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2.

Suites
Introduction I
I Manipuler les suite arithmétiques, géométriques,
arithmético-géométriques
I Etudier des limites de suites dont on connait l’expression du
terme général
I Théorie : trouver des exemples et contre-exemples
Exemple 1 : Chaque jour on relève la température maximale à la
Source.

T (1) = température du jour 1


T (2) = température du jour 2
...
T (n) = température du jour n
...

T (1), T (2), . . ., T (n), . . . forment une suite.


Introduction II

Exemple 2 : L(n) = nombre de loups dans le massif du Mercantour


à la fin de l’année n.
L(1), L(2), . . . , L(n), . . . : une suite.

Exemple 3 : A(n) = cours d’une action à la fin du jour n

Les suites sont très utiles pour modéliser divers phénomènes.

Remarque Notation simplifiée Ln , An au lieu de L(n), A(n).


Introduction III

Exemple 4 :

Donné un disque de diamètre D = 1,


on inscrit un polygone régulier à n
côtés dans le cercle.
P(n) = Pn = périmètre du polygone
à n côtés.
n=4
n=8

√ √
Exercice : P3 = 3 2 3 , P4 = 2 2, P6 = 3.
Que pensez-vous de Pn lorsque n devient grand ?
⇒ Autre utilité des suites !
Définition suite

Une suite associe un nombre réel à chaque entier naturel. On dit


que c’est une application de N dans R.

Notations : le nombre associé à 2 pour la suite u est en général


noté u2 (parfois u(2)) ; le nombre associé à n est en général noté
un .

Attention : un est un nombre réel. Pour désigner la suite dans son


ensemble, on note (un )n∈N ou (un ).
un est appelé "terme général" de la suite.
Définir tous les termes d’une suite
1. Formule explicite√pur le terme général
Exemple : un = 1 + n2
2. Par récurrence √
Exemple : u0 = 1, un+1 = 2 + un ∀n∈N
3. Autrement
Exemple : La suite Pn des périmètres.
Remarque : Les suites T (n), L(n), A(n) sont des suites
"expérimentales", sans définition mathématique.

Représentation graphique
Monotonie de suites

I (un ) est croissante si ∀ n ∈ N, un+1 ≥ un


I (un ) est décroissante si ∀ n ∈ N, un+1 ≤ un
I (un ) est monotone si elle est croissante ou décroissante.
1
Exemples : un = n2 , un = n+1 , un = (−1)n

Remarques :
- une suite peut n’être ni croissante , ni décroissante
- Si ∀ n ∈ N, un+1 > un , on dit que (un ) est strictement
croissante
- Si ∀ n ∈ N, un+1 < un , on dit que (un ) est strictement
décroissante
Suites majorées et bornées

I Si il existe un nombre M tel que ∀ n ∈ N, un ≤ M, on dit que


(un ) est majorée par M.
I Si il existe un nombre m tel que ∀ n ∈ N, un ≥ m, on dit que
(un ) est minorée par m.
I Si (un ) est majorée et minorée on dit qu’elle est bornée.
Exemples : Lesquelles sont majorées ? minorées ? bornées ?
1
un = n2 , vn = n+1 , wn = (−1)n , xn = (−2)n

Remarque : Parfois, une suite n’est définie qu’à partir d’un certain
rang k.
1
Exemple : un = n(n−1) est définie pour n ≥ 2.

Remarque : On peut faire des opérations sur les suites :


wn = un ± vn , wn = un vn , wn = uvnn si (vn =
6 0 pour tout n)
Suites arithmétiques

Une suite définie par


(
un+1 = un + a
u0 donné

est dite suite arithmétique. La constante a est le pas.

Nous avons : u1 = u0 + a, u2 = u0 + 2a, . . . , un = u0 + na


I Si a > 0, un tend vers +∞
I Si a < 0, un tend vers −∞
Suite géométriques I
Une suite définie par (
un+1 = r un
u0 donné
est dite suite géométrique. La constante r est la raison.

Nous avons : u1 = r u0 , u2 = r 2 u0 , . . . , un = r n u0
1. Si r > 1, alors r n tends vers +∞ quand n tend vers l’infini.
Donc
I Si u0 > 0, un tend vers +∞
I Si u0 < 0, un tend vers −∞
2. Si −1 < r < 1, alors r n tends à 0 quand n tend vers l’infini.
Donc un tend vers 0. Exemple :
(
un+1 = 1/2 un
u0 = 1
(
vn+1 = −1/2 vn
v0 = 1
Suite géométriques II
3. Si r < −1, alors
un est "proche de +∞" pour n pair, n grand
( de −∞" pour n impair, n grand
un est "proche
un+1 = −2un
Exemple :
u0 = 1

4. Si r = 1 ? Si r = −1 ?
Suites arithmético-géométriques I
Une suite définie par
(
un+1 = a un + b
u0 donné

est dite suite arithmético-géométrique.

