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E-mail : re.in.sjes@gmail.com
El jouali Adil
Professeur chercheur en Economie Internationale, FSJES Ait Melloul, Université Ibn Zohr
a.eljouali@uiz.ac.ma
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ISSN: 2665-8364
E-mail : re.in.sjes@gmail.com
Résumé :
Aujourd’hui le monde assume un coup très dure de la crise pandémique de coronavirus covid-
19, ainsi son impact sur l’économie mondiale demeure une source de réflexion pour tous les
intellectuels "académistes, journalistes, professionnels, etc.". De ce fait, en tant que professeur
chercheur spécialiste en économie internationale, cette conjoncture a fait bouger ma plume de
rédaction dont l’ultime objectif est de traiter les retombées de cette crise pandémique sur
l’économie internationale et bien évidement son impact sur les différents secteurs phares de
l’économie nationale. Avec cette crise pandémique, toutes les règles néolibérales sont en train
de sauter en Europe comme aux Etats. Nos principaux partenaires (la France, l’Espagne et
l’Italie) ont été les premiers après la chine qui ont assumé le coup. Cette interdépendance
économique internationale a appliqué solennellement l’effet dominant, d’ailleurs comme toutes
les crises qui précèdent. Le Maroc est lié à l’UE par un accord d’association signé en 1996 et
est entré en vigueur en l’an 2000. Cet accord prévoyait notamment l’instauration progressive
d’une zone de libre-échange dont l’ultime objectif est le démantèlement tarifaire sur les
importations et les exportations. Et depuis la mise en œuvre d’un stat ut avancé en 2010 entre
les deux partenaires afin de renforcer la relation bilatérale, l’UE demeure le principal
fournisseur du Maroc avec une part de 57.1% du total des approvisionnements. Face à la gravité
de la situation, notre premier partenaire avec tous ses Etats membres inonde dans la récession
depuis les premiers jours de la propagation de virus.
Quelles sont les mesures préventives menées par le gouvernement marocain face à cette crise
implacable ? L’UE est en pleine récession, comment le Maroc trouvera une solution pour
s’approvisionner ? Quelles politiques économiques pourraient remédier les déséquilibres
macroéconomiques ? Face à la vulnérabilité de tissu productif, quelles mesures adéquates pour
sa mise à niveau? Quelle stratégie pourrait-elle adoptée lors et après le covid-19 ? Cette
thématique interpelle bon nombre de questionnements, c’est ce qu’on essaiera de répondre tout
en analysant la conjoncture de l’économie internationale et marocaine via une étude empirique.
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Introduction générale :
De ce fait, aucune région dans le monde n`a été épargnée par cette volonté de participer
au processus de mondialisation des échanges ou de rassemblement d`unités nationales dans un
ensemble économique plus vaste à la recherche de la grande dimension. Les pays des différentes
régions du monde ne cessent de se constituer en blocs intégrés, à l`intérieur desquels s`opère
un processus d`unification des différentes économies partenaires via la suppression graduelle
des barrières aux échanges et l`adoption des politiques communes notamment vis à vis du reste
du monde.
L`Europe depuis une vingtaine d’année constitue l`objet d`un vaste chantier d`intégration
économique et monétaire, qui se caractérisait le 1er janvier 1999 par l`abandon progressif des
monnaies nationales au profit d`une monnaie régionale, l`Euro. L`union européenne constituant
ainsi l`unique exemple au monde d`une intégration totale d`unités nationales, ce qui se
manifeste encore par son élargissement vers les pays de l`Europe centrale et orientale depuis
2004, engendrant par la suite une forte polarisation des activités économiques au sein d`un seul
bloc régional, un stade ultime de l`intégration régionale.
Le Maroc est lié à l’UE par un accord d’association signé en 1996 et est entré en vigueur
en l’an 2000. Cet accord prévoyait notamment l’instauration progressive d’une zone de libre-
échange dont l’ultime objectif est le démantèlement tarifaire sur les importations et les
exportations. A la conclusion de cet accord le Maroc a bénéficié aussi d’une aide financière
dans le cadre du programme MEDA, afin de procéder à la mise à niveau de son tissu productif.
En dépit d’une balance commerciale toujours déficitaire, l’UE reste le meilleurs exportateurs
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Face à une telle crise surprenant quels sont les retombés de cette intégration et cette ouverture
sur chaque Etat membre, notamment chez les pays les plus frappés par le coronavirus covid-19
(la France, l’Italie et l’Espagne) ? Et quelle position devrait prendre les décideurs de ces Etats ?
