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Contexte

Des attitudes homophobes et transphobes profondément ancrées, souvent associées à


l'absence de protection juridique adéquate contre la discrimination fondée sur
l'orientation sexuelle et l'identité de genre, exposent de nombreuses personnes
lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer et intersexes (LGBTQI) de tous âges et
dans toutes les régions du monde à des violations flagrantes de leurs droits
fondamentaux.

L'intersection avec la discrimination raciale, fondée sur la race, la couleur, l'ascendance,


l'origine nationale ou ethnique, rend les personnes LGBTQI+ encore plus vulnérables à la
discrimination et à la violence motivée par la haine. Plusieurs instruments internationaux
et mécanismes des droits de l'homme reconnaissent explicitement les conséquences
des formes croisées de discrimination sur la réalisation des droits de l'homme.

COUP DE PROJECTEUR - ONU LIBRES E

Progrès récents

Ces dernières années, de nombreux États ont fait un effort déterminé pour renforcer la
protection des droits humains des personnes LGBT. Toute une série de nouvelles lois ont
été adoptées - notamment des lois interdisant la discrimination, pénalisant les crimes de
haine homophobe et transphobe, accordant la reconnaissance des relations entre
personnes de même sexe et permettant aux personnes transgenres d'obtenir plus
facilement des documents officiels reflétant leur genre préféré.

Des programmes de formation ont été élaborés pour la police, le personnel pénitentiaire,
les enseignants, les travailleurs sociaux et d'autres personnels, et des initiatives de lutte
contre les brimades ont été mises en œuvre dans de nombreuses écoles

L'action de l'ONU
Niveau intergouvernemental

La question fait l'objet d'une attention sans précédent au niveau intergouvernemental,


l'Assemblée générale des Nations unies, le Conseil des droits de l'homme des Nations
unies et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme attirant à plusieurs reprises
l'attention sur la nécessité de protéger les personnes LGBTQI contre la violence et la
discrimination.
Campagne Libres et égaux

En juillet 2013, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a
lancé Libres et égaux - une campagne mondiale d'information sans précédent des
Nations Unies visant à promouvoir l'égalité des droits et le traitement équitable des
personnes LGBTI.

Apprenez-en davantage sur les défis en matière de droits de l'homme auxquels sont
confrontées les personnes lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes (LGBTI) partout dans
le monde et sur les actions qui peuvent être entreprises pour lutter contre la violence et la
discrimination et protéger les droits des personnes LGBT partout dans le monde

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COVID-19 : La souffrance et la résilience des personnes LGBT doivent être visibles et


informer les actions des États

NEW YORK (31 octobre 2022) - Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et
de genre divers (LGBT) sont confrontées à un impact différencié et disproportionné
dans les situations de conflit armé, a déclaré un expert des droits humains de l'ONU à
l'Assemblée générale.

"L'orientation sexuelle et l'identité de genre sont des facteurs à l'origine de la violence


et de la discrimination liées aux conflits dans le cas des personnes LGBT", a déclaré
Victor Madrigal-Borloz, Expert indépendant chargé de la question de la protection
contre la violence et la discrimination liées à l’orientation sexuelle et l’identité de
genre. "Cette conclusion doit motiver l'inclusion de ces catégories dans la
formulation, l'exécution et l'évaluation du programme pour la paix et la sécurité des
Nations Unies."
Lors de la présentation de son dernier rapport , Madrigal-Borloz a
souligné que les dynamiques discriminatoires et violentes sur le genre et
la sexualité étaient toujours exacerbées dans les conflits armés. Son
rapport met en lumière la nature structurelle de la violence liée aux
conflits et fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre -
"certains actes sont liés à des schémas discriminatoires plus larges en
raison de la criminalisation et/ou de normes sociales d'exclusion".

L'absence de référence à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre


dans les cadres de paix et de sécurité mondiaux, y compris l'Agenda pour
les Femmes, la Paix et la Sécurité, entraîne une absence d'analyse, de
suivi, d'inclusion et de compréhension plus larges qui rendent les efforts
connexes incomplets et laissent sans réponse la situation des personnes
LGBT pendant les conflits", a déclaré l'expert.

Le rapport analyse les obligations des États et des acteurs non étatiques
en vertu du droit international humanitaire, du droit international des
droits humains, du droit pénal international et du droit des réfugiés - ainsi
que de l'agenda sur les Femmes, la Paix et la Sécurité. Il identifie et
répertorie également les formes de violence auxquelles sont soumises
les personnes LGBT pendant les conflits armés et recommande des
mesures pour assurer leur participation effective aux processus de
transition et de consolidation de la paix

Cet ensemble de recherches vise à fournir aux États, à l'ONU et aux


acteurs non étatiques des conseils sur les mesures qui, en matière de
politique publique, de législation et d'accès à la justice, peuvent être
adoptées pour éradiquer les actes de violence et de discrimination liés
aux conflits et fondés sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre,
documentés par des preuves."

Victor Madrigal-Borloz  (Costa Rica) assume le rôle d’Expert indépendant


des Nations Unies sur la protection contre la violence et la discrimination
fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre depuis le 1er janvier
2018 pour une période de trois ans

1. Contexte
La sensibilisation à l’ampleur et à la portée de la discrimination et de
la violence dirigée contre les personnes lesbiennes, homosexuelles,
bisexuelles, transgenres et intersexuelles (LGBTI) de tout âge et dans
toutes les régions du monde a considérablement augmenté au cours
des dernières années. Au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à
Genève, plus d’une centaine de pays ont accepté des
recommandations pour réformer leurs lois et introduire d’autres
mesures pour protéger les droits des personnes LGBTI. Depuis 2011,
le Conseil des droits de l’Homme a adopté trois résolutions et a
demandé deux études sur les droits de l’Homme, l’orientation sexuelle
et l’identité de genre et, en 2015, le Conseil de sécurité de l’ONU a
tenu une discussion sans précédent sur la violence dirigée contre les
individus LGBTI dans les conflits. En septembre 2016, le Conseil des
droits de l’Homme a nommé le Dr. Vitit Muntarbhorn de Thaïlande
premier expert indépendant en matière de protection contre la
violence et la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et
l’identité de genre. Le nouvel expert a pris ses fonctions en novembre
2016.
Les jeunes LGBTI - et les autres jeunes perçus comme non
conformes à leur genre - sont particulièrement à risque d’abus et de
discrimination à l’école, à la maison et dans la communauté.
L’intimidation, la violence et le rejet par leurs familles laissent des
millions de personnes isolées et déprimées, conduisant beaucoup
d’entre eux à abandonner leurs études et à s’enfuir de chez eux.
Rompre de cette spirale - et veiller à ce que tous les jeunes LGBTI
puissent exercer leurs droits à la sécurité physique, à la santé et à
l’éducation - nécessite une action concertée des gouvernements
nationaux, des autorités locales, ddes autorités juridiques, des écoles,
des parents et des alliés.
2. Focus et objectifs
L’événement contribuera à sensibiliser les Nations unies et la
communauté internationale à l’intimidation et à l’exclusion des jeunes
LGBTI, mais aussi à amplifier les voix des personnes touchées et à
célébrer la résilience, la diversité et le potentiel des jeunes LGBTI à
travers le monde.
L’accent sera mis sur les expériences des jeunes LGBTI dans
différentes parties du monde et sur les mesures que les États
membres de l’ONU pourraient et devraient prendre pour protéger les
jeunes, que ce soit par des réformes juridiques, des changements
dans les programmes scolaires ou des politiques sociales. Les
discussions mettront également en évidence des initiatives positives
prises dans différentes régions du monde pour créer un
environnement sécuritaire et favorable pour les jeunes LGBTI - ainsi
que le rôle essentiel joué par les familles, les écoles et les organismes
communautaires.
3. Format
Le format de l’événement combinera la projection d’un court
documentaire et un débat organisé avec la participation active de
jeunes activistes LGBTI.
* Le Core Groupe LGBT est un groupe trans-régional qui comprend
l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le
Salvador, la France, l’Allemagne, Israël ; le Japon, le Monténégro, les
Pays-Bas, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, l’Espagne, le
Royaume-Uni, les États-Unis d’Amérique, l’Uruguay, l’Union
européenne et l’Albanie (en tant qu’observateur) ainsi que le Bureau
du Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, et les
organisations non gouvernementales Human Rights Watch et Out
Right Action International

