FABRICE ZERAH JEAN-CHRISTOPHE GÉNÉRATION Z APPLIS

‘IL FAUT BANNIR RUFIN TROP ANXIEUX, LES TCHATS ONT

TIKTOK D’EUROPE’ ‘D’OR ET DE JUNGLE’ TROP FEIGNANTS ? CONQUIS NOS
BUREAUX
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Le nouvel
Economiste
Eco
conom “Savoir aujourd’hui pour comprendre demain”
N°2213 HEBDOMADAIRE WWW.LENOUVELECONOMISTE.FR VENDREDI 5 AVRIL 2024 5€

Programme “Digital India”

L’Inde, nouvelle grande
puissance numérique
Le triple choc de l’économie européenne
p. 10 Après la crise énergétique, l’Europe est confrontée à l’explosion des importations chinoises et à la menace
des droits de douane de Trump

CHRONIQUES DU MAHABHARATA,
CHARLY SALKAZANOV

Chine-Occident
Le dialogue mondial
tourne à la conversation
mondaine p. 11
QUAND LA CHINE S’EST ÉVEILLÉE,
PAUL-HENRI MOINET

Nature et culture
Comment naît un État
moderne ? p. 5 Le moment est mal choisi pour l’Europe. Le continent a besoin d’une croissance forte pour financer davantage de dépenses de défense, et pour atteindre ses objectifs
en matière d’énergie verte.
THE ECONOMIST
L’Europe n’est pas connue pour son qui a suivi l’invasion de l’Ukraine dernières années], contre 8 % pour croissance. Comme si cela ne suffi-
dynamisme, mais aujourd’hui, elle par la Russie en 2022, l’économie l’Amérique ; depuis la fin de l’an- sait pas, l’Europe est confrontée à
semble stagner à tout point de vue. de l’Union européenne n’a pro- née 2022, ni l’Union européenne ni une vague d’importations bon mar-
DOSSIERS Frappée par le choc énergétique gressé que de 4 % [au cours des 5 la Grande-Bretagne n’ont connu de ché en provenance de Chine... p. 2

Impératifs et solutions
Comment décarboner Sur le front de la dette
les déplacements
routiers ? p. 15 L’hémiplégie fiscale des groupes politiques
Les contre-budgets présentés par le RN ou LFI relèvent davantage de clientèles électorales que du bien
Tendance croissante commun
L’immobilier de luxe
l’hémiplégie fiscale. Ce syndrome Depuis la révélation par l’Insee de la vie politique. Le total des
“clés en main” p. 18 ECONOMIE ET POLITIQUE,
fixe la pensée sur la seule fonc- d’une ardoise 2023 de 154 mil- dépenses étatiques – 1 607,4 mil-
LA CHRONIQUE DE JEAN-MICHEL LAMY
tion redistributive de l’impôt et liards d’euros dans les comptes des liards l’an dernier – est compris
La France détient probable- paralyse la pensée sur le versant administrations publiques, le mal comme une masse de crédits à
Entreprise inclusive ment le record du monde de soutien à l’économie productive. se répand chez tous les acteurs manipuler selon affinités... p. 4
Référent handicap,
un pivot essentiel p. 22
Évolution surprenante Transition économique

GRAND PARIS De la prévision budgétaire Le marché des poids lourds

L’actualité des départements
d’Ile-de-France p. 25
ANNONCES LEGALES
P. 30
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Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
d’automne à la réalité électriques peine à décoller
comptable de mars L’essence et le diesel continuent d’être plus
avantageux pour les clients
Un écart allant jusqu’à 0,3 % du PIB sur le solde est
assez naturel, celui de 0,6 % observé cette année l’est Vous pensez peut-être que si vous de charge de l’engin. Car c’est aussi
moins déboursez 100 000 dollars [envi- le prix d’un gros poids lourd.
ron 92 000 euros] pour un véhicule, Les véhicules utilitaires tels que les
MÉCOMPTES PUBLICS, égal à 4,9 % du PIB pour 2023, ce qui vous jetterez votre dévolu sur le camions et les camionnettes assu-
FRANÇOIS ECALLE a été inscrit dans la loi de finances plus tape-à-l’œil – une Porsche, par rent le bon fonctionnement des
initiale pour 2024 et dans la loi exemple. En réalité, de nombreux chaînes d’approvisionnement et le
À l’automne dernier, le gouverne- de programmation des finances acheteurs se soucient moins de l’in- bon déroulement des livraisons. Ils
ment prévoyait un déficit public publiques pour 2023-2027... p. 10 signe sur le capot que de la capacité rapportent également... p. 6
1
A LA UNE
D’Est en Ouest
Le triple choc de l’économie européenne
Après la crise énergétique, l’Europe est confrontée à l’explosion des importations chinoises et à la menace des droits de douane de Trump
L’Europe n’est pas connue pour son
dynamisme, mais aujourd’hui, elle
semble stagner à tout point de vue.
Frappée par le choc énergétique
qui a suivi l’invasion de l’Ukraine
par la Russie en 2022, l’économie
de l’Union européenne n’a pro-
gressé que de 4 % [au cours des 5
dernières années], contre 8 % pour
l’Amérique ; depuis la fin de l’an-
née 2022, ni l’Union européenne ni
la Grande-Bretagne n’ont connu de
croissance. Comme si cela ne suffi-
sait pas, l’Europe est confrontée à
une vague d’importations bon mar-
ché en provenance de Chine qui,
tout en profitant aux consomma-
teurs, pourrait nuire aux fabricants
européens et accroître les conflits
sociaux et industriels. Et d’ici un
an, Donald Trump pourrait être de
retour à la Maison-Blanche et impo-
ser d’énormes droits de douane sur
les exportations européennes.
Contexte européen délicat
Le moment est mal choisi pour
l’Europe. Le continent a besoin
d’une croissance forte pour financer
davantage de dépenses de défense,
en particulier depuis que le soutien
américain à l’Ukraine s’est tari,
et pour atteindre ses objectifs en
matière d’énergie verte. Ses élec-
Ce sont des marchés ouverts et
profonds qui ont le potentiel
de stimuler la croissance de
l’Europe alors que le monde
change autour d’elle
teurs sont de plus en plus désillu-
sionnés et susceptibles de soutenir
des partis de droite dure tels que
l’Alternative pour l’Allemagne.
Enfin, les freins à la croissance –
vieillissement rapide de la popula-
tion, régulateurs autoritaires et inté-
gration insuffisante des marchés
– n’ont pas disparu.
On observe une certaine effer-
vescence dans les capitales euro-
péennes, alors que les gouverne-
ments cherchent à réagir. Ils doivent
faire preuve de prudence. Bien que
les chocs auxquels l’Europe est
confrontée trouvent leur origine à
l’étranger, les erreurs commises par
les responsables politiques euro-
péens pourraient considérablement
aggraver les dommages.
Menace des produits verts
chinois
La bonne nouvelle, c’est que le choc
énergétique a dépassé le pic de dou-
leur maximale : les prix du gaz ont
chuté bien au-delà de leur maxi-
mum. Malheureusement, les autres
ne font que commencer. Confronté
à un ralentissement déflationniste,
© 2024 The Economist Newspaper Limited. All rights reserved. Source The Economist, traduction Le nouvel Economiste, publié sous licence. L’article en version originale: www.economist.com.
2 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Bien que les chocs auxquels l’Europe est confrontée trouvent leur origine à l’étranger, les erreurs commises par les responsables
politiques européens pourraient considérablement aggraver les dommages.
le gouvernement chinois devrait
stimuler la faible consommation
des ménages, qui pourrait rempla-
cer l’investissement immobilier
comme source de demande. Au lieu
de cela, le président Xi Jinping uti-
lise des subventions pour stimuler
l’industrie manufacturière chinoise,
qui représente déjà environ un
tiers de la production mondiale de
biens. Il compte sur les consomma-
teurs étrangers pour soutenir la
croissance.
La Chine se concentre sur les
produits verts, en particulier les
véhicules électriques, pour les-
quels sa part du marché mondial
pourrait doubler, pour atteindre
un tiers, d’ici à 2030. Cela met-
trait fin à la domination des cham-
pions nationaux européens tels
que Volkswagen et Stellantis. Des
éoliennes aux équipements ferro-
viaires, les industriels européens
regardent nerveusement vers l’est.
Menace de guerre
commerciale avec l’Amérique
Mais après le mois de novembre, les
industriels pourraient également
regarder vers l’ouest. Lors de son
dernier mandat, M. Trump a imposé
des droits de douane sur les impor-
tations d’acier et d’aluminium, y
compris celles en provenance d’Eu-
rope, ce qui a conduit l’UE à prendre
des mesures de rétorsion contre les
motos et le whisky, jusqu’à ce qu’une
trêve précaire soit conclue sous la
présidence de Joe Biden en 2021.
Aujourd’hui, M. Trump menace
d’imposer un droit de douane géné-
ral de 10 % sur toutes les importa-
tions ; ses conseillers envisagent
d’aller plus loin.
Un autre round de la guerre com-
merciale menace les exportateurs
européens, qui ont réalisé 500 mil-
liards d’euros (540 milliards de
dollars) de ventes aux États-Unis
en 2023. M. Trump est obsédé par
les balances commerciales bilaté-
rales, ce qui signifie que les 20 (sur
27) États membres de l’UE ayant
un excédent commercial sont des
cibles naturelles. Son équipe est
également irritée par les taxes
numériques européennes, la taxe
carbone aux frontières et les taxes
sur la valeur ajoutée.
L’option de la réduction
des taux d’intérêt
Que doit faire l’Europe ? Le chemin
à parcourir est semé d’embûches.
Une erreur consisterait à mainte-
nir une politique économique trop
stricte à un moment de vulnérabi-
lité, erreur que la Banque centrale
européenne a déjà commise par
le passé. Ces dernières années, la
banque a lutté à juste titre contre
l’inflation en augmentant les taux
d’intérêt. Toutefois, contrairement
à l’Amérique qui dépense sans
compter, les gouvernements euro-
péens rééquilibrent leurs budgets,
ce qui devrait refroidir l’économie,
tandis que les produits chinois bon
marché feront directement baisser
l’inflation. Les banques centrales
européennes disposent ainsi d’une
marge de manœuvre pour réduire
les taux d’intérêt afin de soutenir la
croissance. Il sera plus facile de faire
face aux perturbations extérieures
si les banques centrales préservent
l’économie d’un marasme qui empê-
cherait les travailleurs dont l’entre-
prise a fermé de trouver un nouvel
emploi.
Guerre des subventions,
un jeu à somme nulle
Un autre piège consisterait à copier
le protectionnisme des États-Unis
et de la Chine en accordant de
vastes subventions à des industries
favorisées. La guerre des subven-
tions est un jeu à somme nulle qui
gaspille des ressources rares. En
Europe, les pays ont déjà entamé
une course au moins-disant à l’in-
térieur du continent. Les récents
déboires économiques de la Chine
diplomates européens devraient
signer des accords commerciaux là
où ils sont encore en discussion, plu-
tôt que de laisser les agriculteurs les
bloquer, comme cela a été le cas lors
de plusieurs négociations récentes.
L’interconnexion des réseaux élec-
triques rendrait l’économie plus
résistante aux chocs énergétiques et
faciliterait la transition écologique.
Un programme aussi ouvert à une
époque protectionniste peut sem-
bler naïf. Mais ce sont des marchés
ouverts et profonds qui ont le poten-
tiel de stimuler la croissance de
l’Europe alors que le monde change
autour d’elle. Face aux chocs, les
décideurs politiques doivent rester
ancrés dans cette réalité.
THE ECONOMIST
démontrent les défauts, et non les
vertus, d’une planification gouver-
nementale excessive ; la politique
industrielle américaine n’a pas
séduit les électeurs comme l’espé-
rait le président Biden, et les droits
de douane ont coûté plus d’emplois
qu’ils n’en ont créés.
En revanche, le commerce enrichit
les économies, même lorsque leurs
partenaires commerciaux sont pro-
Affaires
res ppubliques, Entrep
Entreprises,
Économie sociale
tectionnistes. Les importations bon Journal d’analyse et d’opinion
marché en provenance de Chine paraissant le vendredi
faciliteront la transition vers les 12, rue Notre-Dame des victoires
énergies vertes et soulageront les 75002 Paris
consommateurs qui ont souffert de E-mail:prenom.nom@nouveleconomiste.fr
Abonnements:abonnements@nouveleconomiste.fr
la crise de l’énergie. Des représailles
Henri J.Nijdam,
sélectives et proportionnées contre
directeur de la publication et de la rédaction
le protectionnisme peuvent être jus- henri.nijdam@nouveleconomiste.fr
tifiées pour tenter de dissuader les
États-Unis et la Chine de perturber Rédaction en chef : Jean-Michel
davantage les flux commerciaux
Lamy, Édouard Laugier, Philippe
Plassart - Journalistes, chroniqueurs
mondiaux. Mais elles auraient un & éditorialistes : www.lenouveleco-
coût pour l’économie européenne et nomiste.fr - Coordination dossiers :
nuiraient aux cibles visées. Marie-Line Lybrecht - Secrétariat
de rédaction : Aurélie Percheron -
Edition Web & Print : Clément Gué-
Les vertus d’un marché raud 01 76 21 40 84, Anaïs Russo
- Marketing & développement : José-
intérieur intégré phine Picot, Gustave Cozzolino, Carla
L’Europe devrait plutôt élaborer Reibaud - Diffusion : Filomena Dos
sa propre politique économique, Santos Rodrigues, Publicité : Direc-
tion commerciale : Jonathan Grain
adaptée au moment présent. À 01 75 444 111 - Sophie Vinceneux,
l’instar des États-Unis qui soutien- Benoît Cochet - Services de formali-
nent l’industrie à l’aide de fonds tés & secrétariat juridique : Thibaud
publics, l’Europe devrait investir Tancrède, MaLegalTech : 01 75 444
dans les infrastructures, l’éduca- 106 - Annonces légales, juridiques
et judiciaires : Juripresse - Antoine
tion, la recherche et le développe- Wieczorek 01 75 444 116 - Gestion :
ment. Au lieu d’imiter l’interven- Isabel Martins 01 75 444 104
tionnisme de la Chine, l’Europe Société Nouvelle du Nouvel Économiste S.A.
devrait prendre acte des avan- au capital de 37 000 euros. Président : Bruno
Bru
Ledoux ; directeur généra
général, Alexandre Alma-
tages que les entreprises chinoises jeanu. Principal actionnaire
ion : BLHM, MB Par-
tirent d’un vaste marché intérieur. ticipations. - Financière Nouvel Eco, S.A. au
L’intégration du marché européen
capital de 4 098 590 euros
Media
ros ,une participation de
edia Capital S.A.: Président,direc
directeur géné-
des services, où les échanges restent ral: Henri J. Nijdam. Administrateurs
Administrateurs:
Alexandre
xandre Almajeanu, Jean-René Tancrède.
T
difficiles, aiderait les entreprises à Imprimerie-RAS, 6 Av. deT Tissonvilliers, 95400
Villiers-le-Bel.Dépôt légal:
Villiers-le
se développer, récompenserait l’in- janvier 1993.
novation et remplacerait certains Numéro de commission
paritaire: 0727 C 85258.
emplois manufacturiers perdus. ISSN : 0395-6458.
L’UE devrait réformer sa régle-
mentation lourde et fragmentée,
qui freine également les industries
de services. L’unification des mar-
chés de capitaux, y compris ceux de
Londres, aurait le même effet. Les
Ne pas jeter sur la voie publique
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 3
ANALYSES
Sur le front de la dette
L’hémiplégie fiscale des groupes politiques
Les contre-budgets présentés par le RN ou LFI relèvent davantage de clientèles électorales que du bien commun
ECONOMIE ET POLITIQUE,
LA CHRONIQUE DE JEAN-MICHEL LAMY
La France détient probablement le
record du monde de l’hémiplégie
fiscale. Ce syndrome fixe la pensée
sur la seule fonction redistributive
de l’impôt et paralyse la pensée
sur le versant soutien à l’écono-
mie productive. Depuis la révé-
lation par l’Insee d’une ardoise
2023 de 154 milliards d’euros dans
Comme si les aménagements
fiscaux des “contre-budgets”
présentés par les différents
courants politiques
s’inscrivaient dans un jeu
à somme nulle
les comptes des administrations
publiques, le mal se répand chez
tous les acteurs de la vie politique.
Le total des dépenses étatiques –
1 607,4 milliards l’an dernier – est
compris comme une masse de cré-
dits à manipuler selon affinités. Et
pas du tout comme un outil au ser-
vice du bien commun.
Placer les élus devant
leurs responsabilités
L’art budgétaire fait le grand écart
permanent entre tenir la dépense,
version du gouvernement, et trans-
férer les fonds d’un poste à l’autre,
version des opposants. Au sein
des rangs anti-Macron, il est rare-
ment question de dédier l’argent
public mis sur la table à une dyna-
mique d’investissement engageant
chaque citoyen dans son activité
quotidienne. Les vertus d’un appa-
reil de production renforcé par
une fiscalité idoine ne font pas…
recette. Ou si peu. Et ce “peu” est
menacé par le tourbillon des pro-
jets de taxations visant à prendre
aux uns pour colmater, en théorie,
les brèches de la dérive collective
des finances publiques.
Le landerneau parlementaire
excelle en ce genre d’exer-
cice. Les programmes du RN
(Rassemblement national) et de
LFI (La France insoumise) en
témoignent. Comme si les aména-
gements fiscaux des “contre-bud-
gets” présentés par les différents
courants politiques s’inscrivaient
dans un jeu à somme nulle. Pure
illusion que d’agiter les curseurs
budgétaires en tous sens en
imaginant que rien ne change.
Et surtout en promettant à sa
propre clientèle électorale que,
par simples transferts de crédits,
chacun sera gagnant en fin de
circuit. Il est temps d’organiser à
l’Assemblée nationale des débats
pour faire tomber les masques
et placer les élus devant leurs
4 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Le RN et son économiste en chef, Jean-Philippe Tanguy, se persuadent, comme LFI, que le tissu productif absorbera les coups
responsabilités. Jouant les bonnes
volontés, Gabriel Attal a lâché “ne
pas avoir de dogme sur les hausses
t” et a invité les partis à
d’impôt”
faire part de leurs desiderata.
Les Insoumis annulent tout ce
qui est ‘business friendly’
La copie la plus élaborée est signée
des Insoumis. Ils ont sous la main,
disent-ils, 121,1 milliards d’euros
(admirez la virgule) de “recettes
fiscales”. Celles-ci correspondent
à dix mesures d’urgence qui annu-
lent tout ce que le pays recense
de ‘business friendly’. Florilège.
Suppression du CICE (crédit d’im-
pôt pour la compétitivité et l’em-
ploi) pour 10 milliards d’euros, au
motif qu’il n’y a pas d’emplois créés
et que les fonds vont aux action-
naires. Rétablissement de la CVAE
(cotisation sur la valeur ajoutée
des entreprises) pour 15 milliards.
Taxation des superprofits dans
l’énergie, l’agroalimentaire et la
finance pour “dégager ponctuelle-
ment 15 milliards”. Création d’un
“impôt universel sur les entre-
prises” à hauteur de 42 milliards
pour mettre un terme “à l’évasion
fiscale”. “Uber et Amazon préfére-
ront payer leurs impôts en France
plutôt que de renoncer à 67 mil-
lions d’utilisateurs potentiels”,
argumentent les Insoumis.
Cette panoplie provoquerait vite
un choc d’offre à cause de faillites
et de départs d’unités de produc-
tion. L’abandon de la stabilité fis-
cale entraînerait une absence de
visibilité à moyen-long terme sur
le climat des affaires et dissua-
derait fortement l’investissement
domestique et étranger. Pourtant,
une partie de la gent universitaire
klaxonne avec cette musique.
“La petite musique
de la hausse d’impôts” qui crée
des enchaînements funestes
Sur les bancs médiatiques, cela
devient une petite musique qui
de barre annoncés sans chocs en retour.
paradoxalement conforte en creux
la démarche LFI. Exemples. Tel
militera pour l’arrêt de la baisse
programmée des impôts de pro-
duction (ou CVAE), qui vise pré-
cisément à effacer l’écart de
compétitivité avec les industries
concurrentes. Dans ‘Le Journal du
dimanche’, Patrick Martin, prési-
dent du Medef, avertit : “une nou-
velle remise en cause accentuerait le
risque de décrochage et entamerait la
confiance qu’on peut placer dans la
parole de l’État”. Tel autre, à l’instar
de Jean-François Mattei, député
Modem, plaide pour une ponction
de 1 % sur les rachats d’action. Une
façon de faire la courte échelle à
une ponction sur… grande échelle.
La présidente de l’Assemblée natio-
nale, Yaël Braun-Pivet, laboure un
terrain facilement inflammable en
légitimant une taxe sur les super-
profits et les dividendes.
Bercy a déjà allumé des contrefeux
en appliquant à la “rente prix” des
énergéticiens une contribution
exceptionnelle. Problème, celle-ci
rapporte infiniment moins que
prévu. Il faut y remédier. Mais la
ligne de démarcation entre spolia-
tion et perception juste est très fra-
gile. Le risque est dans la logique
d’un processus qui ne demande
qu’à s’étendre à d’autres secteurs.
C’est pourquoi Gabriel Attal a
allumé un contre-feu en lançant
une mission des trois composantes
de la majorité “sur la taxation des
rentes”. Il faut y voir clair d’ici juin.
Le RN racle les fonds de tiroirs
Dans ce climat pro-impôts, l’éco-
nomiste en chef du RN, le député
de la Somme Jean-Philippe
Tanguy, donne l’impression de
racler les habituels fonds de
tiroirs pour alimenter à la fois les
caisses déficitaires de l’État et la
propre plateforme de son mou-
vement. Au menu, lutte contre
les fraudes et la complexité des
normes, rationalisation du mil-
lefeuille territorial, limitation à
deux milliards d’euros du verse-
ment net à l’Union européenne.
Deux leviers standards du RN sont
également convoqués. D’une part,
le “contrôle strict de l’immigra-
tion”, d’un coût évalué à 53,9 mil-
liards, laissant espérer des gains
futurs mais sur des bases de calcul
très contestées. D’autre part, “l’ap-
plication de la priorité nationale”,
aux bénéfices attendus plus qu’in-
certains compte tenu du faible
taux de réindustrialisation de la
stratégie Macron. Le RN s’arc-
boute aussi sur une fiscalité d’at-
mosphère : retour à l’ISF (impôt de
solidarité sur la fortune), “flat tax”
moins favorable aux dividendes,
pénalisation des rachats d’action.
Rien de très original.
Par ailleurs, Marine Le Pen prévoit
toujours de baisser la TVA (énergie
et produits de première nécessité)
et de l’IR (impôt sur le revenu)
pour la première tranche, voire de
rayer d’un trait de plume l’IR pour
les moins de trente ans, ainsi qu’un
départ à la retraite moins tardif,
l’aménagement de multiples niches
fiscales et sociales dont la suppres-
sion de l’IFI (impôt sur la fortune
immobilière). Nombre d’observa-
teurs ont hissé un panneau à 100
milliards d’euros sur ce parcours de
l’hypothétique budget RN. En fait
le parti de Marine Le Pen plaque
un système de pensée décalé par
rapport à l’organisation économique
telle qu’elle fonctionne. Et se per-
suade, comme LFI, que le tissu pro-
ductif absorbera les coups de barre
annoncés sans chocs en retour.
Pas de roue de secours chez
les ex-partis de gouvernement
Pour affronter la dette, Gabriel
Attal ne saurait puiser le moindre
secours programmatique chez les
deux principaux partis d’oppo-
sition. Trouverait-il une roue de
secours chez les deux ex-partis de
gouvernement ? Pas davantage.
Le président du parti Les
Républicains, Éric Ciotti, préfère
menacer de voter la censure contre
un septennat Macron à la “gestion
calamiteuse”e” d’un supplément de
dette de 1 000 milliards d’euros plu-
tôt que de défendre dans le détail
un contre-projet de loi de finances
2024. Qui prévoit 25 milliards de
diminutions de dépense publique,
mais qui contredit le comporte-
ment très dépensier des LR en
commission. Pour renforcer l’offen-
sive politique, Olivier Marleix, le
président du groupe à l’Assemblée,
a décidé d’utiliser le droit annuel
à une commission d’enquête sur la
“forte croissance de la dette sous la
présidence d’Emmanuel Macron”. Ce
sera un brûlot politique. Quant au
projet alternatif du PS, il juxtapose
beaucoup de dépenses et beaucoup
d’impôts en plus. Le président du
groupe, Boris Vallaud, député des
Landes, a eu ce trait d’extrême hon-
nêteté : “c’est un moyen d’expression
pour défendre nos amendements. Ce
n’est pas le budget que nous ferions si
nous étions aux responsabilités”.
La morale de l’histoire est écrite
d’avance. La classe politique fran-
çaise ne s’accordera jamais sur
une feuille de route budgétaire
réaliste. La majorité présiden-
tielle elle-même n’a su maîtriser
ni son chéquier ni le gonflement
du nombre de fonctionnaires. D’où
alors peut venir le redressement
des comptes ? Matignon et Bercy
lancent en continu des ballons d’es-
sai sur des économies potentielles.
Mais l’étendue de leur périmètre
ne renversera pas la vapeur.
Fort opportunément, Gabriel
Attal a posé deux lignes rouges :
pas d’augmentation d’impôts
sur les classes moyennes qui tra-
vaillent, ni sur les entreprises qui
financent le travail.
C’est une façon d’éviter l’hémiplé-
gie. Mais d’une façon trop mini-
maliste. Sans réforme du modèle
social et sans sursaut de produc-
tivité, la dérive des déficits conti-
nuera. Sans doute est-ce le moment
de mettre de côté l’accumulation
de verdicts d’experts-comptables
qui n’ont pas grand sens pour
l’opinion. Avant qu’il ne soit trop
tard, remplaçons les modèles éco-
nométriques par des modèles civi-
lisationnels. Voilà qui relève par
excellence de leaders en civilisa-
tion, l’essence même du politique.
Sans réforme
du modèle social
et sans sursaut
de productivité,
la dérive des déficits
continuera.

