GÉRALDINE MUHLMANN
‘NOUS ASSISTONS À
UN REJET DES IDÉAUX
DU JOURNALISME’
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N°2199 HEBDOMADAIRE
Échanges commerciaux
Les perspectives
et enjeux pour la France
en Inde
Avec une croissance à 7-8 %
et une volonté d’ouverture à
l’international, l’Inde est
une terre d’opportunités pour
les entreprises françaises
CHRONIQUES DU MAHABHARATA,
CHARLY SALKAZANOV
“L’Inde, quels perspectives et
enjeux pour la France”, c’était
l’intitulé du forum annuel de l’In-
dian Business Club (IBC), le 13
décembre dernier. En effet, les
relations franco-indiennes ne se
résument pas à la vente d’avions
Rafales. Il y a des partenariats
moins “Top gun” mais tout aussi
réussis. C’est ainsi qu’Amair
Farooqui, secrétaire de l’Indian
Business Club, a introduit le thème
des débats.
D’abord, l’état des relations entre
l’Inde et la France est rassurant.
Elles sont au beau fixe depuis que
Jacques Chirac a convaincu Delhi
de faire de la France son premier
choix stratégique. Les contrats
de défense l’incarnent de façon
symbolique. Mais les forums et
rencontres internationales confir-
ment cette pérennité. En Asie,
l’Inde est au cœur du partenariat
français.... p. 8
GRAND PARIS
L’actualité des départements
d’Ile-de-France p. 10
ANNONCES LEGALES
P. 14
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Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
ANTISÉMITISME BÉNÉFICES LUNDI
LE DÉFINIR, PLUS FAUT-IL ENCOURAGER LE JOUR LE PLUS
INDISPENSABLE LEUR RÉPARTITION AU MAL COMPRIS
QUE JAMAIS PROFIT DES EMPLOYÉS ? DE LA SEMAINE
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Le nouvel
Economiste
Eco
conom “Savoir aujourd’hui pour comprendre demain”
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Les médias à l’encontre
de la démocratie
Leur polarisation et la fragmentation de l’audience ne permettent plus de trouver des compromis essentiels
à un gouvernement sain et durable
Contrairement aux médias de droite, les médias mainstream ne colportent pas systématiquement des mensonges ou des théories du complot.
Mais leur parti pris nuit à leur capacité à rétablir la vérité.
Les journalistes devraient se gar- les habitudes de ceux qui en ren- l’information revêtent une grande information populaire ni moyens
der de passer trop de temps à dent compte. Mais cette semaine, importance pour la politique. de l’acquérir, n’est que le prologue
écrire sur le journalisme. Le monde nous faisons une exception, car Ne nous croyez pas sur parole : d’une farce ou d’une tragédie, voire
est en effet plus intéressant que la recherche et la diffusion de “Un gouvernement populaire sans des deux” écrivait le quatrième
Les limites du ‘En même temps’
Le retour de l’ancestral clivage gauche-droite
Les leçons du vote de la loi Immigration
ECONOMIE ET POLITIQUE, immigration. En même temps, l’instauration d’une préférence jaune” dans le huis clos de la
LA CHRONIQUE DE JEAN-MICHEL LAMY à Renaissance, le cœur de la nationale. Rien d’irrémédia- CMP, commission mixte paritaire
Macronie, 20 députés ont voté blement répressif en fait dans députés-sénateurs, d’où est sorti
Tout est bien qui… commence contre le texte et 17 se sont le texte, mais c’est la peur d’un le projet sur le contrôle de l’im-
à peine. Sénat et Assemblée abstenus à cause d’une remise engrenage. Il n’y avait pourtant migration. Chacun comprenait le
nationale ont adopté la loi en cause du droit du sol et de aucun “mystère de la chambre jeu de chacun... p. 3
274 Mds€
Mds€ nets en 2022 Un continent à conquérir
Les entreprises françaises La révolution des
restent fortement imposées supermarchés en Afrique
La France est loin devant l’Allemagne, même en Les succès et déboires des chaînes locales reflètent
tenant compte des aides reçues les attentes bien spécifiques d’une “classe moyenne”
difficile à cerner
MÉCOMPTES PUBLICS, des cotisations sociales payées par Marcher le long de la route princi- de légumes et de charbon de bois
FRANÇOIS ECALLE les employeurs et des impôts payés pale de Ruaka, une ville située à débordent sur la rue. Au loin, un
par les entreprises sur leur pro- la périphérie de Nairobi au Kenya, centre commercial cossu abrite un
La France est en 2022 au deuxième duction. Face à ce constat et pour permet d’avoir un bon aperçu de Carrefour, l’une des vingt franchises
rang de l’Union européenne pour le relativiser, il est souvent mis en toute la palette de magasins que du supermarché français présentes
le poids, en pourcentage du PIB, avant que les entreprises... p. 8 peut proposer l’Afrique. Les étals dans la capitale kényane... p. 5
1
A LA UNE
À chacun sa vérité
Les médias à l’encontre de la démocratie
Leur polarisation et la fragmentation de l’audience ne permettent plus de trouver des compromis essentiels à un gouvernement sain et
durable
Les journalistes devraient se gar-
der de passer trop de temps à
écrire sur le journalisme. Le monde
est en effet plus intéressant que
les habitudes de ceux qui en ren-
dent compte. Mais cette semaine,
nous faisons une exception, car la
recherche et la diffusion de l’infor-
mation revêtent une grande impor-
tance pour la politique. Ne nous
croyez pas sur parole : “Un gouver-
nement populaire sans information
populaire ni moyens de l’acquérir,
n’est que le prologue d’une farce
ou d’une tragédie, voire des deux”
écrivait le quatrième président
des États-Unis James Madison en
1822. Si Thomas Jefferson avait eu
à choisir entre un gouvernement
sans journaux et des journaux sans
gouvernement, il avait déclaré qu’il
choisirait la presse (bien que ce soit
probablement un peu exagéré).
Une culture politique
commune ?
Comme le montre l’agitation dans
les universités d’élite américaines
à propos de l’antisémitisme, la
création d’une culture politique
dans laquelle les gens peuvent
débattre de manière constructive,
être en désaccord et faire des com-
promis n’est pas quelque chose qui
se produit spontanément. Dans les
médias, les modèles économiques,
la technologie et la culture peuvent
travailler en synergie pour créer
ces conditions. Ils peuvent aussi
aller dans la direction opposée.
Notre analyse de plus de 600 000
articles de journalisme écrit et
télévisé montre que le langage des
grands médias américains s’est
éloigné du centre politique, au pro-
fit de la terminologie et des thèmes
favoris du parti démocrate. Cela
pourrait nuire à la crédibilité des
médias auprès des conservateurs.
Alors que le pays se prépare aux
élections de l’année prochaine, il
convient de réfléchir aux forces
internes qui ont creusé ce fossé. Il
est réconfortant de constater que
le secteur a été secoué à maintes
reprises au cours de sa longue
histoire, et qu’il a survécu d’une
manière ou d’une autre. Ce qui est
inquiétant, c’est que l’embardée
d’aujourd’hui pourrait s’avérer pire
que toutes les précédentes.
Disruption technologique
L’une de ces forces est la disruption
technologique. De l’imprimerie au
web mobile, les nouveaux médias
ont tendance à perturber l’auto-
rité. C’est une bonne nouvelle si
vous vivez dans une autocratie. En
Amérique, cependant, les techno-
logies ont souvent été source d’en-
nuis. Le père Charles Coughlin
[prêtre catholique et télévangéliste
© 2023 The Economist Newspaper Limited. All rights reserved. Source The Economist, traduction Le nouvel Economiste, publié sous licence. L’article en version originale: www.economist.com.
2 Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Contrairement aux médias de droite, les médias mainstream ne colportent pas
systématiquement des mensonges ou des théories du complot. Mais leur parti pris
nuit à leur capacité à rétablir la vérité.
canadien, né en 1891,ndt], pion-
nier de la démagogie dans les
années 1930, a utilisé la radio pour
atteindre un public de masse avant
que les républicains et les démo-
crates ne s’y mettent. Les informa-
tions diffusées par les chaînes du
câble ont contribué à provoquer
une révolution au sein du parti
républicain. On voit mal comment
Donald Trump aurait pu devenir
le candidat du parti en 2016 sans
la possibilité de s’adresser direc-
tement à des dizaines de millions
d’Américains dans des messages
de 140 caractères. L’intelligence
artificielle (IA) va à nouveau bou-
leverser les médias, en bien ou en
mal. Elle peut alimenter en faus-
setés les esprits de tous ceux qui
sont avides de conspirations. Mais
pour tous ceux qui souhaitent
savoir ce qui se passe réellement,
l’IA pourrait aussi permettre de
mieux filtrer les absurdités.
Le retour à des audiences
restreintes et polarisées
La disruption favorise la fragmen-
tation. Les médias américains sont
passés d’une époque où la diffu-
sion était restreinte (narrowcast) à
une ère de diffusion large (broad-
cast). À l’époque de Madison et de
Jefferson, la diffusion restreinte
était la norme : des journaux par-
tisans à faible tirage s’adressaient
aux différentes factions d’une
petite élite. Plus tard, la diffusion
du télégraphe et de la “penny
press” [presse vendue très peu cher
à un public élargi, ndt] a créé les
médias de masse. L’étroitesse d’es-
prit partisan n’était plus un bon
business. Les annonceurs voulaient
toucher le plus grand nombre de
personnes possible et le peu de fré-
quences électromagnétiques dis-
ponible, qui limitait le nombre de
stations de radio et de télévision, a
conduit à un système de régulation.
Tout cela favorisait l’objectivité :
les journalistes devaient essayer de
mettre leurs opinions de côté et de
s’en tenir aux faits.
Aujourd’hui, le smartphone a pro-
voqué une fragmentation de l’au-
dience et les médias américains
sont revenus à l’ère du narrowcast.
La création d’une culture
politique dans laquelle les gens
peuvent débattre de manière
constructive, être en désaccord
et faire des compromis n’est
pas quelque chose qui
se produit spontanément.
Une grande partie des recettes
publicitaires qui servaient autre-
fois à payer les journalistes a été
transférée à Google et à Meta,
ce qui a donné naissance à de
nouveaux modèles économiques.
Ceux basés sur l’abonnement, qui
règnent aujourd’hui, ont beau-
coup à offrir : quel meilleur test
de la qualité d’un travail que celui
de savoir si les gens vont payer
pour l’obtenir ? Mais ces business
peuvent aussi être construits sur
la base des préjugés des gens.
Tucker Carlson [animateur de télé
américain conservateur, qui animait
notamment un show quotidien suivi
par 3 millions de téléspectateurs,
promouvant entre autres plusieurs
théories du complot, ndt] a été
licencié de Fox News pour ensuite
créer une nouvelle entreprise de
diffusion unipersonnelle basée
sur abonnement. Cela se rap-
proche d’un modèle d’entreprise
que les Pères fondateurs auraient
reconnu, mais au lieu de créer du
contenu pour des marchands à
perruque imprégnés des connais-
sances du XVIIIe siècle, il veut
détruire ces valeurs des Lumières.
Les “faits communs”
en danger
Et ce n’est pas un phénomène mar-
ginal. James Bennet, notre chroni-
queur de Lexington, ancien rédac-
teur en chef de la page “éditoriaux
et opinions” du ‘New York Times’,
a été licencié pour avoir publié
un article d’un sénateur républi-
cain qui a déclenché une révolu-
tion dans la salle de rédaction.
Il affirme que le ‘NYT’ soutient
de plus en plus le parti pris de
gauche de ses lecteurs tout en les
rassurant sur son indépendance.
Contrairement aux médias de
droite, les médias mainstream ne
colportent pas systématiquement
des mensonges ou des théories
du complot. Mais leur parti pris
nuit à leur capacité à rétablir la
vérité. Autrefois, ils étaient parmi
les meilleurs diffuseurs publics
de toutes les démocraties occiden-
tales, établissant des faits com-
muns et fixant les limites du débat ;
aujourd’hui, c’est moins le cas.
Pourquoi cela est-il important ?
Bien que la plupart des Américains
ne lisent pas régulièrement un
journal ou ne regardent pas les
informations diffusées sur le câble,
les élites sont importantes dans les
démocraties. Lorsque des camps
politiques différents existent dans
des univers d’information distincts,
ils ont tendance à se diaboliser les
uns les autres. Si l’on vous dit que
Joe Biden est sous l’emprise d’une
cabale de socialistes antisémites,
voter pour M. Trump est parfaite-
ment logique. Si les partisans de
Trump sont des racistes antidémo-
cratiques, à quoi bon essayer de les
convaincre ? En conséquence, les
partis auront encore plus de mal à
atteindre les compromis qui sont
essentiels à un gouvernement bon
et durable. Si les élites ne peuvent
pas voir le monde tel qu’il est, elles
prendront de mauvaises décisions.
Démocratie et idées libérales
en péril
En plus d’être un problème pour la
politique et le journalisme, cette
situation constitue également une
menace pour les idées libérales
fondamentales : le fait que les argu-
ments doivent être testés, que les
idées peuvent être trouvées dans
des lieux inhabituels et que la ren-
contre avec des opinions opposées
et des faits inconfortables est géné-
ralement une bonne chose. Ces
idées seront remises en question
par des rédactions qui considè-
rent l’“objectivité” comme un tour
de passe-passe que les groupes
privilégiés utilisent pour asseoir
leur propre pouvoir. Les libéraux
à l’ancienne devront peut-être
s’adapter à des business models
alimentés par l’IA, qui récompen-
sent ceux qui disent aux gens que
tout ce qu’ils pensent déjà être
vrai est effectivement vrai.
L’Amérique est passée de médias à
diffusion restreinte et d’un droit de
vote limité dans les premiers temps
de la république, à des médias à
large audience et au suffrage uni-
versel. Elle n’a jamais connu à la
fois des médias à diffusion res-
treinte et le suffrage universel. En
tant que journal fondé dans le but
de promouvoir le libéralisme clas-
sique, ‘The Economist’ aimerait
penser qu’ils peuvent volontiers
coexister. Les élections de l’année
prochaine serviront de test.
THE ECONOMIST
Affaires
res ppubliques, Entrep
Entreprises,
Économie sociale
Journal d’analyse et d’opinion
paraissant le vendredi
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T
Imprimerie-RAS, S, 6 Av. deTTissonvilliers, 95400
Villiers-le-Bel.Dépôt légal:
Villiers-le
janvier 1993.
Numéro de commission
paritaire: 0727 C 85258.
ISSN : 0395-6458.
Ne pas jeter sur la voie publique

Les limites du ‘En même temps’
Le retour de l’ancestral clivage gauche-droite
Les leçons du vote de la loi Immigration
ECONOMIE ET POLITIQUE,
LA CHRONIQUE DE JEAN-MICHEL LAMY
Tout est bien qui… commence à
peine. Sénat et Assemblée natio-
nale ont adopté la loi immigration.
En même temps, à Renaissance, le
cœur de la Macronie, 20 députés
ont voté contre le texte et 17 se
sont abstenus à cause d’une remise
en cause du droit du sol et de l’ins-
tauration d’une préférence natio-
nale. Rien d’irrémédiablement
répressif en fait dans le texte, mais
c’est la peur d’un engrenage. Il n’y
avait pourtant aucun “mystère de
la chambre jaune” dans le huis
clos de la CMP, commission mixte
paritaire députés-sénateurs, d’où
est sorti le projet sur le contrôle de
l’immigration. Chacun comprenait
le jeu de chacun.
Les Républicains (LR) ont poussé
leur avantage de parti charnière
pour s’approprier le label de la fer-
meté. La majorité présidentielle
consentait à déporter les articles
du projet vers les formulations
“dures” du Sénat pour éviter un
abandon du texte, synonyme d’im-
puissance publique. La Nupes
(alliance Insoumis, écologistes, PS,
PC) prenait le rôle de l’opposant
intransigeant. Le Rassemblement
national (RN) restait en embuscade
en attendant de tirer les marrons
du feu. Ce que l’on ignorait, c’est
qu’un vent de IV Ve République allait
se lever du cœur même du camp
présidentiel. Au bout du compte, le
macronisme se dissout un peu plus
dans l’équilibrisme.
Le réveil de l’aile gauche de la
Macronie
D’un tel promontoire, la mise
en route de nouvelles réformes
devient vite périlleuse. Ce qui com-
plique encore plus la donne, c’est
le soudain réveil de l’aile gauche
des troupes de la Macronie. Sacha
Houlié, président de la commission
des lois, et à ce titre président de la
CMP, a tout de go déclaré son refus
de déposer dans l’urne un bulletin
favorable. En direct sur les écrans,
c’est la renaissance de l’ances-
tral clivage droite-gauche. Sous le
consensus, les braises !
À peine le compromis officiel-
lement conclu entre LR et la
Macronie, ce 19 décembre, c’était
bousculade dans la salle des Quatre
Colonnes de l’Assemblée nationale
pour prendre date. Le sens tactique
de Marine Le Pen n’aura pas été
pris en défaut. Aussitôt, la leader
du groupe RN annonçait son rallie-
ment à un vote positif. “Un petit pas,
mais une victoire idéologique”, pro-
clamait-elle, puisque la nouvelle
copie “inscrit la priorité nationale
pour l’accès à certaines prestations”.
La manœuvre vise à ulcérer la
Nupes, enfoncer un coin chez les
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Joindre leur voix à celles du RN a créé un grand embarras chez certains membres de Renaissance. Alors que l’objectivité oblige à
dire que c’est le RN qui joint ses voix d’approbation au projet.
députés de la majorité présiden-
tielle issus de la gauche, récupérer
le travail des LR et le minimiser
dans l’attente du grand soir RN.
Toujours sur la brèche, Gerald
Darmanin, le ministre de l’Inté-
rieur, répliquait immédiatement
qu’il n’en est rien. La distinction
sur l’accès aux prestations sociales
non contributives s’effectuera non
pas selon le statut des étrangers,
mais en fonction de leur insertion
ou pas dans l’activité économique.
C’est la prime donnée au travail. Ce
qui rejoint les valeurs historiques
de l’actuelle majorité, plaide
Matignon.
Tensions internes
dans la majorité
Les “oisifs” devront patienter cinq
ans avant de bénéficier notamment
des APL (aide personnalisée au
logement) et des allocations fami-
liales. En revanche, pour les per-
sonnes en situation irrégulière et
occupant un emploi, ce sera trois
mois – comme pour tout le monde.
En fait, seuls les décrets fixeront
les limites réelles du dispositif.
Tout comme pour le rôle exact
des préfets dans la régularisation
du nombre de travailleurs sans
papiers dans les métiers en ten-
sion. Globalement, les mesures pré-
vues correspondent, selon les son-
dages, aux souhaits des Français.
Éric Ciotti, le président des LR,
concluait : “il est légitime qu’il y ait
des droits différents avec ceux qui
arrivent”.
À l’inverse, l’ensemble de la gauche
dénonce la mise en place d’une
dynamique anti-migrants. Des
pontes de la Macronie, certains de
rang ministériel, sont également
sur cette ligne. Joindre leur voix
à celles du RN a créé un grand
embarras chez certains membres
de Renaissance. Alors que l’objec-
tivité oblige à dire que c’est le RN
qui joint ses voix d’approbation au
projet.
En ce moment difficile, le prési-
dent de la République paie cash
le manque de relais “de terrain”
nécessaires. Son comportement
absolutiste, dans le sillage de ses
prédécesseurs, n’arrange rien. Il
n’y a ni attachement personnel
ni adhésion doctrinale à l’hôte de
l’Élysée. À la moindre intempé-
rie ou contrariété, chacun est prêt
à prendre sa valise pour renouer
avec ses préférences partisanes.
Sans doute les tensions internes
à la majorité s’apaiseront une fois
passée la concrétisation des étapes
à venir. Ne serait-ce que la décision
du Conseil constitutionnel, qui sera
forcément saisi.
La réhabilitation
du bicamérisme
Vu des groupes de députés, le
paysage de l’après, c’est plutôt un
désordre à la Waterloo que la
victoire à Austerlitz. Au Palais-
Bourbon, les gauches ont cru
malin de voter comme le RN
pour rejeter tout débat de la
“loi Darmanin”. Résultat, tous se
sont retrouvés spectateurs sur le
banc de touche. Quant aux LR,
ils pavoisent à tort. Les troupes
concurrentes de Marine Le Pen
savourent un positionnement qui
les met placées pour 2027. Il y a
quelques états d’âme au MoDem
de François Bayrou. La compo-
sante Horizons, proche d’Édouard
Philippe, est plutôt en phase
avec l’exécutif. Seul Renaissance
a connu son premier vrai coup
de tabac, avec une escouade de
députés prêts à la sécession.
Est-ce que l’institution Parlement
sort grandi de ces confronta-
tions ? Même les Français atten-
tifs à la chose “Assemblée natio-
nale” ont sans doute découvert
avec étonnement la CMP, cellule
de décontamination des pas-
sions, qui en général concocte à
l’abri des regards les points de
consensus.
Le plus inattendu de la séquence
reste la réhabilitation en grand
du bicamérisme. Faute de majo-
rité absolue à la chambre basse
(Assemblée nationale), l’Élysée
a avalisé depuis 2022 la straté-
gie de repli sur la chambre haute
(Sénat). Nombre de projets de
loi ont d’abord été soumis au
Palais du Luxembourg pour en
quelque sorte servir de tamis.
Avec le texte “immigration”, la
majorité LR-centristes du Sénat
s’est donné la liberté de réécrire
un projet de loi tenant la route
à partir de son propre socle de
convictions. À sa façon, le bica-
mérisme a ligoté l’Élysée.
Vers une crise de régime ?
Le Rubicon de l’immigration
franchi, Emmanuel Macron est
obligé de se retourner sur ses
pas. Que va-t-il voir ? Un pays
majoritairement sceptique sur
l’action gouvernementale et sa
propre majorité relative divisée
et perdue dans le dédale du “en
même temps”. L’Élysée pour-
rait déployer sa riposte sur trois
fronts. Les aménagements insti-
tutionnels, la défense de l’atout
européen, le redressement éco-
nomique. À chaque fois, les vents
dominants sont contraires aux
préférences présidentielles.
Désormais, l’urgence est de trai-
ter le champ institutionnel. Les
ANALYSES
politologues concluent déjà à
une crise lente de régime qui ira
crescendo. Jupiter empêché, ce
n’est plus la Ve République. Sans
la présence d’une majorité abso-
lue sur les bancs de l’Assemblée
nationale, la clef de voûte s’effon-
drerait. Il est piquant de voir les
LR piétiner allègrement ce “fait
majoritaire” en défiant le chef de
l’État au nom des pouvoirs du …
Parlement. Exit l’héritage gaul-
liste. Tout ça pour conforter un
destin présidentiel issu de leurs
rangs.
Quelles sont les cartouches dis-
ponibles ? La créativité du Grand
débat post-gilets jaunes n’est plus
qu’un objet d’étude pour docto-
rants. Les conventions citoyennes
peinent à incarner une réussite.
Sur le climat, Emmanuel Macron
avait torpillé par avance le résul-
tat en promettant une reprise
“sans filtre” à l’évidence ingé-
rable. Pour la fin de vie, le thème
est délicat mais il ne justifie en
rien l’étirement des délais. Le
dernier né, le CNR (Conseil natio-
nal de la refondation), enregistre
des succès d’estime plutôt sous
son format délocalisé. Le vrai big
bang ne peut venir que du recours
au référendum, objet politique
naufragé par Emmanuel Macron
lui-même lors des Rencontres de
Saint-Denis en août dernier.
Dans ce contexte, le président
de la République n’a d’autre
choix que d’arrêter le cycle des
tâtonnements et du “en même
temps”. Il faut au macronisme
un hara-kiri idéologique pour se
résoudre à pencher ou carrément
à droite, ou carrément à gauche.
Seule solution pour former une
coalition réparant la mainte-
nance de la Ve République. Avec
un nouveau gouvernement man-
daté sur un arbitrage clair. Le
clivage gauche-droite est engagé
dans une poursuite infernale avec
le dépassement du “en même
temps”. Attention, il est en train
de la gagner.
L’urgence est de
traiter le champ
institutionnel.
Les politologues
concluent déjà à
une crise lente
de régime qui ira
crescendo. Jupiter
empêché, ce n’est
plus la Ve République.
3
ANALYSES
Terrain miné

Définir l’antisémitisme est plus indispensable

que jamais
Dans le monde entier, les propos visant les juifs se multiplient. Mais où finit la critique et commence l’antisémitisme ?
Depuis l’attaque terroriste du
Hamas contre Israël le 7 octobre
et le déclenchement de la guerre
à Gaza, les signalements d’inci-
dents antisémites se sont multi-
pliés dans le monde entier.
Explosion des actes
et propos antisémites
L’Anti-Defamation League (ADL),
une ONG basée à New York,
indique qu’au cours des deux
semaines qui ont suivi l’attaque,
le nombre d’incidents antisé-
mites aux États-Unis a quintuplé
par rapport à la même période
de l’année dernière. La Grande-
Bretagne et la France ont fait état
de hausses similaires. Les réseaux
sociaux ont amplifié le problème.

Aucune définition ne pourra

réconcilier systématiquement
les points de vue opposés
des détracteurs et partisans
d’Israël. Mais l’effort d’en
trouver une est salutaire.

Sur X (anciennement Twitter), les
messages antisémites ont bondi
de 919 % la semaine suivant l’at-
taque du Hamas par rapport à la
précédente, toujours selon l’ADL.
(Les messages islamophobes ont
eux aussi augmenté.) Plusieurs
grandes entreprises, dont Apple
et Disney, ont suspendu leurs cam-
pagnes publicitaires sur ce réseau
après un rapport du groupe mili-
tant Media Matters for America,
révélant que certaines publici-
tés avaient été placées à côté de
messages antisémites. Elon Musk,
propriétaire de X, a ajouté à la
polémique en approuvant un mes-
sage antisémite qui accusait les
“communautés juives” s” de “pousser
à la haine contre les Blancs”. Il s’est
depuis excusé.
L’intention qui se cache derrière
certains incidents antisémites ne
fait aucun doute. L’ADL indique
que le 15 octobre, par exemple,
une femme a reçu un coup de
poing au visage à New York.
Lorsqu’elle a demandé à son
agresseur pourquoi, il lui a
répondu : “vous êtes juive”.
Mais d’autres exemples sont
interprétés de façon plus ambi-
valente. Beaucoup condamnent
le slogan “du fleuve à la mer, la
Palestine sera libre”, entendu
dans beaucoup de manifestations
en faveur de la Palestine, qu’ils
lisent comme une incitation au
nettoyage ethnique des juifs et à
la destruction d’Israël. D’autres
y voient au contraire un cri de
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Au cours des deux semaines qui ont suivi l’attaque, le nombre d’incidents antisémites aux États-Unis a quintuplé par rapport à la même période de l’année dernière.
ralliement légitime en faveur de
la création d’un État palestinien.
Dans ce contexte délicat, com-
ment définir l’antisémitisme ?
La définition par l’IHRA
ne fait pas l’unanimité
Le terme a été inventé en 1879
par Wilhelm Marr, journaliste
allemand et antisémite prosé-
lyte. L’hostilité à l’égard des juifs
existait depuis des siècles, mais
il a donné un nom à un préjugé
ancien et encouragé l’utilisation
du terme. Durant les décennies
qui ont précédé l’Holocauste,
l’antisémitisme était considéré
comme trop patent pour néces-
siter une définition précise. Ce
n’est qu’en 2016 que l’Alliance
internationale pour la mémoire
de l’Holocauste (IHRA), une
organisation intergouvernemen-
tale, en a proposé une : “l’an-
tisémitisme est une certaine
perception des juifs qui peut
s’exprimer par une haine à leur
égard. Les manifestations rhé-
toriques et physiques de l’anti-
sémitisme visent des individus
juifs ou non et/ou leurs biens,
des institutions communautaires
et des lieux de culte”. Cette
définition est devenue la norme
internationale de référence et a
été adoptée par plus de 1 100 ins-
titutions et gouvernements dans
le monde, dont les États-Unis, la
Ici, devant la synagogue du Hebrew Institute of Riverdale, à New-York.
Grande-Bretagne et la France,
bien qu’elle ne soit pas juridi-
quement contraignante.
Mais la définition de l’IHRA n’a
pas été universellement acceptée,
principalement en raison des onze
exemples d’antisémitisme qu’elle
détaille. Certains d’entre eux,
encore une fois, semblent clairs,
notamment la perpétuation de
vieilles légendes sur “une conspi-
ration juive mondiale ou sur le fait
que les juifs contrôlent les médias
[…] ou d’autres institutions de la
société”. Le tweet que Elon Musk
a décrit comme une “vérité” rem-
plit aisément cette condition, en
perpétuant une théorie du com-
plot selon laquelle les juifs veu-
lent éradiquer les Blancs. Mais
certains défenseurs des droits de
l’homme estiment que d’autres
exemples de l’IHRA sont erronés.
Plus précisément, ils s’opposent
à l’idée que “le refus du droit à
l’autodétermination des juifs,
en affirmant par exemple que
l’existence de l’État d’Israël est
le fruit d’une entreprise raciste”
ou “le traitement inégalitaire de
l’État d’Israël, à qui l’on demande
d’adopter des comportements
qui ne sont ni attendus ni exi-
gés de tout autre État démocra-
tique” sont des exemples d’anti-
sémitisme. Les critiques arguent
que ces exemples instrumentali-
sent l’antisémitisme. Une lettre
ouverte signée par des dizaines
d’universitaires et d’écrivains en
2020 affirmait que la définition
de l’IHRA risquait de transfor-
mer la lutte contre l’antisémi-
tisme en “stratagème” purement
politique visant à délégitimer
la lutte contre l’oppression des
Palestiniens. L’Onu a été invitée
à rejeter la définition de l’IHRA
pour ces raisons ; bien sûr, elle ne
l’utilise pas.
Quand la critique
devient-elle haine ?
À quel moment la critique d’Is-
raël bascule-t-elle dans l’antisémi-
tisme ? La définition de l’IHRA sti-
pule que “critiquer Israël comme
on critiquerait tout autre État ne
peut pas être considéré comme de
l’antisémitisme”. Les partisans du
texte soulignent qu’il condamne
comme antisémites ceux qui nient
aux juifs le droit à un État d’Is-
raël, mais qu’il autorise la critique
d’Israël en tant que pays, et de
son gouvernement. Prenons à nou-
veau l’exemple de l’expression “du
fleuve à la mer”. Le Hamas a uti-
lisé cette expression dans sa charte
de 2017, qui prône la “libération
pleine et entière de la Palestine” :
la conséquence de cet objectif ne
peut être que de tuer les juifs ou
de les chasser du territoire.
Mais, à l’instar du territoire lui-
même, il s’agira toujours d’une
zone contestée. De nombreux
détracteurs et partisans d’Israël
sont tristement prompts à suppo-
ser le pire les uns des autres : que
ses détracteurs sont antisémites
ou que ses partisans exploitent
les accusations d’antisémitisme
pour empêcher la dénonciation
de politiques inacceptables.
Aucune définition ne pourra
réconcilier systématiquement
ces points de vue opposés. Mais
l’effort d’en trouver une est salu-
taire. L’antisémitisme est trop
grave, trop abject et trop dange-
reux pour que son évaluation soit
entièrement laissée à des juge-
ments individuels subjectifs.
THE ECONOMIST
L’antisémitisme
est trop grave,
trop abject et trop
dangereux pour que
son évaluation soit
entièrement laissée
à des jugements
individuels subjectifs.

