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LEGISLTATION ET DEONTOLOGIE

DROIT/LEGISLATION/DEONTOLOGIE

I/ INTRODUCTION AU DROIT :

A. DEFINITION DU DROIT :
Le Droit, est l'ensemble des dispositions interprétatives ou directives qui à un moment et
dans un Etat déterminés, règlent le statut des personnes et des biens, ainsi que les rapports
que les personnes publiques ou privées entretiennent. La solution des conflits entre
personnes privées en raison de leurs statuts différents ou de relations faisant appel au droit
international sont régis par le Droit International privé. Les relations juridiques entre États
sont déterminées par le Droit International Public.

En considération de l'objet du Droit, et dans un but pédagogique, le Droit privé fait l'objet de
divisions telles que : le droit civil, le droit procédural, le droit commercial, le droit social et à
leur tour ces matières font l'objet de sous-divisions, par exemple le droit civil se divise en :
droit des personnes, droit des régimes matrimoniaux, droit des successions, droit des biens,
droit des obligations et des contrats.

B. SOURCES DU DROIT

1. QU’EST-CE QUE LE DROIT ?


Le droit est constitué de l’ensemble des règles qui s’appliquent en un lieu donné (sur un
territoire défini) à une époque donnée. Le lieu peut être un Etat ou un regroupement d’Etats
(Union maghrébine, Union Européenne, Organisation des Nations-Unies), une subdivision
administrative d’un Etat (région, département, commune pour la France). En raison des
mutations de la société, le droit est amené à évoluer. Certaines règles deviennent caduques
et il faut répondre aux besoins de la société en faisant évoluer les règles juridiques et en en
créant de nouvelles.

2. LE DROIT ALGERIEN

Le droit algérien est un système de droit écrit : inspiré du droit français jusqu’au 5 juillet
1973, ces lois ont été abrogées et donc inspiré de la nouvelle constitution algérienne, il est
caractérisé par la codification systématique des acquis juridiques et est constitué en système
fondé sur la référence systématique à l’écrit. D’où le rôle primordial de la loi. Cependant, il
utilise également des sources dérivées (ou indirectes).
2. 1. LES TEXTES FONDAMENTAUX
Le droit algérien s’appuie sur les textes fondamentaux que sont :

A. LA CONSTITUTION :
Loi fondamentale, la constitution qui régit actuellement l’Algérie (constitution votée par
référendum populaire après l’indépendance). Elle est composée du préambule de
fondements historiques et l’appartenance musulmane de l’Algérie et inspirée de la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du texte constitutionnel proprement dit et
des décisions du Conseil constitutionnel).

B. LES TRAITÉS INTERNATIONAUX


Une fois ratifiés par le Parlement ou par voie référendaire, ils ont une force obligatoire
supérieure à une loi et à la constitution.

2.2. LES SOURCES DU DROIT

A. LA LOI
Elle est constituée de l’ensemble des textes législatifs. On distingue plusieurs sortes de
loi : lois constitutionnelles (qui modifient la constitution), lois organiques (qui précisent et
appliquent des articles de la constitution), lois ordinaires adoptées à l’issue de la navette
parlementaire).

B. LE DÉCRET
Sa rédaction et sa promulgation reviennent au pouvoir exécutif : les décrets sont signés par
le président de la République et le Premier ministre (ils sont souvent les « décrets
d’application » d’une loi).

C. L’ORDONNANCE :
Après avis favorable du Conseil d’Etat et avec l’assentiment du président de la République,
l’ordonnance est adoptée en Conseil des ministres et a force de loi.

D. L’ARRÊTÉ
Il peut être ministériel, préfectoral ou municipal dans l’ordre hiérarchique. C’est une
décision d’ordre pratique. Selon sa source, il s’applique à un territoire géographiquement
délimité.

2.3. LES SOURCES DÉRIVÉES (INDIRECTES)

Mais il fait également appel à :

A. LA JURISPRUDENCE :
Ce sont des textes émanant des cours de justice sur lesquels s’appuient les magistrats pour
régler certains litiges. Ces textes peuvent être une interprétation de la loi ou une réponse
donnée à une situation caractérisée par le vide juridique. Ils « font jurisprudence », c’est-à-
dire qu’ils constituent une référence pour trancher dans des cas identiques.

B. LA DOCTRINE :
C’est un ensemble d’analyses et d’études de concepts juridiques, de cas concrets ou de faits
de société qui peuvent aider le magistrat dans sa prise de décision.

C. LA COUTUME :
Il s’agit d’un ensemble d’habitudes et de réactions à des situations pratiques nées en dehors
de la justice mais faisant l’objet d’un large consensus au sein des autorités judiciaires qui les
ont avalisées et éventuellement généralisées au fil du temps.

Jurisprudence, doctrine et coutume peuvent être à l’origine d’un acte législatif qui entérine
et formalise une pratique, lui donnant par-là force de loi.

