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Résumé
Dans un contexte de crise mondiale causée par la Covid-19, voire d’effondrement économique global, le Royaume
du Maroc a dû remodeler le tissu productif afin de faire barrage à la propagation de la pandémie. Ces mesures de
confinement ont naturellement eu des effets négatifs et rapides sur l’économie. Le gouvernement a donc déployé
un ensemble de mesures servant d’amortisseur au choc économique, social et sanitaire monumental induit par les
mesures de confinement. Ces événements se traduisent donc par des défis, voire obstacles sans précédent pour le
pays qui a d’ores et déjà eu à faire face à une année agricole quelque peu décevante laissant entrevoir que
l’économie marocaine devrait fortement souffrir de l’impact négatif de la pandémie. Le Maroc a donc pris
l’initiative de lancer un ensemble de réformes structurelles telles que la digitalisation progressive des services
publics, la généralisation de la protection sociale, la mise en place de lignes de crédit permettant aux Entreprises
de respirer en l’absence de réserves de trésorerie, sans oublier un léger assouplissement de la politique monétaire
et un meilleur positionnement fiscal…
Mots clés : Economie, Finance des Entreprises, liquidités, endettement, crise…
Abstract
In a context of the global crisis, or shall we say, global economic collapse caused by the Covid-19 pandemic, the
Kingdom of Morocco has had to reshape it’s business climate in order to curb the spread of the pandemic.
Quarantining naturally had gloomy and brisk effects on the economy. The government has therefore deployed a
set of measures serving as a shock absorber to the monumental economic, social and health crisis induced by
quarantine. These events have therefore translated into unprecedented challenges or hurdles for the country which
has already had to face a somewhat disappointing agricultural year, suggesting that the Moroccan economy should
suffer greatly from the unfavorable impact of the pandemic. Morocco has therefore taken the initiative to launch a
set of structural reforms such as the gradual digitization of public services, the generalization of social protection,
the establishment of lines of credit allowing companies to breathe in the absence of reserves. cash flow, not to
mention a slight easing in monetary policy and a better fiscal positioning ...
Keywords : Economy, Corporate Finance, Cash Flows, Debt, Crisis…
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Introduction
Au sortir de deux décennies de réformes et de transmutations, le Maroc a sensiblement évolué.
En effet, depuis le début des années 80, le Royaume a adopté une politique d’ouverture
économique visant la consolidation de la libéralisation des échanges extérieurs, la
reconnaissance du pluralisme culturel, le renforcement de l’Etat de droit ainsi qu’une plus Page | 2
grande intégration de l'économie marocaine dans l'économie mondiale. Cette économie de
marché d'inspiration libérale se veut effectivement forte dans sa contribution à la consolidation
du système commercial multilatéral.
Et c’est dans ce sens que de nouvelles réformes structurelles ont été engagées dans le but
d’engendrer des vecteurs crédibles de performance à moyen terme. Sur le plan économique,
notons le démarrage de plusieurs plans sectoriels dans l’industrie, le tourisme, l’agriculture, la
pêche et les énergies renouvelables, telles que la centrale solaire Noor à Ouarzazate, l’économie
numérique et la logistique (la création de nouvelles infrastructures autoroutières, ferroviaires,
portuaires et aéroportuaires tels que le complexe portuaire Tanger-Med, la ligne Grande Vitesse
Tanger-Agadir, la construction de nombreuses routes telles que le Programme National des
Routes Rurales I et II, et le Programme d’Electrification Rurale Global)
N’oublions pas l’ambition non négligeable de s’ouvrir à l’internationale sur le plan des
échanges commerciaux. Ce souhait a été consolidé à travers la signature de nombreux accords
commerciaux (Turquie Union Européenne, USA, Egypte, la Zone de libre-échange continentale
africaine…) Ces efforts ont d’ailleurs été accompagnés d’une privatisation d’un ensemble
d’Entreprises publiques à caractère commercial telles que la Régie des Tabacs et Maroc
Télécom.
Mais cela a été sans compter sur les effets de cette crise de nature plus que singulière qu’est la
pandémie du COVID 19. En effet, le Maroc a été frappé depuis le début de l’année de 2020 par
des vagues de contagion sans précédent alors qu'il présentait d’ores et déjà des déséquilibres
extérieurs persistants. Le pays s’est donc attelé à proposer à travers ses analystes et
prospectivistes une réponse multidimensionnelle à travers l’articulation de divers niveaux
d’action et l’imbrication d’une foultitude d’horizons temporels. En effet, sur le plan social,
nombre de politiques ont été mises en place (AMO, INDH, RAMED, Tayssir…) et dont le
dessein est d’endiguer la pauvreté monétaire et non-monétaire.