Nature et culture
Comment naît un État moderne ?
Des économistes s’emparent d’une question relevant traditionnellement de la philosophie
C’est à la fois une métaphore, un
mythe et une partie de notre his-
toire. Thomas Hobbes pensait que
la vie y était désagréable, brutale
et courte. John Locke n’était pas
d’accord, proclamant que c’est
là que les gens ont appris pour
la première fois à posséder des
choses. Jean-Jacques Rousseau
l’a décrit comme l’endroit où
les gens naissaient libres, avant
d’être enchaînés. Robert Nozick
pensait que les gens étaient si
désespérés de s’en échapper que
le résultat inévitable était la
création d’un État.
Les gouvernements
sont apparus lorsque les gens
ont choisi de se coordonner,
troquant leu
leur liberté totale
contre un État qui arbitre
les conflits et assure un certain
degré de sécurité. En d’autres
termes, les gouvernements
sont choisis plutôt qu’imposés
aux citoyens.
Les réflexions sur “l’état de
nature” – comment les gens
vivaient avant que les politiques
ne s’organisent eux-mêmes en
gouvernements – ont occupé les
philosophes pendant des siècles.
Il est pratiquement impossible de
savoir si l’état de nature corres-
pond à ce qu’ils ont tenté d’ima-
giner. Pourtant, réfléchir à ce que
les gens feraient sans gouverne-
ment a permis de répondre à
des questions profondes. Quelles
sont les limites du pouvoir poli-
tique ? Les citoyens choisiraient-
ils librement l’État moderne ?
La Mésopotamie de l’Antiquité
Aujourd’hui, après toutes ces
théories, trois économistes pen-
sent avoir des réponses empi-
riques à donner. Selon Robert
Allen, de l’université de New York
à Abu Dhabi, Leander Heldring,
de l’université de Northwestern,
et Mattia Bertazzini, de l’univer-
sité de Nottingham, la clé pour
comprendre l’émergence de la
politique moderne n’est pas
une métaphore, mais le cours
constamment changeant d’an-
ciens fleuves en Irak. Les pre-
miers États, affirment-ils dans
un article publié dans l’‘Ameri-
can Economic Review’, se sont
formés non pas pour se protéger
de la violence, comme le pensait
Thomas Hobbes, mais pour des
raisons économiques.
Les rives du Tigre et de l’Eu-
phrate, les deux plus longs
fleuves d’Irak, abritent certaines
des plus anciennes installations
d’êtres humains du monde. La
Mésopotamie, qui a mis au point
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Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
En Mésopotamie, les premiers États ont été formés par des agriculteurs qui ont décidé de s’allier pour s’approvisionner en eau,
donc pour des raisons économiques.
il y a 5 000 ans le premier sys-
tème d’écriture connu, a valu à la
région la réputation de “berceau
de la civilisation”. Le tracé de ces
fleuves se déplace en fonction
des crues et des sécheresses qui
les amènent à sortir de leur lit ou
à disparaître. Un déplacement a
suffi pour que certains agricul-
teurs de l’Antiquité se retrouvent
sans eau pour leurs cultures.
Agriculteurs à la recherche
de l’eau
Robert Allen et ses coauteurs ont
cherché à savoir si un changement
dans le cours d’une rivière pouvait
avoir une influence sur le nombre
et la taille des regroupements
humains. Pour ce faire, ils ont
étudié l’effet du premier change-
ment enregistré en 2850 av. J.-C.
Les agriculteurs se trouvaient
alors face à un choix proche de
celui imaginé par les philosophes
lorsqu’ils cherchaient à théori-
ser l’état de nature. Ceux qui se
retrouvaient sans eau pouvaient
choisir soit de revenir au noma-
disme, soit d’unir leurs forces
pour construire des systèmes d’ir-
rigation afin d’acheminer l’eau
depuis des rivières éloignées.
La grande question philoso-
phique s’est donc transformée en
une sorte d’expérience de labora-
toire, sauf que celle-ci a été réali-
sée il y a des milliers d’années et
qu’elle s’étend sur des centaines
de kilomètres. De plus, ses résul-
tats sont plutôt clairs. Un carré
de 5 km sur 5 km dans un bassin
laissé par une rivière avait 14 %
plus de chances d’abriter un petit
ensemble d’habitats humains,
marqué par un bâtiment public
tel qu’un temple ou une place de
marché, et ce 150 ans après que
la rivière se soit retirée, qu’au
cours des 50 années qui ont pré-
cédé ce changement. Chaque
carré avait 12 % de chances de
plus d’être doté d’un canal issu
de la mise en place d’une forme
d’irrigation artificielle qui ren-
dait possible l’agriculture loin
des rivières. Cinq nouvelles villes
ont été créées, et seulement trois
ont été abandonnées. Esnunna,
une ville située le long d’un nou-
vel affluent du fleuve, est deve-
nue beaucoup plus grande.
Selon Robert Allen et ses coau-
teurs, cela prouve que les pre-
miers États ont été formés par
des agriculteurs qui ont décidé
de s’allier pour des raisons écono-
miques. Le coût de construction
d’un réseau de canaux aurait été
trop important pour que chacun
puisse l’assumer seul. Mais en se
répartissant les investissements
nécessaires, chacun y trouvait
son compte. De telles décisions
étaient capitales. Elles consti-
tuent l’un des premiers exemples
de gouvernement fournissant des
infrastructures en échange d’im-
pôts, et donc la genèse des pre-
miers États.
Deux courants théoriques
Les chercheurs divisent ensuite
les siècles de réflexion sur l’ori-
gine des États en deux camps.
Le premier, qui selon eux va
de Daron Acemoglu, un écono-
miste influent du Massachusetts
Institute of Technology, à Karl
Marx, suppose que les États émer-
gent en fin de compte d’un pro-
cessus de négociation sociale. Les
riches et les personnes jouissant
d’un statut élevé s’emparent du
pouvoir pour leur profit personnel
et fournissent périodiquement
des services, tels qu’une route,
une école ou des forces de police,
afin d’entretenir le soutien de la
population. Mais si tel avait été
le cas en Mésopotamie, c’est dans
les régions où une rivière s’est
retirée que des installations de
peuplements humains se seraient
formées. Après tout, c’est là que
se sont développées des terres
agricoles plus riches et plus fer-
tiles, ce qui assure des collectes
d’impôts plus importantes.
Le fait que les agriculteurs méso-
potamiens semblent avoir choisi
de se regrouper au fur et à mesure
que la rivière s’éloignait de leur
lieu d’habitation plaide en faveur
du second camp. Les philosophes
de ce groupe, parmi lesquels John
Locke et Jean-Jacques Rousseau,
soutiennent que les gouverne-
ments sont apparus lorsque les
gens ont choisi de se coordonner,
troquant leur liberté totale contre
un État qui arbitre les conflits et
assure un certain degré de sécu-
rité. Robert Allen et ses coauteurs
n’ont analysé que l’Irak mésopo-
tamienne, mais ils affirment que
leurs résultats sont susceptibles
de s’appliquer plus généralement
à tous les États en cours de créa-
tion. En d’autres termes, les gou-
vernements sont choisis plutôt
qu’imposés aux citoyens.
De l’importance des facteurs
économiques
Il s’agit là d’une véritable main-
mise des économistes sur un ter-
rain plus communément occupé
ANALYSES
par les théoriciens de la politique.
L’étude n’est pas sans faille.
Peut-être le lancement d’une
opération de conquête inconnue
des historiens explique-t-il l’ex-
pansion des habitats humains au
cours de la période considérée.
Peut-être les auteurs se trom-
pent-ils et le modèle ne se véri-
fie-t-il pas ailleurs. Il y avait déjà
six villes et de nombreux autres
regroupements dans la vallée
mésopotamienne avant que le lit
des rivières ne commence vrai-
ment à se modifier, et certains
existaient depuis un millier d’an-
nées. Les chercheurs insistent sur
le fait qu’ils ne s’intéressent qu’à
la formation de nouveaux gou-
vernements, mais il est possible
qu’ils aient pris en compte des
gouvernements plus anciens en
pleine expansion.
Leur article n’en est pas moins
audacieux et précieux. Pendant
des siècles, les philosophes ont
cherché à expliquer pourquoi
des États émergeaient. Mais ils
ont consacré trop peu de temps
à s’interroger sur les facteurs
économiques en jeu. Bien qu’as-
socier l’état de nature à une
période et à un lieu spécifiques
implique la perte d’une partie
de sa complexité, cela ouvre la
porte à un type d’expérience
qui n’aurait pu être imaginé que
par les philosophes d’antan. Si
Thomas Hobbes ou John Locke
avaient pu étudier quelque chose
s’approchant de l’état de nature
sur lequel ils théorisaient, ils
auraient certainement essayé.
THE ECONOMIST
Pendant des siècles,
les philosophes ont
cherché à expliquer
pourquoi des États
émergeaient.
Mais ils ont consacré
trop peu de temps
à s’interroger
sur les facteurs
économiques en jeu.
5
ANALYSES
Transition économique
Le marché des poids lourds électriques
peine à décoller
L’essence et le diesel continuent d’être plus avantageux pour les clients
les camions électriques permettent aux entreprises de livraison telles que FedEx et DHL d’aider les commerçants qu’elles desservent à respecter leurs engagements en matière de réduction d’émissions carbone exigés
Vous pensez peut-être que si
vous déboursez 100 000 dollars
[environ 92 000 euros, ndt] pour
un véhicule, vous jetterez votre
dévolu sur le plus tape-à-l’œil
– une Porsche, par exemple. En
réalité, de nombreux acheteurs
se soucient moins de l’insigne
sur le capot que de la capacité de
charge de l’engin. Car c’est aussi
le prix d’un gros poids lourd.
Produits à forte marge
Les véhicules utilitaires tels que
les camions et les camionnettes
assurent le bon fonctionnement
des chaînes d’approvisionnement
et le bon déroulement des livrai-
sons. Ils rapportent également
beaucoup d’argent à leurs fabri-
cants. En 2023, les camionnettes
représenteront un tiers des 190
milliards d’euros (207 milliards
de dollars) de chiffre d’affaires
de Stellantis (dont le principal
actionnaire, Exor, détient en
partie la société mère de ‘The
Economist’). Daimler Truck, le
plus grand fabricant mondial de
camions de moyenne et grande
taille, a réalisé un chiffre d’af-
faires de 56 milliards d’euros
l’année dernière. Ford Pro, la
branche véhicules professionnels
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du géant américain de l’automo-
bile, a réalisé un bénéfice net de
7,2 milliards de dollars [6,6 mil-
liards d’euros, ndt] sur le 1,4 mil-
lion d’unités vendues, contre 7,5
milliards de dollars [6,9 milliards
d’euros, ndt] pour Ford Blue, sa
division automobile, qui a vendu
deux fois plus de véhicules. Les
camions fabriqués par Volvo et
Daimler réalisent des marges
similaires à celles d’un construc-
teur automobile haut de gamme.
Électrification à la traîne
Compte tenu de leur coût ini-
tial déjà élevé et de l’attention
que les acheteurs portent aux
dépenses d’exploitation, on peut
s’attendre à ce que les véhicules
utilitaires passent rapidement
à l’électrique, notamment parce
qu’ils sont aussi de gros émet-
teurs de CO2 (les camions et les
bus émettent plus d’un quart du
carbone rejeté sur les routes de
l’Union européenne). Les ache-
teurs professionnels prennent
davantage en compte le TCO
[Total Cost of Ownership, ou coût
total de possession, autrement dit
les coûts totaux pendant toute la
durée d’exploitation, ndt] que les
automobilistes individuels, qui
par de nombreux acheteurs
peuvent payer une prime pour
soulager leur conscience vis-à-
vis de l’environnement. Hélas,
pour de nombreuses entreprises,
l’essence et le diesel continuent
d’être plus avantageux. Cela
peut-il changer ?
Même en Chine, pays qui a
absorbé en 2023 85 % des ventes
mondiales de poids lourds élec-
triques (la catégorie la plus
importante), seul un véhicule sur
25 est écologique, contre une voi-
Les camions fabriqués par
Volvo et Daimler réalisent des
marges similaires à celles d’un
constructeur automobile haut
de gamme.
ture particulière neuve sur trois.
En Europe, ce chiffre est de un
sur 70, et de un sur 7 pour les voi-
tures particulières. Lorsque l’in-
terdiction de vendre des voitures
thermiques entrera en vigueur
dans l’UE en 2035, seuls les trois
quarts des camions pourraient
être électriques, selon la société
de conseil BCG. idTechEx, une
autre société de conseil, prévoit
que les camions zéro émission
représenteront 13 % des ventes
aux États-Unis d’ici à 2030, bien
loin de l’objectif du président
Joe Biden qui vise à atteindre
50 % des ventes de voitures.
Des objectifs raisonnables
pour les petits utilitaires
Au cours des six prochaines
années, l’électrification concer-
nera probablement des véhicules
plus petits opérant sur des trajets
plus courts, tels que les services
de livraison du dernier kilomètre,
pense Alexander Krug d’Arthur D.
Little, un autre cabinet de conseil.
D’un point de vue purement éco-
nomique, les petites camionnettes
électriques ont de quoi convaincre.
Les batteries sont plus petites et
les véhicules peuvent être rechar-
gés pendant la nuit dans les dépôts.
Selon les consultants de McKinsey,
les fourgonnettes électriques qui
parcourent des distances relati-
vement courtes en une journée,
mais qui parcourent beaucoup de
kilomètres en une année, pour-
raient présenter des coûts infé-
rieurs de 10 % à ceux d’une four-
gonnette conventionnelle. Uwe
Hochgeschurtz, de Stellantis, fait
remarquer que le passage à l’élec-
trique peut également permettre
de se prémunir contre des règles
d’émission de plus en plus strictes
dans les villes. Lars Stenqvist, res-
ponsable de la technologie chez
Volvo, ne voit pas pourquoi les
villes européennes ne pourraient
pas utiliser des camions poubelles
électriques.
Même s’ils ne sont pas encore
les moins chers, les camions élec-
triques permettent aux entre-
prises de livraison telles que
FedEx et DHL d’aider les commer-
çants qu’elles desservent à respec-
ter leurs engagements en matière
de réduction d’émissions carbone
exigés par de nombreux acheteurs.
FedEx a pour objectif de conver-
tir à l’électrique la moitié de sa
flotte de véhicules de livraison
d’ici à 2025. DHL souhaite faire
de même pour 60 % de ses véhi-
cules du dernier kilomètre d’ici à
2030. Amazon compte aujourd’hui
10 000 camionnettes électriques
sur les routes américaines et
espère en avoir 100 000 d’ici 2030.
L’équation économique
des poids lourds
L’enjeu économique est plus
important pour les véhicules
lourds. Les plus optimistes notent
que de nombreux itinéraires sont
largement à la portée des camions

électriques actuels. Le ministère
américain des Transports estime
que l’année dernière, la distance
parcourue par les trois quarts des
marchandises transportées par
route dans le pays était inférieure
à 250 miles (400 km). Volvo a cal-
culé que 45 % des marchandises
en Europe parcourent moins de
300 km. Marco Liccardo, respon-
sable de la technologie chez Iveco,
un constructeur italien de camions
(également détenu en partie par
Exor), prévoit que les coûts totaux
des camions électriques équivau-
dront à ceux des camions conven-
tionnels pour des trajets de 200 km
entre les centres logistiques d’ici
quelques années.
Les autorités réglementaires ten-
tent d’accélérer les choses. Aux
États-Unis, il a été proposé d’im-
poser que la moitié des nouveaux
bus et un quart des nouveaux poids
lourds vendus soient entièrement
électriques d’ici à 2032. Les ache-
teurs de ces véhicules propres
peuvent également compter sur
des crédits d’impôt. L’Union euro-
péenne exige que les émissions
moyennes des flottes des construc-
teurs automobiles soient réduites
de 15 % d’ici à 2025 par rapport
à leur niveau de 2019, et de 43 %
d’ici à 2030.
Pour l’instant, ces mesures n’ont
que peu d’effet. Seuls quelques
modèles électriques sont commer-
cialisés. Les batteries volumineuses
et encombrantes qu’ils nécessitent
font grimper le coût d’achat. Les
poids lourds électriques coûtent
aux entreprises deux à trois fois
plus cher qu’un camion diesel, et
leur autonomie est limitée. Les
plus gros poids lourds, dont environ
2 millions d’unités ont été vendues
dans le monde en 2023, sont ceux
qui vont avoir le plus de mal à se
passer des moteurs thermiques.
Volvo a vendu 6 000 camions élec-
triques l’année dernière, soit à
peine 2 % de ses ventes totales.
Un problème d’infrastructures
de recharge
Même si l’inconvénient du coût
peut être surmonté, il reste le
problème de l’infrastructure. Les
flottes de camionnettes peuvent se
recharger pendant la nuit dans les
dépôts et les camions effectuant
des trajets plus courts peuvent être
rechargés à chaque extrémité de
leur parcours, pendant que leurs
cargaisons sont chargées ou déchar-
gées.Toutefois, les trajets plus longs
nécessiteront l’installation de sta-
tions de recharge publiques. Quant
aux chargeurs rapides dédiés aux
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Volvo a vendu 6 000 camions électriques l’année dernière, soit à peine 2 % de ses ventes totales.
camions, ils nécessitent beaucoup
plus d’énergie que ceux destinés
aux voitures, ainsi que beaucoup
d’espace de stationnement. Les
chargeurs les plus rapides, qui
rechargent les voitures en quelques
minutes, prendraient environ 90
minutes pour un camion.
Une poignée de “chargeurs
mégawatts”, dix fois plus rapides,
sont en service en Allemagne et
aux Pays-Bas. Mais un réseau de
recharge à l’échelle européenne
nécessiterait un investissement
de l’ordre de 36 milliards d’euros,
selon le cabinet de conseil PwC. Un
réseau permettant de ravitailler les
camions en hydrogène – une alter-
native aux batteries électriques
qui ne produit pas d’émissions – ne
serait pas non plus financièrement
intéressant. Il est peu probable que
les gouvernements à court d’ar-
gent veuillent payer la facture. Le
12 mars, l’administration Biden
a dévoilé une stratégie visant à
mettre en place un système public
de recharge pour les camions. Mais
même si ce plan se traduit concrè-
tement, cela ne se fera pas du jour
au lendemain.
Pression concurrentielle
minimale et revers de fortune
Les constructeurs eux-mêmes sou-
lèvent un autre problème. Selon
Robert Falck, patron d’Einride, une
start-up suédoise spécialisée dans
les véhicules utilitaires, le passage
rapide à un monde entièrement
électrique “réduirait à néant sept
ou huit années de bénéfices”. Alors
que les constructeurs automobiles
traditionnels ont été contraints de
se convertir à l’électrique sous la
pression d’abord de Tesla, puis des
modèles chinois bon marché mais
corrects, le secteur des camions a
été moins perturbé. Tesla a dévoilé
le Semi, son camion électrique, en
2017, mais n’a commencé à l’ex-
pédier que fin 2022. Aujourd’hui,
une centaine de ses véhicules est
en circulation. Ses projets de pro-
duction de 50 000 véhicules par
an d’ici fin 2024 semblent extrê-
mement optimistes. Nikola, qui
s’est lancé en fanfare en 2014 et a
créé en 2019 une coentreprise avec
Iveco pour développer des camions
zéro émission, a rencontré de nom-
breuses difficultés. Son fondateur a
été emprisonné en 2023 pour avoir
trompé ses investisseurs. Sa valeur
boursière s’est effondrée, passant
de 29 milliards de dollars [environ
27 milliards d’euros, ndt] en 2020
à environ 900 millions de dollars
[environ 830 millions d’euros, ndt].
L’année dernière, sa coentreprise
avec Iveco a été démantelée et elle
n’a vendu que 35 véhicules à pile
à hydrogène. Elle a interrompu la
production de ses camions dotés
d’une batterie électrique.
Les start-up qui s’intéressent
aux camionnettes de livraison du
dernier kilomètre ont connu des
destins divers et variés. Il est dif-
ficile pour elles d’augmenter leur
production et de lever des fonds.
Lordstown, une entreprise améri-
caine, et Volta Trucks, une entre-
prise suédoise, ont fait faillite.
Arrival, une entreprise britannique,
est au bord du gouffre, malgré une
commande de 10 000 camionnettes
de la part d’UPS, un rival de FedEx
et de DHL. Rivian, qui a signé
en 2019 un accord pour vendre
100 000 camionnettes à Amazon, et
Canoo, qui compte Walmart parmi
ses clients, peinent à produire des
véhicules à grande échelle sans
consumer toutes ses liquidités.
D’autres fabricants, comme REE et
Tevva, qui fabriquent des fourgon-
nettes et des camions électriques
en Grande-Bretagne, ou Harbinger
et Workhorse, qui produisent
des camions électriques de taille
moyenne aux États-Unis, sont pro-
metteurs, mais ont encore du che-
min à parcourir.
La Chine en butte aux
réglementations européennes
La menace que représente la Chine
pour les constructeurs historiques
de camions est également beau-
coup moins forte que sur le marché
des voitures particulières. Comme
pour les voitures électriques, la
Chine a pris une longueur d’avance
sur tous les autres pays dans le
domaine des véhicules électriques
commerciaux, grâce à son indus-
trie de production de batteries de
renommée mondiale (et à de fortes
incitations gouvernementales).
Maxus, une marque britannique
rachetée par Saic, un construc-
teur automobile chinois, vend des
fourgonnettes dans toute l’Europe
et l’un de ses modèles de fourgon-
nette électrique a été le plus vendu
en Grande-Bretagne en décembre.
ANALYSES
BYD, la plus grande entreprise
chinoise de voitures électriques, a
déjà exporté une poignée de poids
lourds alimentés par des batteries
électriques vers l’Amérique.
Mais les constructeurs chinois de
camions vont devoir faire face à
davantage d’obstacles sur les mar-
chés étrangers que leurs homolo-
gues dans l’automobile, qui sont
pourtant déjà regardés avec suspi-
cion par de nombreux gouverne-
ments occidentaux. Un dirigeant
du secteur automobile qualifie les
très strictes réglementations euro-
péennes sur les camions d’“équiva-
lentes à des droits de douane”, ajou-
tant que cela sape la compétitivité
des véhicules électriques commer-
ciaux chinois sur le continent.
Nouveaux business models
Robert Falck espère bousculer le
marché avec un nouveau modèle
utilitaire, qu’il surnomme “l’Uber
du fret”. Volvo et Iveco ten-
tent d’accroître l’attrait de leurs
camions électriques grâce à un
mode de financement qui évite
les coûts initiaux élevés et permet
aux clients de payer en fonction de
leur utilisation. Einride va plus loin
en rassemblant sa propre flotte de
véhicules (construits par des par-
tenaires et financés par des inves-
tisseurs) pour proposer un service
de transport de marchandises. La
société exploite déjà des flottes
pour Maersk, un géant du transport
maritime, ab InBev, un brasseur, et
Lidl, une chaîne de supermarchés.
Il s’agit là d’une voie intéressante
pour le développement du fret
électrique. Mais elle aussi semble
longue et sinueuse.
THE ECONOMIST
Alors que les
constructeurs
automobiles
traditionnels ont
été contraints
de se convertir à
l’électrique sous la
pression d’abord
de Tesla, puis des
modèles chinois bon
marché mais corrects,
le secteur des
camions a été moins
perturbé.
7
ANALYSES
Trop anxieux, trop feignants ?
Faut-il s’inquiéter pour la génération Z ?
Le schéma familier où les plus âgés s’alarment de l’état de la jeunesse se répète encore et encore
En 1935, le magazine Harper’s a
publié un triste article sur les jeunes
Américains. Ses auteurs, les journa-
listes George Leighton et Richard
Hellman, affirmaient qu’une géné-
ration était en train de “pourrir sous
nos yeux”. L’apathie et une impres-
sion de désenchantement se géné-
ralisaient selon eux, de même que
la criminalité. Même les lycéens
se mettaient à se munir d’armes
à feu afin d’“obtenir ce qu’ils vou-
laient”. George Leighton et Richard
Hellman attribuent cette tragédie
au chômage de masse. Certains de
leurs contemporains ont pointé du
doigt la marijuana.
Une jeunesse critiquée
depuis toujours
Une cinquantaine d’années après
cet article – et 40 ans après que
la génération supposée pourrie
ait sauvé le monde du fascisme –
des personnes plus âgées se sont
à nouveau plaintes de la mau-
vaise direction empruntée par
les jeunes. Dans un livre intitulé
‘The Disappearance of Childhood’
[‘La disparition de la jeunesse’, ndt]
(1982), Neil Postman, théoricien de
l’éducation, affirmait que les ado-
lescents adoptaient des pratiques
Ce qui ne change pas, c’est
la certitude absolue avec
laquelle les adultes plus âgés
s’expriment sur les problèmes
de la jeunesse
d’adultes telles que la consomma-
tion excessive d’alcool et flirtaient
avec la criminalité. Il estimait éga-
lement qu’ils avaient beaucoup
trop de relations sexuelles. Le prin-
cipal coupable, d’après lui, était la
télévision.
Deux autres livres ont été publiés
plus récemment sur les problèmes
et les défauts de la jeunesse. Ils ne
mentionnent pratiquement pas le
chômage, la marijuana ou la télé-
vision ; en réalité, ils s’opposent sur
les raisons expliquant la mauvaise
situation des jeunes. Les causes
changent, les mesures prises évo-
luent. Ce qui ne change pas, c’est la
certitude absolue avec laquelle les
adultes plus âgés s’expriment sur
les problèmes de la jeunesse.
L’ouvrage ‘The Anxious Generation’
[‘La génération anxieuse, ndt] décrit
une cohorte souffrant de pro-
blèmes de santé mentale d’une
ampleur sans précédent. Un cin-
quième des étudiants américains
ont été diagnostiqués ou traités
pour une dépression en 2019,
contre un dixième dix ans plus tôt.
Jonathan Haidt, psychologue social
à l’Université de New York, affirme
qu’il ne s’agit pas seulement d’une
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Les jeunes sont la cible de critiques depuis plusieurs générations. Deux livres ont été publiés plus récemment sur les problèmes
question de parole libérée. Le
nombre de suicides est également
en hausse : il a plus que doublé chez
les jeunes filles américaines âgées
de 10 à 14 ans depuis 2010.
Les ravages
de la surprotection
Les smartphones et les réseaux
sociaux en sont les principaux res-
ponsables. Au lieu de fréquenter
petites communautés stables dans
le monde réel, les jeunes rejoignent
des communautés virtuelles, où ils
évoluent dans “une tornade quoti-
dienne de mèmes, de tendances et de
micro-drames éphémères, alimentée
par des millions de d’acteurs insigni-
fiants qui changent constamment”.
Les smartphones sont si attractifs
qu’ils réduisent l’intérêt pour toutes
les autres activités. À rebours de
la complainte de Neil Postman sur
les adolescents des années 1980,
Jonathan Haidt affirme que les
adolescents d’aujourd’hui sortent
de chez eux et ont des relations
sexuelles plus tardivement qu’avant.
Jonathan Haidt a repris certains des
arguments qu’il avait déjà dévelop-
pés dans un précédent livre, ‘The
Coddling of the American Mind’
[‘La surprotection de l’esprit améri-
cain, ndt], qui expliquait pourquoi
les étudiants inscrits à l’université
sont devenus si sensibles. Dans ‘The
Anxious Generation’, il affirme que
ces problèmes commencent bien
plus tôt, avec une éducation trop
protectrice vis-à-vis des enfants.
L’auteur préconise dans son livre
d’interdire les téléphones pendant
les heures de cours, d’empêcher
les préadolescents d’accéder aux
réseaux sociaux et de laisser les
enfants plus souvent se défouler.
Toutes ces suggestions semblent
judicieuses. Certaines semblent
même amusantes.
et les défauts de la jeunesse.
Dans ‘Bad Therapy’ [‘Mauvaise thé-
rapie’, ndt], Abigail Shrier recon-
naît que les jeunes sont profon-
dément perturbés, mais n’est pas
d’accord sur la cause. Selon elle, le
coupable n’est pas la technologie,
mais ce qu’elle appelle “l’industrie
de la santé mentale”. Près de deux
cinquièmes des jeunes Américains
disent avoir reçu l’aide d’un profes-
sionnel de la santé mentale, et cela
leur a fait beaucoup de mal, affirme-
t-elle. Ils ne sont jamais autorisés
“à ignorer une douleur, aussi insigni-
fiante soit-elle”. Les thérapeutes et
les conseillers les ont privés de leur
pouvoir d’action. Un garçon qui a
été déclaré en difficulté d’apprentis-
sage et “neurodivergent” “n’a plus
d’autre choix que de rester paresseux”.
Des enfants qui grandissent
sans règle
Abigail Shrier, qui a déjà écrit
sur les dangers du traitement des
transsexuels, a également des mots
acerbes pour les parents modernes,
bien que sa critique diffère légère-
ment de celle de Jonathan Haidt.
Le désir des parents d’être aimés
par leurs enfants et de les voir
toujours heureux les pousse à les
couver et les asphyxier, pense-t-
elle. Ce qui donne naissance à une
horde “d’enfants beaucoup plus égo-
centriques, indisciplinés et antipa-
s” que par le passé. Parce que
thiques”
les enfants grandissent sans règles
claires, ils sont désorientés et agres-
sifs. Lorsque leur comportement
devient inquiétant, les thérapeutes
sont convoqués.
‘The Anxious Generation’ est le
meilleur des deux livres. Il traite
sérieusement les contre-argu-
ments qui pourraient être avancés
à l’auteur ainsi que les lacunes des
preuves apportées ; , les notes en fin
d’ouvrage valent la peine d’être lues
– même si cela ne ressemble pas à
un compliment. Le ton assuré de
Jonathan Haidt est agréablement
entrecoupé d’aveux personnels.
Lui aussi a lutté contre une grave
anxiété. Il a donné à son fils un
smartphone à un âge étonnamment
jeune et l’a utilisé pour suivre ses
mouvements.
‘Bad Therapy’ n’admet aucune
nuance. Abigail Shrier a échangé
avec de nombreux thérapeutes,
mais elle déclare ne faire confiance
qu’à ceux qui affirment que les thé-
rapies peuvent nuire aux jeunes
patients. Lorsqu’elle évalue des
arguments auxquels elle n’adhère
pas, comme l’idée que les trau-
matismes de l’enfance produisent
souvent des adultes abîmés, elle
insiste à juste titre sur l’existence de
preuves rigoureuses. En revanche,
certains de ses propres arguments
s’appuient sur de simples conversa-
tions avec des amis et sur un groupe
Facebook où des parents libéraux se
plaignent de leurs enfants.
Conclusions
non généralisables
Les deux auteurs auraient gagné
à voyager davantage. Jonathan
Haidt vit à New York et Abigail
Shrier à l’ouest de Los Angeles. Ils
généralisent leur expérience de
ces endroits privilégiés, parfois un
peu fous, au reste de l’Amérique
et du monde. Leurs perspectives
limitées affaiblissent leur argu-
mentaire. Jonathan Haidt, tout en
affirmant que la concurrence féroce
pour les places à l’université ne
peut expliquer pourquoi les jeunes
Américains sont si malheureux, sou-
tient que les demandes d’inscription
à l’université sont “beaucoup moins
s” en Grande-Bretagne.
stressantes”
Cela surprendra agréablement les
lecteurs britanniques.
“Tout le monde va à l’université”,é”
écrit Abigail Shrier dans un aparté
très caractéristique de son style.
Mais ce n’est pas le cas. Et les
jeunes qui ne vont pas à l’univer-
sité, qui vivent loin des coins les
plus privilégiés de l’Amérique,
sont souvent ceux pour lesquels il
faut s’inquiéter. Le taux de suicide
des jeunes est beaucoup plus élevé
dans des États comme l’Alaska et le
Dakota du Sud qu’en Californie ou
à New York ; en Grande-Bretagne, il
est plus élevé en Irlande du Nord. Il
semble peu probable que les adoles-
cents de ces régions soient concer-
nés par une mise à disposition d’un
nombre particulièrement élevé de
smartphones, de thérapeutes ou de
parents permissifs.
Une génération Z meilleure que
les précédentes
De nombreux jeunes sont certai-
nement anxieux, malheureux ou
seuls. Mais la conviction que leur
état mental importe plus que tout
est très récente. Les générations
précédentes d’adultes se sou-
ciaient moins de l’état d’esprit
des jeunes que de leurs compor-
tements déviants et indiscipli-
nés. À cette aune, la génération
actuelle est un ravissement. Les
bagarres, la délinquance juvénile,
la consommation de drogues et les
grossesses chez les adolescentes
sont en recul aux États-Unis.
La génération Z est meilleure
que les cohortes précédentes à
d’autres égards. Elle ne tolère pas
les préjugés : les membres de la
génération X devraient se rappe-
ler à quel point le répertoire d’in-
sultes de leur jeunesse mettait en
cause la sexualité des autres ou
soulignait les handicaps mentaux
et physiques. Décrire la généra-
tion Z comme désespérément égo-
centrique, comme le fait Abigail
Shrier, c’est ignorer l’histoire
récente. En 2020, des enfants et
des adolescents ont été soumis à
des contraintes extraordinaires et
lourdes de conséquences afin de
sauver des personnes plus âgées
du covid.
La génération qui constitue
aujourd’hui la jeunesse finira par
grandir, trouver un emploi, nouer
des relations et avoir des enfants.
Si l’on se fie au passé, ses membres
écriront des articles et des livres
qui critiqueront les jeunes. Dans
les années 1930, les jeunes étaient
considérés comme une menace
pour l’ordre public ; dans les années
1980, ils grandissaient trop vite.
Aujourd’hui, ils grandissent trop
lentement et sont malheureux.
Quel jugement attend la généra-
tion qui n’est pas encore née ?
THE ECONOMIST

