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DROIT DE SOCIETE SUITE (complément de cours fascicule)

LA CAPACITE DES ASSOCIES

➢ Ici la capacité c’est l’aptitude d’une personne physique ou morale à être sujet de
droit, et à participer à la vie juridique. Le défaut de capacité d’un associé est une
cause de nullité relative de la société, sauf dans les SARL, SA, à moins que ce
défaut n’atteigne tous les associés fondateurs.
➢ Il convient de distinguer deux types de capacité civile :
- La capacité civile de jouissance (qui est le fait d’être titulaire de droit).
- La capacité civile d’exercice (qui est le fait de pouvoir exercer soi-même les droits
dont on est titulaire)

Il faut noter que la capacité requise pour entrer dans une société diffère selon les formes
sociales (SNC, SARL, SA etc.…)

Mais la capacité n’est pas la seule condition qui peut faire obstacle à l’entrée d’une personne
dans une société. Il faut aussi tenir compte, pour apprécier si une personne déterminée est en
droit de faire partie d’une société, de différentes situations telles que le mariage, la
profession exercée, la qualité de nationalité ou d’étranger, des incompatibilités, des
interdictions et des déchéances pour devenir associé ou dirigeant de la société (gérant,
directeur général, président, administrateur)

I - LES MINEURS

▪ Mineur émancipé

Le mineur est émancipé par le juge des tutelles (juge du tribunal d’instance) avec
l’autorisation des deux parents ou d’un parent ou du tuteur, et sous réserve de présenter une
demande valable, de juste motifs.

Depuis une loi du 15 juin 2010, un mineur émancipé peut être commerçant s’il en obtient
l’autorisation par voie judiciaire (art. 413-8 C.civ).sans cette autorisation judiciaire, il ne peut
pas être associé dans une société en nom collectif, ou commandité dans une société en
commandité simple ou par action, même avec l’autorisation de ses père et mère ; en revanche,
il peut être associé dans une SAS, dans une SA, une SARL, ou commanditaire dans une
société en commandité simple ou par actions, voire dans une société civile, puisqu’il a la
même capacité civile qu’un majeur.

▪ Mineur non émancipé

L’exercice d’une activité commerciale étant interdite à un mineur non émancipé, ce dernier
ne peut pas être associé dans une société en nom collectif ou commandité simple ou par
action.

Il s’agit d’une société pour laquelle la capacité de faire le commerce n’est pas requise (SARL,
SA, SAS…) ou s’il est commanditaire dans une société en commandité simple ou par action,
le mineur peut, en principe, être associé.

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Cependant, même dans les sociétés auxquelles il peut participer, le mineur n’agit pas
personnellement. Les parts sociales sont souscrites en son nom et pour son compte par son
représentant légal : administrateur légal (père ou mère) si le mineur est sous le régime de
l’administration légale (pure et simple ou sous contrôle judiciaire), tuteur s’il est en tutelle.

1- LES MAJEURS INCAPABLES

Cette qualité est contrôlable en marge de l’état civil de la personne physique considérée (un
extrait de naissance) ùo sera portée la mention RC qui signifie répertoire civil.

- Majeur aliéné sans aucune protection


Si l’intéressé conclut un acte de société, il peut ensuite demander la nullité relative
du contrat de société dans un délai de cinq ans à compter de la conclusion de cet
acte. Il appartient au demandeur en nullité de prouver l’existence d’un trouble mental
au moment de la conclusion de l’acte (art. 414-1 du Code civil).
Toutefois, la nullité de la société ne pourra pas être demandée au juge si la société est
une société à responsabilité limitée ou une société par action, sauf à ce que l’incapacité
concerne tous les associés (ce qui constitue, semble-t-il, une hypothèse d’école)
- Majeur sous sauvegarde de justice (conserve sa capacité juridique)

Ce majeur conserve l’exercice normal de ses droits, il reste capable (art.435 du code civil)
sauf s’il a donné mandat d’administrer ses biens pendant la période de sauvegarde de justice
ou si un mandataire a été désigné en justice, il peut donc entrer seul dans n’importe quelle
société, la loi lui reconnait la faculté de demander en justice la rescision pour lésion
(annulation de l’acte) ou la réduction pour excès dans un délai de 5 ans.la rescision pour
lésion permet de remettre en cause la qualité d’associé de cette personne protégée. Alors que
la réduction pour excès permet, elle, de maintenir la qualité d’associé, mais en révisant la
contrepartie de cet engagement

- Majeur en curatelle (assisté pour tous les actes importants par son curateur)

Ce majeur est frappé d’incapacité réduite (art.467 du code civ) mais il conserve une
certaine aptitude juridique. Sa protection est assurée par deux mesures qui se combinent :

1- Il est incapable de faire seul, sans l’assistance de son curateur, aucun n’acte qui, sous
le régime de la tutelle des majeurs, requerrait une autorisation du conseil de famille. Il
s’ensuit que :
➢ Le majeur en curatelle ne peut agir seul que s’il apporte en société des
meubles d’usage courant ou des biens ayant le caractère de fruits
➢ Pour les rapports de tous les autres biens, y compris ses capitaux, l’assistance
du curateur est requise.

Toutefois, le majeur en curatelle ne saurait faire le commerce.

