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Comparaison asymptotique de suites et de

fonctions ; Développements limités


Yassin STAILI
Professeur agrégé de Mathématiques
staili00yassin@gmail.com

1 Comparaison asymptotique de suites


1.1 Suite dominée par une autre
Définition 1.1. Suite dominée par une autre
Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. On dit que (un ) est dominée par (vn ) si et seulement
si il existe une suite (Bn ) et un rang N ∈ N tels que :
1. ( Bn ) est une suite bornée.
2. ∀n > N, un = Bn vn .
On note alors : un = O (vn )
n→+∞

Proposition 1.1. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. Alors :

un = O(vn ) ⇐⇒ ∃M ∈ R+ , ∃N ∈ N, ∀n > N, |un | 6 M |vn |.


n→+∞

Exemple 1.1. Soit (un ) une suite réelle.


(un ) est bornée ⇐⇒ un = O(1).
n→+∞

Proposition 1.2. Transitivité de la relation O


Soient (un ) , (vn ) et (wn ) trois suites réelles, alors :
h i
un = O(vn ) et vn = O(wn ) =⇒ un = O(wn ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞

Théorème 1.1. Caractérisation de la domination


Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles telles que (vn ) ne s’annule pas à partir d’un certain
rang. Alors : Å ã
un
un = O(vn ) ⇐⇒ est bornée.
n→+∞ vn
Exercice 1.1. Soient (un ) et (vn ) deux suites à termes strictement positifs telles que :
un+1 vn+1
∃N ∈ N, ∀n > N, 6 .
un vn
Alors, un = O(vn ).
n→+∞

1
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Proposition 1.3. Soient (un ), (vn ), (wn ) des suites réelles et α ∈ R∗ . Alors :
1. Si un = O(αvn ), alors un = O(vn ).
n→+∞ n→+∞
2. Si un = O(wn ) et vn = O(wn ), alors un + vn = O(wn ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞
3. Si un = O(vn ), alors un wn = O(vn wn ).
n→+∞ n→+∞
4. O(O(un )) = O(un ).
n→+∞
5. O(un )O(vn ) = O(un vn ).
n→+∞

1.2 Suite négligeable devant une autre


Définition 1.2. Suite négligeable devant une autre
Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. On dit que (un ) est négligeable devant (vn ) si et
seulement si il existe une suite (εn ) et un rang N ∈ N tels que :
1. εn −→ 0,
n→+∞
2. ∀n > N, un = εn vn .
On note alors : un = o (vn )
n→+∞

Exemple 1.2. Soit (un ) une suite réelle.


un −→ 0 ⇐⇒ un = ◦(1).
n→+∞ n→+∞

Proposition 1.4. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. Alors :

un = o(vn ) ⇐⇒ ∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n > N, |un | 6 ε|vn |.


n→+∞

Proposition 1.5. Transitivité de la relation ◦


Soient (un ) , (vn ) et (wn ) trois suites réelles, alors :
h i
un = o(vn ) et vn = o(wn ) =⇒ un = o(wn ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞

Théorème 1.2. Caractérisation


Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles telles que (vn ) ne s’annule pas à partir d’un certain
rang. Alors :
un
un = o(vn ) ⇐⇒ −→ 0.
n→+∞ vn n→+∞
Exemple 1.3. 1. ln(n) = o(n).
n→+∞

2. n2 = o(n3 ).
n→+∞

Théorème 1.3. Croissances comparées


1. Pour tous réels α < β, on a nα = o(nβ ).
n→+∞
2. Pour tous 0 < a < b, on a an = o(bn ).
n→+∞
3. Pour α, β > 0 et q > 1, on a :

(ln(n))α = o(nβ ), nα = o(q n ), q n = (n!), n! = o(nn ).


