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L’Etat et l’Administration ont non seulement le droit d’édicter des règles juridiques mais aussi
l’obligation de les respecter. Ce principe est connu sous le nom de principe de légalité.
Chaque catégorie de normes a une valeur différente des autres catégories. C’est le principe de la
hiérarchie des normes.
La valeur de chaque catégorie de normes dépend pour une large part de la place et du rôle de son
auteur. Le constituant, soit le peuple soit l’assemblée spécialement désignée à cet effet, qui
établit la constitution, se voit reconnaitre un pouvoir plus grand que celui du législateur habituel.
Le parlement, parce qu’il est l’émanation du peuple, a une autorité supérieure à celle du
gouvernement qui tient théoriquement son pouvoir du président ou des députés et sénateurs.
Le Président et le gouvernement ont un pouvoir plus large que l’administration qui leur est
subordonnée : ministres, délégués départementaux, autorités administratives diverses aux
pouvoirs plus limités. A cette hiérarchie des autorités compétentes va correspondre une
hiérarchie des normes qu’elles édictent.
Donc, La constitution, puis les traités internationaux, ensuite les lois et enfin les règlements
s’imposent à l’administration
La constitution est la loi fondamentale de l’Etat. Elle organise les pouvoirs publics et leurs
rapports. Elle traite les libertés publiques et individuelles. Elle comporte actuellement quinze
titres, deux cents quatre vingt dix huit articles et un préambule.
La constitution confère aux traités et accords internationaux une place prééminente juste derrière
elle. Son article 276-2 dispose que les traités ou accords internationaux une fois sanctionnés et
ratifiés dans les formes prévues par la constitution font partie de la législation du pays et
abrogent toutes les lois qui leur sont contraires.
Il en résulte que les règlements administratifs qui ne respectent pas un texte international peuvent
être censurés par le juge administratif.
3- La loi
D’une façon générale, la loi est l’expression souveraine de la volonté générale 1. Elle est l’acte
délibéré par le parlement et promulgué par le Président de la République dans le domaine qui lui
est fixé par la constitution. De façon particulière, plusieurs types de loi existent :
1
René Chapus, droit administrative general, tome 1, 5e edition Montchrestien, 1990 p 47
4- Les règlements
Les règlements sont les actes du pouvoir exécutif, d’Etat ou des dirigeants des collectivités
territoriales. Ils ont un caractère général et impersonnel. Ils sont pris sous la forme de décrets ou
d’arrêtés. Toutefois, l’administration peut se réserver le droit de prendre aussi des circulaires et
des avis.
Les décrets sont édictés par le Président de la République et le Premier Ministre. Les arrêtés sont
l’œuvre des ministres et des exécutifs territoriaux : les conseils départementaux, les conseils
Municipaux et les conseils des sections communales. Les circulaires et les avis sont des œuvres
de l’administration
Parallèlement aux règlements qui ont une valeur infra législative, le juge administratif a dégagé
des principes généraux du droit qui ont une valeur infra législative mais supra décrétale
Les principes généraux du droit sont des principes qui existent sans textes. Ils ne sont pas écrits
mais sont conformes à l’état de notre civilisation. Ils sont constamment appliqués. Ils sont des
références implicites qui expriment une façon de faire et une norme de comportement dont le
non-respect peut être sanctionné.
Les diverses autorités qui composent l’administration sont d’abord au niveau central l’Etat (I),
ensuite les collectivités Territoriales et les Institutions indépendantes(II).
A- L’Etat central.
Les organes qui incarnent l’Etat au niveau central ont à la fois le caractère d’autorité politique et
d’autorité administrative. Ces organes sont ceux du pouvoir exécutif qui sont la présidence, la
primature, le conseil des ministres et les services centraux qui sont les ministères.
1- La Présidence.
La Présidence regroupe les structures d'appui au Président de la République. Cet Organe
comprend :
Le Secrétariat Privé du Président de la République est chargé de toutes les questions d'intendance
du Président de la République et d'assurer le suivi administratif de toutes les décisions qu'il aura
prises. Le Coordonnateur du Secrétariat Privé du Président de la République porte le titre de
Secrétaire Privé du Président de la République.
Le Cabinet du Président de la République est un organe de conseil chargé de l'assister dans ses
fonctions. Le Cabinet du Président de la République est formé de conseillers, de consultants et de
chargés de mission auxquels le Président de la République peut faire appel dans tous les
domaines qu'il juge nécessaires. Les activités du Cabinet du Président de la République sont
coordonnées par un Conseiller qui porte le titre de Directeur du Cabinet du Président de la
République et a rang de ministre.
Assurer le suivi administratif de toutes décisions, notamment des projets de loi adoptés en
Conseil des Ministres ainsi que des lois votées par le Parlement;
Recevoir le dépôt de tous les textes à caractère officiel ou légal et s'assurer, le cas échéant, de
leur publication au Journal Officiel de la République quand la responsabilité présidentielle est
engagée
Les activités du Secrétariat Général de la Présidence sont coordonnées par un cadre qui porte le
titre de Secrétaire Général de la Présidence et a rang de ministre.
La Primature
La Primature, organe Gouvernemental dirigé par le Premier Ministre, assure des fonctions
politiques, administratives et techniques. Elle s’organise de la même manière que la présidence
sauf que les attributions du secrétariat général qui sont beaucoup plus lourdes que celui de la
Présidence.
Le Conseil des Ministres est l'organe collégial qui délibère et décide de la politique
Gouvernementale. Le Conseil des Ministres est formé par la réunion du Premier Ministre et des
Ministres sous la présidence du Président de la République.
L’Etat peut aussi se retrouver dans les services centraux : ce sont les ministères. La création et la
suppression d'un Ministère sont déterminées par la loi qui en précise la mission et les structures
principales dans le cadre de la mise en œuvre de l'action Gouvernementale (art. 33 du décret
portant organisation de l’administration centrale)
Les services centraux sont organisés selon une logique hiérarchique et de spécialité
fonctionnelle. Au plan hiérarchique les Services centraux sont organisés en Directions, Services
et Sections. Ils peuvent comporter également des Unités
Au plan fonctionnel, de haut en bas, on trouve une direction générale ayant une compétence
d’ensemble sur une problématique, puis des sous-directions, services et bureaux spécialisés sur
une partie de la problématique
Les services centraux ont vocation à formuler des politiques sectorielles dans le cadre de la
politique générale définie par le Chef du Gouvernement. Ils assurent la régulation et le contrôle
de toute action publique ou privée relevant de son domaine de compétence.
Les Services Techniquement Déconcentrés sont des moyens institutionnels, mis en place hors
des structures centrales internes des ministères, afin de remplir certaines tâches spécialisées
qui leur sont déléguées.
Les Services Territoriaux Déconcentrés sont les relais administratifs des ministères, constitués
par les Services établis sur tout le territoire de la République pour mettre en œuvre la politique
des administrations centrales.
C- Les Services Techniquement Décentralisés
Les collectivités territoriales et les collectivités locales sont deux expressions qui ne signifient pas la
même réalité. La notion de collectivité territoriale est plus étendue que celle de collectivité locale. L’Etat
est une collectivité territoriale mais il n’est pas une collectivité locale. L’Etat possède de caractères plus
étendus que les collectivités locales. Les collectivités territoriales sont des institutions administratives,
autonomes caractérisées par des éléments bien définis
Les collectivités territoriales locales sont exclusivement, contrairement à l’Etat, des institutions
administratives. Elles n’ont ni constitution propre, ni pouvoir législatif, ni tribunaux jugeant en leur nom.
Elles ont uniquement une administration. L’organisation de cette administration est entièrement
déterminée par la constitution, et par les lois et décrets, c’est-à-dire par l’Etat.
Toutes les collectivités locales sont dotées de la personnalité juridique c’est-à-dire elles ont des droits et
des devoirs. Cette personnalité juridique les distingue les unes des autres comme elle les distingue de
l’Etat. Les collectivités territoriales bénéficient d’un statut de décentralisation c’est-à-dire d’autonomie de
gestion. Constituant des unités administratives personnalisées et autonomes, elles disposent de personnels
de services et de biens qui leur sont propres. Elles ont leurs propres budgets. Ce sont leurs représentants
élus qui ont la charge de régler leurs affaires, sous la surveillance et non sous l’autorité des représentants
de l’Etat..
L’autonomie des Collectivités territoriales s'entend du droit et de la capacité effective de ces dernières à
régler des affaires publiques relevant de leur compétence, sous réserve des compétences exclusives de
l'État, et à gérer selon la loi et au profit de leurs populations, les ressources dont elles disposent .
Chaque collectivité est administrée par un organe exécutif : le conseil; et par un organe délibérant :
l'assemblée. Les membres des conseils et des assemblées sont élus.
Les collectivités territoriales s’administrent librement. L’art.23 du décret déjà cité dispose : « Pour ce qui
concerne l'exercice de leurs compétences, il ne peut s'établir de liens de tutelle ou de dépendance
hiérarchique ni entre l'État et les Collectivités territoriales ni entre les Collectivités territoriales elles-
mêmes »
Les Collectivités territoriales peuvent créer des entreprises et passer des contrats de gestion avec des
entreprises privées ou coopératives pour l'exploitation de biens publics ou la gestion de services publics,
dans les conditions prévues par la loi.
La contestation par les instances compétentes de l’administration centrale, par toute autre collectivité
territoriale ou par des personnes physiques et morales des actes d’un organe d'une collectivité territoriale,
se fait par déférence à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA), dans les
délais légaux.
L’article 10 du décret du 1 e février 2006 portant cadre général des collectivités territoriales haïtiennes
définit les collectivités territoriales de la manière suivante : « Les Collectivités territoriales sont des
divisions du territoire dotées de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière
dans les limites de leurs compétences. La Constitution définit trois niveaux de Collectivités
territoriales organisées suivant un principe d'emboîtement selon lequel, le Département est
intégralement subdivisé en Communes et la Commune intégralement subdivisée en Sections
communales.
a) La section communale
La Section communale est la collectivité territoriale de base. Elle est la plus petite entité territoriale
administrative de la République. Son territoire est organisé en quartiers, en habitations et en villages. Le
village est le chef lieu de la section communale. (art. 15 du décret portant sur les collectivités territoriales
haïtiennes).
L’administration de chaque section communale est assurée par un conseil de trois membres élus au
suffrage universel direct pour une durée de quatre ans. Ils sont indéfiniment rééligibles
b) La commune
La commune est un regroupement de Sections communales. La loi définit les différentes catégories de
communes ainsi que leurs prérogatives spécifiques. Chaque commune de la République est administrée
par un conseil de trois membres élus au suffrage universel dénommé conseil municipal. Le Président du
conseil porte le nom de maire. Il est assisté de deux maires- adjoints. Le mandat du conseil est de quatre
ans. Ils sont indéfiniment rééligibles.
c) Le département
Le département est la plus grande division territoriale de la République. Il regroupe les arrondissements
qui eux-mêmes sont formés de communes. Chaque département est administré par un conseil de trois
membres élus pour quatre ans par l’Assemblée départementale. Les membres du conseil ne sont pas
forcément tirés de l’assemblée.
Il en découle que les Collectivités Territoriales sont caractérisées par les éléments suivants :
Une dénomination, une population, et une superficie bien délimitée du territoire national ;
Les collectivités territoriales sont dotées de la personnalité juridique c’est-à-dire l'aptitude à être titulaire
de droits et de devoirs.
En droit, une personne morale est un sujet de droit fictif doté de la personnalité juridique, ce qui lui
permet d'être directement titulaire de droits et d'obligations en lieu et place des personnes physiques ou
morales qui la composent ou qui l'ont créée
Une fiction juridique est un concept juridique, défini par Rudolf von Jhering comme « un mensonge
technique consacré par la nécessité
Six (6) dispositions constitutionnelles informent directement sur le statut des Collectivités Territoriales.
Ce sont :
la possibilité d’avoir des litiges avec l'Etat débattu par devant la Cour Supérieure des Comptes et du
Contentieux Administratif (Art 200-1) ;
la possibilité pour les Collectivités Territoriales de disposer de monopoles légaux de services publics
établis dans l’intérêt exclusif de la société et qui ne peuvent être cédés à un particulier (Art 250).
La Constitution de 1987 élabore les pistes pour la mise en place des Collectivités Territoriales.
L'organisation de ces institutions repose sur l'Assemblée, le Conseil de ladite collectivité, ses services
techniques ainsi que sur son Conseil de développement
Les assemblées
Le décret portant cadre générale des collectivités territoriales haïtiennes organise les assemblées. Ce
décret prévoit la composition, l’organisation et les attributions des assemblées des sections communales,
de la commune et du département..
Les assemblées sont des organes de délibération et de contrôle portant sur des affaires propres aux
Collectivités territoriales. La durée du mandat des membres des assemblées est de quatre ans. Il existe
trois niveaux d’assemblées : l'Assemblée de Section communale, l'Assemblée municipale, l'Assemblée
départementale.
Les membres de l'Assemblée de Section communale sont élus au suffrage universel direct au niveau de
chaque habitation ou quartier, sur des listes de candidats proposées par les associations de ces habitations
ou de ces quartiers régulièrement enregistrées à la mairie de la commune. Le nombre de membres à
l'assemblée est déterminé au prorata du nombre d'habitants dans la Section communale.
L'Assemblée municipale
Les membres de l'Assemblée municipale sont élus au suffrage universel indirect par les assemblées de
Sections communales, sur des listes de candidats (es) proposées (es) par les associations des habitations
ou des quartiers de la Section communale régulièrement enregistrées à la mairie de la commune. Chaque
association habilitée présente à l’Asec deux candidats : un homme et une femme. Les membres de
l’Assemblée municipale sont indéfiniment rééligibles.Ils sont élus par les Asecs, selon l’article 67 de la
Constitution, à raison d’un représentant ou d’une représentante par Section communale
L'Assemblée départementale
A- Les Conseils
Le décret portant cadre général des collectivités territoriales fixe la composition, l’organisation et les
attributions des conseils exécutifs des Collectivités territoriales.
1- La composition des conseils
Les Conseils sont chargés de gérer durant quatre (4) ans les intérêts des Collectivités territoriales. Ils
administrent le patrimoine et les ressources des Collectivités territoriales et font régulièrement
rapport à leurs assemblées respectives.
Les conseils comportent trois postes: le (la) président (e) et deux adjoints (es). Les candidats (es)
sont élus (es) indépendamment et accèdent à l'un des postes à hauteur des suffrages obtenus. Le (la)
candidat (e) qui obtient le plus grand nombre de suffrages devient président (e) du conseil, les deux
autres candidats (es) sont respectivement 1er adjoint (e) et 2e adjoint (e).
Les membres des Conseils se partagent de manière consensuelle, suivant leur formation, leurs
expériences et leur affinité, les responsabilités des onze champs de compétences techniques définis
dans ce décret à savoir :
1. le développement et l’aménagement du territoire
2. la gestion du domaine foncier
3. l’environnement et les ressources naturelles
4. la santé et l’hygiène publique
5. l’éducation, l’alphabétisation et la formation professionnelle
6. la culture, les sports et les loisirs
ORGANISATION
Le conseil organise son administration conformément aux compétences dévolues à la collectivité
territoriale et aux besoins de la population.
Cette administration locale se compose d'une part de services administratifs et techniques et d'autre
part de services publics assurant la fourniture de biens et services à la population.
