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Par : Rajae Anys

et
Sekou Condé
Sommaire :

Première partie : les experts face à la pandémie


A- L’OMS
B- Les experts sociaux
C- Les experts économiques

Deuxième partie : Le Maroc comme cas d’études


A- Le rôle des institutions médicales
B- La société civile
C- L’apport de la presse dans la sensibilisation

CONCLUSION
INTRODUCTION

Certes cela fut une surprise pour le monde entier, mais aussi une négligence totale de la part
des autorités politiques et publiques, on se posait la question de savoir, si l’existence du virus
était vraie ou fausse, ou si cela était lié au contrôle de l’ordre économique mondiale avec les
nouvelles rivalités dans le commerce international. L’apparition du virus dans la ville de Wuhan
en Chine, un adversaire de taille économique face aux Etats-Unis et ses alliés n’ont-ils pas
pensés autrement ? cela pouvait bien être des hypothèses à évaluer que certains politiques ont
laissé le risque gagné la planète terre pour des raisons purement économiques, et le contrôle
exclusif de la politique internationale1.

Le député Jean François Mbaye s'adressant au ministre de l'Europe et des Affaires étrangères,
rappelle que les circonstances exceptionnelles de la pandémie de Covid-19 mettent à l'épreuve
nos systèmes de santé (et nos systèmes économiques), amplifiant les rapports de force
internationaux. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait face à la plus importante crise
sanitaire depuis sa création, objet de toutes les attentions : l'ampleur de la crise réclamait une
réponse internationale coordonnée, or elle est la cible de violentes critiques, mise en cause par
le président TRUMP qui en suspend le financement américain en pleine crise sanitaire avec sa
volonté de désengager son pays des institutions inter-gouvernementales.

Cette coopération des acteurs à soutenir l’organisation à se relever dévient une nécessité
impérieuse pour les Etats du monde. A l’exception de la politique protectionniste du président
Américain qui voyait un angle politique de son adversaire et concurrent économique. La Chine2.
Alors que l’OMS a annoncé jeudi 18 juin la fin des tests sur l’hydroxy chloroquine, le
scientifique fait une nouvelle mise au point sur l’efficacité de son protocole de traitement. Mais,
il se garde ensuite de prédire l’avenir. Espérant que le virus disparaisse avec quelques "cas
sporadiques", il met ensuite en avant l’hypothèse d’un retour à l’hiver, soulignant que "personne
ne peut prédire l’avenir".

Didier Raoult incite aussi à surveiller la situation en Nouvelle-Zélande. Si le pays a été le


premier au monde à déclarer la fin de la crise sanitaire, plusieurs cas ont été signalés au cours

1
Jean MARIE MANUS « Coordination internationale nécessaire défense de L’OMS face à la pandémie »
20/07/2020 disponible sur : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7328623/ , consulté (le 29/03/2021)
2
Jérémy JOLY « Le professeur RAOULT craint désormais une deuxième vague de l’épidémie » 18/06/2020
Revue : Economie politique. Disponible sur : https://www.capital.fr/economie-politique/le-professeur-raoult-
craint-desormais-une-deuxieme-vague-de-lepidemie-1373180 , (consulté le 30/03/2021)
des derniers jours. Or, le pays va entrer dans sa saison hivernale. "S’il y a une épidémie en
Nouvelle-Zélande, on peut redouter qu’il y ait le même type d’épidémie l’hiver prochain en
France parce que c’est comme ça que ça se passe dans la plupart des infections respiratoires".

L’alerte du professeur RAOULT, était importante, cela visait à faire appel aux autorités afin
de répondre aux besoins nécessaires des pays affectés et prévenir d’autres qui ne sont pas
atteints de prendre plus de mesures préventives contre le virus qui gagnait sa lutte d’imposition
sur l’ensemble de la planète terre3. L’IFEF, en tant qu’organe de l’OIF chargé de la mise en
cohérence des programmes de la Francophonie en matière d’éducation et de formation en étroite
coopération avec les États membres de l’OIF, n’a pas dérogé à cette règle.

