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ADOU HERVE MICHAEL TD 2 DROIT

ADMINISTRATIF

Prof ; FERGANI EVA


TD 1 : Sujet : le conseil d’Etat est-il une juridiction simple ?

REDACTION

Le 24 Mai 2022, le conseil d’Etat célébrait 150 ans d’indépendance, laquelle


indépendance consacrée par la loi du 24 mai 1872. C’est à partir de cette date que le conseil
d’Etat devint une juridiction à part entière dont les décisions s’imposent à l’administration.
Cette survivance témoigne implicitement de l’indispensabilité de cette juridiction dans la
régulation des rapports entre l’administration et le citoyen. Le conseil d’Etat a au fil du temps
élargi son champ d’exercice au point de devenir incontournable dans l’ordre administratif
Français.

Il serait hasardeux d’appréhender le sujet soumis à notre analyse sans apporter un


éclaircissement aux termes qui entrent en ligne de compte à savoir : conseil d’Etat et
juridiction. Le Conseil d'État est une institution publique française créée en 1799
par Napoléon Bonaparte, dans le cadre de la Constitution du 22 frimaire an VIII (Consulat),
sur l'héritage d'anciennes institutions ayant porté ce nom sous l'Ancien Régime. En plus d’être
la haute juridiction administrative, il a un rôle de conseiller notamment auprès du
gouvernement et depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 auprès des deux
assemblées du parlement. Le terme juridiction quant à lui se définit comme un organisme
institué pour rendre la justice et trancher des litiges, mais la compétence juridictionnelle du
conseil d’Etat s’exerce essentiellement en cassation.

Aujourd’hui le conseil d’Etat se retrouve cœur même de l’Etat qu’il oriente en partie au nom
de ses compétences consultatives, il est obligatoirement consultée pour tous les projets de lois
et décret émis par l’exécutif, il saisit le conseil constitutionnel en cas de QPC ce qui fait de lui
une pierre essentielle dans le fonctionnement de l’Etat. Cela n’a pas été toujours le cas,
historiquement il s’agissait de la « curia regis » constitués de personnages proches du roi qui
devaient l’assister dans les prises de décision. Cependant avec la révolution française, les
révolutionnaires vont dans l’optique de mettre fin aux abus de l’administration instituer une
juridiction spéciale pour régler les litiges à caractère administratif. Celle-ci fut instituée par le
consulat en 1799. Le conseil d’Etat a bien évolué notamment avec la loi du 24 mai 1872 par
laquelle il devient une juridiction souveraine.

En vue de ce qui précède il serait intéressant de s’interroger sur le poids du conseil d’Etat
dans l’ordre politico administratif de l’Etat autrement dit de se demander si le conseil d’Etat
tient-il réellement une place de choix voire primordiale en France.
Le conseil d’Etat se présente inéluctablement comme la juridiction suprême de l’ordre
administratif français (I) pour autant il ne se limite pas à la sphère juridictionnelle mais jouir
de compétences extra juridictionnelles exceptionnelles (II)

I- le conseil d’Etat la juridiction suprême dans l’ordre administratif suprême

Depuis le 24 mai 1872 le conseil d’Etat est minutieusement organisée ce qui est permet son
efficacité (A) dans l’exercice de ses attributions juridictionnelles (B)

A- une juridiction minutieusement organisée favorisant un fonctionnement efficace