Attribution
Les membres du Conseil se partagent les responsabilités d'exécution et de supervision des différentes
missions de la collectivité, en fonction de leurs compétences et de leurs expériences, dans le respect
des attributions légales du président du Conseil. Cependant, ils sont solidairement responsables de la
marche générale de l'administration de la collectivité territoriale. Dans ce sens, ils ont le devoir de
s'entraider et de se suppléer mutuellement, toutes les fois que les circonstances l'exigent
Le Conseil exerce dans les limites de son territoire les attributions suivantes:
• Créer et organiser ses services administratifs et techniques;
• Préparer et exécuter le budget de la collectivité territoriale après son adoption
par l’assemblée;
• Animer les processus participatifs de planification stratégique du
développement;
• Tenir le registre de la population résidente et les registres connexes;
10
• Procéder à l'inventaire des biens meubles et immeubles composant le
patrimoine de la collectivité territoriale;
• Administrer le patrimoine de la collectivité territoriale, gérer les
infrastructures et les services relevant de la compétence de la collectivité
territoriale;
• Passer, conformément à la loi, des actes de vente, échange, acquisition de
biens de la collectivité territoriale approuvés par l'assemblée;
• Enregistrer et contrôler le fonctionnement légal et régulier des associations et
des ONG intervenant sur son territoire;
• Organiser ou contrôler la perception des recettes de la collectivité territoriale;
• Rechercher des sources nouvelles de revenus pour la collectivité territoriale;
• Contracter des emprunts avec l'approbation de l'assemblée;
• Réaliser tous travaux et activités correspondant à ses compétences.
Le CID
Le Conseil interdépartemental (CID) est l’organe de représentation des intérêts des dix (10)
départements servant d’interface aux trois pouvoirs de l’État. Il se compose de dix (10) membres
dont chacun est élu respectivement par une assemblée départementale et est révocable par elle. Le
membre de CID est choisi parmi l’assemblée départementale dont il reste membre durant toute la
durée de son mandat au CID. Ces membres reçoivent un traitement salarial à la hauteur de celui d'un
secrétaire d'État.
Hormis le statut de membre d’assemblée départementale, le (la) conseiller (ère) interdépartemental
(e) ne peut occuper aucune autre fonction élective, politique ou administrative, au sein des
Collectivités territoriales, de l’administration centrale ou d’une entreprise privée.
ATTRIBUTIONS
Le Conseil interdépartemental représente et défend les intérêts des Collectivités territoriales auprès
de l’Exécutif. Dans cette perspective, il participe aux Conseils des Ministres qui traitent des
questions relatives aux collectivités locales notamment, et de tout de qui concerne la préparation et
l’adoption du budget, l’alimentation du Fonds de gestion et de développement des Collectivités
territoriales, la préparation des lois sur les finances locales, la fixation des centimes additionnels sur
les droits et taxes prélevés par l’État dans les aéroports, les ports, les infrastructures touristiques se
trouvant dans les collectivités, la préparation des grands principes de l’aménagement du territoire et
celle du schéma d’aménagement national.
De manière particulière, chaque membre s’acquitte en ce qui concerne son département, des
fonctions suivantes:
- Préparer les dossiers de présentation et de négociation du budget
départemental ;
- Négocier avec l’Exécutif des allocations de revenus publics et de ressources
nationales à attribuer au département ;
- Déterminer la grille de salaire des membres des Conseils ainsi que les
défraiements à accorder aux membres des assemblées ;
- Représenter les Collectivités territoriales de son département dans le
processus de préparation des projets de lois portant sur les finances
locales ;
- Assurer la représentation des Collectivités territoriales aux instances
nationales de pilotage, de suivi et d'évaluation des politiques publiques
transversales et sectorielles ;
- Faire rapport régulièrement à l’assemblée départementale et répondre à ses
convocations
Le conseil de développement
Dans le but de favoriser le développement local et la démocratie participative, il est créé les
structures participatives non partisanes suivantes :
• le Conseil de développement de la Section communale,
• le Conseil de développement de la Commune et
• le Conseil de développement du Département.
Les Conseils de Développement sont formés des autorités locales de leur niveau et des niveaux
inférieurs, des représentants de tous les secteurs de la société civile locale régulièrement enregistrés
dans les archives du conseil de la collectivité, des cadres de l’administration déconcentrée, des
représentants d’organismes de développement nationaux ou étrangers intervenant dans la collectivité.
Sont incompatibles avec la fonction de délégué ou de déléguée de Ville de tout poste dans
l'administration des pouvoirs publics, le statut de concessionnaire de biens ou de services de
l'administration publique et tout emploi dans une entreprise privée. La seule exception demeure
l’enseignement. Cependant le nombre d’heures de cours dispensés ne peut dépasser dix (10) heures
par semaine
Entre l’Etat et les collectivités locales existe un troisième type de personne publique qui sont les
institutions indépendantes. Ce sont des services publics personnifies c’est-à-dire dotés de la personnalité
morale. Ils sont crées en vue de remplir une mission de service public.
A- La personnalité morale.
Les institutions indépendantes sont dotées de la personnalité morale, ce qui veut dire qu’elles ont une
autonomie de décision et de gestion reconnue par le droit.
Elles peuvent ester en justice : elles ont une autonomie financière, du moins peuvent-elles délibérer sur
leur budget
Le principe de spécialité signifie que les institutions indépendantes doivent s’en tenir aux missions qui
leur ont été attribuées. Exemple l’office protecteur de citoyen ne peut pas décider qu’il va s’occuper de la
question de l’enseignement.
Seul le législateur peut créer de nouvelle institution indépendante et fixer les règles de fonctionnement la
concernant.
Les institutions indépendantes de la République d’Haïti sont au nombre de six. Ce sont le conseil
électoral permanent (CEP), la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) le
Conseil constitutionnel, l’office de protection du citoyen (OPC), l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), et
l’Académie Haïtienne.
Il est important de remarquer que si le conseil constitutionnel prévu par la constitution de 1987 amandée
n’est pas encore mis à jour alors la commission, de conciliation qui a été prévue par la constitution de
1987, pour trancher les éventuels différends existant entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, a été
supprimée
Le Conseil Electoral permanent est composé de neuf membres choisis de la manière suivante : trois par
le Pouvoir Exécutif, trois par le Conseil Supérieure du pouvoir Judiciaire (CSPJ), trois (3) par
l'Assemblée Nationale avec une majorité de 2/3 de chacune des deux chambres. Ces membres sont
nommés pour une période de neuf ans non renouvelable par tiers t (art. 194 de la constitution de 1987
amandée). Ils sont inamovibles.
Toutefois, le conseil électoral permanent, suivant les dispositions de l’article 194-1, est renouvelable par
tiers tous les (3) trois ans. Le Président est choisi parmi les membres
La constitution de 1987 amandée dispose dans son article 193 que la personne choisie pour faire partie du
conseil électoral permanent doit répondre aux conditions suivantes :
-jouir de ses droits civils et politiques et n'avoir jamais été condamné à une peine afflictive et
infamante;
-avoir résidé dans le pays au moins trois (3) ans avant sa nomination.
2- La mission du conseil Electoral Permanent
Le Conseil Electoral est chargé d'organiser et de contrôler en toute indépendance, toutes les opérations
électorales sur tout le territoire de la République jusqu'à la proclamation des résultats du scrutin. Il élabore
également le Projet de Loi Electorale qu'il soumet au Pouvoir exécutif pour les suites nécessaires. Il
s'assure de la tenue à jour des listes électorales.
La fonction de membre du conseil Electoral permanent est incompatible avec celle de fonctionnaire et
toute fonction élective pendant la durée du mandat. En cas de démission, tout membre du Conseil doit
attendre trois (3) ans avant de pouvoir briguer une fonction élective.
Le Conseil Electoral Permanent est le Contentieux de toutes les contestations soulevées à l'occasion soit
des élections, soit de l'application ou de la violation de la loi électorale, sous réserve de toute poursuite
légale à entreprendre par devant les tribunaux compétents.
Les membres du conseil Electoral sont passibles devant la haute cour de Justice en cas de faute grave
commis dans l’exercice de leur fonction.
La constitution de 1987 amandée classe la Cour Supérieure des Comptes et du contentieux Administratif
parmi les institutions indépendantes de la République. Elle détermine la nature, la composition, la mission
de l’institution et laisse à la loi le soin d’en déterminer l’organisation et son mode de fonctionnement puis
le statut de ses membres
1- La nature de la CSCCA
La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif est une juridiction financière,
administrative, indépendante et autonome.
La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif connait des litiges mettant en cause
l'Etat et les Collectivités territoriales, l'Administration et les fonctionnaires publics, les services publics et
les administrés
2- La composition de la CSCCA
La CSCCA est composé de 10 membres élus par le sénat de la République. Ils désignent parmi eux leur
président et leur vice Président.
Ils sont investis d'un (1) mandat de dix (10) années et sont inamovibles. Pour être choisi comme membre
de la CSCCA il faut :
3- La mission de la CSCCA
Elle est chargée du contrôle administratif et juridictionnel des recettes et des dépenses de l'Etat, de la
vérification de la comptabilité des Entreprises de l'Etat ainsi que de celles des collectivités
territoriales. Elle connait aussi des conflits d’attributions entre institutions publiques dont elle est
saisie
4- L’organisation de la CSCCA
Le conseil de la cour comprend un Président, un Vice-président et des Conseillers. Ce sont des Magistrats
qui se trouvent au même rang et jouissant les mêmes privilèges que les juges de la cour de cassation. La
cour est constituée d’une chambre des affaires financières, d’une chambre des affaires administratives,
d’un auditorat et d’un greffe. C’est le Président qui établit la composition des chambres
La chambre des affaires financières est composée de deux directions techniques : la direction du contrôle
des comptes et la direction de l’Apurement des comptes.
La direction du contrôle des comptes est chargée à priori des dépenses de fonctionnement et des
dépenses d’investissement engagées par les différents Ministères, les organismes autonomes et les
collectivités territoriales. Elle donne des visas en matière financière en contrôlant si les demandes
produites par les administrations concernées correspondent au budget.
En outre la chambre des affaires financière exerce un contrôle juridictionnel sur les recettes et dépenses
publiques. Elle connait des contestations qui s’élèvent lors de l’application des lois fiscales ou de
l’exécution des contrats entre l’Etat et les tiers. Elle est également compétente pour statuer sur toutes les
infractions commises par les comptables des deniers publics.
Elle connait :
- Des conflits d’ordre administratifs c'est-à-dire elle joue le rôle de tribunal administratif.
- Tous les litiges nés à l’occasion du contrôle de tutelle pour cause d’illégalité ou d’excès de
pouvoir
- Toutes les demandes en annulation des décisions administratives et des demandes en réparation à
l’occasion des dommages résultant des activités des services publics.
b) L’auditorat
Il est à peu près l’équivalent du commissaire du gouvernement dans les affaires civiles. Il est chargé
d’instruire les affaires contentieuses relevant de la compétence de la Cour et d’en faire le rapport à la
chambre saisie. Il est composé de techniciens appelés auditeurs. Ils ont pour tache essentielle de donner
leur avis quand la cour doit prendre sa décision. Cependant leur avis n’a pas de valeur contraignante. La
cour peut toujours en passer outre.
c) Le greffe
Le greffe est chargé de la gestion des dossiers adressés à la cour. Il reçoit les requêtes des affaires des
Avocats ou mémoires des parties. Il assure l’enrôlement des affaires et délivre les expéditions des
décisions rendues.
E- L’Académie haïtienne
L’Académie haïtienne a pour mission le développement scientifique de la langue créole. Après vingt sept
ans un conseil composé de 33 membres vient tout juste d’être formé pour son lancement. Le titre de
Membre de l'Académie est purement honorifique
L’action de l’administration
Pour satisfaire sa mission l’administration peut édicter des actes qui se différencient à plusieurs points de
vue. Certains sont de simples agissements, par exemple un acte permettant de dégager une chaussée
encombrée par un arbre tombé sur la voie publique. Ces genres d’actes sont des opérations matérielles.
D’autres sont des accords passés avec d’autres personnes, on les qualifie de contrats. Il existe aussi des
actes pris tout simplement par une autorité administrative, on les qualifie d’actes administratifs
unilatéraux. Ces deux derniers actes retiennent toute notre attention.
Les actes administratifs unilatéraux sont des actes pris par l’administration et qui vont s’imposer à des
personnes qui ne sont d’aucune façon partie à leur élaboration. Dans un contrat au contraire les
cocontractants participent à la définition de la norme qui s’applique à eux et à la définition de ce que
seront leurs obligations. Malgré tout, la ligne de démarcation entre un acte administratif unilatéral et un
contrat n’est pas nettement tracée. Le critère qualitatif se mêle au critère quantitatif pour créer des
confusions.
A- Le critère quantitatif
Ce n’est pas le nombre d’auteurs de l’acte qui détermine si un acte est unilatéral. Il ne fait aucun doute
qu’un acte qui a un seul auteur est un acte unilatéral. C’est le cas par exemple des décisions par
lesquelles un ministre nomme des fonctionnaires.
Cependant un acte peut fort bien unilatéral alors qu’il émane de plusieurs auteurs. Un exemple classique
est le cas des arrêtés interministériels pris conjointement par des ministres relativement à des affaires à
l’égard desquelless ils sont également compétents.
Donc, un acte administratif unilatéral est le produit de la volonté administrative, mais ce n’est pas
nécessairement l’acte d’une seule personne.
B- Le critère qualitatif.
Ce qui est déterminant pour distinguer un acte administratif, c’est le contenu de l’acte. Le caractère
unilatéral de l’acte se caractérise, non par l’unicité des auteurs de l’acte, mais par les effets de celui-ci. Un
acte unilatéral est un acte que les auteurs doivent appliquer sans l’avoir discuté, il s’applique sans
nécessiter le consentement des personnes visées.
Donc, le critère de distinction entre un contrat et un acte unilatéral n’est pas d’ordre quantitatif mais
qualitatif. Toutefois certaines précisions complémentaires méritent d’être apportées quant aux
ressemblances de certains actes.
La dénomination des actes à qualifier n’est pas toujours déterminante. C’est ainsi que doivent être
considérés comme des actes unilatéraux et non comme des contrats, les documents dits « contrats types »,
dont les prescriptions s’imposent aux signataires des contrats à intervenir. Ces documents sont : les
contrats d’adhésion, les actes unilatéraux négociés et les actes mixtes.
A- Les contrats d’adhésion
Un contrat d’adhésion est un contrat dont le contenu a été fixé par l’une des parties. Il est fréquent que les
contrats de l’administration aient un contenu entièrement déterminé par elle. L’autre partie n’a seulement
qu’à donner son consentement à être liée tel qu’il lui est proposé. Exemple le contrat d’abonnement de
l’Electricité d’Etat d’Haïti conclu avec les usagers
Il y a contrat parce que le contenu de l’acte est destiné à régir les rapports de ceux dont les volontés se
sont rencontrées
Les actes unilatéraux négociés sont des actes dont seulement l’élaboration qui a été négociée. Ces actes
ont la nature et les effets d’un acte unilatéral. Exemple arrêté du Ministère de l’Education nationale
portant sur les statuts particuliers du personnels enseignants haitiens
Les actes mixtes sont des actes dans le même contenant ont été inclus des dispositions qui sont
l’expression de la seule volonté de l’administration et d’autres qui concrétisent l’existence d’un accord
contractuel. Exemple le cas des contrats de concessions des services publics ou de travaux publics. Le
concessionnaire exécute ou exploite l’ouvrage à ses frais et risques et conformément à un cahier de
charge.
