Vous êtes sur la page 1sur 15

Cours d’Analyse / Chap.

3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

Table des matières


1 Généralités sur les Suites numériques 1

2 Limites et Convergence 2
2.1 Monotonie et Convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Suite extraite - Suite de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.3 Comparaison locale des suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.4 Extension aux suites à valeurs complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

3 Suites particulières 7
3.1 Suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2 Suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.3 Suites récurrentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

4 Fiche d’Exercices 11

i
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

Suites numériques

1 Généralités sur les Suites numériques


Définition 1.1 —
1. Une suite numérique est une application u définie d’une partie non vide de I ⊂ N dans K (K = R ou
C) définie par :
u : I → K, n 7→ un ou u(n)

(a) un désigne la valeur (ou le terme) au rang n ou le terme général de la suite.


(b) La suite elle-même se note (un )n∈I « suite des u indices n, pour n parcourant I ».
(c) Les suites sont des objets mathématiques permettant de modéliser de nombreuses situations financières.
2. Une suite peut être donnée :
(a) soit par une définition fonctionnelle ou sous la forme explicite : un = f (n),
(b) soit sous forme d’une relation récurrente : un+1 = f (un ) ou un+2 = f (un+1 , un ).

Exemple 1.1 (Exemples de suite)


1. Un capital C0 placé dans une banque à un intérêt fixe I au bout de n années : Cn = C0 + nI
2. L’ensemble des numéros d’objets dans une rangée : O1 , O2 , O3 , . . . , On .

Définition 1.2 —
Une suite (un )n∈I est dite :
(a) Stationnaire s’il existe un rang n0 ∈ I tel que un = un0 pour tout n ≥ n0 .
un+1
(b) Croissante si, pour tout n, on a : un+1 ≥ un ( ou ≥ 1, si un > 0).
un
un+1
(b) décroissante si, pour tout n, on a : un+1 ≤ un ( ou ≤ 1, si un > 0).
un
(c) (strictement) monotone si la suite est soit (strictement ) croissante, soit (strictement) décroissante.

(d) Positive (resp. négative) si ∀n ∈ N : un ≥ 0 (resp. un ≤ 0).


(e) Périodique si ∃p ∈ N tel que ∀n ∈ N : un+p = un .
(f) Majorée (resp. minorée) si ∃λ ∈ R : un ≤ λ (resp. un ≥ λ).
(g) Bornée si la suite est à la fois majorée et minorée.

Exemple 1.2
Étudier la monotonie, la positivité et majoration des suites suivantes :

1
un = , n ∈ N∗ , un = cos nπ, n ∈ N, un = 4 + (−1)n , n ∈ N
n

P1/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

2 Limites et Convergence
Définition 2.1 —
Limite finie : On dit qu’une suite (un ) a pour limite finie l ∈ K quand n tend vers +∞ si, et seulement
si :
∀ε ∈ R∗+ , ∃N ∈ N, ∀n ∈ N (n > N =⇒ |un − l| < ).

Limite infinie : On dit que la suite (un ) diverge vers +∞ (resp. −∞) si :

∀ A > 0 ∃ n0 ∈ N tel que ∀ n ≥ n0 un ≥ A (resp. un ≤ −A).

Convergence : Si une suite (un ) admet une limite finie l ∈ K, alors on écrit lim un = l et on dit qu’elle
n→+∞
est convergente vers l. Dans le cas contraire, la limite est infinie (±∞) ou n’existe pas et on dit qu’elle
est divergente.
Donc étudier la convergence d’une suite, c’est étudier l’existence de sa limite à l’infini.

Proposition 2.1 (Unicité de la limite)—


La limite d’une suite (un )n , si elle existe, est unique.

Démonstration 1 –
Supp que (un )n admette deux limites dillérentes l et l0 .
Soit ε > 0 un réel fixé. Alors il existe deux naturels n1 , n2 tels que : pour tout naturel n > n1 , n2 , on a :
   
|un − l| < , et |un − l0 | < =⇒ |l − l0 | = |(l − un ) + (un − l0 )| < + = 
2 2 2 2
Ce qui montre que |l − l0 | <  pour tout  > 0. Donc l = l0 .

