Droit économique 

: Introduction au droit
Chapitre 1 : Notion de droit, branches du doit et sources du droit  

1- Le droit et l’activité économique

Le droit et l’activité économique sont interdépendants. Le droit agit sur l’économie et

réciproquement. L’activité économique repose sur de grands principes juridiques qui garantissent le
bon fonctionnement de l’économie de marché, lequel nécessite le respect des libertés publiques et
l’ordre public.
Il est vrai que l’économie de marché repose sur, la propriété privée et la liberté contractuelle (le
socle fondamental), mais elle prône un minimum d’intervention de l’Etat pour réguler l’activité
économique et protéger les libertés économiques fondamentales

A- Les libertés économiques

Il s’agit principalement de la liberté du commerce et de l’industrie, de la liberté d’entreprendre et

de la liberté de circulation des marchandises, des personnes et des capitaux.
L’art 35 de la constitution marocaine, dans sa version 2011, dispose que :
« Le droit de propriété est garanti. La loi peut en limiter l’étendue et l’exercice si les exigences du
développement économique et social du pays le nécessitent […]. L’Etat garantit la liberté
d’entreprendre et la libre concurrence. […] L’Etat veille à garantir l’égalité des chances pour tous et
une protection spécifique pour les catégories sociales défavorisées. »
La liberté du commerce et de l’industrie repose sur la liberté contractuelle (liberté de conclure ou
non un contrat et d’en fixer le contenu) ainsi que sur le droit de propriété (dans une économie
capitaliste, les entrepreneurs sont propriétaires des moyens de production de leur entreprise).

B- Les limites des libertés économiques

L’exercice des ces libertés peut engendrer des tensions entre les acteurs économiques et sociaux
(entreprises, salariés,…), c’est alors que le droit encadre ces libertés par des dispositions d’ordre
public ou conventionnelles.
 Les limites d’ordre public
L’ordre public est l’ensemble des règles de droit obligatoires qui s’imposent à tous et auxquelles nul
ne peut déroger par contrat. Ces règles sont édictées dans l’intérêt général, en prenant en compte
l’éventuelle inégalité entre des parties. L’intérêt général étant supérieur à l’intérêt particulier, ce
principe justifie l’intervention de l’État dans les activités économiques au détriment du principe de
liberté du commerce et de l’industrie :
– l’État peut intervenir pour protéger les intérêts économiques des plus faibles pour lutter contre les
abus de pouvoir (par exemple, il a pris des mesures pour protéger les consommateurs, les locataires,
les salariés…) ; on parle alors d’ordre public de protection (ou ordre public social) ;
– l’État peut aussi intervenir pour orienter l’économie dans l’intérêt général (réglementation de la
concurrence, mesures de défense de l’environnement…) ; on parle alors d’ordre public de direction.

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 Les limites d’origine conventionnelle
Les limites à la liberté d’entreprendre peuvent également résulter d’un accord entre les partenaires
économiques, qui peuvent en effet prévoir dans leurs contrats des clauses de non-concurrence. Ces
clauses prévoient, en cas de rupture de contrat, que le cocontractant ne pourra pas exercer d’activité
faisant concurrence, directement ou indirectement, à son ex-partenaire.
Les partenaires économiques peuvent également prévoir des clauses d’exclusivité. Celles-ci
consistent, par exemple, pour un fournisseur, à s’engager à n’approvisionner qu’un seul partenaire –
généralement sur un secteur géographique donné (exclusivité territoriale) – et, pour un acheteur, à ne
s’adresser qu’à un fournisseur unique (exclusivité d’approvisionnement).

2- La notion de droit :
A- Le droit objectif et les droits subjectifs :

Au sens général du terme, le droit est un ensemble de règles de conduite qui régissent les rapports
entre les hommes. Ces règles de conduite sont élaborées par des autorités qui ont reçu le pouvoir de le
faire (contrairement aux autres règles sociales). Cet ensemble de règles constitue le droit objectif. Il
crée pour les individus des prérogatives et des obligations. Les individus sont dits sujets de droit.
Le droit objectif prévoit des situations de façon abstraite. Il en découle des droits individuels très
concrets accordés aux personnes. Il s’agit des droits subjectifs.
Le droit subjectif est un pouvoir, une prérogative dont dispose une personne, sujet de droit.

B- Les finalités de la règle de droit :

Le droit est un facteur d’organisation et de pacification de la société.