Après le téléphone et le mail
Comment les applications de tchat ont conquis nos bureaux
Slack a peut-être perdu de son éclat, mais les messageries professionnelles ne sont pas près de disparaître
La façon dont les premiers
adeptes de Slack parlaient de
cette messagerie profession-
nelle dans les années 2010 peut
aujourd’hui sembler ahurissante.
Au bureau, elle était considérée
comme un “ami”, le “ciment” des
équipes et la raison pour laquelle
le travail était amusant. Bien sûr,
nous savons aujourd’hui que les
flux de messages ininterrompus
rendent la déconnexion plus dif-
ficile. Mais au moins, nous pou-
vons envoyer des émojis à nos
patrons.
Décontraction
mais professionnalisme
Certes, les messageries pro-
fessionnelles nous enchaînent
à notre poste de travail mais,
en contrepartie, elles ont aussi
contribué à bouleverser les
normes en vigueur au bureau.
L’idée selon laquelle le monde
du travail nécessite que chaque
individu adopte une identité de
circonstance, plus rigide, est en
train de tomber en désuétude.
L’arrivée de nouvelles généra-
tions sur le marché et l’essor
du télétravail du fait de la pan-
démie ont permis le développe-
ment d’un ton plus décontracté.
Le secteur de la tech a prouvé
qu’une allure décontractée
n’est pas synonyme de manque
de professionnalisme
ou d’improductivité
Les costumes, les cravates et
les autres signes de formalisme
sont moins populaires. Les “Bien
à vous” sont remplacés par un
simple “Merci” en guise de
signature de mail. Les messages
envoyés via les tchats internes
sont rarement signés – sauf
peut-être d’un pouce levé. Slack
et Microsoft Teams permettent
même aux travailleurs de jouer à
des jeux vidéo.
La Californie a été pionnière
dans ce domaine. Lorsque je m’y
suis installée en 2018, j’avais
une garde-robe composée essen-
tiellement de vêtements pro-
fessionnels inconfortables. Pour
moi, à l’époque, les seuls moyens
d’échanger avec mes collègues
étaient les appels téléphoniques
et les mails. Dès mon premier
jour au bureau du Financial
Times San Francisco, j’ai été
initiée aux échanges rapides
de messages sur Slack. Dans les
jours qui ont suivi, j’ai compris
que chaque réunion à laquelle je
participerais se composerait d’in-
dividus vêtus d’un simple pull et
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Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Ces messageries instantanées seraient même un moyen de réduire le bruit ambiant dans les open spaces en dématérialisant les bavardages intempestifs.
portant des baskets et j’ai adapté
ma garde-robe en conséquence.
Le secteur de la tech a prouvé
qu’une allure décontractée n’est
pas synonyme de manque de
professionnalisme ou d’impro-
ductivité. Mais cette idée conti-
nue d’avoir cours dans certaines
parties plus conservatrices de la
société. Il en va de même pour la
question qui concerne le type de
travail qui doit être effectué par
le biais du tchat.
Comment mail et tchat sont
devenus interchangeables
J’y ai pensé alors que j’assistais
au procès opposant Epic Games
à Google à la fin de l’année der-
nière. Alors que le procès portait
sur le magasin d’applications de
Google, le juge a semblé étonné
de constater qu’une grande
partie du travail effectué chez
Google se déroulait sur le tchat
interne.
Il a reproché à l’entreprise d’avoir
permis que ce type de communi-
cation soit traité différemment
des mails. Les paramètres de sup-
pression automatique des mes-
sages les rendent éphémères et
leur donnent le ton léger d’une
simple conversation. Toutefois,
selon le juge, cette pratique
contribue à faire disparaître des
preuves.
Je me suis mise à utiliser le tchat
et le courrier électronique de
manière interchangeable sans
même y penser. Sa similitude
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avec les SMS facilite le mélange
de conversations personnelles et
professionnelles. Le nombre de
discussions de groupe et de mes-
sages individuels différents dans
lesquels nous nous retrouvons
enrôlés crée un bruit de fond
constant qui rend facilement
addict, même si cela entrave
notre productivité.
Les vertus de Slack
Pour comprendre comment on en
est arrivé là, il faut revenir plus
d’une décennie en arrière, à San
Francisco, en 2013. Les outils de
messagerie pour les organisa-
tions – ou plateformes d’entre-
prise – n’étaient pas nouveaux.
Google essayait de proposer un
tel service depuis presque aussi
longtemps que ses services de
messagerie électronique, lançant
Google Talk en 2005, un an après
Gmail. Il y avait aussi des start-
up. Mais c’est Slack qui a raflé la
mise.
Si Slack a des couleurs de jeu
vidéo, c’est parce qu’il est né
d’une start-up qui avait conçu
par ailleurs un jeu en ligne mul-
tijoueurs. Ce jeu n’ayant pas
rencontré le succès espéré, son
fondateur, Stewart Butterfield,
s’est tourné vers le développe-
ment d’une plateforme de discus-
sion interne aux équipes utilisa-
trices. Celle-ci a conquis d’autres
start-up, qui ont fait l’éloge de
son design. En 2015, ‘Wired’ ,
un magazine spécialisé dans la
tech, a publié un article intitulé :
“Fermez votre bureau. Vous tra-
vaillez tous sur Slack maintenant”.
Les entreprises de messagerie
professionnelle telles que Slack
affirment que leur outil de com-
munication permet de réduire
le nombre de demandes de réu-
nions. Les émojis offrent la pos-
sibilité de réagir de façon suc-
cincte, réduisant ainsi le nombre
de messages. Ces messageries
instantanées seraient même
un moyen de réduire le bruit
ambiant dans les open spaces en
dématérialisant les bavardages
intempestifs.
Dans le giron de Salesforce
L’inconvénient est que les
employés peuvent avoir ten-
dance à baisser trop leur garde et
à oublier qu’ils utilisent un outil
de travail qui n’est pas toujours
privé. Bari Weiss a pointé du
doigt Slack lorsqu’elle a démis-
sionné du ‘New York Times’,
affirmant que ses collègues la
critiquaient sur la plateforme et
affichaient un emoji “hache” à
côté de son nom dans les canaux
de l’entreprise.
Au cours de l’année écoulée,
Slack a perdu de son éclat. C’est
en partie le résultat d’un rachat
faramineux à 28 milliards de dol-
lars [environ 26 milliards d’euros,
ndt] par Salesforce en 2021. De
start-up incontrôlable, Slack est
devenue une partie de l’offre du
géant des logiciels Salesforce. La
ANALYSES
croissance de ses ventes a chuté.
Au dernier trimestre, elle était
de 16 %, contre 33 % l’année pré-
cédente. Les cofondateurs sont
partis. Comme toutes les autres
entreprises de la tech, elle mise
désormais sur l’intelligence arti-
ficielle générative.
Mais la baisse de popularité de
Slack n’est pas le reflet d’une
aversion pour l’usage de messa-
geries instantanées au bureau.
C’est le résultat de l’arrivée de
rivaux tels que Google qui utili-
sent leurs ressources pour s’ap-
proprier sa part du gâteau. La
culture du bavardage non-stop
et informel sur le lieu de travail
qu’il a contribué à créer n’est pas
près de disparaître.
ELAINE MOORE, FT
La baisse de
popularité de Slack
n’est pas le reflet
d’une aversion
pour l’usage
de messageries
instantanées
au bureau.
C’est le résultat de
l’arrivée de rivaux
tels que Google.
9
ANALYSES
Évolution surprenante
De la prévision budgétaire d’automne à la réalité comptable de mars
Un écart allant jusqu’à 0,3 % du PIB sur le solde est assez naturel du fait de l’incertitude des recettes et dépenses de fin d’année, moins
l’écart observé cette année de 0,6 %
MÉCOMPTES PUBLICS,
FRANÇOIS ECALLE
À l’automne dernier, le gouverne-
ment prévoyait un déficit public
égal à 4,9 % du PIB pour 2023,
ce qui a été inscrit dans la loi de
finances initiale pour 2024 et
dans la loi de programmation des
finances publiques pour 2023-
2027, votées en décembre. Or les
comptes publiés par l’Insee en
mars 2024 se soldent par un déficit
public de 5,5 % du PIB.
Il n’est pas rare que le déficit
publié en mars par l’Insee pour
l’année passée diffère sensible-
ment de celui qui était prévu par
le gouvernement l’automne pré-
cédent. Le déficit de 2010 publié
par l’Insee en mars 2011 était
inférieur de 0,7 point de PIB à
celui prévu par le gouvernement
à l’automne 2010. Des écarts de
même sens de 0,2 à 0,4 point ont
été observés pour les déficits de
2014, 2015, 2017 et 2018. Le déficit
Programme “Digital India”
L’Inde, nouvelle grande puissance numérique
Narendra Modi réussit d’un même coup à généraliser les services numériques pour les Indiens et à affirmer son leadership parmi les
pays en développement
CHRONIQUES DU MAHABHARATA,
CHARLY SALKAZANOV
Le numérique est un levier de déve-
loppement incontournable. Dès
2015, Narendra Modi a mis l’accent
dessus avec le programme “Digital
India”. Sous ce nom se cachait un
ambitieux programme pour connec-
ter l’Inde. Son objectif était clair:
transformer le pays en société digi-
tale et en économie de la connais-
sance. Il s’agissait alors de mettre
fin au paradoxe indien. D’un côté,
le pays jouait un rôle déterminant
pour les grandes entreprises à tra-
vers le monde, notamment via ses
géants des services informatiques
externalisés. De l’autre, il restait peu
connecté et numérisé. Pourtant, les
internautes indiens représentent
un marché important. En effet, sous
l’effet conjugué de la démographie
et du développement de l’Internet
mobile, il y a plus d’internautes
en Inde qu’aux États-Unis et dans
l’Union européenne réunis. Autant
dire que les Indiens représentent
une part de choix pour les géants du
numérique. Narendra Modi a donc
cherché à développer l’autonomie de
son pays dans ce domaine. Au-delà
de cette réussite, l’Inde y voit désor-
mais un moyen de revendiquer une
position de leadership des pays en
10
Des notes internes des services du ministère des Finances auraient alerté
les ministres sur le risque d’un déficit de 5,2 ou 5,3 % du PIB en décembre et janvier.
de 2007 constaté par l’Insee était
supérieur de 0,3 point de PIB à
celui prévu à l’automne 2007. Des
écarts de même sens de 0,2 ou
0,3 point ont été observés pour les
déficits de 2012 et 2013.
Les prévisions de déficit réalisées
à l’automne sont encore fragiles,
d’abord parce que le scénario
développement. En faisant de l’Inde
une puissance numérique, Narendra
Modi l’a positionnée comme nou-
velle grande puissance mondiale.
Combler le retard numérique
Annoncé par Narendra Modi en
2015, le programme “Digital India”
recouvre un grand nombre d’initia-
tives portant sur la réduction de la
fracture numérique, le e-gouverne-
ment et la tech publique. À cette
époque, il fallait porter son regard
au-delà de Bangalore et d’Hydera-
bad, les deux capitales de la tech du
pays, pour constater que le retard
du pays en matière de transforma-
tion numérique était encore visible.
Afin de le réduire, le projet Bharat
Net visait à relier 600000 villages
au haut débit en déployant la fibre
et des bornes wifi. Une société
publique dédiée a même été créée
dans ce but. Elle a reçu une dotation
de 6 milliards de dollars jusqu’en
2023. En 2019, l’effort s’est pour-
suivi au travers de la mise en place
de la National Broadband Mission
[Mission nationale pour le haut débit,
ndlr]. Son objectif: poser 3 millions
de kilomètres de câbles de fibre
optique, et accroître la densité en
antennes pour multiplier le débit
par dix. À cette fin, le programme
prévoit de mobilier 100 milliards de
économique sur lequel reposent les
prévisions de recettes est lui-même
encore fragile. En outre, certaines
recettes et dépenses sont encore
plus incertaines à cette période
de l’année. Le dernier acompte
de l’impôt sur les sociétés payé
par les grandes entreprises, le 15
décembre, repose sur leur prévi-
sion de bénéfice pour l’année en
dollars d’investissements, dont 10 %
de fonds publics.
Le chantier du e-gouvernement
En matière d’e-gouvernement, un
chantier a été lancé afin de dématé-
rialiser les relations entre les admi-
nistrations et les citoyens (notam-
ment via le programme dénommé
e-Kranti), et faciliter l’accès aux
données publiques et les interac-
tions avec le gouvernement (Mygov.
in). Enfin, les infrastructures numé-
riques publiques recouvrent un
triptyque: identité, paiements et
gestion de données. Tout a com-
mencé avec Aadhaar, un système
d’identité numérique biométrique
qui permet de couvrir près d’1,4 mil-
liard d’habitants. Ensuite, le système
United Payments Interface (UPI)
développé par la National Payments
Corporation of India permet de faire
tous ses paiements via une applica-
tion mobile. En outre, grâce à un
numéro à 12 chiffres et au système
Digilocker, les Indiens peuvent accé-
der à des documents en ligne (docu-
ments fiscaux, certificats de vacci-
nation, etc.) dont l’authenticité est
garantie par le gouvernement.
Une révolution pour le pays
Si pour les personnes aisées, la
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
cours. Son montant est très fluc-
tuant d’une année à l’autre et tou-
jours très difficile à prévoir. Les
dépenses d’investissement des col-
lectivités locales sont très variables
et concentrées sur le dernier tri-
mestre et ne sont connues des ser-
vices du ministère des Finances
qu’au début de l’année suivante.
Même si les erreurs sur certains
postes peuvent en partie se com-
penser, un écart de 0,3 point de PIB
entre la prévision de l’automne et le
déficit comptabilisé par l’Insee en
mars est normal.
S’agissant de 2023, l’écart (0,6 point
de PIB) est surprenant. Il était
certes plus important pour 2010
(0,7 point), mais dans l’autre sens
et dans un contexte de rebond de
l’activité après la crise de 2009 qui
rendait les prévisions plus difficiles.
Alerte des services non suivie
par les ministres
Selon le rapporteur général de
la commission des finances du
Sous l’effet conjugué de la démographie
phie et du développement de l’Internet mobile,
il y a plus d’internautes en Inde qu’aux États-Unis et dans l’Union européenne réunis.
“Digital India” est pratique, pour
les plus modestes, c’est une révolu-
tion. Pour toutes leurs démarches,
les Indiens peuvent désormais
compter sur leur smartphone. En
effet, les centaines de millions de
personnes qui bénéficient de pro-
tection sociale reçoivent désor-
mais leurs prestations directement
sur leur compte bancaire. Autre
avantage, ces transferts directs ont
permis de réduire considérable-
ment la corruption. À terme, il est
probable que des pays africains et
asiatiques adoptent les systèmes
indiens d’identité ou de méthodes
de paiement.
L’Inde veut jouer un rôle de
Sénat, des notes internes des ser-
vices du ministère des Finances
ont alerté les ministres sur le
risque d’un déficit de 5,2 ou 5,3 %
du PIB en décembre et janvier. On
peut donc penser que ces services
ont fait une erreur technique nor-
male de 0,2 ou 0,3 point de PIB, et
que les ministres ont décidé de ne
pas annoncer un déficit supérieur
à 5,0 % du PIB.
La révision à la baisse des recettes
fiscales de 2023 les aurait obligés
à réviser aussi à la baisse celles
de 2024, et donc à devoir amen-
der non seulement le projet de
loi de finances de fin de gestion
pour 2023, mais aussi le projet de
loi de finances initiale pour 2024.
Dans un contexte où ces textes
n’ont pu être adoptés qu’en uti-
lisant plusieurs fois l’article 49-3
de la Constitution, on peut com-
prendre, sans forcément l’approu-
ver, qu’ils y aient renoncé.
Le site www.fipeco.fr développe
les analyses de François Ecalle.
moteur et inciter les autres pays
en développement à suivre son
exemple. Promouvoir sa technolo-
gie pour transformer les pays les
plus pauvres est un moyen d’affir-
mer sa position de leadership. Son
argumentaire est séduisant pour
les pays qui ne disposent pas de
systèmes traditionnels comme les
cartes de crédit ou les ordinateurs.
En adoptant le modèle indien, ils
ont la possibilité de faire un bond
et d’égaler les pays occidentaux,
voire de les dépasser. Des inves-
tissements massifs seront néces-
saires. Mais l’exemple indien
montre qu’ils seraient certaine-
ment très rentables.

Chine-Occident
Le dialogue mondial tourne à la conversation mondaine
Tout le monde s’accorde sur les principes – paix, sécurité, prospérité, progrès – sans jamais en interroger la définition
QUAND LA CHINE S’EST ÉVEILLÉE,
PAUL-HENRI MOINET
Lundi 1er avril, jour de la
Résurrection, le Premier ministre
chinois Li Qiang a rencontré
longuement à Beijing Stéphane
Séjourné, notre ministre des
Affaires étrangères. Côté résur-
rection rien à signaler, plutôt la
routine diplomatique : la Chine,
par la voix de Li Qiang, a redit
que la France représentait pour
elle un pays prioritaire parmi les
nations occidentales, qu’il fallait
cultiver et approfondir l’amitié
historique franco-chinoise de
60 ans dont c’est l’anniversaire
cette année, que les deux écono-
mies chinoise et française étaient
Des principes dont les critères
ne sont pas communs aux
interlocuteurs n’ont aucune
valeur. On peut les ignorer
ou les bafouer à volonté.
hautement complémentaires,
que la France devait continuer
à rester ouverte aux entreprises
chinoises pour faire contrepoids
à la politique économique iné-
quitable et discriminatoire de
Washington, qu’il fallait résister
farouchement à la tentation du
découplage, que le monde n’avait
jamais eu autant besoin de coopé-
ration multilatérale, que l’ordre
mondial réclamait toujours plus
de certitude et de stabilité.
Trois jours avant cette rencontre
pascale, c’est le vice-président
chinois Han Zheng qui rencon-
trait Rodolphe Saadé, président
du géant du transport maritime
CMA-CGM : les interlocuteurs
changent, le contenu du dialogue
est immuable. Même conversa-
tion récente aussi entre Wang
Yi, ministre chinois des Affaires
étrangères, et Emmanuel Bonne,
conseiller diplomatique de l’Ély-
sée. Et bien sûr, point culminant
de la symphonie de l’harmonie,
même son de cloche dans les
messages de félicitations que
les présidents chinois et français
ont échangé le samedi de Pâques
pour célébrer la visionnaire ami-
tié franco-chinoise pensée par de
Gaulle.
La conversation continue,
la guerre tourne à plein régime
Le partenariat stratégique global
entre les deux pays aurait ainsi un
bel avenir devant lui. Sous l’égide
de la grande tétralogie concep-
tuelle paix, sécurité, prospérité,
progrès, il devrait contribuer à réé-
quilibrer le monde. Les principes
sont forts et beaux mais leurs cri-
tères ne sont jamais interrogés.
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Faute de poser la question des critères, le dialogue mondial tourne à la conversation mondaine, agréable, codée, prévisible, consciente de sa vanité.
Ici, Li Qiang, Premier ministre chinois, et Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères en visite à Pékin le 1er avril.
Ce samedi de Pâques, le jour
même ou Xi Jinping et Emmanuel
Macron échangeaient leurs lettres
de félicitations, un nouveau secré-
tariat pour le mécanisme de coo-
pération Chine-Asie centrale
était signé à Xi’an par Wang Yi
et ses homologues kazakh, ouz-
bek, tadjik, kirghize et turkmène.
Les principes de cette nouvelle
alliance ? À peu près les mêmes
que ceux de la tétralogie concep-
tuelle censée présider au partena-
riat stratégique franco-chinois.
Et quand le 2 avril dernier, Joe
Biden et Xi Jinping se sont lon-
guement entretenus au télé-
phone, ils ont à leur tour partagé
exactement les mêmes principes :
respect mutuel, coexistence paci-
fique, coopération, stabilité mon-
diale. À nouveau on partage les
principes sans interroger leurs
critères. Cela permet au moins
de ne pas interrompre le dia-
logue. Mais faute de poser la
question des critères, le dialogue
mondial tourne à la conversation
mondaine, agréable, codée, pré-
visible, consciente de sa vanité.
Car pendant que la conversation
continue, la guerre fait rage et
l’économie de guerre tourne à
plein régime. La guerre n’est
pas mondiale mais l’économie
de guerre l’est. Ce qui souligne
la folie, le cynisme ou l’incons-
cience qu’il y a à continuer à ne
jamais interroger les critères de
la tétralogie conceptuelle qui
tient lieu de dialogue mondial.
Des principes dont les critères
ne sont pas communs aux interlo-
cuteurs n’ont aucune valeur. On
peut les ignorer ou les bafouer à
volonté. Quels sont les critères
ANALYSES
de la paix pour Pékin qui sou- nous devons changer de principes ressembler à la civilisation.
tient économiquement et idéolo- en renonçant définitivement à un Nous sommes à l’âge de “l’usage
giquement la Russie de Poutine, ordre rationnel du monde, ou bien désinhibé de la force” selon la
qui viole objectivement le droit nous devons redéfinir leurs cri- délicieuse litote de Pierre Schill,
international comme le droit tères. La première option ouvre la chef d’état-major de l’Armée de
de la guerre ? Quels sont les voie à la sauvagerie, la deuxième terre française, évoquant les nou-
critères de la prospérité pour est la seule option possible si nous velles menaces issues du chaos
Washington qui arme Israël qui croyons encore à la tétralogie du monde. Comment s’appellera
ruine et affame Gaza ? Quels – paix, sécurité, prospérité, pro- l’âge qui succédera à celui de
sont les critères communs du pro- grès – pour défendre ce qui peut l’usage désinhibé de la force ?
grès partagés par Washington,
Pékin, Bruxelles en matière
d’intelligence artificielle ou de
lutte contre le réchauffement
climatique ? Quels sont les cri-
tères communs de la sécurité sur
lesquels pourraient s’entendre
les régimes à vocation démocra-
tique et les régimes à vocation
impériale ?
Un piège tendu à la démocratie
Paul Charon, directeur de l’IRSEM
(Institut de recherche stratégique
de l’École militaire), rappelait
récemment dans une conférence
sur la guerre cognitive organi-
sée par l’Inalco (Institut natio-
nal des langues et civilisations
orientales), Asia Society France
et Asialyst : “La Chine, la Russie,
l’Iran veulent démonétiser la démo-
cratie, nos systèmes, nos valeurs.
Si on utilise les mêmes méthodes
qu’eux, on sape nos fondements. Les
Chinois et les Russes le savent bien,
c’est un piège qu’ils nous tendent. Il
faut se défendre avec les moyens de
la démocratie”. Les principes sont
universellement partagés mais les
critères de la paix, de la sécurité,
de la prospérité ou du progrès
sont indéfinis, flous ou divergents.
Tant qu’il en ira ainsi, on ne fera
qu’ajouter du chaos au chaos. Ou
11
INTERVIEW

“Dans mon roman, le but est de faire exploser le pays pour prendre son contrôle. Au fond, cette histoire qui raconte, étape par étape, ce qu’on pourrait appeler un coup d’État 2.0 .”

Conversations littéraires, morceaux choisis

Jean-Christophe RuRufin : “Le meilleur moyen

de se libérer de l’État n’est-il pas d’en avoir un ?”
Dans ‘D’or et de jungle’, l’écrivain nous transporte au sultanat de Brunei, théâtre d’un coup d’État clé en main mené par une agence
privée et commanditée par des milliardaires de la tech

On dit qu’on ne le présente plus,, ma

mais je ne
vais pas me priver de ce plaisir. Écrivain,
médecin et diplomate, il est immortel
depuis 2008, année de son entrée à l’Aca-
démie française, au fauteuil de l’écrivain
Henri Troyat. Très impliqué dans l’humani-
taire pendant près de 20 ans, il sera le
cofondateur de Médecins sans frontières
et sillonnera la planète. Cette expérience,
autant que celle de diplomate – il sera
nommé ambassadeur de France au
Sénégal et en Gambie –, a très largement
nourri son œuvre romanesque. Celui qui,
en 2001, fut consacré Prix Goncourt pour
‘Rouge Brésil’, est l’auteur de plusieurs
essais et de plus d’une vingtaine de
romans. Après avoir longuement voyagé,
le voici de retour parmi nous avec un tout
nouveau roman, ‘D’or et de jungle’, publié
aux éditions Calmann-Lévy.
C’est en mer de Chine, au mystérieux sulta-
nat de Brunei, qu’il nous emmène à la ren-
contre d’une encore plus mystérieuse
organisation montée de bric et de broc, qui
vient d’être missionnée pourur organiser ni
plus ni moins qu’un coup d’État. Au cœur
de cette organisation de mercenaires sur-
doués, un homme, Ronald, et une jeune
femme, Flora, à la relation compliquée,
tous deux motivés par des enjeux bien en ddif-
férents. Cette histoire de coups d’État
nous donne des frissons parce qu’une fois
qu’on a refermé le livre, on se dit que tout
cela est possible, tout cela est vraisem-
blable.
‘D’or et de jungle’, de Jean-Christophe
Rufin, Calmann-Lévy, 2024.
EXTRAITS DE LA SÉRIE DE PODCASTS
CONVERSATIONS LITTÉRAIRES,
INTERVIEW MENÉE PAR
MARIE-MADELEINE RIGOPOULOS
Comment est née l’idée de cette organisation
très étrange, qui va se monter autour de ce
personnage obscur,
bsc Ronald, pour aller prov
provo-
quer un coup d’État au sultanat du Brunei ?
Le sultanat du Brunei m’a toujours fasciné.
J’aime beaucoup le monde malais, cette
espèce de Méditerranée asiatique qu’est
la mer de Chine méridionale, avec la Chine
au nord, Bornéo au sud, les Philippines
d’un côté, Sumatra de l’autre. C’est un
carrefour de civilisations, carrefour aussi
européen puisqu’on y trouvait les coloni-
sateurs hollandais, anglais, français, etc.
C’est un tout petit confetti grand comme
la Corrèze, avec trois ou quatre cent mille
habitants et beaucoup de pétrole, donc de
richesse. Le sultanat du Brunei, voilà un
décor propice au roman d’aventures, un
petit laboratoire idéal pour mon intrigue.
C’est tout petit, mais en arrière-plan il y a
des enjeux qui concernent le reste du
monde…
Il y a la question des guerres de l’infor-
mation, de l’utilisation des fake news,
comme on dit en bon Français, c’est-à-
dire des fausses nouvelles suffisamment
bien construites pour être presque indis-
cernables et se balader sur les réseaux
sociaux. C’est ni plus ni moins que ce qui
se passe avec les élections américaines et
l’influence que les Russes essayent d’avoir.
Dans mon roman, le but de ces fake news
est de faire exploser le pays pour en
prendre le contrôle. Au fond, cette histoire

12 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
 INTERVIEW

“Un coup d’État est une ingénierie, mais dont les pièces sont des êtres humains (…) L’opération se fait avec des personnes qui peuvent faillir, se retourner, faire défection et trahir.”

qui raconte, étape par étape, ce qu’on

pourrait appeler un coup d’État 2.0.

Le monde 2.0 qui vient percuter l’ancien

monde, celui du pétrole et du gaz…

Il y a encore quinze ou vingt ans, le sultan

de Brunei était l’homme le plus riche du
monde grâce au gaz et au pétrole issus du
sous-sol de son pays. Aujourd’hui, l’homme
du livre “le meilleur moyen de se libérer de
l’État n’est-il pas d’en avoir un ?”.

Qui est Ronald, cet obscur personnage à la

tête de cette organisation qui va tout mettre
en œuvre pour provoquer un coup d’État ?

Il est ce qu’on appelle un aventurier, le

symbole de ces agences de sécurité pri-
vées qui fleurissent un peu partout dans le
de Bob Denard, qui m’a raconté l’histoire
de son père, le célèbre mercenaire, sorte
d’aventurier à la Don Quichotte.