4 Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

Un continent à conquérir
La révolution des supermarchés en Afrique
Les succès et déboires des chaînes locales reflètent les attentes bien spécifiques d’une “classe moyenne” difficile à cerner
Marcher le long de la route princi-
pale de Ruaka, une ville située à
la périphérie de Nairobi au Kenya,
permet d’avoir un bon aperçu de
toute la palette de magasins que
peut proposer l’Afrique. Les étals
de légumes et de charbon de bois
débordent sur la rue. Au loin, un
centre commercial cossu abrite un
Carrefour, l’une des vingt franchises
du supermarché français présentes
dans la capitale kényane.
Plus haut cependant se trouve un
Quickmart. Cette chaîne de super-
marchés kényane compte 59 suc-
cursales, contre 25 en 2020. Elle
n’est pas aussi sophistiquée que les
Carrefour, mais elle n’est pas non
plus aussi anarchique que les étals
en bord de route. “Nos magasins se
veulent proches des gens, explique
Peter Kang’iri, le CEO. C’est ce qui
fait notre différence.”
La montée de la “classe
des consommateurs”
En moyenne, les Africains achètent
plus de 70 % de leur nourriture,
de leurs boissons et de leurs pro-
duits cosmétiques auprès de ven-
deurs informels. Les supermarchés
ont toujours servi une élite aisée,
choisissant de ne pas courtiser les
clients plus pauvres. Mais le suc-
cès de chaînes locales telles que
Quickmart montrent qu’il est pos-
sible de trouver un entre-deux dans
le commerce de détail africain. Leur
réussite reflète des changements
plus profonds dans les économies et
la démographie africaines.
Les analystes ont longtemps tenté
de mesurer la taille de la “classe
moyenne” africaine en comptabili-
sant des personnes se situant dans
des fourchettes de revenus quelque
peu arbitraires. Des évaluations
plus récentes ont intégré des don-
nées sur la propriété de biens tels
que les réfrigérateurs. L’année der-
nière, Fraym, une société d’analyse,
a estimé à 330 millions le nombre de
personnes appartenant à ce qu’elle
appelle la “classe des consomma-
teurs” en Afrique, soit environ un
quart de la population du conti-
nent, dont le total s’élève à 1,3 mil-
liard d’habitants. Les deux tiers de
ces consommateurs se répartissent
entre seulement cinq pays (Égypte,
Nigeria, Afrique du Sud, Maroc et
Algérie) ; l’essentiel du tiers restant
est dispersé dans 15 autres États,
dont le Kenya.
Néanmoins, toute analyse, aussi
complète soit-elle, peut laisser pen-
ser qu’il existe des dizaines de mil-
lions d’Africains capables de rem-
plir leur caddie de courses. Même
en tenant compte des différences de
prix des biens d’un endroit à l’autre
(ce que l’on appelle la “parité de
pouvoir d’achat”), le PIB moyen par
habitant en Afrique subsaharienne
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Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Les chaînes locales ne sont pas aussi sophistiquées que les Carrefour, mais elles ne sont pas non plus aussi anarchiques
que les étals en bord de route. Ici, Shoprite à Zeerust en Afrique du Sud.
en 2022 était de 4 400 dollars, selon
la Banque mondiale, soit près de la
moitié de celui de l’Inde et environ
un douzième de celui de la Grande-
Bretagne. L’inflation annuelle
des prix des denrées alimentaires
dans la région est d’au moins 10 %
depuis l’invasion de l’Ukraine par la
Russie, ce qui pèse sur le budget des
ménages. Chez Quickmart, le panier
moyen est de 6 dollars.
Quickmart, Kazyon,
Marketsquare ou Shoprite
Vingt-quatre des succursales de
Quickmart sont ouvertes 24 heures
sur 24, pour satisfaire les Kenyans
qui travaillent dans des commerces
informels sans horaires fixes. Ces
magasins sont souvent situés sur le
côté gauche de la route qui mène à
la sortie de la ville, de sorte que les
clients qui rentrent chez eux, vers
des villes périphériques en pleine
expansion, puissent s’y arrêter sur
le chemin du retour. Quant aux
rayons des magasins du centre-ville,
ils regorgent de plats à emporter
pour les “yuppies” [jeunes cadres
et entrepreneurs habitant le cœur de
grandes métropoles, ndt] de Nairobi,
qui se marient plus tard et vivent
sans enfants dans des appartements
nouvellement construits.
Kazyon capitalise sur des tendances
similaires en Égypte. Cette chaîne
de magasins discount fondée en
2014 compte environ 1 000 maga-
sins. Elle concurrence les marchés
traditionnels en ciblant des quar-
tiers peu attractifs pour implanter
ses magasins et conquérir de nou-
veaux clients. Son programme de
fidélisation est le plus développé
de tous les pays d’Afrique, affirme
Hassan Heikal, son fondateur.
De son côté, Marketsquare, depuis
son lancement en 2015 au Nigeria,
le pays le plus peuplé d’Afrique, a
ouvert près de 30 magasins. Ebele
Enunwa, son CEO, a identifié un
énorme potentiel de clientèle parmi
les 97 % de Nigérians qui font leurs
achats sur les marchés en plein air.
“Ce ne sont pas les endroits les plus
agréables pour faire ses courses : ils
sont sales, mal tenus, désorganisés et
peu sûrs, explique-t-il. Les gens vous
crient dessus, de quoi littéralement
vous donner la migraine.”
Un marché dispersé
de villes moyennes
“J’ai aussi une petite tendance au chau-
e” reconnaît Ebele Enunwa.
vinisme”,
En 2021, Shoprite, un détaillant
sud-africain, a cédé ses points de
vente au Nigeria, admettant ainsi
tacitement qu’il n’avait pas réussi
à conquérir le marché nigérian.
Ses difficultés ont plusieurs causes,
notamment sa décision de signer
des baux en dollars, de sorte que
la chaîne a été pénalisée par la
dépréciation du naira [monnaie du
Nigeria, ndt]. Elle a également eu
des difficultés à rapatrier des fonds.
Ebele Enunwa estime cependant
que la cause de cet échec est le fait
d’avoir cru que ce qui fonctionnait
en Afrique du Sud fonctionnerait au
Nigeria. Les magasins Shoprite ont
importé de nombreux articles sud-
africains. “Il s’agissait de produits que
les Nigérians ne connaissaient pas ou
qui ne les intéressaient pas.”
Marketsquare a débuté ses activités
à Yenagoa, la capitale de l’État de
Bayelsa, le plus petit des 36 États
du Nigeria, plutôt qu’à Abuja, la
capitale fédérale, ou à Lagos, la
capitale commerciale tentaculaire
du Nigeria. “Le consommateur de
Lagos est devenu une diva, explique
Ebele Enunwa. Il a beaucoup trop de
choix.” Sa décision de commencer
dans une ville secondaire incarne
une tendance qui n’est pas encore
assez prise en compte. Les méga-
poles comme Lagos servent sou-
vent à illustrer l’urbanisation de
l’Afrique – le continent où les villes
se développent le plus rapidement
au monde. Pourtant, les Africains
sont plus nombreux (200 millions)
à vivre dans des villes comptant 30
000 à 300 000 habitants que dans
des villes de plus de 3 millions d’ha-
bitants (140 millions). Et les petites
villes africaines sont mal desservies
par le commerce de détail formel.
La plateforme Jumia
La taille de ce marché a également
encouragé Jumia, autrefois sur-
nommé l’“Amazon de l’Afrique”, à
changer de cap. Lors de sa création
en 2012, l’entreprise a vendu à ses
investisseurs la possibilité de livrer
chez eux des millions d’acheteurs en
ligne africains. Mais ces derniers se
sont montrés difficiles à capter ; le
cours de l’action de Jumia a chuté
de 90 % en près de cinq ans. “J’ai
lu beaucoup d’articles sur Jumia qui
disent qu’il n’y a pas assez de demande
ue déclare Francis Dufay,
en Afrique,
qui est devenu son CEO au début
de l’année. La réalité est beaucoup
plus complexe. La demande est dis-
e.” Il raconte qu’à Abidjan, où
persée.”
il dirigeait les opérations locales de
Jumia, certains estimaient que les
Ivoiriens vivant en dehors de la capi-
tale étaient “une bande de paysans
ANALYSES
qui couraient nus et qui ne posséde-
raient jamais de télévision”.
Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, près
de la moitié des commandes pas-
sées sur Jumia proviennent de
l’intérieur du pays. Les articles les
plus demandés sont les désher-
beurs, les chaussures, les mixeurs
et d’autres produits électroména-
gers. “Nous apportons littéralement
aux gens leur premier réfrigérateur”,
r”
affirme Francis Dufay. Dans les
petites villes, des équipes d’“agents
JForce” [pour Jumia Force, ndt]
aident les acheteurs à commander
des produits et à les récupérer dans
des points de collecte orange vif.
Paradoxalement, ce géant de l’e-
commerce africain imprime régu-
lièrement des catalogues pour des
clients qui sont encore nombreux à
payer leurs achats en liquide.
Les investisseurs en attente
de révolution
La lente révolution du commerce
de détail africain a attiré l’atten-
tion des investisseurs. Quickmart,
Marketsquare et Kazyon sont tous
soutenus par des fonds d’investis-
sement privés. Les investisseurs en
capital-risque et les fonds de capital-
investissement prennent également
des participations dans des start-up
qui modernisent les systèmes de
paiement et les chaînes d’ap-
provisionnement des détaillants
informels.
Ces investisseurs parient non seu-
lement sur une future progression
du pouvoir d’achat des Africains,
mais aussi sur des changements
dans leurs habitudes d’achat.
“L’impression d’assister à une ‘mon-
tée en puissance de la classe moyenne
africaine’ peut fausser toute une stra-
e” avertit Charles Mwebeiha,
tégie”,
partenaire ougandais et cofonda-
teur de Sango Capital, un fonds
basé à Johannesburg. “Il ne faut pas
seulement regarder ce que les Africains
ont à dépenser, mais comment ils le
dépensent.”
THE ECONOMIST
Depuis son
lancement en
2015 au Nigeria,
Marketsquare a
identifié un énorme
potentiel de clientèle
parmi les 97 % de
Nigérians qui font
leurs achats sur les
marchés en plein air
5
ANALYSES
Du capital vers le travail

Les entreprises devraient-elles reverser

une partie de leurs bénéfices à leurs employés ?
Certains gouvernements légifèrent sur le sujet, avec des résultats surprenants
Et si le gouvernement obligeait les
entreprises à reverser une partie de
leurs bénéfices aux employés ? En
Grande-Bretagne et aux États-Unis,
la question déchaîne les passions.
L’idée n’est pourtant pas saugre-
nue. De nombreux gouvernements
offrent des allégements fiscaux
pour encourager la répartition des
bénéfices. Et certains pays, dont
le Pérou, le Mexique et la France
(bien sûr), vont jusqu’à obliger les
entreprises à partager leur butin
avec leur personnel. De nouvelles
études mettent en lumière les
conséquences de cette pratique.
La participation aux bénéfices a
deux objectifs principaux. L’un
d’entre eux est de motiver le
personnel et d’améliorer la pro-
ductivité de l’entreprise, comme
le chantent les gens de gauche
autour de leur feu de camp.
(C’est charmant, mais on ne voit
pas très bien pourquoi le gouver-
nement devrait pousser les entre-
prises à le faire). L’autre objectif
est plus simple : redistribuer le
capital vers le travail.
Effets positifs
ou effets pervers ?
Il a été difficile de prouver que la
pratique permet de remplir l’un ou
l’autre de ces objectifs. Les univer-
sitaires ont bien trouvé des corré-
lations entre le partage des béné-
fices et la productivité, mais ils
ne parviennent pas à prouver que
l’un agit sur l’autre. Une étude réa-
lisée en 2001 a montré que les per-
formances de Continental Airlines
s’étaient améliorées après l’octroi
d’une prime aux salariés pour la
réalisation d’objectifs à l’échelle
de l’entreprise. Mais les auteurs
Les universitaires ont bien
trouvé des corrélations entre
le partage des bénéfices et
la productivité, mais ils ne
parviennent pas à prouver
que l’un agit sur l’autre
ont affirmé que cela était dû au
fait que les membres du personnel
pratiquaient entre eux un “suivi
mutuel”. Dans d’autres secteurs
d’activité, il peut être plus facile
de se la couler douce.
Les actionnaires, inquiets d’une
ponction sur leurs bénéfices, pour-
raient insister sur certaines consé-
quences négatives involontaires
du procédé. Tout avantage fiscal,
tel que cela est conçu en France,
coûte de l’argent au Trésor public.
(Le gouvernement britannique a
abandonné un régime volontaire
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does not accept any liability for the accuracy or quality of the translation.
La participation aux bénéfices a deux objectifs principaux. Le premier est de motiver le personnel et améliorer la productivité de l’entreprise. Le second est plus simple :
de “rémunération liée aux béné-
fices” dans les années 1990, car il
s’est révélé être un moyen d’éva-
sion fiscale). De plus, les entre-
prises peuvent toujours réduire les
salaires, laissant les employés avec
des revenus plus volatils mais pas
plus élevés. Les bénéfices restants
seraient moindres et cela pourrait
freiner l’investissement. Ou bien,
comme pour toute nouvelle régle-
mentation, les entreprises peuvent
trouver le moyen d’éviter de s’y
soumettre et de payer.
Les modèles d’évitement
mexicains et français
Au Mexique, où le partage des béné-
fices est une obligation constitu-
tionnelle, les stratégies d’évitement
sont monnaie courante. Rafael
Avante, avocat mexicain spécialisé
dans le droit du travail, explique
que les entreprises ont toujours
contourné les réglementations en
recourant à de la main-d’œuvre
informelle et en embauchant des
travailleurs par l’intermédiaire de
filiales. Cette dernière pratique
permet en effet de protéger les
bénéfices de la société mère. Le
gouvernement a récemment tenté
d’interdire cette sous-traitance fic-
tive, mais les employeurs ont alors
exigé un plafonnement des béné-
fices à redistribuer.
En France, des stratégies de
contournement ont également
été observées. La loi française
impose aux grandes entreprises
de partager avec les travailleurs
une fraction de leurs bénéfices
“excédentaires”, c’est-à-dire ceux
Reserved. Not to be redistributed, copied or modified in anyway. Le nouvel Economiste is solely responsible for providing this translated content and the Financial Times Limited
redistribuer le capital vers le travail.
qui dépassent 5 % de la valeur des
capitaux propres. En 2019, environ
deux cinquièmes des employés ont
touché quelque chose. Mais comme
le montre une nouvelle étude, à la
fin des années 1980, lorsque seules
les sociétés de plus de 100 salariés
étaient concernées, certaines évi-
tent de franchir le seuil.
Cette étude évalue également les
effets de la réforme de 1991, qui
a étendu le champ d’application
de la loi aux entreprises de 50 à
99 salariés. Les auteurs de l’étude
comparent les entreprises nouvel-
lement concernées avec celles qui
se situent en dessous et au-dessus
du nouveau et de l’ancien seuils, ce
qui leur permet d’isoler les effets
du transfert forcé des bénéfices.
David Sraer, de l’université de
Californie à Berkeley, est l’un des
auteurs de cette analyse, et il a
été surpris de constater que l’in-
vestissement n’avait pas baissé
dans les entreprises étudiées.
Malheureusement, la productivité
n’avait pas augmenté non plus.
Heureusement, en moyenne, les
travailleurs touchés par la mesure
semblent avoir bénéficié d’un
revenu plus élevé. Les quatre cin-
quièmes de ces revenus ont été
payés par les actionnaires. Les
contribuables ont financé le reste.
Détournement de système
Avant que les décideurs politiques
ne commencent à exiger des
financiers anglo-saxons qu’ils se
mettent tous à l’heure française,
ils devraient assurément noter
les mises en garde suivantes. Les
résultats vus plus haut pourraient à ne pas augmenter le salaire fixe.
ne pas s’appliquer aux grandes Cela ne vaut peut-être pas la peine
entreprises ou s’estomper avec le que l’État subventionne cela.
temps. Plus important encore pour Pour tout parti politique dési-
eux, l’impact d’une telle mesure reux de ne pas apparaître ‘pro-
est proche de zéro pour les salaires business’, l’instauration d’un
des travailleurs les mieux rému- système de participation aux
nérés. Ses effets se concentrent bénéfices est une bonne option.
en réalité sur les bas et moyens Mais s’il veut mettre en place un
salaires. David Sraer et ses coau- mode de redistribution efficace,
teurs pensent que cela s’explique il semble que le seul moyen soit
par le fait que l’existence d’un de redistribuer lui-même.
salaire minimum a empêché les
patrons de diminuer les salaires SOUMAYA KEYNES, FT
en dessous de ce montant.
Le chercheur estime que le sys-
tème présente un autre avantage : il
transforme les employés en contrô-
leurs de l’impôt sur les sociétés. En
France, les salariés font appel à des
sociétés de conseil pour s’assurer
qu’ils ne se font pas avoir par le Pour tout parti
service comptabilité de leur entre-
prise, qui ne manque jamais d’ima-
politique désireux
gination en la matière. Cela devrait de ne pas apparaître
décourager les entreprises de tru-
quer leurs comptes.
comme ‘pro-business’,
L’expérience française offre une l’instauration
autre leçon, basée sur une compa-
raison entre les régimes de partici-
d’un système
pation volontaire aux bénéfices et de participation
la version obligatoire. Un rapport
récent du Conseil d’analyse éco-
aux bénéfices est
nomique français constate que la une bonne option.
version volontaire semble s’accom-
pagner d’une substitution “signi-
Mais s’il veut mettre
ficative” aux salaires. Camille en place un mode
Landais, l’un des auteurs, estime
que les entreprises utilisent la flexi-
de redistribution
bilité qui leur est accordée pour efficace, il semble que
faire en sorte que le versement
des primes ait lieu au moment des
le seul moyen soit de
négociations salariales, de manière redistribuer lui-même.

6 Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
 ANALYSES
Maladie systémique

Lundi, le jour le plus mal compris de la semaine

Qu’est-ce qui ne va pas avec le début de la semaine de travail ?
Lorsque les Boomtown Rats, un
groupe de rock irlandais, ont
sorti leur chanson ‘I Don’t Like
Mondays’ en 1979, le succès a
été immédiat. C’est la fusillade
de l’école primaire de Grover
Cleveland, à San Diego, advenue
cette année-là, qui le leur a ins-
pirée. L’auteur, âgé de 16 ans, a
expliqué qu’il “n’aimait pas les
lundis” comme raison principale
pour justifier ses 36 coups de feu,

La maladie du lundi est

“une maladie systémique
avec une constellation non
spécifique de symptômes
incluant fatigue, léthargie ou
asthénie, dysthymie, irritabilité,
étourdissements, photophobie,
bouche sèche, myalgie et maux
de tête en l’absence d’une
autre maladie localisée ou
systémique”.

qui ont tué deux adultes et blessé

huit enfants ainsi qu’un policier.
Ce n’est toutefois pas la raison
pour laquelle cette chanson a eu
un tel écho auprès de millions de
personnes à travers le monde ;
la plupart d’entre elles ignorent
probablement la tragédie qui en
est à l’origine En revanche, ce
que beaucoup admettent volon-
tiers, c’est la difficulté à trou-
ver l’énergie de se lever le lundi
matin pour affronter la semaine
à venir.
Les symptômes
de la “maladie du lundi”
De nombreux patrons affirment
que le fait de commencer la
semaine en présentiel au bureau
crée une bonne énergie. Un avis
que ne partagent pas nombre
d’employés. Un article publié en
2021 par le ‘Journal of Applied
Psychology’ a montré que les
gens ont tendance à être plus
impolis le lundi et à devenir plus
courtois au fil de la semaine.
Un article de 2015 de Yun Tae
Hwang et Amy Kang, publié dans
le ‘Medical Journal of Australia’,
va jusqu’à diagnostiquer un nou-
veau mal, le ‘Mondayitis’ [maladie
du lundi, ndt]. Selon la définition
des auteurs, il s’agit “une mala-
die systémique avec une constella-
tion non spécifique de symptômes
incluant fatigue, léthargie ou
asthénie, dysthymie, irritabilité,
étourdissements, photophobie,
bouche sèche, myalgie et maux de
tête en l’absence d’une autre mala-
die localisée ou systémique”.
Ces symptômes apparaissent
généralement le premier jour
ouvrable après une période
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Les symptômes de la “maladie du lundi” apparaissent généralement le premier jour ouvrable après une période d’arrêt de travail, qui peut être un week-end
d’arrêt de travail, qui peut être
un week-end ou des vacances plus
longues. Ils peuvent conduire
les personnes qui en souffrent
à se mettre en congé maladie, à
télétravailler ou, si elles se pré-
sentent au bureau, à donner l’im-
pression d’être indifférentes et
indisponibles. Tant pis pour la
bonne énergie.
La “maladie du lundi” semble
être contagieuse et s’étendre
aux autres jours de la semaine.
Certains Américains se plai-
gnent aujourd’hui d’une “peur
du dimanche”, lorsque l’appré-
hension du lundi s’installe dès
la fin du week-end. Ces deux
troubles peuvent être aggra-
vés par un week-end passé en
gueule de bois, une échéance
professionnelle imminente ou
des souvenirs douloureux (cours
de sciences de deux heures au
lycée dès 8 heures du matin ?). Ils
risquent d’être particulièrement
aigus chez près de la moitié des
employés américains qui, selon
un sondage réalisé en 2022 par
UKG, une société de logiciels de
gestion des ressources humaines,
détestent leur travail.
Le remède de la semaine
de 4 jours ?
Toutefois, le passage soudain
d’une situation de repos à une
situation de travail affecte tout
ou des vacances plus longues.
le monde, et pas seulement ceux
qui méprisent leur emploi ali-
mentaire. La pandémie de Covid-
19 a conduit de nombreuses per-
sonnes à réévaluer leur équilibre
entre vie professionnelle et vie
privée. Un avocat londonien qui
passe ses week-ends à travailler
sur ses affaires aime se détendre
pendant sa semaine de travail
officielle en prenant un petit-
déjeuner élégant au Delaunay
[café luxueux dans le quartier de
Covent Garden, ndt] et en déjeu-
nant à Inner Temple Hall [lieu de
réception huppé, ndt]. Plus large-
ment, un véritable mouvement
de fond promeut l’idée d’une
semaine de travail de quatre
jours, dont l’un des changements
majeurs envisagés ferait du lundi
une prolongation du week-end
(bien que cela puisse conduire
à une épidémie de “maladie du
mardi”). Moins ambitieuse, mais
plus réaliste, une campagne sur
les réseaux sociaux en faveur
d’un “service strictement mini-
mum le lundi” [‘bare-minimum
Mondays’, ndt] plaide pour un
début de semaine plus doux.
Tout cela reflète un profond
instinct humain d’indulgence
envers soi-même et de procras-
tination ; ce n’est pas pour rien
que le slogan ‘Thank God it’s
Monday’ (Dieu merci, on est
lundi) ne figure pas sur des auto-
collants de pare-chocs ou des
t-shirts. Pourtant, en ce premier
jour de la semaine, les employés
ne devraient pas s’enliser dans
l’apathie, la lassitude et le désir
que les choses se passent autre-
ment. Comme le conseillait
Robert Frost dans son poème ‘A
Servant to Servants’, “la meilleure
façon de s’en sortir est toujours de
s’y confronter”.
Comment réenchanter
ses lundis ?
Les 60 heures précédentes ont
probablement été passées avec
des personnes qui n’ont rien à
voir avec votre travail. Vous avez
peut-être préparé – ou simple-
ment apprécié – un repas plus
élaboré qu’un simple sandwich
avalé devant votre écran d’ordi-
nateur. Vous êtes peut-être allé
vous promener dans un parc ou
simplement vous êtes allongé
dans votre lit. Quoi qu’il en soit,
vous vous êtes certainement vidé
la tête. À moins que vous n’ayez
terminé le week-end en prenant
une cuite, ce qui signifie que le
lendemain matin pourrait être
votre moment le plus productif
de la semaine…
Pour un banquier, le lundi est
le jour de la semaine où il faut
rayer un maximum de choses de
sa to-do list. Votre chroniqueur,
lui, se sent frais et dispos le lundi
matin (c’est à ce moment-là que
se déroulent les réunions de la
rédaction de ‘The Economist’,
qui planifie et discute le numéro
de la semaine à venir). La pre-
mière douche, le premier café et
le premier trajet après le week-
end ne doivent pas nécessaire-
ment être un chemin de croix.
Ils peuvent au contraire don-
ner une vigueur nouvelle à vos
objectifs de la semaine et, à ce
titre, agir comme un stimulant.
C’est le vendredi après-midi que
votre chroniqueur se sent le plus
épuisé et a hâte de rentrer chez
lui, jusqu’au lundi matin où, revi-
goré et plein d’entrain, il est prêt
à tout recommencer.
THE ECONOMIST
La première douche,
le premier café et le
premier trajet après
le week-end peuvent
au contraire donner
une vigueur nouvelle
à vos objectifs de la
semaine

Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 7
ANALYSES
274 Mds€
Mds€ nets en 2022

Les entreprises françaises restent fortement imposées

Avec 10,4 % du PIB de prélèvements nets sur les entreprises, la France est loin devant les 7,1 % de l’Allemagne, même en tenant
compte des aides reçues
MÉCOMPTES PUBLICS,
FRANÇOIS ECALLE
La France est en 2022 au deuxième
rang de l’Union européenne pour
le poids, en pourcentage du PIB,
des cotisations sociales payées par
les employeurs et des impôts payés
par les entreprises sur leur pro-
Les prélèvements obligatoires
sur les entreprises peuvent être
estimés à 333 Mds€, soit 12,6 %
du PIB, et les aides reçues par
elles à 59 Mds€, soit 2,2 % du
PIB, en 2022
duction. Face à ce constat et pour
le relativiser, il est souvent mis en
avant que les entreprises sont parti-
culièrement aidées en France.
Pour éclairer ce débat, on peut addi-
tionner, d’un côté, les prélèvements
obligatoires sur les entreprises, et
d’un autre côté, les aides qu’elles
reçoivent pour ensuite déduire ces
Il n’y a pas de tendance claire à l’augmentation ou à la diminution des prélèvements
nets des aides sur longue période.
aides des prélèvements et procéder
à des comparaisons internationales.
On peut retenir comme prélève-
ments obligatoires sur les entre-
prises, les cotisations sociales des
employeurs et les impôts sur la
production et sur les bénéfices
des sociétés. Les impôts indirects
comme la TVA doivent être écar-
tés, car il est souvent très difficile
de distinguer les parts réellement
payées par les entreprises et par les
ménages sur ces impôts.
S’agissant des aides aux entreprises,
celles qui prennent la forme d’al-
légements de cotisations sociales
et de dépenses fiscales sont pour
la plupart déjà soustraites des
prélèvements obligatoires, et il
ne faut donc pas les prendre en
compte car cela conduirait à les
soustraire une deuxième fois.
Dans ces conditions, et en se limitant
aux sociétés non financières – parce
que les sociétés financières sont
soumises à une fiscalité très parti-
culière et parce que les données sur
les entreprises individuelles sont
insuffisantes – les prélèvements obli-
gatoires sur les entreprises peuvent
être estimés à 333 Mds€ds , soit 12,6 %
du PIB, et les aides reçues par elles à
59 Mds€
ds , soit 2,2 % du PIB, en 2022.
Les prélèvements nets des aides se
sont donc élevés à 274 Mds€ ds , soit
10,4 % du PIB, en 2022. Ils ont aug-
menté de 1,5 point de PIB de 1986 à
2001, puis ont diminué de 3,0 points
jusqu’à un minimum en 2021, pour
revenir en 2022 à leur niveau de
1986. Il n’y a pas de tendance claire à
leur augmentation ou à leur diminu-
tion sur longue période.
Prélèvements nets parmi
les plus élevés de l’UE
La France était à la deuxième
place de l’Union européenne en
2022 pour les prélèvements sur
les sociétés non financières, en
pourcentage du PIB, derrière la
Suède mais loin devant l’Alle-
magne (9,3 % du PIB). Elle était à
la cinquième place pour les aides
aux entreprises, à égalité avec l’Al-
lemagne, derrière notamment la
Belgique (première avec 3,5 % du
PIB) et l’Italie. Elle se situait à la
troisième place, derrière la Suède
(13,7 % du PIB) et Chypre, pour
les prélèvements nets des aides,
loin devant l’Allemagne (7,1 %).
Même si on tient compte des aides
reçues, les prélèvements sur les
entreprises sont donc en France
parmi les plus élevés de l’Union
européenne. Ces aides, y compris
celles qui prennent la forme de
dépenses fiscales et d’allégements
de cotisations, doivent néanmoins
être évaluées pour réduire ou sup-
primer celles qui ne sont pas effi-
caces, ce qui pourrait permettre de
réduire les taux de droit commun
des impôts et cotisations, ou le défi-
cit public.
Le site www.fipeco.fr développe
les analyses de François Ecalle.

Échanges commerciaux

Les perspectives et enjeux pour la France en Inde

Avec une croissance à 7-8 % et une volonté d’ouverture à l’international, l’Inde est une terre d’opportunités pour les entreprises
françaises
CHRONIQUES DU MAHABHARATA,
CHARLY SALKAZANOV
“L’Inde, quels perspectives et
enjeux pour la France”, c’était l’in-
titulé du forum annuel de l’Indian
Business Club (IBC), le 13 décembre
dernier. En effet, les relations
franco-indiennes ne se résument
pas à la vente d’avions Rafales. Il y
Les grands équipementiers y
sont, parmi lesquels Dassault
et Safran. Mais de grandes
entreprises textiles comme
Celio et Lacoste sont aussi
parvenues à s’implanter
a des partenariats moins “Top gun”
mais tout aussi réussis. C’est ainsi
qu’Amair Farooqui, secrétaire de
l’Indian Business Club, a introduit
le thème des débats.
Des relations au beau fixe
D’abord, l’état des relations entre
l’Inde et la France est rassurant.
Elles sont au beau fixe depuis que
Jacques Chirac a convaincu Delhi
de faire de la France son premier
Les relations franco-indiennes ne se résument pas à la vente d’avions Rafale.
choix stratégique. Les contrats de
défense l’incarnent de façon symbo-
lique. Mais les forums et rencontres
internationales confirment cette
pérennité. En Asie, l’Inde est au
cœur du partenariat français.
Des améliorations possibles
Pour l’instant, la relation franco-
indienne est comparable à un
Martien : une grosse tête et des
petites jambes. En d’autres
termes, cette relation s’est bâtie
sur le politique et le stratégique.
Il y a donc encore beaucoup à
faire pour renforcer les échanges,
et notamment ceux entre étu-
diants et entreprises. L’économie
indienne reste encore fermée et
peu intégrée à l’échelle inter-
nationale. Mais le potentiel de
croissance est énorme, et la situa-
tion est susceptible d’attirer les
talents vers la France. Alors que
l’Inde produit chaque année un
million d’ingénieurs, peu vien-
nent en France. Le timing est
idéal, tout se joue en ce moment.
Le moment indien
Il y a incontestablement un moment
indien. C’est l’idée évoquée par
Jean-Marc Fenet, ancien ministre
conseiller auprès de l’ambas-
sadeur de France en Inde et en
Chine. Combien de temps va-t-il
durer ? le plus longtemps pos-
sible, espérons-le. Cette année,
l’Inde a multiplié ses ouvertures
à l’international, entre l’organisa-
tion du G20, la visite de Narendra
Modi à Washington où il a été
reçu par Joe Biden et au Congrès,
ainsi que son invitation par la
France au défilé du 14 juillet. La
dynamique indienne est opposée
à celle de la Chine. Alors que son
voisin du nord a perdu beaucoup,
l’Inde continue à croître. Elle
ambitionne d’être le troisième
marché mondial d’ici quelques
années. La croissance indienne
caracole entre 7 et 8 % et les
investissements directs étrangers
sont en hausse, alors que ceux de
la Chine sont englués dans une
crise immobilière. La dynamique
joue en sa faveur.
Un marché important
pour la France
L’Inde reste un marché important
pour les entreprises françaises.
C’est ce qu’a rappelé Jean-François
Ambrosio, de la direction interna-
tionale du réseau Business France.
En effet, les grands équipementiers
y sont, parmi lesquels Dassault et
Safran. Mais de grandes entreprises
textiles comme Celio et Lacoste sont
aussi parvenues à s’implanter sur ce
marché et se faire apprécier. Il en va
de même pour les secteurs du vin et
de la santé. Contrairement à un pré-
jugé tenace, le marché indien n’est
pas réservé aux grands groupes. Des
PME profitent du dynamisme pour
s’implanter avec succès.
L’Inde doit être vue comme un
marché d’opportunités, accessible
à toutes les entreprises françaises.
Cependant, seuls des voyages régu-
liers et des rencontres avec des par-
tenaires permettront une implanta-
tion réussie. Grâce à l’IBC, la relation
peut se construire dans les deux sens.

