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COURS D’ELEMENTS DE DROIT CIVIL ET CONSTITUTIONNEL

Pour les classes de 1ere année LMD Sciences commerciales et info de gestion

I. Introduction générale

Le cours est intitulé ‘’éléments de droit civil et constitutionnel’’. Il offre à l’étudiant


de première année en gestion informatique, la gamme des notions de droit ayant trait à
sa formation et pouvant l’aider à connaitre l’environnement juridique de son futur
métier d’expert-comptable, du gestionnaire et technicien informatique, etc.

Il s’agira essentiellement de faire un contour à la fois théorique et pratique des notions


de droit civil des personnes et de la famille, des biens, de droit de succession, les
obligations ou contrats et enfin, nous survolerons quelques notions de droit
constitutionnel.

II. Objectifs du Cours

Globalement, le cours vise à inculquer aux étudiants en informatique de gestion les


notions essentielles de droit civil et constitutionnel, liées à son futur métier.

Tenant compte des profils des métiers qui peuvent s’offrir à l’étudiant, le cours vise
également à l’initier à l’art de la gestion des affaires publiques et à la gestion politique
d’un Etat.

L’excellence, la compétence et la créativité, sont des valeurs qui guident l’approche


de notre enseignement.

III. Sommaire

Notre cours sera subdivisé naturellement en trois grandes parties :

- La première partie : Etude préliminaire du concept droit.


Il sera ici question d’aborder les généralités sur le droit.
- La deuxième partie : Les éléments du droit civil.
Nous aurons à examiner, le droit civil notamment ; les personnes, la famille, la
succession, les biens et le contrat.
- La troisième partie : Les éléments du droit constitutionnel.
-

I ère Partie : LES PRELIMINAIRES

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE CONCEPT DROIT

Section1. DEFINITION ET UTILITE SOCIALE DU DROIT


§1. Définition

Le concept droit peut être défini en plusieurs sens :

1. Au sens étymologique : en son étymologie, le concept « droit » dérive du mot


latin « directum » qui signifie, direction à suivre, conduite à tenir, conformité à la
règle, ce qui est juste ou droit.
2. le droit au sens subjectif

Au sens subjectif, le droit est synonyme de la faculté, d’un attribut ou


prérogative que la loi reconnaît à une personne d’accomplir certains actes déterminés.
Le droit se conçoit aussi comme ‘’la chose due’’ un droit à faire valoir. Ex : le droit
de faire le commerce, le droit de se marier.

On peut classer les droits subjectifs en deux catégories ; les droits


extrapatrimoniaux et droits patrimoniaux. Les droits extrapatrimoniaux ou moraux
sont des droits qui n’ont aucune valeur économique ou ne peuvent s’évaluer en
argent. Exemple, le droit à la dignité, le droit à la vie.

Les droits patrimoniaux sont ceux qui ont une valeur économique,
donc évaluable en argent. Ils ont pour but, la satisfaction des besoins matériels de
l’homme et sont évaluables en argent.

Les droits économiques se subdivisent en droits réels lors qu’ils se rapportent sur une
chose et en droit de créance, lorsqu’ils trouvent leur origine dans le contrat, quasi-
contrat. (Dettes et obligations).

3. Le droit au sens objectif

Au sens objectif, le droit s’entend à un ensemble des règles juridiques


qui régissent la conduite de l’homme vivant en société. En ce sens, le droit est aussi
vieux que le monde. Il existe partout où il y a une société. Ce qui s’explique par
l’adage ; « ubi societas, ibi ius ». Le droit au sens objectif est caractérisé par une
certaine universalité c’est-à-dire que le droit apparait comme un phénomène
universel, il est marqué par l’intervention de la puissance étatique et la contrainte
juridique qui en assure le respect.

4. Sens scientifique : au sens scientifique, le concept droit peut être compris comme
une discipline juridique ayant pour objet d’étude, les lois et principes normatifs.

§ 2. Utilité sociale du droit

Les règles de droit visent l’établissement et le maintien de l’ordre


social ; l’harmonie au sein de la société.
Le respect de ces règles est assuré par la contrainte juridique « la
sanction ». Ces règles sont nombreuses et variées, elles régissent aussi bien les
rapports des hommes entre eux et les rapports des hommes vis-à-vis de la société.

Section 2 : LES SOURCES DE DROIT

Sans examiner les sources dites matériels ; c'est-à-dire les corps constituant qui
donnent naissance à la règle du droit, nous diront qu’Il existe principalement deux
sortes des sources de droit. Les sources internationales et les sources nationales.

§1: LES SOURCES INTERNATIONALES

On cite parmi les sources internationales les traités, la coutume internationale, les
usages.

a. Les traités internationaux : les traités internationaux (convention ou pacte)


sont des accords conclus entre états ou autres sujets de droit international (saint
siège, les organisationnelles). Il y a deux sortes des traités bilatéraux ou
multilatéraux. Les traités peuvent avoir pour objet de poser une règle
impersonnelle dans l’ordre juridique international (traité-loi) ou de générer des
situations juridiques subjectives, des échanges commerciaux ou prestations
réciproques entre sujets de droit international (traités-contrats). Le traité
international est aussi l’origine du droit communautaire. Le cas du droit
OHADA qui est né du traité de port louis.
b. La coutume et les usages internationaux : ce sont des pratiques juridiques
acceptées comme norme de droit par les Etats. Le cas de la courtoisie
internationale
c. La jurisprudence internationale : ensemble des décisions rendu par les
juridictions internationales.

§2 : LES SOURCES NATIONALES

Il y en a cinq, la loi, la coutume ; la jurisprudence, les principes généraux du droit et la


doctrine.

1. La loi

La loi est une source par excellence du droit. Elle doit être entendue aussi bien au sens
large qu’au sens strict.

a. La loi au sens large

Au sens large, la loi est comprise comme toute règle juridique édictée par une autorité
publique d’un Etat dans le but de diriger, ordonner, permettre ou défendre. Ex ; la
constitution, les ordonnances lois, décret lois, décret, les arrêtés, les édits, etc.
b. Loi au sens strict

Au sens strict la loi est la règle de droit écrite établie par une autorité ayant le pouvoir
de légiférer dans un Etat ; le parlement. (Ne sont comprises comme lois que les lois
ordinaires ou organiques).

Pour être source de droit, la loi (proposition ou projet) doit être votée au parlement en
séance plénière. Après son adoption au parlement, elle doit être promulguée (la
promulgation est l’acte juridique par lequel le chef de l’Etat enjoint le peuple de
respecter la loi votée). Après la promulgation, la loi doit être publiée au journal officiel
pour être opposable à tous. D’où l’adage « nul n’est censé ignorer la loi » nemo
censentur ignorare legem. » ‘’Explication’’.

2. La Coutume

La coutume est certainement la source la plus ancienne du droit. Elle résulte d’une
habitude collective d’agir de telle manière suivant l’utilité et les circonstances. Elle se
transmet oralement de génération en génération. La coutume repose sur deux éléments
« la tradition » la pratique constante et répétée » et « l’opinio juris », la conviction
d’un peuple à observer une coutume comme une norme. La coutume n’est
d’application, lorsqu’elle est conforme aux lois, aux bonnes mœurs et à l’ordre public.
Il y a trois sorte des coutumes, ( secudum legem, praeter legem et contra legem ).

3. La jurisprudence

La jurisprudence est l’ensemble des jugements ou décisions rendues par les cours et
tribunaux. Elle s’applique à des situations non prévues par la loi et la coutume.

4. LES PRINCIPES GENERAUX DU DROIT

Ces sont des principes directeurs formellement dégagés par le législateur ou non qui
peuvent servir de guide à l’interprétation de la règle du droit ou à combler ses vides.
Ce sont donc des adages et maximes. Ex. Nul n’est censé ignorer la loi.

5. LA DOCTRINE

La doctrine est l’ensemble des enseignements de droit, des recherches et opinions des
juristes consultes sur une question de droit. Elle sert à orienter le législateur et c’est
grâce à elle que se font la plupart des reformes législatives. N.B : Les traités
internationaux régulièrement ratifiés priment sur les règles de droit interne (Art. 215 de
la constitution RDC).

Section 3 : LES BRANCHES DE DROIT


Le droit se subdivise principalement en deux branches, il y a le droit naturel et le droit
positif.

§ 1. LE DROIT NATUREL

Le droit naturel est l’ensemble des règles immuables qui sont censés
résulter de la nature même de l’homme et ce, avant toute législation. Ex : le droit à la
liberté, le droit à la vie.

Autrement, les droits naturels, sont des droits inhérents à la nature de l’homme et lui
permet de vivre différents des animaux. En ce sens, les droits naturels sont tout
simplement synonymes de droits de l’homme, et particulièrement ceux dits de 1 ere et
2eme génération (droits civils et politiques et socio-économiques).

§ 2. LE DROIT POSITIF

Le droit positif est la règle de droit établi et sanctionné par une autorité
supérieure et qui s’impose aux individus indépendamment de leur volonté. Il diffère
du droit naturel en ce qu’il est l’émanation d’une autorité et peut être modifié par la
même autorité. Les règles de droit positif sont de deux ordres ; Il y a des règles
impératives et supplétives. Impératives car tous les hommes y sont ténus et personne
ne peut y déroger. Supplétives lors que les hommes peuvent y déroger. Le droit positif
se subdivise en droit international et en droit interne.

1. Le Droit International

Le droit international est la branche du droit qui régit les rapports entre Etat ou avec
d’autres sujets de droit international en fonction de leurs intérêts généraux et
particuliers. Le droit international est subdivisé en droit international public et en droit
international privé.

A. Le droit international public : Le Droit International Public est constitué par


l’ensemble des règles de droit qui s’appliquent aux sujets de la société
internationale, c’est-à-dire les Etats, les Organisations Internationales, et
exceptionnellement les individus.
Le droit international public a pour fonction de réduire l’anarchie dans les
relations internationales en assurant la coexistence entre les Etats et en essayant
de satisfaire les intérêts communs.
B. Le droit international privé est la branche du droit international qui régit sur le
plan international, les rapports entre les particuliers en fonction de leurs intérêts
privés.

§ 2. Le droit interne

Le droit interne ou national est la branche qui régit sur le plan national les rapports
entre l’Etat et les individus. Il se subdivise y en droit interne public et en droit
interne privé.

A. Droit interne public

Le droit interne public est l’ensemble des règles qui organisent le fonctionnement des
pouvoirs publics et leur rapport avec les particuliers. Il comprend :

- Le droit constitutionnel ou droit de la constitution : c’est la branche du droit qui


détermine les règles relatives à l’organisation et fonctionnement de l’Etat ou de
pouvoirs publics. (il existe à cet effet trois branches des pouvoirs : le pouvoir
judiciaire (ensemble des cours et tribunaux ainsi que les parquets qui y sont rattachés,
le pouvoir exécutif (le gouvernement) et législatif (parlement).
La constitution détermine les composantes territoriales (pouvoir central, province et
ETD) et institutions publics de l’Etat. Elle fixe également la forme de l’état (Etat
unitaire ou fédéral), les modes d’accession aux pouvoirs politiques, les modes des
scrutins et les institutions appelées à concourir aux suffrages.
Le droit constitutionnel fixe les droits et libertés fondamentaux dans un Etat de droit.
Elle conditionne les autres branches de droit en ce qu’elles doivent lui être conformes.
- Le droit administratif est la branche qui traite les rapports entre les pouvoirs et les
personnes morales publiques ainsi que les rapports des administrations publiques avec
les citoyens.
- Le droit pénal est la branche du droit qui détermine les infractions et sanctionne
toute infraction à la loi pénale.
- Droit fiscal est la branche du droit qui règle les contributions des citoyens dans les
charges publiques notamment par le paiement de l’impôt et la taxe, etc.
B. droit interne privé

Le droit interne privé est comme dit haut, la branche du droit qui règlemente les
rapports des citoyens dans leurs intérêts prive et vise donc l’intérêt prive. Il comprend :

- le droit civil,
- droit commercial : qui traite des commerçants et de l’exercice de l’activité
commerciale, des obligations du commerçant et des sociétés commerciales.
- le droit du travail qui traite des rapports individuels et collectifs des
travailleurs et employeurs.
- droit financier, etc.

CHAPITRE 2. RAPPORT ENTRE DROIT ET AUTRES DISCIPLINES

A côté de la norme juridique, l’on note l’existence des autres normes sociales, il en est
ainsi, de la morale, de la religion et de l’éthique.

Section 1. Le droit et la morale

La morale traite de la distinction du bien et du mal. Elle est l’ensemble de règles de


conduite qu’une société se donne et varie selon la culture, les croyances et les besoins
de la société.

La morale ne relève pas de la science juridique et diffère du droit en ce que la morale


règlemente l’aspect intérieur de la conduite de l’homme vivant en société, elle pénètre
la conscience et la sanction se traduit en remords.

SECTION 2. Droit et religion

La religion est traite des systèmes des représentations de la divinité et des croyances
fondées sur la foi. Les règles religieuses règlementent les rapports de la foi humaine
avec la divinité, alors que l’ordre juridique s’impose des par son caractère obligatoire
et impératif.

SECTION 3. Droit et science politique

La politique se définit, comme l’art de gérer les affaires de la cité ou tout ce qui a
rapport aux affaires publiques d’un Etat.

La science politique est une discipline qui étudie les pouvoirs politiques dans une
société, sa dévolution, son exercice, son transfert, son abandon, son efficacité, et ses
crises. Vu sous cet angle, la science politique se rapproche du droit, particulièrement

Section 4 : Droit et légistique

La logistique est l’art de rédaction des lois. Il y a deux sortes de légistiques, formelle et
matérielle.
II eme partie : LES ELEMENTS DU DROIT CIVIL

Chapitre 1er : LE DROIT CIVIL DES PERSONNES

Section 1 : DE LA PERSONNE ET DE SON STATUT SOCIAL

En droit, la personne est définie comme « un être social capable d’avoir des droits et
d’être soumis à des obligations ». Elle est dotée de la personnalité juridique (l’aptitude
d’être titulaire des droits et sujet d’obligations). Du point de vue juridique, l’on
distingue deux sortes des personnes ; la personne physique et la personne morale.

1° La personne physique ou naturelle

La personne physique est un être humain ou des hommes pris individ uellement.
L’homme devient sujet de droit dès sa naissance, à condition de naitre vivant et
viable. Autrement l’homme est doté de la personnalité juridique dès la naissance.
On comprendrait alors que ; l’enfant fœtus ou embryons n’est pas encore une
personne, mais le deviendra définitivement s’il nait vivant et viable. Notons à ce
niveau, qu’une exception protège les fœtus en vertu du principe : « l’enfant
simplement conçu est provisoirement considéré comme personne chaque fois que
cela y va de son intérêt ». Ainsi l’infraction de l’avortement pour protéger une vie
future. Le principe s’applique également en matière de succession. Un mort-né n’est
pas non plus une personne car la mort met fin à la personnalité juridique. Les
personnes physiques ont aussi bien des droits moraux que pécuniaires.

2° Les personnes morales

Ces sont des groupements ; des collectivités des personnes ou institutions aux
quelles la loi accorde par fiction juridique et un rôle analogue aux personnes
physiques. Les personnes morales se subdivisent en personnes morales publiques et en
personnes morales privées.

a. Les personnes morales publiques : sont des institutions liées à l’organisation


politique, économique, social et culturelle du pays. Il s’agit par exemple de l’Etat ; des
provinces ; des communes, des établissements publics, des entreprises publiques, etc.

b. Les personnes morales privées : sont des groupements visant des intérêts
particuliers. Ces sont des collectivités d’individus dotées d’une personnalité distincte
de celle des membres qui la compose. On cite parmi elles, les sociétés commerciales,
les ASBL, les établissements d’utilité publique. Les personnes civiles ou morales n’ont
que des droits d’ordre pécuniaire contrairement aux personnes physiques.

Section 2 : LES ATTRIBUTS DE LA PERSONNALITE


Ces attributs sont des manifestations extérieures de la personnalité. Ces éléments sont ;
le nom ; le domicile ou une résidence, la nationalité, un patrimoine.

§ 1. LE NOM

Toute personne est désignée par un nom qui sert à l’identifier. Tout Congolais est
désigné par un nom composé d’un ou plusieurs éléments, il y a le nom de famille ou
nom patronymique, (Nom et post-nom) et le prénom. L’individu peut encore se faire
désigner par un pseudonyme, surtout les hommes de l’art. Ex, V 12

Nul ne peut porter autres noms et prénom que ceux exprimés dans son acte de
naissance. Si les personnes d’une même famille ont les mêmes noms, elles sont tenues
d’adjoindre des éléments complémentaires différents. (Art, 57 du CF).

En droit Congolais, le nom renferme les caractéristiques suivantes : le nom est un


droit incessible c’est-à-dire qu’il ne peut être cédé, inaliénable c’est-à-dire qu’il ne
peut être vendu, immuable c’est-à- dire que l’ordre des déclarations des éléments du
nom ni leur orthographe ne peuvent changer, le nom est imprescriptible c’est-à-dire
qu’on ne peut limiter l’usage du nom a un quelconque délai, indisponible qu’on ne
peut disposer librement de son nom. Le nom doit être puisés dans le patrimoine
culturel Congolais et ne peut être contraire aux bonnes mœurs ni revêtir un caractère
injurieux, humiliant ou provocateur (art 58 du CP).

La loi donne pouvoir au père et mère d’attribuer le nom a l’enfant, en cas de désaccord
entre le père et la mère, la volonté du père est prépondérante. Si le père de l’enfant est
inconnu ou si l’enfant a été désavoué par son père, l’enfant porte le nom lui choisit par
sa mère.

Lorsque la filiation paternelle a été établie après la filiation maternelle, le père pourra
adjoindre au nom de l’enfant, un élément du nom choisi par lui, cependant le
consentement de l’enfant est toujours nécessaire, si l’enfant à 15 ans. L’enfant trouvé
de père et mère inconnus, porte le nom lui donné par l’officier de l’état civil.

L’adopté peut joindre à son nom, le nom de l’adoptant. La femme mariée conserve
juridiquement son nom de jeune fille, toutes fois, pendant la durée du mariage, elle
acquiert le droit à l’usage du nom de son mari, dans ce cas, elle adjoint le nom de son
mari au sein. La veuve non remariée peut continuer à faire usage du nom de son défunt
mari. (Art 62 du CF), Le nom comme instrument de police judiciaire, il est protégé par
les lois du pays. Chacun doit user légitimement de son nom et obligé quiconque à le
respecter par toute voie de droit y compris une action en justice. L’art. 69 et 70 du CF
sanctionne de servitude pénale l’usage abusif du nom.

Le changement, de la modification et de la radiation du nom ne se fait que par


jugement rendu par le tribunal de paix et ce, pour juste motif.
§2 : DU DOMICILE ET DE LA RESIDENCE

1. Notions

On définit le domicile comme le siège juridique d’une personne, c’est le lieu où elle
est censée être présente quant à l’exercice de ses droits et obligations.

Selon l’article 161 du code de la famille dispose que : « le domicile d’une personne est
au lieu où elle a son principal établissement, à défaut du domicile connu, la résidence
en produit les effets ». La résidence est alors le siège réel d’une personne, c’est le lieu
où elle est censée être trouvée.

Toute personne a droit à un domicile et ne doit en avoir qu’un seul mais peut disposer
plusieurs résidences. Sauf cas d’élection du domicile, personne ne peut avoir au même
moment son domicile en plusieurs lieux (Article 164 du CF). Lorsqu’une personne à
ses occupations professionnelles dans un lieu et sa vie familiale ou sociale dans un
autre, son domicile est présumé, en cas de doute, se trouver au lieu de ses intérêts
familiaux ou sociaux (Art. 163 du CF).

La femme mariée à son domicile, chez son mari (art. 165 du CF). Le mineur non
émancipé à son domicile chez son père et sa mère ou chez son tuteur. Le domicile
l’interdit est chez la personne qui exerce de la tutelle sur lui.

Les personnes morales publiques (institutions publiques) ont leur domicile au siège de
leur administration. Les personnes morales de droit privé ou instituées par l’Etat ont
leur domicile à leur siège social.