n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞

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Lemme 1.1. Soient (un ) et (vn ) deux suites qui ne s’annulent pas à partir d’un certain
rang. Alors : Å ã
1 1
un = o(vn ) =⇒ = o .
n→+∞ vn n→+∞ un
Proposition 1.6. Soient α, β > 0 et 0 < q < 1. Alors :
Å ã Å ã
1 n n 1 1 1
= o(q ), q = o , α = o .
n! n→+∞ n→+∞ nα n n→+∞ ln(n)β
Proposition 1.7. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. Alors :

un = o(vn ) =⇒ un = O(vn ).
n→+∞ n→+∞

Proposition 1.8. Soient (un ), (vn ), (wn ) des suites réelles et α ∈ R∗ . Alors :
1. Si un = o(αvn ), alors un = o(vn ).
n→+∞ n→+∞
2. Si un = o(wn ) et vn = o(wn ), alors un + vn = o(wn ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞
3. Si un = o(vn ), alors un wn = o(vn wn ).
n→+∞ n→+∞
4. o(o(un )) = o(un ).
n→+∞
5. o(un )o(vn ) = o(un vn ).
n→+∞

1.3 Suites équivalentes


Définition 1.3. Suite équivalentes
Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. On dit que (un ) est équivalente à (vn ) si et seulement
si :
un − vn = o (vn ) .
n→+∞

Dans ce cas on note un ∼ vn .


n→+∞

Proposition 1.9. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. Alors on a équivalence entre :
1. un ∼ vn ;
n→+∞
2. Il existe (εn ) telle que εn −→ 0 et
n→+∞

∃N ∈ N, ∀n > N, un = (1 + εn )vn .

Proposition 1.10. propriétés


Soient (un ), (vn ) et (wn ) trois suites réelles. On a :
1. ∼ est réflexive : un ∼ un .
n→+∞
2. ∼ est symétrique : un ∼ vn ⇐⇒ vn ∼ un .
n→+∞ n→+∞
3. ∼ est transitive : un ∼ vn et vn ∼ wn =⇒ un ∼ wn .
n→+∞ n→+∞ n→+∞

Théorème 1.4. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. Si (vn ) ne s’annule pas à partir d’un
certain rang, alors
un
un ∼ vn ⇐⇒ −→ 1.
n→+∞ vn n→+∞

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Théorème 1.5. Équivalents et limites


Soit (un ) et (un ) deux suites réelles. Alors :
1. Si un ∼ vn et si vn −→ ` ∈ R, alors un −→ `.
n→+∞ n→+∞ n→+∞
2. Si un −→ ` ∈ R avec ` 6= 0, alors un ∼ `.
n→+∞ →+∞

Théorème 1.6. Équivalent simple et signe d’une suite


Si (un ) et (vn ) sont deux suites réelles équivalentes alors, il existe un rang à partir duquel
elles sont de même signe, i.e.

un ∼ vn =⇒ [∃N ∈ N : ∀n > N, un vn > 0] .


n→+∞

Théorème 1.7. Produits, quotients, puissances d’équivalents


Soit (an ) , (bn ) , (un ) et (vn ) des suites vérifiant :

un ∼ an et vn ∼ bn .
n→+∞ n→+∞

Alors :
1. un vn ∼ an b n .
n→+∞
2. Si (vn ) et (bn ) ne s’annulent pas à partir d’un certain rang, alors
un an
∼ .
vn n→+∞ bn

3. Si (un ) et (an ) sont strictement positives à partir d’un certain rang, alors

uαn ∼ aαn où α ∈ R.
n→+∞

Remarque 1.1. Attention, il ne faut pas


1. Sommer des équivalents.
2. Composer des équivalents. En particulier, il ne faut pas
(a) Prendre des logarithmes d’équivalents.
(b) Prendre des exponentielles d’équivalents.

