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RELATIONS JURIDIQUES

INTRODUCTION

Par définition, le mot Droit recouvre deux sens différents : un sens objectif et un sens
subjectif.
Au sens objectif et large du terme, le droit désigne l’ensemble des règles de conduite
imposées et sanctionnées par la collectivité pour régir les rapports des hommes vivant en
société.
Ce sont des règles de conduite définies par le groupe social auquel l’individu appartient ; il
doit les observer et les respecter sous peine de contrainte ou de sanction exercée par la société.
Le mot Droit est la loi, il est général et se caractérise par son objet, on par de Droit Objectif.
ou de la règle de droit.
Le Droit, ainsi défini, est un droit national car il est l’émanation du pouvoir de l’Etat qui a
compétence pour l’établir (pouvoir législatif) et, chaque Etat a ses propres règles de droit.
Le Droit objectif est également un droit positif car il évolue et se modifie sans cesse en
fonction des modifications des conditions sociales, économiques, politiques et culturelles. Le
droit objectif, appelé droit positif s’oppose au droit naturel qui est fondé sur un ensemble
de principes immuables et universels découlant de l’ordre naturel des choses (ex : le droit à la
liberté individuelle, à la vie etc…). Le droit positif est étatique, adaptable à chaque évolution.

Au sens subjectif, le droit désigne l’ensemble des prérogatives reconnues à une personne par
le droit objectif, soit sur une chose, soit envers une personne.
Ce droit est défini par rapport à son bénéficiaire qui est le sujet de droit ; envisagé sous cet
angle, on parle de Droit Subjectif, ex : Le droit du propriétaire d’un bien d’en faire usage.
Le droit, ainsi défini est reconnu à tous et est juridiquement protégé. Il a un caractère constant
et universel.
Chaque individu doit exercer ses droits sans en abuser ; des sanctions et des limites ont été
établies pour sanctionner l’abus de droit.

En conclusion, il faut noter que si le droit subjectif se distingue du droit objectif, ils restent
tout de même indissociables car le Droit objectif a pour raison d’être de définir les droits
subjectifs et les droits subjectifs n’existent qu’en vertu du Droit objectif.

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CHAPITRE I : NOTIONS GENERALES DE DROIT CIVIL

Le droit civil étant à la base des rapports quotidiens entre les hommes, sa connaissance
permet aux simples particuliers de connaître et de comprendre le sens et les conséquences des
actes les plus usuels que l’on pose, comme vendre, prêter, l’hypothèque sur une maison .
la connaissance du droit civil permet aussi de maintenir un certain ordre social et une certaine
stabilité sociale car chaque individu en obéissant au droit et en respectant les droits de l’autre
évite les rapports conflictuels.
Le droit civil est la branche du droit la mieux construite qui permet un raisonnement (le
raisonnement juridique) cohérent et logique.
Pour le situer, il faut comprendre la classification du droit qui est faite.

Section 1 : La classification du droit


Le Droit objectif et le Droit subjectif se distinguent par leurs classifications.

P 1 : Le droit objectif

La classification du droit objectif est fondée sur une distinction essentielle entre le
Droit public et le Droit privé (voir tableau) les deux grandes branches principales du droit
objectif ; ils comportent à leur tour des subdivisions selon l’objet.

A - Le droit public

Le droit public est l’ensemble des règles de droit qui régissent les rapports dans
lesquels l’Etat ou les pouvoirs publics interviennent. Il se subdivise en plusieurs branches.

1 - Le Droit Constitutionnel : L’ensemble des règles de droit qui régissent les


institutions étatiques à savoir l’organisation des pouvoirs publics notamment le pouvoir
législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.

2 - Le droit administratif : L’ensemble des règles de droit qui régissent le


fonctionnement des services publics de l’Etat (Administration, collectivités publiques etc…)
et qui réglementent les rapports de ces services avec les particuliers.

3 - Le droit fiscal : L’ensemble des règles de droit relatives aux différentes


impositions (impôts).

4 - Le droit financier : L’ensemble des règles de droit régissant les finances publiques
(budget de l’Etat).

5 - Le droit pénal : L’ensemble des règles de droit qui fixent les sanctions et les
infractions aux lois.

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B - Le droit privé
Le droit privé est l’ensemble des règles de droit (ou règles juridiques) qui régissent les
rapports des particuliers entre eux c’est à dire tous les rapports dans lesquels les pouvoirs
publics n’interviennent pas sauf si l’Etat agit comme une personne privée (ex : lorsque l’Etat
engage des agents contractuels).
Le droit privé se subdivise en plusieurs branches dont la principale est le Droit Civil.

1 - Le droit civil : l’ensemble des règles juridiques générales (ou principes généraux
de droit) qui règlementent les rapports des personnes privées, ex : les règles concernant la
capacité juridique et l’état des personnes, l’organisation de la famille, la possession des biens
ainsi que tous les rapports d’obligations qui lient les individus entre eux.
Le droit civil est le droit commun (ou le droit de base général) qui demeure applicable à tout
le monde en l’absence de dispositions particulières ; en effet le développement des activités
professionnelles va faire apparaître des règles spécifiques c'est-à-dire d’autres branches du
droit privé, notamment :
2 - Le droit commercial : L’ensemble des règles juridiques qui s’appliquent aux
rapports des commerçants dans l’exercice du commerce.

3 - Le droit du travail : L’ensemble des règles juridiques régissant les rapports entre
employeurs et employé à l’occasion d’un contrat de travail.

4 - Le droit rural : L’ensemble des règles de droit régissant le domaine agricole


notamment la propriété des terres rurales, leur exploitation etc…

5 - Le droit maritime : L’ensemble des règles juridiques applicables aux transports


maritimes des personnes et des marchandises (marine marchande).

6 - Le droit aérien : L’ensemble des règles juridiques régissant le transport aérien.

7 - Le droit des assurances : L’ensemble des règles de droit régissant le domaine des
assurances.

8 - Le droit de l’informatique : l’ensemble des règles juridiques applicables au


domaine de l’informatique.
Etc.