2. Importance du domicile

Le domicile est d’une importance capitale, il permet de déterminer la compétence du


tribunal, permet au créancier de réclamer la créance en vertu du principe : « la dette est
quérable et non portable ». La succession d’une personne est ouverte au lieu de son
dernier domicile.

3. Sorte de domicile

Il existe deux sortes des domiciles ; le domicile civil ou ordinaire qui est le lieu où un
individu a son principal établissement quant à l’exercice de ses droits civils et sociaux.
Domicile civil peut être volontaire ou légal lors que la loi le fixe impérativement pour
certaines personnes. Il en est ainsi du domicile de la femme mariée, du domicile des
enfants mineurs, du domicile des interdits, certains employés à domicile et Le
domicile spécial ou d’élection.

4. Changement du domicile
En dépit du fait que le domicile est régi par le principe de la fixité, qui voudrait que le
domicile d’une personne soit fixé de manière permanente en un seul lieu, la loi
congolaise permet le changement du domicile.

5. Le changement du domicile

Le changement du domicile se fait par fixation réel du lieu d’habitation avec


l’intention d’en faire son principal établissement.

§3 : DE LA NATIONALITE

A. Notions

La nationalité est un lien juridique qui unit une personne à une nation. C’est un lien de
rattachement d’une personne à un Etat, il doit être alors effectif car Il emporte des
droits et obligations et de la part d’Etat titulaire de la nationalité et de la part de
l’individu bénéficiaire de la nationalité. Ex. prélever l’impôt, allégeance des citoyens à
l’état. Il existe une nationalité en République Démocratique du Congo. C’est la
nationalité congolaise.

La nationalité congolaise est ‘’une et exclusive’’ c’est-à-dire qu’elle ne peut être


détenue concurremment avec toute autre nationalité.

B. Les principes de l’établissement de la nationalité

En principe, toutes les législations établissent leur nationalité sur base du principe « jus
sanguins et jus soli ». Il faut retenir cependant que l’Etat est libre de déterminer les
conditions d’acquisition de sa nationalité.

C. Les modes d’acquisition de la nationalité congolaise

L’analyse de la loi N° 04/024 du 12/11/2004 sur la nationalité, révèle qu’il existe


deux modes d’acquisition de nationalité congolaise. Les congolais d’origines et
d’acquisitions.

Sont congolais d’origine : les congolais par filiation (l’enfant dont le père ou la mère
est congolais) les congolais par appartenance (ceux dont peuples ascendants, la terre
et ethnies constituent ce qui est devenu la RDC à la date de l’indépendance), les
congolais par présomption de la loi (les enfants nouveaux nés trouvés sur le sol
congolais de père et mère inconnus ou apatride.
Est considéré comme sol congolais ; le territoire congolais, les ambassades congolaises
à l’étranger, les bâtiments des mers et aéronefs battants pavillon congolais.

Sont congolais par acquisition : - Les étrangers naturalisés congolais. Tout étranger
qui veut acquérir la nationalité congolaise, doit en faire une demande individuelle et
doit remplir les conditions ci-après ; être majeur, renoncer à sa nationalité d’origine,
savoir parler une des langues congolaises, avoir eu une résidence depuis 7ans en RDC,
Être reconnu de bonne vie et mœurs, n’avoir pas été condamné pour l’infraction de
viol, trahison, crime de guerre, génocide ; etc.

La naturalisation confrère à l’étranger bénéficiaire les mêmes droits que les congolais,
à l’occurrence l’exercice de ses droits civils et politiques, sauf si une loi particulière
l’exclu.

Les congolais par l’effet de mariage : le mariage n’exerce pas un effet sur la
nationalité. Cependant un étranger lié à un conjoint congolais par le mariage, peut
acquérir la nationalité congolaise, après un délai de 7ans de mariage et ce, dans les
mêmes conditions que les naturalisés. Il y a encore des congolais par option, le cas
des enfants nés en RDC des parents étrangers et des congolais par adoption, le cas
d’un enfant légalement adopté par le congolais.

Notons que la preuve de la nationalité congolaise s’établit sur production d’un


certificat de nationalité délivré par le ministre de la justice. Le certificat de nationalité
fait foi jusqu’à la preuve du contraire. Le certificat de nationalité peut être retiré s’il a
été obtenu par fraude. En cas de contestation ou de doute sur la nationalité, il
appartient à l’administration de prouver.

La nationalité congolaise se perd par l’acquisition d’une autre nationalité ou par


déchéance. N.B : une personne qui a perdu la nationalité congolaise par l’acquisition
d’une autre nationalité ou par déchéance peut la recouvrer en remplissant les
conditions exigées par la loi.

§4. Le patrimoine

Le patrimoine est l’ensemble des droits et biens ou avoirs, des dettes ou obligations
d’une personne. Il est composé de deux parties ; l’actif et le passif. L’actif du
patrimoine est constitué de droit, des créances et des avoirs (biens). Le passif du
patrimoine est constitué des obligations et des dettes. Le patrimoine est le gage
commun des tous les créanciers.
SECTION III : DE L’ETATS ET CAPACITES DES PERSONNES

L’état et la capacité des personnes se réfèrent à des situations inhérentes à la


personnalité des individus. Il existe deux sortes de capacité ; jouissance et la capacité
d’exercice.

La capacité d’exercice est l’aptitude d’une personne à exercer seule ses droits. La
capacité est la règle, l’incapacité est l’exception. Sont incapables, Le mineur d’âge, les
aliénés mentaux, les faibles.

§1. Les Mineurs d’âge

A. Notions

Aux termes de l’article 219 du code de la famille, le mineur d’âge est l’individu de
l’un ou de l’autre sexe qui n’a pas encore l’âge de 18 ans accomplis. On distingue
parmi les mineurs ; les mineurs non émancipés et les mineurs émancipés. Les mineurs
non émancipés (ceux qui sont totalement incapables d’accomplir par eux – mêmes des
actes juridiques valables) et Les mineurs émancipés sont des individus n’ayant pas
encore l’âge de 18 ans mais sont affranchis de la règle de la minorité. Ils sont donc
Emancipés.

L’émancipation confère au mineur la pleine capacité ; sauf limitation établie par la


décision du juge s’il s’agit l’émancipation judiciaire. (Art 292 du CF). Il y a deux
sortes d’émancipation ; l’émancipation de plein droit ou tacite, due par l’effet du
mariage (Art 288 du code de la famille) et l’émancipation judiciaire ou expresse qui
est accordée par le tribunal de paix sur requête des père et mère de l’enfant qui a atteint
l’âge de la raison (Art 289 du CF).

B. De la Protection des Mineurs

Pour ce qui concerne le gouvernement de la personne du mineur, ses intérêts


pécuniaires et l’administration de ses biens, le mineur est placé sous l’autorité
parentale (père et mère) ou tutélaire. (Art 221 du code de la famille). Les parents ont
sur leur enfants le droit le garde ; d’entretien et d’éducation. La tutelle de certains
mineurs est conférée à l’Etat, ce, jusqu’à leur majorité. Ce sont des enfants sans
parents ni tuteurs connus ou ceux dont les parents ont été frappés de la déchéance de
l’autorité parentale. (Explications)

Les actes accomplis irrégulièrement par le mineur non émancipé est nul et de nullité
relative.

§2. LES ALIENES MENTAUX


Lorsque les facultés mentales d’un majeur sont durablement altérées par une maladie,
une infirmité ou un affaiblissement dû à l’âge, il est pourvu pour ses intérêts à l’un des
régimes de protection des incapables. Ce régime est applicable aux cas d’altérations
durables des facultés physiques ou corporelles si elles sont susceptibles d’empêcher
l’expression de la volonté. La loi exige que cette altération des facultés mentales ou
corporelles soit constatée par une expertise médicale.

A. Les personnes placées sous le régime d’interdiction

Sont concernés par la mise sous interdiction, l’imbécile, le dément et le fou.

- L’imbécile : l’imbécillité qui est un état mental caractérisé par un arrêt de


développement de l’intelligence, qui rend la personne incapable de diriger ses
affaires.
- Le dément : a démence est une aliénation mentale qui ôte à celui qui en est
attient, l’usage de la raison.
- Le fou : la fureur est une démence portée à un haut degré qui pousse le furieux
à des mouvements dangereux pour lui – même et pour les autres. Les interdits
sont assimilés aux mineurs et ont droit à un tuteur.

Dès la majorité de l’enfant, ou au cours de l’année qui précède celle-ci, l’interdiction


peut être provoquée et la demande est formulée au tribunal de paix ou tribunal pour
enfant.

B. Les personnes mises sous curatelle

Les faibles d’esprit, les prodigues et les personnes dont les facultés corporelles sont
altérées par la maladie ou l’âge peuvent être placés sous l’assistance d’un curateur
nommé par le tribunal de paix à la demande des parents, de l’un d’époux et du MP.

La prodigalité est dans l’ordre des intérêts pécuniaires une manifestation de la


faiblesse de la volonté qui pousse un individu à de folles dépenses.

Le faible d’esprit serait alors une personne qui n’a pas de force d’esprit nécessaire
pour administrer son patrimoine et défendre ses intérêts, il a besoins d’être assisté. La
demande la mise sous curatelle peut être formulée par les parents, l’un d’époux à
l’égard de l’autre et le ministère public.

Il leur est interdit de transiger, d’emprunter, de recevoir un capital mobilier et d’en


donner décharge, d’aliéner ; de grever leur biens d’hypothèque ou de faire le
commerce sans l’assistance de son curateur. » Art. 313 du CF.

Le régime de nullité de ces actes est le même que pour les interdits. La procédure de la
main levée de la mise sous curatelle est la même que pour l’interdiction.
Section IV : LES ACTES D’ETATS CIVILS
Les actes d’Etats civils visent à prouver l’état des personnes. Il y en a des plusieurs
ordres, les actes des naissances, de décès, de mariage etc.
Ces actes sont de la compétence des officiers de l’état civil ou de leurs délégués. Sont
compétents pour exercer les fonctions de l’officier l’Etat civil ; les maires de villes, les
bourgmestres, les chefs de secteur ou de chefferie, les chefs des missions
diplomatiques ou tout autre agent désigné par le gouverneur de province à cet effet.

Section V: LE MARIAGE

§1. Définitions Et But du Mariage

A. Définition

Le mariage est l’union conjugale d’un homme et d’une femme consacrée soit par
l’autorité ecclésiastique soit par l’autorité civile. En RDC seul le mariage civil produit
des effets de droit. L’article 330 du CF définit le mariage comme étant " un acte civil,
public et solennel par lequel un homme et une femme qui ne sont engagés ni l’un ni
l’autre dans les liens d’un précédent mariage enregistré, établissent entre eux une
union légale et durable. " La loi n’accepte aucune autre forme de mariage en dehors de
celui défini à l’article 330. Il n’y a donc pas des mariages homosexuels.

B. Les buts du mariage sont les suivants :


 Créer l’union conjugale légale et durable entre un homme et une femme qui
s’engagent à vivre ensemble jusqu’au décès de l’un ou l’autre.
 Partager la commune destinée et fonder la famille (le mariage est une forme
de mise en commun tant au niveau de l’être qu’au niveau de l’esprit).
 Et perpétuer l’espèce, c’est – à – dire procréer. (Art 349 du CF). Ainsi, est
nul, toute convention visant à écarter l’une des fins essentielles du mariage
(art 350).

C. LES FIANCAILLES

Un mariage sérieux se prépare par une période probatoire appelée fiançailles. Les
fiançailles sont une promesse de mariage. Elles n’obligent pas les fiancés à contracter
le mariage. Il est à souligner que le mariage peut être conclu sans célébration
préalables fiançailles.

L’engagement des fiançailles est pris par un homme et une femme qui échangent leurs
vœux d’amour ; se font des promesses conformément à la coutume. En de cas de
conflit des coutumes, la coutume de la femme est d’application.
En cas de rupture des fiançailles les prestations et les valeurs échangées ou données
durant mes fiançailles sont remboursées conformément à la coutume.

§2. LES CONDITIONS DE VALIDITE DU MARIAGE.

Le mariage exige pour sa validité, la satisfaction des deux séries des conditions ; de
fond et de forme.

A. Conditions de fond

Les conditions de fond exigées pour la validité du mariage sont les suivantes :

1. Les époux doivent être des sexes différents : c’est-à-dire un être de sexe masculin et
un être de sexe féminin, un homme et une femme.
2. Le consentement libre et volontaire des époux : chacun des époux doit
personnellement consentir à son mariage. Pas de mariage forcé. Il arrive que le
consentement soit entaché d’un vice et peut rendre le mariage annulable. L’on
considère comme vice de consentement, la violence (physique ou morale) art 351 du
CF, erreur (sur la qualité substantielle de l’un des époux et le dol.
La nullité peut être demandée dans les six mois de la découverte de l’erreur ou dans les
deux ans qui suivent la célébration du mariage.
3. La capacité de contracter le mariage : le code de famille fixe cette capacité à 18 ans
révolus pour l’homme et pour la femme.
4. L’absence de parenté trop rapproché : cette condition fonde la prohibition de
l’inceste. Le mariage est interdit entre ascendants et descendants en lignée directe et
lignée collatérale. Le mariage est prohibé entre Fère et sœurs germains, consanguins
et utérins. Le mariage est également prohibé entre parents et alliés en lignés
collatérales pour autant qu’il soit formellement interdit par la coutume. Le mariage est
enfin prohibé entre l’adopté et l’adoptant. (Art353 du CF).
5. Absence d’un précèdent mariage non dissout : la dissolution du mariage doit
résulter d’une décision judiciaire prononçant le divorce ou du décès de l’un de conjoint
(art 354 du CF).
NB. La femme dont le mariage venait à être dissout, ne peut se remarier qu’âpres
expiration d’un délai de 300 jours à compter de la dissolution du précèdent mariage.
C’est Le délai de viduité».
Ce délai prend fin en cas d’accouchement ou lors que le juge le supprime ou l’abrégé.
6. Le paiement de la dot : cette condition est réalisée au moment où le futur époux et
sa famille conviennent avec des parents de la future épouse de la remise des biens et
argent qui constituent la dot au bénéfice des parents de la fiancée. Aucun officier de
l’état civil ne peut célébrer le mariage si la dot n’a pas été versée ou tout moins en
partie ou à titre symbolique.

B. Conditions de forme
Le mariage étant un contrat public et solennel, il est donc soumis à des formalités
suivantes :

1- Le mariage doit être célébré devant l’officier de l’Etat civil selon la loi et en
dresse aussitôt l’acte. C’est le mariage célébration.
2- Le mariage peut être célébré en famille selon les formalités exigées par la
coutume mais doit être enregistré par l’officier de l’état. C’est le mariage
constatation ou enregistrement.

§3. LA PREUVE DU MARIAGE

La preuve du mariage s’établit par la production de l’extrait de l’acte de mariage


inscrit au registre de mariage ou du livret de ménage dressé lors de son enregistrement
ou lors de la célébration. A défaut de l’acte de l’Etat civil, le mariage est prouvé par
« la possession d’état d’époux » et l’acte de notoriété supplétif à l’acte de mariage.

§4. LES EFFETS DU MARIAGE

Le mariage produit deux ordres d’effets : les effets extra patrimoniaux et les effets
patrimoniaux.

A. LES EFFETS EXTRA PATRIMONIAUX

1- Le mariage crée le ménage. (Les époux, leurs enfants à charge et tous ceux
envers qui les époux sont tenus d’une obligation alimentaire et qui demeurent
sous le toit conjugale et inscrits au livret du ménage) (Art 442 du CF).
2- Le mari qui assure la direction du ménage, il est le chef du ménage.
3- Les époux se doivent mutuellement protection.
4- Les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie, ils sont tenus de
vivre ensemble et d’assurer la consommation du mariage.
5- L’épouse est obligée d’habiter avec son mari et de le suivre partout où il juge à
propos de résider et le mari doit la recevoir.
6- Les époux se doivent mutuellement soins et assistances réciproques pour la
sauvegarde de leurs intérêts moraux de leur ménage.
7- Les époux se doivent mutuellement fidélité, respect et affection (art 459 du CF).
Ce sont là les droits et devoirs réciproques des époux.

N.B : Le mariage crée de l’alliance (Le lien d’alliance unit un époux aux parents de
son conjoint en ligné direct et en ligné collatérale). (Art 704 à 711). Les parents et
alliés se doivent mutuellement secours, assistance et respect conformément à la loi et à
la coutume (Art 714 du CF). Ils sont ténus d’agir dans le sens de maintenir et renforcer
l’entente familiale.
- Le mariage crée aussi de l’autorité domestique sur les personnes vivant dans le
ménage et envers qui les époux ont une obligation alimentaire. (Art 712 à 713 du CF).
- Le mariage crée de la filiation. Tout enfant congolais doit avoir un père. Nul n’a
le droit d’ignorer son enfant, qu’il soit né dans le mariage ou hors mariage. En matière
d’établissement et des contestations de la filiation, l’intérêt supérieur de l’enfant
prévaut.

B. LES EFFETS PATRIMONIAUX DU MARIAGE

Par effets patrimoniaux, nous entendons les effets pécuniaires dérivant du mariage.

1° Les époux sont obligés de contribuer aux charges du ménage, chacun au prorata de
ses facultés, de son état et de ses moyens. Les charges du ménage sont celles qui sont
nécessaires à l’entretien au quotidien du ménage, à l’éducation des enfants, etc.

2° C’est le mari qui a le pouvoir de conclure des contrats relatifs aux charges du
ménage. Mais la femme peut aussi le faire en vertu de la théorie du mandat domestique
tacite. Ils sont donc tenus solidairement des dettes ainsi contractées, sauf si les
dépenses engagées sont exagérément excessives par rapport au train de vie du ménage
ou lors qu’elles ont été contractées avec un tiers de mauvaise foi (Art 477 du CF).

3° Les époux sont tenus l’un envers l’autre d’une obligation alimentaire, si l’un des
époux manque à ces devoirs, l’autre peut, et sans préjudice aux droits de tiers ;
demander au tribunal d’autoriser à ce qu’il soit procédé à des retenus.

4° Les époux sont tenus de choisir un régime matrimonial, lors de la conclusion du


mariage. Notons qu’il y a trois régimes matrimoniaux :

i. Le régime de la communauté universelle des biens (Tous biens ainsi que les
dettes appartiennent en commun aux époux).
ii. Le régime de séparation des biens, ce régime consacre l’existence de deux
patrimoines propres à chacun des époux. Chaque époux a ses biens propres.
iii. Le régime de la communauté réduite aux acquêts. Ce régime est composé d’une
part des biens propres de chacun des époux et d’autre part des biens communs.
Sont propres, des biens que chacun des époux possède au moment de la
célébration du mariage ou qu’il acquiert autrement par donation, succession ou
testament.
Sont communs, les biens (acquêts) que les époux acquièrent pendant le mariage,
par leur activité commune ou séparé ainsi que les biens conjointement acquis
par les deux époux, par donation, succession ou testament (art 516 du CF).

NB : Quel que soit le régime matrimonial, la gestion des patrimoines communs et


propres est présumée être confiée au mari ; sauf convention contraire. La gestion
comprend tous les pouvoirs d’administration, de jouissance et de disposition, sous
réserve des exceptions établies par la loi.

§5. DE LA DISSOLUTION DU MARIAGE

Le mariage se dissout de plein droit par la mort de l’un des époux, le divorce et le
nouveau mariage du conjoint de l’absent ou disparu, contracter après le jugement
déclaratif du décès. Nous allons nous limiter à n’étudier que le divorce.

A. Notion de divorce.

Par définition, le divorce est la rupture du lien civil du mariage. Le divorce résulte
donc d’une décision judiciaire prononçant la dissolution du mariage à la demande de
l’un des époux. Est donc sans effets, la dissolution de mariage par les autorités
coutumières ou familiales.

B. Cause de divorce

La loi congolaise ne retient qu’une seule cause de divorce, la destruction


irrémédiable de l’union conjugale (art 549 du CF). Le droit congolais consacre donc
le divorce remède et non le divorce sanction.

c. La procédure de divorce

La procédure de divorce connait deux phases. L’instance en conciliation où le juge


tente de réconcilier les époux. En cas de non conciliation, le président va dresser un
P.V y affèrent, ainsi le tribunal statue sur la demande de divorce. C’est la phase
L’instance en divorce. C’est phase contentieuse. Il faut noter que, pendant l’instance
en divorce, le tribunal veillera sur l’intérêt supérieur des enfants (garde, l’entretien,
éducation, etc.)