Théorème 1.8. Équivalents usuels


Soit (un ) une suite telle que un −→ 0. Alors
n→+∞
1. sin un ∼ un
n→+∞
2. [eun − 1] ∼ un
n→+∞
3. tan un ∼ un
n→+∞
4. ln (1 + un ) ∼ un
n→+∞

5. [(1 + un )α − 1] ∼ αun (α ∈ R∗ ).
n→+∞
u2n
6. [1 − cos un ] ∼
n→+∞ 2

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Exercice 1.2. Déterminer un équivalent de la suite définie par :


Ä 1 ä Ä» ä
n − 1
1
e 1 + n
− 1
∀n ∈ N∗ , un = Ä ä Ä 2 ä√
1 n +2
.
sin √n ln n2 2n + 1

2 Comparaison locale de fonctions


2.1 Fonction dominée par une autre ; Fonction négligeable devant
une autre
Définition 2.1. Fonction dominée par une autre
Soient a ∈ R et f , g deux fonctions définies au voisinage de a.
On dit que f est dominée par g au voisinage de a si et seulement si existe une fonction B
définie au voisinage de a telle que :
1. f = Bg au voisinage de a.
2. B est bornée au voisinage de a.
On note alors f (x) = O(g(x)) ou f = O(g).
x→a a

Définition 2.2. Fonction négligeable devant une autre


Soient a ∈ R et f , g deux fonctions définies au voisinage de a.
On dit que f est négligeable devant g au voisinage de a si et seulement si il existe une fonction
ε définie au voisinage de a telle que :
1. f = εg au voisinage de a.
2. ε(x) −→
x→a
0. On note alors : f (x) x→a
= o(g(x)) ou f =
a
o(g).

Remarque 2.1. Soit f v une fonction définie au voisinage de a.


1. f (x) = O(1) ⇐⇒ f (x) est bornée au voisinage de a.
x→a
2. f (x) = o(1) ⇐⇒ f (x) −→ 0.
x→a x→a

Théorème 2.1. Caractérisation pratique de f = O(g)


Soient f et g deux fonctions définies sur un voisinage V de a ∈ R.
On suppose que g ne s’annule pas sur V\{a}. Alors :
= O(g(x)) ⇐⇒ la fonction fg est bornée au voisinage de a.
f (x) x→a

Théorème 2.2. Caractérisation pratique de f = o(g)


Soient f et g deux fonctions définies sur un voisinage V de a ∈ R.
On suppose que g ne s’annule pas sur V\{a}. Alors :
f (x) = o(g(x)) ⇐⇒ la fonction lim fg(x)
(x)
= 0.
x→a x→a

Proposition 2.1. Soient f, g et h des fonctions définies au voisinage de a ∈ R.


1. f (x) x→a
= O(g(x)) et g(x) x→a
= O(h(x)) =⇒ f (x) x→a
= O(h(x)).
2. f (x) = o(g(x)) et g(x) = o(h(x)) =⇒ f (x) = o(h(x)).
x→a x→a x→a

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Proposition 2.2. Opérations sur les relations de comparaison


Soient f, f1 , f2 , g, g1 et g2 des fonctions définies au voisinage de a ∈ R. On a :
1. Si α ∈ R∗ , alors f (x) x→a
= o(αg(x)) =⇒ f (x) x→a
= o(g(x)).
2. f1 = o(g(x)) et f2 = o(g(x)) ⇒ f1 + f2 = o(g(x)).
x→a x→a x→a
3. f1 = O(g(x)) et f2 = O(g(x)) =⇒ f1 + f2 = O(g(x)).
x→a x→a x→a
4. f1 x→a = o (g2 (x)) ⇒ f1 f2 x→a
= o (g1 (x)) et f2 x→a = o (g1 g2 (x)).
5. f1 = O (g1 (x)) et f2 = O (g2 (x)) =⇒ f1 f2 = O (g1 g2 (x)).
x→a x→a x→a
6. o(f (x) + o(f (x))) = o(f (x)).
x→a

Théorème 2.3. Comparaison des fonctions usuelles


Soient α et β deux réels strictement positifs.
1.
(ln x)α o xβ ; xα o eβx .
 
