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On entend par sources les modes de formation des normes juridiques, c’est-à-dire les procédés et les

actes par lesquels les normes accèdent à l’existence.

Les sources du Droit peuvent s’apprêter à plusieurs classifications. Ainsi, on peut distinguer les sources
traditionnelles et les sources modernes, les sources écrites et non écrites, les sources législatives et
celles supra-législatives, les sources principales et les sources secondaires, les sources directes et les
sources indirectes.

Nous allons retenir cette dernière distinction puisqu’elle nous permet de mettre en relief les actes qui
procèdent directement à la création de la loi et ceux ayant uniquement un rôle interprétatif. Il faut
souligner par ailleurs que toutes ces sources présentent une dimension nationale ; ceci dit qu’une
allusion sera faite pour les sources internationales.

On envisagera successivement la constitution, la loi, les règlements, la religion musulmane et la coutume


qui constituent des sources directes (§1), la jurisprudence et la doctrine qui constituent des sources
indirectes (§2) et les traités internationaux en tant que source internationale (§3).

§1- Les sources directes

Les sources directes du Droit sont : la constitution(A), la loi (B), le règlement (C), la religion musulmane
(D) et la coutume (E).

A- La constitution

La constitution est le texte juridique le plus important dans tout le système juridique. Elle est la loi
suprême qui est au sommet de la hiérarchie des normes juridiques. Aucune norme inférieure ne peut ni
déroger à la constitution ni l’abroger.

La constitution a pour objet de définir l’ensemble des règles relatives à l’organisation du pouvoir
politique ainsi que celles relatives aux droits et libertés individuels. Ainsi, Elle détermine la forme de
l'Etat (Monarchie constitutionnelle), la forme du régime politique (le régime parlementaire, les rapports
entre le Roi, le parlement et le gouvernement...) et les droits fondamentaux (droit au travail, liberté
d'opinion, droits politiques...).

B- La loi

La loi est une norme juridique qui relève du pouvoir législatif. Elle est donc tout texte voté par le
parlement1. La loi est l’expression de la volonté générale .C’est ainsi que l’article 6 de la constitution
marocaine dispose : « la loi est l’expression suprême de la volonté de la nation ».

Cependant, il convient d’apporter deux séries de précisions afin de développer cette définition à savoir :
le domaine de la loi (I) et le processus d’élaboration des lois (II).

I- Le domaine de la loi

Le domaine de compétence du parlement en matière législative est déterminé par la constitution à titre
limitatif à l’article 71 de la constitution. Il s’agit principalement des matières suivantes :

-les libertés et droits fondamentaux prévus dans le préambule et dans d’autres articles de la présente
Constitution,

- le statut de la famille et l’état civil,

- les principes et règles du système de santé,

- le régime des médias audio-visuels et de la presse sous toutes ses formes,

- l’amnistie,

- la nationalité et la condition des étrangers,

- la détermination des infractions et des peines qui leur sont applicables,

- l’organisation judiciaire et la création de nouvelles catégories de juridictions, - la procédure civile et la


procédure pénale,

- le régime pénitentiaire,

- le statut général de la fonction publique,

- les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires, - le statut des services et
forces de maintien de l’ordre,

- le régime des collectivités territoriales dont les principes de délimitation de leur ressort territorial,

- le régime électoral des collectivités territoriales, dont les principes du découpage des circonscriptions
électorales,

-le régime fiscal et l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts,

- le régime juridique de l’émission de la monnaie et le statut de la banque centrale,

- le régime des douanes,

- le régime des obligations civiles et commerciales, le droit des sociétés et des coopératives, - les droits
réels et les régimes des propriétés immobilières publiques, privées et collectives, - le régime des
transports,

- les relations de travail, la sécurité sociale, les accidents de travail et les maladies professionnelles,

- le régime des banques, des sociétés d’assurances et des mutuelles,

- la nationalisation d’entreprises et le régime des privatisations.

Reste à préciser qu’en principe, ces matières doivent faire l'objet d'une loi votée par le parlement.
Toutefois, ce principe n'est pas absolu. Dans deux situations particulières, elles peuvent faire l'objet d'un
décret-loi pris par le gouvernement.

Il en est ainsi du Décret-loi pris pendant les vacances du parlement. Dans l'intervalle des sessions du
parlement, le gouvernement peut prendre, avec l'accord des commissions permanentes des deux
chambres, des décrets lois.

Il en est également du Décret-loi sur habilitation : Le parlement peut, par une loi d'habilitation, autoriser
le gouvernement, pendant un délai limité et en vue d'un objectif déterminé, à prendre par décret des
mesures qui sont normalement du domaine de la loi.

II- Le processus d’élaboration de la loi

Avant de voir le jour, une loi passe par cinq étapes :

a- L’initiative législative :

L’initiative de la loi appartient généralement au gouvernement et aux parlementaires. Lorsque l’initiative


est d’origine parlementaire, on parle de « proposition de loi », lorsqu’elle est

d’origine gouvernementale il s’agit de « projet de loi »2. Ainsi, ces projets ou propositions sont envoyés
pour examen devant des commissions conformément à l’article 80 de la Constitution.

b- La discussion :

Une fois mis à l’ordre du jour, le texte est discuté d’abord au sein des commissions ou il peut être modifié
et amendé. La procédure de discussion se déroule donc en trois temps : d’abord la discussion générale
du texte, ensuite, la discussion des articles l’un après l’autre, enfin le vote de l’ensemble des textes.

c- L’adoption :

La loi est adoptée par un vote en assemblée plénière. Comme le parlement marocain est bicaméral le
texte est renvoyé devant la chambre des conseillers qui doit l’adopter dans les mêmes termes3.
d- La promulgation :

Une fois votée par le parlement, la loi doit être promulguée (signée et authentifiée) par sa majesté le
Roi. La promulgation de la loi est l'acte par lequel le Roi atteste que la loi a été régulièrement votée par
le parlement et en ordonne l'exécution. Toutefois, le Roi peut surseoir à cette promulgation, s'il estime
que la loi doit être modifiée, et faire retour du texte devant le parlement en lui demandant une nouvelle
lecture.

E- La publication :

C’est la dernière étape. Pour qu’une loi puisse être portée à la connaissance des citoyens elle doit être
publiée par l’intermédiaire d’une publication officielle appelée bulletin officiel.

Il faut souligner à cet égard, que ce processus concerne particulièrement la loi ordinaire qui n’a pas pour
objet de compléter une disposition constitutionnelle. Or la loi organique est adoptée par le parlement
sur renvoi à une disposition constitutionnelle qu’elle vient de compléter et préciser6. La loi organique est
adoptée selon une procédure particulière prévue par l’article 85 de la constitution. Elle a une force
obligatoire supérieure à celle des lois ordinaires.

B- Le règlement :

Le règlement est l’appellation juridique donnée aux décisions prises par le pouvoir exécutif. . Ce pouvoir
règlementaire était subordonné à la loi dont il ne pouvait qu’assurer l’application. Il n’en est plus
désormais de même. Ainsi, à côté de ces règlements d’application8, existent d’autres relevant également
du pouvoir règlementaire, et faisant l’objet de règlements autonomes. L’article 72 de la constitution
dispose : « les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi appartiennent au domaine
réglementaire ».