D. Les effets de divorce

Le divorce dissout le mariage et met fin aux devoirs réciproques des parties. Les époux
deviennent l’un étranger vis-à-vis de l’autre ; et peuvent donc se remarier, à
l’exception de l’obligation d’observer le délai de 300 jours pour la femme. Le divorce
entraine la liquidation du régime matrimonial et le partage des biens des époux.

CHAPITRE II : LES BIENS

Section 1 : DEFINITIONS ET CARACTERISTIQUES DES BIENS

On entend par bien, toute richesse naturelle ou acquise, corporelle ou incorporelle,


susceptible d’être l’objet de droit (d’appropriation) au profit d’une personne. Dans le
langage économique, le bien est toute chose qui présente une utilité, tout service qui
peut satisfaire le besoin de l’homme.
En économique, une chose est utile lorsqu’elle est désirée. Ex. L’habit et l’argent, sont
les biens parce qu’ils sont désirés et rares. L’air par contre n’est désiré et n’est pas
rare, il n’est un bien, mais une chose.

Section 2. CLASSIFICATION DES BIENS

§1. Par rapport à ceux qui le possèdent

Nous avons les biens appartenant aux particuliers et des biens appartenant à l’Etat. Ex.
Les choses sans maîtres, et les choses abandonnées, et les choses affectées à un service
public.

§2. Par rapport à eux-mêmes et leur objet

1. Les biens naturels et biens acquis

Les biens naturels sont donnés par la nature et existe sans action de l’homme. Ex. les
végétaux ; les animaux ; la lumière, etc. Les biens acquis sont artificiels ou produits
par les transformations que le travail de l’homme fait subir aux richesses naturelles.
Ex : les habits, les aliments, les outils, les machines, etc. Notons qu’il y a des biens qui
sont à la fois naturelles et acquits. Ex : les terres culturales.

2. Les biens libres et économiques

Les biens libres sont ceux qui se présentent à l’homme en quantité illimitée et
suffisante pour la satisfaction de besoin de l’homme. Ex : L’eau de la rivière. Les biens
économiques sont des biens qui se trouvent en quantité limitée et sont susceptibles et
rare. Ex : Les minerais, les vêtements.

3. Biens corporels et incorporels

Les biens corporels ou matériels sont ceux qui ont une forme matérielle ou qui
tombent sous les sens. Ex : Les minéraux, les animaux, les maisons. Les incorporels
sont ceux qui n’ont pas un corps. Ex : La clientèle, l’électricité, etc.

4. Les biens immeubles et meubles

Par immeuble, on entend, les biens qui ne peuvent être Transportés d’un lieu à un
autre sans casse. Il y a en trois catégories :

1° Les immeubles par nature : Ex. Le sol et le sous-sol.

2° Les immeubles par incorporation : Cette catégorie contient tout ce qui est incorporé
au sol. Ex. Les bâtiments, les constructions inhérentes au sol, les arbres et plantes
quelconques tant qu’ils ne sont pas détachés du sol, etc.

3° Les immeubles par destination :


Ce sont des objets meubles placés par leur propriétaire dans un immeuble lui -
permettant d’user ou de jouir de l’immeuble, soit pour les nécessités de l’exploitation
dudit immeuble, soit à perpétuelle demeure pour son utilité ou son agrément. Ex. Les
animaux attachés à la culture ou à l’exploitation agricole, les instruments et ustensiles
aratoires, les machines ou autres objets nécessaires destinés à l’exploitation industrielle
ou commerciale d’un immeuble.

Par meuble, il faut entendre toute chose susceptible déplacement. Les droits
mobiliers comprennent également : Les droits réels mobiliers, Les propriétés
mobilières incorporelles (droit d’auteur, droit sur le brevet d’invention, les marques de
fabrique, le fonds de commerce), les droits des créances, les *actions, parts sociales,
parts des fondateurs). Il faut noter que les parts des associés sont mobilières même si
l’apport a été un immeuble.

5. Biens de production et de consommation

Les biens de consommation sont ceux qui servent à la satisfaction d’un besoin de
manière immédiate et sans intermédiaire. Ex. Un morceau de pain. Les biens de
production sont, ceux qui servent à produire d’autres biens. Ex. les matières premières,
les machines et outils.

Section 3 : LE BIEN ET DROIT DE PROPRIETE

L’article 14 de la loi dite foncière dispose que " la propriété est le droit de disposer
d’une chose de manière absolue et exclusive, sauf restriction qui résulte de la loi et des
droits réels appartenant à autrui. Le droit de la propriété renferme les caractéristiques
suivantes :

C’est un droit absolu et exclusif jusqu’à la limite des droits des autres. Le droit de
propriété est un droit perpétuel mais son exercice se trouve être limité par la loi, les
raisons d’intérêts publics (autorisation de bâtir, l’expropriation pour cause d’utilité
publique, réquisition militaire, etc. (Explication).

Section 4 : LES MODES D’ACQUISITION DU DROIT DE PROPRIETE

Il y a plusieurs modes d’acquisitions du droit de propriété, il y a les modes originaires


et les modes dérivés.

§I. LES MODES ORIGINAIRES

Les modes originaires d’acquisition de la propriété sont : la création, l’occupation,


l’accession, usucapion ou prescription acquisitive.

A) La création
C’est la construction d’immeubles ou de meubles, la création est assemblage
des matériaux divers en vue de produire une propriété nouvelle. (L’invention).
B) L’occupation

C’est la prise de possession d’une chose qui n’était à personne, avec l’intention d’en
devenir propriétaire. La loi congolaise attribut en principe la propriété de ces biens à
l’Etat. L’occupation peut exister dans les cas suivants :

 S’il s’agit des choses communes à tous les individus, eau des rivières ;
 Produit de la pêche et de la chasse (on est propriétaire des poissons ou des
gibiers qu’on attrape) ;
 Un trésor trouvé dans son propre fonds, l’on est propriétaire, mais si le trésor
est trouvé dans le fonds d’autrui, il appartient par moitié à celui qui l’a
découvert et par moitié au propriétaire du fonds ;
 S’il s’agit des choses abandonnées ;
 En cas de guerre, on peut devenir propriétaire des choses prises sur l’ennemi.
C) Accession ou incorporation

Il y a deux modes d’accession, par fruits et par union.

1. Par fruits : Un propriétaire accède à la propriété des fruits naturels, industriels et


civils que produit son fond. Ex. le produit spontané de la terre.
2. Accession par union : Le propriétaire d’une chose, devient aussi propriétaire de
tout ce qui s’ajoute à cette chose, en vertu du principe "L’accessoire suit
toujours le principal".
D) La prescription acquisitive ou usucapion

La possession d’un bien de manière continue, paisible, publique, non équivoque et à


titre de propriétaire pendant un certain laps temps fixé par la loi entraîne l’existence du
droit de propriété.

La prescription est trentenaire (30 ans) pour les actions tant réelles que personnelles.
Elle est par 15 ans pour les immeubles acquis de bonne foi. Un locataire par contre, ne
peut prescrire parce que son titre, le bail ne peut justifier qu’il se comporte comme
propriétaire.

Il existe des prescriptions particulières (par 1 ans pour les actions des médecins,
chirurgiens pour les opérations et médicaments ; par 6 mois pour les actions de maîtres
et instituteurs des arts et sciences, les actions des hôteliers, les actions des travailleurs
pour leurs fournitures et prestations). (Art. 647 à 657 du CCC L III).

Les meubles se prescrivent instantanément en vertu du principe : En fait, des


meubles, possession vaut titre". (Article 658 du CCCL III).
L’on ne peut pas par contre, prescrire si les meubles ont été volés ou perdus, le
véritable propriétaire à trois ans à partir du jour de la perte ou du vol, pour revendiquer
contre le possesseur.

Notons que la prescription peut être gênée de deux manières, par sa suspension ou par
son interruption. Il y a suspension de la prescription si le vrai propriétaire se trouve,
en raison d’un empêchement légal ou conventionnel, dans une impossibilité absolue
d’user de son droit. C’est le cas du vrai propriétaire, encore mineur, ou de l’interdit. La
suspension n’efface pas la prescription commencée mais arrête provisoirement son
cours. Il y a interruption, c’est un fait survenu pendant le cours de la prescription et qui
supprime le laps de temps écoulé jusque-là. Ex. une citation en justice.

NB : La prescription n’éteint vraiment pas une dette, mais la rend inefficace et le


créancier devient irrecevable à intenter une action en justice. Autrement l’obligation
est seule privée de la sanction et devient une naturelle.
§ II. LES MODES DERIVES

Il y a modes dérivés de droit de propriété, lorsque celui – ci se transmet par contrat le


cas notamment de celui de vente, d’échange, de donation, par testament et par
succession.

A. La vente

La propriété d’une chose se transmet également par la conclusion d’un contrat de


vente. La vente est un contrat par lequel une personne (le vendeur) s’oblige à transférer
la propriété d’une chose à une autre personne (l’acheteur) qui lui, s’oblige à en payer
le prix. La vente a plusieurs modalités : il y a la vente à tempérament, la vente CIF ou
CAF, la location-vente ou leasing, etc.

B. Echange

C’est un contrat par lequel les parties se donnent respectivement une chose contre
une autre. Les parties au contrat s’appellent copermutant. S’il l’une des choses a
une valeur supérieure par rapport à l’autre, le propriétaire de la chose de moindre
valeur paie à l’autre la soulte.

C. La donation

La donation peut être entre vifs et testamentaire.

1. La donation entre vifs

C’est un contrat par lequel le donateur se dépouille actuellement et irrévocablement de


la chose donnée, en faveur du donataire. La donation exige que les parties soient sain
d’esprit et ne non frappé d’incapacité.
La donation est donc irrévocable et le donateur est tenu de remettre matériellement la
chose dès la conclusion du contrat, il ne peut non plus se réserver le droit de reprendre
la chose sauf exception établie par la loi (cas de la donation conditionnelle. On peut
révoquer la donation en cas d’ingratitude du donataire (attentat à la vie du donateur, les
services, délits ou injures graves envers le donateur ; refus d’aliments au donateur et
enfin, en cas de la souvenance d’enfant au donateur, postérieurement à la donation).

2. La donation testamentaire

Le testament est un acte par lequel le testateur dispose pour le temps où il n’existera
plus, de tout ou partie de ses biens. Cet acte peut être révoqué. Celui qui établit un
testament est appelé "testateur" celui qui reçoit "légataire”. Le légataire peut être à titre
universel ou particulier. On peut renoncer à la succession.

Le testament prend trois formes, authentique, olographe et orale.

Celui que le testateur charge d’exécuter les dispositions testamentaires est appelé "
Exécuteur testamentaire".

1° testament authentique (art 767 CF)

C’est le testament établi par le testateur soit devant le notaire soit devant l’officier de
l’Etat civil de son domicile.

2° Le testament olographe (art 768 du CF)

Est celui qui est écrit en entier, date et signé de la main du testateur. Il peut être écrit à
la machine mais le testateur doit sur chaque feuille indiquée par une mention
manuscrite, les circonstances, les dates, et la signature de sa propre main. Une tierce
personne peut, lorsqu’une personne ne sait pas écrire ou qu’il se trouve dans
l’incapacité physique de rédiger ou de signer un testament, rédiger pour ce dernier un
testament mais à condition que l’officier de l’état civil le légalise.

3° le testament oral

Le testament oral est celui qui est fait verbalement par une personne sentant sa mort
imminente. Pour être valable, il doit être fait en présence de deux témoins majeurs.
Dans ce cas, il ne peut formuler que des prescriptions relatives aux funérailles ; faire
de legs particuliers dont le montant ne peut dépasser 100.000 FC pour chaque legs,
prendre des dispositions relatives à la tutelle des enfants mineurs, etc. (Art 770 à 771
du CF).

D. LA SUCCESSION

Le droit de propriété peut aussi s’acquérir par l’effet de la succession.


La succession est la transmission universelle des droits et charges du patrimoine d’une
personne décédée à une ou plusieurs personnes survivantes, désignées par la loi.
Lorsqu’une personne décède, la transmission de son patrimoine peut se faire de deux
manières ; en vertu de sa volonté ou en vertu de la loi.

A défaut de la volonté, la loi intervient et désigne les personnes appelées à recueillir le


patrimoine du défunt. La succession est dite « succession ab intestat ». Mais s’il y a
un acte établissant la volonté du défunt, la succession est dite « Testamentaire ». Dans
les deux cas, la succession ne peut porter que sur la totalité ou une partie des biens du
de cujus. Si par le testament le testateur n’a disposé qu’une partie de ses biens, les
restes est dévolu à ses héritiers ab-intestat et cela suivant les règles de partage entre
catégories d’héritiers.

- La 1ère catégorie d’héritier est composée des enfants du de cujus nés dans le mariage
ou hors mariage mais reconnus par lui de son vivant. Si l’un d’entre eux décède avant
le de cujus et qu’il ait laissé des descendants ceux-ci sont appelés à le présenter.

- La 2ème catégorie est composée du conjoint survivant, le père, la mère, ses frères et
sœurs (germain, utérin, consanguin) ils peuvent être remplacés également par leur
descendants ou ascendants dans le cas où ils mouraient avant le de cujus.
- La 3ème catégorie, les oncles, les tantes paternels ou maternels.
- La 4ème catégorie, est formée des autres membres de la famille.
La première catégorie reçoit le ¾ de la succession et ils se le partagent par égales
portions entre eux.
La 2ème catégorie reçoit le solde s’il y a les héritiers de la 1 ère catégorie ou la totalité
s’ils ne sont pas. Le partage se fait aussi par portion égales.
Les héritiers de la 3ème catégorie ne viennent à la succession que s’il n’y a pas ceux de
la 1ère et de la 2ème catégorie et si les liens qui les unissent sont régulièrement constatés
par le tribunal de paix. S’il n’y a pas d’héritier de la 3 ème catégorie, la succession est
dévolue aux autres membres, parents ou alliés dont le lien est régulièrement constaté
par le tribunal.
A défaut de la 4ème catégorie, la succession est dévolue à l’Etat.
L’Etat est donc provisoirement l’héritier pendant une année à dater de la publication de
l’existence d’une succession en déshérence. S’il y a un héritier qui se présente, l’Etat
lui transfert la succession à l’Etat où il se trouve, mais si après 5 ans il n’y a toujours
pas l’héritier, la succession et définitivement acquise à l’Etat.
Est indigne de succéder et comme tel exclu de l’hérédité, l’héritier légal ou légataire :
- Qui a été condamner pour avoir causé intentionnellement la mort ou voulu attenter à
la vie du de cujus.
- Qui a été condamné pour dénonciation calomnieuse ou faux témoignage lors que cela
aurait entraîné à l’encontre du de cujus une condamnation à une peine de 5 ans de S.P
au moins ;
- Qui, du vivant du de cujus a volontairement rompu toute relation parentale avec ce
dernier, cette situation devant être prouvée devant le tribunal de paix ; le conseil de
famille entendu ;
- Qui, au cours de soins à devoir apporter au de cujus lors de sa dernière maladie, a
délibérément négligé de les donner, alors qu’il y était tenu, conformément à la loi ou la
coutume.
- Qui, abusant de l’incapacité physique ou mentale du de cujus a capté dans les 3 mois
qui ont précédé son décès, tout ou partie de l’héritage.
- Qui a intentionnellement détruit, fait disparaître ou altéré le dernier testament du de
cujus sans l’assentiment de celui-ci ou qui s’est prévalu, en connaissance de cause,
d’un faux testament devenu sans valeur. (Art 765).
Si par la succession, un bien ne peut être partage entre héritiers, le bien est dit
« indivis » ou copropriété. Les héritiers seront donc appelés copropriétaires et cela
dure jusqu’au partage (licitation), car la propriété étant un droit exclusif, nul ne peut
être contraint à demeurer dans l’indivision. Tout copropriétaire peut provoquer le
partage des biens.
NB : Dans le régime de petit héritage, et s’il y a qu’une maison, elle est dévolue en
entier aux héritiers de la première catégorie et le conjoint survivant garde le droit
d’usufruit sur la maison conjugale. C’est un droit viager, qui dure jusqu'à sa mort, à
condition qu’il ne se remarie pas ou ne soit pas d’une inconduite notoire.

Chapitre III. DES OBLIGATIONS ET DES CONTRATS

Section 1 : NOTIONS
§1. Définition
L’obligation est un lien de droit par lequel une personne (débiteur) est
astreinte envers une autre (le créancier) à donner, à faire ou à ne pas faire quelque
chose.

§2. SOURCES DES OBLIGATIONS


Les sources des obligations sont:
1. La loi : La loi impose des obligations sans qu’il soit nécessaire d’établir un contrat.
2. Le contrat ou convention : le contrat est la source la plus importante des obligations.
Il procède par accord des volontés.
3. Les quasi – contrats : Les quasi – contrats sont des faits purement volontaires de
l’homme, d’où il en résulte, sans convention, un engagement quelconque avec un
tiers, et quelque fois avec des obligations réciproques.
Ex : la gestion d’affaires qui consiste à s’occuper spontanément des intérêts
d’autrui.
Par exemple, vous traites avec un entrepreneur pour faire exécuter une réparation
urgente de la maison d’un ami absent, donc en vertu du quasi – contrat une
obligation nait à charge de l’ami qui a l’obligation de vous rembourser la somme
des dépenses réalisées.
4. Les délits : Les délits sont des faits illicites (contre la loi) et dommageables
accomplis avec l’intention de nuire. Ex. meurtre.
5. Les quasi – délits : Les quasi – délits sont les faits illicites et dommageables qu’une
personne accomplit par sa faute, par l’imprudence ou négligence, mais sans
intention de nuire.

Section 2 : DU CONTRAT

§1. DEFINITION ET TYPES DES CONTRATS

A. DEFINITION
Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent
envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose (Art. 1
du décret du 30 juillet 1888, B.O.P. 109 modifié et complété par le décret du 10
septembre 1916).
B. TYPES DES CONTRATS : (art 2 à 7 du CCC Livre III)
L’on classe les contrats selon la typologie suivante :
1°. Le contrat est synallagmatique ou bilatéral lorsque les contractants s’obligent
réciproquement les uns envers les autres. Ex : le bail, la vente
2°. Le contrat est unilatéral lorsqu’une personne ou plusieurs personnes sont obligées
envers une ou plusieurs autres, sans que celles – ci soient engagées. Ex ; la
donation
3°. Le contrat est commutatif lorsque chacune des patries s’engage à donner ou à faire
une chose qui est regardée comme l’équivalent de ce que l’autre a fait. Ex. La
vente.
4°. Le contrat est aléatoire lorsque la chance de gain ou la perte pour chacune des
parties dépend d’un événement aléatoire. Dans ce contrat l’intérêt pécuniaire est
incertain. Ex ; le pari
5°. Le contrat de bienfaisance ou gratuit est celui dans lequel l’une des parties procure
à l’autre un avantage purement gratuit. Ex ; la donation.
6°. Le contrat à titre onéreux est celui qui dont l’intérêt pécuniaire est certain. Ex ; La
vente
7°. Le contrat consensuel est celui qui est parfait par le seul consentement des parties.
Ex, Le contrat de vente.
8°. Le contrat réel est celui qui exige, outre le consentement des parties, la remise ou
la livraison de la chose objet du contrat. Ex ; la vente, le prêt.
9°. Le contrat solennel est celui qui, à peine de nullité, est soumis, par la loi, à
l’accomplissement de certaines formalités spéciales.
Ex : le contrat d’hypothèque, les sociétés commerciales.
10°.Le contrat principal est celui qui a une existence propre et indépendante. Ex : Le
contrat de prêt.
11°.Le contrat accessoire est celui qui dépend d’un autre ou intervient pour assurer
l’exécution d’un autre. Ex : le gage, l’hypothèque.
12°.Le contrat nommé est celui auquel la loi donne une dénomination et des règles
spéciales. Ex : contrat de vente
13°.Le contrat innomé est celui auquel le législateur ne lui donne pas de nom. Ex ;
‘’Contrat dit de révélation de la succession’’.
14°.Le contrat d’adhésion ou contrat type est un contrat dont les clauses sont fixées à
l’avance par l’une des parties au contrat.
Ex : Le contrat avec la REGIDESO, la SNEL
15°.Le contrat informatique est celui qui porte sur un programme, un logiciel, matériel
ou tout autre effet informatique. Ex : installation d’un programme informatique,
vente des matériels informatiques, création d’un logiciel, etc.

