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REMFO N°14 mars 2022 ISSN 2489-205X

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Revue D’Etudes en Management et Finance D’Organisation N°14 Mars 2022

L’ÉCONOMIE MAROCAINE DU TEMPS DU COVID, ENTRE MESURES ET


ACCOMPAGNEMENTS
THE MOROCCAN ECONOMY DURING COVID, MEASURES AND
SUPPORT PROGRAMS

RAHJ Imane DAAFI Redouan


Enseignant chercheur Enseignant chercheur
ENCG de Casablanca, Université Hassan II ENCG de Casablanca, Université Hassan II
Laboratoire d'Ingénierie Financière, Gouvernance et Laboratoire d'Ingénierie Financière, Gouvernance et
Développement Développement
Maroc Maroc
Email : i.rahj@encgcasa.ma Email : r.daafi@encgcasa.ma

Résumé
Dans un contexte de crise mondiale causée par la Covid-19, voire d’effondrement économique global, le Royaume
du Maroc a dû remodeler le tissu productif afin de faire barrage à la propagation de la pandémie. Ces mesures de
confinement ont naturellement eu des effets négatifs et rapides sur l’économie. Le gouvernement a donc déployé
un ensemble de mesures servant d’amortisseur au choc économique, social et sanitaire monumental induit par les
mesures de confinement. Ces événements se traduisent donc par des défis, voire obstacles sans précédent pour le
pays qui a d’ores et déjà eu à faire face à une année agricole quelque peu décevante laissant entrevoir que
l’économie marocaine devrait fortement souffrir de l’impact négatif de la pandémie. Le Maroc a donc pris
l’initiative de lancer un ensemble de réformes structurelles telles que la digitalisation progressive des services
publics, la généralisation de la protection sociale, la mise en place de lignes de crédit permettant aux Entreprises
de respirer en l’absence de réserves de trésorerie, sans oublier un léger assouplissement de la politique monétaire
et un meilleur positionnement fiscal…
Mots clés : Economie, Finance des Entreprises, liquidités, endettement, crise…

Abstract
In a context of the global crisis, or shall we say, global economic collapse caused by the Covid-19 pandemic, the
Kingdom of Morocco has had to reshape it’s business climate in order to curb the spread of the pandemic.
Quarantining naturally had gloomy and brisk effects on the economy. The government has therefore deployed a
set of measures serving as a shock absorber to the monumental economic, social and health crisis induced by
quarantine. These events have therefore translated into unprecedented challenges or hurdles for the country which
has already had to face a somewhat disappointing agricultural year, suggesting that the Moroccan economy should
suffer greatly from the unfavorable impact of the pandemic. Morocco has therefore taken the initiative to launch a
set of structural reforms such as the gradual digitization of public services, the generalization of social protection,
the establishment of lines of credit allowing companies to breathe in the absence of reserves. cash flow, not to
mention a slight easing in monetary policy and a better fiscal positioning ...
Keywords : Economy, Corporate Finance, Cash Flows, Debt, Crisis…

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Introduction
Au sortir de deux décennies de réformes et de transmutations, le Maroc a sensiblement évolué.
En effet, depuis le début des années 80, le Royaume a adopté une politique d’ouverture
économique visant la consolidation de la libéralisation des échanges extérieurs, la
reconnaissance du pluralisme culturel, le renforcement de l’Etat de droit ainsi qu’une plus Page | 2
grande intégration de l'économie marocaine dans l'économie mondiale. Cette économie de
marché d'inspiration libérale se veut effectivement forte dans sa contribution à la consolidation
du système commercial multilatéral.
Et c’est dans ce sens que de nouvelles réformes structurelles ont été engagées dans le but
d’engendrer des vecteurs crédibles de performance à moyen terme. Sur le plan économique,
notons le démarrage de plusieurs plans sectoriels dans l’industrie, le tourisme, l’agriculture, la
pêche et les énergies renouvelables, telles que la centrale solaire Noor à Ouarzazate, l’économie
numérique et la logistique (la création de nouvelles infrastructures autoroutières, ferroviaires,
portuaires et aéroportuaires tels que le complexe portuaire Tanger-Med, la ligne Grande Vitesse
Tanger-Agadir, la construction de nombreuses routes telles que le Programme National des
Routes Rurales I et II, et le Programme d’Electrification Rurale Global)
N’oublions pas l’ambition non négligeable de s’ouvrir à l’internationale sur le plan des
échanges commerciaux. Ce souhait a été consolidé à travers la signature de nombreux accords
commerciaux (Turquie Union Européenne, USA, Egypte, la Zone de libre-échange continentale
africaine…) Ces efforts ont d’ailleurs été accompagnés d’une privatisation d’un ensemble
d’Entreprises publiques à caractère commercial telles que la Régie des Tabacs et Maroc
Télécom.
Mais cela a été sans compter sur les effets de cette crise de nature plus que singulière qu’est la
pandémie du COVID 19. En effet, le Maroc a été frappé depuis le début de l’année de 2020 par
des vagues de contagion sans précédent alors qu'il présentait d’ores et déjà des déséquilibres
extérieurs persistants. Le pays s’est donc attelé à proposer à travers ses analystes et
prospectivistes une réponse multidimensionnelle à travers l’articulation de divers niveaux
d’action et l’imbrication d’une foultitude d’horizons temporels. En effet, sur le plan social,
nombre de politiques ont été mises en place (AMO, INDH, RAMED, Tayssir…) et dont le
dessein est d’endiguer la pauvreté monétaire et non-monétaire.
Cet élan modernisateur figure donc parmi les accomplissements les plus symboliques de cette
dernière année. En substance, le pays a connu un choc économique qui pourrait peser, espérons-
le, que de manière conjoncturelle sur les perspectives de développement futures. Se pose donc
la question suivante : A l’aune des répercussions inévitables de la crise que nous vivons
actuellement du temps du COVID, quels seront alors les défis à relever ? Entre résorption de la
polarisation sociale, renflouement des équilibres, valorisation du capital humain, amélioration
du climat des affaires, efforts à déployer sur la prévalence des rentes dans certains secteurs,
quelle sera la clé de voûte qui permettra une cohérence verticale entre les visions politiques
collectives et la synergie horizontale espérée à travers ces mêmes politiques ?

