Vous êtes sur la page 1sur 5

LES SOURCES DU DROIT SYNTHESE

L
e droit objectif est l’ensemble des règles de droit applicables à tous dans un pays. Elles
proviennent de sources diverses : droit communautaire, pouvoirs publics nationaux, juges.
Il convient donc de les classer, de connaître leur hiérarchie afin de mieux apprécier leur do-
maine d’application.
I. LES SOURCES INTERNATIONALES DU DROIT
La construction et les avancées rapides de l’Union Européenne conduisent à accorder une place particulière au droit
européen.

A. Les traités
Ce sont des conventions conclues entre deux (traités bilatéraux) ou plusieurs Etats (multilatéraux).
Ces traités ont force obligatoire pour les Etats signataires et suprématie sur le droit national à condition qu’ils soient :

 Signés ;
 Ratifiés i.e. approuvés par le chef de l’Etat et parfois par le Parlement ;
 Appliqués par les autres Etats signataires (principe de réciprocité).

B. Le droit dérivé
C’est l’ensemble des textes issus des institutions communautaires précisant les relations juridiques entre les
Etats membres. Ces textes peuvent être de deux ordres :

 Le règlement est voté par le Conseil des ministres sur proposition de la Commission. Il s’impose à tous les
Etats membres et intègre directement le droit national ;
 La directive votée par le Conseil sur proposition de la Commission fixe des objectifs à atteindre dans un
certain délai en laissant les Etats membres libres des moyens pour y arriver (lois, décrets…).
Les organes communautaires peuvent en outre émettre des décisions ou des recommandations (Comité Economique et
Social).
L’ensemble des décisions prises par la Cour de Justice des Communautés Européennes (jurisprudence européenne)
s’impose aux Etats membres et aux juridictions nationales.

II. LES SOURCES NATIONALES DU DROIT


Les sources principales du droit sont toutes des sources écrites mais il existe des sources non écrites.

A. Les sources textuelles


1. La Constitution

Elle date du 4/10/1958 et a marqué le début de la Ve République.


C’est l’ensemble des règles écrites qui concernent les institutions de l’Etat et qui régissent les rapports
entre ces institutions.
Elle regroupe plusieurs textes : la Constitution elle-même, le préambule de la Constitution de 1946 et la Déclaration
des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Elle représente la norme juridique suprême et ne peut être modifiée que par référendum.
2. La loi

a. Définition
C’est une règle juridique écrite à caractère général et permanent.
On distingue la loi ordinaire de la loi organique qui complète les dispositions de la Constitution et organise le fonc-
tionnement des institutions.

Véronique AMBLARD, Enseignante EconomieGestion/DGEMC - 1 -


LES SOURCES DU DROIT SYNTHESE

b. Domaine Le texte est ensuite publié au Journal Officiel et est ap-


Elle est obligatoire et son domaine d’application est plicable à compter du surlendemain de l’arrivée du J.O. à
régi par l’article 34 de la Constitution (droits civiques, liber- la préfecture.
tés publiques, état et capacité des personnes, détermination des crimes
et délits et de leurs peines, nationalité, propriété…).
d. L’application de la loi dans le temps
En principe, la loi nouvelle s’applique exclusivement dans
c. Elaboration le futur. : C’est la non-rétroactivité de la loi. Ce principe
L’initiative de la loi appartient au gouvernement (projet s’applique expressément en matière pénale mais peut
de loi) ou au Parlement (proposition de loi). tolérer des exceptions dans les autres domaines.
Le projet ou la proposition est ensuite déposée sur le
bureau de l’une des deux assemblées et son étude e. Caractères de la loi
est confiée à une commission spécialisée. Elle est La loi est :
enfin votée en séance publique.  Obligatoire
Mécanisme de la navette parlementaire. Loi impérative à laquelle il est impossible de déroger ;
La loi votée doit être promulguée par le Président de Loi supplétive à laquelle il est possible de déroger par
contrat.
la république après contrôle éventuel par le conseil  Permanente
constitutionnel. La promulgation est l’acte par lequel le  Territoriale en matière pénale, la loi s’applique à tous
Président constate officiellement l’existence de la loi les individus résidant sur le sol français.
dans les 15 jours qui suivent la transmission au gou-
vernement et ordonne son exécution.