§2. CONDITIONS DE VALIDITE DES CONTRATS


Quatre conditions sont essentielles pour l’existence et de validité d’un contrat :
A. DU CONSENTEMENT
Le consentement est le concours ou l’accord des volontés des contractants sur un
même objet. Chaque partie est en principe libre de régler les conditions et les
modalités de ses engagements (principe de l’autonomie de volonté). Il existe
toutefois de limitation à la volonté, la volonté ne peut être contraire aux lois
impératives et aux bonnes mœurs. Le consentement se réalise dès échange des
volontés. Le consentement se compose de deux éléments, l’offre d’une partie et
l’acceptation de l’autre. L’offre qui n’a pas été accepté s’appelle « pollicitation ».
L’offre peut être expresse ou tacite. L’offre expresse résultant par exemple d’un écrit
ou de simple signe ou tout acte qui manifeste extérieurement la volonté.
L’offre tacite résulte alors des circonstances qui la supposent nécessairement. Ex Les
objets mis dans une vitrine, constitue l’offre. L’offre peut- être à personne déterminée
ou indéterminée, c’est l’offre au public (offre par voie d’affichage, prospectus,
annonce…). L’offre peut être annulée avant l’acceptation et devient sans effet ou
caduque.
S’agissant de l’acceptation, aucune condition n’est requise, elle peut être verbale,
écrite ou expresse, même par téléphone ou simple signe. Ex : Dans la vente aux
enchères, un simple signe fait adjuger l’objet mis aux enchères et engage celui qui a
fait signe à en payer le prix et prendre livraison.
Quand pouvait – on considérer que l’offre rencontre l’acceptation et il y a par
conséquent formation de contrat ? Le contrat est formé lorsque l’acceptation a été
donnée, lorsque les intéressés sont en présence et lorsque l’acceptation suit
immédiatement l’offre.
S’agissant de contrat par correspondance. A quel moment précis un marché traité par
correspondance est – il définitivement conclu ? C’est au moment où la lettre
contenant l’acceptation de l’offre est parvenue à celui qui a fait l’offre.
Quelles sont les formes de consentement ? Il n’y a pas de forme requise. Le
consentement peut être donné par écrit, verbalement, expressément ou tacitement.
Le consentement peut être formé par un contractant pour obtenir de son co-contractant
une promesse au profit d’un tiers, c’est la stipulation pour autrui. (Dans là il y a trois
parties ; stipulant, stipulé et tiers bénéficiaires).
Le consentement peut encore provenir d’un contractant qui se porte fort vis – à – vis
de son contractant d’obtenir d’un tiers qu’il s’oblige envers le cocontractant. Promesse
du porte-fort. Si le tiers s’engage effectivement, l’engagement du porte-fort tombe. Si
le tiers ne s’engage pas, le cocontractant est en droit de lui réclamer des dommages
intérêts.
Le consentement doit être librement donné et exempt de vices. (Art. 9 du CCC Livre
III) : « Il n’y point de consentement valable si le consentement n’a été donné que par
suite d’erreur ou s’il a été extorqué par violence ou surpris par dol » et on ajoute : « la
lésion ».
a. L’erreur
L’erreur est la fausse notion que l’on a sur une chose. C’est croire vrai ce qui est faux
et faux ce qui est vrai. (L’art 10 du CCC Livre III).
L’erreur est causée de la nullité de contrat lorsqu’elle tombe sur la substance même de
la chose qui en est l’objet, sauf si le contrat est conclu en considération de la
personne, (le contrat conclu « intuitu personae »). Le contrat serait inexistant si
l’erreur porte sur la nature même de contrat.
b. La violence
La violence consiste dans des menaces exercées contre une personne, pour lui arracher
par contrainte son consentement qu’elle ne veut pas donner. Elle peut être physique ou
morale. On considère la violence lorsqu’elle est de nature à faire impression sur une
personne raisonnable, et qu’elle peut lui inspirer la crainte d’exposer sa personne ou sa
fortune à un mal considérable et imminent. (On tient compte de l’âge, sexe). La
violence est aussi considérée même si elle est exercée sur l’époux ou épouse ou tout
autre ascendants ou descendant du cocontractant.
c. Le dol
Le dol est toute ruse ou manœuvre employé pour tromper quelqu’un. Il doit s’agir des
manœuvres actives et non des simples dissimilations. Pour être cause de nullité de la
convention, il faut :
1. L’intention de tromper doit être prouvée.
2. Que le dol ait été pratiqué par une des parties contractantes
3. Qu’il soit évident que sans le dol, l’autre n’aurait pas contracté.
d. LA LESION (Art.131bis du CCCLIII)
La lésion est le préjudice subi par une des parties en raison de disproportion qu’il y a
entre ce qu’elle fournit et ce qu’elle reçoit. Le contrat est annulable pour lésion dans le
cas d’un mineur passe un contrat qui le préjudice lors que le contrat a été conclu sans
l’intervention de parents ou tuteurs.
- pour le vendeur d’un immeuble que s’il a subi un préjudice de 7/12 de la valeur de
l’immeuble.
- en manière de contrat d’emploi, lorsqu’il est établi que la rémunération accordée à un
salarié est inférieure de plus de la moitié de ce qui aurait être dû allouer suivant les
usages de la région.
B. DE LA CAPACITE DES PARTIES CONTRACTANTES
Toute personne peut contracter, si elle n’est pas déclarée incapable par la loi. Sont
incapables à contracter aux termes de la loi congolaise, les mineurs d’Age, les aliènes
mentaux, etc.
C. DE L’OBJET DE LA MATIERE DU CONTRAT
Tout contrat a pour objet, une chose qu’une partie s’oblige à donner, à faire ou à ne
pas faire (art. 25 du CCC L III). Toute chose peut faire objet du contrat, sauf les choses
qui sont hors commerce.
Ne peuvent faire l’objet de contrat de faire, les faits impossibles pour tous. Ex :
Dessécher un océan ; un fait contraire à la loi.
Est nul le contrat léonin, c’est-à-dire un contrat dans lequel une seule partie au contrat
à tous les avantages, l’autre n’a que les obligations alors que c’est un contrat à
synallagmatique.

D. LA CAUSE DE L’OBLIGATION
La cause et le but immédiat et essentiel que les parties ont en vue en contractant ou le
simple motif et considérations subjectives qui ont pu les déterminer à contracter. C’est
l’avantage que chaque partie veut tirer du contrat qu’elle fait avec l’autre. La cause
doit être licite
Ex : pour le contrat de bail, c’est l’acquisition de la jouissance d’un immeuble et non
le motif (loger sa famille).

Section 3 : CONTENU ET INTERPRETATION DU CONTRAT

Le contrat doit contenir les stipulations qui renferment la volonté commune des
parties. Il y a des clauses impératives et supplétives qui s’interprètent suivant les règles
ci-après ;

- Dans les conventions on recherche l’intention commune des parties plutôt que
de s’arrêter au sens littéral des termes ;
- Les clauses susceptibles de deux sens, doivent s’entendre dans le sens qui peut
produire un effet ou qui convient avec la matière du contrat ;
- Les dispositions ambiguës s’interprètent et se suppléent par ce qui est d’usage
dans le lieu de la signature du contrat,
- Dans le doute, la convention s’interprète contre celui qui a stipulé et en faveur
de celui qui a contracte l’obligation. l’on doit éviter des termes ambigu ou
équivoques, susceptible de deux sens. Le contrat doit contenir l’identité des
parties, le lieu, la date et la signature du contrat.

Section 4: DES DELITS ET QUASI-DELITS SOURCES DES OBLIGATIONS

Les délits sont des faits volontaire ou involontaire de l’homme qui


causent préjudice à autrui. L’article 258 du CCC Livre III ; stipule : ‘’ Tout fait
quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute du
quel il est arrivé, à le réparer’’.
Cette notion fonde la matière de la responsabilité civile, qui oblige à la réparation.
Pour que cette responsabilité soit fondée, il faut :
 Qu’il y ait faute de l’auteur (une action positive ou négative, une simple
négligence ou une infraction). Pour échapper à sa responsabilité, l’auteur de
la faute peut invoquer : - la force majeure, le cas fortuit, la faute de la
victime ou d’un tiers.
 Il faut qu’il y ait dommage (peut être matériel ou moral ou esthétique).
 Le lien de causalité ; le lien des causes à effets.

N.B : La loi établit la responsabilité pour les parents, instituteurs, artisans, commettant
pour les fautes de leurs enfants, apprentis ou élève et des préposés. Elle se fonde sur la
présomption du défaut de surveillance des responsables. La victime a droit à une
indemnité.
Section 5 : ESPECES ET LA PREUVE DES OBLIGATIONS

§1. LES ESPECES DES OBLIGATIONS

Les obligations peuvent être :


1. Conditionnelle lorsqu’on la fait dépendre de la réalisation d’un événement futur
et incertain ; la condition (suspensive ou résolutoire) Ex : Je vous donnerai
1000$ si vous vous marié.
2. L’obligation peut être à terme, lorsqu’elle accorde au débiteur un temps fixe
pour s’acquitter de son obligation. (Le terme est un événement futur de
réalisation certaine).
3. L’obligation peut être alternative. Une obligation alternative est celle dans
laquelle le débiteur a le choix de se libérer par la délivrance d’une chose
spécifiée.
Ex : X vend sa voiture à Y à charge pour ce dernier soit de payer 5000$ soit de
donner à X un lopin de terre ayant la même valeur.
4. L’obligation facultative, est celle dans laquelle le débiteur a le choix d’exécuter
une seule prestation ou de ne pas s’exécuter.
5. L’obligation peut être solidaire. La solidarité résulte d’une stipulation de contrat
passé entre un créancier et plusieurs débiteurs. Elle doit être expressément
stipulée. La loi prévoit qu’il peut y avoir solidarité obligatoire entre plusieurs
débiteurs et le créancier peut exiger le paiement de la totalité chez le débiteur
qu’il aura choisi. Celui qui paie la dette libère les autres. De même que pour les
créanciers solidaires.
6. L’obligation peut être divisible et indivisible. Elle est dite divisible, lorsque la
prestation peut être fractionnée, soit matériellement, soit juridiquement.
Indivisible, lorsque la prestation ne peut être fractionnée soit par l’existence de
la solidarité entre le débiteur, soit par la nature ou par convention. La distinction
de divisibilité ou non des obligations n’a d’importance que lorsqu’il y a
plusieurs débiteurs.

§2. DE LA PREUVE D’UNE OBLIGATION


La preuve est un moyen légal de démontrer l’exactitude d’un fait sur
lequel repose un droit ou l’extinction d’une obligation. En justice, tout ce qui n’est
pas prouvé est censé n’est pas être.
En matière civile il y a une hiérarchie des preuves alors qu’au pénal et en matière
commerciale, la preuve est libre.
Nul n’est tenu de prouver contre soi – même. Il appartient à celui qui invoque un fait
de le prouver ‘’ Actor incumbit probatio’.
Il existe 5 modes des preuves :
1. La preuve littérale
La preuve littérale est celle qui résulte d’un écrit, appelé titre ou acte. C’est la preuve
par excellence en vertu du principe « Verba volent scripta manent ». L’écrit peut être
établi sous forme authentique ou sous forme privé. (Sous seing privé).
L’acte authentique est celle qui est reçu par un Officier public ayant le droit
d’instrumenter dans le lieu où l’acte a été rédigé ou avec les solennités requises. Ex :
Le notaire, le greffier, etc.
L’acte authentique fait pleine foi de la convention qu’il renferme. Il fait
également foi de la sincérité des déclarations des parties et des dispositions y
contenues jusqu’à la preuve du contraire.
L’acte sous seing privé est celui qui est fait sous la simple signature des parties
contractantes, sans l’assistance d’un Officier.
La force probante de l’acte sous seing privé demeure la volonté des parties.
N.B : Il existe des actes appelés « contre – lettre ou contrat simulé ». (Explication).
2. La preuve testimoniale
C’est la preuve par témoin. (Sous serment et ou non). Elle connait
certaines limitations, soit liée au montant de la dette (une dette de plus de 2000 FC ne
peut être prouvée que par écrit), soit à l’âge du témoin. (Le témoignage des enfants et
des certains membres de la famille n’est ténu qu’à titre de renseignement).
3. Les présomptions
Les présomptions sont des conséquences que la loi ou le magistrat tire d’un fait connu
à un fait inconnu. On distingue les présomptions légales, celle établie par la loi.
L’exemple de la présomption légale est la présomption de la paternité, en effet,
« l’enfant né dans le mariage a pour père le mari de sa mère » et la présomption de
fait ; le cas de la remise de la dette par un acte libératoire.
Ex. Lorsque le créancier remet consciemment le titre constatant sa dette à son
débiteur.
4. De l’aveu de la partie
L’aveu est la déclaration par laquelle une partie reconnaît comme exacte l’allégation
dirigée contre elle par son adversaire. L’aveu ne peut porter que sur un fait. Il doit être
libre, exempt de vices.
Il existe deux sortes d’aveux ; judiciaire et extra – judiciaire.
Judiciaire lorsqu’il est fait pendant l’instance et extra – judiciaire ; lors est qu’il est fait
en l’absence de la justice.
5. Le serment
Le serment est un acte à la fois civil et religieux. C’est l’affirmation
solennelle de la vérité d’un fait. Il existe deux sortes des serments ; le serment
décisoire : est celui qui est déféré d’office à l’une des parties par l’autre pour faire
dépendre l’issue du procès. Et le serment supplétoire : est celui qui est déféré d’office
par le juge à l’une de partie au procès.

Section 6 : DES EFFETS DES OBLIGATIONS


§1. EFFETS GENERAUX
Les effets qui s’appliquent à la généralité des obligations sont au nombre
de quatre :
1° Les conventions légalement formées tiennent lieu des lois à ceux qui les ont
faites. « Légalement formé » c’est – à – dire une convention conforme à la loi, non
contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs » tient lieu de loi. Elle trouve sa force
obligatoire dans la volonté des parties et produit des effets obligatoires entre les parties
elles – mêmes ».
Les parties s’obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à tous autres
effets que l’équité, l’usage ou la loi donnent à l’obligation d’après sa nature.
2° Elles ne peuvent être révoquées que du consentement mutuel des contractants, ou
pour cause que la loi autorise.
Ex : Une vente ne peut être annulée que par la volonté du vendeur et de l’acheteur et
pour cause que la loi autorise.
3° Elles doivent être exécutée de bonne foi c’est – à – dire en toute sincérité et dans
une intention droite. « Pacta sunt servanda ».
4°. Le contrat ne produit d’effets qu’entre parties contractantes et ne peut nuire aux
tiers qui n’y sont pas engagés. (Principe de la relativité des effets du contrat et la ‘Res
inter alios’).

§2. EFFETS SPECIFIQUES

Ces effets dépendent d’une obligation à une autre.


1. L’OBLIGATION DE DONNER (art 35 à 37 CCC Livre III), comporte
l’obligation de transférer ou de livrer ou de remettre effectivement le bien.
2. L’OBLIGATION DE FAIRE OU DE NE PAS FAIRE (art 40 – 53 du CCC
Liv III) se résout en dommages et intérêts, en cas d’inexécution de la part de
débiteur (art 40 CCC Liv III) et le créancier a le droit de demander au tribunal
que ce qui aurait été fait par contravention à l’engagement soit et Lorsque
l’obligation est de nature à être faite exécuter par tout le monde, le créancier a
le droit d’exécuter lui – même l’obligation aux dépens du débiteur (art 42
CCCL III).

Section 7. LES RISQUES, CAS FORTUITS ET FORCE MATIERE EN


OBLIGATIONS
On entend par risque tout danger ou un péril d’une nature particulière, qui consiste à
supporter la perte ou les détériorations qu’une chose déterminée est exposée à subir,
sauf si c’est par cas fortuit, ou par force majeure ou usure normale.
Le cas fortuit ou le cas de force majeure, est tout événement, étranger non imputable
ou débiteur qui rend l’exécution de l’obligation impossible.
Ex : La foudre, l’inondation, les éruptions volcaniques. Cas fortuit : imprévu qui arrive
par hasard. Force majeure : cause à laquelle on peut résister.
NB ; Le risque est toujours à charge du créancier, en vertu du principe, ‘’res perit
domini’’ mais il cesse d’être à charge du créancier dans trois cas :
1. Lorsqu’une clause de la convention le met à charge du débiteur ;
2. Lorsque le cas fortuit est la conséquence de la faute du débiteur. Ex : le 20 juin,
je vous vends mon cheval mais au 18 on vole le cheval, parce que le portail
était mal fermé. Je serai toujours tenu.
3. Lorsque la chose a péri alors que le débiteur était en demeure de livrer. Dès le
moment où le débiteur a été mis en demeure, il supporte tous les risques.
Section 8 : LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE ET DOMMAGES ET
INTERETS
On appelle dommages et intérêts l’indemnité destinée à réparer le
préjudice que cause l’inexécution d’une obligation.
Les dommages et intérêts peuvent provenir de, l’inexécution totale de l’obligation ;
l’inexécution partielle de l’obligation ; Le retard dans l’exécution. On distingue les
dommages et intérêts compensatoires qui sont dus au créancier à raison de
l’inexécution de l’obligation et à titre de compensation des dommages subis et les
dommages et intérêts moratoire dus au créancier à raison du retard dans l’exécution
de l’obligation.
Pour qu’il y ait lieu à dommages et intérêts, Il faut que l’inexécution de l’obligation ou
le retard apporté dans l’exécution ait causé un préjudice au créancier. Pour engager sa
responsabilité contractuelle, le dommage doit être imputable au débiteur ou qu’il ait
été mis en demeure.
Il n’y a lieu à aucun dommage et intérêt, lorsqu’il y a cas fortuit ou cas de force
majeure.
Les dommages et intérêts sont évalués de trois manières par les tribunaux les parties
contractantes au moyen de la clause pénale et par la loi.
Section9 : LES ACTIONS DU CREANCIER CONTRE UN DEBITEUR
INSOLVABLE
Contre un débiteur insolvable, le créancier a le droit, dans le cadre des obligations
synallagmatiques ou à titre onéreux, d’appliquer :
1. L’exception d’inexécution. c’est-à-dire qu’il suspend ses propres obligations
et peut faire valoir le droit à la rétention. (exceptio non adimplenti contractus).
2. L’exécution forcée : suivant les étapes ci-après :
a. La mise en demeure (sommation ou acte équipollant)
b. L’obtention du titre exécutoire (jugement ou Procès-Verbal revêtu de la
formule exécutoire).
c. Pratiquer les saisies des biens du débiteur pour être vendus et permettre au
créancier de se faire payer. Il y a plusieurs sortes de saisies (Mobilier,
immobilier, bradons, etc.).
3. Résolution du contrat avec dommages et intérêts.