L’acte administratif unilatéral fait l’objet d’une théorie qui trouve son application en grande
partie à travers le pouvoir réglementaire.
L’acte administratif est une notion complexe qui se caractérise par un régime juridique
particulier.
A – L’auteur de l’acte
En principe l’auteur de l’acte administratif est une personne publique mais dans un certain
nombre de cas ce peut être une personne privée.
Si en principe l’auteur d’un acte administratif est une personne publique pour autant tous les
actes de toutes les personnes publiques ne sont pas des actes administratifs.
a) L’exclusion des personnes publiques non-administratives
Les actes émanant des personnes publiques non-administratives ne sont pas des actes
administratifs. C’est le cas des actes législatifs et des actes juridictionnels.
Les actes émanant des organes législatifs ne sont pas de la compétence du juge administratif.
Une seule exception doit être relevée : les actes du parlement concernant uniquement le
personnel des assemblées. Le juge administratif pourra donc les contrôler
Les actes du service public de la justice ne relèvent pas du juge administratif. Mais, ceux qui
concernent l’organisation et le fonctionnement des juridictions sont des actes administratifs
Certains actes d’autorités administratives ne sont pas considérés comme des actes administratifs
par le juge. Ce sont les actes de gouvernement et les actes de gestion privée.
C’est une catégorie d’acte pris par les autorités administratives et qui se caractérisent par une
sorte d’immunité juridictionnelle.
Ils sont divisés en deux catégories : les actes de l’exécutif dans ses relations avec le parlement et
les actes de l’exécutif dans les relations internationales.
Les décisions non réglementaires relatives à la gestion du domaine privé ne sont pas des actes
administratifs, de même que les décisions non réglementaires qui ont trait à la gestion des
Services publics industriels et commerciaux.
Exceptionnellement les actes des personnes privées peuvent être administratifs. L’acte d’une
personne privée exerçant une mission de service public comportant des prérogatives de puissance
publique, présente le caractère d'acte administratif et l’acte d’une personne privée gérant un
service public à caractère industriel et commercial est un acte administratif s’il est relatif à
l’organisation du service.
B- Le contenu de l’acte
En principe, l’acte administratif est normateur, mais ces normes peuvent être générales ou
individuelles
Les actes règlementaires sont des actes à portée générale et impersonnelle. Ces actes précisent
par exemple l’organisation des services ou encore fixent les règles statutaires d’un corps de
fonctionnaires. Comme ces règles sont générales et impersonnelles l’acte réglementaire a une
multitude de destinataires non précisés qui peuvent être l’ensemble des administrés ou seulement
une catégorie d’entre eux. Ex : un arrêté
Les actes individuels n’ont au contraire comme destinataires que des personnes nommément
désignées. Qu’il s’agisse d’une seule personne ou de plusieurs. L’exemple type étant l’acte de
nomination d’un fonctionnaire, mais ce peut être aussi un acte accordant une autorisation ou la
refusant à telle personne.
Les décisions exécutoires sont des actes obligatoires qui modifient l’ordonnancement juridique
sans autres formalités. Ces actes produisent des effets de droit, ils « font grief » et par conséquent
ils peuvent faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir.
Les mesures d’ordre intérieur sont actes administratifs unilatéraux que le juge considère comme ne
pouvant pas être invoqués devant lui par les administrés. Ils ne sont pas destinés à modifier les droits
et les obligations des administrés. Ces actes ne concernent que la bonne marche de l’administration.
Ils ne font pas grief.
Les mesures d’ordre intérieur sont de trois sortes : les circulaires, les directives, les mesures internes aux
services.
- Les circulaires
La circulaire est un texte qui permet aux autorités administratives ( ministre, maire …) d’informer leurs
services. Elles permettent aux chefs de services de rappeler à leurs subordonnés les principales
dispositions en vigueur et la manière de les mettre en œuvre. Le plus souvent, la circulaire est prise
à l’occasion de la parution d’un texte de loi ou de décret, afin de le présenter aux services qui vont
l’appliquer. Elle n’ajoute rien aux textes qu’elle commente.
- Les directives
Il s’agit de circulaires qui en cas de pouvoir discrétionnaire énumère des critères à prendre en
considération en vue de la prise de décision. . Par exemple, a priori les ministres n’ont pas de
pouvoir règlementaire. Toutefois ils peuvent édicter des directives qui fixent à l’attention de
leurs services des orientations générales ou des critères d’application
Elles sont habituellement de trois sortes : les mesures dites d’organisation ou de service, les
correspondances internes aux services, les mesures de police interne du service.
Ce sont toutes les mesures susceptibles d’être prises par les chefs de services concernant l’organisation du
service placé sous leur autorité.
Pour fonctionner, les services ont besoin d’échanger des correspondances. Celles-ci ne produisent aucun
effet à l’égard des administrés. Elles leur sont extérieures, et aussi le plus souvent, inconnues.
Ce sont les mesures par lesquelles l’autorité hiérarchique règle la discipline interne du service placé sous
son autorité. Exemple les mesures prises par les établissements pénitentiaires, les mesures prises par les
établissements scolaires.
Ce n’est pas toujours le cas de dire lorsque les décisions ne sont pas réglementaires, on pense
spontanément qu’elles peuvent être individuelles. Il existe des décisions collectives et des actes sui
generis
Une décision collective vise des personnes qui sont nommément désignées. Elle se distingue d’une
décision individuelle par la solidarité qu’elle introduit entre les personnes visées par la mesure. Elle se
distingue de la décision réglementaire par le caractère impersonnel de cette dernière.
Exemple soit un examen auquel se présente des candidats : à l’issue de l’examen intervient une décision
individuelle car le sort du candidat ne dépend que de lui. Pourtant s’il s’agit d’un concours, la décision est
collective car le sort d’un candidat en dépend de ce que font les autres.
b) Les actes sui generis
Ce sont des actes pour lesquels il existe un certain embarras pour les qualifier comme pour les classer.
Autrement dit, ces actes ne font partie d’aucune catégorie. Par exemple dans le cadre d’une procédure
d’expropriation, la déclaration d’utilité publique n’est ni un acte réglementaire, ni un acte collectif, ni une
décision individuelle.
3- La forme de l’acte
L’acte administratif unilatéral se caractérise par sa forme générale et par celle de ses différents
éléments.
Ces actes sont les plus courants, ils expriment par écrit la volonté de leur auteur. C’est le cas des
décrets, arrêtés ministériels ou non, bref de tous les actes formels c’est à dire, la presque totalité
des actes de l’administration.
Selon une règle ancienne le silence de l’administration vaut décision implicite de rejet. Mais,
certaines décisions implicites peuvent aussi avoir un effet positif c’est à dire accepter une
demande. C’est le cas en matière de permis de construire.
Les actes administratifs comportent certains éléments qui jouent un rôle important.
Les visas
Les visas sont les textes en vertu desquels l'acte est pris, ils donnent donc ainsi la base juridique
de l'acte. L'apposition des visas est une chose importante car elle est à la fois un moyen pour
l’administration de contrôler la régularité de ses actes, et un moyen pour l’administré de vérifier
la régularité de ceux-ci.
Les motifs
La motivation est l’explication des raisons de fait et de droit qui amènent l’administration à
prendre un acte administratif unilatéral. L’Administration doit expliquer pourquoi elle prend telle
ou telle décision. Mais, il existe trois exceptions à la règle: lorsque la loi prévoit le secret, quand
l’acte est pris en urgence et enfin s’il s’agit de décisions implicites.
Les règles de compétences jouent un rôle important. Le non-respect de ces règles est ce qu’on
appelle un moyen d’ordre public. Cet argument sera soulevé d’office par le juge administratif et
conduira le cas échéant à l’annulation de l’acte.
1- La compétence matérielle
Les décisions prises sont du domaine de la compétence pour lesquelles l’autorité administrative
est normalement compétente. Exemple le président de la Cour supérieure des Comptes et du
Contentieux Administratif ne peut réglementer la circulation ou le stationnement des véhicules à
la capitale qui sont normalement de la compétence du maire de la commune
2- La compétence territoriale
Les décisions prises par l’autorité qui en a les prérogatives se limitent au ressort territoriale pour
lequel elle est compétente territorialement. Exemple le maire de Pétion ville ne peut pas prendre
un arrêté relatif à la réglementation de la circulation et du stationnement des véhicules à Jacmel
Délégation de pouvoir
Les délégations de pouvoir sont impersonnelles et ne sont pas affectées par le changement de
celui délègue ou de celui qui reçoit. Ces délégations de pouvoirs modifient l’ordre et la
répartition des compétences : le délégant ne peut plus exercer les compétences déléguées
Délégation de signature
Les délégations de signatures sont faites en fonction de la personne et elles ne modifient pas
l’ordre de compétences : le délégant peut toujours exercer ses compétences.
Les règles de forme touchent à l’apparence de l’acte. Parmi les règles de forme, on citera la
motivation, la présence des visas d’une autorité administrative ou la signature ou la cosignature
d’une autorité administrative ou d’une personne désignée
2- Les règles de procédure
Parmi les règles de procédure on peut citer les délais, les consultations d’organes ou
d’organismes extérieurs, la réalisation de certaines étapes comme le recueil d’avis ou la remise
préalable d’un rapport.
L’élaboration
Les actes administratifs sont élaborés par les autorités administratives souvent en informant le
ou les destinataires mais aussi de plus en plus en sollicitant les avis d’organismes divers. Ainsi se
développent des procédures contradictoires et des procédures consultatives.
Il est de principe que toute mesure qui a le caractère d’une sanction doit faire l’objet d’une
procédure contradictoire : l’intéressé doit pouvoir connaître ce qu’on lui reproche
1. L’avis consultatif
Dans cette hypothèse, l’avis doit être demandé par l’autorité administrative, mais il ne la lie pas.
2. L’avis obligatoire
Ici, l’autorité administrative est obligée de consulter l’organisme prévu et doit prendre une
décision conforme soit à son propre projet de décision, soit à l'avis de l'organisme consulté.
3. L’avis conforme
Dans ce dernier cas l'administration est obligée de prendre une décision conforme à l'avis de
l'organisme consulté ou de renoncer à son projet.
B- L’exécution
a) Le privilège du préalable
Cette expression signifie que la décision à force obligatoire par elle-même, qu’elle est obligatoire
pour ses destinataires dès son édiction contrairement à la plupart des actes des personnes
privées. Ceux-ci, ne sont obligatoires qu’en vertu d’une décision de justice. C’est la raison pour
laquelle on parle de privilège du préalable. Mais pour autant cela ne veut pas dire que l’autorité
de la chose décidée soit équivalente à l’autorité de la chose jugée. En effet, la décision de
l’administration peut être remise en cause devant le juge : le recours de l’administré n’a pas
d’effet suspensif. Ce privilège peut être remis en cause par le biais du sursis à exécution
demandé par l’administré au juge, mais il est accordé de manière parcimonieuse et souvent
tardive.
b) L’exécution forcée
Si, comme nous venons de le voir la décision administrative à force exécutoire cela ne veut pas
dire que l’administration peut recourir à la force pour exécuter ses décisions. L’exécution forcée
(le recours à la force) est en effet l’exception.
Deux questions symétriques se posent ici : celle du début c’est à dire l’entrée en vigueur, celle de
la fin de l’acte.
a) L’entrée en vigueur
1. La publicité
Les actes administratifs existent dès leur signature par leur auteur. Cela signifie par exemple
qu’un recours peut être intenté contre l’acte dès sa signature. Mais les actes administratifs ne sont
opposables aux administrés qu’à compter du moment où ceux-ci peuvent en avoir connaissance.
L’entrée en vigueur des actes est donc conditionnée par leur publicité, mais celle-ci est assurée
de manière variable selon les types d’acte.
Les actes réglementaires doivent être publiés soit au Journal Officiel pour les décrets, soit dans
les divers bulletins des ministères ou dans certains recueils d’actes administratifs. S’agissant des
actes individuels il faut distinguer deux cas. Quand ils imposent des obligations, ils ne sont
opposables qu’après notification qui s’effectue le plus souvent par simple lettre. Pour les autres
actes, ils entrent en vigueur dès leur signature.
2. La non-rétroactivité
C’est un principe général du droit qui s’inspire de l’article 2 du Code Civil : « La loi ne dispose
que pour l’avenir ; elle n’à point d’effet rétroactif ». Cela signifie qu’un acte administratif ne
peut pas s’appliquer à des situations antérieures à son édiction. Mais, un acte administratif peut
s’appliquer à des situations juridiquement constituées avant son édiction.
b) La sortie de vigueur
Par l’abrogation d'un acte administratif, ses effets pour l'avenir disparaissent, mais ses effets
passés subsistent. L'abrogation est décidée par l'autorité administrative qui distingue selon qu’il
s’agit d’actes réglementaires ou non.
Actes réglementaires
Quand ils sont irréguliers non seulement ils peuvent, mais ils doivent l’être. S’ils sont réguliers
ils peuvent être abrogés par l’autorité qui a édicté l’acte en vertu du principe du parallélisme des
formes.
Actes non-réglementaires
Si l’acte est créateur de droit l'abrogation est impossible à moins que la loi ne le prévoit. Par
contre si l’acte n'est pas créateur de droit, l’abrogation est possible, à condition de respecter le
principe du parallélisme des formes.
2. Le retrait
Le retrait d'un acte consiste dans l’annulation de celui-ci, ce qui suppose un effet rétroactif
puisque celui-ci est sensé n’avoir jamais existé.
Si l’acte est créateur de droit, le retrait est impossible. Mais, si la loi le prévoit ou si le
bénéficiaire de l’acte en fait la demande, le retrait est possible. Si l'acte n'est pas créateur de
droit, le retrait est possible à toute époque
Si l’acte est créateur de droit, le retrait de l'acte ne peut se faire que dans le délai du recours
contentieux, au-delà le retrait est impossible. Dans le cas particulier des décisions implicites, on
admet que leur retrait est impossible (CE, 14 novembre 1969, Eve). Si l’acte n'est pas créateur
de droit, le retrait est possible à toute époque (CE, 15 octobre 1976, Bussières.
LE POUVOIR REGLEMENTAIRE
Il s’exprime de manière différente selon que l’on est en période normale ou en période
exceptionnelle.
§ 1 - EN PERIODE NORMALE
A- Le pouvoir règlementaire du Premier Ministre
En principe, le pouvoir réglementaire appartient (art. 159) au Premier ministre. Mais, il peut être
exercé par les ministres de manières différentes.
Le Premier ministre peut, sur la base de l'article 160 et171 de la Constitution déléguer ses
pouvoirs et donc le pouvoir réglementaire aux différents ministres et c’est souvent le cas.
Les ministres contresignent les actes du Premier ministre en vertu de l'article 162, les ministres
concernés étant ceux chargés de l'exécution de l'acte. c) Le pouvoir réglementaire spécialisé
L’état d’urgence est une situation par laquelle s’applique un régime restrictif de certaines libertés
fondamentales et des pouvoirs exceptionnels de l’exécutif qui se justifient par une situation de
catastrophe naturelle avérée ou imminente et qui requiert l’adoption de mesures urgentes.
En vertu de l’article 5 de la loi portant amendement de la loi sur l’état d’urgence, il appartient au
Président de la République, par arrêtés pris en conseil des ministres, qui peut instaurer l’Etat
d’urgence sur tout ou partie du territoire National.