Il s’est très rapidement positionné en pourvoyeur de solutions au profit de la communauté


francophone du Sud qui, comme le souligne la Commission internationale de l’Unesco sur les
futurs de l'éducation, souffre encore d’une fracture numérique aigue : « seulement 11 % des
apprenants d’Afrique subsaharienne ont un ordinateur à la maison et seulement 18 % ont accès
à Internet, alors qu’à l’échelle mondiale 50 % des apprenants ont un ordinateur à la maison et
57 % ont accès à Internet. Nous constatons déjà que les perturbations engendrées par la
pandémie creusent les inégalités tant au sein des pays qu’entre les pays »

Tous ces efforts ont été consentis par ces acteurs afin d’empêcher la propagation du virus, c’est
pourquoi tous les points de contacts (les universités, écoles, instituts, marchés, mosquées,
églises, restaurants, transports en commun etc.) Ont été fermés pour maitriser la pandémie.
Certains pays ont opté plus vite à la politique de confinement le Royaume du Maroc fait partie
de ces pays qui ont vite penser à cette méthode afin de sauver la vie des populations face au
risque du virus qui ravageait déjà des vies dans le monde. 4 Pour faire face à la propagation de
la pandémie du covid-19 au Maroc, certaines mesures ont été mises en place dans le cadre de
la prévention dans notre pays, et qui ont situé le Maroc depuis le 13 mars 2020 à l’avant-garde
des pays du monde, vu que, comparé à l’Italie, l’Espagne, les Etats-Unis, la France et la Chine,
notre pays a été moins touché par la pandémie jusqu’à nos jours.

3
Rapport de continuité pédagogique cours en ligne de L’IFEF (L’institut de la Francophonie pour l’éducation et
la formation). Mokhtar Ben HENZA, Aout 2020 P. 41 disponible sur :
http://www.benhenda.com/publications/rapports/2020-OIF-Continuite-peadagogique.pdf ,( consulté le
30/03/2021)
4
Armoum HOUDA, Doctorante à la FSJES Marrakech Cady ayyad de Marrakech : « Les effets de la pandémie
Covid-19 sur l’économie ? » 31/01/2021 N 1. Revue internationale des sciences économiques. Disponible sur
https://www.revue-isg.com/index.php/home/article/view/496/461 , (consulté le 30/03/2021)
Le Maroc a également été félicité de la stratégie adoptée en termes de mesures de confinement
et de lutte contre la propagation du virus. Cette stratégie de confinement du Maroc, fut par
ailleurs un exemple pour beaucoup de pays du monde spécifiquement Africains, qui ont
recourus à la même méthode pour sauver des vies face au virus. C’est pourquoi dans ce présent
travail, nous allons nous poser la problématique suivante :

« Les experts ont-ils réussis leurs missions dans la lutte contre cette pandémie de Covid-
19 » ?

Nous essayerons de répondre à cette pertinente problématique tout en énumérant les aspects
importants qui rentrent en jeu de notre sujet.

C’est pour laquelle nous allons aborder ce travail en se focalisant dans un premier temps sur les
experts face à la pandémie (I) et secundo sur le Maroc comme cas d’études (II)
I : Les experts face à la pandémie

Cela ne fait aucun doute sur l’effort des experts face à cette pandémie de Covid-19, malgré que
beaucoup soient surpris de la gravité du virus à gagner vite le terrain et le nombre incalculable
de décès que le virus a causé à l’humanité sur tous les secteurs de la vie politique et publique.
Certains experts sociaux n’ont pas tardé à alerter les Etats afin que ceux-ci prennent des mesures
idoines pour freiner la chaine de propagation du virus. Cela s’ajoute également des experts
économiques qui ont joué un rôle important d’assistance financière au près des pays gravement
touchés par la pandémie de covid-19. Ces pays se sont vus face à une incapacité de se relever
financièrement et moralement. Chaque pays se vus dans l’obligation d’élaborer des politiques
publiques solides et consistantes afin d’avoir des financements de ripostes contre la pandémie
auprès des institutions internationales financières comme la BM (Banque mondiale) et le FMI
(Fond monétaire internationale).
A- L’OMS