Evènement spécial - Debout pour la jeunesse LGBTI - 17 mai


2017 ? Représentation permanente de la France

auprès des Nations Unies à New York


Déclaration conjointe de l'ONU sans précédent
pour mettre fin à la violence et à la
discrimination à l’égard des personnes
lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et
intersexes
Date: Jeudi 1 octobre 2015

Le 29 Septembre 2015, 12 entités de l'ONU (OIT, HCDH, Secrétariat de l'ONUSIDA,


PNUD, UNESCO, UNFPA, UNHCR, UNICEF, ONUDC, ONU Femmes, PAM et OMS) ont
publié une déclaration conjointe sans précédent appelant à mettre fin à la violence et
à la discrimination à l'égard des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres
et intersexes.

La déclaration est un puissant appel à l'action aux gouvernements à faire plus contre
la violence et la discrimination homophobe et transphobe et l'abus de personnes
intersexes, et une expression de l'engagement des entités de l'ONU pour aider les
États Membres à le faire

1. Lois et mesures en faveur de l’intégration des personnes


LGBTI dans les pays de l’OCDE : tour d’horizon Dans Hors
d’atteinte ? La route vers l’intégration des personnes LGBTI (2020),
pages 14 à 48
L e rapport Hors d’atteinte ? La route vers l’intégration des personnes LGBTI s’inscrit
dans le cadre du projet de l’OCDE sur l’intégration des personnes LGBTI [1] qui a été lancé en
2016 suite à un appel à l’action signé par 12 pays membres [2] pour encourager l’inclusion des
minorités sexuelles et de genre.
Les lois en faveur de l’intégration des personnes LGBTI revêtent une importance cruciale
pour instaurer une culture prônant l’égalité de traitement à l’égard de ces minorités. Aucune
amélioration de leur situation n’est envisageable si la loi ne les met pas d’abord à l’abri des
maltraitances, ou les exclut des institutions sociales. L’adoption de lois en matière d’égalité
favorise aussi l’intégration des personnes LGBTI car elles influent sur les normes sociales
(Valfort, 2017[1]).

À ce propos, le rapport montre que l’intégration des personnes LGBTI dans nos sociétés n’a
cessé de progresser au cours des dernières décennies. Il y a 20 ans, aucun pays de l’OCDE
n’autorisait le mariage homosexuel. Celui-ci est désormais possible dans 20 pays. Il en va de
même pour les droits à l’adoption et l’accès à la procréation médicalement assistée des
couples de même sexe.
En parallèle, la discrimination explicitement fondée sur l’orientation sexuelle a été interdite
presque partout dans la zone OCDE. Il n’en demeure pas moins que le chemin à parcourir
avant de parvenir à l’intégration complète des personnes LGBTI est long. Les discriminations
à leur encontre compromettent encore les perspectives économiques et la santé mentale
de millions de personnes dans les pays de l’OCDE, comme le révélait l’édition 2019
du Panorama de la société, premier rapport d’importance du projet de l’OCDE sur
l’intégration des personnes LGBTI (OCDE, 2019[2]). Ce constat est préoccupant dans un
contexte où la proportion de personnes se définissant comme LGBTI augmente, et va sans
doute continuer de progresser sous l’influence des cohortes plus jeunes : aux États-Unis, par
exemple, 1.4 % des répondants nés avant 1945 se considéraient LGBT en 2017, alors que ce
chiffre est de 8.2 % parmi les personnes de la génération Y (nées entre 1980 et 1999).

Il existe au moins trois raisons pour lesquelles il faut assurer aux personnes LGBTI la
possibilité de vivre en tant que telles sans être victimes de discrimination ou d’agressions. La
première, et la plus importante, est à l’évidence éthique. L’orientation sexuelle, l’identité de
genre et les caractéristiques sexuelles sont des traits inhérents à la personnalité de chacun. Les
personnes LGBTI ne doivent pas être condamnées à vivre cachées ou à subir des représailles
lorsque leur identité est révélée. La deuxième raison est d’ordre économique. La
discrimination à l’encontre des personnes LGBTI entrave le développement économique par
de multiples canaux. Elle entraîne ainsi une diminution de l’investissement dans le capital
humain en raison du harcèlement scolaire dont sont victimes les jeunes LGBTI, et du moindre
rendement de l’investissement éducatif sur le marché de l’emploi. Elle dégrade également les
performances économiques en excluant les talents LGBTI du marché du travail, et en minant
leur santé mentale et physique, donc leur productivité. La troisième raison pour laquelle
l’intégration des personnes LGBTI doit figurer au premier rang des priorités de l’action
publique est d’ordre social. Les lois qui favorisent leur intégration ont généralement pour effet
d’améliorer leur acceptation sociale. Cette intégration est par ailleurs propice à l’émergence
de normes de genre moins restrictives, bénéfiques à l’égalité des sexes en général.
Ce rapport dresse le premier panorama complet des législations visant à assurer l’égalité de
traitement des personnes LGBTI dans les pays de l’OCDE, et des mesures complémentaires
qui pourraient favoriser cette évolution. Il définit le cadre législatif et réglementaire
indispensable à l’intégration des minorités sexuelles et de genre, et vérifie, en se fondant sur
un questionnaire pré-rempli que les pays de l’OCDE ont passé en revue, si des législations de
cette nature sont en vigueur. Le rapport ne se limite pas aux lois et réglementations, mais
présente aussi les mesures plus générales qui devraient accompagner les dispositions
juridiques pour renforcer l’intégration des personnes LGBTI.
Le rapport révèle que :

 L’objectif d’intégration des personnes LGBTI n’est pas hors d’atteinte : même s’ils
n’ont parcouru que la moitié du chemin vers l’intégration juridique complète de ces
personnes, tous les pays de l’OCDE ont progressé au cours des deux dernières
décennies, notamment grâce à la reconnaissance juridique des couples de même sexe,
l’égalité des droits à l’adoption et une meilleure protection des personnes LGBTI
contre la discrimination ;
 La situation s’est considérablement améliorée, même dans les pays qui affichaient
auparavant de piètres résultats en matière d’intégration des personnes LGBTI ;
 Cela dit, même les pays les plus en pointe doivent continuer de montrer la voie à
suivre. En particulier, bon nombre des dispositions légales indispensables à
l’intégration des personnes transgenres et intersexes ne sont appliquées que dans une
minorité d’entre eux.