II. PRINCIPALES DIVISIONS DU DROIT :

A. LE DROIT PENAL :
Le droit pénal est la branche du droit qui détermine les infractions, les sanctions que la
société impose à ceux qui commettent ces infractions et les mesures de prévention ainsi que
les modalités de la répression des faits constitutifs d'infractions.

Le droit pénal doit répondre au principe de légalité. Le législateur tient de la Constitution,


ainsi que du principe de légalité des délits et des peines qui résulte de l'article 8 de la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, l'obligation de fixer lui-même le
champ d'application de la loi pénale et de définir les crimes et délits en termes suffisamment
clairs et précis
Le droit pénal doit aussi répondre aux principes de la non-rétroactivité de la loi pénale plus
sévère et de la rétroactivité de la loi pénale plus douce.
Les dispositions du droit pénal algérien sont contenues dans le Code pénal.
Les règles générales du droit pénal relèvent du droit pénal général.
Les règles spécifiques concernant les infractions relèvent du droit pénal spécial.
Les modalités d'application du droit pénal relèvent de la procédure pénale.

B. LE DROIT CIVIL :
Le droit civil est celui qui règlemente les relations privées des citoyens entre eux. Il s’agit de
l’ensemble des normes juridiques régissant les liens personnels ou patrimoniaux entre des
personnes privées, qu’elles soient physiques ou morales, de nature privée ou publique. Son
objectif est de protéger les intérêts de la personne au sein de l’ordre morale et patrimonial.
Cette branche du droit reconnait chaque personne en tant que sujet de droit, peu importe
ses activités particulières. En général, elle renferme l’ensemble des normes figurant dans le
code civil. Concernant le droit anglo-saxon, le droit civil correspond au droit continental (ou
civil law) et au droit positif (en opposition au droit naturel).
Le droit civil comprend donc le droit des personnes (dans la mesure où il règle leur capacité
juridique), le droit des obligations et des contrats, le droit des biens, le droit de la famille, le
droit des successions et les normes de responsabilité civile, par exemple.
Pour comprendre la branche du droit civil, il faut tout d’abord connaitre la notion du droit
naturel, qui est l’ensemble des principes du juste et de l’injuste ayant pour inspiration la
nature. Les droits naturels, qui sont universels et inaliénables, se matérialisent au moyen du
droit positif ou effectif.
Le droit positif, à son tour, peut être divisé en droit public et en droit privé. Au sens large du
terme, le droit civil fonctionne en quelque sorte comme synonyme de droit privé, étant
donné qu’il engage les normes relatives à l’État et à la capacité des personnes.

C. LE DROIT ADMINISTRATIF :
Le droit administratif est l’ensemble des règles de droit applicables aux organismes publics,
d’une part dans leur composition et dans leur fonctionnement et d’autre part dans leurs
rapports avec les administrés que sont les populations. Composante principale du droit
public, le droit administratif concilie l’intérêt général et les intérêts particuliers. Il s’applique
notamment au pouvoir exécutif et tranche les conflits qui peuvent opposer un particulier à
l’administration.

Loi n° 85-05 du 16 février 1985 relative à la protection et à la promotion de


la santé,

TITRE I
PRINCIPES ET DISPOSITIONS FONDAMENTAUX
Chapitre I
Principes fondamentaux

Article 1er. - La présente loi a pour objet de fixer les dispositions fondamentales en matière
de santé et de concrétiser les droits et devoirs relatifs à la protection et à la promotion de la
santé de la population.

Art. 2. - La protection et la promotion de la santé concourent au bienêtre physique et morale


de l'homme et à son épanouissement au sein de la société, et constituent, de ce fait, un
facteur essentiel du développement économique et social du pays.

Art. 3. - Les objectifs en matière de santé visent la protection de la vie de l'homme contre les
maladies et les risques, ainsi que l'amélioration des conditions de vie et de travail,
notamment par :
- le développement de la prévention ;
- la distribution de soins répondant aux besoins de la population ;
- la protection sanitaire prioritaire des groupes à risques ;
- la généralisation de la pratique de l'éducation physique, des sports et des loisirs ;
- l'éducation sanitaire.
Art. 4. - Le système national de santé se définit comme l'ensemble des activités et des
moyens destinés à assurer la protection et la promotion de la santé de la population.
Son organisation est conçue afin de prendre en charge les besoins de la population en
matière de santé, de manière globale cohérente et unifiée dans le cadre de la carte sanitaire.

Art. 5. - Le système national de santé est caractérisé par :


- la prédominance et le développement du secteur public ;
- une planification sanitaire qui s'insère dans le processus global du développement
économique et social national ;
- l'inter-sectorialité dans l'élaboration et la mise en œuvre des programmes nationaux
arrêtés en matière de santé ;
- le développement des ressources humaines, matérielles et financières en adéquation avec
les objectifs nationaux arrêtés en matière de santé ;
- la complémentarité des activités de prévention, de soins et de réadaptation ;
- des services de santé décentralisés, sectorisés et hiérarchisés, en vue d'une prise en charge
totale des besoins sanitaires de la population ;
- l'organisation de la participation active et effective de la population à la détermination et à
l'exécution des programmes d'éducation sanitaire ;
- l'intégration des activités de santé quel que soit le régime d'exercice.
Décret exécutif n° 11-121 du 15 Rabie Ethani 1432 correspondant au 20 mars
2011 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps des
paramédicaux de santé publique.