8 Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

Pour les faits
Géraldine Muhlmann : “Nous assistons à un rejet
du journalisme, mais aussi des idéaux du journalisme”
Pour l’essayiste, c’est l’essence même d’un métier né au milieu du XIXe siècle – la quête d’une “factualité” recevable par tous – qui se
décompose aujourd’hui sous nos yeux
Chacun dans sa bulle informationnelle, nous
n’arrivons plus à nous mettre d’accord sur les
faits. Tel est le constat qui fonde la réflexion
inquiète de Géraldine Mulhmann sur l’un des
fondements essentiels de nos sociétés démo-
cratiques. Tant il est vrai que sans ce partage
des faits, c’est la possibilité même d’un
échange public des opinions qui est remise en
cause, comme on l’a vu avec les controverses
autour des circonstances de la mort d’un
jeune garçon à Crépol (Drôme). Productrice de
l’émission quotidienne ‘Avec philosophie’ sur
France Culture, Géraldine Muhlmann a intitulé
son essai ‘Pour les faits’ (*). Comme un appel
au sursaut. mais n’est-il pas déjà trop tard ?
Scotchés sur les réseaux sociaux et devant les
talks des chaînes d’information continue,
nous sommes devenus comme indifférents à
la véracité des faits. Géraldine Muhlmann
démonte la mécanique, constatant que
désormais, “le plus important est moins ce qui
s’est passé que ce qu’il faut en juger”. Un défi
existentiel lancé au journalisme dont la voca-
tion, héritée d’une longue histoire débutée au
milieu du XIX IXe siècle est d’“essayer de voir une
situation comme n’importe qui l’aurait vue,
pour livrer des ‘faits’ recevables par tous”. En
crise, la figure du “témoin ambassadeur” r” n’en
reste pas moins toujours indispensable et il
faudra bien un jour prochain la reconstruire,
se persuade Géraldine Muhlmann
(*) Pour les faits
its – Géraldine Muhlmann
(Les Belles Lettres)
PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE PLASSART
Selon le baromètre 2023, La Croix/ Kantar, 57 %
des Français se méfient de ce que disent les
médias sur les grands sujets d’actualité
(+ 3 points par rapport à l’année dernière). Le ver
de la défiance ne s’est-il pas installé dans le cœur
battant de notre démocratie?
Oui, il s’est installé, et ce n’est pas récent.
La baisse des lectorats de journaux est très
ancienne. Je m’aperçois d’ailleurs souvent
que des personnes ont un avis très précis sur
certains journaux… qu’elles n’ont jamais lu!
Certaines émissions d’information, radiopho-
niques et télévisuelles sont encore assez regar-
dées, tout comme les JT. Mais j’ai l’impression
que la défiance est désormais une donnée “de
principe” – un propos global sur “les médias” –
qui n’a rien à voir avec l’appréciation concrète
de tel ou tel “sujet” vu à la télévision ou
entendu à la radio.
Il faut peut-être se rassurer en se disant que
dans quelques années, beaucoup se méfie-
ront aussi des réseaux sociaux, ayant compris
qu’y circulent des images mal sourcées voire
fabriquées, des opinions avançant des choses
invérifiables, etc. Le “deep fake”, c’est-à-dire
“le faux terriblement convaincant” est, de
l’aveu de tous les spécialistes de l’intelligence
artificielle, le grand danger imminent. Bientôt
on ne pourra plus savoir si les personnages,
célèbres ou non, dans une vidéo sont vrais, ou
bien sont du “fake” piloté par un scénariste
aidé de très bons techniciens. On pourra faire
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
“L’idéal de ‘l’observateur impartial’ n’est jamais parfaitement réalisé. Mais il est un horizon indispensable,
dans une société où l’on désire pouvoir parler ensemble de la même réalité factuelle.”
dire n’importe quoi à n’importe qui, et ce sera
indétectable. Un défi, tant pour le journalisme
traditionnel que pour les réseaux sociaux.
Alors, que restera-t-il? Je me demande si on ne
découvrira pas que malgré tous ses défauts et
ses imperfections, la figure du témoin direct,
qui se rend sur place, qui perçoit une situation
avec son corps – passant, par exemple, “der-
rière” une image pour voir comment elle est
tournée, fabriquée, etc. – et qui transmet aux
autres son expérience sensible du mieux qu’il
peut, demeure ce qu’il y a de plus “fiable”. C’est
cette figure que je défends dans mon livre. Je
l’appelle le “témoin-ambassadeur”, qui essaie
de voir une situation comme n’importe qui l’au-
rait vue, pour livrer des “faits” recevables par
tous. C’est notamment le reporter, inventé par
le journalisme moderne dans la deuxième moi-
tié du XIXXe siècle. C’est cette figure même qui
est en crise aujourd’hui. Mais elle nous appa-
raîtra peut-être, plus tard, comme ce qu’il nous
faut impérativement “reconstruire”.
Vous faites le constat que nous n’arrivons plus
à nous mettre d’accord sur les faits. Les événe-
ments de Crépol et leurs interprétations diverses
en sont-ils une nouvelle démonstration?
La mort de ce garçon, Thomas, à Crépol, est
effectivement l’exemple même d’une situation
où, très vite après le drame, beaucoup ont déjà
tout “jugé”, prétendant “savoir” ce qui s’est
passé, alors que les faits n’ont pas encore été
établis.
Ce que j’appelle la “virtualisation du monde”,
c’est cette incapacité croissante à nous lais-
ser traverser par une réalité factuelle avé-
rée, valable pour tout le monde. On choisit
ses “faits”, on les aménage un peu au besoin,
et on dit sans ciller ce qu’il en est et ce qu’il
faut penser. Appuyant tout cela, il y a cette
petite musique qui, à mon avis, est un facteur
essentiel d’accélération de la virtualisation
du monde: la certitude que, de toute façon, “à
chacun ses faits”, et donc que c’est une lubie
de croire qu’existent des “faits communs”. Il y
a comme l’idée que, de toute façon, on n’arri-
vera jamais à se mettre d’accord sur les faits, à
Crépol comme ailleurs. Alors à quoi bon?
Pourtant, le conflit entre les opinions, essentiel
en démocratie, a besoin de faits communs à
partir desquels se déployer. Sinon, ce n’est pas
le conflit, c’est l’hermétisme entre des “bulles”
d’opinion juxtaposées, ayant chacune “sa” réa-
lité. Nous en sommes là, je le crains, et notam-
ment sur les réseaux sociaux. Les “bulles”
refusent de se laisser déranger par ce que Max
Weber appelait les “faits inconfortables”, c’est-
à-dire les données qui ne sont pas agréables à
l’opinion défendue. Sont déjà “inconfortables”
l’incertitude même, la nécessité d’attendre
pour établir les faits: il est plus commode de
dire déjà “ce qui est”, avant même de le savoir
vraiment.
Les journalistes, censés décrire le monde, sont
aujourd’hui très décriés. Le métier est-il en crise?
Ses fondamentaux ne devraient-ils pas être mis
en avant plus fortement?
La haine des journalistes est considérable,
mais ce qui m’inquiète n’est pas l’état d’une
profession: c’est l’état des idéaux que cette
profession sert. Si des gens disaient “les jour-
nalistes ne font plus bien leur boulot, on va le
faire à leur place, en rapportant, nous, tel ou tel
INTERVIEW
fait avec soin”, ce serait troublant, mais intéres-
sant. Mais nous assistons aujourd’hui à un rejet,
non pas seulement du journalisme tel qu’il est,
mais aussi des idéaux du journalisme. L’idée
même d’une “factualité” que le témoin sen-
sible peut faire partager à d’autres est une idée
qui suscite d’emblée la suspicion. Et ce, alors
que souvent, on n’a pas la moindre idée de ce
que l’histoire du journalisme a apporté sur ce
sujet: comment certains reporters ont réfléchi
à “travailler” leurs sensations pour les “désin-
gulariser” au maximum, pour neutraliser leurs
émotions trop personnelles, pour devenir en
quelque sorte un “corps universel”. Je raconte
plusieurs choses là-dessus dans mon livre.
Bien entendu, l’idéal de “l’observateur impar-
tial” n’est jamais parfaitement réalisé. Mais il
est un horizon indispensable, dans une société
où l’on désire pouvoir parler ensemble de la
même réalité factuelle.
Il y a selon vous dans les médias, trop
de commentaires et pas assez de récits.
Quelles sont les vertus des récits par rapport
aux discours ? Ne faut-il pas alors craindre
une “guerre des récits” ?
Je reprends en effet la distinction de Gérard
Genette entre “discours” et “récit” pour carac-
tériser deux registres de parole différents. Le
“discours”, c’est le registre typique des conver-
sations du quotidien: on échange en assumant
la subjectivité des propos, en donnant son avis,
ses humeurs, etc. Le “récit”, lui, tend à inter-
rompre la conversation. La subjectivité qui
l’énonce essaie de délivrer un “produit” soi-
gné, organisé, partageable par d’autres qu’elle.
Le “récit” est le mode le plus naturel d’énon-
ciation des faits et de leur déroulement. Il est
ce qu’ont voulu mettre en avant les grands
patrons de presse de la fin du XIX Xe siècle qui
ont inventé les “news”. Pour rompre avec le
journalisme d’opinion, qui s’adressait à des
publics limités et était surtout composé de
“discours” (critiques, éditoriaux, tribunes), et
pour toucher un public large, composé de gens
aux opinions très différentes, le journalisme
est devenu d’abord et avant tout la narration
d’ “histoires du monde”. Tout le monde devait
pouvoir les recevoir, quitte à en juger ensuite
différemment. Aujourd’hui, le “discours” est
en pleine forme et tend à engloutir le “récit”.
C’est même vertigineux. Les réseaux sociaux
constituent une conversation géante inédite.
Et sur les médias d’information, il y a certes, –
et heureusement – des temps d’enquête et de
reportage qui enrichissent le matériau factuel,
mais on tend à les perdre de vue dans le flot des
commentaires, qui, aussi intéressants soient-ils,
donnent cette impression générale, typique de
notre temps, que le plus important est moins ce
qui s’est passé que ce qu’il faut en juger.
Les “grands récits”, comme on dit, qui sem-
blent s’affronter dans le débat d’opinion, sont
moins des narrations précises, regorgeant de
détails et d’éléments factuels, que des grilles
de lecture a priori. Alors que les “grilles”, ça
enferme le réel avant même qu’il ait eu lieu.
Ce sont donc en réalité des “discours”, qui font
écran aux véritables “récits” de notre monde.
‘Pour les faits’:
Extraits à lire sur Le nouvel Economiste.fr
9
75 Paris
77 Seine-et-Marne Le nouvel Publier vos annonces légales
78 Yvelines
91 Essonne
92 Hauts-de-Seine
Economiste en quelques clics:
Le nouvel Economiste.fr
93 Seine-Saint-Denis
94 Val-de-Marne
95 Val-d’Oise Grand Paris simple, rapide, économique
Tél. 01 75 444 116

78 - Collectivités 93 - Logement
Pétition contre le
“désengagement de
l’État” à l’initiative Le maire de Saint-Denis inspire
des Clayes-sous-Bois
p. 11 le projet de loi sur l’habitat dégradé
Les mesures seront examinées à l’Assemblée en janvier. Elles s’appuient sur le rapport
91 - Environnement que Mathieu Hanotin a réalisé avec la maire de Mulhouse, Michèle Lutz
Une déclaration des
droits du lac à Grigny
et Viry-Châtillon p. 11

75 - Réchauffement
climatique
Paris durcit son plan
climat 2024-2030 p. 12

94 - Énergie
Plus de géothermie
dans le réseau de
chaleur de Fresnes p. 12

En métropole, 400 000 à 420 000 logements du parc privé ont été identifiés comme correspondant à de l’habitat indigne.

PAR ANNE THIRIET
75 - Logement Le ministre du Logement Patrice
Vergriete a présenté en conseil des
Meublés de tourisme: ministres, le 12 décembre, son plan
Paris va renforcer de lutte contre l’habitat dégradé.
Son projet de loi “relatif à l’accé-
les contrôles p. 13 lération et à la simplification de la
rénovation de l’habitat dégradé et
des grandes opérations d’aménage-
ment” sera inscrit à l’ordre du jour
92 - Finance numérique de l’Assemblée nationale pendant
la semaine du 22 janvier 2024.
L’Institut des crypto- Les mesures présentées s’ap-
actifs a vu le jour puient notamment sur le rapport
remis, fin octobre, par le maire
à La Défense p. 13 (PS) de Saint-Denis, Mathieu
Hanotin, et la maire (LR) de
Mulhouse, Michèle Lutz. Ils ont
été missionnés en mars dernier
77 - Transport par le précédent ministre du
Une nouvelle voie Logement, Olivier Klein, pour tra-
vailler sur la question de l’habitat
express entre Roissy indigne. La réflexion s’est élargie
et Meaux en 2028 avec le nouveau ministre, Patrice
Vergriete, aux copropriétés dégra-
p. 13 dées et aux immeubles de grande
hauteur. “Notre travail a porté sur
les 400 000 à 420 000 logements du
ANNONCES LEGALES
parc privé qui ont été identifiés en
P. 14 Tél. 01 75 444 117
métropole comme correspondant
à de l’habitat indigne. On peut
www.lenouveleconomiste.fr
annonceslegales@nouveleconomiste.fr aussi parler d’habitat dégradé”,
10
précise Kathy Bontinck, première
adjointe en charge de la santé, de
l’adolescence, du logement, de la
lutte contre l’habitat indigne et
de la rénovation urbaine de la
ville de Saint-Denis.
Plus de pouvoir
aux collectivités
Vingt-quatre propositions ont été
élaborées, d’ordre législatif, régle-
mentaire, juridique ou financier.
“Nous nous sommes beaucoup inspi-
rés de ce qui se passe dans d’autres
villes et nous avons contacté des élus
locaux, comme ceux de Marseille,
de Bordeaux, de Valenciennes ou
encore de Metz, pour connaître leur
expérience”, indique Michèle Lutz,
qui a notamment travaillé sur les
copropriétés et les immeubles de
grande hauteur. L’objectif était de
demander aux élus quels étaient
leurs besoins et de leur proposer
“une boîte à outils suffisamment
e” pour agir. “Occupons-nous des
solide”
logements qui existent déjà et ayons
les moyens de les transformer positi-
vement, au lieu de devoir détruire et
reconstruire”, ajoute l’édile.
Suite à la présentation du projet
de loi, le maire de Saint-Denis et
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
sa première adjointe se disent
e” du contenu
“satisfaits à ce stade”
de la proposition de loi “car le
cœur du rapport, qui portait sur
la façon de donner plus de pouvoir
d’agir aux collectivités pour, notam-
ment, accélérer le traitement des
copropriétés dégradées, se retrouve
dans le texte. Est ainsi mis en place
un nouveau régime d’expropriation
des propriétaires de logements, très
encadré, dédié à l’habitat indigne”,
indique Kathy Bontinck.
Faciliter l’accès à l’emprunt
pour les copropriétaires
Saint-Denis a fait face à ce type de
situation. “Nous avons renforcé nos
équipes d’inspecteurs de salubrité
pour que les signalements des habi-
tants soient traités plus rapidement.
Mais les durées d’intervention sont
très longues”, détaille la première
adjointe. Ainsi, concernant un îlot
de 20 logements en face de l’hôtel
de ville, au pied de la basilique, les
premiers arrêtés d’insalubrité et
de péril ont été pris en 2000. Dix-
sept autres ont ensuite été publiés,
avant qu’en 2017 ne soit pris un
arrêté d’insalubrité irrémédiable
avec évacuation des personnes.
Autre point de satisfaction pour
les élus sur ce projet de loi : il vise
aussi à prévenir la dégradation des
immeubles en facilitant l’accès à
l’emprunt pour les syndicats de
copropriétaires. “Les rapporteurs
ont travaillé avec la Banque des ter-
ritoires, qui avait émis un rapport
sur ce sujet précis. Il existe des aides
de l’Agence nationale de l’habitat,
qui permettent aux copropriétés de
limiter le reste à charge, indique
Katy Bontinck. Mais c’est l’accès au
prêt bancaire qui posait problème
car il n’existe pas, ou très peu, de pro-
duits financiers disponibles.”
“Occupons-nous
des logements qui
existent déjà, et
ayons les moyens
de les transformer
positivement au lieu
de devoir détruire
et reconstruire”

78 - Financement des collectivités
Pétition contre le “désengagement de l’État”
à l’initiative des Clayes-sous-Bois
Elle pointe la baisse de la dotation globale de fonctionnement et demande à en revoir les critères d’attribution
Le maire des Clayes-sous-Bois,
Philippe Guiguen (DVD), a lancé,
le 21 novembre, une pétition natio-
nale invitant tous les élus à dénon-
cer “le désengagement de l’État
sur les finances des collectivités
locales”. Ce n’est pas la première
fois que l’élu évoque le sujet. Un
courrier adressé en septembre
à Emmanuel Macron est resté
sans suite. Avec cette pétition
intitulée “Stop à l’obsolescence
programmée des communes !” et
lancée sur la plateforme Change.
org, il a voulu donner plus de por-
tée à sa démarche.
L’édile pointe notamment la chute
de la dotation globale de fonction-
nement versée chaque année aux
communes. “La baisse varie selon
les communes. Aux Clayes-sous-Bois,
par exemple, nous ne disposons plus
Emmanuel Macron
a fait part aux élus
de son intention de
“confier au Comité
des finances locales
un travail de refonte
de la DGF”
91 - Environnement
Une déclaration des droits du lac à Grigny et Viry-Châtillon
À l’origine du texte, l’association Alliance des lacs veut faire évoluer le droit existant vers une meilleure protection
Avec 70 hectares de plans d’eau et
100 hectares d’espaces naturels,
les lacs situés sur les communes
de Grigny et de Viry-Châtillon,
dans l’Essonne, font partie des
plus grands de la région. Pour assu-
rer leur protection, l’association
Alliance des lacs, créée à la suite
“Le programme européen
Wild Legal aide les citoyens
et citoyennes à s’emparer de
l’outil juridique pour défendre
des espaces mis en danger
par les activités humaines”
d’épisodes de pollution en 2020 et
2021, vient d’établir et de signer
une “déclaration des droits des
lacs”. “Cela nous donnera des leviers
supplémentaires pour pouvoir en
défendre les intérêts, indique Janna
Boubendir, une des membres de
l’association et conseillère muni-
cipale à Grigny. Nous avons tra-
vaillé avec le programme européen
Wild Legal qui aide les citoyens et
citoyennes à s’emparer de l’outil juri-
dique pour défendre des espaces mis
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
que de 300 000 euros, alors que le
montant était de 3,1 millions d’eu-
ros il y a dix ans, précise Philippe
Guiguen. Cette forte diminution
se cumule avec la suppression de la
taxe d’habitation. Le seul levier fis-
cal qui reste aux communes est la
taxe foncière, qui est inéquitable car
elle ne concerne qu’une partie des
habitants, alors que toute la popu-
lation bénéficie des services publics.”
Onze milliards d’euros
de baisse entre 2013 et 2017
Le montant global de la DGF a
subi des variations importantes
pendant la dernière décennie.
“Entre 2013 et 2017, il a connu
une baisse de 11 milliards d’eu-
ros, dans le contexte de la contri-
bution au redressement des
finances publiques (CRFP)”, rap-
pelle l’élu dans la pétition.
Les critères d’attribution de cette
dotation de fonctionnement doi-
vent selon lui être révisés de
manière urgente, car la baisse ne
touche pas toutes les villes de la
même manière. L’élu préconise
également de revoir les méca-
nismes des fonds de péréqua-
tion. “Certaines communes n’ont
plus d’autonomie fiscale, assure
Philippe Guiguen. Il faudrait
La commune de Grigny a entrepris un recensement de la faune et de la flore aux
abords des lacs sur son territoire, et Viry-Châtillon prévoit de faire de même en 2024.
en danger par les activités humaines.”
Et c’est le cas ici, car les lieux ser-
vent parfois de déversoir à des gens
peu préoccupés d’environnement.
Des outils juridiques limités
Si des outils sont d’ores et déjà
mobilisables dans notre droit
français, “ils restent très limités
puisqu’ils reposent sur un statut de
la nature réduit trop souvent à celui
de biens, de ressources ou de services
qu’une partie de la DGF soit fixe,
quels que soient les communes et
leur nombre d’habitants. Une autre
partie de cette DGF pourrait être
variable, et versée selon des critères
à déterminer. Cela permettrait qu’il
y ait un minimum d’équité.”
Le maire est loin d’être seul à faire
ce constat. Lors du dernier congrès
des maires, du 20 au 23 novembre,
des élus ont eux aussi témoigné
de leurs difficultés à boucler
leurs budgets. Et l’association des
maires de France a demandé une
indexation de la dotation globale
de fonctionnement (DGF) sur l’in-
flation. La demande a été écartée
par Thomas Cazenave, ministre
délégué chargé des comptes
publics, indiquant que “dans la
situation qui est la nôtre” [avec un
déficit public à “5 %”], “on ne peut
pas répondre à toutes les demandes”.
Deux augmentations
de l’enveloppe en 2024
En revanche, le gouvernement a
annoncé, en septembre, une première
augmentation de la DGF de 220 mil-
lions, dans le cadre du projet de loi
de finances 2024. Et une rallonge
de 100 millions d’euros a été actée
par la Première ministre, venue clô-
turer le 105e congrès des maires.
écosystémiques, comme le prévoient
le Code civil ou les différentes normes
environnementales en vigueur,
indique la représentante de l’as-
sociation. Le texte fixe en plusieurs
articles les droits essentiels du lac et
les devoirs des gardiens du lac, consi-
dérant que l’écosystème ne peut pas
se défendre tout seul et qu’il faut des
gardiens qui porteront les devoirs
et en vérifieront le bon respect”.
L’objectif est que cette déclaration
symbolique soit adoptée par les
Pour une plus grande portée, l’élu a lancé la pétition sur la plateforme Change. org.
Tout le monde s’accorde cependant
sur un point : la répartition de la
dotation est devenue confuse. Le
23 novembre, Emmanuel Macron a
fait part aux élus de son intention
de “confier au Comité des finances
locales un travail de refonte de la
DGF”. C’est essentiel pour parvenir
à “un système plus clair, plus juste et
plus prévisible”, a-t-il ajouté.
“Il ne faudrait pas que ces réflexions
mettent trop longtemps à aboutir et
que les résultats ne conduisent à la
mise en place des mêmes mécanismes,
prévient Philippe Guiguen, sinon
un certain nombre de communes
deux villes, en conseil municipal.
Pour Grigny, “c’est une bonne nou-
velle que des associations se saisissent
de la protection écologique des lacs”.
Le maire de Viry-Châtillon s’inter-
roge, quant à lui, sur la démarche.
“On ne s’approprie pas une entité
sous prétexte qu’on ferait mieux
que les autres, déclare Jean-Marie
Vilain. Or, notre commune est pro-
priétaire à près de 81 % des parcelles
de foncier sur lesquelles se situent
ces lacs artificiels. Cela a été décidé
par le préfet de l’Essonne lorsque la
communauté d’agglomération qui
réunissait Grigny et Viry-Châtillon a
été dissoute en 2016.”
Par ailleurs, indique le maire, les
équipes municipales et les élus
travaillent depuis des années
à améliorer la gestion des lacs.
Une convention de gestion a été
signée le 1er décembre entre les
deux villes et les établissements
publics territoriaux Grand Paris
Sud et Grand-Orly Seine Bièvre.
Elle prévoit notamment “la ges-
tion et l’aménagement de biotopes
et topographies, l’entretien et la
propreté des milieux, des aires et
des équipements, la mise en place
ANALYSES
seront contraintes d’augmenter leurs
impôts ou de supprimer des services.”
Au-delà, le président de la
République a évoqué la néces-
sité de revoir la décentralisation :
“personne ne sait vraiment qui fait
quoi. Le partage de compétences,
cela ne marche pas”. Il faut selon
lui “reclarifier” ces compétences,
et définir “les responsabilités” qui
les accompagnent, “avec de vrais
financements”. Une mission a été
confiée en ce sens au député de
l’Oise, Éric Woerth.
A.T.
de documentation réglementaire
et de protocoles d’alerte”, indique
la commune de Grigny.
Cette dernière a également entre-
pris sur l’ensemble de son territoire
une démarche de recensement de
la faune et de la flore, en collabo-
ration avec la Ligue de protection
des oiseaux et Natur’Essonne.
“Nous réalisons via cet ‘Atlas de la
biodiversité’ un travail de sensibi-
lisation des jeunes générations”,
indique la mairie. Un travail que
la ville de Viry-Châtillon compte
entreprendre en 2024.
A.T.
Une convention
de gestion des lacs
a été signée
le 1er décembre entre
les deux villes, Grand
Paris Sud et Grand-
Orly Seine Bièvre
11
ANALYSES
75 - Réchauffement climatique
Paris durcit son plan climat 2024-2030
Un volet de 13 mesures s’empare de tous les leviers possibles pour tenter de respecter l’accord de Paris
Paris vient d’adopter, le
13 décembre, un plan climat plus
ambitieux pour la période 2024-
2030. Anne Hidalgo, la maire de
Paris, et Dan Lert, son adjoint
chargé de la transition écolo-
gique, du plan climat, de l’eau et
de l’énergie, avaient présenté le
22 novembre ce train de mesures
qui se fixe un objectif : respecter
l’accord de Paris pour contenir le
réchauffement climatique sous
les 1,5 °C à l’échelle mondiale,
avec des étapes à 2030 et 2050.
La ville veut amplifier
son action sur tous les fronts :
protéger la population
des fortes chaleurs, rénover
les bâtiments, réduire
la pollution en limitant
la place de la voiture
C’est un plan à 360 °, car la ville veut
amplifier son action sur tous les
volets : protéger la population des
fortes chaleurs, accélérer le rythme
pour rénover les bâtiments publics
et privés, réduire la pollution en
limitant la place de la voiture ou
encore diminuer la consommation
d’énergie et massifier le recours
aux énergies renouvelables.
94 - Énergie
Plus de géothermie dans le réseau de chaleur de Fresnes
Avec le nouvel équipement prévu en 2025, la part d’énergie renouvelable passera de 60 à 80 %
“L’urgence du défi climatique et
la situation géopolitique actuelle
rappellent l’importance de la
transition énergétique des terri-
toires.” C’est l’argument évoqué
par la ville de Fresnes (plus de
27 000 habitants) pour renfor-
cer la place de la géothermie –
une technologie qui exploite les
calories contenues dans le sous-
sol ou les nappes d’eau souter-
raines – sur son territoire. C’est
L’extension du réseau
permettra à de nouveaux
Fresnois de bénéficier “d’une
chaleur à un prix compétitif,
décorrélé des fluctuations
du prix des énergies fossiles”
la société Sofrege, filiale à 100 %
du groupe Coriance, qui est char-
gée de créer ce second équipe-
ment qui s’ajoutera au triplet de
géothermie situé aux abords du
centre commercial de la Cerisaie.
“La création de ce nouveau dou-
blet de géothermie permettra de
faire passer de 60 à 80 % la part
d’énergie renouvelable utilisée
12
Outre l’ouverture de trois lieux de baignade dans la Seine en 2025, la ville prévoit
de renforcer la végétalisation des quais du fleuve.
Cinq axes ont été définis. Il s’agit
en premier lieu de protéger la
population en végétalisant et en
rafraîchissant la ville. Ont ainsi
été annoncées la création de 300
hectares d’espaces verts, dont
30 d’ici à 2026, afin d’atteindre
10 m² d’espaces verts par habi-
tant, ainsi que l’ouverture de
trois lieux de baignade dans la
Seine en 2025. La ville veut éga-
lement renforcer la végétalisa-
tion des quais du fleuve.
La lutte contre la hausse des
températures passe aussi par une
réduction des inégalités entre les
La ville prévoit de raccorder 100 % de ses logements collectifs au réseau de chaleur.
par le réseau de chaleur : les
émissions de 17 500 tonnes de
CO2 seront évitées par an, soit
l’équivalent de 15 000 voitures.”,
indique la ville qui prévoit à
terme de raccorder 100 % de ses
logements collectifs au réseau de
chaleur.
L’intérêt est aussi économique :
l’extension du réseau permettra
à de nouveaux Fresnois de béné-
ficier “d’une chaleur à un prix
compétitif et maîtrisé dans la
durée, décorrélé des fluctuations
habitants avec la création d’un
plan “Grand chaud”. Celui-ci
devra protéger les personnes à la
rue de températures extrêmes et
adapter des lieux pouvant servir
de refuges temporaires.
40 000 m2 de toitures seront
peints en blanc
Le bâti lui-même, privé comme
public, doit faire l’objet d’une
rénovation accélérée, avec le
programme “1 000 toits anti-sur-
chauffe” destiné aux logements
des derniers étages, les plus
du prix des énergies fossiles”,
précise la municipalité, qui a
fait cette annonce fin septembre,
pour des travaux prévus en 2025.
La ville du Val-de-Marne est loin
d’être la seule en Ile-de-France à
s’intéresser à cette technologie.
Les projets se multiplient. Aux
Lilas, en Seine-Saint-Denis, par
exemple, le forage de quatre puits
de géothermie a débuté cet été.
Il était initialement prévu pour
alimenter la ville et ses voisines,
Pantin et Le Pré-Saint-Gervais,
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
exposés, et la création de 40 000
m² de toitures peints en blanc sur
les bâtiments publics de la ville
de Paris. Les écoles et les crèches
sont aussi concernées par l’amé-
lioration du confort thermique.
Ensuite, la mairie compte pour-
suivre sa politique de réduction
de la voiture et de la pollution
qu’elle génère. Outre le dévelop-
pement des espaces piétons et la
mise en place d’une zone à trafic
limitée dans le centre, elle pré-
voit également de transformer
quelque 60 000 places de station-
nement en les débitumant et en
les végétalisant. Cette démarche
s’accompagne d’un renforcement
des mobilités douces, avec le lan-
cement de 30 km de nouvelles
pistes cyclables dès 2024 et la
fin des véhicules à motorisation
thermique dans la flotte de la
ville en 2030.
La politique énergétique est éga-
lement un axe fort de la politique
de la capitale, qui accélère la sor-
tie des énergies fossiles, annon-
cée en 2040 pour tous les équi-
pements publics. D’ici à 2030, il
est prévu de réduire la consom-
mation d’énergie des bâtiments
municipaux de 15 %, et de 30 %
celle liée à l’éclairage public. Ce
n’est qu’une étape car il s’agit
mais devrait aussi concerner
Romainville. Le 27 octobre der-
nier, le groupe Aéroports de Paris
a lancé officiellement les travaux
de raccordement de l’aéroport
de Paris-Le Bourget, situé dans
le même département, au futur
réseau de chaleur géothermique
de Dugny-Le Bourget. D’ici à
2030, 90 % des besoins de cha-
leur de l’aéroport et de ses entre-
prises seront assurés par ce biais.
Une technologie
sous-utilisée en France
En France, cette technolo-
gie est largement sous-utili-
sée puisqu’elle ne représente
que “1 % de la consommation
de chaleur du pays et 5 % de
l’énergie entrante des réseaux
de chaleur en France métropoli-
taine”, indique le ministère de
la Transition énergétique. Or il
s’agit d’un levier important pour
réduire la dépendance aux éner-
gies fossiles, comme le gaz natu-
rel et le fioul, très émettrices de
gaz à effet de serre, estime-t-il.
Le gouvernement a ainsi
dévoilé le 2 février dernier un
aussi de changer les sources d’ap-
provisionnement. Cette évolu-
tion passe par le développement
de 6 000 micro-installations de
production d’énergies renouve-
lables sur les bâtiments publics
et par l’augmentation massive de
la production solaire parisienne
sur les immeubles de logements
sociaux. Le plan prévoit d’ac-
compagner les copropriétés et
les grands propriétaires fonciers
parisiens. Il est par ailleurs ques-
tion de faciliter le raccordement
des établissements publics aux
réseaux de chauffage et de froid
urbains.
A.T.
La politique
énergétique accélère
la sortie des énergies
fossiles, annoncée
en 2040 pour tous les
équipements publics
plan d’action pour accélérer le
déploiement de la géothermie
et faire de la France un leader
du secteur. Le plan, qui prévoit
notamment d’accompagner les
porteurs de projets et les usa-
gers, veut structurer la filière et
renforcer sa capacité de produc-
tion et de forage ; développer
l’offre de formation ; sensibiliser
les acteurs locaux ; simplifier la
réglementation et améliorer la
connaissance du sous-sol.
A.T.
Le gouvernement
a dévoilé
le 2 février dernier
un plan d’action
pour accélérer
le déploiement
de la géothermie
et faire de la France
un leader du secteur
 ANALYSES
75 - Logement

Meublés de tourisme : Paris va renforcer les contrôles

La municipalité craint que les locations illégales ne se multiplient pendant les JO de l’été 2024
loyers, des plateformes locatives et
de la protection des locataires de
la ville, Barbara Gomes a annoncé
que les contrôles devraient se
multiplier d’ici aux Jeux. Entre
20 000 et 30 000 logements à Paris
seraient des locations touristiques
illégales, selon la ville. Pour mar-
quer l’engagement de la munici-
palité, des agents assermentés ont
tenté fin novembre de visiter 150
logements suspects du Ve arrondis-
sement. L’opération, est censée se
Entre 20 000 et 30 000 logements à Paris sont des locations touristiques illégales, répéter tous les deux mois à Paris.
selon la ville.
Un “délai de carence”
À Paris, un propriétaire n’est auto- paralympiques, prévus du 26 juillet
risé à louer son logement sur des au 11 août, et la forte demande De son côté, Ian Brossat, ancien
plateformes comme Airbnb ou d’hébergements qui a déjà com- adjoint au logement d’Anne
Booking que 120 jours par an au mencé pour cette période, suscite Hidalgo, devenu sénateur, a pro-
maximum, et uniquement s’il s’agit les inquiétudes de la municipalité. posé un délai minimum d’un an
de sa résidence principale. Mais Nouvelle conseillère déléguée entre le congé donné à un loca-
l’approche des Jeux olympiques et en charge de l’encadrement des taire et le moment où le logement
devient louable sur les plate-
formes. Il a déposé un amendement
au Sénat pour mettre ce délai en
œuvre, a-t-il expliqué, alors qu’une
proposition de loi visant à remédier
aux déséquilibres du marché loca-
tif est en cours de discussion.
Au niveau national aussi, des
députés s’inquiètent de l’essor
du marché de la location touris-
tique au détriment de la loca-
tion de longue durée. Mais les
avancées sont lentes sur le sujet.
L’examen à l’Assemblée natio-
nale de la proposition de loi en
cours ne sera pas achevé pour la
fin de l’année, faute de temps, et
ne devrait pas reprendre avant le
29 janvier 2024.
Certains articles ont été adoptés
lors de la première lecture en
séance publique : il s’agit de ceux
visant à généraliser le numéro
d’enregistrement des meublés de
tourisme – ce qui permettra à une
ville d’anticiper et de prévenir
leur multiplication – ou à donner
aux communes la possibilité de
limiter le nombre de jours de loca-
tion touristique des résidences
principales dans une fourchette
allant de 90 à 120 jours par an.
A.T.
Pour marquer l’engagement
de la municipalité, des agents
assermentés ont tenté
fin novembre de visiter
150 logements suspects
du Ve arrondissement.
L’opération est censée
se répéter tous les deux mois.

