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Les sociétés en tant que participants aux rapports juridiques de droit des

affaires

Le fonctionnement des sociétés

Le fonctionnement des sociétés suppose l’existence de certains organes


de décision, d’administration et du contrôle.
D’une manière générale, chaque société établit par son acte constitutif ses
organes propres, c’est-à-dire :
a. l’organe de décision, qui est l’Assemblé Générale des associés ou
actionnaires ;
b. l’organe d’administration;
c. l’organe de contrôle, c’est-à-dire les censeurs (commissaires aux comptes).

a. L’organe de décision des sociétés – l’Assemblée Générale des associés ou


actionnaires

L’Assemblée Générale est l’organe collectif de décision de la société,


composée par tous les associés ou actionnaires.
La Loi no. 31/1990 republiée réglemente l’Assemblée Générale
uniquement en ce qui concerne la société par actions, la société en
commandite par actions et la société à responsabilité limitée. Concernant la
société en nom collectif et la société en commandite simple, la loi ne règlemente
pas expressément un tel organe de décision de la société, mais les décisions
relatives à la société sont prises par les associés selon les règles prévues pour
l’Assemblée Générale.
b. L’organe d’administration

On connait deux systèmes d’administration des sociétés, c’est-à-dire:


1. le système moniste, qui est en effet un système traditionnel.
Dans ce système, la société est gérée et dirigée par un administrateur
unique ou par un conseil d’administration.
Le conseil d’administration est dirigé par un président, élu par le conseil
parmi ses membres. Selon la loi, le conseil peut déléguer la gestion de la société
à un ou plusieurs directeurs.
Les administrateurs sont élus à la constitution de la société ou
ultérieurement, par l'assemblée générale des associés. A la formation de la
société, les administrateurs sont nommés par l'acte constitutif.
Donc, la société est représentée dans ses rapports avec les tiers par
l’administrateur unique ou par le conseil d’administration, par
l’intermédiaire de son président. Lorsque les pouvoirs de diriger la société sont
délégués par le conseil d’administration aux directeurs, c’est le directeur général
qui va représenter la société.
2. le système dualiste, qui est un système moderne, inspiré du droit
allemand. Pourtant, dans la plupart des législations, le système dualiste est
applicable uniquement en ce qui concerne la société par actions.
Dans ce système, on a deux organes d’administration de la société : le
Directoire et le Conseil de Surveillance.
Les membres du conseil de surveillance sont nommés par l'assemblée
générale des actionnaires, à l'exception des premiers membres nommés par
l'acte constitutif. Le Conseil de Surveillance élit parmi ses membres un président
du conseil.
Le Directoire est composé d'un ou plusieurs membres, qui sont
nommés par le conseil de surveillance.
Le Directoire dirige la société, c’est-à-dire il accomplit tous les actes et
opérations nécessaires et utiles pour l’accomplissement de l’objet d’activité de
celle-ci. Le Conseil de Surveillance exerce un contrôle permanent sur
l’activité du Directoire.
Conformément à la loi, la société est représentée par le Directoire dans
ses rapports avec les tiers et en justice.

c. L’organe de contrôle de la société – les censeurs

Généralement, le contrôle des opérations de la société peut être


accompli soit par les associés qui ne sont pas les administrateurs de la
société, soit par des censeurs.
En effet, la Loi no. 31/1990 prévoit la nomination des censeurs
uniquement en ce qui concerne la société par actions, la société en
commandite par actions, ainsi que la société à responsabilité limitée ayant
plus de 15 associés.

Le contenu des rapports juridiques

Le contenu des rapports juridiques est composé par les droits subjectifs et
les obligations des parties.
La partie du rapport juridique qui est titulaire des droits subjectifs est
dénommée sujet actif. La partie qui assume des obligations est dénommée sujet
passif.
Dans le contenu du rapport juridique, les droits subjectifs et les
obligations sont interdépendants. Ca veut dire qu’aux droits du sujet actif
correspondent les obligations du sujet passif et aux obligations du sujet passif
correspondent les droits du sujet actif.

Le droit subjectif
Le droit subjectif représente la possibilité juridique reconnue par la loi à
une personne physique ou morale, le sujet actif, d’avoir une certaine conduite et
d’exiger des autres personnes, les sujets passifs, une conduite correspondante,
c’est-à-dire de donner, de faire ou de ne pas faire quelque chose.