Ce coup d’État est à la fois un pacte faustien

et un jeu de dupes…

En effet. Un coup d’État est une ingénie-

le plus riche du monde est toujours le
patron d’un Gafam [Google, Apple, Facebook,
Amazon, Microsoft, ndlr] : Jeff Bezos, Elon
Musk ou Bill Gates. Les fortunes d’hier
étaient liées à une forme assez classique
de capitalisme industriel. Aujourd’hui,
l’économie numérique rapporte le plus
et fait les plus grandes fortunes. Alors en
effet, cette histoire est un peu la substi-
tution de ce monde ancien par un monde
nouveau qui va prendre le contrôle.
Les Gafam sont dans une démarche qui res-
semble à celle de la conquête de l’Ouest.
Mais s’ils ont l’argent, ils n’ont pas encore
les pleins pouvoirs…
Les Gafam s’intéressent à des choses qui
ne font pas consensus comme le transhu-
manisme, le clonage humain, le prolon-
gement de la vie et la fin de la mort. Ces
sujets sont complexes et des lois s’y oppo-
sent. Ce n’est pas dans le caractère de ces
patrons d’accepter ces limites. La plupart
d’entre eux sont des “libertariens”, école
monde. Il y en a pas mal qui sont d’origine
sud-africaine car du temps de l’apartheid,
tous les Blancs étaient formés au manie-
ment des armes. Et quand le régime a
changé, ces militaires perdus ont créé leur
agence de sécurité. Elles peuvent faire
tout un tas de choses : sécuriser une zone,
protéger une entreprise voire proposer
un service de “coup d’État clé en main”.
Ronald, c’est l’archétype de ces hommes.
Qui est Flora qu’il embarque avec lui ?
C’est jeune femme avec laquelle il a eu
une histoire. Son personnage possède une
dimension romantique.
Voilà aussi une jeune femme surprenante
qui a travaillé dans l’armée comme plon-
geuse professionnelle. Qu’elle a été votre
source d’inspiration ?
Flora est un mélange de deux personnes
existantes. La première est l’une de mes
amies qui est ancienne championne de
rie, mais dont les pièces sont des êtres
humains (…) L’opération se fait avec des
“ Un roman
personnes qui peuvent faillir, se retourner,
faire défection et trahir. On a beau avoir
tout prévu, on ne sait pas ce qui va finale-
ment se passer.
Vous êtes rendu sur place pour enquêter ?
Oui, et j’ai bien fait car je ne suis pas sûr
que je serais le bienvenu aujourd’hui… J’y
suis allé dans l’optique de faire un coup
d’État ! Je regardais comment se faisait la
circulation dans la capitale, où étaient les
axes qu’il fallait bloquer, etc. Je me suis
vraiment mis dans une position de puts-
chiste, mais les autorités ne l’ont pas su !
Comment est née l’idée de ce roman ?
L’élément déclencheur du roman a été de
constater que sur les 200 États du monde
d’aujourd’hui, 70 % n’existaient pas après
la Deuxième guerre mondiale. Ces nations
sont nées de la décolonisation. Elles sont fra-
giles, pauvres, vulnérables et personne ne les
défend vraiment malgré leur voix à l’ONU.
est le domaine
de l’ambiguïté et
de l’ambivalence.
Il faut que les
choses restent
en balance”
la puissance de certaines entreprises, comme
les Gafam, qui ont des budgets 300 ou 400
fois supérieurs, on peut imaginer ces États
devenir des proies.
C’est ce qui est en train de se passer avec les
Gafam, on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait…
Un roman est le domaine de l’ambiguïté et
de l’ambivalence. Il faut que les choses res-
tent en balance. Le livre est terminé mais
l’histoire ne l’est pas et finalement, le lecteur
doit au fond trancher. Quand il regardera sa
télévision ou son journal, il y pensera peut-
être. Il passera ainsi les informations à tra-
vers le filtre que je lui ai proposé…

 Écouter le podcast en intégralité :

de pensée qui refuse toute entrave à la plongée en apnée. Elle vit en encadrant Les États-Unis ou la Barbade ont chacun une
liberté. Alors que faire face à cette situa- des groupes sur des bateaux de croisière. voix. Il y a donc là un enjeu de souveraineté.
tion ? Comme le dit un des personnages L’autre femme est Katia Denard, la fille En comparant le sort de ces petits pays avec lenouveleconomiste.fr

Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 13
INTERVIEW
Tech ou toc ?

Fabrice Zerah : “Il faut bannir TikTok d’Europe”

Le patron d’UBI Solutions met sur le gril les technologies les plus avancées – pour saluer leur potentiel mais aussi alerter
sur leurs dangers

Intelligence artificielle, robots, métavers,

blockchains ou transhumanisme, toutes ces
technologies qui émergent soulèvent de
nombreuses questions parfaitement légi-
times. Comment l’IA va-t-elle affecter nos
vies, nos métiers, notre société ? Les robots
contribueront-ils à dépolluer notre planète ?
Les algorithmes vont-ils faire régresser l’hu-
manité vers le complotisme ou la sur-
veillance de masse ? Ou encore notre cer-
veau sera-t-il bientôt relié à un ordinateur ?
Face à l’incertitude ambiante et à la mécon-
naissance des réalités technologiques et de
leurs enjeux, il est urgent d’expliquer – voilà
l’objectif du livre* de Fabrice Zerah, jeune
patron d’UBI Solutions, société spécialisée
dans l’automatisation et la traçabilité. Avec
Decathlon, il a notamment créé les fameuses
caisses intelligentes qui scannent automati-
quement les articles pour faire gagner du
temps et de l’argent aux marchands. Cette
technologie a été déployée dans d’autres
pays et secteurs comme l’hôpital public, la
logistique ou même le militaire. Technophile
convaincu, le jeune quadra ne s’empêche
pas pour autant de pointer du doigt les inno-
vations “en toc” – c’est-à-dire qui échoue-
ront, d’où le titre de l’ouvrage ‘Tech ou toc’ –
où celles qui peuvent menacer nos libertés,
notre sécurité et notre souveraineté. “Il faut y
réfléchir dès aujourd’hui, anticiper l’avenir, “Ma crainte est de voir apparaître des sociétés de plus en plus individualistes, renfermées et oisives.”
imaginer des scénarios plausibles dans les-

quels la majorité d’entre nous puisse s’épa-
nouir.” Sage précaution.
‘Tech ou toc ? : Metavers, IA, Chat GPT, NFT :
les nouvelles technologies au banc d’essai’
Fabrice Zerah, L’Archipel
SANS FILTRE
PROPOS RECUEILLIS PAR EDOUARD LAUGIER
Pourquoi ce grand tour d’horizon des technolo-
gies les plus avancées ?
La France est très en retard en matière de tech-
nologie et j’ai voulu tirer la sonnette d’alarme.
On a connu les Trente glorieuses où nous étions
en pointe dans l’industrie aéronautique, mili-
taire ou automobile. Depuis plusieurs décen-
nies, notre pays ne cesse de rater les virages
qui se présentent, comme ce fut le cas avec
l’informatique puis Internet. Aujourd’hui de
nouvelles ruptures voient le jour et malheu-
reusement, ni la France ni l’Europe ne sont à
la hauteur des enjeux. Selon Sundar Pichai,
le CEO de Google, l’intelligence artificielle
sera pour l’humanité une technologie aussi
importante que le feu ou l’électricité. Mon
sentiment est que la France et l’Europe pas-
sent à côté. Il est vrai que les investissements
nécessaires sont devenus colossaux : quand
notre pays investit 4 milliards d’euros dans
l’IA, les Gafa consacrent 50 milliards à cette
technologie. Deux poids, deux mesures.
Justement, en quoi les technologies actuelles
constituent-elles une rupture majeure ?
Elles vont bouleverser nos quotidiens, nos
façons de travailler et en fin de compte,
notre rapport au monde. IA, robots, infor-
matique quantique ou neurotechnologies
convergeront tôt ou tard. Nos environne-
ments de demain seront certainement très
numériques avec davantage d’informa-
tiques, d’écrans et de machines. Il y aura des
robots partout, ils nous aideront dans notre
quotidien, dans l’espace public, dans les
commerces, au travail ou à la maison. Nous
n’en sommes qu’au début bien sûr, mais la
rapidité d’adoption de la tech s’accélère : il a
fallu à peine deux mois à ChatGPT, l’IA de la
société OpenAI, pour atteindre la barre des
100 millions d’utilisateurs, alors qu’il aura
fallu 10 ans à Netflix pour y parvenir.
Vous analysez une petite dizaine d’innovations
et grands mouvements technologiques actuels.
Si vous deviez en mettre un en exergue en raison
des défis qu’ils posent, ce serait lequel ?
Clairement l’intelligence artificielle. Google
a offert l’accès à une bibliothèque mondiale.
L’IA générative avec ChatGPT va plus loin : en
plus de donner l’information, cet outil réflé-
chit et fait. L’intelligence artificielle va faire à
notre place, voilà qui change tout. Les effets
seront majeurs. Des millions d’emplois ris-
quent de disparaître mais on l’a déjà vu, l’inno-
vation en créera d’autres. Dans des décennies,
les robots travailleront pour nous. Ils paieront
probablement nos retraites. Ma crainte est
de voir apparaître des sociétés de plus en
plus individualistes, renfermées et oisives.
Comment être certain que chaque avancée
technologique constitue bien un progrès ?
Chaque technologie mérite d’être analysée
au cas par cas. D’une manière générale,
“
les entreprises devraient progresser grâce
à l’intelligence artificielle. D’autres tech-
nologies, comme le metaverse – on parle
d’un marché à 2 000 milliards de dollars
à horizon 10 ans – posent questions : ces
mondes virtuels apporteront de nouvelle
expérience immersive aux utilisateurs
De nouvelles
mais d’un autre côté, nous passons déjà
de nombreuses heures chaque jour devant
ruptures voient
un écran. Du coup, est-ce vraiment un
progrès ? Socialement, les gens risquent
le jour et
de s’enfermer de plus en plus, de deve-
nir davantage individualistes. Nous avons
malheureusement,
subi le smartphone et les réseaux sociaux.
Je constate aujourd’hui de vraies dérives
ni la France
politiques, sociales ou sanitaires. S’il y a
bien une technologie qui devrait être régu-
ni l’Europe ne sont
lée, c’est TikTok. D’abord, ce service est
un cheval de Troie de la Chine en raison
à la hauteur
de soupçons sur la sécurité des données.
Ensuite, le réseau, avec ses formats vidéo
des enjeux”
ultra-courts et rythmés, vous absorbe le
cerveau sans vous laisser souffler. Enfin,
il constitue un vecteur très efficace de
désinformation. Les autorités chinoises
déploient avec la plateforme avec une
stratégie délibérée d’appauvrissement l’innovation. J’ai parfois l’impression que
de la jeunesse occidentale. Il faut bannir l’Europe crée des barrières pour que les
TikTok d’Europe. autres ne puissent pas rentrer sur les mar-
chés trop rapidement. C’est un peu de la
Les politiques, sont-ils à la hauteur de ces faiblesse. On préfère par exemple imposer
nouveaux enjeux ? des taxes aux constructeurs d’automobiles
électriques chinois ou américains plutôt
La France et l’Europe sont résolument à la que d’investir pour faire mieux qu’eux.
traîne sur la question des investissements Nous avons Airbus, qui est un champion
dans l’innovation. Nous sommes plutôt les mondial de l’aviation, mais nous n’avons
champions de la régulation. Bien sûr, il est aucun leader européen technologique.
important de réguler les pratiques et les La faute à l’absence d’un écosystème
usages. Le problème est que si les règles technologique européen qu’il faut créer
protègent, elles peuvent aussi freiner d’urgence.

14 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
 DOSSIERS

Impératifs et solutions

Comment décarboner les déplacements routiers ?

Un vaste chantier qui implique un changement culturel global et des efforts conjoints d’une large palette d’acteurs

Avec 130,5 millions de tonnes équivalent
CO2 émises en 2022, le secteur des trans-
ports est le premier contributeur aux émis-
sions de gaz à effet de serre en France
(32 % du total national). Ces émissions
étant à 95 % attribuables à la mobilité rou-
tière, il est urgent de verdir ces déplace-
ments. Qu’il s’agisse du déploiement mas-
sif des bornes de recharge pour véhicules
électriques, du développement des lignes
de covoiturage ou de l’essor de la mobilité
à hydrogène, les solutions pour la décarbo-
nation de la route nécessitent d’ambitieux
investissements et une action concertée
des différents acteurs.

L
a mobilité routière
concentre plus de 80 %
des déplacements de
voyageurs et de mar-
chandises et elle est responsable de
95 % des émissions de gaz à effet de
serre du secteur des transports. C’est
le constat fait par treize experts et uni-
versitaires dans une tribune publiée
en juin dernier par le ‘Journal du
dimanche’. Appelant à décarboner la
route “massivement et rapidement”,
ils proposaient de constituer une
Alliance pour la décarbonation de
la route, qui a effectivement été lan-
cée en fin d’année 2023. Réunissant
un large spectre d’acteurs (universi-
taires, collectivités territoriales, asso-
ciations, entreprises…), cette alliance
vise à “fédérer et amplifier la mobili-
sation de toutes les parties prenantes
concourant à la décarbonation de la
route”.
“Une partie de la solution se trouve dans
le problème: il s’agit d’optimiser le sys-
tème de mobilité routière, qui est terri-
blement inefficace aujourd’hui mais
dont on ne peut se passer parce que tout
s’est construit autour depuis un siècle”,
le”
explique Thomas Matagne, président
fondateur d’Ecov, un opérateur de
lignes de covoiturage. “Pour optimiser
le système, il faut que tous les acteurs
se retrouvent autour de la table, ce qui
est justement l’intérêt de cette alliance.
Nous devons parvenir à dépasser les
frontières historiques, à changer les
modèles économiques, à repenser l’amé-
nagement du territoire et les représenta-
s” détaille-t-il.
tions sociales”,
Lignesdecovoiturage
Selon lui, la transition dans les trans-
ports s’est beaucoup focalisée sur les
alternatives à la route et à la voiture,
au détriment de la réinvention des
usages. “Plus de 80 % des kilomètres
parcourus en France le sont en voiture,
avec un taux d’occupation moyen de 1,4
personne par véhicule pour les trajets
du quotidien et de 1,07 pour les trajets
domicile-travail. Il y a donc partout, tout
le temps, des voitures qui circulent avec
une capacité de transport supplémen-
e” souligne-t-il. Ce sont ces places
taire”,
disponibles qu’Ecov veut mobiliser en
mettant en place des lignes de covoi-
turage express pour les trajets du quo-
tidien dans les territoires périurbains
et ruraux. “C’est comme une ligne de
transport collectif, sauf que le transport
est assuré par à des conducteurs qui
sont leurs propres chauffeurs et qui, en
passant, embarquent d’autres personnes
sur leurs sièges libres.”
Ecov compte aujourd’hui 55 lignes
de covoiturage, réparties sur l’en-
semble du territoire français. Lorsque
quelqu’un se rend à un arrêt, il est
embarqué en moyenne dans les
quatre minutes qui suivent. “La quasi-
totalité des départs [en covoiturage] se
fait en moins de dix minutes, ce qui est
une prouesse technologique et opération-
nelle. Nous arrivons ainsi à recréer l’équi-
valent d’un transport en commun très
fréquent en zone peu dense”, e” indique
Thomas Matagne. D’après lui, le
potentiel est énorme: en plus du RER
métropolitain, “si on couvre le réseau
routier de cars express et de lignes de
covoiturage express, on peut facilement
atteindre 80 % des Français”. is” “C’est
d’ailleurs notre ambition à terme”, e” prioritaires, au rythme de l’adoption du
affirme le président fondateur de cet véhicule électrique et de sa démocrati-
opérateur de mobilité créé en 2014 et sation, que nous soutenons. Là où ces
agréé Esus (entreprise solidaire d’uti- conditions ne sont pas réunies, dans
lité sociale). des zones que l’on pourrait aujourd’hui
qualifier de ‘blanches’, le déploiement
Développerlamobilitéélectrique
Parmi les autres solutions de décar-
bonation de la route préconisées par
l’Alliance se trouve le déploiement
massif des bornes de recharge pour
véhicules électriques. Aujourd’hui, la
France compte plus de 123300 bornes
de recharge ouvertes au public, selon
les données de l’Association natio-
nale pour le développement de la
mobilité électrique (Avere-France,
chiffres au 29 février 2024). Driveco
est l’un des principaux acteurs sur
ce marché, avec un objectif ambi-
tieux de 10000 nouveaux points de
recharge d’ici fin 2025 (voir encadré).
Pour Ion Leahu-Aluas, cofondateur et
directeur général de Driveco, l’un des “Les départs [en covoiturage] se font
enjeux majeurs est l’appui de la puis- en moins de 10 minutes, une prouesse
sance publique. “Nous déployons nos technologique et opérationnelle.”
stations là où les besoins de recharge sont Thomas Matagne, Ecov.

Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 15
DOSSIERS
de bornes nécessitera un soutien finan- électrique qui sont le plus coûteux, car
cier public à la hauteur de l’enjeu”, u” il faut réaliser des tranchées pour faire
estime-t-il. passer les câbles nécessaires pour ame-
Patrick Kic, président de l’opérateur ner du courant”,t” explique-t-il. Créé en
de bornes de recharge WAAT, juge 2018, WAAT s’est positionné sur trois
aussi que les principaux freins sont segments de marché: les coproprié-
financiers. “Le réseau de stations-service tés, les bailleurs sociaux et le tertiaire
va devoir être remplacé par un réseau de (immeubles de bureaux, industries,
stations de recharge. Ce sont les travaux hôtels…). Depuis la loi d’orientation
de raccordement des bornes au réseau des mobilités 2019, les différents
3 questions à… Amandine De Oliveira, directrice conseil chez Gireve
“Notre objectif:
éclairer les décideurs
et permettre un
déploiement de
bornes de recharge qui
réponde aux besoins
des utilisateurs”
services se développent avec des
recharges de plus en plus rapides. Des
technologies sécurisées et personnali-
sées arrivent, comme le Plug&Charge,
recharge sans badge qui renforce la
“Tout l’enjeu est d’assurer un service
de qualité dans un marché en très forte
sécurité des échanges et simpliie
l’expérience pour le conducteur.
croissance tout en anticipant les be-
soins, et c’est là où nous intervenons.”
Le déploiement cohérent d’un réseau
Entretien réalisé national demande de nombreux
en collaboration avec Gireve échanges de données, quel est votre
rôle?
Où en est la France dans la transition
énergétique de la mobilité? Les décideurs font face à de nom-
breuses questions: où sont les bornes,
La France est dans le top 5 des pays à comment sont-elles utilisées, com-
l’échelle mondiale en termes d’électro- ment évoluent les ventes de véhi-
mobilité. Côté bornes de recharge, il y cules, quels sont les raccordements à
a un maillage conséquent, porté par prévoir… Chez Gireve, nous avons une
des acteurs dynamiques fournissant base de données complète des bornes
un service de qualité comme Driveco, de recharge, avec un historique de 10
noté 5/5 par notre audit qualité. Les ans sur leur utilisation. Notre rôle est
acteurs de ces marchés sont incités à
s’équiper de bornes de recharge et les
entreprises à verdir leur flotte auto-
mobile en passant à l’électrique.
“Nous sommes référencés par Logivolt,
détenu par la Caisse des dépôts et consi-
gnation (CDC), pour financer intégrale-
ment l’installation électrique nécessaire
aux bornes de recharge dans les copro-
ût [du raccordement] est
priétés. Le coût
d’accompagner les acteurs pour réali-
ser un état des lieux de la mobilité sur
leur territoire, évaluer le besoin dans
les années à venir et établir des recom-
mandations sur leur plan de déploie-
ment. Notre objectif: éclairer les déci-
deurs et permettre un déploiement qui
réponde aux besoins des utilisateurs.
Un point bloquant pour beaucoup
de conducteurs est la iabilité de
l’infrastructure de recharge. Comment
rassurer le conducteur inal?
Aujourd’hui en France, la iabilité
des réseaux est en moyenne de
83 %, ce qui reste insufisant pour
une expérience de recharge sereine.
Mais le marché est encore nais-
sant et en pleine évolution. Avec le
développement des acteurs dans
un secteur ultra-compétitif, l’enjeu
principal devient la iabilité et la
qualité des infrastructures. On note
qu’aujourd’hui, l’offre est sufisante
pour que les différences d’utilisation
s’estompent entre les thermiques et
les électriques. Tout l’enjeu est d’as-
surer un service de qualité dans un
marché en très forte croissance tout
en anticipant les besoins, et c’est là
où nous intervenons.
nul pour les copropriétés, chaque pro-
priétaire achète seulement sa borne et
e” détaille Patrick
l’électricité utilisée”,
Kic. C’est un système très avantageux
pour les copropriétés, qui valorise
les places de parking (entre 10 % et
15 % plus chères) et lève les freins
à l’achat d’un véhicule électrique
auprès des copropriétaires. “Depuis
deux ans, environ 50 immeubles de
copropriété votent en assemblée générale
chaque semaine pour s’équiper avec nos
solutions. À ce rythme, nous atteindrons
plus de 50000 bornes de recharge d’ici
trois ans, contre 15000 actuellement”,t”
estime le président de WAAT.
Fortpotentielpourl’hydrogène
Dans la palette des solutions pour
décarboner la route, l’hydrogène est
une voie encore minoritaire mais
dotée d’un fort potentiel, d’après
l’association France Hydrogène.
Par exemple, “il y a aujourd’hui 10
réseaux qui déploient des bus hydro-
gènes en France, notamment à Pau
et à Toulouse, et 40 autres qui ont des
projets de déploiement. D’ici à 2026,
entre 25 % et 30 % des réseaux de bus
en France auront des bus à hydrogène”,e”
rapporte Valérie Bouillon-Delporte,
coprésidente de l’association France
Hydrogène. Pour ce qui est des
camions, “71 transporteurs et 43 char-
geurs souhaitent déployer des camions à
hydrogène, dont 20 transporteurs et 10
chargeurs déjà impliqués dans des pro-
e” ajoute-
jets avancés partout en France”,
t-elle. De même, la flotte de taxis à
hydrogène, qui compte actuellement
un millier de véhicules environ,
devrait tutoyer les 2000 taxis d’ici aux
jeux Olympiques de Paris 2024, en
incluant la flotte de véhicules mis à
disposition de la délégation officielle
par Toyota.
Un déploiement à plus grande
échelle, et notamment chez les par-
ticuliers, “dépendra d’une équation à
trois paramètres: le prix des véhicules
à hydrogène, le réseau de stations de
recharge et le prix de l’hydrogène”, e”
souligne la coprésidente de France
Hydrogène. L’association estime qu’il
faudrait environ 700 stations pour un
parc de 230000 véhicules légers, soit
dix fois plus que les 70 existantes. La
filière hydrogène a au demeurant été
identifiée comme prioritaire dans le
plan France 2030, qui vise à faire de
l’Hexagone le leader mondial de l’hy-
drogène vert (produit par électrolyse
de l’eau en utilisant de l’électricité
issue de sources d’énergies renou-
velables). L’objectif est notamment
d’installer des électrolyseurs attei-
gnant une puissance de 6,5 gigawatts
par électrolyse d’ici à 2030, qui per-
mettront de produire 600 kilotonnes
d’hydrogène décarboné par an. “Face
à l’industrie, la mobilité ne consommera
que 15 % à 20 % de cette production,
mais elle a l’avantage d’être un marché
activable immédiatement”, t” conclut
Valérie Bouillon-Delporte.
JESSICA BERTHEREAU
Chiffres clés
En février 2024, 40 002 véhicules
électrifiés (incluant les hybrides)
ont été immatriculés en France,
en hausse de 25,7 % par rapport à
2023, pour une part de marché de
23,1 %. Le total des véhicules élec-
triques et hybrides rechargeables
en circulation en France s’élevait à
1 666 902 fin février 2024.
Source : Avere-France.

Réduction drastique des émissions pour les camions 3 questions à… Ion Leahu-Aluas, cofondateur et directeur général de Driveco

Les émissions des
véhicules lourds
vendus à partir de 2030
devront être réduites
d’au moins 45 % par
rapport à 2019
En janvier, le Parlement européen et
les États membres de l’Union euro-
péenne (UE) se sont accordés pour
réduire drastiquement les émissions
carbone des poids lourds. Les émis-
sions des véhicules lourds vendus
à partir de 2030 devront ainsi être
réduites d’au moins 45 % par rap-
port à 2019. En 2035, elles devront
être abaissées de 65 %, puis de 90 %
en 2040. Presque tous les camions
seront concernés par ce règlement, y
compris les véhicules professionnels
à partir de 2035 (camions à ordures,
camion malaxeur pour le béton, etc.).
Les bus urbains sont également
ciblés : leurs émissions devront être
réduites de 90 % en 2030 et de 100 %
en 2035. Quant aux remorques et aux
semi-remorques, ils devront réduire
leurs émissions de respectivement
7,5 % et 10 % d’ici à 2030.
Actuellement, les camions, bus et
cars génèrent plus de 6 % des émis-
sions de gaz à effet de serre de l’UE,
soit un quart des émissions du trans-
port routier. Les constructeurs euro-
péens ont appelé à un certain nombre
de mesures pour pouvoir respecter
ces objectifs “très ambitieux”. “Des
infrastructures de recharge électrique
et de remplissage d’hydrogène, des
systèmes complets de tarification du
carbone et des mesures de soutien
significatives pour que les opérateurs
de transport investissent rapidement :
tels sont les ingrédients clés d’une
décarbonation rapide du secteur des
transports lourds”, a souligné Sigrid
de Vries, directrice générale de l’As-
sociation des constructeurs euro-
péens d’automobiles (Acea) dans un
communiqué.
À l’horizon 2030, plus de 400 000
véhicules électriques à batterie et
à hydrogène devront être mis en
circulation et au moins un tiers de
toutes les nouvelles immatricula-
tions devront être des modèles à zéro
émission, estime l’Acea. Une flotte
qui nécessitera au moins 50 000 sta-
tions de recharge électrique et au
moins 700 stations de recharge d’hy-
drogène. 
“Nous avons 6 000 points de charge
en exploitation et 4 000 en cours de
construction.”
Entretien réalisé
en collaboration avec Driveco
Pourquoi avoir lancé Driveco ?
Fondé en 2010, Driveco a été inspiré
par un défi majeur : réduire les 30 %
d’émissions de gaz à effet de serre pro-
venant du secteur des transports. Notre
mission ? Accélérer la transition vers
la mobilité électrique. Le déploiement
d’un réseau de bornes de recharge est
essentiel pour réussir cette transition.
“Notre mission ?
Accélérer la transition
vers la mobilité
électrique”
Nous avons aujourd’hui l’un des plus
grands réseaux ouverts au public en
France avec 6 000 points de charge
en exploitation et 4 000 en cours
de construction. En 2023, 700 000
recharges ont été effectuées sur notre
réseau, une augmentation de 30 % par
rapport à l’année précédente.
Quel est votre modèle économique ?
Nous avons commencé en tant que
fournisseur de solutions techniques,
c’est-à-dire que l’exploitant d’un
parking faisait appel à nous pour la
construction et l’exploitation de la
station de recharge, mais qu’il en res-
tait propriétaire. Grâce à la confiance
de nos actionnaires et à l’expertise
de notre équipe, nous avons évo-
lué vers un modèle innovant de tiers
investisseur, diversifiant ainsi notre
impact dans le secteur. Dans ce cadre,
nous investissons et exploitons nos
propres stations de recharge. L’un
de nos plus grands projets en cours
est le déploiement de 3 000 points
de recharge dans tous les Carrefour
Market de France, pour lequel nous
investissons 100 millions d’euros.
Comment avez-vous appréhendé les
fortes hausses des prix de l’électricité ?
Nous avons fait le choix d’internaliser
les compétences d’approvisionnement
en électricité. Nous avons reçu de la part
du ministère de l’Énergie l’autorisation
d’acheter de l’électricité sur le marché
de gros pour la revendre aux particu-
liers. Ce système nous permet de mieux
gérer les fluctuations de prix. C’est aussi
beaucoup plus transparent pour nos
clients. Historiquement, il faut savoir
que les opérateurs de recharge ne pou-
vaient facturer que le stationnement ou
le fait de se brancher à la borne, ce qui
est encore le cas sur certains réseaux. Il
est essentiel pour nous que notre client
ne paie que ce qu’il consomme. Depuis
que nous avons mis en charge nos pre-
mières stations en tiers investissement
l’an dernier, nos prix sont d’ailleurs res-
tés les mêmes, entre 30 et 54 centimes
le kilowattheure en fonction de la rapi-
dité de la recharge. 

16 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 17
DOSSIERS

Tandance croissante

L’immobilier de luxe “clés en main”

Ces biens habitables sans aucuns travaux et déjà décorés séduisent de plus en plus d’acheteurs fortunés

L’année 2023 a souri à l’immobilier de luxe, de prestige à plusieurs vitesses, un segment alors que des délais s’allongent pour les
en baisse toutefois par rapport à 2022, tant de niche se distingue : celui du bien clés biens avec défauts. Des biens intéressants
sur le nombre de transactions que sur les en main, rénové de fond en comble, qui aussi bien pour les acquéreurs que pour
prix.Toutefois, sur ce marché de l’immobilier peut trouver acquéreur très rapidement, les cédants, qui vendront plus rapidement.