S’il est vrai qu’il est parfois difficile de faire progresser l’intégration des personnes LGBTI, le
rapport apporte de nouvelles preuves de la corrélation de cette intégration avec l’acceptation
et la qualité de vie de la population LGBTI, mais aussi avec l’égalité femmes-hommes et le
développement économique. Une augmentation du pourcentage des lois adoptées en faveur de
l’intégration des personnes LGBTI de son niveau moyen (25 %) dans les trois pays de
l’OCDE les moins avancés (Turquie, Japon et Corée) à son niveau moyen (79 %) dans les
trois pays les plus avancés (Canada, Portugal et France) va de pair avec :

 Un accroissement de l’acceptation sociale des personnes LGBTI qui se traduit par une
hausse de 2.5 points de l’acceptation de l’homosexualité sur une échelle comprise
entre 1 et 10 (de 3 à 5.5) ; un quasi triplement de la proportion de répondants estimant
que leur lieu de résidence offre un cadre de vie accueillant aux lesbiennes et aux gays
(de 28 % à 75 %) ; une progression de plus de 25 % du pourcentage d’enquêtés
favorables aux personnes transgenres (de 34 % à 43 %) ; et une hausse de plus de
50 % de ceux favorables aux personnes intersexes (de 28 % à 43 %) ;
 Une amélioration de l’égalité femmes-hommes qui se traduit par une hausse d’un
point du soutien à cette égalité sur une échelle comprise entre 1 et 4 (de 2 à 3) ; une
proportion de femmes dans les parlements deux fois supérieure (de 15 % à 34 %) ; une
progression d’un tiers du taux d’activité des femmes (de 64 % à 85 %) ; et une
diminution de 30 % de l’écart salarial entre hommes et femmes (de 22 % à 15 %) ;
 Une augmentation d’environ 3 200 USD du PIB réel par habitant.

Enfin, le rapport définit les actions envisageables pour renforcer l’intégration des personnes
LGBTI, au-delà de l’adoption de lois visant leur égalité de traitement. L’analyse des bonnes
pratiques et des plans d’action nationaux actuellement en vigueur dans un tiers des pays de
l’OCDE met en évidence plusieurs mesures complémentaires susceptibles d’induire des
avancées substantielles concernant l’intégration des personnes LGBTI:

 Des dispositifs visant à assurer l’application effective des lois antidiscrimination, des
lois destinées à protéger les personnes LGBTI contre les crimes et les discours de
haine, et des lois concernant le traitement des demandeurs d’asile LGBTI. Cela
suppose : i) de lutter contre la non-déclaration des actes de discrimination, qui est la
réaction par défaut des personnes qui les subissent ; ii) de former les agents de police à
traiter de manière adaptée les crimes de haine visant les personnes LGBTI, et de
s’attaquer aux formes les plus pernicieuses de discours de haine, comme les propos
haineux en ligne ; iii) d’aider les agents des services d’asile à gérer les demandes des
réfugiés LGBTI et à assurer leur sécurité dans les centres d’accueil et de rétention.
 Des politiques visant à encourager une culture prônant l’égalité de traitement dans les
domaines de l’éducation, de l’emploi et de la santé, au-delà de l’application des lois
interdisant la discrimination dans ces secteurs. Il s’agit : i) de guider le personnel
scolaire dans l’application d’un programme d’enseignement visant l’intégration des
personnes LGBTI et de mobiliser l’ensemble de chaque établissement dans la lutte
contre le harcèlement scolaire à l’encontre des jeunes LGBTI ; ii) d’encourager les
employeurs à adopter des mesures visant l’égalité sur le lieu de travail, en particulier
pour les personnes LGBTI, grâce à des normes et des standards à respecter ;
iii) d’intégrer dans la formation initiale et continue du personnel de santé des modules
obligatoires pour informer des besoins particuliers des personnes LGBTI et les
sensibiliser aux moyens de traiter ces personnes sans préjugés, notamment lorsqu’elles
sont âgées.
 Des interventions visant à susciter et à entretenir une vaste adhésion à l’intégration des
personnes LGBTI : i) des campagnes de sensibilisation bien conçues qui trouveront un
écho dans la population et exerceront de ce fait une influence favorable sur les
attitudes et les comportements individuels ; ou ii) des encouragements à destination de
l’administration et des pouvoirs publics pour qu’ils donnent l’exemple par une
conduite collective et individuelle irréprochable.

Par ailleurs, les lois en faveur de l’intégration des personnes LGBTI doivent s’accompagner
d’une action vigoureuse en vue d’améliorer la représentation et la visibilité de ces personnes
dans les statistiques nationales.

1.1 – Quelles sont les lois qui favorisent l’intégration des


personnes LGBTI ?

La protection des personnes sur la base de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre
et de leurs caractéristiques sexuelles ne doit pas entraîner la création de droits nouveaux ou
spéciaux pour les personnes LGBTI. Elle doit plutôt résulter de l’extension à ces personnes
des mêmes droits que ceux dont jouissent les autres individus en vertu des normes
internationales relatives aux droits de l’homme. Ces normes sont au cœur des traités,
conventions ou chartes édictés par l’Union européenne, les Nations Unies, le Conseil de
l’Europe ou l’Organisation des États américains qui ont été signés et ratifiés par les pays de
l’OCDE.

L’application de ces normes au cas des personnes LGBTI met en évidence deux grandes
catégories de lois visant l’égalité de traitement de cette population : i) les dispositions
générales qui présentent un intérêt pour l’intégration de l’ensemble des personnes lesbiennes,
gays, bisexuelles, transgenres et intersexes ; ii) les dispositions catégorielles qui visent à
combattre les difficultés spécifiques auxquelles se heurtent des sous-groupes de cette
population. L’analyse des politiques nationales présentée ici se fonde sur ces deux grandes
catégories.

1.1.1 – Dispositions générales


Les dispositions générales consistent à protéger les personnes LGBTI contre la violence et les
persécutions, mais aussi contre la discrimination et, plus généralement, à garantir leurs
libertés publiques. En bref :

 Les États doivent garantir le droit des personnes à vivre sans subir de violence, et sont
tenus à ce titre de voter des lois contre les crimes de haine qui permettent de
considérer comme circonstance aggravante tout acte motivé par un préjugé
défavorable envers une liste de critères protégés, soit en qualifiant cet acte d’infraction
distincte, soit en renforçant la sanction d’un délit existant. Pour prévenir pleinement
les crimes de haine, il convient en parallèle de lutter contre les formes graves de
« discours haineux » – en évitant cependant toute restriction inappropriée à la liberté
d’expression.
 Assurer la protection des personnes LGBTI contre la discrimination suppose d’élargir
aux minorités sexuelles et de genre les réglementations en vigueur concernant les
groupes religieux, ethniques ou d’autres catégories protégées. Comme pour ces
derniers, la protection des personnes LGBTI contre la discrimination doit s’appliquer
au lieu de travail, mais aussi à d’autres secteurs susceptibles de pratiquer l’inégalité de
traitement, comme l’éducation, la santé, ou l’accès à divers biens et services,
notamment le logement.
 La protection des demandeurs d’asile LGBTI vivant dans l’un des 68 pays où
l’homosexualité est encore pénalisée suppose la reconnaissance explicite des
persécutions fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou les
caractéristiques sexuelles comme motif valable pour l’octroi de l’asile.
 La garantie universelle des droits à la liberté d’expression et à la liberté de réunion et
d’association signifie qu’aucune disposition juridique ne doit interdire les discours de
promotion des droits des personnes LGBTI, ni ériger de barrière à l’organisation de
manifestations publiques pacifiques comme les marches des fiertés LGBTI, ou faire
obstacle à la création, au fonctionnement ou à l’accès au financement des associations
de défense des droits LGBTI.
 Les défenseurs internationaux des droits de l’homme ont également souligné que la
mise en œuvre de législations relatives à l’égalité de traitement nécessite des
institutions nationales indépendantes de défense des droits de l’homme - organismes
de promotion de l’égalité, médiateurs ou commissions des droits de l’homme par
exemple - explicitement chargés de protéger les personnes LGBTI, entre autres
groupes.