Au niveau local ce pouvoir appartient aux délégués ou aux vice-délégués départementaux sur
requête motivées des Maires des zones affectées
L’Etat d’urgence déclaré par les autorités centrales est pris pour une période maximale d’un
mois. Il peut être renouvelé pour une période d’un mois. Suivant l’ampleur de la catastrophe,
l’Etat d’urgence peut être renouvelé au-delà de deux mois avec l’assentiment du corps législatif.
Au niveau local, l’Etat d’urgence déclaré par les délégués ou vice délégués vaut pour une période
maximale de cinq jours. Il peut être renouvelé pour une période maximale de cinq jours avec
l’assentiment du pouvoir exécutif
L’Etat d’urgence est un acte administratif. Il est contrôlé par la cour supérieure des comptes et du
contentieux administratif
L’administration a la compétence de prendre des actes administratifs unilatéraux ou bien d’utiliser des
contrats. Les contrats administratifs permettent à l’administration d’obtenir des biens et des prestations,
de fournir des services et d’organiser le service public. Il n’est pas toujours aisé de qualifier un contrat
d’administratif. On doit se référer à des critères pour identifier un contrat administratif
Lorsque la loi est muette, il existe trois critères qui permettent d’identifier un contrat administratif : le
critère organique, le critère matériel et les clauses exorbitantes du droit commun
A- Le critère organique
L’administration peut agir, soit comme une personne privée, soit comme une personne publique. L’état de
notre droit est tel qu’il conduit à distinguer entre les contrats selon qu’ils sont conclus, soit entre
personnes publiques, soit entre personne publique et personne privée, soit entre personnes privées auquel
cas l’une d’entre elles agit pour le compte de l’administration. Autrement dit c’est la nature des
cocontractants qui fait présumer le caractère administratif ou non d’un contrat.
Un contrat conclu entre deux personnes publiques revêt en principe un caractère administratif en raison de
la qualité des parties contractantes. Un contrat entre deux personnes publiques est normalement à la
rencontre de deux gestions publiques
2- Les contrats conclus entre une personne publique et une personne privée
Lorsqu’une personne publique est partie à des contrats, ils peuvent être des contrats administratifs, même
si l’administration les ait conclu directement ou par l’intermédiaire d’un mandataire privé ( René Chapus
drt adm gnl p380). Ces contrats seront effectivement des contrats administratifs s’ils appartiennent
comme des actes de gestion publique.
En principe un organisme de droit privé investi d’une mission de service public passe contrat avec une
partie privée, ce contrat est de droit privé. Toutefois, il existe une dérogation à ce principe. Si un
organisme de droit privé est réputé avoir contracté pour le compte d’une personne publique, le contrat
pourra être administratif, comme si une personne publique y était réellement partie.
B- Le critère matériel
Le critère matériel vise l’objet du contrat. Pour qu’un contrat passé par une personne publique ait un
caractère administratif, il faut, qu’il ait pour objet de confier aux cocontractants l’exécution même d’un
service public.
Un contrat passé par une personne publique a un caractère administratif indépendamment de tout rapport
avec le service public, s’il renferme des clauses exorbitantes de droit commun. Ce critère est d’application
difficile car la notion de clause exorbitante de droit commun n’est pas toujours aisée à définir. Elle est
perçue comme étant des clauses qui créent des obligations ou des droits étrangers par leur nature à ceux
qu’on trouve dans les contrats civils et commerciaux. En résumé, elle peut être soit celle qui serait
impossible dans une convention de droit privé, soit celle qui serait illicite dans un contrat de droit privé et
enfin soit celle qui serait inusuelle.
Ils existent de grandes catégories de contrats administratifs tels que : les marchés publics, les contrats de
concession, les contrats de délégation de services publics, le contrat d’affermage, la régie intéressée le
contrat de partenariat public privé.
Les marchés publics sont des contrats conclus à titre onéreux entre les pouvoirs adjudicateurs et les
opérateurs économiques publics ou privés pour répondre à leurs besoins en matière de travaux, de
fournitures ou de services.
Trois critères permettent d’identifier un contrat de marchés publics : le critère organique, le critère
matériel et le critère financier.
1- Le critère organique
Le critère organique exige la présence d’un opérateur public. Il ne faut pas confondre opérateur public et
personne publique. La notion d’opérateur public est plus réduite que celle des personnes publiques dans la
mesure où elle n’englobe pas certaines personnes publiques dont les personnes publiques sui generis.
Le cocontractant peut être une personne privée ou une personne publique. La notion de personne publique
doit être distinguée de la notion de pouvoir adjudicateur émanant du droit communautaire. Selon les
directives communautaires, les pouvoirs adjudicateurs sont l’Etat, les collectivités territoriales, leurs
associations ainsi que les organismes de droit public qui sont dotés de la personnalité juridique, créés en
vue de satisfaire un besoin spécifique d’intérêt général ayant un caractère autre qu’industriel et
commercial et ayant un lien étroit avec un autre pouvoir adjudicateur.
2- Le critère matériel
Le marché public a pour objet de répondre aux besoins des pouvoirs adjudicateurs en matière de travaux
fournitures et services.
Les marchés de travaux sont des marchés conclus avec l’un des entrepreneurs qui ont pour objet soit
l’exécution, soit conjointement l’exécution et la conception d’un ouvrage ou des travaux de bâtiments ou
de génie civil répondant à des besoins précisés par le pouvoir adjudicateurs qui exerce la maitrise
d’ouvrage.
Les marchés de fournitures sont des marchés conclus avec des fournisseurs qui ont pour objet l’achat, la
prise en crédit bail, la location ou la vente d’un produit ou matériel.
Les marchés de services sont ceux conclus avec des prestataires de services qui ont pour objet la
réalisation des prestations de services.
d) Remarques importantes
Il est possible qu’un marché peut à la fois avoir pour objet fournitures et services, fournitures et travaux
et aussi de services et de travaux. Dans ce cas, il convient de qualifier les dits marchés.
Lorsqu’un marché public a pour objet à la fois de services et de fournitures, il est un marché de service si
la valeur de services dépasse celle de fournitures achetée.
Lorsqu’un marché public portant à la fois sur des services et des travaux, il est un marché de travaux si
son objet principal est de réaliser les travaux.
Lorsqu’un marché public a pour objet l’acquisition de fourniture et à titre accessoire de travaux de pose et
d’installation de ces fournitures, il est un marché de fournitures.
Le marché public, étant un contrat qui a pour objet de répondre à un besoin exprimé de l’administration,
doit être distingué de la subvention. Le marché public se différencie de la subvention qui constitue une
contribution financière de l’administration à une opération justifiée par l’intérêt général mais qui est initié
et mener par un tiers.
Ainsi, dès lors que l’initiative du projet vient de l’organisme bénéficiaire et aucune contrepartie financière
n’est attendue par l’administration du versement, il s’agit d’une subvention.
En revanche, lorsque l’initiative du projet c’est-à-dire son impulsion, sa conception et sa définition vient
de l’administration, il s’agit de marché public.
3- Le critère financier
Les marchés publics sont des contrats à titre onéreux. Le caractère onéreux du contrat est reconnu par le
décret du 3 décembre 2004 portant règlementation des marchés publics, de services, de fournitures et de
travaux, en son article 2. En effet, a un caractère onéreux, non seulement le versement par le pouvoir
adjudicataire
C’est un contrat par lequel l’administration qui est l’autorité concédante confie, pour une durée
déterminée, à son cocontractant la charge d’assurer l’exécution d’un service public ou l’exploitation d’un
ouvrage public. Le concessionnaire exécute le service ou exploite l’ouvrage à ses frais et risques et
conformément à un cahier de charges. Sa rémunération est assurée par les redevances perçues par lui sur
les usagers du service ou de l’ouvrage.
Le contrat de concession contient une convention ou acte de concession proprement dit et un cahier de
charge.
1- La convention
La convention ou acte de concession proprement dit est l’acte écrit qui constate l’accord des parties et
détermine l’objet du contrat et des éléments essentiels.
2- Le cahier de charge
Il fixe les règles de fonctionnement du service, les droits et obligations des parties. Très souvent, il
préexiste à l’accord des parties et reproduit des clauses prévues dans des cahiers de charges types.
a) La nature juridique
Le cahier de charge de la concession de service public est un acte mixte c’est-à-dire mi-réglementaire, mi-
contractuel. Ce caractère mixte est unanimement admis mais diversement interprété. Pour certain juriste,
le caractère mixte du cahier de charge réside en ce que chacune de ces clauses ont une nature
règlementaire aux regards des usagers et une nature contractuelle aux regards des relations entre l’autorité
concédante et le concessionnaire.
Les clauses règlementaires sont celles qui concernent l’organisation et le fonctionnement du service
public tels que les conditions d’exploitation du service, la situation du personnel.
En revanche, sont essentiellement contractuelles les clauses concernant la durée et tous les avantages
financiers consentis au concessionnaire (avance, subvention, garantie d’emprunt privilèges d’exclusivité)
et ensuite les clauses instituant les redevances envers les usagers.
Les clauses règlementaires peuvent faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir de la part des tiers
notamment des usagers. Cependant, en l’absence de toutes mesures de publicité du contrat, le recours
pour excès de pouvoir contre les clauses règlementaires est recevable à tout moment et ce alors même
que le requérant aurait, à sa demande, obtenue copie du contrat.
C- Le contrat d’affermage
L’affermage est le contrat par lequel une collectivité publique confie la gestion d’un service public à une
personne privée laquelle se rémunère au moyen des redevances perçues sur les usagers et reçoit de la
collectivité les ouvrages nécessaires à l’exploitation du service.
D- La régie intéressée
C’est le contrat par lequel une collectivité publique confie l’exploitation d’un service public à une
personne privée dont la rémunération est constituée par une somme versée par la collectivité et
comprenant un pourcentage du chiffre d’affaire plus une participation au gain de productivité et au
bénéfice.
Dans le contrat de régie intéressée, le régisseur agit pour le compte de la collectivité et non pour son
propre compte à la différence du concessionnaire et du fermier.
Le régisseur dispose tout de même d’une certaine autonomie d’un pouvoir propre de gestion de service. Il
n’est ni un salarié, ni un fournisseur prestataire de service de la collectivité. Il est totalement responsable
du service qui lui est délégué.
Lorsque le régisseur n’en court que des risques limités et que l’intéressement prévu dans le contrat est
limité et n’est pas de nature à rendre la rémunération comme substantiellement assurée par le résultat de
l’exploitation, ce contrat de régie intéressée est un marché et non un contrat de service public.
Le contrat de partenariat public/privé est un contrat administratif par lequel une collectivité publique
confie à un tiers pour une période déterminée, en fonction de la durée d’amortissement des
investissements ou des modalités de financement retenues, une mission globale ayant pour objet la
construction, la transformation, l’entretien, la maintenance, l’exploitation, ou la gestion d’ouvrage,
d’équipements ou de biens immatériels au service public, ainsi que tout ou partie de leur financement à
l’exception de toute participation au capital.
Il peut également avoir pour objet tout ou partie de la conception de ces ouvrages, équipements ou biens
immatériels, ainsi que des prestations de services concourant à l’exercice par les personnes publiques de
la mission de service public dont il est chargé.
Le contrat de partenariat peut prévoir un mandat de la puissance publique au cocontractant pour encaisser,
au nom et pour le compte de la puissance publique, le paiement des prestations des usagers.
a) Le contrat de partenariat : un contrat attribuant une mission globale au cocontractant
Le partenaire de la puissance publique sera chargé d’abord du financement des ouvrages et équipements
nécessaires au service public. Le contrat de partenariat ne peut être utilisé par la puissance publique pour
la construction, la transformation, la gestion de leurs patrimoines privés.
L’attribution de la maitrise d’ouvrage au cocontractant implique l’obligation pour celui-ci de payer lui-
même ses sous traitants et permet à la puissance publique d’échapper à la loi sur la sous-traitance qui
interdit la sous-traitance totale.
L’attribution de la maitrise d’ouvrage entraine également sa responsabilité vis-à-vis des tiers. Il peut
même se voir confier tout ou partie de la conception des ouvrages. Dans ce cas, il devra disposer d’une
équipe de maitrise d’œuvre chargé de la conception de l’ouvrage et du suivi de leur réalisation
Les contrats de partenariat sont conclus pour une longue durée qui varie en fonction de la durée
l’amortissement des investissements ou des modalités de financement retenues. La durée doit etre
précisée dans le contrat.
Quand le contrat emporte l’occupation du domaine public, il vaut autorisation d’occupation avec, sauf
stipulation contraires, des droits réels pour le cocontractant sur les ouvrages réalisés et les conditions de
l’occupation sont déterminés selon les mêmes modalités que pour une conception de service public.
La puissance publique peut autoriser le cocontractant à consentir sur son domaine privé des baux à
construction et y constituer tout droit réel à durée limitée. Les baux consentis aux cocontractants doivent
être accordés de façon expresse et leur durée peut excéder celle du partenariat.
La rémunération du cocontractant fait l’objet d’un paiement par la personne publique pendant toute la
durée du contrat. Elle est étalée dans le temps et peut prendre notamment la forme d’un loyer. Elle st liée
à l’objectif de performance assignée au cocontractant et varie en fonction des résultats atteints (qualité des
prestations des services, des ouvrages et équipements, les conditions dans lesquelles ils sont mis à la
disposition de la puissance publique, leur niveau de fréquentation).
Le montant du prix du par la personne publique peut également être fixé en prenant en compte les recettes
complémentaires que le cocontractant pourrait se procurer en exploitant des ouvrages ou équipements
pour répondre à d’autres besoins que ceux de la personne publique. La variabilité du prix, en fonction des
objectifs assignés aux cocontractants et atteint par l’intéressé, permet à la personne publique de partager
les risques financiers avec celui-ci.
Ce partage des risques financiers demeure une caractéristique essentielle du contrat de partenariat qui doit
être précisée dans une de ses clauses (risques dans l’exécution des travaux, dans le changement de
législation)
Le contrat de partenariat est un contrat administratif par détermination de la loi. Il se rapproche du marché
public d’abord par son objet, qui porte sur la réalisation de travaux et de service.
Il s’en rapproche ensuite par son mode de rémunération du cocontractant fait l’objet d’un paiement de la
personne publique pendant toute la durée du contrat.
Le fait que le cocontractant se voit transférer la maitrise d’ouvrage ne fait obstacle à la qualification de
marché public du contrat de partenariat.
Les contrats de partenariat à la différence des marchés publics et de la délégation de services publics ne
sont pas ouverts de plein droit aux personnes publiques. Ils ne peuvent utilisés que sous certaines
conditions et passés selon une certaine procédure
Le contrat de partenariat ne peut être utilisé d’abord que pour la réalisation d’opérations complexes, c’est-
à-dire dont la personne publique ne peut objectivement définir seule à l’avance les moyens techniques
pouvant répondre à ses besoins pour établir le montant financier et juridique du projet.
Il en résulte que, seuls peuvent donner lieu à un contrat de partenariat, des opérations qui exigent à la fois
des investissements élevés et la réalisation de prestations exigeant des savoir faire de haut niveau.
Le contrat de partenariat peut être ensuite utilisé pour des projets présentant un caractère d’urgence
pouvant être défini comme la nécessité de rattraper un retard particulièrement grave affectant la
réalisation d’équipement collectif ou de faire face à une situation imprévisible.