Au plan international, on retrouve également la distinction entre le droit international public et


le droit international privé:

Le droit international public : L’ensemble des règles juridiques qui s’appliquent aux
rapports entre Etats ou avec des organisations internationaux (ex : ONU)

Le droit international privé : L’ensemble des règles juridiques qui s’appliquent aux
particuliers dans les relations internationales, ex : un contrat entre un Ivoirien et un Français.

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TABLEAU DE CLASSIFICATION DU DROIT OBJECTF

DROIT PUBLIC DROIT PRIVE

- Droit Civil
- Droit Constitutionnel - Droit Commercial
- Droit Administratif - Droit du Travail
- Droit Fiscal - Droit Rural
- Droit Financier - Droit Maritime
- Droit Pénal - Droit Aérien
- Droit des Assurances
- Droit de l’Informatique
Etc…

Droit International Public Droit International Privé

P 2 : Le droit subjectif

Le droit subjectif est divisé en deux grandes parties (voir tableau) dont les droits
patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux qui à leur tour se subdivisent.

A - Les droits patrimoniaux


Ce sont tous les droits qui ont un intérêt pécuniaire et matériel c’est-à-dire appréciable en
argent ; ils se subdivisent en trois types de droits différents, regroupés comme suit :

1 - Les droits réels : Ce sont les droits qui confèrent à leur titulaire un pouvoir direct
sur une chose, ex : le droit du propriétaire sur sa voiture.

2 - Les droits de créance (ou droits personnels) : ce sont les droits en vertu desquels
une personne (le créancier) exige d’une autre personne (le débiteur) l’exécution d’une
prestation (créance évaluable en argent).

3 - Les droits intellectuels : Ce sont tous les droits dont l’objet est une valeur
intellectuelle ou une œuvre de l’esprit et qui constituent un monopole d’exploitation, ex : le
droit de l’inventeur sur son invention, le droit de l’écrivain sur son œuvre littéraire etc…

Les droits patrimoniaux présentent les caractères suivants : ils sont cessibles, transmissibles
aux héritiers ou légataires, saisissables par les créanciers ; ils sont prescriptibles sauf le droit
de propriété etc...

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B - Les droits extrapatrimoniaux

Ce sont tous les droits qui ont un intérêt moral. ; Ils sont répartis en deux types de
droits, regroupés comme suit:

1 - Les droits de la famille (ou droits familiaux) : Ce sont les droits que l’on reconnaît
à la cellule familiale, ex : l’autorité parentale, les droits des époux etc.

2 - Les droits de la personnalité : Ce sont les droits liés à la personnalité de


l’individu ; ils sont strictement personnels car lui sont attachés, ex : le droit à l’intégrité
physique, le droit à la vie privée etc.

Les droits extrapatrimoniaux présentent les caractères suivants : incessibles, intransmissibles,


insaisissables et imprescriptibles, inaliénable parce que attachés à l’homme. Ce sont des droits
moraux.
Les droits extrapatrimoniaux ont une valeur morale mais l’atteinte à ces droits peut avoir des
conséquences pécuniaires, ex : en cas d’atteinte à l’intégrité physique, la victime peut obtenir
des dommages et intérêts à titre de réparation.

Les droits extrapatrimoniaux sont les droits de l’homme reconnus avec d’autres droits plus
généraux dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 Août 1789) et consacrés
dans la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 Décembre 1948, texte qui
constitue le fondement juridique de la protection des droits de l’homme.

TABLEAU DE CLASSIFICATION DU DROIT SUBJECTIF

Droits Patrimoniaux Doits extrapatrimoniaux

- Droits réels - Doits de la famille

- Droits de créance - Droits de la personnalité

- Droits intellectuels

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P 3 : Les sources du droit
Le droit objectif comme le droit subjectif ont des sources très diverses.

A - Les sources du droit objectif


Les sources sont écrites ou orales ; les principales sources sont les lois et les
règlements, les autres sont constituées par la coutume, la jurisprudence et la doctrine.

1 - Les lois et les règlements

Ce sont les règles de droit qui émanent d’une ou plusieurs autorités compétentes de
l’Etat qui les formule par écrit selon une procédure bien définie. La loi et le règlement
constituent le droit écrit.
La loi est une règle de droit qui émane des députés de l’Assemblée Nationale qui détiennent le
pouvoir législatif.
Le règlement est une règle de droit émanant des autorités gouvernementales qui détiennent le
pouvoir exécutif ; ainsi le règlement comprend les décrets pris par le Président de la
République, les arrêtés pris par les autorités gouvernementales et administratives (Ministres,
Préfets et Maires).
En outre, il y a l’ordonnance, une autre règle de droit, qui est une loi prise par le Président de
la République sur autorisation du pouvoir législatif dans un délai bien déterminé ;
l’ordonnance doit être ratifiée par le pouvoir législatif pour avoir valeur de loi ; à défaut de
ratification, elle devient un règlement illégal susceptible d’être annulé pour excès de pouvoir
devant le tribunal administratif.