Cet élan modernisateur figure donc parmi les accomplissements les plus symboliques de cette
dernière année. En substance, le pays a connu un choc économique qui pourrait peser, espérons-
le, que de manière conjoncturelle sur les perspectives de développement futures. Se pose donc
la question suivante : A l’aune des répercussions inévitables de la crise que nous vivons
actuellement du temps du COVID, quels seront alors les défis à relever ? Entre résorption de la
polarisation sociale, renflouement des équilibres, valorisation du capital humain, amélioration
du climat des affaires, efforts à déployer sur la prévalence des rentes dans certains secteurs,
quelle sera la clé de voûte qui permettra une cohérence verticale entre les visions politiques
collectives et la synergie horizontale espérée à travers ces mêmes politiques ?
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1 Martinache, I. (2011). Crises financières : quelles leçons peut-on tirer de l'histoire : Synthèse élaborée à partir de la conférence
« Crises financières, les leçons de l'histoire » qui s'est déroulée le 10 novembre 2010 à Lyon, lors des Journées de
l’économie. Idées économiques et sociales, 164, 6-15.
2 Gauthier Yves. (1991). La crise mondiale de 1873 à nos jours. Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 30, pp. 128-129
3 Mendez, J. & Tutin, C. (2010). De la crise bancaire à la régulation : l'expérience américaine de 1907. L'Économie politique,
48, 42-63
4 Antonin, C. (2013). Après le choc pétrolier d'octobre 1973, l'économie mondiale à l'épreuve du pétrole cher. Revue
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1982 : Mexique et En 1982, le Mexique déclare qu'il ne peut plus honorer les paiements dus à ses
défaut de créanciers étrangers. Dans son sillage, quatorze autres pays se déclarent en défaut de
paiement paiement. Cette crise est consécutive à :
Un fort endettement des pays pétroliers pour investir à la suite de la hausse
des cours du pétrole (chocs pétroliers).
La hausse des taux d'intérêt pour juguler l'inflation. Ces durcissementsPage | 4
monétaires déclenchent une récession mondiale. D’ailleurs, les débouchés
des pays pétroliers s'effondrent, au moment même où ils venaient d'investir.
Résultat : En 1982, le Mexique fut le premier pays à annoncer qu'il n'était plus
solvable6. Plusieurs Plans d’Ajustement Structurels seront alors proposés
(encouragement des exportations afin de compenser le manque à gagner causé par la
baisse des cours du pétrole, réduction draconienne des dépenses publiques à
caractère social…)
1997 : Crise des tigres La monnaie thaïlandaise, le Baht, étant rattachée au dollar, connait une forte
et dragons surévaluation. En juillet 1997, le gouvernement décide de le laisser flotter afin de
asiatiques permettre à ce dernier de s’auto-réguler. S’en suit une panique générale. Le baht se
dévalue violemment, les institutions bancaires font faillite entraînant ainsi dans leur
sillage tous les pays asiatiques voisins, qui en raison de la forte concurrence, se voient
alors contraints de dévaluer leur monnaie à leur tour.
La majorité des devises asiatiques suivra cette tendance7. Les dettes libellées en
dollars deviennent alors totalement insolvables.
1998 : Crise monétaire Amplifiée par la crise asiatique, la crise russe résulte d’un mix entre une crise
purement spécifique à un pays post-soviétique en transition (depuis la disparition de
Russie8
l'URSS en décembre 1991) et une crise typique d’un pays émergent en économie
financière nouvellement libéralisée. Elle est marquée par le défaut sur la dette russe
(la Russie est, en effet, dans une situation de cessation de paiement extérieure et
intérieure) ainsi qu’une dévaluation conséquente du Rouble (la devise perd à peu près
de 60% de sa valeur en deux semaines)
2000 : Bulle Internet Crise de surinvestissement dans les télécoms (profitant de capitalisations boursières
sans équivalent dans l'histoire), de surendettement d'une partie des sociétés (Bisciari
Patrick, Durré Alain (2005)) ; la bulle technologique est une bulle spéculative qui a
affecté les « valeurs technologiques ».
Sous la pression de la remontée des taux d'intérêt, cette bulle finit par
éclater s'étendant à l'ensemble des bourses mondiales et provoquant une récession
économique monumentale. Tous les gains réalisés pendant les années 90 se
volatilisent (pertes estimées à 145 milliards de dollars entre 2000 et 2001).
2007 : Crise des Cette crise s'est manifestée par une baisse de l'immobilier consécutive à
Subprimes9 une titrisation massive des créances douteuses ou litigieuses issues de la bulle
immobilière américaine des années 2000. S’ensuit un effet domino provoquant
l'écroulement de grandes banques partout dans le monde. Le marché interbancaire
est par ailleurs totalement paralysé par des taux d'intérêt très élevés et une crise de
confiance quasi généralisée.