Le contrat de partenariat peut enfin être utilisé lorsqu’il présente un bilan entre les avantages et les
inconvénients de plus favorables que ceux des autres contrats de la commande publique. Le paiement
différé peut à lui seul constitué un avantage.
Cette évaluation comporte une analyse comparative de différentes options, notamment en terme de cout
global hors taxes, de partage de risque et de performance ainsi au regard de performance ainsi au regard
des préoccupations de développement durable.
Lorsqu’il s’agit de faire face à une situation imprévisible, cette évaluation peut être succincte. Le projet
peut émaner de la personne publique ou d’une entreprise qui a le droit de participer aux procédures de
passation dès lors qu’elle a les capacités techniques, financières et professionnelles suffisantes.
L’évaluation a d’abord pour objet d’analyser le projet et d’attester effectivement qu’il a un caractère
complexe. Elle a ensuite pour objet de justifier d’une part le choix du projet envisagé, d’autre part le
choix du recours pour le réaliser à un contrat de partenariat par rapport au x différentes formules possibles
du service et différents critères (cout global, performance, partage des risques financiers)
Cette évaluation techniquement délicate est faite pour l’Etat par la personne publique avec le concours
d’un organisme expert. L’évaluation préalable du projet participe à la volonté de restreindre le recours au
contrat de partenariat.
Pour rendre plus attractive le contrat de partenariat aussi bien pour la personne publique que pour le
cocontractant, un certain nombre de mesures incitatives doivent etre prévues.
Parmi les mesures incitatives destinées à séduire la personne publique, on peut citer l’étalement du
paiement sur toute la durée du contrat. A la différence du crédit bail qui assure également un
préfinancement des ouvrages et des équipements par le cocontractant.
Le contrat de partenariat permt en plus à la personne publique de devenir immédiatement propriétaire des
ouvrages et équipements.
Par ailleurs, les contrats de partenariat bénéficient du fond de compensation de la TVA pour les
investissements réalisés dans le cadre du contrat. Du moins, pour la part des rémunérations versées au
cocontractant qui correspond à l’investissement réalisé par celui-ci, pour les besoins d’une activité non
soumise à la TVA, et, à condition que les biens concernés appartiennent ou appartiendront au patrimoine
de la personne publique en raison des clauses du contrat.
La personne publique peut autoriser le cocontractant à consentir des baux dans des conditions de droit
privé, en particulier des baux à construction ou des baux emphytéotiques, des baux à longues durée pour
les biens appartenant au domaine privé et à y constituer tout type de droit réel à durée limitée.
Ces baux consentis aux cocontractants doivent faire l’objet d’une autorisation expresse et peuvent l’être
pour une durée excédant celle du contrat de partenariat. Les revenus issus de la valorisation du domaine
privé par le cocontractant viennent diminuer le montant de la rémunération versée par la personne
publique.
La formation des contrats administratifs est soumise aux mêmes conditions de validité que les contrats
des personnes privées. Toutefois, s’agissant de modes et procédures de contrat, ceux des contrats
administratifs diffèrent essentiellement de ceux des personnes privées. En effet les personnes publiques
doivent respecter un certain nombre de formalismes pour choisir le cocontractant.
Pour conclure un contrat administratif, les parties doivent avoir d’une part la qualité pour contracter et
d’autre part exprimer leur volonté de s’engager c’est-à-dire leur consentement à contracter.
Les personnes publiques et les personnes privées possédant certaines qualités permettant de contracter
La compétence des personnes publiques en matière contractuelle comme dans toutes autres matières est
déterminé par des textes institutifs. L’essentiel est de déterminer les personnes physiques habilitées à
signer le contrat au nom de la collectivité publique.
Pour les contrats de l’Etat, la compétence appartient en principe au Ministre intéressé par les services
centraux. Le ministre peut donner délégation de pouvoir ou délégation de signature à des fonctionnaires
de son département. Le contrat signé par un fonctionnaire dont la délégation est irrégulière est entaché de
nullité d’ordre public.
Pour les établissements publics les règles de compétences sont fixées par leurs statuts qui prévoient tantôt
du PDG de l’administration, tantôt celle du Ministre, tantôt encore celle du directeur mais avec au
préalable l’autorisation du conseil de l’administration
Pour les collectivités territoriales, la compétence est partagée entre l’exécutif qui est compétent pour
signer le contrat mais avec l’autorisation préalable de l’organe délibérant
Pour être apte à contracter avec la personne publique, la personne privée doit avoir la capacité juridique
exigée à l’art. 915 et suivants du code civil. Toute personne est libre de contracter si elle n’en est pas
déclarée incapable par la loi.
Il existe deux types d’incapacités : les incapacités de jouissance et les incapacités d’exercice. Dans les
incapacités d’exercice la personne privée peut contracter sous réserves d’être assistée ou représentée par
un tiers. C’est le cas d’un mineur non émancipé ou des majeurs incapables sous tutelles. Les commerçants
ou les personnes morales en liquidation ou en redressement judiciaire ont une capacité limitée.
Dans l’incapacité de jouissance la personne privée ne peut même pas contracter par l’intermédiaire d’un
tiers. Mais cette incapacité est limitée à certains contrats.
Lorsque le contrat concerne une personne publique, celle-ci n’a pas besoin d’une habilitation pour
s’engager. Lorsque le contrat concerne une personne morale, la personne physique chargée de la
représenter et de signer le contrat doit être habilitée à le faire. Cette habilitation résulte d’un acte de
représentation qui peut être légal. Les parents d’enfants mineurs
Le consentement est l’accord de volonté des parties contractantes. Il s’agit en quelque sorte de la
commune intention des parties. Si la volonté d’une des parties est absente ou douteuse, le contrat n’est pas
juridiquement conclu et n’existe pas.
a) l’expression de la volonté
En droit administratif, les manifestations de volonté sont généralement expresses. C’est d’autant plus vrai
qu’en matière contractuelle un certain formalisme est exigé pour la passation de certains contrats tels que
les marchés publics et les contrats de délégation de services publics. Mais la manifestation de volonté
peut être aussi tacite
Le juge administratif considère, comme en droit privé, que le contrat est formé à partir du moment que la
manifestation de volonté est formée c’està-dire au moment de l’acceptation. Lorsqu’une commission
intervient dans le choix d’un candidatà un contrat, le fait de retenir un n’équivaut nullement à une
conclusion du contrat, lequel ne sera conclu que lorsque la collectivité publique aura approuvé son choix.
b) Intégrité du consentement
Certains juristes pensent que seule la volonté authentique donne naissance à des obligations. Si la volonté
d’une des parties est viciée, le contrat est nul. D’autres affirment que la théorie administrativiste des vices
du consentement répond à des considérations différentes. Elles voient dans les vices du consentement une
altération de la volonté de sorte qu’il est indispensable de permettre à l’administration, dont le
consentement n’a pas été complètement éclairé et libre, de demander l’annulation du contrat.
Aux termes d’un article 904 du code civil, il n’y a point de consentement valable si le consentement n’a
été donné que par erreur ou s’il a été extorqué par violence ou surpris par dol.
L’erreur est une cause de nullité d’un contrat administratif. Elle peut d’abord porter sur la substance du
contrat, sur l’identité de la chose sur les qualités substantielles de la chose et sur la personne du
contractant.
L’erreur n’entraine la nullité du contrat que si elle est déterminante et excusable. Elle est déterminante
lorsque sans elle la partie n’aurait pas conclu le contrat. L’erreur doit être excusable dans la mesure où
l’erreur inexcusable n’est pas une cause de nullité du contrat. Exemple : l’erreur dans l’évaluation du prix
n’est pas excusable et n’entraine pas la nullité du contrat.
Le dol est une cause de nullité du contrat lorsque les manœuvres pratiquées par l’une des parties sont
telles, qu’il est évident que, sans ces manœuvres, l’autre partie n’aurait pas contacté.
Il suppose d’abord un élément moral, à savoir, l’intention de tromper, c’est-à-dire l’intention frauduleuse.
Le dol ne se présume pas. Il doit être prouvé. Il existe une différence entre le dol principal qui entraine la
nullité du contrat et le dol incident qui a incité la victime à conclure le contrat dans des conditions moins
avantageuses et donne seulement droit à des dommages intérêts.
La violence est la contrainte exercée par une personne pour pousser une autre personne à contracter. La
contrainte peut d’abord émaner d’une partie au contrat. Elle peut ensuite émaner d’un tiers.
Il peut aussi y avoir violence lorsque l’une des parties profite de l’état de nécessité dans lequel se trouve
son partenaire pour l’obliger à conclure un contrat dans des conditions très désavantageuses.
L’objet du contrat doit être certain et licite. Le caractère certain de l’objet vise la réalisation d’une
prestation. La prestation d’un contrat consiste en une obligation de donner, de faire ou de ne pas faire une
chose. L’obligation portant sur une chose doit être déterminé quant à son espèce. Elle peut être incertaine
et même future pourvu qu’elle soit déterminable. C’est le cas pour la vente à l’état de futur achèvement.
La quotité de la chose peut être incertaine et même future. Il suffit de dire comment le contrat peut être
déterminé. Ainsi le code des marchés prévoit de passer les marchés fractionnés à bond de commande ou à
branche conditionnelle avec un maximum et un minimum et même exceptionnellement sans minimum,
sans maximum.
Pour faire apparaitre ce qu’est le régime de l’exécution des contrats administratifs, on doit distinguer les
droits et obligations ordinaires des parties et ce qu’est l’état de droit dans les hypothèses particulières de
la rupture de l’équilibre financier du contrat et de l’état d’imprévision.
Les prérogatives de l’administration, les obligations du cocontractant sont en déséquilibre par rapport aux
droits reconnus par ce dernier.
Elle peut vérifier à tout moment si le cocontractant se comporte conformément aux clauses du contrat et
exiger de lui tous renseignements propres à permettre les vérifications qu’elle se propose. Elle peut
d’autre part lui imposer certaines modalités d’exécution, non précisée par le contrat.
b) L’administration peut infliger des sanctions au cocontractant pour causes de méconnaissance des
clauses du contrat ou d’inobservation des instructions reçues. Ces sanctions motivées doivent
être prononcées après une mise en demeure. Elles sont de trois sortes :
Les unes sont des sanctions pécuniaires qui peuvent être des pénalités ou des amandes. Les autres
sont des sanctions coercitives. C’est ainsi que peuvent décider la mise sous séquestre d’une
concession, la mise en régie d’un marché de travaux publics ou l’exécution par défaut d’un marché de
fourniture.
c) L’administration peut décider à tout moment de la résiliation du contrat dans l’intérêt du service,
c’est-à-dire pour motif d’intérêt général, même en absence de clause en ce sens du contrat. Bien
entendu, si le cocontractant n’est pas en faute, il aura droit à être indemnisé pour le préjudice que
la mesure lui cause.
d) Si les mesures prises par l’administration sont injustifiées, elles ne sont pas susceptibles de
l’annulation, elles ouvrent seulement au cocontractant droit à dommages-intérêts pour le
préjudice qu’elles lui ont causé.
2- Les obligations du cocontractant
Le cocontractant est tenu, sauf cas de force majeur, de s’acquitter exactement de ses obligations, sous
peine d’encourir des sanctions et de s’engager sa responsabilité. Il ne peut pas suspendre l’exécution de
tout ou partie du contrat, même en vue de riposter à un comportement fautif de l’administration.
Contrairement à l’administration, le cocontractant ne peut que saisir la juridiction administrative de ses
réclamations
Les droits du cocontractant sont essentiellement pécuniaires. Le cocontractant a droit au paiement des
prix convenus, en règlement des prestations effectuées.
Le contrat administratif formant un tout dans lequel les intérêts des parties se conditionnent. Si à la suite
de certaines circonstances l’équilibre initialement prévue est rompu au détriment du cocontractant,
l’administration doit rétablir cet équilibre sous la forme d’une compensation financière.
Le rétablissement de l’équilibre financier du contrat s’opère tantôt sur la base de la théorie du fait du
prince, tantôt sur celle de la théorie de l’imprévision, tantôt sur celle des sujétions imprévues.
Le fait du prince est la mesure édictée par la personne publique contractante rendant plus difficile et plus
onéreuse l’exécution du contrat par le contractant.
Une telle mesure ouvre au contractant le droit à l’indemnité
Seules les mesures prises par l’autorité contractante donnent lieu à la théorie du fait du prince. Si la
mesure émane d’une autre personne publique, la théorie est inapplicable et seule la théorie de
l’imprévision pourra être évoquée.
D’autre part la théorie ne joue pas pour toutes les mesures de l’autorité contractante rendant plus onéreuse
l’exécution du contrat.
La théorie joue de façon absolue pour les mesures toujours individuelles par lesquelles l’administration
impose des obligations nouvelles au cocontractant en vertu de son pouvoir de modification unilatérale.
La théorie joue aussi pour les mesures individuelles de l’administration aggravant indirectement et par
répercussion la situation du cocontractant.
En revanche la théorie ne joue pas quand il s’agit de mesures à portée générale (législation,
réglementation fiscale etc.). Car ce sont là des charges atteignant tous les citoyens.
Cependant, les mesures à portée générale peuvent exceptionnellement ouvrir droit à indemnité au titre du
fait du prince quand elles atteignent l’objet essentiel du contrat en modifiant l’état de chose en
considération duquel les parties avaient prêtées.
Le fait du prince entraine l’obligation pour l’administration contractante d’indemniser intégralement son
cocontractant pour le préjudice subi. Le principe de l’indemnisation intégrale n’est écarté que si une
indemnisation forfaitaire a été prévue dans le contrat.
Cette obligation de l’indemnisation est fondée sur la nécessité de conserver la balance des charges et des
avantages tels que les cocontractants l’avaient initialement envisagés. Il ne s’agit nullement de dommages
intérêts qui seraient dus en raison d’une faute contractuelle de l’administration consistant en un
manquement à ses obligations.
Le fait du prince n’est pas un moyen d’ordre public et ne peut être invoqué qu’après l’expiration du délai
de recours contentieux dans le cas d’une action en responsabilité extracontractuelle.
2- La théorie de l’imprévision
Lorsqu’au cours de l’exécution du contrat, des évènements indépendants de la volonté des parties,
anormaux et imprévisibles rendent l’exécution du contrat non pas impossible mais ruineuse,
l’administration doit venir en aide à son cocontractant par l’allocation d’une indemnité d’imprévision.
La théorie de l’imprévision est d’ordre public c’est-à dire elle s’applique de plein droit même si le cahier
des charges stipule que le prix forfaitaire convenu n’est pas négligeable. Elle ne s’applique cependant
qu’aux contrats administratifs qu’à l’exception des contrats privés de l’administration.
Ainsi dans les marchés de longue durée, seuls les aléas extraordinaires donnent lieu à l’imprévision, à
l’exclusion des aléas ordinaires que comporte de tels marchés et qui font naitre des risques que le
cocontractant est censé accepté de courir.
Constituent des aléas extraordinaires, les évènements déjouant tous les calculs que les parties ont pu faire
au moment du contrat. Il est ainsi, des variations de flux provenant non pas de fluctuations économiques
courantes mais d’évènements anormaux exceptionnels telles que les guerres, les dépréciations monétaires,
les crises économiques.
Il est également ainsi, des évènements d’ordre naturel tel qu’un seisme de violence exceptionnelle, d’une
intervention administrative génératrice de troubles économiques telle qu’une dévaluation monétaire ou un
blocage des prix.
La théorie de l’imprévision ne joue encore si l’évènement invoqué a été indépendant de la volonté des
contractants.