La classification des droits subjectifs

Les droits subjectifs peuvent être classifiés en fonction des plusieurs


critères.
A. En fonction du degré d’opposabilité, les droits subjectifs peuvent être des
droits absolus et des droits relatifs.
Le droit absolu est le droit subjectif que son titulaire a la possibilité de
l’exercer seul et toutes les autres personnes ont l’obligation générale et négative
de ne rien faire qui peut empêcher le titulaire dans l’exercice de son droit. Ca
veut dire que le droit absolu est opposable à tous.
Les caractères spécifiques du droit absolu sont les suivants :
1. le rapport juridique qui a dans son contenu un droit absolu est lié entre son
titulaire, qui est le sujet actif déterminé, et toutes les autres personnes en tant que
sujet passifs indéterminés.
2. les sujets passifs indéterminés ont toujours la même obligation de ne rien faire
qui peut empêcher le titulaire du droit absolu dans l’exercice de son droit.
3. les droits absolus sont opposables à tous. Ca veut dire que toutes les
personnes sont obligées à respecter les prérogatives du titulaire du droit absolu.
Le droit relatif est le droit subjectif en vertu duquel son titulaire, sujet
actif déterminé ou créancier, peut exiger du sujet passif déterminé ou débiteur de
donner, de faire ou de ne pas faire quelque chose. Ca veut dire que le droit relatif
est opposable seulement envers certaines personnes déterminées.
Les caractères spécifiques du droit relatif sont les suivants :
1. le sujet actif et le sujet passif sont déterminés dès la création du rapport
juridique.
2. le sujet passif à l’obligation de donner, de faire ou de ne pas faire quelque
chose. Donc, le contenu de l’obligation du sujet passif n’est pas toujours le
même. Cette obligation peut être représentée soit par une action, soit par une
abstention.
3. l’opposabilité du droit relatif se manifeste seulement envers certaines
personnes déterminées.

B. En fonction de leur contenu, les droits subjectifs sont divisés en droits


patrimoniaux et droits extrapatrimoniaux.
Le droit patrimonial est le droit subjectif qui a un contenu économique,
pécuniaire, qui peut donc être évalué en argent.
Les droits patrimoniaux et les obligations correspondantes composent le
patrimoine de la personne physique ou morale.
Le droit extrapatrimonial est le droit subjectif qui n’a pas de contenu
économique, pécuniaire. Les droits extrapatrimoniaux ont une valeur morale et
ils sont étroitement liés à la personnalité de l’individu. Par exemple, le droit à la
vie, le droit à la protection de la vie privée, le droit d’avoir un nom.
Il faut noter que tous les droits extrapatrimoniaux sont des droits absolus,
opposables à tous.

A leur tour, les droits patrimoniaux peuvent être des droits réels et des
droits de créance.
Le droit réel représente le droit subjectif qui porte directement sur un
bien. Ca veut dire que son titulaire peut exercer directement les prérogatives de
son droit envers un bien sans l’intervention ou le concours d’une autre personne.
Le droit de créance représente le droit subjectif en vertu duquel le sujet
actif (créancier) peut exiger du sujet passif déterminé (débiteur) une action ou
une abstention déterminée (donner, faire ou ne pas faire quelque chose).

On peut noter les suivantes différences entre les droits réels et les droits
de créance :
1. En matière de droits réels, seul le sujet actif est déterminé, tandis que pour les
droits de créance, les deux sujets sont déterminés.
2. le contenu de l’obligation qui correspond à un droit réel est toujours de ne rien
faire qui peut empêcher l’exercice du droit.
En ce qui concerne les droits de créance, le contenu de l’obligation
correspondante peut être de donner, de faire ou de ne pas faire.
Concernant l’obligation négative de ne pas faire qui correspond à un droit
de créance, son contenu est différent dans chaque rapport juridique, c’est-à-dire
ne pas faire quelque chose que le débiteur aurait pu faire dans l’absence de
l’obligation. Le débiteur s’abstient de l’exécution d’une action qui n’est pas
interdite par la loi.
3. les droits réels sont en nombre limité. Ils sont expressément prévus par la loi.
Les droits de créance sont en nombre illimité.
4. Le titulaire d’un droit réel exerce directement les prérogatives de son droit,
sans l’intervention d’une autre personne.
Le titulaire d’un droit de créance a besoin, pour l’exercice de son droit, de
l’action ou de l’abstention d’une autre personne.
5. Les droits réels sont des droits absolus, opposables à tous.
Les droits de créance sont des droits relatifs, opposables envers certaines
personnes déterminées.

