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Université Marien N'Gouabi

Faculté des Sciences et Techniques


Département des Licences

Niveau :LICENCE I BIOLOGIE

Titre :
COURS DE MATHEMATIQUES

Par : Dr Cyr- S. NGAMOUYIH MOUSSATH'


Chapitre 1

Suites numériques

1.1 Généralités
1.1.1 Dénition :
Dénition 1.1.1. Une suite réelle est une application u d'une partie E de N dans R.
u : E ⊂ N −→ R
n 7−→ u(n) = un

Notation :
u est notée sus forme indicielle : (un )n∈E ou simplement (un ).
un est appelé terme général de la suite ou terme de rang n.

1.1.2 Opérations sur les suites


On dénit les lois suivantes sur les suites :

 Somme : (u ) + (v ) = (u + v ) ;
n n n n

 Produit : (u )(v ) = (u )(v ) ;


n n n n

 Multiplication par un réel : λ(u ) = (λu ). n n

 Quotient : Si ∀ n ∈ E, v 6= 0,
 
(u ) u n n
n = .
(v ) v n n

1.1.3 Suites bornées :


Une suite (un )n∈E est dite :

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Convergence d'une suite 2

 majorée si et seulement si pour tout n ∈ E , il existe M ∈ R tel que un ≤ M.


 minorée si et seulement si pour tout n ∈ E , il existe m ∈ R tel que un ≥ m.
 bornée si et seulement si elle est majorée et minorée.

1.1.4 Suites monotones :


Une suite (un )n∈E est dite :
 croissante si, et seulement si pour tout n ∈ E , on a : un+1 − un ≥ 0.
 décroissante si, et seulement si pour tout n ∈ E , on a : un+1 − un ≤ 0.
Si les deux inégalités précédentes sont strictes, on dit que la suite (un ) est strictement
croissante ou strictement décroissante.
 monotone si, et seulement si elle est soit croissante, soit décroissante.
 constante si, et seulement si pour tout n ∈ E , on a : un+1 − un = 0.
 stationnaire si, et seulement si à partir d'un certain rang N , un+1 = un .

1.1.5 Propriété vraie à partir d'un certain rang :


On dit qu'une propriété p(n) est vériée à partir d'un certain rang s'il existe N ∈ N
tel que pour tout n ≥ N , p(n) est vraie.

1.2 Convergence d'une suite


1.2.1 Dénition :
Dénition 1.2.1. Une suite (u ) est dite convergente si elle admet une limite nie.
n

Une suite qui ne converge pas est dite divergente.

Dénition 1.2.2. Une suite (u ) admet une limite l si, et seulement si :


n

∀  > 0, ∃ N ∈ N, tel que ∀ n ≥ N, |un − l| ≤ .

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Convergence d'une suite 3

On note alors :
lim un = l.
n−→+∞

De façon analogue on dénit la limite innie d'une suite numérique :

lim un = +∞ ⇐⇒ ∀ A ∈ R, ∃ N ∈ N, tel que ∀ n ≥ N, un ≥ A.


n−→+∞

Et
lim un = −∞ ⇐⇒ ∀ A ∈ R, ∃ N ∈ N, tel que ∀ n ≥ N, un ≤ A.
n−→+∞

Théorème 1.2.1. Unicité de la limite :


La limite d'une suite, lorsqu'elle existe est unique.

Théorème 1.2.2. :
Toute suite convergente est bornée.

En eet :

lim un = l ⇔ ∀  > 0, ∃ N ∈ N, tel que ∀ n ≥ N, |un − l| ≤ .


n−→+∞

|un − l| ≤  ⇔ l −  ≤ un ≤ l + .

1.2.2 Limites et inégalités


Théorème 1.2.3. :
Soit (un ) et (vn ) deux suites telles qu'à partir d'un certain rang, un ≤ vn .
Si (un ) tend vers l et vn tend vers l0 , alors on a l ≤ l0 .

Théorème 1.2.4. :
Soit (un ) et (vn ) deux suites telles qu'à partir d'un certain rang, un ≥ vn .
Si lim vn = +∞, alors lim un = +∞
n−→+∞ n−→+∞

Théorème 1.2.5. :
Théorème des gendarmes :

Soit (un ), (vn ) et (wn ) trois suites telles qu'à partir d'un certain rang, vn ≤ un ≤ wn .
Si lim vn = lim wn = l alors lim un = l.
n−→+∞ n−→+∞ n−→+∞

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Suites extraites : 4

1.2.3 Limites et opérations :


Théorème 1.2.6. Soit (u ) et (v ) deux suites qui convergent respectivement vers l et l .
n n
0

Alors :
 la suite (|un |) converge vers |l| ;
 la suite (un + vn ) converge vers l + l0 ;
 la suite (un vn ) converge vers ll0 ;
 la suite (λun ) converge vers λl ;
 
un l
 Si de plus l 6= 0, alors la suite
0
converge vers 0 .
vn l

1.2.4 Convergence des suites monotones :


Théorème 1.2.7. Toute suite croissante et majorée, décroissante et minorée est conver-
gente.

Théorème 1.2.8. Toute suite croissante non majorée, décroissante non minorée est di-
vergente.

1.3 Suites extraites :


1.3.1 Dénition
A partir d'une suite (un ), on peut obtenir une nouvelle suite (vn ) en enlevant certains
termes de la suite (un ). On dit que la suite (vn ) est une suite extraite de la suite (un ).

Dénition 1.3.1. On dit que la suite (v ) est une suite extraite de (u ) s'il existe une
n n

application strictement croissante ϕ de N vers N, appelée extractrice telle que :

∀ n ∈ N, vn = uϕ(n) .

avec lim = +∞.


n−→+∞

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Suites de Cauchy 5

1.3.2 Convergence de la suite extraite :


Proposition 1.3.1. Si une suite (u ) converge vers une limite l, alors toute suite extraite
n

de (un ) converge aussi vers l.

Proposition 1.3.2. Soit (u ) une suite telle que les suites extraites (u
n 2n ) et (u2n+1 )
convergent vers la même limite l, alors la suite (un ) converge également vers l.

Théorème 1.3.1. : Théorème de Bolzano- Weiertrass :


De toute suite bornée, on peut extraire une sous-suite convergente.

1.4 Suites adjacentes


Dénition 1.4.1. Deux suites (u ) et (v ) sont dites adjacentes si l'une est croissante,
n n

l'autre décroissante et lim (un − vn ) = 0.


n−→+∞

Théorème 1.4.1. Deux suites adjacentes convergent vers la même limite.

1.5 Suites de Cauchy


Dénition 1.5.1. Une suite (u ) n n est dite de Cauchy si :

∀  > 0, ∃ N ∈ N/(∀(n, p) ∈ N2 n > p > N ) ⇒ |un − up | 6 

On pourra aussi écrire qu'une suite (un ) est de Cauchy si, et seulement si :

∀  > 0, ∃ N ∈ N/(∀n > N, ∀ p ∈ N) ⇒ |un+p − un | 6 

Théorème 1.5.1. Une suite réelle est convergente si, et seulement si elle est de Cauchy.
Théorème 1.5.2. Dans R, toute suite de Cauchy est convergente.

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Chapitre 2

Notion de fonction et de graphe

2.1 Dénitions
2.1.1 Fonction numérique
Dénition 2.1.1. Dénir une fonction numérique f sur une partie non vide E de R,
c'est indiquer comment faire correspondre au plus un réel y à tout réel x de E .
Le réel y est l'image de x par f et s'écrit f (x) . On note :

f: E →R
x 7→ f (x)

L'ensemble des réels qui ont eectivement une image par f est l'ensemble de dénition
de f . Il est noté Df , ou simplement D. L'ensemble de toutes les valeurs prises par f est
appelé domaine de valeurs de f .

2.1.2 Représentation graphique


Dénition 2.1.2. Le plan est muni d'un repère (O, →
− →−
i , j ). la représentation graphique
de la fonction f est l'ensemble (Cf ) des points de coordonnées (x, f (x)), avec x ∈ Df

2.1.3 Image et image réciproque


Soit A ⊂ Df . L'image de A par f est l'ensemble

f (A) = {f (x)/x ∈ A}.

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Propriétés 7

Soit B ⊂ R. l'image réciproque de B par f est

f −1 (B) = {x ∈ Df /f (x) ∈ B}.

2.1.4 Restriction, prolongement


Soit f une fonction dénie sur I et g une fonction dénie sur J . Si I ⊂ J et si
f (x) = g(x) pour tout x de I , on dit que f est une restriction de g , ou que g est un
prolongement de f .

2.2 Propriétés
2.2.1 Parité, périodicité
 f est paire si, et seulement si

∀ x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = f (x).

Son graphe est symétrique par rapport à l'axe des ordonnées.


 f est impaire si, et seulement si

∀ x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = −f (x).

Son graphe est symétrique par rapport à l'origine du repère.


 f est périodique de période p si, et seulement si

∀ x ∈ Df , x + p ∈ Df s − p ∈ Df et f (x + p) = f (x − p) = f (x).



Son graphe est invariant par translation de vecteur kp i ; k ∈ Z.

2.2.2 Fonction bornée


Si l'ensemble f (D) est minorée, majorée ou bornée, on dit que f est minorée, majorée
et bornée.

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Propriétés 8

Si l'image f (I) de I admet une borne supérieure, ou une borne inférieure, on parle de
borne supérieure, de borne inférieure, de f sur I et on note : sup ou inf
x∈I x∈I

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Chapitre 3

Limites et continuité

3.1 Limites de fonctions


3.1.1 Limite d'une fonction en un point x0
Dénition 3.1.1. Soitx 0 un point n' appartenant toujours à I . On dit que f admet une
limite nie l en x0 , et on note lim = l. f (x) = l , si :
x→x0

∀  > 0, ∃ δ() > 0; ∀ x 6= x0 , | x − x0 |< δ =⇒| f (x) − l |< 

3.1.2 Limite à gauche, limite à droite


 f admet une limite à droite l en x0 si la restriction de f à I ∩ ]x0 ; +∞[ admet pour
limite l en x0 . On note : lim
+
f (x) = l
x0
 f admet une limite à gauche l en x0 si la restriction de f à I ∩ ]−∞; x0 [ admet pour
limite l en x0 . On note : lim

f (x) = l
x0
Si f est dénie en x0 , ces deux limites doivent aussi être égales.

3.1.3 Limites innies en x0


 On dit que f tend vers +∞ lorsque x tend vers x0 si :

∀ A > 0, ∃δ > 0; ∀ x ∈ I, | x − x0 |≤ δ =⇒ f (x) > A.