Si le cocontractant est à l’origine des évènements entrainant l’état d’imprévision, soit qu’il l’ait provoqué,
soit qu’il n’ait point fait ce qu’il aurait pu faire pour l’empêcher, l’imprévision ne joue pas.
Si c’est l’administration contractante qui est à l’origine de cet évènement, l’imprévision est écartée au
profit du fait du prince.
La théorie de l’imprévision ne joue ensuite que si le fait invoqué a provoqué un véritable bouleversement
dans les conditions économiques du contrat et non une simple aggravation des charges. Ainsi, l’indemnité
d’imprévision n’est due que s’il y a non pas un simple manque à gagner, mais un déficit important
excédant ce que le cocontractant a raisonnablement pu et du envisager.
Toutefois, la circonstance que la Société cocontractante ait pu verser des dividendes à ses actionnaires
n’exclue pas nécessairement l’octroi d’une indemnité d’imprévision.
La théorie de l’imprévision ne joue enfin que si le bouleversement provoqué dans le contrat présente un
caractère temporaire. S’il s’agit en effet d’un déséquilibre définitif, on se trouve en présence d’un cas de
force majeure donnant lieu à la résiliation du contrat.
L’état d’imprévision laisse subsister à la charge du cocontractant l’obligation d’exécuter le contrat mais
ouvre à son à son profit un droit à compensation financière.
L’indemnité ne doit tenir compte que de la charge extracontractuelle, c’est-à-dire du déficit provoqué par
l’exécution du contrat pendant la période au cours de laquelle l’exécution du contrat a été bouleversée par
des circonstances imprévisibles. A la différence du fait du prince, l’indemnité d’imprévision ne couvre
pas la totalité du déficit subi. La charge du déficit est partagée entre l’administration et le cocontractant
dont la part est assez faible.
Pour établir la proportion du déficit mis à la charge du cocontractant, le juge prend en considération la
situation financière de l’entreprise, les bénéfices réalisés dans le passé et les avantages escomptés pour
l’avenir, le caractère plus ou moins précaire de l’exploitation, la diligence apportée par l’interressé pour
surmonter les difficultés.
c) Le fondement de la théorie
La théorie de l’imprévision peut, comme celle du fait du prince, se fonder sur le droit du cocontractant à
l’équilibre financier du contrat.
La théorie de l’imprévision peut également, surtout dans le cas des conventions de délégation de service
public, se fonder sur la nécessité d’assurer le fonctionnement continu du service public. Dans le cas des
autres contrats, comme les marchés de travaux ou de fournitures, le fondement de la théorie est peut être
davantage l’intérêt général que l’intérêt du service proprement dit.
L’indemnité pour sujétions imprévues n’est prévue que si certaines conditions sont remplies.les sujétions
peuvent d’abord résulter de circonstances extérieures aux parties contractantes. Elles peuvent ensuite
résulter d’obstacles d’ordre naturel rencontré par l’entrepreneur tel que des nappe d’eau ou des sources,
des roches d’une extraction particulièrement difficile, des sols instables rendant nécessaire une
augmentation de la profondeur des fondations. Elles peuvent aussi résulter d’un obstacle artificiel et
l’existence d’une canalisation non signalée à l’entrepreneur.
Les sujétions imposées à l’entrepreneur doivent avoir été imprévisibles lors de la conclusion du marché.
L’indemnité pour sujétions imprévues doit couvrir l’intégralité des préjudices subis par l’entrepreneur.
L’intéressé a également droit à une prolongation des délais d’exécution. L’entreprise peut, en matière de
travaux public, prétendre à des indemnités ou prestations supplémentaires effectuées spontanément quand
ces travaux ont été indispensables pour la bonne exécution de l’ouvrage commandé ou ont procuré à
l’administration un profit.
Les travaux qui ne sont pas indispensables à la réalisation de l’ouvrage n’ouvrent aucun droit même s’ils
sont utiles à l’administration.
1- La force majeure
Le cocontractant est dispensé de l’obligation d’exécuter ses obligations contractuelles en présence d’un
cas de force majeure. Pour qu’il y ait cas de force majeure, l’évènement doit etre imprévisibles,
irrésistibles et extérieures aux parties. L’imprévisibilité peut être constituée pour des évènements
prévisibles mais dont les conséquences sont imprévisibles.
L’irrésistibilité implique que le cocontractant ne peut plus exécuter matériellement le contrat compte tenu
des moyens dont il dispose. La force majeure profite essentiellement au cocontractant mais peut
également profiter à l’administration qui peut aussi demander au juge la résiliation du contrat
Doit être assimilé à la force majeure classique, la force majeure administrative. Elle correspond à la
situation d’imprévision devenue définitive. Il y a force majeure administrative quand des circonstances
imprévisibles ont eu pour effet de bouleverser définitivement l’économie du contrat, rendant l’exécution
de celle-ci non pas impossible mais ruineuse.
A la différence de la force majeure, la force majeure administrative n’exige pas que l’évènement
bouleversant le contrat soit extérieur aux parties et irrésistibles.
La résiliation peut s’accompagner d’une indemnité qui peut couvrir l’intégralité des charges
contractuelles. Elle peut profiter aussi bien qu’au cocontractant qu’à l’administration qui peut demander
au juge la résolution du contrat.
Les formes d’action de l’administration sont : la police administrative et les services publics
La police administrative est une notion particulière qui connait un régime juridique précis
Pour mieux cerner la notion, il est important d’examiner les variétés de catégories de police et de ses
différents organes.
La police administrative est l’action de l’administration destinée à sauvegarder l’ordre public et qui, à
cette fin, réglemente les activités privées. On distingue diverses activités de police : police administrative
et police Judiciaire, la police administrative générale et les polices administratives spéciales.
La police générale qui vise le maintien de l’ordre public. Cette notion est traditionnellement définie à
partir d’une trilogie correspondant à ce que la doctrine a pu nommer « l’ordre public matériel et extérieur
» c’est une formule de Maurice Hauriou.(René Chapus, droit administratif général, tome 1 5 e édition,
p,479) Il s’agit de la sûreté publique, la salubrité publique, la tranquillité publique.
Par sûreté publique on entend la prévention des dommages aux personnes et aux biens. C’est aussi la
sécurité routière la sécurité des immeubles ou la sécurité des produits que l’on consomme.
Par salubrité publique on entend la protection de la santé et de l’hygiène publique. A ce titre, sont prises
des mesures d’assainissement, des mesures nécessaires à la préservation de la qualité de l’air et de l’eau.
Par tranquillité publique on entend la prévention des perturbations de la rue, du tapage nocturne, etc.
Toutefois, il convient de faire remarquer que cette trilogie n’est pas exhaustive. La loi du 29 novembre
1994 Portant création, organisation et fonctionnement de la Police nationale d’Haïti y ajoute le bon ordre
et la paix dans son article 28 alinéa 2.
2- Les polices spéciales
Les polices spéciales ont un objet plus précis tel que la police de la chasse, la police du cinéma, la police
des étrangers, celle des édifices menaçant ruine, etc.
Cette dualité conduit d’abord à s’interroger sur les autorités investies du pouvoir de police.
En effet, les autorités compétentes, pour prendre des mesures de police administrative, sont nombreuses et
diverses. S’agissant de la police générale, on trouve le Premier ministre (président du conseil supérieur de
police nationale) le ministre de la justice ( vice-président du CSPN) le ministre de l’intérieur( deuxième
vice-président du CSPN)qui sont compétents pour prendre les mesures de police applicables sur le
territoire national. Le maire dispose quant à lui d’un pouvoir équivalent sur l’ensemble du territoire de sa
commune (police municipale).
Concernant les polices spéciales, compte tenu de leur diversité, il existe aussi une variété d’autorités
investies de ce pouvoir. Le ministre de l’Intérieur pour la police des publications étrangères. La
jurisprudence a eu l’occasion de préciser les modalités de la coexistence des polices administratives
générale et spéciale. dans l’hypothèse d’un concours de deux polices générales, l’autorité locale peut
aggraver une mesure prise à un échelon supérieur. En ce qui concerne le concours d’une police générale
et d’une police spéciale, la première peut aggraver une mesure relevant de la seconde. Cette solution
ressort de la jurisprudence Lutetia en France par laquelle le Conseil d’Etat a admis la légalité d’un arrêté
pris par le maire dans le cadre de son pouvoir de police générale interdisant la projection d’un film qui
avait pourtant obtenu de la part des autorités investies du pouvoir de police du cinéma, le visa
d’exploitation. Là encore des circonstances locales sont nécessaires pour justifier cette aggravation de la
mesure (CE, Sect. 18 décembre 1959, Société « Les films Lutetia »).
Cette définition conduit à se demander ce que recouvre la notion d’ordre public. Celle-ci est
traditionnellement définie à partir d’une trilogie (art. L. 2212-2 du code général des collectivités
territoriales) correspondant à ce que la doctrine a pu nommer « l’ordre public matériel et extérieur »
(Maurice Hauriou), c’est-à-dire la sécurité publique (prévention des dommages aux personnes et aux
biens), la salubrité publique (protection de la santé et de l’hygiène) et la tranquillité publique (prévention
des perturbations de la rue, du tapage nocturne, etc.). La jurisprudence administrative y a cependant
ajouté la moralité publique (CE, Sect. 18 décembre 1959, Société « Les films Lutetia » : la projection
d’un film peut être interdite par le maire en raison de son caractère immoral et des circonstances locales)
et le respect de la dignité de la personne humaine (CE, 27 octobre 1995, Morsang-sur-Orge , à propos la
prohibition par des maires de la pratique du lancer de nains dans les discothèques).
Les attributions de cette direction centrale sont exercées à travers les directions suivantes :
1. La Direction de la circulation des véhicules et de la police routière;
2. La Direction de la sûreté publique et de maintien de l’ordre;
3. La Direction de la protection civile;
4. La Direction des services territoriaux;
5. La Direction de la police de mer, de l’air, des frontières, de la migration et des forêts.
2- la direction centrale de la police judiciaire
La Direction centrale de la Police judiciaire est auxiliaire immédiate des autorités judiciaires, notamment
des commissaires de gouvernement et leurs substituts près les tribunaux de première instance, des juges
de paix et des juges d’instruction près ces tribunaux.
Les attributions de la Direction centrale de la Police judiciaire sont celles qui sont déterminées par le
Code d’instruction criminelle, les autres lois et règlements régissant la matière. Elle a pour attributions
spécifiques de :
1. constater les infractions aux lois pénales, en dresser procès-verbal, en établir les
circonstances et en rassembler les preuves;
2. rechercher les auteurs des crimes, délits et flagrants délits;
3. surveiller et rechercher les malfaiteurs opérant ou se réfugiant sur le territoire
national;
4. coopérer, au besoin, avec les organisations étrangères de police;
5. lutter contre la contrebande et le trafic illicite des stupéfiants;
6. fournir toutes informations susceptibles de prévenir ou de réprimer les atteintes à
l’ordre et la sûreté politique, économique et sociale dans le cadre des lois de la
République.
Les attributions de cette direction sont exercées à travers les directions suivantes :
Article 33.- Les directeurs des directions centrales exercent leurs attributions sous l’autorité directe du
directeur général de la Police nationale.
La légalité des mesures de police est contrôlée par le juge qui exerce en la matière un contrôle de
proportionnalité (CE, 19 mai 1933, Benjamin). La vérification de leur légalité interne se fait en deux
étapes. S’exerce d’abord le contrôle de la nécessité de la mesure : celle-ci doit viser à prévenir un trouble
à l’ordre public, ce qui conduit à s’interroger sur la réalité de la menace pour l’une de ses composantes.
La difficulté vient du fait que l’on se situe par définition en amont, c’est-à-dire avant que le dommage ne
se soit produit. Cette condition de la légalité est nécessaire mais non suffisante. Il faut encore que la
mesure de police retenue soit justifiée. Se pose alors la question de sa proportionnalité : le juge vérifie que
la mesure de police est proportionnée aux faits qui l’ont motivée. Aussi s’assure-t-il que le même résultat
(protection de l’ordre public) ne pouvait pas être atteint par d’autres moyens moins sévères : il étudie par
exemple l’existence d’alternatives offertes à l’autorité investie du pouvoir de police. C’est pourquoi dans
l’arrêt Benjamin, l’interdiction d’une réunion publique a été annulée, le juge estimant que le maire aurait
pu maintenir l’ordre public par une mesure moins contraignante pour les libertés individuelles. C’est aussi
pour cette raison que le juge administratif annule les mesures d’interdiction générale et absolue (sans
limite de temps et de lieu : l’interdiction générale de l’activité des photographes filmeurs dans une ville
est illégale CE, 22 juin 1951, Daudignac, alors que l’interdiction de la même activité aux abords du Mont-
Saint-Michel, pendant la seule période touristique, au cours de laquelle ce lieu connaît une affluence, est
légale CE, 12 mars 1968, Ministre de l’Intérieur c/ Leroy)
§ 1 – LE RÉGIME NORMAL
Parmi les mesures de police on compte : la règlementation, la déclaration, l’autorisation, les interdictions
et l’injonction de réaliser.
a) La réglementation
Il s’agit de règles nécessairement législatives ou réglementaires qui encadrent une activité et à laquelle
quiconque souhaitant s’y livrer doit se soumettre. C’est par exemple le cas de l’affichage. L’art 124 de la
loi électorale du 24 septembre 2008 dispose : « nul ne peut utiliser les murs extérieurs des clôtures et des
maisons privées, les murs des édifices publics ou des monuments à des fins de propagande électorale sous
peine des sanctions prévues par la loi pénale
b) La déclaration
Avec la déclaration, l’activité concernée ne peut être exercée qu’après déclaration de cette activité à
l’autorité de police. Deux hypothèses doivent cependant être distinguées. Dans la première, il s’agit d’une
simple mesure d’information comme en matière d’association. L’art. 31.2 de la constitution de 1987
amandée stipule que les réunions sur la voie publique sont sujette à notification préalable aux autorités de
police.
Dans la seconde, la déclaration peut avoir des conséquences plus fâcheuses pour le déclarant, la loi peut
prévoir qu’informée par une déclaration, l’autorité de police puisse réagir par une interdiction. C’est
notamment le cas pour l’organisation d’une manifestation pacifique. Ils sont soumis à déclaration depuis
un décret du 23 juillet 1987. L’autorité de police informée peut interdire la manifestation s’il estime que
l’organisateur ne se conforme pas aux prescriptions de l’article 2 du dit décret. « Toute personne désirant
organiser pacifiquement une réunion ou une manifestation sur la voie publique doit en donner notification
48h avant la réunion aux forces de police de sa localité. A cet effet, il déclinera à l’agent de police chargé
de recevoir cwt avis, le lieu précis de cette réunion ou manifestation, son but, son itinéraire, sa date et sa
durée. Faute par l’organisateur de se conformer aux prescriptions de cet article, la manifestation sera
interdite »
c) L’autorisation
Ici le principe n’est plus la liberté, puisqu’il faut une autorisation préalable. Des noms variés sont
utilisés : licence, agrément, permis… C’est le cas par exemple, du permis de conduire, du permis de
construire. « aucune construction nouvelle, aucune modification de construction ne pourra être entreprise
sans une demande d’autorisation adressée à l’administration communale » ( article 1 du décret du décret
du 23 mars 1971 sur l’urbanisation)
d) Les interdictions
L’interdiction est une mesure encore plus limitative de la liberté individuelle. On peut citer comme par
exemple l’interdiction de la projection de films de la première édition Massimadi programmée du 27 au
30 septembre 2016 à fokal, la cinémathèque de Pétion-Ville et à l’institut français d’Haïti. Au cours de la
journée qui précède le scrutin jusqu’à la fermeture des urnes, aucun média ne peut se livrer à la
publication de pronostics électoraux réalisés par qui que ce soit. ( art.123-b de la loi électorale du 24
septembre 2008)
L’injonction de réaliser
Cette mesure est de plus en plus fréquente. Elle est souvent justifiée par les dangers qui sont encourus
dans certains domaines. Ainsi en va-t-il de l’injonction de commencer à réaliser les opérations de
lotissement six mois au plus tard après la délivrance du permis de lotir.
a) L’interdiction d’agir
Le législateur est seul compétent pour décider de soumettre à un régime d'autorisation ou de déclaration
préalable l'exercice d’une liberté publique. (l’interdiction de départ pris par le commissaire du
gournement de Port-au-Prince Jean danton Léger contre les anciens haut fonctionnaires du Gouvernement
de Joseph Michel Martelly
L’autorité de police peut réglementer même sévèrement des activités privées, elle ne doit pas en principe
aller jusqu’à des interdictions générales et absolues. L’interdiction de la « mendicité » article 227-6 du
code pénal haïtien.