A leur tour, les droits réels sont divisés en droits réels principaux et droits
réels accessoires.
Les droits réels principaux ont une existence propre et indépendante. Ils
sont en nombre limité et ils sont prévus expressément par le Code civil et par
des autres actes normatifs.
Les plus importants droits réels principaux sont le droit de propriété et ses
démembrements, c’est-à-dire le droit d’usufruit, le droit d’usage, le droit
d’habitation, le droit de servitude et le droit de superficie.
Les droits réels accessoires n’ont pas d’existence propre et
indépendante. Leur existence dépend de l’existence d’un autre droit de créance
qu’ils garantissent.
Les droits réels accessoires les plus importants sont les droits réels de
garantie, c’est-à-dire principalement l’hypothèque, soit mobilière, soit
immobilière. Ainsi, conformément à l’article 2343 du Code civil, l’hypothèque
est un droit réel envers des biens meubles ou immeubles affectés à l’exécution
d’une obligation.

L’obligation correspondante

L’obligation représente l’engagement imposé au sujet passif d’avoir une


certaine conduite correspondante à l’exigence du sujet actif. Cette conduite peut
consister en : donner, faire ou ne pas faire quelque chose.
Par conséquent, les obligations peuvent être divisées en trois catégories :
- obligations de donner ;
- obligations de faire ;
- obligation de ne pas faire.
L’obligation de donner représente l’engagement de transférer ou de
créer un droit réel.
L’obligation de faire représente l’engagement d’agir d’une certaine
manière, d’accomplir une action pour le sujet actif – la prestation d’un service,
la remise d’une chose.
L’obligation de ne pas faire représente l’engagement du sujet passif de
s’abstenir de faire quelque chose qui peut empêcher l’exercice d’un droit absolu
ou de s’abstenir de faire quelque chose qu’il aurait pu faire dans l’absence de
l’obligation. Par exemple, l’obligation de ne pas vendre un bien pendant 6
mois.

L’objet du rapport juridique

L’objet du rapport juridique est représenté par la conduite des parties au


rapport juridique, c’est-à-dire les actions ou les inactions que les parties peuvent
ou doivent exercer ou, au contraire, ne doivent pas faire.
Pourtant, la plupart des cas, l’action ou l’inaction des parties porte sur un
bien. Par conséquent, du point de vue juridique on considère que les biens
représentent l’objet dérivé du rapport juridique.
Les biens

Conformément à la loi – l’article 535 Code civil – les biens sont les
choses corporels et incorporels qui ont une valeur économique, pécuniaire et qui
sont susceptible de faire l’objet d’un droit patrimonial.
Les biens peuvent être classifiés selon plusieurs critères.

1. En fonction de leur nature et de la qualification donnée par la loi, les


biens sont divisés en biens meubles et biens immeubles.
Les biens immeubles
En droit roumain, on a trois catégories des biens immeubles, c’est-à-dire :
a. les biens immeubles par nature – ce sont les choses qui ne peuvent
pas être déplacées, c’est-à-dire les terrains et tous ce qui est incorporé à la terre :
des bâtiments, des arbres et ainsi de suite. Toutes les parties d’un bâtiment,
c’est-à-dire des portes, des fenêtres, sont également des biens immeubles par
nature lorsque elles sont incorporées à la construction de façon permanente.
b. les biens immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent – il s’agit des
droits qui portent sur un bien immeuble, c’est-à-dire les droits réels sur un bien
immeuble.
c. les biens immeubles par destination – c'est-à-dire des parts ou des
matériaux qui sont séparés temporairement d’un bien immeuble, lorsque ils sont
désignés à être utilisés de nouveau en relation avec le bien immeuble – par
exemple, des glaces, des statues d’un bâtiment.