1.1.2 – Dispositions catégorielles


Les dispositions catégorielles visent plus particulièrement à promouvoir l’égalité de
traitement des personnes lesbiennes, gays et bisexuelles par rapport aux personnes
hétérosexuelles :
 Les rapports sexuels consentants entre personnes du même sexe et entre personnes de
sexe opposé doivent être traités à égalité. Cet objectif suppose en tout premier lieu de
dépénaliser les rapports homosexuels consentants. Il exige aussi l’abrogation des lois
fixant un âge de consentement plus élevé pour les rapports de cette nature, faute de
quoi les jeunes qui ont des pratiques homosexuelles seraient passibles de sanctions
pénales qui ne s’appliquent pas aux jeunes du même âge qui ont une activité
hétérosexuelle.
 La reconnaissance juridique des couples de même sexe est nécessaire pour assurer
l’égalité de traitement des couples homosexuels et hétérosexuels. Elle suppose
l’adoption de lois relatives aux unions civiles accordant aux couples homosexuels les
mêmes droits financiers qu’aux couples mariés. L’égalité de traitement des couples
homosexuels et hétérosexuels doit aussi favoriser l’adoption de lois sur le mariage
homosexuel pour conférer aux unions entre personnes de même sexe la même portée
sociale que celle liée au mariage hétérosexuel.
 Il convient par ailleurs d’accorder aux couples homosexuels les mêmes droits à
l’adoption. Cet objectif suppose l’ouverture de l’adoption au deuxième parent, qui
permet à l’un des deux conjoints d’adopter les enfants biologiques ou adoptés de
l’autre sans que cela retire à ce dernier son statut de parent légal. L’égalité de
traitement des couples homosexuels implique par ailleurs de leur donner accès à
l’adoption conjointe.
 La levée des restrictions discriminatoires à l’accès à la parentalité doit aussi aboutir à
l’égalité d’accès à la procréation médicalement assistée (PMA). Dans de nombreux
pays, les couples hétérosexuels peuvent recourir à la PMA en faisant appel au don de
sperme et (ou) d’ovules. Dans un petit nombre de pays, les couples infertiles dont la
femme ne peut porter elle-même son enfant peuvent recourir à la gestation pour autrui
(GPA). Le principe de non-discrimination exige l’égalité de traitement des couples
hétérosexuels et homosexuels dans l’accès à ces techniques, ainsi que concernant la
reconnaissance du lien de filiation entre le coparent et l’enfant: le conjoint de même
sexe du parent qui donne naissance dans le cadre de la PMA doit être
automatiquement reconnu comme deuxième parent légal.
 L’égalité de traitement des personnes LGB et hétérosexuelles est de toute évidence
incompatible avec les thérapies de conversion, à savoir les pratiques qui visent à
modifier l’orientation sexuelle d’un individu, d’homosexuelle à hétérosexuelle, en se
fondant sur l’hypothèse erronée selon laquelle les personnes LGB souffrent d’une
pathologie guérissable. Ces thérapies doivent être purement et simplement interdites.

Les dispositions catégorielles visent également à remédier aux problèmes spécifiques


auxquels font face les personnes transgenres et intersexes dans leur lutte pour être reconnues
en tant que telles. Elles supposent :

 La dépathologisation du fait d’être transgenre. Cet objectif appelle trois mesures :


o Ne pas inscrire le fait d’être transgenre au nombre des maladies mentales dans
les nomenclatures cliniques nationales.
o Autoriser les personnes transgenres à modifier leurs marqueurs de genre, à
savoir le sexe et les prénoms révélateurs du genre des individus, dans le
registre de l’État civil. Dans la mesure où le le fait d’être transgenre n’est
pas un trouble mental, une personne dont l’identité de genre est en
contradiction avec son sexe à la naissance ne doit pas être soumise à une
thérapie psychiatrique visant à modifier le genre ressenti pour résoudre cette
contradiction. Les personnes transgenres doivent au contraire bénéficier de la
reconnaissance juridique de leur genre.
o Ne pas conditionner la reconnaissance juridique du genre à des exigences
d’ordre médical, notamment la stérilisation, la chirurgie et (ou) le traitement de
changement de sexe, et un diagnostic psychiatrique.
 L’autorisation d’un choix de genre non binaire sur les certificats de naissance et autre
documents d’identité : cette mesure est indispensable pour assurer la reconnaissance
des personnes intersexes et transgenres qui ne se reconnaissent ni homme ni femme.
 Le report des traitements ou interventions chirurgicales de conformation sexuée
médicalement non nécessaires sur les mineurs intersexes jusqu’à ce que ceux-ci
puissent donner leur consentement éclairé : cette mesure est essentielle pour éviter les
souffrances physiques et psychologiques qui accompagnent ces interventions forcées
dont les effets sont souvent plus néfastes que ceux d’une éventuelle stigmatisation
sociale due à l’absence d’organes génitaux externes suffisamment « normaux » pour
que le mineur intersexe puisse être défini comme de sexe masculin ou féminin.

1.2 – Les lois en vigueur dans les pays de l’OCDE favorisent-


elles l’intégration des personnes LGBTI ?

À partir de ce cadre d’analyse, un questionnaire a été établi pour vérifier si, au 30 juin 2019,
les pays de l’OCDE avaient adopté les lois et réglementations susmentionnées en faveur des
personnes LGBTI. Le questionnaire précise également, pour les dispositions en vigueur,
l’année où elles ont pris effet. Ces informations ont été recueillies par l’OCDE, à partir d’une
analyse des lois nationales et de leurs amendements qui a été contrôlée par une grande
majorité des pays couverts dans le présent rapport (33 sur 35).

Ces données ont permis de calculer l’intégration juridique des personnes LGBTI, définie
comme le pourcentage de lois en vigueur parmi l’ensemble des dispositions juridiques
présenté à la section 1.1. Cet indicateur est construit en attribuant le même coefficient de
pondération aux dispositions générales et catégorielles et, dans la seconde catégorie, le même
coefficient de pondération aux dispositions propres aux personnes lesbiennes, gays et
bisexuelles d’une part, et aux personnes transgenres et intersexes d’autre part (Graphique 1.2).