A
lors que l’immobi-
lier de luxe a ter-
miné l’année 2023
sur une note moins
favorable qu’en 2022, une niche
spécifique se singularise : celle
du bien clés en main, refait et
meublé, dans lequel l’acheteur
s’installe tout de suite, appor-
tant juste ses affaires ou n’ayant
à ajouter que quelques touches
personnelles. Cette tendance
se développe depuis quelques
années à Paris, poussée par des
acheteurs de plus en plus exi-
geants. “Il y a toujours eu des
clients, notamment des ressortis-
sants du Golfe persique, pour la
niche que constituent les biens clés
en main, meublés, prêts à être habi-
tés”, souligne David Scheffler, ex-
CEO d’Engel & Völkers France,
Belgique et Pays-Bas, qui vient de
lancer Polo Properties, nouveau
réseau international d’agences
d’immobilier de luxe. “Cette ten-
dance existe depuis longtemps
à Londres ou à New York, où les
clients sont très exigeants. Depuis
le confinement, les acquéreurs ont
pris goût aux appartements clés
Pour bénéficier de cette
appellation non protégée,
le bien doit avoir fait l’objet
d’une rénovation de qualité
dans les moindres détails
et comprendre un certain
nombre d’éléments
en main, ressemblant à ce que
l’on voit dans les magazines de
décoration haut de gamme”, com-
mente Alexander Kraft, CEO de
Sotheby’s International Realty
France-Monaco. Un constat fait
aussi par Sophie Berg-Mennesson,
directrice générale adjointe
du groupe Daniel Féau-Belles
demeures de France : “depuis
quelques années, cette tendance
est très présente dans nos agences
parisiennes, notamment dans les
VIe et VIIe arrondissements ainsi
que dans le triangle d’or [quartier
des Champs-Élysées, ndlr]”. Des
adresses traditionnelles pour
l’immobilier de prestige haut de
gamme. “La situation est identique
sur la Côte d’Azur, avec des attentes
et des prix au mètre carré simi-
laires”, souligne Alexis Caquet,
président d’Engel & Völkers
France. “Les biens sans défauts
attirent non seulement les Français
très fortunés, mais aussi les étran-
gers européens, de plus en plus
d’Américains et quelques Moyen-
Orientaux”, précise Alexander
Kraft. Des acheteurs “très riches,
multipropriétaires dans plusieurs
pays, qui préfèrent effectuer un
investissement immobilier qui
prendra de la valeur et s’approprier d’un ascenseur aussi. Les nui-
un lieu plutôt que d’aller à l’hôtel”, sances visuelles ou sonores sont
selon Alexis Caquet. à proscrire, de même que les
Localisation, rénovation
et prestations premium
Pour être considéré comme un
bien de prestige clés en main, le
logement doit être localisé dans
un emplacement premium, si
possible proche d’un monument
historique ou offrant une vue
dessus, et offrir des prestations
haut de gamme. Par ailleurs,
pour bénéficier de cette appel-
lation non protégée, le bien doit
avoir fait l’objet d’une rénova-
tion de qualité dans les moindres
détails et comprendre un certain
nombre d’éléments. Il importe
d’avoir au minimum un concierge “Depuis le confinement, les acquéreurs
ou des services de conciergerie. ont pris goût aux appartements clés en
Occuper un étage “noble”, élevé main.” Alexander Kraft, Sotheby’s
et lumineux s’impose. Disposer International Realty France-Monaco.

18 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 19
DOSSIERS
“Les clients à la recherche de biens
clés en main sont prêts à dépenser
davantage pour gagner du temps
et éviter toutes contraintes.”
David Scheffler, Polo Properties.
défauts. Une décoration par-
faite et adéquate est attendue.
Les décorations très, voire trop
personnelles sont peu prisées.
“L’ameublement, qu’il soit hyper-
contemporain, plus classique ou
neutre, constitue la principale
différence entre les biens clés en
main et ceux parfaitement réno-
vés”, confie David Scheffler. “Un
bien clés en main doit comprendre
la climatisation, une belle cuisine
ouverte et une chambre avec salle
de bains ; une décoration soignée
dans les moindres détails, avec
éventuellement des œuvres d’art,
tous les équipements électroniques,
des lits avec draps. On entre dans
le fameux magazine de décoration
ou la suite d’un grand hôtel. Le
client a juste à poser ses valises.
Ce dernier point est la caractéris-
tique des biens clés en main.” “Une
piscine intérieure ou un sauna
Winston & Léon propose la location haut de gamme
La location meublée
de luxe de courte durée
s’est progressivement
alignée sur les standards
internationaux
Pour ceux qui ne souhaitent ni une
suite de palace, si belle soit-elle, ni
la propriété d’un bien clés en main,
il existe une troisième solution : la
location haut de gamme de courte
durée. C’est ce que propose l’agence
Winston & Léon, créée en 2014. “À
l’époque, le marché de la location
meublée de luxe de courte durée sur
Paris n’était pas encore structuré,
et il existait beaucoup de biens pré-
sentés comme luxueux, mais dont la
qualité parfois insuffisante ne cor-
respondait pas aux attentes d’une
clientèle internationale constituée
d’expatriés ou d’étrangers venant
à Paris pour des raisons person-
nelles, professionnelles ou médi-
cales”, commente Léonard Vigier,
fondateur de Winston & Léon. Et
d’ajouter : “proposer une nouvelle
offre correspondait à un véritable
besoin”. Cette offre s’est ensuite
20
constituera un véritable avantage,
de même qu’un extérieur ou une
terrasse”, précise Alexis Caquet.
Pour Sophie Berg-Mennesson, ce
sera également “un beau parquet
de style Versailles, des crémones, du
fer forgé et des finitions parfaites.
La décoration doit être élégante,
contemporaine et suffisamment
neutre pour correspondre à une
majorité d’acheteurs potentiels”.
Elle explique la raison d’une
telle sobriété dans la décoration
par le fait que “ces acquéreurs
sont habitués aux standards inter-
nationaux du luxe et des palaces.
Ils souhaitent être chez eux pour
davantage d’intimité, mais tout
en bénéficiant du standing d’un
palace”.
Des biens
qui se vendent au prix fort
“Ces biens sans défauts, ‘la crème
de la crème’ de l’immobilier de
prestige, se vendent très vite, en
quelques jours et au prix fort”, sou-
ligne Alexander Kraft, lequel fait
remarquer que “quelques biens
clés en main sont partis en quelques
jours pour des prix se situant
entre 5 et 10 millions d’euros.”
Même son de cloche pour Engel
& Völkers Paris, qui a vendu en
2023 dans le VIIe arrondissement
un appartement clés en main
offrant une vue imprenable sur
les Invalides à 19 800 euros le
mètre carré. “Il s’agit d’un mar-
ché de niche avec très peu de biens
disponibles. La demande est très
forte”, explique Alexis Caquet,
qui recommande aux acquéreurs
potentiels de ce type de biens
d’être “extrêmement réactifs”.
Outre le désir de s’installer dans
progressivement alignée sur les
standards internationaux.
Désormais, “les locations haut de
gamme doivent comporter une
adresse prestigieuse ou recherchée,
être rénovées avec des matériaux
de qualité, proposer des finitions
parfaites ainsi qu’un ameublement
actuel et de qualité. La domotique
prend également de plus en plus de
place dans les intérieurs”, souligne
Léonard Vigier. “L’ouest et l’hyper-
centre de Paris sont particulière-
ment recherchés par notre clientèle,
composée à 70 % d’étrangers, par-
ticulièrement Saint-Germain-des-
Prés et les quartiers autour de la
Madeleine ou de la place Vendôme.
D’autres émergent, par exemple le
sud de Pigalle (SOPI), de plus en plus
demandé par les Américains.”
La location inclut souvent d’autres
services tels que le ménage, la mise
à disposition ponctuelle ou perma-
nente de chauffeur et, si besoin, un
baby-sitter. “Pour les demandes
de conciergerie plus spécifiques
(coach sportif, chef à domicile),
Winston & Léon les propose en sup-
plément à la carte, dans la limite de
l’imagination de nos clients”, pré-
cise Léonard Vigier. 
leurs appartements rapidement,
la clientèle des biens clés en main
souhaite s’épargner de nombreux
soucis, et notamment des travaux
longs et parfois complexes. “Les
clients à la recherche de biens clés
en main sont prêts à payer des
intermédiaires, qu’ils soient mar-
chands de biens ou promoteurs, et à
dépenser davantage pour gagner du
“Un bien clés en main
doit comprendre
une décoration
soignée dans
les moindres détails,
avec éventuellement
des œuvres d’art.
On entre dans le
fameux magazine de
décoration ou la suite
d’un grand hôtel.”
temps et éviter toutes contraintes,
qu’elles soient administratives ou
de rénovation”, commente David
Scheffler. Patrice Besse, prési-
dent du groupe qui porte son
nom, spécialisé dans la vente
d’édifices de caractère, tempère :
“les biens restaurés peuvent consti-
tuer un avantage. Toutefois, il est
arrivé plusieurs fois au groupe
Patrice Besse de vendre des appar-
tements complètement rénovés et
qui ont ensuite fait l’objet d’une
rénovation intégrale par les acqué-
reurs”. Il note qu’il existe aussi
des contrexemples : “récemment,
nous avons vendu pour 30 millions
d’euros un très bel hôtel particu-
lier dans le VIIe arrondissement où
tout était à refaire. Et nous avi-
ons trois acquéreurs potentiels”.
Tout dépendra des desiderata du
client pour s’approprier le bien
et de la durée pour laquelle il
effectuera son investissement. “Il
existera toujours des acheteurs vou-
lant prendre le temps et s’accorder
Le segment des châteaux se porte bien
“Le principe est de
rénover sans dénaturer.
Il ne faut pas que
la retouche se voie”
Aux antipodes du bien clés en main,
un autre segment de l’immobilier de
luxe se porte bien, celui des châteaux.
“Le marché des châteaux résiste à
la crise, car l’achat d’un château ou
d’un bien apparenté (manoir, gentil-
hommière) est un achat d’agrément”,
analyse David Mercier, directeur
de Daniel Féau Châteaux. Ce que
confirme Patrice Besse, président du
groupe qui porte son nom : “le marché
des châteaux ne connaît pas la crise,
car il n’est pas spéculatif. Ce segment
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
le plaisir de rénover des biens d’ex-
ception”, confie David Scheffler.
Décoration et ‘home staging’
pour mieux vendre
Mettre en vente un bien clés en
main peut aussi être un atout
pour les vendeurs, alors que les
prix baissent et que l’immobilier
est redevenu un marché d’ache-
teurs – à condition de procéder
à quelques travaux ou d’avoir
recours au ‘home staging’. “Les
vendeurs nous sollicitent de plus
en plus souvent sur la nécessité de
faire des travaux avant de vendre.
Bien que rénover prenne du temps,
un bien clés en main se vend deux
à trois fois plus vite, selon l’empla-
cement, qu’un bien nécessitant des
travaux”, souligne Alexis Caquet.
“Il arrive que les propriétaires parti-
culiers de biens d’exception fassent
appel à de grands décorateurs d’in-
térieur de la place parisienne avant
de vendre”, indique Sophie Berg-
Mennesson. Les professionnels
de l’immobilier de luxe aussi.
“Ce choix a un coût, mais peut
faire toute la différence”, confirme
Alexander Kraft, lequel indique
qu’“un bien avec des défauts, dans
un état correct et bien situé, partira
plus lentement et après négociation
du prix. Si des rénovations sont
nécessaires, l’acheteur peut faire
“Le ‘home staging’ est très important et
constitue une véritable plus-value dans
le processus de vente.” Patrice Besse.
a le vent en poupe. Les clients sou-
haitent de l’espace. Par ailleurs, vivre
dans un château est toujours un
moment de vie extraordinaire.” e.” Il rap-
pelle qu’il est possible d’acheter un
château “en réduisant, sous certaines
conditions, son revenu imposable, et
donc en atténuant les coûts de tra-
vaux et d’entretien, grâce au disposi-
tif Monuments historiques. Toutefois,
nous déconseillons d’acquérir ce type
de demeure pour effectuer une plus-
value”, fait valoir Patrice Besse.
Selon lui, “la tendance actuelle en
matière de rénovation de châteaux
est de conserver le plus possible
les éléments du décor originel, fus-
sent-ils en mauvais état, tels que
d’anciens papiers peints. Le prin-
cipe est de rénover sans dénaturer.
C’est comme restaurer un tableau
chuter le prix de vente de 20 %. Et
si ce dernier dispose de cash, il sera
en position de force.”
Parfois, le ‘home staging’, qui “met
en scène” le bien pour en valoriser
les atouts, suffira. “Enlever ce qui
est trop personnel, débarrasser l’inu-
tile, redistribuer certains meubles…
Ce home staging est très important
et constitue une véritable plus-value
dans le processus de vente”, fait
valoir Patrice Besse, qui ajoute : “à
la demande d’acquéreurs, nous pou-
vons conseiller des architectes, le plus
souvent du patrimoine, car ceux-ci
peuvent intervenir sur des biens
s.” De son côté le
inscrits ou classés.”
groupe Daniel Féau a mis en place
un ‘home staging’ virtuel “afin
d’aider ses clients à se projeter dans
leur futur bien lorsque celui-ci n’est
pas meublé. Nous avons effectué plu-
sieurs ventes grâce à ce système”, fait
valoir Sophie Berg-Mennesson.
David Scheffler estime qu’il
existe “une nouvelle tendance
dans les biens clés en mains, qui
ne concerne plus seulement l’ultra
haut de gamme, mais des biens plus
‘normaux’ : les gens déménagent
plus facilement et les incertitudes
géopolitiques jouent également un
rôle dans ce changement de compor-
tement. Les acquéreurs n’ont donc
pas toujours le temps de se lancer
dans des travaux de rénovation.
Ils souhaitent des biens parfaite-
ment rénovés.” s.” Ce mouvement se
confirme également dans la loca-
tion haut de gamme.
SOPHIE SÉBIROT
Chiffres clés
Le prix du mètre carré à Paris était
de 9 770 € fin 2023, en baisse de
6,8 % sur un an.
Source : Chambre des notaires de
Paris.
du XVIIe siècle, il ne faut pas que la
retouche se voie.” Les futurs châ-
telains privilégieront donc la réno-
vation de la cuisine, des salles de
bains et du chauffage. “L’achat d’un
château est une tendance de fond.
Certains institutionnels y investis-
sent pour ensuite le louer ou louer
des chambres. Il existe encore, et il
existera toujours, des passionnés de
patrimoine sensibles à ces édifices
et à un certain art de vivre”, estime
David Mercier, qui fait remarquer
qu’“il est possible de posséder un
château à la campagne, non loin de
Paris, ainsi qu’un bien clés en main
en ville. Il peut s’agir du même profil
d’acquéreur pour ces deux types de
bien, même si ce n’est pas systéma-
tique.” À savoir des clients fortunés,
qu’ils soient français ou étrangers. 
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 21
DOSSIERS

Entreprise inclusive

Référent handicap, un pivot essentiel

Obligatoire au-dessus de 250 salariés, c’est lui qui orchestre la politique handicap de l’entreprise

Les entreprises françaises comptent entreprises de plus de 250 salariés, l’a Mais pas seulement. Le référent handicap
aujourd’hui 2 900 référents handicap. La amenée à se développer et à se structurer. joue aujourd’hui un rôle de coordination
fonction n’est pas récente mais la loi de Sa mission : le recrutement et leu maintien essentiel pour mettre en œuvre la straté-
2018, en la rendant obligatoire dans les dans l’emploi des personnes handicapées. gie de l’entreprise en matière de handicap.

D
epuis le 5 septembre
2018, un référent
handicap doit être
désigné dans toutes
les entreprises de plus de 250 sala-
riés. “Le législateur a souhaité don-
ner à la fois un intérêt, un sens et
une fonction au référent handicap,
qui œuvrait dans l’entreprise pour
l’accompagnement des personnes en
situation de handicap, sans en avoir
clairement la fonction”, explique
Chaouki Benamour, responsable
national politique ressources
humaines handicap et référent
handicap national au sein d’APF
France handicap.
Si la fonction s’était déjà déve-
loppée avant l’obligation légale,
elle s’est structurée avec la loi.
En l’officialisant, le législateur a
inséré deux missions obligatoires :
le recrutement et le maintien dans
l’emploi des personnes en situa-
tion de handicap. Selon l’article
L5213-6-1 du Code du travail, le
référent handicap est ainsi “chargé
d’orienter, d’informer et d’accom-
pagner les personnes en situation
de handicap”. Pour Hugues Defoy,
directeur mobilisation du monde
économique et social de l’Asso-
ciation de gestion du fonds pour
l’insertion professionnelle des per-
sonnes handicapées (Agefiph), qui
Personne ressource en interne
pour les collaborateurs,
le référent handicap joue
également le rôle d’interface
entre l’entreprise et les
différents acteurs ressources,
et de cheville ouvrière pour la
mise en œuvre de l’ensemble
des actions
compte 2 900 référents handicap
en France, cette fonction est “indis-
pensable pour faire vivre la politique
handicap de l’entreprise”. “Le légis-
lateur demande que l’entreprise ne
fasse pas ce que j’appelle du ‘wanted
handicap’ pour augmenter son taux
d’emploi des personnes en situation
de handicap, mais qu’elle agisse
également sur leur recrutement et
leur maintien dans l’emploi, insiste
Chaouki Benamour. C’est une com-
binaison des deux.”
En pratique, la mission du réfé-
rent handicap est très large. Il doit
favoriser la diversité dans l’entre-
prise ; accompagner la communi-
cation sur ce sujet pour libérer la
parole et combattre les préjugés ;
développer des partenariats avec
les acteurs extérieurs du sourcing,
comme France Travail, les Cap
Emploi ou les cabinets de conseil
spécialisés ; organiser la sous-
traitance avec les Établissements
et services d’accompagnement
par le travail (Esat) et les entre-
prises adaptées ; gérer administra-
tivement les reconnaissances de la
qualité de travailleur handicapé
(RQTH) et les adaptations et amé-
nagements de postes ; dynamiser
les relations avec les écoles.
Personne ressource en interne
pour les collaborateurs, le référent
handicap joue également le rôle
d’interface entre l’entreprise et les
différents acteurs ressources, et de
cheville ouvrière pour la mise en
œuvre de l’ensemble des actions. handicapées”. Pour Emmanuelle
Pour Juliette Garreau, chargée Touzard, consultante en recrute-
de développement ressources ment et référente handicap au sein
humaines et référente handicap du groupe Néosoft (1 800 collabo-
au sein de 4CAD group (580 col- rateurs), la communication et la
laborateurs), la première mission sensibilisation des collaborateurs
du référent handicap est “d’appor-
ter de la proximité, de l’écoute et de
répondre à l’individualisation des
parcours et des situations”.
Un rôle de communication
et de sensibilisation
Depuis sa nomination à ce poste en
octobre dernier, elle a ainsi accom-
pagné six collaborateurs pour les
aider dans le renouvellement de
leur RQTH et les orienter vers les
bons interlocuteurs. La salariée met
également en place de nombreuses
actions de sensibilisation sur le
sujet : “nous avons mis en place un
module en e-learning sur les différents
handicaps existants à destination des La première mission du référent handi-
nouveaux arrivants, et organisé une cap est “d’apporter de la proximité, de
semaine de sensibilisation sur les l’écoute, et de répondre à l’individuali-
troubles dys lors de la semaine euro- sation des parcours et des situations”.
péenne pour l’emploi des personnes Juliette Garreau, 4CAD group.

22 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 23
DOSSIERS
“J’accompagne les collaborateurs pour
qu’ils se sentent à l’aise sur le sujet
et que cela ‘infuse’ dans toutes les
équipes et dans toutes les agences.”
Emmanuelle Touzard, Groupe Néosoft.
constitue la plus grande partie du
travail. “Je ne veux pas être la seule
experte sur le handicap, donc j’accom-
pagne les collaborateurs pour qu’ils
se sentent à l’aise sur le sujet et que
cela ‘infuse’ dans toutes les équipes et
s” confie-t-elle.
dans toutes les agences”,
Pour Chaouki Benamour, si la fonc-
tion était, il y a dix ou quinze ans,
“dévalorisée”, progressivement, “le
poste a été enrichi, on lui a donné
du sens, et tout le monde souhaite
aujourd’hui l’occuper”.
Concrètement, le référent handi-
cap peut être recruté en externe ou
en interne. Il s’agit alors souvent de
collaborateurs du service RH, les
sujets évoqués – recrutement, for-
mation, droit social – relevant sou-
vent de ce domaine. “J’ai été embau-
chée car l’entreprise voulait négocier
un accord sur le handicap, témoigne
3 questions à... Sophie Rouxel, directrice du salon Inclusiv’Day*
“Nous continuons
de placer le handicap
au cœur de la
programmation.
Des dizaines d’ateliers
et de conférences
traiteront du sujet”
En quoi consiste le salon
Inclusiv’Day ?
Le salon Inclusiv’Day, créé en 2016 par
Les Échos-Le Parisien Événements,
œuvre pour faire progresser la diver-
sité et l’inclusion dans la société, et
s’adresse à l’ensemble des acteurs
de l’écosystème économique afin de
construire collectivement un modèle
d’entreprise plus inclusive. Nous
avons travaillé autour de huit thé-
matiques : handicap en entreprise,
accessibilité numérique, égalité pro-
fessionnelle et parité, management
des diversités, insertion et réinser-
tion, sport et inclusion, éducation et
formation, RSE et marque employeur.
Plus de 100 interventions et anima-
tions, émanant de 500 experts, sont
prévues. La place de marché reste
un incontournable d’Inclusiv’Day et
24
Emmanuelle Touzard. Je suis arri-
vée avec mon expertise sur le sujet et
suis en train de négocier le deuxième
accord avec la direction, les syndicats
et la direction régionale de l’écono-
mie, de l’emploi, du travail et des
s.” Certaines entreprises
solidarités.”
font le choix d’établir des corres-
pondants en région. Créé à Rennes,
le groupe, qui compte aujourd’hui
14 agences, a recruté une personne
en alternance pour travailler sur le
sujet, et a obtenu qu’une personne
de la direction marketing et com-
munication lui consacre 20 % de
son temps. La référente handicap
a par ailleurs demandé à avoir des
relais à l’agence parisienne, qui
n’œuvrait pas en faveur du handi-
cap. “L’objectif est de ne pas laisser
une agence, une équipe ou un métier
de côté”, souligne Emmanuelle
Touzard, qui a lancé des formations
pour les relais de proximité des tra-
vailleurs handicapés que sont les
équipes RH et les managers.
Le référent handicap, un poste
qui se professionnalise
“Le référent handicap impulse, fait
vivre, donne corps et rend compte
des résultats des projets liés au
handicap”, signale Hugues Defoy.
Pour aider ces professionnels à
mener au mieux leurs différentes
missions, l’Agefiph a mis en place
un réseau des référents handi-
cap, avec un espace de travail
et la possibilité d’échanger. En
2023, l’association a ainsi orga-
nisé 140 événements, dont l’uni-
versité des référents handicap.
En 2024, cette grand-messe a eu
lieu au Havre les 21 et 22 mars,
“Le but est d’apporter aux participants
des réponses sur mesure. De nom-
breuses animations (handisport, jeux
vidéo…) rythmeront l’événement.”
accueille près de 150 fournisseurs et
prestataires. Nous proposerons éga-
lement des sessions d’handisport,
une zone gaming, des animations
ludiques, un espace réalité virtuelle…
Quels seront les principaux
intervenants ?
Des centaines de personnalités pren-
dront la parole. Nous aurons notam-
ment le plaisir d’accueillir Arthur
avec la remise du prix “Activateurs
de progrès”, qui salue les projets
mis en place par les entreprises
dans le domaine du handicap. “Plus
de 12 000 entreprises se sont engagées
dans une politique handicap et le font
savoir en se déclarant activateurs de
progrès”, se félicite Hugues Defoy.
“C’est la stratégie
de l’entreprise qui va
définir si le référent
handicap a un vrai
rôle, un vrai pouvoir
et les moyens d’agir”
L’objectif, explique-t-il, est de leur
donner les outils et les moyens d’agir.
“Nous formons les référents handicap
via des modules professionnels, nous
mettons à leur disposition des outils
de sensibilisation, comme l’‘active
box’ un kit qui propose affiches, guide
pratique, vignettes pour les réseaux
sociaux, etc., pour faire vivre le sujet
handicap au quotidien”, énumère le
représentant de l’Agefiph.
Pour Hugues Defoy, “nommer un
référent handicap ne suffit pas. Il
doit être accompagné, professionna-
lisé et outillé”. L’entreprise doit lui
attribuer des missions claires et
l’intégrer dans sa stratégie.
“C’est la stratégie de l’entreprise qui
va définir si le référent handicap
a un vrai rôle, un vrai pouvoir et
les moyens d’agir”, ajoute Patrick
Maincent, administrateur à l’Age-
fiph et vice-président de l’Unapei,
Sadoun, président du directoire chez
Publicis Groupe, Marie-Amélie Le Fur,
athlète et présidente du Comité para-
lympique et sportif français, Pierre-
Yves Loaëc, fondateur des Bureaux
du cœur, la mannequin Imène Boudj…
Quelle place est consacrée à
l’intégration des personnes en
situation de handicap ?
Inclusiv’Day est, anciennement, le
Salon handicap, emploi et achats res-
ponsables. Nous avons élargi l’événe-
ment à l’inclusion au sens large, mais
nous continuons de placer le handi-
cap au cœur de la programmation.
Des dizaines d’ateliers et conférences
traiteront du sujet : “Surdité et acces-
sibilité : comment communiquer en
toute fluidité ?” ; “Handicap invisible
en entreprise : en parler, c’est avan-
cer !” ; “Les étapes clés pour élaborer
une politique handicap efficace en
entreprise”… Le but est d’apporter
aux participants des réponses sur
mesure. De nombreuses animations
(handisport, jeux vidéo…) rythmeront
l’événement pour sensibiliser aux dif-
férentes formes de handicap. 
*Inclusiv’Day, le 10 avril 2024,
Paris-La Défense Arena,
event.inclusivday.com
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
fédération française d’associations
de représentation et de défense
des intérêts des personnes handica-
pées mentales et de leurs familles,
et responsable de la commission
emploi. Heureusement, le sujet fait
consensus dans les entreprises. “Ce
n’est plus tabou, c’est même devenu
un challenge entre les entreprises”, se
félicite Chaouki Benamour.
“Si dans certaines entreprises ces
référents handicap sont à temps com-
plet ou quasi complet, on voit, dans
d’autres entreprises, des personnes
‘canonisées’ référent handicap parce
que la loi le demande, tempère
Patrick Maincent. Mais ils ont en
réalité de multiples missions et cas-
quettes et leur action sur le handicap
va s’en trouver restreinte.”
Pas de sanction prévue
pour l’absence de référent
Autre travers de la loi, selon les
acteurs du secteur, ne pas avoir
intégré les entreprises de 20
salariés et plus, alors qu’elles
sont tenues par l’obligation d’em-
ploi des travailleurs handicapés
(OETH) d’employer 6 % de tra-
vailleurs handicapés et peuvent,
en cas de non-respect de cette
obligation, être contraintes de
verser une contribution finan-
cière à l’Agefiph.
À l’inverse, aucune sanction n’est
prévue par le Code du travail pour
les entreprises d’au moins 250 sala-
riés qui ne désigneraient pas de
référent handicap. “La loi impose
cette obligation de nomination, mais
il n’y a aucun élément pour la véri-
fier”, constate Hugues Defoy, qui
rappelle que l’Agefiph n’a aucune
attribution en la matière. Seule
l’inspection du travail peut deman-
der à savoir qui est le référent han-
dicap. Pour Chaouki Benamour,
l’entreprise qui ne se conforme-
rait pas à cette obligation s’ex-
pose finalement plus à une “sanc-
tion indirecte et économique, que
Le Conseil national donne plus de voix aux personnes handicapées
Le CNCPH est la seule
instance consultative
permettant aux
personnes handicapées
de se prononcer sur des
projets de loi, décrets
ou arrêtés sur le thème
du handicap
Un décret du 30 août dernier devrait
donner plus de poids aux personnes
handicapées au sein du Conseil
national consultatif des personnes
handicapées (CNCPH). Ainsi, l’ins-
tance doit désormais compter 60 %
de personnes en situation de handi-
cap, 20 % de proches et 20 % d’or-
ganisations légitimes dans le champ
du handicap, tels des syndicats. Pour
le président sortant Jérémie Boroy,
“il n’y avait pas plus d’un quart de
personnes handicapées en début de
judiciaire”. Les entreprises ont
tout intérêt à mettre un référent
handicap en place, sous peine de
voir les relations sociales se dégra-
der, d’avoir une mauvaise image
ou de ne pas être retenues dans les
appels d’offres, explique-t-il.
Mais pour le responsable de l’APF
France handicap, le problème de
l’emploi des handicapés commence
en amont. Alors “qu’il n’y a pas assez
de personnes en situation de handi-
cap formées et diplômées”, le dispo-
sitif d’accompagnement qui leur
permettrait, justement, d’accéder à
l’école puis à une formation, reste
encore très insuffisant.
CHARLOTTE DE SAINTIGNON
“Le référent handicap impulse, donne
corps et rend compte des résultats
des projets liés au handicap.”
Hugues Defoy, Agefiph.
Chiffres clés
12 % des personnes reconnues
handicapées étaient au chômage
en 2022, soit 1,7 fois plus que la
moyenne nationale.
Source : Insee 2022
mandature [en 2020, ndlr]”, avait-il
déclaré à ‘Merci pour l’info’. Celui
qui avait suggéré une meilleure prise
en compte de la voix des personnes
handicapées se félicite donc de ces
nouvelles règles.
Le CNCPH constitue la seule instance
consultative permettant aux per-
sonnes handicapées d’exprimer leur
point de vue au niveau national, et
notamment de se prononcer sur des
projets de loi, décrets ou arrêtés sur
le thème du handicap.
Les nouvelles règles de composi-
tion et de fonctionnement permet-
tront, assure dans un communiqué
le cabinet de la ministre déléguée
aux Personnes handicapées Fadila
Khattabi, “de garantir une représen-
tation majoritaire des associations
de personnes handicapées tout en
garantissant la pleine participation
des associations de familles ainsi
que de l’ensemble des parties pre-
nantes (syndicats, élus, institutions,
organismes, etc.)”. 
75 Paris
77 Seine-et-Marne Le nouvel
Economiste
78 Yvelines Publier vos annonces légales
91 Essonne en quelques clics:

