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Valérie Boudreau

Sara Gaudreault-Jolin
Daphné Landry
Alexandre Sinotte
Techniques de Travail social

Analyse d’une législation sociale

Travail d’équipe présenté à


Mme Maude Ménard-Dunn
Département de travail social
pour le cours
Réponse sociale aux problèmes sociaux II

Cégep de Sherbrooke
19 mars 2019
Dans le cadre du cours Réponse sociale aux problèmes sociaux II, nous avions comme
objectif de session d’analyser une loi, une législation ou une politique sociale. Dans notre
équipe, nous avons tous été touchés par la problématique de l’itinérance lors de nos premiers
stages. C’est un problème social auquel nous sommes sensibles et intéressés. Nous avons donc
choisi unanimement d’analyser la Politique nationale de lutte à l’itinérance, implantée en 2014
au Québec. En commençant par son contexte d’émergence, nous présenterons les différents
points de cette politique, soit les acteurs concernés, les critères d’admissions, les enjeux et les
retombées sociales de celle-ci.

1. Décrire l’historique/contexte d’émergence de la politique nationale


L’itinérance est un problème social visible au Québec. Le nombre de personnes
itinérants se comptent par milliers dans la province. Ce sont des gens qui sont souvent
méprisés. Il y a une tolérance face à cette situation et il est presque devenu une norme
sociale de tolérer l’itinérance. Cette politique veut donc modifier cette norme et
mobiliser les différents acteurs pour prévenir et contrer l’itinérance. Elle a pour but de
soutenir ce grand nombre de personnes vivant avec des conditions de vie difficiles et dont
de leurs droits sont respectés. C’est un enjeu sociétal depuis plusieurs années auquel il
était considéré comme nécessaire de prendre des moyens pour y remédier, en réintégrant
les personnes touchées ou à risque. Plusieurs travaux ont été faits par les acteurs
communautaires et ministériels.
Notons que de nombreux pays ont élaboré des stratégies visant à contrer
l’itinérance. Il y a des préoccupations partagées entre le Québec et d’autres pays au sujet
de cette problématique. Les premières stratégies instaurées dans le monde remontent à
environ 20 ans, mais en majorité, les États ont établi des lois, des politiques ou des plans
d’action entre 2009 et 2014.
La politique nationale de lutte à l’itinérance a été publiée officiellement en 2014.
Or, différents groupes considéraient qu’il était primordial d’agir en matière d’itinérance
au Québec depuis plusieurs années. En 2008, il y a eu des audiences publiques
auxquelles 104 groupes et individus ont participé et 145 mémoires ont été reçus. Tenue
en 2008-2009, la Commission de la santé et des services sociaux soulignait l’importance
d’adopter une approche partagée de ce problème. C’est en 2009 que le Commission
déposait son rapport incluant 33 recommandations, dont la principale était l’adoption
d’une politique nationale sur l’itinérance. Durant les années suivantes, les acteurs de ce
milieu n’ont jamais arrêté de revendiquer un tel geste du gouvernement. Le Plan d’action
ministériel en itinérance de 2010-2013, revu en 2013-2014, s’appuyait sur le rapport de la
Commission et affirmait la nécessité d’une mobilisation interministérielle.
Dès son discours d’ouverture, Pauline Marois, élue Première Ministre en 2012,
affirmait l’élaboration d’une politique nationale. Elle exprimait la nécessité du
gouvernement et de la société à agir sur l’amélioration des conditions de vie des
personnes vivant l’itinérance, ou à risque de la vivre. Ceci-dit, la Ministre des services
sociaux de l’époque a été confiée comme responsable de la coordination des travaux
requis pour l’élaboration d’une telle politique. Elle affirmait alors, comme Madame
Marois, la nécessité d’avoir une vision globale, partagée et durable d’une problématique
sociale comme l’itinérance. Suite à l’ouverture de ce projet, la Table interministérielle en
itinérance a utilisé deux moyens de consultation pour voir les différents besoins et
entendre les points de vue. Elle a instauré un comité consultatif ainsi qu’un forum de
consultation ayant accueilli plus de 140 acteurs en itinérance, en 2013 à Montréal. La
politique nationale aujourd’hui installée, s’appuie sur l’expertise de ces deux instances
ainsi que sur celle de la Table interministérielle en itinérance.