TITRE II

DISPOSITIONS APPLICABLES A LA FILIERE SOINS

Art. 20. La filière soins comprend quatre (4) corps :


. le corps des aides-soignants de santé publique ;
. le corps des auxiliaires de puériculture de santé publique ;
. le corps des assistants en fauteuil dentaire de santé publique ;
. le corps des infirmiers de santé publique.

Chapitre 4

Corps des infirmiers de santé publique


Art. 38. Le corps des infirmiers de santé publique comprend cinq (5) grades :
-le grade d’infirmier breveté, mis en voie d’extinction ;
-le grade d’infirmier diplômé d’Etat ;
-le grade d’infirmier de santé publique ;
-le grade d’infirmier spécialisé de santé publique ;
-le grade d’infirmier major de santé publique.

Section 1
Définition des tâches

Art. 39. Les infirmiers brevetés sont chargés, notamment, d’exécuter les prescriptions
médicales et les soins de base. Ils veillent à l’hygiène, à l’entretien et au rangement du
matériel.
Art. 40. Outre les tâches dévolues aux infirmiers brevetés, les infirmiers diplômés d’Etat
sont chargés d’exécuter les prescriptions et les soins polyvalents. A ce titre, ils sont chargés,
notamment :
- de participer à la surveillance clinique des malades et des thérapeutiques mises en œuvre ;
- de favoriser le maintien, l’insertion ou la réinsertion des patients dans leur cadre de vie
habituelle ;
- de participer à des actions de prévention en matière de santé individuelle et collective.

Art. 41. - Les infirmiers de santé publique sont chargés, notamment :


- de participer au maintien, à la restauration et à la promotion de la santé physique et
mentale des personnes ;
-de réaliser des soins infirmiers relevant des tâches propres à leur mission, sur prescription
médicale ou en présence du médecin et en cas d’extrême urgence sur la base de protocoles
d’urgence Ecrits ;
- de contrôler, d’évaluer et de surveiller l’évolution de l’État de santé des patients ;
- d’établir le projet de soins, de planifier les activités y afférentes, de tenir et de mettre à jour
le dossier soins du patient ;
- d’accueillir et de suivre pédagogiquement les Etudiants et les stagiaires.

Art. 42. - Outre les tâches dévolues aux infirmiers de santé publique, les infirmiers
spécialisés de santé publique sont chargés, en fonction de leurs spécialités, notamment :
- d’exécuter les prescriptions médicales nécessitant une haute qualification, notamment les
soins complexes et spécialisés ;
- de participer à la formation des paramédicaux. La liste des spécialités citées ci-dessus est
fixée par arrêté du ministre chargé de la santé.

Art. 43. - Outre les tâches dévolues aux infirmiers spécialisés de santé publique, les
infirmiers majors de santé publique sont chargés, notamment :
-d’élaborer et de réaliser, en liaison avec l’équipe médicale, le projet de service ;
-de programmer les activités de l’équipe de l’unité ;
- d’assurer le suivi et l’évaluation des activités de soins ;
-de contrôler la qualité et la sécurité des soins et les activités paramédicales ;
-d’assurer la gestion de l’information relative aux soins et aux activités paramédicales ;
-d’accueillir et d’organiser l’encadrement des personnels des Etudiants et des stagiaires
affectés au service.

Section 2
Conditions de recrutement et de promotion

Art. 44. -Sont promus en qualité d’infirmier diplômé d’Etat :

1- par voie d’examen professionnel, dans la limite des postes à pourvoir, les infirmiers
brevetés justifiant de cinq (5) années de service effectif en cette qualité.

2- au choix, après inscription sur une liste d’aptitude,


Dans la limite de 20 % des postes ‡ pourvoir, les infirmiers brevetés justifiant de dix (10)
années de service effectif en cette qualité. Les candidats retenus en application des cas 1 et
2 ci-dessus sont astreints, préalablement à leur promotion, à suivre avec succès une
formation de neuf (9) mois dont le contenu du programme et les modalités d’organisation
sont fixées par arrêté conjoint du ministre chargé de la santé et de l’autorité chargée de la
fonction publique.

Art. 45. -Sont recrutés et promus en qualité d’infirmier de santé publique :


1- sur titre, les diplômés des instituts nationaux de formation supérieure paramédicale,
filière soins, spécialité soins généraux. L’accès à la formation s’effectue parmi les candidats
titulaires du baccalauréat de l’enseignement secondaire.
2- par voie de concours sur Epreuves, dans la limite des postes à pourvoir, les infirmiers
diplômés d’Etat justifiant de cinq (5) années de service effectif en cette qualité. Les candidats
retenus en application du cas 2 ci-dessus sont astreints, préalablement à leur promotion, ‡
suivre avec succès une formation de neuf (9) mois dont le contenu du programme et les
modalités d’organisation sont fixés par arrêté conjoint du ministre chargé de la santé et de
l’autorité chargée de la fonction publique.