La loi règlementaire est marquée par un ordre hiérarchique plus strict que celui des lois. Il s’agit de
dispositions variées et d’importance inégale.
-En premier lieu, figure le dahir du souverain « les décisions royales ». Le Roi exerce par dahir les
pouvoirs qui lui sont expressément réservés par la constitution9. Les dahirs ont juridiquement plus de
valeur que les lois votées par le parlement car le Roi est hiérarchiquement supérieur au parlement.

- En second lieu se trouve les décrets du chef du gouvernement, ce sont les décisions prises par le chef
du gouvernement. L’article 90 de la constitution dispose : « le chef du gouvernement exerce le pouvoir
réglementaire ». Ces actes règlementaires sont qualifiés par l’expression : décrets gouvernementaux.

- Enfin il y a les arrêtés ministériels, ce sont des textes règlementaires pris par les membres du
gouvernement. Ils sont en réalité des textes mettant en application les décrets du chef du
gouvernement.

D- La coutume

La coutume est la plus ancienne règle de droit. On peut la définir comme étant une règle de droit qui se
dégage d’une pratique ancienne, d’un usage qui s’est prolongé dans le temps en dehors de l’intervention
législative.

L’élément moral de la règle coutumière peut être, donc, défini comme étant la croyance généralisée chez
les citoyens que l’usage doit être respecté sous peine de sanctions comme toute règle de droit, dans le
sens que ces citoyens ont l’ultime conviction que cet us sert leur intérêt.

§2- Les sources indirectes

Considérées comme étant des sources secondaires ou interprétatives de la loi, la jurisprudence (A) et la
doctrine (B) ne peuvent contribuer directement à leur création. Elles se livrent à un travail d’analyse et
d’interprétation de la loi.

A- La jurisprudence
Dans un sens formel, la jurisprudence désigne l’ensemble des décisions, rendues par les cours et les
tribunaux. Le recueil de jurisprudence est le document qui regroupe l'ensemble des décisions judiciaires.
Elle peut être répertoriée en fonction de plusieurs critères : selon son origine (jurisprudence de la cour
d'appel, jurisprudence de la cour de cassation), selon la branche du droit concernée (jurisprudence
civile, commerciale, pénale, administrative,).

La jurisprudence peut également être définie, dans un sens strict, comme étant la solution apportée par
les juridictions sur un problème de droit, qui n’a pas été réglé antérieurement par un texte écrit.

Ainsi, Ces différentes juridictions rendent des décisions appelées jugements ou arrêts. Leurs décisions
qui dégagent des solutions à des questions semblables pour des cas différents, finissent par constituer
des jurisprudences constantes. Celles de la Cour de cassation bénéficient d’une certaine autorité, du fait
de la position de cette juridiction au sommet de la hiérarchie judiciaire.

Les décisions jurisprudentielles, jugements ou arrêts, contribuent alors, à faire évoluer le Droit et incitent
le législateur à créer ou à modifier certains textes de loi.

B- La doctrine

La doctrine est l’ensemble des opinions émises sur le droit par les auteurs juristes qui ont pour fonction
soit d’étudier ou d’appliquer les règles de droit à savoir : les professeurs de droit, avocats, magistrats,
notaires.

Cependant, ces opinions n’ont en principe aucune force obligatoire ni pour le législateur, ni pour le juge.
Mais dans la pratique, elles exercent une influence certaine sur eux.

Le travail doctrinal, qu’il prenne la forme d’ouvrage, commentaire, ou article peut influencer le
législateur lorsqu’il envisage de modifier la loi, lui proposer même des règles nouvelles ayant déjà fait
l’objet d’études et analyses. De surplus, la doctrine peut inspirer le travail d’interprétation du juge
lorsqu’il se trouve, à l’occasion d’un procès, devant des textes de lois généraux ou obscurs.
§3- Les sources internationales :

La convention de vienne de 1969 définit le traité comme étant : « un accord international conclu par
écrit entre Etats et régi par le Droit international ». Le terme traité désigne tout accord international
quelle que soit la dénomination : il existe en effet une pluralité de dénomination : traité, convention,
protocole, déclaration, charte, pacte, accord...

Dans la hiérarchie des normes juridiques, une place est reconnue aux traités et accords internationaux.
Au préambule de la constitution marocaine on trouve que le royaume du Maroc, réaffirme s’engage à «
accorder aux conventions internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des dispositions de la
constitution et des lois des royaume, dans le respect de son identité nationale immuable et dès la
publication de ces conventions, la primauté sur le droit interne du pays ».

Droit objectif : les branches de droit

Sous-section 1 : Les branches de Droit

Le Droit intéresse toutes les manifestations de la vie humaine. Ceci dit, la diversité et la complexité des
situations qu’il est amené à régir l’ont conduit à se spécialiser afin qu’il puisse au mieux remplir sa
mission.

Le Droit se divise ainsi en de multiples disciplines pouvant être regroupées au sein d’une répartition
binaire, entre le Droit privé (§1) et le Droit public (§2).

§1- Les branches de droit privé

Le Droit privé peut être définit comme étant l’ensemble des règles juridiques qui gouvernent les rapports
entre personnes privées qu’elles soient physiques ou morales. Il est constitué d’une multitude de
disciplines parmi lesquelles on peut citer :
A- Le Droit civil

Il s’agit de la branche la plus importante de droit privé et qui forme la base même de ce droit. Il contient
les règles de droit commun qui s’appliquent aux rapports des individus et leur vie privée .Le texte de
base du droit civil au Maroc n’est que le Dahir des obligations et des contrats de 1913.

B- Le Droit commercial

C’est l’ensemble des règles juridiques règlementant les opérations juridiques faites par les commerçants
dans leur vie professionnelle. Il définit ainsi le statut du commerçant, les actes de commerce, le fonds de
commerce, les effets de commerce, les difficultés des entreprises. Le texte de base est le code de
commerce de 1996. Le droit commercial englobe également le droit des sociétés commerciales.

C- Le droit social

Il se divise principalement en deux disciplines.

1- Le droit du travail: l’ensemble des règles qui régissent les relations individuelles de travail (les rapports
entre l’employeur et les salariés) et les relations collectives de travail (les rapports entre les employeurs
et les syndicats et représentants du personnel)

2- Le droit de la sécurité sociale : l’ensemble des règles qui organisent la protection des individus contre
les risques sociaux (maladie, maternité, invalidité, accident du travail, maladie professionnelle).

D- Le Droit pénal

Il regroupe l’ensemble des règles juridiques qui définissent les infractions qui troublent l’ordre social, les
délinquants et les différentes sanctions qu’ils peuvent encourir. Il décrit également les éléments
constitutifs de chaque infraction en l’occurrence l’élément légal, l’élément matériel et l’élément moral.
E – Le droit international privé

Le droit international privé est l’ensemble des règles juridiques qui régissent les rapports d’ordre privé
(droit des personnes, droit de la famille, droit des successions, droit des contrats, droits des sociétés etc.)
à caractère international c'est-à-dire que les parties sont de nationalités différentes, résident dans des
pays différents ou sont liées par des engagements pris dans un pays autre que leur pays de résidence.