Crée après la fin du deuxième conflit mondiale, elle s’est fixée pour objectif d’assurer la
politique sanitaire mondiale et de sauver des vies de manière pérenne face aux risques qui
peuvent advenir sur l’humanité. 5 Le 5 janvier 2020, l’OMS a publié une note informative sur
l’émergence en Chine, dans la ville de Wuhan, province du Hubei, d’une maladie respiratoire
dont les causes étaient inconnues. Le 6 janvier, le ministère de la Santé, du Travail et des
Affaires sociales publie en coordination avec l’Institut national des maladies infectieuses une
note informative sur l’émergence dans la ville de Wuhan (province du Hubei, Chine), d’une
maladie respiratoire dont les causes sont inconnues.

Les premières recommandations sont formulées à l’attention des voyageurs en provenance de


Wuhan qui présenteraient des symptômes (fièvres, courbatures, difficultés respiratoires). Le
ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales adresse aux gouvernements locaux une
note pour renforcer la coordination entre les centres de santé (health centers, hokenjô), les
structures hospitalières, et l’Institut national des maladies infectieuses.

L’organisation a non seulement joué un rôle préventif, d’alerte et d’aide, de la chine en Europe
en passant par l’Amérique jusqu’en Afrique l’OMS, n’a pas failli à sa mission de sauvegarde à
travers ses institutions délocalisées dans tous les continents du monde. Tous les acteurs
impliqués dans ce processus ont élaboré des plans de politique sanitaire face à la gravité du
risque, malgré que le résultat de l’organisation soit toujours critiqué et remis en cause par
certains observateurs nationaux et internationaux6.

La pandémie de COVID-19 n’est pas terminée. Il est donc trop tôt pour tirer un bilan complet
du rôle du RSI dans cette pandémie. L’Assemblée mondiale de la santé s’est toutefois réunie
en mai 2020, pour la première fois en mode virtuel, et elle a d’ores et déjà décidé à l’unanimité
qu’une évaluation indépendante de la réponse globale à la pandémie de COVID-19 était
nécessaire dès que possible.

5
Andrienne SALA dans la vie des idées « le Japon face à l’épidémie » Gestion de crise et responsabilité civile.
17/04/2020. Disponible sur : https://laviedesidees.fr/Le-Japon-face-a-l-epidemie.html , (consulté le 30/03/2021)
6
Covid-19 A bas la mondialisation vive L’Europe ? P. 230. Institut Français des relations internationales dans
politiques étrangères Automne 2020. Didier HOUSSIN :« La coopération sanitaire internationale à l’épreuve du
Covid-19 » P.33-45. Disponible sur : https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2020-3-page-33.htm ,
(consulté le 30/04/2021)
B- Les experts Sociaux

La contribution des experts sociaux dans la lutte contre la pandémie était nécessaire voire
primordiale et indispensable face à la dangerosité du virus qui commençait à ravager l’évolution
socio-culturelle et professionnelle du monde7. A L’échelle mondiale, celles-ci représentent 70%
des travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux, et assument trois fois plus de
tâches domestiques que les hommes. « La majorité des agents de santé étant des femmes, ce
sont elles qui sont exposées aux plus hauts risques. La plupart d’entre elles sont également
mères et s’occupent de membres de leur famille. La charge des responsabilités familiales, déjà
disproportionnée en temps normal, continue de reposer sur elles. Les femmes se trouvent donc
dans un état de stress considérable », a déclaré la Directrice exécutive d’ONU Femmes,
Phumzile Mlambo-Ngcuka.