= =
x→+∞ x→+∞

2. Å ã Å
ã
β 1 βx 1
| ln x| = o α ; e = o .
x→0 x x→−∞ |x|α

2.2 Fonctions équivalentes


Définition 2.3. Fonctions équivalentes
Soient f et g deux fonctions définies au voisinage de a ∈ R. On dit que f est équivalente à
g au voisinage de a si et seulement si

f (x) − g(x) = o (g(x))


x→a

∼ g(x) ou f ∼
On note alors f (x) x→a a
g.

Proposition 2.3. Soient f et g deux fonctions définies au voisinage de a ∈ R.


On a f (x) ∼ g(x) si et seulement s’il existe une fonction ε définie au voisinage de a telle
x→a
que f (x) = (1 + ε(x))g(x) avec ε(x) −→
x→a
0.

Théorème 2.4. Caractérisation pratique


Soient f et g deux fonctions définies sur un voisinage V de a ∈ R. On suppose que g ne
s’annule pas sur V \{a}. Alors :

f (x)
∼ g(x) ⇐⇒
f (x) x→a −→ 1
g(x) x→a

Proposition 2.4. Un équivalent donne localement le signe


∼ g(x) alors il existe un voisinage de a sur lequel f et g sont de même signe.
Si f (x) x→a

Proposition 2.5. Soit f : I −→ R et a un élément de I ou une extrémité de I. Alors :

[f (x) −→
x→a
` et ` 6= 0] =⇒ f (x) x→a
∼ `.

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Proposition 2.6. Soit f, g : I −→ R et a un élément de I ou une extrémité de I. Alors :


∼ g(x)
[f (x) x→a et g(x) −→
x→a
`] ⇒ f (x) −→
x→a
`.

Proposition 2.7. Soient a ∈ I et une fonction f définie sur I. Si f est dérivable en a et si


f 0 (a) 6= 0, alors, au voisinage de a,
f (x) − f (a) ∼ f 0 (a)(x − a).
x→a

Théorème 2.5. Soient u une fonction définie au voisinage de a ∈ R et f, g deux fonctions


définies au voisinage de b ∈ R. On suppose que :
• u(t) −→ b.
t→a
• f (x) ∼ g(x).
x→b
Alors, f (u(t)) ∼ g(u(t)).
t→a

Théorème 2.6. Opérations sur les équivalents


Soient f, g, f1 , g˜1 des fonctions définies au voisinage de a ∈ R telles que :
• f (x) ∼ f1 (x).
x→a
• g(x) x→a
∼ g1 (x).
Alors :
∼ f1 (x)g1 (x).
1. f (x)g(x) x→a
2. Si la fonction g ne s’annule pas sur un voisinage du point a, il en est de même pour
la fonction g1 et alors
f (x) f1 (x)
∼ .
g(x) x→a g1 (x)
3. Pour tout réel α, si les fonctions f et f1 sont strictement positives au voisinage du
point a, alors
(f (x))α ∼ (f1 (x))α .
x→a

Remarque 2.2. Il ne faut jamais


1. Sommer des équivalents.
2. Composer des équivalents. En particulier, il ne faut pas :
(a) Prendre des logarithmes d’équivalents.
(b) Prendre des exponentielles d’équivalents.
Par exemple x 2 ∼ x2 + 1 mais ex et ex+1 ne sont pas équivalents quand x tends vers +∞
→+∞
2
ex 2 −x2 −1
puisque ex2 +1
= ex = e−1 −→ e−1 6= 1.
x→+∞

Théorème 2.7. Équivalents classiques


1) ln(1 + x) ∼ x, 2)ex − 1 ∼ x,
x→0 x→0
x2
3) sin(x) ∼ x, 4)1 − cos(x) ∼ ,
x→0 x→0 2
5) tan(x) ∼ x, 6) arctan(x) ∼ x,
x→0 x→0
7) (1 + x)α − 1 ∼ αx, avec α ∈ R.
x→0