1.2.1 – Une intégration juridique des personnes LGBTI modérée, mais


en hausse, dans l’ensemble de l’OCDE
Les pays de l’OCDE ont accompli un peu plus de la moitié du chemin vers l’acceptation
juridique complète des personnes LGBTI : l’intégration juridique de ces personnes s’élevait à
53 % en 2019. Cette intégration progresse cependant fortement : elle a quasiment sextuplé
depuis la fin des années 70, quand moins de 10 % des lois indispensables à l’intégration des
personnes LGBTI avaient été adoptées. L’essentiel de cette progression est intervenue au
cours des 20 dernières années, suite à l’adoption de dispositions générales aussi bien que
catégorielles (Graphique 1.1)
Pourquoi est-il important d’améliorer l’intégration des
personnes LGBTI dans la société ?

S’il est vrai qu’il est parfois difficile de faire progresser l’intégration des personnes
LGBTI, le rapport apporte de nouvelles preuves de la corrélation de cette intégration
avec l’acceptation et la qualité de vie des personnes LGBTI, mais aussi avec l’égalité
des sexes et le développement économique.

1.3.1 – L’intégration juridique et l’acceptation sociale des personnes


LGBTI
Alors que les pays où les minorités sexuelles et de genre sont mieux acceptées sont plus
susceptibles d’adopter des lois promouvant l’égalité de traitement des personnes LGBTI, les
données montrent que les réformes juridiques en faveur de cette population suscitent à leur
tour des changements d’attitude. En effet, les citoyens perçoivent les changements légaux
comme des changements de normes sociales et sont pour beaucoup disposés à se conformer à
ces changements (Tankard et Paluck, 2017[3]). Ainsi, dans les pays européens où le mariage
homosexuel est légal, l’acceptation de l’homosexualité a progressé beaucoup plus rapidement
après que ces pays ont adopté des mesures reconnaissant les relations entre personnes du
même sexe (Aksoy et al., 2020[4]). De même, la légalisation du mariage homosexuel dans les
différents États des États-Unis s’est traduite par une hausse du taux d’emploi des personnes de
même sexe vivant en couple, évolution qui tient au changement positif d’attitude envers
l’homosexualité et, partant, à un recul de la discrimination à l’encontre des lesbiennes, gays et
bisexuels (Sansone, 2019[5]).

Le Graphique 1.5 et le Graphique 1.6 confirment une corrélation positive significative entre


l’intégration juridique des personnes LGBTI et leur acceptation sociale. Une augmentation de
l’intégration juridique des personnes LGBTI de son niveau moyen (25 %) dans les trois pays
de l’OCDE les moins performants (Turquie, Japon et Corée) à son niveau moyen (79 %) dans
les trois pays de l’OCDE les plus performants (Canada, Portugal et France) est associée à :

 une hausse de 2.5 points de l’acceptation de l’homosexualité sur une échelle comprise


entre 1 et 10 (de 3 à 5.5) (Graphique 1.5, partie gauche) ;
 un quasi triplement du pourcentage de répondants estimant que leur lieu de résidence
offre un cadre de vie accueillant aux lesbiennes et aux gays (de 28 % à 75 %)
(Graphique 1.5, partie droite) ;
 une progression de plus de 25 % de la proportion d’enquêtés favorables aux personnes
transgenres (de 34 % à 43 %) (Graphique 1.6, partie gauche) ;
 une hausse de plus de 50 % de la proportion d‘enquêtés favorables aux personnes
intersexes (de 28 % à 43 %) (Graphique 1.6, partie droite).

Intégration juridique des personnes LGBTI et développement


économique
Le développement économique favorise l’éducation (Chevalier et al., 2013[6]), et donc
l’intégration juridique des personnes LGBTI. L’éducation explique en grande partie
les différences de comportement à l’égard des minorités sexuelles et de genre. Ainsi,
sur une échelle de 1 à 10 mesurant l’acceptation de l’homosexualité, la note des
personnes qui ont suivi des études post-secondaires (6.1) est supérieure de deux
points à celle des personnes ayant tout au plus suivi le premier cycle de
l’enseignement secondaire (4.1) (OCDE, 2019[2]). Il se peut que ce résultat tienne en
partie à la corrélation entre l’éducation et le raisonnement complexe, qui accroît la
tolérance des individus envers la non-conformité (Ohlander, Batalova et Treas,
2005[7]).

L’intégration juridique des personnes LGBTI favorise égal

 2. Quelles sont les lois favorisant l’intégration des personnes LGBTI ?

 Dans Hors d’atteinte ? La route vers l’intégration des


personnes LGBTI (2020), pages 49 à 97

2.1.1 – L’Union européenne


Depuis 2009, la Charte des droits fondamentaux (CDF) est l’instrument de l’Union
européenne dédié à la protection des droits de l’homme [3]. La CDF contribue à
l’établissement de solides normes relatives aux droits de l’homme dans les pays
membres. Elle inspire le droit communautaire, notamment les règlements et les
directives, que les pays membres sont non seulement tenus de mettre en œuvre, mais
également d’appliquer en conformité avec la CDF. La Commission européenne est en
charge de veiller à ce que les systèmes juridiques nationaux s’alignent sur les
exigences du droit communautaire. Dans le cas contraire, la Commission peut
engager des procédures d’infraction à l’encontre des États membres. Une lettre de
mise en demeure est alors envoyée, par laquelle la Commission permet à l’État
membre de présenter son point de vue concernant l’infraction constatée. En l’absence
de réponse à cette lettre, ou si les observations présentées par l’État membre ne sont
pas jugées satisfaisantes, la Commission passe à l’étape suivante de la procédure
d’infraction, à savoir l’avis motivé, qui est une demande formelle de se conformer au
droit communautaire. Si l’État membre ne se conforme toujours pas, la Commission
peut décider de porter l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne.
Toutefois, la plupart des affaires sont réglées avant d’être renvoyées devant la Cour.

L’égalité des personnes LGBTI est une priorité de l’Union européenne depuis 2014,
lorsque le Parlement européen a publié une résolution sur la « Feuille de route de l’UE
contre l’homophobie et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et
l’identité de genre », et a demandé à la Commission européenne d’élaborer « une
politique pluriannuelle exhaustive en matière de protection des droits fondamentaux
des personnes LGBTI » (Parlement européen, 2014[6]). Suite à cette résolution, la
Commission européenne a présenté en 2015 une liste de mesures visant à faire
progresser l’égalité de traitement des personnes LGBTI (List of actions to advance
LGBTI equality), approuvée en 2016 par le Conseil de l’Union européenne. Cette liste
présente les mesures concrètes que la Commission s’est engagée à prendre entre 2015
et 2019 pour intensifier les efforts de lutte contre la discrimination fondée sur
l’orientation sexuelle, l’identité de genre et les caractéristiques sexuelles. Elle se
compose des volets suivants :

 « Améliorer les droits et assurer la protection légale des personnes LGBTI et de


leurs familles dans les principaux domaines de compétence de l’UE » : adopter
à l’échelle européenne une législation de premier plan relative aux personnes
LGBTI ;

 « Surveiller et respecter rigoureusement les droits existants des personnes


LGBTI et de leurs familles en vertu de la législation de l’UE » : garantir que les
problématiques spécifiques liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre
sont correctement prises en compte lors de la transposition et de la mise en
œuvre de la législation de l’UE ;

 « Sensibiliser les citoyens, encourager la diversité et la non-discrimination »,


c’est-à-dire améliorer l’acceptation sociale des personnes LGBTI grâce à de
vastes campagnes de communication en faveur de leur intégration ;

 « Soutenir les principaux acteurs chargés de promouvoir et de faire progresser


l’égalité des droits des personnes LGBTI dans l’UE » (États membres,
organisations publiques et privées) ;

 « Faits et chiffres à l’intention des décideurs concernant les enjeux LGBTI au


sein de l’UE : collecte de données et activités de recherche » : améliorer les
données disponibles sur la situation des personnes LGBTI ;
 « Agir en dehors de l’UE : les enjeux LGBTI dans les pays visés par
l’élargissement, les pays voisins et les pays tiers » : aborder les questions
préoccupantes concernant la situation des personnes LGBTI dans ces pays.