Art. 46. - Sont promus, en qualité d’infirmier spécialisé de santé publique, par voie de
concours sur Epreuves, dans la limite des postes à pourvoir, les infirmiers de santé publique
justifiant de cinq (5) années de service effectif en cette qualité et ayant suivi avec succès une
formation de 12 à 18 mois, selon les spécialités. La durée, le contenu du programme et les
modalités d’organisation de la formation sont fixés par arrêté conjoint du ministre chargé de
la santé et de l’autorité chargée de la fonction publique.

Art. 47. - Sont promus en qualité d’infirmier major de santé publique, par voie de concours
sur Epreuves, dans la limite des postes à pourvoir, les infirmiers spécialisés de santé publique
justifiant de cinq (5) années de service effectif en cette qualité et ayant suivi avec succès une
formation dont la durée, le contenu du programme et les modalités d’organisation sont fixés
par arrêté conjoint du ministre chargé de la santé et de l’autorité chargée de la fonction
publique. Section 3 Dispositions transitoires d’intégration

Art. 48. - Sont intégrés dans le grade d’infirmier breveté les infirmiers brevetés et les
infirmières brevetées en soins obstétricaux, titulaires et stagiaires.

Art. 49. - Sont intégrés dans le grade d’infirmier de santé publique les infirmiers diplômés
d’Etat, titulaires et stagiaires. Les fonctionnaires cités ci-dessus sont astreints, après leur
intégration, à suivre une formation de neuf (9) mois dont le contenu du programme et les
modalités d’organisation sont fixées par arrêté conjoint du ministre chargé de la santé et de
l’autorité chargée de la fonction publique.

Art. 50. - Sont intégrés dans le grade d’infirmier spécialisé de santé publique les infirmiers
principaux titulaires et stagiaires
DROITS ET OBLIGATIONS DES FONCTIONNAIRES DE LA SANTE
Ordonnance n°06-03 du 19 Joumada Ethania 1427 correspondant au 15
juillet 2006 portant statut général de la fonction publique

TITRE II
GARANTIES, DROITS ET OBLIGATIONS DU FONCTIONNAIRE

Chapitre 1er : Garanties et droits du fonctionnaire


Art. 26 - La liberté d'opinion est garantie au fonctionnaire dans la limite de l'obligation de
réserve qui lui incombe.

Art. 27 - Aucune discrimination ne peut être faite entre les fonctionnaires, en raison de leurs
opinions, de leur sexe, de leur origine ainsi que de toute autre condition personnelle ou
sociale.

Art. 28 - L'adhésion à une organisation syndicale ou à une association ne doit nullement


influer sur la carrière du fonctionnaire.
Sous réserve des cas d'interdiction prévus par la législation en vigueur, l'appartenance ou la
non-appartenance à un parti politique ne doit en aucune manière affecter la carrière du
fonctionnaire.

Art. 29 - La carrière du fonctionnaire, candidat à un mandat électif politique ou syndical, ne


peut, en aucune manière, être affectée par les opinions qu'il émet avant ou pendant son
mandat.

Art. 30 - L'Etat est tenu de protéger le fonctionnaire contre les menaces, outrages, injures,
diffamations ou attaques de quelque nature que ce soit, dont il peut être l'objet, dans ou à
l'occasion de l'exercice de ses fonctions et de réparer le préjudice qui en résulterait.
L'Etat est, dans ces conditions, subrogé aux droits du fonctionnaire pour obtenir réparation
de l'auteur des faits.

L'Etat dispose, en outre, aux mêmes fins, d'une action directe qu'il peut exercer, au besoin,
par voie de constitution de partie civile devant la juridiction compétente.

Art. 31 - Lorsqu'un fonctionnaire est poursuivi par un tiers pour faute de service, l'institution
ou l'administration publique dont il relève doit le couvrir des condamnations civiles
prononcées à son encontre, dans la mesure où une faute personnelle détachable de
l'exercice de ses fonctions n'est pas imputable à ce fonctionnaire.

Art. 32 - Le fonctionnaire a droit, après service fait, à une rémunération.

Art. 33 - Le fonctionnaire a droit à la protection sociale et à la retraite, dans le cadre de la


législation en vigueur.
Art. 34 - Le fonctionnaire bénéficie des œuvres sociales, dans le cadre de la législation en
vigueur.

Art. 35 - Le fonctionnaire exerce le droit syndical, dans le cadre de la législation en vigueur.

Art. 36 - Le fonctionnaire exerce le droit de grève, dans le cadre de la législation et de la


réglementation en vigueur.

Art. 37 - Le fonctionnaire doit bénéficier de conditions de travail de nature à préserver sa


dignité, sa santé et son intégrité physique et morale.