Le conseil d’Etat a une organisation bien pensée. Sa présidence revient de droit au chef
de l’exécutif son assemblée générale peut être présidée par le premier ministre et en son
absence par le garde des sceaux cela est fixé par l’article L.121-1, alinéa 2 du code de justice
administratif. Le conseil d’Etat se compose de plus de 300 membres dont la majorité en
exercice provient de l’Ecole National d’Administration (ENA). Aussi il se compose d’un
vice-président, des sept présidents de ses sept sections, et des conseiller d’Etat en service
ordinaire et d’autres en service extraordinaire. Ces conseillers sont nommés pour exercer la
fonction consultative. Il se compose également de maitres des requêtes et auditeurs.
Aussi le conseil d’Etat est divisé en sept sections dont six administratives et une contentieuse
chacune ayant bien évidemment un président. Le 30 juillet 1962, un décret pose le principe de
la double appartenance des membres du conseil aux formations contentieuses et
administratives. Les sections administratives donnent des avis chacune dans un secteur
particuliers entre autre les sections de finance de l’intérieur du social et des travaux publics et
de l’administration La section contentieuse se compose de trois présidents adjoints et d’un
président par chambre. Les décisions du conseil d’Etat prise au niveau de ses sections
contentieuses sont rendues par l’assemblée du contentieux, par la section du contentieux ou
par formations de chambres réunies. L’assemblée du contentieux est la plus grande instance
de jugement du conseil. Elle se compose de 17 membres ayant voix délibérative, et elle ne
peut statuer qu’en nombre impair. Elle juge généralement les affaires sensibles qui nécessitent
attention particulière.

La pluralité des chambres, des sections et cette organisation spécifique n’est pas fortuite mais
elle permet au conseil d’Etat d’assurer tout comme la cour de cassation l’unité
jurisprudentielle au plan nationale, découlant de l’exercice de ces attributions
juridictionnelles.

B- les attributions juridictionnelles du conseil d’Etat

Tout d’abord le conseil d’Etat est un juge d’attribution, il peut statuer en premier et
dernier ressort, en appel en cassation et sur renvoie des juridictions inférieurs. Jugement en
premier ressort peut faire l’objet de recours par contre le jugement en dernier ressort est
insusceptible de recours. La loi ainsi que la constitution attribue au conseil d’Etat la capacité
de statuer en premier et dernier ressort notamment contre certains actes adoptés par les
assemblées délibérantes des collectivités d’outre-mer dans le cadre des compétences exercées
dans le cadre de la loi comme le prévoit l’article 74 de la constitution, contre les désignations
du conseil économique, social et environnemental selon l’ordonnance du 29 décembre 1958.
Il est juge du premier ressort pour connaitre les recours contre les décrets du président. Dans
sa fonction de juge d’appel le conseil constitutionnel va connaitre les recours contre les
décisions des tribunaux administratifs. Il est juge d’appel en matière ordonnances du juge
des référés du tribunal administratif lorsque celui-ci a été saisi afin d’ordonner toutes mesures
nécessaires à la sauvegarde d’une liberté fondamentale (référé-liberté : art. L. 521-2 code de
justice administrative). Et sans omettre la compétence la plus importante, il est juge de
cassation c’est-à-dire qu’il va connaitre les pourvois en cassation dirigés contre les décisions
rendues en dernier ressort par l’ensemble des tribunaux administratifs, selon l’article L.331-1
du code de justice administrative. Le conseil d’Etat va aussi être sollicité par les autres
juridictions en cas de difficultés à résoudre certains litiges, il devra donc dans ces cas de
renvoi émettre un avis

En vue de ce qui précède, il semble que le conseil d’Etat s’illustre comme une juridiction
spécifique aux multiples facettes et ce de son organisation à son champs de compétence. Mais
cette redoutable juridiction intervient en dehors du cadre juridictionnel.