♦♦♦
Exemple 2.1

Proposition 2.2 (Opération sur les limites)—


Soient (un ), (vn ) deux suites numériques et λ ∈ K.
1. Si les suites (un ) et (vn ) convergent vers l et l0 , alors les suites (un + vn ) , (λun ) et un vn ) convergent
respectivement vers l + l0 , λl et ll0 .
u  l
n
2. Si l 6= 0 et vn 6= 0 pour tout n ∈ N, alors la suite converge vers
.
vn l0
3. Si (un ) tend vers 0 et (vn ) est bornée, alors la suite (un vn ) tend vers 0.

Remarque 2.1
0
Les résultats de la forme : +∞ − ∞, 0 sont dits formes indéterminées qui seront minutieusement
étudiées dans le chapitre suivant.

P2/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

Proposition 2.3—
Tout nombre réel est à la fois limite d’une suite de nombres rationnels et limite d’une suite de nombres
irrationnels.

Démonstration 2 –
Soit x ∈ R. Pour tout n ∈ N∗ , il existe une suite rationnelle (un )n et une suite irrationnelle (vn )n telles que un , vn ∈
1 1
]x − ; x + [. Donc, on a :
n n
1 1
|un − x| ≤ , |vn − x| ≤ .
n n
Ce qui montrent les deux suites convergent vers le réel x.

♦♦♦
Théorème 2.1 (Ordre et Comparaison des Limites) —
Soient un , vn , wn des suites définies sur I ∈ N. On a :
Ordre des limites :
1- Si (un , vn convergent et un ≤ vn ) pour tout n ∈ I), alors lim un ≤ lim vn
n n
Théorèmes de comparaison :
2- Si (∀ n ∈ I un ≤ vn et lim un = +∞), alors lim vn = +∞.
n n
3- Si (∀ n ∈ I un ≤ vn et lim vn = −∞), alors lim un = −∞.
n n
Théorème des gendarmes :
4- Si (∀ n ∈ I un ≤ wn ≤ vn et lim un = lim vn = l), alors lim wn = l.
n n n

Démonstration 3 –
1. Supposons lim un > lim vn . Alors lim(un − vn ) > 0, donc à partir d’un certain rang n0 , on a un > vn . Faux !
n n n
2. ∀ε ∈ R, ∃n0 ∈ I ∀ n ≥ n0 un ≥ ε. Donc ∀ n ≥ n0 vn ≥ ε. D’où le résutat.
3. De même, ∀ε ∈ R, ∃n0 ∈ I ∀ n ≥ n0 vn ≤ ε. Donc ∀ n ≥ n0 un ≤ ε. D’où le résutat.
4. Soit le réel l. Alors pour tout n ∈ I, un − l ≤ wn − l ≤ vn − n ⇐⇒| wn − l |≤ sup(| un − l |, | vn − l |).
Et Pour tout ε > 0, on a : ∃ n0 , n1 ∈ I n ≥ n0 , n1 ⇒| un − l |≤ ε et n ≥ n1 ⇒| vn − l |≤ ε.
Donc, ∀ ε > 0 ∃ n2 ≥ max(n0 , n1 ) n ≥ n2 ⇒| wn − l |≤ ε.

♦♦♦
Exemple 2.2

2.1 Monotonie et Convergence


Définition 2.2 (Suites adjacentes) —
Deux suites (un ) et (vn ) sont dites adjacentes si :
(1) l’une est croissante et l’autre est décroissante.

P3/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

(2) lim(vn − un ) = 0.
n

Proposition 2.4—
Si deux suites (un ) et (vn ) sont adjacentes, alors elles convergent vers la même limite.

Démonstration 4 –
La suite un , étant supposée croissante et majorée par v0 puisque |un −vn | < ε pour tout réel ε > 0, est donc convergente
vers un nombre l ; la suite vn est décroissante et minorée par u0 pour la même raison précédente, donc convergente
vers un nombre l0 .
La condition (2) entraı̂ıne que l = l0 .

♦♦♦
Exemple 2.3

Proposition 2.5 (Quelques résultats à retenir)—


1. Toute suite croissante et majorée converge vers sa borne supérieure.
2. Toute suite décroissante et minorée converge sa borne inférieure.
3. Toute suite monotone et non bornée est divergente.
4. Toute suite convergente est bornée. La réciproque est fausse.

