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LAHYANI Hassan
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a. La constitution :
C’est le texte juridique le plus important , le texte fondamental qui
est au sommet de la hiérarchie des normes.
La constitution organise les institutions politiques et les différents
pouvoirs dont celui de l’Etat, d’où l’importance du contrôle de la
constitutionnalité des lois puisque la constitution est le cadre de
référence pour tous les pouvoirs.
Avant la promulgation de la constitution du 14 décembre 1962, le
Maroc vivait sous un régime de confusion des pouvoirs. C’était la
même autorité qui prenait à la fois les mesures législatives appelés
Dahirs et lois, et les mesures réglementaires.
La constitution avait posé une distinction entre
- La loi qui est en principe du domaine du parlement
- Le règlement qui relève du pouvoir exécutif
La constitution du 31 juillet 1970 avait étendu le domaine du
règlement ou du Dahir au détriment de celui de la loi.
Avec la constitution du 10 Mars 1972, c’est le mouvement inverse qui
s’est produit.
La proclamation de l’état d’exception conduit à une confusion totale
des pouvoirs.
b. La Loi :
En période normale la loi est normalement l’œuvre du pouvoir
législatif.
C’est un principe qui subit un certain nombre d’exceptions.
D’abord, le pouvoir législatif peut, dans deux hypothèses, déléguer
au pouvoir exécutif le droit de légiférer.
* La première, en vertu de l’Art 44 de la constitution, le parlement
« peut autoriser le gouvernement pendant un délai limité et en vue
d’un objectif déterminé, à prendre par décrets des mesures qui sont
normalement du domaine de la loi ».
Mais le parlement sera nécessairement appelé à les ratifier à
« l’expiration du délai fixé par la loi d’habilitation ».
* La deuxième hypothèse, dans l’intervalle des sessions, le
gouvernement peut, sans l’autorisation du parlement, prendre des
décrets lois avec, bien sûre, l’accord des commissions parlementaires
permanentes intéressées. De plus, ils doivent être soumis à la
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c. Les règlements :
Ils émanent du pouvoir exécutif, des autorités administratives et du
Roi. Il s’agit de dispositions variées et d’importance inégale :
- Au premier rang : le Dahir du souverain
- A un échelon intermédiaire : les décrets du premier ministre
- A un échelon inférieur : les arrêtés ministériels.
1) Les dahirs :
Par application du principe de la séparation des pouvoirs, le Roi
exerce ses prérogatives/fonctions par Dahir.
Les art 24 et suivants de la constitution dressent la liste des pouvoirs
constitutionnels du Roi dont on peut citer :
- Nomination du premier ministre
- Nomination des autres membres du gouvernement sur proposition
du premier ministre
- Préside le conseil des ministres
- Promulgue la loi définitivement adoptée
- Nomme aux emplois civils et militaires et peut déléguer ce droit
- Accrédite les ambassadeurs auprès des puissances étrangères
- Signe et ratifie les traités
- Préside le conseil supérieur de la magistrature
- Exerce le droit de grâce
- Et peut dans certaines conditions proclamer l’état d’exception.
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d. La jurisprudence :
C’est l’interprétation et l’application de la loi par les différentes
juridictions du royaume. Cet interprétation commence avec une
portée relative en produisant ses effets pour un litige spécifique et
peut finir par avoir une portée générale, c’est ce qui se produit
quand les solutions jurisprudentielles se répètent constamment et
sans interruption. La jurisprudence de la cour suprême bénéficie
d’une autorité particulière compte tenu qu’elle se trouve au sommet
de la hiérarchie judiciaire
e. La doctrine :
La doctrine n’est pas une source formelle du droit, cependant les
réflexions et les travaux de l’ensemble des juristes participent à la
formation, à l’interprétation et à l’évolution du système juridique.
Les opinions émises n’ont qu’une portée limitée surtout que les
points de vue des théoriciens et praticiens sont généralement
opposés. Mais , c’est le débat en lui-même qui est fécond et
enrichissant.
Le Droit international, matière essentiellement coutumière, a franchi une étape décisive avec
la convention de Vienne du 23 Mai 1969 qui a codifié le Droit des traités
(entré en vigueur en 1980).
On distingue généralement :
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- Les sources écrites : Traités internationaux, sentences arbitraires, règlements élaborés par
les organismes internationaux.
- Les sources non-écrites : Coutumes internationale, principes généraux du Droit.
Il est à signaler que les sources du Droit international constituent une source non négligeable
du droit national ou du moins elles représentent une sorte de pression qui influent son
évolution.
A titre d’exemple, le code de la nationalité marocaine du 6 septembre 1958 a affirmé la
supériorité du traité sur la loi interne : « les dispositions des traités ou accords internationaux
ratifiés et publiés prévalent sur la loi interne ».
Cette prise en considération de l’ordre juridique international par l’ordre interne se retrouve
dans d’autres textes législatifs :
- Dahir du 8 Novembre 1958 relatif à la procédure d’extradition des étrangers
- La loi du 5 Juin 1979 relative à l’exercice de la profession d’avocat.
Certains juristes , comme feu Allal El Fassi, n’hésitent pas à proclamer la supériorité du Droit
Musulman sur le Droit marocain d’inspiration Européenne, ils considèrent que ce Droit moderne a
été élaboré, à l’origine, pour un milieu différent du nôtre.
La constitution marocaine après avoir précisé dans son préambule que le Royaume du Maroc est un
« Etat Musulman », dispose que « l’Islam est la religion de l’Etat qui garantit à tous le libre exercice
des cultes ».
Il semble que le Droit Musulman traditionnel constitue toujours une source fondamentale de notre
Droit positif surtout en matière de statut personnel, familial et successoral et ce malgré les dernières
réformes du code de la famille.
La coutume, ou ‘’ Orf ’’, peut être définie comme étant une règle de Droit qui découle d’une pratique
ancienne d’un usage qui s’était prolongé dans le temps.
Cela veut dire que les particuliers ont pris l’habitude d’agir de telle ou telle manière. De ce fait un
acte précédent isolé ne suffit pas pour donner naissance à une règle de Droit de cette nature.
C’est pour cela que la coutume est probablement la source la plus vivante et qui traduit le mieux les
besoins et les aspirations des citoyens. Et à la différence des dispositions législatives ou
règlementaires, les règles coutumières ne sont pas élaborées par un corps constitué de l’Etat.
Elles procèdent directement et spontanément des pratiques populaires.
Chaque milieu socioprofessionnel forge au fil du temps ses propres règles coutumières que même les
juridictions du Royaume doivent en tenir compte.