3. Les règlements administratifs


Le pouvoir exécutif peut prendre des règlements administratifs qui contiennent des normes juridiques. Selon l’article
37 de la constitution, tout ce qui n’est pas du domaine de la loi relève du règlement. On distingue trois types de
règlements :

 Les ordonnances : Ce sont des actes pris par le Gouvernement après autorisation du Parlement (loi
dans des matières qui sont normalement du domaine de la loi. Une fois ratifiées par le Parle-
d’habilitation)
ment, elles ont force de loi ;
 Les décrets : Ils permettent au gouvernement d’édicter des normes réglementaires obligatoires :
 Soit ils sont pris en application d’une loi votée par le Parlement et sont qualifiés de décrets
d’application ;
 Soit ils sont pris dans des matières autres que celles de la loi : ce sont les décrets autonomes.
 Les arrêtés : Ce sont des textes qui posent des règles de droit dans la limite de la compétence de l’auteur
de l’acte (préfectoraux, ministériels, municipaux).
4. Les sources conventionnelles
En droit du travail, il existe une source de droit particulière : C’est la négociation collective.
Les auteurs en sont les employeurs et les syndicats représentatifs de salariés.
Les textes issus de la négociation collective prennent la forme de contrats collectifs écrits : les conventions collec-
tives et les accords collectifs. Ils indiquent leur champ d’action professionnel (Ex. : hôtellerie) et territorial.
Ils ne peuvent prévoir que des dispositions plus avantageuses pour le salarié que la loi.

Remarque : Le projet de loi de François Fillon modifie la hiérarchie des normes en matière de droit social, selon
laquelle un accord de branche ne peut déroger à un accord interprofessionnel que pour l’améliorer, et un accord
d’entreprise ne peut être moins favorable pour les salariés que l’accord de branche en vigueur.
Le nouveau texte prévoit désormais que les partenaires sociaux seront libres de conclure des accords qui dérogent à
la « norme supérieure ». La loi a cependant prévu trois exceptions : les dispositions concernant le salaire minimum,
la grille de classification, et les dispositifs mutualistes ne pourront être modifiés que dans un sens favorable aux sala-
riés.

Véronique AMBLARD, Enseignante EconomieGestion/DGEMC - 2 -


LES SOURCES DU DROIT SYNTHESE

B. Les sources non textuelles


Elles ont pour objet de compléter les règles prévues par les textes écrits.

1. La jurisprudence
C’est l’ensemble des décisions de justice qui donnent la même solution sur une question de droit.
La jurisprudence la plus importante émane de la Cour de Cassation.
La jurisprudence a pour fonction :

 D’interpréter la loi ;
 D’en combler les lacunes ;
 De l’adapter aux évolutions.

2. La doctrine
La doctrine est constituée d’opinions de juristes, publiées dans des revues ou des ouvrages spécialisés sur
des questions de droit.

3. Les usages et les coutumes


Ils résultent d’habitudes ou de pratiques qui deviennent obligatoires parce que les individus ont décidé de s’y con-
former. Ils ne peuvent être contraires à une loi impérative.

La coutume est une règle non écrite issue d’un usage Les usages sont des règles coutumières propres à
général et prolongé et de la croyance en son caractère une profession ou à une région (Ex. : Prime de Noël).
obligatoire.

Véronique AMBLARD, Enseignante EconomieGestion/DGEMC - 3 -


LES SOURCES DU DROIT SYNTHESE

III. LA HIERARCHIE DES SOURCES DU DROIT


Elle permet de maintenir la cohésion des nombreuses règles qui constituent le droit objectif. C’est un principe fon-
damental de notre droit :

Chaque source ne peut être contraire Au sommet de la hiérarchie, la Constitution de 1958 domine, puis
à celle qui lui est supérieure. viennent ensuite les traités internationaux ratifiés, le droit européen
dérivé, les lois organiques, les lois ordinaires, les ordonnances, les
décrets, les arrêtés ministériels, préfectoraux et municipaux.

La constitution

Traités internationaux ratifiés


Droit européen dérivé

Lois organiques
(complètent et précisent les dispositions de la Constitution)

Loi
Ordonnances
Règlements (décrets) autonomes

Règlements (décrets) d’application


Arrêtés ministériels
Arrêtés préfectoraux
Arrêtés municipaux

Le conseil Constitutionnel veille à la constitutionnalité des lois et des traités i.e. à leur conformité à la Constitu-
tion.
Les juridictions administratives contrôlent la légalité des règlements i.e. leur conformité à la loi.
Les juridictions civiles contrôlent les us et coutumes qui ne peuvent devenir des sources de droit dès lors qu’ils sont
illicites.

Chaque source de droit va aller dans le sens de la précision mais aussi de l’adaptation par rapport
au problème concerné. Ainsi la Constitution pose un principe général, la loi l’applique, le règlement
en fixe les modalités pratiques, l’usage l’adapte aux réalités locales ou professionnelles.
Le cadre des futures lois françaises est désormais en partie décidé à Bruxelles lors de l’élaboration
des directives européennes. En effet, la Cour Européenne de Justice a proclamé la primauté du
droit communautaire sur un texte interne quel qu’il soit.

Véronique AMBLARD, Enseignante EconomieGestion/DGEMC - 4 -


LES SOURCES DU DROIT SYNTHESE

L’élaboration des règles de droit nationales

L’élaboration des règles de droit européen

Véronique AMBLARD, Enseignante EconomieGestion/DGEMC - 5 -

Vous aimerez peut-être aussi