Art. 38 - Le fonctionnaire a droit à la formation, au perfectionnement et à la promotion


durant sa carrière.

Art. 39 - Le fonctionnaire a droit aux congés prévus par la présente ordonnance.

Chapitre 2 : Obligations du fonctionnaire


Art. 40 - Dans le cadre de l'exercice de ses fonctions, le fonctionnaire est tenu de respecter
et de faire respecter l'autorité de l'Etat, conformément aux lois et règlements en vigueur.

Art. 41 - Le fonctionnaire est tenu d'exercer ses fonctions en toute loyauté et impartialité.

Art. 42 - Le fonctionnaire doit s'abstenir de tout acte incompatible avec la nature de ses
fonctions, même en dehors du service.
Il est tenu d'avoir, en toute circonstance, une conduite digne et respectable.

Art. 43 - Les fonctionnaires consacrent l'intégralité de leur activité professionnelle aux


tâches qui leur sont confiées. Ils ne peuvent exercer une activité lucrative, à titre privé, de
quelque nature que ce soit.
Toutefois, les fonctionnaires sont autorisés à exercer des tâches de formation,
d'enseignement ou de recherche à titre d'occupation accessoire, dans des conditions et
selon des modalités fixées par voie réglementaire.

Ils peuvent également produire des œuvres scientifiques, littéraires ou artistiques.

Dans ce cas, le fonctionnaire ne pourra mentionner sa qualité ou son titre administratif, à


l'occasion de la publication de ses œuvres, qu'avec l'accord de l'autorité investie du pouvoir
de nomination.

Art. 44 - Nonobstant les dispositions de l'alinéa 1er de l'article 43 ci-dessus, les


fonctionnaires appartenant aux corps des enseignants de l'enseignement supérieur, des
chercheurs ainsi qu'au corps des praticiens médicaux spécialistes peuvent exercer une
activité lucrative, à titre privé, en rapport avec leur spécialité.
L'autorité compétente veille à assurer la sauvegarde des intérêts du service et prend, en tant
que de besoin, toute mesure appropriée.
Les conditions et les modalités d'application du présent article sont fixées par voie
réglementaire.

Art. 45 - Sous peine de sanctions disciplinaires prévues par le présent statut, il est interdit à
tout fonctionnaire, quelle que soit sa position dans la hiérarchie administrative, d'avoir, par
lui-même ou par personne interposée et sous quelque dénomination que ce soit, à
l'intérieur ou à l'extérieur du pays, des intérêts de nature à compromettre son indépendance
ou à constituer une entrave à l'exercice normal de sa mission, dans une entreprise soumise
au contrôle ou en relation avec l'administration dont il relève.

Art. 46 - Lorsque le conjoint d'un fonctionnaire exerce, à titre professionnel, une activité
privée lucrative, déclaration doit en être faite à l'administration dont relève le fonctionnaire.
L'autorité compétente prend, s'il y a lieu, les mesures propres à sauvegarder l'intérêt du
service.
L'absence de déclaration constitue une faute professionnelle passible de sanctions
disciplinaires, tel que prévu à l'article 163 de la présente ordonnance.

Art. 47 - Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie administrative, est
responsable de l'exécution des tâches qui lui sont confiées.
La responsabilité propre de ses subordonnés ne le dégage nullement des responsabilités qui
lui incombent.

Art. 48 - Le fonctionnaire est tenu au secret professionnel. Il ne doit divulguer, en dehors des
nécessités de service, aucun document, fait ou information, dont il a connaissance ou qu'il
détient à l'occasion de l'exercice de ses fonctions. Il ne peut être délié du secret
professionnel qu'après autorisation écrite de l'autorité hiérarchique habilitée.

Art. 49 - Le fonctionnaire veille à la protection et à la sécurité des documents administratifs.


Toute dissimulation, détournement ou destruction de dossiers, pièces ou documents
administratifs sont interdits et exposent leur auteur à des sanctions disciplinaires, sans
préjudice des poursuites pénales.

Art. 50 - Le fonctionnaire est tenu, dans le cadre de l'exercice de ses fonctions, de préserver
le patrimoine de l'administration.

Art. 51 - Le fonctionnaire ne doit, en aucun cas, utiliser les locaux, équipements et moyens
de l'administration, à des fins personnelles ou étrangères au service.

Art. 52 - Le fonctionnaire doit agir avec correction et déférence dans ses relations avec ses
supérieurs hiérarchiques, ses collègues et ses subordonnés.

Art. 53 - Le fonctionnaire est tenu d'agir envers les usagers du service public avec courtoisie
et diligence.

Art. 54 - Sous peine de poursuites judiciaires, il est interdit à tout fonctionnaire de solliciter,
exiger ou recevoir directement ou par personne interposée, en contrepartie d'une prestation
effectuée dans le cadre de ses fonctions, des présents, dons, gratifications ou avantages
quelconques, de quelque nature que ce soit.

LE SECRET PROFESSIONNEL

Définition
Le secret professionnel est la non divulgation à des tiers non concerné de tout
renseignement d'ordre médical ou personnel concernant une personne soignée.

