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CPGE BAB ESSAHRA GUELMIM 2019/2020 ECS1

Prof:NASRI Mouad

Chapitre 20: Comparaison asymptotique des suites

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20.I). SUITE NÉGLIGEABLE DEVANT UNE AUTRE

Remarque:

On désigne par le symbole o(v) n’importe quelle suite u qui est négligeable
devant v. C’est une notation. Ainsi, si on a u = o(v) et w = o(v), on ne peut

pas en déduire que u = w !

Notation:

L’écriture an = bn + o(cn ) signifie que an − bn = o(cn ).

Exemple 21.2. On a 1 1 1
.

n+1 = n +o n

Exercice 21.1. Montrer l’équivalence suivante :

un = o(1) ⇔ un → 0.
n→∞

Il est assez courant en pratique d’écrire un = o(1) pour dire que u est convergente et de limite nulle.

Propriétés(caractérisation)

Soient u et v deux suites réelles telles que v ne s’annule plus à partir d’un certain rang. On a
alors
un
un = o(vn ) ⇔ → 0.
vn n→∞

Exemple 20.3. On a ln(n) = o(n) par croissance comparées.

Exercice 20.2. Soient P et Q deux polynômes réels vérifiant deg(P ) < deg(Q). Montrer qu’alors,
P (n) = o(Q(n)).

2) Quelques propriétés

La manipulation des petits o est dangereuse. Il faut vraiment faire attention à ce qui est autorisé ou non.
Voici la liste des propriétés à connaître.

Propriétés:

Soient u, v et w trois suites réelles.


i) Transitivité : si un = o(vn ) et vn = o(wn ) alors un = o(wn ).
ii) Somme : si un = o(wn ) et vn = o(wn ) alors un + vn = o(wn ).
iii) Multiplication par une constante : soit λ ∈ R, si un = o(vn ) alors λun = o(vn ).
iv) Equivalence et constante non nulle : soit λ ∈ R∗ , on a un = o(vn ) ⇔ un = o(λvn ).
v) Produit : si un = o(vn ) alors un wn = o(vn wn ).
CHAPITRE 20. RELATIONS DE COMPARAISON ENTRE SUITES

Notation:

En pratique, on exploite souvent ces relations en écrivant que :


1. o(λun ) = o(un ),
2. o(un ) + o(un ) = o(un ),
3. o(un )vn = o(un vn ).
Ainsi, on écrira systématiquement o(un ) à la place de o(3un ) par exemple et o(1) à la place de
o(5).

Remarque(Attention):

Une soustraction étant en particulier une addition, on a bien o(un ) − o(un ) =


o(un ) et SURTOUT PAS o(un ) − o(un ) = 0 ! ! !

On ne simplifie JAMAIS par des petits o.

Par exemple, pour un = n2 ,


1
vn = 1
n3 et wn = 1
n on a u = o(w), v = o(w) mais u − v 6= 0 !

3) Comparaison des suites usuelles

Les comparaisons suivantes sont à connaître par coeur et doivent être utilisées sans démonstration.

Théorème(Comparaison des suites usuelles de meme types)


1. Si a < b, alors na = o(nb ).
2. Si a < b, alors (ln n)a = o(ln n)b .
3. Si 0 < a < b, alors an = o(bn )

Théorème(Comparaison des suites usuelles divergent vers l'infini)


1. Si (α, β) ∈ R+∗ , alors ln(n)α = o(nβ ).
2. Si α > 0 et β > 1, alors nα = o(β n ).
3. Si α > 1, alors αn = o(n!)

Téorème(Comparaison des suites usuelles de limites nulles):

1. Si 0 < a < 1, alors 1


n! = o(an ).
2. Si 0 < a < 1 et b > 0, alors an = o n1b .

 
3. Si (a, b) ∈ R∗+ , alors n1a = o (ln1n)b
20.II). SUITES ÉQUIVALENTES

Remarque(infini et zero):

Si u est une suite qui converge vers 0 et si v est une suite qui diverge vers l’infini, il est alors
clair que u = o(v). Pourquoi ? Donner un exemple.