Section10. LES MODES D’EXTINCTION DES OBLIGATIONS


Les obligations prennent fin par les modes ci-après :
§1. DU PAIEMENT
Le paiement est l’exécution de l’obligation par le débiteur. Il est donc le
dénouement de l’obligation. Le paiement ne s’applique pas exclusivement à une
somme d’argent mais en toute prestation faite en exécution d’une obligation. L’article
133 CCC Liv III dit que tout paiement suppose une dette. Ce qui a été payé sans être
dû, est sujet à répétition.
Qui peut payer ? Le débiteur ou toute personne qui y est intéressée, (Explication sur
le paiement fait avec subrogation)
A qui faut –il payer ?
Pour être valable, le paiement doit être fait au créancier lui-même. A quelqu’un
ayant pouvoir du créancier ou autorisé par la justice à recevoir paiement pour lui. (Un
mandataire par ex.)
A l’absence du mandat, le paiement peut être valable si le créancier en ratifie ou s’il en
a profité.
Le paiement est aussi valable, s’il est fait à celui qui est en possession de la créance,
c'est-à-dire qui est dans la situation tel qu’on peut légitiment croire qu’il a reçu pouvoir
du véritable créancier.
On paie en principe avec « la chose due » sauf s’il y a « dation en paiement ». Si
pour quelque raison, un créancier refuse le paiement qui lui est offert par son débiteur,
ce dernier pour se considérer libérer de la dette doit Des offres réelles suivies de la
consignation au greffe du tribunal de grande instance.
§2. DE LA NOVATION

La novation est la substitution d’une nouvelle dette à une ancienne, qui


se trouve ainsi complètement éteinte. La novation ne se présume point ; il faut que la
volonté de l’opérer résulte de l’acte. Il y a donc une nouvelle convention.
Il y a trois ESPECES DE NOVATION par changement de dette, par
changement de créancier et par changement de débiteur.
L’obligation novée est éteinte. La novation de l’ancienne créance, éteint
aussi les divers accessoires de celle-ci.
NB : la cession de créance ne doit pas être confondue avec la novation car elle se fait
sans qu’il y ait intervention du débiteur. Pour être opposable au débiteur, elle doit lui
être signifiée par acte d’huissier.

§3. LA REMISE DE LA DETTE

La remise de la dette est la renonciation gratuite par le créancier de ses


droits en faveur de son débiteur. Elle est gratuite, sinon ce serait de la novation. Elle
doit être accompagnée de « l’animus donandi ».
La remise de la dette est donc en quelque sorte un cadeau déguise et ne peut être faite
ou reçue que par des personnes capables de disposer et à titre gratuit.
La remise de la dette peut être expresse, le créancier exprime son désire ou sa volonté
de renoncer à la dette. La remise peut être tacite ; ici la remise se fait présumer par
certains faits : Ex. La remise volontaire du titre original sous signature privé. Par le
créancier au débiteur. De cette façon le créancier se désarmé tandis que le débiteur se
libère.
La remise éteint la dette totalement ou partiellement, selon le cas. Si la
remise est réelle, elle est générale, absolue ; elle libère tous les obligés. Mais si elle est
personnelle, elle ne libéré seulement que tel ou tel coobligé bénéficiaire.
§4. DE LA COMPENSATION

La compensation est l’extinction simultanée de deux dettes, dont deux


personnes sont respectivement et réciproquement débiteurs l’un vis –à-vis de l’autre et
vice-versa. Il y a la compensation légale, la compensation conventionnelle et la
compensation judiciaire.
1. La compensation éteint les deux dettes jusqu’à concurrence de la plus faible.
2. Elle joue entre les deux parties seulement
3. Elle n’a pas lieu au préjudice des droits acquis à un tiers
4. Les intérêts de la créance éteinte par compensation cessent immédiatement de
courir,
5. Les accessoires de ces créances, (privilèges, cautionnement) sont éteints.

§5. DE LA CONFUSION (art 192 à 193 du CCC Livre III)


La confusion est l’extinction d’un droit par la réunion dans le chef d’une
même personne de deux qualités incompatibles, de créanciers et de débiteur de la
même obligation.
Ex : Je suis débiteur de mon oncle, cet oncle meurt et j’en suis l’unique héritier. Ma
dette s’éteint, du fait que je suis en même temps débiteur et créancier d’une même
dette.
§5. DE LA PERTE DE LA CHOSE DUE (Art. 194 à 195 du ccc livre iii)
La dette est éteinte lorsque la chose qui formait l’objet de l’obligation
vient à périr. « A l’impossible nul n’est tenu ». Ce principe ne s’applique qu’aux
obligations ayant pour objet un corps certain et déterminée.
Quand se produit la perte de la chose ?
1. Lorsque le corps certain et déterminé périt matériellement
2. Lorsqu’il est mis hors commerce (produit prohibé par la loi)
3. Lorsqu’il se perd de manière qu’on en ignore absolument l’existence.
Si la chose a péri ou a été perdue sans la faute du débiteur et avant qu’il ait été mis en
demeure de le livrer, l’obligation est éteinte et le débiteur est libéré complètement.
NB : Le débiteur ne doit rien garder de la chose périe sans faute, alors partiellement, il
doit donner au créancier, et les accessoires, de la chose, et ce qui reste de la chose due
et même les droits ou actions en indemnité relatif à la chose.
§7. LA NULLITE ET LA REVOCATION DES CONVENTIONS
La nullité provient d’un vice qui ôte à un acte toute sa valeur. Il n’y a de nullité sans
loi. C'est-à-dire il faut qu’un texte de loi l’ait prévue expressément. (Acte inexistant =
c’est la nullité de plein droit). Il y a la nullité absolue et la nullité relative.

A. La nullité absolue
Tout contrat contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs est frappé de
nullité absolue. Il en va de même lorsque le consentement de l’une des parties
est vicié par l’erreur, le dol ou violence.
B. Nullité relative et ne peut demander la nullité que si la loi protégeant les
incapables est violée.
NB : A côté de l’annulation du contrat il y a des notions très voisines comme la
dissolution, la résiliation, la dissolution des contrats.
(Explications)§8. LA PRESCRIPTION (voir droit civil des biens).

CHAPITRE IV : LE DROIT ET CONTRAT INFORMATIQUE

L’informatisation de la société et le développement des nouvelles technologies de


l’information, fait apparaitre une nouvelle branche de droit, qui s’est forgé à travers
certaines théories doctrinales et jurisprudences, « le droit informatique ». Certains
pensent que le droit informatique fait partie du droit civile ou mieux du droit privé.

Section 1 : NOTIONS DE DROIT INFORMATIQUE

§1. Définition
Il n’est pas aisé de définir le droit informatique à cause de son caractère
interdisciplinaire, du caractère singulier de la chose informatique et de la diversité des
applications informatiques.

Cependant, pour parvenir à une définition du droit informatique, nous le rattachons


aux TIC. Ainsi, nous pouvons définir le droit informatique comme étant’’ l’ensemble
des règles applicables au phénomène informatique et la télématique’’. La
Télématique étant l’ensemble des techniques et des services qui associent la
télécommunication et l’informatique.

§2. Caractéristiques du Droit Informatique

- Le droit informatique a un caractère international

Le droit informatique est un droit à vocation international en ce que les mêmes


schémas d’organisation tendent à se rependre ; les principaux logiciels ont une
diffusion universelle, les stratégies de tous les grands constructeurs informatiques sont
multinationales.
Ce caractère international apparaît encore plus, dans le domaine de la
circulation des informations avec l’avènement de l’internet où les informations
peuvent circuler d’un bout du monde à l’autre en quelques secondes.

- Le caractère dynamique du droit informatique

L’effectivité du droit informatique est tributaire de son caractère dynamique. Chaque


jour en effet le monde informatique éclate et le droit aussi éclate avec lui. Le
dynamisme de la technologie informatique caractérise son système au fil de l’évolution
de la technologie.

- Le caractère interdisciplinaire

La marque essentielle du droit informatique est sans nul doute, son caractère
interdisciplinaire lequel apparait comme un de ses traits spécifiques. L’informatique a
envahie tous les secteurs de la vie sociale et pénètre tous les domaines scientifiques.
L’informatique est devenue un outil principal sinon indispensable à toutes les sciences.

D’où on parle, de plus en plus de l’informatique juridique, l’informatique de gestion;


l’informatique médicale, etc.

L’informatique est donc au creuset de toutes les disciplines et on peut donc qualifier
son droit du ‘’droit carrefour’ ’.

Section II : AUTONOMIE ET DOMAINES DU DROIT INFORMATIQUE


Le champ d’application du droit de l’informatique est difficile à déterminer.
Cependant, le droit informatique existe comme un creuset dans lequel viennent se
fondre des règles de droit de divers ordres, conçues et élaborées pour répondre à des
besoins du monde informatique ou numérique.

En effet, l’informatique est un vaste réseau dans lequel se développent


diverses relations ; commerciales avec les applications comme le e-commerce ; le
mobil Bank, e-money ou e-paiement, la télémédecine ou la télésanté, qui font objet du
droit.

Le droit informatique s’applique donc dans les domaines du contrat informatique,


l’internet et cyber sécurité, les télécoms, le numérique, etc.

Somme toute, le droit informatique constitue l’ensemble des règles de droit, de


diverses disciplines qu’il pénètre ou avec lesquelles il interfère. Il ne s’agit donc pas
d’un droit individualisé, comme les droits des assurances ou du travail et son
autonomie n’est plus à démontrer car il s’est affirmer comme une nouvelle branche du
droit privé.

Section 3 : LE CADRE LEGAL DU DROIT INFORMATIQUE CONGOLAIS


Grace à l’OMC et l’organisation internationale de poste et télécommunication, l’ordre
public congolais du monde numérique et informatique fait application du modèle
international en libéralisant le droit à l’accès aux outils de la télécommunication dans
une approche de globalisation des économies.

En Afrique comme en RDC, les accords de l’OMC de 1994 et 1997 ont servi des
passerelles multilatérales pour appliquer le schéma de l’intervention de l’Etat dans les
marchés électroniques. Le cadre légal congolais de gouvernance et régulation de
l’informatique, de la télécommunication et du numérique est constitué des instruments
juridiques ci-après :

- L’ordonnance n° 8 7 – 243 du 22 juillet 1987 portant règlementation de


l’activité informatique en république du zaïre, (JOZ n°15 du 1 er aout 1987).
Cette ordonnance définit le régime juridique de l’utilisation de l’informatique,
ses outils, logiciels, progiciels, prestation des services informatiques, les
banques des données, pénalisation des usages malveillants.
- La loi n° 96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté
de presse (JORDC n° spécial, aout 2001). Cette loi définit les acteurs
concernés (les professionnels de presse, les individus, maison de presse,
concerne par les écrits ou messages audiovisuels et la consommation de
données de toutes sortes mis à la disposition du public.
- Loi-cadre n°013-2002 du 16 octobre 2002 régissant les secteurs des TIC.
(J.O.RDC du 25 janvier 2003), cette loi détermine les principes et règles
régissant le secteur libéralisé des télécommunications. Elle détermine également
les établissements de régulation à savoir le ministère, le PTT et l’ARPTC. Cette
loi fait une nette démarcation entre la fonction de régulation, de
réglementation et d’exploitation du secteur des NTIC et organise un régime des
opérateurs en réseau d’exploitant public, les régimes des autorisations et
licences et réseaux indépendants. En fin elle a abrogé l’ordonnance législative
n°254/téléc du 23 aout 1940.
- La loi n° 014/2002 du 16 octobre 2002 portant création de l’autorité de
régulation de poste et télécommunications, ARPTC, elle accorde une large
autonomie à l’ARPTC, définit ses missions (gestion des fréquences
radioélectriques et numérotation, les interconnexions des réseaux cellulaires ;
etc.
- La loi N° 18/019 du 9 juillet 2018 relative aux systèmes de paiement et
règlement des titres. Cette loi institue le régime des systèmes de paiement
électronique (services financiers à distance et monnaie électronique. Elle
emporte reconnaissance de la preuve et signature électronique pour les
transactions bancaires et financières.
- Le projet du plan national du numérique comme outil juridique de la gestion du
secteur. Il faut en fin, noter que le « phénomène internet » et son économie
informationnelle débordent le cadre légal congolais actuel ; d’où des reformes
s’avèrent nécessaires.

Section 4 : Le Droit et Particularité du Contrat Informatique


L’utilisation de l’outil informatique met presque toujours en relation,
l’utilisateur d’un côté et le prestataire de l’autre. Cette relation tient des règles du
contrat.
§ 1 : NOTIONS DE CONTRAT INFORMATIQUE
A. Définition du contrat informatique

Le concept ‘’contrat informatique’’ est une invention doctrinale, conçue pour désigner
un éventail de différents types de contrat, dont l’objet est, soit la prestation
informatique soit un service réalisé ou à réaliser dans le domaine informatique.

Le contrat informatique est défini comme ‘’ une convention ayant pour objet la
fourniture ou la prestation d’un objet ou d’un service informatique ou réalisé au moyen
de l’outil informatique’’. A ce niveau, il importe de préciser la différence pouvant
exister entre le contrat informatique et le contrat d’informatisation qui, lui vise
l’installation d’un système.

Le contrat informatique obéit aux règles et principes régissant le contrat classique ; il


en est notamment ; de la règle de l’autonomie de volonté (art. 33 CCCLIII), La
relativité des effets du contrat (Res inter alios) art 63 CCCLIII), exécution de bonne
foi (Pacta sunt servanda).

B. La nature juridique du contrat informatique

Les contrats informatiques relèvent pour une bonne part, de droit


classique (qu’il soit de vente, de fourniture de matériel, de louage de service ou
d’ouvrage dans le secteur informatique). Cependant, les spécificités techniques en
informatique exigent qu’on en fasse des aménagements conventionnels ou
jurisprudentiels. Ainsi, la nature juridique du contrat est déterminée par son objet.

C. LA TYPOLOGIE DES CONTRATS INFORMATIQUES

Il n’est pas aisé de tailler des modelés complets des contrats informatiques en raison
des vicissitudes et l’obsolescence qui caractérise la technologie informatique. Plus les
nouvelles technologies apparaissent, plus les premières catégories deviennent désuètes
voire obsolètes. La complexité du phénomène informatique fait que des nombreux
contrats soient « des contrats hybrides » rendant ainsi, la classification difficile à
établir. Néanmoins, il y a 3 critères pour permettre la distinction des contrats
informatiques.

1°. La nature de l’objet de la prestation (il peut s’agir de conseil, de fourniture de


matériel, de création de logiciel, de la constitution d’une base de donné).
2°. Le site, c’est – à – dire l’endroit de réalisation de l’outil informatique (selon que
l’ordinateur principal est chez le client ou chez le fournisseur).
3°. La période de l’opération informatique. Il y a par exemple le contrat d’étude qui
précède le contrat d’installation ou la mise en œuvre d’un logiciel sur un
système.

Les contrats informatiques classiques pour lesquels existent déjà de nombreux modèles
sont :

1°. Le contrat de matériel ou de système


2°. Le contrat de logiciel ou de progiciel et le contrat de transposition ou de
transfert de logiciel
3°. Contrat de fourniture d’énergie informatique et
4°. Constitution et d’accès aux banques de données ;
5°. Les contrats de maintenance
6°. Les contrats de traitement, dans lesquels un façonnier informatique traite des
données pour un client.
7°. Le contrat d’étude (contrat de conseil et d’organisation)
8°. Le contrat clé en main (représentant la forme très complète de contrats
d’ingénierie)
9°. Le contrat du développement informatique
10°. Le contrat en ligne ou e-commerce.

Tous ces contrats sont soumis aux règles impératives et principes


régissant tous les contrats en général ; auquel s’ajoutent des particularités techniques
propres à chaque type des contrats.

D. PREUVE DES CONTRATS INFORMATIQUES

En droit, il existe 5 modes des preuves, lesquels sont admis en droit informatique.
Cependant, quelques difficultés de preuves apparaissent avec la preuve du contrat sur
le numérique ou contrat en ligne.
La signature électronique est un procédé d’identification faible de l’acte, en cas de la
preuve du contraire. Néanmoins, comme relevé ci-haut, la loi congolaise sous
l’influence des directives de l’union européenne, a admis la signature électrique ou
digitale, seulement en matière d’e-paiement et des titres digitaux.
§ 2. DE LA SIGNATURE DU CONTRAT INFORMATIQUE

A. L’ELABORATION DE CAHIER DES CHARGES


Le cahier de charge est le plus souvent défini comme étant un document
administratif ou non rédigé par des parties contractantes, détaillant généralement avec
minutie, les obligations et les droits des parties au contrat, les moyens de mise en
œuvre, les préoccupations dont il faut tenir compte et les résultats escomptés par les
contractants. Ce document est le plus souvent rédigé lors de passation de marché.

La rédaction de cahier de charge est l’œuvre des parties, le plus souvent ; les parties
peuvent confier ce travail à un expert, un avocat par exemple, en déterminant leur
commune intention dans le contrat à passer, leurs droits et obligations. Tenant compte
de la particularité de chaque contrat informatique et du niveau de la technologie, les
parties sont tenues de veiller par exemple :

 Dans un contrat de vente de matériel.

Le plus souvent, le contrat de vente de matériel est lié à celui d’un


logiciel de base, nécessaire pour mettre en œuvre une machine. Dans ce contrat ; les
parties devraient veiller sur le moment de transfert de propriété et de la délivrance de
la chose objet de la vente.

Le matériel livré doit être conforme, c’est – à – dire vérifiable techniquement et


capable de fonctionner effectivement. Sur ce point l’on estime que le fournisseur sera
libéré de son obligation lorsqu’il est prouvé que le matériel vendu a fonctionné
effectivement sauf stipulation contraire.

 Dans un contrat de création de logiciel

Par contrat de création de logiciel, il faut entendre ; le contrat


informatique portant sur une étude, sur l’analyse et la conception d’un logiciel
spécifique.

En droit, ces types des contrats peuvent être rangés dans la catégorie de contrat
« d’entreprise » c’est – à – dire un contrat par lequel une personne se charge de faire
un ouvrage pour autrui, moyennant rémunération, en conservant son indépendance
dans l’exécution du travail. (Voir art 434 CCCLIII).

Lors de la négociation ou la rédaction d’un tel contrat ; les parties devront veiller sur
les points suivants :

- La réservation de la propriété intellectuelle ou des droits rattachés à l’œuvre


créée. Ici les instructions, procédures et programmes crées par le prestataire
pour le fonctionnement du logiciel, restent sa propriété. Le client lui aura
seulement la jouissance du programme. C’est comme dans la cession d’un
progiciel, le prestataire ne transfert aucune propriété mais la simple utilisation
au client. Le programme anti – virus par exemple.
- On doit s’assurer de la solvabilité financière du bénéficiaire, la réputation du
prestataire et sa renommée. Ce qui permettait d’éviter les risques d’interruptions
intempestives du contrat entrepris
- On doit s’assurer de la compétence intellectuelle du concepteur, comme leur
aptitude à constituer une équipe de travail et à s’intégrer, si nécessaire au
personnel de l’entreprise utilisatrice doit être vérifié par l’utilisateur.

Toutes ces dispositions nécessaires à la réalisation d’un logiciel doivent être prises
sans mettre de côté la notion des aléas liés à la technicité de l’outil informatique et aux
caprices de la technologie. S’agissant de l’élément « qualité » du produit, l’on doit
parfois savoir relativiser, car il n’y a pas des références absolues en programmation.

 Dans un contrat de maintenance

Le contrat de maintenance est celui par lequel, un technicien


informatique s’engage à maintenir à niveau ou à réparer un objet informatique.

Dans ce contrat, l’outil informatique peut être confié à un électronicien. Les


responsabilités ici sont les mêmes que pour les réparateurs des objets électroniques ou
des horlogers.

 Le contrat de constitution d’une base des données

Il s’agira ici d’un contrat de constitution d’une base de données


informatique. L’on doit veiller notamment ; sur le code d’accès et la sécurité des
données. Le réalisateur d’une banque des données peut, s’il le faut, mettre son client à
l’abri des attaques, manipulations et des logiciels malveillants.

 Le contrat en ligne ou e-commerce.

Le concept commerce électronique englobe toutes les transactions financières et


commerciales effectuées par voie électronique ou par le net, tel que les échanges des
données informatisées, transferts électroniques de fonds.

L’OCDE définit le commerce électronique comme étant ‘’toutes formes de


transactions liées aux activités commerciales, associant tant les particuliers que les
organisations, reposant sur le traitement et la transmission des données numérisées,
notamment texte, son, images. Il désigne aussi les effets que les échanges
électroniques d’informations commerciales peuvent avoir sur les institutions et le
processus qui facilitent et encadrent les activités commerciales’’.
Le e-commerce renferme le processus d’échanges industriels et commerciaux sur le
réseau électronique. Il peut s’agir de la commande de biens et services, les transactions
bancaires, paiement de biens et services, recrutement en ligne, etc.

Le développement du commerce électronique dans la société de l’information offre


des opportunités de la croissance économique et relève des services à valeur ajoutée.
Le contrat en ligne pose en quelque sorte le problème de la traçabilité, d’archivage, de
la souveraineté numérique, la gestion des données personnelles, la vie privée, etc.

