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L’homme est un être foncièrement sociable. Cette sociabilité suppose que l’homme
entretienne des relations avec son entourage partant de la cellule familiale à l’Etat en
passant par la communauté toute entière. Ces rapports qui se nouent ne peuvent se
dérouler sans accroc. Il est apparu ainsi nécessaire au législateur pour éviter d’éventuels
débordements d’élaborer un ensemble de règles en vue de discipliner les uns et les autres
et ordonner leur conduite. Le droit se positionne alors comme un véritable régulateur
social. Aucune societé ne pouvant s’épanouir et se développer sans le droit comme le
droit ne pouvant exister sans la société, l’on peut affirmer sans risque de se tromper que
la société est consubstantielle au droit car comme l’atteste l’adage latin « ubi societas ibi
jus », là où il y a société, il y a droit.
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TITRE 1 : DROIT OBJECTIF ET DROITS SUBJECTIFS
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A. Le droit public interne
C’est l’ensemble des règles qui organisent la vie de l’Etat et gouvernent les
rapports entre l’Etat et les particuliers. Il comprend le droit constitutionnel, le droit
administratif, le droit des finances publiques. …
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SECTION 1 : LA CLASSIFICATION DES DROITS SUBJECTIFS
Les droits subjectifs peuvent être classés en droits subjectifs extrapatrimoniaux et
en droits subjectifs patrimoniaux.
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TITRE 2 : ORGANISATION JUDICIAIRE, ACTES
DE PROCEDURE ET REGLES DE COMPETENCE
SCHEMA
COUR
D’APPEL
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La mise en accusation du président de la république est votée au scrutin secret par
l’assemblée nationale à la majorité des 2/3 et à la majorité absolue pour les
ministres.
PARAGRAPHE 2 : LA COUR D’ASSISE
A. La compétence
La cour d’assise connaît des infractions graves appelées crime. Elle est saisie
par arrêt de mise en accusation de la chambre d’accusation de la cour d’appel.
Les assises ont lieu au siège de chaque tribunal en principe tous les 3 mois et
deux fois l’an.
B. La composition
La cour d’assise se compose de magistrats professionnels qui constituent la
cour au sens strict et de simples citoyens qui forment avec les magistrats le
jury.
Elle comprend un président, 2 conseillers et 9 jurés dont 6 titulaires et 3
suppléants.
C. La procédure
La procédure devant la cour d’assise est longue et l’accusé comparait toujours
en état de détention. Les débats sont en principe publics. Les arrêts de la cour
d’assise ne peuvent faire l’objet que d’un pourvoi en cassation.
NB : A ces juridictions, il faut adjoindre le tribunal du travail, le tribunal militaire, le
conseil constitutionnel.
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parquet général et un greffe. Elle est chargée de statuer sur les appels interjetés contre les
décisions rendues par les tribunaux et les sections détachées.
La cour d’appel rend un arrêt confirmatif si elle approuve la décision du 1er juge et un
arrêt infirmatif si elle rejette cette décision.
PARAGRAPHE 3 : LES JURIDICTIONS SUPREMES.
Avec la constitution d’Août 2000, la cour suprême a subi un éclatement en
plusieurs juridictions suprêmes notamment la cour de cassation, la cour des comptes, le
conseil d’état.
A. La cour de cassation.
C’est la juridiction suprême s’agissant des affaires civiles et pénales. Elle
comprend un président, des vices présidents, des présidents de chambre et des
conseillers. Il y a également un parquet général, un secrétariat général et un
greffe. Elle comprend plusieurs chambres civiles ou criminelles.
B. Le conseil d’Etat
Il a la même composition que la cour de cassation. Il connait des recours pour
excès de pouvoir contre les décisions des autorités administratives et ce après
un recours administratif préalable devant l’autorité administrative compétente
appelé recours hiérarchique. Il connait aussi des pourvois en cassation contre
les décisions rendues en dernier ressort où une personne morale de droit public
est partie.
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PARAGRAPHE 2 : LES ACTES DES AVOCATS
Les avocats rédigent en vue d’un procès et au nom des parties les conclusions et
les requêtes au moyen desquels les prétentions et moyens sont portés à la connaissance
des juridictions.
PARAGRAPHE 3 : LES ACTES DES COMMISSAIRES DE JUSTICES
Le commissaire de justice est la pierre angulaire dans les actes de procédure. Ses actes
sont appelés exploits. On distingue :
- L’assignation qui tend à obtenir la saisine d’une juridiction pour faire comparaître
l’adversaire. C’est l’acte introductif d’instance.
Ex : Assignation à comparaître.
- Le commandement :c’est l’acte par lequel il peut demander à une personne de
déférer à un ordre ou à une défense.
Ex : Le commandement de payer la dette sous peine d’être saisi.
- Le constat : c’est une description d’une situation matérielle envisagée à titre de
preuve.
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La cour de cassation connait des pourvois contre les décisions en matière civile,
commerciale, fiscale et pénale.
Le conseil d’Etat connait des décisions rendues en dernier ressort dans les affaires où une
partie représente l’administration.
La CCJA est compétente pour connaître des décisions rendues en dernier ressort
par les juridictionsivoiriennes en matière de sûreté, de société, du commerce etc. …
SECTION 2 : LA COMPETENCE TERRITORIALE
C’est la compétence rationne loci c’est-à-dire en considération du lieu. Il s’agit
donc de localiser le tribunal qui est apte à juger l’affaire sur le territoire national.
En principe selon la règle « actor sequitur forum rei » le tribunal territorialement
compétent est celui du domicile du défendeur à défaut sa résidence. Cette règle subit des
exceptions en matière de pension alimentaire et d’immeuble.
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COUR TPI SECTION
D’APPEL
_Grand-Bassam
_Aboisso
_Abidjan-Plateau _Adzopé
_Abgoville
_Bondoukou
_Abengourou _Bouna
_Bongouanou
_Dimbokro
_Bouaké _Katiola
_Toumodi
BOUAKE _M’Bottiakro
_Boundiali
_Korhogo _Odienné
_Sassandra
_Seguela
_Daloa _Soubré
DALOA _Tabou
_Touba
_Man _Danané
_Divo
_Gagnoa _Lakota
_Oumé
_Sinfra
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_Bouaflé
Tableau Récapitulatif Des Juridictoirs Ivoienne à partir des trois (3) cours d’appel
CHAPITRE 1 : LE PROCES
On parle de procès lorsqu’une personne faute d’avoir obtenu à l’amiable la
reconnaissance d’une prérogative qu’elle croit détenir envisage de saisir le juge pour
l’examen de sa prétention. Le procès s’ouvre par une action en justice qui aboutit à un
jugement sujet à des contestations en passant par l’instance.
SECTION 1 : L’ACTION EN JUSTICE
L’action en justice est soumise à des conditions subjectives et à des conditions
objectives.
PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS SUBJECTIVES
Elles tiennent à la personne sujet de droit et à sa capacité à ester en justice. En
effet le demandeur sujet actif de l’action et le défendeur sujet passif doivent être des
personnes juridiquement parlant c’est-à-dire personnes physiques ou morales. Ces
personnes doivent avoir la capacité ou du moins si elles ne l’ont pas être assistées ou
représentées.
PARAGRAPHE 2 : LES CONDITIONS OBJECTIVES.
Elles se résument à l’intérêt pour agir en justice et à la qualité pour agir. L’intérêt
c’est la mésure de l’action : « pas d’intérêt, pas d’action ».
L’intérêt doit être légitime, né et actuel, direct et personnel. Le seul intérêt ne suffit pas
pour agir en justice. Il faut aussi avoir la qualité c’est-à-dire le droit de solliciter du juge
l’examen de sa prétention. La qualité existe en la personne du demandeur et du défendeur
car nul ne peut agir pour le compte d’autrui sans un titre qui lui procure ce pouvoir. Ainsi
le tuteur du pupille ne peut agir en son nom que s’il justifie du pouvoir qui l’habilite à le
faire. Autrement la demande sera déclarée irrecevable pour défaut de qualité.
SECTION 2 : L’INSTANCE
L’instance c’est l’ouverture du procès qui se déroule en plusieurs phases.
PARAGRAPHE 1 : L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE
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C’est la première phase de l’instance qui se fait par voie d’assignation qui est un
exploit de commissaire de justice, par voie de requête devant le greffe du tribunal qui
doit par la suite convoquer l’adversaire dans les affaires dont le montant est inférieur ou
égal à 500 000f et par comparution volontaire des parties devant le tribunal compétent
pour y être jugées.
PARAGRAPHE 2: L’INSTRUCTION
C’est la seconde phase de l’instance où les parties précisent et prouvent leur
prétention au travers des documents justificatifs et où le tribunal réunit les éléments
nécessaires pour statuer.
PARAGRAPHE 3 : L’AUDIENCE
C’est le couronnement du procès. C’est la phase au cours de laquelle le ou les
magistrats entendent les plaideurs et leur conseil. Le président ouvre et dirige les débats
qui sont publics sauf cas exceptionnels. Il les déclare clos quand le tribunal est
suffisamment éclairé pour prononcer le jugement.
SECTION 3 : LE JUGEMENT
Le jugement c’est la décision rendue par le ou les juges après la clôture des débats.
Le jugement peut être rendu sur le siège c’est-à-dire juste après la clôture des débats ou
être mis en délibéré lorsque son prononcé requiert une concertation ou une réflexion. On
dit dans ce cas que l’affaire est mise en délibéré.
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Une fois le jugement prononcé, le juge est dessaisi du litige et ne peut plus
revenir sur sa décision. C’est en cela qu’il est dit « la sentence une fois rendue, le
juge cesse d’être juge ».
B. La force exécutoire du jugement
Les jugements ont force exécutoire c’est-à-dire qu’ils peuvent être exécutés par
tous les moyens de contrainte prévus par la loi. Pour cela, ils doivent être revêtus
de la formule exécutoire, être signifiés à la partie adverse et avoir force de chose
jugée.
C. L’autorité de la chose jugée.
C’est la présomption selon laquelle ce qui a été définitivement jugé est désormais
incontestable donc acquis. Elle ne concerne que les jugements contentieux et
définitifs à l’exception des décisions gracieuses et provisoires. L’autorité de la
chose jugée rend irrecevable toute nouvelle demande identique à la première.
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B. La demande en révision
La demande en révision est la voie de recours offerte aux parties contre les
décisions non susceptibles d’appel ni d’opposition dans le but de le faire
rétracter par les juges qui les ont rendues.
Le délai de la demande en révision court à partir de la découverte du dol ou du
jour où le faux a été reconnu ou du jour où la pièce décisive a été retrouvée. Ce
délai est de 2 mois.
C. La tierce opposition
C’est une voie de recours reconnue aux parties autres que celles engagées dans
le procès afin d’attaquer une décision qui leur cause un préjudice et demander à
la juridiction qui l’a rendue de supprimer les effets de cette décision à leur
égard.
La tierce opposition est dirigée contre toute décision quelle que soit sa nature et
la juridiction qui l’a rendue et même si elle a été exécutée.
CHAPITRE 2 : LE PERSONNEL JUDICIAIRE
Le personnel judiciaire désigne l’ensemble des personnes qui œuvrent au bon
fonctionnement de la justice en lui permettant de remplir efficacement sa mission vis-à-
vis des justiciables. Il est composé des personnels de justice et des auxiliaires de justice.
SECTION 1 : LES PERSONNELS DE JUSTICE
Ce sont les magistrats et les greffiers.
PARAGRAPHE 1 : LES MAGISTRATS
Encore appelés juges, les magistrats sont des personnes sorties de l’école de
magistrature et qualifiées pour dire le droit. Les magistrats du siège sont à distinguer de
ceux du parquet.
A. Les magistrats du siège ou « magistrature assise »
Ce sont des professionnels recrutés par voie de concours. Ils sont par la suite
nommés par décret du président de la république. Ils sont ainsi appelés parce
qu’ils disent le droit en restant assis. Les magistrats du siège sont en principe
inamovibles c’est - à - dire qu’ils ne peuvent recevoir une nouvelle affectation
sans leur consentement et indépendants car ne recevant d’ordre de personne.
B. Le parquet ou « magistrature debout »
Les magistrats du parquet forment le ministère public. Ils sont aussi recrutés dans
les mêmes conditions que les précédents et représentent l’Etat. Ils ne sont ni
inamovibles ni indépendants. Ils sont dits « magistrature debout » car devant se
lever pour prendre la parole.
PARAGRAPHE 2 : LES GREFFIERS
Le greffier est un fonctionnaire recruté par voie de concours. Il rédige et conserve
les actes de procédure (assignation, appel) et les décisions de justice. Le greffier conserve
l’origine des actes et décisions appelés minute et en délivre des copies appelées grosse.
SECTION 2 : LES AUXILIAIRES DE JUSTICE
Ces sont les avocats, le notaire, les commissaires de justice, les particuliers.
PARAGRAPHE 1 : LES AVOCATS
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Ils exercent une fonction libérale, soit individuellement, soit collectivement sous la
forme d’une société civile professionnelle etc. … Les avocats ont pour rôle de faire des
consultations c’est-à-dire de donner des avis sur des questions de droit, d’effectuer des
actes de procédure et d’assister leurs clients au cours des procès.
PARAGRAPHE 2 : LE NOTAIRE
C’est un officier ministériel nommé par arrêté ministériel chargé d’authentifier les
actes et contrats des parties.