Le juge administratif veille à ce que les autorités de police administrative générale ne portent pas atteinte
à l'exercice d'une liberté publique, au-delà de ce qui est nécessaire au maintien de l'ordre. Afin d'empêcher
tout arbitraire de l’administration en la matière, il les soumet à un contrôle dit « maximum ». Ce contrôle
consiste à vérifier la proportionnalité de la mesure de police attaquée par rapport au motif invoqué par
l'autorité administrative pour la justifier. Toute disproportion, même légère, entraîne la censure de la
mesure (CE, 19 mai 1933, Benjamin). Pour le juge administratif « la liberté est la règle et la restriction de
police l'exception » ( commissaire du gouvernement Corneille dans ses conclusions sur CE, 10 août 1917,
Baldy). Le juge va vérifier que le cas d’espèce des mesures moins sévères n’auraient pas été suffisantes
pour le maintien de l’ordre public. Si des mesures moins contraignantes ne sont pas possibles, alors le
juge peut admettre la légalité d’une interdiction (par exemple de l’ouverture nocturne d’un magasin (CE,
21 janvier 1994, Commune de Dannemarie-les-lys)
b) L’obligation d’agir
1. L’obligation d’agir en cas de menace de l’ordre public
L'autorité de police est obligée d'édicter un règlement de police lorsque celui-ci est nécessaire pour faire
cesser un trouble grave à l'ordre public (CE, 23 octobre 1959, Doublet) ou d'appliquer les règlements
légaux en vigueur (CE Sect, 14 décembre 1962, Doublet) ou d’édicter des actes individuels de police
(prendre un arrêté de péril par exemple). Il est obligé de plus de prendre toutes les mesures matérielles
nécessaires pour faire face à l’éventualité d’accidents, d’autant que par ailleurs sa responsabilité pénale
sera fréquemment recherchée ( voir l’affaire du Cinq sept ou encore celle des thermes de Barbotan etc).
Sa responsabilité en cas d’abstention sera sanctionné aussi par le juge administratif (CE, 22 décembre
1971, Commune de Mont de Lans) (pour la responsabilité d’une commune du fait de la faute du maire en
matière de police des pistes de ski).
Mais, il ne suffit que l’administration prenne les mesures juridiques de police qu’appelle la situation,
encore faut-il qu’elle elle veille à l’effectivité des mesures qu’elle a prise. C’est ce que le Conseil d’Etat a
rappelé dans un arrêt du 20 octobre 1972, Ville de Paris c/ Marabout. Le riverain d’une voie très
encombrée ne pouvait plus rentrer chez lui en raison du stationnement anarchique des véhicules, l’autorité
municipale a interdit le stationnement mais n’a envoyé aucun agent pour veiller à l’effectivité.
Considérant que les difficultés que la police de la circulation rencontre à Paris n'exonèrent pas les services
municipaux de l'obligation qu'ils ont de prendre des mesures appropriées, réglementaires ou d'exécution,
pour que les interdictions édictées soient observées et pour que le droit d'accès des riverains soit préservé
CE, 20 octobre 1972, Ville de Paris c/ Marabout
Bibliographie
- C. Vimbert, « L’ordre public dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel », RDP 1994, p. 693.
- M.-C. Vincent-Legoux, Ordre public. Etude de droit comparé interne, PUF, 2001.
- L. Weil, « La dignité humaine en droit administratif », M.-L. Pavia, T. Revet (Dir), La dignité de la
personne humaine, Economica, Etudes juridiques, 1999, p. 86.
Chapitre II- Le service public
Le service public est une activité d’intérêt général assurée ou assumée par une
personne publique.
Le service public est une activité et non un organe, une institution. Cette
définition matérielle avait déjà dès le début été retenu par certains juristes dont
notamment par Duguit et certaines décisions jurisprudentielles françaises
(Conseil d’Etat du 2 février 1903, TERRIER). Mais pendant longtemps, elle s’est
confondue avec la définition organique dans la mesure où, hormis le cas
exceptionnel du service concédé, l’activité de service public allait de paire avec
une organisation du service sous forme d’un appareil administratif. La dissociation
des deux définitions est la primauté de la définition matérielle sur la définition
organique. Exemple : EDF n’est pas un service public, il gère un service public.
Cet élément organique permet d’exclure du service public les activités des
personnes privées présentant un intérêt général mais échappant à l’emprise des
pouvoirs publics. Ainsi la boucherie, la boulangerie sont des activités présentant
un intérêt général mais elles ne constituent pas des services publics car elles ne
font l’objet que d’un simple contrôle de police destiné à vérifier la qualité, la
salubrité des produits.
3-Une activité d’intérêt général assurée ou assumée par une personne publique
La prise en charge est indirecte lorsque la personne publique se décharge sur une
personne privée de la gestion courante et quotidienne de l’activité et se borne à
exercer sur elle un contrôle. Ce contrôle doit cependant dépasser la simple
réglementation de police générale pour qu’il puisse traduire une véritable de
l’activité par la personne publique.
Cet élément organique permet d’exclure du service public les activités des
personnes privées présentant un intérêt général mais échappant à l’emprise des
pouvoirs publics. Ainsi la boucherie, la boulangerie sont des activités présentant
un intérêt général mais elles ne constituent pas des services publics quand elles
ne font l’objet que d’un simple contrôle de police destiné à vérifier la qualité et la
salubrité des produits.
B- Le critère du service public : l’intention du pouvoir public
1- Le principe
Le critère du service public réside non pas dans la nature ou l’utilité de l’activité
pour la collectivité publique mais réside essentiellement dans la volonté des
gouvernants. C’est à la puissance publique seule qu’il appartient de décider
qu’une activité est érigée en service public. L’Etat est seul juge des exigences de
l’intérêt général, il apprécie librement si à tel ou tel moment la satisfaction de tel
ou tel besoin d’intérêt général doit donner lieu à la création d’un service public.
Le critère du service se trouve donc dans l’intention des pouvoirs publics. Lorsqu’il
est saisi, le juge doit se demander si les gouvernants ont voulu, dans l’espèce,
créer un service public. Cette conception est partagée par de nombreux juristes
dont notamment JEZE qui déclare « sont uniquement service public les besoins
d’intérêt général que les gouvernants d’un pays donné à un moment donné ont
décidé de satisfaire par le procédé du service public l’intention des gouvernants
est seule à considérer ».
Les indices sur lesquels s’appuient le juge pour déceler l’intention des pouvoirs
publics, de créer un service public sont au nombre de trois : le caractère d’intérêt
général de l’activité, la soumission de l’organisme à un contrôle étroit des
pouvoirs publics, l’octroi à l’organisme par les pouvoirs publics de prérogatives de
puissance publique tels que le pouvoir d’exproprier, d’imposer des contraintes au
tiers, la concession d’un monopole. L’arrêt du 22 février 2007 APREI, dans cet
arrêt, le CE déclare indépendamment des cas dans lesquels le législateur a lui-
même entendu reconnaître ou à l’inverse exclure l’existence d’un service public.
Une personne privée qui assure une mission d’intérêt général sous le contrôle de
l’administration et qui est doté à cette fin de prérogatives de puissance public
(PPP) est chargé de l’exécution d’un service public. La présence des deux
éléments exorbitants du droit commun que sont les PPP et le contrôle étroit de
l’administration est en principe nécessaire pour que l’activité d’une personne
privée ait un caractère de service public.
1- Le principe
Le critère du SPIC (service public industriel et commercial) réside non pas dans la
nature de l’activité mais dans la volonté des pouvoirs publics qui l’ont institué.
Pour qu’un service public ait un caractère industriel ou commercial, il ne suffit pas
de constater que les actes accomplis par ce service sont également fait par des
entreprises privées dans une activité commerciale, il faut surtout que les pouvoirs
publics, par les règles édictées, en ce qui concerne l’organisation et le
fonctionnement du service ait entendu soustraire ce service au régime des SPA
(service public industriel administratif) pour le soumettre au régime des SPIC (CE
16 novembre 1956, union syndicale des industries aéronautiques).
Il a trois indices.
Pour déceler la volonté des pouvoirs publics de créer un SPIC, le juge s’appuie sur
un certain nombre d’indices tels que l’objet du service, le mode de financement
et les modalités de fonctionnement.
Selon certains juristes, les SPA se caractérisent par leur objet. Les SPA sont ceux
qui entre dans les attributions exclusives de l’Etat et dont l’activité est sans
analogie avec celles des personnes publiques. Cette conception demeure tout à
fait discutable. En effet, les SPA ont parfois leur équivalent dans les activités des
personnes privées. C’est le cas notamment du service de l’enseignement. Selon
d’autres juristes, les SPA se caractérisent par leur procédé de gestion. Les SPA
sont ceux qui utilisent des procédés de gestion publique c’est-à-dire des
procédés exorbitants du droit commun. Ce critère assez proche de la réalité n’est
pas tout à fait satisfaisant. En effet, les procédés de gestion publique se
rencontrent également dans d’autres services publics même si c’est à titre
exceptionnel. En réalité, la notion de SPA demeure une notion purement négative
apparue en réaction à la notion de SPIC consacrée par le tribunal des conflits dans
l’arrêt Société commercial de l’ouest africain, 22 janvier 1921. Ainsi, dans l’arrêt
du 4 décembre 1931 demoiselle DUNY où elle a été formellement consacrée, le
CE déclare à propos d’office d’habitation à bon marché, établissements publics
ayant pour objet exclusif l’amélioration de l’habitat « qu’en raison des conditions
dans lesquelles les dits offices sont appelés à accomplir la mission qui leur est
conféré par la loi et du but dans lequel ses pouvoirs lui sont attribués, les dits
offices doivent être rangés non parmi les SPIC mais parmi les services proprement
administratifs. Les SPA sont les services publics autres que les SPIC. D’une façon
générale, tout service public doit apriori être considéré comme un SPA. Cette
présomption n’est pas irréfragable mais elle ne peut être renversée que si les
pouvoirs publics ont manifesté leur volonté de leur conférer un caractère non
administratif. Selon certains juristes, outre les SPIC et les SPA, il existe une 3 ème
catégorie de service public à savoir les services publics sociaux soumis en principe
au droit privé. Ces juristes se fondent sous l’arrêt du tribunal des conflits du 29
janvier 1955 NALIATO où il a été admis que la responsabilité de l’Etat pour les
dommages subis par un enfant hébergé dans une colonie de vacance du ministère
de l’industrie relevait de la compétence du juge judiciaire. Mais cette thèse est
discutable car les services publics sociaux sont des SPA soumis au droit privé
quand ils fonctionnent dans les mêmes conditions que les entreprises privées
exerçant des activités similaires. D’ailleurs dans un arrêt du 4 juillet 1983
Gambini, le tribunal des conflits a mis fin à toutes ces controverses organisées à
propos d’un village de vacance organisé en France par la ville de Pito en le
considérant comme un SPA.
a) Le principe
b) Les exceptions
a) Le principe
b) Les exceptions
Pour la création de certains services publics dont les SPIC, le pouvoir des
assemblées locales est très limité, très encadré. En effet, le juge administratif
considère, qu’eu égard au principe de la LCT (liberté du commerce et de
l’industrie), l’intervention des collectivités territoriales (CT) dans le secteur
économique et notamment la création des SPIC ne peuvent avoir qu’un caractère
exceptionnel. La jurisprudence n’admet la légalité de ces interventions et la
création des SPIC que dans certains cas bien déterminés. Ainsi, les activités
industriels et commerciales (AIC) des CT sont d’abord admises lorsqu’elles
constituent un monopole de fait et notamment lorsqu’elles ne peuvent
fonctionner qu’au moyen d’une occupation du domaine public (service du
transport, service de distribution d’eau et d’électricité, etc.). Elles sont ensuite
admises lorsqu’elles apparaissent comme correspondant à des services publics
susceptibles d’être rattachées à une des attributions légales de la collectivité.
C’est le cas des bains de douche, la voie des piscines qui sont des services qui
peuvent être liés à la police ((police=salubrité, hygiène) CE 26 janvier 1906,
chambre syndicale des propriétaires de bain). Elles sont encore admises lorsqu’en
raison de circonstances particulières de temps et de lieu, un intérêt public les
justifie. Ainsi, dans l’arrêt du 30 mai 1930, chambre syndicale de commerce de
détail de Névère, le CE (Conseil d’état) a déclaré illégal, la création par une ville
d’un service de ravitaillement destiné à la vente direct, en relevant qu’aucune
circonstance particulière à la ville ne justifiait la création de ce service. Les
activités industrielles et commerciales des CT sont enfin admises lorsqu’elles
présentent, par rapport à un service déjà existant et licite, le caractère d’une
exploitation complémentaire destinée à en assurer l’équilibre financier.
B/ Le principe d’adaptation
Il justifie la règle selon les fonctionnaires qui sont dans une situation légale et
réglementaire de droit public n’ont aucun droit acquis au maintient des avantages
qui leur étaient consentis et les modifications apportées à leur statut leurs sont
immédiatement applicables. De même, les agents « non fonctionnaires » ne
peuvent s’opposer aux modifications résultant d’une réorganisation et même
d’une suppression du service. Il justifie également la distinction du grade et de
l’emploi permettant à l’administration de disposer dans l’intérêt du SP d’une
relative liberté d’affectation des agents.
C/ Le principe de l’égalité
Le principe de légalité des administrés devant le SP peut être considéré comme la
traduction et l’extension du principe d’égalité des citoyens devant la loi formulé
dans la DDH de 1789. Si l’égalité des administrés devant le SP demeure le
principe, celui connaît toutefois d’importantes exceptions.
1°) Le principe
Les administrés ont droit à une égale participation à la gestion du service. Les
administrés ont droit à un égal traitement devant les prestations fournis par le
service CE du 9 mars 1951, Société du conservatoire où le CE décide que le
principe d’égalité qui régit le fonctionnement des SP interdit à l’administration de
suspendre la retransmission radio phonique des concerts de la société pour
sanctionner le comportement de certains de ses membres qui avaient donné des
concerts sans autorisation alors qu’ils étaient sous contrat. Pour le SPA, l’idée
d’égalité est souvent complétée par la gratuité considérée comme une adjonction
pour atteindre l’égalité parfaite. Cependant seule une loi peut prévoir une
gratuité absolue. En l’absence de loi prévoyant la gratuité, les prestations fournies
par les SPA peuvent être soumises à rémunération (la cantine scolaire).