- La mise en vigueur de la loi


Elle suit une procédure qui se déroule en trois étapes à savoir le vote, la promulgation
et la publication.
En effet, les propositions de loi (provenant des députés) et les projets de loi (provenant du
pouvoir exécutif et les autres autorités gouvernementales) sont soumis à l’avis du conseil
constitutionnel (art 97 cst°) ou conseil économique et social (art 113 cst°) ; ensuite, ils sont
discutés en commission par les députés à l’Assemblée Nationale qui peuvent faire des
amendements. Le texte définitif est alors soumis au vote de l’ensemble des députés ; une fois
voté, il devient loi.
La loi votée ne devient effective qu’à partir de la promulgation : c’est l’acte par lequel le
Président de la République constate que la loi a été régulièrement votée et ordonne de la faire
publier en vue son exécution. Les ordonnances et les décrets son promulgués par simple
signature du Président.
Enfin, il est procédé à la Publication de la loi c’est-à-dire qu’elle est portée à la
connaissance du public autrement des citoyens. Le procédé normal de publication est
l’insertion de la loi dans le journal officiel, accompagnée des mesures de publicité
complémentaires (Presse, Radio, TV…)
La loi régulièrement publiée est obligatoire et applicable 3 jours francs après la
publication et s’applique à tout le monde sans exception, même à ceux qui n’en avaient pas
connaissance d’où l’adage « Nul n’est censé ignorer la loi » ; cette règle permet la stabilité
sociale et évite de remettre en cause l’application de la loi qui obéit à un principe bien établi à
savoir la loi n’a pas d’effet rétroactif, elle ne dispose que pour l’avenir.
La loi ou la règle de droit ainsi établie est générale, permanente, obligatoire et contraignante,
assortie de sanctions soit civiles (dommages et intérêts) soit pénales (amende, prison etc.) ou
les deux à la fois.
La loi cesse de s’appliquer lorsqu’elle est abrogée ; l’abrogation est l’annulation de la loi.

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- La hiérarchie des règles de droit
Les lois prises par le pouvoir législatif ont une supériorité sur les textes réglementaires
et une hiérarchie des règles juridiques a été établie :
- Les lois constitutionnelles
- Les traités internationaux
- Les lois (organiques et ordinaires)
- Les ordonnances
- Les décrets
- Les arrêtés
Il en résulte que les règlements sont subordonnés aux lois et ne peuvent être contraires à
celles-ci, ni intervenir dans le domaine de la loi. Si tel est le cas, le pouvoir exécutif commet
un excès de pouvoir et le règlement illégal peut faire l’objet soit d’un recours en annulation
devant la chambre administrative, soit d’une exception d’illégalité au cours d’un procès.

2 - La Coutume
Elle est la plus ancienne source de droit. La coutume est une règle qui s’établit avec le
temps par suite d’un long usage, constant et durable.
La formation de la coutume consiste en des faits et actes dont la répétition constante et
durable en fait des habitudes, des manières d’être c'est-à-dire des usages d’un milieu social
nés de l’assentiment volontaire. Aussi, il doit faire naître le sentiment du caractère obligatoire
de l’usage chez les individus.
La coutume fournit la loi là où la loi n’a pas statué, ex : Le port du nom du mari par la femme
relève de la coutume. La coutume ne peut être contraire à la loi ni l’abroger.

3 - La Jurisprudence
La jurisprudence est l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux. Il s’agit des
décisions appelées des précédents.
La jurisprudence crée, interprète, complète et applique la loi.

4 - La doctrine
La doctrine est l’ensemble des opinions émises sur le droit par les jurisconsultes dans leurs
ouvrages ainsi que leurs enseignements.
La doctrine est une source indirecte du droit en ce sens qu’elle oriente le législateur dans les
projets de réformes législatives

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B - Les sources du droit subjectif
Le droit subjectif a deux principales sources qui sont les faits juridiques et les actes juridiques.

1- Les faits juridiques


Les faits juridiques sont des évènements qui surviennent et entraînent des
conséquences juridiques ou de droit (créer, transmettre ou éteindre des droits)
indépendamment de la volonté des individus.
En effet, les conséquences juridiques ne sont pas le plus souvent voulues par leurs auteurs,
parce que c’est la loi qui les impose, ex : le dommage causé à autrui entraîne comme
conséquences juridiques pour son auteur, la réparation du dommage, il fait naître en même
temps au profit de la victime un droit de créance de dommages et intérêts.

Les faits juridiques sont très nombreux et variés, ils ont été classés en deux catégories, les
faits juridiques naturels et involontaires et les faits juridiques volontaires.

- Les faits juridiques naturels et involontaires


Ce sont des évènements indépendants de la volonté de l’homme, soit parce que ce sont
des phénomènes naturels (ex : la foudre, l’inondation) soit parce que ce sont des évènements
sociaux liés à la vie des individus (naissance, mariage) dont la survenance crée, transmet ou
éteint des droits.
Ce sont aussi des situations de fait telles que la prescription qui est l’écoulement d’un délai à
l’expiration duquel une personne acquiert un droit d’une situation (prescription acquisitive) ou
bien une personne perd un droit (prescription extinctive). La prescription civile est de 30 ans ;

- Les faits juridiques volontaires


Ce sont des actions ou des agissements voulus, mais dont les conséquences juridiques ne sont
pas voulues par leurs auteurs, ex : les coups et blessures volontaires. Généralement, les faits
juridiques volontaires sont tous les faits générateurs de la responsabilité civile notamment les
délits ou quasi délits).

2 - Les actes juridiques


Les actes juridiques sont des manifestations d’une ou plusieurs volontés d’un seul ou
de plusieurs individus qui entraînent des conséquences juridiques (créer, transmettre ou
éteindre des droits) ; mais les conséquences juridiques des actes juridiques sont voulues par
leurs auteurs, c'est-à-dire qu’ils recherchent les conséquences des actes qu’ils posent.
L’exemple type d’acte juridique est le contrat qui est un accord de volontés d’au moins deux
personnes en vue de produire des conséquences de droit, ex : la vente est un contrat (ou acte
juridique), le vendeur vend le bien parce qu’il veut obtenir un prix et l’acheteur achète parce
qu’il désire le bien.
Les actes juridiques sont nombreux et ne sont valables que si les conditions de réalisation sont
conformes à la loi, on parle de conditions de validité des actes juridiques.
On trouve différentes sortes d’actes juridiques qui font l’objet de classification.

- Les actes juridiques unilatéraux et les actes bilatéraux : l’acte juridique unilatéral
est celui dont l’effet juridique naît de la volonté d’une seule personne, ex : le testament ;
l’acte juridique bilatéral est celui dont l’effet juridique naît de l’accord de deux ou plusieurs
volontés ; ce sont les contrats ou les conventions, ex : un contrat de bail, une vente.