§2- Les branches de Droit public

Le Droit public peut être défini comme étant l’ensemble des règles juridiques qui organisent les
structures et le fonctionnement des trois pouvoirs qui constituent l’Etat : le pouvoir législatif, le pouvoir
exécutif et le pouvoir judiciaire, ainsi qu’à leurs rapports avec les personnes privées (physiques ou
morales). Le droit public comprend lui aussi plusieurs disciplines, parmi lesquelles on peut citer :

A- Le Droit constitutionnel

C’est l’ensemble des règles qui gouvernent l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics : le
pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire ainsi que le rapport de ces pouvoirs entre
eux.

B- Le Droit administratif

Il comprend l’ensemble des règles qui s’appliquent à l’administration (Etat, collectivités territoriales et les
établissements publics) dans sa gestion des services publics. Il concerne l’organisation des autorités
administratives et les relations entre l’administration et les administrés.

C- Le droit des finances publiques


Il détermine les modes d’utilisation de l’ensemble des ressources de l’Etat et des collectivités locales
(ressources et dépenses de l'Etat et des collectivités publiques).

D- Le droit fiscal

C'est l'ensemble des règles qui déterminent le mode de calcul et de recouvrement des différents impôts
et taxes que l'Etat peut réclamer aux particuliers et aux entreprises.

E – Le droit international public

Il étudie les rapports entre les Etats et les organisations internationales. Elle inclut notamment le droit
des traités (conventions internationales, accord internationaux...).

Deuxième chapitre : le droit subjectif

Deuxième chapitre : le droit subjectif

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Le droit subjectif constitue une prérogative individuelle reconnue, par le Droit objectif, à un individu, et
qui lui permet de faire, d’exiger ou d’interdire quelque chose.

Toutefois le droit subjectif c’est un pouvoir de vouloir, et un intérêt attaché ou lié à la personne, le
titulaire de droit, appelé sujet de (droits subjectifs).

Avant d’évoquer les droits subjectifs dans leur diversité et leurs sources (section 2), il serait pertinent de
donner, en premier lieu, une idée sur les sujets de droit et leur identification (section1).
Section 1 : Les titulaires des droits subjectifs

L’étude des titulaires des droits subjectifs nous amène à définir le terme sujet de droit (sous-

section1), ainsi que les éléments d’identification des titulaires des droits subjectifs (sous-section2).

Sous-section 1 : Définition juridique du mot sujet de droit

En droit, le terme sujet désigne la personnalité juridique, qui signifie l’aptitude juridique à être actif et
passif de droits. C’est-à-dire la faculté d’être titulaire de droits et les exercer par soi- même.

La personnalité juridique est une qualité reconnue à tout être humain depuis la disparition de de
l’esclavage et la mort civile. Dans le cadre de l’esclavage, l’esclave était objet de droits. Il n’avait pas
vocation à être titulaire de droits subjectifs. Or, la mort civile caractérisait certaines législations pénales
européennes de 19ème siècle. C’était une sanction accessoire à certaines sanctions pénales et qui privait
l’individu de sa personnalité juridique : liquidation de sa succession, transmission de ses biens aux
héritiers, interdiction d’acquérir de nouveaux droits à l’avenir.

La personnalité juridique commence à la naissance, voire dès la conception (attribution anticipée de la


personnalité). L’acquisition de la personnalité juridique dès cette période permet de protéger les droits
successoraux de l’enfant mais à la condition qu’il soit né vivant (c’est-à-dire qu’il doit respirer après
l’accouchement) et que la succession lui soit profitable.

La personnalité juridique prend fin à la mort en principe. Toutefois, dans certaines situations, le doute
persiste sur le décès ou la survie d'un individu qui est disparu et dont on a plus de nouvelles. Doit-il être
considéré comme vivant et jusqu'à quelle date ou doit-il être considéré comme décédé et en
conséquence ouvrir sa succession ? La procédure de déclaration du décès diffère selon les circonstances
de la disparition :

- Lorsqu’une personne est disparue dans des circonstances exceptionnelles rendant sa mort probable
(crash d'avion, naufrage, incendie...), un jugement déclaratif de décès est rendu à l’expiration d’un délai
d’une année courant à compter de la date à laquelle tout espoir a été perdu de savoir si elle est morte ou
vivante.

-Dans les autres cas, il appartient au tribunal de fixer la période au terme de laquelle il rendra le
jugement déclaratif de décès et ce, après enquête et investigation, par tous les moyens possibles, des
autorités compétentes pour la recherche de la personne disparue.

Les effets de la déclaration du décès sont les même que le décès réel tant sur le plan patrimonial
(ouverture de sa succession) que matrimonial (sa femme est une veuve qui peut se remarier). S'il s'avère
par la suite que la personne est toujours en vie, le tribunal doit rendre une décision qui annule le
jugement déclaratif du décès avec tous ses effets, à l’exception du remariage de l’épouse du disparu qui
demeure valable s’il a été consommé.

Par ailleurs, faut-il préciser que deux éléments sont essentiels pour la personnalité juridique :

- La capacité de jouissance : c’est l’aptitude de devenir titulaire d’un droit.

- La capacité d’exercice : qui désigne le pouvoir et la faculté d’exercer les droits dont une personne est
titulaire.

Certaines personnes, le mineur, le dément et le prodigue, ont la pleine capacité de jouissance, mais elles
ne sont pas en mesure d’exercer elles-mêmes les droits dont elles sont titulaires. Pour protéger leur
patrimoine, le législateur fait relever les incapables d’un système de représentation ou de tutelle.

Sous-section 2 : L’identification des titulaires des droits subjectifs

La personnalité juridique est reconnue non seulement aux individus mais également à certains
groupements de personnes. Les individus sont dits sujets de droit personnes physiques (§1), tandis que
les groupements sont dits personnes morales (§2) puisqu’elles ont une existence fictive.
§1- L’identification d’une personne physique

Les éléments d’identification d’un individu de droit sont : le nom (A), le domicile (B), la nationalité (C) et
le patrimoine (D)

A- Le nom de la personne : chaque personne à un prénom et un nom de famille (patronymique), qui sont
protégés par l’institution de l’Etat civil. Le législateur marocain a imposé des conditions assez strictes.
Ainsi, le nom de famille choisi ne doit pas être différent de celui du père ni porter atteinte aux bonnes
mœurs ou à l'ordre public ni être un nom ridicule, un prénom ou un nom étranger ne présentant pas un
caractère marocain, un nom d'une ville, de village ou de tribu, ni un nom composé sauf s'il s'agit d'un
nom composé déjà porté notoirement par la famille paternelle de l'intéressé. C’est ce qui ressort de
l’article 20 la loi n°37-99 relative à l’Etat civil de 2002.

En ce qui concerne le prénom déclaré, l’article 21 de la même loi dispose qu’il doit présenter un
caractère marocain et ne doit être ni un nom de famille ni un nom composé de plus de deux prénoms, ni
un nom de ville, de village ou de tribu, comme il ne doit pas être de nature à porter atteinte aux bonnes
moeurs ou à l'ordre public. Il ne doit comporter aucun sobriquet (par dérision) ou titre tel que "Moulay",
"Sidi", ou "Lalla".Si l'officier de l'état civil refuse le prénom choisi par le déclarant, il est soumis à la haute
commission de l'état civil qui décide le refus ou l'acceptation du prénom proposé.

B- Le domicile : c’est ce qui désigne la localisation de la personne. C’est le lieu d’une résidence effective,
principale et durable. Ainsi l’article 519 du code de procédure civile donne la définition suivante du
domicile : « le domicile de toute personne physique est au lieu où elle a son habitation habituelle et le
centre de ses affaires et de ses intérêts ».