 Le droit, un facteur d’organisation de la société
Le droit organise les rapports entre les hommes vivant en société. Ainsi, il réglemente les rapports
familiaux (entre époux, entre membres d’une même famille : autorité parentale, obligation alimentaire,
etc.) ainsi que les rapports économiques et sociaux (rapports entre employeurs et salariés, entre
membres d’une communauté scolaire, etc.).
 Le droit, un facteur de pacification de la société
En prévoyant l’interdiction et la punition de certains comportements constituant des atteintes aux
personnes (agressions, harcèlement, etc.) ou aux biens (vols, etc.), le droit permet de prévenir les
infractions. En effet, l’existence de la sanction dissuade la majorité des individus de transgresser les
règles, ce qui évite les conflits.
Lorsque les règles sont malgré tout transgressées, le droit organise la sanction afin de punir l’auteur de
la violation et, le cas échéant, de réparer le préjudice subi par la victime.
Le droit permet donc de pacifier les relations entre les individus en prévenant ou en réglant les
conflits.

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3- Les caractères de la règle de droit :

- Caractère social : Le droit vise l’organisation correcte de la société. C’est un lien qui vient du fait
qu’on est membre de la société. La règle de droit cherche des solutions justes dans l’organisation de la
société. Elle cherche des solutions pratiques.
- Caractère obligatoire : La règle de droit est nécessaire au maintien de la vie sociétaire. Il n’est pas
conditionnel, même s’il dépend des conditions reconnues et déterminées par la loi. Une fois ces
conditions posées, il est obligatoire. Exemple : Si le contrat existe, il doit être respecté.
- Caractère étatique : La règle doit être formulée par l’organe étatique compétent. L’organisme qui en
a le pouvoir l’intérieur de la dite société.
- Caractère permanent : Elle demeure jusqu’à son abrogation ou don remplacement. Art 474 du
DOC : « Les lois ne sont pas abrogées que par les lois postérieures lorsque celles-ci l’expriment
formellement ou lorsque la nouvelle loi est incompatible avec la loi antérieure. »
- Caractère général : La règle de droit est impersonnelle car elle vise une situation et non une personne
en particulier. Elle est générale et s’applique donc de la même façon à tout individu se trouvant dans
une situation déterminée dans une société donnée. Elle s’impose donc sans aucune distinction.
- Caractère coercitif : Son observation est sanctionnée par la force. C'est-à-dire que son non-respect est
sanctionné par l’autorité publique.

4- Les branches du droit :

A- Les droits subjectifs :

Les droits subjectifs sont des prérogatives attribuées à une personne, qui peut s’en référer pour la
défense de ses intérêts. Les droits de la personne 1sont déduits du droit objectif en vue d’utilisations
individuelles.
On distingue les droits patrimoniaux (avec valeur pécuniaire) et les droits extra-patrimoniaux
(sans valeur pécuniaire) :
 Les droits patrimoniaux :
a- Les caractéristiques :
- Ils sont cessibles, ce qui signifie qu'ils peuvent être vendus.
- Ils sont transmissibles aux héritiers en cas de décès, ou en cas de dons.
- Ils sont saisissables par le créancier de la personne titulaire du droit patrimonial, en cas de dettes
impayées.
b- Les types :
- Les droits réels : les droits de propriété sur des « choses » matérielles
- Les droits intellectuels  s’appliquent aux œuvres d’esprit à portée culturelle ou économique
- Les droits de créances ou droits personnels : constituent des prérogatives sur des débiteurs
personnels.

1
« Rights » en anglais

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Remarque : Alors que le droit réel est un rapport de droit entre une personne est un bien, le droit de
créance (ou droit personnel) est un rapport de droit entre deux personnes.
Exemple : Un contrat passé entre un garagiste et son client. Le contrat a pour effet de faire naitre des
droits de créance ainsi que plusieurs obligations : pour le garagiste, réparer la voiture et pour le client,
payer.
- Le client a le droit d’exiger la réparation prévue, il est créancier et le garagiste débiteur
de l’obligation de réparer.
- Le garagiste a lui, le droit d’exiger le paiement de son travail, il est créancier de cette
obligation, le client en est débiteur, et l’objet du droit est le paiement d’une somme
d’argent.
 Les droits extrapatrimoniaux :
a- Caractéristiques :
- Ils sont incessibles : ils ne peuvent pas être vendus. Par exemple, le droit à la vie, le droit d'être
éligible à une assemblée politique et le droit au nom ne peuvent pas être vendus.
- Ils sont intransmissibles : en cas de décès, ils ne peuvent pas être transmis aux héritiers.
- Ils sont insaisissables, c'est-à-dire que le créancier d'une personne ne peut pas saisir les droits extra-
patrimoniaux de celle-ci.
- Ils sont imprescriptibles : ils n'ont pas de limite dans le temps.
b- Les types :
- Les droits civiques et politiques : vote, expression, circulation…
- Les droits civils : identification et statuts des personnes physiques, mariage…
- Les droits commerciaux : liberté de contracter, installation et exploitation…
- Les droits de la personnalité : image, vie privée, corps, santé…