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- Les actes à titre gratuits et les actes à titre onéreux : l’acte à titre gratuit est un
acte sans contrepartie pécuniaire c'est-à-dire un acte de bienfaisance, ex : une donation ;
l’acte à titre onéreux est celui où chacun cherche un avantage, ou tire une contrepartie
pécuniaire, ex : la le contrat de travail.

- Les actes de conservation, les actes d’administration et les actes de disposition :


un acte de conservation est un acte qui assure la protection et le maintien d’un droit ou d’un
patrimoine dans son état initial sans subir de perte, ex : une hypothèque.
Un acte d’administration est un acte de gestion d’un bien ou d’un patrimoine, ex : la location
d’une maison.
Un acte de disposition est un acte qui modifie ou peut compromettre la valeur d’un droit
(augmentation ou diminution de la valeur), ex : une vente de maison.
- Les actes entre vifs et les actes à cause de mort : un acte entre vifs est celui qui
produit ses effets juridiques du vivant des parties, ex : le contrat de transport.
Un acte à cause de mort est celui qui produit ses effets juridiques au décès des parties, ex : le
testament.

Section 2 : Les personnes et les biens


Il s’agit de déterminer les sujets de droit ainsi que les biens dont ceux-ci sont bénéficiaires.

P 1: Les Personnes
Un sujet de droit est une personne à qui la loi reconnaît l’aptitude à être titulaire de droit.
Il existe deux catégories de personnes ou sujets de droit : les personnes physiques et les
personnes morales.

A- Les personnes physiques


Les personnes physiques sont des êtres humains. Tout être humain a une personnalité
juridique.

1- La personnalité juridique
La personnalité juridique est l’aptitude à être sujet de droit c'est-à-dire à avoir des
droits. Tout être humain, quel que soit son sexe, son âge, sa nationalité ou sa race a une
personnalité juridique qui lui est reconnue pendant son existence. En effet, la personnalité
juridique existe et s’acquiert dès la naissance de tout être humain à condition qu’il soit né
vivant et viable. Cependant l’enfant conçu et non encore né est considéré par avance comme
une personne (ayant la personnalité juridique) chaque fois qu’il y va de son intérêt ; ainsi, il
peut acquérir des droits pourvu qu’il naisse vivant et viable, ex : un enfant à naître pourra
recueillir la succession de son père défunt.
La personnalité juridique est protégée contre toute atteinte par la réparation du préjudice subi,
ex : la protection de la vie privée, de l’honneur etc.
Enfin la personnalité juridique disparaît à la mort de la personne physique.

2-L’état des personnes : l’état d’une personne est un ensemble d’éléments permettant
d’identifier et de différencier une personne des autres dans la société, on parle d’état civil. Ces
éléments sont notamment le nom, le domicile, la nationalité, le patrimoine.

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3 - La capacité juridique
La capacité juridique est l’aptitude reconnue par la loi à une personne de jouir de ses
droits et de pouvoir les exercer soi même librement.
La capacité comporte deux degrés : la capacité de jouissance qui est l’aptitude à avoir des
droits et des obligations ; la capacité d’exercice qui est l’aptitude à pouvoir mettre en œuvre
soi même ses droits et ses obligations.
La capacité s’acquiert à la majorité et par l’émancipation. La majorité, c’est l’âge légal requis
pour être capable, il est fixé à 21 ans révolus en Côte d’Ivoire. Le majeur est capable de tous
les actes de la vie civile.
L’émancipation est l’acte juridique permettant au mineur d’avoir la capacité d’exercice. Il
existe deux sortes d’émancipation : l’émancipation est soit légale (par le mariage légal) soit
judiciaire (par décision du tribunal). Le mineur émancipé est responsable civilement et
pénalement de ses actes mais l’autorisation de ses parents (à défaut du tuteur ou du conseil de
famille) est toujours nécessaire en cas de mariage.
Toute personne capable est considérée comme un majeur capable et responsable de tous les
actes de la vie civile.
Toute personne a la capacité juridique sauf exception prévue par la loi, l’incapacité.
En général, une personne est frappée seulement de l’incapacité d’exercice.
Les personnes incapables sont les mineurs non émancipés, les majeurs incapables (les
malades mentaux, les majeurs ayant des déficiences mentales tels que les faibles d’esprit, les
prodigues etc…)
L’incapacité est prononcée dans l’intérêt de l’incapable que l’on veut protéger.
Les personnes incapables sont juridiquement protégées ; outre le régime de l’autorité
parentale sous lequel est placé toute personne mineure non émancipée, le système de
protection des incapables résulte de la tutelle, du conseil judiciaire ou de l’administration
légale.
Les actes accomplis par une personne incapable sont frappés de nullité relative et se
prescrivent par 5 ans ; seul l’incapable à sa majorité (si mineur) ou lorsque l’incapacité aura
pris fin (si majeur incapable) ou son représentant légal peut demander la nullité de l’acte.
Exceptionnellement, le mineur non émancipé peut valablement effectuer, seul, certains actes
que l’usage tolère, par contre le majeur incapable ne peut faire aucun acte juridique.

B - Les personnes morales


Les personnes morales sont des groupements de personnes physiques à qui la loi
reconnaît une personnalité distincte de celle des membres qui les composent. Les personnes
morales ont une personnalité morale (ou personnalité juridique).

1- Les différentes personnes morales


Il existe différentes catégories de personnes morales à savoir les personnes morales de
droit public, les personnes morales de droit privé et les personnes morales à caractère mixte.

- Les personnes morales de droit public


Les personnes morales de droit public sont celles qui poursuivent un but d’intérêt
général et sont régies par le droit public ; ce sont notamment l’Etat, les collectivités
territoriales (ex. : les communes) et les établissements publics ayant une autonomie financière
et de gestion tels que les universités, les hôpitaux, etc…

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- Les personnes morales de droit privé
Les personnes morales de droit privé poursuivent un but d’intérêt privé. Il en existe
plusieurs types.
Les sociétés : Ce sont des groupements à but lucratif ; la société peut être constituée par une
seule personne ou plusieurs personnes. Les sociétés peuvent être constituées sous deux
formes, les sociétés commerciales (ex : SARL) et les sociétés civiles (ex : une société civile
immobilière).
Les associations : Ce sont des groupements à but non lucratif, c'est-à-dire désintéressé, ex :
une association culturelle.
Il y a plusieurs types d’associations dont les syndicats professionnels, les groupements
d’intérêt économique, les organisations non gouvernementales (O.N.G.).