Grand Paris
92 Hauts-de-Seine Le nouvel Economiste.fr
93 Seine-Saint-Denis
94 Val-de-Marne simple, rapide, économique
95 Val-d’Oise Tél. 01 75 444 116

78 - Emploi 93 - Services publics

Les Yvelines
en pointe dans le
domaine spatial p. 26
Des élus de Seine-Saint-Denis
75 - Urbanisme
dénoncent les manquements de l’État
Aménagement du Les maires d’Est ensemble détaillent les inégalités de traitement dont leur territoire fait l’objet
Trocadéro et du pont
d’Iéna : Paris revoit
sa copie p. 26

94 - Trafic aérien
Concertation
publique pour
Orly 2035 p. 27

75 - Énergie
Une étude conclut
à l’efficacité des
travaux de rénovation
énergétique à Paris
p. 27

92 - Déchets
Une association Le président de l’établissement public territorial Est ensemble Patrice Bessac a présenté, le 27 mars, un premier “rapport d’une politique injuste à Est ensemble
des Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis”, centré sur six indicateurs.

relance la consigne
PAR ANNE THIRIET
p. 28
“S’il y a un point sur lequel la
Seine-Saint-Denis est privilégiée,
c’est le nombre de visites ministé-
91 - Culture rielles. Le département est proche
La justice valide de Paris et du métro. Pour le reste,
le manque d’égalité est criant”,
la création d’un ironise Patrice Bessac. Le prési-
complexe de huit dent de l’établissement public
territorial Est ensemble a pré-
cinémas à Grigny p. 28 senté, le 27 mars, un premier
“rapport d’une politique injuste
à Est ensemble et en Seine-Saint-
Denis”, centré sur six indicateurs
(éducation, emploi, accès aux
droits, police, justice et santé).
Étaient également présents sept
maires du territoire, qui compte
neuf villes, soit 408 000 habitants.
Jusqu’à 20 % d’enseignants
77 - Mobilités
non remplacés
La Ferté-sous-Jouarre Ce n’est pas la première fois que
investit dans les des élus dénoncent le manque de
services publics en Seine-Saint-
liaisons douces p. 28 Denis. “On en parle souvent car
la situation ne bouge pas, répond
le représentant de l’EPT, éga-
ANNONCES LEGALES
lement maire de Montreuil. On
ne veut pas de financements sup-
P. 30 Tél. 01 75 444 117
plémentaires, mais une égalité
www.lenouveleconomiste.fr
annonceslegales@nouveleconomiste.fr aitement.” Quid du plan 93
de traitement.”
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
lancé par Édouard Philippe, alors
Premier ministre, en 2019 ? “Il y a
eu des actes, mais tellement limités
qu’ils n’ont rien changé quant aux
inégalités.”
Les indicateurs réunis dans le
rapport sont parlants, côté éduca-
tion d’abord, alors même que des
enseignants manifestent depuis
plusieurs semaines en Seine-
Saint-Denis pour dénoncer l’in-
suffisance de moyens et la vétusté
des établissements. Ainsi, dans
ce département le plus jeune
de France, le taux de non-rem-
placement des enseignants peut
atteindre 20 % dans le second
degré. Les enseignants contrac-
tuels y sont en moyenne plus
nombreux qu’ailleurs (13,7 %
contre 7,7 % en Seine-et-Marne,
par exemple). Et le turn-over est
le plus élevé d’Ile-de-France.
Le constat pour l’accès aux droits
sociaux est le même. Il faut six
semaines d’attente pour le trai-
tement d’une demande de RSA
ou d’allocation adulte handicapé
à la caisse d’assurances fami-
liales du département, un délai
trois fois plus long que dans le
Val-de-Marne. Pourtant la part
des prestations sociales dans
le revenu des ménages d’Est
ensemble est de 10,2 %, contre
4,9 % à l’échelle de la Métropole
du Grand Paris.
Une proposition de loi sur
ur
le suivi des missions de l’État
Accéder à ces données n’a pas été
aisé. “Il nous a fallu des dizaines
de courriers pour obtenir, en par-
tie, des chiffres pourtant basiques
(nombre de professeurs, de policiers,
situation dans nos hôpitaux…),
souligne Patrice Bessac. C’est la
première édition de notre rapport,
nous en publierons un chaque
année. Nous allons aussi contacter
les associations des maires ruraux,
des maires de banlieues, pour rédi-
ger une proposition de loi obligeant
le gouvernement à publier chaque
année des indicateurs sur les mis-
sions fondamentales de l’État.”
Des maires s’inquiètent aussi
du glissement des compétences
de l’État vers les collectivi-
tés locales : “nous portons une
forte ambition dans les différents
domaines que nous évoquons
aujourd’hui et nous essayons de
rééquilibrer cette iniquité de traite-
ment. À Noisy-le-Sec, nous sommes
investis dans un projet éducatif
global, mais ces avancées sont dues
à nos politiques municipales, mar-
tèle Olivier Sarrabeyrouse, maire
de la ville. L’État, lui, ne remplit
pas ses missions. Il faut éviter de
nous substituer à lui.”
Reste que les moyens des col-
lectivités s’amenuisent. “Entre
2011 et 2024, la dotation globale
de fonctionnement que nous verse
l’État chaque année est passée
d’un peu plus 11 millions d’euros
à 400 000 euros chaque année,
ajoute Bertrand Kern, maire de
Pantin. Et j’entends le ministre de
l’Économie et des finances, Bruno
Le Maire, dire lors d’un repas à
l’Élysée avec le président, qu’en
raison des déficits : ‘il va falloir
encore qu’on prenne de l’argent
aux collectivités locales’. Le service
municipal qui résiste depuis vingt
ans ne va pas tenir.”
“L’État ne remplit
pas ses missions.
Il faut éviter de nous
substituer à lui.”
25
ANALYSES
78 - Emploi
Les Yvelines en pointe dans le domaine spatial
Le département, qui abrite les plus gros acteurs du secteur, compte aussi des start-up et des formations dédiées
“Beaucoup de gens se sont moqués
d’Elon Musk avec son projet spatial
en 2002. Mais le secteur a beaucoup
évolué ces dernières années et s’est
s.” Philippe
ouvert à des acteurs privés.”
Keckhut est bien placé pour obser-
ver cette mutation. Vice-président
recherche de l’université de Saint-
Quentin-en-Yvelines (USQV), il
est aussi responsable du master 2
Newspace, qui vise, depuis trois
ans, à répondre aux demandes du
marché et aux nouveaux métiers
liés aux applications en émergence
(miniaturisation satellites, cube-
sats, flottes satellites, drones, etc.).
Les Yvelines occupent une place
prépondérante dans le secteur du
spatial. Au sein de l’Ile-de-France,
qui s’impose comme la première
région de France en nombre d’éta-
blissements, le département cara-
cole en tête avec 3 730 salariés
(soit 46 % de l’emploi régional
du secteur), selon une étude de
l’Insee publiée début mars. Les
Hauts-de-Seine en représentent
30 % avec 2 420 salariés.
Une partie de la production du
lanceur Ariane 5 aux Mureaux
“Dans ces [deux] territoires, les
entreprises peuvent trouver l’es-
pace nécessaire à leurs infra-
structures industrielles, tout en
bénéficiant de la proximité d’un
bassin de main-d’œuvre haute-
ment qualifiée et d’un environne-
ment de formation et de recherche
75 - Urbanisme
Aménagement du Trocadéro et du pont d’Iéna :
Paris revoit sa copie
Alors que le projet initial avait été bloqué par le préfet Didier Lallement, la ville a présenté une nouvelle esquisse revue à la baisse
La mairie de Paris a présenté mi-
mars un nouveau projet d’aména-
gement de la place du Trocadéro
et du pont d’Iéna, dans le XVIe
arrondissement. L’objectif est tou-
jours le même : redonner de la
place aux piétons, aux mobilités
L’objectif est toujours le même :
redonner de la place aux
piétons, aux mobilités douces,
au végétal, et minimiser la
circulation automobile
douces, au végétal, et minimiser
la circulation automobile. La pré-
cédente version avait été bloquée
par le préfet Didier Lallement, qui
y avait mis son veto, craignant des
reports de circulation importants
et une gêne pour les secours. Son
successeur Laurent Nunez a aussi
26
internationalement reconnu”, indi-
quent les auteurs de l’étude.
On trouve dans les Yvelines les
deux principaux grands groupes
du secteur : ArianeGroup aux
Mureaux, Airbus Defence & Space
à Saint-Quentin-en-Yvelines. Tous
deux sont entourés d’une partie
de leurs sous-traitants. Le site des
Mureaux héberge une partie de
la production du nouveau lanceur
Ariane 5, dont le premier vol est
prévu cet été. Une myriade d’ac-
teurs se développent car les coûts,
jusqu’ici exorbitants, ont beaucoup
baissé. “Aujourd’hui, même une
université de notre taille peut lancer
des satellites !”, s’exclame Philippe
Kechkut, citant les initiatives du
Latmos (Laboratoire atmosphères,
observations spatiales) de l’univer-
sité, qui a lancé deux nanosatel-
lites de deux kilos dans l’espace,
pour étudier le climat.
De son côté, l’agglomération de Saint-
Quentin-en-Yvelines accompagne
des start-up comme Constellations
Technologies, qui propose une
offre de services de connectivité,
et Astrolab, qui développe de mini-
laboratoires spatiaux robotisés
en orbite permettant d’exploiter
les propriétés de la microgravité.
“Elles sont installées dans les locaux
de notre incubateur SQY Cub,
indique Jean-Michel Fourgous,
le président de l’agglomération.
Nous les aidons à structurer leur
entreprise et à rencontrer les acteurs
importants du secteur. Elles peuvent
émis des interrogations en février
dernier, indiquant qu’il attendait
des études complémentaires avant
de donner son feu vert.
“Ni saturation,
ni congestion du trafic”
Pour lever les inquiétudes, l’exécu-
tif parisien a présenté mi-mars une
étude de circulation. La maire de
Paris, Anne Hidalgo, l’a assuré lors
de la présentation : “il n’y aura ni
saturation, ni congestion du trafic”.
Selon le nouveau projet, les pié-
tons emprunteront une large partie
centrale du pont d’Iéna, où la circu-
lation sera réservée aux seuls bus,
vélos et véhicules de secours. Un
choix qui entraînera une “légère
augmentation” du trafic sur les
ponts voisins, essentiellement les
ponts de l’Alma et de Bir-Hakeim,
et des augmentations de trafic dans
aussi réaliser des tests au sein du
Laboratoire national de métrologie
et d’essais, à Trappes.”
Les formations se mettent au dia-
pason. À l’initiative de l’USQV,
huit établissements franciliens
ont créé l’académie Space IDF.
Grâce à la dotation de 21 millions
d’euros obtenue dans le cadre de
France 2030, la coordination veut
dynamiser l’enseignement spa-
tial universitaire dans la région.
L’objectif est notamment de
multiplier les formations avec le
Bachelor universitaire de techno-
logie (BUT, nouveau DUT en trois
ans). “Aujourd’hui, les industriels du
secteur n’ont pas uniquement besoin
d’ingénieurs issus d’écoles d’ingé-
nieurs, souligne Philippe Keckhut.
On trouve dans le spatial tous les
métiers qui se sont développés dans les
secteurs ferroviaire et aéronautique
comme des informaticiens, des élec-
troniciens, des thermiciens… Dans le
cadre de l’Académie, nous rajouterons
une certification, c’est-à-dire des cours
supplémentaires, pour adapter leurs
compétences à ce secteur spécifique.”
A. T.
On trouve dans les Yvelines
les deux principaux grands
groupes du secteur :
ArianeGroup aux Mureaux,
Airbus Defence & Space Le Latmos travaille sur les nanosatellites et en lancé deux dans l’espace pour
à Saint-Quentin-en-Yvelines observer le climat.
moitié sud pour “la libérer d’une
circulation automobile intense”.
Les travaux pourraient commencer
après les Jeux olympiques de Paris,
en août 2024. L’exécutif espère que
l’État donnera son feu vert à cette
nouvelle version, qui coûtera moi-
tié moins que le projet initial, fixé
à 116 millions d’euros.
A. T.
L’exécutif espère que
Selon le nouveau projet, les piétons emprunteront une large partie centrale du pont l’État donnera son feu
d’Iéna, où la circulation sera réservée aux seuls bus, vélos et véhicules de secours. vert à cette nouvelle
deux avenues du quartier. Quant temps de parcours”, selon l’exécutif.
version, qui coûtera
aux véhicules de secours, ils pour- La baisse du trafic est estimée à moitié moins que
ront emprunter le pont d’Iéna dans 15 % sur la place du Trocadéro.
les couloirs de bus, et bénéficieront L’objectif de la mairie est de la
le projet initial, fixé
même d’une “fluidité accrue des piétonniser entièrement dans sa à 116 millions d’euros
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

94 - Trafic aérien
Concertation publique pour Orly 2035
Les riverains d’une centaine de communes sont invités à s’exprimer sur le projet d’“éco-aéroport”
Être un moteur pour la transition
environnementale, c’est l’ambi-
tion affichée par le groupe ADP
(Aéroports de Paris) pour l’aé-
roport Paris-Orly, dans le Val-de-
Marne. Une gageure alors que les
associations de lutte contre les
nuisances aériennes déplorent
régulièrement les conséquences,
ADP a ouvert une concertation
publique jusqu’au 26 mai,
dans 104 communes du Val-de-
Marne, de l’Essonne, des Hauts-
de-Seine et de Seine-et-Marne
notamment sonores, du trafic
pour les riverains. Une consulta-
tion publique, organisée du 11
au 24 mars dernier par 147 villes
d’Ile-de-France et de l’Oise, l’a
encore montré : 97 % des votants
(sur plus de 50 000 personnes)
se sont déclarés favorables à la
réduction des vols et à leur inter-
diction la nuit, entre 22 heures
et 6 heures, sur les aéroports
de Charles-de-Gaulle, Orly, Le
Bourget et Beauvais-Tillé.
Mais le groupe ADP l’assure : le
nouveau projet d’aménagement
urbain “Orly 2035”, qui a été pré-
senté mi-mars, n’est pas conçu
pour accueillir davantage de trafic.
“À horizon 2035, nous projetons
75 - Énergie
Une étude conclut à l’efficacité
des travaux de rénovation énergétique à Paris
Selon l’Atelier parisien d’urbanisme, la baisse de consommation d’énergie atteint 18 à 31 % dans les 9 162 logements sociaux analysés
Avant/Après. Quels sont les résul-
tats de la rénovation énergétique
des 9 162 logements sociaux de
la capitale, menée dans le cadre
du plan climat ? Une étude de
l’Atelier parisien d’urbanisme
(Apur), présentée le 5 mars, a
Les analyses ont porté
sur les logements les plus
énergivores, qui ont été
construits principalement
entre 1940 et 1980
évalué les consommations éner-
gétiques réelles générées, avant
et après travaux de rénovation
de ces logements sociaux, effec-
tués entre 2012 et 2020. Résultat :
un gain énergétique de 28 % en
moyenne.
C’est la “première étude de cette
ampleur à l’échelle française sur
l’efficacité réelle des rénovations
énergétiques, et la troisième à
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Le groupe ADP l’assure : le nouveau projet d’aménagement urbain Orly 2035 n’est pas conçu pour accueillir davantage de trafic.
une stabilisation du nombre de
mouvements par rapport à 2018,
soit environ 229 000 mouvements
par an”, a indiqué le groupe.
L’augmentation du nombre de
passagers accueillis sera égale-
ment modérée grâce à “des avi-
ons de dernière génération de
plus grande taille, et un meilleur
remplissage”. Le groupe précise
par ailleurs qu’un objectif de zéro
émission nette au sol en 2030 et
la réduction de six décibels “en
bord de nuit” (entre 22 heures et
23 h 30) ont été fixés dans le cadre
L’Atelier parisien d’urbanisme a constaté une baisse de la consommation d’énergie
après la rénovation atteignant jusqu’à 31 % dans les logements équipés de chauffage
électrique.
l’échelle européenne, après une en
Angleterre et une en Allemagne”, a
rappelé Jacques Baudrier, adjoint
à la maire de Paris chargé du
logement, à l’occasion de la pré-
sentation des résultats. Les ana-
lyses ont porté sur les logements
d’une alliance environnementale,
qui regroupe 40 partenaires de la
communauté aéroportuaire.
Une usine de méthanisation
Plusieurs objectifs ont été fixés
pour ce futur “éco-aéroport”.
L’un d’entre eux vise à réduire le
nombre de voitures, en mettant
en place un système de trans-
port collectif propre pour des-
servir les terminaux et en créant
quatre parcs de stationnement et
de dépose-minute. Le second est
les plus énergivores, qui ont
été construits principalement
entre 1940 et 1980. La baisse
de consommation varie selon le
mode de chauffage utilisé : elle
atteint 25 % pour les logements
chauffés au gaz collectif (19 %
la décarbonation des opérations
aéroportuaires, grâce au dévelop-
pement des énergies bas carbone.
Dans cet objectif, une nouvelle
station multi-énergies (distribu-
tion d’hydrogène, de biocarburant
et recharges électriques) est pré-
vue, ainsi qu’une usine de métha-
nisation qui fonctionnera avec
les biodéchets de l’aéroport, du
marché de Rungis et de dix com-
munes riveraines. Un second puits
de géothermie sera mis en service
et des panneaux photovoltaïques
déployés sur la plateforme. Enfin
du panel), 28 % pour ceux utili-
sant le chauffage individuel au
gaz (12 % du panel) et 31 % pour
les logements équipés de chauf-
fage électrique (12 % du panel).
Quant aux logements raccordés
au chauffage collectif urbain
(57 % du total), ils ont vu leur
consommation réduite de 18 %.
Il reste une marge de manœuvre
pour ces derniers. Selon les
auteurs de l’étude, un gisement
d’économies d’énergie pour-
rait être trouvé “avec un effort
supplémentaire sur la régulation
et l’optimisation des systèmes,
ou encore, dans certains cas, avec
une réduction des pertes sur les
réseaux secondaires (calorifu-
geage des colonnes montantes
dans les parties communes,
etc.)”.
Paris prévoit d’accélérer son plan
de rénovation thermique dans
le parc social, avec l’objectif de
5 000 logements rénovés par an
jusqu’en 2050. Une enveloppe 50
ANALYSES
30 % des surfaces dédiées à la
biodiversité seront sanctuarisées
et des arbres plantés.
Les visées sont aussi écono-
miques : l’aéroport d’Orly, qui
dispose d’importantes réserves
foncières, propose de les mettre
à disposition afin d’attirer des
entreprises à haute valeur ajou-
tée. Pour déployer son projet Orly
2035, ADP a ouvert une concer-
tation publique jusqu’au 26 mai,
dans 104 communes du Val-de-
Marne, de l’Essonne, des Hauts-
de-Seine et de Seine-et-Marne.
A. T.
Les visées sont
aussi économiques :
l’aéroport d’Orly, qui
dispose d’importantes
réserves foncières,
propose de les
mettre à disposition
afin d’attirer des
entreprises à haute
valeur ajoutée
millions d’euros devrait être déga-
gée chaque année pour accompa-
gner les bailleurs sociaux.
Le plan climat, actualisé en 2023,
prévoit de réduire de 35 % les
consommations d’énergie dans
l’ensemble du parc social à l’ho-
rizon 2030 et de 50 % à l’horizon
2050.
A. T.
Un gisement
d’économies
d’énergie pourrait
être trouvé “avec un
effort supplémentaire
sur la régulation
et l’optimisation
des systèmes”
27
ANALYSES
92 - Déchets

Une association des Hauts-de-Seine relance la consigne

Super Boîte expérimente à Issy-les-Moulineaux une filière de boîtes en verre destinées à remplacer les emballages jetables
filière de boîtes en verre consi-
gnées. L’opération a débuté au
mois d’avril sur un mode expéri-
mental avec deux magasins situés
dans le quartier Val-de-Seine de
la ville d’Issy-les-Moulineaux
(Hauts-de-Seine). Concrètement,
l’association met à leur disposition
des boîtes à repas qu’elle livre de
manière hebdomadaire par vélos-
cargos. Quant aux consommateurs,
ils doivent ouvrir un compte en
ligne sur laquelle ils versent une
consigne de cinq euros, pour les
inciter à rapporter les contenants.
L’objectif de l’équipe de Super Boîte est de convaincre une trentaine de commerces Les entreprises approchées
d’ici un an. pour promouvoir la formule
Comment gérer les emballages Super Boîte veut répondre à la “Nous commençons à petite échelle
jetables et éviter qu’ils ne polluent question que se posent les com- pour que le dispositif fonctionne.
sols et cours d’eau ? L’association merces en proposant d’utiliser une Tous les 15 jours, ce seront deux
nouveaux commerces qui mettront
les boîtes à disposition, indique
Justine Delobelle, fondatrice de
Super Boîte. D’ici à trois mois, dix
magasins proposeront le système
simultanément. L’objectif est de
convaincre une trentaine de com-
merces d’ici un an.”
L’association cible le marché des
plats à emporter, et la clientèle
des salariés des entreprises pré-
sentes à proximité. Après avoir
démarché les commerces, Super
Boîte a commencé à contacter les
entreprises. “Nous souhaitons les
inciter à promouvoir le système de
collecte auprès de leurs employés.
Elles peuvent aussi payer à leur
place les cinq euros de consigne”,
détaille la responsable.
Le dispositif commence à essai-
mer car, dès juin, il sera lancé
dans une rue de la ville de
Boulogne-Billancourt. Pour les
vélos-cargos, l’association a béné-
ficié de subventions de l’inter-
communalité Grand Paris Seine
& Oise et du Syctom, le service
public de traitement et de valo-
risation des déchets ménagers de
82 communes en Ile-de-France.
A. T.
L’association cible
le marché des plats
à emporter, et la
clientèle des salariés
des entreprises

91 - Culture 77 - Mobilités

La justice valide la création d’un La Ferté-sous-Jouarre investit

complexe de huit cinémas à Grigny dans les liaisons douces
Le développement d’axes pour piétons et deux-roues
Les recours des exploitants de salles CGR d’Évry-Courcouronnes et Kinepolis de vise aussi à valoriser le tourisme de proximité
Ris-Orangis contre le projet porté par Megarama ont été rejetés

S’il n’y a pas de nouveau recours,

La cour administrative d’appel de Versailles a notamment estimé que ce projet
“contribuera à améliorer l’exposition de l’offre cinématographie dans la zone”.
La cour administrative d’appel
de Versailles a rejeté les recours
déposés par les sociétés exploi-
tantes des cinémas CGR d’Évry-
Courcouronnes et Kinepolis de
Ris-Orangis. Elles s’opposaient
à la réalisation d’un complexe
cinématographique, porté par le
concurrent Megarama, à Grigny,
dans l’Essonne. Il leur reste encore
la possibilité de saisir le Conseil
d’État, ce qui pourrait repousser
encore l’ouverture du complexe
de douze à dix-huit mois.
Des recours déjà rejetés
il y a deux ans
Le combat dure depuis plusieurs
années. En février 2022 déjà, la
commission nationale d’aména-
rejeté les recours déposés contre
le projet. L’argument des adver-
saires ? L’impact sur la fréquen-
tation de leurs propres salles que
risque de provoquer ce complexe.
Mais la cour administrative d’ap-
pel de Versailles l’a rejeté. Elle a
notamment estimé que ce projet
“contribuera à améliorer l’expo-
sition de l’offre cinématographie
dans la zone”.
Le projet est censé combler un
manque car il n’existe aucun
cinéma sur le territoire de la com-
mune. D’une capacité de 1 289
places, le nouvel établissement
prévoit une tarification réduite
à cinq euros pour les habitants
de Grigny. Un volet “d’éducation
à l’image” avec les collèges et
écoles de la ville est également
le complexe, porté par la société
Megarama, pourrait ouvrir à
l’automne prochain. Pour éviter
que la bataille judiciaire ne se
poursuive, le maire de la ville,
Philippe Rio, a écrit aux deux
acteurs pour leur demander de
renoncer et de ne pas pénaliser
les habitants de Grigny. Il y a deux
ans, devant les blocages, l’édile Le but est de créer des liaisons sécurisées pour les usagers et d’offrir ainsi une
avait écrit directement au prési- alternative à la voiture.
dent de la République, lui deman-
dant alors de prendre “toutes les En Seine-et-Marne, la munici- de rencontre”. Les piétons et les
mesures nécessaires pour faire ces- palité de La Ferté-sous-Jouarre cyclistes y resteront prioritaires.
ser cette discrimination territoriale investit depuis trois ans dans les Un ancien chemin de fer qui des-
et cette ségrégation culturelle”. liaisons douces, ces axes de circu- servait la vallée du Petit-Morin sera
lation destinés aux déplacements réutilisé pour créer une liaison par-
A. T. non motorisés, comme la marche, tant de la gare. Une passerelle en
le vélo ou la trottinette… Les bois sera créée pour permettre la
premiers travaux ont débuté en traversée de la départementale 3.
février et devraient durer deux à Outre la diminution du trafic auto-
trois ans. Le but est de créer des mobile, le projet a d’autres objec-
liaisons sécurisées pour les usa- tifs : valoriser le tourisme de proxi-
gers entre les différents sites de mité. Ces nouveaux trajets visent à
la ville, et d’offrir ainsi une alter- promouvoir les sites communaux.
native à la voiture, ainsi qu’un Il est prévu d’installer le long des
Le projet est censé maillage cohérent avec les com- voies de grands panneaux d’infor-
combler un manque munes voisines sur le territoire mation sur la nature et le patri-
du Pays Fertois. moine… ainsi que des espaces de
car il n’existe détente, avec des arceaux à vélo,
aucun cinéma Piétons et cyclistes prioritaires des tables de pique-nique, des sta-
tions de gonflage, voire des tran-
sur le territoire de la Il s’agira par exemple, en partant sats à proximité de la Marne.
commune. Le nouvel de la gare, de rejoindre l’abbaye Au total, le coût de ce projet est
établissement prévoit de Jouarre, la zone industrielle
de Sept-Sorts ou les boucles de
estimé à deux millions d’euros. Des
subventions sont prévues, de la
une tarification la Marne de Nanteuil-sur-Marne. région Ile-de-France dans le cadre
à cinq euros pour les Sur certaines voies, la circulation
sera partagée avec les voitures, ce
du plan vélo, et du département.

gement cinématographique avait envisagé. habitants de Grigny. que la mairie appelle des “zones A. T.

28 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
 Publiez vos annonces légales
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Le nouvel Economiste est habilité à publier les Annonces Légales pour les départements du : 75 - Paris, 78 - Les Yvelines, 91 - Essonne, 92 - Hauts-de-Seine,
93 - Seine-Saint-Denis, 94 - Val-de-Marne. Pour tous les autres départements nous travaillons en étroite collaboration avec nos confrères habilités.

Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 29
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
Paris
Rectificatif
Rectificatif à l’annonce parue le
22/03/2024, concernant la société
MMA CONCEPT il y avait lieu de lire
siège social de départ : 13 boulevard
de la Villette 75010 PARIS
AL0424-214264
PILEADE
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 61 rue de Lyon
75012 PARIS
RCS PARIS
Rectificatif à l’annonce parue sous le
n°21830074 le 29 mars 2024 concer-
nant la société PILEADE. Il fallait lire:
Siège: 61 rue de Lyon 75012 PARIS
AL0424-214488
Constitution
Par acte SSP du 18/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
DECAMPS HOLDING
Siège social : 8 rue Decamps 75016
PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Holding animatrice et financière
Président : M. Antoine COUSIN, 8 rue
Decamps 75016 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214068
Par acte SSP du 28/02/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
RENOVATIX
Siège social : 78 avenue des Champs-
Elysées 75008 PARIS
Capital : 7.500 €
Objet : Constructions de maisons in-
dividuelles et études de projets de
constructions
Président : M. Seydina Issa Laye
DIOP, 8 allée des Dahlias, chez DIOP
Ndeye 93140 BONDY
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214244
Par acte SSP du 26/03/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
LE MEKONG
Siège social : 125 boulevard Massena,
bâtiment F, 75013 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Restauration, la préparation
et la vente de plats cuisinés, traiteur,
plats à emporter, la vente de boissons
chaudes ou froides, avec ou sans al-
cool, conformément à la législation
en vigueur. le développement et l’ex-
ploitation, par quelque moyen que ce
soit, d’activités dans le secteur de la
restauration.
Président : M. Sébastien HENG, 36
rue Raspail 94200 IVRY-SUR-SEINE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214262
30
Par acte SSP du 27/03/2024, il a été
constitué une EURL dénommée :
SAAF ADVISORY
Siège social : 15 rue Vignon 75008
PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : L’activité de conseil aux entre-
prises et autres organismes de droit
privé ou public dans leurs enjeux stra-
tégiques de développement, de crois-
sance, de transformation et de maîtrise
des risques
Gérant : M. Florent, Marc, Philippe
STECK, 15 rue Vignon 75008 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214287
Par acte SSP en date du 14/03/2024, il
a été constitué une EURL dénommée:
MAKTECH
Siège social : 9 rue de Wattignies
75012 PARIS
Capital : 400 €
Objet : Prestations de services dans le
domaine de l’informatique, Toute acti-
vité commerciale et vente de matériel
liées à l’activité principale
Gérant : M. Takfarinas KACI 12 rue
Frépillon 93130 NOISY-LE-SEC
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214408
Par acte SSP du 29/03/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
PEGASE RACING
SADDLERY
Siège social : 46 rue de Provence
75009 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Vente, location et entretien de
tous produits, matériels et accessoires
pour l’équitation et les chevaux
Président : M. Philippe TANNER,
95 Chemin de la Bosquetterie 14340
PRE-D’AUGE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214456
Par acte SSP du 27/03/2024, il a été
constitué une Société Civile dénom-
mée :
SC HANNAH BESH
Siège social : 10 rue Joseph Bara
75006 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : La participation de la société
par tous moyens dans toutes socié-
tés commerciales ou civiles ainsi que
dans toutes entreprises ou tous grou-
pements, notamment par voie de créa-
tion, d’acquisition, d’apport, de fusion
ou autrement.
Gérant : M. Benjamin, Joe, Bruno
TARAC, 10 rue Joseph Bara 75006
PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214458
Par acte SSP du 13/02/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
HIPPONE DRIVE
Siège social : 58 rue de Monceau
75008 PARIS
Capital : 500 €
Objet : Vtc véhicule de tourisme avec
chauffeur. Achat et vente de voitures-
location des voitures sans chauffeur.
Toute activité de transport de personne
en véhicule de tourisme.
Président : M. Abderrezek EL
HANTES, 37 avenue de la Marne
92120 MONTROUGE
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214461
Par acte SSP du 02/04/2024, il a été
constitué une SCI dénommée :
SCI MAKEDONIAS
Siège social : 10 Cité Rougemont
75009 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : La propriété, gestion, dispo-
sition de tous immeubles, bâtiments,
biens et droits immobiliers que la so-
ciété se propose d’acquérir
Gérant : M. FERNANDO FAUQUIÉ, 10
Cité Rougemont 75009 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214467
Par acte SSP du 10/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
ROLLAND CONSEILS
Siège social : 12 Place du Général
Koening 75017 PARIS
Capital : 500 €
Objet : Conseil pour les affaires et
autres conseils de gestion (7022z) et,
participation de la société, par tous
moyens, à toutes entreprises ou socié-
tés créées ou à créer, pouvant se rat-
tacher, directement ou indirectement,
à l’objet social, notamment par voie de
création de sociétés nouvelles, d’ap-
port, commandite, souscription ou ra-
chat de titres ou droits sociaux, fusion,
alliance ou association en participation
ou groupement d’intérêt économique
ou de location gérance. plus généra-
lement, toutes opérations industrielles,
commerciales et financières, mobi-
lières ou immobilières, pouvant se rat-
tacher, directement ou indirectement, à
l’objet social et à tous objets similaires
ou connexes, pouvant favoriser son ex-
tension ou son développement.
Président : M. Avner ZERAH, 12 Place
du Général Koening 75017 PARIS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214482
Par acte SSP du 12/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
SLEEPLESS
Siège social : 132 rue Lafayette 75010
PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : La création, l’acquisition, l’ex-
ploitation directe ou indirecte de tous
fonds de commerce de prêt à porter fé-
minin, articles chaussants, accessoires
de mode et, plus généralement, toutes
opérations d’achat, de création, et de
vente, en gros ou en détail, de tous ar-
ticles concernant l’habillement féminin
et ses accessoires en boutique et sur
internet, activité de stylisme, créations
d’évènement de mode, représentation,
salle d’exposition, shooting.
Président : Mme YICHUN CHEN, 132
rue la Fayette 75010 PARIS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0424-214484
Modification
EPICUREAM
SAS à capital variable
au capital de 257.000 €
Siège social : 106 rue de Sèvres
75015 PARIS
880 036 926 RCS PARIS
Le 25/03/2024, par décision unanime,
les associés ont pris acte du départ
du Directeur Général M. Jean-Yves
HENRY. Mention au RCS de PARIS
AL0424-214106
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
LE BOUDOIR
DE SURCOUF
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 31 rue de Surcouf
75007 PARIS
799 353 578 RCS PARIS
Le 02/01/2024, l’AGO a décidé de
transférer le siège social au 18 rue de
Seclin 59175 VENDEVILLE. Radiation
au RCS de PARIS et immatriculation
au RCS de LILLE METROPOLE
AL0424-214146
OLABUS
SAS au capital de 2.500 €
Siège social : 38 rue de Berri
75008 PARIS
950 721 035 RCS PARIS
Le 26/03/2024, l’AGE a décidé de trans-
férer le siège social au 55 boulevard
Pereire 75017 PARIS. Modification au
RCS de PARIS
AL0424-214158
ZK DISTRIBUTION
SARL au capital de 15.000 €
Siège : 14 allée Fernand Léger
92000 NANTERRE
441 267 721 RCS NANTERRE
Par décision de l’AGE du 25/03/2024,
il a été décidé de la transformation de
la SARL en SAS, sans création d’un
être moral nouveau et a adopté le texte
des statuts qui régiront désormais la
Société. La dénomination de la Société,
son objet, son capital, sa durée et les
dates d’ouverture et de clôture de son
exercice social demeurent inchangés.
Toutefois, il a été décidé de transférer le
siège social au 156 avenue Parmentier
75010 PARIS à compter de cette date.
M. Karim BEN AMAR, 14 allée Fernand
Léger 92000 NANTERRE a cessé ses
fonctions de gérant du fait de la trans-
formation. Sous sa nouvelle forme de
SAS, M. Karim BEN AMAR est désigné
en qualité de président.
Transmission des actions: Toute
cession d’actions, y compris entre as-
sociés, est soumise à l’agrément préa-
lable des associés.
Admission aux assemblées et exer-
cice du droit de vote: Tout action-
naire est convoqué aux Assemblées.
Chaque action donne droit à une
voix. Radiation au RCS de NANTERRE
et immatriculation au RCS de PARIS
AL0424-214161
JAY CONSEIL
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 151 avenue de Wagram
75017 PARIS
951 327 253 RCS PARIS
Le 25/03/2024, l’AGE a décidé de mo-
difier l’objet social comme suit : Les
travaux d’installation électrique, ainsi
que les travaux de plomberie, Conseil
aux entreprises. Modification au RCS
de PARIS
AL0424-214207
AD BEAUTE FORMATION
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 267 rue Lecourbe
75015 PARIS
912 112 109 RCS PARIS
Le 01/01/2024, l’AGE a décidé de nom-
mer Présidente Mme Faiza MAADI, 54
Bis avenue de la République 94800
VILLEJUIF, en remplacement de M.
Najib MAADI. Mention au RCS de
PARIS
AL0424-214220
STARKS INVESTMENTS
SASU au capital de 100 €
Siège social : 177 rue Lenain
de Tillemont - 93100 MONTREUIL
981 934 094 RCS BOBIGNY
Suivant délibérations en date du
28/03/2024, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 78 ave-
nue des Champs Elysees bureau 326,
75008 PARIS. Président : M. Adrien
BONHOMMEAU, 177 rue Lenain
de Tillemont 93100 MONTREUIL.
Radiation au RCS de BOBIGNY et im-
matriculation au RCS de PARIS
AL0424-214243
JL
SASU au capital de 100.000 €
Siège social : 40 rue des Martys
75009 PARIS
984 790 147 RCS PARIS
Suivant délibérations en date du
19/03/2024, l’associé unique a dé-
cidé de transférer le siège social au
4 Place Armand Carrel 75019 PARIS.
Modification au RCS de PARIS
AL0424-214254
SLC DEVELOPPEMENT IV
SAS au capital de 14.401.000 €
Siège social : 10 rue de la Pépinière
75008 PARIS
980 522 213 RCS PARIS
Le 19/02/2024, le Président a dé-
cidé de modifier le capital social de
14.401.000€ afin de porter ce dernier
à 14.601.000€. Mention au RCS de
PARIS
AL0424-214258
DHARTI * LA TERRE
SASU au capital de 10.000 €
Siège social : 43 rue Douy Delcupe
93100 MONTREUIL
915 079 941 RCS BOBIGNY
Suivant délibérations en date du
27/03/2024, l’associé unique a dé-
cidé de transférer le siège social au
231, rue de Charenton 75012 PARIS,
à compter du 01/04/2024. Président:
M. MOUDERE BHAIDJY, 43 rue
Douy Delcupe 93100 MONTREUIL.
Radiation au RCS de BOBIGNY et im-
matriculation au RCS de PARIS
AL0424-214269
Apparel ARCHITECTURE
SARL au capital de 2.741 €
Siège : 57 rue Charlot
75003 PARIS
801 934 787 RCS PARIS
Par décision du gérant du 21/03/2024,
il a été décidé de transférer le siège
social à compter du 01/03/2024 au 68
Cours de Vincennes 75012 PARIS.
Mention au RCS de PARIS
AL0424-214275
SPORTSCOTV
SAS au capital de 370.001.000 €
Siège social : 2 rue du Général
Alain de Boissieu - 75015 PARIS
819 960 998 RCS PARIS
Suivant délibérations en date du
29/07/2022, l’associé unique a pris
acte du départ de BEAS, Commissaire
aux Comptes Suppléant. Mention au
RCS de PARIS
AL0424-214497
ZME
SARL au capital de 3.000 €
Siège : 68 bis boulevard Pereire
75017 PARIS
844 887 489 RCS PARIS
Par décision de l’AGE du 04/01/2024,
il a été décidé de nommer Gérant M.
AYED Yahya 67 avenue Raspail 94250
GENTILLY en remplacement de M.
CHAREF Mohamed-Redha démission-
naire. Mention au RCS de PARIS
AL0424-214414

UN JOUR UNE
ILLUSTRATION
SASU au capital de 1.500 €
Siège social : 3 rue Augereau
75007 PARIS
911 021 558 RCS PARIS
Le 27/03/2024, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 4 rue
de Franche Comte 75003 PARIS.
Modification au RCS de PARIS
AL0424-214445
ROYALL
SASU au capital de 50.000 €
Siège social : 28 rue Bréguet
75011 PARIS
910 660 562 RCS PARIS
Le 31/03/2024, l’AGE a décidé
d’étendre l’objet social comme suit:
Production de spectacles vivants.
Modification au RCS de PARIS
AL0424-214452
NEW LIGHT FILMS
SA au capital de 45.734,71 €
Siège social : 14 rue de Marignan
75008 PARIS
342 130 101 RCS PARIS
Le 30/06/2023, le CA a décidé de nom-
mer Directeur Général Délégué, Mme
Diane KURYS 14 rue Cassette 75006
PARIS. Mention au RCS de PARIS
AL0424-214455
Dissolution
FRP
SASU au capital de 5.000 €
Siège : 1 rue de Stockholm
75008 PARIS
900 865 080 RCS PARIS
Par décision de l’AGE du 18/03/2024,
il a été décidé la dissolution antici-
pée de la société, nommé liquidateur
M. YOUSAF Mohammad, 4 rue des
Cités 93300 AUBERVILLIERS, et fixé
le siège de liquidation au siège social.
Mention au RCS de PARIS
AL0424-214153
EURO-MED-CONCEPT
SARL au capital de 10.000 €
Siège social : 17 rue Philippe
de Girard - 75010 PARIS
508 351 236 RCS PARIS
Le 18/03/2024, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nommé
liquidateur M. Djamel OULD SLIMANE,
17 avenue Jean Monnet 92130 ISSY-
LES-MOULINEAUX et fixé le siège de
liquidation au siège social. Modification
au RCS de PARIS
AL0424-214450
FREYA ERA
SARL au capital de 2.000 €
Siège social : 2 rue Michel Breal
75013 PARIS
980 515 944 RCS PARIS
Le 02/04/2024, le Gérant a décidé la
dissolution anticipée de la société,
nommé liquidateur M. Andre KRETSU,
2 rue Michel Breal 75013 PARIS et fixé
le siège de liquidation au siège social.
Modification au RCS de PARIS
AL0424-214495
Clôture de Liquidation
PETIT PANIER EXOTIQUE
SASU au capital de 1.000 €
Siège : 60 rue François 1er
75008 PARIS
953 878 592 RCS PARIS
Aux termes d’une décision en date
du 14/02/2024, l’Associé unique a
approuvé les comptes de liquidation,
donné quitus au liquidateur M. Joshua
LAMBERT 4 rue Jean Monnet 78570
ANDRESY pour sa gestion, l’a dé-
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
chargé de son mandat et prononcé la
clôture des opérations de liquidation de
la société à compter du même jour. Les
comptes de clôture seront déposés au
greffe du tribunal matériellement com-
pétent de PARIS. Radiation au RCS de
PARIS
AL0424-212715
ALTHIPIERRE 2
SCI au capital de 1.000 €
Siège social : 32 rue Ménier
75116 PARIS
443 069 042 RCS PARIS
Le 31/12/2023, par décision unanime,
les associés ont approuvé les comptes
de liquidation, déchargé le liquidateur
M. Alain STENGER, 32 rue Emile
Ménier 75116 PARIS de son mandat et
constaté la clôture des opérations de
liquidation à compter du 31/12/2023.
Radiation au RCS de PARIS
AL0424-214140
FRP
SASU au capital de 5.000 €
Siège : 1 rue de Stockholm
75008 PARIS
900 865 080 RCS PARIS
Par décision de l’AGE du 18/03/2024, il
a été décidé d’approuver les comptes de
liquidation, donné quitus au Liquidateur
et déchargé ce dernier de son mandat
et prononcé la clôture des opérations
de liquidation au 18/03/2024. Radiation
au RCS de PARIS
AL0424-214154
Yvelines
Modification
M.I.R. AUTO
SARL au capital de 5.000 €
Siège social : Bâtiment B3
176 Route de Saint Germain
78420 CARRIERES-SUR-SEINE
983 560 673 RCS VERSAILLES
Le 20/03/2024, l’associé unique a déci-
dé de transférer le siège social Chemin
de Saint Mesme et Angle Trois Villes
77230 THIEUX. Radiation au RCS de
VERSAILLES et immatriculation au
RCS de MEAUX
AL0424-214474
Dissolution
NESS
SASU au capital de 2.000 €
Siège : 3 allée Fernand Cortez
78200 MANTES LA JOLIE
888 548 559 RCS VERSAILLES
Par décision de l’AGE du 11/03/2024,
il a été décidé la dissolution anticipée
de la société, nommé liquidateur M.
ALI Atif Babar 3 allée Fernand Cortez
78200 MANTES LA JOLIE, et fixé le
siège de liquidation au siège social.
Mention au RCS de VERSAILLES
AL0424-214143
Clôture de Liquidation
NESS
SASU au capital de 2.000 €
Siège : 3 allée Fernand Cortez
78200 MANTES LA JOLIE
888 548 559 RCS VERSAILLES
Par décision de l’AGE du 11/03/2024, il
a été décidé d’approuver les comptes de
liquidation, donné quitus au Liquidateur
et déchargé ce dernier de son mandat
et prononcé la clôture des opérations
de liquidation au 11/03/2024. Radiation
au RCS de VERSAILLES
AL0424-214148
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Essonne
Rectificatif
rectificatif à l’annonce parue le
01/03/2024, concernant la société
PROTRANS EXPERT, il y avait lieu de
lire transférer le siège social au 5 bou-
levard Vincent Gâche 44200 NANTES
AL0424-213542
Constitution
Par acte SSP en date du 26/03/2024, il
a été constitué une SASU dénommée:
QUICK SNACK
Siège social : 8 Square de la Poterne
91300 MASSY
Capital : 1.000 €
Objet : Restauration à emporter, pré-
paration des culinaires chaudes ou
froides, vente tous produits, épicerie
fine frais ou secs, confiserie, gâteaux,
pizza, quiches et autres. vente de bois-
sons non alcooliséesla participation de
la société, par tous moyens, à toutes
entreprises ou sociétés créées ou à
créer, pouvant se rattacher à l’objet so-
cial, notamment par voie de création de
sociétés nouvelles, d’apport, comman-
dite, souscription ou rachat de titres ou
droits sociaux, fusion, alliance ou asso-
ciation en participation ou groupement
d’intérêt économique ou de location
gérance
Président : M. HASSAN ELSADIG, 8
Square de la Poterne 91300 MASSY
Admission aux assemblées et droits
de vote : Les décisions unilatérales de
l’associé unique sont répertoriées dans
un registre coté et paraphé
Clauses d’agrément : Les transmis-
sions d’actions consenties par l’as-
socié unique s’effectuent librement.
La transmission des actions s’opère
par virement de compte à compte du
compte du cédant au compte du ces-
sionnaire sur production d’un ordre de
mouvement Les transmissions d’ac-
tions consenties par l’associé unique
s’effectuent librement. La transmission
des actions s’opère par virement de
compte à compte du compte du cédant
au compte du cessionnaire sur produc-
tion d’un ordre de mouvement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL0424-214076
Par acte SSP du 05/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
EARTH TRANS
Siège social : 307 allée du Dragon
91000 EVRY-COURCOURONNES
Capital : 31.000 €
Objet : Transports public routier de
marchandises a l’aide des vehicules de
plus de 3, 5 tonnes. commissionnaire
de transport public de marchandises.
affretement et organisation de transport
Président : M. MOHAMED ROUAB,
307 allée du Dragon 91000
EVRY-COURCOURONNES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL0424-214279
Modification
AUX DELICES BY NORA
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 29 Route de Melun
91250 SAINTRY-SUR-SEINE
921 899 373 RCS EVRY
Le 15/01/2024, le Président a décidé
de :
- changer la dénomination sociale qui
devient : DN ACADEMY
- modifier l’objet social comme suit :
L’entreprise se spécialise dans la for-
mation continue pour adultes, propo-
sant des programmes adaptés aux
besoins des professionnels et des
particuliers. En parallèle, elle offre des
ateliers et des formations spécialisées,
ainsi que des services de conciergerie
pour répondre à une variété de de-
mandes. La location de matériels et
biens, y compris des véhicules, com-
plète cette offre, tout comme la produc-
tion et la vente de produits de pâtisse-
rie. L’organisation d’événements divers
et la gestion potentielle d’un centre
de formation professionnelle viennent
enrichir ses services. Du point de vue
commercial, l’entreprise envisage la
création et la gestion de fonds de com-
merce dédiés à la formation continue
pour adultes, ainsi que des investisse-
ments dans des opérations financières
ou immobilières connexes
Mention au RCS d’EVRY
AL0424-214260
VERPAL AUTO
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 20 avenue Hoche
91290 ARPAJON
977 646 264 RCS EVRY
Le 15/03/2024, l’AGE a décidé de nom-
mer Gérant M. Samir MELLAL 17 rue
Noyer Renard 91200 ATHIS-MONS
en remplacement de Mme Hassina
YEFSAH. Mention au RCS d’EVRY
AL0424-214468
Dissolution
AC DE POILS
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 41 rue Charles
Ferdinand Dreyfus
91640 FONTENAY-LÈS-BRIIS
829 653 583 RCS EVRY
Le 27/03/2024, le Président a décidé
la dissolution anticipée de la société
à compter du 01/08/2022, nommé li-
quidateur Mme Audrey LEBAILLY, 41
rue Charles Ferdinand Dreyfus 91640
FONTENAY-LES-BRIIS, et fixé le
siège de liquidation au siège social.
Modification au RCS d’EVRY
AL0424-214159
AFRO EXO
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 47 rue de la Papeterie
91100 CORBEIL-ESSONNES
893 446 773 RCS EVRY
Le 01/01/2024, l’AGE a décidé la
dissolution anticipée de la société,
nommé liquidateur M. Sasikaran
SATKUNANATHAN, 3 avenue Charles
De Gaulle 91800 BOUSSY-SAINT-
ANTOINE et fixé le siège de liquidation
au siège social. Modification au RCS
d’EVRY
AL0424-214196
Clôture de Liquidation
AUTOMATE HUGAN
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 10 avenue des Cerisiers
91200 ATHIS MONS
819 004 839 RCS EVRY
Par décision de l’Assemblée Générale
du 30/06/2023, il a été décidé d’ap-
prouver le compte définitif de liquida-
tion, de décharger M. Rui ANTUNES
LOURENCO, 10 avenue des Cerisiers
91200 ATHIS MONS de son mandat
de liquidateur, de donner à ce dernier
quitus de sa gestion et de constater la
clôture de la liquidation à compter du
30/06/2023. Les comptes de liquidation
seront déposés au greffe du Tribunal
de commerce d’EVRY, en annexe au
Registre du commerce et des sociétés
et la société sera radiée dudit registre.
Modification au RCS d’EVRY
AL0424-214464
Avis
AVIS AU PUBLIC
Projet de Création d’une Chambre
Funéraire
M. : Luc Behra
L’entreprise :
FUNECAP ILE DE
FRANCE
dont le siège social est situé : 50 Bd
Edgar quinet –75014 Paris
a déposé un dossier de projet de créa-
tion d’une chambre funéraire sise :
24 route nationale 20 - 91310 à LINAS
Superficie de la chambre funéraire :
715 m² comprenant :
Un parking existant servira à la
chambre funéraire comprenant 8
places de stationnement dont 1 dédiée
aux Personnes à Mobilité Réduite.
Une partie publique :
- 1 hall d’accueil avec cafeteria d ‘envi-
ron 85.7 m²
- 4 salons de présentation :
Salon 1 : 22 m²
Salon 2 : 22 m²
Salon 3 : 30 m²
Salon 4 : 41 m²
- 1 WC accessible aux Personnes à
Mobilité Réduite de 3.8 m² et 1 WC de
1.9 m²
Une partie technique :
- 1 Laboratoire d’environ 22.4 m²
- 1 zone technique et de décharge-
ment d’environ 4350 m²
- 1 couloir technique de 29.9 m²
- 1 vestiaire/sanitaire d’environ 3 m²
- 12 cases réfrigérées dont 2 néga-
tives ;
Date envisagée de l’ouverture au pu-
blic : 02/12/2024
La chambre funéraire est accessible
au public 24h/24 et 7j/7 par digicode (le
code d’accès est fourni aux sociétés de
pompes funèbres par le gestionnaire)
Cette création est soumise à déci-
sion préfectorale après consultation
du conseil municipal concerné et avis
du conseil départemental de l’envi-
ronnement et des risques sanitaires
(CODERST).
L’ensemble de l’établissement res-
pecte le décret 2011-121 du 28 Janvier
2011 relatif aux opérations funéraires.
AL0424-213961
Hauts-de-Seine
Constitution
Par acte SSP du 25/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
GOOD DRIVER
Siège social : 65 rue de la Croix 92000
NANTERRE
Capital : 100 €
Objet : Exploitants de voitures de
transport avec chauffeur (V.T.C.) et
toutes prestations de services, conseils
et rattachements s’y rapportant
Président : Mme Gabriela GANEA, 33
avenue Parmentier 75011 PARIS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214446
Par acte SSP du 26/03/2024, il a été
constitué une SCI dénommée :
SCI SHALINI
Siège social : 2 rue Camille Pelletan
92120 MONTROUGE
Capital : 1.000 €
Objet : L’acquisition, l’administration
et la gestion par bail, location ou toute
autre forme de tous immeubles et biens
immobiliers.
Gérance : Mme MEGGY ABISHALINI
SURESKUMAR, 2 rue Camille Pelletan
92120 MONTROUGE
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214067
31
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
Par acte SSP du 26/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
HADARIA HOSPITALITY
Siège social : 61 avenue Charles de
Gaulle 92200 NEUILLY-SUR-SEINE
Capital : 1.000 €
Objet : Conciergerie
Président : M. Jonathan BENHAMOU,
61 avenue Charles de Gaulle 92200
NEUILLY-SUR-SEINE
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214172
Par acte SSP du 25/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
SEVENTY LOC
Siège social : 65 rue de la Croix 92000
NANTERRE
Capital : 5.000 €
Objet : Location de camions frigori-
fiques et non frigorifiques.
Président : Mme ZEROUALA SMAALI,
11 Place de la Fontaine 94360
BRY-SUR-MARNE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214100
Par acte SSP du 26/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
YYO
Siège social : 21 avenue du Révérend
Père Corentin Cloarec 92270
BOIS-COLOMBES
Capital : 4.000 €
Objet : Coupe de cheveux, colora-
tion, permanente, stylisme maquillage
ongles, massage, coiffure domicile.
Président : M. YUSUKE TANIGUCHI,
21 avenue du Révérend Père Corentin
Cloarec 92270 BOIS-COLOMBES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214111
Par acte SSP du 28/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
FORMA’COM
Siège social : 13 ter-15
rue Auguste Gervais 92130
ISSY-LES-MOULINEAUX
Capital : 500 €
Objet : Organisme de formation profes-
sionnelle, formation continue d’adultes,
formation par apprentissage
Président : M. SOFIANE MEKLATI,
27 avenue Louis Georgeon 94230
CACHAN
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214241
Par acte SSP du 04/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
CISKO MULTISERVICES
NETTOYAGE
Siège social : 3 rue Claude Monet
92290 CHATENAY-MALABRY
Capital : 100 €
Objet : La société a pour objet en
france et à l’étranger : le nettoyage
courant et le traitement de surface
de tous types de bâtiments tels que :
bureaux maisons ou appartements,
usines, magasins, bâtiments publics,
autres locaux à usage commercial et
professionnel; le nettoyage courant et
le traitement de surface de tous types
de meubles, objets; et généralement,
32
toutes opérations industrielles, com-
merciales, financières, civiles, mobi-
lières ou immobilières, pouvant se rat-
tacher directement ou indirectement à
l’objet social ou à tout objet similaire ou
connexe.
Président : M. Souleymane
CISSOKHO, 3 rue Claude Monet
92290 CHATENAY-MALABRY
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214205
Par acte SSP du 12/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
IBOIS AGENCEMENT
Siège social : 9 rue Jean Moulin 92240
MALAKOFF
Capital : 1.000 €
Objet : Agencement d’appartement,
magasin, et tout travaux de menuise-
rie, plomberie, électricité, peinture.
Président : M. Jean Baptiste PERIN
PERIN, 9 rue Jean Moulin 92240
MALAKOFF
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214245
Par acte SSP du 19/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
TB CORP
Siège social : 12 rue Jacques Ibert
92300 LEVALLOIS-PERRET
Capital : 100 €
Objet : Le conseil aux entreprises. la
fourniture de prestations de service
dans les domaines commercial, admi-
nistratif, financier, marketing, stratégie
et tout autre domaine en lien avec la
vie des entreprises. l’apport d’affaires.
Président : M. THEO TIBI,
12 rue Jacques Ibert 92300
LEVALLOIS-PERRET
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214443
Par acte SSP du 29/03/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
HEMERA
Siège social : 9/11 rue Brossolette
92300 LEVALLOIS-PERRET
Capital : 1.383.000 €
Objet : Activité de holding
Président : Mme Myriam MAHBOUB,
127 rue des Champarons 92700
COLOMBES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214449
Par acte SSP du 24/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
PLAYMAKR
Siège social : 1 allée Louise Bourgeois
92140 CLAMART
Capital : 500 €
Objet : Activité d’agent sportif, ges-
tion de carrière de tout sportif, gestion
et promotion d’image, recherche de
partenaires et d’annonceurs de tout
sportif, artiste, personnalité ayant une
image publique, activité d’agence com-
merciale et marketing notamment dans
le sport, conseil en stratégie dans le
domaine du sport.
Président : M. Alan Julien ARTIGUES,
1 allée Louise Bourgeois 92140
CLAMART
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214462
Par acte SSP du 02/04/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
PARIS SUN92
Siège social : 51 avenue Pierre
Brossolette 92120 MONTROUGE
Capital : 1.000 €
Objet : Centre de bronzage, coiffure
esthétique onglerie et toutes activités
annexes dépendant de l’activité princi-
pale, débit de boissons non alcoolisées
Président : M. SAID TAOUALIT, 79 ave-
nue de Verdun 95100 ARGENTEUIL
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214469
Par acte SSP du 17/03/2024, il a été
constitué une SCI dénommée :
SCI LPG
Siège social : 48 rue Lehot 92600
ASNIÈRES-SUR-SEINE
Capital : 1.000 €
Objet : L’acquisition de tous immeubles
de toute nature, la propriété, l’adminis-
tration, la gestion par bail ou autrement,
l’attribution gratuite en jouissance aux
associés des locaux occupés par eux
mêmes, la disposition des biens dont
elle sera propriétaire par voie d’acqui-
sition, échange, apports ou autrement,
tous placements de capitaux sous
toutes formes, y compris la souscrip-
tion ou l’acquisition de toutes actions,
obligations, parts sociales, et, en gé-
néral, toutes opérations ayant trait à
l’objet ci-dessus défini, en tous pays,
pourvu que ces opérations ne modi-
fient pas le caractère civil de la société.
Gérant : M. Leo GOEHRS, 4 avenue
Joseph Giordan 06200 NICE
Durée : 50 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214471
Par acte SSP du 31/03/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
SMART SERVICE
Siège social : 270 boule-
vard Jean Jaurès 92100
BOULOGNE-BILLANCOURT
Capital : 2.000 €
Objet : Vente d’équipements et acces-
soires de communication commerce de
détail de matériels informatiques vente
de produits multimédias prestation de
services : point relais, photocopie, im-
pression, photo d’identité
Président : M. BRAHIM ELHABAZI, 3
rue des Resedas 95100 ARGENTEUIL
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214489
Par acte SSP du 29/03/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
HYMALAIA
Siège social : 9 avenue des Quatre
Chemins 92330 SCEAUX
Capital : 10.000 €
Objet : La conception, le développe-
ment, la commercialisation, la ges-
tion, la présentation et la distribution
de logiciels applicatifs, notamment,
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
des solutions logicielles web et cloud
permettant de connecter les données
d’une entreprise à une intelligence arti-
ficielle conversationnelle et d’améliorer
l’engagement des employés avec leurs
données clefs.
Président : M. Matthieu MICHAUD,
9 avenue des Quatre Chemins 92330
SCEAUX
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214494
Par acte SSP du 30/03/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
SAFE ELEC PROS
Siège social : 119 bis rue de Colombes
92600 ASNIERES-SUR-SEINE
Capital : 2.000 €
Objet : Electricité générale, bâtiment
tout corps d’état, tous travaux d’entre-
tien, nettoyage, lavage de tous locaux
d’habitation, industriels, commerciaux
et administratifs, ventes et achats de
tous produits et marchandises non ré-
glementées à l’import et ou à l’export,
toutes opérations de représentation,
de distribution, commission ou cour-
tage concernant ces articles en gros,
demi-gros et détail, la participation de
la société, par tous moyens, à toutes
entreprises ou sociétés créées ou à
créer, pouvant se rattacher à l’objet so-
cial, notamment par voie de création de
sociétés nouvelles, d’apport, comman-
dite, souscription ou rachat de titres ou
droits sociaux, fusion, alliance ou asso-
ciation en participation ou groupement
d’intérêt économique ou de location
gérance et plus généralement, toutes
opérations industrielles, commerciales
et financières, mobilières et immobi-
lières pouvant se rattacher directe-
ment ou indirectement à l’objet social
et à tous objets similaires ou connexes
pouvant favoriser son extension ou son
développement.
Président : M. Ratheeskaran
MAHALINGAM, 21 avenue Duguay
Trouin 93150 LE BLANC-MESNIL
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0424-214499
Modification
MK TRANSPORT
SASU au capital de 500 €
Siège social : 2 rue Arthur Auger
92120 MONTROUGE
881 517 338 RCS NANTERRE
Le 01/03/2024, l’associé unique a déci-
dé de nommer Président M. Satidanand
AUCKLOO 76 boulevard Gabriel Péri
92240 MALAKOFF en remplacement
de M. Noureddine BEN KHALED.
Mention au RCS de NANTERRE
AL0424-214098
MK TRANSPORT
SASU au capital de 500 €
Siège social : 2 rue Arthur Auger
92120 MONTROUGE
881 517 338 RCS NANTERRE
Suivant délibérations en date du
01/03/2024, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 76 bou-
levard Gabriel Péri 92240 MALAKOFF.
Modification au RCS de NANTERRE
AL0424-214099
THE SKY
SAS au capital de 50.000 €
Siège social : 91 rue du Faubourg
Saint-Honoré - 75008 PARIS
892 000 399 RCS PARIS
Le 25/03/2024, le Président a décidé de
transférer le siège social au Immeuble
Allure, 101-109 rue Jean Jaurès 92300
LEVALLOIS-PERRET. Présidente :
Mme Myriam FERNANDES, 17 rue
Pierre Brossolette 92600 ASNIERES-
SUR-SEINE. Radiation au RCS de
PARIS et immatriculation au RCS de
NANTERRE
AL0424-214129
AMS TRANSDEM
SARL au capital de 3.600 €
Siège social : 307 Terrasse
de l’Université - 92000 NANTERRE
838 730 216 RCS NANTERRE
Le 15/03/2024, l’AGE a décidé de nom-
mer Gérant M. Adel HANACHE 33 ave-
nue Francisco Ferrer 93310 LE PRE-
SAINT-GERVAIS en remplacement
de M. Mohand BENZAID. Mention au
RCS de NANTERRE
AL0424-214139
JOURDAN CHOULAK
SAS
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 17 rue Pierre Loti
92340 BOURG-LA-REINE
893 192 500 RCS NANTERRE
Le 09/03/2024, l’AGE a décidé de nom-
mer Président M. Omar CHOULAK 17
rue P. Loti 92340 BOURG-LA-REINE
en remplacement de Mme Sandrine
JOURDAN. Mention au RCS de
NANTERRE
AL0424-214142
TM5
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 3 avenue de Verdun
92390 VILLENEUVE-LA-GARENNE
841 408 065 RCS NANTERRE
Le 20/02/2024, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 32-46 ave-
nue du Vieux Chemin de Saint Denis
92390 VILLENEUVE-LA-GARENNE.
Modification au RCS de NANTERRE
AL0424-214175
K STUDIIS
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 33 Bis rue Léon Dauer
94350 VILLIERS-SUR-MARNE
953 360 583 RCS CRETEIL
Suivant délibérations en date du
19/03/2024, l’associé unique a dé-
cidé de transférer le siège social au
23 rue Laval 92210 SAINT-CLOUD.
Président: Mme AISSATA SANOGO,
23 rue Laval 92210 SAINT-CLOUD.
Radiation au RCS de CRETEIL et im-
matriculation au RCS de NANTERRE
AL0424-214206
YH TECH
EURL au capital de 1.000 €
Siège social : 24c rue de la Fontaine
Henri IV 92370 CHAVILLE
980 913 628 RCS NANTERRE
Suivant délibérations en date du
28/03/2024, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 4 ave-
nue du Maréchal Leclerc, 4 - 92360
MEUDON LA FORET, à compter du
29/03/2024. Modification au RCS de
NANTERRE
AL0424-214223
OPTIMAG
SASU au capital de 1.700 €
Siège social : 42 rue de l’Aiguillerie
34000 MONTPELLIER
980 793 707 RCS MONTPELLIER
Le 02/04/2024, le Président a décidé
de transférer le siège social au 14 rue
Beffroy 92200 NEUILLY-SUR-SEINE.
Président : Mme Magali WOJCIK,
14 rue Beffroy 92200 NEUILLY-
SUR-SEINE. Radiation au RCS de
MONTPELLIER et immatriculation au
RCS de NANTERRE
AL0424-214496