L'adoption du plan Paulson qui est un plan de sauvetage du système bancaire aux
États-Unis n’a finalement pas suffi à renflouer la confiance. Un écroulement des
bourses mondiales a finalement lieu en octobre 2008.
6 Sgard, J. (2011). Crise mexicaine de 1982 : comment le FMI a fait payer les banques. Alternatives Économiques, 301, 80-
80.
7 Bouissou, J., Hochraich, D. & Milelli, C. (2003). Après la crise : Les économies asiatiques face aux défis de la mondialisation.
Paris. Karthala.
8 Sapir, J. (2015). 14. De l’explosion de la dette publique au défaut. Anatomie de la crise russe de 1998. Regards croisés sur
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10N’oublions l’impact non négligeable des services (tourisme) et des industries axées sur l’exportation (secteur
automobile), le secteur de la pêche…
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Le déficit courant, qui était aux alentours de 9,5 % du PIB en 2012, a été diminué à 3,7 % en
2019 à la suite de la réduction des prix à l’importation des produits pétroliers. Cela a été couplé
aux exportations de phosphates ainsi que les exportations relatives aux secteurs automobile et
aéronautique.
Quant au taux d’inflation, ce dernier est resté relativement modéré entre les années 2000 et Page | 6
2019 avec une moyenne de 1 % grâce à une politique monétaire visant en premier lieu la
stabilité des prix. Rappelons que le dirham marocain est, à la base, rattaché à un panier de
devises constitué à hauteur de 60 % de l’Euro et à hauteur de 40 % de Dollars. Les autorités ont
ensuite (en janvier 2018) adopté un régime de change flottant avec une bande de fluctuation de
± 2,5 % (au lieu de 0,3%) en comparaison au cours de référence. Cette bande de fluctuation a
ensuite été portée à ± 5 %, en mars 2020, afin de faciliter la transition vers un régime de change
plus flexible.
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« Selon la note du HCP sur les « effets du Covid-19 sur l’activité des entreprises » , une enquête
réalisée, en janvier 2021, auprès d’un échantillon de 3600 entreprises organisées représentant
l’ensemble des unités opérant dans les secteurs de l’industrie manufacturière, de la construction,
de l’énergie, des mines, de la pêche, du commerce et des services marchands non financiers,
montre que 40% des entreprises qui ont participé à l’enquête ne disposent d’aucune réserve de
trésorerie et que 8% d’entre elles ont une réserve permettant de tenir moins d’un mois. De plus,
25% des grandes entreprises disposent de réserves qui peuvent tenir plus de 6 mois, cette
proportion est de 14% chez les PME et 11% pour les TPE. »12
Sur l’ensemble de l’année 2020, l’économie marocaine a effectivement connu une récession, la
première depuis plus de deux décennies, suite à la juxtaposition des effets de la sécheresse et
de la pandémie. Selon le HCP13, la croissance économique n’aurait pas été capable de dépasser
0,1% au premier trimestre de l'année 2020, chose qui est imputable à une diminution de l’ordre
5% de la valeur ajoutée agricole, et au ralentissement des services marchands et de l’industrie.
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Le deuxième trimestre 2020 a pour sa part été marqué par un confinement strict de près de 10
semaines ce qui a été à l’origine d’un repli conséquent de la demande intérieure, notamment la
consommation des ménages (-6,7%) et s’agissant des dépenses d’habillement, de restauration,
d’hôtellerie, et loisirs. Le volume des exportations aurait également flanché de 25,1% à la suite
de la baisse de la demande extérieure. Quant aux importations, celles-ci se seraient pour leur Page | 8
part, infléchies de 26,7%. D’ailleurs, 72% des unités de production en arrêt d’activité de façon
temporaire en avril ont été des TPE et des PME.
Concernant le secteur secondaire, les valeurs ajoutées du textile, du BTP et des industries
électriques et mécaniques auraient notablement diminué ce qui aurait principalement pénalisé
les activités des PME. Enfin, s’agissant du secteur tertiaire, celui-ci aurait reculé de 11,5%,
pâtissant du recul des activités de restauration, de transport et d’hébergement. Par opposition à
cela, les Entreprises opérant dans les industries chimiques, l’agroalimentaire et les mines
auraient mieux résisté face aux effets de la crise.
Au troisième trimestre 2020, le repli de l’activité s’est progressivement affaibli, pour s’établir
à -4,1%, au lieu de -13,8% le trimestre précédent. Cette tendance serait principalement
assignable à la reprise des activités de transport et de commerce. Au mois de juillet 2020, 86%
des Entreprises ayant arrêté leurs activités lors du confinement ont tout de suite repris leurs
activités après le déconfinement, ceci a concerné 35% des PME, 40% des grandes Entreprises
et 31% des TPE.
