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INTRODUCTION
Le droit administratif appartient à la branche du droit public, compte tenu de son objet
qui est de régir l’Administration, c’est-à-dire enfermer l’Administration dans le droit.
Le droit administratif ivoirien doit beaucoup au droit administratif français pour des
raisons tirées du passé colonial de la Côte d’Ivoire. Cette constatation impose de partir
du droit français pour en arriver au cas spécifique de la Côte d’Ivoire.
I / L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE
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a- LA CENTRALISATION
1- LA DECENTRALISATION
C’est la technique d’organisation administrative dans laquelle l’Etat créé des entités,
des institutions auxquelles il confère la personnalité juridique et, en conséquence,
l’autonomie administrative et financière. Ainsi définie, la décentralisation s’applique à
des collectivités territoriales mais aussi à des services publics. Lorsque la
décentralisation est appliquée aux collectivités locales ou territoriales, on parle de
décentralisation territoriale. Exemple : les communes, les régions. En revanche, lorsque
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Ces collectivités territoriales décentralisées ont des organes qui sont, non pas
nommés par le pouvoir central, mais élus par la collectivité. C’est le cas avec les
conseillers municipaux, les maires, les conseillers régionaux, les présidents des conseils
régionaux.
Il suit de tout ce qui précède qu’il existe une différence qui n’est pas que de degré
entre centralisation et décentralisation. La différence est plutôt de nature car dans un
cas on parle de hiérarchie entre le pouvoir central et les représentants locaux, tandis
que, dans l’autre cas, les rapports sont des rapports de tutelle. Ces différences
influencent les modalités du contrôle que l’Etat exerce dans chaque cas.
b - L’ADMINISTRATION CENTRALE
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Ce qui a été dit à propos du Premier ministre vaut aussi pour les autres membres du
gouvernement. Ceux-ci ne tiennent, ni de la Constitution, ni de la loi aucune parcelle du
pouvoir règlementaire, mais ayant des services placés sous leur autorité lesquels
services préparent des projets de décret soumis au chef de l’Etat en conseil des ministres,
les ministres participent indirectement à l’œuvre de production des actes règlementaires.
Il convient d’ajouter que certains textes de loi donnent pouvoir à certains ministres
pour prendre des actes règlementaires. C’est le cas du ministre de l’intérieur qui peut
prendre des mesures de police dans des cas bien définis notamment en cas d’urgence.
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Enfin, dans un régime politique comme celui de la France qui est un régime mixte, le
pouvoir règlementaire est partagé entre le Président de la République, chef de l’Etat et le
gouvernement dirigé par un Premier ministre, chef du gouvernement. Ainsi coexiste
dans l’ordonnancement juridique des règlements pris par le chef de l’Etat et des
règlements édictés par le Premier ministre.
La situation présente plusieurs visages et selon les Etats. Il y a, en effet, des Etats ou
la décentralisation est plus poussée qu’ailleurs. C’est le cas de l’Italie. C’est aussi le cas
de la France depuis les lois de 1982 dite lois de décentralisation prises pour donner un
nouvel élan à la décentralisation. En Côte d’Ivoire, la situation qui était à un stade
embryonnaire connait depuis quelques années une évolution remarquable. C’est ce qu’il
faudra découvrir à travers des considérations générales ; après quoi, il conviendra de
consacrer quelque attention à l’étude de la commune qui apparait comme l’expression
même de la volonté de décentraliser, et ce, depuis longtemps déjà.
A- CONSIDERATION GENERALES
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Ainsi en 1961, des départements furent créés et ces départements avaient une double
nature. Aux termes de la loi, en effet, le département est à la fois une circonscription
administrative d’Etat et une collectivité territoriale décentralisée. Mais, les conseils
généraux n’avaient pas été renouvelés pendant la période allant de…… à 2001 ; c’est dire
que jusqu’en 2001 le département n’avait véritablement fonctionné que comme une
circonscription administrative d’Etat ; ce qui signifie que son statut de collectivité
décentralisée était en sommeil. Seules les communes ont pu fonctionner comme
collectivité décentralisée, et cela, sur la base d’une distinction fondée sur les lois
coloniales du 5 avril 1884 et du 18 novembre 1955 déterminant deux catégories de
communes ; d’une part, les communes de plein exercice et, d’autre part, les communes de
moyen exercice.