2. Relever les instances, les établissements et les organismes concernés par


l’application de la politique
La politique nationale de lutte à l’itinérance suggère que tous les acteurs de la
société sont responsable de se montrer solidaires, soutenants et accompagnateurs des
personnes itinérantes. Elle nomme aussi que l’approche d’intervention de l’état, les
hôpitaux et les organismes communautaires devrait être différente. Ainsi, elle devrait
passer de réponses à une situation urgente de détresse, qui est une approche très court
terme visant à aider la personne dans sa crise immédiate, sans lui offrir de support à plus
long terme, à une approche d’accompagnement et de soutien. Cette dernière nomme de
venir en aide aux personnes en situation d’itinérance avant que la situation soit un
urgence et de poursuivre l’aide à plus long terme.
La politique met en évidence les acteurs principaux de la lutte à l’itinérance. Tout
d’abord, la responsabilité de coordination repose sur la ministre déléguée aux services
sociaux et à la protection de la jeunesse, ainsi qu’au ministère de la santé et des services
sociaux. Le document rappel aussi que cela doit être une vision concertée et partagée, et
demande la mobilisation de tous les acteurs, hôpitaux et organismes communautaires,
pour mieux connaître la situation aux Québec, les besoins de la population itinérante,
ainsi que de mettre en place la vision de la politique.

Les acteurs de la politique:


- Pauline Marois: Première ministre.
- Véronique Hivon: Ministre déléguée aux services sociaux et à la
protection de la jeunesse.
- Réjean Hébert: Ministre de la santé et des services sociaux. Ministre
responsable des ainés.
- Agnès Maltais: Ministre du travail. Ministre de l’emploi et de la solidarité
sociale. Ministre responsable de la condition féminine.
- Bertrand St-Arnaud: Ministre de la justice.
- Stéphane Bergeron: Ministre de la sécurité publique.
- Pierre Duchesne: Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche,
de la science et de la technologie,
- Diane De Courcy: Ministre de l’éducation et des communautés
culturelles.
- Marie Malavoy: Ministre de l’éducation, du loisir et du sport.
- Jean-François Lisée: Ministre des relations internationales, de la
francophonie et du commerce extérieur. Ministre responsable de la région
de Montréal.
- Sylvain Gaudreault: Ministre des affaires municipales, des régions et de
l’occupation du territoire. Ministre des transports.à
- Élisabeth Larouche: Ministre déléguée aux affaires autochtones.

3. Relever et vulgariser les articles pertinents dans les règlements en vigueur, dont des
critères d’admissibilité :
Le visage de l’itinérance ne se limite plus le vieil ivrogne aux vêtements délabrés
dormant ou mendiant sur le seuil des bouche de métro à la recherche d’un peu de chaleur.
En fait, en 2014 on évalue à 235 000 Canadiens en situation d’itinérance par année. De
cette proportion, on attribue environ 20% aux jeunes de moins de 25 ans. (Conseil
jeunesse de Montréal, p.8) 40 % de ses jeunes ont connu un premier épisode d’itinérance
avant l’âge de 16 ans. Les garçons y sont un peu plus nombreux que les filles et bien
qu’une augmentation des jeunes issue de l’immigration soit noté, la grande majorité
demeure d’origine québécoise.
Les hommes, tous âges confondus, représentent la plus forte proportion parmi les
différents groupes d’itinérants. Le taux varie, d’une ville à une autre, mais se situe
toujours entre 60 et 80 %. Ces individus, lourdement hypothéqués, présentent des
troubles reliés aux addictions (jeux, drogues, alcool), une santé mentale instable, des
infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et cumulent de nombreuses
ruptures.
L’itinérance au féminin n’échappe pas aux facteurs de son homologue masculin à
la différence que les femmes traînent un lourd passé d’agression et de violence. Plus de
80% des femmes itinérantes ont subis des agressions sexuelles, physiques,
psychologiques, conjugales ou familiales, rendant c’est dernière encore plus fragiles et
vulnérables. Ce groupe d’itinérance est moins visible, les femmes trouvent des stratégies
pour éviter la rue. Plusieurs useront de la prostitution et du vol pour amoindrir leur
situation qui, au final, les enfoncent un peu plus dans l’itinérance.
Un individus qui atteint 50 ans est considéré comme une personnes âgées dans la
rue. Leur mauvais état de santé tant à les vieillir prématurément. Ils ont en effet un taux
de mortalité de trois à quatre fois plus nombreux que le reste de la population. Les
intervenants des organismes en itinérance soulignent qu’il y a de plus en plus de
personnes âgées qui se retrouvent tardivement à la rue. Phénomène qui en inquiète
plusieurs.
L’itinérance des familles est marginalisée au Québec. Même si nous sommes loin
de la réalité américaine où l’itinérance familiale représente 38%, il en demeure pas moins
une réalité préoccupante.
Si la majorité des itinérants sont d’origine québécoise, les ressources en
itinérances remarque une forte hausse du taux d’immigrants qui se retrouvent en situation
d’itinérance, notamment, chez les jeunes et les femmes. En 2013, un hausse de 50% des
individus issus de l’immigration a été enregistré dans les organismes qui offrent une aide
alimentaire.
L’extrême pauvreté ainsi que la surpopulation dans les réserves autochtones
amènent les autochtones à s'exiler vers les villes et la métropole. Ainsi, près de la moitié
des gens de 18 ans et plus, issue des Premières Nations, affirment avoir vécu hors de la
réserve au moins une fois. Toutefois, stigmatisés par leurs origines l’accessibilité à un
logement décent et abordable est encore plus difficile que dans les réserves.
Les Inuits représentent 10 % de la populations autochtones à Montréal. 45 % de
la population autochtone itinérante de la métropole est Inuits. Le manque de logement au
Nunavut ainsi que le manque d’emploi poussent les Inuits à venir s’installer dans la
métropole. L’accessibilité aux logements n’étant pas plus facile, plusieurs se retrouvent à
la rue. La situation est particulièrement inquiétante pour cette population vulnérable.