92 - Finance numérique 77 - Transport

L’Institut des crypto-actifs a vu le jour Une nouvelle voie express

à La Défense
Au sein du pôle Léonard-de-Vinci, il est consacré à la recherche
et à la formation sur les monnaies numériques et les protocoles blockchain
“Nous allons proposer très prochainement des bourses de thèse pour les étudiants.”
Cyril Grunspan, directeur de l’Institut des crypto-actifs.
Le pôle Léonard-de-Vinci veut don-
ner de la visibilité aux actifs numé-
riques. C’est l’objet de l’Institut des
crypto-actifs, qui a été inauguré
en novembre au sein de l’établis-
sement supérieur de La Défense,
à Courbevoie. “Les crypto-actifs
rassemblent des actifs virtuels sou-
mis à l’offre et à la demande. Parmi
ces actifs, il y a des cryptomonnaies,
comme le bitcoin ; et des actifs numé-
riques qui n’ont pas cet objectif de
devenir une monnaie, mais qui sont
des jetons numériques, connus pour
certains sous le nom de NFT (non-fun-
gible token), et qui ont une valeur de
marché”, indique Cyril Grunspan,
le directeur. Ils sont stockés sur un
support électronique, permettant à
une communauté d’utilisateurs de
réaliser des transactions sans avoir
à recourir aux monnaies officielles.
L’objectif est, selon Cyril Grunspan,
de “redonner leurs lettres de noblesse
aux crypto-actifs, car nous avons
constaté que le sujet est plutôt dévalo-
risé dans la société. Lors de la dernière
élection présidentielle, il n’a pas été
évoqué par les candidats”.
L’Institut des crypto-actifs s’est
donc fixé trois axes : la formation
des professionnels, l’informa-
tion auprès du grand public et la
recherche. “Nous allons proposer très
prochainement des bourses de thèse
pour les étudiants”, indique ainsi le
directeur, qui souhaite aussi attirer
les post-doctorants ou des profes-
seurs confirmés, qui pourront déve-
lopper des travaux de recherche.
Des formations dès 2024
pour les professionnels
Les formations destinées aux pro-
fessionnels débuteront quant à
elles en 2024. “Le projet s’appuie
sur l’expérience qui a été développée
sur le pôle au sein de l’école supé-
rieure d’ingénieurs Léonard-de-
Vinci (ESILV), auprès d’étudiants,
pour l’adapter au monde profes-
sionnel, poursuit le responsable.
Il est nécessaire de former les gens
car nous sommes aujourd’hui à un
point de basculement, à un moment
où le monde de la haute finance sou-
haite s’approprier cette innovation.
Des banques et des fonds d’investis-
sement sont prêts à entrer dans ce
nouveau monde, à condition d’en
avoir les possibilités réglementaires
et les connaissances techniques.”
Pour approfondir ses travaux,
ses projets et ses partenariats,
notamment avec les entreprises,
l’institut s’appuie à la fois sur
un comité scientifique, composé
d’experts issus de la recherche, et
sur un comité de praticiens, qui
rassemble les plus grands acteurs
de cet écosystème.
Enfin, des activités seront orga-
nisées pour sensibiliser le grand
public : une exposition sur les
crypto-actifs est en projet, ainsi
que des débats avec des partis poli-
tiques pour connaître leur position.
A.T.
“Des banques et des fonds
d’investissement sont prêts
à entrer dans ce nouveau
monde, à condition d’avoir
les connaissances techniques”
entre Roissy et Meaux en 2028
Ses 6 km amélioreront la liaison entre l’aéroport
et le futur campus aéronautique en Seine-et-Marne
Cette 2x2 voies reliera les autoroutes A1, A4 et A5. Elle devrait être empruntée
quotidiennement par plus de 36 000 véhicules en 2030.
Le 23 novembre dernier, Valérie saturé en termes de voies de commu-
Pécresse a annoncé que la Région nication, indique le président du
Ile-de-France allait doubler le mon- département de Seine-et-Marne,
tant qu’elle alloue à la réalisation Jean-François Parigi. Une première
de la voie express de l’Est franci- déviation a été inaugurée au Mesnil-
lien, soit 32,5 millions d’euros. Un Amelot début novembre. Le projet
montant similaire avait déjà été uité.” La
actuel en est la continuité.”
débloqué pour la première phase route aura des effets bénéfiques
du chantier. C’est un projet qui directs sur les petites communes
va “permettre de recoudre les frac- rurales, comme Claye-Souilly, qui
tures territoriales de la région”, a ne seront plus traversées par des
déclaré la présidente du conseil centaines de véhicules.
régional à ce sujet. En accord avec la communauté
de communes Roissy Pays de
Début des travaux en 2024 France, qui est situé à la fois
sur le Val d’Oise et la Seine-et-
Cette 2x2 voies de six kilomètres Marne, le département va créer
de long a pour but d’assurer une une voie de bus qui sera priori-
meilleure liaison entre l’aéroport taire en cas de bouchon. “Une
de Roissy et le futur campus aéro- voie de délestage pourra être uti-
nautique de Meaux, et d’amorcer lisée par les transports collectifs,
un contournement de Roissy par conclut le président du départe-
l’est, qui reliera les autoroutes A1, ment. L’idée de rendre la mobilité
A4 et A5. Elle devrait être emprun- plus facile concerne à la fois les voi-
tée quotidiennement par plus de tures et les transports en commun.”
36 000 véhicules en 2030, deux Les travaux débuteront en 2024
ans après l’ouverture prévue. et s’achèveront en 2028.
“Ce projet est important car le ter-
ritoire de Roissy est aujourd’hui A.T.

Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 13
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
Paris
Rectificatif
Rectificatif à l’annonce parue le
15/12/2023 concernant la société CIS-
CONSULT. Il y avait lieu de lire : Acte
SSP du 05/12/2023
AL1223-207341
Constitution
Par acte SSP du 22/11/2023 il a été
constitué une SASU dénommée:
THERMO REFLEX
Siège social : 59 rue de Ponthieu, bu-
reau 326 - 75008 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : La réalisation de travaux d’ins-
tallation en énergies renouvelables,
pompes à chaleur, climatisations,
chauffe eaux thermodynamiques, iso-
lation thermiques, borne de recharge
de véhicules électriques, isolation
des combles, panneaux solaires ther-
miques, et ou photovoltaïques, aména-
gement et rénovation intérieure, plom-
berie, chauffage.
Président : M. CHEDIK Younes, rue
Jean Zay, appartement 56 - 33310
LORMONT
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-206064
Par acte SSP du 08/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
BFS TRANSPORT
Siège social : Chez Cherdouh Belaid,
3 rue Lucien et Sache Guitry 75020
PARIS
Capital : 10.000 €
Objet : Transport public routier de mar-
chandises ou location de véhicules
pour le transport de marchandises avec
conducteur assurée exclusivement à
l’aide de véhicule l’excédent pas 3, 5
tonnes de poids messagerie-courses-
livraison installation déménagement et
stockage et montage de meubles
Président : M. BELAID CHERDOUH,
3 rue Lucien et Sache Guitry 75020
PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-207301
Par acte SSP du 12/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
TOPODRONE SOLUTION
Siège social : 49 rue de Ponthieu
75008 PARIS
Capital : 5.000 €
Objet : Activité de géomètre topo-
graphe, relevé topographique et photo-
grammétrique, implantation, réalisation
de plan.
Président : M. Kamel SISSAOUI,
5 rue Saint Sulpice 77165
SAINT-SOUPPLETS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-207318
Par acte SSP du 25/11/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
FAST TRANS PARISIEN
Sigle : F.T.P
Siège social : 40 rue Alexandre Dumas
75011 PARIS
Capital : 14.000 €
14
Objet : Transports de marchandises,
déménagement ou location de véhi-
cules avec conducteurs destinés au
transport de marchandises à l’aide de
véhicules excédant 3, 5 tonnes
Président : M. Said AZRAR, 6 rue
Henri Dunant 95460 EZANVILLE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-207392
Par acte SSP du 11/12/2023, il a été
constitué une EURL dénommée :
RADU RENOVATION
Siège social : 60 rue de la Jonquiere
75017 PARIS
Capital : 25.000 €
Objet : Étude et réalisation de corps
d’état techniques et architecturaux, tra-
vaux de rénovation intérieur
Gérance : M. Radu-Mircea CORCHES,
16 rue Édouard Robert 75012 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-207394
Par acte SSP du 16/10/2023, il a été
constitué une SARL dénommée :
O DELICES PARISIENNE
Siège social : 70 avenue Vauvenargues
75018 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Boulangerie-patisserie
Gérant : M. CHEHEDI HAITHEM, Cité
Eljadid 3200 TATAOUINE (TUNISIE)
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-207428
Par acte SSP du 08/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
SOURA CONSULTING
Siège social : 128 rue de la Boetie
75008 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Conseil financier, conseil en
management et organisation, conseil
en stratégie, contrôle de gestion.
Conseil en informatique, formation, as-
sistance aux entreprises et aux particu-
liers, maintenance. Ingénierie et études
techniques informatiques. Portage
salarial. Achat vente au détail gros et
demi gros, import-export de produits
matériels et logiciels informatiques
Président : M. PAPE SAMBA BABY,
40 avenue de la République 78800
HOUILLES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-207487
Par acte SSP du 05/12/2023, il a été
constitué une SCI dénommée :
OCTAPARK
Siège social : 10 rue Therese 75001
PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : La société a pour objet l’acqui-
sition, la gestion et l’administration, la
location de tous biens immobiliers, et
d’une façon générale, toutes opéra-
tions quelconques pouvant se ratta-
cher directement ou indirectement à
l’objet ci-dessus défini, pourvu que ces
opérations ne modifient pas le carac-
tère civil de la société.
Gérant : M. NELSON CHAI, 10 rue
Therese 75001 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-207555
Par acte SSP en date du 14/12/2023, il
a été constitué une SARL dénommée:
LE COMICO
Siège social : 258 rue Marcadet 75018
PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : L’activité d’édition musicale, ac-
tivité de production phonographique et
audiovisuelle. L’activité de représenta-
tion, comprenant le conseil, la gestion
et la management de carrière, d’ar-
tistes, acteurs, sportifs, photographes
ou des sociétés de l’industrie du spec-
tacle et des arts ou toutes autres acti-
vités proches, similaires et connexes,
tels que l’exploitation de droits dérivés
(merchandising), de gestion de droits à
l’image ou autres. L’activité de produc-
tion de spectacles. La création, l’acqui-
sition, la location, la prise en location-
gérance de tous fonds de commerce,
la prise à bail, l’installation, l’exploita-
tion de tous établissements, fonds de
commerce, se rapportant aux activités
spécifiées. Et, généralement, toutes
opérations industrielles, commerciales
ou financières, mobilières ou immobi-
lières, pouvant se rattacher directe-
ment ou indirectement à l’objet social
et à tous objets similaires ou connexes
Gérance : M. Nicolas
VOSKOBOINIKOFF, 12 rue Valiton
92110 CLICHY, M. Fabrice MARTINEZ,
7 rue Chevreul 93500 PANTIN
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-207620
Par acte SSP du 01/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
PARIS LOUNGE
Siège social : 38 avenue de la
Bourdonnais 75007 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Toutes activités de tourisme et
activités annexes
Président : M. JOSEPH-JACK
MARSHALL, 145 rue d’Aguesseau
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL1223-207737
Modification
SOGECOMPTA
SAS au capital de 200.559 €
Siège social : 124 Bis avenue de
Villiers 75017 PARIS
330 472 507 RCS PARIS
Le 10/11/ 2023 la collectivité des as-
sociés a nommé Directeur Général
la société STRADEV, SARL au ca-
pital de 2.000.000 €, 124 Bis avenue
de Villiers 75017 PARIS, 403 485
717 RCS PARIS, représentée par M.
Stéphane PEREZ en remplacement de
M. Stéphane PEREZ. Modification au
RCS de PARIS
AL1223-205726
DATAQUE
SASU au capital de 1.500 €
Siège social : 67 rue de Lagny
94160 SAINT-MANDÉ
951 143 585 RCS CRETEIL
Suivant délibérations en date du
12/12/2023, l’associé unique a décidé
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
de transférer le siège social au 14 rue
Soleillet 75020 PARIS. Président : M.
JASON TAIEB, 67 rue de Lagny 94160
SAINT-MANDE. Radiation au RCS de
CRETEIL et immatriculation au RCS
de PARIS
AL1223-207302
AIKCORP
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 13 rue du Hameau
du Village - 77181 COURTRY
952 697 852 RCS MEAUX
Suivant délibérations en date du
07/12/2023, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 59
rue de Ponthieu, bureau 326, 75008
PARIS. Président : M. Aikel BOUABID,
9 rue des carrières 93110 ROSNY-
SOUS-BOIS. Radiation au RCS de
MEAUX et immatriculation au RCS de
PARIS
AL1223-207325
ANGELL
SAS au capital de 79.099,80 €
Siège social : 59 avenue Mozart
75016 PARIS
829 979 764 RCS PARIS
Le 30/09/2023, l’AGO a pris acte du
départ de PRIMO AUDIT, Commissaire
aux Comptes titulaire. Mention au RCS
de PARIS
AL1223-207340
ASA INFO
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 10 rue Penthièvre
75008 PARIS
813 941 952 RCS PARIS
Le 13/12/2023, le Président a décidé
de transférer le siège social au 59 rue
de Ponthieu bureau 326, 75008 PARIS.
Modification au RCS de PARIS
AL1223-207356
HARI TECHNOLOGY
SAS au capital de 10.000 €
Siège social : 2 rue de la Roquette
75011 PARIS
508 941 234 RCS PARIS
Le 31/10/2023, le Président a décidé
de transférer le siège social au 166
boulevard Voltaire 75011 PARIS, à
compter du 01/11/2023. Modification
au RCS de PARIS
AL1223-207372
HARI PUBLISHING
SAS au capital de 2.000 €
Siège social : 2 rue de la Roquette
75011 PARIS
824 685 762 RCS PARIS
Le 31/10/2023, le Président a décidé
de transférer le siège social au 166
boulevard Voltaire 75011 PARIS, à
compter du 01/11/2023. Modification
au RCS de PARIS
AL1223-207376
DOYE
SAS au capital de 11.538, 40 €
Siège social : 18 rue Vignon
75009 PARIS
913 035 424 RCS PARIS
Le 29/11/2023, le Président a décidé
de nommer directeur général, M. Marc
DU GARREAU DE LA MECHENIE 17
Grand rue 37320 SAINT-BRANCHS.
Mention au RCS de PARIS
AL1223-207378
FEE AND CO
SASU au capital de 500 €
Siège social : 109 B Route de la Reine
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
922 525 134 RCS NANTERRE
Suivant délibérations en date du
01/10/2023, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 38
rue de Berri 75008 PARIS. Président:
M. WALIM JENDOUBI, 9 boulevard
Wilson 20260 CALVI. Radiation au
RCS de NANTERRE et immatriculation
au RCS de PARIS
AL1223-207393
WILHELM LEGAL
SELARL au capital de 5.000 €
Siège social : 170 avenue de Paris
94300 VINCENNES
752 826 511 RCS CRETEIL
L’AGE du 27/11/2023 a décidé de :
- transférer le siège social au 141 ave-
nue Jean Jaurès 75019 PARIS. Gérant:
M. WILHELM Christophe 39 rue Castor
14800 DEAUVILLE
- changer la dénomination sociale qui
devient : CHRISTOPHE WILHELM
Radiation au RCS de CRETEIL et im-
matriculation au RCS de PARIS
AL1223-207403
LISE
SARL au capital de 5.000 €
Siège social : 23 rue Raymond
Losserand - 75014 PARIS
523 511 053 RCS PARIS
Le 23/10/2023, l’AGE a décidé de
transformer la société en SAS. A été
nommé Président M. OUALID Farid, 23
rue Raymond Losserand 75014 PARIS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement
Le reste demeure inchangé. Mention
au RCS de PARIS
AL1223-207405
MDA TRADE
SARL au capital de 40.000 €
Siège social : 66 Avenue des Champs
Elysées - 75008 PARIS
803 166 164 RCS PARIS
Le 15/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 118-130
avenue Jean Jaurès 75019 PARIS.
Modification au RCS de PARIS
AL1223-207463
HOLDING DIGITAL
VILLAGE
SAS au capital de 12.000 €
Siège social : 21 rue Albert Bayet
75013 PARIS
902 330 364 RCS PARIS
Le 20/12/2023, l’AGE a décidé de
modifier le capital social de 12.000 €
afin de porter ce dernier à 312.000 €.
Mention au RCS de PARIS
AL1223-207477
FINANCIERE LL
SC au capital de 8.771.585 €
Siège social : 233 rue Saint Martin
75003 PARIS
807 650 213 RCS PARIS
Aux termes des décisions unanimes
des associés en date du 15/12/2023, il
résulte que le capital social a été aug-
menté d’un montant de 32.503.809€,
pour être porté à 41.275.394 €, par
voie d’apport de titres. Mention au RCS
de PARIS
AL1223-207486
AUTO ECOLE PARIS 20
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 23 rue du Capitaine
Ferber - 75020 PARIS
979 939 352 RCS PARIS
Le 01/12/2023, l’associé unique a déci-
dé d’étendre l’objet social comme suit:
Centre de récupération de points, for-
mation, auto-école, centre d’éducation
et de sensibilisation à la sécurité rou-
tière. Modification au RCS de PARIS
AL1223-207557

RENOVBAT-BATIMENTS
SARL au capital de 100 €
Siège social : 142 rue de Clignancourt
75018 PARIS
903 654 267 RCS PARIS
Le 15/10/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 30 B
rue du Vieil Abreuvoir 78100 SAINT-
GERMAIN-EN-LAYE. Radiation au
RCS de PARIS et immatriculation au
RCS de VERSAILLES
AL1223-207564
DEEPELEC
SARL à associé unique
au capital de 2.000 €
Siège : 32 rue de Paradis
75010 PARIS
827 454 604 RCS PARIS
Par décision de l’AGE du 01/11/2023,
il a été décidé de nommer Gérant
M. SINGH Lakhwinder, 36 allée
Thiellement 93340 LE RAINCY en
remplacement de M. KUMAR Sandeep
démissionnaire. Mention au RCS de
PARIS
AL1223-207590
PLANTES POUR TOUS
ORDENER
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 8 rue Faubourg
Poissonnière - 75010 PARIS
952 737 880 RCS PARIS
Le 18/12/2023, l’associé unique a
décidé de modifier le capital social
de 1.000€ afin de porter ce dernier à
27.545 €. Mention au RCS de PARIS
AL1223-207625
COMPAGNIE
EUROPEENNE
DES BRASSERIES
PARISIENNES
SAS au capital de 7.000.000 €
Siège social : 10 rue Labie
75017 PARIS
829 226 620 RCS PARIS
Suivant délibérations en date du
30/06/2023, l’associé unique a pris
acte du départ de EXELMANS AUDIT
ET CONSEIL, Commissaire aux
Comptes titulaire ainsi que du départ
de M. GUEDJ Eric, Commissaire aux
Comptes suppléant. Mention au RCS
de PARIS
AL1223-207379
REGNIER NOTAIRES
SAS au capital de 417.480 €
ramené à 404.740 €
Siège social : 5 avenue de l’Opéra
75001 PARIS
788 105 757 RCS PARIS
L’Assemblée Générale Extraordinaire
des associés du 03/10/2023 a dé-
cidé de réduire le capital social de
12.740€ pour le ramener de 417.480€
à 404.740€ par voie de rachat et d’an-
nulation de 260 actions. Le Président
a constaté le 13/12/2023 que la réduc-
tion de capital se trouvait définitive-
ment réalisée à effet du 06/12/2023.
Les mentions antérieurement publiées
relatives au capital social sont ainsi
modifiées :
ARTICLE 7 - CAPITAL SOCIAL
Ancienne mention : Le capital social est
fixé à quatre cent dix-sept mille quatre
cent quatre-vingts € (417 480 €).
Nouvelle mention : Le capital social est
fixé à quatre cent quatre mille sept cent
quarante € (404 740 €)
Mention au RCS de PARIS
AL1223-207701
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
PLANTES POUR TOUS
ZOLA
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 8 rue du Faubourg
Poissonnière - 75010 PARIS
952 730 315 RCS PARIS
Le 18/12/2023, l’associé unique a
décidé de modifier le capital social
de 1.000€ afin de porter ce dernier à
55.400 €. Mention au RCS de PARIS
AL1223-207626
AB GROUPE
SARL au capital de 8.000 €
Siège social : 16 rue Lalo
75116 PARIS
888 641 875 RCS PARIS
Le 06/10/2023, l’AGE a décidé de mo-
difier le capital social de 8.000 € afin
de porter ce dernier à 407.000 € par
voie d’apport en nature. Modification
au RCS de PARIS
AL1223-207677
Dissolution
SAFAR BEAUTE
SASU au capital de 8.000 €
Siège social : 31 avenue de Segur
75007 PARIS
899 058 853 RCS PARIS
Le 31/03/2023, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nommé
liquidateur Mme Farah NAIT HDDACH,
26 avenue Pasteur 93420 VILLEPINTE
et fixé le siège de liquidation au siège
social. Modification au RCS de PARIS
AL1223-207485
LX CARS AGENCY
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 15 rue des Halles
75001 PARIS
904 839 115 RCS PARIS
Le 13/11/2023, l’AGE a décidé la disso-
lution anticipée de la société, nommé
liquidateur M. Christophe AUBERT, 3
rue Mère Teresa 93270 SEVRAN et
fixé le siège de liquidation au siège so-
cial. Modification au RCS de PARIS
AL1223-207553
GIE SI MULTI FONGECIF
GIE au capital de 0 €
Siège : 2 ter boulevard Saint Martin
75010 PARIS
793 136 474 RCS PARIS
Par décision de l’AGO du 22/06/2023,
il a été décidé la dissolution anticipée
de la société à compter du 31/12/2023,
nommé liquidateur M. MAAS Stéphane
39 rue Pasteur 92150 SURESNES, et
fixé le siège de liquidation au siège so-
cial. Mention au RCS de PARIS
AL1223-207582
Clôture de Liquidation
SCI BIJOU
SCI au capital de 1.500 €
Siège social : 3 rue Messine
75008 PARIS
447 813 346 RCS PARIS
Le 22/11/2023, l’AGE a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le
liquidateur M. Claude CHERQUI, 44
bis boulevard Suchet 75016 PARIS de
son mandat et constaté la clôture des
opérations de liquidation à compter
du 22/11/2023. Radiation au RCS de
PARIS
AL1223-207395
E LAB
SAS au capital de 5.000 €
Siège : 43 rue Beaubourg
75003 PARIS
834 175 176 RCS PARIS
Par décision de l’AGE du 25/09/2023, il
a été décidé d’approuver les comptes de
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
liquidation, donné quitus au Liquidateur
et déchargé ce dernier de son mandat
et prononcé la clôture des opérations
de liquidation au 25/09/2023. Radiation
au RCS de PARIS
AL1223-207424
SAFAR BEAUTE
SASU au capital de 8.000 €
Siège : 31 avenue de Ségur
75007 PARIS
899 058 853 RCS PARIS
Par décision de l’AGO du 31/03/2023, il
a été décidé d’approuver les comptes de
liquidation, donné quitus au Liquidateur
et déchargé ce dernier de son mandat
et prononcé la clôture des opérations
de liquidation au 31/03/2023. Radiation
au RCS de PARIS
AL1223-207492
ALL INCLUSIVE
EURL au capital de 1.000 €
Siège social : 87 avenue Niel
75017 PARIS
834 079 527 RCS PARIS
Le 30/09/2023, l’AGE a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le
liquidateur M. Bruno SMADJA, 87 ave-
nue Niel 75017 PARIS de son mandat
et constaté la clôture des opérations de
liquidation à compter du 30/09/2023.
Radiation au RCS de PARIS
AL1223-207668
Divers Autres
12 MAGELLAN
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 1 rue Beethoven
75016 PARIS
840 888 465 RCS PARIS
Suivant délibérations en date du
30/06/2022, l’associé unique a décidé
de la continuation de la société malgré
un actif inférieur à la moitié du capital
social. Modification au RCS de PARIS
AL1223-207476
M. BENI-LAM Hussein Ali Abed né
le 06/06/1984 à Baghdad IRAK, de
la nationalité Irakienne, 76 avenue
Jean Jaurès 78500 SARTROUVILLE
Déclare avoir perdu son passeport
Irakien n°A5436271 le 30/11/2023 à
PARIS (75)
AL1223-207484
Vente de Fonds
Suivant acte SSP en date du
01/12/2023 enregistré le 04/12/2023
au SIE de PARIS, dossier N° 2023
00042025, référence N°7544P61 2023
A 12407,
SARAY1
SASU au capital 8.000 €, sise 174/178
rue de Charenton 75012 PARIS, 480
518 760 RCS PARIS, a cédé à
BIO CLEAN PRESSING
DE LUXE
SAS au capital 1.000 €, sise 174/ 178
rue de Charenton 75012 PARIS, en
cours d’enregistrement au RCS de
PARIS, un fonds de commerce de
pressing, blanchisserie, sis et exploi-
té 174/178 rue de Charenton 75012
PARIS comprenant clientèle, droit
au bail, mobiliers, agencements, ins-
tallations et matériels moyennant le
prix de 80.000 €. La date d’entrée en
jouissance est fixée au 01/12/2023.
Les oppositions sont reçues dans les
10 jours de la dernière date des publi-
cités légales à l’adresse suivante : Me
Elie SULTAN - Avocat, 87 boulevard
Malesherbes 75008 PARIS
AL1223-207506
Transmission Universelle
de Patrimoine
SMILE 2020
SAS au capital de 170.600 €
Siège social : 23 rue Lacharrière
75011 PARIS
883 255 796 RCS PARIS
Le 14/12/2023 la société
MARGUERITE, SARL au capital de
450.000 €, 521 018 044 RCS PARIS,
23 rue Lacharrière 75011 PARIS asso-
ciée unique de la société SMILE 2020,
a décidé la dissolution sans liquidation
de cette société dans les conditions de
l’article 1844-5 al. 3 du Code civil. Les
créanciers peuvent former opposition
devant le T.C. de PARIS dans les 30
jours de la présente publication
AL1223-207416
Yvelines
Modification
HYDROTEC
SARL au capital de 7.622 €
Siège social : 24 rue des Moulins
78490 BOISSY-SANS-AVOIR
380 157 354 RCS VERSAILLES
Aux termes de l’AGE en date du
31/10/2023, à compter du 31/10/2023,
les associés ont pris acte de la modi-
fication de la gérance de la société :
M. Raphaël GIL co-gérant (partant).
Mention au RCS de VERSAILLES
AL1223-207489
Essonne
Constitution
Par acte SSP en date du 12/12/2023,
il a été constitué une SAS dénommée:
NOVAPLAZZA
Siège social : 16 rue Tamponnet
91210 DRAVEIL
Capital : 1.000 €
Objet : L’activité de holding et la prise
de tous intérêts et participations par
tous moyens, souscriptions, achats de
parts sociales et/ou d’actions, d’obli-
gations et de tous droits dans toutes
sociétés et la gestion de ces intérêts
et participations; l’acquisition et la ges-
tion de tous biens et droits mobiliers et
immobiliers. L’activité de holding et la
prise de tous intérêts et participations
par tous moyens, souscriptions, achats
de parts sociales et/ou d’actions, d’obli-
gations et de tous droits dans toutes
sociétés et la gestion de ces intérêts et
participations; l’acquisition et la gestion
de tous biens et droits mobiliers et im-
mobiliers. L’animation des sociétés et
du groupe de sociétés qu’elle contrôle
directement ou indirectement, ou sur
lesquelles elle exerce une influence
notable, en participant activement à
la détermination, à l’orientation, à la
conduite et au contrôle de leur poli-
tique et de la politique générale du
groupe de sociétés qu’elle contrôle et
de ses filiales. La fourniture de toutes
prestations de direction, de conseil et
d’assistance en matière technique,
commercial, financière, marketing, ju-
ridique, sociale, fiscale, administrative,
immobilière, de gestion, de stratégie
et de développement; et l’assistance
en tout domaine aux entreprises et à
ses filiales. La réalisation d’opérations
de trésorerie avec des sociétés, ayant
avec elles directement ou indirecte-
ment des liens en capital conférant à
l’une des entreprises liées, un pourcen-
tage de contrôle effectif sur les autres.
La fourniture de toutes prestations, de
conseil, d’assistance, de formation et
d’accompagnement en matière tech-
nique, de gestion, de stratégie et de
développement, notamment dans le
domaine digital, à destination des pro-
fessionnels et cadres dirigeants
Président : M. Christian MAITRE, 16
rue Tamponnet 91210 DRAVEIL
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout associé peut
participer aux décisions collectives sur
justification de son identité et de l’ins-
cription en compte de ses actions au
jour de la décision collective. Sous ré-
serve des dispositions légales, chaque
associé dispose d’autant de voix qu’il
possède ou représente d’actions.
Transmission des actions : La ces-
sion des actions de l’associé unique
est libre. Les cessions d’actions au
profit d’associés ou de tiers sont sou-
mises à l’agrément de la collectivité
des associés.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL1223-207343
Par acte SSP du 12/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
ELANSYA
Siège social : 2 Route de la Noue
91190 GIF-SUR-YVETTE
Capital : 1.000 €
Objet : La recherche, la sélection,
l’orientation et le placement de person-
nel, y compris le personnel cadre, le
conseil en recrutement, l’optimisation
financière et légale des contrats de
travail et plus largement le conseil et
soutien de toute nature en ressources
humaines, toutes opérations de recru-
tement externalisé.
Président : M. Bruno RODRIGUES,
18 Résidence de la Madelaine 78460
CHEVREUSE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL1223-207322
Par acte SSP du 01/11/2023, il a été
constitué une EURL dénommée :
WANGOX EURL
Sigle : WANGOX
Siège social : 4081, 16 avenue Emile
Baudot 91120 PALAISEAU
Capital : 1.000 €
Objet : Les principales activités de l’en-
treprise sont le commerce international
d’éléments de fixation non standard
et le commerce international de com-
posants de vélos électriques et de vé-
los électriques complets. les fixations
non standard sont largement utilisées
dans les secteurs de l’automobile, de
l’électroménager, de l’horlogerie, de
l’électronique, des communications,
de la médecine et d’autres domaines.
les activités de la société dans le do-
maine des fixations non standard pour
l’ensemble du marché de l’ue visent
à fournir des composants industriels
hautement compétitifs afin de pro-
mouvoir le développement de l’indus-
trie européenne. les vélos électriques
constituent une autre activité principale
de la société. la société fournit toutes
sortes de pièces personnalisées et des
services d’assemblage complets pour
les vélos électriques. notre objectif est
de faire pleinement écho au système
de valeurs général des déplacements
écologiques à faible émission de car-
bone. - et, plus généralement, toutes
opérations industrielles, commerciales,
financières, mobilières ou immobi-
lières, se rapportant directement ou
indirectement à l’objet social ou sus-
ceptibles d’en faciliter l’extension ou le
développement.
Gérance : M. Qicheng WANG, 4081,
16 avenue Emile Baudot 91120
PALAISEAU
Durée : 10 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL1223-207391
15
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
Par acte SSP du 01/12/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
L’AS DE LA COUPE
Siège social : 9 Grande Rue 91600
SAVIGNY-SUR-ORGE
Capital : 100 €
Objet : Coiffure, vente de produits ac-
cessoires, soins de beauté
Président : Mme Amel BOUNOUA,
223 avenue Georges Clémenceau
78500 SARTROUVILLE
Directeur Général : M. Sabry
OSSOUKINE, 44 rue Lamartine 78500
SARTROUVILLE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL1223-207493
Par acte SSP du 03/11/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
SOFTWARE GLOBAL
EXPERTISE
Sigle : SGX
Siège social : 27 avenue du Général
Leclerc 91330 YERRES
Capital : 10.101 €
Objet : La société a pour objet, en
france et à l’étranger toute prestation
de services de conseil et d’expertise
dans ses propres locaux ou dans ceux
de ses clients, l’étude la conception,
l’équipement, l’installation, la mainte-
nance, la télémaintenance, la gestion,
l’utilisation l’administration, et l’amé-
lioration de systèmes et de réseaux
informatiques et télécoms - conception
réalisation et exploitation de produits
informatiques.
Président : M. Younes SAMMOUR,
27 avenue du Général Leclerc 91330
YERRES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : La cession de
titres de capital et de valeurs mobilières
donnant accès au capital à un tiers ou
au profit d’un associé est soumise à
l’agrément préalable de la collectivité
des associés.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL1223-207549
Par acte SSP du 16/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
MORAIL TRANSPORT
Siège social : 7 Résidence le Clos du
Château 91160 BALLAINVILLIERS
Capital : 100 €
Objet : Activité de transport privé de
personnes avec une voiture de trans-
port avec chauffeur sur réservation au
préalable et exploitation des voitures
vtc.
Président : M. YAMOUT WASSIM, 7
Résidence le Clos du Château 91160
BALLAINVILLIERS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL1223-207558
Par acte SSP du 12/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
ASTREE CONSEILS
Siège social : 1 rue Grande Rive
91170 VIRY-CHATILLON
Capital : 1.000 €
Objet : Le conseil aux entreprises et
toutes personnes morales, la stratégie
d’entreprise, les études de marché, la
formation professionnelle, l’animation
de conférence, la communication sous
toutes ses formes, toutes opérations de
fusion acquisition et rapprochements
ou négociations d’entreprises
Président : TERAX CONSULTING,
SAS au capital de 10.000 €, sise
13/15 avenue Marcel Dassault 93370
16
MONTFERMEIL, 904 790 011 RCS
BOBIGNY, représenté par Mme
TUGBA TASKIN
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL1223-207603
Modification
AS DRIVER
SASU au capital de 500 €
Siège social : 15 bis rue des Iris
91270 VIGNEUX-SUR-SEINE
981 671 639 RCS EVRY
Le 13/12/2023, l’associé unique
a décidé d’étendre l’objet social
comme suit : Manutention et mise en
rayon, Animation rayon traditionnel,
Nettoyage industriel et services asso-
ciés. Modification au RCS d’EVRY
AL1223-207366
RINCENT BTP SERVICES
SAS
SAS au capital de 189.800 €
Siège social : 4 B rue du Bois Briard
91080 EVRY-COURCOURONNES
391 222 874 RCS EVRY
Le 05/12/2023, l’AGE a décidé de mo-
difier le capital social de 189.800 €
afin de porter ce dernier à 166.075 €.
Mention au RCS d’EVRY
AL1223-207412
DBMS
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 4 rue de l’Yerres
91700 FLEURY-MEROGIS
978 970 481 RCS EVRY
L’AGE du 07/12/2023 a décidé de :
- transférer le siège social au 59 Route
Nationale 7, 91350 GRIGNY
- modifier l’objet social comme suit :
Commerce de détail de tous produits
non réglementés
Mention au RCS d’EVRY
AL1223-207546
YESU
SCI au capital de 1.000 €
Siège social : 47 rue du Bel Air
91130 RIS-ORANGIS
847 971 967 RCS EVRY
L’AGE du 01/12/2023 a décidé de :
- transférer le siège social au 11
bis boulevard John Kennedy 91100
CORBEIL-ESSONNES
- nommer Gérant M. Francis
VICTORTRINITE, 11 bis boulevard
John Kennedy 91100 CORBEIL
ESSONNES
Mention au RCS d’EVRY
AL1223-207584
Dissolution
PASYAL
SARL au capital de 16.000 €
Siège social : 107 avenue
de la République
91230 MONTGERON
421 856 758 RCS EVRY
Le 30/09/2023, l’AGE a décidé la
dissolution anticipée de la socié-
té, nommé liquidateur M. Pascal
CASAGRANDE, 36 Route de Melun
77370 FONTENAILLES et fixé le
siège de liquidation chez le liquidateur.
Modification au RCS d’EVRY
AL1223-207365
POINT D’EQUILIBRE
SAS au capital de 5.000 €
Siège social : 5 rue Marchand
91100 CORBEIL-ESSONNES
879 963 544 RCS EVRY
Le 30/11/2023, l’AGE a décidé la disso-
lution anticipée de la société, nommé
liquidateur Mme FARHAT AZARKAN,
87 avenue des Hameaux 91130 RIS-
ORANGIS et fixé le siège de liquidation
au siège social. Modification au RCS
d’EVRY
AL1223-207461
IKER SERVICES
SAS au capital de 20.000 €
Siège social : 5 avenue Jacques
Chirac - 91200 ATHIS-MONS
882 349 301 RCS EVRY
Le 18/12/2023, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nom-
mé liquidateur M. MBOMBA EPOLE, 5
avenue Jacques Chirac 91200 ATHIS-
MONS et fixé le siège de liquidation
au siège social. Modification au RCS
d’EVRY
AL1223-207693
Clôture de Liquidation
PASYAL
SARL au capital de 16.000 €
Siège social : 107 avenue de la
République 91230 MONTGERON
421 856 758 RCS EVRY
Le 30/09/2023, l’AGE a approuvé
les comptes de liquidation, dé-
chargé le liquidateur M. Pascal
CASAGRANDE, 36 route de Melun
77370 FONTENAILLES de son mandat
et constaté la clôture des opérations de
liquidation à compter du 30/09/2023.
Radiation au RCS d’EVRY
AL1223-207371
RESEAU BORNE
SAS au capital de 9.000 €
Siège social : 20 rue des Carriers
Italiens - 91350 GRIGNY
921 081 311 RCS EVRY
Le 27/11/2023, l’AGE a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le
liquidateur M. Khaled CHIBANE, 12
Square Stalingrad 93150 LE BLANC-
MESNIL de son mandat et constaté la
clôture des opérations de liquidation à
compter du 27/11/2023. Radiation au
RCS d’EVRY
AL1223-207669
Hauts-de-Seine
Constitution
Par acte SSP du 16/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
AT NASIHAT
Siège social : 50 rue Germaine Tillion
92700 COLOMBES
Capital : 100 €
Objet : Toutes prestations de services
à destination des entreprises
Président : M. AYOUB TIKNIOUINE,
50 rue Germaine Tillion 92700
COLOMBES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL1223-207554
Par acte SSP du 12/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
OPTIFIBRE
Siège social : 65 rue de la Croix 92000
NANTERRE
Capital : 500 €
Objet : Télécommunications : étude,
ingénierie, gestion, maintenance de ré-
seaux télécoms
Président : M. Hedi BOURUIBA,
22 rue Edouard Manet 92390
VILLENEUVE-LA-GARENNE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL1223-207569
Par acte SSP du 14/12/2023, il a été
constitué une SARL dénommée :
SLC
Siège social : 7 Passage Gadet 92410
VILLE-D’AVRAY
Capital : 500 €
Objet : Le conseil en organisation évé-
nementielle, les études et l’élaboration
de dossiers de faisabilité technique,
de communication et de marketing. La
conception, la réalisation de presta-
tions dans le domaine de l’événemen-
tiel, l’organisation de toutes manifesta-
tions sous toutes formes connues ou
à venir. Le conseil pour les affaires et
autres conseils en gestion
Gérant : Mme LEONARD Stéphanie, 7
Passage Gadet 92410 VILLE-D’AVRAY
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL1223-207623
Par acte SSP du 15/12/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
WINSTON GLOBAL
INVEST
Siège social : 20 rue des Bassayans
de Richemont 92150 SURESNES
Capital : 1.000 €
Objet : Import export de toutes mar-
chandises et commissionnements liés;
toutes prises de participation dans
toutes opérations commerciales ou in-
dustrielles dans tous les domaines, par
voie de création de sociétés nouvelles,
d’apports, commandites, souscrip-
tions ou achats de titres ou de droits
sociaux, fusion, alliances, association,
participation, ou autrement.
Président : M. Imad BENCHENNI,
20 rue des Bassayans de Richemont
92150 SURESNES
Directeur Général : Mme Meriem
KOUISSI, 20 rue des Bassayans de
Richemont 92150 SURESNES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : toute ces-
sion d’actions à un tiers, un associé,
un conjoint, ascendant ou descen-
dant d’un associé ou du cédant, sera
soumise à l’agrément préalable de la
société
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL1223-207642
Par acte SSP du 18/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
DMH2
Siège social : 82 boulevard de la
République 92210 SAINT-CLOUD
Capital : 1 €
Objet : Prise d’intérêt et participation,
en ce y compris la détention intégrale
du capital d’une ou plusieurs sociétés,
par tout moyen et sous quelque forme
que ce soit, l’administration, la gestion,
le contrôle et la mise en valeur desdits
intérêts
Président : M. Rashad KARANOUH,
82 boulevard de la République 92210
SAINT-CLOUD
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL1223-207695
Par acte SSP du 20/12/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
EUROPEAN TRADING
SCHOOL
Siège social : 6 rue des Bateliers, bu-
reau 3, 92110 CLICHY
Capital : 2.000 €
Objet : Toutes activités d’enseigne-
ments et de formation continue pour
adulte. formation en alternance par
contrat de professionnalisation et
d’apprentissage.
Président : JPLMINVEST, SASU
au capital de 1.000 €, sise 27 rue de
Dunkerque 75010 PARIS, 825 373 525
RCS PARIS, représentée par M. Jean
Paul LUBOT
Directeur Général : POPHILLAT &
COMPANY, SASU au capital de 1.000
€, sise 4 rue Saint Pol Roux 78280
GUYANCOURT, 921 337 010 RCS
VERSAILLES, représentée par M.
Arsène POPHILLAT
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL1223-207709
Par acte SSP du 19/12/2023, il a été
constitué une EURL dénommée :
MX DIGITAL CONSULTING
Siège social : 36 rue Carnot 92300
LEVALLOIS-PERRET
Capital : 1.000 €
Objet : L’acquisition, la propriété et la
gestion de participation et de place-
ment de toutes natures, dans toutes
sociétés françaises ou étrangères
Gérante : Mme Caroline DAMIRON
née HUYNH, 36 rue Carnat 92300
LEVALLOIS-PERRET
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL1223-207726
Modification
SCI MI&CO
SCI au capital de 20.000 €
Siège social : 19 rue Gustave Rey
92250 LA GARENNE-COLOMBES
891 414 732 RCS NANTERRE
Le 11/12/2023, par décision unanime,
les associés ont décidé de trans-
férer le siège social au 48 bis ave-
nue du Général de Gaulle 92250 LA
GARENNE-COLOMBES. Modification
au RCS de NANTERRE
AL1223-207319
NS3 CONSULTING
SARL au capital de 1.500 €
Siège social : 6 rue Yvonne de Gaulle
92600 ASNIERES-SUR-SEINE
831 917 034 RCS NANTERRE
Le 03/10/2022, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 5 rue
Benoit Malon 92150 SURESNES.
Modification au RCS de NANTERRE
AL1223-207401
MB INSTITUT +
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 1 rue des Soeurs
67400 GEISPOLSHEIM
921 202 503 RCS STRASBOURG
Le 03/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 171 rue
de Billancourt 92100 BOULOGNE-
BILLANCOURT. Gérant : MB
INSTITUT, SAS au capital de 72.000 €,
171 rue de Billancourt 92100
BOULOGNE-BILLANCOURT 890 348
212 RCS NANTERRE. Radiation au
RCS de STRASBOURG et immatricu-
lation au RCS de NANTERRE
AL1223-207503
KOA DISTRIBUTION
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 230 avenue Astride
Briand - 92220 BAGNEUX
881 387 013 RCS NANTERRE
Le 16/09/2023, l’AGE a décidé
de nommer Président Mme Sonia
BOUATTOU 7 rue Victor Hugo 92320
CHATILLON en remplacement de M.
Fouad AKKOUCHE. Mention au RCS
de NANTERRE
AL1223-207548