FORMABASE
SASU au capital de 100 €
Siège social : 191 Grande Rue
92380 GARCHES
919 236 901 RCS NANTERRE
Le 07/03/2024, l’AGE a décidé de trans-
férer le siège social au 20 Route de
Paris 77340 PONTAULT-COMBAULT.
Radiation au RCS de NANTERRE et
immatriculation au RCS de MELUN
AL0424-214457
H2 AGENCY
SAS au capital de 10.050 €
Siège social : 93 rue Jean-Jaurès
92800 PUTEAUX
821 564 622 RCS NANTERRE
Le 29/03/2024, par décision unanime,
les associés ont pris acte du départ
du directeur général, M. Jonathan
HACKETT à compter du 31/03/2024.
Mention au RCS de NANTERRE
AL0424-214460
Dissolution
BM’PROJECT
SAS au capital de 500 €
Siège social : 5 rue de Watford
92000 NANTERRE
898 883 426 RCS NANTERRE
Le 31/03/2024, l’AGE a décidé la
dissolution anticipée de la société,
nommé liquidateur M. Rarib, Wahid
ABDERRAHMANE, 5/7 rue de Watford
92000 NANTERRE et fixé le siège de
liquidation au siège social. Modification
au RCS de NANTERRE
AL0424-214453
VINIPIRIYA
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 35 boulevard de Valmy
92700 COLOMBES
854 006 640 RCS NANTERRE
Le 31/12/2023, l’AGE a décidé la
dissolution anticipée de la société,
nommé liquidateur Mme Vinipiriya
PREMATHAS, 71 rue d’Ascq 95100
ARGENTEUIL et fixé le siège de liqui-
dation chez le liquidateur. Modification
au RCS de NANTERRE
AL0424-214473
AD HOC
COMMUNICATION
EURL au capital de 3.000 €
Siège social : 1748 avenue Roger
Salengro - 92370 CHAVILLE
519 493 282 RCS NANTERRE
Le 27/02/2024, l’associé unique a dé-
cidé la dissolution anticipée de la so-
ciété à compter du 29/04/2024, nommé
liquidateur Mme Sandrine GUENAND,
2 rue des Marais, escalier 2, 78220
VIROFLAY et fixé le siège de liquida-
tion au siège social. La correspon-
dance est à adresser à GUENAND
Sandrine, 2 rue des Marais, escalier
2, 78220 VIROFLAY. Modification au
RCS de NANTERRE
AL0424-214490
Seine-Saint-Denis
Constitution
Par acte SSP du 28/03/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
KELA CAPITAL
Siège social : 24 rue Eugene Henaff
93000 BOBIGNY
Capital : 1.000 €
Objet : L’acquisition, la gestion de
toutes participations en france ou à
l’étranger
Président : Mme Taha GAHOUE,
107 avenue Meissonier 93250
VILLEMOMBLE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de BOBIGNY
AL0424-214242
Par acte SSP du 20/03/2024 il a été
constitué une SARL dénommée:
DIYA
Siège social : 64 avenue du Général
Leclerc 93120 LA COURNEUVE
Capital : 5.000 €
Objet : Restauration rapide sur place
et a emporter, sans vente de boissons
alcoolisees
Gérant : M. PIRATHEEPAN
Kirupainathan, 49 avenue Roger
Salengro 94500 CHAMPIGNY SUR
MARNE
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de BOBIGNY
AL0424-214274
Modification
DOT PROD
SAS au capital de 10.000 €
Siège social : 28 rue de la Liberté
93170 BAGNOLET
883 647 562 RCS BOBIGNY
Le 01/03/2024, l’AGE des associés a
décidé de transférer le siège social au
9 rue Lesault 93500 PANTIN à compter
du 01/03/2024. Modification au RCS de
BOBIGNY
AL0424-214181
GREEN HEATING
SAS au capital de 500 €
Siège : 59 rue Lavoisier
93110 ROSNY SOUS BOIS
879 561 413 RCS BOBIGNY
Par décision de l’AGE du 26/03/2024, il
a été décidé de:
- changer la dénomination sociale qui
devient: GREEN AMENAGEMENT
- nommer Président M. PETIT Philippe
2 rue Philibert Delorme 91080 EVRY
COURCOURONNES en rempla-
cement de M. SMADJA Morgan
démissionnaire
Mention au RCS de BOBIGNY
AL0424-214221
DS SHIPPING FRANCE
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 7 rue du Rouillon
93240 STAINS
901 460 329 RCS BOBIGNY
Le 28/03/2024, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 10 rue des
Ecoles 95500 LE THILLAY. Radiation
au RCS de BOBIGNY et immatricula-
tion au RCS de PONTOISE
AL0424-214463
Dissolution
F3A
SASU au capital de 5.000 €
Siège : 4 rue Marcel Cachin
93400 SAINT OUEN
911 729 549 RCS BOBIGNY
Par décision de l’AGE du 04/03/2024,
il a été décidé la dissolution anticipée
de la société, nommé liquidateur M.
LOPEZ LOPEZ Kleber 35 Route de
Garges 95200 SARCELLES, et fixé
le siège de liquidation au siège social.
Mention au RCS de BOBIGNY
AL0424-214080
Clôture de Liquidation
F3A
SASU au capital de 5.000 €
Siège : 4 rue Marcel Cachin
93400 SAINT OUEN
911 729 549 RCS BOBIGNY
Par décision de l’AGE du 04/03/2024, il
a été décidé d’approuver les comptes de
liquidation, donné quitus au Liquidateur
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
et déchargé ce dernier de son mandat
et prononcé la clôture des opérations
de liquidation au 04/03/2024. Radiation
au RCS de BOBIGNY
AL0424-214081
Val-de-Marne
Constitution
Par acte SSP du 24/03/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
O’GREEN MILL
Siège social : 149-151 rue Julian
Grimau 94400 VITRY-SUR-SEINE
Capital : 1.000 €
Objet : Salon de thé, petite restaura-
tion sur place et à emporter, narguilé
Président : Mme Julie PANDOLFO,
20 bis rue Danielle Casanova 91390
MORSANG-SUR-ORGE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0424-214186
Par acte SSP du 29/03/2024, il a été
constitué une EURL dénommée :
LAMPING STARTING
SARL
Siège social : 110 rue de Fontenay CS
20010, 94303 VINCENNES Cedex
Capital : 100 €
Objet : L’activité d’achat et vente des
produits électroniques en directe ou à
distance; l’import-export de tous pro-
duits non réglementés
Gérant : M. Xurui JIANG, appartement
25, 1e étage, Unité n°3, bâtiment 376,
boulevard Silian, Arrdt Luyuan 130011
CHANGCHUN (CHINE)
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0424-214249
Par acte SSP du 29/03/2024, il a été
constitué une SCI dénommée :
ISM
Siège social : 4 Place des 4 Saisons
94440 MAROLLES-EN-BRIE
Capital : 1.000 €
Objet : L’acquisition, l’administration
et la gestion par bail, location ou toute
autre forme de tous immeubles et
biens immobiliers, toutes opérations
financières, mobilières ou immobilières
de caractère purement civil se ratta-
chant directement ou indirectement à
cet objet et susceptibles d’en favoriser
la réalisation
Gérante : Mme Charlotte SAN MARTIN
- LE GARS, 3 Place de l’Orme 77170
SERVON
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0424-214259
Par acte SSP du 01/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
NEPTUNE 94
Siège social : 10 avenue de l’Alma
94210 LA VARENNE SAINT HILAIRE
Capital : 1.000 €
Objet : L’acquisition par voie d’achat ou
d’apport de tous immeubles et terrains,
bâtis ou non, actions ou parts de so-
ciétés immobilières, en vue de leur re-
vente à tous tiers, sous quelque forme
que ce soit, en totalité ou par fractions
et afin d’y établir des constructions nou-
velles ou d’améliorer des constructions
existantes, la vente et généralement
les activités de marchand de biens
comme prévues par le code général
des impôts. les prestations d’étude
et de conseil dans tous les domaines
d’activités liés à cet objet. et ce,
soit au moyen de ses capitaux propres
soit au moyen de capitaux d’emprunt,
ainsi que de l’octroi, à titre accessoire
et exceptionnel, de toutes garanties à
des opérations conformes au présent
objet civil et susceptibles d’en favoriser
le développement. l’obtention de toutes
ouvertures de crédit, prêts et constitu-
tion des garanties y relatives.
Président : REVIMMOB, SAS au ca-
pital de 10.000 €, sise 10 avenue de
l’Alma 94210 LA VARENNE SAINT
HILAIRE, 490 527 421 RCS CRETEIL,
représentée par M. Fernando SOUSA
DE OLIVEIRA.
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0424-214187
Par acte SSP du 20/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
NESSYAM
Siège social : 7 rue Saint Simon 94400
VITRY-SUR-SEINE
Capital : 19 €
Objet : L’acquisition et la gestion de
parts sociales, actions et valeurs mo-
bilières dans toute société civile ou
commerciale, la mise en œuvre de la
politique générale du groupe, l’anima-
tion des sociétés qu’elle contrôle ou
sur lesquelles elle exerce une influence
notable en participant activement à la
définition de leurs objectifs et de leur
politique économique, l’assistance fi-
nancière, administrative, comptable et
plus généralement le soutien en ma-
tière de gestion à toutes sociétés du
groupe par tous moyens et notamment:
la mise à disposition de personnel ad-
ministratif et comptable, la formation
et l’information de tout personnel, la
gestion la location de tout immeuble, la
négociation de tout contrat, etc.
Président : M. Zied GUELLIM, 7 rue
Saint Simon 94400 VITRY-SUR-SEINE.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0424-214272
Par acte SSP du 22/01/2024, il a été
constitué une SARL dénommée :
AIR CONSTRUCTION
Siège social : 34 rue Pierre Semard
94700 MAISONS-ALFORT
Capital : 1.000 €
Objet : Construction de bâtiment, tra-
vaux du bâtiment et travaux public
dans le gros œuvre, petite œuvre et
toutes installations liées à la construc-
tion de bâtiment
Gérant : M. WABLE Andy, 34 rue Pierre
Semard 94700 MAISONS-ALFORT
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0424-214447
Par acte SSP du 29/03/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
S.IH
Siège social : 210 boulevard de Creteil
94100 SAINT-MAUR-DES-FOSSES
Capital : 10.000 €
Objet : Restauration traditionnelle
Président : M. Hakim MECHAAB,
6 allée Blaise Cendrars 94450
LIMEIL-BREVANNES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0424-214448
Par acte SSP du 27/03/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
ORGATECH
Siège social : 70, avenue du Général
de Gaulle 94022 CRETEIL Cedex
Capital : 1.000 €
Objet : Conseil pour les affaires et
autres conseils de gestion. To u t e s
opérations quelconques contribuant à
la réalisation de cet objet
Président : M. Gérard Paul
BENHAMOU, 79 avenue Jean Baptiste
Champeval 94000 CRETEIL
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0424-214459
Par acte SSP du 30/03/2024, il a été
constitué une SARL dénommée :
DSA COUVERTURE
Siège social : 84 avenue Louis Blanc
94210 LA VARENNE SAINT HILAIRE
Capital : 1.000 €
Objet : Tous travaux de couverture,
charpente, étanchéité, isolation, zin-
guerie, fumisterie, plomberie, et agen-
cements de combles
Gérance : M. MORGADO Jimmy,
84 avenue Louis Blanc 94210 LA
VARENNE SAINT HILAIRE
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0424-214480
Modification
KRID ENERGY
SAS au capital de 30.000 €
Siège social : 132 avenue de l’Europe
94532 THIAIS Cedex
880 911 888 RCS CRETEIL
Le 16/03/2024, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 56 Bis
Route de Noailles 60570 ANDEVILLE.
Radiation au RCS de CRETEIL et im-
matriculation au RCS de BEAUVAIS
AL0424-214115
CONSOLAND
SARL au capital de 5.000 €
Siège social : 17 rue Clément Viénot
94300 VINCENNES
492 487 384 RCS CRETEIL
Le 01/02/2024, l’AGE a décidé de nom-
mer gérant M. Roberto CELANTE, 16
allée de la Fauconnerie 94370 SUCY-
EN-BRIE en remplacement de M. Paul-
eric RACASSIER. Mention au RCS de
CRETEIL
AL0424-214157
WELA
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 3 Place
Georges Marchais
94500 CHAMPIGNY-SUR-MARNE
852 473 032 RCS CRETEIL
Le 21/10/2023, l’AGE a décidé
de nommer Gérant M. Sinniah
PARAMESWARAN 108 avenue des
Perdrix 93370 MONTFERMEIL en
remplacement de Mme Nathalie
LETOURNEUR. Mention au RCS de
CRETEIL
AL0424-214173
K STUDIIS
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 33 Bis rue Léon Dauer
94350 VILLIERS-SUR-MARNE
953 360 583 RCS CRETEIL
Suivant délibérations en date du
19/03/2024, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 23 rue
Laval 92210 SAINT-CLOUD. Radiation
au RCS de CRETEIL et immatriculation
au RCS de NANTERRE
AL0424-214204
ALG
SASU au capital de 61.380 €
Siège social : 28 avenue
des Pépinières - 94260 FRESNES
898 836 267 RCS CRETEIL
Le 12/09/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 61 rue de
Lyon 75012 PARIS. Radiation au RCS
de CRETEIL et immatriculation au RCS
de PARIS
AL0424-214246
33
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
MSF RENOV
SAS au capital de 2.000 €
Siège social : 86 avenue
Paul Vaillant Couturier
94400 VITRY-SUR-SEINE
917 853 400 RCS CRETEIL
Le 01/03/2024, l’AGE a décidé de
modifier l’objet social comme suit :
Carrelage, rénovation, peinture, ma-
çonnerie, décoration, isolation inté-
rieure et extérieure et tous travaux liés
au bâtiment. L’achat, la vente, la prise
à bail, la location, la gérance, la par-
ticipation directe ou indirecte par tous
moyens ou sous quelque forme que
ce soit, à toutes entreprises et à toutes
sociétés créées ou à créer, ayant le
même objet ou un objet similaire ou
connexe : Installation, entretien et dé-
pannage d’installations électriques,
y compris la pose de prises, de inter-
rupteurs, de tableaux électriques, etc.
-Installation, entretien et dépannage
de plomberie sanitaire et chauffage,
y compris la pose de robinetterie, de
tuyauterie, de WC, de baignoires, etc.
Nettoyage de locaux professionnels et
particuliers, y compris le nettoyage des
sols, des murs, des vitres, etc. Et plus
généralement toutes opérations in-
dustrielles, commgrciales, financières,
mobilières ou immobilières pouvant se
rattacher directement ou indirectement
à l’objet social ci-dessus spécifié ou à
tout autre objet similaire ou connexe.
La société peut recourir en tous lieux
à tous actes ou opérations de quelque
nature et importance qu’elles soient,
dès lors qu’ils peuvent concourir ou fa-
ciliter la réalisation des activités visées
aux alinéas qui précèdent ou qu’ils per-
mettent de sauvegarder, directement
ou indirectement, les intérêts commer-
ciaux ou financiers de la société ou des
entreprises avec lesquelles elle est en
relation d’affaires. Modification au RCS
de CRETEIL
AL0424-214203
JBJ PALETTE
SASU au capital de 2.000 €
Siège social : 36 rue du Noyer Grenot
94310 ORLY
948 206 636 RCS CRETEIL
Le 26/03/2024, l’AGO a décidé de
nommer Président M. Imad OBEID, 42
avenue Gabriel Péri 91600 SAVIGNY-
SUR-ORGE en remplacement de M.
Nejib JAMAA. Mention au RCS de
CRETEIL
AL0424-214251
WIN & SPI
SASU au capital de 1.000 €
Siège : 6 rue des Malassis
94400 VITRY SUR SEINE
882 854 573 RCS CRETEIL
Par décision du président du
19/01/2024, il a été décidé de trans-
férer le siège social à compter du
22/01/2024 au 130 rue Maurice Aliger
30900 NIMES. Radiation au RCS de
CRETEIL et immatriculation au RCS
de NIMES
système et logiciels informatiques.
Modification au RCS de CRETEIL
AL0424-214444
PIXOU GROUP
SAS au capital de 30.000 €
Siège social : 2-4 rue
du Général Leclerc
94270 LE KREMLIN-BICETRE
888 486 412 RCS CRETEIL
L’AGE du 25/03/2024 a décidé de :
- changer la dénomination sociale qui
devient : EP HOLDING
- modifier l’objet social comme suit :
La Société a pour objet : La prise de
participation majoritaire ou minoritaire,
directe ou indirecte, dans toutes en-
treprises, groupements d’intérêt éco-
nomique, sociétés civiles ou commer-
ciales crées ou à créer par voie d’apport
ou d’achats de titres ou droits sociaux,
de fusion, scission, association, parti-
cipation ou par tous autres moyens.
L’assistance technique, financière,
comptable, administrative ou juridique
des sociétés affiliées ou apparentées.
La fourniture de conseil et autres pres-
tations de services aux entreprises. La
gestion de droits de propriété intellec-
tuelle. La participation de la Société,
par tous moyens, directement ou indi-
rectement, dans toutes opérations pou-
vant se rattacher à son objet social par
voie de création de sociétés nouvelles,
d’apport, de souscription ou d’achat de
titres ou droits sociaux, de fusion ou
autrement, de création, d’acquisition,
de location, de prise en location-gé-
rance de tous fonds de commerce ou
établissements
Mention au RCS de CRETEIL
AL0424-214288
MAURICE BERTEAUX
SCI au capital de 500 €
Siège social : 25 avenue
Maurice Berteaux
94420 LE PLESSIS-TREVISE
901 763 060 RCS CRETEIL
Le 01/01/2023, l’AGE a décidé de
nommer Gérant M. Ravinder SINGH
51 avenue Andre Rouy 94420 LE
PLESSIS-TREVISE en remplacement
de M. Jagtar SINGH. Mention au RCS
de CRETEIL
AL0424-214451
LUXVIKA ALIMENTATION
GENERALE
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 124 rue de Chevilly
94240 L’HAŸ-LES-ROSES
949 776 322 RCS CRETEIL
Le 28/03/2024, l’AGE a décidé de
nommer Gérant M. Navaratnam
THEVARASA 10 avenue PASCAL
93700 DRANCY en remplacement de
M. Kamalraj YUGARASA. Mention au
RCS de CRETEIL
SOCIETE CIVILE
IMMOBILIERE
DU CHARVET
Société Civile au capital de 914,69 €
Siège social : 30 avenue
Jauzier Koestler
94100 SAINT-MAUR-DES-FOSSES
390 951 044 RCS CRETEIL
Le 16/02/2024, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nom-
mé liquidateur Mme Aline LOUDES,
30 avenue Jauzier Koestler 94100
SAINT-MAUR-DES-FOSSES et fixé
le siège de liquidation au siège social.
Modification au RCS de CRETEIL
AL0424-214261
ADIP
SARL au capital de 7.622 €
Siège social : 47, boulevard
d’Alsace Lorraine
94170 LE PERREUX SUR MARNE
399 163 930 RCS CRETEIL
Le 29/03/2024, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nommé
liquidateur M. Serge CASSINI, 18 Villa
Duval 93360 NEUILLY-PLAISANCE et
fixé le siège de liquidation au siège so-
cial. Modification au RCS de CRETEIL
AL0424-214466
Vente de Fonds
Suivant acte SSP en date du 31/10/2023
enregistré le 13/02/2024 au SIE de
CRETEIL, dossier N°202400003396,
référence N°9404P61 2024 A 00491,
ALEGRIA
SARL au capital de 7.500 €, sise 7 al-
lée des Coucous 94000 CRETEIL, 500
945 084 RCS CRETEIL, a cédé à
O2 PARIS 12
SARL au capital de 1.000 €, sise 7
rue de Toul 75012 PARIS, 519 248
322 RCS PARIS, un fonds de com-
merce de Services à la personne sis
et exploité 7 allée des Coucous 94000
CRETEIL comprenant éléments incor-
porels : clientèle moyennant le prix de
348.000 €. La date d’entrée en jouis-
sance est fixée au 01/02/2024. Les op-
positions sont reçues dans les 10 jours
de la dernière date des publicités lé-
gales à l’adresse suivante : O2 PARIS
12, 7 rue de Toul 75012 PARIS
AL0424-214252

AL0424-214256 AL0424-214454

WORKING PLACE Dissolution

SARL au capital de 2.000 €
Siège social : 12 rue des Sandrin
94140 ALFORTVILLE
810 845 909 RCS CRETEIL.
Suivant délibérations en date du
21/02/2024, l’associé unique a décidé
de transformer la société en SASU.
A été nommé Président M. COCOA
Auguste Gonat, 235 rue Paul Vaillant
Couturier 94140 ALFORTVILLE. Le
reste demeure inchangé. Mention au
RCS de CRETEIL
AL0424-214263
ANONG CLEAN
SASU au capital de 3.000 €
Siège social : 128 rue Veron
94140 ALFORTVILLE
847 487 865 RCS CRETEIL
ORANGE BLEUE
CONSEIL
SASU au capital de 100 €
Siège social : 45 Bis
boulevard de la Marne
94210 LA VARENNE SAINT HILAIRE
915 154 595 RCS CRETEIL
Le 22/03/2024, l’associé unique a déci-
dé la dissolution anticipée de la socié-
té, nommé liquidateur M. DOMINGOS
RODRIGUES, 45 Bis boulevard de la
Marne 94210 LA VARENNE SAINT
HILAIRE et fixé le siège de liquidation
au siège social. Modification au RCS
de CRETEIL
AL0424-214250

Le 25/03/2024, l’AGE a décidé

d’étendre l’objet social comme suit:
Conciergerie, la création et exploi-
tations de sites internet, conseil en

34 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
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énergie : C (129 KWh/m².an) - Classe climat : C (12 kgCO2/m².an) - Montant des dépenses
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énergie : C (131 KWh/m².an) - Classe climat : C (14 kgCO2/m².an) - Montant des dépenses
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Aucune ofre ne pourra être prise en compte sans transmission au pré-
alable du dossier de candidature complet (voir modalités auprès du
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Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 35
36 Le nouvel Economiste - n°2213 - Du 5 au 11 avril 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi