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I - Séries alternées
1) Définition
On appelle série alternée toute série de la forme (−1)n an où les an sont des réels de même signe.
Il en résulte
1 1
C = 1− α
A et B = A − 2D = 1 − α−1 A,
2 2
ce qui permet toutes les “transitions”.
Ces remarques sont utiles dès que l’on est en mesure de calculer l’une desdites sommes. On en déduit
alors les trois autres !
Enfin, il est bon de comprendre que l’expression de B permet de profiter de la majoration du reste
fournie par le TSSA : voir au chapitre 5 l’étude du comportement de la fonction ζ de Riemann au
voisinage de 1.
NB : deux suites équivalentes sont de même signe à partir d’un certain rang ; il suffit de connaître le
signe de l’une des deux suites équivalentes.
Attention ! Ces propriétés peuvent être en défaut lorsque un et vn ne sont pas de signe constant.
(−1)n (−1)n
Exemple : soit un = √ ; un est une série alternée, un ∼ vn où vn = √ ;
n − (−1)n n
n≥1
vn vérifie les hypothèses du TSSA et donc converge et pourtant. . . un diverge ! En effet :
1 1
un = vn + wn où wn = un − vn = √ √ n ∼
n ( n − (−1) ) n
1
donc wn diverge (appliquer la propriété 2 à wn ∼ , de signe constant) ; ainsi un diverge.
n
Comparaison à une série de Riemann
Lorsqu’un équivalent “simple” de un n’apparaît pas, mais que un tend “suffisamment vite” vers 0,
penser à étudier nα un avec α convenablement choisi. . .
En effet, s’il existe α > 1 tel que la suite (nα un ) soit bornée (en particulier si elle converge vers 0), alors
1
un est absolument convergente (en effet |un | = O ).
nα
Par exemple, pour tout s > 0, e−n converge.
s
3. Compléments sur les séries numériques Page 3
√ n n
Formule de Stirling : n! ∼ 2πn .
e
1√ n n
Dém. (non exigible) Soit un = n ; pour montrer que la suite (un ) converge, je montre que la
n! e
suite (ln un ) converge, en montrant que la série vn converge, où :
(n + 1)n+1/2 1 1 1 1
vn = ln un+1 − ln un = ln · = n+ ln 1 + −1 = O ;
nn+1/2 e 2 n n2
ainsi la suite (ln un ) converge vers un réel ℓ ; donc, par continuité de la fonction exponentielle, (un )
converge vers L = eℓ > 0 ; par conséquent :
1√ n n
n! ∼ n .
L e
√
On peut montrer que L = 1/ 2π, par exemple à l’aide des intégrales de Wallis. Posons pour n ∈ N
π/2
Wn = cosn tdt.
0
Une intégration par parties suivie d’une récurrence donne :
n−1 (2n)! π
∀n ≥ 2 Wn = Wn−2 d’où ∀n ∈ N W2n = .
n (2n n!)2 2
Par ailleurs, la suite (Wn ) est décroissante ; comme Wn ∼ Wn−2 , il en résulte que Wn ∼ Wn−1 .
Enfin, la suite (nWn Wn−1 ) est constante, d’où
π
Wn ∼ .
2n
On en déduit la valeur de L.
3) Règle de d’Alembert
un+1
Propriété : soit (un ) à termes > 0 à partir d’un certain rang, telle que lim = ℓ ∈ R+ ∪ {+∞}
n→∞ un
Série exponentielle :
∞
zn zn
Pour tout complexe z, la série est absolument convergente, sa somme est : ez = .
n! n!
n=0
zn
Dém. Pour z = 0, en posant un = , j’ai
n!
|un+1 | |z|
= −→ 0 < 1.
|un | n + 1 n→∞
La règle de d’Alembert s’applique à |un | et prouve la convergence absolue.