Les inégalités sociales ont été remarquées par plusieurs experts sociaux en ce qui concerne la
distribution des vaccins à tous les pays touchés tout en respectant le principe de non
discriminatoire des peuples et de leurs souverainetés. 8 Pour tenter de contrecarrer les inégalités
entre les pays, flagrantes depuis le début de la campagne de vaccination contre le Covid-19,
l'ONU a adopté vendredi à l'unanimité une résolution exigeant l'équité dans l'accès aux vaccins.
Cette résolution, qui appelle aussi à la solidarité et à des cessez-le-feu dans le monde pour mieux
lutter contre le virus et procéder aux vaccinations, a été coparrainée par l'ensemble des 15
membres du Conseil de sécurité, un fait rare.

C- Les experts économiques

Cela reste visible les conséquences douloureuses de la pandémie covid-19 sur l’économie
mondiale et le ralenti du commerce international. Tous les pays ont subi ce choc des activités
économiques, presque tous les secteurs furent paralysés. Certains Etats ont vu leurs économies
à la ruine. L’assistance des institutions internationales financières a été un véritable atout de
relance des économies profondément touchées par la pandémie9. S'il est trop tôt pour prédire

7
Onu Info, actualités mondiales, un regard humain. Covid-19 : « Les conséquences sociales de la pandémie
touchent durement les femmes » 20/03/2020 Disponible sur : https://news.un.org/fr/story/2020/03/1064582 ,
(consulté le 30/03/2021)
8
Covid-19 : un comité d’experts Américains recommande le vaccin de Johnson &Johnson. 27/02/2021.
Disponible sur https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20210227-covid-19-aux-%C3%A9tats-unis-un-
comit%C3%A9-d-experts-recommande-le-vaccin-johnson-johnson , (Consulté le 30/03/2021)
9
Giovanni Valensisi « Covid-19 et pauvreté mondiale : une évaluation préliminaire » 12/02/2020. Revue
internationale de politique de développement. Disponible sur : https://journals.openedition.org/poldev/3573 ,
(consulté le 30/03/2021)
l’ampleur et la durée de la crise, il est néanmoins clair que l'on ne saurait trop insister sur son
coût socio-économique. L'Organisation internationale du travail a récemment alerté sur le fait
que les pertes d'emplois pourraient avoisiner les 300 millions dans le monde et que 1,6 milliard
de travailleurs de l'économie informelle risquent de voir leurs moyens de subsistance réduits
(ILO 2020a). Elle a également estimé qu'en 2020 il pourrait y avoir entre 9 et 35 millions de
travailleurs pauvres supplémentaires, la plupart dans les pays en développement (ILO 2020b,
McKibbin et Fernando 2020).

Vos, Laborde et Martin ont analysé l'impact potentiel des pandémies sur la pauvreté en utilisant
le modèle MIRAGRODEP de l'IFPRI (Vos et al. 2020, Laborde et al. 2020). Dans leur dernière
analyse, les auteurs constatent que dans un scénario correspondant à une contraction de 5 % de
la production mondiale, et en l'absence de toute intervention, plus de 140 millions de personnes
pourraient tomber dans l'extrême pauvreté en 2020 (Laborde et al. 2020). Sumner et al. (2020)
estiment l'impact de chocs de consommation arbitraires de -5%, -10% et -20%, et constatent
que le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté pourrait augmenter de 85 à 419
millions. En utilisant les prévisions de croissance du FMI, Gerszon Mahler et al. (2020)
constatent que le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté de 1,90 USD/jour
augmentera de 40 à 60 millions.

Mais face à cette situation grave la banque mondiale va mettre en place une politique de soutien
aux pays et un allègement de leurs dettes extérieures pour mieux faire face à la pandémie de
covid-1910 . La situation est aggravée par des situations d’endettement plus importantes et plus
risquées et par une augmentation du coût des emprunts extérieurs ce qui ne fera que détériorer
davantage les perspectives de soutenabilité de la dette. Mener des politiques efficaces tout en
préservant la stabilité macro-économique en Afrique subsaharienne au cours de la crise du
COVID 19 va requérir une coordination et un appui de grande ampleur de la communauté
internationale.