On note lim = +∞
x−→x0

 On dit que f tend vers −∞ lorsque x tend vers x0 si :

∀ A > 0, ∃δ > 0; ∀ x ∈ I, | x − x0 |≤ δ =⇒ f (x) > −A.

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Limites de fonctions 10

On note lim = +∞
x−→x0

3.1.4 Limites à l'inni


 On dit que f a pour limite l quand x tend vers +∞ si :

∀ > 0, ∃ B > 0; ∀ x ∈ I, x ≥ B =⇒| f (x) − l |≤ 

On note lim f (x) = l.


x−→+∞
 On dit que f tend vers +∞ quand x tend vers +∞ si :

∀ A > 0 ∃ B > 0 ∀ x ∈ I x > B =⇒ f (x) > A.

On note lim f (x) = +∞.


x−→+∞

3.1.5 Propriétés des limites


 Si f admet une limite nie en x0 , alors f est bornée au voisinage de x0 .
 Si f admet une limite nie l > 0 en x0 , alors il existe a > 0 tel que f > a au
voisinage de x0 .
 Si f est positive au voisinage de x0 et admet une limite nie l en x0 , alors l > 0.
 Si f 6 g au voisinage dex0 , et si lim f (x) = l et lim g(x) = l0 , alors l 6 l0 .
x−→x0 x−→x0
 Théorème d'encadrement (ou des gendarmes, ou sandwich)
Soit f, g et h trois fonctions dénies au voisinage de x0 , et vériant f 6 g 6 h au
voisinage de x0 .
Si f et h ont la même limite l (nie ou innie) en x0 , alors g a pour limite l en x0 .
 Soit f et g deux fonctions dénies au voisinage de x0 , et vériant f 6 g au voisinage
de x0 .
Si lim f (x) = +∞, alors lim g(x) = +∞.
x−→x0 x−→x0
Si lim g(x) = −∞, alors lim f (x) = −∞.
x−→x0 x−→x0

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Inniment petit 11

3.1.6 Limites et opérations


Soit f et g deux fonctions dénies au voisinage de x0 et admettant des limites l et l0
en x0 , et λ un réel.
Alors les fonctions f + g , λf et f g admettent respectivement pour limites en x0 : l + l0 , λf
et ll0 .
1 1
Si de plus l0 6= 0, a pour limite 0 .
g l

3.1.7 Limites et composée


Soit f une fonction dénie au voisinage de x0 avec lim f (x) = l et g dénie au
x−→x0
voisinage de l telle que lim g(t) = l . Alors gof est dénie au voisinage de x0 et
0
t−→l
lim g(f (x)) = l . 0
x−→x0

3.1.8 Cas des fonctions monotones


Soit f une fonction monotone sur ]a, b[. Elle admet en tout point x0 de ]a, b[ une limite
à droite et une limite à gauche.
Lorsque f est croissante, si elle est majorée, elle admet en b une limite à gauche nie, si
elle n'est pas majorée, elle tend vers +∞ quand x tend vers b− . Pour f décroissante, on
a la propriété analogue en a.

3.2 Inniment petit


Dénition 3.2.1. On dit que α = α(x) est un inniment petit quand x tend vers x ( ou 0

quand x tend vers ∞), si, et seulement si :


lim f (x) = 0 (ou lim f (x) = 0. En d'autre terme, α = α(x) est inniment petit quand
x−→x0 x−→∞

x tend vers x0 si et seulement si : ∀  > 0, ∃ δ = δ() > 0; | x − x0 |< δ =⇒| α(x) |< .

Dénition 3.2.2. Soit f et g deux fonctions dénies au voisinage de x , on dit que f est
0

une fonction inniment petite par rapport à g ou que g est inniment grande par rapport

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Quelques limites classiques 12

à f , et on note f = o(g) ou f (x) = o(g(x)), si et seulement si :


∀  > 0, | f (x) |6  | g(x) | au voisinage de x0 .
On dit aussi que f est négligeable devant g au voisinage de x0 .

3.2.1 Equivalence
Dénition 3.2.3. On dit que les fonctions f et g sont équivalentes au voisinage de x , 0

si on a : f = g + o(g) et on note f ∼ g .

Proposition 3.2.1. Si g ne s'annule pas au voisinage de x , sauf peut-être au point x ,


0 0

on a :
f (x)
f = o(g) ⇔ lim = 0.
x−→x0 g(x)
Proposition 3.2.2. On dit que f et g sont équivalentes au voisinage de x0 , si on a
f ?g = o(g). Si g ne s'annule pas au voisinage de x0 , cela signie que :

f (x)
lim =1
x−→x0 g(x)

On note f ∼ g .

Proposition 3.2.3.  Si f1 ∼ g1 et f2 ∼ g2 alors f1 f2 ∼ g1 g2 et


f1
f2
g1
∼ .
g2
 f ∼ g et si lim g(x) = l, alors lim f (x) = l.
x−→x0 x−→x0

3.3 Quelques limites classiques


 x
1 1
1. lim 1 + = lim (1 + x) x = e
x−→∞ x x−→0

sinx
2. lim =1
x−→0 x
ax − 1
3. lim = lna (a > 0)
x−→0 x
(1 + x)µ − 1
4. lim = µ (µ ∈ R)
x−→0 x
ln(1 + x)
5. lim =1
x−→0 x
1 − cosx 1
6. lim 2
=
x−→0 x 2

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Continuité 13
ex − 1
7. lim =1
x−→0 x
lim (f (x) − 1) g(x)
8. Si lim f (x) = 1 et lim g(x) = ∞, alors lim (f (x))g(x) = ex−→x0 .
x−→x0 x−→x0 x−→x0

3.4 Continuité
Dénition 3.4.1. on dit qu'une fonction f est continue en un point x 0 si et seulement
si f est dénie en x0 et lim f (x) = f (x0 ).
x−→x0

Dénition 3.4.2. f est continue à droite (resp. à gauche) en x 0 si lim + f (x) = f (x0 )
x−→x0
(resp. lim− f (x) = f (x0 ) ).
x−→x

Proposition 3.4.1. f est continue en x 0 si et seulement si lim− = lim + = f (x0 ).


x−→x0 x−→x0

Si f n'est pas continue en un point, on dit que f est discontinue.

Continuité et Opérations
Théorème 3.4.1. Si f et g sont deux fonctions continues en x 0 et si lambda est un réel,
les fonctions f + g, f g et λf sont continues en x0 .

3.4.1 Prolongement par continuité


Soit f une fonction dénie sur I sauf en x0 . Si lim f (x) = l, la fonction fˇ dénie sur
x−→x0
I ∪ x0 par fˇ(x0 ) = l et fˇ = f (x) pour x ∈ I , est la seule fonction continue en x0 dont la
restriction à I soit f . On l'appelle le prolongement par continuité de f en x0 .

3.4.2 Continuité sur un intervalle


Dénition 3.4.3. Soit I un ensemble qui soit un intervalle ou une réunion d'intervalles.
Une fonction f , dénie sur I , est dite continue sur I , si f est continue en tout point de I .

Théorème 3.4.2. : Théorème des valeurs intermédiaires


Si f est continue sur un intervalle I , alors f (I) est un intervalle.

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Continuité 14

Proposition 3.4.2. Si f est continue sur un intervalle fermé I , alors f (I) est un in-
tervalle fermé. En particulier, si une fonction f est continue sur [a, b], et si f (a) et f (b)
sont de signe contraire, l'équation f (x) = 0 admet au moins une solution dans [a, b].

Proposition 3.4.3. Soit f une fonction continue et strictement croissante (resp. décrois-
sante) sur un intervalle I . f est une bijection de I sur f (I), et sa bijection réciproque
f −1 est continue et strictement croissante (resp. décroissante) sur l'intervalle f (I).
Dans un repère orthonormé, les graphes de f et de f −1 sont symétriques par rapport à la
première bissectrice des axes.

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Chapitre 4

Dérivées, différentielles et

développements limités

4.1 Dérivée, diérentielle


4.1.1 Dérivée en un point
Dénition 4.1.1. Soit f une fonction dénie sur D et x0 un élément de D tel que f
soit dénie au voisinage de x0 . On appelle dérivée de f au point x0 le nombre (lorsqu'il
existe) noté f 0 (x0 ) déni par :

f (x) − f (x0 ) f (x0 + h) − f (x0 )


f 0 (x0 ) = lim = lim
x−→x0 x − x0 h−→0 h

On dit que f est dérivable au point x0 .


Si f 0 (x) existe pour tout x ∈ D, on dit que f est dérivable sur D ou que f est de classe
C 1 sur D.

Dénition 4.1.2. f est dite dérivable à droite de x 0


x−→x0
f (x) − f (x0 )
si lim +
x − x0
. Et cette limite
est appelée nombre dérivé à droite de f en x0 ; on le note fd0 (x0 )
on dénit de façon analogue le nombre dérivé à gauche noté fg0 (x0 )..

Proposition 4.1.1. Une fonction f est dérivable en x 0 si elle est dérivable à gauche et
à droite de x0 et fg0 (x0 ) = fd0 (x0 ).

Proposition 4.1.2. Si f est dérivable en x 0 alors elle est continue en x0 mais la réci-
proque n'est pas vraie.

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Dérivée, diérentielle 16

4.1.2 Fonction dérivée


Soit f une fonction dérivable sur un intervalle E . On appelle fonction dérivée, la
fonction f 0 dénie sur I qui associe à tout x de E le nombre dérivé f 0 (x).

4.1.3 Dérivées successives


Soit f dérivable sur E . Si f 0 est dérivable sur E , on note sa fonction dérivée f ” ou
f (2) . On l'appelle dérivée seconde de f .
Pour n entier, on dénit par récurrence la dérivée nime , ou dérivée d'ordre n, de f en
posant f 0 = f , puis f n = f (n−1) , lorsque f (n−1) est dérivable sur E .
f est dite de classe C n sur E si f (n) existe sur E , et est continue sur E .
f est dite de classe C ∞ , ou indéniment dérivable, si f admet des dérivées de tous ordres.

4.1.4 Interprétation graphique de la dérivée



− → −
Le plan est muni du repère orthonormé O, i , j ).
Si f est dérivable en x0 alors le graphe de f admet au point d'abscisse x0 une tangente
de pente f 0 (x0 ). Son équation est : y − f (x0 ) = f 0 (x0 )(x − x0 ).
f (x) − f (x0 )
Si limx−→x0 = ∞, f n'est pas dérivable en x0 . Son graphe admet au point
x − x0
d'abscisse x0 une tangente parallèle à l'axe des ordonnées.

4.1.5 Opérations sur les fonctions dérivables


Si f et g sont deux fonctions dérivables en un point x0 et λ un réel. Alors f + g, f g et
λf sont des fonctions dérivables en x0 .
1 f
Et si de plus g(x0 ) 6= 0, alors et sont dérivables en x0 et on a :
g g
 (f + g)0 = f 0 + g 0
 (f g)0 = f 0 g + f g 0
 (λf )0 = λf 0
 0  0
1 −g 0 f f 0g − f g0
 = 2 et =
g g g g2

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Dérivée, diérentielle 17

Formule de Leibniz
Soit f et g deux fonctions dérivables d'ordre n.
 
n
X n
(f.g)(n) =   f (k) g (n−k)
k=0 p

4.1.6 Dérivée de la fonction composée


Soit f une fonction dérivable en x0 et g une fonction dérivable en f (x0 ), alors g ◦ f est
dérivable en x0 , et
(g ◦ f )0 (x0 ) = g 0 (f (x0 )) × f 0 (x0 )

4.1.7 Dérivée de la fonction réciproque


Soitf une fonction continue strictement monotone sur un intervalle I . On suppose que
f est dérivable en x0 et que f −1 (x0 ) 6= 0. Alors, la fonction réciproque f ?1 est dérivable
en f (x0 ) et on a :
0 1
f −1 (f (x0 )) =
f 0 (x 0)

4.1.8 Diérentielle
Dénition 4.1.3. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I . Pour tout x de I , la
diérentielle de f est df (x) = dy = f 0 (x)dx

A partir de cette formule, on peut exprimer la dérivée comme rapport des diérentielles
de y et x.
dy
f 0 (x) = .
dx

Proposition 4.1.3. f est diérentiable en un point x 0 si f est dérivable en x0 .

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Dérivée, diérentielle 18

4.1.9 Dérivées des fonctions circulaires et leurs réciproques


h π πi
1. La fonction sin est continue, dérivable et strictement croissante sur − ; . Elle
2 2
admet par conséquent une fonction réciproque notée arcsin

y = sinx ⇔ x = arcsiny

1
Et on a : (arcsinx)0 = √ .
1 − x2
2. La fonction cos est continue, dérivable et strictement décroissante sur [0; π]. Elle
admet par conséquent une fonction réciproque notée arccos

y = cosx ⇔ x = arccosy

−1
Et on a : (arccosx)0 = √ .
1 − x2
3. la fonction tan est continue, dérivable et strictement croissante sur ] − 1, 1[. Sa
bijection réciproque est notée arctan

y = tanx ⇔ x = arctany

1
Et on a : (arctanx)0 = .
1 + x2
π
 Pour tout x ∈ [−1, 1], arccosx + arcsinx = .
  2
1 π
 ∀ x > 0, arctanx + arctan = .
x 2
1 π
 ∀ x < 0, arctanx + arctan =− .
x 2

4.1.10 Fonctions hyperboliques


Cosinus et sinus hyperboliques : ch x et sh x

ex + e−x
chx =
2
ex − e−x
shx =
2

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Dérivée, diérentielle 19

Dérivée

ex − e−x
(chx)0 = shx =
2
0 ex + e−x
(shx) = chx =
2
On dénit la fonction tangente hyperbolique th et cotangente hyperbolique telles que
shx e2x − 1
thx = = 2x .
chx e +1

1
(thx)0 =
ch2 x
1
Et coth =
thx

Relations fondamentales
 chx + shx = ex .
 chx − shx = e−x .
 ch2 x + sh2 x = 1.
1
 = 1 − th2 x
ch2 x

Fonctions hyperboliques réciproques


1. y = chx ⇔ x = argchyavexx > 0.
La fonction x 7→ y = argchx est la fonction dénie pour x ≥ 1 par :


y = ln(x + x2 − 1)

1
et donc y 0 = √ .
x2 − 1
2. y = shx ⇔ x = argshy .
C'est la fonction dénie par :


y = argshx = ln(x + x2 + 1

1
Et sa dérivée est y 0 = √ .
x2 + 1

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Théorèmes sur les fonctions dérivables 20

3. y = thx ⇔ x = argthy .
La fonction y = argthx est la fonction dénie sur ] − 1, 1[ par :
 
1 1+x
y = argthx = ln
2 1−x
1
sa dérivée est y 0 = .
1 − x2

4.2 Théorèmes sur les fonctions dérivables


4.2.1 Théorème de Rolle
Théorème 4.2.1. Soit f une fonction continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[, et telle que
f (a) = f (b) .
Alors il existe au moins un point c ∈ ]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

4.2.2 Théorème des accroissements nis ou théorème de Lagrange


Théorème 4.2.2. Soit f une fonction continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[. Alors il
existe au moins un point c ∈ ]a, b[ tel que : f (b) − f (a) = (b − a)f 0 (c) .

4.2.3 Inégalité des accroissements nis


Théorème 4.2.3. Soit f une fonction continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[.
Si pour tout x ∈ [a, b], il existe deux réels m et M tels que m ≤ f (x) ≤ M , alors :
m(b − a) ≤ f (b) − f (a) ≤ M (b − a) .
En particulier, si | f (x) |≤ M , alors | f (b) − f (a) |≤ M (b − a) .

4.2.4 Limite de la dérivée


Si f est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[, et si f a une limite nie l en a, alors f
est dérivable à droite en a et fd0 (a) = l.

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Théorèmes sur les fonctions dérivables 21

4.2.5 Formule de Taylor-Young


Si f (n) est dénie et continue pour x ∈ [a, b] et si f (n+1) (x) est dénie pour x ∈]a, b[,
on a :

b−a 0 (b − a)2 (b − a)n (n)


f (b) − f (a) = f (a) + f ”(a) + ... + f (a) + Rn .
1! 2! n!
(b − a)n+1 (n+1)
où Rn = f (c); c ∈]a, b[. On posera Rn = o(b − a)n .
(n + 1)!

4.2.6 Formule de Mac Laurin


Avec les mêmes hypothèses que pour la formule de Taylor-Young, en remplaçant a par
0 et b par x, on a la formule de Mac Laurin.

x 0 x2 xn
f (x) = f (0) + f (0) + f ”(0) + ... + f (n) (0) + Rn
1! 2! n!
xn+1 (n+1)
où Rn = f (θx) avec 0 < θ < 1.
(n + 1)!
Rn sera noté o(xn )

4.2.7 Théorème de Cauchy


Théorème 4.2.4. Soit f et g deux fonctions continues sur l'intervalle [a, b] , dérivables
sur l'intervalle ]a, b[, si g(a) 6= g(b),et f 0 (x) et g 0 (x) ne s'annulent pas simultanément sur
f (b) − f (a) f 0 (c)
[a, b], alors il existe un réel c ∈]a, b[ tel que = 0 .
g(b) − g(a) g (c)

4.2.8 La règle de l'Hospital


Soit f et g deux fonctions dérivables au voisinage de x0 . Si f et g sont des inniments
f (x)
petits ou des inniments grands ; c'est-à-dire si ϕ(x) = est une forme indéterminée
g(x)
0 ∞ f 0 (x)
de la formr ou , et si : lim 0 = l, alors lim ϕ(x) = l.
0 ∞ x−→x0 g (x) x−→x0

Remarques :
1. La règle de l'Hospital est aussi vraie pour x tendant vers l'inni.

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Théorèmes sur les fonctions dérivables 22
f 0 (x)
2. Si le rapport présente de nouveau une forme indéterminée, et si les fonctions f 0
g 0 (x)
et g 0 vérient les conditions d'utilisation de la règle de l'Hospital, celle-ci s'applique
f 0 (x)
également au rapport 0 .
g (x)

4.2.9 Développement limité


Dénition 4.2.1. On dit qu'une fonction f admet un développement limité d'ordre n
au voisinage de 0 si et seulement si, il existe (n + 1) nombres réels a0 , a1 , ..., an et une
fonction  tels que :

f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + ... + an xn + (x)xn

où lim (x) = 0
x−→x0

Remarque
La fonction polynôme a0 + a1 x + a2 x2 + ... + an xn s'appelle la partie polynômiale ou
régulière et (x)xn le reste. Au lieu (x), on écrit o(x).

Unicité du développement limité


Si f admet un développement limité d'ordre n au voisinage de 0 , alors ce développe-
ment est unique.

Théorème 4.2.5. Si f (n)


(0) existe, alors la fonction f admet un développement limité
au voisinage de 0 donné par :
x 0 x2 xn
f (x) = f (0) + f (0) + f ”(0) + ... + f (n) (0) + o(xn ).
1! 2! n!
Dénition 4.2.2. On dit qu'une fonction f admet un développement limité d'ordre n
au voisinage de x0 si et seulement si, il existe (n + 1) nombres réels a0 , a1 , ..., an et une
fonction  tels que :

f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )2 + ... + an (x − x0 )n + o ((x − x0 )n )

où lim (x) = 0.
x−→x0

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Théorèmes sur les fonctions dérivables 23

Remarque :
Si f (n) (x0 ) existe, on a :

(x − x0 ) 0 (x − x0 )2 (x − x0 )n (n)
f (x) = f (0) + f (0) + f ”(0) + ... + f (0) + o ((x − x0 )n ) .
1! 2! n!

Développements limités usuels au voisinage de 0

1
= 1 + x + x2 + x3 + ... + xn + o(xn) .
1−x

x3 x5 x2p+1
sinx = x − + + ... + (−1)p + o(x2p+1 )
3! 5! (2p + 1)!

x2 x4 x2p
cosx = 1 − + + ... + (−1)p + o(x2p )
2! 4! (2p)!

x x xn
ex = 1 + + + ... + + o(xn )
1! 2! n!

x2 x3 xn
ln(1 + x) = x − + + ... + (−1)n−1 + o(xn )
2 3 n

m(m − 1) 2 m(m − 1)(m − p + 1)xp


(1 + x)m = 1 + mx + x + ... + + o(xp )
2! p!

x3 x5 x2p+1
shx = x + + + ... + + o(x2p+1 )
3! 5! (2p + 1)!

x2 x4 x2p
chx = 1 + + + ... + + o(x2p )
2! 4! (2p)!

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Chapitre Cinq

NOTION D'INTEGRALES

5.1 Intégrale indénie


5.1.1 Primitives d'une fonction
Dénition 5.1.1. Soit f une fonction dénie sur un intervalle I . On appelle primitive
de f sur I , toute fonction F dérivable sur I et telle que :
∀x ∈ I, F 0 (x) = f (x).