Proposition 2.6 (Quelques limites usuelles à retenir)—


Pour tous les réels α, β, on a :
1- Si α > 0, alors lim nα = +∞, et si α < 0, alors lim nα = 0.
n→+∞ n→+∞
2- Si α > 1, alors lim α = +∞, et si 0 < α < 1, alors lim αn = 0.
n
n→+∞ n→+∞
βn
3- Si α > 0 et β > 1, alors lim α = +∞.
n→+∞ n
1 − αn u1
En particulier, la suite (Sn ) telle que Sn = u1 est convergente et a pour limite S = si | α |< 1.
1−α 1−α
Sinon, elle est divergente.

Exemple 2.4

2.2 Suite extraite - Suite de Cauchy


Définition 2.3 (Suite alternée) —
toute suite dont les termes consécutifs prennent des valeurs alternées (positives ou négatives) :

un = (−1)n |un |, n ∈ N ou un = (−1)n+1 |un |, n ∈ N.

P4/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

Définition 2.4 (Suite extraite) —


Une suite (vn ) est dite extraite ou une sous-suite d’une suite (un ) s’il existe une application ϕ de N dans N,
strictement croissante, telle que vn = uϕ(n) .
Proposition 2.7—
1. Si (un ) converge vers l, alors toute sous-suite converge aussi vers l.
2. Si une suite extraite de (un ) diverge ou deux suites extraites ont des limites différentes, alors (un )
diverge.
3. Si deux suites (u2n ) et (u2n+1 ) extraites de (un ) convergent toutes vers la même limite l, alors on
peut conclure que (un ) converge vers l.

Théorème 2.2 (Bolzano-Weierstrass) —


De toute suite de réels bornée, on peut extraire une sous-suite convergente.

Exemple 2.5

Définition 2.5 (Suites de Cauchy) —


Une suite (un ) est de Cauchy si, pour tout réel ε > 0, ∃ n0 ∈ N, tel que ∀ p, q ∈ N (p , q) ≥ n0 , on ait
| up − uq |< ε.
Proposition 2.8—
Une suite numérique (réelles ou complexes) converge si, et seulement si, elle est de Cauchy.

Exemple 2.6

2.3 Comparaison locale des suites

Soient (un )n et (vn )n deux suites numériques telles que ∀ n ∈ N, vn 6= 0. Alors :


1. On dit que la suite (un )n est dominée par la suite (un )n , [ un = O(vn ) « un est un grand O de vn »]
si, et seulement si
u 
n
la suite est bornée, c’est-à-dire ∃ M ∈ R+ , ∀ n ∈ N |un | ≤ M |vn |.
vn
2. On dit que la suite (un )n est négligeable devant la suite (un )n , [ un = o(vn ) « un est un petit o de
vn »] si, et seulement si
u 
n
la suite converge vers 0, c’est-à-dire ∀ ε > 0, ∃ n0 ∈ N (n ≥ n0 =⇒ |un | ≤ ε|vn |.
vn
(3) on dit que les suites (un )n et (vn )n sont équivalentes, [ un ∼ vn « un est équivalente à vn »] si, et
seulement si
un
lim = 1 ⇐⇒ un − vn = 0(vn )
n→+∞ vn

P5/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

Résultats à retenir. Comparaison des suites :


(1) un = o(vn ) =⇒ un = O(vn )
(2) Si α < β , alors nα = o(nβ )
(3) Si α, β > , alors (lnn)β = o(nα )
(4) ∀ α > 0, x > 1 =⇒ nα = o(xn ) et ∀ x, y > 0, x < y =⇒ xn = o(y n )
(5) x > 1 =⇒ xn = o(n!) et n > 0 =⇒ n! = o(nn )
(6) un ∼ vn et vn ∼ wn =⇒ un ∼ wn
un vn
un ∼ vn et sn ∼ tn =⇒ un sn ∼ vn tn et∼ .
sn tn
(7) un ∼ vn et sn ∼ tn =⇒
6 un + sn ∼ vn + tn
Exemple 2.7

2.4 Extension aux suites à valeurs complexes

Une suite à valeurs complexes est une suite (zn ) définie par :

z : N −→ C, n 7−→ zn = xn + iyn

où (xn ) et (yn ) sont des suites réelles.