Les différentes formes de secret


 Secret confié : confidence : tout ce qu'on a vu, entendu, découvert.
 Secret promis : tout ce que le patient nous confie et demande de ne rien dire.
 Secret partagé : secret à caractère collectif : entre l'équipe médical.

Les éléments constitutifs du délit


Vis-à-vis de qui le secret doit-il être gardé

Le secret est absolu vis-à-vis :

 De tous les tiers non concernés.


 Des proches et de la famille mais pas pour les parents si le médecin est consulté et si le
patient est mineur.
 De l'équipe médico-sociale.

La révélation intentionnelle
La révélation est punissable pénalement si elle est intentionnelle. Si elle n'est pas
intentionnelle, elle ne relève pas de la loi pénale mais il doit y avoir des dommages et
intérêts.

Dérogations au secret professionnel


Révélations justifiées par l'intérêt ou le consentement du patient
Sauf pour les soins du rôle propre infirmier, l'obligation d'informer incombe le médecin.

Révélations justifiées par l'intérêt ou le consentement de la famille


Le consentement du malade est présumé quand le médecin vient en consultation.
Dévoiler si pas d'atteinte au défunt.

Révélations justifiées par l'intérêt de l'infirmier


 Si défense d'intérêt matériel (exemple de réclamation d'honoraire).
 Si l'intérêt à défendre est un intérêt moral.

Révélations justifiées par l'intérêt général


Déclaration de naissance des mort-nés, des maladies contagieuses, aux sévices auprès des
enfants de moins de 15 ans et des personnes âgées.

LA RESPONSABILITE INFIRMIERE
Définition
La responsabilité désigne le fait de supporter les conséquences de ses actes quand ils
portent préjudice à autrui.

Etre responsable c'est répondre de ses actes.

Cadre législatif
Juridiquement, la responsabilité civile ou pénale résulte du lien entre 3 éléments :

 La faute.
 Le dommage.
 Le lien de causalité.

Les responsabilités
Il y a 3 systèmes de responsabilités :

 La responsabilité civile ou administrative.


 La responsabilité pénale.
 La responsabilité disciplinaire.

La responsabilité civile
La responsabilité civile entraîne des réparations pour la victime : dommage et intérêt. Il
fait intervenir le tribunal administratif.

C'est l'établissement de soins qui répond des fautes mais il faut prouver que le dommage
soit dû à une faute.

 Faute non médicale :


 Liée à l'organisation ou au fonctionnement du service.
 Prestation de soins défectueux, erreurs.

La responsabilité pénale
La responsabilité pénale entraîne une peine et l'ouverture d'un casier judiciaire.

L'infirmier peut être jugé responsable si ses faits et gestes constituent une atteinte au
droit commun.

Les atteintes volontaires


 Infraction au code de santé publique :
 Pratique professionnelle illégale.
 Infraction réglementaire stupéfiant.
 Infraction au code pénal :
 Violation du secret professionnel.
 Refus de différer à une réquisition de l'autorité.
 Atteinte volontaire à la vie.
Les atteintes involontaires
 Homicide involontaire :
 Tout acte défectueux par maladresse, imprudence, inattention, négligence, ceci
entraînant le décès du malade.
 Délit de coup et homicide involontaire :
 Tout acte défectueux ou faute professionnelle commise par l'infirmier et entraînant un
dommage corporel par manque de surveillance, faute technique.

La responsabilité disciplinaire
La responsabilité disciplinaire entraîne une sanction, un blâme, un avertissement voire une
radiation après le jugement d'un professionnel par ses pairs.

ATTEINTE INVOLONTAIRE A L’INTEGRITE CORPORELLE


Tout professionnel de santé, qu'il exerce dans le cadre libéral ou public, peut voir engager sa
responsabilité pénale devant les juridictions répressives à raison d'une faute commise dans
l'exercice de son activité médicale. Cette responsabilité, qui l'expose à une sanction, suppose
qu'une infraction soit commise. Il ne peut être question, en matière pénale, de
responsabilité médicale sans faute, voire de présomption de responsabilité.

Le délit retenu est, dans la majeure partie des cas, celui d'homicide ou de blessures
involontaires.

Les atteintes involontaires à la vie et à l'intégrité corporelle se caractérisent par l'absence


d'élément intentionnel.

Réprimant l’homicide et les blessures causés par maladresse, imprudence, inattention,


négligence ou inobservation des règlements, les atteintes involontaires sont régies par les
dispositions du Code pénal. La responsabilité pénale médicale suppose l’existence d’une
faute, d’un dommage corporel et d’un lien de causalité entre ces deux éléments.

I) La faute
Contrairement au droit civil, le droit pénal, en raison du principe de légalité, ne connaît pas
d’incrimination générale de la faute. La faute pénale est définie avec une plus grande
précision. Il existe trois types de faute en matière pénale : la faute simple, la faute
caractérisée et la faute résultant du manquement à une obligation de sécurité ou de
prudence imposée par la loi ou le règlement. Il convient de préciser qu’une faute peut être
commise à n’importe quel stade de l’exercice de l’activité médicale : au moment de
l’établissement du diagnostic, au moment du choix d’un traitement ou de sa mise en œuvre,
ou encore lors de la surveillance postopératoire du malade.