Remarque:

Par l’étude précédente, on peut écrire :


     
−n 1 1 1
e =o =o =o = o(1) = o(ln n) = o(n) = o(n2 ) = o(en ) = o(n!).
n2 n ln(n)

Exercice 21.3. Positionner, entre les termes précédents 2n , 3n , ln(n)2 , n ln n , n2 , ln(n) ,


1 1 1 ln n n
ln(ln(n)),

n ln(n), √1 ln(n).
n

II) Suites équivalentes


Dans cette partie, on parlera des suites qui ont un comportement "proche" l’une de l’autre. On parle de
suites équivalentes. Voyons comment définir proprement cette notion.

1) Définition
Définition:

Soient deux suites réelles u et v. On dit que u est équivalente à v dès lors qu’il existe une suite
a telle que :
1. an → 1,
n→∞
2. à partir d’un certain rang, un = an vn .
On note alors u ∼ v ou un ∼ vn .

Propriété:

La suite u est équivalente à la suite v si et seulement si la suite v est équivalente à la suite u.


On dit que u et v sont équivalentes.

Exemple 20.4. On a

1. 1
n+1 ∼ n,
1

2. ln(n + 1) ∼ ln(n).

Propriété(Caractérisation):

Si v ne s’annule plus à partir d’un certain rang, alors on a


un
u n ∼ vn ⇔ → 1.
vn n→∞
CHAPITRE20 . RELATIONS DE COMPARAISON ENTRE SUITES

Exemple 21.5. On a

1. n + ln(n) + 2 ∼ n,

2. n2 + n + 1 ∼ n.
Exercice 21.4. 1. Montrer que si P ∈ R[X] est non nul, alors P (n) ∼ anp où a est le coefficient
dominant de P et p le degré de P .
2. Donner un équivalent de n + n2 .
1 1

3. Donner un équivalent de n .
n+1

Exercice 21.5. - Très important, résultat à retenir


Soit u une suite réelle.

1. Pour tout réel l non nul, montrer que

un ∼ l ⇔ un → l.
n→∞

2. Que signifie un ∼ 0 ?
3. Que signifie un ∼ +∞ ?

2) Propriétés
Comme pour les petits o, il faut manier les équivalents avec précautions. Voici la liste des propriétés qu’il
faut connaître sur les équivalents.

Propriétés(Lien avec les petits o):

Soient u et v deux suites réelles ou v non nul à partir


certain rang. On a alors
1. un ∼ vn ⇔ un − vn = o(un ) ⇔ un − vn = o(vn ).
2. un = o(vn ) ⇔ un + vn ∼ vn .

Ce résultat est très utile pour trouver des équivalents de sommes !


Exercice . Donner des équivalents de :
1. 2n + n! + n10

2. ln(n) + 2 n + 1
3. 1
2n + √1
n
+ ln(n) .
1

Remarque:En conclusion, si un ∼ an + bn et bn = o(an ), alors on préférera écrire un ∼ an .

Par exemple,
on écrira un ∼ n2 plutôt que un ∼ n2 − 2n + 4.
20.II). SUITES ÉQUIVALENTES

Propriétés: Soient u, v et w trois suites réelles. On a


1. Transitivité : si un ∼ vn et vn ∼ wn alors un ∼ wn .
2. Si un = o(vn ) et vn ∼ wn alors un = o(wn ).
3. Si un = o(vn ) et un ∼ wn alors wn = o(vn ).

Propriétés:

Soient u et v deux suites réelles supposées équivalentes. on a alors :


1. Si vn 6= 0 à partir d’un certain rang, alors un 6= 0 à partir d’un certain rang.
2. Si vn > 0 (resp. vn < 0) à partir d’un certain rang, alors un > 0 (resp. un < 0) à partir
d’un certain rang.

Exemple 21.6. La suite u définie pour n ≥ 1 par un = −1


n + √1
n
− 2
n2 est positive à partir d’un certain
rang car elle est équivalente à √1n .

Remarque:(Attention!):

Il est en revanche faux de dire que si vn > a à partir d’un certain rang avec
a 6= 0, alors un > a. Par exemple, 1 − n1 ∼ 1 + n1 .