PARAGRAPHE 3 : LE COMMISSAIRE DE JUSTICE
Ce sont des officiers ministériels nommés par arrêté du ministre de la justice. Ils
ont pour rôle de porter à la connaissance des plaideurs les actes de procédure et décision
de justice et de veiller à l’exécution des dites décisions.
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TITRE 4 : LES SUJETS DE DROITS SUBJECTIFS :
LES PERSONNES.
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Il résulte de cette règle que l’acquisition de la personnalité juridique peut être anticipée et
intervenir à la période de conception de l’enfant considéré. Mais la règle obéit à des
conditions préliminaires et à des conditions subsidiaires.
A. Les conditions préliminaires
1. La conception préalable.
L’enfant doit avoir été déjà conçu au moment où s’ouvrait le droit qui
l’intéresse. La preuve de cette conception est faite par celui qui prétend
bénéficier d’un droit apparu avant sa naissance c’est-à-dire l’enfant
considéré. La détermination de l’instant précis de la conception étant
difficile à établir, le législateur a institué une période légale de conception
(PLC) qui court du 300c au 180cjour inclus avant la date de naissance de
l’enfant. Ainsi il lui plaira de choisir sa date de conception à l’intérieur de
cette période.
2. L’intérêt de l’enfant
L’anticipation exceptionnelle de la personnalité a pour objet de permettre
à l’enfant de bénéficier d’un droit.
EX : recevoir une donation ou une succession.
B. les conditions subsidiaires
Il s’agit :
- De la naissance
- Da la naissance vivante
- Da la naissance viable
Ces conditions sont appréciées cumulativement.
PARAGRAPHE 3 : LA PERTE DE LA PERSONNALITE JURIDIQUE
La personnalité juridique des êtres humains prend fin au moment précis où
s’interrompt la vie de l’individu. Elle intervient indépendamment de la déclaration de
décès faite à l’état civil.
SECTION 2 : LE DOUTE SUR L’EXISTENCE DE LA PERSONNALITE
PARAGRAPHE 1 : L’ABSENCE
L’absence se définit comme la situation d’une personne dont on ignore si elle est
vivante ou morte parce qu’on n’a plus de ses nouvelles depuis 04 ans.
L’absence doit être distinguée de la non présence et de l’éloignement du fait du doute qui
plane sur l’existence de la personne.
A. les conséquences de l’absence
1. les conséquences d’ordre extrapatrimonial.
L’enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari. Le mari pourra
le désavouer s’il prouve que pendant la période légale de conception, il
était pour quelques raisons dans l’impossibilité de cohabiter avec sa
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femme. Dans le cas où le mari est amené à réclamer, il devra le faire
dans les 02 mois :
- Après son retour s’il était absent à la naissance de l’enfant.
- Après la découverte de la fraude si on lui avait caché la naissance.
Au regard du conjoint, l’absence laisse subsister le mariage et le second mariage
contracté par le conjoint serait nul pour bigamie. Mais seul l’absent de retour
pourrait attaquer ce mariage.
2. les conséquences d’ordre patrimonial
Elles concernent les biens qui existaient dans son patrimoine avant son
départ. La loi les envisage en distinguant 03 périodes.
- La période de présomption d’absence
Pendant cette période qui dure 04 ans, seules des mesures conservatoires
sont prévues pour ses biens.
- La période d’envoi en possession provisoire
Pendant cette période, les héritiers pourront jouir des biens, les
administrer et les restituer à son retour. Il leur est donc interdit de les
aliéner.
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D. En cas de retour du disparu dont le décès avait été déjà déclaré, le procureur ou
les parties intéressées pourront demander au tribunal l’annulation du jugement
déclaratif de décès. L’annulation obtenue, le disparu retrouve ses droits à l’égard
de ses biens et de sa famille.
SECTION 1 : LE NOM
Le nom est un vocable servant à désigner une personne. Son étude portera sur son
attribution, son changement et les effets juridiques qui lui sont attachés.
PARAGRAPHE 1 : L’ATTRIBUTION DU NOM PATRONYMIQUE
Le nom patronymique est fonction de la famille d’un individu. Il est en principe
imposé à un individu, acquis par l’effet du mariage ou attribué par l’autorité publique.
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Trois situations sont à envisager :
- En cas de décès du mari, la femme continue de porter le nom du mari
défunt tant qu’elle ne s’est pas remariée.
- En cas de divorce, elle perd l’usage du nom marital. Mais elle pourra le
conserver soit avec l’accord du mari soit par autorisation judiciaire si elle
justifie d’un intérêt pour elle et pour les enfants.
- En cas de simple séparation de corps, la femme continue selon son désir
de porter le nom marital. Mais une décision judiciaire peut lui interdire
cela à la demande du mari pour inconduite ou infidélité.
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L’article 4 de la loi sur les dispositions diverses applicables au nom
autorisait tout individu pour son compte ou pour celui de ses enfants
mineurs à porter le nom de l’un de ses ascendants sur une période
limitée.
2. Le changement de nom à titre permanent
Il s’agit du relèvement d’un nom menacé de disparition. La méthode
consiste à porter le nom d’un ascendant mâle décédé sans postérité mâle
qui lui-même était le dernier représentant mâle de cette famille.
PARAGRAPHE 3 : LES EFFETS JURIDIQUES ATTACHES AU NOM
A. Le port du nom
Le port du nom est à la fois un droit et une obligation.
1. Le port du nom est un droit
Le droit de porter un nom se traduit pour la personne concernée d’utiliser
son nom dans tous les actes de la vie sociale et juridique. Mais aussi
d’imposer aux tiers l’utilisation de ce nom pour la désigner. Par ailleurs le
porteur du nom a le droit de l’appliquer à son activité commerciale ou
artistique.
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- Le premier caractère du domicile est sa nécessité. il n’y a pas de personne sans
domicile et toute personne a forcément un domicile.
- Le second caractère est son unicité. Toute personne ne peut avoir qu’un domicile
en principe.
PARAGRAPHE 2 : LES INTERETS ATTACHES AU DOMICILE
En matière de procédure civile, le domicile détermine la compétence des
tribunaux. En effet le code de procédure civile énonce que « le tribunal territorialement
compétent est celui du domicile à défaut celui de la résidence du défendeur »
Pour la signification des actes de procédure, elle peut être faite à domicile à défaut de
remise personnelle.
En matière proprement civil les intérêts sont :
- Le paiement d’une dette est effectué au domicile du débiteur
- Le mariage est célébré au domicile de l’un des époux ou à défaut la résidence de
l’un d’eux.
- La succession s’ouvre au domicile du défunt.
PARAGRAPHE 3 : LA DETERMINATION DU DOMICILE
A. Le domicile volontaire
C’est le domicile que l’on s’attribue librement. Sa détermination suppose la
réunion d’un élément matériel consistant dans le lien unissant une personne et un
lieu donné et un élément moral ou intentionnel qui consiste dans la volonté
manifestée par la personne de faire de ce lieu son principal établissement.
B. Le domicile légal
C’est celui attribué par la loi de façon autoritaire. Il y en a de deux types.
1. Les domiciles légaux de dépendance.
La femme mariée a pour domicile celui de son mari.
Le mineur non émancipé a pour domicile celui de son père et mère ou
celui de son tuteur.
Le majeur interdit a pour domicile celui de son tuteur.
Les majeurs qui servent habituellement chez autrui ont pour domicile
celui de leur maître ou employeur s’ils sont logés chez lui.
2. Les domiciles légaux de fonction
Les fonctionnaires nommés à vie ont pour domicile le lieu où ils doivent
exercer leur fonction dès l’acceptation ou la nomination.
SECTION 3 : LA NATIONALITE
C’est le lien juridique de rattachement d’une personne physique ou morale à un
Etat.
La nationalité est attribuée à l’origine. Elle peut être acquise par un individu qui peut la
perdre ou en être déchu.
PARAGRAPHE 1 : L’ATTRIBUTION ORIGINAIRE DE LA
NATIONALITE IVOIRIENNE
Elle est régie par les articles 6à9de la loi modificative du 21 déc 1972et concerne
les enfants légitimes ou naturels nés en côte d’ivoire ou à l’étranger. Selon l’article 6
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nouveau premièrement, est ivoirien « l’enfant légitime ou légitimé né en côte d’ivoire
sauf si ses deux parents sont étrangers » et l’article 7 nouveau premièrement d’ajouter
est ivoirien « l’enfant légitime oulégitimé né à l’étranger d’un parent ivoirien ». Il
découle de ces textes que l’enfant légitime ou légitimé né en côte d’ivoire ou à l’étranger
a la nationalité ivoirienne dès lors que sa filiation est établie à l’égard d’un parent
ivoirien.
Il en est de même pour l’enfant naturel comme le soulignent les articles 6 et 7 nouveau
deuxièmement.
La loi ivoirienne reconnait ainsi l’attribution de la nationalité par « le sang »
PARAGRAPHE 2 : DE L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE IVOIRIENNE
Elle peut s’acquérir de plein droit ou par décision de l’autorité publique.
A. L’acquisition de plein droit de la nationalité ivoirienne.
Elle concerne les cas d’adoption et de la femme mariée.
En effet, l’enfant adopté acquiert la nationalité ivoirienne si l’un au moins des
parents est ivoirien.
La femme étrangère qui épouse un ivoirien acquiert la nationalité ivoirienne si elle
le souhaite. Sinon elle pourra déclarer avant le mariage ne pas acquérir la
nationalité ivoirienne. Aussi dans un délai de 6 mois suivant le mariage, le
gouvernement peut s’opposer à l’acquisition de cette nationalité.
B. L’acquisition de la nationalité ivoirienne par décision de l’autorité
publique.
1. La naturalisation
Elle est accordée à tout étranger justifiant de 05 années de résidence en
côte d’ivoire avant le dépôt de sa demande. Cette condition ne concerne
pas les étrangers ayant rendu des services exceptionnels à la côte d’ivoire
ou dont la naturalisation présente pour la côte d’ivoire un intérêt
exceptionnel. La naturalisation ne peut être accordé à un individu de
mauvaise vie ou mœurs ou qui n’est pas sain d’esprit. Ne peut également
être naturalisé celui qui en fonction de son état de santé est une charge ou
un danger pour la collectivité.
2. La réintégration.
Elle est accordée par décret après enquête. le requérant doit avoir au
moment de sa réintégration sa résidence habituelle en côte d’ivoire et
justifier qu’il a eu la qualité d’ivoirien. La réintégration n’est soumise à
aucune condition d’âge et de stage. Cependant, la réintégration ne peut
être accordée à un individu déchu de la nationalité ivoirienne en
application de l’article 54 de la loi sur la nationalité sauf si sa
réintégration présente pour la côte d’ivoire un intérêt certain.
PARAGRAPHE 3 : DE LA PERTE OU DE LA DECHEANCE DE LA
NATIONALITE IVOIRIENNE
A. De la perte de la Nationalité Ivoirienne
- Perd la nationalité ivoirienne l’ivoirien majeur qui de façon volontaire
acquiert une nationalité étrangère ou qui déclare reconnaître cette nationalité.
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- L’ivoirien mineur qui par l’effet d’une loi étrangère possède de plein droit la
double nationalité peut être autorisée à perdre la qualité d’ivoirien.
- La femme ivoirienne qui épouse un étranger si elle déclare avant le mariage
répudier la nationalité ivoirienne et à condition que la loi nationale du pays du
mari l’autorise à acquérir la nationalité du mari.
B. De la déchéance de la nationalité ivoirienne
La déchéance concerne l’individu ayant acquis la nationalité ivoirienne. Il
peut être déchu dans les conditions suivantes :
- S’il est condamné pour crime ou délit contre la sûreté de l’Etat ou contre les
institutions.
- S’il a été condamné en côte d’ivoire ou à l’étranger pour crime avec une
condamnation d’au moins 5 années d’emprisonnement.
- S’il s’est livré au profit d’un Etat étranger à des actes préjudiciables aux
intérêts de la côte d’ivoire. Ces faits doivent se produire dans un délai de 10
ans à compter de la date d’acquisition de la nationalité ivoirienne.
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mère ou par son tuteur dans le cas de la tutelle et ce en cas de défaillance de ses père et
mère.
Toutefois le mineur de 16 ans peut conclure un contrat de travail sous l’assistance
de son représentant légal.
PARAGRAPHE 2 : LA SANCTION DE L’INCAPACITE DU MINEUR
Les actes accomplis par le mineur malgré son incapacité peuvent être annulés ou
rescindés. La nullité concernant les actes de disposition c’est-à-dire les actes accomplis
par le mineur seul alors que son représentant légal n’aurait pu le faire qu’avec une
autorisation.
Ex : la cession d’un bien
La rescision pour lésion concerne les actes d’administration c’est-à-dire ceux faits par le
mineur seul alors que son représentant légal pouvait lui-même les faire sans autorisation.
SECTION 3 : L’INCAPACITE DES MAJEURS
Elle concerne les majeurs protégés et les jeunes non protégés.
PARAGRAPHE 1 : LES MAJEURS PROTEGES.
Ce sont les interdits, les faibles d’esprit et les prodigues, les internés.
A. Les interdits
Les interdits sont des personnes qui sont dans un état habituel d’imbécilité, de
démence ou de fureur et qui doivent être interdites par le tribunal même lorsque
leur état présente des intervalles de lucidité. L’action en interdiction appartient
aux parents ou à l’époux du concerné. Une fois l’interdiction prononcée, les
actes passés après ce jugement par l’interdit seront nuls de plein droit. Quant aux
actes passés avant le jugement d’interdiction, ils pourront être annulés si la
cause de l’interdiction existait de façon notoire à l’époque des actes. Mais si
entre temps l’interdit venait à mourir, l’annulation des actes passés ne pourra
être mise en route que si son interdiction avait été prononcée ou intentée avant
son décès. L’interdiction a pour effet de conduire à la nomination d’un tuteur
pour l’interdit.
B. Les faibles d’esprit et les prodigues
Les faibles d’esprit sont des majeurs dont l’altération des facultés mentales n’est
pas assez grave pour justifier une interdiction. Ils peuvent faire l’objet d’une
mesure d’assistance par le conseil judiciaire nommé par le tribunal. Dès lors, ils
ne peuvent passer certains actes sans l’ assistance du dit conseil. La violation de
cette prescription est sanctionnée par une nullité absolue. Cette mesure de
protection vaut également pour les prodigues c’est-à-dire les personnes qui ont
une propension à dépenser de façon déraisonnable leur argent au risque de
mettre en péril leur patrimoine.
C. Les internés
L’internement consiste à mettre le malade mental dans un centre spécialisé afin
de lui administrer des soins. Les malades ainsi internés sont incapables
puisqu’ils font l’objet d’une représentation par un administrateur provisoire.
Cette incapacité concerne les actes de disposition.
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PARAGRAPHE 2 : LE MAJEUR, MALADE MENTAL NON PROTEGE.
Qu’en est-il d’un acte passé par une personne affectée par un trouble mental
passager ou durable.
Le principe est que le majeur malade mental non protégé a la capacité juridique. Les
actes passés ne seront donc pas nuls pour incapacité mais pour absence ou vice
consentement à l’exception des donations et testaments qui seront nuls car pour faire une
donation ou un legs, il faut être saint d’esprit, majeur ou mineur émancipé.
Les personnes morales sont des groupements de personnes et de biens auxquels est
conférée une personnalité différente de celle des membres. Il existe plusieurs catégories
de personnes morales qui obéissent à un régime juridique.
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2. Les sociétés civiles
Ce sont des groupements de personnes qui n’exercent pas d’activités
commerciales mais effectuent des opérations à caractère civil telles les
activités libérales, l’agriculture, la construction immobilière etc.
PARAGRAPHE 2 : LES GROUPEMENTS DE BIENS
Il s’agit des fondations. Elles sont des masses de biens affectés à la réalisation
d’une œuvre désintéressée et d’intérêt public.
EX : la fondation Félix Houphouët Boigny
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TITRE 5 : LES OBJETS DE DROITS SUBJECTIFS
CHAPITRE 1 : LE PATRIMOINE
Le patrimoine est l’ensemble des biens et des obligations d’une personne et ayant
une valeur pécuniaire.
Cet ensemble représente un tout et est donc une universalité liée à la personnalité.
SECTION 1 : LA COMPOSITION DU PATRIMOINE
Le patrimoine est composé de deux éléments :
- L’actif composé des biens d’une personne ;
- Le passif composé de l’ensemble des dettes de la personne. Il comprend donc la
somme des obligations.
SECTION 2 : LES CARACTERES DU PATRIMOINE
Le patrimoine est unique, nécessaire, incessible et indivisible.
PARAGRAPHE 1 : L’UNITE DU PATRIMOINE
Toute personne ne peut avoir qu’un seul patrimoine.
PARAGRAPHE 2 : LE CARACTERE NECESSAIRE DU PATRIMOINE
Etant un attribut de la personnalité, toute personne a nécessairement un
patrimoine.il n’y a pas de personne sans patrimoine. Dès lors qu’une personne a la
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personnalité juridique, elle possède un patrimoine. Ce qui fait que même le nouveau-né a
un patrimoine.
PARAGRAPHE 3 : L’INCESSIBILTE DU PATRIMOINE
Le patrimoine est incessible c’est-à-dire qu’il ne peut pas être transmis du vivant
de la personne. La transmission du patrimoine n’intervient qu’après la mort d’une
personne avec le partage des éléments actifs et passifs entre les héritiers.
PARAGRAPHE 4 : L’INDIVISIBILTE DU PARTRIMOINE
Le patrimoine est indivisiblec’est-à-dire que l’actif et le passif ne doivent être
envisagés séparément. L’ensemble de l’actif répond de l’ensemble du passif.
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B. Les immeubles par destination
Ce sont des choses mobilières considérées comme des immeubles à cause du
lien qui les unit à un immeuble par nature dont ils constituent l’accessoire.
EX : les tracteurs, les machines agricoles etc.
C. Les immeubles par l’objet
Ce ne sont pas des choses mais des droits dits immobiliers car ayant pour objet
un immeuble.
EX : l’hypothèque
SECTION 2 : LA CLASSIFICATION DES BIENS FONDEE
SUR L’UTLISATION DE LA CHOSE.
PARAGRAPHE 1 : LES CHOSES FRUGIFERES ET LES CHOSES
NON FRUGIFERES
Une chose est dite frugifère ou non selon qu’elle produit des fruits ou pas
EX : les arbres
PARAGRAPHES 2 : LES CHOSES CONSOMPTIBLES ET LES CHOSES
NON CONSOMPTIBLES
Les choses consomptibles sont celles qui disparaissent dès l’usage ou se détruisent
par l’usage
EX : les aliments, le carburant.
Les choses non consomptibles sont celles qui sont susceptibles d’un usage répété
même si elles diminuent de valeur par cet usage.
EX : un portable
PARAGRAPHE 3 : LES CHOSES FONGIBLES ET LES CHOSES
NON FONGIBLES
Les choses fongibles ou choses de genre sont des choses non individualisées et
interchangeables du fait qu’elles peuvent être données les unes à la place des autres.
EX : du riz, du maïs, des billets de banque.
Les choses non fongibles ou corps certains ont une individualité qui les empêche d’être
confondues.
EX : la basilique de Yamoussoukro.
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TITRE 6 : LES OBLIGATIONS
L’obligation est un lien de droit entre deux personnes, l’une devant faire quelque
chose pour l’autre.
Dans un sens plus strict, l’obligation c’est la dette c’est-à-dire l’obligation envisagée
uniquement du côté du débiteur donc de celui qui doit.
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Le délit est un fait intentionnel et illicite qui cause un dommage à autrui et oblige
l’auteur du préjudice à réparation. Le quasi- délit est un fait non intentionnel illicite qui
cause un dommage à autrui et oblige son auteur à réparation.
PARAGRAPHE 3 : LA LOI
La loi impose directement des obligations à certaines personnes en dehors de tout
acte juridique ou fait juridique de leur part.
EX : l’obligation alimentaire due par les parents aux enfants et inversement.
SECTION 2 : LA CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS
On peut classer les obligations d’après leur objet ou d’après leur but.
PARAGRAPHE 1 : LA CLASSIFICATION D’APRES L’OBJET
Il s’agit de l’obligation de donner, de faire ou de ne pas faire.
A. L’obligation de donner
C’est celle par laquelle le débiteur s’engage à transférer au créancier la propriété
d’une chose.
EX : l’obligation du vendeur de transférer la chose vendue à l’acheteur.
B. L’obligation de faire
C’est celle par laquelle une personne s’engage à accomplir un acte ou à exécuter
une prestation positive envers une autre.
EX : exécuter un travail
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CHAPITRE 2 : LES OBLIGATIONS CONTRATUELLES : LES CONTRATS
Le contrat est selon l’article 1101 du code civil « une convention par laquelle une
ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne
pas faire quelque chose ».
Il résulte de cette définition que l’élément essentiel du contrat c’est l’accord de volonté
des parties contractantes. Cette volonté librement exprimée s’impose aux parties. C’est
en cela que l’article 1134 du code civil dispose que « les conventions légalement formées
tiennent lieu de la loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquée que de leur
consentement mutuel ou pour les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées
de bonne foi ».
SECTION 1 : LA CLASSIFICATION DES CONTRATS
Il existe une diversité de contrats que l’on peut regrouper en 3 grands groupes
PARAGRAPHE 1 : LES CLASSIFICATIONS PROPOSEES PAR
LE CODE CIVIL
A. Contrats bilatéraux et contrats unilatéraux
Le contrat bilatéral encore appelé contrat synallagmatique est un contrat qui fait
naître des prestations réciproques à la charge des deux parties.
EX : la vente
Le contrat est unilatéral lorsqu’il ne fait naître des prestations qu’à la charge
d’une seule partie.
EX : le prêt sans intérêt.
B. Contrat de bienfaisance et contrat à titre onéreux
Le contrat de bienfaisance est celui par lequel une partie procure à l’autre un
avantage sans rien recevoir en retour.
EX : la donation
Le contrat est à titre onéreux lorsque chacune des parties a reçu ou reçoit un
avantage qui est la contrepartie de celui qu’elle procure à l’autre
EX : le contrat de travail
C. Le contrat commutatif et contrat aléatoire
Le contrat commutatif est celui dans lequel chacune des parties s’engage à donner
ou à faire une chose qui est regardée comme l’équivalent de ce qu’on lui donne ou
de ce qu’on fait pour elle.
EX : la vente
Le contrat est aléatoire lorsque la prestation de l’une des parties est subordonnée à
la survenance d’un évènement incertain ou lorsque chaque partie court le même
risque.
EX : le contrat d’assurance, le jeu.
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Il est à exécution successive lorsqu’il donne naissance à des obligations dont
l’exécution s’étale dans le temps sur une certaine durée.
EX : le CDD ou le CDI
B. Contrat nomme et contrat innommé
Les contrats nommés sont des contrats qui ont une dénomination qui leur est
propre et prévus et règlementés par le législateur.
EX : la vente
Les contrats innommés sont des contrats sans dénomination particulière prévus
par la loi.
EX : le contrat de restauration.
C. Contrat consensuel, contrat formel, contrat réel.
Le contrat consensuel est celui qui se forme par le simple accord de volonté des
parties indépendamment de la remise d’une chose ou la rédaction d’un écrit.
EX : la vente verbale
Le contrat formel encore appelé contrat solennel est celui dont la formation
suppose en plus de l’échange des consentements, l’existence d’un écrit pouvant
être un acte sous seing privé ou un acte authentique notarié.
EX : la vente d’un immeuble.
Le contrat réel est celui dont la formation suppose outre l’échange de
consentements, la remise de la chose objet du contrat.
EX : le prêt.
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SECTION 2 : LES CONDITIONS DE FORMATION DES CONTRATS.
Deux types de conditions sont à respecter pour la formation des contrats.
PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS DE FOND
Elles sont énumérées par l’article 1108 du code civil. Ce sont le consentement et la
capacité des parties contractantes, l’objet et la cause du contrat.
A. Le consentement
Le consentement c’est l’accord de volonté des parties au contrat. Il doit être
libre et éclairé. Autrement dit le consentement ne doit pas être donné par
erreur, dol ou violence qui constituent des vices du consentement.
- L’erreur : l’erreur est une appréciation inexacte portant sur l’un des éléments
du contrat. Elle est une cause de nullité lorsqu’elle porte sur un élément
essentiel de la chose objet du contrat.
- Le dol :le dol consiste dans l’usage de moyens frauduleux destinés à tromper
une personne afin de l’amener à contracter. Pour être pris en compte, le dol doit
être déterminant c’est-à-dire sans ces manœuvres, le contractant n’aurait pas
conclu le contrat.
- La violence : c’est la contrainte exercée sur la volonté d’une personne afin de
l’amener à conclure un contrat. Cette violence doit être déterminante c’est-à-
dire que sans elle, l’autre partie n’aurait pas contracté.
B. La capacité de contracter
La capacité en matière contractuelle c’est l’aptitude d’une personne à
contracter. Par conséquent, pour conclure un contrat, les parties ne doivent pas
être frappées d’une incapacité de jouissance ou d’exercice.
C. L’objet du contrat
L’objet c’est ce sur quoi porte le contrat. Il doit être conforme à la loi donc licite et
conforme aux bonnes mœurs. Ci qui explique qu’il est interdit d’engager un
travailleur pour la vente de stupéfiants.
D. La cause du contrat.
C’est la raison d’être du contrat c’est-à-dire celle qui a poussé les parties à
contracter. Cette cause doit également être licite et conforme aux bonnes mœurs.
PARAGRAPHE 2 : LES CONDITIONS DE FORME.
En raison du principe du consensualisme attaché aux contrats, le seul accord de
volonté suffit à former le contrat. Mais pour certains contrats, il faut un écrit pour qu’ils
soient valables (CDD) et pour d’autres la remise de la chose constitue une condition de
formation (le prêt)
SECTION 3 : LES EFFETS DES CONTRATS
Le contrat produit des effets entre les parties et à l’égard des tiers.
PARAGRAPHE 1 : LES EFFETS ENTRE LES PARTIES.
Le contrat a une force obligatoire entre les parties de sorte que son inexécution
peut entrainer des sanctions. En effet la parole donnée a valeur de loi conformément à
l’article 1134 du code civil. Ainsi même le juge est tenu de respecter cet accord tant qu’il
est légal. En cas d’inexécution volontaire par l’une des parties, l’autre partie peut engager
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sa responsabilité contractuelle ou demande la résolution du contrat ou encore l’exécution
forcée.
PARAGRAPHE 2 : LES EFFETS A L’EGARD DES TIERS.