On distingue, par ailleurs, entre domicile réel (I), domicile légal (II) et domicile élu (II).

I- Le domicile réel : il est au lieu de l’habitation habituelle et au centre des affaires de la personne. Il se
définit par un double critère : le critère familial et le critère professionnel. Dans le cas où ces deux
critères ne se coïncident pas, la personne est considérée comme domiciliée à l'égard de ses droits de
famille et de son patrimoine personnel là où elle a son habitation habituelle.

II- Le domicile légal : C'est la loi qui détermine le domicile de certaines personnes sans se préoccuper du
lieu de leur résidence et sans qu'elles aient le choix de leur domicile. Exemple : le domicile légal de
l'incapable est au lieu du domicile de son tuteur et le domicile d'un fonctionnaire public et au lieu où il
exerce ses fonctions.

III- Le Domicile élu : A l’ occasion d’une opération juridique la personne peut faire élection d'un domicile
autre que son domicile réel. Par exemple, à l'occasion du contrat de vente, le vendeur et l’acheteur
peuvent élire domicile chez le notaire pour que le courrier s’achemine chez ce dernier. Il en est de même
de l'élection de domicile auprès d'un avocat.

Par ailleurs, il faut ajouter que le domicile présente des intérêts indéniables aussi bien en droit public
qu’en droit privé.

Sur le plan public, le domicile constitue le cadre naturel de l’exercice des droits politiques comme les
participations aux consultations électorales et des obligations fiscales,...

Au regard du droit privé, le domicile détermine la compétence territoriale. Cette dernière qui appartient
au tribunal du domicile réel ou élu du défendeur (article 27 du code de procédure civile).

C-La nationalité: c’est l’appartenance et la citoyenneté d’une personne. L’attachement juridique d’une
personne à un Etat. Toute personne doit s’attribuer une nationalité. Le régime juridique de la nationalité
marocaine fait l'objet du Dahir du 6 septembre 1958 portant code de la nationalité marocaine tel qu'il a
été modifié et complété par le dahir du 23 mars 2007.

D- Le patrimoine : l’ensemble des droits et des obligations d’une personne, appréciables en argent (ayant
une valeur pécuniaire). Il est l’ensemble des biens et des créances possédées par la personne (actif),
diminué des dettes de cette personne (passif).

§2- L’identification d’une personne morale

A côté des personnes physiques, les personnes morales sont également des sujets de droit. La personne
morale est un groupement de personnes ou de biens constitué en vue de réaliser un but déterminé et
douée par le droit d'une personnalité juridique distincte de celle de ses membres.

De la même façon qu'une personne physique, la personne morale a des droits et des obligations et un
patrimoine distinct de ceux de ses membres.

Section 2 : Les sources et classificatiLes personnes morales peuvent être regroupées en deux grandes
catégories :

• Les personnes morales de droit public qui sont des organismes publics régis par les règles du droit
constitutionnel et du droit administratif : l'Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics.

• Les personnes morales de droit privé sont principalement les sociétés civiles et commerciales, les
syndicats et les associations.

Les personnes morales de droit privé peuvent être classées en :

- Groupements à but non lucratif comme les associations, les mutuelles et les syndicats.

- Groupements à but lucratif comme les sociétés. La personnalité juridique des sociétés se manifeste par
le fait qu’elles soient identifiées par :

1- Un nom : la dénomination commerciale pour une société anonyme et d’une raison sociale pour une
société de personnes ou une SARL.

1- L’adresse qui désigne le siège social. 2- Une nationalité

3- Un patrimoine qui désigne le capital.

on des droits subjectifs

On examinera d’abord les sources des droits subjectifs (sous-section 1) pour envisager ensuite les
classifications possibles des droits subjectifs (sous-section 2).

Sous-section 1 : les sources des droits subjectifs

En principe, les droits subjectifs trouvent tous leur source dans la règle de droit objectif qui les définit et
les sanctionne. Mais lorsqu’on s’intéresse aux circonstances prises en considération par le droit objectif
pour donner naissance à des droits subjectifs, on distingue entre deux catégories de circonstance dont le
critère de distinction est le rôle joué par la volonté dans la réalisation de l’élément générateur du droit.
Ces catégories de circonstance qui font naitre les droits subjectifs sont l’acte juridique (§1) et le fait
juridique (§2).

§1- L’acte juridique

L’acte juridique est un acte de volonté spécialement accompli en vue de produire des conséquences de
droit . Il existe l’acte juridique unilatéral, bilatéral et multilatéral.

A- L’acte juridique unilatéral :

L’acte juridique unilatéral est la manifestation de volonté d’une seule personne par laquelle elle
détermine des effets de droit soit à sa charge soit même à son profit. Le testament est un acte juridique
par lequel une personne décide de la répartition de ses biens après son décès.

B- l'acte juridique bilatéral : résulte de la volonté de deux personnes

C- L’acte juridique multilatéral :

C’est l’expression de la volonté d’un ensemble de personnes qui se trouvent unies par une communauté
d’intérêts ou impliquées par une action commune. L’acte juridique collectif est un accord de volonté
entre soit deux groupe de personne soit un groupe de personnes et un individu poursuivant le même
but.
L’acte collectif lie des personnes qui n’ont pas donnés leur consentement au moment de sa formation et
qui ne peuvent le refuser. Par exemple : si l’assemblée générale d’une association, d’un syndicat ou d’une
société prend une décision à la majorité, la minorité se trouve liée par ce vote majoritaire.

§2- Le fait juridique :

Le fait juridique est un évènement, action voulue ou non voulue par la personne mais qui va produire
des effets juridiques de façon automatique sans que ceux-ci n’aient été recherchés par ceux qui les
subiront. Ces effets sont imposés, alors, par la loi.

Les faits juridiques varient à l’extrême qu’il est difficile d’en dresser une liste exhaustive. Il peut s’agir de
fait juridiques involontaires (A) ou de faits juridiques volontaires (B)

A- Les faits involontaires :

Il s’agit de faits indépendants de la volonté humaine, c’est à dire de faits naturels qui produisent des
effets juridiques automatiques que la personne n’a pas recherché. Ceci est notamment le cas de la
naissance d’un enfant. Elle équivaut ainsi à l’apparition de la personnalité Juridiques, donc patrimoine :
obligation pour les parents de subvenir aux besoins de l’enfant et le droit de ce dernier qui pourrait
hériter de ses parents.

B- Les faits volontaires :

Il s’agit de faits volontaires pour la personne mais dont les conséquences juridiques y attachées n’ont pas
été recherchées. Les faits juridiques volontaires diffèrent des actes juridiques du fait que dans les
premiers, les effets juridiques produits par les parties ne sont pas voulus, or que dans les seconds les
effets juridiques sont attendus.

Ceci est notamment le cas des quasi-contrats, qui sont des faits juridiques purement volontaires de
l’homme, dont il résulte un engagement quelconque envers un tiers, et quelquefois un engagement
réciproque des deux parties.

Sont des quasi-contrats l’enrichissement sans cause, le paiement de l’indu et la gestion d’affaire .