L’UE est en pleine récession, Comment le Maroc trouvera une solution pour s’approvisionner ?
Quelles sont les mesures préventives menées par le gouvernement marocain face à cette crise
implacable ? Quelle stratégie pourrait-elle adoptée lors et après le covid-19 ?
Pour mieux cerner la problématique étudiée, ce travail scientifique sera scindé en deux
parties, la première partie va traiter les retombées de la crise pandémique sur l’économie
mondiale avec une lecture sur les politiques et/ou les mesures préventives menées par les Etats
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particulièrement les grandes puissances économiques afin de résister contre les effets
socioéconomiques de virus. Quant à la deuxième partie est réservée à l’analyse de l’impact de
cette crise sur les secteurs phares de l’économie marocaine.
Le covid-19 a commencé son aventure en décembre 2019 à Wuhan, en Chine Centrale, puis
s’est propagé dans le monde entier au cours de mois de Mars 2020. Selon l’OMS (l’organisation
mondiale de santé) l’épidémie devient une pandémie et demande des mesures de protection
essentielles pour lutter contre sa propagation. D’ailleurs c’est le dessein de la main invisible qui
a fabriqué cette guerre farouche contre l’humanité. L’Asie comme l’Europe sont partis pour
connaitre un arrêt brutal de leur économie et mise à l’épreuve sans précèdent de leur système
de santé. La conjoncture enregistre un blocage des secteurs d’activité phares chez les pays à
vocation touristique comme l’Espagne et l’Italie. Aussi, les grandes puissances industrielles
n’ont pas été épargnées de cette solidification.
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Avant d’ouvrir le débat sur la question d’une guerre économique mondiale, il s’avère intéressant
de dresser un document introductif sur le Dragon Rouge « la Chine », le premier pays touché
par le Coronavirus covid-19. Loin de toute considération, la Chine demeure le premier pays
dans la planète qui a brulé les étapes de développement, sans respecter certaines théories
Rocardiennes ou Krugmaniennes, un décollage économique depuis les années 1980 défi toutes
les comparaisons. Elle réalise une fourchette de taux de croissance qui bascule entre 8% et 12%
dépassant par des centaines de points les taux de croissance réalisés par les pays de la triade
(USA, UE, JAPON). Via une base industrielle très développé, la chine octroi pour le reste du
monde un climat des affaires propice, « l’implantation de plus en plus des firmes
multinationales et des laboratoires de recherche et développement de pointe ».
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Source : FMI
De jours au lendemain, la chine se positionne comme leader sur la scène économique mondiale.
Rappelons qu’entre 1978 et 2002, la croissance de l’économie mondiale a été de 2.8% par
moyenne, celle de la Chine a été de 9.4%. Son adhésion à l’OMC en 2001 a c onfirmé sa place
grandissante dans le commerce mondiale faisant d’elle un nouveau pôle économique de grande
envergure à l’instar des pays de la triade. Les exportations chinoises particulièrement
compétitive en raison du faible taux de change de devise national, les productions industrielles
et technologiques chinois inondent tous les marchés, ceci grâce à l’adoption d’une politique
d’investissement très avancée, les pouvoirs publics chinois facilitent la délocalisation des
firmes nationales tant vers les pays industrialisés afin de se procurer des technologies et pour
accéder à des réseaux commerciaux plus élargis, que dans les pays en voie de développement
(PVD) pour s’assurer des approvisionnements en matières premières, en énergie et ressources
agricole.
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% change
Real GPD 7,9 7,8 7,3 6,9 6,7 6,9 6,6 6,3 6,0
Exports of good 6,2 9,1 4,2 -2,3 1,9 11,0 5,4 5,0 4,8
and services
Imports of good 7,1 11,0 8,3 2,6 6,3 6,9 7,9 4,9 4,7
and services
GDP deflator 2,4 2,2 0,8 0,1 1,1 4,1 2,9 3,0 3,0
Consumers 2,6 2,6 2,0 1,6 2,0 1,6 2,0 3,0 3,0
price index
Terms of trade 2,6 1,0 2,8 12,7 0,1 -6,8 -2,5 -0,6 -0,6
Source : OCDE
NB : les chiffres indiqués pour 2018-2020 sont des prévisions de l’OCDE
Par ailleurs la chine est devenue une puissance financière à part entière avec des réserves en
devises conséquentes (les chiffres sont exorbitants dépassent toute anticipation). A certains
égards, la chine se trouve aujourd’hui dans la même situation qu’au début du 20eme siècle pour
les USA. Ce dernier qui a battu toutes les crises depuis celle de 1929 jusqu’à la crise de 2008
afin de garder sa place de leader mondial. La question qui se pose maintenant, peut-on remettre
en cause l’intelligence de 1,3 milliards de chinois face à une telle crise, une telle pandémie qui
pourrait menacer sa construction économique pharaonique baptisée le coronavirus covid-19 ?