Exemples :
 La fonction F dénie par F (x) = cosx est une primitive de la fonction f telle que
f (x) = −sinx.
 La fonction G telle que G(x) = arctanx est une primitive de la fonction g telle que
1
g(x) = .
1 + x2

Proposition 5.1.1. Soit f une fonction admettant des primitives sur I . Alors
 Pour tout réel c, la fonction F + c est une primitive de f sur un intervalle I .
 Toute primitive de f sur I est de la forme : F (x) + c.

5.1.2 Intégrales indénies


Dénition 5.1.2. On appelle intégrale indénie de la fonction f (x) et note
Z
f (x)dx
, toute expression de la forme F (x) + c où F est la primitive de la fonction f et c une
Z
constante quelconque. Ainsi par dénition f (x)dx = F (x) + c avec F 0 (x) = f (x).

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Intégrale indénie 25

Propriétés
Z
1. ( f (x)dx)0 = f (x) ;
Z 0
2. d f (x)dx = d(F (x) + c)0 = dF (x) = f 0 (x)dx ;
Z Z
3. dF (x) = f (x)dx = F (x) + c ;
Z Z Z
4. (f1 (x) + f2 (x))dx = f1 (x)dx + f2 (x)dx ;
Z Z
5. ∀λ ∈ R, λf (x)dx = λ f (x)dx.

5.1.3 Calcul d'intégrales


Primitives de fonctions usuelles
Fonction f Primitive F
Fonction f Primitive F
xα+1 ex ex + c
xα +c
α+1 ax
1 ax +c
ln | x | +c lna
x 1
arctanx + c
sinx −cosx + c 1 + x2
1 1 x
arctan +c
cosx sinx + c a + x2
2 a a
1 1 1 a+x
tanx + c ln| |+c
cos2 x a − x2
2 2a a − x
1 1
−cotanx + c √ arcsinx + c
sin2 x 1 − x2
1 x
tanx −ln | cosx | +c √ arcsin +c
a2 − x 2 a
1 √
cotanx ln | sinx | +c √ ln | x + x2 ± a2 | +c
x ± a2
2

Intégration par changement de variables


Z
On peut simplier l'intégrale f (x)dx, en introduisant une nouvelle variable t, en
posant
x = ϕ(t).

On aura :
Z Z
f (x)dx = f [ϕ(t)] ϕ0 (t)dt + c.

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Intégrale indénie 26

Remarque 5.1.1. Il est préférable souvent de prendre pour changement de variable


t = ψ(x) au lieu de x = ϕ(t).

Exemple
Z
dx
I= √
2 2
Z a −x
dx
On a I = r  x 2
a 1−
a
x dx
En posant t = , on a dt = et dx = adt
Z a a
dt x
Et on a I = √ = arcsint = arcsin
1 − t2 a

Intégration par parties


Soit u et v deux fonctions continues, on a :
d(uv) = udv + vdu ou udv = d(uv) − vdu
Z Z Z Z
On a : udv = [d(uv) − vdu] + c = d(uv) − vdu + c.
Et on a udv = uv − vdu + c. D'où la formule d'intégration par parties :
R R

Z Z
udv = uv − vdu + c.

Intégrales de certaines fonctions particulières


Intégrales de la forme :
Z
1
dx
ax2
+ bx + c
b2
 
b 2 c
ax + bx + c = a (x + ) ± k avec k 2 = − 2 .
2 2
2a a 4a
b
En posant t = x + , on a :
Z 2a Z
1 1 dt
dx = ; dont le résultat est immédiat .
ax2 + bx + c a t2 ± k 2

Intégrales de la forme
Z
Ax + B
dx
ax2 + bx + c
Z Z  Z
Ax + B A 2ax + b Ab dx
On a : 2
dx = 2
dx + B − 2
.
ax + bx + c 2a ax + bx + c 2a ax + bx + c
2ax + b
avec
R
dx = ln|ax2 + bx + c| + k
ax2 + bx + c

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Intégrale indénie 27

Intégrales de la forme
Z
Ax + B
√ dx
ax2 + bx + c
Z Z  Z
Ax + B A 2ax + b Ab dx
√ dx = √ + B− √
2
ax + bx + c 2a 2
ax + bx + c 2a 2
ax + bx + c
dx 1 R dt b
, après le changement de variable t = x + .
R
√ =√ √
ax2 + bx + c a t2 ± k 2 2a

Intégrales de la forme
Z
ax + b
dx; k = 2, 3, ...
(x2 + px + q)k
On suppose que p2 − 4q < 0 ;
Z Z Z
ax + b a 2x + p ap dx
I= 2 k
dx = 2 k
dx + (b − ) .
((x + px Z + q) 2 (x + px +Zq) 2 (x + px + q)k
2
2x + p 1
On pose : J = 2 k
dx et Ik = dx.
(x + px + q) (x + px + q)k
2

Calcul de : J
En posant u = x2 + px + q , on a :
u1−k
Z Z
2x + p du
J= dx = = +c
(x2 + px +Z q)
k uk 1−k
Calcul de Ik =
1
(x2 + px + q)k
dx
p  p 2
on a p2 + px + q = (x + )2 + q − .;
2 2
p p2
en posant t = x + et m2 = q − , on a :
2 Z 2 4
t + m2 − t2 t2
Z Z Z
1 1 1 1 1
Ik = dt = dt = dt − dt
t2 + m2 m2 (t2 + m2 )k m2 (t2 + m2 )k−1 m2 (t2 + m2 )k
.
t2
Z
1 1
On a Ik = 2 Ik−1 − 2 dt.
m m (t2 + m2Z)k
t2 t 1
En intégrant par parties, on trouve : 2 2 k
= 2 2 k−1
− Ik−1 .
(t + m ) 2(1 − k)(t + m ) 2(1 − k)
Et donc on a :
3 − 2k t
Ik = Ik−1 −
2m2 (1 − k) 2m2 (1 − k)(t2 + m2 )k−1
on a alors une récurrence entre Ik et Ik−1 . Et on achève le calcul de I .

Intégrales des fonctions de la forme f (x) = q(x)


p(x

p(x) et q(x) sont des polynômes.


Si le degré de p(x) est inférieur au degré de q(x) , on dit que la fraction est régulière, dans

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Intégrales dénies 28

le cas contraire, on dit qu'elle est irrégulière.


Si la fraction est irrégulière, en divisant le numérateur par le dénominateur, on peut
transformer la fraction en une somme d'un polynôme et d'une fraction régulière.
Si la fraction est régulière, on procède par la simplication en éléments simples.

1. Si q(x) = (x − x1 )(x − x2 )(x − x3 )...(x − xn )


A1 A2 An
On cherche les réels A1 , A2 , ..., An tels que : f (x) = + + ... +
x − x1 x − x2 x − xn
2. Si q(x) = (x − x1 )α1 (x − x2 )α2 ...(x − xn )αn
On décompose f (x) en éléments simples, sous la forme :

A11 A12 A1α1


f (x) = + + ... + +
(x − x1 )α1 (x − x1 )α1 −1 (x − x1 )
A21 A22 A2α2
+ + ... + + ...+
(x − x2 )α2 (x − x2 )α2 −1 (x − x2 )
Aα1 n Aα2 n Aααnn
+ + ... +
(x − xαn )αn (x − xαn )αn −1 (x − xαn )

Intégrales de la forme :
Z
R(sinx, cosx)dx

x
En eectuant le changement de variable t = tan , cette intégrale peut être ramenée
2
à une intégrale d'une fonction rationnelle, ce changement de variable est parfois appelé "
changement de variable universel pour l'intégration des fonctions trigonométriques ".

5.2 Intégrales dénies


5.2.1 Sommes de Darboux
Soit f une fonction dénie et bornée sur un intervalle [a, b]. Soit π = {a = x0 <
x1 < x2 < ... < xn = b}, une subdivision de l'intervalle [a, b] en n parties. Posons
∆x1 = x1 − x0 , ∆x2 = x2 − x1 , ..., ∆xn = xn − xn−1 .

Dénition 5.2.1. On appelle somme de Darboux inférieure associée à f et π sur [a, b],
n
X
le nombre Sn = mi ∆xi où mi = inf{f (x)/xi−1 ≤ x ≤ xi }.
i=1

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Intégrales dénies 29

On appelle somme de Darboux supérieure associée à f et π sur [a, b], le nombre


Xn
Sn = Mi ∆xi où Mi = sup{f (x)/xi−1 ≤ x ≤ xi }.
i=1

5.2.2 Intégrale de Riemann


Dénition 5.2.2. Soit ξ un élément de l'intervalle [xi−1 , xi ] . Une somme de Riemann
i
n
X
associée à f et π sur (a, b] est une expression de la forme : f (ξi )∆xi .
i=1

Dénition
Z
5.2.3. On appelle intégrale dénie de la fonction f
b
sur l'intervalle [a, b] et
on note f (x)dx, la limite de la somme Sn lorsque le nombre n de divisions tend vers
a
l'inni et que le plus grand des ∆xi tend vers zéro.
n
X Z b
lim f (ξi ).∆xi = f (x)dx
max∆xi →0 a
i=1

On dit dans ce cas que la fonction f est intégrable au sens de Riemann. Et en outre
on a :
lim Sn = lim Sn = lim Sn
max∆xi →0 max∆xi →0 max∆xi →0

5.2.3 Théorème de la moyenne


Théorème 5.2.1. Si la fonction f est continue sur l'intervalle [a, b] , il existe alors sur
cet intervalle un rél c tel que :
Z b
1
f (c) = f (x)dx
b−a a

5.2.4 Propriétés :
Z b Z b Z b
1. [αf (x) + βg(x)] dx = α f (x)dx + β g(x)dx
a a a
Z b Z c Z b
2. f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx
a a c
Z b Z a
3. f (x)dx = − f (x)dx.
a b
Z a
4. f (x)dx = 0.
a

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Intégrales dénies 30
Z b Z b Z b
5. f (x)dx = f (t)dt = f (u)du...
a a a

6. Soit f et g deux fonctions bornées et intégrables sur [a, b] au sens de Riemann.


Z b Z b
∀x ∈ [a, b] f (x) ≤ g(x) ⇒ f (x)dx ≤ g(x)dx.
a a

7. Soit f une fonction bornée intégrable sur [a, b]. Si | f (x) | est intégrable au sens de
Riemann, alors :
Z b Z b
| f (x)dx |≤ | f (x) | dx
a a

8. Si f est une fonction continue et positive sur [a, b]


Z b
f (x)dx = 0 ⇒ f = 0
a

Théorème 5.2.2. Si f est une fonction continue sur [a, b] alors f est intégrable au sens
de Riemann sur [a, b] .