B- Le droit objectif :

Les branches du droit sont regroupées selon leur domaine d’application (public ≠ privé) et leur
territorialité (national≠ international)
 Le droit privé et le droit public :
-Le droit privé concerne les relations des personnes physiques et des personnes morales privées ayant
une reconnaissance sociale : société, association, groupement économique.
-Le droit public contient les règles relatives à l’organisation des pouvoirs publics et régit les rapports
entre l’Etat et les particuliers (personnes physiques et morales).

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 Le droit national :
Droit national : ensemble des règles en vigueur dans un Etat
Droit public Droit privé
Droit A pour objet l’organisation Droit civil Réglemente les relations
constitutionnel de l’Etat et le fonctionnement entre particuliers (droit
des institutions politiques commun : il est applicable
à chaque fois qu’il y a
silence des autres
branches de droit)
Droit administratif Réglemente l’organisation Droit commercial Ensemble des règles qui
des collectivités publiques s’appliquent aux
(département, commune) et commerçants et aux
des services publics ainsi que opérations commerciales
leurs rapports avec les Droit social Régit les rapports entre
particuliers assurés et organismes de
Sécurité sociale
Droit fiscal Réglemente la participation Droit du travail Régit les rapports
financière des particuliers individuels et collectifs de
aux dépenses publiques travail entre employeurs et
salariés
Droit pénal Ensemble des règles de droit Procédure civile Ensemble de règles qu’il
ayant pour but la sanction faut respecter pour faire
des infractions. (Le droit de valoir ses droits en justice
punir)

 Le droit international
Droit international : ensemble des règles régissant les relations juridiques dans lesquelles intervient
un élément étranger
Droit international public Droit international privé
Régit les relations entre Etat, les instances Régit les relations entre personnes privées de
internationales, les rapports Etats / Institutions nationalité différente
(OMC, ONU…)

5- Les sources de droit :

A- Les sources historiques
-Droit religieux : Est fondé sur la religion officielle au Maroc : l’Islam (Coran et Sunna). Mais les
nécessités de la vie moderne ont conduit à adopter des règles juridiques modernes dans plusieurs
domaines.
-Droit séculier : inspiré des conventions internationales conclues soit à propos du Maroc ou avec lui.
Par ailleurs le droit marocain s’est souvent emprunté de la législation française.
-La coutume : est une règle de droit non écrite émanent du corps social et considérée obligatoire. A sa
différence de la loi, la coutume n’émane pas des pouvoirs publics. Pour être reconnue et appliquée,
d’une part, la pratique ou le comportement doivent être répétés dans le temps. D’autre part, la
conviction partagée par tous lui attribue une force obligatoire.

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-L’usage : ce sont des règles professionnelles ou locales qui s’imposent par le caractère répété et la
croyance en leur caractère obligatoire.
Remarque : La coutume et les usages sont issus de la pratique et no sont pas des règles écrites. Donc,
ils représentent une source secondaire du droit.

B- Sources modernes
-La loi : est tout texte voté par le parlement. Il exprime la volonté du peuple. Elle ne fléchit que devant
la constitution et les traités internationaux signés par le Maroc.
-Le règlement : couvre toutes les matières autres que celle de la loi. Exemple de règlements  : décret
gouvernemental, les arrêtés ministériels…
-La jurisprudence : C’est l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux et donc par les juges. Par
conséquent les décisions des magistrats posent la règle à appliquer.
-La doctrine : est l’ensemble des travaux des juristes qu’ils soient théoriciens ou praticiens (des
avocats, notaires, universitaires…). Ceci en publiant dans des ouvrages ou revues juridiques sous
forme d’articles.
Remarque : La jurisprudence et la doctrine sont des sources indirectes du droit.

C- Hiérarchie des sources de droit au Maroc

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Les traités internationaux

tution ent
s
du Roi
formelle
administrati
ministériels
gouverneur
gouvernem on s
Décrets
instructions des
Consti
Les
du
des
Les Loi
arrêté
Walis
chef du
circulaires
Dahirs et
arrêté s
Les décrets
Les
et
s
et

Remarque : Le texte de loi du rang inférieur doit respecter celui du rang supérieur

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