L’assistance financière des organisations multilatérales et des créditeurs bilatéraux va s’avérer


nécessaire. Le Fonds monétaire international, dans le cadre de sa mission de stabilisation,
accroît ses efforts et met à disposition des ressources pour soutenir les balances des paiements.
Le Groupe de la Banque mondiale vient de créer un nouveau mécanisme de décaissement rapide

10
Evaluation de l’impact économique du Covid-19 et des réponses politiques en Afrique Subaérienne. Groupe de
la banque mondiale. Rapport du bureau de l’économiste en chef de la région Afrique. Avril 2020. P 136.
Disponible sur : http://documents1.worldbank.org/curated/en/613951589224238356/pdf/Africas-Pulse.pdf ,
(consulté le 30/03/2021)
de 14 milliards d’USD et met à disposition un ensemble de ressources d’un montant de 160
milliards d’USD pour répondre à la crise au cours des 15 prochains mois. Une première vague
de 25 projets comprenant des dons, des crédits et des prêts pour un montant total de 2 milliards
d’USD et destinés à aider des pays (dont 10 sont en Afrique) a été approuvée par le Groupe de
la Banque mondiale le 27 mars. Bien que louables, ces efforts pourraient s’avérer insuffisants
sans une action mondiale sur la question de la dette11.

Dans une belle unanimité forcée par la crise sanitaire, le Fonds monétaire international (FMI)
et la Banque mondiale, le G20, le Club de Paris et même le pape François se sont prononcés
pour un allégement de la dette des pays les plus endettés aux premiers rangs desquels se trouvent
de nombreux pays africains, la Chine faisant plus ou moins figure d’accusée.

Au cours d’une conférence de presse organisée le 8 juin 2020, Ma Zhaoxu, vice-ministre des
Affaires étrangères, affirmait que suivant les recommandations du G20, la Chine « avait
annoncé des moratoires sur la dette pour 77 pays et territoires en développement » (Renmin
wang, 2020). Mais, comme le dirait Christine Lagarde, un moratoire n’est pas « un repas gratuit
». Toutes ces perspectives entreprissent par ces institutions en faveur de la politique sanitaire
politique prouve le degré de solidarité que les Etats entretiennent entre eux, mais aussi entre les
organisations internationales. Le monde s’est vu dans une impasse totale de crise sanitaire
interminable.

11
Thierry PAIRAULT « L’Afrique et sa dette chinoise au temps de la Covid-19 » 2021. Revue de la régulation
capitalisme, institutions, pouvoirs. Disponible sur https://journals.openedition.org/regulation/17645 , (consulté le
30/03/2021)
II : Le Maroc comme cas d’études

A- Le rôle des institutions médicales 12

Avec près de 6 500 cas déclarés au 13 mai, le Maroc est le troisième pays africain le plus touché
par le Covid-19. Érigé comme modèle de gestion du Covid-19, notamment par ses voisins, le
Maroc n’a pas lésiné sur les moyens, en particulier financiers, pour faire face à la crise.

Des actions ont été très rapidement engagées pour minimiser la portée de la chaîne de
contamination de l’épidémie. Mais malgré que le Maroc dispose d’une infrastructure sanitaire
qui le classe parmi les premiers pays africains, le pays reste en deçà d’une couverture diversifiée
et territorialement équilibrée. Le secteur de la santé au Maroc connaît certaines carences,
notamment en matière de services rendus aux citoyens, qui demeurent insuffisants et dont la
qualité ne satisfait pas toujours la population. En dépit des efforts fournis par les autorités
publiques, le système sanitaire souffre encore de nombreux dysfonctionnements et d’un
manque en ressources humaines.