Théorème 5.2.3. Formule de Newton- Leibniz :


Soit F une primitive de f sur [a, b] alors on a :
Z b
f (x)dx = F (b) − F (a).
a

Théorème 5.2.4. Soit


Z
f une fonction continue sur un intervalle I , et a un réel de I .
x
La fonction F (x) = f (t)dt est l'unique primitive de f sur I qui s'annule en a.
a

Proposition 5.2.1. Soit f une fonction continue sur un intervalle I . ψ et ϕ deux fonc-
tions diérentiables sur I , alors
!0
Z ψ(x)
f (t)dt = ψ 0 (x)f (ψ(x)) − ϕ0 (x)f (ϕ(x)) .
ϕ(x)

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Chapitre Six

FONCTION DE PLUSIEURS

VARIABLES.

6.1 Dénitions
Dénition 6.1.1. On appelle fonction de plusieurs variables indépendantes x , x , ?, x , 1 2 n

une application f : Rn vers R , qui à tout x = (x1 , x2 , ?, xn ) associe f (x1 , x2 , ?, xn )

Dénition 6.1.2. On appelle domaine de dénition de z = f (x) et on note D f , l'en-


semble des pointsx = (x1 , x2 , ?, xn ) pour lesquels f (x) existe.

Exemple :
1
La fonction f telle que f (x, y) = z = p est dénie si
1 − x2 − y 2
1 − x2 − y 2 > 0 =⇒ x2 + y 2 > 1
Df = {(x, y)/x2 + y 2 < 1}.

6.2 Limites et continuité


On dit que le nombre A est la limite de la fonctionz = f (x1 , x2 , ?, xn ) quand le point
x = (x1 , x2 , ?, xn ) tend x0 = (x01 , x02 , ?, x0N ), si et seulement si ∀  > 0, ∃ ρ > 0; ∀ x ∈
Rn , 0 < d(x, x0 ) < ρ =⇒ | f (x) − A |<  et on note : lim f (x) = A. .
x−→x0
Avec d(x, y) = (x1 − y1 ) + (x2 − y2 ) + ... + (xn − yn )2 ; où
p
2 2

x = (x1 , x2 , ..., xn ) et y = (y1 , y2 , ..., yn ).

Remarque 6.2.1. Les théorèmes relatifs aux limites sont ceux établis pour les fonctions
d'une seule variable.

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Dérivées partielles et diérentielles 32

Cas d'une fonction à deux variables


Le nombre A est appelé limite de la fonction z = f (x, y) quand le point M (x, y) tend vers
le point M0 (x0 , y0 ) si et seulement si ∀  > 0∃ρ > 0; 0 < d(M, M0 ) < ρ où d(M, M0 ) =
(x − x0 )2 + (y − y0 )2 , on a : | f (x, y) − A |< .
p

Dénition 6.2.1. Soit x 0 = (x01 , x02 , ?, xOn ) un point appartenant au domaine de dé-
nition de la fonction z = f (x), où x = (x1 , x2 , ?, xn ) . On dit que la fonction z = f (x) est
continue au point x0 , si lim f (x) = f (x0 .
x−→x0

6.3 Dérivées partielles et diérentielles


6.3.1 Dérivée partielle :
Dénition 6.3.1. On appelle dérivée partielle par rapport à la variablex i de la fonction
z = f (x1 , x2 , ?, xi , ?, xn ) , la limite quand elle existe notée :

∂z f (x1 , x2 , ..., xi + h, ...xn ) − f (x1 , x2 , ..., xi , ..., xn


= lim
∂x h−→0 h

Dans le cas des fonctions à deux variables on a z = f (x, y) et :


∂f f (x + h, y) − f (x, y) ∂f f (x, y + h) − f (x, y)
= lim et = lim
∂x h−→0 h ∂y h−→0 h

6.3.2 Diérentielle totale :


Dénition 6.3.2. La diérentielle totale de la fonction z = f (x , x , ?, x ) est : 1 2 n

n
∂f ∂f ∂f X ∂f
dz = dx1 + dx2 + ... + dxn = dxi .
∂x1 ∂x2 ∂xn i=1
∂xi

Dans le cas des fonctions à deux variables, on a :

∂f ∂f
z = f (x, y), df = dx + dy
∂x ∂y

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Dérivée de fonctions composées 33

6.4 Dérivée de fonctions composées


6.4.1 Cas d'une seule variable indépendante
Soit la fonction z = f (x1 , x2 , ..., xi , ..., xn où xi = ϕ(t); i = 1, 2, ..., n., on a :

∂z ∂f ∂x1 ∂f ∂x2 ∂f ∂xn


= + + ... +
∂t ∂x1 ∂t ∂x2 ∂t ∂xn ∂t

6.4.2 Cas d'une fonction de deux variables et avec deux variables


indépendantes
∂f ∂f ∂x ∂f ∂y
Soit la fonction z = f (x, y) où x = ϕ(u, v) et y = ψ(u, v), on a : = +
∂u ∂x ∂u ∂y ∂u
et
∂f ∂f ∂x ∂f ∂y
= + .
∂v ∂x ∂v ∂y ∂v

6.4.3 Dérivée et diérentielle d'ordre supérieur


La dérivée partielle d'ordre n de la fonction z = f (x1 , x2 , ?, xn ) par rapport à xi est la
dérivée partielle de sa dérivée d'ordre n − 1 c-à-d :

∂ nf ∂ n−1 f
 

=
∂xin
∂xi ∂xn−1
i

Cas d'une fonction à deux variables


∂ 2f ∂ 2f
Exemple :
   
∂ ∂f ∂ ∂f
z = f (x, y); = ; ∂y Calcul des dérivées par-
∂x2 ∂x ∂x ∂x ∂x ∂y
tielles de premier et second ordre de la fonction f (x, y) = x3 y − y 2 par rapport à x et à y .

Théorème 6.4.1. : Théorème de Schwarz


∂ ∂f ∂ 2 f ∂ 2 ∂ 2f
Si les fonctions z = f (x, y) et ses dérivées , , 2, et sont dénies et
∂x ∂y ∂x ∂x∂y ∂y 2
continues au point M (x, y), alors en ce point on a :
∂ 2f ∂ 2f
= .
∂x∂y ∂y∂x

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Chapitre Sept

Intégrales doubles

7.1 Généralités
7.1.1 Dénition
Dénition 7.1.1. Soit f (x, y) une fonction dénie dans un domaine D de R , domaine 2

que l'on suppose découpé en domaines élémentaires d'aires ∆Si par des droites parallèles
aux axes Ox et Oy .
Z Z
On appelle intégrale double et on note f (x, y)dxdy , la limite lorsqu'elle existe de la
D
somme :
X
∆Si .f (xi , yi )

lorsque ∆Si tend vers 0. ∆S = dxdy étant l'aire élémentaire tendant vers 0 dans toutes
ses directions, et (xi , yi ) les coordonnées d'un point Mij appartenant à cet élément de
surface ∆S et dont l'image par f (x, y) est un point Pij .

7.1.2 Propriétés
1.
Z Z Z Z Z Z
[f (x, y) + g(x, y)] dxdy = f (x, y)dxdy + g(x, y)dxdy
D D D

2.
Z Z Z Z
λf (x, y)dxdy = λ f (x, y)dxdy
D D

3. Si D = D1 ∪ D2 et D1 ∩ D2 = Φ alors
Z Z Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = f (x, y)dxdy + f (x, y)dxdy
D D1 D2

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Calcul d'intégrales doubles 35

7.2 Calcul d'intégrales doubles


7.2.1 Calcul en coordonnées cartésiennes
Théorème de Fubini

Soit ϕ1 et ϕ2
deux fonctions continues sur un intervalle [a, b] Supposons que le domaine D est limité par
les courbes y = ϕ1 (x) , y = ϕ2 (x) et les droites x = a et x = b , tels que :ϕ1 (x) ≤ ϕ2 (x)..
Nous avons : !
Z Z Z b Z ϕ2 (x)
f (x, y)dxdy = f (x, y)dy dx.
D a ϕ1 (x)

Supposons que le domaine D est limité par les courbes x = ψ1 (y), x = ψ2 (y) et les droites
y = c et y = d, tels que ψ1 (y) ≤ psi2 (y) et c < d. On a :
!
Z Z Z d Z ψ2 (y)
f (x, y)dxdy = f (x, y)dx dy
D c ψ1 (y)

Exemple : Z Z
Calculer l'intégrale I = (x2 + y 2 )dxdy où D est le domaine délimité par : les courbes
D
y = 0, y = x2 et les droites x = 0 et x = 1.

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Calcul d'intégrales doubles 36
1 x2
!
1 x 2 Z 1
y3 x6
Z Z Z Z Z  
2 2 2 2 2 4
I= (x +y )dxdy = (x + y )dy dx = x y+ dx = x + dx
D 0 0 0 3 0 0 3
 5 7
1
x x 26
= + = .
5 21 0 105

7.2.2 Calcul en coordonnées polaires


Le changement de variables x = ρcosθ et y = ρsinθ donne :
Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = f (ρcosθ, ρsinθ)ρdρdθ
D ∆

Grâce à cette transformation, l'intégration sur un disque, une couronne ou un secteur


angulaire se ramène à une intégration sur un rectangle.

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Chapitre Huit

Équations différentielles

8.1 Généralités
8.1.1 Equation diérentielles d'ordre n
Dénition 8.1.1. n est un nombre naturel non nul. On appelle équation diérentielle
d'ordre n une équation de la forme

F (x, y, y 0 , y”, ..., y (n) ) = 0. (8.1)

où y représente une fonction de la variable x, et y, y 0 , y”, ..., y (n) les dérivées successives
de cette fonction jusqu'à l'ordre n.

L'ordre de l'équation diérentielle est celui de la dérivée d'ordre maximal qui y inter-
vient.

Dénition 8.1.2. On appelle solution ou intégrale sur un intervalle I de R, de l'équation


diérentielle (7.1), toute fonction f telle que

∀ x ∈ I, F [x, f (x), f 0 (x), f ”(x), ..., f (n) (x)]

Exemples :
1. y 0 + 3y = 0 est une équation du premier ordre.

2. 3y”y − xy = lnx est une équation du second ordre.