4. Décrire les principaux enjeux et retombées sociales de la politique (effets sur les
groupes concernés et analyse de l’adéquation) ;
Avant d’énumérer les enjeux soulevés par la politique nationale de lutte à
l’itinérance, il est de mise de comprendre quels sont les principaux besoins identifiés par
cette même politique et par le fait même quels sont les orientations que préconisent cette
même politique. En me référent au document officiel Ensemble, pour éviter la rue et s’en
sortir, il y a 5 grands besoins identifiés soit, l’accès au logement, l’accès aux services de
santé et aux services sociaux, l’accès à l’éducation, à l’insertion sociale et l’insertion
socioprofessionnelle ainsi que les différents besoins au niveau de la cohabitation sociale
et de la judiciarisation. Ce sont d’ailleurs ces 5 besoins principaux qui mènent aux 5 axes
d’interventions de la politique nationale. Ces axes tâchent de répondre aux différents
besoins énumérés plutôt de par des orientations qui concernent les différents acteurs
œuvrant dans le domaine ou même par la création de différents services. Voici de façon
concise les 5 axes interventions, les retombées sociales qu’elles amènent ainsi que les
enjeux qu’elles soulèvent.
Tout d’abord, le premier axe intitulé le logement aborde comme le dit si bien son
titre, la difficulté d’accès au logement pour les individus vivant l’itinérance ou étant à
risque de la vivre. Les orientations à privilégier concernant le logement est,
l’augmentation du nombre de logements abordables, du nombre de logements sociaux (à
prix modique), du continuum dans l’offre de logement adapté (femme, personnes âgées,
personne atteinte d’un trouble mental, etc.) ainsi que le maintien des logements
abordables existants. D’ailleurs, on nomme dans la politique, plusieurs programmes ayant
été instaurés ou étant déjà existants visant à répondre à ce besoin comme, le Programme
de supplément au loyer (PSL), la Société d’habitation du Québec (SHQ), les offices
municipaux d’habitation (OMH), etc. Bref, il est nommé qu’il demeure essentiel
d’accroître la capacité des personnes à se loger et de soutenir l’accompagnement de ces
personnes malgré les nombreux services et/ou programmes offerts (Québec, 2014).
Le deuxième axe intitulé les services de santé et les services sociaux fait
référence aux différents défis à surmonter pour assurer l’accès aux services aux personnes
en situation ou à risque de vivre l’itinérance. Effectivement, n’ayant parfois pas de cartes
d’identité, d’adresse et n’ayant pas accès au transport, ces gens sont confrontés à
plusieurs problématiques liées au fonctionnement et aux règles d’admission du réseau de
santé et des services sociaux; difficulté d’accès aux services en psychiatrie, difficulté
d’accès et de maintien des soins, difficulté à offrir des soins au moment approprié,
difficulté à offrir un continuum de service harmonieux, etc. Les orientations de la
politique visent donc principalement à agir en amont des situations d’itinérances
(prévention) et à améliorer, adapter et intégrer les interventions et les services. Toutefois,
plusieurs programmes sont actifs surtout en ce qui a trait à la prévention d’une situation
d’itinérance comme le Programme de qualification des jeunes (PQJ), le soutien
communautaire, les équipes de liaisons en dépendances en centres hospitaliers, etc
(Québec, 2014).
Le troisième axe intitulé le revenu aborde quant à lui la précarité et l’insuffisance
du revenu ainsi que l’accès à un revenu pour les personnes en situation d’itinérance. Cet
axe dénonce la précarité financière dans laquelle les personnes en situation d’itinérance
vivent en plus de dénoncer la difficulté d’accès à l’emploi ainsi que les barrières du
système nuisant à l’obtention d’une aide financière. D’ailleurs plusieurs moyens ont été
misent en place afin de faciliter et d’alléger les démarches pour l’obtention d’une aide
financière; l’allègement des règles ayant trait à la preuve d’identité et de résidence. Aussi,
la mise en place de services de remise et d’encaissement de chèques et de fiducie
volontaire qui permet aux individus d’avoir accès à l’aide financière. Sans oublier les