La pratique du commerce électronique est courante dans les offres d’achats en lignes, à
l’aide des commandes immatérielles et les accusés de réception sont transmis
immédiatement à l’aide des sms. Ex. l’achat et recharge des crédits de communication,
les achats TV.

- Le e-commerce exige l’accès au réseau ou à l’internet pour effectuer le


commerce en ligne, (la directive européenne 2000/31/CE du 8 juin 2000).
- La non-discrimination de la preuve littérale et électronique ;
Sont exclus du champ du contrat électronique ; les jeux du hasard et loterie.
- Les parties doivent veiller sur la fiabilité du site ou du fournisseur en ligne.
- Les modalités, les systèmes de paiement et des accusés de réception doivent
être clairement définis. NB. En raison de la spécialité de chaque type de
contrat, les parties devront veiller sur les accords de confidentialités (non-
disclosure agreement), les échanges des P.V des discussions, l’établissement de
la lettre d’intention (mémorandum of undestanding), éviter des termes
équivoques et instaurer un cadre de dialogue permanent en cas de contrat à
exécution successive.

§3. LES OBLIGATIONS DES PARTIES AU CONTRAT INFORMATIQUE

A. LES OBLIGATIONS DU FOURNISSEUR


 L’obligation d’information

Informer signifie, fournir des indications nécessaires à l’utilisation de l’outil


informatique. Ce qui implique pour l’informaticien, l’obligation de renseignement (le
vendeur doit renseigner l’utilisateur des caractéristiques essentielles et de son
l’utilisation). Et L’obligation de mise en garde, en effet, l’obligation de mise en
garde a été conçue à son origine pour les produits dangereux mais a été étendue aux
produits informatiques en raison de à leur caractère technique. Elle consiste pour le
fournisseur informatique de :

- Informer le client ou l’utilisateur des difficultés humaines et techniques qui


peuvent surgir au cours de l’utilisation.
-Inviter le client à toute sorte de prudence que requiert l’utilisation de l’outil
informatique.
 L’obligation de conseil

Le fournisseur à orienter le client vers les besoins correspondant au service fournis ;


l’orienter dans le choix du système.

 L’obligation de ne pas révéler le secret.

L’informaticien est tenu à l’obligation du silence, au risque d’engager sa


responsabilité pénale.

B. LES OBLIGATIONS DU CLIENT


-1-. D’apporter sa collaboration à la réalisation du contrat, ceci implique pour lui :
a) Payer le prix du service engagé sauf stipulation contraire
b) Tout mettre en œuvre pour la réalisation du contrat : le bénéficiaire ou
client doit apporter sa contribution afin de créer un climat de confiance
entre lui et le réalisateur de l’objet informatique.
-2-. Le client doit s’interdire de solliciter le personnel du fournisseur ou de lui
porter atteinte au moyen d’une concurrence déloyale.

Sauf accord expresse entre parties, le client ne peut pas engager le service du
personnel de son fournisseur au risque de lui faire une concurrence déloyale.

§4. LE REGLEMENT DU CONTENTIEUX INFORMATQUE

Le contentieux informatique désigne l’ensemble des litiges nés à l’occasion de la


réalisation ou de l’exécution du contrat informatique. Ces litiges peuvent opposer un
prestataire informatique (IT), un éditeur de logiciel, une société des services
informatiques ou numériques, le fournisseur d’accès ou d’hébergement de la donnée) à
son client.

Les contentieux informatiques sont des divers types. Il y a le contentieux lié à la phase
précontractuelle (interruption des études et rupture abusive des négociations) le
contentieux lié à l’exécution du contrat (une partie manque à ses obligations, perte des
données par exemples lors de l’installation d’un nouveau logiciel) et le contentieux lié
à la phase post contractuelle, le cas des services après-vente, des garanties poste-
vente.

En raison de leur dimension technique les contentieux informatiques nécessitent une


expertise avérée de la part des juges ou arbitres appelés à statuer. Dans la pratique, le
règlement du contentieux informatique fait recourir à des procédés non juridictionnels
(Conciliation, médiation, arbitrage, etc.) Soit aux juridictions de l’ordre judiciaire.

Section 2: DROIT ET CYBER CRIMINALITE


§1. NOTIONS

La criminalité informatique représente toute forme de délinquance, des


activités illicites ou frauduleuses réalisées au moyen de l’outil informatique ou sur le
net. Il peut s’agir de cyber pornographie, cyber harcèlement, les actes de piratage et
d’intrusion informatique, etc. il s’agit de la criminalité commise sur l’internet.

Il faut noter que les premières liaisons ‘’internet’’ étaient américaines


(avec l’ARPANET) et l’accès était limité. L’internet s’est largement ouvert au grand
public depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et sert de plus en plus à multiples
usages.

L’internet est donc un gigantesque réseau utilisant des câbles et fils


téléphoniques. C’est une immense toile d’araignée qui relie près de 10.000.000
d’ordinateurs, et permet l’accessibilité de plus de 100.000.000 des personnes dans le
monde de se relier à l’internet par modem à partir de leur micro – ordinateurs.
L’internet permet un échange rapide des informations entre utilisateurs de micro –
ordinateurs relies.

L’internet a entrainé ces dernières années, une nouvelle forme de la


délinquance appelée cybercriminalité ou criminalité informatique. (Il en est par
exemple des intrusions dans la vie privée, de vol de temps-ordinateur, manipulation
des données informatiques, violation des secrets des fichiers nominatifs, détournement
d’informations, etc.

Sur le plan des termes, il apparait que le concept cyber criminalité soit bien différent
de la criminalité informatique ; la cybercriminalité étant spécifiquement liée à
l’internet.

Les criminels agissants dans ce que l’on peut appeler « cyber espace »
sans contrainte géographique ; grâce à la circulation des informations, des données
intangibles et volatiles, sont de plus en plus moins inquiétés que les criminels
traditionnels. Cette situation fait vite apparaître les limites du droit pénal. En effet,
imaginons un site pédophile installé dans un pays donné ou ce fait ne constitue pas une
infraction ; mais qui serait destiné à un public donné qui considère cet acte comme
infractionnel, comment sanctionner le gestionnaire qui ne relève pas de ce dernier
pays ; l’application du droit pénal étant essentiellement territoriale, liée à un pays. Des
crimes comme le terrorisme, l’escroquerie, la pornographie mettant en scène les
enfants se commettent aisément sur internet en toute impunité.

§2. LA REPRESSION DES INFRACTIONS INFORMATIQUES

L’internet n’est pas une zone de non droit. Depuis la fin de XX ème siècle,
des nombreux groupements ou organisations internationaux ont pris conscience de
l’émergence du crime sur internet et réunissent des efforts de répression du crime sur
Internet. Le conseil européen a mis en place un groupe d’experts pour étudier la
question de lutte contre le cyber criminalité, OIF etc.

La cybercriminalité pose le problème de la protection des données


personnelles en ligne, la confidentialité des données transmises ou stockées ainsi que
la protection de la vie privée. En effet, les utilisateurs de services de l’internet et
téléphonie mobile sont exposés aux divers aléas, le profilage et manipulations des
données, d’écoute illégale à leur insu.

La cybercriminalité met aussi en menaces la sécurité des états, des citoyens ou aux
libertés individuelles. (Cyber rackets, cyber attaque, cyberpornographie et installations
militaires avec les logiciels malveillants (cyber espions, cyber soldats).

A ce jour, la cybercriminalité pose un sérieux problème aussi bien de la


classification des infractions que celle de leur répression. Cependant, il faut noter que
la convention de Budapest (Hongrie) sur la cybercriminalité distingue 4 types
d’infractions à savoir :

- Les infractions contre la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité


des données et systèmes informatiques,
- Les infractions informatiques,
- Les infractions se rapportant au contenu
- Les infractions liées aux atteintes à la propriété intellectuelle.

En France, Nicolas ARPAGIAN précise qu’il existe deux grandes catégories :

- Les attaques sur le réseau informatique et téléphonique qui consiste


en des espionnages, interceptions, altérations des données, prises de
contrôle à distance d’un dispositif, d’un outil ou d’un système
informatique
- Les infractions se rapportant aux attaques informationnelles ; attenter
à l’e-réputation, développer des stratégies d’influence à l’ère du net ;
maitriser la mémoire collective, utiliser le piratage numérique comme
arme économique ou de subversion, entretenir le commerce illégal.

En RDC le projet de lois sur les télécoms et les TIC comporte des incriminations sur la
cybercriminalité, en adaptant la procédure, en définissant les éléments constitutifs des
infractions en rapport à l’informatique et à dresser une typologie des infractions.

- Les infractions se rapportant au contenu, spécialement la lutte contre


la cyber pornographie infantile,
- Les infractions liées aux activités des prestataires des services de
communications aux publics par voies électroniques,
- Les infractions liées à la publicité par voie électronique
- Les infractions liées à la prospection directe
- Des infractions en matière de cryptologie
- De l’adaptation de certaines infractions au TIC lorsqu’elles sont
utilisées comme moyen pour des atteintes aux biens ou des
commissions d’infractions par tout moyen de diffusion publique
- Les atteintes à la défense nationale.

En attendant, l’adoption de cette loi, la législation congolaise ne dispose pas d’un


dispositif adéquat de lutte contre la cybercriminalité.

§3. LA PROTECTION DES PROGRAMMES INFORMATIQUES

Les programmes informatiques sont des inventions, des œuvres d’esprit qui
nécessitent d’être juridiquement protégés autant que la propriété industrielle et les
œuvres littéraire.

A. LA PROTECTION DES LOGICIELS

L’auteur d’une œuvre d’esprit jouit sur son œuvre du seul fait de sa création, d’un droit
de propriété, incorporel et exclusif opposable à tous. Ces droits lui confèrent,
notamment, le monopole d’exploitation et le droit d’être à l’abri de la contrefaçon.
Cependant, les logiciels ne sont ni du domaine de la propriété industrielle ni des
œuvres littéraires et artistiques.

La protection de la propriété industrielle, comme la marque, le dessin et model


industriel, l’enseigne, le nom commercial est assurée par la loi N° 82 -001 du 07
janvier 1982 portant protection de la propriété industrielle qui organise les conditions
de la brevetabilité des inventions et les licences d’exploitations.

La protection des œuvres littéraires est du domaine de l’ord- loi N° 86-033 du 05 avril
1986 sur la protection des droits d’auteurs (des œuvres littéraires et artistiques) et les
conditions de leurs reproductions. A ce niveau, l’on se pose la question de savoir si le
concepteur d’un programme informatique bénéficie-t-il d’une protection juridique
répondant au profil de l’une ou l’autre loi ?

Le fabricant d’ordinateur peut- il s’opposer à ce que soit commercialisé de manière


indépendante des programmes fonctionnant sur son matériel ?

Le logiciel d’un microprocesseur réalisé à la suite des longues recherches, est-il à


l’abri de la contrefaçon qui se réalise notamment à l’aide d’une simple photo au
microscope électronique ?

L’analyse de la loi portant protection des droits d’auteurs, spécialement à son article 4,
dans son énumération, semble ne pas contenir les programmes informatiques à cause
surtout de leur caractère virtuel, abstraite et immatériel, intangible tant qu’ils n’ont pas
encore été fixés sur un support USB, disquette ou autre périphérie de stockage. De
même, la loi qui régit la propriété industrielle ci- haut évoquée exclus du champ de sa
protection, les simples idées (principes théoriques et conceptions scientifiques) que
revêt la plupart des programmes informatiques. Cependant une étude comparée,
spécialement le droit français et américain nous amènera à étudier les conditions de la
brevetabilité des logiciels et les cas de recours à la propriété littéraire.

B. DE LA BREVETABILIT E DES LOGICIELS

Toute invention susceptible d’être utilisée dans le commerce ou l’industrie est protégée
par un brevet d’invention qui accorde à son propriétaire un monopole temporaire
d’exploitation, le protégeant contre les imitateurs et lui permet de rentabiliser les frais
investis pour la réalisation de l’invention.

Pour être brevetable, il faut que l’invention à protéger soit concrétisé par un élément
matériel (appareil ou procédé) pour son identification et son enregistrement.
Cependant, les programmes d’ordinateur mettant en œuvre des algorithmes d’addition,
de soustraction, de tri, et appartiennent manifestement à l’ordre des idées donc à
exclure du champ de la brevetabilité. En plus, la matérialité de ces programmes au
moyen des supports des stockages ne vaut que la valeur des supports informatiques et
n’accorde pas une fonctionnalité autonome au programme.

Ainsi, pour pallier à cette difficulté, la loi française du 2 janv 1968 n’accordait des
brevets d’inventions qu’au hardware et non au software. Cette orientation fut très
critiquée car il y a des programmes à caractère hybride, d’où les expressions « hard
soft » intelligence artificielle.

De cette façon, la loi française du 07 juillet 1978 à l’instar de la loi américaine a


rendue brevetable le programme qui s’abrite derrière le matériel, pourvu que le
caractère indissociable entre l’ordinateur et le programme soit évident et que ce dernier
soit considéré comme un accessoire de l’ordinateur l’inverse n’étant donc pas admis.
C’est pourquoi, pour le logiciel d’application (qui se présente en langage
symbolique : fortran, algol, cobol, basic et autres ou la liaison étroite entre l’ordinateur
et le programme n’a pas une importance décisive, l’on peut dissocier les structures de
l’ordinateur et ses possibilités de traitement, la brevetabilité semble être exclus. Les
programmes d’application qui sont brevetés avec l’ordinateur ne les sont qu’au
bénéfice d’ambigüité.

Pour le logiciel d’exploitation (operating system) ou il est difficile de trouver le point


de démarcation entre les idées et la matière, la brevetabilité est exclue. L’on doit
comprendre ici par programme, le logiciel de fonctionnement interne (compilateur,
traducteur, interpréteur qui traduise le langage symbolique en langage codé propre à la
machine), des programmes de service et des programmes standards (générateur de tri,
programme de classement, etc.).

Pour le logiciel fondamental « firm ware » qui fait intervenir les micro programmes
qui pilotent la succession des fonctions de la machine, leur matérialité n’est pas remise
en question, surtout s’il est enregistré en mémoire morte (Read only memory), il peut
être breveté mais cette brevetabilité présente peu d’intérêt car l’ordinateur ne pouvant
exister sans firm ware. L’on peut tout au moins dire qu’ils sont brevetés par le fait de
l’ordinateur ou l’inverse.

Retenons pour l’essentiel que la possibilité de breveter un logiciel avec le matériel qui
le met en œuvre est exclue. La brevetabilité de logiciel d’application est subordonnée à
la preuve de leur matérialité. Le firmware peut être breveté mais présente peu d’intérêt.

En conclusion, La protection des logiciels s’adapte mal à la loi sur les droits de la
propriété littéraire et artistique. Au stade actuel de notre législation, l’on ne saura pas
non plus envisager cette protection en vertu de la loi sur la marque ou en vertu de la loi
sur le dépôt des modèles et dessins industriels (ord. N° 172 du 15 juin 1964) ceux-ci
ne visant que les signes extérieurs. Le problème de la protection juridique des
programmes reste encore du domaine de « lege feranda ».