BNUN
SCI au capital de 100 €
Siège social : 12 rue du Hohwald
67230 WESTHOUSE
828 713 941 RCS STRASBOURG
L’AGE du 24/11/2023 a décidé de :
- transférer le siège social
au 3 Villa Alexandrine 92100
BOULOGNE-BILLANCOURT
- nommer Gérants M. Sébastien
BRONNER, 3 Villa Alexandrine 92100
BOULOGNE-BILLANCOURT et Mme
Qiuping BRONNER, 3 Villa Alexandrine
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT en
remplacement de M. Yves BRONNER
Radiation au RCS de STRASBOURG
et immatriculation au RCS de
NANTERRE
AL1223-207556
ALPHA TECH
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 2, rue Gutenberg
93420 VILLEPINTE
913 926 747 RCS BOBIGNY
L’AGE du 15/12/2023 a décidé de :
- transférer le siège social au
104 avenue Albert 1er 92500
RUEIL-MALMAISON
- nommer Président M. Franck,
Paul, Albert GREUILLET, 25 rue
du 4 Septembre 92500 RUEIL-
MALMAISON en remplacement de M.
Ramdane MALLEM
Radiation au RCS de BOBIGNY et im-
matriculation au RCS de NANTERRE
AL1223-207562
LE WOODY
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 1, allée Diderot
92000 NANTERRE
851 872 283 RCS NANTERRE
Le 01/12/2023, l’AGE a décidé de mo-
difier l’objet social comme suit : Tous
travaux de bâtiment et de construc-
tion : tous corps d’état, Achat/vente en
gros, demi-gros et au détail de tous
produits relevant du domaine de la
construction et des bâtiments. Travaux
publics, Activité d’import/export de tous
produits du domaine de la construc-
tion et des bâtiments. Travaux publics.
Modification au RCS de NANTERRE
AL1223-207574
ABT TRANSPORTS
SASU au capital de 1.500 €
Siège social : 9 rue Henri Poincare
92600 ASNIERES-SUR-SEINE
833 820 723 RCS NANTERRE
Le 05/03/2023, l’AGE a décidé de
nommer Gérant Mme Mireia MORA
ARAGON 20 rue de la Courneuve
93300 AUBERVILLIERS en remplace-
ment de M. Ahmed TRIKI. Mention au
RCS de NANTERRE
AL1223-207685
JORGE
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 103 avenue Achille
Peretti - 92200 NEUILLY-SUR-SEINE
900 814 997 RCS NANTERRE
Le 01/12/2023, l’AGE a décidé de trans-
férer le siège social au 25 rue Jacques
Dulud 92200 NEUILLY-SUR-SEINE.
Modification au RCS de NANTERRE
AL1223-207694
Dissolution
ORPHEE TECHNOLOGIES
SAS au capital de 20.000 €
Siège social : 8 rue Sainte Marie
92400 COURBEVOIE
802 769 364 RCS NANTERRE
Le 08/12/2023, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nommé
liquidateur M. Fréderic DOUZANE, 8
rue Sainte Marie 92400 COURBEVOIE
et fixé le siège de liquidation au
siège social. Modification au RCS de
NANTERRE
AL1223-207323
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
TELEWORK.MA
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 57 boulevard Emile Zola
92000 NANTERRE
913 499 372 RCS NANTERRE
Le 30/06/2023, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nom-
mé liquidateur M. Mohammed Amine
DEBBARH, 57 boulevard Emile Zola
92000 NANTERRE et fixé le siège de
liquidation au siège social. Modification
au RCS de NANTERRE
AL1223-207342
GROUPE CITY
IMMOBILIER
SASU au capital de 150 €
Siège social : 4 B rue Henriette
92140 CLAMART
850 671 173 RCS NANTERRE
Le 15/12/2023, l’associé unique a dé-
cidé la dissolution anticipée de la so-
ciété, nommé liquidateur M. Laurent
AUPIED, 4 B rue Henriette 92140
CLAMART et fixé le siège de liquida-
tion au siège social. Modification au
RCS de NANTERRE
AL1223-207698
VESTA EXPORT
SAS au capital de 10.000 €
Siège social : 149 rue des Meuniers
92220 BAGNEUX
894 608 082 RCS NANTERRE
Le 31/08/2023, l’AGE a décidé la
dissolution anticipée de la société,
nommé liquidateur M. PAUL MARIE
DOMINIQUE LAGREE, 35 rue Jean
Dolent 75014 PARIS et fixé le siège de
liquidation au siège social. Modification
au RCS de NANTERRE
AL1223-207736
Clôture de Liquidation
SERRURERIE DE BECON
SARL au capital de 10.000 €
Siège social : 6 ter
avenue des Cerisiers
92600 ASNIERES-SUR-SEINE
499 685 501 RCS NANTERRE
Le 30/08/2023, l’AGE a approuvé
les comptes de liquidation, déchar-
gé le liquidateur Mme Anne-Sophie
GUILLOTIN, 6 ter avenue des Cerisiers
92600 ASNIERES-SUR-SEINE de
son mandat et constaté la clôture des
opérations de liquidation à compter
du 30/08/2023. Radiation au RCS de
NANTERRE
AL1223-207320
ORPHEE TECHNOLOGIES
SAS au capital de 20.000 €
Siège social : 8 rue Sainte Marie
92400 COURBEVOIE
802 769 364 RCS NANTERRE
Le 08/12/2023, l’AGE a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le
liquidateur M. Frederic DOUZANE, 8
rue Sainte Marie 92400 COURBEVOIE
de son mandat et constaté la clôture
des opérations de liquidation à comp-
ter du 08/12/2023. Radiation au RCS
de NANTERRE
AL1223-207324
JACK CAB
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 6 avenue Rabelais
92160 ANTONY
852 586 098 RCS NANTERRE
Le 31/10/2023, l’associé unique a ap-
prouvé les comptes de liquidation,
déchargé le liquidateur M. Jacques
NAHON, 6 avenue Rabelais 92160
ANTONY de son mandat et constaté la
clôture des opérations de liquidation à
compter du 31/10/2023. Radiation au
RCS de NANTERRE
AL1223-207380
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Seine-Saint-Denis
Rectificatif
Rectificatif à l’annonce parue le
17/11/2023 concernant la société
ENDROS. Il y avait lieu de lire pour
la nouvelle adresse du siège : 58-64
Casimir Périer 95870 BEZONS
AL1223-207061
Constitution
Par acte SSP du 18/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
AUTONOMIE PERMIS
Siège social : 2 boulevard Jean Moulin
93190 LIVRY-GARGAN
Capital : 1.000 €
Objet : Auto-moto-école, établisse-
ment d’enseignement à titre onéreux
de la conduite de véhicules à moteur et
de la sécurité routière
Président : M. ABOUELAYOUNE
Zakaria, 12 rue 1889 - 93220 GAGNY
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de BOBIGNY
AL1223-207649
Modification
ECI FRANCE
SARL au capital de 145.000 €
Siège social : 103 boulevard
Macdonald - 75019 PARIS
500 405 675 RCS PARIS
Le 23/11/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 95 avenue
Président Wilson, CS5003, CX 93108,
93100 MONTREUIL. Gérant : M. Ahmet
GUNTURK, 132 rue de Coubron 93370
MONTFERMEIL. Radiation au RCS de
PARIS et immatriculation au RCS de
BOBIGNY
AL1223-205959
TAMARA PRESTIGE
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 3 rue Gaston Carre
93300 AUBERVILLIERS
950 854 414 RCS BOBIGNY
Le 25/09/2023, l’AGE a décidé de modi-
fier l’objet social comme suit: Marketing
digital référencement e.commerce ap-
port d’affaire en tous genre, prestations
informatique, conseil et bureau d’étude.
Modification au RCS de BOBIGNY
AL1223-207458
IMPEXCA
SASU au capital de 2.500 €
Siège : 6 Place du Vel d’Hiv
93260 LES LILAS
979 045 184 RCS BOBIGNY
Par décision de l’AGE du 30/11/2023, il
a été décidé de remplacer l’objet social
par: Rénovation intérieure et TCE, net-
toyage, pose de panneaux publicitaires
sur tous supports et plus particulière-
ment par système scrolling. Mention au
RCS de BOBIGNY
AL1223-207517
AUC
SASU au capital de 40.000 €
Siège social : 127 rue Charles Tillons
93300 AUBERVILLIERS
888 479 391 RCS BOBIGNY
Le 11/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 8 rue
Jacques Babinet 31100 TOULOUSE.
Radiation au RCS de BOBIGNY et im-
matriculation au RCS de TOULOUSE
AL1223-207607
KAMILION-GROUP
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 2 allée Maurice Ravel
93160 NOISY-LE-GRAND
948 380 266 RCS BOBIGNY
Le 04/12/2023, l’AGE a décidé de mo-
difier le capital social de 1.000 € afin de
porter ce dernier à 16.000 €. Mention
au RCS de BOBIGNY
AL1223-207624
F3A
SASU au capital de 5.000 €
Siège : 4 rue Marcel Cachin
93400 SAINT OUEN
911 729 549 RCS BOBIGNY
Par décision de l’AGE du 22/11/2023,
il a été décidé de nommer Président
M. LOPEZ LOPEZ Kleber Christian, 35
Route de Garges 95200 SARCELLES
en remplacement de M. ABBAS
FARHAT démissionnaire. Mention au
RCS de BOBIGNY
AL1223-207652
ESSOO
EURL au capital de 1.000 €
Siège social : 66 avenue de Rosny
93130 NOISY-LE-SEC
893 360 404 RCS BOBIGNY
Le 02/05/2022, l’AGE a décidé de nom-
mer Gérant M. Parwinder SINGH, vil
gilzian p.o, 99 HOSHIARPUR (INDE)
en remplacement de M. Nasseeruddin
ESSOO. Mention au RCS de BOBIGNY
AL1223-207683
Dissolution
FAST VTC
SASU au capital de 100 €
Siège social : 1 avenue Berthelot
93270 SEVRAN
845 290 378 RCS BOBIGNY
Le 30/10/2023, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nom-
mé liquidateur M. JAMEL YAKHLEF, 1
avenue Berthelot 93270 SEVRAN et
fixé le siège de liquidation au siège so-
cial. Modification au RCS de BOBIGNY
AL1223-205694
Clôture de Liquidation
FAST VTC
SASU au capital de 100 €
Siège social : 1 avenue Berthelot
93270 SEVRAN
845 290 378 RCS BOBIGNY
Le 31/10/2023, l’AGE a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le
liquidateur M. JAMEL YAKHLEF, 1
avenue Berthelot 93270 SEVRAN de
son mandat et constaté la clôture des
opérations de liquidation à compter
du 31/10/2023. Radiation au RCS de
BOBIGNY
AL1223-205695
ATELIER NEGOCE
SAS au capital de 10.000 €
Siège social : 71 avenue
de la République - 93170 BAGNOLET
897 399 028 RCS BOBIGNY
Le 30/11/2023, l’AGE a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le
liquidateur M. Daniel HAZAN, 8 bis
rue de Chaumont 75019 PARIS de
son mandat et constaté la clôture des
opérations de liquidation à compter
du 30/11/2023. Radiation au RCS de
BOBIGNY
AL1223-207335
Val-de-Marne
Rectificatif
Rectificatif à l’annonce parue le
15/12/2023 concernant la société O2C.
Il y avait lieu de lire : Fin de mandat
et nomination du Président, non d’un
administrateur
AL1223-207344
Constitution
Par acte SSP du 11/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
RPE ELECTRONIC
Siège social : 15 allée Ange Gabriel
94600 CHOISY-LE-ROI
Capital : 1.000 €
Objet : Commerce de détail de maté-
riels de télécommunication en magasin
spécialisé, achat vente de smartphone
et électroménager, objet de décoration
et équipements maison et accessoires,
réparation d’équipements de commu-
nication services de réparation d’équi-
pements de communication, de smart-
phone et électroménager
Président : M. AMADOU DIOP, 15 allée
Ange Gabriel 94600 CHOISY-LE-ROI.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207321
Par acte SSP du 06/11/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
EXPERT-3D ANTI
NUISIBLES
Siège social : 110 rue de Fontenay
94300 VINCENNES
Capital : 1.000 €
Objet : Traitement de nuisibles, désin-
fection, désinsectisation, dératisation
et nettoyage de locaux
Président : M. Karim BENHADA,
34 avenue de la France Libre 94000
CRETEIL
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207346
Par acte SSP du 18/11/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
TR FRANCE
Siège social : 29 rue Etienne Dolet
94140 ALFORTVILLE
Capital : 2.000 €
Objet : Travaux de ravalement, isola-
tion, maçonnerie et peinture.
Président : M. SAMIR ASSADI, 54 rue
de la Paix 59150 WATTRELOS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207377
Par acte SSP du 02/11/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
ATR TRANSPORT
Siège social : 1 rue du Docteur
Calmette 94600 CHOISY-LE-ROI
Capital : 10.000 €
Objet : Transport de marchandises à
titre onéreux pour le compte d’autrui
au moyen de véhicules d’un poids to-
tal autorisé en charge de moins de 3,5
tonnes
Président : M. Khalid ATTAR, 1
rue du Docteur Calmette 94600
CHOISY-LE-ROI
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207425
Par acte SSP du 07/12/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
LES BEBETES
Siège social : 2 bis rue du Maréchal
Foch 94310 ORLY
Capital : 2.000 €
Objet : La désinfection, dératisation et
désinsectisation
Président : M. Bryan BRACQ, 2 bis
rue du Maréchal Foch 94310 ORLY
Directeur Général : Mme Yaling LUO,
2 bis rue du Maréchal Foch 94310
ORLY
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207447
17
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
Par acte SSP du 12/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
GHIZLEN
Siège social : 72 avenue d’Alfortville
94600 CHOISY-LE-ROI
Capital : 2.000 €
Objet : Restauration rapide
Président : M. Elyes BEN YAHIATEN,
au 72 avenue d’Alfortville 94600
CHOISY-LE-ROI
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207501
Par acte SSP du 16/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
ZE BAT
Siège social : 4B rue Roland Garros,
étage 4 appartement 18, 94190
VILLENEUVE-SAINT-GEORGES
Capital : 1.000 €
Objet : Plâtrerie, ravalement, pein-
ture, plomberie, électricité, maçonne-
rie, menuiserie, rénovation intérieure,
extérieure
Président : M. ZEINA ELSAID,
4B rue Roland Garros, étage
4 appartement 18, 94190
VILLENEUVE-SAINT-GEORGES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207544
Par acte SSP du 15/12/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
PATRIMOINE IMMO 21
Siège social : 43 rue du
Docteur Calmette 94350
VILLIERS-SUR-MARNE
Capital : 1.000 €
Objet : Toutes activités de rénovation
intérieure et extérieure, et de gestion
de biens immobiliers
Président : M. Alain TAMEGNON
HAZOUME, 43 rue du Docteur Calmette
94350 VILLIERS-SUR-MARNE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207550
Par acte SSP du 12/12/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
AMALIZA
Siège social : 16 rue Robert Birou
94500 CHAMPIGNY-SUR-MARNE
Capital : 3.000 €
Objet : Nettoyage
Président : Mme Ouacila BEDAD,
16 rue Robert Birou 94500
CHAMPIGNY-SUR-MARNE
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207559
Par acte SSP du 18/12/2023, il a été
constitué une EURL dénommée :
BM CONSULTING
Siège social : 7 rue Jean Prouvé, ap-
partement A12 94310 ORLY
Capital : 100 €
Objet : L’accompagnement client sur
l’ensemble du processus de recrute-
ment. la société propose des services
de sourcing, de chasse de talents, et
de conseil en stratégie de recrutement.
elle intervient auprès de tout type de
client, qu’il s’agisse d’entreprises, d’or-
ganisations ou d’institutions, en met-
tant à leur disposition des solutions
personnalisées visant à optimiser leur
processus de recrutement.
Gérance : M. Babacar MBENGUE, 7
rue Jean Prouvé, appartement A12
94310 ORLY
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207591
18
Par acte SSP en date du 11/12/2023, il
a été constitué une SASU dénommée:
APPOLINE
Siège social : 41 rue Charles Bassée
94120 FONTENAY SOUS BOIS
Capital : 5.000 €
Objet : Vente d’articles relatifs aux do-
maines de la décoration, de l’équipe-
ment de la maison et de la personne
Présidente : Mme BAILLON
Alexandra, 41 rue Charles Bassée
94120 FONTENAY SOUS BOIS
Admission aux assemblées et droits
de vote : Chaque associé a le droit
de participer aux décisions collectives
par lui-même ou par son mandataire.
Chaque action donne droit à une voix.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207581
Par acte SSP du 12/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
MEC RENOV
Siège social : 112 avenue de Paris CS
94306, 94300 VINCENNES
Capital : 1.000 €
Objet : Entreprise générale tous corps
d’état, (maçonnerie, couverture, plom-
berie, informatique, électricité, carre-
lage, peinture, plâtrerie.)
Président : M. Alexandra
DUMITRASCU, c/o Mme Rozica
Florea, 55 rue Popincourt 75011 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207614
Par acte SSP du 30/11/2023 il a été
constitué une SASU dénommée:
MACI TRANSPORT
Siège social : 121 rue Juliette Savar
94000 CRETEIL
Capital : 3.600 €
Objet : Transport routier de mar-
chandises au moyen de véhicules
n’excédant pas 3,5 tonnes de PMA,
déménagement
Président : M. BAH Ibrahima, 121 rue
Juliette Savar 94000 CRETEIL
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207641
Par acte SSP du 14/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
ABAN EVENTS
& SERVICES
Siège social : 10 rue Georges Ohm
94000 CRETEIL
Capital : 100 €
Objet : Organisation de soirées à
thème et d’évènements d’entreprises.
location de voiture de luxe pour des
évènements et soirées
Président : M. Alban ALDAYEH, 10 rue
Georges Ohm 94000 CRETEIL
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207684
Par acte SSP du 23/11/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
RDG CONSTRUCT
Siège social : 8 avenue Raspail 94100
SAINT-MAUR-DES-FOSSES
Capital : 5.000 €
Objet : Organisation de foires, salons,
travaux de rénovation, travaux de fo-
rage, de micro pieux, consolidations de
bâtiment.
Président : M. Ioan TINTAS, 17 avenue
Pablo Neruda 77290 MITRY-MORY
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL1223-207711
Modification
DELTA BAT
EURL au capital de 1.000 €
Siège social : 25 rue Camille Blanc
94400 VITRY-SUR-SEINE
911 478 451 RCS CRETEIL.
L’AGE du 30/09/2023 a décidé de
transférer le siège social au 12 rue
Leon Moussinac 94800 VILLEJUIF.
Mention au RCS de CRETEIL
AL1223-207364
L.S.A.
SA au capital de 40.000 €
Siège Social : 9 rue André Joineau
93310 LE PRE SAINT GERVAIS
950 569 442 RCS BOBIGNY
Le 27/11/2023, l’AGE des actionnaires
a décidé de transférer le siège social
au 53 boulevard de la Libération 94300
VINCENNES. Président du conseil
d’administration : M. Christophe
MOLINIE, 85 rue Montlignon 95320
SAINT-LEU-LA-FORET. Radiation au
RCS de BOBIGNY et immatriculation
au RCS de CRETEIL
AL1223-207417
AGYLL
SASU au capital de 10.000 €
Siège social : 21 rue Mallier
94120 FONTENAY-SOUS-BOIS
842 442 782 RCS CRETEIL
Suivant délibérations en date du
15/12/2023, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 59 rue
de Ponthieu bureau 326 75008 PARIS.
Radiation au RCS de CRETEIL et im-
matriculation au RCS de PARIS
AL1223-207505
RDH BATIMENT
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 48 avenue de Stalingrad
94120 FONTENAY-SOUS-BOIS
843 447 103 RCS CRETEIL
Le 12/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 1 avenue
Charles Garcia 94120 FONTENAY-
SOUS-BOIS. Modification au RCS de
CRETEIL
AL1223-207580
SAMBAC NETTOYAGE
SAS au capital de 10.000 €
Siège social : 1 bis rue Jean le Galleu
94200 IVRY-SUR-SEINE
910 843 747 RCS CRETEIL
Le 18/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 28 avenue
des Pépinières 94260 FRESNES, à
compter du 01/01/2024. Modification
au RCS de CRETEIL
AL1223-207702
VIJI RAJA
SARL au capital de 2.000 €
Siège social : 79 avenue Danielle
Casanova - 94200 IVRY-SUR-SEINE
838 429 751 RCS CRETEIL
Le 29/11/2023, l’AGE a décidé
de nommer Gérant M. Suthagar
THARUMALINGAM, 4 Ruelles aux
Boeuf 95120 ERMONT en remplace-
ment de M. Vijikaran PUSPARASA.
Mention au RCS de CRETEIL
AL1223-207727
Dissolution
BIG VOILIER
SASU au capital de 16.800 €
Siège social : 1 Place du Confluent
France Chine - 94140 ALFORTVILLE
825 190 473 RCS CRETEIL
Le 10/11/2023, le Président a décidé
la dissolution anticipée de la société,
nommé liquidateur M. HONGGUI CAI,
43 rue Auguste Blanqui A304, 93700
DRANCY et fixé le siège de liquidation
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
au siège social. La correspondance
est à adresser à M. CAI HONGGUI,
43 rue Auguste Blanqui A304, 93700
DRANCY. Modification au RCS de
CRETEIL
AL1223-207551
CSE & HABITAT
SAS au capital de 2.500 €
Siège social : 295 rue
du Professeur Paul Milliez
94500 CHAMPIGNY-SUR-MARNE
892 690 108 RCS CRETEIL
Le 05/12/2023, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nom-
mé liquidateur M. Tommy GUYONNET,
2 rue Bellart 75015 PARIS et fixé le
siège de liquidation chez le liquidateur.
Modification au RCS de CRETEIL
AL1223-207561
TIS INFO
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 35 rue du Docteur
Fernand Lamaze - 94310 ORLY
818 320 707 RCS CRETEIL
Le 05/12/2023, l’AGE a décidé la
dissolution anticipée de la société,
nommé liquidateur M. ZACARIA TAZI,
35 rue du Docteur Fernand Lamaze
94310 ORLY et fixé le siège de liqui-
dation au siège social. Modification au
RCS de CRETEIL
AL1223-207563
Clôture de Liquidation
BIG VOILIER
SASU au capital de 16.800 €
Siège social : 1 Place du Confluent
France Chine - 94140 ALFORTVILLE
825 190 473 RCS CRETEIL
Le 10/11/2023, le Président a approuvé
les comptes de liquidation, déchargé
le liquidateur M. HONGGUI CAI, 43
rue Auguste Blanqui A304, 93700
DRANCY de son mandat et constaté
la clôture des opérations de liquidation
à compter du 10/11/2023. Radiation au
RCS de CRETEIL
AL1223-207552
Location Gérance
Suivant acte SSP en date du
06/12/2023,
MDJ TAXIS
SASU au capital de 100 €, sise 7
avenue de l’Europe 77600 BUSSY-
SAINT-GEORGES, 817 861 107 RCS
MEAUX, a donné à titre de location-
gérance à
MIC TAXIS
SASU au capital de 100 €, sise
116 avenue du Président Franklin
Roosevelt 94550 CHEVILLY-LARUE,
982 554 909 RCS CRETEIL, un
fonds de commerce de taxi pari-
sien sis et exploité 116 avenue du
Président Roosevelt 94550 CHEVILLY-
LARUE, du 13/12/2023 au 12/12/2024.
Renouvelable par tacite reconduction
AL1223-207608