Lorsqu’une loi prévoit la gratuité absolue du service, cette gratuité doit être
appliquée à tous les usagers. Les administrés ayant un égal droit d’accès aux
avantages du service doivent en supporter les charges dans les mêmes conditions.
Ce principe implique tout d’abord l’obligation pour eux de supporter dans les
mêmes conditions les suggestions imposées par le service. Ainsi tout individu doit
en principe accomplir le service national imposé par le service de la défense. Ce
principe implique ensuite l’obligation pour les administrés de supporter dans les
mêmes conditions les charges financières du service. Ainsi dans l’arrêt du 10
février 1928, Chambre syndicale des propriétaires marseillais, le CE condamne les
discriminations tarifaires établies entre les usagers du service des eaux. De même
qu’il rappelle dans l’arrêt du 10 mai 1974, Denoyer et Choque, que
l’administration ne peut pour une même prestation fournie soumettre les
administrés à des tarifs différents. Ce principe était d’ailleurs déjà proclamé à
l’article 13 de la DDH de 1789 qui dispose « pour l’entretien de la force publique
et pour les dépenses d’administration, une contribution est indispensable, elle
doit être également répartie entre tous les citoyens en raison de leur faculté. La
violation du principe de l’égalité des citoyens devant les charges publiques peut
entraîner non seulement l’annulation de la décision mais également la mise en
œuvre de la responsabilité de l’administration en l’absence de toutes fautes de sa
part, CE 30 novembre 1923, Couitéas.
Les pouvoirs publics peuvent porter atteintes au principe d’égalité devant le SP.
D’abord lorsque les administrés ne se trouvent pas dans des situations
semblables. Ensuite lorsque l’intérêt général l’exige.
1°) Le principe
Les actes unilatéraux demeurent des actes de droit privé s’ils ne comportent pas
l’exercice de PP.
A quel moment les contrats sont privés ?
Les contrats du service restent des contrats de droit privé s’ils ne répondent pas à
la définition jurisprudentielle du contrat administratif.
Le droit privé peut aussi s’appliquer aux usagers du SPA. L’usager du SPA peut se
trouver dans une situation contractuelle de droit privé (On oppose aux actes
unilatéraux, le contrat). C’est le cas lorsque le service est géré par un organisme
privé. C’est le cas également lorsque le service utilise des procédés de gestion de
droit privé. C’est le cas des locataires d’HLM qui se trouvent dans une situation
contractuelle de droit privé car les contrats de location que l’administration passe
avec eux sont identiques à ceux passés par les propriétaires de maison privée
avec leur locataire (CE 22 janvier 1971, Juré et Orbrier). Dans un arrêt du 25 mai
2004, Consort Garcia, le tribunal des conflits a considéré que l’accident causé à
l’enfant d’un locataire d’un office public d’HLM par un lampadaire d’effectué,
ouvrage dépendant de l’ensemble immobilier de l’office sera rattache à un
contrat de bail privé dont le contentieux relève du juge judiciaire (AJ 2005 page
34). D’autre part la gestion d’un SPA peut se trouver soumise dans son ensemble
à un régime de droit privé lorsqu’il fonctionne dans les mêmes conditions qu’un
service privé similaire. Il en va ainsi des colonies de vacances publics fonctionnant
dans les mêmes conditions de colonies de vacances privée (TC 2 janvier 1955,
Naliato). De même, lorsque les rapports d’un SPA avec ses usagers ou d’autres
personnes intéressées à son fonctionnement sont des « rapports de droit
privés ». Les litiges nés de ces rapports sont des litiges de droit privé relevant de
la compétence du juge judiciaire. C’est le cas notamment des services de sécurité
sociale dans leur rapport avec les employeurs et les bénéficiaires des prestations
sociales (CE 5 février 1955, association EL HAMIDIA).
1°) Le principe
Le personnel des SPIC est un personnel salarié de droit privé dont les litiges
relèves de la compétence du juge judiciaire (CE 15 décembre 1967, Level). Les
contrats des SPIC avec leurs usagers sont toujours des contrats de droit privé
même s’ils comportent des clauses exorbitantes du droit commun (TC 17
décembre 1962, Dame Bertrand). Les contrats des SPIC avec les tiers sont en
principe des contrats de droit privé. La responsabilité des SPIC pour les
dommages causés aux usagers est une responsabilité de droit privé relevant de la
compétence du juge judiciaire même si le dommage trouve son origine dans un
travail public pour le fonctionnement d’un ouvrage public (TC 22 juin 1954,
Minodier). Cette solution vaut également pour les candidats usagers (TC 17
octobre 1966, Canasse contre SNCF). La responsabilité du SPIC pour les
dommages causés au tiers est en principe une responsabilité causée au tiers (TC
22 novembre 1993, Matis) AJ 94 page 168. Le droit privé s’applique aux usagers
du service. L’usager du SPIC se trouve d’une façon générale dans une situation
contractuelle de droit privé. Les litiges qui l’opposent au service sont des litiges de
droit privé relevant de la compétence du juge judiciaire. Ainsi, les litiges relatifs
aux redevances versées en contre partie du service rendu par le SPIC sont dans la
compétence du juge judiciaire (CE 6 mai 1985, commune de Pte à Pitre).
Cependant, les litiges relatifs aux redevances perçues par l’exploitant d’un SPIC
après approbation de leur montant par l’administration au près des titulaires
d’autorisation d’occupation du domaine public ou de l’ouvrage public relève de la
compétence du juge administratif car ceux-ci n’ont pas de caractère contractuel
(CE 17 juin 1977, Caifia). De même, les litiges entre l’exploitant d’un SPIC
s’exerçant sur le domaine public et ses co contractants qui occupent le domaine
public sont de la compétence du juge administratif (CE 24 janvier 1973, SPITERE)
AJ 73, page 493. La notion de lien contractuelle de droit privé vaut également
pour les candidats usagers. Ainsi, est irrecevable le recours pour excès de
pouvoir (demander au juge d’annuler une décision administratif) contre le refus
du maire d’autoriser un branchement sur le réseau communal d’eau potable (CE
21 avril 1961, Ajnési). Le recours pour excès de pouvoir reste cependant possible
lorsque le candidat usager ou l’usager entend attaquer les décisions émanant non
pas de l’exploitant mais de l’autorité tutelle dans le cas de la concession
(délégation) de SP (CE 21 octobre 1906, syndicat croix seguez tivoli). Une action
en réparation est également possible dans un tel cas.
La gestion du SP peut se faire soit par des personnes publiques ou soit par des
personnes privées.
Les RA (régie administrative) correspondent au SPA géré par la CT. Les critères des
RA sont les mêmes que ceux du SPA. Parmi les différentes RA des collectivités
locales, on peut distinguer les RA non personnalisés et les RA personnalisés.
A. Le préjudice
Le principe répare un préjudice en droit administratif se traduit par une
condamnation à indemniser la victime, c’est-a-dire à lui verser une somme
d’argent constitutive de dommages-intérêts.
Il existe deux types de réparation : La réparation dite par équivalent et la
réparation en nature.
La réparation en nature
L’exception
L’exclusion des condamnations à des obligations de faire n’interdit par le prononce d’une
obligation facultative ouvrant à la personne condamnée le droit de ne pas verser les dommages-
intérêts si elle use de la faculté de réparer en nature.
Autre principe
Une personne ne doit jamais condamner à payer une somme qu’elle ne doit pas.
a. Le préjudice
Le préjudices ou dommage est une condition d’engagement qui exige une responsabilité
réparatrice et non sanctionnatrice.La responsabilité de la puissance pce est une responsabilité
civile qui s’oppose aux responsabilités pénales et disciplinaires.
Pour donner droit à la réparation, tout préjudice doit être certain et d’égale responsabilité.
1. La certitude du préjudice
Comme un droit civil cette exigence ne signifie pas que le préjudice doit être actuel. Il peut être
future, le faut qu’il se réalisera certainement dans l’avenir.il ne doit pas être éventuel.
Toutes fois tous les dommages ne sont pas susceptibles de réparation. C’est le cas par exemple
des servitudes d’urbanisme qui n’ouvrent aucun droit à indemnité.
Les préjudices tant matériels et moraux sont susceptibles d’ouvrier droit à réparation.
Ils s’analysent, soit comme des dommages aux personnes, soit comme des dommages aux biens.
Ils ont en commun de se traduire par une perte pecuniaire, objectivement mesurable et leur
réparation ne se heurte à aucune difficulté de principe.
Ils sont de l’ordre de sentiment. Leur réalité ou leur importance présente des difficultés pour
avoir droit à réparation. Comme en droit civil, ce sont les préjudices moraux les plus divers qui
sont reparable.Ex : l’atteinte a la réputation ou à l’honneur des personnes, les préjudices
esthetique, resultant du sentiment de gène et de regret éprouve à la vue ou à la pensée des
atteintes portées à ses intégrités et son harmonie corporelle.
Il existe en outre d’autres préjudices susceptibles d’ouvrir droit a réparation :les préjudices
causes aux victimes immédiatement du fait dommageables et les préjudices atteignant, par
ricrochet,d’autres personnes unies par des liens divers aux victimes immediates.Ex : les
préjudices qui atteignent une personne qui, du fait du décès ou des infirmités de la victime
immediate,ne peut plus bénéficier de l’aide matériel qu’elle lui apportait.
La responsabilité de la personne a qui réparation est demandée ne peut être engagée que si le fait
qu’on lui impute a été la cause directe du préjudice.
La réparation intégrale du préjudice est relative aux dommages matériels qui se résolvent en une
perte pécuniaire qui est possible de mesurer en ayant au besoin recours à l’expertise. Quant aux
préjudices moraux, leurs repartions peuvent se faire de manière très diverses.
L’évaluation peut tenir compte du type de dommages, à savoir, s’il s’agit des dommages aux
biens ou des dommages aux personnes
En ce qui s’agissent les dommages aux biens, la date d’évaluation se rapproche de celle de
l’allocation des dommages-intérêts dont le motif peut être d’ordre technique ou juridique.
En ce qui a trait des dommages aux personnes, le principe est que l’autorité qui fixe l’indemnité
doit évaluer le préjudice à la date de sa décision.
S’ils en découlent des conséquences pecuniaires, les modifications intervenues, dans le niveau
des salaires et d’une façon générale dans le cout de la vie, pouvront prendre en compte.
Il existe des moyens pouvant éviter que les dommages-intérêts alloues excédent l’importance du
préjudice à réparer ils peuvent provoquer ou non un allégement de la responsabilité de l’auteur
du dommage.
Certaines sommes en raison de la réalisation du dommage ont été verses par ce qu’on peut
appeler des débiteurs statutaires d’indemnités tels que caisse de sécurité sociale, employeurs,
compagnie d’assurance.
Les déductions provoquant un allegement.Ce sont celles qui portent sur des sommes d’argent
perceuses liaison avec la réalisation du dommage par la victime. C’est aussi le fait que le fait
dommageable a emporte certaines conséquences favorables à la victime, en étant la source d’une
plus valu pour ses biens.
Ex : des travaux publics effectues à proximité d’un hôtel ont provoque une perte de clientèle ;
mais achève il donne une plus-value résultant d’un environnement plus agréable ou d’un accès
plus facile.
Il s’agit d’une faute commise par les représentants d’une personne morale, puisque une
abstraction, elle ne saurait ni vouloir, ni agir, ni commettre de faute. Autrement dit la
responsabilité pour faute qui une responsabilité du fait d’autrui est une faute commise dans
l’exécution du service public.
Faute-Définition
Marcel Planiol définit la faute comme étant un manquement à une obligation préexostante.
Faute et illégalité
Elles peuvent être lies a certains egards.Cependant dans la majeure partie des cas, elles sont
indépendants l’une de l’autre.
Elles sont lies lorsque c’est une décision que procède le dommage. Une décision illégale est par
la même fautive. Car la commission d’une illégalité est toujours fautive.
Elles sont indépendantes l’une de l’autre car l’absence de l’illégalité implique absence de faute.
Faute lourde
La faute du salarie est considère comme lourde lorsqu’elle est commise dans l’intention de nuire
à l’employeur. C’est a l’employeur d’apporte la preuve de cette intention de nuire. À defaut, la
faute lourde ne peut pas être reconnue.
La faute lourde peut être reconnue notamment en cas de concurrence déloyale ou lors d’une
grève (par ex. en cas de degradation, violence, sequestration ou lorsque la salarie empêche
délibérément d’autres salaries non grévistes de travailler).
Faute grave
La faute du salarie est considère comme une faute grave des lors qu’elle rend impossible la
maintien du salarie dans l’entreprise.
Le ou les faits fautifs doivent être directement imputables aux salaries. La faute greva entraine le
départ immédiat du salarie.
La gravite de la faute est appréciée en fonction des circonstances propre a chaque fait. La faute
grave peut être reconnue même si la faute est commise par la première fois.
En pratique, la faute grave est souvent admisse dans les cas suivants :
Faute simple
La faute commise par la salarié ne justifie pas nécessairement la qualification de faute grave.
Cependant elle peut constituer une faute réelle et sérieuse de licenciement. Le salarie bénéficie
alors des mêmes droits indemnités qu’un salarie licencie pour un motif disciplinaire.
Un juge peut requalifier un licenciement pour faute grave ou lourde en un licenciement par faute
simple.
Il arrive des cas ou la responsabilité de l’administration soit engagée du simple fait d’exposer la
victime à des risques anormaux. Dans ce cas la responsabilité de l’administration sera engagée
sans faute.
La responsabilité sans faute est d’ordre public. La victime peut s’en prévaloir en tout état de la
procédure le juge est tenu, le cas echeant, de statuer d’office en se plaçant sur le terrain de cette
responsabilité.
La responsabilité sans faute pour rupture d’égalité devant les charges publiques.
Du fait d’une action motivée par l’intérêt général des personnes vont subir un préjudice pour le
bien du reste.
Première caractéristique :
Elle est engagée par des dommages non accidentels donc découlant de tel fait générateur donc
prévisible.
Deuxième caractéristique :
Elle n’impose que la réparation que de certains préjudices, ceux qui sont spéciaux et anormaux.
Troisième caractéristique :
Elle revêt un caractère subsidiaire quand il n’y a pas de faute de l’administration. Ex : Il peut
arriver le refus de l’administration soit justifie au regard des circonstances et quand
l’administration estime que le concours de la force public soit de nature a créer un danger pour
l’ordre publique a passé un délai raisonnable, le préjudice résultant de ce refus ne peut être
impute à l’intéressé mais à l’administration.
Faute légère
1) L’explosion d’un dépôt de munition qui a ravagé les voisinages engage la responsabilité
de l’Etat sans faute à prouver.
2) Le fait pour des agents de police de blesser des passants lors d’une opération avec
utilisation d’arme à feux engage la responsabilité sans faute de l’administration à l’égard
des victimes passantes.
Dommages lies a des travaux publics, a l’utilisation des matériels dangereux comme des
explosifs, à des risques subis par les agents pendant leur service.
Une loi interdit la commercialisation d’un produit qui a fait la fortune d’une entreprise, ruinant
de ce fait cette dernière.
Le chef de l’Etat ne bénéficie d’aucun provision constitutionnelle pour être le gardien et l’arbitre
charge d’assure la continuité de l’Etat.
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