Néanmoins, le ministère de la Santé a déployé une série d’actions pour élever son niveau de
vigilance dans le suivi de la situation épidémiologique en temps réel. Il a ajusté son mode de
fonctionnement par la mise en place d’un Comité technique et scientifique consultatif, dont
l’une des missions est la définition d’un protocole de prise en charge des malades atteints de
Covid-19.

Par ailleurs, la densité globale des professionnels de la santé au Maroc est de 1,9 pour 1 000
habitants, quand le seuil de l'OMS pour atteindre la couverture sanitaire universelle à l'horizon
2030 est de 4,45. Le nombre de lits par habitant dans le secteur public est de 0,6, contre 7 en
moyenne dans les pays de l’OCDE. Ce problème est aggravé par des disparités de couverture
entre les régions et à l’intérieur d’une même région. Les secteurs public et privé se développent
de manière non complémentaire.

Les dépenses de santé pèsent lourdement sur le budget des ménages qui en supportent 54 %.
Un tiers de la population (principalement des travailleurs non-salariés) ne bénéficie pas de la
couverture médicale.

12
https://www.challenge.ma/covid-19-le-maroc-troisieme-pays-africain-le-plus-touche-153372/
Réaliste quant à ses moyens sanitaires limités (notamment ses capacités litières) et conscient
que la pandémie évolue à une grande vitesse, le Maroc se devait d’être très réactif en déployant
un plan d’action à plusieurs niveaux. Les ressources du fonds affecté au secteur de la santé ont
servi essentiellement à l’achat d’équipement médical et hospitalier, de médicaments et de
consommables médicaux, et au renforcement des moyens de fonctionnement du ministère de la
Santé.

Celui-ci a pris des initiatives pour augmenter et réaménager des capacités hospitalières,
améliorer les conditions d’accueil des patients dans différentes villes du Maroc, plus
particulièrement les villes à forte densité humaine les plus exposées au risque. Des hôpitaux
militaires de campagne ont été déployés dans des villes ou à leurs périphéries pour renforcer le
dispositif sanitaire civil en lits et équipements en soins intensifs. Des lots d'équipements
médicaux et sanitaires ont été importés avec célérité et déployés dans les établissements
sanitaires.

Des stocks de médicaments ont été constitués, plus particulièrement la chloroquine produite par
un groupe pharmaceutique installé au Maroc. Des entreprises marocaines, spécialisées dans la
fabrication de matériel médical (respirateurs, moyens matériels des hôpitaux) ont aussi été
sollicitées par des procédures accélérées. D’autres entreprises ont pu réadapter leur outil de
production pour produire des respirateurs et sécuriser la production de masques.

Le ministère de la Santé a mis l’accent sur la détection précoce : la définition des "cas suspects"
pour identifier les contaminés a été soumise à des révisions successives. Une fois les foyers
importés ayant été éliminés, la vigilance s’est tournée vers les clusters internes. Le ministère a
renforcé progressivement ses capacités de dépistage par la programmation de l’achat de kits de
dépistage et l’acquisition de divers tests de diagnostics rapides. La couverture territoriale des
tests et analyses a été élargie pour s’étendre aux Centres hospitaliers universitaires (CHU) dans
différentes métropoles régionales et aux hôpitaux militaires.

Enfin, la gratuité de l’accès aux soins a été assurée : des tests de dépistage jusqu’à l’admission
à l’hôpital, voire dans un établissement hôtelier si les patients doivent être placés à l'isolement.

Mohamed El Youbi

Au Maroc, Son nom est associé au coronavirus. C’est lui qui informe les Marocains de la
situation sanitaire dans le pays. En plus du savoir scientifique, Mohamed El Youbi a le don de
la communication claire et concise. « Le patron de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte
contre les maladies incarne la riposte face à la pandémie de Covid-19. C’est lui qui informe la
population au quotidien sur l’évolution de l’épidémie ».