projets de préparation à l’emploi (PPE), du programme d’aide et d’accompagnement
social (PAAS), etc. Toutefois, il demeure important selon la politique de continuer à
travailler à rehausser le revenu, à faciliter l’accès au revenu et à assurer et soutenir
l’accompagnement des personnes (Québec, 2014).
Le quatrième axe intitulé l’éducation, l’insertion sociale et l’insertion
socioprofessionnelle aborde quant à lui l’éloignement des personnes en situation
d’itinérance du monde du travail, le niveau d’éducation insuffisant de ceux-ci ainsi les
difficultés d’insertion sociale ou socioprofessionnelle de ses personnes. Toutefois, bon
nombre de programmes visant à prévenir le décrochage scolaire sont implantés afin que
ceux ne voulant pas demeurer ou ayant des difficultés d’apprentissage les amenant à
vouloir décrocher aient des alternatives. Par exemple, tous les programmes de formation
préparatoire au travail (FTP), les programmes de formation à un métier semi-spécialisé
(FMS) ou bien le programme CFER soit, les centres de formation en entreprise et
récupération et les écoles entreprises. Bref, plusieurs de ces programmes visent à prévenir
le décrochage scolaire ou du moins à permettre à ces jeunes d’avoir une formation
quelconque à leur sortie de l’école et par le fait même, ont un impacte sur la
problématique d’itinérance au Québec. D’autres services et programmes contribue à
paliers à ces problématiques (éducation, insertion sociale et insertion
socioprofessionnelle) telles que les plateaux de travail et d’insertion à l’emploi, la
collaboration du milieu scolaire avec les carrefours jeunesses emplois, etc. Toutefois,
malgré la présence de ces programmes, tant en prévention qu’en intervention directe, il
demeure important de soutenir les programmes de formation alternatifs, d’adapter les
programmes d’insertion sociale aux besoins des personnes et de soutenir les personnes et
la communauté lors des périodes de grand changement (Québec, 2014).
Finalement l’axe cinq intitulés, la cohabitation sociale et les enjeux liés à la
judiciarisation aborde quant à lui tout ce qui à trait aux préjugés entretenus à l’égard des
personnes en situation d’itinérance, la participation ou plutôt l’inclusion des ces
personnes au niveau locale, ainsi que la recherche de solutions alternatives à la
judiciarisation de ces personnes. À cet égard, je dois dire qu’il y a quelque programmes
et/ou mesures visant à améliorer la cohabitation sociale et la judiciarisation de ces
personnes toutefois, il est important selon moi de préciser que ces mesures et/ou
programmes reposent principalement entre les mains des villes et des municipalités
notamment par le soutien qu’elles offrent aux organismes communautaires intervenant
auprès des personnes en situation d’itinérance. Les équipes multisectorielles
d’intervention, la médiation sociale, les projets tel que « procureur désigné » et «
percepteur désigné » qui sont des moyens d’éviter la judiciarisation, etc. sont tous des
services et/ou programmes visant la cohabitation sociale et l’évitement de la
judiciarisation, mais il est évident qu’il reste beaucoup de travail à faire pour combattre
les préjugés et favoriser une cohabitation sociale harmonieuse, pour déterminer et
favoriser les solutions alternatives à la judiciarisation de ces personnes, et ce de concert
avec les acteurs du milieu de la justice (Québc, 2014).
Bref, ces axes d’interventions sont très pertinents et ils sont directement liés aux
besoins des personnes en situation d’itinérance. Toutefois, contenue du fait qu’il y a
encore énormément de manque au niveau des ressources pour combler ces besoins et que
les services existants sont souvent centralisés vers de grands centres tels que Montréal,
mais que compte tenu du fait que l’itinérance se trouve partout au Québec, je crois qu’il y
a encore énormément de chemin et d’amélioration à faire surtout en tenant compte des
enjeux que cette problématique soulève; la sécurité publique, la cohabitation, le partage
de l’espace public, l’organisation des services, la communication et la concertation de
l’ensemble des acteurs ainsi que l’enjeu au plan linguistique et culturel en lien avec les
Premières Nations.

