ou
infinie), alors (Un)nϵN converge vers l.

Exemple
1
Soit (Un) une suite numérique, ∀n ∈ N Un=𝑛+2
En utilisant les notions des suites extraites, démontré que Un est une suite convergente.
Solution.
1
Nous avons U0=1/2, U1=1/3, U2=1/4, U3=1/5, U4=1/6, U5=1/7………..Un=𝑛+2
Extraire les termes d’indices pairs, ie : U0, U2, U4, U6, U8,…U2n
Appelons Vn=U2n =Uφ(n) ∀n ∈ N, φ(n)=2n est une suite extraite ou une sous suite de Un, elle
représente une application de de N vers N, et elle est strictement croissante dans N, elle converge
vers zéro quand n tend vers l’infinie.
Maintenant extraire les termes d’indices impairs, ie U1, U3, U5, U7,….U2n+1.
Appelons Wn=U2n+1= Uφ’(n) ∀n ∈ N, φ’(n)=2n+1 est une suite extraite ou une sous suite de Un,
elle représente une application de de N vers N, et elle est strictement croissante dans N, elle
converge vers zéro quand n tend vers l’infinie.
Donc d’après la proposition ci-dessus, les deux sous suites convergent vers zéro, alors (Un) est une
suite convergente vers zéro.

2.5. Suites adjacentes

Définition
Soient (Un) et (Vn) deux suites de réels. Elles sont dites adjacentes si
1. (Un) est croissante,
2. (Vn) est décroissante,
3. (Vn − Un) tend vers 0.

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Proposition. Deux suites adjacentes convergent vers la même limite.

Démonstration : Si (Un) est croissante et (Vn) décroissante, alors (Vn −Un) est décroissante.
Si (Vn − Un) tend vers 0, alors pour tout n, Vn − Un ≥ 0. Donc :
U0 ≤Un ≤ Vn ≤ V0 .
La suite (Un) est croissante, et majorée par V0, donc elle converge.
La suite (Vn) est décroissante, et minorée par U0, donc elle converge.
Comme la différence tend vers 0, les deux limites sont égales.

Exemple
1 1 1 1
Un = 1 + 1 + 2!+3!+……….+𝑛! Et Vn= Un+𝑛𝑛!
1
La suite (Un) est strictement croissante car Un+1 − Un = (n + 1)! > 0.
1 1 1
La suite (Vn) est strictement décroissante, car Vn+1 − Vn = + − n n!=
(n + 1)! (n + 1)(n + 1)!
−1
<0
n(n + 1)(n + 1)!
+1−=<0.
La différence Vn −Un tend vers 0, donc les deux suites convergent vers la même limite.

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