En principe en raison de l’effet relatif des contrats, seules les parties contractantes
peuvent être concernées par le dit contrat. Mais il arrive des fois où le contrat produit des
effets à l’égard des autres appelés ayant cause.
EX : cas des héritiers qui succèdent aux droits et obligations en cas de décès d’un
contractant.
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qu’il s’agit d’un corps certain ou d’une somme d’argent. S’il s’agit
d’un corps certain, la livraison doit être faite au lieu où était la chose.
Pour les dettes de somme d’argent, le paiement doit être fait au
domicile du débiteur en vertu du principe selon lequel la dette est
quérable et non portable.
Le paiement fait en un autre lieu sans l’accord du créancier n’est pas
libératoire.
2. La preuve du paiement
Le principe en la matière est qu’il revient au débiteur de prouver
sa libération. Cette preuve est faite par la quittance signée au créancier
et remise au débiteur.
3. Les incidents du paiement
Ils concernent les offres réelles et les oppositions.
a. les offres réelles
Le créancier a parfois intérêt à refuser le paiement lorsque la
créance produit des intérêts élevés. Dans ce cas le débiteur pour se
libérer peut lui faire des offres réelles suivies de consignation par
l’intermédiaire d’un officier ministériel au lieu indiqué par la loi où
le créancier pourra les retirer.
b. les oppositions
L’opposition peut émanée du créancier lui-même ou des autres
créanciers du débiteur. Si le débiteur est décédé et sa succession
acceptée sous bénéfice d’inventaire, les créanciers pourront être
payés selon leur ordre d’arrivée. Mais s’ils font opposition entre les
mains de l’héritier, l’actif doit être réparti entre les créanciers
opposants.
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1. Les conditions de la remise de dette.
Le créancier doit avoir la capacité à renoncer et le débiteur la capacité
à recevoir. Aucune condition particulière de forme n’est exigée.
2. Les effets de la remise de dette.
La remise de dette a pour effet fondamental d’éteindre la dette ou
l’obligation entre le créancier et le débiteur. En cas de pluralité de
débiteurs et lorsque la remise porte sur la dette même, elle est dite
réelle et libère tous les codébiteurs. Par contre elle peut profiter à un
seul individu et est alors dite personnelle.
A l’égard des cautions, la remise accordée au débiteur principal libère
les cautions ; celle accordée à la caution ne libère pas le débiteur
principal ; celle accordée à l’une des cautions ne libère pas les autres.
B. Les remises de titre comme présomption de remise de dette.
1. La remise de titre
Elle est prévue par les articles 1282 et 1283 du code civil. Selon ces
textes, la remise volontaire de titre original sous signature privée fait
par le créancier au débiteur fait preuve de sa libération ( article 1282).
La remise volontaire de la grosse du titre fait présumer la remise de
dette ou le paiement sans préjudice de la preuve contraire.
2. La nature de la présomption de libération
La présomption est irréfragable si le titre remis est un acte sous seing privé ou
un titre notarié. Sa production par le débiteur vaut libération. La
présomption est simple si le titre remis est un acte notarié car le
notaire rédacteur peut à tout moment délivrer une copie de l’acte.
PARAGRAPHE 3 : LA NOVATION
La novation est une opération par laquelle une obligation s’éteint pour faire
renaître une autre avec un contenu différent. C’est le cas du propriétaire qui loue un
appartement et qui peut décider de nover la créance de loyer en créance de prêt en
refusant le paiement du loyer et prêter cette somme au locataire. La créance de loyer se
transforme ainsi en créance de prêt.
La novation résulte de l’intention de nover et suppose que la 1ère et la 2nde obligation
soient valables et la 2nde obligation différente de la première.Elle opère un
changementdans la personne du créancier et du débiteur et le changement d’obligation.
La novation a pour effet d’éteindre l’obligation ancienne pour créer une obligation
nouvelle.
PARAGRAPHE 4 : LA PRESCRIPTION
La prescription se définit comme le mécanisme par lequel l’écoulement du temps
pendant un certain délai fait disparaître un droit ou une obligation (prescription
extinctive) ou au contraire fait naître une obligation (prescription acquisitive).
L’obligation s’éteint du fait que le titulaire des droits ne les a pas exercées pendant un
certain temps à l’expiration duquel l’obligation n’est plus exigée. La prescription se
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justifie par l’idée de probabilité de paiement. En effet passé l’écoulement d’un temps on
peut présumer que le paiement a été fait et le droit doit se conformer au fait. Elle se
justifie aussi par le fait qu’il faut punir le créancier négligent.
NB : Il existe d’autres cas d’extinction des obligations notamment la nullité du
contrat, la condition résolutoire, la confusion etc.
SECTION 2 : LES GARANTIES DU CREANCIER
Les sûretés personnelles et les sûretés réelles assurent la protection du créancier
contre l’insolvabilité du débiteur.
PARAGRAPHE 1 : LES SURETES PERSONNELLES
Il s’agit du cautionnement et de la lettre de garantie.
A. Le cautionnement
Le cautionnement est régi par les articles 3 à 27 de l’acte uniforme portant
organisation des sûretés. L’article 3 définit le cautionnement comme « un
contrat par lequel la caution s’engage envers le créancier qui accepte, à
exécuter l’obligation du débiteur si celui-ci n’y satisfait pas lui-même ». Cet
engagement peut se faire à l’insu du débiteur. Le cautionnement est donc un
contrat qui produit des effets et disparait.
1. Le contrat de cautionnement
Le cautionnement est un contrat entre la caution et le créancier. Il ne
se présume pas et doit être convenu expressément entre les parties à
peine de nullité. Le cautionnement doit être constaté dans un acte et
porter leur signature avec la mention de la somme garantie écrite en
lettre et en chiffre de la main de la caution. En cas de différence entre
les deux montants, le cautionnement vaut la somme exprimée en
lettre. La caution qui ne peut ou ne sait écrire doit se faire assister par
deux (02) témoins certificateurs.
2. Les effets du cautionnement
Le cautionnement produit des effets entre le créancier et la caution, le
débiteur et la caution et entre cofidéjusseurs c’est-à-dire les cautions.
a. Rapport entre le créancier et la caution
La caution qui s’engage est tenu sur tout son patrimoine vis-à-vis
du créancier. Elle garantit la dette du débiteur principal et même les
intérêts au profit du créancier.
b. Rapport entre la caution et le débiteur principal
La caution est un débiteur accessoire. De ce fait, elle peut se
retourner contre le débiteur principal pour lui faire supporter toute
la dette définitive.
Ce recours est possible une fois que la caution aura satisfait le
créancier. Mais des exceptions existent.
Si la caution a payé sans avertir le débiteur et que celui-ci paie à
son tour, La caution devra alors se retourner contre le créancier.