L'économie marocaine a connu un léger rebondissement grâce à une reprise économique qui
devrait se maintenir au cours des prochaines années, cela en dépit de la pandémie du COVID-
19 qui laissera très probablement quelques cicatrices. En effet les autorités ont engagé un large
éventail de réformes qui devraient être appuyées par un plan de financement adéquat et un cadre
macroéconomique stable. L’idée étant que le Maroc revienne au ratio dette sur PIB antérieur à
l'épidémie, soit environ 65% du PIB.
Grâce à une campagne de vaccination assez réussie, la crise sanitaire a donc été plus ou moins
maîtrisée et l'économie marocaine s'est permise de rebondir en récupérant l'essentiel du terrain
perdu lors de la récession mondiale de l'année 2020, qui n'a bien entendu pas du tout épargné
le Maroc. Cette performance s'explique par la poursuite de la relance budgétaire14 accompagnée
d’une relance monétaire15, le rebond des exportations ainsi qu’une récolte exceptionnelle après
deux années de sécheresse. Ainsi, après avoir baissé d'environ 6,3% en 2020. Le PIB devrait
connaitre une recrudescence de 6,3% en 2021. Il s'agit d'ailleurs d’un des taux les plus élevés
d'Afrique du Nord.
Notons par ailleurs que depuis 2012, le Maroc a bénéficié de plusieurs accords relatifs aux
lignes de précaution et de liquidité auprès du Fonds monétaire international. Ainsi, en avril
2020, les autorités marocaines ont racheté toutes les ressources disponibles, soit un total
14 La politique budgétaire s’est voulue expansionniste mais toujours en lignes avec les principes contenus dans la loi-cadre et
dans une logique d'optimisation des dépenses publiques et de reconstituer des coussins budgétaires. D’ailleurs, l'accélération
des dépenses courantes (principalement portée par la masse salariale) compense l'augmentation des recettes fiscales en ligne
avec la reprise économique. D’ailleurs le budget 2022 prévoit un déficit global légèrement inférieur en pourcentage du PIB.
15 Bank Al Maghrib a maintenu ses taux directeurs inchangés et a maintenu ses apports de liquidités afin de soutenir le secteur
bancaire, soutenant ainsi l'orientation monétaire assez accommodante (d’ailleurs, les pressions inflationnistes restent
contenues)
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d'environ 3 milliards de dollars et ce pour faire face au choc sans précédent de la crise du
COVID-19. Depuis le temps, les autorités auraient remboursé 651 Millions de DTS (droits de
tirage spéciaux) après avoir fait appel aux marchés internationaux.
16
Source : Décret-loi numéro 2-20-320 relatif au dépassement des seuils de financement extérieur
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compte d’affectation spécial qui sera complété par la mobilisation de ressources auprès des
institutionnels et du secteur privé à hauteur de 30 Milliards de DH.
Notons que d'autres mesures de soutien aux entreprises ont été mises en place. Nous citons
l'appel à projet IMTIAZ technologies place, qui vise les PME et TPE opérant dans la fabrication
de produits et équipements utilisés contre la propagation du COVID, les solutions Page | 10
hydroalcooliques, les bavettes, les produits d'hygiène, les équipements de protection
individuelle, etc…La contribution de l'État est de 30% du montant global de l'investissement,
avec un plafonnement de 1,5 Millions DH pour les TPE et 10 Millions de dirhams pour les
PME. Nous citons également les programmes NAWAT, TATWIR-CROISSANCE VERTE,
TATWIR-STARTUP, ISTITMAR17.
De façon synthétique, nous citons les principales mesures prises comme suit :
5.1.Mesures fiscales
Sollicitation d'une mesure de bienveillance pour bénéficier d'un étalement ou d'un
report du paiement de l'impôt. Cela concerne les entreprises dont le chiffre d'affaires
de l'exercice 2018 est supérieur ou égal à 20 Millions DH et dont l'activité a été
impactée par l'existence de difficultés financières. Les Entreprises concernées sont
tenues de présenter des justifications par suite de l’examen individuel des demandes
de mesures de Bienveillance18.
Suspension des contrôles fiscaux et avis à tiers détenteurs
Traitement comptable dérogatoire pour étaler les dons et les charges relatives à la
période de l'état d'urgence sanitaire sur 5 années.19
Tirage sur la ligne de précaution et de liquidité du FMI pour un montant équivalant
à près de 3 milliards de dollars.
Possibilité de report des échéances20 sans formalité jusqu'à fin juin 2020, ceci
concerne :
o La déclaration du résultat fiscal.
o Le premier acompte provisionnel exigible au titre de l'exercice en cours.
o Le complément d'impôt sur les sociétés dû au titre de l'exercice 2019.
o Les entreprises dont le chiffre d'affaires de l'exercice 2018 est inférieur à 20
Millions DH.