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Cette crise n’est pas le simple résultat de la propagation du covid-19, mais bien une défiance
face à la capacité d’action des autorités, selon les conjoncturistes européens. Les économistes
de S&P Global Ratings ne tablent plus que sur une croissance de 0.07% en France. Mais
d’autres comme ceux de Moody’s, s’attendent à ce que la croissance française résiste et s’élève
à 1.1%. À l’inverse, ils estiment que l’économie italienne sera en grande difficulté au cours de
cette année 2020 et verra son PIB reculer de 0.5%. Les pertes trimestrielles potentielles à
l’export pour les entreprises françaises pourraient atteindre 18 milliards d’euros pour chaque
trimestre, estiment les experts d’Euler Hermes. L’intégration de ces pays à l’UE depuis des
décennies n’a pas intercédée, au contraire la crise a prouvé que chaque pays doit trouver son
propre traitement en se basant sur ses propres capacités budgétaires et ses propres politiques
conjoncturelles afin de remédier le grand déséquilibre de l’Etat de la santé de son économie.
Le deuxième foyer européen (le Royaume Ibérique) de la maladie table sur une croissance de
1.6% et une baisse sans précédent du chômage. L’Espagne est un pays qui se remet à peine de
la dernière crise et compte encore 14% de chômeurs, 95% de dette publique et 2.5% de déficit
public, le secteur touristique qui a fermé ses persiennes, alors qu’il représente 12% du PIB et
13% de l’emploi.
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D’après cette lecture, il apparait que le coronavirus a pu montrer dans un laps de temps
l’exhibitionnisme du système libéral et ses dérivées. Alors peut-on anticiper pour ces pays
l’adoption d’un protectionnisme qui pourrait maitriser les règles du jeu au lieu d’un libéralisme
téméraire ? Une grande probabilité surgi le retour d’un Etat providence émanant des pensées
keynésiennes.
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I-3 Coronavirus : les mesures préventives menées par les institutions monétaires
internationales
Alors que la crise pandémique s’amplifie, l’économie avec ses deux sphères (réelle et
monétaire) pique littéralement du nez. La tempête covid-19 a dégagé un signal de panique sur
les marchés financiers, à chaque crise, les regards se tournent vers les banquiers centraux afin
de remédier le déséquilibre. En ce moment crucial, chaque pays joue sa propre partition, en
dépit des unions monétaires et coopération financières. En Europe, si les banquiers centraux
avaient répondu le concert à la crise des « subprime » à l’été 2008, cette fois chacun a agi dans
son coin et mis les autres sous pression voir en difficulté, indiquent les experts internationaux.
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Dans ce point-là, l’Italie est considéré l’exemple le plus rude. Chacun espère que la banque
centrale européenne (BCE) ramènera le calme, estiment les observateurs internationaux.
Cette crise pandémique constitue le premier vrai test pour la présidente de la BCE. Cette
dernière qui a l’attribution de mettre en œuvre la politique monétaire unique dans la zone euro.
Plus précisément, c’est l’Eurosystème, constitué par les banques centrales nationales de la zone
euro et la BCE, définit la politique monétaire unique. L’objectif principal consiste à maintenir
la stabilité des prix, en d’autres termes à sauvegarder la valeur de l’euro, ainsi la conduite de la
politique de change.
La crise covid-19 a provoqué une réaction au Bazooka de la BCE avec un plan d’aide de 750
milliards d’euro destinés à des rachats de dettes publique et privée, elle a incité aussi les banques
européennes à continuer à prêter et soutenir l’emploi et la production. Ce dispositif d’urgence
mené par la BCE contre la pandémie représente 7,3% du PIB de la zone euro.