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Corollaire 2.1. Soit f une fonction définie au voisinage de a ∈ R telle que f (x) −→ 0.
x→a
Alors :
∼ f (x),
1) ln(1 + f (x)) x→a 2)ef (x) − 1 x→a
∼ f (x),
f (x)2
∼ f (x),
3) sin(f (x)) x→a 4)1 − cos(f (x)) x→a
∼ ,
2
5) tan(f (x)) ∼ f (x), ∼ f (x),
6) arctan(f (x)) x→a
f (x)→a

7) (1 + f (x))α − 1 x→a
∼ αf (x), avec α ∈ R.

Exercice 2.1. Déterminer un équivalent simple pour les fonctions suivantes au voisinage
du point considéré :
x)
1. f (x) = ln(1+tan

sin x
en 0+ .
2. f (x) = cos(sin x) en 0.

x3 −1
3. f (x) = √
3 2
x +2
en +∞.
x
4. f (x) = x − 1 en 0+ .
5. f (x) = cos1 x − tan x en π2 .
6. f (x) = √cos(πx) en 1.
x2 −2x+1

sin(x) x −1
Exercice 2.2. Déterminer la limite suivante lim+ √
x ln(x)
.
x→0

3 Développements limités
3.1 Définitions et propriétés
Définition 3.1. Développement limité
Soient une fonction f : I −→ R et a une extrémité finie de I. Soit n ∈ N. On dit que f
admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de a s’il existe des réeñs a0 , . . . , an
et une fonction ε : I −→ R vérifiant ε(x) −→ 0 tels que :
x→x0
n
ak (x − a)k + (x − a)n ε(x).
X
∀x ∈ I, f (x) =
k=0
n
• Le polynôme x 7−→ ak (x − a)k est appelé partie régulière ou partie principale du
P
k=0
développement limité de f en a.
• La fonction x 7→ (x − a)n ε(x) est appelée reste du développement limité de f en a.
Remarque 3.1. 1. Avec les notations précédentes,
(x − a)n ε(x) = o ((x − a)n ) .
x→x0

2. Par le changement de variable


®
h = x − x0 si x0 ∈ R
h = 1/x si x0 = ±∞
On peut toujours se ramener à un développement limité en a = 0.

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Théorème 3.1. Exemple fondamental


La fonction f définie par ß
R\{1} −→ R
f: 1
x 7−→ 1−r
admet, pour tout n ∈ N un DL à l’ordre n en 0 et on a
1
∀x ∈ R\{1}, = 1 + x + x2 + · · · + xn + o (xn )
1−x x→0

Corollaire 3.1. Pour tout entier naturel n on a


1
= 1 − x + x2 − . . . + (−1)n xn + o(xn )
1 + x x→0
n
(−1)k xk + o(xn ),
X
=
x→0
k=0

et
1
= 1 + x2 + x4 + . . . + x2n + o(x2n )
1 − x2 x→0
n
x2k + o(x2n ).
X
=
x→0
k=0

Théorème 3.2. Unicité du DL


Soit une fonction f admettant un DL d’ordre n en x0 . Alors la partie régulière du DL
d’ordre n en x0 de f est unique. Autrement dit, s’il existe deux uplets (a0 , a1 , . . . , an ) et
(b0 , b1 , . . . , bn ) tels que
n n
k n
bk (x − x0 )k + o ((x − x0 )n )
X X
f (x) = ak (x − x0 ) + o ((x − x0 ) ) =
x→x0 x→x0
k=0 k=0

alors, ak = bk , ∀k ∈ J0, nK.


Proposition 3.1. Troncature d’un DL
Soit une fonction f admettant un DL à l’ordre n en x0 . Soit un entier naturel p 6 n. Alors
f admet un DL à l’ordre p en 0 et celui ci est obtenu en ne gardant que les termes de degré
inférieur à p dans la partie principale.
Autrement dit si on a
n
ak (x − x0 )k + o ((x − x0 )n )
X
f (x) x→x
=
0
k=0

alors,
p
ak (x − x0 )k + o ((x − x0 )n ) .
X
f (x) =
x→x0
k=0

Proposition 3.2. DL et parité


Soit une fonction f admettant un DL d’ordre n en 0 . Si f est paire ( resp. impaire) sur un
voisinage symétrique de 0 , alors la partie principale de son DL à l’ordre n en 0 ne contient
que des puissances paires (reqsp. impaires).
Exemple 3.1.
n
1
x2k + o(x2n ).
X
=
1 − x2 x→0 k=0

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3.2 DL et régularité
Théorème 3.3. DL et continuité
Soient I un intervalle de R et x0 ∈ I et une fonction f : I \ {x0 } −→ R. On suppose que
• La fonction f admet un DL à l’ordre 0 en x0 , f (x) = a0 + o(1).
Alors ,la fonction f se prolonge en une fonction

f˜ : I −→ R
®
f (x), si x 6= x0
x 7−→
a0 , si x = x0

continue en x0 avec fe(x0 ) = a0 .

Théorème 3.4. DL et dérivabilité


Soient I un intervalle de R et x0 ∈ I et une fonction f : I \ {x0 } −→ R. On suppose que
• La fonction f admet un DL à l’ordre 1 en x0 , f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + o(x − x0 ).
Alors ,la fonction f se prolonge en une fonction

f˜ : I −→ R
®
f (x), si x 6= x0
x 7−→
a0 , si x = x0

dérivable en x0 avec fe0 (x0 ) = a1 .

Théorème 3.5. Formule de Tylor-Young


Soit f : I −→ R une fonction définie sur un intervalle avec x0 ∈ I. On suppose que f ∈ C n (I).
Alors la fonction f admet un développement limité en x0 à l’ordre n donné par

f 00 (0) 2 f (n) (0) n


= f (0) + f 0 (0)x +
f (x) x→x x + ··· + x + o (xn ) .
0 2! n!
Remarque 3.2. 1. Cette formule permet de justifier l’existence d’un développement li-
mité. Elle a donc un intérêt théorique. Pour calculer effectivement les coefficients de
ce DL à l’aide de cette formule, il faut pouvoir calculer les dérivées successives de la
fonction en x0 ce qui n’est possible que pour des fonctions simples.
2. La réciproque du théorème précédent est fausse comme le montre l’exemple fondamental
suivant. Soit n > 2. Considérons la fonction

 R −→ ®
 R
n+1 n
f: x cos (1/x ) si x 6= 0
 x 7−→ 0

si x = 0

cette fonction admet un développement limité à l’ordre n en 0 puisque

f (x) = 0 + 0x + · · · + 0xn + xn ε(x)

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où ε(x) = x cos (1/xn ) pour x 6= 0.


Elle est dérivable sur R avec
®
f 0 (x) = (n + 1)xn cos (1/xn ) + n sin (1/xn ) , ∀x ∈ R∗
f 0 (0) = 0.
Mais f n’est pas de C 1 sur R.
Corollaire 3.2. Soit f : I −→ R une fonction définie sur un intervalle avec x0 ∈ I.
Si f est de classe C ∞ sur I, alors f admet un DL en x0 à l’ordre n, pour tout entier
naturel n.

3.3 DL des fonctions usuelles en 0


On obtient les DL classiques suivants en 0 en calculant les dérivées successives en 0 et en
appliquant la formule de Taylor-Young.
Théorème 3.6. DL classiques
1. Fonctions exponentielle
x2 x3 xn
ex = 1 + x + + + ··· + + o (xn ) .
x→0 2! 3! n!
2. Fonctions trigonométriques :
x2 x4 x2n
− · · · + (−1)n + o x2n+1

cos x = 1 − +
2! 4! (2n)!
3 5
x x x2n+1
− · · · + (−1)n + o x2n+2

sin x = x − +
3! 5! (2n + 1)!
3. Fonction logarithme :
x2 x3 xn
ln(1 + x) = x − + − · · · + (−1)n+1 + o (xn )
Å 2 23 3 ãn
x x xn
ln(1 − x) = − x + + + ··· + + o (xn )
2 3 n
4. Fonction x 7→ (1 + x)α avec α ∈ R :
α(α − 1) · · · (α − n + 1) n
(1 + x)α = 1 + αx + · · · + x + o (xn ) .
n!

3.4 Opérations sur les DL


Théorème 3.7. Combinaison linéaire
Soient f et g deux fonctions définies sur I admettant un DL en 0 à l’ordre n
n n
ak xk + o(xn ) et g(x) = bk xk + o(xn ).
X X
f (x) =
x→0 x→0
k=0 k=0

Soit (α, β) ∈ R2 , alors la fonction αf + βg admet un DL en 0 à l’ordre n donné par


n
(αak + βbk ) xk + o(xn ).
X
αf (x) + βg(x) =
x→0
k=0

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Théorème 3.8. Produit


Soient f et g deux fonctions définies sur I admettant un DL en 0 à l’ordre n
n n
ak xk + o(xn ) et g(x) = bk xk + o(xn ).
X X
f (x) =
x→0 x→0
k=0 k=0

Alors, la fonction f g admet un DL à l’ordre n en 0 donné par


n
ck xk + o(xn )
X
f (x)g(x) =
x→0
k=0

avec n
X
ck = ak bn−k .
k=0

RemarqueÅ 3.3. ãAvecÅ les notations


ã précédentes pour calculer le DL de f g on effectue le
n n
ak x k × bk xk et on garde les puissances inférieures ou égales à n.
P P
produit
k=0 k=0

Exercice 3.1. Donner les DL en 0 à l’ordre 4 des fonctions suivantes



1. f : x 7−→ f (x) = 1 − cos(x) + 1 − x.
2. g : x 7−→ g(x) = ex ln(1 + x).
sin(x)
3. h : x 7−→ h(x) = x(1+x)
.

Théorème 3.9. Fonction équivalente et DL


Si f admet un DL en 0 à l’ordre n
n
ak xk + o (xn ) = ap xp + ap+1 xp+1 + · · · + an−1 xn−1 + an xn + o (xn )
X
f (x) =
x→0 x→0
k=p

avec ap 6= 0, alors :
f (x) ∼ ap xp .
x→0

Autrement dit, f est équivalente au premier terme non nul du développement limité.

Remarque 3.4. 1. Un développement limité sera donc utilisé pour trouver l’équivalent
d’une somme de fonctions.
2. Pour un quotient de fonctions, on cherche un développement limité du numérateur et
du dénominateur, et on en déduit pour chacun un équivalent, ce qui donne ensuite un
équivalent du quotient.
√ √
1+x− 1−x
Exemple 3.2. Déterminer lim 2
e −ex
x
= 1.
x→0

Proposition 3.3. DL de l’inverse


Soit f une fonction admettant un DL à l’ordre n en 0 telle que

f (x) = 1 + a1 x + . . . + an xn + o (xn ) .
x→0

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Alors :
1 1 
n n

= avec u(x) = − a1 x + . . . + an x + o (x )
f (x) x→0 1 − u(x) x→0

= 1 + u + u2 + . . . + un + o (un )
x→0
= 1 − (a1 x + . . . + an xn ) + (a1 x + . . . + an xn )2 + . . . + (−1)n (a1 x + . . . + an xn )n + o (xn )
x→0

qu’on développe et tronque en ne gardant que les termes de degré 6 n.