3. Compléments sur les séries numériques Page 4
Exemples :
1
1) Séries de Riemann (rappel) : pour α > 0, le théorème précédent s’applique à f : t → sur [1, +∞[
tα
1
2) Séries de Bertrand (classique mais hors programme !) : nature de un où un = ?
nα (ln n)β
1
3) Constante d’Euler : avec f : t → , je retrouve
t
n n
1 1
− ln n −→ γ ; en particulier ∼ ln n
k n→∞ k
k=1 k=1
et ici, pour n ≥ 2,
n n ∞
t−n+1 dt 1
wn = dt ≤ d’où wn ≤ .
n−1 t2 n−1 t2 n=p+1
p
(on a γ ≈ 0, 577 ; on ne sait toujours pas si γ est un nombre rationnel ou pas. . . )
4) Formule de Stirling (deuxième version) : avec f : t → − ln t, j’obtiens avec une deuxième intégration
par parties
n n n n
t−n+1 1 t − n + 1/2
wn = (− ln t) dt + ln n = dt = dt + dt
n−1 n−1 t n−1 2t n−1 t
n t=n
1 t2 − (2n − 1) t + n (n − 1) (t − n + 1) (t − n)
= ln n − ln (n − 1) + + dt
2 2t t=n−1 n−1 2t2
1
= ln n − ln (n − 1) − δ n
2
n
(n − t) (1 − (n − t))
où δ n = dt vérifie
n−1 2t2
1 n dt 1
0 ≤ δn ≤ 2
(cf. ∀x ∈ [0, 1] x (1 − x) ≤ ) ;
8 n−1 t 4
il en résulte que la série δ n converge, or pour p ≥ 2
p p p
1
wn = ln p! − ln tdt = ln p − δn
n=2 1 2 n=2
donc la suite de terme général
p
1 1
ln p! − ln tdt − ln p = ln p! − p + ln p + p − 1
1 2 2
converge. Je retrouve ainsi l’existence de ℓ dans R+∗ tel que
p! ∼ ℓ · pp+1/2 e−p .
1) Définition
Étant données deux séries un et vn à termes complexes, on appelle produit de Cauchy de ces
n≥0 n≥0
deux séries, la série wn où
n≥0
n n
∀n ∈ N wn = up vq = un−q vq = up vn−p .
p+q=n q=0 p=0
3. Compléments sur les séries numériques Page 6
∀ z, z ′ ∈ C2 ez+z = ez × ez , ∀z ∈ C ez = ez eiθ = 1.
′ ′
et ∀θ ∈ R
• si bn est une série à termes réels positifs telle que an ∼ bn , alors bn diverge également et
p p
an ∼ bn .
n=0 n=0
• si bn est une série à termes réels positifs telle que an ∼ bn , alors bn converge également et
∞ ∞
an ∼ bn .
n=p+1 n=p+1
1 p
En particulier (avec αn = 1 pour tout n), un converge vers ℓ.
p n=1
Constante d’Euler
1
On s’intéresse à la série harmonique (divergente !) et l’on écrit (habilement)
n
1 1
∼ − ln 1 − = ln n − ln (n − 1) (pour n ≥ 2).
n n
Les sommes partielles sont donc des infiniment grand équivalents :
p p
1 1
∼ ln p d’où ∼ ln p.
n n
n=2 n=1
On peut préciser la différence :
p p
1 1 1 1
− ln p = 1 + an où an = + ln 1 − ∼− .
n n n 2n2
n=1 n=2
Par comparaison à une série de Riemann, an converge. . .
3. Compléments sur les séries numériques Page 8
Définition : une suite complexe (un )n∈N est dite de Cauchy si et seulement si
∀ε > 0 ∃N ∈ N ∀n ≥ N |un − uN | ≤ ε.
Il est clair que toute suite convergente est de Cauchy, mais la réciproque est fausse dans certains espaces
métriques (par exemple dans Q). Cependant elle est vraie dans R, dans C et plus généralement dans
tout espace vectoriel normé de dimension finie.
Pour le prouver, on peut établir successivement les résultats suivants :
• de toute suite réelle on peut extraire une suite monotone
• de toute suite réelle bornée on peut extraire une suite convergente (théorème de Bolzano-Weierstrass)
• de toute suite complexe bornée on peut extraire une suite convergente
• toute suite de Cauchy est bornée
• toute suite de Cauchy admettant une sous-suite convergente converge.
b) Transformation d’Abel
Soient (λn ), (bn ) deux suites de complexes. On pose :
n
∀n ∈ N an = λn bn et Bn = bk .
k=0
Établir, pour n ∈ N et p ∈ N∗ ,
p p
an+k = (λn+k − λn+k+1 ) Bn+k − λn+1 Bn + λn+p+1 Bn+p .
k=1 k=1