Proptiété:

Soient u, v, w et t trois suites réelles telles que un ∼ vn et wn ∼ tn . On a alors :


1. un wn ∼ vn tn et en particulier, pour λ ∈ R, λun ∼ λvn .
2. si de plus, wn 6= 0 à partir d’un certain rang, alors tn 6= 0 à partir d’un certain rang et
wn ∼ tn . En particulier, wn ∼ tn .
un vn 1 1

Remarque(Attention!):

Si les équivalents se comportent bien avec le produit, ils NE SONT PAS COM-
PATIBLES AVEC LA SOMME !

On gardera en tête le contre-exemple suivant : posons un = n2 + n, vn = n2 ,
wn = tn = −n2 . On a alors un ∼ vn et wn ∼ tn mais un +wn = n  vn +tn = 0.

Deplus, il est faux de dire que si un ∼vn alors f(un )∼f(vn )pourf une fonctionquelconque.Mais
certaines fonctions se comportent bien avec les équivalents.i.e les

equivalents ne sont pas compatible avec la composé sauf certaines cas


CHAPITRE 20. RELATIONS DE COMPARAISON ENTRE SUITES

Propriétés:

Soient u et v deux suites réelles équivalentes. On a :


1. |un | ∼ |vn |,
2. pour tout k ∈ N, ukn ∼ vnk ,
3. si, à partir d’un certain rang, un > 0 et vn > 0, alors, pour tout α ∈ R, uα
n ∼ vn .
α

Il est important d’avoir les contre-exemples suivants en tête.

Remarque(imprtante!)

On peut avoir :
1. |un | ∼ |vn | et un  vn , par exemple pour un = n et vn = −n.
2. un ∼ vn et eun  evn , par exemple pour un = n et vn = n + 1.
3. un ∼ vn et ln(un )  ln(vn ), par exemple pour un = 1 − 1
n et vn = 1 + n1 .
4. un ∼ vn et unn  vnn , par exemple pour un = 1 et vn = 1 + n1 .

Exercice 7. Dans chaque cas, déterminer un équivalent simple :


1. un = 1 + n1 (n + ln(n))2 ,


ln(n)+1
2. un = √
n+ n

3. un = √ n2 +1
3 3
n +1
.

Enfin, les équivalents sont intéressants pour leur lien direct avec la limite. Nous les utilisons en pratique
pour lever des formes indéterminées.

Propriété:

Soient u et v deux suites équivalentes. Si une des deux suites admet une limite ` ∈ R alors
l’autre admet la même limite.


Exemple 21.7. On a un = n2 − n − n ∼ n2 → +∞ donc un → +∞.

Remarque(Attention la réciproque):

Si u et v convergent vers la même limite ` non nulle alors un ∼ vn (car les deux
suites sont équivalentes à `). En revanche, si ` ∈ {−∞, 0, +∞}, on ne peut rien

conclure !

On peut penser au contre-exemple un = n et vn = n2 ou encore un = 1


n et
vn = n12 .

3) Equivalents usuels
Nous terminerons ce chapitre avec la liste des équivalents usuels qu’il faut connaître par coeur et appliquer
sans les re-démontrer.
20.II). SUITES ÉQUIVALENTES

Théorème(Equivalents usuels):

Soit u une suite qui converge vers 0. On a alors :


1. sin(un ) ∼ un ,
u2n
2. 1 − cos(un ) ∼ 2 ,
3. tan(un ) ∼ un ,
4. ln(1 + un ) ∼ un ,
5. eun − 1 ∼ un ,
6. (1 + un )α − 1 ∼ αun , ∀α ∈ R.

Théorème(Equivalence et polynomes):

Soit P = aq X q + . . . ap X p ∈ R[X] avec q ≤ p, aq 6= 0 et ap 6= 0. On a


1. si un → 0, alors P (un ) ∼ aq uqn .
n→∞
2. si un → +∞ ou un → −∞, alors P (un ) ∼ ap upn .
n→∞ n→∞

Exercice 8. Dans chaque cas, donner un équivalent simple : 1.


un = ln(n + 1) − ln(n),
 
2. un = (n + 1) sin √n12 +1 ,
3. un = tan n1 − n12 ,

 
4. un = ln n−1
n+1
,
 2
5. un = 1 + ln 1 + sin n1 3 − 1.

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