LISSES (91090)
49 allée du Dix Cors
Prix du bien : 234 000 € *
Référence : 1354L-0047
Maison 4 pièces d’une surface d’envi-
ron 81m² comprenant : une entrée, un
séjour, une cuisine, 3 chambres, une
salle de bain, un WC et un garage.
Copropriété de 90 lots principaux
Absence de procédure en cours
Montant charges copropriété : NC
Montant taxe foncière : 1 200 €
DPE : en cours
Chauffage et production d’eau chaude : individuel électrique
Anne-Elisabeth JAN
0 800 100 910 (service et appel gratuits)
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candida
candida-
tures avec dossier complet en contactant le commercialisateur.
Délais de remise des offres prioritaires* : 1 mois à compter de la
dernière publicité légale
Modalité de remise des offres* : Par mail, remise en main propre
ou par tout autre moyen
Offre et prix soumis à condition de ressources*
*conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants
du CCH
LISSES (91090)
21 allée du Dix Cors
Prix du bien : 235 000 € *
Référence : 1354L-0095
Maison 4 pièces d’une surface d’envi- Pavillon 4 pièces d’une surface d’envi-
ron 81 m² comprenant : une entrée, un ron 78 m² comprenant : une entrée, un
séjour, une cuisine, 3 chambres, une séjour, une cuisine, 3 chambres, une
salle de bain et un WC et un garage. salle de bain et un WC.
Copropriété de 90 lots principaux
Absence de procédure en cours
Montant charges copropriété 2023 : NC
Montant taxe foncière 2021 : 1 200€
DPE : en cours
Chauffage et production d’eau chaude : individuel électrique
Stéphanie Gouveia-Vieira
0 800 100 910 (service et appel gratuits)
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candida
candida-
tures avec dossier complet en contactant le commercialisateur.
Délais de remise des offres prioritaires* : 1 mois à compter de la
dernière publicité légale
Modalité de remise des offres* : Par mail, remise en main propre
ou par tout autre moyen
Offre et prix soumis à condition de ressources*
*conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants
du CCH
VEND à Sannois
(95110)
1 RUE LOUIS GILLET - LOT 48 N° 48
T3 - 62,70 m² Carrez - 2ème étage - DPE : C
Prix de vente : 147 250 €
Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé
sont disponibles sur le site : www.georisques.gouv.fr.
Place de parking et cave incluses
Taxe foncière environ 800 €
Estimation charges environ 2 800 € / an
Chauffage et production d’eau chaude : réseau de cha-
leur collectif
Hors frais de notaire
10 RUE MARCEL PAGNOL - LOT 11 N° 11
T3 - 68,40 m² Carrez - 3ème étage - DPE : C
Prix de vente : 162 243 €
Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé
sont disponibles sur le site : www.georisques.gouv.fr.
Place de parking et cave incluses
Taxe foncière environ 800 €
Estimation charges environ 2 800€ / an
Chauffage et production d’eau chaude : réseau de cha-
leur collectif
Hors frais de notaire
Pas de contentieux - copropriété de 52 lots principaux
Visite sur rendez-vous, renseignements et dépôt
de candidatures à remettre au commercialisa-
teur (sous 1 mois à compter de la parution de
cette publicité et traitée par ordre de priorité
selon l’article L 443-11 (III) du CCH relatif aux
ventes de logements sociaux. Modalités de
remise du dossier de candidature à voir avec le
commercialisateur.
MAISONS LAFFITE (78600)
35 AVENUE BELLEFORIERE
Prix du bien : 320 450 € *
Réf.: S037L-0021
Appartement 4 pièces d’une surface
d’environ 66 m² comprenant : Une entrée, un
dégagement avec placards, un séjour avec
balcon, un salon avec balcon, une cuisine,
deux chambres, une salle d’eau et un WC.
CCopropriété de 22 lots principaux
Absence de procédure en cours
Montant charges copropriété 2023 : 2 931 €/an
Montant taxe foncière 2021 : 1 000 €
DPE : en cours
Chauffage et production d’eau chaude : collectif au gaz
Anne-Elisabeth JAN
0 800 100 910 (service et appel gratuits)
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candida
candida-
tures avec dossier complet en contactant le commercialisateur.
Délais de remise des offres prioritaires* : 1 mois à compter de la
dernière publicité légale
Modalité de remise des offres* : Par mail, remise en main propre
ou par tout autre moyen
Offre et prix soumis à condition de ressources*
*conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants
du CCH
Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
ANNONCES IMMOBILIÈRES
Bailleurs sociaux
LISSES (91090) À VENDRE
APPARTEMENT À VENDRE
64 allée du Dix Cors APPARTEMENT
Prix du bien : 236 000 € * ALFORTVILLE (94140)
1 Place du Petit Pont MONTROUGE (92120)
Référence : 1354L-0071 12 rue Théophile Gautier
Maison 4 pièces d’une surface d’envi- Prix de mise en vente : 159 000 €
Référence LOGIAL-COOP : 4003810074
ron 81 m² comprenant :une entrée, un Numéro de Lot : 92
Prix de vente : 461 775 € *
séjour, une cuisine, 3 chambres, une Appartement Numéro 84 de 2 pièces d’une surface de 53,10 m² avec ascenseur au 7ème étage
comprenant un séjour, une cuisine, une chambre, salle d’eau avec WC, dégagement et deux
Référence ESI : S057L-0061
salle de bains, un WC et un garage. rangements. Appartement de 3 pièces d’une surface de 70,5 m² avec ascenseur au 8 me étage comprenant
un séjour, une cuisine, deux chambres, une salle de bains, un water-closet
, une loggia et un
Copropriété de 135 lots principaux balcon. Une cave et un stationnement en annexe.
Copropriété de 90 lots principaux Absence de procédure en cours (ou citer la procédure en cours)
Absence de procédure en cours Quote-part annuelle des charges courantes prévisionnelles 2023 : 2 092 €
Estimation de la taxe foncière 2022 : 566 €
Copropriété de 73 lots principaux
Absence de procédure en cours
Montant charges copropriété : NC DPE : D et B
Chauffage et production d’eau chaude : Collectif gaz par le sol Quote-part annuelle des charges courantes prévisionnelles 2023 : 1320 €
Montant taxe foncière : 1 200 € Estimation de la taxe foncière 2021 : 850 €
DPE : en cours DPE : En cours
Chauffage et production d’eau chaude : Individuel électrique
Chauffage et production d’eau chaude : individuel électrique
Anne-Elisabeth JAN CONTACT :
Raphaël NUNES
07 72 13 57 26 Clémence Boche
raphael.nunes@transactif-immobilier.fr Clemence.boche@transactif-immobilier.fr
COORDONNEES : 06 80 95 30 28
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
0 800 100 910 (service et appel gratuits) Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candidatures avec dossier complet en contactant le
commercialisateur
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candidatures avec dossier complet en contactant le
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT commercialisateur
Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candida
candida- Délais de remise des offres * : Au plus tard le 22/01/2024,
tures avec dossier complet en contactant le commercialisateur. Délais de remise des offres * : Au plus tard 1 mois à compter de la date de parution de la dernière publicité légale
Délais de remise des offres prioritaires* : 1 mois à compter de la Modalités de remise des offres * : Dossier de candidature complet par mail, remise en mains propres ou parr tout autre Modalités de remise des offres * : Par mail, remise en mains propres ou par tout autre moyen
dernière publicité légale moyen
* Offre et prix soumis à condition de ressources
Modalité de remise des offres* : Par mail, remise en main propre Honoraires d’agence à la charge du V
Vendeur et Frai
Frais de notaire en sus à la charge de l’Acquéreur Honoraires d’agence à la charge du Vendeur et Frais de notaire en sus à la charge de l’Acquéreur
ou par tout autre moyen
Offre et prix soumis à condition de ressources* * Les délais de remise des of
offres, les priorités des candidatures et les conditions de ressources sont établis
conformément aux dispositions de l’article L443-11-11 et suivant
suivants du CCH
* Conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants du CCH
*conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants
du CCH
PLAISIR (78370)
17 allée Pierre Cartellier À VENDRE
APPARTEMENT
À VENDRE
APPARTEMENT
Prix du bien : 295 000 € *
Référence : 2439L-0001
ASNIERES SUR SEINE (92600) LIEUSAINT (77127)
18 C rue Pierre Boudou 36 rue du Colombier
Prix de vente : 150 000€ * Prix de mise en vente : 138 000 € *
Référence logement : 108030002 Référence logement : 1326010005
Appartement de 1 pièce d’une surface de 31,33 m² au 6ème étage avec ascenseur comprenant Appartement de 2 pièces d’une surface de 52,70m² au 1er étage sans ascenseur, comprenant :
une entrée, un séjour, une cuisine, une salle de bains et WC séparés. Une entrée, un séjour avec balcon, une cuisine, une chambre avec balcon et une salle de bains et WC
Une cave complète ce bien. séparés.
Absence de procédure en cours Possibilité d’acquérir un parking en sus. Un emplacement de parking en sous-sol complète ce bien.
Montant charges copropriété 2023 : NC
Copropriété de 15 lots principaux
Absence de procédure en cours
Copropriété de 112 lots principaux
Absence de procédure en cours
Quote-part annuelle des charges courantes prévisionnelles 2023 estimée : 1 752€
Montant taxe foncière 2021 : 1 200 € Estimation de la taxe foncière : 500 €
Quote-part annuelle des charges courantes estimée : 1 530€
Estimation de la taxe foncière 2022 : 203€ environ
CLASSE ENERGIE - DPE : D – 194 kWh/m²/an
DPE : D CLASSE ENERGIE - DPE : D – 221 kWh/m²/an
Montant estimé des dépenses annuelles d’énergie pour un usage standard : 670€/an
Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site : www.georisques.gouv.fr
Montant estimé des dépenses annuelles d’énergie pour un usage standard : 350€/an
Chauffage et production d’eau chaude : Individuel électrique
Chauffage et production d’eau chaude : individuel au gaz Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site : www.georisques.gouv.fr
Chauffage et production d’eau chaude : Collectif Gaz
Anne-Elisabeth JAN
CONTACT :
CONTACT : Alexandre MILKOWSKI
Ricardo CAUPENNE– 06 03 58 19 67 – ricardo.caupenne@transactif
ricardo.caupenne@transactif-immobilier.fr
07 72 24 39 10
0 800 100 910 (service et appel gratuits) alexandre.milkowski@transactif-immobilier.fr
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candidatures avec dossier complet en contactant le
Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candida
candida- Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candidatures avec dossier complet en contactant le
commercialisateur
tures avec dossier complet en contactant le commercialisateur. commercialisateur
Délais de remise des offres prioritaires* : 1 mois à compter de la Délais de remise des offres ** : Au plus tard 1 mois à compter de la date de parution de la dernière publicité légale soit
Délais de remise des offres * : Au plus tard 1 mois à compter de la date de parution de la dernière publicité légale soit
le 21/01/2024
dernière publicité légale le 21/01/2024
Modalité de remise des offres* : Par mail, remise en main propre Modalités de remise des offres * : Par mail, remise en mains propres ou par tout autre moyen
Modalités de remise des offres * : Par mail, remise en mains propres ou par tout autre moyen
ou par tout autre moyen * Offre et prix soumis à condition de ressources
Offre et prix soumis à condition de ressources* * Offre et prix soumis à condition de ressources
Honoraires d’agence à la charge du Vendeur et Frais de notaire en sus à la charge de l’Acquéreur
Honoraires d’agence à la charge du Vendeur et Frais de notaire en sus à la charge de l’Acquéreur
*conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants
du CCH ** Conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants du CCH
* Conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants du CCH
VEND à VILLEFRANCHE SUR SAONE VEND à CHATENAY MALABRY VEND à L’ISLE D’ABEAU (38080)
(69400) (92290) 13 RUE DES GOELETTES
467 RUE LAMARTINE - LOT 36 N° 3506 12 rue Léon Martine - LOT 15 LOT 135 N° 232
T3 - 66,85 m² Carrez T3 - 60,80 m² Carrez T3 – 67,6 m² Carrez
1er étage - DPE : C 2ème étage - DPE : E 3ième étage - DPE : D
Prix de vente : 116 422 € Prix de vente : 230 888 € Prix de vente : 116 661 €
Les informations sur les risques auxquels ce bien est Place de parking incluse.
Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site :
exposé sont disponibles sur le site : Selon disponibilité une cave offerte..
www.georisques.gouv.fr.
www.georisques.gouv.fr. Les informations sur les risques auxquels ce bien est expo-
Cave incluse. sé sont disponibles sur le site : www.georisques.gouv.fr.
Cave incluse – Possibilité d’acquérir une place de Selon disponibilité, possibilité d’acquérir une place
parking au prix de 6 000 € Taxe foncière environ 1 120 €
de parking en sus au prix de 5 000 €. Taxe foncière Estimation charges environ 1 350 € / an
Taxe foncière : environ 500 € environ 1 100 €. Estimation charges environ 2 400 € /
Estimation charges annuelles : 1 300 € an . Chauffage : chaudière condensation gaz naturel
Chauffage et production d’eau chaude :
Chauffage et production d’eau chaude : chaudière (collectif). Production d’eau chaude : chauffe-eau gaz individuel gaz
Frais de notaire offerts* jusqu’au 31 décembre 2023 *Les frais de
individuelle gaz naturel naturel (individuel) rédaction de promesse sont à la charge de l’acquéreur.
Hors frais de notaire Hors frais de notaire
Pas de contentieux - Copropriété de 43 lots Pas de contentieux - Copropriété de 22 lots Pas de contentieux - copropriété de 50 lots.
Visite sur rendez-vous, renseignements et dépôt de candidatures à Visite sur rendez-vous, renseignements et dépôt de candidatures à Visite sur rendez-vous, renseignements et dépôt de candidatures à
Contact : remettre au commercialisateur (sous 1 mois à compter de la parution remettre au commercialisateur (sous 1 mois à compter de la parution
de cette publicité et traitée par ordre de priorité selon l’article L 443-11
remettre au commercialisateur (sous 1 mois à compter de la parution
de cette publicité et traitée par ordre de priorité selon l’article L 443-11
de cette publicité et traitée par ordre de priorité selon l’article L 443-11
INOVEFA (III) du CCH relatif aux ventes de logements sociaux. Modalités de (III) du CCH relatif aux ventes de logements sociaux. Modalités de (III) du CCH relatif aux ventes de logements sociaux. Modalités de
Mme Ghislaine Sarrazin remise du dossier de candidature à voir avec le commercialisateur. remise du dossier de candidature à voir avec le commercialisateur. remise du dossier de candidature à voir avec le commercialisateur.
06 27 93 70 29 INOVEFA INOVEFA INOVEFA
gsarrazin@inovefa.com Contact : M.David CAMPOS DE SOUSA Contact : Mme SARRAZIN Ghislaine Contact : M.David CAMPOS DE SOUSA
06 61 87 51 79 06 27 93 70 29 06 61 87 51 79
dcds@inovefa.com gsarrazin@inovefa.com dcds@inovefa.com
APPARTEMENT A VENDRE
30 Boulevard Stalingrad 94600 CHOISY LE ROI
Prix : 151 223 €
Appartement 2 pièces de 48,2m² carrez au 5ème étage,
un emplacement de parking en sous-sol inclus .
Selon disponibilité, possibilité d’acquérir une cave d’un
montant de 2000€ en supplément ;
et/ou un parking en sous-sol supplémentaire d’un montant
de 7 000€ ;
et/ou un emplacement de parking double en sous-sol d’un
montant de 10 000€ en supplément.
Copropriété de 34 lots principaux
DPE D 212 / GES B 6 – ID ONV : 0146F94-L020 - Lot de
copropriété n°20
Les informations sur les risques auxquels ces biens sont
exposés sont disponibles sur le site : www.georisques.
gouv.fr.
Modalités de visites : sur rendez-vous, renseignements et dépôt des
candidatures avec dossier complet en contactant le 06.68.24.14.72 /
06.16.17.04.31
Modalité de remise des offres : par mail ou remise en main propre
(sous 1 mois à compter de la parution de cette publicité et traitée par
ordre de priorité selon l’article L443-11 et suivants du CCH relatif aux
ventes de logements sociaux).
Contact :
Olga MARINHEIRO : Tél. 06.68.24.14.72 / omarinheiro@nexity.fr
Manuel BARBOSA FERREIRA : Tél. 06.16.17.04.31 /
Mail. mbarbosaferreira@nexity.fr
19
20 Le nouvel Economiste - n°2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
JOSÉ
SÉ MAILLET,
GAÏA-AUDENCIA
‘TRANSITION ÉCOLOGIQUE
ET MANAGÉRIALE’
PAGE 5
N°2199
Disruption
IA, le chamboule-tout
des formations
d’ingénieurs
Contenus, pédagogie, métiers,
recrutements : l’intelligence
artificielle n’a pas fini de
faire réfléchir les humains
Compliqué d’imaginer désormais
un cursus ingénieur qui n’intègre
pas un socle de connaissances sur
l’intelligence artificielle. Tous le
font, bien entendu. Sauf que le
socle en question devient de plus
en plus dense, pointu, et évolue
plus vite que ne saurait le faire
une maquette pédagogique. À
l’instar de la relecture imposée
par l’urgence environnementale,
l’IA exige de revisiter une à une
les disciplines traditionnelles et
d’en ajouter de nouvelles. Plutôt
que d’entamer après elle une
course qui ne sera jamais gagnée,
les formations ont tout à gagner à
s’emparer de l’IA et d’y plonger
leurs étudiants. Ces derniers ne
se font pas prier pour utiliser les
stupéfiantes possibilités offertes
par les nouveaux outils. Leurs pro-
fesseurs commencent même à leur
emboîter le pas... p. 10
Mobilité internationale
Les talents veulent-ils
vraiment s’enfuir ?
Pas plus nomades que leurs
aînés, étudiants et jeunes
diplômés cherchent moins
un beau pays que de belles
opportunités
Après un sévère coup de frein de
la mobilité étudiante sur fond de
Covid puis d’inflation, certains
experts ont avancé un peu rapi-
dement l’avènement d’une ère de
“post-mobilité”. Élèves et jeunes
diplômés ne seraient plus tant
aspirés par l’appel du large, se sen-
tant mieux lotis dans leur cocon
national pour faire leurs premiers
pas. Dans les faits, cette théorie se
vérifie bien mal, et la mobilité étu-
diante mondiale se dirige vers un
record inédit de 8 millions d’étu-
diants à l’horizon 2025. Suivre
un cursus à l’étranger ne signifie
cependant pas qu’on souhaite
y démarrer sa carrière, et si la
fameuse ‘fuite des talents’ est une
réalité dans bien des pays de l’hé-
misphère sud, la France en serait
plutôt l’un des gagnants... p. 13
Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Grandes Ecoles
Les grandes transitions écologiques
En matière d’environnement, le monde éducatif est attendu au tournant. Il le sait et accélère.
Aujourd’hui, il s’agit de transformer, en irriguant chaque discipline existante de nouveaux concepts, tranchant parfois dans le vif de cours que l’on croyait éternels.
Interpellé par ses étudiants et pressé
par des entreprises en mal de compé-
tences, l’enseignement supérieur entre
de plain-pied dans sa transition écolo-
gique. Contrairement aux autres sec-
teurs, on n’attend pas “seulement”
de lui qu’il décarbone ses activités. Il
lui faut avant tout former, dans tous
les domaines, des professionnels
capables de guider les entreprises
vers de nouveaux modèles. Le défi
est complexe pour des établisse-
ments de tailles – et d’agilité – très
disparates, dont certains digèrent à
peine le virage digital. Cette fois-ci,
la transition suppose de combiner
les expertises et de revoir en profon-
deur le contenu des cours… Mais de
cette révolution, tant culturelle que
technique, personne n’a le mode
d’emploi.
PAR NICOLAS CHALON
Ils ont parlé assez fort pour
que tout le monde les entende.
Parfois radicalement, tels ces
étudiants d’AgroParisTech choi-
sissant de casser l’ambiance
UNIVERSITÉS US
LA DISCRIMINATION
POSITIVE DEVRAIT
ÊTRE SUPPRIMÉE
PAGE 8
Le nouvel
Economiste
MANAGEMENT & RESSOURCES HUMAINES
Révolution des programmes
bon enfant de leur cérémonie
de remise des diplômes, en
refusant ces derniers et les
“jobs destructeurs” qui leur
étaient, selon eux, promis. De
manière plus consensuelle, pour
d’autres, comme la publication
du ‘Manifeste pour un réveil éco-
logique’, qui recueillait en 2019
plusieurs dizaines de milliers de
signatures d’étudiants appelant
leurs écoles à intégrer les enjeux
écologiques dans leurs forma-
tions. Aujourd’hui, ce manifeste
est devenu un collectif, invité à
toutes les tables de discussion du
monde éducatif.
Du côté des établissements,
les fameux “bifurqueurs” – ces
étudiants qui choisissent de se
détourner des grandes écoles,
quand ce n’est pas de les quit-
ter – ne font plus rire personne.
“Nous nous trouvons à un moment
de bascule où le dialogue doit être
ouvert, estime François Collin,
directeur de la stratégie climat
et environnement d’un temple
du business, HEC Paris. Devant
CHAT GPT
ASSISTANT
PÉDAGOGIQUE
VIRTUEL
PAGE 9
DÉCEMBRE 2023
l’urgence climatique et l’éco- d’un cadre sur cinq travaille déjà
anxiété, le pire qui puisse advenir dans un métier dit “de verdisse-
est que ces jeunes se sentent tétani- ment”, selon l’Apec (Association
sés ou s’éloignent du monde écono- pour l’emploi des cadres), phé-
mique. Or, celui-ci a besoin d’eux”, nomène dont tout indique qu’il
les enjoint François Collin. Les devrait exploser .../...
employeurs les attendent impa-
tiemment sur ces sujets : près Suite page 2
GRANDE ÉCOLE DE MANAGEMENT
Alternance possible dès la 1 année d'études
PROGRAMME GRANDE ÉCOLE
Bac+5 - Diplôme visé Grade de Master
Jusqu’à 3 semestres
d’études à l’étranger
• Digital, data & e-commerce • Entrepreneuriat et business
développement
• Événementiel, industries
• culturelles & créatives • Management de la supply chain
• Luxury & craftsmanship • Hospitality, sustainable food &
• business intelligence
• Management de la santé &
silver économy
Accès post-Bac via
istec.fr
info@istec.fr - 01 40 40 20 29
1
A LA UNE
Révolution des programmes
Les grandes transitions écologiques
En matière d’environnement, le monde éducatif est attendu au tournant. Il le sait et accélère.
Aujourd’hui, il s’agit de transformer, en irriguant chaque discipline existante de nouveaux concepts, tranchant parfois dans le vif de cours que l’on croyait éternels.
PAR NICOLAS CHALON
.../...
Suite de la page 1
Refonte du ‘produit ‘ formation
Universités et écoles n’étant pas
aussi polluantes que bien des
industries, c’est avant tout dans
leur cœur de métier, leur “pro-
duit”, qu’elles sont attendues, à
savoir le contenu des formations.
Pendant longtemps, enseigner la
transition écologique revenait à
ajouter qui un module de cours
dédié, qui une nouvelle spécia-
lité dans une filière, qui des cap-
sules de formation en ligne, etc.
Aujourd’hui, il s’agit de trans-
former, en irriguant chaque dis-
cipline existante de nouveaux
concepts, tranchant parfois dans le
vif de cours que l’on croyait éter-
nels. “L’emploi du temps de chacun
n’est pas extensible. Il faut donc
faire des choix”, confirme Valérie
Fernandes, doyenne associée d’Ex-
celia Business School. Quitte à
remettre en cause de grands clas-
siques. “En économie, par exemple,
2 Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
doit-on encore en 2023 étudier ‘la
main invisible du marché’ dont tout
le monde a eu le temps de constater
les dysfonctionnements ? N’est-il pas
plus opportun de consacrer ce temps
à l’acquisition d’autres compétences,
comme la compréhension du bien
commun ou des cycles de vie des pro-
duits ?” évoque Valérie Fernandes.
De là à considérer que les grandes
écoles proposent des solutions à
La principale difficulté
réside dans la multitude de
dimensions à englober dans
le concept de transition, dans
lequel des connaissances
scientifiques côtoient
des enjeux économiques,
sociologiques et même
philosophiques
des problèmes qu’elles ont elles-
mêmes créés, il n’y a qu’un pas. Qui
n’effraie pas la doyenne associée
d’Excelia : “Nous devons réfléchir
à notre parti pris théorique, avoir
une approche critique de certains
concepts que nous enseignions avant,
et surtout diffuser cet esprit critique
à nos étudiants”, souligne-t-elle. À
l’heure des contraintes environ-
nementales, chaque filière doit
ainsi passer par une série d’arbi-
trages et d’évolutions, plus faciles
à déclarer qu’à opérer.
Dans un pays, la France, où l’adage
veut que le professeur soit seul
maître à bord de son enseigne-
ment, transformer les disciplines
suppose de la diplomatie. “Si vous
décrétez des changements aux pro-
fesseurs de manière top-down, vous
êtes certain d’échouer”, assure la
doyenne associée d’Excelia, qui
mise sur la collégialité et le rôle
des “locomotives”, professeurs
convaincus de longue date de
la nécessité de faire bouger les
lignes, et devenant source d’inspi-
ration pour les autres.
Innovations bienvenues
L’Insa Lyon a pris ce chantier à
bras-le-corps depuis plusieurs
années. Poussée par ses étu-
diants, les entreprises, mais aussi
son histoire fortement teintée de
sciences humaines et sociales –
son fondateur Gaston Bergé fut
l’un des pères de la prospective
– l’école d’ingénieurs a mis en
place en 2020 une feuille de route
contraignante, proposée par un un module de 28 heures consacré
cortège d’une vingtaine de pro- aux enjeux de la transition. Avec
fesseurs, validée par la direction 800 étudiants distillés en petits
et votée par le conseil d’adminis- groupes animés par un binôme
tration. Processus volontairement de professeurs – l’un plutôt scien-
long et complexe, pour en faire un tifique, l’autre issu des sciences
cadre assez fort pour s’imposer à humaines et sociales –, le module
tous. “Les premiers mois n’ont pas mobilise à lui seul une soixantaine
été simples, tant la nature des chan- d’enseignants. “Cela dessine aussi
gements était profonde. C’est en cela une manière d’avancer : dans un
qu’avoir une feuille de route très
discutée en amont, et donc légitime,
nous a aidés”, assure Nicolas Freud,
directeur en charge de la transfor-
mation socio-écologique de l’Insa
Lyon. Car pour laisser de la place
à ces évolutions, il faut choisir, sup-
primer, trancher, ajouter. Ce qui,
au-delà des partis pris intellectuels,
a des conséquences bien concrètes,
comme une réduction de volume
horaire parfois importante dans
certaines disciplines. “Même si la
majorité des collègues partageaient
le constat et les nouveaux objectifs,
cela ne peut se faire sans rencontrer
de résistance”, estime Nicolas Freud.
Cela a aussi créé une forte dyna-
mique, poussé les échanges inter- “En économie, doit-on encore en 2023
disciplinaires et boosté l’innovation étudier ‘la main invisible du marché’
pédagogique de l’école. dont tout le monde a eu le temps de
Exemple : les étudiants de pre- constater les dysfonctionnements ?”
mière année étudient désormais Valérie Fernandes, Excelia BS.
Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 3
A LA UNE
premier temps, une petite équipe
débroussaille le sujet et propose une
maquette pédagogique. Puis vient
un temps d’échanges et de forma-
tion entre pairs pour que chacun
se sente à l’aise sur cette probléma-
tique, avant de faire cours”, détaille
Nicolas Freud. Au fil de leurs cinq
années d’études, les futurs ingé-
nieurs passeront d’une vision large
des enjeux écologiques – limites
planétaires, anthropocène, étude
et analyse des rapports du Giec – à
des enseignements ciblés et opéra-
tionnels – gestion des ressources,
décarbonation, enjeux sanitaires,
éco-conception, etc. Au total, 12
crédits ECTS (système de notation
européen permettant de décro-
cher un diplôme) seront attribués
à ces nouveaux enseignements
transdisciplinaires. Quand 12
autres, plus difficiles à identifier,
seront alloués aux fractions d’en-
seignement écologique distillées
dans les matières déjà existantes.
Le défi interdisciplinaire
De manière globale, la question
posée par la transition aux orga-
nismes de formation est bien
celle de la multidisciplinarité.
“L’objectif est que tout étudiant
sache de quoi il parle”, résume le
paléoclimatologue Jean Jouzel,
ancien président du Giec et figure
de la lutte contre le réchauffement
3 questions à... Frédérique Pain, directrice de ENSCI-Les Ateliers, école de design, Paris
“Nous nous posons
systématiquement
la question de ce qui
est fondamental
et ce qui ne l’est pas”
Que signifie la transition écolo-
gique pour une école de design ?
Ce qui distingue le designer est sa
capacité à sentir les enjeux, être une
sorte d’éponge du monde. Les écoles
de design dans leur ensemble tra-
vaillent ainsi sur la transition écolo-
gique depuis des années, voire des
décennies. L’un de nos élèves avait
sorti un projet de vélos en libre-ser-
vice – dont le nom importe peu mais
aurait très bien pu être Vélib’ – dès
1996. La transition de notre école
doit beaucoup à son agilité, qui dif-
fère notablement de celle des grands
établissements et universités. En
école de design, les étudiants créent
des projets, sans attendre que la
pédagogie soit prête. En parallèle,
environ 20 % de nos cours évoluent
d’une année sur l’autre. Nous nous
posons systématiquement la ques-
tion de ce qui est fondamental et ce
qui ne l’est pas. Veille permanente et
formation entre pairs font partie de
notre culture. Sans même parler de la
dimension interdisciplinaire, qui est
une seconde nature.
Quel rôle le designer peut-il jouer
dans ces problématiques ?
Il a ceci de spécial de se sentir à l’aise
au milieu des contraintes et des
4 Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
climatique, à qui le ministère de
l’Enseignement supérieur et de
la Recherche confiait il y a deux
ans la rédaction d’un rapport
pour l’aider à opérer sa transi-
tion. Dans celui-ci, compte tenu
de la grande hétérogénéité des
établissements, une seule mesure
est chiffrée : 100 % des étudiants
de niveau bac+2 doivent être for-
més aux enjeux de la transition
écologique. Deux ans étant le
niveau minimum de sortie de l’en-
seignement supérieur, la mesure
concerne bien l’ensemble des
jeunes étudiants de l’enseigne-
ment supérieur en France.
La principale difficulté réside
dans la multitude de dimen-
sions à englober dans le concept
de transition, dans lequel des
connaissances scientifiques (cli-
mat, biodiversité, acidification
des sols) côtoient des enjeux
économiques, sociologiques et
même philosophiques. “La transi-
tion écologique ne signifie pas être
expert en tout, mais comprendre
que ces sujets sont transversaux et
que notre approche doit être inter-
disciplinaire”, plaide Jean Jouzel.
En pratique, certains étudiants
ayant choisi une filière écono-
mique ou littéraire peuvent se
trouver déconcertés en devant
suivre de nouvelles heures de
biologie ou de physique, dont
ils pensaient être débarrassés
paradoxes ; c’est même sur eux qu’il
s’appuie pour imaginer des solutions.
Il fait le lien entre trois grands ter-
rains : production, territoire et usage.
C’est ce qu’on appelle un système,
notion qui vous emmène bien plus
loin que le simple produit ou service.
Quand un ingénieur se concentre sur
une production performante, le desi-
gner élargit sa démarche à la culture,
au vocabulaire, à l’imaginaire des
publics auxquels il s’adresse. On parle
beaucoup de design des politiques
publiques, pour que l’action gagne en
proximité avec les citoyens, que les
idées présentées soient perçues de
la bonne manière, aient du sens pour
les gens. Ou encore de “design for
debate”, soit la conception de repré-
sentations paraissant réelles pour
provoquer la discussion, imaginer des
scénarios. Sur le sujet environnemen-
tal comme sur d’autres, le designer
peut faire basculer les utilisateurs
dans un autre monde possible.
L’écologie est-elle le sujet
prioritaire parmi vos étudiants ?
Cela les questionne énormément,
mais ce n’est pas leur seule préoccu-
pation. Par exemple, ils s’interrogent
beaucoup au sujet du travail. Leur
rapport à la valeur travail change pro-
fondément. Chez eux, la pluriactivité
devient majoritaire, ce qui modifie
leur rapport au temps comme au pou-
voir – on souhaite davantage un “pou-
voir en commun” qu’un “pouvoir sur”,
pour reprendre les termes d’Hannah
Arendt. Dans le même temps, les
entreprises ont besoin d’eux, sans
toujours savoir dans quelle case
pour toujours. Quiconque a déjà
essayé de lire un rapport du Giec
comprendra leur désarroi. À l’in-
verse, les profils scientifiques
se frotteront à d’autres terrains
que le leur, en particulier éco-
nomiques et sociaux. Le prix à
payer pour que chaque futur pro-
fessionnel maîtrise les rudiments
de ce “langage commun”, appelé
de ses vœux par le rapport Jouzel-
Abbadie, et repris dans le Plan
climat-biodiversité publié par
le ministère de l’Enseignement
supérieur et de la recherche.
Pairs à pairs
La collaboration est aussi à
l’honneur entre établissements
– y compris concurrents. Devant
l’ampleur des changements à
effectuer et l’absence de mode
d’emploi, les échanges se sont
densifiés. Discussions sur les
bonnes pratiques et retours d’ex-
périence deviennent quotidiens.
Ainsi est née VP-Trees, associa-
tion réunissant les responsables
de la transition écologique et
sociétale de plusieurs dizaines
d’universités françaises. “Tout le
monde doit avancer sans pourtant
avoir le même niveau d’informa-
tion. D’où l’importance d’échanger
sur nos méthodes, de communiquer
et de s’aider mutuellement dans la
mise en œuvre de nos démarches”,
‘ranger’ un designer. À nous de pro-
mouvoir le métier, expliquer tout ce
qu’il peut apporter à une organisa-
tion. C’est un chantier sur lequel la
France n’est pas vraiment en avance,
quand on pense que le Design Council
britannique existe depuis Margareth
Thatcher, avec cet objectif originel
d’intégrer le design dans l’industrie.
Les choses avancent, néanmoins ;
beaucoup d’entreprises utilisent le
design pour créer de l’innovation,
optimiser les ressources ou encore
leur expérience client. Il leur est d’au-
tant plus précieux à l’heure de conce-
voir un modèle plus responsable sur
le plan écologique.
“Le designer a ceci de spécial
de se sentir à l’aise au milieu des
contraintes et des paradoxes ; c’est
même sur eux qu’il s’appuie pour
imaginer des solutions.”
explique Mariane Domeizel, pré-
sidente de VP-Trees.
Sur la table de ces vice-prési-
dents (VP) chargés de la tran-
sition, il y a d’abord le fonc-
tionnement de leur université
elle-même, dont la taille est sans
commune mesure avec celle des
écoles privées. “L’enjeu de réduc-
tion de notre empreinte carbone
“La transition
écologique ne
signifie pas être
expert en tout,
mais comprendre
que ces sujets
sont transversaux
et que notre
approche doit être
interdisciplinaire.”
Jean Jouzel
est omniprésent”, assure Mariane
Domeizel, dont l’université, celle
d’Aix-Marseille, est un immense
vaisseau accueillant 80 000 étu-
diants. Stratégie immobilière,
rénovation des locaux, sobriété
numérique ou encore gestion
des déchets de la recherche,
sont autant de volets à traiter de
concert. “Nous n’avons pas le luxe
de pouvoir choisir par quoi com-
mencer. Il faut y aller !”, confirme
la présidente de VP-Trees.
Quant à l’évolution des cours,
DD&RS : le bon label ?
Devant l’émergence
de dizaines de
nouvelles formations
autoproclamées
“green” et la méfiance
des étudiants, un label
garantissant la réalité
des engagements était
nécessaire. C’est l’idée
du DD&RS.
Comment certifier quelque chose
de nature si polymorphe que la
transition RSE ? Élaboré en 2015, le
label DD&RS – pour Développement
durable et responsabilité sociétale –
a progressivement gagné ses galons
dans un monde de l’enseignement
qui n’avait jusqu’ici d’autre choix
que de recourir à la même norme ISO
26 000 que les autres secteurs, bien
mal ajustée à ses spécificités.
Son principe est basé sur l’évaluation
entre pairs, les établissements obte-
nant le label devenant les auditeurs
elle est autant une question de
moyens financiers qu’humains,
sans oublier le temps. “L’évolution
des cursus passe forcément par la for-
mation des enseignants. Or, les pro-
fesseurs se forment assez peu quand
ils n’ont pas le sentiment que cela
s’inscrit dans leur discipline d’ori-
gine.” Un sentiment qui, dans le
cas de la transition écologique,
ne saute pas toujours aux yeux.
“À nous de les accompagner et trou-
ver des manières de libérer de la
place dans les emplois du temps”,
assure Mariane Domeizel. Chose
faite, il faudra encore répondre à
un autre challenge, celui de for-
mer les formateurs, en nombre
suffisant pour aider tout ce petit
monde à opérer sa mue.
“Même si la majorité des collègues
partagent le constat et les nouveaux ob-
jectifs, [le changement des programmes]
ne peut se faire sans rencontrer de
résistance.” Nicolas Freud, Insa Lyon.
des formations candidates. Le tout
quasi gratuitement – ce qui n’est pas
un mince avantage. Il est en revanche
exigeant, et passe au crible cinq
volets sur lesquels chaque formation
doit fournir une vaste quantité de
données : gouvernance et stratégie,
enseignement, recherche, impact sur
l’environnement et politique sociale.
Pour avoir ainsi l’autorisation de voir
son dossier soumis à évaluation dans
l’une des deux sessions annuelles de
labellisation…
De quoi rassurer les jeunes en quête
d’une formation qui ne triche pas sur
l’écologie ? A priori oui, même si la
procédure demeure complexe pour
attirer les plus petits établissements.
Si Mariane Domeizel, présidente de
VP-Trees, goûte peu les labels, elle
reconnaît que celui-ci “est une bonne
boussole et oblige les équipes à se
poser, à réfléchir”, regrettant simple-
ment son caractère “noir ou blanc”,
quand il pourrait se montrer gradué
dans sa notation. Mais dans un éco-
système où l’environnement devient
tendance et où fleurissent les for-
mations estampillées green, toute
garantie est bonne à prendre.