- Les personnes morales à caractère mixte


Les personnes morales à caractère mixte sont des groupements qui relèvent à la fois du droit
public et du droit privé, ex : les sociétés d’économie mixte, les sociétés d’Etat etc.

2- Les conséquences de la personnalité morale


Les personnes morales acquièrent leur personnalité morale ou juridique dès
l’accomplissement de certaines formalités exigées par la loi pour leur constitution, par
exemple pour les sociétés dès l’immatriculation au registre du commerce et du crédit
mobilier.
L’existence de la personnalité morale entraîne des conséquences juridiques pour le
groupement :
Les personnes morales ont un patrimoine distinct de celui des membres, une dénomination
sociale, un siège social, une nationalité etc…Les personnes morales ont des droits et
obligations et les exercent par l’intermédiaire des organes qui sont des personnes physiques
qui ont qualité pour agir en leur nom selon les statuts.
Enfin, les personnes morales ont également une durée de vie soit limitée soit illimitée sans
dépasser 99 ans sauf prorogation.
En cas de dissolution qui met fin au contrat entre les membres, la personnalité morale survit
pour les besoins de la liquidation et ne disparaît définitivement qu’après la liquidation du
patrimoine de la personne morale.

Exercice d’application
Déterminer les personnes morales de droit public et de droit privé et les
autres: L’université d’Abidjan, la famille Amiens, la société de transport UTB,
le lycée scientifique de Yamoussoukro, le syndicat des commerçants, l’INP-HB,
le Président directeur général de la banque IC, le club des danseurs, le couple
ferry, le CHR de Cocody, Uniwax, la compagnie d’assurance Alico, la société
de transport de San Pedro.

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P 2 : Les Biens
Les biens désignent les choses qui servent à l’usage de l’homme, directement ou
indirectement, pour satisfaire ses besoins mais ils désignent aussi les droits qui s’exercent sur
les choses ; ces biens ou ces droits ont une valeur pécuniaire.
Les droits et les biens font partie d’un ensemble qui forme un tout c'est-à-dire une entité
juridique distincte des éléments qui la composent, c’est le patrimoine, d’où la détermination
de la notion de patrimoine avant celle des éléments qui le composent.

A - Le patrimoine
Le patrimoine se définit comme l’ensemble des droits et obligations (ou dettes) d’une
personne c'est-à-dire l’ensemble des biens et des droits qui répond de l’ensemble des dettes.
Le patrimoine forme un tout ayant un actif et un passif : les biens et les droits sont les
éléments de l’actif du patrimoine, les obligations ou dettes sont les éléments du passif.
Toute personne a un patrimoine, peu importe qu’elle n’ait actuellement aucun bien, car le
patrimoine en lui-même est une entité distincte des biens qui le composent et ces biens
peuvent être des biens et droits déjà acquis mais aussi des biens et droits à venir.
Le patrimoine est unique, indivisible et universel ; il est attaché à la personne tant qu’elle vit,
il est inaliénable. Il ne se transmet qu’à cause de mort (en cas de décès), on parle soit de
transmission universelle (un seul héritier acquiert la totalité des biens) soit de transmission
à titre universel (plusieurs héritiers ayant chacun une quote part des biens).
La transmission entre vifs porte sur un bien déterminé du patrimoine, on parle de
transmission à titre particulier.
Le patrimoine d’une personne sert de gage à ses créanciers qui n’ont qu’un droit de gage
général, c'est-à-dire que ceux-ci peuvent faire saisir un bien quelconque, le faire vendre et se
faire payer sur le prix.

B- Les droits
Les droits ou droits patrimoniaux sont classés en droits réels, en droits de créance et en
droits intellectuels.

1- Les droits réels


Les droits réels comprennent les droits réels principaux et les droits réels accessoires
(ou sûretés réelles).

a)– Les droits réels principaux


Ils sont strictement définis par la loi. Ce sont le droit de propriété et les
démembrements du droit de propriété qui sont l’usufruit, la servitude et l’emphytéose (voir
tableau).

– Le droit de propriété
Le droit de propriété est le droit de jouir et de disposer d’une chose de la manière la
plus absolue pourvu qu’on n’en fasse pas un usage interdit par la loi.
Le droit de propriété comporte trois prérogatives reconnues au propriétaire :
- L’usus est le droit de faire usage de la chose c’est à dire de s’en servir, d’en retirer l’utilité
qu’elle procure, ex : le titulaire du vélo s’en sert pour son travail ou pour son agrément etc…
- Le fructus est le droit de percevoir les fruits et les produits de la chose, de la faire fructifier
et d’en jouir (fruits naturels, industriels et civils).
- L’abusus est le droit de disposer de la chose soit matériellement (consommer, aménager,
détruire etc.) soit juridiquement (vendre, léguer, louer etc.).

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Le droit de propriété est le droit le plus important et le plus complet. C’est un droit exclusif (le
propriétaire est seul maître de son bien); c’est un droit absolu, c’est un droit perpétuel c'est-à-
dire dure autant que la chose et ne disparaît pas par le non usage.
Néanmoins, Il connaît des limitations ; en effet, le titulaire engage sa responsabilité s’il
commet un abus du droit de propriété c'est-à-dire s’il utilise son droit dans l’intention de
nuire ; il en est de même en cas de troubles anormaux, ex : les troubles de voisinage (bruits,
odeurs, etc.).

– Les démembrements de la propriété


Ce sont les droits qui ne comportent pas toutes les prérogatives du droit de propriété ;

L’usufruit : c’est le droit d’user et de jouir d’une chose dont une autre a la propriété à
charge d’en conserver la substance.
L’usufruit porte soit sur un bien meuble soit sur un bien immeuble, ex : l’étudiant non
boursier à qui un parent donne en usufruit sa villa pendant la durée des études.
L’usufruitier a un droit d’usage et un droit de jouissance sur le bien et sur tous les fruits du
bien mais le nu – propriétaire est seul à pouvoir en disposer.
L’usufruit prend fin par la mort de l’usufruitier, à la fin du terme prévu, etc.

La servitude : c’est le droit en vertu duquel le propriétaire d’un fonds dominant peut user de
certains avantages du fonds servant appartenant à son voisin, ex : la servitude de passage, la
servitude de vue etc.
La servitude porte sur un bien immeuble. La servitude s’éteint par la destruction du fonds, par
le non usage pendant 30 ans, par la réunion des deux fonds dans la même main.

L’emphytéose : c’est le droit d’un locataire sur la chose qui lui a été louée pour une durée de
18 à 99 ans. C’est un bail de longue durée.

b) – Les droits réels accessoires


Les droits réels accessoires (ou sûretés réelles) sont des droits qui garantissent
l’exécution d’un droit de créance, ex : un créancier d’une somme d’argent, pour se protéger
contre les risques d’insolvabilité de son débiteur, peut prendre une garantie.
Les droits réels accessoires sont donc des garanties ; ils consistent à se faire remettre un bien
en garantie ; ainsi, si le bien mis en garantie est un bien meuble, on parle de gage, si c’est un
bien immeuble, on parle d’hypothèque.
Le créancier qui n’a pas de garantie est appelé créancier chirographaire.
Les droits réels accessoires sont également appelés des sûretés réelles parce qu’en cas
d’inexécution du débiteur, le créancier pourra affecter le bien mis en garantie au paiement de
la dette par une vente aux enchères publique du bien.
Les droits réels comportent les privilèges suivants :
- le droit de suite qui est le droit de reprendre la chose en quelque main qu’elle se trouve ;
- le droit de préférence qui est le droit d’être payé en priorité par rapport aux créanciers
chirographaires, en cas de vente aux enchères publiques du bien mis en garantie.
- le droit de rétention (cas du gage) qui permet de conserver la chose jusqu’au paiement
complet de la dette.
Par opposition aux sûretés réelles, il existe des sûretés personnelles qui consistent pour une
personne autre que le débiteur à se porter garante pour exécuter la dette en cas de défaillance
du débiteur principal, ex : le cautionnement ou l’aval.

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2- Les droits de créance

Le droit de créance ou droit personnel est le droit reconnu à une personne, le créancier,
d’exiger d’une autre personne, le débiteur, une certaine prestation.
Le droit de créance fait naître un rapport ou lien de droit entre au moins deux personnes, le
créancier et le débiteur. Envisagé du côté du créancier, celui – ci a un droit de créance,
envisagé du côté du débiteur, celui – ci a une obligation ou une dette.
Quant à la prestation, objet du droit, elle peut consister :
- Soit à donner quelque chose, alors, le débiteur a une obligation de donner, ex : le
créancier exige de son débiteur le paiement d’une somme d’argent ;
- Soit à faire quelque chose, le débiteur a une obligation de faire, ex : le créancier (le
voyageur) exige du débiteur (le transporteur) qu’il le mène à destination ;
- Soit à ne pas faire quelque chose, le débiteur a une obligation de ne pas faire ou
d’abstention, ex : le créancier peut exiger du débiteur qu’il ne s’installe pas proche du
fonds vendu, pour ne pas lui faire concurrence.
Le titulaire du droit de créance n’a pas de privilège, il a un droit de gage général sur les biens
du débiteur.
L’efficacité du droit de créance est subordonnée à la solvabilité du débiteur, c’est à dire à
l’aptitude de l’ensemble de ses biens à couvrir l’ensemble de ses dettes.

3- Les droits intellectuels

Ce sont les droits qui portent sur des œuvres intellectuelles sur lesquelles leurs auteurs
ont un droit de propriété et un droit exclusif d’exploitation d’où l’appellation de droit de
propriété intellectuelle, littéraire, artistique etc.
Les droits intellectuels portent sur des choses immatérielles qui ne sont pas tangibles,
autrement qui n’ont pas de support matériel (pensée), ce sont donc des droits incorporels. Ce
sont des droits patrimoniaux ; ils sont également liés à la personnalité de leurs auteurs (œuvre
de l’esprit), ce sont des droits moraux, donc des droits extrapatrimoniaux.
Les droits de propriété intellectuelle sont donc des droits incorporels, exclusifs et moraux.

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DROITS SUBJECTIFS

DROITS PATRIMONIAUX DROITS EXTRAPATRIMONIAUX

Droit de la Droit de la
personnalité famille

Droit à L’intégrité Droit à l’intégrité


physique morale

Droit au nom

Droits réels Droits intellectuels Droits de créance

Droits réels principaux Droits réels accessoires

Droit de Droits réels démembrés Hypothèque Gage


propriété du droit de propriété

Usufruit Servitude Emphytéose Nantissement Antichrèse

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C- Les biens
Les biens peuvent être classés selon plusieurs critères mais deux classifications sont
importantes à savoir les biens meubles et les biens immeubles puis les biens corporels et les
biens incorporels.

1- Les biens meubles et les biens immeubles


Selon le code civil les biens sont classés en biens meubles ou en biens immeubles ;
ainsi, l’art.516 stipule que : « tous les biens sont meubles ou immeubles ».

a) – Les biens meubles


Ce sont des choses qui se déplacent ou que l’on peut déplacer ; on distingue deux
catégories de meubles.
– Les biens meubles par nature : Ce sont tous les biens corporels qui peuvent se
transporter d’un lieu à un autre, soit qu’ils se déplacent d’eux-mêmes comme les animaux,
soit qu’ils peuvent être déplacés sous l’effet d’une force étrangère comme les objets inanimés,
ex : le mobilier, une voiture.
– Les biens meubles par détermination de la loi : Ce sont des biens incorporels ou
droits (sauf le droit de propriété) que la loi considère comme meubles, ex : les droits réels sur
les meubles, les droits de créance, les brevets d’invention, etc.

b)– Les biens immeubles


Ils se caractérisent par leur fixité au sol. On distingue trois catégories de biens
immeubles.