Peut-on calculer un explicitement ?


I On cherche ū tel que ū = aū + b.
b
On a alors : ū = (et si a = 1 ?)
1−a
I On pose vn = un − ū. Alors :

vn+1 = un+1 − ū = aun + b − ū


= a(vn + ū) + b − ū
= avn + aū + b − ū
Suites arithmético-géométriques II
Mais aū + b − ū = 0 par définition de ū. Donc on a :
(
vn+1 = avn
v0 = u0 − ū
et (vn ) est une suite géométrique. Donc vn = an v0 et
un = ū + an (u0 − ū)
I Si −1 < a < 1 alors un tend vers ū quand n tend à l’infini.
Remarque : On a vu des exemples de suites définies par
récurrence, pour les quelles on peut calculer explicitement un . C’est
exceptionnel ...

Exemple : remboursement du prêt. Sachant que :


- le taux mensuel est de 0,2%
- le montant emprunté est 200 000 e
- la durée de l’emprunt est de 15 ans,
Quel est le remboursement mensuel ?

Ce problème est modélisé par une suite arithmético-géométrique.


Limites finies I
Pour une suit géométrique avec |r | < 1, un se rapproche de plus en
plus de 0 quand n est grand. C’est un concept général :

un se rapproche de plus en plus de ` quand n devient grand.

On dit que (un ) tens vers ` (quand n tend vers l’infini), ou que la
limite de (un ) est `.

Notations : lim un = ` ou un −→ `.
n→∞ n→∞
Limites finies II
Définition rigoureuse On dit que un −→ `, si quelle que soit la
n→∞
précision ε choisie (par ex. 1/10, 1/100, 1/1000 ...), il existe un
rang N(ε) tel que, si n ≥ N(ε), alors un est proche de ` à ε près.

∀ ε > 0, ∃ N(ε) ∈ N : n ≥ N(ε) ⇒ |un − `| ≤ ε

n
Exemples : un = 23 + 2, un = (−1)n , un = n + 2,
n
un = − 21 + n1 , un = n+2
n+1 .
Limites finies III

Vocabulaire : une suite qui a une limite ` ∈ R est dite


convergente. Dans le cas contraire, elle est dite divergente.

Proprietés
i Si une suite a une limite, cette limite est unique.
ii Une suite convergente est bornée.
iii Convergence monotone : Une suite croissante(décroissante) et
majorée(minorée) est convergente.
Limites infinies
Définition On dit que un tend vers +∞ si, quel que soit le nombre
M choisi (aussi grand qu’on veut), à partir d’un rang N(M), on a
un ≥ M.

∀ M > 0, ∃ N(M) ∈ N :
n ≥ N(M) ⇒ un ≥ M

Définition On dit que un tend vers −∞ si, quel que soit le nombre
M choisi (aussi grand qu’on veut), à partir d’un rang N(M), on a
un ≤ −M.
∀ M > 0, ∃ N(M) ∈ N : n ≥ N(M) ⇒ un ≤ −M
Proprietés
i Une suite croissante qui n’est pas majorée tend vers +∞.
ii Une suite décroissante qui n’est pas minorée tend vers −∞.
Exemples...
Calculer des limites

Opérations sur les suites et limites


On suppose un → ` ∈ R et vn → `0 ∈ R. Alors :
un `
un + vn → ` + `0 ; un vn → ``0 ; → 0 si `0 6= 0
vn `

Remarque : pour un /vn si `0 = 0, il faut étudier au cas par cas.

Exemples :
un = 1 + n1 → 1, vn = √1 → 0+ . Donc un → +∞.
n vn
(−1)n
un = 1 + n1 → 1, vn = 1
n +

n
→ 0, mais le signe change. Donc
un
vn n’a pas de limite finie ou infinie.
Formes indéterminées (F.I.)
I On suppose un → `, vn → +∞. Alors
→ +∞,
un + vn 
+∞ si ` > 0

un vn = −∞ si ` < 0 , un /vn → 0

F.I. si ` = 0

I On suppose que un → +∞, vn → +∞. Alors :
un + vn → +∞ ; un vn → +∞ ; uvnn F.I. ; un − vn F.I.
Exemples :
un = n12 , vn = n, wn = 2n2 , zn = n3

un vn → 0, un wn → 2, un zn → +∞.

un = n 2 , vn = n, wn = n 3 , zn = n2 − 1, tn = n2 + (−1)n

un − vn → +∞, un − wn → −∞, un − zn → 1,
n
un − tn = (−1) n’a pas de limite.
Comparaisons
On suppose un → `, vn → `0 , ∀ n ∈ N un ≤ vn . Alors
` ≤ `0 .
En particulier, si vn = a (suite constante), alors ` ≤ a.