• L’enrichissement sans cause est une opération qui consiste à enrichir une personne en appauvrissant
une autre sans que cette corrélation soit voulue et sans que ce déséquilibre soit pour autant justifier par
une raison juridique. Pour qu’il y ait enrichissement sans cause il faut trois conditions : un
enrichissement du débiteur, un appauvrissement du créancier et une relation de cause à effet entre cet
enrichissement et cet appauvrissement. L’action en répétition nait au profit de l’appauvri.

• Le paiement de l’indu est le fait qu’une personne ait payé par erreur à un autre une certaine somme
d’argent. Le paiement de l’indu donne au solvens le droit de restituer ce qui a été payé indument.

• La gestion d’affaire est une situation dans laquelle une personne (le gérant) prend l’initiative d’agir
pour autrui sans en avoir été priée. Ceci entraine pour celui dont les affaires ont été ainsi agrées, une
obligation, soit de reprendre à son compte des contrats passés dans son intérêt soit d’indemniser le
gérant d’affaire des dépenses qu’il a engagées ou des dommages qu’il a subis.

Droits subjectifs : classification

sous-section 2 : Classification des droits subjectifs

Les droits subjectifs peuvent s’apprêter à une classification qui oppose les droits patrimoniaux (§1) et les
droits extrapatrimoniaux (§2).

§1- Les droits patrimoniaux

Les droits patrimoniaux sont les droits qui ont eux-mêmes une valeur pécuniaire est sont directement
appréciables en argent. Les droits patrimoniaux ont une valeur d’échange et sont cessibles,
transmissibles aux héritiers et saisissables par les créanciers. Les droits patrimoniaux font partie du
patrimoine du sujet de droit.

Les droits patrimoniaux peuvent être classés en fonction de l'objet sur lequel porte ce droit, c'est-à-dire
la chose (A), ou selon la nature du rapport juridique qu'ils engagent (B).

A- Classification en fonction de l’objet (bien)

On distingue entre les biens meubles et les biens immeubles (I), les biens fongibles et les biens non
fongibles (II) ainsi que les biens consomptibles et les choses non consomptibles (III).

I- Les biens meubles et les biens immeubles

L’étude portera tout d’abord sur les biens immeubles (a) puis les biens meubles (b).

a- Les biens immeubles :

Les immeubles sont les biens qui ne sont pas susceptibles d’être déplacés sans détérioration. Ils
regroupent :

1- Les immeubles par nature :

Il s’agit des choses non déplaçables à savoir les fonds de terre et les constructions, les machines ou
ouvrages fixées ou posés sur maçonnerie ou sur piliers, incorporés à un bâtiment ou au sol, les récoltes
pendantes par les racines et les fruits des arbres non encore cueillis.

2- Les immeubles par destination :


Il s’agit à l’origine de meubles par nature qui seront qualifiés d’immeubles par destination parce qu’ils
s’intègrent dans un ensemble de biens constitué au principale par un immeuble par nature. Il s'agit
principalement des :

* Choses que le propriétaire d’un fonds y a placées pour le service et l’exploitation de ce fonds sans que
cette affectation soit nécessairement perpétuelle (les animaux affectés à l’exploitation de la terre –
chevaux et vaches- les instruments aratoires et les engrais.)

* Choses que le propriétaire a attachées au fonds à perpétuelle demeure (les glaces, les statues et les
tableaux incorporés aux murs.

3- Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent :

Il s'agit des droits réels principaux à savoir le droit de propriété et ses démembrements, ainsi que les
actions judiciaires tendant à revendiquer un immeuble, qui sont des actions réelles immobilières.

b- Les biens meubles :

Les biens meubles sont toutes choses qui peuvent se déplacer d'un lieu à l'autre sans détérioration.
Toutefois, cette définition reste incomplète au regard du droit marocain qui distingue entre :

1- Les meubles par nature :

Il s’agit des choses susceptibles de se déplacer par leurs propres moyens (animaux) ou

d'être déplacées par une intervention extérieure tels la table, le livre, l’avion, l’électricité et le gaz. 2- Les
meubles par anticipation :

Il s’agit des biens immeubles, mais qui ont vocation à devenir meubles : récoltes, arbres destinés à être
abattus. La vente de la récolte à une personne qui va la cueillir n’est pas une vente immobilière mais
mobilière au regard de sa destination future déterminée par le contrat.

3- Les meubles par détermination de la loi :

Ce sont tous les droits et actions qui ne portent pas sur des immeubles. Ces droits incorporels sont
qualifiés de meubles par la loi tels le fonds de commerce, les parts sociales et les actions d'une société.

II- Les choses fongibles et non fongibles

Les choses fongibles sont celles qui existent en multiples exemplaires et qui peuvent se substituer les
unes aux autres. Elles sont indistinctes et n'ont pas d'individualité propre comme les pièces de
monnaies, le blé et les journaux.

En revanche, les choses non fongibles (dits également choses déterminées) se caractérisent par leur
individualité et ne se confondent pas dans les autres choses mêmes les plus proches tels le fonds de
terre, les animaux et les tableaux de maître (la Joconde).

III- Les choses consomptibles et non consomptibles

Les choses consomptibles sont celles qui se consomment ou se transforment par le premier usage tels
les fruits, légumes et le blé. Or, les choses non consomptibles sont celles qui ne s’altèrent pas par le
premier usage tel le fonds de terre, les vêtements et les voitures.

B- Classification selon la nature du rapport juridique

Les droits patrimoniaux font l’objet d’une distinction fondamentale, celle des droits réels (I), des droits
personnels(II) ou de droits de créance et droits intellectuels (III).

I- Les droits réels :


Le droit réel est un rapport juridique direct et immédiat entre une personne et une chose et s’impose au
respect de tous, autrement dit, il a un effet absolu. Il confère à son titulaire un pouvoir direct et
immédiat sur une chose sans passer par l’intermédiaire d’une autre personne.

Structurellement, le droit réel suppose un sujet : le propriétaire et un objet : la chose sur laquelle
s’exerce le droit réel. Le droit réel établit, en d’autres termes, une relation entre une personne et une
chose.

On distingue entre les droits réels principaux (a) et les droits réels accessoires (b).

a- Les droits réels principaux

Les droits réels principaux sont les droits qui existent indépendamment de tout droit de créance et
donnent à leur titulaire le pouvoir de tirer directement d’une chose toute ou partie de son utilité
économique.

Le droit de propriété est le droit réel principal auquel s’ajoutent ses démembrements parmi lesquels le
droit d’usufruit, le droit d’usage et d’habitation, le droit de superficie qui est un droit sur les plantations
et constructions, le droit d’emphytéose qui est un droit de jouissance de longue durée, et enfin le droit
des servitudes qui est une charge d’exploitation d’un fond par un autre10.

b- Les droits réels accessoires

Les droits réels accessoires ou les suretés réelles sont les droits réels liés à l’existence d’une créance dont
ils garantissent le recouvrement. On parle de droits réels accessoires, car ils portent sur une chose, et
qu’ils constituent l’accessoire d’un droit personnel qu’ils ont vocation à garantir.

Ce sont des droits consentis à un créancier sur un bien déterminé en garantie d’une dette (les privilèges,
le nantissement, les hypothèques)11.
Les droits réels confèrent à leur titulaire un droit de suite et un droit de préférence.

Le droit de suite permet au titulaire du droit réel d’exercer son droit sur le bien en quelque main qu’il
passe.