Le président français, Emanuel Macron a appelé les Etats de l’UE à des interventions
budgétaires et une solidarité financière grandieuse au sein de la zone euro.
Par ailleurs, face à cette crise, neuf pays de la zone euro à savoir « France, Italie, Espagne,
Portugal, Irland, Grèce, Belgique, Luxembourg, Slovénie » appellent à créer des
« coronabond ». L’expression revient de plus en plus régulièrement dans les sphères
européennes. La présidente de la BCE a demandé lors d’une visioconférence aux ministres des
finances de la zone euro d’envisager sérieusement l’hypothèse des « coronabonds ». Afin de
financer leur déficit, chaque année les Etats mettent des obligations, qui sont en fait des
promesses de remboursement avec plus ou moins d’intérêts. Ces titres sont mis sur les marchés
et peuvent être acquis par des investisseurs publics ou privés comme des fonds de pensions ou
des fonds d’assurance.
Sur un autre registre, les autorités monétaires du G7+Espagne ont annoncé des mesures
préventives face à la crise. Selon la BCE : « L’Allemagne a mobilisé 550 milliards d’euro
comme prêts sans limite pour les entreprises locales. La France a alloué un budget de 345
milliards d’euro pour le soutien aux très petites entreprises et au chômage partiel, et une
intervention au capital de grands groupes. L’enveloppe budgétaire pour l’aide de l’Italie et
l’Espagne s’élève respectivement à 25 milliards d’euro et 200 milliards d’euro, considéré
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insuffisant comparativement avec le budget des autres pays de G7. Le Japon a consacré 1600
milliards de yens comme prêts sans intérêts aux PME. La conjoncture est légèrement
conséquente au Canada, sa principale mesure consiste à injecter 92 milliards de dollars
canadiens, qui seront dépensée comme aide aux travailleurs précaires, entreprises en difficultés
et report d’impôts. La contribution des autorités britanniques s’est chiffrée de 370 milliards de
livres. Quant aux USA, la réserve fédérale a injecté 2500 milliards de dollars reparties en dons
de soutien aux petites entreprises et les secteurs les plus frappés (hôtellerie, tourisme,…),
financement de chômage partiel et arrêts maladie, et autres aides sociales ».
La banque mondiale et le FMI ont appelé les créanciers bilatéraux officiels à alléger les dettes
des pays les plus pauvres du monde qui risquent de subir de plein fouet les effets de virus. Cela
aidera les pays de l’AID (association internationale de développement) à résoudre leurs besoins
immédiats en liquidités afin de surmonter les défis posés par la pandémie et de prendre le temps
d’évaluer l’impact de la crise et les besoins de financement de chaque pays, ann oncent le FMI
et la banque mondiale dans un communiqué. Parmi les pays membre de l’AID, figurent de
nombreux Etats africains.
Les mesures préventives menées par les institutions et les autorités monétaires internationales
expriment vraisemblablement leur forte implication dans cette bataille intestine contre les effets
économiques et financiers de la pandémie. Des plans d’urgence avec financement immédiat ont
été déployés, des instruments financiers divers ont été utilisés. Et si ce malin virus épuise tous
les stratagèmes de toutes les instances internationales, quelle stratégie financière devrait-elle
menée ?
Figure n°4 : Coronavirus : la relance s’est relâchée chez les banques centrales
extraordinaires face à un stresse financier
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Ces plans s’inscrivent dans une double logique de modernisation de secteurs traditionnels à
l’instar de l’agriculture, de la pêche, de tourisme et de développement de secteurs innovants
tels que les énergies renouvelables, la logistique, l’industrie automobile, l’aéronautique et les
services à fortes valeurs ajoutée, où le Maroc offre de véritables avantages compétitifs.
Le secteur agricole revêt une importance primordiale pour l’économie nationale et joue un rôle
capital dans la dynamisation de l’activité économique dans son ensemble. Cependant, et en
dépit de son poids dans l’économie nationale, le développement du secteur demeure encore
contrarié par les contraintes diverses articulées essentiellement autour de la récurrence des
années de sécheresses et la faible qualification des ressources humaines gérant les exploitations
agricoles.