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1. HISTORIQUE DES PRINCIPALES CRISES DE L’HISTOIRE MODERNE ET


CONTEMPORAINE
Nous commencerons ce travail de recherche par un petit récapitulatif relatant les principaux
faits qu'a connu l’histoire moderne et contemporaine, notamment en ce qui concerne les crises,
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les Krachs boursiers et les grandes dépressions qu’ont connu les nations à travers les âges.
1637 : Tulipomanie Cet épisode concernant le marché de la tulipe est considéré comme l’un des premiers
exemples de bulle spéculative. Un seul bulbe1 de tulipe est échangeable contre
l’équivalent de 10 fois le salaire annuel d’un artisan qualifié avant que les prix ne
s'effondrent brusquement provoquant la ruine de nombreux spéculateurs.
1720 : Krach de 1720 En France et Grande Bretagne, la crise financière est provoquée par la chute du
système de Law (Compagnie du Mississipi) et l’éclatement d’une bulle spéculative
sur les actions de la Compagnie des mers du Sud.
1847 : Krach de 1847 Krach boursier en France et au Royaume-Uni après une bulle autour des chemins de
fer ; secteur ayant donné des prévisions trop optimistes. L’effet en chaîne ne se fait
pas attendre : vente en masse d’actions investies dans le secteur, panique bancaire et
hausse du taux d’intérêt bancaire qui impacte alors l’économie réelle.
1873 : Grande Crise déclenchée par la spéculation sur la sidérurgie et les chemins de fer en pleine
déflation ou révolution industrielle entre 1840 et 1870.
crise bancaire
La crise de 1873 est à l’origine d’une longue période de stagnation économique en
de Mai 1873 à
Europe2 et aux États-Unis qualifiée de première Grande Dépression jusqu’en 1896
Vienne
et a amené les gouvernements à prendre des mesures protectionnistes après les
premières expériences de libéralisation des échanges commerciaux précédant cette
période.
1907 : Crise de Crise de liquidité bancaire qui a débouché, entre autres, sur la mise en place de la
liquidités Fed, en 1914. Elle a partiellement été provoquée par l’échec d’une opération de
« Corner », juxtaposée à un retrait massif de liquidités des banques New-Yorkaises3,
ainsi qu’à la perte de confiance des dépositaires.
1929 : Krach Boursier Le Krach est imputable à une bulle spéculative, dont la genèse remonte au début des
années 20 appelées « années folles ». La bulle est amplifiée par le nouveau système
d'achat à crédit d'actions nommé le « call loan » qui depuis 1926 est permis à Wall
Street (d’ailleurs en 1929 le 4/5 des actions sont achetées à crédit). Conséquence
directe, le chômage et la pauvreté explosent pendant la Grande Dépression aux États-
Unis jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale.
1973 : Choc pétrolier Le premier choc pétrolier en 1973 est la conséquence directe de la réaction de l'OPEP
à la forte baisse du dollar après la fin des accords de Bretton Woods4. Le système des
taux de change fixes s'écroule définitivement en mars 1973 avec l'adoption du régime
de changes flottants. Le résultat en est une dépréciation de la valeur du dollar
américain, monnaie dans laquelle les prix du pétrole sont fixés et a pour conséquence
pour les producteurs de pétrole un revenu inférieur pour le même prix nominal.
1979 : Choc pétrolier La révolution iranienne est la principale toile de fonds derrière ce deuxième choc
pétrolier. En raison de ces bouleversements politiques dans un des principaux pays
producteurs de pétrole, la production mondiale diminue 5, provoquant une hausse du
prix du pétrole.

1 Martinache, I. (2011). Crises financières : quelles leçons peut-on tirer de l'histoire : Synthèse élaborée à partir de la conférence
« Crises financières, les leçons de l'histoire » qui s'est déroulée le 10 novembre 2010 à Lyon, lors des Journées de
l’économie. Idées économiques et sociales, 164, 6-15.
2 Gauthier Yves. (1991). La crise mondiale de 1873 à nos jours. Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 30, pp. 128-129
3 Mendez, J. & Tutin, C. (2010). De la crise bancaire à la régulation : l'expérience américaine de 1907. L'Économie politique,

48, 42-63
4 Antonin, C. (2013). Après le choc pétrolier d'octobre 1973, l'économie mondiale à l'épreuve du pétrole cher. Revue

internationale et stratégique, 91, 139-149


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Kellner, T. & Djalili, M. (2006). Au centre pétrolier du monde : le golfe Persique. Outre-Terre, n° 14, 341-375.

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1982 : Mexique et En 1982, le Mexique déclare qu'il ne peut plus honorer les paiements dus à ses
défaut de créanciers étrangers. Dans son sillage, quatorze autres pays se déclarent en défaut de
paiement paiement. Cette crise est consécutive à :
 Un fort endettement des pays pétroliers pour investir à la suite de la hausse
des cours du pétrole (chocs pétroliers).
 La hausse des taux d'intérêt pour juguler l'inflation. Ces durcissementsPage | 4
monétaires déclenchent une récession mondiale. D’ailleurs, les débouchés
des pays pétroliers s'effondrent, au moment même où ils venaient d'investir.
Résultat : En 1982, le Mexique fut le premier pays à annoncer qu'il n'était plus
solvable6. Plusieurs Plans d’Ajustement Structurels seront alors proposés
(encouragement des exportations afin de compenser le manque à gagner causé par la
baisse des cours du pétrole, réduction draconienne des dépenses publiques à
caractère social…)
1997 : Crise des tigres La monnaie thaïlandaise, le Baht, étant rattachée au dollar, connait une forte
et dragons surévaluation. En juillet 1997, le gouvernement décide de le laisser flotter afin de
asiatiques permettre à ce dernier de s’auto-réguler. S’en suit une panique générale. Le baht se
dévalue violemment, les institutions bancaires font faillite entraînant ainsi dans leur
sillage tous les pays asiatiques voisins, qui en raison de la forte concurrence, se voient
alors contraints de dévaluer leur monnaie à leur tour.
La majorité des devises asiatiques suivra cette tendance7. Les dettes libellées en
dollars deviennent alors totalement insolvables.
1998 : Crise monétaire Amplifiée par la crise asiatique, la crise russe résulte d’un mix entre une crise
purement spécifique à un pays post-soviétique en transition (depuis la disparition de
Russie8
l'URSS en décembre 1991) et une crise typique d’un pays émergent en économie
financière nouvellement libéralisée. Elle est marquée par le défaut sur la dette russe
(la Russie est, en effet, dans une situation de cessation de paiement extérieure et
intérieure) ainsi qu’une dévaluation conséquente du Rouble (la devise perd à peu près
de 60% de sa valeur en deux semaines)
2000 : Bulle Internet Crise de surinvestissement dans les télécoms (profitant de capitalisations boursières
sans équivalent dans l'histoire), de surendettement d'une partie des sociétés (Bisciari
Patrick, Durré Alain (2005)) ; la bulle technologique est une bulle spéculative qui a
affecté les « valeurs technologiques ».
Sous la pression de la remontée des taux d'intérêt, cette bulle finit par
éclater s'étendant à l'ensemble des bourses mondiales et provoquant une récession
économique monumentale. Tous les gains réalisés pendant les années 90 se
volatilisent (pertes estimées à 145 milliards de dollars entre 2000 et 2001).
2007 : Crise des Cette crise s'est manifestée par une baisse de l'immobilier consécutive à
Subprimes9 une titrisation massive des créances douteuses ou litigieuses issues de la bulle
immobilière américaine des années 2000. S’ensuit un effet domino provoquant
l'écroulement de grandes banques partout dans le monde. Le marché interbancaire
est par ailleurs totalement paralysé par des taux d'intérêt très élevés et une crise de
confiance quasi généralisée.
L'adoption du plan Paulson qui est un plan de sauvetage du système bancaire aux
États-Unis n’a finalement pas suffi à renflouer la confiance. Un écroulement des
bourses mondiales a finalement lieu en octobre 2008.