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Équations diérentielles du premier ordre 38

8.2 Équations diérentielles du premier ordre


8.2.1 Équations à variables séparés
Ce sont des équations de la forme f (x)dx = g(y)dy .
En intégrant les deux membres de l'égalité, on a :
Z Z
f (x)dx = g(y)dy + C

Équation ne contenant pas x


Elles sont de la forme f (y, y 0 ) = 0. En résolvant par rapport à y 0 on obtient :
dy
= ϕ(y)
dx
soit :
Z
dy
x= + C.
ϕ(y)

Équations ne contenant pas y


Elles sont de la forme g(x, y 0 ) = 0. En résolvant par rapport à y 0 on obtient :
dy
= ψ(x)
dx
et :
Z
y= ψ(x)dx + C.

Exemple :
Résoudre l'équation :
y0 1
p =
1 − y2 1+x
La solution générale de l'équation est :
Z Z
dy dx
p = +C
1−y 2 1+x
soit arcsiny = ln(1 + x) + C
et y = sin [ln(1 + x) + C].

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Équations diérentielles du premier ordre 39

8.2.2 Équations homogènes


Elles sont de la forme
f (x, y, y 0 ) = 0

, où f est une fonction homogène par rapport à x et y . On prut les mettre sous la forme :
 y
ϕ y0, = 0. (8.2)
x

On les intègre en eectuant le changement de fonction y = tx qui ramène l'équation (7.2)


en une équation à variables séparées.

8.2.3 Équations linéaires du premier ordre


Ce sont des équations de la forme :

y 0 + a(x)y = b(x) (8.3)

La solution de ces équations s'obtient en intégrant l'équation sans second membre asso-
ciée :
y 0 + a(x)y = 0 (8.4)

dont la solution est y = CA(x). Puis considérant la constante C comme fonction de x, on


a
y 0 = C 0 A(x) + CA0 (x)
et l'équation (7.3) dans laquelle on porte les valeurs de y et y 0 permet de déterminer la
constante C à une constante près : c'est la méthode dite de variation de la constante.

Exemple :
Intégrer l'équation diérentielle y 0 cos2 x − y = etanx
L'équation sans second membre s'écrit :
dy dx
=
y cos2
y
soit ln | |= tanx
C

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Équations diérentielles du deuxième ordre 40

et y = Cetanx
C étant considéré comme fonction de la variable x, on a :
C tanx
y 0 = C 0 etanx + e
cos2 x
En portant ces valeurs de y et y 0 dans l'équation, on obtient :
1
C0 =
cos2 x
soit : C = tanx + K
et on a :
y = (tanx + K)etanx .

8.3 Équations diérentielles du deuxième ordre


Ce sont les équations de la forme :

f (x, y, y 0 , y”) = 0

Le cas général a(x)y” + b(x)y 0 + c(x)y = ϕ(x) (∗) ne peut être résolu que si on connaît
une solution particulière de l'équation sans second membre associée.
Soit y1 cette solution. On pose y = y1 z où la solution inconnue z(x) est donnée par une
équation du premier ordre.
 Si y1 (x) et y2 (x) sont les solutions indépendantes( dont le rapport n'est pas une
constante) de l'équation sans second membre associée, la solution générale de l'équa-
tion sans second membre est y = λ1 y1 + λ2 y2 où λ1 et λ2 sont des constantes ;
 Si y0 (x) est une solution particulière de l'équation (∗), sa solution générale est :

y = λ1 y1 + λ2 y2 + y0 .

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Équations diérentielles du deuxième ordre 41

Équations diérentielles linéaires du second ordre à coecients


constants
Équations sans second membre
Ce sont des équations de la forme

ay” + by 0 + cy = 0 (8.5)

En posant y = ekx on a :
ekx (ak 2 + bk + c) = 0 et on a l'équation dite caractéristique :

ak 2 + bk + c = 0 (8.6)

La solution de l'équation (7.5) dépend de celles de l'équation (7.6).

1. Si ∆ = b2 −4ac > 0, (7.6) admet deux solutions réelles distinctes k1 et k2 ; la solution


générale de (7.5) est :
y = C1 ek1 x + C2 ek2 x

2. Si ∆ = 0, (7.6) admet une solution double k0 , et la solution générale de (7.5) et :

y = (C1 x + C2 )ek0 x

3. Si ∆ < 0, l'équation (7.6) admet deux solutions complexes conjuguées k1 = α + iβ


et k2 = α − iβ , et la solution générale de (7.5) est :

y = (C1 cosβx + C2 sinβx)eαx

Équation complète(avec second membre)


On considère l'équation complète sous la forme :

a(x)y” + b(x)y 0 + c(x)y = ϕ(x) (8.7)

Les méthodes dièrent suivant la nature du second membre ϕ(x).

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Équations diérentielles du deuxième ordre 42

1. ϕ(x) est un polynôme de degré n :


On recherche une solution particulière sous forme d'un polynôme de degré n.

2. ϕ(x) = Aeαx A ; constante :


On pourra faire le changement de fonction y = eαx z et on se ramène au cas précédent.
On pourra aussi utiliser les résultats suivants :
On désigne par ϕ(r) = ar2 + br + c.
 Si ϕ(α) 6= 0, alors la solution particulière est :
Aeαx
y=
ϕ(α)
 Si α est racine simple de ϕ(r)(ϕ0 (r) 6= 0, alors la solution particulière est :
Axeαx
y= .
ϕ0 (α)
 Si α est racine double de ϕ(r)(ϕ(α = ϕ0 (α) = 0, la solution particulière est :
Ax2 eαx
y=
ϕ”(α)
3. ϕ(x) = Acosmx + Bsinmx
Si l'équation caractéristique n'est pas r2 + m2 , on recherche des solutions de la
forme : y = x(pcosmx + qsinmx)

4. ϕ(x) = Pn (x)eαx Pn ; polynôme de degré n.


On fait le changement y = eαx z et on est ramené aux cas précédents.

Méthode de la variation des constantes


Elle permet d'éviter les méthodes précédentes. Si l'équation sans second membre a
donné la solution y = Ay1 (x) + By2 (x), pour intégrer l'équation avec second membre, on
pose : y = A(x)y1 (x) + B(x)y2 (x) En dérivant et en prenant comme condition supplémen-
taire A0 (x)y1 (x) + B 0 (x)y2 (x) = 0,
l'équation complète devient :
A0 (x)y10 (x) + B 0 (x)y20 (x) = ϕ(x).
Ces deux équations permettent de déterminer A0 et B 0 , donc par suite A(x) et B(x).

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Chapitre Neuf

Calcul matriciel

9.1 Matrice
9.1.1 Dénition :
Dénition 9.1.1. On appelle matrice à n lignes et m colonnes, un tableau de nm éléments
de la forme :  
 a11 a12 ··· a1n 
 
 a21 a22 · · · a2n 
A= .
 
 .. .. .. .. 
 . . . 

 
am1 am2 · · · amn
On la notera également A = (aij ).
Si m = n la matrice est dite carrée d'ordre n. Pour tout 1 ≤ i ≤ m, on dénit le vecteur
ligne i de A noté Ai: tel que :
Ai: = (ai1 ai2 ... ain ).
 
 a1j 
 
 a2j 
De même on dénit le vecteur colonne j de A noté A:j tel que : A:j =  . 
 
 .. 
 
 
amj
 
 x1 
 
 x2 
Un vecteur de dimension n est une matrice colonne de la forme : x =  . 
 
 .. 
 
 
xm

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Matrice 44

On appelle diagonale principale de la matrice carrée d'ordre n, la suite des éléments de A


de la forme aii .

On notera Cm,n l'ensemble des matrices de taille m × n à valeurs dans C.


Exemples
 : 
 0 1 −5   
  2 1 −3
 1 2 4   
A= B =  −1 −2
   
 4 
 −1 1 3   
 
  0 1 1
2 −2 −2
A est une matrice 4 − 3
B est une matrice carrée d'ordre 3.

9.1.2 Matrices particulières


Matrice diagonale :
Une matrice diagonale est une matrice carrée dont tous les éléments sont nuls saufs
ceux de la diagonale principale.
A = (aij ) est diagonale si, et seulement si aij = 0 si i 6= j .

Matrice unité :
On appelle matrice unité d'ordre n, la matrice diagonale dont tous les éléments dia-
gonaux sont égaux à 1. On note :
δi,j où δi,j = 1 si 
In =  i = j et δi,j = 0 si i 6= j .

 1 0 ··· 0 
 
  1 0 0
 0 1 ··· 0   
In =  . .  La matrice unité d'ordre 3 par exemple est I3 =  0 1 0 
   
.
 .. .. . . ..  .  
 
  0 0 1
0 0 ··· 1

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Matrice 45

Matrice triangulaire :
Une matrice A est dite triangulaire supérieure si tous les éléments situés en dessous
de la diagonale principale sont nuls.
A = (aii ) triangulaire supérieure si, et seulement si aij = 0 si i > j . A est dite triangulaire
inférieure si tous les éléments situés au-dessus de la diagonale supérieure sont nuls.
A = (aii ) triangulaire inférieure si, et seulement si aij = 0 si i < j .

Exemples :
   
 2 0 0 0   2 2 −1 0 
   
 −1 1 0 0   0 1 2 1 
T1 =  T =
   
 2  
 1 0
 −1 0    0 0 −1
 −3 

   
3 2 −2 4 0 0 0 4
T1 est une matrice diagonale inférieure ; T2 est une matrice diagonale supérieure.

Matrice transposée :
On appelle transposée de la matrice A et on note t A, la matrice dont les lignes sont
les colonnes de A.
Propriétés :
1. t (t A) = A.

2. ∀ λ ∈ R, t (λA) = λt A.

Exemple :
   
 −1 2 −2 0   −1 −1 0 
4
   
 4 −1 3 1   2 −1 −2 1 
Si A =  , alors t
A = .
   
 
 −1 −2 1 0   −2 3 1 2 
   
   
0 1 2 4 0 1 0 4

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Matrice 46

Matrice symétrique, matrice antisymétrique :


Une matrice carrée A est dite symétrique par rapport à la diagonale principale (ou
simplement symétrique) si, et seulement si elle est égale à sa transposée.
A = (aij ) est symétrique ⇔ aij = aji ∀ i, j ∈ 1, 2, ..., n
Elle est dite antisymétrique si et seulement si aij = −aji ∀ i, j ∈ 1, 2, ..., n.

9.1.3 Opérations sur les matrices


Égalité de deux matrices :
A = (aij ) et B = (bij ) deux matrices n − m.
A = B ⇔ ∀i = 1, 2, ..., n, ∀ j = 1, 2, ..., m, aij = bij .

