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Faculté de mathématiques Année : 2020 − 2021

2e Année Lic Mathématique Module : ANALYSE 3


Section A 26 janvier 2021

Séries numériques
Définition 1

Soit (u )
Xn n n∈N
∈ RN . Pour tout n ∈ N, on appelle somme partielle à l’ordre n le réel Sn =
up = u0 + u1 + · · · + un et on dit que la série de terme général un , que l’on note +∞
P
p=0 n=0 un ,
est convergente, si la suite (Sn )n∈N des sommes partielles a une limite. Dans ce cas, la limite
S = lim Sn est appelée somme de la série +∞
P
n−→+∞ n=0 un . Lorsque la suite (Sn )n∈N n’est pas
P+∞
convergente, la série n=0 un est dite divergente.

Exemple

La série géométrique : Soit k ∈ R. On sait que


(
1−kn+1
Xn
p 2 n si k 6= 1
Sn = k = 1 + k + k + ··· + k = 1−k
p=0 n+1 si k = 1
X+∞ X+∞
D’après ce qui précède, la série k n est convergente si |k| < 1 et sa somme est kn =
n=0 n=0
1
. Elle diverge si |k| ≥ 1.
1−k

Remarque 1 (importante)

On ne modifie pas la nature d’une série en ne modifiant qu’un nombre fini de ses termes. Plus
précisément :

Proposition 1

Lorsque deux séries ne différent que pour un nombre fini de termes, elles sont soit simultanément
convergentes, soit simultanément divergentes.

Démonstration. Soient +∞ +∞
P P
n=0 un et n=0 vn deux séries qui ne différent que pour un nombre
Xn
fini
de termes. Il existe donc n0 ∈ N tel que un = vn pour tout n > n0 . Donc, si Sn = up et
Xn p=0
Tn = vp , on a ∀n > n0 ;
p=0
Xn Xn0 Xn
Tn − Sn = (vp − up ) = (vp − up ) + (vp − up )
p=0 p=0 p=n0 +1
| {z } | {z }
réel indépendant de n,noté C 0

Ainsi, pour tout n > n0 , Tn = C + Sn et le résultat s’en déduit immédiatement.

0.1 Une condition nécessaire de convergence.


La proposition suivante est trés utile pour prouver la divergence de certaines séries :
Proposition 2

Pour qu’une série converge, il est nécessaire mais non suffisant que son terme général tende
vers 0.

1
Pour
√ voir que la condition énoncée n’est pas suffisante, considérons la série de terme général
√ un =
√ 1 √
n + 1 − n = n+1+ n ; n ∈ N. Il tend bien vers 0, mais Sn = u0 + u1 + · · · + un = n + 1 tend

vers +∞, donc cette série est divergente.


Exemple

La série de terme général (−1)n diverge car son terme général ne tend pas vers 0. Une série
dont le terme général ne tend pas vers 0 est dite ” grossièrement divergente”.

Exemple

La série harmonique. C’est la série de terme général un = n1 , pour n ≥ 1. Bien que son terme
général tende vers 0, nous allons montrer que cette série est divergente. Pour cela, commençons
par remarquer pour tout entier n ≥ 1, que l’on a ∀x ∈ [n; n + 1] ; n1 ≥ x1 : Ainsi, en intégrant
l’inégalité précédente entre n et n + 1, il vient
Z n+1 Z n+1
dx dx

n x
| n {z } | n {z }
1 ln(n+1)−ln(n)
n

Par suite, pour tout N ≥ 1, on a


XN 1
SN = ≥ ln (N + 1) ;
n=1 n
P+∞ 1
ce qui montre que lim SN = +∞ et donc que la série harmonique n=1 n diverge.
n−→+∞

0.2 Critère de Cauchy


Le théorème suivant constitue une condition nécessaire et suffisante pour la convergence d’une série
numérique
Théorème 1

La série +∞
P
n=0 un est convergente si et seulement si : à n’importe quel réel ε > 0 (aussi petit
que l’on veut), on peut associer (au moins) un entier Nε à partir duquel les termes de la suite
des somme partielles Sn , Sn+p (pour n ≥ Nε et p ∈ N) vérifient |Sn+p − Sn | < ε. En utilisant les
quantificateurs, cette proposition se réécrit :