Contrairement aux suites réelles, la relation d’ordre n’est pas utilisée pour les suites complexes (croissance,
majoration, positivité).
On dira qu’une suite complexe (zn ) est bornée si ∃ M ∈ R+ , ∀ n ∈ N | zn |≤ M.
On dira qu’une suite complexe (zn ) converge vers l ∈ C si ∀ ε > 0, ∃ n0 ∈ N, ∀ n ∈ N | zn − l |≤ ε
Les résultats suivants restent valables :
- Toute suite convergente est bornée.
- Toute suite extraite d’une suite convergente converge vers la même limite.
- La somme de deux suites convergentes converge vers la somme des deux limites.
- Le produit de deux suites convergentes converge vers le produit des deux limites.
- Le quotient de deux suites convergentes, la limite du dénominateur étant non nulle, converge vers le
quotient des deux limites.
Proposition 2.9— 
Re(zn ) −→ Re(l),
La suite complexe (zn converge vers l ∈ C ⇐⇒
Im(z ) −→ Im(l)
n

Démonstration 5 –
Soit pour tout n ∈ N, zn = xn + iyn avec xn , yn ∈ R.

(xn ) −→ a,
1. Si , alors (zn ) −→ l = a + ib.
(y ) −→ b
n

P6/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

2. Si (zn ) −→ l = a + ib, alors ∀ ε > 0 ∃ n0 ∈ N ∀ n ≥ n0 | (xn − a) + i(yn − b) |≤ ε. Comme | xn − a |, | yn − b |≤|


(xn − a) + i(yn − b) |≤ ε, alors (xn ) et (yn ) convergent resp. vers a et b.

♦♦♦

3 Suites particulières

3.1 Suites arithmétiques


Définition 3.1 (Suite arithmétique) —
Toute suite (un )n∈I telle que ∀n ∈ I : un+1 = un + r où r est un réel fixe, appelé raison de la suite. On démontre
facilement que
- un = u0 + nr si u0 le terme initial.
- un = u1 + (n − 1)r) si u1 le terme initial.
- pour tout p ∈ [1, n], on a : up = u1 + (p − 1)r. les termes up et un−p+1 sont dits équidistants aux termes
extrêmes u1 et un .
- un−p+1 + up = u1 + un : la somme des termes équidistants aux termes extrêmes est égale à la somme
des termes extêmes.

L e sens de variation d’une suite arithmétique se déduit de la relation : un+1 − un = r. Une suite arithmétique
(un ) est dite :
1. constante, si r = 0
2. strictement croissante, si r > 0 [ figure 1 ]
3. strictement décroissante, si r < 0. [ figure 2]

Proposition 3.1 (Somme des termes)—


Soit Sn la somme des n premiers termes d’une suite arithmétique (un )n∈I de terme initial u1 , de raison r.
Alors on a :
n
X n(u1 + un )
Sn = ui =
2
i=1

Exemple 3.1

P7/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

3.2 Suites géométriques


Définition 3.2 (Suite géométrique) —
Toute suite (un )n∈I telle que ∀n ∈ I : un+1 = un q où q est un réel fixe, appelé raison de la suite.
On démontre facilement que
1. un = u0 q n , pour u0 le terme initial de la suite ;
2. un+1 = u1 q n pour u1 le terme initial de la suite.
3. De plus, pour un+1 = un q et un = un−1 q, on déduit que chaque terme est la moyenne géométrique des

termes qui l’encadrent : | un |= un−1 × un+1 .

: Le sens de variation d’une suite géométique se déduit de la relation : un+1 − un = un (q − 1) = u0 q n (q − 1).


En effet, la suite géométrique (nn ) est dite
1. constante, si u0 = 0 ou q = 0 ou q = 1.
2. strictement monotone, si u0 6= 0 et q 6= 1, q > 0. [ figures 1 et 2]
3. alternée, si u0 6= 0 q 6= 1 et q < 0. [ figures 2 et 4]

Proposition 3.2 (Somme et Produit des termes)—


Soit Sn et Pn respectivement la somme et le produit des n premiers termes d’une suite géométique (un )n∈I
de terme initial u1 , de raison q. Alors on a :
n
X u1 (1 − q n ) n(n−1)
Sn = uk = Pn = (u1 )n q 2
1−q
k=1

Exemple 3.2

Définition 3.3 —
On dit qu’une suite (un ) est arithmético-géométrique si :

∃ (q, r) ∈ R2 , ∀ n ∈ N, un+1 = qun + r

un est géométrique (resp. arithmétique) si r = 0 (resp. q = 1).