Addition de deux matrices :


Soit A = (aij ) et B = (bij ) deux matrices m − n.
A + B = C telle que C = (cij ) telle que ∀ i = 1, 2, ..., n, ∀ j = 1, 2, ..., m, cij = aij + bij .
N.B. : La somme n'est possible que si A et B sont de même ordre.
Propriété :
(A + B) =t A +t B .
t
     
1 21 − 2 3 2 −6 4 4 −8
     
A= 3 −2 B =  2 −2 . A + B =  6 −4
     
0  4  4 
     
2 1 3 −1 1 3 1 2 6

Produit de deux matrices :


Le produit des matrices A et B n'est déni que si le nombre de colonnes de A est égal
au nombre de lignes de B .On a alors :
A = (aij ) et B = (bij ). AB = C = (cij ) tel que
m
X
cij = aik bkj ; i = 1, 2, ..., n; j = 1, 2, ..., m.
k=1

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Matrice 47

Exemple :
 
 2v −7 0 
   
−1 2 3 −3   −1 10 −1
   −4 31   
On donne A =  0 2 ; B= . AB =  26
     
1 4 7 3 
   6 1 0   
 
1 2 3 6   33 5 3
3 0 1
Propriétés :
1. Le produit matriciel n'est pas commutatif en général ;

2. Le produit matriciel est distributif par rapport à l'addition :


A, B, C ∈ Rn,m , A(B + C) = AB + AC.

3. L'addition matricielle est distributive par rapport au produit matriciel.

4. t (AB) =t B t A

9.1.4 Trace d'une matrice


Dénition 9.1.2. Soit A une matrice carrée d'ordre n. La trace de A est la somme de
ses éléments diagonaux.
minm,n
X
tr(A) = aii .
i=1

Propriétés :
1. tr(αA + βB) = αtr(A) + βtr(B)

2. tr(t A) = tr(A)

Puissance d'une matrice


Soit A une matrice carrée d'ordre n. On dénit les matrices
2
= AA, A3 AA2 = A2 A et de proche en proche, la matrice An = AAn−1 .
On précise que A0 = I .
Si f (x)a0 + a1 x + a2 x2 + ... + an xn , alors :
f (A) = a0 In + a1 A + a2 A2 + ... + an An .

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Déterminant d'une matrice 48

9.2 Déterminant d'une matrice


9.2.1 Dénition :
Soit A = (aij ) une matrice carrée d'ordre n. Le déterminant de A est le réel noté
det(A) et déni par :
a11 a12 a13 a1n
a21 a22 ··· a2n
det(A) = .. .. ..
..
. . . .
an1 an2 ··· ann

9.2.2 Calcul du déterminant


Déterminant d'ordre 2 :
 
a11 a12 a11 a12
A=  ; on a det(A)= = a11 a22 - a12 a21
a21 a22 a21 a22

Déterminant d'ordre 3 : La règle de Sarrus


 
a11 a12 a13 a11 a12 a13 a11 a12
 
A =  a21 a22 a23  ; det(A) = a21 a22 a23 a21 a22
 
 
a31 a32 a33 a31 a32 a33 a31 a32
det(A) = (a11 a22 a33 + a12 a23 a31 + a13 a21 a32 ) − (a13 a22 a31 + a11 a23 a32 + a12 a21 a33 )

Déterminant d'ordre n
Mineurs et cofacteurs
Soit A = (aij ) une matrice carrée d'ordre n. On appelle mineur αij associé à l'élément
aij , le déterminant d'ordre n − 1 se la matrice Aij déduite de A par suppression de la iime
ligne et la j ime colonne.
αij = det(Aij ).
On appelle cofacteur associé à l'élément aij , le nombre réel ∆ij tel que :
∆ij = (−1)i+j αij .

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Déterminant d'une matrice 49

Calcul du déterminant :
n
X n
X
det(A) = ∆ij aij = (−1)i+j αij aij ∀ i : développement suivant la ime ligne.
j=1 j=1
n
X n
X
det(A) = ∆ij aij = (−1)i+j αij aij ∀ i : développement suivant la ime ligne.
i=1 i=1

Exemple :
 
 1 −3 0 4 
 
 0 1 −2 1 
Calculer le déterminant de la matrice A = 
 

 −5 0 1 4 
 
 
2 3 −1 −2

9.2.3 Propriétés :
1. det(t A) = det(A).

2. det(AB) = det(A)det(B)

3. det(kA) = k n det(A)

4. Si les éléments correspondants de deux lignes ou de deux colonnes de A sont pro-


portionnels, det(A) = 0.

5. Si l'on permute deux lignes ou deux colonnes, le déterminant est multiplié par −1.

6. Un déterminant qui contient deux lignes et deux colonnes identiques est nul

7. Si une ligne ou une colonne de A est combinaison linéaire des autres, alors det(A) = 0
Qn
8. Si A est une matrice triangulaire ou diagonale, alors det(A) = i=1 aii .

9. Si l'on ajoute à une ligne une combinaison linéaire des autres, le déterminant garde
la même valeur.

10. Si on multiplie une ligne ou une colonne de A par un scalaire k , le déterminant est
multiplié par k .

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Déterminant d'une matrice 50

9.2.4 Comatrice
Dénition
Soit A une matrice carrée d'ordre n. La comatrice de A est la matrice formée par ses
cofacteurs. On la note com(A)
com(A) = (∆ij )

Propriétés
1. det(A)In = A.t (com(A))

2. det(At com(A)) = (det(A))n

3. det(t com(A) = (det((A))n−1

9.2.5 Inverse d'une matrice


Dénition :
Une matrice A d'ordre n est dite inversible ou régulière s'il existe une matrice A0
d'ordre n telle que AA0 = A0 A = In .
A0 est appelée matrice inverse de A et est notée A−1 .

Propriétés :
1. A est inversible si, et seulement si det(A) 6= 0.
1
2. det(A−1 ) = .
det(A)
3. (t A)−1 =t A−1

4. (AB)−1 = B −1 A−1
1 −1
5. λ ∈ R∗ ; (λA)−1 = A
λ

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Déterminant d'une matrice 51

Calcul de l'inverse :
1 t
A−1 = com(A).
det(A)
Cette formule est peu pratique quand l'ordre de la matrice est très élevé. On utilise d'autres
méthodes comme la méthode de Gauss-Jordan ou méthode de la matrice augmentée. En
transformant la matrice augmentée A/In en In /B , l'inverse de A est B .
Exemple :
Calculer l'inverse de la matrice A avec
 
 2 1 11 
 
 −1 0 −1 −1 
A=
 

 2 1 2 1 
 
 
2 1 1 2

9.2.6 Rang d'une matrice


Dénition 9.2.1. On appelle rang d'une matrice A, l'ordre maximal du mineur non nul
de A.
On note rg(A).
Si le rang de A est égal à l'ordre de A, la matrice est dite régulière ;
le rang de A est inférieur à l'ordre de A, A est dite singulière.

A est inversible si et seulement si A est régulière.


Exemple :  
0 −1 2 1
 
Déterminons la rang de la matrice A =  −1 1
 
3 0 
 
2 −2 −6 0
Extrayons de la matrice A un mineur d'ordre 2.
0 −1
∆= = 2 6= 0 Le rang de A est égal à 2.
−1 1

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Déterminant d'une matrice 52

9.2.7 Valeurs propres vecteurs propres


Dénition 9.2.2. SoitA une matrice carrée, on appelle valeurs propres de A,les valeurs
qui rendent singulières la matrice Im − A.
Autrement dit λ est une valeur propre de A si, et seulement si on a :det(A − λIn ) = 0.
p(λ) = det(A − λIn ) est appelé polynôme caractéristique de A.

Dénition 9.2.3. λ est une valeur propre de A si, et seulement s'il existe un vecteur X
tel que AX = λX . X est appelé vecteur propre associé à la valeur propre λ.

Théorème 9.2.1. : Théorème de Caley- Hamilton


Toute matrice est solution de son polynôme caractéristique : P (A) = 0.

Exemple

: Trouver

les valeurs propres et les vecteurs propres de la matrice
2 2 1
 
A= 1 3 1 
 
 
1 2 2

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Chapitre Dix

Géométrie analytique

10.1 La droite dans le plan


10.1.1 Dénition vectorielle
Étant donné un vecteur non nul →−
v et un point A xe. La droite (D) passant par A et
−−→ −
dirigée par →

v est l'ensemble des points M du plan tels que les vecteurs AM et →v soient

A V

colinéaires.

10.1.2 Représentation paramétrique


−−→
La relation AM = k →

v est une équation vectorielle paramétrique de la droite (D). Elle
permet de trouver des équations paramétriques de la droite (D).


Si on a dans le plan, A(x0 , y0 ) et V (a, b), on a pour tout point M (x, y) :

−−→
AM = k →

v
 
 x − x0 = ka  x = x0 + ka
⇒ ⇒
 y−y = kb  y = y + kb
0 0

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La droite dans le plan 54

10.1.3 Équation cartésienne


L'équation cartésienne de la droite (D) s'obtient en éliminant le paramètre k des
équations paramétriques. En général, on a :
x − x0 y − y0
=
a b
Et donc :
b(x − x0 ) = a(y − y0 )

(D) admet une équation cartésienne de la forme Ax + By + C = 0 avec A = b, B = −a


et C = −bx0 + ay0 .
Plusieurs cas particuliers peuvent alors se présenter :
 Droite parallèle à l'axe des abscisses :
Son équation est de la forme : y = β; β ∈ R.
 Droite parallèle à l'axe des ordonnées :
Son équation est de la forme x = α; α ∈ R.
 Droite non parallèle aux axes :
Son équation est de la forme : y = mx = p; m, p ∈ R. m est appelé coecient
directeur ou pente de la droite (D) et p son ordonnée à l'origine.

10.1.4 Angle de deux droites


Soit (D) et (D 0 ) deux droites sécantes de vecteurs directeurs respectifs →

u et →

v.
La mesure de l'angle orienté entre les vecteurs →

u et →

v est le réel θ de l'intervalle [0, π]
tel que 
 →

u .→

v = k→

u kk →

v k cosθ
 det(→

u ,→

v) = k→

u kk →

v k sinθ
Et donc →

u .→


v
 cosθ = →
k u kk →
− −

v k




.
det(→
−u ,→−

v)


 sinθ = →

− →


k u kk v k

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La droite dans le plan 55

10.1.5 Coecient directeur, coecient angulaire d'une droite


M2
y2

y1 M 1

x1 x2

Si le repère est orthonormé, le coecient directeur d'une droite (D) est la tangente de


l'angle entre un vecteur directeur de la droite et le premier vecteur de base i . On peut
alors l'appeler coecient angulaire de la droite.
Si M1 (x1 , y1 ) et M2 (x2 , y2 ) sont deux points de la droite (D), on a :
y2 − y1
m = tanθ =
x2 − x 1
L'équation de la droite (d) passant par un point A(x0 , y0 ) et de coecient angulaire m
est :
Si M (x, y) est un point quelconque de la droite, on a :
y − y0
m=
x − x0
Et donc :
y = m(x − x0 ) + y0 .