Le droit de préférence signifie que le titulaire du droit réel peut faire vendre le bien sur lequel porte son
droit et être payé par préférence aux autres créanciers du débiteur qui ne sont pas titulaires d’un droit
analogue.

II- Les droits personnels :

Le droit personnel établit une relation entre deux personnes : c’est un droit exercé par une personne,
appelée créancier, à l’encontre d’une autre personne, appelée débiteur. Le créancier a un droit de
créance, qui constitue une obligation pour le débiteur.

Le droit personnel ou droit de créance peut être, ainsi, défini comme étant le droit qu’à une personne,
appelée créancier d’exiger d’une autre personne, le débiteur, l’accomplissement d’une certaine
prestation. Il peut exiger de cette personne de donner quelque chose, de faire ou de ne pas faire
quelque chose.

Le droit personnel est pourvu de deux facettes :

▪ Dans sa face active, le droit personnel est qualifié de créance. ▪ Dans sa face passive, le droit
personnel est qualifié de dette.

Ainsi le créancier peut exiger du débiteur de donner une chose, c’est-à-dire de transférer au créancier un
droit réel dont il est titulaire. Ceci est le cas du contrat de vente, ou le vendeur aurait l’obligation de
transférer la propriété de la chose vendue.

Le créancier peut également exiger du débiteur de faire c’est à dire à fournir une prestation, un service
autre que le transfert d’un droit réel. Ceci est notamment le cas du menuisier qui s’engage, dans le cadre
du contrat conclu avec son client, à fabriquer un meuble.

Le créancier peut aussi exiger du débiteur de ne pas faire c’est-à-dire de s’abstenir d’une action. C’est
l’exemple du débiteur d’une clause de non-concurrence souscrite à la faveur de son employeur ou du
cessionnaire de son fonds de commerce, qui s’engage à ne pas exercer l’activité visée par ladite clause
dans un temps et sur un espace géographique déterminé.

III- Les droits intellectuels

Les droits intellectuels sont des droits qui n’ont pas pour objets des choses matérielles mais des choses
de l’esprit. Appelé aussi le droit de la propriété intellectuelle, c’est un droit qui est reconnu aux
personnes sur leurs créations intellectuelles. Ceci étant, le droit intellectuel établit une relation entre
une personne et une œuvre de l’esprit.

Les droits de propriété intellectuelle se répartissent en deux grandes catégories :

a- Les droits de propriété industrielle et commerciale qui regroupent d’une part les droits sur les signes
distinctifs (en particulier les marques), d’autre part les droits sur les créations industrielles (tels les
brevets d’invention, dessins et modèles ...)

b- Les droits de propriété littéraire et artistique (droits d’auteur) qui sont des droits qui confèrent à leurs
titulaires un droit moral exclusif et un monopole d’exploitation dont les héritiers peuvent bénéficier
même après son décès.

§2- Les droits extrapatrimoniaux

Les droits extrapatrimoniaux comme leur nom l’indiquent, ne font pas partie du patrimoine de la
personne qui en est titulaire. Ils sont indisponibles c’est-à-dire hors commerce, ils ne peuvent faire l’objet
d’une vente ou d’une convention ou même d’une renonciation.
Les droits extrapatrimoniaux sont intransmissibles, ils ne sont pas transmis aux héritiers, ils s’éteignent
avec la personne. Ils sont insaisissables puisqu’ils n’ont pas de valeur pécuniaire.

Trois catégories de droits extrapatrimoniaux peuvent être identifiées :

A- Les droits civiques et politiques du citoyen : droit de vote, droit d’expression, droit d’association...

B- Les droits de la personnalité : le droit à la vie, le droit à l’intégrité corporelle, le droit au respect de sa
vie privée, le droit au nom, le droit à l’honneur.

C- Les droits de famille : entre époux : droit et devoir de fidélité, d’assistance et de cohabitation ; entre
parents et enfants : droit de garde, de surveillance et d’éducation...

Par ailleurs, Nonobstant le fait que ces droits n’ont aucune valeur pécuniaire, leur violation permet
d’obtenir en justice une réparation sous forme de dommage et intérêt.

L’organisation judiciaire marocaine

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Dans la vie courante, on peut se trouver dans une situation dans laquelle on pourrait être amené à
causer, volontairement ou involontairement, un dommage à autrui. Comme on pourrait s’exposer à un
préjudice suite à un fait ou acte accomplie par autrui.

La question qui se pose à cet égard est celle de savoir si le dommage subi devait être laissé à la charge de
la victime (attribution matérielle), ou au contraire s’il convient de déplacer le poids sur une autre
personne qui en est le responsable (attribution juridique).
Pour répondre à cette question, on se situe dans le cadre du principe de la responsabilité (premier
chapitre), pouvant être définie comme l’ensemble des règles légales et jurisprudentielles qui ont pour
objet de substituer une attribution matérielle d’un dommage à une attribution juridique.

La partie qui estime avoir subi un préjudice suite à une faute d’autrui aurait le droit de saisir la juridiction
compétente afin d’obtenir la réparation de la part du responsable. Ce dernier qui pourrait faire l’objet
également d’une sanction pénale dans le cas où son fait constituerait une infraction réprimée par le droit
pénal. C’est pour cette raison qu’il convienne d’analyser l’organisation judiciaire du royaume.

L’organisation judiciaire désigne l’ensemble des tribunaux et des cours du royaume. Elle se rapporte
également à l’organisation et les attributions de ces juridictions.

Au Maroc, l’organisation judiciaire est l’ensemble des règles figurant dans le Dahir portant loi n°1-74-338
du 15 juillet 1974, telle qu’elle a été modifiée et complétée, qui fixent le nom, la composition, la
compétence et la place qu’occupent les juridictions dans la hiérarchie du système judiciaire marocain.

En effet, le terme « tribunal » désigne les juridictions inférieures telles que les tribunaux de première
instance.

Le terme « cour », se rapporte aux juridictions supérieures telles que les cours d’appel ou la cour de
cassation.

Au terme de l’article 1er de la loi n° 1-74.338 de 1974 relative à l’organisation judiciaire marocaine, celle-
ci comprend :

- Les tribunaux de première instance ;

- Les tribunaux administratifs ;

- Les tribunaux de commerce


- Les cours d'appel ;

- Les cours d'appel administratives ;

- Les cours d'appel de commerce ;

- La Cour de cassation.

Ceci étant, L’ordre judiciaire marocain comprend à la base des juridictions dites de première instance
(premier degré) et des juridictions de second degré (les cours d’appel) et, au sommet de cette
organisation, on trouve la Cour de cassation.

À côté de juridictions de droit commun (section 1), il y a des juridictions spécialisées (section 2) et
d’autres dites juridictions « exceptionnelles » (section 3). Depuis 2011, il n’existe plus qu’une seule
juridiction d’exception, à savoir : le Tribunal Militaire Permanent des Forces Armées Royales.

Section 1 : Les juridictions de droit commun

Une juridiction de droit commun est en principe compétente pour tout litige qui n’est pas spécialement
attribué par la loi à une autre juridiction. Les juridictions de droit commun sont : les tribunaux de
première instance (sous-section 1), les cours d’appel (sous-section 2) et la cour de cassation (sous-
section 3).

Sous-section 1 : Les tribunaux de première instance :

Avant de retracer les attributions (§2) de ces juridictions, il serait judiciable de s’attarder à l’étude de leur
organisation (§1).
§1 :L’organisation des tribunaux de première instance

Chaque tribunal de première instance comprend :

- Un président, des juges dont certains peuvent assurer des fonctions de vice-président et des juges
suppléants.