S’agissant de la faute simple, les dispositions pénales prévoient différents types de


comportement : la maladresse, l’imprudence, l’inattention et la négligence. La maladresse
du médecin consiste, dans l’exercice de son activité, à méconnaître les règles de l’art, sans
en être forcément conscient (ex : le mauvais usage de forceps, le gynécologue ou le
chirurgien qui met en œuvre des techniques qu’il ne maîtrise pas suffisamment,). Les fautes
d’imprudence, d’inattention et de négligence sont le fait d’agir sciemment mal soit en
pensant qu’il n’y aura pas de conséquences dommageables, soit en acceptant le risque
(administrer une surconcentration d’adrénaline ; ordonner un dosage excessif de
médicaments ou le renouvellement trop laxiste de tranquillisant).

Pour ce qui est des fautes d’inattention ou de négligence, il convient de préciser qu'il s’agit
de fautes d'omission, constituant une abstention. Ainsi, il y a inattention lorsque, par
exemple, le médecin oublie une pince hémostatique ou une compresse dans la cavité
abdominale après l’intervention. Il y a négligence lorsque, par exemple, le chirurgien ne se
fait pas assister par un anesthésiste qualifié ou lorsque le chirurgien et l’anesthésiste
quittent la clinique seulement quelques instants après l’opération en laissant le malade sans
surveillance. L’erreur de diagnostic ou sa tardiveté ne sont constitutives d’une faute pénale
que si elles procèdent d’une négligence caractérisée.
Autres exemples de faute simple :

a) La maladresse et l'inattention
Les procédures fondées sur une maladresse ou une inattention du médecin sont rares
devant la Chambre criminelle. Il semble que ce contentieux soit plutôt déféré aux juridictions
civiles, la faute commise ne justifiant peut-être pas une poursuite pénale aux yeux des
victimes.

Constitue une inattention punissable la faute du chirurgien qui oublie des compresses dans
l'abdomen de la patiente opérée d'une colectomie. Cette faute avait été qualifiée de
maladresse ou négligence par les juges d’appel. La maladresse du gynécologue-obstétricien
dans l'utilisation des forceps, ayant provoquée la mort du nouveau-né, a également été
poursuivie et sanctionnée par le juge pénal.

b) L'imprudence
Parmi les arrêts récents, on peut citer comme exemple la faute du médecin anesthésiste qui
s'absente de la salle d'opération à un moment critique de l'intervention chirurgicale, pour
effectuer dans une salle voisine une autre anesthésie. Le patient a présenté des troubles
cardiaques ayant entraîné son décès après que l'infirmière lui eut administré une nouvelle
dose d'anesthésique en raison de son réveil précoce. L'imprudence se cumule ici avec la
violation, par l'anesthésiste, du décret régissant la pratique de son art.

Commet également une imprudence punissable le chirurgien qui, pour dresser un bilan de
stérilité secondaire, pratique un examen endoscopique sur une patiente à risque, entrée
dans le coma pendant l'intervention. L'examen, déconseillé dans le cas de la victime, a été
effectué sans nécessité et sans avoir épuisé les autres moyens de recherche.

A encore été sanctionnée l'imprudence du médecin gynécologue qui retarde de manière


excessive la décision de pratiquer une césarienne malgré les tentatives infructueuses
d'accouchement par ventouse puis forceps et les anomalies du rythme cardiaque du fœtus.
Il s'en est suivi pour l'enfant des lésions cérébrales sévères consécutives à une asphyxie
périnatale.
c) La négligence
C'est le type de faute le plus répandu, résultant dans la plupart des cas d'un défaut de
précautions nécessaires avant, pendant ou après une intervention. La négligence est souvent
associée à l'imprudence du médecin.

Ont ainsi été sanctionnés le chirurgien et l'anesthésiste qui se sont abstenus d'ordonner le
transfert d'une patiente dans un CHU alors que cette solution s'imposait en raison de
l'insuffisance manifeste des possibilités techniques de l'hôpital local et de la divergence de
leurs diagnostics. La victime, gravement blessée dans un accident de la route, avait subi trois
interventions de chirurgie viscérale. Elle est décédée le lendemain de son admission à
l’hôpital.

Commet une négligence fautive le gynécologue accoucheur qui s'est rendu coupable de
carence dans le suivi postopératoire de sa patiente. Celle-ci avait donné naissance par
césarienne à des jumeaux après une grossesse à risque. Hospitalisée depuis plusieurs mois et
soumise à un traitement anticoagulant, elle aurait dû faire l'objet d'une surveillance
vigilante. Elle est décédée le surlendemain de l'accouchement des suites d'une hémorragie
intra-abdominale.