5. Présenter votre point de vue professionnel et critique sur l’adéquation de la


politique en regard des besoins des populations.
La nécessité de cette loi, que nous considérons complète avec une idéologie saine et non
discriminative, ne fait pas de doute. Le Québec se devait de se doter d’une ligne pour soutenir les
citoyens les plus vulnérables, souvent sans voix, de notre société. Malgré le fait que cette loi soit
accompagnée du plan d’action interministériel en itinérance 2015-2020, intitulé Mobilisés et
engagés pour prévenir et réduire l’itinérance, nous devons considérer les efforts déployés depuis
2014, comme insuffisantes. Les conclusions du plan d’action sont attendus avec impatience mais
nous pouvons déjà prévoir les grandes lignes.
En effet, au niveau de l'accessibilité à des logements décents et abordables est encore le
cheval de bataille des Associations de locataires un peu partout au Québec qui note peu de
changement depuis l’avènement de cette politique de loi. L’accès aux services de santé c’est tout
simplement détérioré au cours des dernières années laissant une population sur une liste d’attente
qui n’en finit plus. Le revenu ne suit toujours pas l’inflation du coût de la vie et les promesses
pour soutenir le communautaire tarde toujours à se concrétiser. On donne des fonds de tiroirs
mais on prend garde à ne pas assurer de pérennité avec ses argents. Enfin, les individus en
situation ou à risque d'itinérance sont toujours aussi stigmatisé laissant peu croire au visé de
cohabitation souhaité par le projet de loi.
Il n’y a que du côté de l’accessibilité à l’emploi pour les jeunes en situation d’itinérance
qu’une action concrète se dessine. Le programme Jeunesse Canada au travail a de nouveaux
critères d’admissibilités. En effet, ce que nous avions coutume d’appeler les emplois étudiants
vise maintenant l’employabilité des gens les plus éloigné du marché du travail. Le critère
étudiant ne fait maintenant plus partie des critères d’admissibilité au programme. Ce qui signifie
que les organismes qui souhaitent l’embauche de jeunes en période estival seront bonifiés s’ils
sélectionnent des jeunes qui n’ont ni diplôme et qui ne sont pas aux études. À compétences
égales, les gens issues d’une minorité visible, d’un handicap ou encore issue d’une communauté
autochtone ou Inuit doivent être privilégiés. Cette surprenante mesure amène de nouvelles
contraintes chez les dirigeants d’organismes communautaires et risque de créer un
appauvrissement chez les étudiants.
Le bilan du plan d’action interministériel en itinérance 2015-2020, intitulé Mobilisés et
engagés pour prévenir et réduire l’itinérance, apportera ses conclusions et surtout ses
recommandations pour améliorer le quotidien des individus en situation d’itinérances au Québec.
Nous serons alors à même de constater si les efforts fait en amont pour prévenir et réduire
l’itinérance ont eu plus de bonification que ce que nous croyons.

Conclusion:

Dans l’ensemble, nous croyons que le gouvernement gagnerait à suivre les mesures indiquées
dans la politique, que nous considérons complète. Nous croyons que les besoins de personnes
itinérantes sont de plus en plus présents et criants, et que tous les outils nécessaires à aider cette
population sont présent dans le document, même qu’il pourrait aller plus loin encore. Il sera
intéressant de voir si, avec l’annonce de Legault qu’il y aurait 2 milliards de dollar en surplus, le
gouvernement prendra action pour aider les personnes en situation d’itinérance au Québec.
Médiagraphie

Québec, «Ensemble pour éviter la rue et en sortir», Ministère de la Santé et des Services sociaux,
2014, 72 pages, [http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2013/13-846-03F.pdf]
(consulté le 28 février 2019).

CJM, «Jeunes et itinérance, dévoiler une réalité peu visible», Conseil Jeunesse de Montréal,
2017, 52 pages,
[http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/page/cons_jeunesse_fr/media/documents/cjm_itin
erance_montage_imp_page.pdf] (consulté le 12 mars 2019).

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