- Un greffe

- Un secrétariat du parquet.

Ces tribunaux peuvent être divisés, selon la nature des affaires qu’ils connaissent, en « sections des
affaires de la famille », et en « sections de justice de proximité» et en chambres ; civile, commerciale,
immobilière et pénale.

Les sections des affaires de la famille connaissent des affaires : - de statut personnel,

- des successions,

- de l'état civil

- et des affaires d’homologation et des mineurs, de la kafala et tout ce qui a trait à la sauvegarde et la
protection de la famille.

Les sections de la justice de proximité connaissent :

- des actions personnelles et mobilières qui n'excèdent pas cinq mille dirhams, à l'exception des litiges
relatifs au code de la famille, aux affaires immobilières, sociales et les évictions.
- Elles connaissent également des infractions prévues par la loi fixant l'organisation et les attributions de
la justice de proximité.

Cependant, toute chambre peut instruire et juger les affaires soumises au tribunal qu'elle qu'en soit leur
nature, à l'exception des affaires relevant des sections de la famille et des sections de la justice de
proximité.

Par ailleurs, il faut souligner que le ministre de la justice peut détacher, dans des localités situées dans le
ressort des tribunaux de première instance, un ou plusieurs magistrats pour exercer à titre permanent et
ce pour une meilleure administration de la justice. Ces magistrats sont appelés juges résidents.

De surcroît, les tribunaux de première instance peuvent être classés, selon la nature des affaires qu'ils
connaissent, en tribunaux civils de première instance, tribunaux sociaux de première instance et en
tribunaux pénaux de première instance.

Ainsi, les tribunaux civils de première instance sont divisés en « sections de justice de proximité » et en
chambres : civile, commerciale et immobilière.

S’agissant des tribunaux sociaux de première instance, ils sont divisés en « sections des affaires de la
famille », en chambres : accidents de travail et maladies professionnelles, conflits du travail.

Concernant, les tribunaux pénaux de première instance, ils sont divisés en «sections de la justice de
proximité » et en chambres : correctionnelles, accidents de la circulation, affaires des mineurs.

Il faut ajouter en ce sens qu’elles sont créées au sein des tribunaux de première instance, y compris ceux
qui sont classés, des chambres, dites chambres d'appel, qui connaissent de certains appels formés
contre les jugements rendus par elles en premier ressort.

Les tribunaux de première instance peuvent tenir des audiences foraines dans leur ressort.
§2- Les attributions des tribunaux de première instance

Les tribunaux de première instance peuvent connaître de toutes les matières sauf lorsque la loi attribue
formellement compétence à une autre juridiction.

Précisément, les tribunaux de première instance sont compétents soit en premier et dernier ressort soit
à charge d’appel, dans les conditions déterminées par le code de procédures civile et le code de
procédure pénale et le cas échéant par des textes particuliers.

En matière civile, les tribunaux de première instance statuent en premier et dernier ressort lorsque le
montant du litige est égal ou inférieur à 20.000 DH.

En matière pénale, les tribunaux de première instance sont compétents pour juger les contraventions et
les délits. En revanche, les crimes relèvent de la compétence de la cour d’appel.

Dans les tribunaux de première instance, les audiences sont tenues et les jugements sont rendus par un
juge unique assisté d’un greffier, à l’exception des actions en droits réels immobiliers et mixtes et des
affaires de la famille et des successions ou il est statué en présence d’une formation collégiale composée
de trois magistrats assistés d’un greffier.

De même, ces tribunaux statuent en deuxième degré dans les cas fixés par la loi en étant composé de
trois juges assistés d’un greffier. C’est ce qui résulte de l’article 5 de la loi de 1974 relative à l’organisation
judiciaire marocaine telle qu’elle a été modifiée et complétée.

Sous-section 2 : les cours d’appel

La loi 1-74-338 du 15 juillet 1974 relative à l’organisation judiciaire du royaume telle qu’elle a été modifié
et complété fixe l’organisation (§1) et la compétence des cours d’appel (§2).

§1 : L’organisation des cours d’appel


Les cours d'appel comprennent, sous l'autorité du premier président et suivant leur importance, un
certain nombre de chambres spécialisées dont une chambre d'appel de statut personnel et successoral
et une chambre criminelle. Toutefois, toute chambre peut valablement instruire et juger quelle qu'en
soit la nature, les affaires soumises à ces cours.

Elles comportent également un ministère public composé du procureur général du Roi et de substituts
généraux, un ou plusieurs magistrats chargés de l'instruction ‫ا‬, un ou plusieurs magistrats des mineurs,
un greffe et un secrétariat du parquet général.

Les cours d'appel dont les ressorts sont fixés et délimités par décret comprennent des sections des
crimes financiers. Ces sections comprennent des chambres d'instruction, des chambres pénales, des
chambres pénales d'appel, un parquet général, un secrétariat greffe et un secrétariat du parquet général.

En toute matière, à peine de nullité, les audiences des cours d'appel sont tenues et leurs arrêts sont
rendus par trois conseillers assistés d'un greffier sauf si la loi en dispose autrement.

La chambre criminelle siège, en raison de la gravité des affaires qui lui sont confiées, avec cinq
conseillers, un président de chambre et quatre conseillers.

La présence du représentant du ministère public à l'audience pénale est prévue à peine de nullité. Son
assistance en toute autre matière est facultative, sauf dans les cas déterminés par le code de procédure
civile, notamment lorsqu'il est partie principale et dans toutes autres hypothèses prévues par un texte
particulier.

§2 : Les attributions des cours d’appel

Les cours d’appel, juridictions du second degré, examinent une seconde fois les affaires déjà jugées en
premier ressort par les tribunaux de première instance.

Elles connaissent donc des appels des jugements rendus par ces tribunaux ainsi que des appels des
ordonnances rendues par leurs présidents.

Les chambres criminelles des cours d’appel constituent des formations particulières, compétentes pour
juger des crimes en premier et dernier ressort.

Sous-section 3 : La cour de cassation

Avant d’envisager les attributions de la cour de cassation (§2), il convient d’aborder sa composition (§1)

§1-L’organisation de la cour de cassation

La Cour de cassation est présidée par un premier président. Le ministère public y est représenté par le
procureur général du Roi assisté, des avocats généraux.

Elle comprend des présidents de chambres et des conseillers. Elle comporte également un greffe ainsi
qu'un secrétariat du parquet général.

Elle se divise en six chambres : une chambre civile dite la première chambre, une chambre de statut
personnel et successoral, une chambre commerciale, une chambre administrative, une chambre sociale
et une chambre pénale.

Chaque chambre est présidée par un président de chambre et peut être divisée en sections.

Toute chambre peut valablement instruire et juger quelle qu'en soit la nature, les affaires soumises à la
cour.

La cour de cassation est une juridiction collégiale, A ce titre, les audiences sont tenues et les arrêts
rendus par cinq magistrats. Dans certains cas, cette collégialité est renforcée et les arrêts sont rendus par
deux chambres réunies et dans certaines affaires, par toutes les chambres réunies en assemblée
plénière.