“Comprendre la dynamique du vivant, son extraordinaire plasticité et surtout le temps long, vous oblige à une forme d’humilité sans qu’on ait besoin d’en faire cent discours.”
Transition écologique et managériale
José Maillet, Gaïa - Audencia : “Des pédagogies
fondées sur l’expérience vécue”
Le responsable de Gaïa explique comment l’observation du vivant et du temps long structure les enseignements de son école
José Maillet, un ancien professeur de mar-
keting, est désormais aux commandes d’un
établissement qui ressemble fort à un pari.
ét
Émanation de la grande école de manage-
ment nantaise Audencia, Gaïa – c’est son
nom – se veut portée par une radicalité qui
tranche avec la timidité du monde ensei-
gnant sur les questions écologiques. Les
PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS CHALON
“
Si nous revenons en 2018, il n’y avait
personne sur le sujet. Personne.
Aucune des grandes écoles ne s’était
réellement emparée des enjeux éco-
logiques et sociétaux. La première chose
dont on peut se satisfaire est donc l’évolution
rapide des mentalités. À cette époque, pour-
tant pas si lointaine, tout était impossible : les
emplois du temps étaient trop remplis ; on ne
pouvait couper dans une discipline, ni pour
remplacer des cours, ni pour en ajouter, et je
ne parle même pas d’intégrer les questions
environnementales de manière obligatoire
dans les parcours étudiants. En allant voir
ma direction à Audencia, mon message était
que nous devions absolument porter ce sujet
Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
étudiants d’Audencia peuvent aujourd’hui
passer un semestre dans ce (petit) bateau,
qui a déjà formé 500 d’entre eux en seule-
ment un an et demi d’existence. Sans comp-
ter les professionnels de tous secteurs
venant découvrir le temps de quelques
jours des problématiques environnemen-
tales qu’ils pensaient pourtant connaître.
au sein de l’école. D’abord parce que c’est
essentiel – ce qui n’est pas rien – et parce que
cela pourrait être un axe fort de différencia-
tion. Sans oublier que si nous ne le faisions
pas, nous nous retrouverions dans quelques
années sous les feux de la rampe, à faire du
greenwashing tant bien que mal pour tenter
de nous justifier ; nous serions alors accusés de
tous les maux, et ce serait à juste titre. J’avais
rôdé mon discours, préparé tout un argumen-
taire, passé beaucoup de temps… pour rien : la
direction d’Audencia m’a juste répondu ‘oui’.
Aujourd’hui, toutes les écoles ou presque ont
mis en place un enseignement dédié, ce dont je
me réjouis, évidemment. En revanche, toutes
ne sont pas au même niveau, ni en termes de
volume d’heures, ni surtout en termes d’en-
gagement. J’entends par ce terme l’engage-
ment des étudiants de manière obligatoire,
et non optionnelle. L’engagement des écoles
ensuite, à travers la radicalité assumée ou
non des contenus qu’elles dispensent. Dans
le paysage de l’enseignement, vous trouvez
encore bien trop de green tech, clean tech,
smart tech, croissance verte et autres appel-
lations portées comme des éléments de pro-
grès, mais qui se télescopent complètement
avec le récit scientifique. Ces sujets-là sont
proposés en guise d’entre-deux, permettant
aux établissements de les aborder – ne pas
le faire devenant très compliqué à assumer –
sans y entrer de manière trop frontale, pour
ne pas froisser les étudiants, leurs parents,
les autres écoles, tout le monde. Ces avan-
cées nous en disent aussi beaucoup de notre
myopie. À savoir, miser en grande partie sur
les technologies, dont on attend sans le dire
qu’elles nous sortent de la situation clima-
tique dans laquelle nous sommes embour-
bés. Cela n’est pas une bonne nouvelle, et
surtout ce n’est pas vrai. Les technologies
joueront leur rôle dans les transitions, mais
ne seront en aucun cas suffisantes.
En lançant Gaïa, je ne pensais pas avoir un tel
vivier de professeurs motivés. Je m’attendais
ENTRETIEN
à accueillir davantage des vacataires, mais
non. Je me suis rendu compte qu’Audencia
était remplie d’enseignants-chercheurs qui
ne travaillaient pas spécifiquement sur ces
sujets, mais que cela commençait à sérieuse-
ment gratter, si je puis dire. Dès lors qu’ils ont
entrevu le moyen et l’espace pour s’exprimer
de manière tranchée sur les questions de tran-
sition écologique et sociale, cela les a tout de
suite intéressés. Et Gaïa de se retrouver avec
un ensemble de professeurs fabuleux, appor-
tant leurs différents éclairages – sur l’inclu-
sion, l’égalité des genres, la dynamique de
l’anthropocène, etc. – à ses enseignements.
Marketeur non-repenti
Vous suggérez qu’un profil de professeur de
marketing comme le mien, accolé à la notion
d’écologie, évoque assez le greenwashing. Je
comprends bien la remarque, mais suis obligé
de vous donner tort. Mon entrée active dans
l’écologie est intervenue au moment de la
rédaction de ma thèse – en marketing, donc
– laquelle portait sur les multinationales et
leur rapport à l’environnement. Plus j’avan-
çais sur le sujet, plus il m’apparaissait claire-
ment que personne ne parlait le même lan-
gage. Quand je demandais à des entreprises
5
ENTRETIEN
“La transition écologique n’est pas qu’une affaire de technologies disponibles ou non. Les goûts, désirs et rêves des gens sont au cœur du sujet.”
indiennes ou même françaises quelles étaient
leurs pratiques managériales en matière envi-
ronnementale, absolument aucune ne tenait
le même discours. Devant cette incompréhen-
sion et l’absence de socle commun, j’ai choisi
de me concentrer sur un élément sans doute
restreint mais facile à comprendre : le carbone.
Je n’estime pas pour autant avoir bifurqué ou
renié le marketing. Je reste convaincu qu’il
peut changer les produits et la vie des gens.
À travers un narratif, il est capable de faire en
sorte qu’on vende du vélo cargo plutôt que du
tank électrique allemand. Ce n’est pas parce
que nous produisons de la technologie utile à
la transition (comme le vélo cargo) que nous
deviendrons écologistes ou bas carbone. Il
faut accompagner le mouvement dans les
entreprises – ce qu’on appelle du manage-
ment – comme auprès des consommateurs
– ce qu’on appelle du marketing. Celui-ci
est bien plus avancé qu’on ne le croit sur
les sujets de durabilité. Sans doute parce
qu’il se fait taper dessus depuis si long-
temps, il a senti avant d’autres que vendre
un maximum de yaourts en petits pots
n’était pas forcément une bonne nouvelle.
6 Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Le marketing peut nous inspirer à travers les
récits, les biais cognitifs, la résistance au chan-
gement et tous les outils de psychologie qu’il
explore. La transition écologique n’est pas
qu’une affaire de technologies disponibles ou
non. Les goûts, désirs et rêves des gens sont au
cœur du sujet. L’un des grands changements
à opérer porte sur le caractère individuel des
produits et notre souhait d’en être proprié-
taire, ce qui a une conséquence directe sur
le volume de production. Nous travaillons et
pensons aujourd’hui en volume, quand tout
indique qu’il faudrait penser en prestation de
services. Problème, le rêve de bien des gens
des classes moyenne et supérieure demeure,
pour les uns, d’acquérir un camping-car et
faire le tour du monde avec, pour les autres de
faire creuser leur propre piscine. Cependant,
dans un monde qui n’est plus open bar en res-
sources, un camping-cariste aura de fait inté-
rêt à produire le moins de véhicules possible,
à élargir sa gamme de services à toute l’expé-
rience touristique qu’il propose à ses clients,
d’avoir entre ses mains l’ensemble de la chaîne
de valeur. Le tout avec un matériel qu’il fait
durer cinquante ans grâce des équipements
“Le vivant nous
de qualité, conçus pour être réparables, c’est-
à-dire loin de l’obsolescence programmée qui
fait paradoxalement son succès aujourd’hui.
On entre alors dans un modèle de durabilité
et de circularité qui n’exclut pas les éléments
de désir qu’ont beaucoup de nos sociétés, en
l’occurrence voyager en camping-car. Le pro-
blème est donc d’avoir plaqué sur nos désirs
une dimension de possession, plutôt que celle
de l’usage. Cela dit, bien des modèles d’af-
faires sont remis en cause ou le seront prochai-
nement. Car si nous avons les moyens de fabri-
quer des voitures plus grosses qu’avant, c’est
que les acheteurs ont les moyens de remplir
un gros réservoir de carburant. Quand celui-ci
atteint d’autres horizons de prix, le modèle
s’effondre.
Pour bien des secteurs, l’avenir devient ainsi
une notion très relative. Quel est l’avenir d’un
cimentier utilisant du gaz pour faire chauf-
fer du sable, quand les prix de l’un et l’autre
auront été multipliés par… combien, au juste ?
Quel est celui d’un tour-opérateur dans une
société zéro carbone, dont je rappelle qu’elle
est l’objectif fixé par la SNBC (Stratégie natio-
nale bas carbone) pour 2050 ? Ou encore celui
le dit : collaboration
et diversité sont
des leviers de
performance”
d’un pisciniste, dont les produits sont quasi
exclusivement constitués de plastique et sup-
posent une appropriation individuelle de l’eau
devenant extrêmement difficile à défendre ?
Chaque matin, un chef d’entreprise a devant
lui deux écologistes : son banquier et son assu-
reur.Tous deux s’interrogent – c’est leur métier
– sur la viabilité du projet. Sera-t-elle assurée
dans 4, 5, 10 ans ? Les paramètres changent
vite, donnant lieu à des blocages systémiques
évidents, qui passent par la contrainte subie,
l’arbitrage financier, mais aussi une réglemen-
tation environnementale devenant chaque
jour plus pointue. Dans la formation d’un étu-
diant en école de management, prendre en
compte toutes les dimensions d’un projet est
fondamental.
Il faut néanmoins appeler un chat un chat, et
ne pas faire semblant d’ignorer que la culture
actuelle est basée sur la rentabilité et une
notion de croissance, certes poussiéreuse mais
qui continue de conforter les entreprises ren-
tables à l’instant ‘t’ dans leur stratégie. Pour
reprendre mes exemples de tout à l’heure, il
se trouve que nautisme en plastique moto-
risé, piscinistes et tour-opérateurs battent
des records de chiffres d’affaires. Dans ce
contexte, il leur est particulièrement diffi-
cile d’imaginer changer complètement leur
modèle.
L’expérience comme leçon
Vous me demandez si on peut enseigner la
transition écologique et sociale comme on le
ferait de toute autre discipline. Difficile de
répondre, mais Gaïa a tout de suite cherché
à faire de ces sujets un terrain d’innovation.
Notamment en proposant des pédagogies fon-
dées sur l’expérience vécue.
Un exemple, le “permanagement”, c’est-à-
dire une façon de faire du management qui
s’inspire du vivant. Plutôt que de répéter aux
étudiants qu’il faut penser de manière colla-
borative, nous leur proposons d’observer un
écosystème naturel et d’analyser les straté-
gies effectives de collaboration, la défense et
le développement des espèces, la résistance
face à l’envahisseur, les OPA, etc. Quand vous
êtes une tomate, vous êtes de fait placée dans
un univers fait de prédation et de concurrence
qui menace directement votre existence. Or, la
plupart du temps, vous n’y faites pas face seul,
mais en collaboration avec d’autres espèces.
Votre enjeu est de maintenir votre intégrité
dans un univers hautement compétitif, ce que
seul le collaboratif permet de faire. Le vivant
nous le dit : collaboration et diversité sont des
leviers de performance. Cela peut se trans-
crire naturellement en termes de modèles
managériaux, au sein d’une même entreprise,
en incluant plus naturellement une diversité
de profils. Ou en questionnant la place de
cette entreprise dans son écosystème : elle a
tout à gagner à s’appuyer sur la complémen-
tarité entre les acteurs d’un territoire et sortir
de la simple logique de domination.
Autre exemple, nous effectuons une Marche
 ENTRETIEN
du temps profond [soit 4,5 km dans la nature, de voyages courts à l’autre bout du monde… en disant “sous certaines conditions, finale- un mélange de panique et de scepticisme. Et
en miroir aux 4,5 milliards d’années d’âge de Toute une galaxie d’éléments qu’ils ont inté- ment, je me suis remis à manger de la viande.” aujourd’hui ? Le changement est par nature
la Terre, ndlr] pour permettre à nos étudiants grée depuis tout jeune dans leur idée de la L’éclairage scientifique marche donc dans les imprévisible et menaçant jusqu’à ce que les
de faire un lien avec le vivant au sens large, réussite, et qui sont devenus leurs objectifs. deux sens. Si c’est une bonne idée ou non de gens s’en emparent. Leurs tout nouveaux
comprendre le temps et les différents cycles Ceux-ci s’ajoutent au nombre des gens qui manger de la viande n’est pas mon propos ; je réflexes leur semblent alors vite naturels,
de vie qu’a connus la planète. Je crois que si perçoivent l’écologie comme une menace. n’en sais rien. Ce que je constate, c’est que comme s’ils avaient toujours existé.
nous détruisons aussi allègrement tant d’éco- Quand le céréalier français craint qu’elle lui leur réflexion a été secouée et abreuvée de
systèmes, c’est en partie parce qu’on ne les retire son pain – ce qui est compréhensible faits réels, qui l’ont fait évoluer.
comprend pas. Comprendre la dynamique du –, certains jeunes voient dans la transition Changer les comportements peut aller
vivant, son extraordinaire plasticité et surtout une autre forme de menace : qu’elle leur très vite. Quand, pendant le covid, il a fallu Bio express
le temps long, vous oblige à une forme d’hu- enlève leur rêve américain. mettre tout le monde sous cloche ; quand Marketeur pionnier
milité sans qu’on ait besoin d’en faire cent À nous d’identifier et de lever ces blocages, après l’invasion russe en Ukraine, nous avons
discours. pièce par pièce. Le souhait des étudiants baissé notre consommation de gaz de 15 % Diplômé de l’université de Nantes, du pro-
De manière générale, nous aurions tort de lais- n’est pas que l’on leur livre un mode d’em- comme par magie… Ce genre de dynamique gramme grande école d’Audencia et Docteur
ser la dimension expérientielle à la porte des ploi pensé pour eux, mais d’obtenir des peut se mettre en route avec une rapidité en sciences de gestion et marketing (2019),
salles de cours. Ces expériences sont en elles- réponses fiables. À ce titre, une anecdote est stupéfiante. Attention, je ne souhaite à nos José Mailletet devient professeur puis respon-
mêmes une formule pédagogique, ce que vous assez parlante. Dans un cours sur l’alimen- sociétés ni pandémie, ni guerre, ni assèche- sable de la majeure marketing de l’école.
pouvez vérifier à chaque instant. Il est ainsi tation durable, certains étudiants arrivent ment des nappes phréatiques, simplement Expert des enjeux énergie, climat et biodi-
plus simple d’enseigner le réchauffement cli- ‘ultras’, vegan, farouchement engagés contre qu’elles se rendent compte de leur extraordi- versité, il participe en 2021-22 à la création
matique lorsqu’il fait 36 °C dehors plutôt que la consommation alimentaire de produits ani- naire capacité d’adaptation. Lorsqu’Internet de Gaïa, dont il prend la direction dès son
l’hiver. Cela vous paraît bête ? c’est pourtant maux. Toutefois, certains ressortent du cours est arrivé, nos sociétés le regardaient avec lancement.
vrai, vous pouvez essayer. Et il faudrait à mon
sens aller plus loin. J’aimerais énormément
emmener les étudiants faire un stage d’une
semaine dans les Pyrénées, par exemple. Cela
me stupéfie que certains jeunes n’aient jamais
passé une nuit dehors, même sous une tente.
Rencontrer des professionnels qui nous racon-
tent comment ils travaillent sous la contrainte
du vivant et en collaboration avec lui, puis le
transposer dans nos problématiques de mana-
gement. Nous verrons… Une chose est sûre :
j’insisterai sur la beauté du lieu. Cela peut,
une nouvelle fois, vous paraître un détail, mais
ça ne l’est pas. Dans ce type d’expérience, il
s’agit d’interpeller, de toucher. La beauté et
la puissance d’un paysage ont un grand rôle à
jouer dans ce processus.

Faire ruisseler les expertises

La vocation de Gaïa ne s’arrête pas aux étu-
diants et professionnels qui décident de
suivre ses programmes. Si Audencia nous
apporte énormément, Gaïa donne beaucoup
à Audencia en retour, en infusant un peu
plus chaque semestre les enseignements
de la grande école. Déjà très présents dans
l’accompagnement des projets étudiants,
nous lançons l’année prochaine des cours
destinés à l’ensemble des promotions d’Au-
dencia, qui prendront place en première,
deuxième année, jusqu’au niveau master et
en formation continue. Les expertises déve-
loppées par Gaïa ruissellent donc à tous les
étages : chaires de recherche, conception des
formations… Avec l’idée qu’il faut toucher
bien au-delà des jeunes déjà convaincus,
aller chercher tout le monde. Biodiversité,
croissance, limites planétaires : où en sont
nos connaissances ? Écologistes ou non,
les futurs managers n’ont pas le choix : ils
doivent se coltiner une forte dose d’élé-
ments techniques et scientifiques pour
comprendre ce qui se joue et les scénarios
climatiques possibles. Seulement alors ils
pourront réfléchir et se concentrer sur ce
qui fait le cœur de leur formation : le fonc-
tionnement des entreprises et des modèles.
On retrouve parmi les étudiants les mêmes
types de blocage que dans le reste de la
société. Une partie des jeunes est engagée,
voire très engagée. Pour eux, pas de pro-
blème. Il y a aussi les curieux, qui sentent
que de grands sujets sont sur la table et
ont besoin d’informations claires, solides,
dénuées de tout greenwashing. Il y a encore
les écolos non-pratiquants, qui souhaitent le
meilleur à la planète mais émettent autant
de carbone que les autres. Et puis il y a
quelques ‘anti’. Eux ne sont pas contre l’éco-
logie, mais contre les changements néces-
saires que la transition suppose : faire de
la sobriété, mutualiser, réduire la taille des
habitations, celle des véhicules, le nombre

Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 7
ANALYSES
Universités américaines

Pourquoi la discrimination positive

devait être supprimée
Et pourquoi ce qui s’ensuit est préférable
Les citoyens doivent-ils être trai-
tés différemment en fonction de la
couleur de leur peau ? La plupart
des gens diraient que non, mais
d’autres insistent sur le fait qu’ils
devraient l’être, si les raisons
et objectifs sont suffisamment
éclairées.
Peu de temps après avoir aboli
plus de deux siècles d’esclavage
et de ségrégation, l’Amérique s’est
lancée dans un projet d’“affir-
mative action” : une autorisation
légale de discrimination positive
pour les Afro-Américains (plus
tard étendue à d’autres “minorités
sous-représentées”) qui souhai-
taient s’inscrire dans des universi-
tés sélectives. À l’époque, l’affront

La discrimination positive
reposait sur une logique
constitutionnelle alambiquée.
Elle était également
impopulaire en dehors des
cercles progressistes.
Le pire, c’est qu’elle ne
fonctionnait pas.

fait aux normes libérales d’équité

et d’égalité devant la loi a été atté-
nué par le fait que les personnes
qui devaient en bénéficier avaient
été opprimées. Pourtant, 50 ans
plus tard, après plus de progrès
raciaux que de reculs, un candidat
aux meilleures universités améri-
caines ayant la bonne couleur de
peau a toujours beaucoup plus de
chances d’être admis qu’un candi-
dat ayant les mêmes qualifications
mais la mauvaise couleur de peau.
Le 29 juin, la Cour suprême des
États-Unis a mis fin à ce système
[six juges conservateurs ont voté en
faveur de la fin des mesures de dis-
crimination positive, trois juges pro-
gressistes ont au contraire défendu
leur maintien, ndt]. Elle a eu raison
de le faire.
La logique alambiquée
de la discrimination positive
En effet, la discrimination positive
reposait sur une logique constitu-
tionnelle alambiquée. Elle était
également impopulaire en dehors
des cercles progressistes. Le pire,
c’est qu’elle ne fonctionnait pas.
Les meilleures universités améri-
caines n’ont jamais été représenta-
tives [de la société, ndt], même avec
la discrimination positive fondée
sur la race. Ces mêmes universités
favorisent les enfants des anciens
élèves et des donateurs – un sys-
tème de discrimination positive
injustifiable favorisant les Blancs
et les riches, caché derrière celui,
© 2023 The Economist Newspaper Limited. All rights reserved. Source The Economist, traduction Le nouvel Economiste, publié sous licence. L’article en version originale: www.economist.com.
Il a toujours été étrange que la discrimination positive ait été conçue au profit des camarades blancs des élèves noirs.
bien visible, destiné aux candidats
noirs et hispaniques (dont beau-
coup étaient eux-mêmes riches).
L’arrêt de la Cour suprême aura
de larges répercussions et encou-
ragera les actions en justice visant
à mettre fin aux préférences
raciales dans d’autres domaines,
tels que les marchés publics. Mais
l’impact immédiat se fera sentir
dans les universités, et il s’agira de
veiller à ce qu’il soit bénéfique.
Commençons par la justification
juridique incertaine des admis-
sions fondées sur la race [aux
États-Unis, lors des recensements de
population, les sondés peuvent pré-
ciser eux-mêmes une ou plusieurs
catégories raciales pour indiquer
leur identité, ndt]. Après l’ère de
la lutte pour les droits civiques,
l’Amérique a commencé à essayer
de respecter sa promesse consti-
tutionnelle de garantir à tous ses
citoyens une procédure régulière
et une égale protection de la loi.
C’est pourquoi, en 1978, la Cour
suprême a justifié la discrimina-
tion positive non pas en tant que
réparation d’un terrible passé,
mais en arguant que la diversité
favorise “la compréhension inter-
raciale et l’élimination des stéréo-
types raciaux”.
Une fausse bonne idée
Il a toujours été étrange que la
discrimination positive ait été
conçue au profit des camarades
blancs des élèves noirs. Néanmoins,
les meilleures universités se sont
emparées de la logique de la diver-
sité, l’utilisant pour construire des
classes racialement équilibrées
tout en suggérant qu’elles étaient
le résultat heureux non pas de
quotas, qui sont interdits, mais
de programmes d’admission holis-
tiques “tenant compte de la race”,
et qui traitent les gens comme des
individus plutôt que comme des
avatars de leur groupe racial.
Dans la décision de la semaine
dernière, les juges libéraux de la
Cour, en désaccord avec elle, ont
affirmé que le nouveau décret
“ne servira qu’à souligner l’im-
puissance de la Cour face à une
Amérique dont les cris en faveur
de l’égalité résonnent”. Mais en
fait, les Américains n’étaient pas
satisfaits de l’ancienne politique.
Même les Californiens libéraux
ont rejeté en 2020 une proposi-
tion visant à rétablir la discrimi-
nation positive, interdite dans
l’État depuis 1996. Les sondages
montrent que les Américains sont
beaucoup plus nombreux à s’op-
poser à la prise en compte de la
race dans les admissions qu’à y
être favorables. C’est également le
cas des Américains d’origine asia-
tique, qui penchent généralement
à gauche mais supportent le coût
le plus élevé des admissions fon-
dées sur la race parce qu’ils sont
considérés comme “surreprésen-
tés” (bien qu’ils soient eux-mêmes
victimes de discrimination).
L’occasion de réformer
réellement les admissions
des écoles d’élite
La décision de la Cour pourrait
devenir le catalyseur d’admissi-
ons plus équitables. Les avantages
extraordinaires que Harvard et
Yale accordent aux enfants de leurs
anciens élèves et de leurs donateurs
se moquent de la méritocratie et
du progressisme. Ces pratiques, qui
font l’objet d’un nouveau recours en
justice, doivent disparaître.
Les universités en quête de justice
sociale devraient cesser d’utiliser la
race comme indicateur de désavan-
tage et commencer à s’intéresser à
la chose elle-même. Au lieu de don-
ner un coup de pouce aux membres
de groupes qui sont en moyenne
mal lotis, elles devraient favoriser
les individus qui sont pauvres. Une
étude a montré que le simple fait
d’offrir une exonération des frais
de dossier à des étudiants promet-
teurs issus de milieux défavorisés
augmentait considérablement leurs
chances d’être admis dans des uni-
versités très sélectives.
Les meilleures universités peuvent
chercher des moyens furtifs de
préserver les préférences raciales.
Nombre d’entre elles pourraient ne
plus demander des tests standar-
disés, ce qui rendrait plus difficile
la détection d’une discrimination
discrète à l’encontre des membres
de groupes défavorisés qui brillent
dans ces tests. Dans une lettre adres-
sée à ses étudiants et à ses anciens
élèves, Harvard a cité une partie
de l’avis de la majorité qui permet
de prendre en compte la race si un
candidat l’évoque dans sa lettre de
candidature. “Nous ne manquerons
pas de nous conformer à la décision
de la Cour”, a écrit l’université avec
un brin d’humour.
Plutôt que d’inciter une génération
d’étudiants issus de minorités à rédi-
ger de faux “adversity statements”
[lettre de candidature où le postulant
explique comment il a traversé des
épisodes difficiles dans sa vie, ndt],
et de continuer à faire entrer une
vaste caste issue de la médiocratie
héréditaire par la petite porte, les
universités comme Harvard feraient
bien de mettre en place un système
d’admission plus équitable. Elles ne
devraient pas chercher à protéger la
monoculture aisée (bien que mul-
ticolore) qu’elles ont créée. Elles
devraient plutôt saisir la chance de
devenir les institutions véritable-
ment représentatives qu’elles pré-
tendent être.
THE ECONOMIST

8 Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

Assistant pédagogique virtuel
Les bienfaits de ChatGPT dans l’enseignement
supérieur
L’IA générative a tué la dissertation, mais elle facilite l’apprentissage des étudiants et le travail des enseignants
Nombreux sont ceux qui ont
réfléchi à la manière dont
ChatGPT pourrait changer le
monde, et notamment les écoles.
Beaucoup craignent le pire. La
mort de la dissertation univer-
sitaire a été annoncée ChatGPT
est à l’origine d’une “crise” de
l’éducation, relève Inside Higher
Ed. Peut-être, mais ChatGPT
pourrait aussi être l’ami des
enseignants.
Un outil de pédagogie
appliquée
La menace est plus facile à
voir. Les utilisateurs peuvent
demander à ChatGPT de com-
parer Milton Friedman et Paul
Samuelson, et il créera un résumé
en cinq points qui opposera leurs
points de vue. Demandez-lui de
créer un rap sur Friedman, et il
vous livrera des lignes telles que :
“c’était un économiste qui avait
vraiment une vision / il crachait
la vérité sur les marchés libres
avec précision”. Cette sophisti-
cation et cette créativité inquiè-
tent beaucoup d’enseignants et
d’écoles. Les écoles publiques
de la ville de New York, le plus
grand district scolaire des États-
Unis, ont interdit ChatGPT en
janvier, avant de revenir sur leur
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décision en mai. Certaines uni-
versités à l’étranger ont interdit
son utilisation.
“Au début, tout le monde pensait
que le ciel nous tombait sur la
tête”, explique Jonathan Torres,
professeur adjoint d’anglais à
l’université Quinnipiac, dans le
Connecticut. Il y forme égale-
ment des enseignants et affirme
que l’IA peut les pousser à s’amé-
liorer. Par exemple, avant l’arri-
vée de ChatGPT, un professeur
d’économie pouvait demander
Le projet Khanmigo offre la
possibilité de donner à chaque
élève un tuteur individuel, à
chaque enseignant un assistant
pédagogique, et plus encore
à ses élèves de rédiger un essai
décrivant le keynésianisme. Avec
l’option ChatGPT, l’enseignant
pourrait demander aux élèves
d’évaluer et de réviser la réponse
du chatbot à la même question –
une tâche plus difficile. Les intel-
ligences artificielles (IA) offrent
d’autres utilisations pratiques
aux enseignants. Elles peuvent
aider à rédiger des plans de
cours et des fiches de travail à
différents niveaux de lecture, qui
plus est dans différentes langues.
Elles peuvent également réduire
le temps consacré à des tâches
telles que la rédaction de lettres
de recommandation, qui dévo-
rent des heures qui pourraient
être consacrées à l’enseignement.
Certaines organisations vont
même plus loin. La Khan
Academy, une organisation édu-
cative à but non lucratif, a récem-
ment lancé un projet pilote pour
Khanmigo, son guide virtuel qui
utilise GPT-4, la dernière mise à
jour de ChatGPT, afin d’aider les
élèves et les enseignants. Si les
élèves obtiennent une mauvaise
réponse à un problème de mathé-
matiques, le chatbot les aide à
le résoudre par eux-mêmes. En
sciences, le programme évalue
les questions ouvertes. En cours
d’anglais, il pose des questions
aux élèves sur leurs disserta-
tions. Et en histoire, un élève
peut débattre avec le chatbot
pour préparer une discussion en
classe.
Le programme fournit aux ensei-
gnants un rapport sur les activi-
tés de leurs élèves. Khanmigo
peut aider les enseignants à
créer des cours et à tester les
connaissances des élèves par
la suite. Il peut aider les élèves
dans différentes langues. Il per-
met même aux élèves de “parler”
à des personnages historiques ou
littéraires par le biais de simula-
tions. “Khanmigo nous offre la
possibilité de donner à chaque
élève un tuteur individuel, à
chaque enseignant un assistant
pédagogique, et plus encore”,
explique Sal Khan, le fondateur
de la Khan Academy.
Administration et frais
d’inscription allégés
Pour les responsables de l’ad-
ministration des écoles et des
universités, les avantages sont,
en tout cas, plus clairs. David
Harris, président de l’Union
College, un établissement d’en-
seignement supérieur privé de
l’État de New York, a décidé
de jouer avec ChatGPT. Il lui a
demandé de rédiger une lettre
annonçant que l’établissement
n’exigerait plus de rappel du
vaccin contre le Covid-19 après
le trimestre de printemps. Les
résultats étaient suffisamment
bons pour qu’il montre d’autres
exemples à chacun de ses colla-
borateurs : à son directeur de la
communication, une lettre aux
ANALYSES
étudiants sur le changement de
la mascotte du campus ; aux res-
sources humaines, un dernier
avertissement pour un employé
aux retards répétés ; et un post
Instagram pour des photos du
campus pendant les vacances de
printemps.
David Harris est enthousiaste à
l’idée des perspectives qu’offre
l’IA concernant les frais d’ins-
cription à l’université. De nom-
breuses universités, dont Union
College, Stanford University et
d’autres, factureront l’année
prochaine environ 80 000 dollars
pour les frais de scolarité, de
logement et de pension. En 2021,
le revenu médian des ménages
américains était de 71 000 dol-
lars. L’administration des uni-
versités américaines est devenue
pléthorique. L’IA pourrait élimi-
ner le besoin de certains de ces
emplois, et éventuellement per-
mettre aux universités de réper-
cuter les économies réalisées
auprès des étudiants. ChatGPT a
beau avoir tué la dissertation uni-
versitaire, vu son potentiel dans
la salle de classe et en dehors, ce
n’est peut-être pas si grave.
THE ECONOMIST
9
DOSSIERS

Révolution culturelle

IA, le chamboule-tout des formations d’ingénieurs

Contenus, pédagogie, métiers, recrutements : l’intelligence artificielle n’a pas fini de faire réfléchir les humains

Compliqué d’imaginer désormais un cur-
sus ingénieur qui n’intègre pas un socle de
connaissances sur l’intelligence artificielle.
Tous le font, bien entendu. Sauf que le socle
en question devient de plus en plus dense,
pointu, et évolue plus vite que ne saurait le
faire une maquette pédagogique. À l’instar
de la relecture imposée par l’urgence envi-
ronnementale, l’IA exige de revisiter une à
une les disciplines traditionnelles et d’en
ajouter de nouvelles. Plutôt que d’entamer
après elle une course qui ne sera jamais
gagnée, les formations ont tout à gagner à
s’emparer de l’IA et d’y plonger leurs étu-
diants. Ces derniers ne se font pas prier pour
utiliser les stupéfiantes possibilités offertes
par les nouveaux outils. Leurs professeurs
commencent même à leur emboîter le pas.