P8/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

3.3 Suites récurrentes


Définition 3.4 (Suites récurrentes d’ordre 1) —
Suites récurrentes léaires d’ordre 1 : Les suites récurrentes léaires d’ordre 1 sont généralement pré-
sentées par une relation de type :
(1) un+1 + a un = ϕn ,

où a ∈ R∗ et ϕn est un polynôme. Toute solution de (1) est donnée sous la forme : un = hn + xn où
hn = λan solution soution homogène ( pour ϕn = 0) et xn une solution particulière de (1) ( pour ϕn 6= 0)
telle que :
- Si ϕn = rn Pn , alors la solution particulière xn est donnée par : nrn Qn (resp. par : rn Qn ) lorsque r
est égale à a (resp. diffère de a ), avec Q polynôme de même degré que P .
- Si φn est une somme de polynômes de la forme précédente, on cherchera xn également sous forme de
somme.
Exercice 1

Suites récurrentes non léaires d’ordre 1 : Les suites récurrentes sont généralement présentées par une
relation de type :
un+1 = f (un ) où f est non linéaire.

Pour étudier une telle suite, on détermine d’abord un intervalle I contenant toutes les valeurs de la suite :
1. Si un ) converge vers l et si f est continue en l, alors f (l) = l.
2. Si f est croissante sur I, alors la suite (un ) est monotone. La comparaison de u0 et de u1 permet de
déterminer sa croissance.
3. Si f décroissante sur I, alors les suites (u2n ) et (u2n+1 ) sont monotones et de sens contraire.
aun + b
La Suite homographique, un+1 = , en est un exemple suite récurente non linéaire.
cun + d
Exemple 3.3

Étudier la suite numérique : un+1 = 12 − un , n ∈ N.

Rép. : D’abord un ∈] − ∞; 12]. Si (un ) converge vers l, alors l ≤ 12 et l = 12 − l =⇒ l = 3
En effet, pour tout n ∈ N, on a :
√ 12 − un − 9 3 − un 1  1 n
| un+1 − 3 |=| 12 − un − 3 |=| √ |=| √ |≤ | un − 3 |=⇒| un − 3 |≤ | u0 − 3 |
12 − un + 3 12 − un + 3 3 3
Donc, Il en découle que (un ) converge vers 3.
Définition 3.5 (Suites récurrentes linéaires homogène d’ordre 2) —
Les suites récurrentes linéaires homogène d’ordre 2 sont généralement présentées par une équation dite homogène
de type :
(1) ∀ n ∈ N aun+2 + bun+1 + cun = 0 avec a, c 6= 0, et u0 , u1 donnés

À l’équation homogène, on associe une équation dite caractéristque :

ar2 + br + c = 0 (E).

P9/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

- Cas a, b, c complexes : Si (E) admet une racine double r (resp. deux racines distinctes r1 et r2 ), alors
toute solution de (1) est une suite

du type : un = (k1 + k2 n)rn (resp. du type : un = k1 r1n + k2 r2n ).

- Cas a, b, c réels : La forme des solutions précédentes n’est pas modifiée Si ∆ ≥ 0.


Sinon alors . L’équation (E) admet deux racines complexes z = α ± iβ et son conjugué. Donc toute
solution de (1) est une suite du type :
 
un = |z|n k1 cos(nθ) + k2 sin(nθ)

BN : Dans les 2 cas, k1 et k2 sont des constantes exprimées en fonction de u0 et u1 .

Exemple 3.4
2
Étudier les suites numériques : 4un+2 = 5un+1 − un , n ∈ N avec u1 = 2u0 = .
3
1 1
r1 = 1, r2 = =⇒ hn = k1 + k2 n avec k1 = et k2 =. (un )n converge vers k1 .
4 4
Définition 3.6 (Suites récurrentes linéaires d’ordre 2 non homogènes) —
Toute suite récurrentes définie sous la forme :

(2) un+2 + aun+1 + bun = ϕn où a, b ∈ R et ϕn un polynôme.