∀ε > 0 ;∃Nε ∈ N telque ∀n ∈ N ;∀p ∈ N ;(n ≥ Nε ),=⇒ (|un+1 + · · · + un+p | < ε)

Exemple
 
1
La série de terme général n! vérifie les critère de Cauchy. En effet :

1 1 1
un = = ≤ n−1
n! 2 × 3 × 4 × ··· × n 2
donc
1 1
|un+1 + · · · + un+p | ≤ n
+ · · · n+p−1 (somme d’une suite géométrique)
2  2p
1
1 1− 2
 n−1
1
≤ n 1 ≤
2 1− 2 2

2
 n−1
Soit ε un nombre réel positif quelconque. Il suffit donc, que 12 soit inférieur à ε pour que
|un+1 + un+2 + · · · un+p | soit lui aussi inférieur à ε. D’où, pour cela il suffit de prendre Nε >
1 − ln(ε)
ln 2 .
Conclusion, la série +∞ 1
P
n=0 n! vérifie le critère de Cauchy, donc elle est convergente.

Exemple

La série harmonique +∞ 1 1
P
n=1 n ne vérifie pas le critère de Cauchy. En effet, pour ε = 2 , pour tout
N ∈ N, pour tout n ∈ N et pour p = n, on a :
1 1 1 1 1
|Sn+n − Sn | = + + ··· + >n× = = ε.
2n 2n − 1 n+1 2n 2
|S2n − Sn | > ε

Conclusion, la série harmonique n’est pas convergente.

0.3 Absolue convergence.


Soit (un )n∈N ∈ RN On dit que la série +∞ +∞
n=0 |un | formée
P P
n=0 un est absolument convergente si la série
avec valeurs absolues de ses termes est convergente. L’intérêt de la notion d’absolue convergence est
donné par le résultat suivant que l’on admettra :

Proposition 3 ( )

Cette proposition permet en effet de ramener l’étude de la convergence de certaines séries +∞


P
P+∞ n=0 un
(dont les termes ne sont pas forcément positifs) à celle de n=0 |un | , qui appartient à la classe des
séries à termes positifs, à laquelle est consacré le paragraphe suivant.

1 Séries numériques à termes positifs


Ce sont les séries les plus simples à étudier car elles sont associées à des suites croissantes de nombres
réels positifs. En effet, si +∞
n=0 un est une série à termes positifs (c’est-à-dire que un ≥ 0 pour tout
P

n ∈ N) la suite (Sn )n∈N des sommes partielles Sn = u0 + u1 + · · · + un est croissante. Donc, d’après
le théorème sur les suites croissantes, la série +∞
P
n=0 un converge si et seulement si la suite (Sn )n∈N est
majorée.

2 Règle de comparaison à une intégral


Théorème 2
Soit f une application positive continue et décroissante sur [n0 , +∞[. Alors
Z N
lim f (x) dx
N −→+∞ n0
P
est finie si et seulement si la série n≥n0 f (n) est convergente.

3
Exemple
P 1
n ln(n)
1
f (x) = x ln(x) , f est continue, positive et décroissante sur [2, +∞[
Z N
1
lim dx = lim (ln (ln N ) − ln (ln 2)) = +∞
N −→+∞ 2 x ln x N −→+∞
P 1
Conclusion n ln(n) diverge.

2.1 Règle de d’Alembert


Théorème 3
un+1
 
P+∞
Soit n=0 un une série à termes positifs. Supposons que la suite est définie pour n
un n
assez grand et qu’elle admet une limite `. Alors :
— si ` < 1, la série +∞
P
un est convergente.
Pn=0
+∞
— si ` > 1, la série n=0 un est grossièrement divergente.

Exemple

un+1
 
an
Soit un = (où a ∈ R+ ) pour tout n ≥ 1. On sait que
n
n
= a n+1 donc lim uun+1 =a
P+∞ an
un n n−→+∞ n
donc la série n=1 n est convergente lorsque 0 < a < 1 et (grossièrement) divergente lorsque
a > 1.