Suite à cette liste de mesures, de nombreux efforts ont été déployés pour s’assurer
que les personnes LGBTI ne soient pas laissées pour compte – un grand nombre
d’entre eux sont détaillés dans ce rapport. Pour renforcer ces mesures, un groupe de
19 États membres [4] a présenté conjointement en 2018 un document officieux sur
l’avenir de la liste de mesures, demandant l’adoption d’une stratégie en faveur des
personnes LGBTI. En 2019, le Parlement européen a également demandé à la
Commission européenne d’adopter un nouveau document stratégique pour faire
progresser l’égalité des personnes LGBTI, actuellement en préparation.

La CEDH

L’affaire concerne les griefs de trois militants de la cause homosexuelle


visant la législation russe qui interdit la promotion de l’homosexualité,
également désignée par l’appellation « lois sur la propagande gay ». Une série
de lois – en dernier lieu en 2013 – ont en effet érigé en infraction passible
d’une amende la « promotion des relations sexuelles non traditionnelles »
auprès des mineurs. Pour protester contre ces lois, trois militants ont tenu des
manifestations entre 2009 et 2012. Ils ont par la suite été déclarés coupables
d’infractions administratives et se sont vu infliger des amendes.

Tout d’abord, la Cour rejette l’argument du Gouvernement selon lequel la


réglementation du débat public sur les questions LGBT était justifiée par la
nécessité de protéger la morale. Elle prend acte de son affirmation selon
laquelle les Russes dans leur majorité désapprouvent l’homosexualité,
laquelle serait généralement perçue comme contraire aux valeurs familiales
traditionnelles. Par ailleurs, le Gouvernement n’a pas montré en quoi la
liberté d’expression sur les questions LGBT aurait pour effet de dévaloriser
les « familles traditionnelles » actuelles et existantes, de leur nuire d’une
autre manière ou de remettre en cause leur avenir. En effet, la Cour a toujours
refusé d’approuver les politiques et les décisions qui traduisaient les préjugés
d’une majorité hétérosexuelle envers une minorité homosexuelle.

Par-dessus tout, la Cour estime qu’en adoptant de telles lois les autorités ont
renforcé la
stigmatisation et le préjugé et encouragé l’homophobie, qui est incompatible
avec les valeurs – d’égalité, de pluralisme et de tolérance – d’une société
démocratique.

La Cour conclut donc que, en adoptant les différentes mesures générales en


question et en les appliquant aux requérants, les autorités russes ont
outrepassé la marge de manœuvre (« marge d’appréciation ») dont elles
jouissaient, au regard de l’article 10, pour restreindre la liberté d’expression.
Dès lors, il y a eu violation de l’article 10.

La Cour dit, par six voix contre une, que la Russie doit verser 8 000 euros
(EUR) à M. Bayev,15 000 EUR à M. Kiselev et 20 000 EUR à M. Alekseyev
pour préjudice moral.

Par ailleurs, M. Kiselev et M. Alekseyev se voient allouer 45 EUR et 180


EUR respectivement pour dommage matériel. Une somme totale de 5 963
EUR est octroyée pour frais et dépens.

CEDH requêtes nos 67667/09, 44092/12 et 56717/12

 
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. Le droit au respect de la vie privée


Le droit au respect de la vie privée se divise en plusieurs sphères qui relèvent de l’intégrité de
la personne (1), de son identité (2) et de son intimité (3). La jurisprudence la plus originale
a consisté à reconnaître une sphère sociale à la vie privée, qui permet aux droits sociaux de
trouver ancrage au sein d’une norme qui ne les reconnaissait pas (4).

1. L’intégrité
La Cour EDH garantit, au titre du droit au respect de la vie privée, l’intégrité morale et
physique des individus. Si cette dimension du droit ne surprend pas, elle joue un rôle
ingénieux de coordination entre l’article 8 et les droits intangibles. En effet, lorsque la Cour
n’est pas en mesure d’identifier une violation sur le fondement de ces droits, car le seuil de
gravité n’est pas atteint, elle peut faire jouer un rôle complémentaire à l’article 8, permettant
d’identifier une violation des droits fondamentaux (parmi les arrêts fondateurs, relatif aux
conditions de détention : Raninen c. Finlande, 16 déc. 1997, n° 20972/92). Cette
jurisprudence permet ainsi de capturer sous l’angle de l’article 8 notamment les violences
sexuelles (X et Y c. Pays-Bas, 26 mars 1985, n° 8978/80, la Cour n’hésitant pas à reconnaître
la violation des articles 3 et 8 sur le fondement des obligations positives : V.G. c. Italie,
1er févr. 2018, au sujet d’une mineure victime d’un réseau de prostitution), domestiques
(not. A. c. Croatie, 14 oct. 2010, n° 55164/08) ou les examens gynécologiques
imposés durant une garde à vue (Y.F. c. Turquie, 22 juill. 2003, n° 24209/94) ou encore la
santé (au sujet de l’absence de réaction des autorités à la suite de deux opérations risquées
ayant entraîné des séquelles neurologiques graves : Erdinç Kurt et autres c. Turquie,
6 juin 2017, n° 50772/11).

2. L’identité
La sphère de l’identité emporte création de droits ignorés par la Convention de 1950. La
création prétorienne est, en ce domaine, particulièrement extensive. Ainsi :

 alors que les rédacteurs de la Convention l’avaient volontairement ignoré, la Cour