§2- les attributions de la cour de cassation

Les attributions de la cour de cassation sont nombreuses et diversifiées. La loi a cependant limité son
rôle à l’examen des seules questions de droit : elle contrôle la légalité des décisions rendues par les
juridictions de fond et assure ainsi l’unité d’interprétation jurisprudentielle.

La cour de cassation statue, en vertu de l’article 353 du code de procédure civile, sur :

- Les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en derniers ressort par toutes les
juridictions du Royaume, à l’exception des demandes dont la valeur est inférieure à vingt mille dirhams
et de celle relative au recouvrement des loyers et des charges qui en découlent ou à leur révision.

- Les recours formés contre les actes et décisions par lesquelles les juges excèdent leurs pouvoirs.

- Les règlements de juges entre juridictions n’ayant au-dessus d’elles aucune juridiction supérieure
commune autre que la cour de cassation.

- Les prises à parties contre les magistrats et les juridictions autres que la cour de cassation.

- Les instances en suspicion légitime.

- Les dessaisissements pour cause de sûreté publique.

Section 2 : Les juridictions spécialisées


Les juridictions spécialisées sont les juridictions administratives (sous-section 1) et les juridictions
commerciales (sous-section 2).

Sous-section 1 : les juridictions administratives

Les juridictions administratives comprennent d’une part les tribunaux administratifs régis par la loi 41-90
promulguée par le dahir n°1-91-225 du 10 septembre 1993 et les cours d’appel administratives régies
par la loi 80-03 promulguées par le dahir n° 1-06-05 du 14 février 2006.

§1 : Organisation des juridictions administratives

Chaque tribunal administratif comprend :

- Un président et plusieurs magistrats.

- Un greffe.

Le président du tribunal administratif désigne parmi les magistrats du tribunal et sur proposition de
l’assemblée générale du tribunal, pour une période de deux ans, un ou plusieurs commissaires royaux de
la loi et du droit.

Ces commissaires doivent présenter, en toute indépendance, à l’audience, des conclusions sur chaque
affaire. Ils contribuent à éclairer le tribunal sur le droit applicable et proposent des solutions. Ils ne
prennent pas part au jugement. Ils ne sont pas chargés de défendre l’administration, mais doivent
présenter une analyse objective et équilibrée de l’ensemble des éléments de l’affaire et guider le tribunal
vers une décision équitable et juridiction correcte.

Par ailleurs, chaque cour d’appel administrative comprend :


- Un premier président, des présidents de chambres et des conseillers.

- Un greffe

La cour d’appel administrative peut être divisée en chambres suivant la nature des affaires dont elle est
saisie.

Le premier président de la cour d’appel administrative désigne sur proposition de l’assemblée générale,
pour une période de deux ans renouvelable parmi les conseillers, un ou plusieurs commissaires royaux
de la loi et du droit.

§2 : Les attributions des juridictions administratives

Les tribunaux administratifs sont compétents pour juger en premier ressort :

- Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions des autorités
administratives.

.‫ا‬Les litiges relatifs aux contrats administratifs -

- Les actions en réparation de dommages causés par les actes ou les activités des personnes publiques.

- Les litiges nés à l’occasion de l’application de pensions et du capital décès des agents de l’Etat des
collectivités locales, des établissements publics et du personnel de l’administration de la Chambre des
Représentants et de la Chambre des Conseillers.

- Les contentieux fiscaux.


- Les litiges électoraux.

- La légalité des actes administratifs.

Les cours d’appel administratives sont compétentes pour connaître, en appel, des jugements rendus par
les tribunaux administratifs et des ordonnances de leurs présidents, sauf dispositions contraires prévues
par la loi.

Le premier président de la cour d’appel administrative ou le vice-président exerce les compétences de


juge des référés lorsque la cour est saisie du litige.

Sous-section 2 : les juridictions commerciales

Les juridictions de commerce ont été instituées au Maroc par la loi n°53-95 promulguée par le dahir n° 1-
97-65 du 12 février 1997.

§1 :L’organisation des juridictions commerciales

Les juridictions commerciales comprennent d’une part les tribunaux de commerces et d’autre part, les
cours d’appel de commerce.

Les magistrats du siège et du parquet des juridictions commerciales sont tous des magistrats
professionnels intégrés au « corps unique de la magistrature».

Chaque tribunal de commerce comprend :

- Un président, des vices présidents et des magistrats.


- Un ministère public composé du procureur du Roi et de un ou plusieurs substituts

- Un greffe et un secrétariat du ministère public.

Les audiences des tribunaux de commerce sont tenues et les jugements sont rendus par trois magistrats,
dont un président, assisté d’un greffier.

Les cours d’appel de commerce comprennent :

- Un Premier Président, des Présidents de chambre et des conseillers.

- Un ministère public composé d’un Procureur général du Roi et de substituts.

- Un greffe et un secrétariat du ministère public.

Comme les tribunaux de commerce, les cours d’appel de commerce peuvent être divisées en chambres
et chacune d’entre elles peut instruire et juger les affaires soumises à la Cour.

Les audiences des cours d’appel de commerce sont tenues et les arrêts rendus par trois Conseillers, dont
un Président, assistés d’un greffier.

§2 : Les attributions des juridictions de commerce

Les juridictions de commerce ont compétence pour juger de l’ensemble des litiges commerciaux. La
compétence territoriale appartient au tribunal de cette résidence.

Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître :


- Des actions relatives aux contrats commerciaux.

- Des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités commerciales.

- Des actions relatives aux effets de commerce.

- Des différends entre associés d’une société commerciale.

- Des différends relatifs aux fonds de commerce.

Plus généralement, les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des litiges portant sur
les actes accomplis par les commerçants à l’occasion de leur commerce et de l’ensemble des litiges
commerciaux qui comportent un objet civil.

Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître en premier et dernier ressort des
demandes dont le principal n’excède pas la valeur de vingt mille dirhams (20.000).

Ils sont compétents uniquement en premier ressort pour toutes les demandes d’une valeur supérieure à
ce montant, les appels devant être portés devant les cours d’appel de commerce.

Entre également dans la compétence des présidents des tribunaux de commerce la surveillance des
formalités du registre du commerce.

Section 3 : Les juridictions d’exception (appelée aussi juridiction spécialisée)

Il s’agit bel et bien du tribunal militaire permanent des forces armées royales instaurés par le dahir n° 1-
56-270 du 10 novembre 1956 formant code de justice militaire, modifié par la loi 2-71 du 26 juillet 1971.
Le tribunal Militaire Permanent siège à Rabat mais peut siéger dans tout autre lieu sur décision du
Ministre de la défense nationale.

C’est un organe collégial, présidé par un juge civil, mais il est composé de juges militaires, choisis en
fonction du grade de l’accusé et de la gravité de l’infraction commise. Toutefois, pour les délits et
contraventions, le tribunal est composé d’un magistrat de la cour d’appel territorialement compétente,
président, et de deux assesseurs militaires. Pour les crimes, il est composé d’un magistrat de la cour
d’appel territorialement compétente, Président, et de quatre assesseurs militaires.

Le tribunal militaire permanent est compétent pour statuer sur toutes les infractions commises par les
militaires et les cadres de l’armée : infractions spécifiques (désertion, rébellion....) ou de droit commun
(meurtres, vols....).

Sa compétence s’étend aux civils ayant commis :

- Un crime contre un membre des forces armées royales.

- Une infraction contre la sûreté de l’Etat (espionnage, trahison...

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