IIIieme partie : LES ELEMENTS DU DROIT CONSTITUTIONNEL


CHAPITRE I : GENERALITE SUR LE DROIT CONSTITUTIONNEL
Section I : NOTIONS ET DE DEFINITION

Branche du droit public interne, le droit constitutionnel est défini d’une manière
générale comme étant le droit qui régit les institutions politiques et le fonctionnement
des pouvoirs publics dans un Etat.
Le droit constitutionnel est donc le droit de la constitution et de ce fait, un droit
essentiellement politique car porteur des éléments idéologiques ou d’une philosophie
donnée du pouvoir et de la société qu’il régit.
Dans une perspective classique, le droit constitutionnel est l’ensemble des règles de
droit qui détermine la composition, les mécanismes et les compétences ou pouvoirs
des organes supérieurs de l’Etat.
Section II. CARACTERISTIQUES DU DROIT CONSTITUTIONNEL
Le droit constitutionnel renferme les caractéristiques ci-après :
1. Un droit pratique et dynamique : il s’adapte aux contingences politiques, aux
cultures et civilisations.
2. Le droit constitutionnel est droit aux sanctions spécifiques. En effet, les
sanctions en droit constitutionnel sont des divers ordres, il y a des sanctions
juridiques organisées (le pouvoir de contrôle parlementaire, du contrôle de la
constitutionnalité confié aux organes juridictionnels) des sanctions juridiques
inorganisées (droit à la résistance, désobéissance civile) et des sanctions
politiques (putsch, les coups d’Etat).
3. Un droit conventionnel c’est-à-dire que son adoption appelle parfois l’adhésion
de l’ensemble des citoyens, notamment par voie de referendum ou un large
consensus entre acteurs.
4. Un droit instrumentalisé ; un droit qui se plie parfois aux grés des acteurs
politiques ; aux enjeux et soubresauts politiques du moment.
Le cadre par excelle de l’exercice du pouvoir constitutionnel reste l’état. Ainsi, nous
abordons la notion de l’Etat.
CHAPITRE II : L’ETAT
SECTION I – LA NOTION D’ETAT
L’Etat est une personne morale de droit public titulaire de la souveraineté. Il est
constitué par une collectivité d’habitant fixé sur un territoire et soumise à une autorité
politique.
L’Etat est à la fois un phénomène concret et abstrait, c’est-à-dire que le concept
‘’Etat’’ s’applique tout à la fois aux personnes physiques des gouvernants (ceux qui
exercent le pouvoir, le gouvernement établi) et à la personne morale symbolisée par
l’Etat au nom duquel ils gouvernent.
SECTION II : LES ELEMENTS D’EXISTENCE D’UN ETAT
De la définition ci-haut énoncée, on retient 4 éléments essentiels d’existence d’un état.
- Une population organisée. La population doit être tout au moins sédentarisée
sur un territoire et constituée une nation. La nation étant considéré comme
groupe des individus dont les membres sont liés entre eux, par différents liens
matériels et spirituels, sociologiques, historiques, et surtout animé par le vouloir
vivre ensemble. Cette dernière hypothèse renvoi à l’idée de la ‘’ nation’’.
- Le territoire, comme espace vital sur lequel la population est fixée. étendue
plus au moins délimitée par les frontières. Il y a trois sortes de territoires, il y a
le territoire terrestre (la terre ferme et les eaux intérieures). Le territoire aérien
(espace qui surplombe le territoire terrestre et maritime) et le territoire maritime
(approches de la terre jusqu’à une certaine distance aux larges, d’une mer ou
d’un océan).
- Le gouvernement établi, qui exerce le pouvoir dans l’Etat. L’état est alors
synonyme de la puissance publique car il est le seul à détenir la force ou la
coercition. Aussi, il faut relever que l’organisation et l’exercice de la puissance
publique dans un Etat se conçoit de façon unique, continue, effectif, légitime,
autonome et inconditionnel.
- La souveraineté : sur le plan interne, la souveraineté est l’expression du
pouvoir suprême, celui auquel tous les autres pouvoirs et autorités sont
subordonnes.
La souveraineté diffère l’Etat de ses composantes politiques et territoriales (les
provinces et les ETD).
Sur le plan externe, la souveraineté signifie absence de toute subordination vis-
à-vis d’une puissance étrangère. Lorsqu’un Etat est sous la domination d’un
autre ou colonisé, il n’est pas un Etat souverain. Les Etats revendiquent ainsi le
droit à l’auto-détermination face aux ingérences des puissances étrangères.
Il faut noter que sur le plan international, la souveraineté connait des limitations
avec la théorie de l’auto- limitation de l’Etat et par le respect de la règle de droit
et particulièrement des droits humains. ‘’ La notion de l’Etat’’ de droit.
L’Etat de droit est celui dans lequel, la reconnaissance de droit de chaque
citoyen est la règle et la gouvernance repose sur la primauté de la règle du
droit. (Pas sur les humeurs).
L’Etat peut aussi, s’imposer certaines limitations à sa souveraineté par la
signature des traités et conventions multi ou bilatérales (en matière
économique, politique et sécuritaire) avec d’autres Etat et accepter ainsi,
d’être soumis à certaines règles juridiques supra nationales édictées par des
organisations internationales auxquelles, il a librement adhéré (droit
communautaire).
Il faut enfin, noter que le développement actuel de droit de l’homme, limite
sensiblement le pouvoir arbitraire des Etats.
SECTION III : FORMES DE L’ETAT
Il existe principalement deux formes de l’Etat. L’Etat unitaire et l’Etat fédéral.
§1. ETAT UNITAIRE
L’Etat unitaire est celui qui ne possède qu’un seul centre d’impulsion des décisions
politiques et gouvernementales. L’Etat unitaire peut être centralisé ou décentralisé.
A. L’ETAT UNITAIRE CENTRALISE
L’état unitaire centralisé est celui dans lequel l’organisation constitutionnelle de l’Etat
répond à une unité de la souveraineté, de la puissance publique et du gouvernement.
L’Etat unitaire est juridiquement celui dont le pouvoir est « un » dans son fondement,
dans sa structure et dans son exercice.
B. L’ETAT UNITAIRE DECENTRALISE
La décentralisation repose sur la reconnaissance d’autres centres des décisions que le
pouvoir au niveau central. Ce système d’organisation étatique se caractérisé par trois
éléments fondamentaux.
1. Le pouvoir s’exerce à trois niveaux. Au niveau central, au niveau des provinces
et au niveau des collectivités locales. Les provinces et les collectivités locales
disposent de la personnalité juridique.
2. Les collectivités disposent de leurs propres organes locaux (organes exécutifs et
délibérants) et d’un budget propre.
3. L’exercice d’un contrôle sur les actes juridiques des autorités décentralisées. La
décentralisation signifie libre administration des provinces et entités locales. Le
contrôle s’exerce par voie de tutelle.
Il faut noter que la décentralisation connait des limites en ce que les services de
sécurité, (la police, l’armée et le renseignement) et d’autres services demeurent sous la
tutelle du pouvoir central.
La satisfaction de certains besoins collectifs exige que les moyens soient mobilisés au
niveau central.
Retenons aussi que la décentralisation suppose l’organisation des élections pour la
mise en place des organes locaux.
Il faut enfin noter que l’Etat décentralisé peut prendre la forme régionalisée. On dit
alors qu’il s’agit d’un l’Etat fortement décentralisé (le régionalisme constitutionnel).
C’est une forme extrême et approfondie de la décentralisation mais l’ordre juridique
reste unique. Le régionalisme est une forme caractérisée par la reconnaissance
constitutionnelle d’une autonomie politique et normative des entités régionales tout en
sauvegardant le caractère unitaire de l’Etat. C’est le cas de la RD. Congo.
§2. L’ETAT FEDERAL
L’Etat fédéral est la forme moderne des Etats composés (à côté des unions personnes
et confédérations d’Etats ou associations d’Etat).
Le fédéralisme consacre l’existence d’un double niveau d’exercice du pouvoir, l’Etat
fédéral et les états fédérés. Il s’agit donc d’un groupe d’Etats qui consentent de
manière égalitaire de transférer une partie de leurs compétences au profit d’un
regroupement politique supérieur qu’ils constituent ; L’Etat fédéral à qui appartient
désormais les attributs de la souveraineté étatique. Les Etats fédérés disposent des mini
constitutions autonomes appelés statuts.
Le fédéralisme fonctionne sur base de six sacro-saints principes, l’autonomie, la
complémentarité, la subsidiarité, la participation, la coopération et la garantie.
Section IV. LES FONCTIONS DE L’ETAT
La doctrine dominante s’accorde à reconnaitre à l’Etat des fonctions ci-après :
1. L’Etat gendarme ; qui exerce les fonctions régaliennes de la défense extérieure,
intérieure du pays, de la diplomatie ; règlementation ; et est de ce fait, le garant
de la cohésion nationale etc.
2. L’Etat providence c’est-à-dire l’état pourvoyeur ; du bien-être social.
3. L’état entrepreneur, il devient par ce fait, opérateur économique.
Notons avec Georges BURDEAU que l’Etat apparait comme un artifice crée grâce aux
volontés qui dans leur origines comme dans leur substance sont des volontés humaines
(BURDEAU G. L’Etat. P54). L’Etat est avant tout un effet des volontés jouant à
l’encontre des aspirations, des penchants, des indifférences de l’individu porté à se
laisser docilement entrainer par des instincts égoïstes.
Cette volonté établit le contrat social et c’est d’elle que dépend la survie du groupe
face aux menaces extérieures.
L’Etat traduit l’idée d’une souveraineté et de la puissance sans lesquelles l’état peut
faillir ou s’effondrer notamment ; par son incapacité à imposer son action, son autorité
et à contrôler son territoire.
CHAPITRE III : L’EXERCICE DU POUVOIR DANS UN ETAT
SECTION I. NOTIONS DE POUVOIR
A. Définition du pouvoir
Le pouvoir est une aptitude légale à exercer une compétence ou la faculté, de prendre
des décisions exécutoires. Le pouvoir est un phénomène social et naturel qui existe au
sein de toutes sociétés même les plus primitives.
Le pouvoir politique peut se définir alors comme le pouvoir des prévisions,
d’impulsion des décisions et de coordination qui appartient à l’appareil de l’Etat.
C’est ce qui permet aux gouvernants de déterminer et de conduire l’ensemble de la
politique nationale.
Le pouvoir politique dans un Etat se construit autour l’autorité légitime, la puissance
publique et surtout sur l’aptitude à pouvoir commander.
Le pouvoir légitime est, selon st Thomas d’AQUIN celui qui vise le bien commun. Les
naturalistes pensent que la légitimité découle de l’idée du pouvoir qui s’organise et
s’exerce conformément à l’idée de la justice.

B. Origines du pouvoir
L’histoire montre que le pouvoir est phénomène naturel et consubstantielle à tout
groupe social. C’est un phénomène constant dans le temps et dans l’espace. Le pouvoir
a toujours existé autours de chaque société quel qu’en soit le type ou le modèle.
Certains auteurs comme jean jacques Rousseau, pensent que le pouvoir a une origine
contractuelle, avec sa théorie du contrat social. R. ARDREY, dans son ouvrage ‘’les
lois naturelle pense que c’est un phénomène naturelle car dans chaque société, il existe
des alphas, des individualités ou des gens qui se dégagent naturellement du groupe
pour en assurer la protection et la direction. Les leaders, qui au nom de cette
protection, sanctionne les autres. Le pouvoir peut être personnalisé, autoritaire et
institutionnalisé.
SECTION II : LES MODES D’ACQUISITION OU DE TRANSMISSION DU
POUVOIR DANS UN ETAT
Le pouvoir politique a plusieurs fondements ; le fondement légal, théocratique et
démocratique avec le développement de la théorie de la souveraineté qui appartient au
peuple qui désormais investit ses dirigeants du pouvoir politique légitime.
De cette façon, nous pouvons dire qu’il y a plusieurs modes d’acquisitions du pouvoir.
Les modes autocratiques (l’hérédité ; la cooptation, la conquête dans ses diverses
formes : la révolution et les coups d’Etat) et les modes démocratiques (les élections,
le referendum).
On parle d’un Etat libéral ou autoritaire, suivant la conception du pouvoir au sein des
organes dirigeants. Dans un Etat moderne la conquête du pouvoir se fait par les partis
politiques ou les individus qui participent à l’expression du suffrage.
Le pouvoir est influencé par les organisations de la société civile et les groupes des
pressions.
SECTION III : LES RAPPORTS ENTRE POUVOIRS DANS UN ETAT
§.1. Principe de la séparation des Pouvoirs
Il existe trois branches de pouvoir qui fonctionnent traditionnellement dans un Etat ; le
pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. (Idée soutenue
notamment par ARISTOTE dans son ouvrage ‘le politiques’, en effet, Aristote croit
que la séparation de pouvoir doit se placer dans un une approche de division technique
du pouvoir au sein de l’état. Cette approche est approfondie par John Locke dans son
ouvrage ‘’traité sur le gouvernement civil, publié en1690’’, et cette idée fut le cheval
de bataille de Montesquieu qu’il développa dans son ouvrage ;’’esprit des lois ‘
publié en 1748. Pour lui’’ il faut que par les dispositions de choses le pouvoir arrête
les pouvoirs’’ et on éviterait ainsi les abus.
Le rapport entre ses trois branches de pouvoirs passe par un jeu de force et de contrôle
mutuel en vue d’assurer l’équilibre et le contrepoids dans la gestion des affaires
publiques.
Ce sacro-saint principe « de la séparation de pouvoirs » cher à MONTESQUIEU,
s’opère de manière rationnalisée et fait l’agencement des organes étatiques de sorte
qu’il existe des mécanismes de collaboration entre les trois branches du pouvoir.
Cette collaboration se vit désormais, entre exécutif soutenu par la majorité
parlementaire qui gère et la consécration de l’opposition républicaine ou parlementaire
qui contrôle l’action de l’exécutif au moyen des mécanismes de contrôle
parlementaire.
Ces mécanismes sont ; la question orale, les interpellations et les notions de censure et
de défiance.
§2. L’aménagement des pouvoirs

Le deuxième principe est celui de l’agencement des pouvoirs. Cet agencement passe
essentiellement par le jeu de collaboration et l’organisation du pouvoir dans chacune
de ses branches.

a. Les aménagements du pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif est celui qui est chargé de l’exécution de lois (sens matériel) ou
l’autorité politique chargée d’exécuter les lois. (Sens organique). Le concept renvoi
aux autorités qui dirigent l’administration générale de l’état et qui font appliquer les
lois sur le territoire national. On y assimile aux pouvoirs publics.

Les aménagements du pouvoir exécutif sont faites suivants les régimes politiques. Il
existe deux sortes de pouvoir exécutif ; moniste (unipersonnel ou collégial) et dualiste
ou il y a deux organes ; un chef de l’état et un gouvernement. Cette dernière forme
s’accommode avec le régime parlementaire et le moniste avec le présidentiel ou semi-
présidentiel. Au niveau de l’exécutif, on y trouve des fonctions administratives (tutelle
de l’administration, assure la direction militaire, etc.) et la participation à la fonction
législative.

b. Les aménagent du législatif ou parlement

Les parlements sont des organes législatifs et délibérants et des contrôle de l’action du
l’exécutif. Le parlement assure la fonction de représentation des peuples, la fonction
législative et de contrôle du gouvernement. Le parlement peut être mono ou bicaméral.

c. Le pouvoir judiciaire

Dans un Etat de droit, le pouvoir judiciaire traduit l’idée de la justice. Elle demeure le
socle de la démocratie. La justice représente l’ensemble des cours et tribunaux chargé
de dire le droit.

§3. LES REGIMES POLITIQUES

Le rapport entre pouvoirs est réglé par le constituant à travers les régimes politiques
que la constitution met en place. Certains régimes consacrent la prédominance du
parlement sur le gouvernement (le régime parlementaire) le chef de l’état est
irresponsable devant le parlement mais le gouvernement y répond. Pour fonctionner le
gouvernement a besoin de la confiance de la majorité parlementaire. Dans ce type de
régime, Le président est soumis au contreseing. Le régime parlementaire peut être
moniste ou dualiste. Il y a effacement du chef de l’Etat et c’est le gouvernement qui
dirige les affaires publiques, dans le régime moniste.
D’autres types des régimes par contre consacre la prédominance de l’exécutif sur le
législatif ; les régimes - présidentiel et semi- présidentiel.
SECTION IV : PARTICIPATION A L’EXERCICE DU POUVOIR
La légitimité de pouvoir dans une démocratie, dépend en quelque sorte de participation
des individus ou des groupes des citoyens organiser en partis politiques ou groupes de
pressions qui sont des acteurs directs ou indirects de l’exercice du pouvoirs ou de la
construction de la vie politiques d’une cité.
§1. Les acteurs de la participation à l’exercice du pouvoir
Sont considérés comme acteurs de participation à la vie politique, les individus, les
partis politiques et les groupes des pressions.

A. Les partis politiques


1. Définition
Un parti politique est une organisation durable des personnes unies par une même
philosophie ou idéologie dont elles poursuivent les réalisations avec comme finalité la
conquête et l’exercice du pouvoir.
C’est un groupe des personnes unies par les mêmes idées autour d’une idéologie et
d’un programme politique commun en vue de la conquête et l’exercice démocratique
du pouvoir.
2. Historique des partis politiques
La reconnaissance des partis politiques est relativement récente, tout au moins à
l’époque moderne. Cependant, comme tels, ils ont toujours existés, le cas de la cité
grec antique, ou les grandes familles maitres de jeu du commerce avaient leurs obligés,
à Rome les partis politiques s’identifiaient en deux grandes classes sociales ; les
plébéiens (populos) et les patriciens ou des nobles (aristocratie). Et en France, sous la
république, on parlait des clubs, qui s’organisaient en groupes parlementaires.
C’est à partir de 1830 qu’on peut déceler l’apparition des partis politiques comme des
organisations extra-parlementaires et sont apparus avec le courant de la démocratie
libérale. Ils sont liés au développement du régime parlementaire ; le cas en Angleterre
au XVIIème siècle ou les partis ont existé sous forme des groupes parlementaires, les
tories et les whigs qualifiés d’ancêtres du parti conservateur et libéral.
En RD. Congo, l’histoire des partis politiques est liée aux élections de 1957 ayant
comme précurseurs des partis; l’action socialiste (une sorte de syndicat fonde à
Léopoldville en décembre 1957 et l’union congolaise fonde a Elisabethville par
KITENGE et Antoine Rubbens (parti des intellectuels catholiques progressistes
belges) et on eut des partis comme ABAKO, ABAZI, etc.
Notons que sous le régime colonial, la plupart des partis étaient à connotation tribale.
La loi fondamentale n’avait rien prévu en ce qui concerne les partis politiques de
même que la constitution de Luluabourg de 1964. La 2eme république fonctionnera
sous le régime de parti unique, le MPR (Mouvement Populaire pour la Révolution) et
des 1990, le pays connaitra le vent du multipartisme.
Ce multipartis, se trouve être renforcer avec la constitution du 18 février 2006
marquant l’avènement de la 3eme république et la loi n°04/002 du 15 mars 2004.
Il faut souligner la plupart des partis politiques au Congo(RDC) sont sans vision
programmatique, sans base idéologique clairement définie, sans ancrage républicain,
sans structuration précise et renferment les tares du tribalisme, du népotisme et du
clientélisme.
Ils peinent à se détacher des personnes des initiateurs, et se confondent aisément aux
biens personnels et la passation de pouvoir de direction se fait, parfois de père en fils
ou du mari a l’épouse, sans organisation des primaires.
3. Typologie des partis politiques
Plusieurs auteurs tentent de faire une classification des partis politiques, les uns se
basant sur un critère organique, les autres sur le critère fonctionnel.
Nous opterons pour la classification établie, par Maurice DUVERGER et jean
CHARTLOT en établissant une typologie traditionnelle pour le 1er et une typologie
moderne pour le second.
a. Typologie traditionnelle
Elaborée par Maurice DUVERGER, on distingue deux catégories des partis
politiques ; les partis de cadres et les partis de masses.
- les partis de cadres : se présentent comme des partis des notables, des
personnalités influentes, d’élus et ne trouvant au plan local que les comités
électoraux.
- les partis de masses : ces partis ont connu leur foisonnement avec les
mouvements socialistes et communistes au XX eme siècle. Ils cherchent à
rassembler le plus grand nombre d’adhérents et des cotisations. L’organisation
prend d’importance et par conséquence, la discipline au sein du parti reste de
rigueur. Le but de ces partis est la réalisation d’un ordre social nouveau.
b. Typologie moderne
L’on doit cette dernière classification à Jean charlot qui s’est basé sur les critères
idéologiques, des structures apparentes et des choix stratégiques. Il distingue alors 3
sortes des partis, d’électeurs, des militants et des notables.
- Partis d’électeurs : sont les partis qui visent le plus grand nombres d’électeurs.
Ils sont populaires et on les appelle, ‘’parti attrape tout’’ tiré de l’expression
latine « catch-all parties » (de KIRSCHIHEIMER et NEUMANN, dans leur
ouvrage, approaches comparative politics en 1956). Ces partis cultivent le
pragmatisme au dépend de l’idéologie.
- Partis des militants : ces partis s’identifient à une classe sociale et valorisent une
idéologie. Il s’agit d’une représentation catégorielle avec une organisation
pyramidale.
- Partis des notables : ce sont des partis tournes essentiellement sur les
personnalités, privilégiant la qualité des adhérents au dépend du nombre. Ils
sont peu structurés et peu disciplinés, pas de programme précis.
4. Rôles des partis politiques
Il est reconnu aux partis politiques de servir d’intermédiaires et le peuple et le pouvoir.
Ils promeuvent la conduite de la politique nationale. Dans une démocratie
parlementaire, les partis politiques assurent des taches ci-après :
- Le parti majoritaire soutient l’action du gouvernement et l’opposition la critique
ou la conteste en présentant des perspectives meilleures, conformément à son
programme.
- Les partis politiques éduquent les masses et des faits, participent à la formation
de la conscience nationale.
- Les partis politiques concourent aux suffrages, constituent ainsi, le levier de la
classe politique.
- participent à la formation des cadres et préparent les candidats aux élections et
par ricochet à la gestion de la chose publiques.
B. Les groupes des pressions
Ensemble des personnes ayant des intérêts communs et qui exercent une pression sur
les organismes des décisions.
Autrement, c’est une organisation constituée pour la défense des intérêts exerçant une
pression sur les pouvoirs publics afin d’obtenir d’eux des décisions conformes aux
intérêts du groupe.
Les groupes des pressions visent la défense et la promotion des intérêts du groupe,
conformément à leurs aspirations. Un groupe des pressions peut-être une organisation
sporadique ou éphémère, permanente ou momentanée.
On distingue les groupes des pressions soit sur base de leur objectifs ; (généraux : cas
des environnementalistes ou spécifiques : cas des gays ; les industriels d’armement,
etc.) soit selon des méthodologies d’exercice de pression (ceux qui s’affiche
publiquement, le cas des lobbys ou ceux qui exercent leur action de façon occulte, cas
des narcotrafiquants).
Les groupes des pressions assurent les fonctions d’articulation des intérêts, de
revendications (fournir les informations aux politiques, facilite l’adhésion du public
aux décisions) et d’intégration.
C. Les individus
Les démocraties modernes reconnaissent aux individus, le rôle d’acteurs à la
participation à l’exercice du pouvoir. Ils sont le plus connu sous le qualificatif
d’indépendant.
Les indépendants, sont ceux qui s’inscrivent sur une liste électorale, ne se déclarant
partisan d’aucun parti politique.
§2. Les modes de participation à l’exercice du pouvoir
Comme nous l’avions si bien relevé haut, la participation aux jeux et enjeux du
pouvoir politique dans un Etat se réalise suivant les modes autocratiques et
démocratiques.
A. LES MODES AUTOCRATIQUES
Parmi les modes autocratiques, nous avons l’hérédité, la cooptation et la conquête.
1. L’hérédité : l’hérédité est un processus de la succession au trône, suivant des
règles coutumières ou légalement établies, d’un ascendant à descendant.
Technique généralement utilisée par les monarchies et au niveau du pouvoir
coutumier.
Il existe deux formes d’hérédité, individuelle ou monarchique (patriarcale ou
matriarcale) et des assemblées (assemblée accessible par voie d’hérédité).
Généralement, dans les monarchies, l’hérédité individuelle est primogéniture
car le pouvoir est dévolu à l’ainé.
2. La cooptation : c’est une technique par la quelle, le gouvernant désigne lui-
même son successeur au pouvoir. Elle peut être faite au niveau des assemblées
ou au niveau individuel au sein d’une dynastie.
3. La conquête : la conque est une technique qui permet à un individu ou un
groupe d’individus de s’accaparer du pouvoir par la force. Elle peut prendre la
forme d’une révolution (transformation brutale et radicale de la structure
politique) et des coups d’Etat ; lors que le changent s’opère en dehors des
procédures constitutionnelles). Le pouvoir au bout du canon.
B. LES MODES DEMOCRATIQUES
1. L’élection
a. Définition
L’élection est un mode démocratique de choix des dirigeants et l’on peut situer son
origine depuis la grecque antique, avec le courant de la démocratie.
Sémantiquement, le concept ‘’la démocratie’’ dérive de deux mots grec ; ‘’démos’’
(peuple) et cratos (pouvoir). Il est généralement traduit, comme l’a si bien dit
Abraham Lincoln ; « le pouvoir des peuple par le peuple et pour le peuple »
(Gettysburg le 19 nov.1863). La démocratie est le self-government, le pouvoir de
peuple par lui-même. Elle assure directement ou indirectement la participation
populaire au pouvoir, ce par l’élection ou suffrage.
L’établissement des règles électorales, permet d’assurer la participation citoyenne au
processus des choix de dirigeants, en y assurant, le caractère secret de vote, la
suppression des discriminations, de la fraude et l’extension du corps électoral.
L’élection permet au peuple d’approuver ou de rejeter les politiques et les dirigeants.
b. Evolution historique et universalité du suffrage
Le droit de vote a connu une si grande évolution au cours des âges. Dans la Grèce
antique, les dirigeants étaient choisis par tirage au sort ; il eut assez des critiques, car
sous cette forme, même un imbécile, pouvait accéder à la magistrature suprême,
pourvu que le tirage au sort lui soit favorable. Ainsi, JJ. Rousseau, pouvait dire que la
démocratie sous cette forme convenait au peuple de dieu et non aux humains. D’où les
tendances à réduire ou à restreindre, le suffrage. Le suffrage restreint est celui qui n’est
reconnu à une catégorie des citoyens. On parle ainsi ; du suffrage censitaire (le droit de
vote à la condition d’une certaine fortune). Suffrage masculin, suffrage jeune (vote lié
à l’Age), suffrage capacitaire (niveau d’instruction). Suffrage inégalitaire par
opposition au suffrage universel, etc.