6 Sgard, J. (2011). Crise mexicaine de 1982 : comment le FMI a fait payer les banques. Alternatives Économiques, 301, 80-
80.
7 Bouissou, J., Hochraich, D. & Milelli, C. (2003). Après la crise : Les économies asiatiques face aux défis de la mondialisation.

Paris. Karthala.
8 Sapir, J. (2015). 14. De l’explosion de la dette publique au défaut. Anatomie de la crise russe de 1998. Regards croisés sur

l'économie, 17, 215-226


9 FMI (2007). Perspectives de l’économie mondiale, avril 2007.

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Suite à l’exercice de la recherche bibliographique, nous avons soutiré le constat suivant : la


plupart des krachs du XXe siècle suivent le même cheminement : tout d’abord un essor
industriel suivi de près par les banques qui cherchent toujours à tirer leur épingle du jeu. Toute
la machine financière finit ensuite par s’emballer perdant plus ou moins contact avec la réalité
économique, en particulier en ce qui concerne la valeur réelle des investissements. La revue à
Page | 5
la baisse des anticipations entraîne systématiquement alors une panique bancaire qui impacte
finalement toute l’économie réelle.
1- Evolution macro-économique du Maroc lors des deux dernières décennies :
L’activité économique au cours des vingt dernières années a principalement été tirée vers le
haut par suite de politiques macroéconomiques plus ou moins prudentes couplées à une stabilité
politique qui s’est voulue rassurante. La croissance annuelle du PIB10 réel ; quoique volatile en
raison de la vulnérabilité des conditions climatiques ; a été aux alentours des 4 % en moyenne
sur la période observée ci-dessous avec toutefois un ralentissement sur les cinq dernières années
(2,6 % en 2019), ce qui est imputable à une faible production agricole en dépit des dépenses
publiques engagées et de la consommation privée.
Figure 1 : Croissance du PIB : 2000-2019

Source : HCP, FMI, perspectives de l’économie mondiale, Avril 2021


Le Maroc souffre d’un taux de chômage plus ou moins élevé, avec des taux de l’ordre de 9,2 %
de la population active en 2019. En ce qui concerne l’IFA (Indice de facilité de faire des
affaires) le pays est, par ailleurs, classé 53ème sur 190 au niveau du rapport Doing Business 2020
de la Banque mondiale. Concernant le développement humain, celui-ci demeure plus ou moins
chétif en comparaison à d’autres pays d’Afrique du Nord. En effet, le rapport 2019 sur le
développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a bel
et bien placé le Maroc au 121ème rang sur 189 pays.
Le Maroc est, d’ailleurs, parvenu à contenir certains agrégats, dont notamment les déséquilibres
extérieur et budgétaire qui ont légèrement été diminués à la suite des réformes des systèmes de
subventions. La dette publique s’est doucement accrue au cours des dernières années pour
atteindre les 64,8 % du PIB en 2019 au lieu de 58,2 % du PIB en 2012 ; quant au déficit
budgétaire, qui plafonnait à 7,2 % du PIB en 2012, celui-ci a été réduit à 4,1 % en 2019.

10N’oublions l’impact non négligeable des services (tourisme) et des industries axées sur l’exportation (secteur
automobile), le secteur de la pêche…

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Le déficit courant, qui était aux alentours de 9,5 % du PIB en 2012, a été diminué à 3,7 % en
2019 à la suite de la réduction des prix à l’importation des produits pétroliers. Cela a été couplé
aux exportations de phosphates ainsi que les exportations relatives aux secteurs automobile et
aéronautique.
Quant au taux d’inflation, ce dernier est resté relativement modéré entre les années 2000 et Page | 6
2019 avec une moyenne de 1 % grâce à une politique monétaire visant en premier lieu la
stabilité des prix. Rappelons que le dirham marocain est, à la base, rattaché à un panier de
devises constitué à hauteur de 60 % de l’Euro et à hauteur de 40 % de Dollars. Les autorités ont
ensuite (en janvier 2018) adopté un régime de change flottant avec une bande de fluctuation de
± 2,5 % (au lieu de 0,3%) en comparaison au cours de référence. Cette bande de fluctuation a
ensuite été portée à ± 5 %, en mars 2020, afin de faciliter la transition vers un régime de change
plus flexible.

2. EVOLUTION MACRO-ÉCONOMIQUE DU MAROC EN 2019


« L’Observatoire a constitué, pour l’année 2019, une base de données relative à 571.989
entreprises actives, dont 303.013 entreprises personnes morales et 268.976 entreprises
personnes physiques et ce, à partir des informations fournies par la DGI, la CNSS, l’OMPIC et
Bank Al-Maghrib. »11. Nous avons synthétisé à travers la lecture du rapport les principaux
indicateurs décrivant la situation macroéconomique du Maroc en 2019 comme suit :
 Les Entreprises ayant le statut de personne morale sont principalement au niveau des
régions de :
o Casablanca-Settat (66,8%)
o Rabat-Salé Kénitra (53,1%)
o Marrakech-Safi (53%)
 14,8% des Entreprises sont des sociétés à responsabilité limitée à associé unique
(SARLAU) et 33,4% des Entreprises sont des sociétés à responsabilité limitée (SARL)
 Les Entreprises ayant un chiffre d’affaires compris entre 0 et 1 million DH constituent
84,4 % de l’effectif total et celles réalisant un chiffre d’affaires entre 1 et 3 millions DH
représentent 7,5 % de l’effectif global
 33% des Entreprises sont des Entreprises commerciales, de réparation d’automobiles,
de construction, de transports ou d’activités spécialisées.
 Accroissement du nombre d’entreprises en dissolution de 6,3 %, soit 765 420 contre 7
200 en 2018 (plus de la moitié des personnes morales en cours de dissolution ont un âge
inférieur à 5 années)
 Concernant les microentreprises, les passifs sont répartis comme suit :
o La dette auprès des associés constitue la première composante de leurs
ressources (47,4% du total passif)

11 OMTPME (2021) Rapport annuel 2019-2020. Page : 9

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o Les fonds propres représentent moins de 20% et la dette financière 12%.


 Concernant les grandes entreprises :
o Les fonds propres avoisinent les 32% du total passif
o Les dettes financières sont aux alentours des 26% Page | 7
o La dette commerciale se chiffre pour sa part à 23,5% alors que la dette auprès
des associés s’est bornée à 5,2%.
 S’agissant des Petites Entreprises et des Moyennes Entreprises, les fonds propres se
trouvent en tête des ressources mobilisées avec des taux respectifs de 30,5% et 28,2%.
La dette commerciale, pour sa part se place au second rang avec des parts respectives
de 23,6% et 23%.
 92% des microentreprises, 78,9% des Très petites Entreprises, 65% des Petites
Entreprises et 50,3% des Moyennes Entreprises auraient disposé d’une trésorerie
positive en 2019. Ces indicateurs, quoique dans le vert sont à nuancer car cela pourrait
être la résultante de situations disparates. En effet, peut-être est-ce dû de manière
générale à la déficience en effort d’investissement et de manque de vigueur ? Car en
face, nous avons plus de la moitié (56%) des Grandes Entreprises qui affichent, en
revanche, une trésorerie négative, ce qui pourrait, par contre, être le reflet d’un parc
d’immobilisation conséquent et donc d’une activité d’exploitation dynamique avec un
recours non négligeable à l’appareil bancaire ainsi qu’à la dette commerciale
 Le calcul de la liquidité générale a fait ressortir des ratios moyens variant entre 0,96
pour les micro-entreprises et 1,36 pour les Grandes Entreprises.

3. QU’EN EST-IL DE L’ÉTAT ACTUEL DES CHOSES EN 2020 ET 2021 ?

« Selon la note du HCP sur les « effets du Covid-19 sur l’activité des entreprises » , une enquête
réalisée, en janvier 2021, auprès d’un échantillon de 3600 entreprises organisées représentant
l’ensemble des unités opérant dans les secteurs de l’industrie manufacturière, de la construction,
de l’énergie, des mines, de la pêche, du commerce et des services marchands non financiers,
montre que 40% des entreprises qui ont participé à l’enquête ne disposent d’aucune réserve de
trésorerie et que 8% d’entre elles ont une réserve permettant de tenir moins d’un mois. De plus,
25% des grandes entreprises disposent de réserves qui peuvent tenir plus de 6 mois, cette
proportion est de 14% chez les PME et 11% pour les TPE. »12
Sur l’ensemble de l’année 2020, l’économie marocaine a effectivement connu une récession, la
première depuis plus de deux décennies, suite à la juxtaposition des effets de la sécheresse et
de la pandémie. Selon le HCP13, la croissance économique n’aurait pas été capable de dépasser
0,1% au premier trimestre de l'année 2020, chose qui est imputable à une diminution de l’ordre
5% de la valeur ajoutée agricole, et au ralentissement des services marchands et de l’industrie.

12OMTPME (2021) Rapport annuel 2019-2020, Page : 93


13Haut-Commissariat au Plan, Système des Nations Unies au Maroc et Banque mondiale (2020). Impact social & économique
de la crise du covid-19 au Maroc. Note stratégique, Juillet 2020

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Le deuxième trimestre 2020 a pour sa part été marqué par un confinement strict de près de 10
semaines ce qui a été à l’origine d’un repli conséquent de la demande intérieure, notamment la
consommation des ménages (-6,7%) et s’agissant des dépenses d’habillement, de restauration,
d’hôtellerie, et loisirs. Le volume des exportations aurait également flanché de 25,1% à la suite
de la baisse de la demande extérieure. Quant aux importations, celles-ci se seraient pour leur Page | 8
part, infléchies de 26,7%. D’ailleurs, 72% des unités de production en arrêt d’activité de façon
temporaire en avril ont été des TPE et des PME.
Concernant le secteur secondaire, les valeurs ajoutées du textile, du BTP et des industries
électriques et mécaniques auraient notablement diminué ce qui aurait principalement pénalisé
les activités des PME. Enfin, s’agissant du secteur tertiaire, celui-ci aurait reculé de 11,5%,
pâtissant du recul des activités de restauration, de transport et d’hébergement. Par opposition à
cela, les Entreprises opérant dans les industries chimiques, l’agroalimentaire et les mines
auraient mieux résisté face aux effets de la crise.
Au troisième trimestre 2020, le repli de l’activité s’est progressivement affaibli, pour s’établir
à -4,1%, au lieu de -13,8% le trimestre précédent. Cette tendance serait principalement
assignable à la reprise des activités de transport et de commerce. Au mois de juillet 2020, 86%
des Entreprises ayant arrêté leurs activités lors du confinement ont tout de suite repris leurs
activités après le déconfinement, ceci a concerné 35% des PME, 40% des grandes Entreprises
et 31% des TPE.
L'économie marocaine a connu un léger rebondissement grâce à une reprise économique qui
devrait se maintenir au cours des prochaines années, cela en dépit de la pandémie du COVID-
19 qui laissera très probablement quelques cicatrices. En effet les autorités ont engagé un large
éventail de réformes qui devraient être appuyées par un plan de financement adéquat et un cadre
macroéconomique stable. L’idée étant que le Maroc revienne au ratio dette sur PIB antérieur à
l'épidémie, soit environ 65% du PIB.
Grâce à une campagne de vaccination assez réussie, la crise sanitaire a donc été plus ou moins
maîtrisée et l'économie marocaine s'est permise de rebondir en récupérant l'essentiel du terrain
perdu lors de la récession mondiale de l'année 2020, qui n'a bien entendu pas du tout épargné
le Maroc. Cette performance s'explique par la poursuite de la relance budgétaire14 accompagnée
d’une relance monétaire15, le rebond des exportations ainsi qu’une récolte exceptionnelle après
deux années de sécheresse. Ainsi, après avoir baissé d'environ 6,3% en 2020. Le PIB devrait
connaitre une recrudescence de 6,3% en 2021. Il s'agit d'ailleurs d’un des taux les plus élevés
d'Afrique du Nord.
Notons par ailleurs que depuis 2012, le Maroc a bénéficié de plusieurs accords relatifs aux
lignes de précaution et de liquidité auprès du Fonds monétaire international. Ainsi, en avril
2020, les autorités marocaines ont racheté toutes les ressources disponibles, soit un total

14 La politique budgétaire s’est voulue expansionniste mais toujours en lignes avec les principes contenus dans la loi-cadre et
dans une logique d'optimisation des dépenses publiques et de reconstituer des coussins budgétaires. D’ailleurs, l'accélération
des dépenses courantes (principalement portée par la masse salariale) compense l'augmentation des recettes fiscales en ligne
avec la reprise économique. D’ailleurs le budget 2022 prévoit un déficit global légèrement inférieur en pourcentage du PIB.
15 Bank Al Maghrib a maintenu ses taux directeurs inchangés et a maintenu ses apports de liquidités afin de soutenir le secteur

bancaire, soutenant ainsi l'orientation monétaire assez accommodante (d’ailleurs, les pressions inflationnistes restent
contenues)

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d'environ 3 milliards de dollars et ce pour faire face au choc sans précédent de la crise du
COVID-19. Depuis le temps, les autorités auraient remboursé 651 Millions de DTS (droits de
tirage spéciaux) après avoir fait appel aux marchés internationaux.

4. IMPLICATIONS SUR L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE


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Les effets de la crise se sont matérialisés par une diminution drastique de l’activité dans le
monde des affaires à la suite de la rupture des chaînes d’approvisionnement mondialisées
(confinement sanitaire). Les résultats de l’enquête réalisée par le HCP parue en Janvier 2021
et intitulée « Effets du Covid-19 sur l’activité des entreprises » fait ressortir les éléments
suivants :
 8.1% des entreprises seraient toujours en arrêt temporaire
 86,3% des chefs d’entreprises qui opèrent dans l’hébergement et la restauration auraient
rapporté une baisse de 50% par rapport au deuxième semestre 2019
 79.4% de l’ensemble des entreprises qui s’approvisionnent à l’étranger ont déclaré avoir
connu une diminution de leurs importations par rapport à l’année 2019.
 81.1% des entreprises ne prévoyaient aucun projet d’investissement en 2021
 L’économie nationale aurait perdu 432.000 postes d’emploi contre une création de
165.000 postes en 2019
 Chômage estimé à 1.429.000 personnes au niveau national passant de 9,2% à 11,9%.
 40% des Entreprises auraient déclaré ne pas disposer de réserves de trésorerie (les
secteurs qui montrent un peu plus de résilience sont ceux de l'énergie et de
l’enseignement)
 Les principales difficultés rencontrées par les entrepreneurs sont la faible demande, les
difficultés financières, les restrictions administratives liées à la crise sanitaire, les
perturbations des chaines logistiques…
 Augmentation rapide de la dette à travers le monde. Le ratio dette/PIB aurait atteint des
proportions inquiétantes

5. MESURES PRISES PAR L’ETAT


À la suite de la propagation du Virus, les pouvoirs publics ont hâtivement publié le décret-loi
n°2-20-292 du 23 Mars 2020 édictant un ensemble de dispositions propres à l’état d’urgence
sanitaire. Nous citons à titre d'exemple la possibilité pour le gouvernement de dépasser le
plafond des financements extérieurs. D’ailleurs, un projet de loi-décret a été adopté pour cela
en vertu de l'article 43 de la loi de finances 70-19 pour l'année budgétaire 202016. Nous citons
aussi le Programme de relance économique financé par l’Etat à hauteur de 15 Milliards de DH
à travers le Fonds Stratégique d’Investissement qui a été créé à l’occasion sous forme d’un

16
Source : Décret-loi numéro 2-20-320 relatif au dépassement des seuils de financement extérieur

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compte d’affectation spécial qui sera complété par la mobilisation de ressources auprès des
institutionnels et du secteur privé à hauteur de 30 Milliards de DH.
Notons que d'autres mesures de soutien aux entreprises ont été mises en place. Nous citons
l'appel à projet IMTIAZ technologies place, qui vise les PME et TPE opérant dans la fabrication
de produits et équipements utilisés contre la propagation du COVID, les solutions Page | 10
hydroalcooliques, les bavettes, les produits d'hygiène, les équipements de protection
individuelle, etc…La contribution de l'État est de 30% du montant global de l'investissement,
avec un plafonnement de 1,5 Millions DH pour les TPE et 10 Millions de dirhams pour les
PME. Nous citons également les programmes NAWAT, TATWIR-CROISSANCE VERTE,
TATWIR-STARTUP, ISTITMAR17.
De façon synthétique, nous citons les principales mesures prises comme suit :
5.1.Mesures fiscales
 Sollicitation d'une mesure de bienveillance pour bénéficier d'un étalement ou d'un
report du paiement de l'impôt. Cela concerne les entreprises dont le chiffre d'affaires
de l'exercice 2018 est supérieur ou égal à 20 Millions DH et dont l'activité a été
impactée par l'existence de difficultés financières. Les Entreprises concernées sont
tenues de présenter des justifications par suite de l’examen individuel des demandes
de mesures de Bienveillance18.
 Suspension des contrôles fiscaux et avis à tiers détenteurs
 Traitement comptable dérogatoire pour étaler les dons et les charges relatives à la
période de l'état d'urgence sanitaire sur 5 années.19
 Tirage sur la ligne de précaution et de liquidité du FMI pour un montant équivalant
à près de 3 milliards de dollars.
 Possibilité de report des échéances20 sans formalité jusqu'à fin juin 2020, ceci
concerne :
o La déclaration du résultat fiscal.
o Le premier acompte provisionnel exigible au titre de l'exercice en cours.
o Le complément d'impôt sur les sociétés dû au titre de l'exercice 2019.
o Les entreprises dont le chiffre d'affaires de l'exercice 2018 est inférieur à 20
Millions DH.
5.2.Mesures sociales
 Suspension du paiement des cotisations sociales en ce qui concerne la taxe de
formation professionnelle, les cotisations sociales patronales et salariales dues à la
CNSS à compter du 1 mars 2020 au 30 juin de la même année, avec à titre

17 Maroc PME (2021). Nouvelle génération de programmes d’appui des TPME industrielles, des réalisations en forte
hausse. Communiqué de presse publié le 18 mai 2021
18 Note circulaire n° 730 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances 2020
19 Source : Communiqués du comité de veille économique. https://www.finances.gov.ma/fr/Nos-metiers/Pages/news-

dispositions-cve.aspx
20 La TVA et les impôts retenus à la source sont exclus du report de ces échéances.

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exceptionnel, une remise au niveau des majorations de retard au titre de cette même
période. Sont éligibles uniquement les entreprises en difficulté et affiliées à la
CNSS21.
 Incitation des départements ministériels, établissements et entreprises publics à Page | 11
accélérer les paiements au profit des entreprises, en particulier les PME et les TPE22.
 Mise en place d'une série de mesures visant à éviter aux entreprises titulaires de
marchés publics, de supporter des pénalités pour retard d'exécution si ce dernier ne
leur est pas imputable. L'objectif étant de respecter les modalités de notification
prévues dans le marché.23 L’État a donc prévu la possibilité de proroger les délais
contractuels pour les marchés de travaux, de fournitures et de services tant que ces
délais ne dépassent pas la durée de l'état d'urgence sanitaire. L'état a aussi prévu la
possibilité pour les maîtres d'ouvrage de réserver une suite favorable à toutes les
demandes des Entreprises invoquant des raisons de force majeure par suite des
décisions de confinement prises par les pouvoirs publics.
 Exonération des droits de bail des locaux des Habous pendant toute la période
d'urgence sanitaire. Sont éligibles les locataires de locaux consacrés au commerce,
aux services et à l'habitation24.
 Autorisation de reprise de toutes les activités économiques directement après la fête
d’Aid Al Fitr sans oublier, bien entendu, de respecter de façon stricte et rigoureuse
les mesures et conditions de sécurité présentées et déclinées à travers la CGEM et
les fédérations sectorielles25.
 Présentation de la liste des secteurs, activités et filières qui ne sont pas considérées
comme étant en difficulté et qui ne pourront donc pas bénéficier des dispositions de
la loi 25-20 concernant les salariés affiliés à la CNSS et en arrêt de travail26.
 Report des échéances des crédits aux particuliers dont les revenus ont baissé en ce
qui concerne les échéances amortissables des crédits immobiliers et des crédits à la
consommation jusqu'au 30 juin 2020 ; avec la possibilité de reconduire ce report une
seule fois, sur une durée similaire sans aucun frais, ni aucune pénalité de retard.
 Mesures de bienveillance permettant de bénéficier d'un report de l'échéance de la
déclaration annuelle du revenu global (telle que prévue à l’article 82 du CGI) ainsi
que du paiement des droits dus à compter du 30 avril au 30 juin 2020.

21Les demandes de remise de majoration sont saisies sur le portail suivant : http://covid19.cnss.ma/espace-affilie/ avant le 30
juin. 2020.
22 Source :

Circulaire du ministère de l'économie, des finances et de la réforme administrative, en date du 26 mars 2020.
Communiqué de la DGI
23 Source : https://www.finances.gov.ma/fr/Pages/detail-actualite.aspx?fiche=5019
24 Source : Communiqué du ministère des Habous et des affaires islamiques.

https://www.habous.gov.ma/fr/activit%C3%A9s-amir-almouminine/6360-sm-le-roi,-amir-al-mouminine,-d%C3%A9cide-d-
exon%C3%A9rer-des-droits-de-bail-les-locataires-des-locaux-des-habous-consacr%C3%A9s-au-commerce,-aux-
m%C3%A9tiers,-aux-services-et-%C3%A0-l%E2%80%99habitation-durant-la-p%C3%A9riode-de-confinement.html
25 Source : communiqué du comité de veille économique.
26 Arrêté du ministre de l’Industrie du Commerce et de l'économie et l'économie numérique numéro 1121- 20 du 28 avril

2020, publié au Bulletin officiel numéro 6878.

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 Prise en charge par l'État des intérêts intercalaires en ce qui concerne les personnes
ayant des échéances mensuelles de crédit allant jusqu'à 3000 Dirhams pour les
crédits logement et 1500 Dirhams pour les crédits de consommation pour la période
s'étalant entre mars jusqu'à juin 2020.
Page | 12
6. MESURES PRISES PAR LES BANQUES DE LA PLACE
Un ensemble de mesures ont été récemment prises par Le Groupement Professionnel des
Banques du Maroc dans le cadre du Comité de Veille Économique pour le soutien des
Entreprises directement touchées par les effets du Covid :
 Octroi d'une garantie sur crédits de trésorerie par la caisse centrale de garantie afin de
permettre aux banques d'accorder des découverts exceptionnels finançant le besoin en
fonds de roulement des entreprises touchées par la crise. Sont éligible les très petites
entreprises et les petites et moyennes entreprises réalisant un chiffre d'affaires entre 200
et 500 Millions de dirhams. Ce financement bancaire devrait permettre de couvrir 3
mois de charges courantes liées à l'exploitation : salaires, cotisations, charges fixes,
loyers…La garantie couvre 95% du montant du crédit et la commission de garantie est
de 0,1% hors taxe l'an.
 Prorogation des opérations en cours tels que les refinancements de devises, les crédits
spot, les Credoc en gardant un maximum de visibilité sur la capacité actuelle des
entreprises concernées à couvrir ces opérations à la fin des nouvelles échéances
accordées.
 Report, sur demande, des échéances de crédits amortissables ainsi que Crédits de leasing
à compter du mois de mars au 30 juin 2020 sans application de frais ni pénalités de
retard.
 Mise en place de lignes de crédit supplémentaires couvrant les charges de
fonctionnement jusqu’à 3 mois de dépenses courantes dans le respect des conditions du
produit Damane Oxygène27 garanti par la CCG. L’objectif étant de permettre aux
Entreprises de disposer de la trésorerie nécessaire pour faire face à leurs obligations
contractuelles telles que les versements de salaires, le paiement des dettes
fournisseurs…
 Lancement de divers produits de garantie en faveur des petites et moyennes entreprises
dans le but de mobiliser tous les financements nécessaires au lancement des actifs
d'exploitation et d'investissement post-crise. Ces dispositifs devraient avoir le mérite de
permettre le financement du besoin en fonds de roulement avec un taux d'intérêt
maximum de 4%.
o Nous citons « Damane relance » qui est une garantie de l'État variant entre 80%
et 90% selon la taille de l'entreprise et qui concerne des crédits de relance
pouvant atteindre un mois et demi de chiffre d'affaires pour les entreprises qui

27
Programme étendu également aux entreprises immobilières ayant souffert de l’impact néfaste de la crise

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opèrent dans l'industrie et un mois de chiffre d'affaires pour toutes les autres.
Sont éligibles à ce produit les entreprises publiques et privées qui ont été
impactés par la pandémie et dont le chiffre d'affaires est supérieur à 10 Millions
de dirhams. L'objectif est de contribuer à réduire et maintenir à un niveau
maîtrisable les délais de paiement à condition que le crédit serve au règlement
Page | 13
des fournisseurs en priorité. Ce produit est aussi à destination des grandes
Entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse 500 Millions DH
o « Relance TPE » qui est une garantie de l'État à hauteur de 95% concernant les
crédits de relance de l'activité représentant ou pouvant représenter jusqu'à 10%
du chiffre d'affaires annuel.
o Mise en place d'une ligne de crédit prenant en charge les paiements des
Entreprises et Établissements publics vis-à-vis de leurs créanciers devant être
payés. L'État accorde donc sa garantie après que l'établissement public arrête la
liste détaillée des entreprises créancières prioritaires28.
Le remboursement de ces lignes de crédits de fonctionnement se fera in fine au plus tard le 31
décembre 2020 avec des taux d’intérêt fixés au taux de refinancement de Bank Al-Maghrib
majorés de 200 points de base. En cas d’incapacité d’une Entreprise à rembourser ces lignes de
crédit supplémentaires de fonctionnement à échéance (soit au 31 décembre 2020), l’appareil
bancaire a prévu la possibilité d’octroyer des crédits à moyen terme pouvant aller jusqu’à 5 ans
dans le but de les amortir et de préserver ainsi leur solvabilité puis In Fine tout le tissu productif
national.
Notons que Bank Al Maghrib a aussi décidé de prendre les mesures d'accompagnement
nécessaires et suffisantes sur le plan prudentiel afin d'être capable de couvrir les exigences en
matière de liquidité, de provisionnement des créances en souffrance et d’exigences en fonds
propres. Le but étant de permettre de tripler la capacité de refinancement des banques auprès
de Bank Al Maghrib. D'ailleurs, une ligne de refinancement a été mise en place sur une durée
de 2 ans en faveur des très petites et moyennes entreprises. Le taux sera égal à la moyenne
pondérée du taux directeur sur la période de refinancement.
Notons que Finéa, qui est une filiale de la CDG a aussi pris nombre de mesures exceptionnelles
telles que :
 L’Octroi de délais supplémentaires sur diverses modalités de financement pouvant aller
jusqu'à 6 mois par rapport aux conditions contractuelles d'origine.
 Relèvement de 500 points de base des taux de dépassement tolérés dans le cadre des
traitements dérogatoires.
Quant à la banque Européenne d'investissement, celle-ci a décidé de mobiliser des lignes de
crédit à hauteur de 440 Millions de dirhams afin de soutenir le secteur privé et de permettre
l'accélération des déboursements de prêts déjà signés.

28
Source : communiqué du comité de veille économique

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D'ailleurs, l'Union européenne a offert son appui immédiat sous forme d'une enveloppe de 300
Millions d’Euros qui sera dédiée au besoin du Fonds spécial29 pour la gestion de la pandémie
du coronavirus. Quant à l'Agence française de développement celle-ci a proposé, dans le cadre
de sa gamme d'instruments de financement l’apport d'une réponse immédiate sous forme de
versement de 100 Millions d’euros au budget de l'État dans le but de contribuer au financement
Page | 14
du programme de stabilisation économique et sociale et 500 Millions d'euros aux Entreprises
publiques marocaines.
D'autre part, des lignes de crédits seront mobilisées en faveur du groupe Crédit Agricole du
Maroc et de Finéa afin de permettre l'accès des très petites et moyennes entreprises au
financements adaptés à leurs besoins. Pour ce faire, entre 400 et 500 Millions d’Euros auront
été mobilisés au cours du 2ème semestre 2020.30
D'autre part, nous citons le communiqué de la caisse centrale de Garantie qui a pris la décision
de lancer « la garantie auto-entrepreneur COVID-19 ». Sont éligibles les auto-entrepreneurs
n'ayant pas bénéficié de la garantie Damane oxygène et qui sont bien entendu inscrits au niveau
du registre des auto-entrepreneurs à condition de ne pas être en cessation de paiement et d'avoir
déposé une déclaration fiscale datant de moins d'une année et au plus tard le 30 avril 2020.

7. MESURES PRISES PAR LES CAISSES DE RETRAITE


Dans ce sens, de nouvelles mesures ont été mises en place par la caisse interprofessionnelle
marocaine de retraites dans le but d'apporter un certain soutien à ses adhérents souffrant des
difficultés liées à la crise du COVID-19. Nous citons :
 Le report du versement des cotisations trimestrielles en faveur des entreprises
adhérentes à la caisse interprofessionnelle marocaine de retraite. Le versement des
cotisations pourra donc s'étaler sur une période correspondant au double de la période
de diminution et débuter le 4ème mois après la fin de ce recul. L'avantage étant que si
jamais le versement des échéances a lieu sur une période inférieure ou égale à la moitié
de la période d'étalement autorisée, aucun intérêt de retard ne sera alors appliqué. Dans
le cas contraire, l'entreprise en question supportera un taux d'intérêt de retard réduit de
15% au lieu de 12%. Les Entreprises qui bénéficient de cette mesure sont supposées :
o Avoir réalisé un chiffre d'affaires trimestriel ayant régressé de plus de 25%
pendant 4 trimestres consécutifs.
o Avoir perdu l’équivalent de 25% du chiffre d'affaires durant le premier trimestre
et plus de 50% au 2ème trimestre en comparaison avec les mêmes trimestres de
l'exercice précédent.
 Suspension des adhésions sur les trimestres concernés. Seront alors éligibles les
adhérents dont le chiffre d'affaires trimestriel sur un trimestre, deux, trois ou quatre
consécutifs relatifs à l'exercice 2020 aura diminué de plus de 60% par rapport au même

29
Décret n°2‐20‐269 2 Publié au Bulletin Officiel n°6865 bis du 17 mars 2020
30
Source : communiqué de l’AFD.

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trimestre de l'année précédente. Cette suspension n'est en fait effective qu’après accord
du Conseil d'administration de la CIMR conformément à l'article 7 de ses statuts.

8. MESURES PRISES AU NIVEAU DU MARCHÉ DES CAPITAUX


L’AMMC a mobilisé l’écosystème entourant le marché des capitaux dans le but d’élaborer une Page | 15
feuille de route proposant des mécanismes de financement alternatifs à opérationnaliser en
priorité tels que les OPCI ou la titrisation et où certains mécanismes pourraient être aiguillonnés
à l’instar du marché de la dette privée, du marché alternatif dédié aux PME, des green bonds…
Il va sans dire que nombre de mesures ont effectivement été prises en considération dans ce
sens. Nous citons par exemple le lancement par l'Agence de développement du digital de
nombreuses initiatives en faveur des administrations afin de faciliter le travail à distance. En
effet, le communiqué du ministère de l'industrie, du commerce, de l'économie verte et
numérique encourage l'adoption des échanges électroniques qui, en tout état de cause, devrait
être faite à l'issue ou en cours de la période d'état d'urgence sanitaire : création d'un bureau
d'ordre digital, de parapheurs électroniques, guichets électroniques, dématérialisation de la
procédure de demandes de franchises douanières....

9. RECOMMANDATIONS
Il existe différents moyens qui pourraient accroître le potentiel de croissance de l'économie
marocaine, notamment en rationalisant le rôle joué par les entreprises publiques dans cette
même économie. Ceci permettra de consolider ainsi le rôle joué par les forces de la concurrence
et permettra donc à plus d'entreprises privées d’accéder aux marchés afin de croître et de créer
plus d’emplois. En effet, le secteur privé n’en sera que plus dynamique, avec un plus grand
nombre de citoyens marocains en moyen d’accomplir leur potentiel de productivité, ce qui
contribuerait In Fine à réhausser le niveau de vie et à relancer la croissance économique. L’idée
ici est d’encourager l’élaboration d’un nouveau modèle d'équilibre économique en ligne avec
la réalisation des Objectifs de Développement Durable. Nous proposons ainsi de :
 Investir dans la production locale de médicaments, de génériques et de vaccins pour le
marché local. Proposer un nouveau contrat social en appuyant les efforts
d’universalisation de la protection sociale au Maroc sans oublier l’investissement en
capital humain à travers des conventions cadre permettant la création d’instituts de
formation professionnelle. Notons que l’industrie pharmaceutique a été évaluée à
environ 15 milliards DH en 2018 et représente plus de 1,5% du PIB.
 Investir dans la tertiarisation croissante du secteur industriel ainsi que la continuité des
services publics de santé, d’éducation et d’administration en travaillant de plus en plus
sur la numérisation de secteurs tels que le commerce, les services administratifs, les
paiements de factures, soit tous les services virtuels.
 Attirer les investissements étrangers en devenant une destination de prédilection pour
l’Offshoring. Le Maroc bénéficie, en effet, d’infrastructures développées aux normes
internationales requises (Casanearshore), de la proximité géographique vis-à-vis des

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donneurs d’ordres et d’une population jeune et qualifiée offrant une palette de services
(Knowledge Process Outsourcing, Engineering Service Outsourcing, Information
Technology outsourcing, Business Process Outsourcing…)
 Renforcer la régionalisation avancée et valoriser le rôle de la société civile. En effet, la
pandémie de la COVID-19 a mis en évidence la nécessité de diminuer la dépendance Page | 16
externe pour des produits de première nécessité en temps de crise. En effet, nombre
d’analystes et de prospectivistes reprennent l’idée d’une inversion du processus de
mondialisation en faisant apparaitre le concept de « souveraineté stratégique » dans une
acception beaucoup plus valorisante qu’auparavant où il était vu plus comme un avatar
du protectionnisme. D’ailleurs, en 2017, le journal « The Economist" a en effet
vulgarisé le terme de « Slowbalisation », qui devient de plus en plus une réalité ou du
moins le début de la fin de l’hyper-globalisation des années 2000.
 Constituer des de stocks de sécurité ou de précaution, la pandémie a déclenché un
tournant vers le « précautionnisme » tel qu’a été le cas en 1973 et 1979 à la suite des
chocs pétroliers qui avaient poussé les pays membres de l’OCDE à constituer des stocks
stratégiques. La pandémie que nous vivons aujourd’hui pourrait avoir un effet
semblable sur un éventail de produits plus large. : il sera donc nécessaire de réduire la
dépendance vis-à-vis d’un nombre concentré de plateformes de production
 Encourager l’intégration du Maroc dans les chaînes de valeur mondiale. Les deux
dernières décennies ont été marquées par l’émergence des industries mécaniques,
électriques et électroniques ainsi que des filières aéronautique et automobile
(exportations d’équipements de transport) sans oublier bien entendu les phosphates et
ses dérivés, le textile et les produits agro-alimentaires.
 Surmonter la « trappe à revenu intermédiaire » en mettant en place des plans sectoriels
ciblés et volontaristes (ou politiques industrielles verticales) nécessitant l’acquisition de
nouveaux savoir-faire et visant à remédier aux externalités négatives imputables aux
défaillances des marchés surtout en ce qui concerne le climat des affaires. Ceci
permettra de promouvoir les Métiers Mondiaux du Maroc (l’offshoring, l’automobile,
l’aéronautique, l’électronique, l’agroalimentaire, les textiles et cuirs)
 Protéger les segments vulnérables du marché du travail en gardant un œil sur l’impact
de la crise sur le chômage, le sous-emploi, l’état actuel des travailleurs indépendants,
les travailleurs non-protégés etc…

Conclusion
Dans un contexte où l'économie est toujours aux prises avec la crise de la COVID-19, les
perspectives demeurent incertaines. Ce qui est sûr, c’est que son impact sur l’économie
nationale a nécessité une mobilisation sans précédent de l’ensemble des acteurs de la sphère
publique et privée. Le Maroc a lancé diverses politiques pour atténuer des inégalités notamment
à travers la création du Fonds d'investissement stratégique Mohammed VI, le réaménagement
du réseau d'entreprises publiques marocaines, la promotion d’un stimulus monétaire raisonné
ainsi que le remaniement du cadre de protection sociale pour dynamiser le capital humain ;

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l’idée étant de redynamiser les efforts pour soutenir l'entrepreneuriat privé et stimuler la
compétitivité à tous les niveaux puis déboucher sur une trajectoire de croissance plus robuste
et plus juste.
Notons également que le Royaume Chérifien a mis en place un filet social de distribution d’aide
aux secteurs de la population dans le besoin et ce en dépit de l’importance du secteur informel. Page | 17
En effet, à la suite des répercussions de la récession mondiale et de la montée non négligeable
du chômage, il est important pour les politiques économiques nationales de soutenir l’emploi
et de parrainer l’inclusion au sein des programmes nationaux en place.
Les pistes à envisager pour soutenir l’activité et protéger l’emploi devraient alors prendre la
forme d’un plan de relance adapté prenant en considération les populations les plus vulnérables
tels que les travailleurs de l’informel, les migrants et les réfugiés…
Les priorités imminentes consistent donc à apporter en urgence une assistance calibrée dans
l’espoir de promouvoir la reprise économique. Ainsi, une fois la pandémie sous contrôle, un
effort collectif de réforme devra être consenti afin de réduire les déséquilibres extérieurs de
l’économie nationale et mondiale. Cela étant dit, d’une certaine façon presque paradoxale, la
crise a permis de consolider la responsabilité partagée entre le binôme public-privé et a servi
de propulseur aux lenteurs administratives très ancrées qui pesaient de manière continue sur le
Doing Business du Maroc.
C’est donc sous l’emblème de ce triptyque « solidarité-ouverture-digitalisation » que le Maroc
aspire de se placer en mettant un point d’honneur au fait d’adjoindre aux chantiers déjà ouverts
ceux, critiques, de la réforme de la santé, de la justice et de l’éducation.
La relance post-COVID se doit donc de servir d’opportunité afin d’affiner les chantiers de
réformes encore inachevés, de miser plus que jamais sur les soutiens publics tout en déployant
l’initiative privée en vue de consacrer l’ambition tant affichée de cristalliser un développement
plus inclusif, une croissance économique plus forte, moins inégalitaire et surtout verte et
résiliente.
Bibliographie
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presse publié le 20 avril 2020.
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Arrêté du ministre de l’Industrie du Commerce et de l'économie et l'économie numérique
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Circulaire du ministère de l'économie, des finances et de la réforme administrative, en date du
26 mars 2020.

REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°14 mars 2022 ISSN 2489-205X
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Décret n° 2-20-293 du 24 mars 2020 portant déclaration de l’état d’urgence sanitaire sur
l’ensemble du territoire national pour faire face à la propagation du corona virus - covid
19. Bulletin officiel, 2020-04-02, n° 6870, pp. 506-507
Décret n°2‐20‐269 2 Publié au Bulletin Officiel n°6865 bis du 17 mars 2020
Décret-loi n° 2-20-292 du 23 mars 2020 édictant des dispositions particulières à l’état d’urgence
Page | 18
sanitaire et les mesures de sa déclaration. Bulletin officiel, 2020-04-02, n° 6870, p. 506
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Loi 25-20 concernant les salariés affiliés à la CNSS
Maroc PME (2021). Nouvelle génération de programmes d’appui des TPME industrielles, des
réalisations en forte hausse. Communiqué de presse publié le 18 mai 2021
Martinache, I. (2011). Crises financières : quelles leçons peut-on tirer de l'histoire : Synthèse
élaborée à partir de la conférence « Crises financières, les leçons de l'histoire » qui s'est
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1907. L'Économie politique, 48, 42-63
Note circulaire n° 731 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances n°65-20 pour
l'année budgétaire 2021.
Note circulaire n° 730 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances n°70-19 pour
l’année budgétaire 2020
OMTPME (2021) Rapport annuel 2019-2020
Sapir, J. (2015). De l’explosion de la dette publique au défaut. Anatomie de la crise russe de
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