L’équation (2) admet une solution homogène hn (on pose ϕn = 0) et une solution particulière xn (où ϕn 6= 0) .
L’ensemble des solutions de l’équation (2) est donné sous la forme : un = hn + xn telle que :
- Si ϕn = rn Pn , alors la solution particulière xn est donnée par : n2 rn Qn , (resp. par : nrn Qn ou rn Qn )
lorsque r est une racine double, (resp. une racine simple ou non racine ) de l’équation caractéristique (E),
avec Q polynôme de même degré que P .
- Si φn est une somme de polynômes de la forme précédente, alors on cherchera xn également sous forme
de somme.
Exemple 3.5
5 1 2
Étudier la suite numérique : ∀ n ∈ N un+2 − un+1 − un + 2−2n − 3, avec u1 = 2u0 = .
4 4 3
1 1 n
r1 = 1, r2 = =⇒ hn = k1 + k2 n et xn = nr (an + b) + c avec c = k1 − u0 et k2 =. (un )n converge vers
4 4
k1 r1 .

P10/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

4 Fiche d’Exercices
Questions : QCM-Vrai/Faux-Compléter .
I - Compléter :
1. Toute suite croissante et majorée est . . . . . . .
2. Toute suite décroissante et non minorée est . . . . . . .
3. Une suite monotone est soit . . . . . .
II - Choisir la bonne réponse
1. Une suite arithmétique de raison négative est :
a) convergente ; b) constante ; c) décroissante ; d) aucune réponse.
2. Une suite géométique de raison égale à 1 est :
a) convergente ; b) constante ; c) décroissante. d) aucune réponse.
Exercice 2
Déterminer les rationnels admettant les développements décimaux périodiques suivants :
i) 0, 9... ii) 5, 43... iii) 2, 2563... (le nombre de chiffres surlignés indique la période)

Exercice 3
Démontrer par récurrence les propriétés suivantes :
1. ∀n ∈ N, 2n > n.
n
X n2 (n + 1)2
2. ∀n ∈ N∗ , p3 = .
4
p=1
n
3. ∀n ∈ N, 10 − 1 est divisible par 9.
4. ∀n ∈ N, 32n+1 + 2n+2 est divisible par 7.

Exercice 4
1
Soit (un ) une suite réelle définie par u0 et ∀n ∈ N, un+1 = un + 2.
3
i) Étudier la suite (un ) le cas où u0 = −3.
ii) Pour u0 6= −3, on pose vn = un + α. Déterminer α pour que (vn ) soit une suite géométrique. Exprimer
un en fonction de u0 et de n. En déduire que la convergence de (un ) et donner sa limite.

Exercice 5
1
Soit (un ) une suite géométrique dont u1 = 3 et u4 = .
9
i) Déterminer le premier u0 et la raison de la suite.
ii) Calculer un en fonction de n puis lim un .
n→+∞

iii) Déterminer le plus petit entier n0 tel que un0 < 9 × 10−5 .

Exercice 6
2
On considère la suite (un ) définie sur N par un = 2n .

P11/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

n
Y n
X
i) Calculer, en fonction de n, le produit Pn = uk et la somme Sn = ln(uk ).
k=0 k=0
p
ii) Soit (vn ) une suite définie par vn = ln(un ).
(a) Calculer vn+1 − vu , puis en déduire la nature de (vn ).
(b) Calculer Sn en fonction de n pour cette suite.
Exercice 7
On considère la suite (un ) définie par u0 = 3 et ∀n ∈ N, un = un+1 −4. Soit (vn ) la suite définie par : vn = un −8.
i) Exprimer vn+1 en fonction de vn , puis en déduire la nature de (vn ).
ii) Déterminer lim un .
n→+∞

Exercice 8
On considère la suite (un ) définie sur N telle que
2n + 3 2
∀n ∈ N, ln( ) ≤ un ≤ ln(2 + ).
n+1 n+1
Montrer que lim un = ln2.
n→+∞

Exercice 9
Soit (un ) une suite définie sur N∗ par :
1 1 1 1 1
un = + + + ... + + .
n+1 n+2 n+3 n+n−1 n+n
1
i) Calculer u1 , u2 , u2 et montrer que < un < 1, ∀n ∈ N∗ .
2
ii) Calculer un+1 − un pour déterminer la croissance de la suite, puis en déduire le sens de variation de la
suite (un ).
Exercice 10
1
Soit (un ) la suite réelle définie par u1 = et ∀n ∈ N, 5un+1 = 2un + 1.
2
1) Déterminer α réel tel que la suite (un ) de terme général vn = un − α soit géométrique.
2) Caractériser la suite (vu ), puis en déduire la convergence de (un ).
Xn
2) Déterminer la limite de Sn pour Sn = vk .
k=1