c. Mécanismes de manipulation du suffrage


- Le suffrage directe et indirecte (selon que les peuples élisent directement ou pas
leur dirigeants)
- Vote plural (système ou l’électeur a plusieurs voix, le cas avec le parent ayant
plusieurs enfants) et vote multiple (systèmes ou l’électeur peut voter dans
plusieurs lieux).
d. Les modes électoraux ou de suffrage
Il s’agit ici de comprendre comment une voix se transforme en siège par
circonscription électorale et comment l’on calcule le résultat des élections des
candidats. Les systèmes diffèrent, chaque état opère son choix suivant ses aspirations
ainsi que le type de démocratie et des cultures politiques.
Le feu Monsieur l’abbé président de la CENI, Apollinaire MUHOLONGU
MALUMALU et KAMAL EL FEGHALI, dans leur ouvrage « une seule voix,
plusieurs interprétations » publié à Kinshasa, en 2006 (page 13) pensent que les
modes des scrutins influencent la vie politique, en influençant la traduction des voix en
sièges en assemblée et par la suite la manière de designer les dirigeants.
Classiquement, quatre modes sont admis, comme modes de scrutins. Il y a le système
majoritaire, semi proportionnelle, proportionnelle et mixte. Dans ces quatre grandes
familles, on retrouve plusieurs variances des modes de scrutins et certains pays
introduisent la question du seuil électoral.
1. système majoritaire : mode électoral ou est élu, le candidat qui a atteint le plus
grand nombre de voix. Il peut être à un seul tour ou à deux tours. Il peut être
uninominal ou plurinominal.
2. semi proportionnelle : c’est un système dans lequel on traduit les votes
exprimés en siège d’une façon telle que les résultats se situent entre la
proportionnelle et le système majoritaire. Il y a deux sortes ; le vote unique non
transférable et le système mixte avec ou sans compensation.
3. Représentation proportionnelle : système de péréquation destinée, dans le
découpage électorale, à assurer à chacune des circonscriptions, un nombre
d’élus proportionnels à sa population ou électeurs inscrits. On attribue à chaque
circonscription un siège, en application du quotient électoral.
Il peut aussi s’agir de l’attribution des sièges aux listes ayant obtenu un certain
nombre de voix en application du quotient électoral, avec possibilité d’attribuer
le plus fort-reste aux autres listes.
4. le système mixte :
e. Conditions du suffrage
Le suffrage universel, comme celui actuellement accepté par les démocraties
modernes, doit se dérouler dans des conditions et garantie de sécurité, de liberté,
secret, sincérité et d’impartialité.
f. Le contentieux électoraux
Les contentieux électoraux sont définis comme un ensemble des litiges relatifs à
l’application de la législation et à la règlementation électorale.
Ils sont des divers ordres ; il y a les contentieux des listes, des candidatures, des
résultats, des opérations électorales. Le contentieux électoral vise la régularité des
opérations de vote, et ce, à toute étapes du processus et suivant le délai prescrit par la
loi.
Ils peuvent aboutir à l’annulation, à la reformation ou à la confirmation d’une
opération du vote.
Les contentieux électoraux sont de la compétence, soit de l’organe de gestion des
élections soit des juridictions, suivant les procédures et délai établi par la loi.
2. Referendum : c’est un procédé de consultation populaire. L’ensemble des
citoyens sont appelés à se prononcer sur une mesure législative ou
constitutionnelle.
CHAPITRE IV : LA CONSTITUTION DANS UN ETAT
SECTION I : NOTIONS ET ORIGINES DE LA CONSTITUTION

§1. Origines

Chaque société politiquement organisée comporte un corps des règles écrites ou


coutumières, qui fixent les modalités d’acquisition du pouvoir, son exercice et sa
transmission. C’est la constitution.

La constitution est le socle du pouvoir dans un Etat et fonde l’idée


d’institutionnalisation et de la rationalisation du pouvoir politique dans un Etat car elle
limite l’arbitraire des gouvernants et la prise en compte des droits et libertés publiques.
(Au sens dogmatique et pragmatique).

Le concept ‘’constitution’’ trouve son origine sémantique du vocable ecclésiastique


médiévale servant à designer l’ensemble des règles d’organisation et de
fonctionnement des monastères.

L’on peut encore trouver des origines plus anciennes de la constitution, car Aristote
dans sa ‘’politeiai’’ un recueil des constitutions de 158 cités grecques) en parlait déjà
et les chartes du moyen-âge qui s’efforçaient à limiter les pouvoirs politiques. Le cas
de la ‘’ grande charte’’ que les vassaux imposèrent au roi de Jean sans terre en 1215.

Le concept constitution trouvera sa pleine signification aux XVIII et XIX siècle


lorsqu’emprunter par l’idéologie libérale, elle prendra le sens d’une règle écrite, rigide
et juridiquement obligatoire. Mis en rapport avec une idéologie, on parle ainsi, du
constitutionnalisme qui est un élément du libéralisme politique. Le constitutionnalisme
est la limitation du pouvoir politique par l’existence d’une constitution écrite. Il
instaure ‘’le gouvernement constitutionnel’’ et lutte contre l’arbitraire. Le
constitutionnalisme vise donc l’idée d’un Etat de droit, de démocratie, de séparation
des pouvoirs et de respects des droits et libertés dans un pays.

§2. Définitions de la constitution

La constitution est définit en deux sens, sociologique et au sens juridique.


Au sens sociologique, la constitution se définit sur base d’un critère matériel, de son
objet, ce sont des dispositions juridiques coutumières ou écrites qui prévoit et
règlementent l’organisation et le fonctionnement de l’Etat. Le sens juridique s’appuie
sur un critère formel et organique ; la constitution est donc une règle suprême d’un
pays.
§3. La suprématie de la constitution
La constitution est la loi suprême d’un pays et de ce fait, elle est au sommet de la
hiérarchie de la norme juridique au plan interne. Ainsi, s’impose le principe de la
constitutionnalité des autres lois (leur conformité à la constitution). Une loi non
conforme à la constitution est inconstitutionnelle et donc nulle.
Le second principe qui en découle est celui de la légalité des actes règlementaires aux
lois conformes à la constitution. Ainsi, il existe comme le pense le juriste autrichien
Hans KELSEN ‘’ une pyramide des normes’’.
§4 forme et élaboration de la constitution
La constitution est érigée par le pouvoir constituant (originaire ou dérivé). Elle peut
être rigide ou souple selon les modalités de sa révision facile ou non. La constitution
peut être écrite ou coutumière. La constitution joue trois fonctions importantes dans un
Etat. Elle détermine le statut des gouvernants ou services de l’Etat ; la constitution
fonde la légitimité des pouvoirs politiques, et retrace le cadre idéologique de l’Etat.
SECTION II : LE CONTROLE DE CONSTITUTIONNALITE

Pour que la suprématie de la constitution ne soit pas purement théorique, il est donc
nécessaire de veiller sur la conformité des lois à la constitution. C’est le contrôle de la
constitutionnalité. Ce contrôle peut être fait par un organe politique (parlement ou
commission) ou juridictionnel (cours constitutionnel).

CHAPITRE V : HISTOIRE CONSTITUTIONNELLE DE LA RDC

L’histoire constitutionnelle de notre pays peut se lire dans les deux phases de sa vie
constitutionnelle, avant l’indépendance et après l’indépendance.

SECTION I : L’ORDRE CONSTITUTIONNEL AVANT L’INDEPENDANCE

§1 : LES REPERES DE L’HISTOIRE

Les repères constitutionnels de notre pays, commence à partir de sa création par le roi
Léopold II aux travers les accords qu’il signa avec les autorités des empires et
royaumes traditionnels du bassin du Congo.

En effet, tout part de la création de l’association internationale du Congo par Léopold


II, le roi des belges le 17 novembre 1879, en se servant du comité d’étude du haut
Congo.

L’A.I.C fut représentée par le colonel Maximilien STRAUCH Francis WALTER de


Winton. Il fut le 1er administrateur général qui a dirigé le pays du 22 avril 1884 au 1 er
juillet 1885.

La création de l’A.IC fut motivée par les désirs du roi de donner des terres à la
Belgique. Il convoqua à Bruxelles, le 12 septembre 1876 une conférence géographique
internationale à la quelle pris part ; l’Allemagne, la France, la Russie, l’Autriche, la
Hongrie, l’Italie, la grande Bretagne et la Belgique. Dans son discours d’ouverture,
Léopold justifia son projet, sur les buts humanitaires et scientifiques : abolir la traite
des esclaves des populations africaines et l’ouverture de la contrée à la civilisation.
Cette conférence aboutit, à la création de l’association internationale pour l’exploration
et la civilisation de l’Afrique centrale, A.I.A, qui servira de cadre d’étude du continent
africain et Pius à son commerce international. L’AIA était dotée d’une commission
internationale, présidé par le roi, d’un comité exécutif et des comités nationaux.

Pendant ce temps, les plusieurs expéditions furent organisées par Henry MORTON
STALEY et ils créèrent un comité d’étude du haut Congo avec un but commercial et
ce dernier signa des contacts avec les autorités traditionnelles noirs, ayant concédé
leurs terres et souveraineté au roi Léopold II. En 1883, le roi avait réuni tous les
éléments, nécessaire à la création de l’Etat, (Un territoire, une population et une
autorité établie).

De cette façon, il créa l’Etat indépendant du Congo, E.I.C en sigle, et L’association fut
ainsi dissoute en 1885. Les structures d’A.I.C furent reprises par l’EIC.

Déjà le 22 avril 1884 un traité fut conclu avec les USA, et dans l’échange des
déclarations, le gouvernement des états unis, proclama. ‘’La sympathie et
l’approbation que lui inspire le but humain et généreux de l’AIC gérant les intérêts des
états libres établis dans cette régions, et donne ordre aux fonctionnaires des USA, tant
sur la terre que sur mer de reconnaitre le drapeau de l’association internationale du
Congo’’. Le drapeau fut, une pièce carré de couleur bleu foncé, ponctuée d’une étoile
jaune au centre.

Le 10 avril 1884, le président américain fut autorisé par le congrès, à reconnaitre le


drapeau de l’AIC à l’égal d’un gouvernement ami.

Ce fut déjà la reconnaissance du nouvel état et les autres pays membres de la


conférence géographique, emboitèrent le pas, sauf la France qui fut hésitante et
revendiquait le même espace. La conférence de Berlin officialisa le partage de
l’Afrique.

Le 16 avril 1885 le roi obtint du conseil de ministre belge, l’approbation d’être le


souverain du Congo autant que pour la Belgique. Il devenait ainsi, le souverain de
deux Etats, unis en forme ‘’d’union personnelle’’. A cette époque, on ne puis parler
d’une constitution pour le pays et les statuts de l’A.I.C ne peuvent pas se confondre à
une constitution au vrai sens.

§2. LA COLONIE BELGE 1908-1960

A partir de 1908 le roi céda le Congo à la Belgique, qui devint une colonie belge. Le
Congo fut exploiter à outrance par les sociétés auxquelles le roi, confia la gestion des
concessions et les abus qui s’en sont suivis, une campagne anti-congolaise ou mieux
léopoldienne commença. Un rapport international publié en 1905 fait prendre
conscience de la gravité de la situation au Congo.
La majorité parlementaire belge demanda à la Belgique de prendre la succession de roi
Léopold II au Congo, ainsi, le gouvernement belge adopta un régime colonial et le roi
concédera ainsi, le Congo à la Belgique. En 1908 l’EIC est rattaché à la Belgique.
L’ordre juridique colonial fut établi par ‘’ la charte colonial ‘’. Un décret du roi
garantit les droits des belges et des congolais et le pays devint « le Congo-belge ».

SECTION II : L’ORDRE CONSTITUTIONNEL APRES L’INDEPENDANCE

§.1 la 1ere république

a. La loi fondamentale de 1960-1964

Au début de l’année 1959 à la suite des troubles graves mettant en cause le régime
colonial, Belgique accepte le principe de l’indépendance de la colonie. Le 20 février
1960 une table ronde réunit les chefs coutumiers et une douzaine des formations
politiques d’où 16 résolutions furent adoptées et la fixation de la date de
l’indépendance.

Le parlement belge adopta la constitution du nouvel état, appelée loi fondamentale


que le roi publia en date du 19 mai 1960. C’est fut un texte de 259 articles. C’était en
réalité une constitution provisoire. Elle introduisait un fédéralisme complexe avec une
dyarchie au sommet de l’Etat, un président et un 1 er ministre. Il instaurait un système
représentatif progressif. La loi fondamentale fut révisée le 14 septembre 1960 par un
décret-loi constitutionnel, lors du 1er coup d’Etat de MUBUTU.

La loi fondamentale restera en vigueur jusqu’à l’adoption de la constitution de


Luluabourg en 1964.

b. La constitution de Luluabourg 1964

La constitution de Luluabourg instaure en principe la 1 ere république. Il fut promulgué


le 1er aout 1964 et n’a duré que quelques mois. En effet, en vue de doter le pays
constitution tel que prévu par la loi fondamentale, une commission constitutionnelle a
siège à Luluabourg du 10 janvier au 11avril 1964 et a proposé au peuple congolais par
voie de referendum du 15juin au 10juillet 1964 une constitution qui approuve par une
très large majorité 90, 82% des oui et 9,18 des non. Le pays prend le nom de RDC et
le drapeau. Cette constitution établissait un fédéralisme et le pays fut subdivisé en 21
provinces.

§2. La 2eme république

La constitution de 24 juin 1967 plusieurs fois révisée. Il introduit au Congo un régime


présidentiel avec une présidence forte, il est à la fois chef de l’état et du gouvernement.
Les partis politiques furent suspendus pour n’autoriser que 2 partis à fonctionner. Elle
ramènera les 21 provinces à 8 provinces.
La révision de 1970 (par la loi n° 70-001 du 23 décembre 1970). Instaura un parti
unique, le mouvement populaire de la révolution. La révision de 1974 consacre le
mobutisme comme doctrine de MPR. Au nom du recours à l’authenticité, le pays
devint zaïre, Léopold ville devint Kinshasa. La révision du 25 novembre 1990
introduira à nouveau le multipartisme. Le drapeau devint, la pièce de couleur verte
claire ornée au centre d’un cercle jaune dans lequel figure une main droite tenant un
flambeau à la flamme rouge.

§3. La Conférence Nationale Souveraine et les constitutions de transition

a. Les actes constitutionnels de transition

La conférence nationale souveraine Elle a été organisée pour élaborer une nouvelle
constitution au zaïre et baliser le passage vers la 3 eme république à la suite du
multipartisme annoncé par le maréchal le 24 avril 1990. (Acte constitutif n° 91-097
DU 11 AVRIL 1991). A partir du 7 aout 1991. Présider par KALONJI MUTAMBAI.

La conférence souveraine fut Suspendue le 23 septembre 1991, les travaux vont


reprendre avec Mgr MOSENGWO. En janvier 1992 MOBUTU déclara la clôture des
travaux. La population réagira par la marche des chrétiens le 16 février 1992, en avril
1992 la conférence reprend. Le 15 aout 1992 la conférence nommait E. TSHISEKEDI
1er ministre.

En décembre 1992 la conférence clôtura officiellement les travaux après 17 mois. La


constitution adopte par la conférence Nationale souveraine ne fut pas mis en
application et le pays était géré par des actes constitutionnels relatifs des compromis
et des arrangements relatifs au partage équitable des pouvoirs pendant la période de
transition. Au total 3 actes, d’abord le 31 juillet 1990 et le dernier est celui d’avril
1994 et les arrangements du 16 juin 1994 permit au président de récupéré un certain
nombre des prérogatives perdues. La situation demeurera confuse jusqu’à
l’effondrement du régime de MOBUTU le 16 mai 1997.

b. Décret-loi constitutionnel de l’AFDL

A la prise de pouvoirs le 17 mai 1997, M’zée Laurent désiré KABILA et AFDL, firent
tabula-rasa de l’ordre constitutionnel existant et instaurent une nouvelle période de
transition. Par le décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997 relatif à l’exercice
du pouvoir en république démocratique du Congo, dans lequel il proclama la
concentration du pouvoir exécutif entre ses mains (un régime monolithique) et mis en
place un parlement de fait. En fait, le décret-loi, ne fit qu’un dispositif modifiant la
constitution de transition car toutes les autres dispositions, non contraires au décret
demeuraient applicables. Le pays redevient RDC, les symboles du pays changent. Un
texte de 15 articles. Il eut interdiction de fonctionnement des partis politique (décision
du 26 mai 1997).

c. La constitution de transition 2003

Le nouveau régime de l’AFDL est confronté à diverses fractions militaires soutenus


par les anciens allies, RWANDA et OUGANDA.

Le pays sombre à nouveau, KABILA est assassiné le 16 janvier 2001, son fils
KABILA Joseph, lui succéda à la tête du pays. Sous la médiation sud-africaine de
THABO MBEKI, un dialogue est convoquée à San city en 2002 et aboutit à un accord
global et inclusif sur une transition le 17 décembre 2002 et porte notamment sur une
constitution de transition, qui fut promulgue le 04 avril 2003.

Constitution du 04 avril 2003 mis en place les institutions de la transition et est charge
d’adopté la constitution devant conduire à la 3 eme république.

§4. La troisième république

La troisième république est née avec la constitution du 18 février 2006 soumise au


referendum en 2005 pour marquer un nouvel ordre constitutionnel en R.d. Congo.

Cette constitution mettait ainsi fin à des crises politiques récurrentes liées à la
légitimité des pouvoirs. Il est l’expression de la volonté commune exprimée dans
l’accord global et inclusif signé à Pretoria le 17 décembre 2002.

La constitution du 18 février 2006 introduit ainsi, un régime parlementaire et la


décentralisation comme mode de gestion de la république avec trois niveaux de gestion
de pouvoir. Etat-province-ETD.

Conclusion générale

Notre cours n’ayant été qu’un condensé des matières des droits civils et de droit
constitutionnel, nous nous sommes efforcés à ne prendre que l’essentiel des matières,
pouvant aider l’étudiant dans l’appréhension de ses droits en tant que personne, des
matière relatives à la conclusion des contrats et d’appropriation des biens ou de droit
de propriété, ainsi celle relatives au fonctionnement général de la société au niveau
étatique.

En évoquant le rapport entre le droit et l’informatique, nous avons juste voulu fixer
l’étudiant, sur les aspects du droit informatique comme une nouvelle branche de droit
qui transcende le clivage existant entre le droit public et le droit privé.

Les repères constitutionnels évoqués dans le cours permettront à l’étudiant de se faire


une image sur les origines du pays et les soubresauts politiques qu’il a connu.

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