2- Pour tous les actes qui ne requièrent pas l’assentiment du curateur, le majeur peut agir
en rescision pour lésion ou réduction pour excès comme dans le cas de sauvegarde
de justice

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2- Majeur en tutelle (il est frappé d’une incapacité totale et doit être représenté par le
tuteur)
Ce majeur est dans la même situation que le mineur en tutelle. On applique
donc le même régime que celui concernant ce mineur. Cependant, la capacité
du majeur en tutelle peut être augmentée (art.473 du code civ.) par une
décision de justice, à l’ouverture de la tutelle ou au cours de son
fonctionnement
3- Majeur sous mandat de protection future

Un majeur non soumis à un régime de tutelle peut désormais, de manière anticipé,


organiser sa protection pour l’hypothèse éventuelle d’une future altération de ses
facultés mentales ou corporelles. Ainsi, il peut, à une époque où il a toutefois ses
facultés, designer (par acte notarié ou par acte sous-seing privé) une ou plusieurs
personnes pour représenter pour le cas où il ne pourrait plus pouvoir seul à ses
intérêts en raison d’une altération de ses facultés mentales ou corporelles. Cette
faculté est également ouverte au mineur émancipé.

II- LES PERSONNE MORALES

Les personnes morales de droit privé (société civile ou commerciale, association déclarée,
fondation, syndicat etc.…), les personnes morales de droit public (Etat, les collectivités
territoriales et les établissements publics, soit administratifs soit industriels et commerciaux)
peuvent souscrire des parts sociales ou des actions (des droits sociaux) de société
commerciales dans la mesure de leur capacité, déterminée dans le texte qui est à l’origine de
leur création

En revanche, si le groupement n’a pas la personnalité morale (société de fait, en


participation, en formation, les groupes), il lui est impossible de détenir des droits
sociaux.

III- EPOUX (PERSONNES MARIEE)

- Droit d’un époux à entrer dans une société

Chaque époux, mari ou femme, peut librement devenir associé d’une société en faisant apport
des biens dont son régime matrimonial lui permet de disposer.

En pratique, la femme mariée peut ne figurer dans les statuts et dans tous les documents
soumis à publicité que sous son nom de jeune fille, sans l’indication de son nom d’épouse. Le
nom marital n’est que le nom d’usage. Aucune disposition législative particulière ne lui
impose de l’utiliser.

En fonction des règles propres à chaque régime matrimonial, le pouvoir d’un époux à faire
apport d’un bien en société s’apprécie de la façon suivante :

▪ Régime de séparation de biens et participation aux acquêts

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Dans ce cas, il n’y a aucun bien commun entre les époux, il n’y a donc que deux patrimoines :
celui de Monsieur et celui de Madame.

Chaque époux, pour ces deux régimes, conserve l’administration, la libre disposition et la
jouissance de tous ses biens personnels, et est donc libre d’en faire apport en société.

Toutefois, quel que soit le régime matrimonial, un époux ainsi que le patrimoine commun
(lequel correspond à tous les biens acquis par les deux époux, ou par l’un des deux, depuis le
mariage, exception faite des biens que les époux ont reçus par donation ou par succession au
cours du mariage).

➢ Apport d’un bien propre

Chaque époux peut faire apport librement de ses biens propres (c’est-à-dire, pour l’essentiel,
des biens dont l’époux est propriétaire au jour de la célébration du mariage ou qu’il a acquis
pendant le mariage par succession, donation ou legs.

➢ Apport d’un bien commun

Pour un bien faisant partie de la communauté et nécessaire à l’exercice de l’activité


professionnelle d’un époux, seul ce dernier peut en faire apport à une société (art.1421, al 2 du
code civ)

Tout autre bien commun peut être librement apporté par l’un ou l’autre des époux (art .1421,al
1 du code civ).Toutefois, cette liberté n’est pas sans limites :en cas d’apport de biens de
communauté à une société civile, une société en nom collectif, une société en commandité
simple ou une société à responsabilités limitée, l’apporteur doit en informer son conjoint et
justifier de cette information dans l’acte d’apport (art.1832-2,al 1 du code civ).Lorsque seul
un des époux réalise un apport à une société, en principe, la qualité d’associé appartiens à
celui qui fait l’apport ou réalise l’acquisition. Toutefois, cette qualité doit être également
reconnue au conjoint, pour la moitié des parts souscrites ou acquises, s’il notifie à la société
son intention d’être personnellement associé.

En cas d’apport d’un immeuble, d’un fonds de commerce, d’une exploitation (agricole ou
artisanale),de droits sociaux non négociable( parts de société civile,SNC,SARL) ou de
meubles corporels dont l’aliénation est soumise à publicité (yachts, avions mais non les
automobiles), l’information du conjoint n’est pas suffisante : il est indispensable d’obtenir son
accord pour réaliser l’apport (art.1424 et 1425 du code civ)

- Société entre époux

Deux époux peuvent, seuls ou avec des tiers, être associés dans une même société. Dans ce
cas, les deux époux réalisent chacun un apport.

- Pacte civil de solidarité (PACS)

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Le pacte civil de solidarité est un contrat (déposé au tribunal d’instance) conclu par deux
personnes physiques majeures, capables, non mariées, de même sexe différent afin
d’organiser leur vie commune.

Les personnes pacsées ont la capacité à devenir associé, seules ou avec des tiers, dans
une société commerciale. Lorsque l’apport réalisé par un partenaire porte sur un bien
détenu en indivision, l’apporteur est tenu d’obtenir l’accord préalable de son pacsé.

EXERCICE D’APPLICATION

Qu’en pensez-vous de la société entre époux ? (en faisant une recherche, plus l’application et
la compréhension du cours, vous allez rédiger une note (une explication) de 100-150 mots à
travers votre connaissance acquise, pour répondre à cette question.

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