13
Natif de Fès, Mohamed E Youbi est éloquent. Fils d’Abdelmalek El Youbi, un spécialiste de
la poésie du Melhoun. Il n’est pas le seul médecin dans sa famille puisque deux de ses frères
ont suivi ses traces. Il obtient son doctorat de médecine en 1991, à Rabat. Il enchaine avec une
qualification nationale en médecine préventive, santé publique et hygiène, puis obtient un
master en épidémiologie de santé publique de l’École nationale de santé publique.

Ensuite, il décide de voler en France où « il s’inscrit à l’Institut de développement de


l’épidémiologie appliquée (IDEA), de la fondation Mérieux, et suit le cours international
d’épidémiologie d’intervention en 2002 ».

B- La société civile :

Pour une meilleure mobilisation nationale face à la pandémie de Covid-19, il est nécessaire
d’impliquer les acteurs de la société civile dans l'élaboration des plans de riposte, de favoriser
les approches communautaires - qui se sont avérées très efficaces - et l'intégration effective de
la société civile dans cette lutte, en tant que partie prenante incontournable dans le système de
santé marocain »14 lit-on dans une lettre adressée par ces organisations au ministre de la Santé,
Khalid Ait Taleb. Étonnés et profondément déçus que la société civile soit exclue de la stratégie
de prise en charge en ambulatoire des cas suspects et des cas confirmés de Covid-19, les
signataires de cette lettre soulignent que les conjonctures sanitaire, sociale et économique
actuelles, imputables à la pandémie de la Covid-19, imposent une mobilisation des toutes les
ressources disponibles en vue d’une synergie d’action pour réduire les effets de cette crise
sanitaire inédite sur nos concitoyens.

En effet, Il est plus que jamais nécessaire d’inclure les organisations de la société civile œuvrant
dans le domaine de la promotion du droit à la santé dans la stratégie nationale de lutte contre la
Covid-19, sur la base de l'expérience qu'elles ont accumulée en matière de dépistage et de prise
charge des maladies chroniques, de leurs approches de santé communautaire qui reposent sur

13
https://www.challenge.ma/coronavirus-decouvrez-mohamed-el-youbi-la-reference-de-la-situation-sanitaire-
au-maroc-135911/
14
https://www.leconomiste.com/flash-infos/lettre-ouverte-monsieur-le-ministre-de-la-sante-de-la-part-des-
organisations-de-la
la proximité dans la fourniture de services, tout en respectant les exigences des cahiers des
charges élaborés par les autorités compétentes », ont soutenu ces organisation.

L’objectif est de protéger les groupes les plus vulnérables, particulièrement exposés à de graves
complications sanitaires liées au SARS-Cov-2, et d'augmenter la capacité logistique pour
effectuer des tests de dépistage Covid-19 parmi ces derniers. Face à l’épidémie, et compte tenu
de ces restrictions, peu d’associations issues de la société civile marocaine prennent en charge
une solidarité pratique avec les plus démunis15.

Par ailleurs et avec le soutien de la diaspora et, le plus souvent, en collaboration avec les
autorités locales, quelques actions ont vu le jour. Certaines organisations de la société civile ont
mobilisé leurs capacités pour apporter leur soutien aux personnes âgées, lutter contre la violence
domestique à l’égard des femmes et des enfants, accompagner des étudiants qui ont manifesté
des difficultés à suivre leurs cours à distance, et fournir une protection sociale aux catégories
vulnérables de personnes ayant un niveau d’éducation primaire, secondaire ou tertiaire.

Parmi ces actions, on note l’initiative PsyPhone (un groupe de professionnels de la socio-
psychologie), ou l’initiative lancée par la Fondation Es-Salam pour le Développement Social.
À Taliouine (province de Taroudant) par exemple, les jeunes du Forum Initiatives Jeunesse
(FIJ) ont organisé une collecte auprès des familles dans tous les quartiers. Le souk est fermé
depuis les mesures de confinement. L’association Algou et l’association des jeunes d’Imgoun
ont respectivement collecté auprès des habitants et des migrants 30 000 dirhams (2 800 euros)
et 23000 dirhams (2200 euros) pour confectionner des paniers de nourriture afin de les
distribuer aux familles pauvres de leurs villages16.