En 1978, plus précisément avec la loi n°78-07 du 9 janvier 1978 portant institution de
commune de plein exercice, la qualité de commune de plein exercice est reconnue à
toutes les communes. De plus, de nouvelles communes voient le jour, mais c’est surtout
avec la loi n°80-1180 du 17 octobre 1980 abolissant les lois coloniales que l’institution
communale va retrouver sa véritable nature de collectivité décentralisée. Avec l’arrivée
au pouvoir du Président Henri Konan Bédié, une impulsion nouvelle va être donnée à la
décentralisation. En effet, par la loi furent créées, en plus des collectivités existantes, des
communautés rurales qui n’ont pu être installées du fait du coup d’Etat du 24 décembre
1999, mieux par l’effet d’une révision constitutionnelle en date du 02 juillet 1998.
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B-LA COMMUNE
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L’organe délibérant, c’est le conseil municipal élu au scrutin de liste sur la base
d’éléments relevant du scrutin majoritaire et d’éléments se rattachant à la
représentation proportionnelle. C’est dire que le mode de scrutin en vigueur est un
scrutin de liste présentant un caractère de mixité.
Depuis quelques années, des institutions nouvelles ont fait leur apparition dans la
vie administrative en Côte d’Ivoire. Certaines d’entre elles apparaissent comme des AAI,
qualifiées par les textes qui les créent et les organisent. C’est le cas de la Commission
électorale indépendante. C’est aussi le cas du Conseil national de la presse, de la
Commission nationale des droits de l’homme ou du Conseil national de la communication
audiovisuelle en attendant de vérifier le point de savoir si la création de la haute
autorité de l’audiovisuel emporte disparition de la CNCA. Ces AAI interviennent dans
des secteurs divers et variés que sont : l’organisation des élections, la régulation de la
presse ou de la communication audiovisuelle, la promotion et la défense des droits de
l’homme, la conciliation en matière de litige. Ce dernier point concerne le MR dont il faut
dire un mot.
La Constitution du 1er août 2000 qui crée le MR, le qualifie expressément d’AAI. Il
est nommé par le Président de la République pour un mandat de 6 ans non renouvelable,
après avis du Président de l’Assemblée nationale. Aux termes de la constitution, le
Médiateur de la République bénéficie d’un régime de protection qui est semblable à celui
dont jouissent les parlementaires et les membres de la Commission électorale
indépendante. La Constitution a prévu l’édiction d’une loi organique dont l’objet est de
déterminer ses règles d’organisation et de fonctionnement. Ainsi, fut édictée la loi
n°2007-540 du 1er août 2007 relative au MR.
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Il y a lieu d’ajouter qu’en vertu de l’article 15 alinéa 2 de la loi organique que lorsque
les parties à une affaire en justice se désistent de leurs actions en justice, elles peuvent
saisir le médiateur. Par ailleurs, le médiateur peut se saisir d’office de toute question
relevant de sa compétence et cela en vertu de l’article 16 de la loi organique.
Enfin, s’agissant des pouvoirs du médiateur, la loi organique énonce en son article 18
que le médiateur règle les affaires dont il connait à travers des procès-verbaux qui sont
soumis aux parties et lorsque ces PV sont signés par les parties, la conséquence qui s’y
attache est que les parties sont censées renoncer à toute action judiciaire à propos de la
même affaire. Se faisant, le médiateur statue sur les affaires qui lui sont soumises «
selon l’équité, le bon sens, les coutumes, les usages et les bonnes mœurs, sans préjudice
des lois et règlements en vigueur ».
En conclusion, il y a lieu de noter que la loi organique prévoit des obligations pour le
MR, notamment l’obligation d’établir et de présenter solennellement au PR avec
ampliation au Président de l’Assemblée nationale, un rapport d’activité annuel. Ce
rapport fait l’objet de publication au journal officiel. Il est ainsi clair que la publicité qui
est fait du rapport annuel d’activités du MR constitue un moyen de pression à l’encontre
des services publics ayant fonctionné de façon anormale.