Il faut noter que la règle de d’Alembert ne permet pas de prévoir le comportement de la série lorsque
la limite ` est égale à 1. Et pour cause : dans ce cas de figure, tout peut se produire (convergence
comme divergence) comme le montre l’exemple suivant :
Exemple

prenons un = n1α . En effet, dans ce cas précis, la limite vaut 1 pour tout α positif , et l’on a
déjà vu que +∞
P 1 P+∞ 1
n=1 n (correspondant au cas α = 1) diverge, alors que n=1 n2 (correspondant
au cas α = 2) converge.

Le critère suivant permet de prévoir, dans certains , le comportement de la série lors’que ` = 1.

2.2 Critère de Raabe-Duhamel


Théorème 4

un+1
 
P+∞
Soit lim n 1 −
n=0 un une série à termes positifs, et α = n−→+∞
un
1. si α > 1 la série est convergente
2. si α < 1 la série est divergente.

4
Exemple
1
Prenons le cas de la série de Riemann : un = . On a
na
−α α
un+1 n+1 1 α 1
   
= = 1+ =1− +o
un n n n n
donc
un+1
 
lim n 1 − =α
n−→+∞ un
la série donc converge si α > 1 et diverge si α < 1.

Exemple
P+∞ 1.3.5.··· .(2n−1)
considérons la série n=0 un , où un = 2.4.··· .2n

un+1 2n + 1 1 1 1
 
= =1− =1− +o
un 2n + 2 2n + 2 2n n
donc
un+1 1
 
lim n 1 − = <1
n−→+∞ un 2
conclusion la série diverge.

2.3 Règle de Cauchy


Théorème 5
P+∞ 1
Soit n=0 un une série à termes positifs. Si la limite `= lim
n−→+∞
(un ) n existe et vaut éventuelle-
ment +∞, alors
— si ` < 1, la série +∞
P
u est convergente.
Pn=0 n
— si ` > 1, la série +∞
n=0 un est grossièrement divergente.
n
(−1)n

La série de terme général un = sin n , n ≥ 1, est convergente car :

(−1)n
 
1
lim (un ) n = lim sin = sin(0) = 0
n−→+∞ n−→+∞ n

Remarque 2

Comme précédemment avec la règle de d’Alembert, tout peut se produire, convergence comme
divergence, lorsque ` = 1.

2.4 Règle de comparaison des séries à termes positifs.


Proposition 4

oient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites de nombres réels positifs vérifiant un ≤ vn à partir d’un
certain rang. Alors :
— Si la série +∞
P P+∞
n=0 vn converge, il en est de même deX∞
la série X n=0 un . Et si l’inégalité

un ≤ vn est vérifiée pour tout n ∈ N, on a de plus un ≤ vn .
P+∞ n=0 P+∞ n=0
— Si la série n=0 un diverge, il en est de même de la série n=0 vn .

5
2.5 Un exemple de série à termes positifs : la série de Riemann.
Soit α ∈ R. On va étudier la nature de la série +∞ 1 P
n=1 nα en fonction de la valeur de α. Nous savons déjà
que cette série diverge pour α = 1. Or, si α ≤ 1, on a n1α ≥ n1 > 0 pour tout n ≥ 1. On déduit de la
règle de comparaison des séries à termes positifs que +∞ 1
n=1 nα diverge lorsque α ≤ 1. Reste à étudier
P

le cas où α > 1. Pour chaque n ≥ 2, on sait que ∀x ∈ [n − 1; n] ; 0 ≤ n1α ≤ x1α ; donc, en intégrant
cette inégalité entre n − 1 et n, il vient :
Z n Z n
dx dx
0≤ ≤
n−1 nα n−1 xα
| {z } | {z }
1
 
nα 1 1 1

1−α nα−1 (n−1)α−1

 
1 1 1
Or, la série de terme général 1−α nα−1
− (n−1)α−1
est convergente car, pour tout entier N ≥ 2,
!
1 1 1 1 1 1
XN  
− = − 1 N −→ +∞
n=2 1 − α nα−1 (n − 1)α−1 1−α N α−1 −−−−−−−→ α − 1

+∞ 1
puisque α − 1 > 0. La règle de comparaison des séries à termes positifs montre alors que n=1
P
nα est
convergente.
conclusion. La série +∞ 1
n=1 nα , où α ∈ R, est convergente si α > 1 et divergente si α ≤ 1.
P

Application
sin(na)
Pour tout α > 1, la série +∞ (où a ∈ R est fixé), n’est pas a priori à termes positifs. Mais, il
P
n=1 nα
découle facilement de l’étude de la série de Riemann, qu’elle est absolument convergente.