A également été condamné pénalement pour négligence dans le suivi post-opératoire d'une
enfant de 4 ans, opérée des amygdales, le médecin anesthésiste qui s'est abstenu de toute
prescription sur le volume, la nature et le débit de la perfusion intraveineuse pratiquée en
salle de réveil et destinée à maintenir un accès veineux en cas d'urgence. L'enfant est entrée
dans le coma puis décédée à la suite d'un œdème cérébral causé par une intoxication à l'eau
administrée, par la perfusion de sérum glucosé, en trop grande quantité.

Le manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou


le règlement constitue également une faute pénale. Plus précisément, il s’agit d’une
nouvelle circonstance aggravante introduite par le Code pénal ayant pour conséquence une
sanction plus sévère que celle prévue pour la faute simple. Il est cependant nécessaire de
préciser la source et la nature de l’obligation particulière dont la violation est constitutive de
faute. Il suffit, dans ce cas, que la victime démontre le seul manquement à une telle
obligation de sécurité. La faute est, dès lors, présumée de manière absolue.

Enfin, la faute caractérisée ne concerne que les personnes physiques. Il s’agit d’une faute
ayant permis la réalisation d’un dommage corporel en exposant autrui à un risque qu’on ne
pouvait ignorer. La faute caractérisée est une faute non intentionnelle et, pour cette raison,
moins grave que le manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence
imposée par la loi ou le règlement. En même temps, il s’agit d’une faute plus grave qu’une
faute simple dans la mesure où il est créé un risque d’une particulière gravité pour autrui. Il
convient de préciser que la faute caractérisée a nécessairement pour conséquence un
dommage corporel – blessures ou décès. Pour cette raison, il ne faut pas la confondre avec
le délit de risques causés à autrui prévu au Code pénal, qui consiste « seulement » à exposer
autrui à un danger de mort ou de blessure sans que pour autant un dommage corporel ne
survienne.

II) Le préjudice
Les atteintes involontaires à la vie ou à l’intégrité corporelle sont sanctionnées par le droit
pénal si elles ont eu pour conséquence un dommage corporel pour la victime, à savoir le
décès ou les blessures. Cela suppose préalablement l’existence d’une personne née et
vivante. Ainsi, il n’y a pas d’homicide ni de blessures involontaires lorsqu’il s’agit d’un fœtus.
La loi pénale étant d’interprétation stricte, il n’est pas possible d’étendre l’application de ses
dispositions à l’enfant avant sa naissance. En revanche, il y a lieu d’appliquer les règles
relatives aux atteintes involontaires à l’enfant qui vient de naître, même s’il décède très peu
de temps après l’accouchement – le cas échéant, l’enfant n’a vécu qu’une heure).

III) Le lien de causalité


L’élément le plus difficile à établir, s’agissant de la responsabilité pénale du médecin, est le
lien de causalité entre la faute relevée et le résultat obtenu. Le lien de causalité doit être
certain ; une simple probabilité ne suffit pas. Ce lien doit être aussi direct s’agissant de la
faute. En revanche, pour ce qui est des fautes plus graves, un lien de causalité indirect suffit.
Autrement dit, plus le comportement du médecin (ou d’un autre professionnel de santé) est
éloigné du dommage corporel, moins il sera en mesure d’engager la responsabilité de celui-
ci. C’est seulement lorsque ce comportement, bien qu’éloigné, est d’une particulière gravité
que la responsabilité pénale du médecin sera engagée.
Il convient de préciser qu’une décision de relaxe fondée sur l’absence de lien de causalité
certain entre la faute et le dommage corporel n’empêche pas le juge, pénal ou civil, de
statuer sur la demande des dommages-intérêts de la victime ou de ses héritiers.
De même, le juge pourra statuer sur la perte de chance de survie ou de guérison
indépendamment de la responsabilité pénale. En effet, la perte de chance étant un
préjudice distinct du préjudice final (décès ou invalidité), le juge civil, tout comme dans le
passé, n’est pas lié par une décision préexistante du juge pénal et peut éventuellement
allouer des dommages et intérêts à la victime sur ce fondement.

IV) Sanctions
Les sanctions encourues dépendent de la gravité du préjudice. S’agissant des personnes
physiques, elles sont prévues au Code pénal. En cas d’homicide involontaire, les sanctions
encourues sont une peine d’emprisonnement. Lorsque l’homicide involontaire résulte d’un
manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le
règlement, les peines encourues sont plus lourdes. Des peines complémentaires sont
également encourues, en particulier, s’agissant d’un homicide involontaire, l’interdiction
d’exercer l’activité professionnelle ou sociale dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de
laquelle l’infraction a été commise ainsi que l’affichage et la diffusion de la décision.

Enfin, pour ce qui est des personnes morales, le taux maximum de l’amende applicable est
égal au quintuple de celui prévu pour les personnes physiques et au décuple en cas de
récidive. Les personnes morales encourent également des peines complémentaires,
notamment la fermeture définitive de l’établissement ou pour une durée de cinq ans au
plus.

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