– Les biens immeubles par nature : Ce sont les sols et sous sols (y compris les
mines) ainsi que tout ce qui est incorporé au sol, ex : les arbres, les bâtiments etc.
– Les biens immeubles par destination : Ce sont des biens meubles par nature que la
loi qualifie d’immeubles parce qu’ils sont affectés par le propriétaire d’un immeuble par
nature à l’exploitation ou au service de cet immeuble. Il faut que les deux biens appartiennent
au même propriétaire, ex : le tracteur de l’agriculteur affecté à l’exploitation de sa plantation
de cacao.
Sont également immeubles par destination, les meubles servant à l’ornement de l’immeuble
(tapis, appareils à douche etc.) s’ils sont attachés au fonds à perpétuelle demeure (statue,
miroir incrusté, un coffre fort, etc.).

Les immeubles par destination doivent être distingués des immeubles par incorporation qui
sont des meubles ayant perdu leur nature du fait d’être incorporés à l’immeuble lors de la
construction, ex : les briques, les tuyaux ayant servi à la construction d’une maison.

– Les biens immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent : Ce sont des biens
incorporels ou droits réels portant sur un immeuble ex : l’hypothèque, l’usufruit sur un
immeuble. Ce sont des biens immeubles ou droits immobiliers.

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2- Les biens corporels et les biens incorporels
Ils se distinguent par leur caractère tangible ou non.

– Les biens corporels


Les biens corporels sont toutes les choses qui ont un support matériel, que l’on peut
voir, toucher et qui ont une valeur pécuniaire, ex : une voiture, une table etc.
Les biens corporels peuvent être classés de différentes façons selon l’utilisation qui est faite
ou selon qu’ils sont dans le commerce ou exclus du commerce juridique : on a les biens
consomptibles et les biens non consomptibles, Les choses fongibles et les choses non
fongibles et enfin les choses dans le commerce ou les choses hors du commerce.

– Les biens incorporels


Ce sont toutes les choses qui n’ont pas de support matériel donc non tangibles. Il s’agit
de tous les droits à savoir les droits réels sauf le droit de propriété (ce dernier se confondant
avec la chose), les droits de créance et les droits de propriété intellectuelle. Ce sont des biens
parce qu’ils sont appréciables en argent. Souvent, certains biens incorporels sont matérialisés
par des titres qui les représentent, ex : une obligation, une action.

LES BIENS

BIENS MEUBLES BIENS IMMEUBLES

Biens meubles Biens meubles


par détermt°de la par nature
loi

Biens imm. Biens imm. Par Biens imm.par


par nature destination l’objet auquel
ils s’appliquent

BIENS COPORELS

BIENS INCOPORELS

En conclusion, les immeubles étant les biens de grande valeur dans le patrimoine sont mieux
protégés que les meubles et leur régime juridique est différent.
La propriété des biens s’acquiert et se transmet par succession, par donation entre vifs ou
testamentaire et par l’effet des obligations ; elle s’acquiert aussi par accession et par
prescription (art 711-712 C civ). Les droits sur les biens peuvent également prendre fin ; les
causes d’extinction peuvent être volontaires (ex : la renonciation volontaire, le paiement) ou
involontaires (ex : le cas de force majeure, la prescription extinctive).

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Section 3 : La notion d’obligation et de contrat

Il s’agit de définir l’obligation et le contrat en montrant la corrélation qui existe


entre les deux notions.

P 1: Définition et caractéristiques de l’obligation


L’obligation est un lien juridique qui naît entre deux ou plusieurs personnes en vertu
duquel, l’une des personnes, appelée le débiteur, est tenue (ou obligée) de fournir certaines
prestations au profit de l’autre, appelée le créancier.

A - L’objet de l’obligation
L’objet de l’obligation est la prestation. Cette prestation peut consister :
- soit à livrer une chose ou à payer somme d’argent, on est en présence d’une obligation de
donner, ex : le vendeur livre la chose vendue à l’acheteur ;
- soit à accomplir des actes ou à faire quelque chose, on est en présence d’une obligation de
faire, ex : exécuter un travail ;
-soit à s’abstenir de faire tel acte ou fait, on est en présence d’une obligation de ne pas faire
ou d’abstention, ex : ne pas faire concurrence à l’employeur.
L’obligation, telle que définie, présente certaines caractéristiques à savoir que c’est un rapport
à caractère personnel ou droit personnel car seul le créancier peut réclamer l’exécution au
débiteur ; elle n’existe qu’entre des personnes dont le créancier et le débiteur ; l’obligation est
un droit patrimonial car c’est un élément du patrimoine du créancier (une créance : élément de
l’actif) et celui du débiteur (une dette : élément du passif) ; elle a donc un caractère pécuniaire
car la prestation fournie par le débiteur est évaluable ; enfin, l’obligation implique un droit sur
les biens du débiteur et est garantie par ceux -ci en cas d’inexécution, c’est le droit de gage
général.

B - Sources et classifications de l’obligation


L’obligation a une source variée et fait l’objet de classification.

1 – Les sources
L’obligation a une source involontaire car elle naît des faits juridiques, c’est une
obligation involontaire ; les faits juridiques donnant naissance à cette obligation involontaire
sont les délits ou quasi-délits, d’où l’appellation aussi d’obligation délictuelle ou quasi
délictuelle.
L’obligation a une source volontaire car elle naît des actes juridiques, c’est une obligation
volontaire ; les actes juridiques qui lui donnent naissance sont les contrats d’où l’appellation
d’obligation contractuelle. Le contrat est une source importante des obligations.
Enfin, l’obligation a une source légale car naît de la loi (autre source involontaire), c’est une
obligation légale.

En définitive, l’obligation a des sources volontaires (les contrats) et des sources involontaires
(les délits ou quasi délits et la loi).