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Une analyse sommaire de l’industrie marocaine montre que le secteur industriel reste dominé
pendant longtemps par la transformation des produits agricoles et de la pêche, l’activité du
textile et la fabrication d’engrais. Les ¾ des exportations manufacturières proviennent des
industries du textile et du cuir et de l’industrie de la chimie et de la parachimie. Ces branches
produisent des articles généralement à faible valeur ajoutée. Alors que l’industrie est un facteur
clé du développement économique du Maroc. Face à ces faiblesses structurelles à la lumière
des enseignements du passé, et face à l’engagement du Maroc dans le processus de l’ouverture
sur l’extérieur, l’Etat marocain a pu adapter au cours de ces dernières années, une véritable
stratégie industrielle afin de relever le défi de la libéralisation tout en respectant les
engagements vis-à-vis de ses partenaires notamment européens. De ce fait, le Maroc a pu
développer dans le cadre de plan émergence 12 filières identifiées comme stratégiques à savoir :
l’offshoring, l’aéronautique, l’automobile, l’artisanat, l’électronique, l’agroalimentaire, le
textile-habillement, le tourisme, les mines et l’énergie, le BTP et les transports, le commerce et
la distribution et enfin les NTIC.
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Afin d’aborder la question des retombées de la crise pandémique du Covid-19 sur les secteurs
phares de notre tissu productif, il s’avère intéressant d’établir un dossier introductif sur les
caractéristiques de l’économie marocaine.
II-2 Covid-19 et ses retombées sur les secteurs clés du tissu productif marocain
Selon une note sur les impacts économiques du covid-19 au Maroc, publiée par la délégation
de l’union européenne au Maroc- section commerciale, le Royaume pourrait connaitre des
pertes importantes en 2020. Jusqu’à présent, les principaux secteurs touchés sont, le tourisme,
l’automobile, et le textile. Des risques de baisse d’approvisionnement et de demande étrangère,
notamment en provenance de l’UE, pourrait en revanche survenir au niveau de certains secteurs.
Egalement, étant fortement dépendante de l’économie européenne, l’activité économique du
Royaume sera inévitablement influencée par l’effondrement de la croissance européenne,
souligne la délégation dans sa note publiée le 26/03/2020. Pour rappel, l’UE représente plus de
58% des exportations, 59% du stock d’IDE (investissement direct étranger), 70% des recettes
touristiques et 69% des transferts des MRE (marocains résidents à l’étranger).
La France et l’Espagne « nos premiers partenaires » parmi les 27 pays membres de l’UE, ont
été les plus touchés par le virus et ses retombées socio-économiques. L’Espagne est classé le
2eme pays endeuillé. Rien qu’au cours de ces deux derniers mois, le Royaume ibérique a connu
un mouvement estropié. Pire encore, le coronavirus a bien montré à l’Espagne que son adhésion
à l’UE (depuis 1986) était juste un plan géostratégique de voisinage et non pas une union et/ou
coopération comme il a été cru, d’ailleurs par tous les pays les plus vulnérables en UE
notamment l’Espagne, Portugal, Grèce … Nos premiers partenaires sont à rude épreuve, et notre
économie connaitra une inoubliable leçon.
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Le tourisme a connu une perte évaluée à 34,1 milliards de DH en termes de chiffre d’affaire
touristiques en 2020 et de 14 milliards de DH en termes de CA pour l’hôtellerie, pour une chute
globale de près de 6 millions de touristes (-98%), qui occasionneraient une perte totale de 11,6
millions de nuitées. La fermeture des frontières et les mesures de confinement ont engendrés
une perte estimée de l’ordre de 4,9 millions de passagers en moins et un manque à gagner de
728 millions de dollar. Les décisions de Renault et de PSA d’arrêter temporairement leurs
usines ont succédé certainement des pertes colossales. Le secteur d’automobile a beaucoup
progressé pendant ces 10 dernières années, sa dynamique est enclenchée, relayée par l’effet
Renault. Les sites implantés à Casablanca et à Tanger suscitent un grand intérêt pour les
investissements dans l’écosystème de l’automobile (sous-traitance, pièces de rechange,
maintenance, équipements…). Cette implantation a drainé une dynamique importante, hélas
étouffé aujourd’hui par le coronavirus ce qui va impacter lourdement sur la balance
commerciale. Les exportations nationales en textiles-habillement ont connu aussi une baisse de
la demande étrangère, en particulier en destination de l’UE.