D’autres associations se coordonnent avec les autorités et les commerçants pour organiser
achats et distribution de produits de première nécessité dans les villages accessibles par piste
dans un rayon de 15 à 20 km autour de Taliouine, en respectant les règles de distance sociale.
Dans la vallée d’Acheg (Ourika, Haut Atlas, province d’El-Haouz), les associations relayent
les informations sur les aides de l’État. Elles font remonter à l’administration ce qu’elles savent
des personnes démunies.

15
Diaspora et développement : quelles interactions dans le cas marocain ? Jamal Bouoiyour Dans Migrations
Société 2008/6 (N° 120), pages 103 à 129
16
https://orientxxi.info/magazine/maroc-une-societe-solidaire-porteuse-d-espoir,3834
C- L’apport de la presse dans la sensibilisation

Le ministère de la communication a joué un rôle essentiel dans la sensibilisation sur les dangers
du covid 19, sur les gestes bannière et la conduite à tenir. Il a aussi joué le rôle d'intermédiaire
entre les différents ministères, en transmettant de manière simplifiée les différentes décisions
et mesures prises. Que ce soit à travers des publicités dédiés aux programmes mis en place par
le gouvernement, ou pour la sensibilisation, la communication marocaine s’est avérée
pertinente. On note que les chaînes ont opté pour l’arabe dialectal pour une meilleure
assimilation. A titre d'exemple, les animations concernant la caisse covid pour les ramedistes,
ou encore l'émission quotidienne “ asilat corona “ qui donne la parole aux citoyens et
l'opportunité de poser leurs questions.

Salah Eddin El Ghomari

17
Après la propagation du Coronavirus au Maroc, Salaheddine El Ghomari, un journaliste de la
chaine télévision 2M, a lancé une nouvelle émission intitulée « Les questions sur Corona». Son
discours en darija, simple et efficace, a permis à son programme de connaître un grand succès.
Le journaliste a indiqué que son devoir, en tant que journaliste, est de sensibiliser les citoyens
et leur rappeler, à chaque fois, de rester chez eux afin de limiter la propagation du Covid-19.

« Mon discours sort du cœur. Je suis un simple citoyen qui comprend la peur et l’inquiétude
ressenties par tous les Marocains. Pour réussir ma mission professionnelle, je dois adresser les
bons messages aux téléspectateurs ».

17
https://leseco.ma/maroc/2m-salaheddine-el-ghomari-est-decede-apres-une-attaque-cardiaque.html
Conclusion :

Il est certain que face à ce genre de crise sanitaire, la combinaison des efforts et la synergie
entre les différents acteurs de la société est indispensable. Le Maroc est un exemple de pays qui
a su réagir en mobilisant tous les acteurs allant du roi à la société civile. Guidé par une politique
active innovante mais prudente et bien réfléchit, il sut réagir à temps. Il est certain que les rôles
joués sont tous très importants pour atteindre un certain équilibre.

Certes, l’implication de la société civile reste toujours timide, mais la tendance mondiale va
vers une insertion plus profonde de ces acteurs. La question que nous pouvons poser est alors
la suivante : Quand pouvons-nous assister à une évolution du pouvoir des acteurs de la société
civile au Maroc ?
Bibliographies :

● El Houdaigui, Rachid « Moroccan Armed Forces in the Face of Geopolitical Mutations ».


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● El Jai, Youssef, (2020), « Comprendre le choc COVID-19: perspectives et réflexions »,


Opinion, April 1st, 2020, Policy Center for the New South.

● Guerrieri, V, G Lorenzoni, L Straub, I Werning (2020), “Macroeconomic Implications of


COVID-19: Can Negative Supply Shocks Cause Demand Shortages?”, NBER Working Paper
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● https://www.jeuneafrique.com/911378/economie/coronavirus-le-maroc-met-en-place-un-f
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