Théorème des gendarmes : Soient (un ), (vn ) et (wn ) telles que :


vn → `, wn → `, ∀ n ∈ N wn ≤ un ≤ vn .
Alors (un ) converge et sa limite est `.

Cela reste vrai avec des limites infinies :


(
vn → +∞
Alors un → +∞
∀ n ∈ N, un ≥ vn
(
vn → −∞
Alors un → −∞
∀ n ∈ N, un ≤ vn
sin
√n
Exemple : Limite de la suite un = n
?
−1 sin
√n √1 .

n
≤ n
≤ n
Donc un → 0
F.I. à connaitre

Soient a, b > 0.
I nb e −an → 0 (Donc nb r n → 0, si |r | < 1)
a
I nb e −n → 0
I n−b (ln n)a → 0
De façon générale, "l’exponentielle l’emporte sur la puissance, la
puissance l’emeporte sur le logarithme".
Quelques "trucs" I
Factoriser par le plus grand terme
 
 n 
n n n
 2 
· 3} − 3| {z
2| {z · 2} = |{z}
3 2 − 3  → +∞

 3 
&+∞ &+∞ &+∞ | {z }
&0
%+∞
z }| {
12n2 + 3n n2 12 + 3/n
3
= 3 →0
n + 1 n 1 + 1/n3
|{z}
| {z } | {z }
&+∞ &0 &12
%1
z }| {
n + 3(−1)n n 1 + 3(−1)n /n
= →1
n + cos n n 1 + (cos n)/n
| {z }
&1
Quelques "trucs" II
Quantité conjuguée
√ √ √ √
√ √ ( n + 2 − n + 1)( n + 2 + n + 1)
n + 2− n + 1 = √ √
| {z } | {z } n+2+ n+1
&+∞ &+∞
(n + 2) − (n + 1) 1
=√ √ =√ √ →0
n+2+ n+1 n+2+ n+1
| {z }
&+∞

Passer au logarithme
√ √
un = nn e −n n− n
,ln(un ) = n ln(n) − n − n ln(n)
√ 
ln(un ) = n ln(n) 1 − 1/ ln(n) − 1/ n → ∞
| {z } | {z }
&+∞ &1

Donc un → +∞.
Sous-suites
Il est parfois utile de ne considérer que certains termes de la suite.
Par exemple les termes pairs, ou impairs, ou multiples de 4... On
parle alors de sous-suite.

Proposition
Si un → `, alors toutes les sous-suites de (un ) convergent aussi vers
`.
Preuve : Pouvez-vous le démontrer par un raisonnement par
l’absurde ?

Par contraposée, on peut utiliser cette proposition pour montrer


qu’une suite n’a pas de limite.
Exemple : un = cos nπ

2 .
Suites définies par récurrence

On rencontre beaucoup de suites définies de la façon suivante :


(
u0 donné
un+1 = f (un )

où f est une fonction de R dans R.

Utilisation : Modélisation, Analyse numérique, Mathématiques


"fondamentales", Théorie du chaos, ...

−→ On va d’abord étudier les fonctions !


Maximum/minimum, majorants/minorants et bornes I
Soit A ⊂ R, A 6= ∅ .

Définition
Un réel β est un majorant de A si ∀x ∈ A , x ≤ β.
Un réel α est un minorant de A si ∀x ∈ A , x ≥ α.

Exemple :
A =]a, b[, alors b majorant de A, et a minorant de A
Soit B =]a, +∞[, alors B n’a pas de majorant.

Définition
Le plus petit des majorants de A est dit la borne supérieure : sup A:
M ≥ x, ∀ x ∈ A; ∀ ε > 0, ∃ x ∈ A : M − ε < x
Le plus grand des minorants de A est dit la borne inférieure : inf A:
m ≤ x, ∀ x ∈ A; ∀ ε > 0, ∃ x ∈ A : m + ε > x

Exemple : A =]0, 1], sup A = 1, inf A = 0.


Maximum/minimum, majorants/minorants et bornes II

Définition :
Le maximum, MA = max A, est un majorant de A appartenant à
A:

MA ∈ A
∀x ∈ A , x ≤ MA

Le minimum, mA = min A, est un minorant de A appartenant à A :

mA ∈ A
∀x ∈ A , x ≥ mA

Exemples : max[a, b] = b, min[a, b] = a,


]a, b[ n’admet pas de maximum/minimum.
]a, +∞[ n’admet pas de maximum dans R.

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