Une autre aubaine est enregistrée, s’explique par une hausse de la demande européenne adressée
au Maroc en fruits et légumes en raison du ralentissement de la production Espagnole, Italienne
et Portugaise, mais les retombées seront négatives sur le secteur agricole à cause de l’annulation
du salon de l’agriculture SIAM. Au niveau de la finance, le système financier marocain avec
ses deux marchés (monétaire et financier) enregistrera des pertes conséquentes. BAM a décidé
de réduire son taux directeur de 25 pbs à 2% afin de soutenir l’économie nationale, ce qui nous
apparait évident dans cette conjoncture. La place boursière a connu une baisse de -21,6% entre
le 28 février, dernière séance de cotation avant l’apparition lundi 02 mars du 1er cas de
coronavirus au Maroc, et le 20 mars 2020.
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Sur le registre de la loi de finance rectificative, le 07 avril 2020 le Maroc a procédé à un tirage
sur la ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour un montant équivalent à près de 3 milliards
de dollars ( l’équivalent de 30 millions de DH compte tenu de la parité actuelle du dollar),
remboursable sur 5 ans, avec une période de grâce de 3 ans. Le projet de décret-loi adopté n°
2.20.320, consiste à autoriser le gouvernement à dépasser le plafond des emprunts extérieurs
prévus dans la loi de finance 2020, afin de faire face au choc attendu sur la balance des
paiements et les réserves en devises suite à la crise covid-19. Comme son nom l’indique, le
LPL est une sorte d’assurance ou de réserve que l’Etat marocain peut tirer partiellement ou
totalement sans condition préalables, en cas de choc externe.
Les retombées du covid-19 sur l’économie marocaine ont interpellés bon nombre de chercheurs
économistes. La leçon que l’on puisse tirer de cette crise se reflète à la nécessité de remodeler
nos priorités et à redessiner notre carte stratégique afin d’alléger la dépendance de la demande
étrangère particulièrement européenne. Après covid-19 quelle nouvelle géographie
économique, notre pays pourrait intégrer ?
Conclusion générale :
Cette guerre farouche a bel et bien atteint son apogée. Les grandes puissances de la planète se
battent pour la résistance ou pour avoir et/ou garder la première place ? Le prix de l’humanité
à bon marché contre le prix de la première Edition en fait ce n’est pas la première mais la plus
dangereuse compétition économique mondiale à travers l’histoire économique contemporaine.
Ce virus soit-il une industrie d’une main invisible ou pas, contamine l’économie mondiale. Des
entreprises à l’arrêt, des cours de bourses qui plongent, la chaine d’approvisionnement mondiale
qui se grippe, des Etats qui se confinent…la mise à l’arrêt d’une production mondiale
délocalisée où les marchandises traversent les mers et les aires pour coûter moins chers aux
consommateurs de la planète. Pour toucher de plus en plus l’ampleur de cette crise, selon un
rapport de KYU associé, seule la chine compte pour un quart de la production mondiale. Elle
concentre 27% de la production d’ordinateurs mondiales et 60% de la production de
paracétamol….mais est aussi un donneurs de poids en Asie aussi un gros marché mondiale
pour des secteurs comme l’automobile, l’électronique, le luxe etc. Par ailleurs, les opérations
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de fusion-acquisition menées par les firmes chinoises ont dévastés toute l’économie mondiale,
Haier possède 15% du marché américain des réfrigérateurs, TCL se distingue par le rachat de
la branche TV-DVD de Thomson et de la branche de téléphonie d’Alcatel, Lenovo par le rachat
de la branche d’ordinateur d’IBM et la liste ne s’arrête pas là. Le choc le plus rude de l’impact
de ce virus se manifeste chez les entreprises notamment les plus dépendantes aux importations
chinoises (textile, électronique,….) ainsi les secteurs de l’événementiel et du tourisme. Les
grandes entreprises mondialisées font déjà état de pertes de plusieurs centaines de millions de
dollar. En France « le premier partenaire du Maroc », plus de 3600 entreprise (60.000 salariés)
dont beaucoup de PME ont demandé à recourir au chômage partiel, souligne l’AFP dans un
rapport. Des entreprises mettent des sites entiers à l’arrêt comme Michelin qui a annoncé la
fermeture de ses usines en France, Espagne et Italie, les premiers fournisseurs et aussi les
premiers clients du Maroc. En tant que pays en voie de développement, Qu’on est-il de cette
crise ? Et quelles perspectives nous attendent ?
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Bibliographie :
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