2.6 La règle de comparaison à la limite


Théorème 6

donné deux séries +∞ un


P P
Etant n=0 un et n≥0 vn à termes positifs, si le rapport vn tend vers une
limite k, quand n tend vers l’infini alors :
— si k ∈ R∗+ , les deux séries sont de même nature
si k = 0, la convergence de la série +∞ vn entraine la convergence de +∞
P P
— u
n=0 P n
n=0
si k = +∞, la convergence de la série n=0 un entraine la convergence de +∞
P+∞
— n=0 vn

2.7 Conséquence : la règle de comparaison à la série de Riemann


β
1. Si un est équivalent à nα au voisinage de +∞ pour β ∈ R∗ et α ∈ R donnés (cela signifie que

lim nα un = β
n−→+∞

ce que l’on note simplement


β
un ∼

P+∞
alors : n=0 un converge si et seulement si α > 1.
P+∞
2. s’il existe α > 1 tel que lim nα un = 0, alors n=0 un converge.
n−→+∞
P+∞
3. s’il existe α ≤ 1 tel que lim nα un = +∞, alors n=0 un diverge.
n−→+∞

6
Exemple
P+∞
1. un = 1 − cos n1 , un ∼ 1
2n2
au voisinage de l’infinie, donc n=0 un converge.
(ln n)q
2. un = np avec p > 1 et q > 0. choisissons α entre 1 et p :
q
α (ln n) (ln n)q
lim n un = lim nα = lim =0
n−→+∞ n−→+∞ np n−→+∞ np−α
P+∞
donc n=0 un converge.

2.8 Séries de Bertrand


Pour α et β deux réels, on appelle série de Bertrand (du nom de Joseph Bertrand) la série à termes
réels positifs suivante
X 1
n lnβ n
α
P 1
1. Si α > 1 la série de Bertrand nα lnβ n
converge.
P 1
2. Si α < 1 la série de Bertrand nα lnβ n
diverge.
P 1
3. Si β > 1 la série de Bertrand n lnβ n
converge.
1
4. Si β ≤ 1 la série de Bertrand
P
n lnβ n
diverge.

3 Séries à termes non positifs


3.1 Séries alternées
Définition 2
On appelle série alternée toute série numérique dont les termes sont alternativement positifs
et négatifs. Son terme général un est de la forme un = (−1)n vn , où (vn )n∈N est une suite de
nombres positifs.

Exemple
P+∞ (−1)n+1
La série n=1 n est une série alternée ; c’est la série harmonique alternée.

Le résultat principal concernant les séries alternées est donné par le théorème suivant
Théorème 7

[Leibniz] Toute série alternée +∞ n


P
n=0 (−1) vn , où (vn )n∈N est décroissante convergeant vers zéro,
est convergente. De plus, si on pose Sn = u0 + u1 + · · · + un , on a
X∞
S2p+1 ≤ un ≤ S2p ; pour tout p ∈ N
n=0
X∞
Plus précisément, les sommes S2p d’indices pairs tendent en décroissant vers un et les
X∞ n=0
sommes S2p+1 d’indices impairs tendent en croissant vers un .
n=0

Exemple
P+∞ (−1)n
La série √ est alternée, et vn = √1 est décroissante et convergeant vers zéro, donc
n=1 n n
P+∞ (−1)n
la série n=1

n
converge. Par contre, elle n’est pas absolument convergente. On dit alors

7
qu’elle est semi-convergente.

3.2 Critère d’ Abel


Théorème 8
On considère une série de terme général un telle que un = an bn . Si
1. Il existe un réèl positif M tel que |a0 + a1 + · · · + an | ≤ M pour tout entier n
2. la suite (bn )n∈N est décroissante, et convergente de limite 0
P+∞
alors n=0 un converge.

Exemple

un = sinnαnx , avec α > 0 et x un nombre réelle fixe différent de 2kπ.


On pose an = sin nx et bn = n1α .
Il est claire que la suite (bn )n∈N∗ est déctroissante et tend vers zéro.
Reste à montrer que la série +∞
P
n=1 sin nx est bornée. On rapelle que

einx = cos nx − i sin nx.

Donc
n
X 1 − ei(n+1)x
eikx = 1 + eix + ei2x + · · · + einx =
k=0
1 − eix

!
ix
2 
ix

−ix
 eix + e−ix
1−e = 1−e 1−e =2−2 = 2 (1 − cos x)
2
x
= 4 sin2
2
x
1 − eix = 2 sin 6= 0 car x 6= 2kπ.
2
Par suite
n
X n
X 1 − ei(n+1)x 1 + ei(n+1)x
ikx
sin kx ≤ e = ≤
k=0 k=0
1 − eix |1 − eix |
1+1 1
≤ = =M
2 sin x2 sin x2

P+∞ sin nx
D’apres le critère de Dirichlet, la série n=1 converge, et de même pour la série
P+∞ cos nx

n=1 .

3.3 Problémes d’associativité et de commutativité pour les séries


Un exemple de ce qu’il ne faut pas faire
P+∞ (−1)n+1
On a déjà vu que la série harmonique alternée n=1 n converge et que sa somme S est ln (2) :

X+∞ (−1)n+1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
S= =1− + − + − + − + − + ···
n=1 n 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Changeons maintenant l’ordre des termes de cette somme infinie :

8
1 1 1 1 1 1 1 1
S =1−
− + − − + − − + ···
2 4 3 6 8 5 10 12
puis groupons deux par deux certains termes consécutifs de la nouvelle somme infinie obtenue :
11 1 1 1 1 1 1
     
S = 1− + − − − + − − + ···
42 3 6 8 5 10 12
1 1 1 1 1 1
 
= 1− + − + − + ···
2 2 3 4 5 6

Si les manipulations précédentes étaient correctes, on aboutirait à la ”conclusion” que S est égal à 21 S,
ce qui signifierait que ln (2) est nul. Ce résultat est bien sûr faux.
Moralité : les permutations et groupements de termes, qui ne changent pas la valeur d’une somme
finie, sont à éviter avec une somme infinie, sous peine d’en modifier la valeur. Il est même possible
de modifier la nature d’une série (la rendre divergente alors qu’elle était initialement convergente par
exemple) rien qu’en réarrangeant l’ordre de ses termes. Ces phénomènes tiennent au fait que la série
harmonique alternée est semi-convergente. Nous allons voir maintenant que ce genre de mésaventure
ne peut pas se produire lorsque la série considérée est absolument convergente.

3.4 Groupement de termes et changement de l’ordre des termes d’une série ab-
solument convergente
On retiendra simplement le résultat suivant :
Théorème 9
Toute série absolument convergente reste convergente lorsque l’on change l’ordre de ses termes.
Et sa somme est alors inchangée. De plus, on peut également grouper les termes de la série entre
eux, sans en modifier la nature ni la somme. Les séries absolument convergentes permettent
également un autre type d’opération que nous allons définir maintenant.

3.5 Produit de séries absolument convergentes


Théorème 10
P+∞ P+∞
Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites telles que les séries n=0 un et n=0 vn sont absolument
convergentes. Pour tout n ∈ N, posons
Xn
wn = up vn−p = u0 vn + u1 vn−1 + · · · + un v0
p=0
P+∞
Alors, la série n=0 wn est absolument convergente et
X+∞ X+∞  X+∞ 
wn = un vn
n=0 n=0 n=0
X
La série wn est appelée série produit.
n≥0

Exemple
P+∞ n P+∞ n
Soient un = an , vn = bn (a; b ∈ R,|a| < 1,|b| < 1). Les séries géométriques n=0 a et n=0 b
étant absolument convergentes, on a :
X∞ X+∞  X+∞ 
wn = an bn
n=0 n=0 n=0
Xn
avec wn = ap bn−p = bn + abn−1 + · · · + an−1 b + an .
p=0

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