5.2.Mesures sociales
Suspension du paiement des cotisations sociales en ce qui concerne la taxe de
formation professionnelle, les cotisations sociales patronales et salariales dues à la
CNSS à compter du 1 mars 2020 au 30 juin de la même année, avec à titre
17 Maroc PME (2021). Nouvelle génération de programmes d’appui des TPME industrielles, des réalisations en forte
hausse. Communiqué de presse publié le 18 mai 2021
18 Note circulaire n° 730 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances 2020
19 Source : Communiqués du comité de veille économique. https://www.finances.gov.ma/fr/Nos-metiers/Pages/news-
dispositions-cve.aspx
20 La TVA et les impôts retenus à la source sont exclus du report de ces échéances.
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exceptionnel, une remise au niveau des majorations de retard au titre de cette même
période. Sont éligibles uniquement les entreprises en difficulté et affiliées à la
CNSS21.
Incitation des départements ministériels, établissements et entreprises publics à Page | 11
accélérer les paiements au profit des entreprises, en particulier les PME et les TPE22.
Mise en place d'une série de mesures visant à éviter aux entreprises titulaires de
marchés publics, de supporter des pénalités pour retard d'exécution si ce dernier ne
leur est pas imputable. L'objectif étant de respecter les modalités de notification
prévues dans le marché.23 L’État a donc prévu la possibilité de proroger les délais
contractuels pour les marchés de travaux, de fournitures et de services tant que ces
délais ne dépassent pas la durée de l'état d'urgence sanitaire. L'état a aussi prévu la
possibilité pour les maîtres d'ouvrage de réserver une suite favorable à toutes les
demandes des Entreprises invoquant des raisons de force majeure par suite des
décisions de confinement prises par les pouvoirs publics.
Exonération des droits de bail des locaux des Habous pendant toute la période
d'urgence sanitaire. Sont éligibles les locataires de locaux consacrés au commerce,
aux services et à l'habitation24.
Autorisation de reprise de toutes les activités économiques directement après la fête
d’Aid Al Fitr sans oublier, bien entendu, de respecter de façon stricte et rigoureuse
les mesures et conditions de sécurité présentées et déclinées à travers la CGEM et
les fédérations sectorielles25.
Présentation de la liste des secteurs, activités et filières qui ne sont pas considérées
comme étant en difficulté et qui ne pourront donc pas bénéficier des dispositions de
la loi 25-20 concernant les salariés affiliés à la CNSS et en arrêt de travail26.
Report des échéances des crédits aux particuliers dont les revenus ont baissé en ce
qui concerne les échéances amortissables des crédits immobiliers et des crédits à la
consommation jusqu'au 30 juin 2020 ; avec la possibilité de reconduire ce report une
seule fois, sur une durée similaire sans aucun frais, ni aucune pénalité de retard.
Mesures de bienveillance permettant de bénéficier d'un report de l'échéance de la
déclaration annuelle du revenu global (telle que prévue à l’article 82 du CGI) ainsi
que du paiement des droits dus à compter du 30 avril au 30 juin 2020.
21Les demandes de remise de majoration sont saisies sur le portail suivant : http://covid19.cnss.ma/espace-affilie/ avant le 30
juin. 2020.
22 Source :
Circulaire du ministère de l'économie, des finances et de la réforme administrative, en date du 26 mars 2020.
Communiqué de la DGI
23 Source : https://www.finances.gov.ma/fr/Pages/detail-actualite.aspx?fiche=5019
24 Source : Communiqué du ministère des Habous et des affaires islamiques.
https://www.habous.gov.ma/fr/activit%C3%A9s-amir-almouminine/6360-sm-le-roi,-amir-al-mouminine,-d%C3%A9cide-d-
exon%C3%A9rer-des-droits-de-bail-les-locataires-des-locaux-des-habous-consacr%C3%A9s-au-commerce,-aux-
m%C3%A9tiers,-aux-services-et-%C3%A0-l%E2%80%99habitation-durant-la-p%C3%A9riode-de-confinement.html
25 Source : communiqué du comité de veille économique.
26 Arrêté du ministre de l’Industrie du Commerce et de l'économie et l'économie numérique numéro 1121- 20 du 28 avril
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Prise en charge par l'État des intérêts intercalaires en ce qui concerne les personnes
ayant des échéances mensuelles de crédit allant jusqu'à 3000 Dirhams pour les
crédits logement et 1500 Dirhams pour les crédits de consommation pour la période
s'étalant entre mars jusqu'à juin 2020.