Exercice 11
On pose : ∀n ∈ N∗ , vn = ne−2n .
i) Déterminer en fonction de n le produit Pn = v1 × v2 × ... × vn .
ii) Calculer lim vn .
+∞

Exercice 12
Sur N∗ , on considère le produit :
1 1 1 1
Pn = (1 + 1)(1 + )(1 + )...(1 + )(1 + ).
2 3 n−1 n

P12/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

i) Exprimer plus simplement Pn en fonction de n.


ii) En déduire la valeur de :
1 1 1 1
Pn0 = ln2 + ln(1 + ) + ln(1 + ) + ... + ln(1 + ) + ln(1 + ) − lnn.
2 3 n−1 n

iii) Déterminer les limites de Pn et de Pn0 à l’infini.

Exercice 13
Dans les cas suivants, montrer les suites (un ) et (vn ) définies sur N∗ sont adjacentes et calculer leur limite
+∞ p
X x
commune.(on note : ex = 1 + , ∀x ∈ R)
p!
p=1
1 1
i) un = 2 − et vn = 2 + .
n n2
1 1 1 1
ii) un = + + ... + et vn = un + .
1! 2! n! n!
1 2 n 1
iii) un = 2 + 2 + ... + 2 et vn = un + .
n n n n
12 22 n2 n
iv) un = 2 + + ... + 2 et vn = un − .
n (n + 1) n2 (n + 1) n (n + 1) (n + 1)2

Exercice 14
Soit (un ) la suite définie par ses premiers termes u0 et u1 et, pour n ∈ N, par la relation de récurrence :
2 3
un+2 = un+1 + un .
5 5
i) Calculer u2 et u3 en fonction de u0 et u1 .
ii) Montrer que la suite (vn ) définie par : vn = un+1 − un est une suite géométrique dont on précisera la
raison.
iii) Déterminer vn , puis un en fonction de n, u0 et u1 . En déduire la limite de un à l’infini.

Exercice 15
1 1 1
Soit la suite (un ) définie pour tout n ∈ N∗ par : un = + 2 + ... + 2 .
n2
+1 n +2 n +n
Montrer que (un ) est majorée par une suite convergeant vers 0. Conclure.

Exercice 16
√ √
Soit la suite (un )n∈N∗ de terme général : un = n+1− n.
1
i) Montrer que un = √ √ . En déduire que (un ) converge vers 0.
n+ n+1
1h 1 1 1 i
ii) Soit (vn )n∈N∗ la suite définie par : vn =1+ √ √ +√ √ + ... + √ √ .
n 1+ 2 2+ 3 n−1+ n
Exprimer (vn ) plus simplement, puis en déduire la convergence de (vn ).

Exercice 17
1
Soit la suite (un ) définie pour tout entier naturel n ≥ 2 par : un =
n(n − 1)
a. Étudier la monotonie de (un ).
1 1
b. Montrer que un peut se mettre sous la forme : un = − .
n−1 n

P13/14
Cours d’Analyse / Chap.3 (Suites Numériques) Cycle EUF ST / MPCI / CHC-UEH-L @JSI 2014

n
X
c. On pose, pour n > 2, Sn = ui . Exprimer Sn en fonction de n. En déduire que la suite (Sn ) converge
i=2
vers 1.
2
d. On définit la suite (vn ) par : vn = un − . Montrer que (un ) et (vn ) sont adjacentes.
n+1
d. Déterminer la limite de la suite (vn ).

Exercice 18
1 1
Soient les suites (un ) et (vn ) définies sur N par : un = et vn = n−1 .
n! 2
1. Démontrer que un ≤ vn .
2. (a) Montrer que vn est une suite géométrique.
(b) Calculer Tn en fonction de n, pour Tn = v1 + v2 + . . . + vn .
(c) En déduire que Tn < 2.
3. (a) Montrer que la suite (Sn ) définie par : Sn = u1 + u2 + . . . + un , est croissante.
(b) Montrer que Sn ≤ Tn .
(c) En déduire la convergence de Sn .
+∞ k
X x
4. Déterminer la limite de Sn . (Indication ex = 1 + pour tout réel)
k!
1

P14/14

Vous aimerez peut-être aussi