a considéré que le droit au nom faisait partie intégrante de la vie privée (Burghartz
c. Suisse, 22 févr.1994, n° 16213/90), le protégeant contre les discriminations qui
pourraient résulter du droit national (sur l’obligation d’emprunter le nom de
l’époux : Unal Tekeli c. Turquie, 16 nov. 2004, n° 29865/96) ;
 grâce à une assimilation de l’article 7 de la CIDE, la Cour reconnaît que la recherche de
son identité fondamentale relève du droit au respect de la vie privé (au sujet de
l’accouchement sous X ; G.C. Odièvre c. France, 13 févr. 2003, n° 42326/98). Le droit
de connaître son ascendance la conduira à admettre dans l’arrêt Jäggi
c. Suisse (13 juill. 2006, n° 58757/00) l’exhumation d’un père présumé. La filiation
relève du droit de savoir les détails de son identité d’être humain. La France est
condamnée, dans les affaires relatives à la gestation pour autrui, car elle refuse la
transcription des actes étrangers l’établissant (not. Mennesson et Labassee,
26 juin 2014, n° 65192/11 et 65941/11). D’une manière générale, lorsque la filiation
n’est pas établie, la Cour peut envisager les litiges sous l’angle unique du droit au respect
de la vie privée (sur l’impossibilité d’établir sa filiation biologique en raison d’une
reconnaissance préalable par un autre homme : L.D. et P.K. c. Bulgarie, 8 déc. 2012,
n° 7949/11) ; ou de manière combinée sous l’angle du droit au respect de la vie privée et
familiale lorsque l’enfant a construit des liens avec un prétendu auteur (Mandet
c. France, 14 janv. 2016, n° 30955/12) ;
 l’identité sexuelle est aussi au cœur de la jurisprudence de la Cour qui admet, depuis
l’arrêt Christine Goodwin c. RU (11 juill. 2002, n° 28957/95), que les États ont
l’obligation positive d’accompagner juridiquement la conversion sexuelle
(transsexualisme), qui ne peut pas être conditionnée par la réalisation d’une opération ou
par la prise d’un traitement entraînant un risque de stérilité. La Cour corrèle ici identité et
intégrité en constatant que pour voir se réaliser la première (modification du sexe sur les
registres d’état civil) les requérants devaient renoncer à la seconde (A.P., Garçon et
Nicot du 6 avr. 2017, n° 79885/12). En outre, la Cour s’est penchée sur la conversion
elle-même, dont l’accès doit être effectif (Y.Y. c. Turquie, 10 mars 2015, n° 14793/08) ;
  Apanage des souverainetés étatiques, la nationalité tombe encore sous l’emprise de
l’article 8. Si la disposition conventionnelle ne fonde pas un droit à la nationalité ou à la
citoyenneté, en revanche les décisions arbitraires de refus ou de déchéance de nationalité
peuvent-être envisagées sous l’angle du droit au respect de la vie privée (Ramadan
c. Malte, 21 juin 2016, n° 76136/12). Tel enseignement ressort, en particulier, de l’arrêt
pilote Kuric et autres c. Slovénie (G.C. 26 juin 2012, n° 26828/06, relatif à la situation
des « effacés », devenus apatrides lors de l’indépendance de l’État).
3. L’intimité
Toute aussi dense est la jurisprudence relative à la sphère de l’intimité de la vie privée. Sont
abordées les questions relatives à :

 l’intimité sexuelle, qui suggère le droit de mener « la vie sexuelle de son choix en
conformité avec son identité propre », générant même un droit à l’autodétermination
sexuelle (Van Kück c. Allemagne, 12 juin 2003, n° 35968/97). Cette jurisprudence
a permis de bâtir certes une protection contre les législations pénales réprimant
l’homosexualité (expl : Modinos c. Chypre, 22 avr. 1993, n° 15070/89), mais également
contre les mesures injustifiées qui s’appuieraient sur l’orientation sexuelle (comme une
révocation, expl. dans l’armée : Smith et Grady c. RU, 27 sept. 1999, n° 33985/96).
Plus largement, la Cour combat les discriminations dont sont victimes les personnes
homosexuelles (sur le refus d’agrément en vue d’une adoption : G.C. E.B. c. France,
22 janv. 2008, n° 43546/02 ; sur le refus de reconnaître l’autorité parentale d’un père
homosexuel consécutivement au divorce : Salgueiro Da Silva Mouta c. Portugal,
21 déc. 1999, n° 33290/96).
Au-delà, à titre plus anecdotique, parce que ce contentieux divertissant n’est guère passé
inaperçu, le sadomasochisme demeure relève de l’article 8 (Laskey, Jaggard et Brown
c. RU, 19 févr. 1997, n° 21627/93 ; K.A et A.D. c. Belgique, 17 févr. 2005,
n° 42758/98), là où certain(e)s aimeraient le placer sous l’égide de l’article 3. Cependant,
l’autonomie personnelle, qui implique le droit d’opérer des choix sur son propre corps,
interdit que ces pratiques sexuelles volontaires soient pénalement poursuivies.
La Cour ne fait, en revanche, preuve d’aucune complaisance à l’égard de l’inceste, même
consenti, la répression pénale relevant de la marge nationale d’appréciation des États
(Sübing c. Allemagne, 12 avr. 2012, n° 43547/08) ;
 le droit à la protection de l’image fait également partie des droits découverts par la
Cour européenne. L’arrêt Von Hannover c. Allemagne (G.C. 7 févr. 2012, n° 40660/08)
en fait une des conditions essentielles de l’épanouissement personnel et implique que
l’individu puisse maîtriser son image et la possibilité de la diffuser. Cette forte
affirmation du droit n’en atténue pas cependant la principale problématique, celle de sa
coordination dans un rapport d’horizontalité avec l’article 10, qui garantit le droit à la
liberté d’expression et par voie de conséquence la liberté de la presse (y compris
« people », expl : G.C. Couderc et Hachette Filipacchi c. France, 10 nov. 2015,
n° 40454/07). La Cour identifie également un droit à la réputation se rattachant à la vie
privée puisqu’elle représente une partie de son identité personnelle et psychique
(not. Petrina c. Roumanie, 14 oct. 2008, n° 78060/01), les tribunaux devant mettre en
balance ce droit avec l’article 10, au titre de leurs obligations positives (Tarman
c. Turquie, 21 nov. 2017, n° 63903/10) ;
 Enfin, la Cour a dû se confronter à l’impact des nouvelles technologies sur les droits
fondamentaux. La protection des données à caractère personnel trouve naturellement
à s’arrimer à l’article 8 puisque le simple fait de mémoriser ces informations est une
ingérence dans le droit au respect de la vie privée (G.C. S et Marper c. RU, 4 déc. 2008,
n° 30562/04, sur des échantillons cellulaires et profils ADN). La jurisprudence est déjà
abondante et traverse la matière pénale, le droit de la santé ou encore le droit du travail.
Quelques grandes condamnations méritent d’être évoquées sans prétendre
à l’exhaustivité. Elles résultent généralement d’une loi défaillante ou d’une hardiesse des
États peu conforme au principe de proportionnalité.
Dans le cadre des enquêtes pénales, la Cour a pu condamner des enregistrements au
parloir (Wisse c. France, 22 déc. 2005, n° 71611/01), des mécanismes de géolocalisation
(Ben Faiza c. France, 8 févr. 2018, n° 31446/12), la captation des données associées
à une adresse IP (Benedik c. Slovénie, 24 avril 2018, n° 62357/14), l’utilisation de
fichiers de police (Brunet c. France, 18 sept. 2014, n° 21010/10), d’empreintes
génétiques (Aycaguer c. France, 26 juin 2017, n° 8806/12). Elle a également sanctionné
la collecte des données contenues sur un ordinateur par des douaniers (Ivashchenko
c. Russie, 13 févr. 2018, n° 61064/10). La collecte (L.H. c. Lettonie, 29 avril 2010,
n° 52019/07), divulgation (à un employeur : Radu c. République de Moldova,
15 avril 2015, n° 50073/07) de données personnelles en matière de santé peut aussi
emporter violation de l’article 8, tout comme l’impossibilité d’y accéder (sur l’accès au
dossier médical de personnes ayant fait l’objet de stérilisations forcées : K.H et autres
c. Slovaquie, 28 avril 2009, n° 32881/04).