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6. MESURES PRISES PAR LES BANQUES DE LA PLACE
Un ensemble de mesures ont été récemment prises par Le Groupement Professionnel des
Banques du Maroc dans le cadre du Comité de Veille Économique pour le soutien des
Entreprises directement touchées par les effets du Covid :
Octroi d'une garantie sur crédits de trésorerie par la caisse centrale de garantie afin de
permettre aux banques d'accorder des découverts exceptionnels finançant le besoin en
fonds de roulement des entreprises touchées par la crise. Sont éligible les très petites
entreprises et les petites et moyennes entreprises réalisant un chiffre d'affaires entre 200
et 500 Millions de dirhams. Ce financement bancaire devrait permettre de couvrir 3
mois de charges courantes liées à l'exploitation : salaires, cotisations, charges fixes,
loyers…La garantie couvre 95% du montant du crédit et la commission de garantie est
de 0,1% hors taxe l'an.
Prorogation des opérations en cours tels que les refinancements de devises, les crédits
spot, les Credoc en gardant un maximum de visibilité sur la capacité actuelle des
entreprises concernées à couvrir ces opérations à la fin des nouvelles échéances
accordées.
Report, sur demande, des échéances de crédits amortissables ainsi que Crédits de leasing
à compter du mois de mars au 30 juin 2020 sans application de frais ni pénalités de
retard.
Mise en place de lignes de crédit supplémentaires couvrant les charges de
fonctionnement jusqu’à 3 mois de dépenses courantes dans le respect des conditions du
produit Damane Oxygène27 garanti par la CCG. L’objectif étant de permettre aux
Entreprises de disposer de la trésorerie nécessaire pour faire face à leurs obligations
contractuelles telles que les versements de salaires, le paiement des dettes
fournisseurs…
Lancement de divers produits de garantie en faveur des petites et moyennes entreprises
dans le but de mobiliser tous les financements nécessaires au lancement des actifs
d'exploitation et d'investissement post-crise. Ces dispositifs devraient avoir le mérite de
permettre le financement du besoin en fonds de roulement avec un taux d'intérêt
maximum de 4%.
o Nous citons « Damane relance » qui est une garantie de l'État variant entre 80%
et 90% selon la taille de l'entreprise et qui concerne des crédits de relance
pouvant atteindre un mois et demi de chiffre d'affaires pour les entreprises qui
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Programme étendu également aux entreprises immobilières ayant souffert de l’impact néfaste de la crise
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opèrent dans l'industrie et un mois de chiffre d'affaires pour toutes les autres.
Sont éligibles à ce produit les entreprises publiques et privées qui ont été
impactés par la pandémie et dont le chiffre d'affaires est supérieur à 10 Millions
de dirhams. L'objectif est de contribuer à réduire et maintenir à un niveau
maîtrisable les délais de paiement à condition que le crédit serve au règlement
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des fournisseurs en priorité. Ce produit est aussi à destination des grandes
Entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse 500 Millions DH
o « Relance TPE » qui est une garantie de l'État à hauteur de 95% concernant les
crédits de relance de l'activité représentant ou pouvant représenter jusqu'à 10%
du chiffre d'affaires annuel.
o Mise en place d'une ligne de crédit prenant en charge les paiements des
Entreprises et Établissements publics vis-à-vis de leurs créanciers devant être
payés. L'État accorde donc sa garantie après que l'établissement public arrête la
liste détaillée des entreprises créancières prioritaires28.
Le remboursement de ces lignes de crédits de fonctionnement se fera in fine au plus tard le 31
décembre 2020 avec des taux d’intérêt fixés au taux de refinancement de Bank Al-Maghrib
majorés de 200 points de base. En cas d’incapacité d’une Entreprise à rembourser ces lignes de
crédit supplémentaires de fonctionnement à échéance (soit au 31 décembre 2020), l’appareil
bancaire a prévu la possibilité d’octroyer des crédits à moyen terme pouvant aller jusqu’à 5 ans
dans le but de les amortir et de préserver ainsi leur solvabilité puis In Fine tout le tissu productif
national.
Notons que Bank Al Maghrib a aussi décidé de prendre les mesures d'accompagnement
nécessaires et suffisantes sur le plan prudentiel afin d'être capable de couvrir les exigences en
matière de liquidité, de provisionnement des créances en souffrance et d’exigences en fonds
propres. Le but étant de permettre de tripler la capacité de refinancement des banques auprès
de Bank Al Maghrib. D'ailleurs, une ligne de refinancement a été mise en place sur une durée
de 2 ans en faveur des très petites et moyennes entreprises. Le taux sera égal à la moyenne
pondérée du taux directeur sur la période de refinancement.
Notons que Finéa, qui est une filiale de la CDG a aussi pris nombre de mesures exceptionnelles
telles que :
L’Octroi de délais supplémentaires sur diverses modalités de financement pouvant aller
jusqu'à 6 mois par rapport aux conditions contractuelles d'origine.