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Si la caution a payé sans être poursuivi et sans avertir le débiteur
principal. la caution dispose alors des mêmes armes que le
créancier dans son recours contre le débiteur principal.
c. Rapport entre cofidéjusseurs
Selon l’article 23 A.U « lorsqu’il existe plusieurs cautions simples ou
solidaires pour une même dette, si l’une des cautions a utilement
acquitté la dette, elle a recours contre les autres cautions chacune
pour sa part et portion ».
Vu l’insolvabilité du débiteur principal, ce recours constitue le seul
moyen pour la caution qui a payé de se faire rembourser.
B. La lettre de garantie
La lettre de garantie est selon l’article 28 A.U portant organisation des sûretés
« la convention par laquelle à la requête ou sur instructions du donneur d’ordre,
le garant s’engage à payer une somme déterminée au bénéficiaire sur première
demande de la part de ce dernier ».
1. La formation de la lettre de garantie.
La lettre de garantie ne peut être souscrite que par des personnes
morales. Sinon elle est nulle. La convention de garantie ne se présume
pas. Elle doit être expresse et écrite et mentionner les éléments prévus à
l’article 30 de l’A.U.
2. Les effets de la lettre de garantie
Sauf clause contraire expresse, le droit à garantie du bénéficiaire n’est
pas cessible. Aussi sauf clause contraire expresse ; les instructions du
donneur d’ordre, la garantie sont irrévocables.
La lettre de garantie peut stipuler que la somme garantie sera réduite
d’un montant déterminé ou déterminable à des dates précises ou contre
présentation au garant du document indiqué à cette fin.
La demande de paiement doit résulter d’un écrit du bénéficiaire
accompagné des documents prévus dans la lettre de garantie. Avant tout
paiement, le garant doit informer le donneur d’ordre.
3. la fin de la lettre de garantie
La garantie cesse dans trois (03) cas :
- Au jour spécifié ou à l’expiration du délai prévu.
- A la présentation du garant des documents libératoires spécifiés
dans la lettre de garantie.
- Sur déclaration écrite du bénéficiaire libérant le garant de son
obligation.
PARAGRAPHE 2 : LES SURETES REELLES
Il s’agit du droit de rétention et du gage.
A. Le droit de rétention
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Le droit de rétention prévu par l’article 41 et suivantde l’acte uniforme est la
faculté qu’a le créancier qui détient déjà la chose du débiteur d’en refuser la
délivrance jusqu’à complet paiement de ce qui lui est dû.
1. Les conditions du droit de rétention
Le droit de créance ne peut s’exercer que :
- Si le créancier a une créance de somme d’argent.
- Si la créance est certaine, liquide et exigible.
- S’il y a détention préalable car « pour retenir il faut d’abord
tenir ».
- S’il y a un lien de connexité entre la créance et la chose retenue.
- Avant toute saisie.
2. Les effets du droit de rétention
Le droit de rétention fait du rétenteur en cas de procès un défendeur au
procès. Il ne fait pas du créancier le propriétaire de la chose retenue.
Le créancier n’a d’ailleurs ni l’usage ni la jouissance de la chose. Il
doit en prendre soin et il répond de la perte ou de la détérioration de la
chose par sa faute.
3. L’extinction du droit de rétention.
Etant l’accessoire de la créance, le droit de rétention s’éteint avec le
paiement de celle-ci. Il prend aussi fin lorsque le créancier
volontairement se dessaisi de la chose retenue ou entreprend de la
vendre en justice.
B. Le gage
L’article 44 de l’acte uniforme définit de gage comme « le contrat par lequel un
bien meuble est remis au créancier ou à un tiers convenu entre les parties pour
garantir le paiement d’une dette ».
1. Le contrat de gage
Le gage est une sûreté qui naît d’un contrat entre les parties. Le gage
peut aussi être constitué par un tiers au profit du débiteur. Dans ce cas
il doit être propriétaire de la chose gagée.
Le gage est constitué par la remise de la chose et par la rédaction d’un
écrit mentionnant la somme due, la nature et la quantité des biens
meubles donnés en gage.
2. Les effets du gage
Le créancier gagiste retient la chose du débiteur. Avant la restitution du
gage, il opposera ce droit à quiconque prétendrait avoir un droit sur
cette chose. Il n’est pas propriétaire et répond de sa perte ou de sa
détérioration. Si le débiteur paye, le créancier doit lui restituer la chose.
La même chose s’il s’agit d’un bien corporel et la même quantité s’il
s’agit d’une chose fongible. Le créancier impayé à l’échéance peut faire
vendre la chose et se faire payer sur le prix de vente.
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3. L’extinction du gage.
L’obligation une fois éteinte, le gage prend aussitôt fin. Il prend aussi
fin malgré l’existence de l’obligation par la remise volontaire du
créancier de la chose gagée au débiteur ou au tiers constituant. Aussi
le tribunal peut en ordonner la restitution pour faute du créancier
gagiste.
NB : le créancier titulaire d’une sûreté réelle dispose de deux contou avantages :
Le droit de préférence qui lui permet d’être payé avant les autres créanciers sur le
prix de vente des biens sur lesquels il dispose de la sûreté.
Le droit de suite lui permettant de saisir le bien objet du droit en quelques mains
où il se trouve.
TITRE 7 : LA RESPONSABILITE
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dispose « on est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre
fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre ou
des choses que l’on a sous sa garde ». Il faut noter que ce dernier article institue les
régimes de responsabilité qui feront l’objet d’un second chapitre.
SECTION 2 : LES CONSEQUENCES DU PRINCIPE
Il ressort de ce principe que pour être mise en œuvre, la responsabilité civile doit
obéir à trois conditions notamment la faute, le préjudice ou dommage et le lien de
causalité entre la faute et le préjudice.
PARAGRAPHE 1 : LA FAUTE
La faute résulte de la violation d’une prescription légale. C’est manifestement
l’hypothèse du fait illicite. Mais il faut distinguer la faute civile de la faute pénale. La
faute civile est constitutive d’un délit civil prévu par l’article 1382 et est sanctionnée par
des dommages intérêts. A l’inverse la faute pénale constitue un délit pénal sanctionné par
des peines d’emprisonnement ou d’amendes prévues par la loi.
La faute peut aussi consister en une faute par action ou commission et en une faute par
omission ou abstention.
PARAGRAPHE 2 : LE PREJUDICE
C’est le dommage résultant de la faute. Il doit être certain c’est-à-dire non
éventuel. Mais dans certains cas le préjudice éventuel peut être pris en compte.
Le dommage peut être matériel ou moral.
Il est matériel lorsqu’il porte atteinte physiquement à la personne ou à son patrimoine.
Il est moral en cas d’atteinte à l’honneur (diffamation ou injure) en cas d’atteinte à
l’affection (la mort d’un conjoint dans un accident) etc.
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SECTION2 : LA RESPONSABILITE SANS FAUTE
Elle concerne la responsabilité du fait d’autrui et du fait des choses.
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