Exercice 3.2. 1. Donner le DL5 (0) de la fonction cos .
2. En déduire le DL5 (0) de la fonction tan .
Proposition 3.4. DL de la composée
Soient u : I −→ R et f : J −→ telles que
1. u(I) ⊂ J.
2. lim u(x) = 0.
x→0
3. u admet un DL en 0 à l’ordre n donné par
n
ak xk + o(xn ) = a1 x + a2 x2 + . . . + an xn + o(xn ).
X
u(x) =
x→0
k=1

4. u admet un DL en 0 à l’ordre n donné par


n
bk xk + o(xn ) = b0 + b1 x + . . . + bn xn + o(xn ).
X
f (x) =
x→0
k=0

Alors, f ◦ u admet un DL en 0 à l’ordre n donné par


f ◦ u(x) = b0 + b1 u + b2 u2 + . . . + bn un + o (un )
x→0
= b0 + b1 (a1 x + . . . + an xn ) + b2 (a1 x + . . . + an xn )2 + . . . + bn (a1 x + . . . + an xn )n + o (xn )
x→0

qu’on développe et tronque en ne gardant que les termes de degré 6 n.

4 Recherche d’extremums
On rappelle qu’on appelle segment tout intervalle [a, b] fermé et borné (avec (a, b) ∈ R2 ).
Nous avons vu au chapitre de la continuité le théorème suivant.
Théorème 4.1. Théorème de continuité sur un segment
Soit f une fonction continue sur un segment [a, b].
Alors f ([a, b]) est aussi un segment. Plus précisément, f ([a, b]) = [m, M ] avec
m = min f (x) et M = max f (x).
x∈[a,b] x∈[a,b]

Rappelons que, par définition d’un minimum et d’un maximum, ces bornes sont atteintes,
donc :
∃α ∈ [a, b]/m = f (α) et ∃β ∈ [a, b]/M = f (β)
et ainsi :
∀x ∈ [a, b], f (α) ≤ f (x) ≤ f (β)
Autrement dit : f est bornée et atteint ses bornes.

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Remarque 4.1. Le théorème précédent est faux si on ne prend pas un segment.


Par exemple, x 7−→ x1 est continue sur ]0, 1] mais n’est pas majorée puisque limx→0+ 1
x
= +∞.

Théorème 4.2. Condition nécessaire d’extremum local


Soit f fonction C 1 sur un intervalle I et telle que :
1. f admet un extremum local en x0 ∈ I.
2. I est un intervalle ouvert.
Alors, f 0 (x0 ) = 0. La tangente à la courbe représentative de f au point d’abscisse x0 est
donc horizontale.

Remarque 4.2. La réciproque est fausse.


On considère par exemple la fonction f : x 7−→ x3 sur R, f est de C 1 sur R et f 0 (0) = 0,
mais f n’admet pas d’extremum en 0.
L’hypothèse I ouvert est essentielle.
2. Ce résultat donne donc des points x0 candidats à être des extremums locaux (on les
1.
appelle points critiques de f : x0 ∈ I et f 0 (x0 ) = 0 ). Mais il faut ensuite vérifier
point par point si on trouve bien un extremum local en ces points, puis faire une étude
séparée des bornes de l’intervalle. Pour l’étude des points critiques, on peut utiliser le
théorème suivant.

Théorème 4.3. Condition suffisante d’extremum local en un point critique


Soit f une fonction C 2 sur un intervalle ouvert I, et x0 un point critique de f .
Si f 00 (x0 ) 6= 0, alors f admet un extremum local en x0 .
Plus précisément
1. f admet un maximum local en x0 , si f 00 (x0 ) < 0.
2. f admet un maximum local en x0 , si f 00 (x0 ) > 0.

Remarque 4.3. En pratique, pour savoir si un extremum local est global, il suffit de dresser
le tableau de variations de f .
1
Exercice 4.1. Étudier les extremums de la fonction f définie sur R par f : x 7−→ (x(x − 1)2 ) 3 .

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