Relèvement de 500 points de base des taux de dépassement tolérés dans le cadre des
traitements dérogatoires.
Quant à la banque Européenne d'investissement, celle-ci a décidé de mobiliser des lignes de
crédit à hauteur de 440 Millions de dirhams afin de soutenir le secteur privé et de permettre
l'accélération des déboursements de prêts déjà signés.
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Source : communiqué du comité de veille économique
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D'ailleurs, l'Union européenne a offert son appui immédiat sous forme d'une enveloppe de 300
Millions d’Euros qui sera dédiée au besoin du Fonds spécial29 pour la gestion de la pandémie
du coronavirus. Quant à l'Agence française de développement celle-ci a proposé, dans le cadre
de sa gamme d'instruments de financement l’apport d'une réponse immédiate sous forme de
versement de 100 Millions d’euros au budget de l'État dans le but de contribuer au financement
Page | 14
du programme de stabilisation économique et sociale et 500 Millions d'euros aux Entreprises
publiques marocaines.
D'autre part, des lignes de crédits seront mobilisées en faveur du groupe Crédit Agricole du
Maroc et de Finéa afin de permettre l'accès des très petites et moyennes entreprises au
financements adaptés à leurs besoins. Pour ce faire, entre 400 et 500 Millions d’Euros auront
été mobilisés au cours du 2ème semestre 2020.30
D'autre part, nous citons le communiqué de la caisse centrale de Garantie qui a pris la décision
de lancer « la garantie auto-entrepreneur COVID-19 ». Sont éligibles les auto-entrepreneurs
n'ayant pas bénéficié de la garantie Damane oxygène et qui sont bien entendu inscrits au niveau
du registre des auto-entrepreneurs à condition de ne pas être en cessation de paiement et d'avoir
déposé une déclaration fiscale datant de moins d'une année et au plus tard le 30 avril 2020.
29
Décret n°2‐20‐269 2 Publié au Bulletin Officiel n°6865 bis du 17 mars 2020
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Source : communiqué de l’AFD.
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trimestre de l'année précédente. Cette suspension n'est en fait effective qu’après accord
du Conseil d'administration de la CIMR conformément à l'article 7 de ses statuts.
9. RECOMMANDATIONS
Il existe différents moyens qui pourraient accroître le potentiel de croissance de l'économie
marocaine, notamment en rationalisant le rôle joué par les entreprises publiques dans cette
même économie. Ceci permettra de consolider ainsi le rôle joué par les forces de la concurrence
et permettra donc à plus d'entreprises privées d’accéder aux marchés afin de croître et de créer
plus d’emplois. En effet, le secteur privé n’en sera que plus dynamique, avec un plus grand
nombre de citoyens marocains en moyen d’accomplir leur potentiel de productivité, ce qui
contribuerait In Fine à réhausser le niveau de vie et à relancer la croissance économique. L’idée
ici est d’encourager l’élaboration d’un nouveau modèle d'équilibre économique en ligne avec
la réalisation des Objectifs de Développement Durable. Nous proposons ainsi de :
Investir dans la production locale de médicaments, de génériques et de vaccins pour le
marché local. Proposer un nouveau contrat social en appuyant les efforts
d’universalisation de la protection sociale au Maroc sans oublier l’investissement en
capital humain à travers des conventions cadre permettant la création d’instituts de
formation professionnelle. Notons que l’industrie pharmaceutique a été évaluée à
environ 15 milliards DH en 2018 et représente plus de 1,5% du PIB.
Investir dans la tertiarisation croissante du secteur industriel ainsi que la continuité des
services publics de santé, d’éducation et d’administration en travaillant de plus en plus
sur la numérisation de secteurs tels que le commerce, les services administratifs, les
paiements de factures, soit tous les services virtuels.
Attirer les investissements étrangers en devenant une destination de prédilection pour
l’Offshoring. Le Maroc bénéficie, en effet, d’infrastructures développées aux normes
internationales requises (Casanearshore), de la proximité géographique vis-à-vis des
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donneurs d’ordres et d’une population jeune et qualifiée offrant une palette de services
(Knowledge Process Outsourcing, Engineering Service Outsourcing, Information
Technology outsourcing, Business Process Outsourcing…)
Renforcer la régionalisation avancée et valoriser le rôle de la société civile. En effet, la
pandémie de la COVID-19 a mis en évidence la nécessité de diminuer la dépendance Page | 16
externe pour des produits de première nécessité en temps de crise. En effet, nombre
d’analystes et de prospectivistes reprennent l’idée d’une inversion du processus de
mondialisation en faisant apparaitre le concept de « souveraineté stratégique » dans une
acception beaucoup plus valorisante qu’auparavant où il était vu plus comme un avatar
du protectionnisme. D’ailleurs, en 2017, le journal « The Economist" a en effet
vulgarisé le terme de « Slowbalisation », qui devient de plus en plus une réalité ou du
moins le début de la fin de l’hyper-globalisation des années 2000.