II- les fonctions extra juridictionnelles du conseil d’Etat

Dès sa création en 1799 le conseil d’Etat reçu le rôle de conseiller une fonction consultative
(A) qui ne cesse d’évoluer au point de faire de celui une institution réellement impliquée dans
la défense des droits de l’homme (B)

A- le rôle consultatif du conseil d’Etat


D’abord le conseil d’Etat est le conseiller de l’Etat. Cela est prévu aux articles 38 et 39 de la
constitution. L’article 39 veut que Les projets de loi soient délibérés en conseil des ministres
après avis du Conseil d'Etat et déposés sur le bureau de l'une des deux Assemblées. Quant à
l’article 38 il faut que les ordonnances soient prises en Conseil des ministres après avis du
Conseil d'Etat. Ainsi toute ordonnance ou projet de loi émise par l’exécutif doit avoir l’aval
du conseil d’Etat. Dans le cadre de sa fonction consultative cinq de ses six sections intervient
ce sont entre autres les sections de l’intérieur des finances des travaux publics du social et de
l’administration chacune de ces sections donne leur avis dans les projets en rapport avec leur
domaine de compétence. Le Conseil d’État peut également être consulté par le Gouvernement
sur toute question d’ordre juridique ou administratif. Ce fut notamment le cas en 2017 lorsque
Premier ministre saisit le saisi de plusieurs questions relatives aux prêts ou avances consentis
par des  personnes physiques ou morales en faveur des candidats aux élections politiques. Le
conseil d’Etat en plus d’avoir cette place privilégiée de conseiller du gouvernement est depuis
les révisions constitutionnelles du 23 juillet de 2008 conseiller du parlement c’est-à-dire qu’il
pourra donner son avis sur toute proposition de loi déposée sur le bureau de l’une des deux
assemblées du parlement.

En plus de cette fonction de conseiller le conseil d’Etat œuvre pour la défense des droit de
l’homme

B- un rôle indubitable dans la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales

Un tournant décisif a été marqué par la révision constitutionnelle de 2008 qui permet
notamment par son article 6-1 à tout justiciable de contester au cours d’un procès l’application
de toute disposition législative portant atteinte aux droits et libertés fondamentaux garantie
par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1789 faisant partie du bloc de
constitutionnalité. Cette procédure de contestations est appelé la QPC (question prioritaire de
constitutionnalité). Et dans le cadre de cette procédure c’est au conseil d’Etat que revient la
mission d’évaluer si oui ou non la question est-elle suffisamment pertinente pour être
transmise au conseil constitutionnel. C’est-à-dire elle vérifie que la loi est applicable au litige,
que la loi n’a pas déjà été déclarée conforme à la constitution par le conseil constitutionnel
que la question posée a un caractère sérieux et nouveau. Pour ce faire le conseil d’Etat dispose
de trois mois.

La protection des droits de l’homme est cruciale en France elle figure non seulement dans la
déclaration universelle des droits de l’homme de 1789 du préambule de la constitution de
1946 et la charte de l’environnement de 2004. Il est donc facile de comprendre l’enjeu de
cette juridiction dans la mesure où la France est autant attachée aux principes des droits de
l’homme

Seance 3Commentaire d’arrêt du 26 novembre 1976

Présentation : le conseil d’Etat était emmené à statuer dans une affaire portant sur un recours
en annulation de de la fédération française de cyclisme le 26 Novembre 1976

Les faits : en l’espèce la fédération française de cyclisme avait appliqué une décision de la
ligue vélocipédique belge qui avait suspendu sieur x un cycliste professionnel pour un délai
de 3 mois après un contrôle médical.

Procédure : la fédération française

Problème de droit : en quoi le pouvoir de sanction peut-il être

La décision de sanction d’un coureur par une fédération sportive est- elle un acte
administratif dont l’annulation est soumise au juge administratif ?

A-

Citer une phrase de l’arrêt

Commenter ce qu’on a cité : cette solution a déjà été rendue donnée la solution qui l’a rendue

Critiquer (peut être que cette solution est logique, une solution attendue, pas didactique

Commenter sur le plan politique, ou au niveau social

On peut aller aussi dans le sens valeur porté


Les éléments sous parties :

Pouvoir de sanction

Décision :acte administratif

Prérogative de puissance publique

Compétence du juge administratif

TD séance 4

La cour d’appel de paris avait acceptée la demande de la société entropia quant à la


compétence de la juridiction judiciaire. SNCF et sncf reseau se sont pourvu en cassation la
cass a renvoyé devant le tribunal (des conflits ) l’affaire

Arguments de entropia le juge judiciaire est en principe compétent pour connaître des actions
en réparation consécutives à des pratiques anticoncurrentielles et que la circonstance que le
contrat liant les parties antérieurement ait un caractère administratif ne suffit pas à attraire le
litige à la compétence administrative

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Entropia saisi en 2018 le tribunal de commerce de paris le 24 janvier 2018 tendant à la


réparation du préjudice qu'elle estime avoir subi du fait de la rupture brutale de la relation
commerciale établie entre elle et SNCF Réseau

Par un jugement du 17 décembre 2018, le tribunal de commerce de Paris a jugé mal fondée
l'exception d'incompétence, soulevée devant lui par SNCF Réseau et par la SNCF, contestant
la compétence de la juridiction judiciaire

Statuant sur l'appel immédiat formée devant elle contre ce jugement, la cour d'appel de Paris a
confirmé la compétence judiciaire par un arrêt du 28 juin 2019

Saisie d'un pourvoi par SNCF Réseau et par la SNCF contre cet arrêt, la Cour de cassation,
par arrêt du 9 septembre 2020, a renvoyé au Tribunal, par application de l'article 35 du décret
du 27 février 2015, le soin de décider sur la question de compétence

Le tribunal administratif a reconnu la compétence du juge administratif


Introduction

Présentation (accroche et faits) : «La matière des contrats est peut être celle où les règles de
compétences sont les plus complexes» disait le juriste Édouard Laférriere, pour montrer les
difficultés de compétences qui surgissent dans le cadre des affaires de contrat administratif.

Fait : en l’espèce la société Entropia avait établi une relation commerciale au bénéfice de
l'établissement public SNCF Réseau sur la base de bons de commande régis par les
stipulations du cahier des clauses et conditions générales applicables aux marchés de
prestations intellectuelles du groupe SNCF.

Procédure : le 24 janvier 2018 le tribunal de commerce de paris le 24 janvier 2018 tendant à


la réparation du préjudice qu'elle estime avoir subi du fait de la rupture brutale de la relation
commerciale établie entre elle et SNCF Réseau. Suite à son assignation, SNCF reseau va
contester la compétence du tribunal judicaire. Cette exception de compétence jugée mal
fondée la cour d’appel de paris va confirmer la compétence judiciaire par arrêt le 28 juin
2019. Vu son appel rejeté, la SNCF réseau s’est pourvue en cassation. Par arrêt du 9
septembre 2020 la cour de cassation a renvoyé l’affaire au tribunal des conflits en vertu de
l'article 35 du décret du 27 février 2015 afin que soit traitée la question de compétence.

Prétentions des parties : la société Entropia estime que le juge judiciaire est en principe
compétent pour connaître des actions en réparation consécutives à des pratiques
anticoncurrentielles et que la circonstance que le contrat liant les parties antérieurement ait un
caractère administratif ne suffit pas à attraire le litige à la compétence administrative.

La question de droit : le tribunal des conflits devait donc répondre à la question de savoir
quelle juridiction est compétente pour connaitre les litiges qui naissent d’un contrat conclu
entre une personne privée et une personne publique et qui comporte des clauses relevant du
régime exorbitant des contrats administratif ?

La décision : le tribunal des conflits a naturellement qualifié le contrat en vue de son contenu.
De cette qualification elle a déduit que le litige relevait de la juridiction administrative dans la
mesure où le contrat comporte « des clauses qui, notamment par les prérogatives reconnues à
la personne publique contractante dans l'exécution du contrat, impliquent, dans l'intérêt
général, qu'il relève du régime exorbitant des contrats administratifs, » ce contrat relevant
ainsi du domaine administratif seule la juridiction administrative serait apte à juger de la
responsabilité contractuelle pour rupture brutale.

L’annonce du plan

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