A
la question “Peut-on
encore être ingénieur
sans avoir de connais-
sances sur l’IA ?”, sa
réponse reste sage : “cela n’est pas
obligatoire. Mais si vous souhaitez
être compétitif sur le marché du tra-
vail et anticiper les tendances techno-
logiques, acquérir des compétences en
IA pourrait être une excellente idée”,
estime ainsi ChatGPT 3.5, avec la
modestie et l’ironie qui le caractéri-
sent. Dans de nombreux domaines
de l’ingénierie, l’IA n’est certes pas
intégrée à ce stade de manière quo-
tidienne, et les compétences spéci-
fiques à un domaine – chimie, élec-
tricité, mécanique – continuent de
primer sur la science des données.
Mais la situation sera-t-elle la même
dans cinq ans, ou même deux ?
Dans les écoles, la discussion entre
enseignants et avec les entreprises
bat son plein. “Notre laboratoire
Lineact travaille à anticiper les
mutations technologiques et la
manière d’intégrer l’IA dans les dif-
férents domaines d’enseignement”,
confie Hugues Delalin, enseignant
formateur du groupe Cesi.
Recherche formateurs
experts en IA
Pour mener à bien les réflexions
sur l’avènement de cette indus-
trie 5.0, que chacun pressent sans
encore la définir, écoles d’ingé-
nieurs et universités cherchent à
unir leurs forces. Ainsi le groupe
Cesi participe-t-il activement à sa
Comue – Communauté d’universi-
tés et d’établissements – baptisée
Hesam. “Tout le monde est lancé
sur cette même réflexion : com-
ment densifier les enseignements
de l’IA dans les formations, à tous
les niveaux d’études ?”, explique
Hugues Delalin. La question du
niveau d’études n’est pas ano-
dine, tant l’urgence de sensibiliser
“Que doit-on apprendre
désormais, et comment ?
Quand Internet est arrivé, on
ne parlait plus de transmettre
des connaissances, mais de
développer des compétences.
Les IA sont en passe
de bousculer à son tour
cette notion.”
les lycéens aux enjeux de l’IA
est réelle, comme celle de trans-
mettre à leurs aînés étudiants des
connaissances pointues. Sauf que
le manque de ressources humaines
est criant. “Les enseignants experts
en IA sont peu nombreux et de haut
niveau. Ils sont aussi naturellement
plus tentés d’enseigner aux étudiants
des dernières années plutôt qu’aux
plus jeunes”, observe Hugues
Delalin. Former des formateurs
capables d’expliquer les ressorts et
les risques liés à l’IA, tout comme
ouvrir les campus à des interve-
nants industriels en prise directe
avec elle, apparaît nécessaire pour
accélérer le processus.
“On cherche des experts en IA dans
des laboratoires et des entreprises
qui n’ont absolument rien d’infor-
matique”, constate Christophe
Rosenberger, directeur du Greyc
Research Lab (groupe de recherche
en informatique, image, automa-
“Tout le monde est lancé sur cette
tique et instrumentation) de l’uni- même réflexion : comment densifier
versité de Caen Normandie. Devant les enseignements de l’IA dans les for-
cette demande vouée à croître mations, à tous les niveaux d’études ?”
et se diversifier, l’État lui-même Hugues Delalin, CESI.

10 Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
 MASTÈRE SPÉCIALISÉ® EN
PROTECTION DES DONNÉES
PERSONNELLES
Formation
reconnue CGE au
niveau Bac+6
Réalisable en
apprentissage

formation-continue@isep.fr

Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 11
DOSSIERS
“L’IA générative aidera les enseignants
à gagner en efficacité et à se reposer la
question : quelle est notre vraie valeur
ajoutée ?” Salim Nahle, Efrei.
orchestre les grandes manœuvres
du monde de l’enseignement,
via par exemple l’appel à mani-
festation d’intérêt (AMI) CMA
(Compétences et métiers d’avenir),
une promesse de solides finance-
ments sur des sujets comme la mas-
sification des personnes formées à
l’IA, la cybersécurité ou encore la
santé numérique. L’objectif visé est
de former 400 000 professionnels
par an aux Stim (Sciences, techno-
logie, ingénierie, mathématiques) à
horizon 2030.
Retard à l’allumage
Certains experts pointent un
certain retard dans la prise de
conscience du monde de l’ensei-
gnement face à la nécessité de
s’armer sur le sujet. En cause
notamment, une opposition entre
deux grandes formes d’intelligence
artificielle : l’IA dite symbolique,
basée (pour faire simple) sur des
règles claires et explicites ; et l’ap-
proche statistique, reposant sur le
traitement d’une vaste quantité de
données et aboutissant au principe
d’apprentissage automatique (ou
machine learning). Jadis taxé iro-
niquement de “machin learning”
par ses détracteurs, le modèle sta-
tistique a pourtant fini par impo-
ser son rythme et sa puissance aux
plus dubitatifs. “Un peu coincés dans
l’idéologie symbolique, beaucoup
en France étaient dans le déni des
capacités de l’approche statistique.
Cela nous a fait prendre un retard
que nous avons néanmoins bien
rattrapé depuis”, analyse Clément
Duhart, directeur de l’IFT (Institut
for future technologies) du Pôle
Léonard de Vinci. Particularité de
ce qui était au départ une simple
formation au deep learning et qui
est devenu un institut accueillant
une centaine d’étudiants : il est
adossé aux trois écoles qui consti-
tuent le Pôle Léonard de Vinci et
mixe différents profils – ingénieurs,
designers, business, digital…
Surtout, il est dédié à la pratique :
“la connaissance n’est pas notre pro-
blème : nos étudiants doivent fabri-
quer des outils plutôt que les utili-
ser, transformer la technologie et ses
usages”, tranche Clément Duhart,
qui utilise volontiers le terme de
“radical learning” pour décrire ce
processus d’apprentissage reposant
12
sur l’approche terrain, des échecs
successifs et un feedback immé-
diat sur ses actions. L’IFT, quant à
lui, a clairement vocation à faire
germer des entreprises innovantes,
en articulant trois piliers : concep-
tion, production industrielle et
développement de start-up. Les
étudiants suivant le parcours bap-
tisé Creative Technologies sont éga-
lement abreuvés questions liées à
l’émergence de l’IA, notamment
éthiques. Au centre de la démarche,
la volonté de réduire la friction
entre Homme et machine – en robo-
tique, métavers, réalité virtuelle et
autres grands domaines.
Quant aux enseignants, ils ont
d’autres points à traiter. “Que
doit-on apprendre désormais, et com-
ment ? Quand Internet est arrivé, on
ne parlait plus de transmettre des
connaissances, mais de développer
des compétences. Les IA sont en passe
de bousculer à son tour cette notion”,
anticipe Clément Duhart.
IAG, un pavé dans la mare
des recruteurs…
On parle donc “des” IA, en réfé-
rence au puissant pavé dans la
mare que constituent les IA dites
“génératives” (IAG). Un an après
la sortie de ChatGPT, le monde
de l’enseignement est encore
hagard… “Là, il s’est vraiment passé
quelque chose !” concède Manuel
Clergue, enseignant-chercheur
en informatique et IA à l’Esiea.
Spécialisée dans l’informatique,
cette école d’ingénieurs dispense
des formations liées à l’intelligence
artificielle depuis plus de dix ans,
ce qui ne l’empêche pas d’être sur-
prise par la vitesse à laquelle s’est
diffusée cette nouvelle rupture
technologique. “ChatGPT et consorts
ont cette particularité d’être des outils
de très haute performance, accessibles
par le grand public immédiatement,
avec une facilité déconcertante”,
souligne Manuel Clergue. De quoi
transformer tous les métiers, celui
de l’ingénieur comme les autres.
“Je guette les sites d’offres d’emploi
pour savoir à quel moment précis on
exigera des candidats de maîtriser ces
outils. À l’instant où nous parlons, ce
n’est pas encore le cas”, confie l’en-
seignant-chercheur. Le défi des RH
ne fait que commencer ; rappelons
qu’il y a un an, les IAG n’étaient
même pas nées.
Plutôt que d’accélérer le recrute-
ment d’informaticiens, les entre-
prises ont plutôt tendance à les
geler, prenant le temps d’analyser
comment compétences et métiers
sont en passe d’évoluer. Les gains
de temps et d’efficacité que ces
outils pourraient apporter en “aug-
mentant” les collaborateurs sont
encore mal appréciés, possible-
ment stupéfiants. “Les stratégies
de ressources humaines se trouvent
chamboulées. Si un outil améliore de
10 à 30 % l’activité d’un développeur
informatique, par exemple, un recru-
teur ayant prévu d’en recruter dix
ne devrait-il pas n’en intégrer que
sept ?”, illustre l’enseignant-cher-
cheur de l’Esiea.
Cela dit, les ingénieurs ne sont pas
les premiers touchés. Le risque de
Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
suppression d’emploi est encore
bien plus fort si l’on s’intéresse
aux fonctions support de l’entre-
prise. Le pdg d’IBM lui-même,
Arvind Krishna, a estimé à 26 000 le
nombre d’employés administratifs
de son groupe pouvant facilement
être remplacés par une IA au cours
des 5 prochaines années, soit 30 %
d’entre eux.
…et des formations
de développeurs
Les profils techniques trouvent
dans ces outils le moyen de gagner
en performance. “N’importe quel
étudiant peut se servir de Copilot
[outil IA de rédaction de code en
open source, ndlr] pour produire des
lignes de code”, pose Salim Nahle,
Head of data and AI academic divi-
sion de l’Efrei. Si l’utilité d’un tel
outil n’est pas en cause, les écoles
doivent tout de même réviser leurs
méthodes de formation des déve-
loppeurs informatiques. “Si vous
commencez à faire des opérations
avec une calculette, vous ne com-
prendrez jamais le fonctionnement
sous-jacent des mathématiques”,
compare Salim Nahle. Aux écoles
de s’assurer qu’elles évitent ces
lacunes, quitte à revenir, les pre-
miers temps, à des cours “à l’an-
cienne” qui ne manqueront pas de
frustrer des étudiants habitués à
coder dix ou cent fois plus vite.
Techniciens bac+3 exigés
Pour répondre aux besoins des
entreprises et des laboratoires, les
écoles d’ingénieurs ne peuvent
plus se concentrer uniquement sur
les hauts potentiels. Car c’est bien
du côté des techniciens que l’im-
pact de l’IA est le plus direct et le
plus fort. Dans ce cadre, il y a fort à
parier que de nombreux nouveaux
bachelors (cursus en trois ans)
seront créés, combinant les sciences
des données à des domaines spéci-
fiques : logistique, transport, agri-
culture… Exemple à Cesi, où le
bachelor IA pour la santé a pour
objectif de former de jeunes chefs
de projet capables d’assister ou de
démarrer une activité de collecte
de données dans les entreprises
du secteur médical. À l’aspect
technique proprement dit s’ajoute
un volet législatif et éthique qu’il
s’agit de maîtriser. Points d’autant
plus cruciaux qu’il s’agit de santé…
“Tout est parti de notre relation his-
torique avec un médecin, puis d’une
large consultation d’entreprises pour
identifier leurs besoins”, retrace
Hugues Delalin. Verdict : ce n’est
pas d’ingénieurs à très haut bagage
scientifique dont elles ont besoin,
mais bien de techniciens opération-
nels qui sauront les accompagner
dans l’intégration de ces nouveaux
outils. Le bachelor IA pour la santé,
qui s’adresse aux bacheliers, a ainsi
été pensé de manière très pratique,
avec une année théorique suivie de
deux années en alternance.
Dans tous les secteurs, il y a les
grands groupes, dont la stratégie
en matière de données est relative-
ment définie. Puis les start-up, très
au fait également des nouveautés
digitales. Mais il y a aussi un tissu
de PME dont beaucoup seraient
prêtes à se servir de l’IA, mais se
demandent comment, pourquoi et
quels bénéfices cela leur apporte-
rait. “Il faut encore informer et faire
la promotion de ces outils auprès
d’elles”, invite Hugues Delalin.
Avènement du prof augmenté
Quoiqu’un brin en retard par rap-
port aux étudiants, les professeurs
ont beaucoup à gagner à s’empa-
rer de ces nouveaux outils, quelle
que soit leur discipline. En ligne
de mire, la possibilité de gagner du
temps sur toute tâche rébarbative
pour se concentrer sur l’essentiel :
la présence auprès des étudiants,
l’esprit critique, la créativité.
“Parfois, je donne une équation à
ChatGPT en lui disant : trouve-moi un
énoncé sympa qui aboutit à ce résul-
tat”, illustre un professeur d’infor-
matique enseignant dans plusieurs
écoles prestigieuses. Certains de
ses confrères l’utilisent déjà pour
corriger des copies, produire des
séries d’exercices, trouver de nou-
velles idées pour faire évoluer
“Je guette les sites d’offres d’emploi
pour savoir à quel moment précis on
exigera
ra ddes candidats de maîtriser ces
outils. À l’instant où nous parlons, ce
n’est pas encore le cas.”
Manuel Clergue, Esiea.
leurs cours, définir une trame, véri-
fier qu’ils n’ont pas oublié un point
essentiel… Le temps gagné est
potentiellement énorme, si le pro-
fesseur maîtrise bien ses fonction-
nalités, et surtout s’en méfie. “Lors
d’un module, nous avons donné aux
étudiants un résultat généré par une
IA, en leur demandant une analyse
critique de ce qu’elle avait produit.
C’est à la fois une invitation à l’uti-
liser et à toujours prendre du recul”,
illustre Hugues Delalin.
S’il faut toujours une impulsion et
surtout une vérification humaine
dans tout projet pédagogique, il
semble compliqué d’imaginer que
les enseignants – dès l’école pri-
maire – n’utilisent pas les IAG dans
les années à venir, tout comme
ils ont fini par utiliser Google ou
Wikipédia malgré leur réticence
originelle. Et c’est sans doute tant
mieux. “Cela aidera les enseignants
à gagner en efficacité et à se reposer
la question : quelle est notre vraie
valeur ajoutée ? Qu’a-t-on envie de
transmettre à nos étudiants durant
le peu de temps qu’ils passent avec
nous ?”, estime Salim Nahle. Une
analyse que rejoint absolument
Clément Duhart, bien qu’exprimée
de manière plus tranchée : “L’IA
devrait faire partie du métier de
s.” La révolution
tous les professeurs.”
technologique et pédagogique sera
surtout culturelle. “La société a ten-
dance à vouloir figer les enseignants,
que toutes les connaissances soient
transmises ‘comme avant’”, déplore
le directeur de l’IFT.
Ces derniers ont pourtant pour
mission d’apprivoiser ces outils,
pour la simple et bonne raison que
leurs étudiants les utilisent, sans
toujours avoir conscience de ses
nombreux biais, erreurs, de ses
risques de dépendance à la techno-
logie ou encore des problèmes de
partage de données privées qu’ils
présentent. À l’Efrei, l’heure est à
la conception de cours sur la bonne
utilisation de l’IA générative. “Nous
voulons que nos étudiants y touchent,
s’en servent et comprennent ses res-
sorts. On ne peut de toute évidence
pas l’interdire”, estime Salim Nahle.
Pourtant, telle fut bien la première
réaction de nombreuses institu-
tions d’enseignement l’an passé :
interdire à leurs étudiants d’utili-
ser ces IAG qui leur paraissaient
des armes de triche massive – ce
qu’elles peuvent être, évidemment.
Beaucoup sont revenues sur leur
pas quelques mois plus tard, se
rendant compte que le phénomène
deviendrait vite trop massif pour
être contenu par un simple ban-
nissement. “Ce serait se lancer dans
un jeu du chat et de la souris voué
à l’échec. Le jour où nous parvien-
drons à détecter qu’un devoir a été
fait avec de l’IA, celle-ci donnera déjà
des moyens pour contourner la règle”,
sourit Christophe Rsenberger, de
l’université de Caen Normandie.
À l’inverse, un devoir généré par
un IA d’aujourd’hui pourra sans
doute être repéré dans les années
à venir…
Il faudra donc trouver de nouvelles
méthodes pour évaluer les compé-
tences des étudiants – davantage
de soutenances à l’oral, d’appels
à la prise de recul, une meilleure
valorisation des compétences com-
portementales, etc. Mais analyser
l’impact des IA sur l’enseigne-
ment à travers le simple prisme
de la fraude paraît une vision ter-
riblement réductrice de ces outils,
dont les étudiants ingénieurs plan-
chent déjà sur de futures et bien
meilleures versions.
MARIANNE LE GALLES
“Si un outil améliore
de 10 à 30 % l’activité
d’un développeur
informatique,
par exemple, un
recruteur ayant prévu
d’en recruter dix ne
devrait-il pas n’en
intégrer que sept ?”
 DOSSIERS

Mobilité internationale

Les talents veulent-ils vraiment s’enfuir ?

Pas plus nomades que leurs aînés, étudiants et jeunes diplômés cherchent moins un beau pays que de belles opportunités
Après un sévère coup de frein de la mobi- du large, se sentant mieux lotis dans leur Suivre un cursus à l’étranger ne signifie
lité étudiante sur fond de Covid puis d’in- cocon national pour faire leurs premiers cependant pas qu’on souhaite y démar-
flation, certains experts ont avancé un pas. Dans les faits, cette théorie se vérifie rer sa carrière, et si la fameuse ‘fuite des
peu rapidementt l’a
l’avènement d’une ère de bien mal, et la mobilité étudiante mon- talents’ est une réalité dans bien des pays
“post-mobilité”. Élèves et jeunes diplômés diale se dirige vers un record inédit de de l’hémisphère sud, la France en serait
ne seraient plus tant aspirés par l’appel 8 millions d’étudiants à l’horizon 2025. plutôt l’un des gagnants.

C
e n’est pas tant par goût
du whistle – la petite
flûte irlandaise – ni des
climats vivifiants que
Laetitia Huret a posé ses bagages
au bord de la mer, à une heure de
Dublin. “Le pays m’importait assez
peu, pour être honnête. Je réfléchis-
sais plutôt en matière d’opportunités
s” confie cette jeune
professionnelles”,
communicante, diplômée de l’ESP
(École supérieure de publicité,
groupe Ad Education) en 2020, et
actuellement chez Servier en VIE
(volontariat international en entre-
prise). Si elle se plaît beaucoup dans
son rôle de communication specialist
de la branche irlandaise du groupe
pharmaceutique et apprécie “d’avoir
troqué le béton pour la verdure”,e” elle
n’avait pas dans l’idée de partir à
tout prix. “Mon projet n’était pas d’ac-
cepter n’importe quel job pour décou-
vrir un pays. Je voulais être sûre que
cela colle à mes attentes”,s” explique
Laetitia Huret.
Cette génération trop rapidement
définie comme nomade n’a pas plus
la bougeotte que ses aînés. Pour
elle, les frontières paraissent cepen-
dant secondaires dans les choix
professionnels; moins importantes,
en tout cas, que la mission, le cadre
de vie, le salaire ou encore le secteur
d’activité. “Si c’est difficile de partir à
l’étranger? Mais non, il suffit de cocher
‘tous pays’ dans votre jobboard, et de
Pour la nouvelle génération,
les frontières paraissent
secondaires. Moins importantes
en tout cas que la mission,
le cadre de vie, le salaire ou
encore le secteur d’activité.
s” plaisante Paul,
lire les annonces”,
jeune diplômé de grande école qui
vient de s’installer en Suisse, non
parce qu’elle est la Suisse, mais
parce qu’elle se trouve être le haut
lieu de l’horlogerie haut de gamme,
son domaine.
Difficile d’avoir des chiffres fiables
des expatriations par niveau de
diplôme, mais les indicateurs publiés
chaque année par la Conférence des
grandes écoles (CGE) donnent une
idée des tendances. Le nombre de
diplômés faisant le choix d’un pre-
mier emploi à l’étranger est ainsi
passé de 14 % avant la pandémie, à
un petit 11 % aujourd’hui. Un recul
lié certes au covid, mais également
à la bonne reprise des recrutements
en France pour les profils bac +5,
ainsi qu’à l’explosion de l’alternance
dans les dernières années d’études,
synonyme d’embauches facilitées à
l’issue de la mission.
Cette question de la dernière année
d’études est d’ailleurs au cœur de
bien des réflexions, y compris au plus
haut niveau. Les États apprécient de
voir leurs jeunes partir et échanger
avec les internationaux à condition
qu’ils reviennent travailler chez eux
et participent à l’économie locale.
“La question du premier emploi est très
liée au schéma d’études”, s” remarque
Marie-Christine Bert, directrice des
relations internationales de l’école
des Ponts ParisTech. Dans le cas d’un
double diplôme (les étudiants sont
amenés à suivre leur cursus dans un
pays, puis l’autre), certains États –
Chine, Brésil, par exemple – exigent
que le cursus s’achève dans le pays
d’origine de l’étudiant. “C’est claire-
ment pour eux un moyen de s’assurer
de leur retour. Une fois rentré chez lui,
il est bien plus difficile pour un diplômé
de relancer un projet d’expatriation”,
n” l’école qui change de langue offi-
analyse Marie-Christine Bert. Les cielle. À titre d’exemple, Rennes
stratégies divergent, selon l’intérêt School of Business a beau se nicher
des pays et ceux des étudiants. Et au cœur de la Bretagne, elle se pose
un élève souhaitant démarrer sa en établissement entièrement anglo-
carrière aux États-Unis aura tout phone. Près de 90 % de ses profes-
intérêt à achever ses études là-bas, seurs sont internationaux et dispen-
synonyme d’un visa de travail valable sent leurs cours à des étudiants de 70
trois ans. nationalités.
Globales de A à Z
Si évoluer dans un contexte interna-
tional ne leur cause pas d’angoisse
particulière, c’est aussi parce que
ces étudiants le font déjà depuis des
années. Pour un élève en business
school, école d’ingénieurs, de design
ou en laboratoire, le multiculturel
commence chez lui, à peine passée la
porte du campus. Le nombre d’étu-
diants étrangers en France est en
croissance constante; aujourd’hui,
un étudiant sur quatre qui suit un
cursus dans les grandes écoles de
l’Hexagone vient d’un autre pays.
Pour accueillir ces cohortes – sur “L’Europe apparaît comme une destina-
lesquelles repose désormais leur tion plus simple, écoresponsable, sécuri-
modèle économique –, les établisse- sée, tout en proposant des formations
ments proposent des programmes d’excellence sur le plan académique.”
en anglais, quand ce n’est pas toute Marie-Christine Bert, Ponts ParisTech.

Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 13
DOSSIERS
“La mobilité étudiante conduit à une
plus fréquente poursuite d’études vers
de hauts niveaux de diplômes.”
Simon Mercado, ESCP.
Puis il y a les expatriations, point d’or-
gue des programmes et qui demeu-
rent l’un des premiers critères des
élèves dans le choix de leur forma-
tion. Pour les écoles, pas question de
revenir sur les sacro-saints semestres
à l’étranger ou autres formes d’im-
mersion. Selon Simon Mercado, vice-
président exécutif d’ESCP Business
school, de ces séjours physiques
dépend rien de moins que le succès
des futurs diplômés dans le monde
du travail. “Plusieurs études démon-
trent que la mobilité étudiante conduit
à une plus fréquente poursuite d’études
vers de hauts niveaux de diplômes,
ainsi que de meilleures perspectives de
e” explique-t-il.
carrière”,
Encore faut-il parvenir à tirer le
meilleur de chaque expérience inter-
nationale. Nombre de grandes écoles
s’interrogent et tentent de varier les
formats en incitant notamment les
étudiants à faire des stages, plutôt
qu’un échange dans un monde uni-
versitaire relativement standardisé,
où le frottement à l’interculturel
est somme toute très confortable.
“Travailler dans un autre pays expose
plus directement aux manières de faire,
de penser. L’expatrié croise en outre des
personnes de plusieurs générations, qui
aident à comprendre plus largement
la culture dans laquelle il se trouve”,e”
loue Julien Manteau, directeur
général adjoint de Neoma Business
Les villes les plus attractives pour les talents
En matière de guerre des talents, les
disparités se creusent, prévient l’In-
sead dans son dernier rapport GTCI
(Global Talent Competitiveness Index).
Un rapport d’analyse comparative qui
mesure la manière dont les villes et les
pays développent, attirent et retien-
nent les talents internationaux.
“Les crises récentes et actuelles
pourraient avoir un impact négatif
et parfois irréversible sur la situation
en matière de talents dans les pays
les plus pauvres”,s” mettent en garde
les auteurs de l’étude, pointant les
Top 10 des villes les plus compétitives en matière de talents
1. San Francisco (États-Unis)
2. Boston (États-Unis)
3. Zurich (Suisse)
4. Seattle (États-Unis)
5. Lausanne (Suisse)
Source : Insead, GTCI 2022
14
school. Le format stage est aussi un
meilleur tremplin pour un jeune
qui souhaite lancer sa carrière à
l’étranger, d’abord car il montre à ses
futurs employeurs qu’il est capable
de s’adapter à un nouvel environne-
ment, ensuite car il se sent pousser
des ailes. “Quand un stage à l’inter-
national se déroule bien, cela donne un
plein de confiance. Les étudiants ont
le sentiment d’être capables d’évoluer
partout, et se sentent légitimes de saisir
toute opportunité intéressante”,e” ana-
lyse Julien Manteau.
Le paradoxe carbone
Pour nuancer ce beau tableau, la
question de l’empreinte carbone
générée par les déplacements s’est
invitée. Sur ce sujet, les grandes
écoles n’ont pas trouvé de formule
magique: comment encourager d’un
côté leurs étudiants à sillonner le
monde, alors qu’elles doivent aussi
freiner leurs ardeurs en les alertant
sur les émissions de CO2 d’un trajet
en avion? “Cette question occupe un
bon nombre de nos discussions”, admet
Simon Mercado, qui choisit de conti-
nuer à faire les deux: “les business
schools doivent accepter d’avoir un
coût environnemental, car les dan-
gers d’un monde où les jeunes ne se
connaissent pas seraient plus coûteux
encore”. Équilibrisme délicat mais
nécessaire, pour ce pan de l’ensei-
gnement – celui des grandes écoles
de management – qui a fait de l’in-
ternational sa vertu cardinale depuis
tant d’années.
Un peu partout, un consensus
semble se dégager pour trouver une
forme d’entre-deux. De plus en plus,
les expatriations courtes – semaines
de découverte à l’étranger, voire
simples séminaires comme c’était le
cas en période précovid – se font à
distance, grâce à des outils digitaux
que les écoles maîtrisent mainte-
nant à merveille. Du côté des stages
les plus courts (quelques mois), les
établissements incitent fortement
leurs étudiants à privilégier l’Eu-
rope et le train, réservant les pays
lointains aux expatriations longues,
comme un double diplôme ou un
tensions internationales et l’inflation
qui réduisent la circulation des biens et
des personnes et pourraient contribuer
à accentuer le fossé entre populations
pauvres et aisées.
Deuxième enseignement, les desti-
nations qui se distinguent combinent
souvent services en ligne d’excellence
et développement durable. Avec un
avantage à celles qui anticipent le
mieux le ‘future of work’ – soit une
culture d’entreprise qui comprend
les attentes différentes de la nouvelle
génération d’actifs – et y répondent.
6. Singapour
7. Genève (Suisse)
8. Helsinki (Finlande)
9. Munich (Allemagne)
10. Dublin (Irlande)
Le nouvel Economiste - Grandes Ecoles - Supplément au 2199 - Du 22 au 28 décembre 2023 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
stage. “C’est cette idée de mobilité à
forte valeur ajoutée que nous souhai-
tons construire. Déplacements phy-
siques et collaboration internationale
sont indispensables; ils sont au cœur de
toute expérience étudiante. Mais il faut
agir de manière responsable”, e” insiste
Simon Mercado. Dans ce nouveau
contexte, l’ESCP Business school
n’est pas la moins bien lotie. Tous les
campus qu’elle possède en propre –
Paris, Londres, Madrid, Turin, Berlin,
Varsovie – sont situés en Europe,
dans des villes relativement proches
et desservies par le train. Cela tombe
bien, car son modèle assez particu-
lier mise beaucoup sur les échanges
intercampus, les étudiants d’ESCP
étant souvent amenés à changer de
pays chaque année.
Prime à la proximité
À cette prise de conscience environne-
mentale s’ajoutent d’autres facteurs
expliquant une appétence nouvelle
pour l’Europe. “L’Europe apparaît
comme une destination plus simple,
écoresponsable, sécurisée, tout en pro-
posant des formations d’excellence sur
le plan académique”,e” observe Marie-
Christine Bert (Ponts ParisTech). Le
Vieux continent est, de plus, syno-
nyme de bourses, aides à la mobi-
lité et trajets moins gourmands, des
atouts certains en ces temps d’in-
flation. Cette tendance à la régio-
nalisation ne s’observe d’ailleurs
pas qu’en Europe: depuis quelques
années, les étudiants réfléchissent
davantage à l’échelle de leur région
du monde que de la planète. Les
jeunes Asiatiques suivent ainsi plus
massivement des études en Corée ou
au Japon, quand les Sud-Américains
privilégient l’Argentine, selon les
données rapportées par Campus
France, l’organisme dédié à la pro-
motion de l’enseignement supérieur
français à travers le monde.
3 questions à… Laurence Boiteux, directrice des affaires internationales de l’EM Normandie
“La mobilité a retrouvé
la même dynamique
qu’avant le covid”
Les crises successives (pandémie,
guerres, inflation) ont-elles redéfini la
manière dont les étudiants circulent ?
Les habitudes ont été bousculées. Tant
de choses se sont passées ! La soif de
découvrir d’autres pays est en revanche
toujours bien présente chez les étu-
diants, et la mobilité a retrouvé la même
La pandémie a fait infléchir la stra-
tégie internationale de plus d’une
formation. “En nous rapprochant de
nos voisins, deux constats nous ont
frappés. Celui d’une grande conver-
gence et une vision partagée sur de
nombreux aspects. Mais également
celui de ne pas mener ensemble autant
s” recon-
de projets que nous le devrions”,
naît Jean Charroin, directeur général
de l’Essca Business school. L’école a
ainsi décidé de miser sur l’Europe
en ouvrant deux nouveaux campus,
l’un à Malaga – une ville en passe
de devenir un hub en matière de
data et de cybersécurité –, l’autre au
Luxembourg, un pays proposant des
milliers d’offres d’emploi en finance
et n’accueillant jusque-là sur son sol
aucune business school accréditée.
Fuite ou respiration ?
Face à la mobilité retrouvée et à
la crainte de voir les talents partir
ailleurs, chaque pays a sa manière de
réagir. L’exemple chinois l’illustre à
merveille. “Il faut être un expert pour
comprendre les échanges possibles ou
non avec la Chine”,e” garantit Marie-
Christine Bert (Ponts ParisTech).
Depuis le covid, l’intention est claire:
le gouvernement chinois souhaite
conserver ses talents. Les règles et
les messages envoyés le sont bien
moins, la Chine passant d’ouverte
à fermée sans anticipation possible
de la part de ses partenaires acadé-
miques internationaux. Une lisibi-
lité également opaque sur le sujet
de l’insertion professionnelle des
jeunes diplômés, le géant ayant tout
simplement arrêté de publier ces
chiffres.
“La fuite des cerveaux est une réa-
lité dans un grand nombre de pays.
En ce qui concerne la France, cela me
paraît plutôt relever d’une respiration
e” juge Julien Manteau.
assez saine”,
Les exemples brandis pour tenter
dynamique qu’avant le covid. Dans le
même temps, le virtuel a pris une place
importante. Il ne remplacera pas l’expa-
triation physique, nous le savons. Mais
il peut permettre un certain degré d’ex-
position internationale à des publics qui
ne bougent pas, à des travers des cours
de partenaires étrangers, des projets
à mener avec des étudiants d’autres
pays. Dans le cas de jeunes en alter-
nance, par exemple [lesquels doivent
lr] c’est un outil
rester en France, ndlr],
intéressant.
Où vous situez-vous dans le débat
sur l’empreinte carbone élevée des
déplacements ?
Les écoles de management sont prises
dans un paradoxe. Il s’agit de trouver
le bon équilibre entre des expériences
internationales – à notre avis irrempla-
çables, tant elles font partie intégrante
de nos formations – et le sujet du car-
bone. Même de la part des classements
internationaux, les injonctions sont
contradictoires. D’un côté, le sujet envi-
ronnemental devient un critère impor-
tant. De l’autre, les indicateurs comme
de démontrer le contraire sont sou-
vent les mêmes, et très particuliers:
prix Nobel français dont, c’est vrai,
plusieurs officient aux États-Unis,
patrons de multinationales, etc. Dans
le bien plus vaste monde des cadres,
la fuite est très relative.
C’est également le cas du côté le plus
scruté, car le plus pénurique, celui
des ingénieurs. Selon l’association
des Ingénieurs et scientifiques de
France (IESF), seuls 14 % des ingé-
nieurs français travaillaient à l’étran-
ger en 2022. Des expatriations bien
éloignées d’une hémorragie, qui ne
sont pas de nature à expliquer la
pénurie – bien réelle – d’ingénieurs
dans l’Hexagone. Toujours selon
IESF, le pays aurait besoin de former
60000 ingénieurs par an, quand ses
écoles n’en ‘fabriquent’ que 40000.
Ajouté au fait que de plus en plus
d’internationaux rejoignent les
écoles françaises – dans celle des
Ponts ParisTech, ils représentent
entre 27 et 30 % d’une promotion
- –, la France ne semble pas subir la
mobilité des étudiants et des jeunes
diplômés. Elle y gagnerait même au
change.
“Au-delà même du nombre, ne trouvez-
vous pas important que notre savoir-
faire technique et scientifique intéresse
dans le monde entier?” questionne le
directeur de l’ECE François Stephan.
Partir découvrir les géants de son
secteur, rencontrer, se comparer aux
meilleurs, revenir, repartir: tel est
pour lui la suite logique d’une for-
mation académique de haut niveau.
“Comment voulez-vous qu’un pays qui
a l’ambition d’être un leader industriel
mondial ne connaisse pas intimement
les marchés avec lesquels il travaille?”,
?”
pointe François Stephan, qui ne
retiendra pas ses ouailles de s’en-
voler où elles le souhaitent, pourvu
qu’elles fassent de belles carrières.
MARIANNE LE GALLES
le nombre d’étudiants et professeurs
internationaux demeurent essentiels
pour être reconnu. Situation légère-
ment schizophrénique !
Votre stratégie d’ouverture de cam-
pus à l’étranger (Royaume uni, Dubaï,
demain Vietnam) va plutôt dans le sens
d’une mobilité accrue…
Ce n’est pas tout à fait vrai, car nos cam-
pus, au Moyen-Orient comme en Asie,
ont vocation à recruter en majorité des
étudiants locaux et des pays voisins.
Leur raison d’être est d’amener dans
ces villes le savoir-faire pédagogique
de l’EM Normandie, en dispensant des
programmes visant la même exigence
qu’en France. Puisque nous parlons
d’impact environnemental, il faut lui
ajouter une autre question : quel impact
social et économique une grande école
peut-elle avoir dans des pays où elles
sont encore peu présentes ? Les étu-
diants de nos campus seront des mana-
gers de haut niveau, dont la plupart
resteront travailler sur place ou dans
leur pays d’origine. Leur impact à eux
ne sera-t-il pas in fine positif ?
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