Angle de deux droites


Soit (D1 ) et (D2 ) deux droites sécantes du plan de coecients angulaires respectifs
m1 = tanθ1 et m2 = tanθ2 .
L'angle θ des droites (D1 ) et (D2 ) est : θ = θ1 − θ2 .
Et donc on a :
tanθ1 − tanθ2
tanθ = tan(θ1 − θ2 ) =
1 + tanθ1 tanθ2
m1 − m2
tanθ = .
1 + m1 m2

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La droite dans le plan 56

Théorème 10.1.1. Dans un système de coordonnées cartésiennes, toute droite est déter-
minée par une équation du premier degré de la forme : Ax+By+C = 0. Et réciproquement
toute expression de la forme Ax + By + C = 0 est une équation cartésienne d'une droite.
le vecteur →

n (A, B) est appelé vecteur normal de la droite.
Le vecteur (−BA) est appelé vecteur directeur de la droite.

10.1.6 Positions relatives de deux droites


En général, trois cas peuvent se présenter :

Droites sécantes :
Le système formé par les deux équations des droites admet une solution unique qui
est le point d'intersection des deux droites.
En particulier si les deux droites sont perpendiculaires alors le produit scalaire de leurs
vecteurs directeurs est nul.

Droites strictement parallèles :


Les deux droites sont parallèles et distinctes. Le système des deux équations n'admet
aucune solution.
Deux droites sont parallèles si leurs vecteurs directeurs sont colinéaires ou que leurs coef-
cients angulaires sont égaux ;
Soit (D1 ) : a1 x + b1 y + c1 = 0 et (D2 ) : a2 x + b2 y + c2 = 0 deux droites. (D1 ) et (d( D2 )2)
sont parallèles si, et seulement si :
a1 b1
= .
a2 b2

Droites confondues :
Le système des deux équations admet une innité de solutions.
Soit (D1 ) : a1 x + b1 y + c1 = 0 et (D1 )) : a2 x + b2 y + c2 = 0 deux droites. (d1 ) et (d2 ) sont

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Droite et plan de l'espace 57

confondues si, et seulement si :


a1 b1 c1
= = .
a2 b2 c2

10.1.7 Distance d'un point à une droite

A
B

H
M
d

La distance du point A à la droite (D) est la lon-


gueur du segment délimité par le point A et son projeté orthogonal sur la droite (D).
Dans un repère orthonormé, soit A(x0 , y0 ) et (D) : ax + by + c = 0.

| ax0 + by0 + c |
d(A, D) = √
a2 + b 2

10.2 Droite et plan de l'espace


10.2.1 Produit vectoriel de deux vecteurs
Dénition 10.2.1. Soit →

u et →

v deux vecteurs de l'espace orienté. A, B et C les points
−→ −→
de l'espace tels que AB = →

u et AC = →

v . On appelle produit vectoriel de →

u par →

v le
vecteur noté →

u ∧→

v ainsi déni :
 lorsque →

u et →

v sont colinéaires, →

u ∧→

v = 0;
 lorsque →

u et →

v ne sont pas colinéaires,
 le vecteur →

u ∧→

v est orthogonal à →

u et à →

v.
 (→

u ,→

v ,→
−u ∧→

v ) est une base directe de l'espace ;
−→ −→
 k→−
u ∧→−v k=k →

u kk →−v k sin(AB, AC).

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Droite et plan de l'espace 58

Propriétés
1. →

u ∧→

v = −→

v ∧→

u (anticommutativité).

2. →

u ∧ (→

v +→

w) = →

u ∧→

v +→

u ∧→

w

3. (k →

u)∧→

v =→

u ∧ (k →

v ) = k(→

u ∧→

v)

4. (→

u +→

v)∧→

w =→

u ∧→

w +→

v ∧→

w

Expression analytique du produit vectoriel



− → − → −
Soit ( i , j , k ) une base orthonormée de l'espace et les vecteurs →
−u (x, y, z) et →

v (x0 , y 0 , z 0 ).

− →− → −
Les coordonnées du vecteur → −u ∧→−
v dans la base ( i , j , k ) sont :

(yz 0 − zy 0 ; zx0 − xz 0 ; xy 0 − xy 0 ).

→ − →
− → −
i j k
En eet, on a : →

u ∧→

v = x y z
x0 y0 z0

10.2.2 Équation d'un plan


Représentation paramétrique

Le plan (P) passant par le point A(x0 , y0 , z0 )


et de vecteurs directeurs →

u et →
−v est l'ensemble des points M (x, y, z) de l'espace tels que
−−→ → −−→
les vecteurs AM , −u et →
−v soient coplanaires.Autrement dit le vecteur AM peut s'écrire

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Droite et plan de l'espace 59

comme combinaison linéaire des vecteurs →



u et →

v.
Il existe deux réels α et β tels que :

−−→
AM = α→

u + β→

v

Si →

u (a, b, c) et →

v (a0 , b0 , c0 ), on a : la représentation paramétrique du plan (P) :

 x = x0 + αa + βa0



y = y0 + αb + βb0


z = z0 + αc + βc0

Equation cartésienne
En éliminant les paramètres α et β on trouve une équation du plan de la forme :
Ax + By + Cz + D = 0.
Sous sa forme cartésienne Ax + By + Cz + D = 0, le plan (P) admet pour vecteur normal


n dont le coordonnées sont (A, B, C).

Caractérisation :
L'équation du plan (P) passant par un point A(x0 , y0 , z0 ) et de vecteurs directeurs →

u
et →

v est :
−−→ − →
det(AM , →
u ,−
v ) = 0.

x − x0 y − y0 z − z0
a b c =0

a0 b0 c0
Le calcul de ce déterminant donne une équation du plan de la forme : Ax+By+Cz+D = 0.

Positions relatives de deux plans


Soit (P1 ) : A1 x + B1 y + C1 z + D1 = 0 et (P2 ) : A2 x + B2 y + C2 z + D2 = 0 deux plans
de l'espace.

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Droite et plan de l'espace 60
A1 B1 C1
 (P1 ) et (P2 ) sont parallèles si = = .
A2 B2 C2
 (P1 ) et (P2 ) sont orthogonaux si A1 A2 + B1 B2 + C1 C2 = 0.
A1 B1 C1 D1
 (P1 ) et (P2 ) sont confondus si = = = .
A2 B2 C2 D2

Distance d'un point à un plan


La distance d'un point A(x0 , y0 , z0 ) à un plan (P) : Ax + By + Cz + D = 0 est donnée
par :
|Ax0 + By0 + Cz0 + D|
d(A, P) = √
A2 + B 2 + C 2

10.2.3 Équations cartésiennes de droites dans l'espace


La droite (D) passant par un point A(x0 , y0 , z0 ) et de vecteur directeur →

v (a, b, c)
−−→ →

est l'ensemble des points M (x, y, z) de l'espace tels que les vecteurs AM et v soient
colinéaires.
−−→ → −−→
AM k − v ⇔ ∃ k ∈ R/AM = k →

v.
On a :
x − x0
 
 x − x 0 = ka

 = k

 
 a
y − y0
 
y − y0 = kb ⇒ (∗) = k
  b
 z − z0

 

z − z0 = kc = k
 
c
Le système (∗) est une représentation paramétrique de la droite (D).
L'élimination du paramètre k donne l'équation cartésienne de la droite (D).
x − x0 y − y0 z − z0
= =
a b c

Autre expression d'une droite dans l'espace


L'intersection de deux plans est une droite. Donc une droite peut être dénie comme
système de deux équations de plan :


 a1 x + b 1 y + c 1 = 0
 a x+b y+c = 0
2 2 2

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Exercices

Exercice n1 :

− → −
Le plan est rapporté à la base ( i , j ). Soit (D) la droite passant par le point B(3; 5) et
 
3
le vecteur normal →−
n  . Déterminer les coordonnées du point H , projeté orthogonal
4
de A(2; 5) sur (D). En déduire la distance du point A à la droite (D). .
Exercice n2 :
On considère les points A(−4; 0), B(4, 0) et C(0, 5). Soit λ l'abscisse d'un point M du
segment [AB]. Exprimer en fonction de λ, les distances de M aux droites (AC) et (BC .
Démontrer que la somme de ces distances est constante.
Exercice n3 :
Soit (P) et (P 0 ) deux plans de l'espace d'équations respectives : x + 2y + 2z − 4 = 0 et
x − y + 2z − 1 = 0.

1. Déterminer deux vecteurs normaux respectivement aux plans (P) et (P 0 ).

2. Montrer que les deux plans ne sont pas parallèles.

3. Montrer que le point A(0; 1; 1) appartient aux deux plans et que le vecteur →

u (2, 0, −1)
est un vecteur directeur de leur droite intersection (D).

Exercice n4 :
Déterminer une équation cartésienne du plan passant par les points A(−2, 0, 0), B(0, 3, 0)
et C(0, 0, 4).

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Droite et plan de l'espace 62

Exercice n5 :
  

2 −3
   
Soit A(−1, 3, −5) un point, →

u −5 et →

v  5  deux vecteurs de l'espace.
   
   
2 2
1. Déterminer une représentation paramétrique du plan (P) passant par A et de vec-
teurs directeurs →

u et →

v.

2. Écrire l'équation cartésienne de (P).

Exercice n6 : 
 x+y−z−3=0
On donne le système suivant : (S) :
 x − y + 3z + 3 = 0

1. Démontrer que (S) est un système d'équations cartésiennes d'une droite (D).

2. Déterminer une représentation paramétrique puis une équation cartésienne de (D).

Exercice n7 :
Déterminer une représentation paramétrique puis une équation cartésienne du plan (P)
passant par le point A(−1; 2; −1) et orthogonal à la droite (D) ayant pour système d'équa-
tion 
 x − 2y + z = 0
 2x − y + z − 1 = 0

Exercice n8 :
(P) et (P 0 ) sont deux plans d'équations respectives x + y − z = 0 et 2x − y + z − 3 = 0.

1. Démontrer que ces deux plans sont perpendiculaires.

2. Calculer les distances respectives du point A(1; 1; −1) à (P) et (P 0 ).

3. En déduire la distance du point A à la droite (∆) intersection de (P) et (P 0 ).

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