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2 – Les classifications des obligations
En raison de leur diversité, les obligations peuvent être classées selon plusieurs
critères dont deux principales classifications à savoir selon leur source et leur objet ; ainsi :

- selon leur source, on trouve les obligations volontaires ou contractuelles et les obligations
involontaires ou extracontractuelles ;

- selon leur objet, on trouve les obligations de donner, Les obligations de faire et les
obligations de ne pas faire.

La classification selon d’autres critères donne :


- selon l’effet attendu, les obligations de résultat (ou obligations déterminées)où les parties
exigent un résultat déterminé (ex : l’obligation de construire une maison) et les obligations de
moyens ou obligations de prudence et de diligence qui consistent à mettre en œuvre tous les
moyens pour parvenir à un résultat sans pouvoir garantir le résultat, ex : l’obligation du
médecin ;

- selon le caractère pécuniaire, les obligations patrimoniales et les obligations


extrapatrimoniales ;

- selon le délai d’exécution, les obligations à terme et les obligations conditionnelles ;

- selon plusieurs créanciers (obligation conjointe) ou plusieurs débiteurs (obligation


indivisible, obligation solidaire et obligation in solidum).

P 2 : Définition et caractéristiques du contrat


Le contrat étant la principale source des obligations, sa définition découle de la notion
d’obligation dégagée. Le contrat peut être défini ainsi :
Le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes en vue de créer des
obligations (ou des droits).
Autrement, «Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent,
envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose». Art. 1110
code civil.
Le contrat est donc une variété de convention génératrice d’obligations ou de droits.
Le contrat présente les caractéristiques suivantes : outre les mêmes caractéristiques que
l’obligation notamment un droit personnel qui ne lie que les parties au contrat et n’a d’effet
qu’entre elles, il est obligatoire car il a force de loi entre les parties contractantes ; il est
créateur d’obligations et de droits, il est susceptible de contrainte et d’exécution forcée.
En matière de contrat, la volonté joue un rôle prépondérant car elle est au début, pendant et à
la fin du contrat. C’est un accord de volontés dans lequel la volonté est libre et souveraine. Il
est basé sur le principe de l’autonomie de la volonté.
Selon le principe de l’autonomie de la volonté, seule la volonté des parties contractantes crée
le contrat et fait naître tous les droits et obligations, autrement tous les effets qui en découlent.
En effet, quant au fond, c’est la volonté qui librement forme le contrat (liberté de contracter
ou de ne pas contracter), fixe le contenu du contrat (droits et obligations, clauses particulières)
et met fin au contrat ; quant à la forme, la plupart des contrats sont consensuels sauf
exception.

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Cependant, cette liberté contractuelle n’est plus absolue à l’heure actuelle, car certains
contrats sont obligatoires (ex : le contrat d’assurance automobile) et les contrats doivent
respecter l’ordre public et les bonnes mœurs.

A – L’objet du contrat
L’objet du contrat est la prestation à fournir, la chose promise.
Tout contrat a pour objet une chose qu’une partie s’oblige à donner ou qu’une partie s’oblige
à faire ou à ne pas faire. L’absence d’objet entraîne la nullité du contrat.
Pour que le contrat existe et soit valable l’objet doit présenter certains caractéristiques :
- L’objet doit exister c'est-à-dire que la chose doit être là au moment du contrat ; si elle est
détruite, le contrat est nul ; l’objet peut être une chose future (ex : la vente d’un immeuble à
construire).
- L’objet doit être déterminé ou déterminable (indications précises); ainsi, pour un corps
certain, il faut l’identifier, ex : une maison ; pour les choses de genre, il faut désigner l’espèce,
la qualité et la quantité, ex : 1kg de riz local ; en général, la chose doit être de qualité
moyenne si celle-ci n’a pas été précisée mais pas de mauvaise qualité.
- L’objet doit être possible c'est-à-dire réalisable.
- L’objet doit être licite c'est-à-dire ne pas être contraire à la loi ni à l’ordre public ou aux
bonnes mœurs ; il ne doit pas être hors du commerce.

B - La classification des contrats


Il existe plusieurs classifications du contrat ; ainsi, il y a :
Selon le code civil : Les contrats synallagmatiques et les contrats unilatéraux, les contrats à
titre onéreux et les contrats à titre gratuit, les contrats commutatifs et les contrats aléatoires,
les contrats nommés et les contrats innommés.
Selon la doctrine, les contrats consensuels et les contrats solennels, les contrats instantanés et
les contrats à exécution successive, les contrats réels.
Selon la classification actuelle, Les contrats de gré à gré et les contrats d’adhésion (ou
contrats types), les contrats individuels et les contrats collectifs.

C- Les conditions de validité des contrats ou actes juridiques


Les contrats (ou actes juridiques) ne sont valables que s’ils remplissent les conditions de
validité prévues par la loi à savoir le consentement, la capacité, l’objet et la cause ; à défaut, le
contrat ou l’acte juridique est nul.
- Le consentement : c’est l’expression et l’accord des volontés; il peut être expresse ou
tacite ; ce consentement doit exister, à défaut, l’acte juridique ou le contrat est nul ; il doit être
libre et réel c'est-à-dire qu’il ne doit pas comporter de vices de consentement que sont
l’erreur, le dol, la violence ; si tel est le cas l’acte juridique est nul.
- La capacité : les parties doivent être capables juridiquement. L’incapable ne peut donc pas
passer des contrats, s’il le fait, l’acte est nul, c’est le cas du mineur non émancipé et des
majeurs incapables.
- L’objet : c’est la chose ou la prestation promise ; pour que le contrat soit valable, l’objet
doit exister, être déterminé ou déterminable ; il doit être possible ; il doit être licite et ne doit
pas être contraire à l’ordre public. L’acte est nul si l’objet ne respecte pas ces conditions.
- La cause : c’est le motif impulsif et déterminant ayant conduit à la passation du contrat ;
l’acte juridique n’est pas valable si la cause n’existe pas ou si la cause est immorale et
contraire à l’ordre public.

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