Constituer des de stocks de sécurité ou de précaution, la pandémie a déclenché un
tournant vers le « précautionnisme » tel qu’a été le cas en 1973 et 1979 à la suite des
chocs pétroliers qui avaient poussé les pays membres de l’OCDE à constituer des stocks
stratégiques. La pandémie que nous vivons aujourd’hui pourrait avoir un effet
semblable sur un éventail de produits plus large. : il sera donc nécessaire de réduire la
dépendance vis-à-vis d’un nombre concentré de plateformes de production
Encourager l’intégration du Maroc dans les chaînes de valeur mondiale. Les deux
dernières décennies ont été marquées par l’émergence des industries mécaniques,
électriques et électroniques ainsi que des filières aéronautique et automobile
(exportations d’équipements de transport) sans oublier bien entendu les phosphates et
ses dérivés, le textile et les produits agro-alimentaires.
Surmonter la « trappe à revenu intermédiaire » en mettant en place des plans sectoriels
ciblés et volontaristes (ou politiques industrielles verticales) nécessitant l’acquisition de
nouveaux savoir-faire et visant à remédier aux externalités négatives imputables aux
défaillances des marchés surtout en ce qui concerne le climat des affaires. Ceci
permettra de promouvoir les Métiers Mondiaux du Maroc (l’offshoring, l’automobile,
l’aéronautique, l’électronique, l’agroalimentaire, les textiles et cuirs)
Protéger les segments vulnérables du marché du travail en gardant un œil sur l’impact
de la crise sur le chômage, le sous-emploi, l’état actuel des travailleurs indépendants,
les travailleurs non-protégés etc…
Conclusion
Dans un contexte où l'économie est toujours aux prises avec la crise de la COVID-19, les
perspectives demeurent incertaines. Ce qui est sûr, c’est que son impact sur l’économie
nationale a nécessité une mobilisation sans précédent de l’ensemble des acteurs de la sphère
publique et privée. Le Maroc a lancé diverses politiques pour atténuer des inégalités notamment
à travers la création du Fonds d'investissement stratégique Mohammed VI, le réaménagement
du réseau d'entreprises publiques marocaines, la promotion d’un stimulus monétaire raisonné
ainsi que le remaniement du cadre de protection sociale pour dynamiser le capital humain ;
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l’idée étant de redynamiser les efforts pour soutenir l'entrepreneuriat privé et stimuler la
compétitivité à tous les niveaux puis déboucher sur une trajectoire de croissance plus robuste
et plus juste.
Notons également que le Royaume Chérifien a mis en place un filet social de distribution d’aide
aux secteurs de la population dans le besoin et ce en dépit de l’importance du secteur informel. Page | 17
En effet, à la suite des répercussions de la récession mondiale et de la montée non négligeable
du chômage, il est important pour les politiques économiques nationales de soutenir l’emploi
et de parrainer l’inclusion au sein des programmes nationaux en place.
Les pistes à envisager pour soutenir l’activité et protéger l’emploi devraient alors prendre la
forme d’un plan de relance adapté prenant en considération les populations les plus vulnérables
tels que les travailleurs de l’informel, les migrants et les réfugiés…
Les priorités imminentes consistent donc à apporter en urgence une assistance calibrée dans
l’espoir de promouvoir la reprise économique. Ainsi, une fois la pandémie sous contrôle, un
effort collectif de réforme devra être consenti afin de réduire les déséquilibres extérieurs de
l’économie nationale et mondiale. Cela étant dit, d’une certaine façon presque paradoxale, la
crise a permis de consolider la responsabilité partagée entre le binôme public-privé et a servi
de propulseur aux lenteurs administratives très ancrées qui pesaient de manière continue sur le
Doing Business du Maroc.
C’est donc sous l’emblème de ce triptyque « solidarité-ouverture-digitalisation » que le Maroc
aspire de se placer en mettant un point d’honneur au fait d’adjoindre aux chantiers déjà ouverts
ceux, critiques, de la réforme de la santé, de la justice et de l’éducation.
La relance post-COVID se doit donc de servir d’opportunité afin d’affiner les chantiers de
réformes encore inachevés, de miser plus que jamais sur les soutiens publics tout en déployant
l’initiative privée en vue de consacrer l’ambition tant affichée de cristalliser un développement
plus inclusif, une croissance économique plus forte, moins inégalitaire et surtout verte et
résiliente.
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Décret n°2‐20‐269 2 Publié au Bulletin Officiel n°6865 bis du 17 mars 2020
Décret-loi n° 2-20-292 du 23 mars 2020 édictant des dispositions particulières à l’état d’urgence
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