Les biens meubles


Dans notre droit, on a trois catégories des biens meubles, c’est-à-dire :
a. les biens meubles par nature – ce sont les choses qui peuvent se
déplacer ou être déplacées, comme par exemple des animaux, des chaises.
b. les biens meubles par détermination de la loi – ce sont tous les droits
patrimoniaux qui portent sur des biens meubles ou immeubles, sauf les droits
réels sur les biens immeubles.
c. les biens meubles par anticipation – ce sont des biens qui en réalité
sont des immeubles par nature, c’est-à-dire ils ne peuvent pas se déplacer ou être
déplacées. Pourtant, ces biens sont traités par les parties d’un contrat, par
anticipation, comme des biens meubles parce qu’ils sont destinés à devenir des
biens meubles dans un proche avenir – par exemple, les fruits ou les récoltes non
encore cueillis.

2. En fonction du régime de leur circulation juridique, les biens sont divisés


en deux catégories :
a. les biens dans le circuit civil – ce sont les biens qui peuvent faire
l’objet des actes juridiques, c’est-à-dire qui peuvent être vendus. La plupart des
biens sont dans le circuit civil.
b. les biens hors du circuit civil – ce sont les biens qui ne peuvent pas
faire l’objet des actes juridiques, c’est-à-dire les biens qui ne peuvent pas être
vendus et achetés librement. Il s’agit des biens qui font l’objet du droit de
propriété publique de l’Etat et des unités administratives-territoriales.

3. Selon leur détermination ou selon la manière d’individualisation, les biens


sont divisés en deux catégories :
a. des biens certains – ils sont des biens individualisés par des éléments
ou des caractères particuliers. Par exemple, une voiture, une maison, un
appartement, une peinture et ainsi de suite.
b. des biens de genre – ils sont des biens individualisés par des traits ou
des qualités communes à la catégorie des biens dont ils font partie. Ainsi, ces
biens font partie d’une catégorie plus large des biens d’un même genre et leur
individualisation spécifique sera faite en nombre, à la mesure ou au poids. Par
exemple, des pommes, du pain, du lait, de l’argent et ainsi de suite.

4. En fonction du fait si l’utilisation des biens implique ou non leur


consommation, les biens sont divisés en :
a. des biens consomptibles – ce sont les biens meubles qu’on ne peut
utiliser sans les consommer matériellement ou les aliéner. Ainsi, la première
utilisation de ces biens implique toujours leur consommation. Par exemple, le
pain, les fruits, l’argent.
b. des biens non consomptibles – ce sont les biens qui peuvent être
conservés malgré leur utilisation. Ainsi, ses biens peuvent être utilisés plusieurs
fois sans être consommés. Par exemple, des maisons, des livres, des animaux.

5. Selon la possibilité de les remplacer pour l’exécution d’une obligation


civile, les biens sont divisés en :
a. des biens fongibles – ce sont des biens qui sont considérés du point de
vue juridique comme identiques. Par conséquent, on peut les remplacer pour
l’exécution d’une obligation civile. Conformément à la loi, les biens de genre
sont aussi de biens fongibles.
b. des biens non fongibles – ce sont des biens qui ont une individualité
qui ne permet pas de les remplacer les uns aux autres.

6. En fonction de leur possibilité de produire des fruits, les biens sont divisés
en deux catégories :
a. des biens frugifères – ce sont des biens qui produisent périodiquement
des autres biens, dénommés fruits, sans être consommés matériellement.
b. des biens non frugifères - ce sont des biens qui ne peuvent pas
produire périodiquement des fruits.

Du point de vue juridique, en ce qui concerne les biens produits par des
autres biens, on fait la distinction entre des fruits et des produits. Ainsi, les fruits
sont des biens produits par des autres biens sans être consommés
matériellement, sans perdre leur substance – par exemple, les pommes produites
par un arbre. Par contre, les produits sont des biens qui résultent de la
consommation matérielle des autres biens – par exemple, le bois produit par un
arbre.
A leur tour, les fruits peuvent être :
- des fruits naturels, c’est-à-dire des biens qui sont produits sans l’intervention
humaine – par exemple, l’herbe, les feuilles des arbres ;
- des fruits industriels, c’est-à-dire des biens qui sont le résultat de l’activité
humaine – par exemple, les récoltes.
- des fruits civils, c’est-à-dire des sommes d’argent qui résultent de l’utilisation
des biens par une autre personne, en vertu d’un acte juridique, comme par
exemple les loyers, les intérêts.

7. En fonction de leur perception, les biens sont divisés en :


a. des biens corporels, qui ont une existence matérielle et peuvent être
perçus par l’homme ;
b. des biens incorporels, qui ont une existence abstraite, par exemple des
droits.

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