4. La socialisation
La protection de l’article 8 dépasse le cercle intime, car l’individu s’épanouit également grâce
aux liens sociaux qu’il entretient. Le droit de développer des relations avec ses semblables est
le fruit du célèbre arrêt Niemietz c. Allemagne (16 déc. 1992, n° 13710/88), qui s’attache
davantage à la protection du domicile qu’à celle de la vie privée. Qu’importe, il servira de
fondement à une abondante jurisprudence développant la dimension sociale de l’article 8,
pour ne pas dire travailliste. Car, si la Cour se refuse à découvrir dans l’article 8 « un droit
générique à l’emploi ou au renouvellement d’un contrat de travail à durée déterminée »
(Sodan c. Turquie, 2 févr. 2016, n° 18650/05), dans l’arrêt Sidabras et Dziautas
c. Lituanie (27 juill. 2004, n° 55480), elle admet que la disposition conventionnelle génère un
droit à ne pas être privé d’une vie professionnelle (sur l’entrave à l’accès à la profession
d’avocat : Bigaeva c. Grèce, 28 mai 2009, n° 26713/05).
La Cour analyse, au cas par cas, un nombre croissant de requêtes s’articulant autour d’un
litige horizontal salarié-employeur, admettant parfois la violation du droit au respect de la vie
privée des salariés (surveillance informatique : G.C. Barbulescu c. Roumanie, 5 sept. 2017,
n° 61496/08 ; vidéosurveillance secrète : Lopez Ribalda et autres c. Espagne, 9 janv. 2018,
n° 1874/13), y renonçant dans d’autres cas (Libert c. France, 22 févr. 2018, n° 588/13),
particulièrement lorsqu’il lui appartient de mettre en balance l’atteinte à un autre droit (sur la
coordination entre vie privée et liberté religieuse dans les entreprises de tendance : Obst
c. Allemagne, 13 sept. 2010, n° 425/03). Le contrat de travail n’épuise pas le contentieux qui
se déploie aussi en droit de la santé et de la sécurité au travail (sur les décès liés à l’amiante,
violation article 2 et 8 : Brincat et autres c. Malte, 24 juill. 2014, n° 60908/11).

B. Le droit au respect de la vie familiale


L’arrêt Marckx c. Belgique (Plén, op. cit.) a dessiné la notion de famille. Elle est marquée
par l’autonomie des termes de la Convention et suppose des liens « familiaux de facto ». Tout
est une question de fait, mais l’existence d’une famille implique le droit de vivre ensemble et
d’entretenir des relations, sans que des distinctions puissent exister entre les familles légitimes
ou naturelles. Elle doit être préservée quelle que soit la nationalité de ses membres, même si
la Convention ne garantit pas un droit au regroupement familial (Gül c. Suisse, 19 févr. 1996,
n° 23218/94). Si la famille élargie peut être envisagée sous son angle (not. sur les relations
avec les grands-parents, Bronda c. Italie, 9 juin 1998, n° 22430/93), elle l’est parfois plus
volontiers sous celui de la vie privée (Adoption prononcée malgré la volonté d’une tante de
devenir tutrice : Lazoriva c. Ukraine, 17 avr. 2018, n° 6878/14). Il est bien délicat de
rationaliser la jurisprudence relative à la distinction entre vie privée et vie familiale dans
toutes les « affaires de famille », d’autant que ces deux dimensions de l’article 8 se trouvent
quelquefois indistinctement mobilisées (Negropontis Giannisis c. Grèce, 3 mai 2011,
n° 56759/08).
Afin de tenter une rationalisation délicate de la jurisprudence, il est possible de distinguer
entre la vie familiale du couple (1), la cellule familiale constituée avec l’enfant (2).

1. La vie familiale du couple


La vie familiale du couple peut évidemment être envisagée sous l’angle de l’article 12, du
droit au mariage (sur la vie familiale d’époux : Beljoudi c. France, 26 mars 1992,
n° 12083/86). Cependant, ce droit dépendant des lois nationales qui le régissent, la Cour ne
peut, particulièrement en l’absence de consensus européen, imposer une législation libérale,
notamment à l’égard du mariage pour tous (Schalk et Kopf c. Autriche, 24 juin 2010,
n° 30141/04). Ainsi, un État peut conditionner la reconnaissance du changement de sexe à la
transformation du mariage en partenariat civil (G.C. Hämäläinen c. Finlande, op. cit.). Tout
au plus, la Cour peut-elle vérifier que le droit n’est pas atteint dans sa substance même (sur le
mariage entre alliés, B. et L. c. RU, 13 sept. 2005, n° 36536/02) et que les couples de sexes
différents peuvent se marier (sur le mariage des transsexuels : Christine Goodwin
c. RU, op. cit.). Si le couple marié fait famille, la Cour a considéré qu’il devait en être de
même du couple non marié, hétérosexuel ou homosexuel, envisagé, cette fois, sous l’angle de
l’article 8 (Schalk et Kopf c. Autriche, op. cit.). Par voie de conséquence, elle a sanctionné
les discriminations pouvant exister au cœur d’une législation nationale dans l’accès à un cadre
juridique reconnaissant l’union (G.C. Vallianatos et autres c. Grèce, 7 nov. 2013,
n° 29381/09) et dans l’affaire Oliari c. Italie (21 juill. 2015, n° 18766/11), a considéré que
l’article 8 était violé du seul fait de l’inexistence d’un tel cadre, créant par là même un
véritable droit au couple juridiquement reconnu. Cette posture jurisprudentielle est
évidemment favorisée par un consensus européen qui la conforte.

Le Défenseur des droits contribue à la lutte contre les discriminations à


travers sa plateforme antidiscriminations.fr. Lancée le 12 février 2021, la
plateforme est un dispositif de réponse dédié aux victimes et témoins de
discriminations, qui comprend un numéro de téléphone, 3928, et un tchat en
ligne. Ce dispositif reste cependant insuffisant pour lutter efficacement et
pleinement pour le respect des droits des personnes LGBTI.

 Assurer une sanction dissuasive des discriminations par les juges,


 Assurer une réelle portée au dispositif d’action de groupe,
 Créer un Observatoire des discriminations
 Assurer un engagement des organisations dans la prévention des discriminations,
 Obtenir la sanction des discriminations par les organisations,
 Assurer la transparence, la traçabilité et l’objectivation des procédures et décisions,
 Éduquer contre les discriminations.

L’éducation contre les préjugés et les discriminations est un point essentiel. Il


apparaît en effet nécessaire de mettre en place des campagnes de prévention
et de lutte contre les LGBTphobies, notamment à destination des élèves, de
former les personnels de l’Education nationale et de mettre en place un cadre
de référence en matière d’éducation à la sexualité. La Défenseure des droits
regrette que la communauté éducative soit encore trop peu sensibilisée à ces
sujets et que les cours d’éducation à la sexualité prévus par la loi ne soient
toujours pas effectifs et se réduisent encore trop souvent à une information
sur la contraception, ou à une prévention des maladies sexuellement
transmissibles.

L’institution alerte depuis plusieurs années sur l’insuffisante mobilisation des


pouvoirs publics et a publié de nombreuses propositions de réformes et
recommandations afin de mieux prévenir et sanctionner les discriminations :

 Mesurer les inégalités et les discriminations pour agir,


 Créer un Observatoire des discriminations

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