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Master spécialisé 

: Comptabilité, contrôle de gestion et


audit.
2022/2023

LES INCIDENCES COMPTABLES DE LA


PANDÉMIE COVID-19
INTRODUCTION

Après avoir détecté le premier cas atteint par le corona virus en chine, le virus a continué à
se propager pour frapper tous les continents.
L’organisation mondiale de santé (OMS) a déclaré le 11 Mars 2020 la maladie Covid-19
causée par le corona virus comme une pandémie. Suite à cette déclaration, presque tous les
pays du monde ont pris des mesures à titre exceptionnelle de l’état d’urgence sanitaire.
Ces mesures sont traduites par, interdiction d’événements publics, fermetures d’écoles, de
commerces jugés non-essentiels et des frontières, chose qui a engendré une crise sont à la
fois globales et multidimensionnelles qui impactent plusieurs aspects, à la fois sanitaire,
psychologique, économique, et social et économique. Les restrictions ont en effet contraint
les dépenses des agents et les échanges entre pays provoquant un choc de demande qui
s’est diffusé à l’ensemble du tissu productif mondial.
Cette situation a provoqué une forte dégradation du marché du travail, absorbée dans de
nombreux pays principalement par des mesures de chômage partiel, autrement dit par une
socialisation des salaires.
Au-delà des revenus de substitution, les gouvernements ont également pris de nombreuses
mesures de soutien à la trésorerie des entreprises et apporté une garantie à leurs prêts ; par
ailleurs ils ont dû accroître leurs dépenses de santé. Bien que la politique budgétaire de
chaque pays se soit révélée essentielle pour amortir les conséquences économiques et
sociales de la crise, elle a été appuyée par l’action des banques centrales qui ont baissé le
niveau des taux sans risque et déployé à nouveau l’arsenal des mesures non
conventionnelles.
La pandémie a envahi tous les pays comme une trainée de poudre, et, bien évidement le
Maroc n’était pas épargné de cet impact ; il s’est confronté à une crise sanitaire et
économique inédite et sans précèdent suite à la prolifération accélérée du coronavirus sur le
territoire.
le Maroc a connu un double choc, d'une part au niveau des secteurs de tourisme, automobile
et le textile considérés comme pierre angulaire de l’économie marocaine et qui ont connu
une grande détérioration et d'une autre part au niveau du ralentissement économique dû à la
relation avec l'espace européen .

Quels sont les mesures prises pour combler les impasses engendrées par la crise sanitaire ?

Pour traiter cette problématique, il est indispensable de commencer au premier lieu par un
perçue générale de l’impact de covid-19 sur l’économie du Maroc, et du à ces impacts ou
apparait les mesures quand va les détailler dans la deuxième partie du rapport et on
finassera par une étude de cas celle de MARSA MAROC.
L’impact du covid-19 sur le tissu économique marocain

1. Au niveau du Tourisme 

La principale source de revenue d’exportation du Maroc avant l’alimentation, l’informatique,


le pétrole et aussi les voitures était le tourisme . Le tourisme au Maroc est certes, passé par
des phases critiques avec la crise sanitaire, cela n’a fait qu’empirer cette situation que ce soit
d’un point de vue économique ou social.
La Confédération nationale du tourisme (CNT) a évalué l'impact de la crise Covid-19 à MAD
34,1 Md de perte en termes de chiffre d'affaires touristiques en 2020 et de MAD 14 Md de
perte en termes de chiffre d'affaires pour l'hôtellerie, pour une chute globale de près de 6
millions de touristes (-98%), qui occasionneront une perte totale de 11,6 millions de nuitées.
Pas moins de 500 000 emplois et 8 500 entreprises seraient menacés, dont des entreprises
d'hébergement touristiques classées, des entreprises de restauration touristique, des
agences de voyages, des sociétés de transport touristique et des sociétés de location de
voitures.
FIGURE 1 : Situation du tourisme pendant et après la
covid-19

2. Secteur automobile
Le secteur était dans la situation de l’arrêt suite aux décisions de Renault et de PSA,
locomotives du secteur automobile au Maroc, de suspendre temporairement leur
activité au Royaume à compter du 19 mars 2020.

La suspension temporaire de l’activité des deux groupes européens avait comme un impact
inéluctable sur tout le secteur. Alors que l’arrêt temporaire de l’activité de Renault au niveau
de ses deux sites de production de Tanger et de Casablanca concerne 11 000
collaborateurs, la suspension des activités de PSA à Atlantic Free Zone touche 1 600
collaborateurs et a des répercussions sur ses équipementiers et ses 66 fournisseurs.
L’arrêt de l’activité pourrait à terme se répercuter sur les 180 000 individus employés
par l’industrie automobile, les 250 équipementiers automobiles opérant au Maroc
autour de neuf écosystèmes (Câblage, intérieur véhicules & sièges, métal emboutissage,
batterie, PSA, moteurs, Renault, Delphi et Valeo).
En tant que premier secteur exportateur du pays (27% des exportations en 2019 avec
un chiffre d’affaires à l’export de plus de EUR 7 Md), toute baisse de son activité aura un fort
impact sur la balance commerciale.
Il est important de souligner que l’effet net de la contre-performance du secteur enregistré en
2020 sur les équilibres externes est à relativiser et peut être moins prononcé, pour deux
raisons principales : la première est relative au positionnement du Maroc en haut de la
chaîne de production, faisant de lui un importateur de produits intermédiaires, surtout pour
les activités d’assemblage ; ainsi, tout ajustement à la baisse du chiffre d’affaires à
l’exportation se traduirait par une réduction proportionnelle des intrants importés. La
deuxième raison est liée à la prépondérance du capital étranger dans l’écosystème de
l’industrie automobile, qui fait que l’abattement de l’activité à l’exportation ne manquerait pas
d’affecter la rentabilité des entreprises et in fine leur capacité à rapatrier leurs bénéfices.
3. Le secteur du textile-Habillement

Ce secteur qui a amplement souffert de la concurrence des produits turque, a été largement
impacté par la crise causée par la pandémie Covid-19, Les ventes à l’étranger ont enregistré
un recul de 29,5%. Les 1.200 entreprises de ce secteur ont rencontré des problèmes
simultanément au niveau de l’approvisionnement, les principaux fournisseurs n’ont pas pu
assurer leur engagement vis-à-vis des clients. Et également, au niveau de la demande, le
confinement et la clôture des magasins de distribution ont fait en sorte que ce secteur soit
gelé.

La chute du secteur textile-habillement revient principalement aux entraves suivantes 1


Épuisement des accessoires et tissues en provenance de la chine
Annulation des commandes internationales ;
Chute de la demande locale ;
Cumul des charges à payer et des factures à régler ;
Difficultés de trésorerie.

1
Les incidences comptables
De covid-19

Pour lutter contre la propagation du Covid-19 au Maroc, le gouvernement a déclaré l’état


d’urgence depuis le 20 mars 2020 et a mis en place un Comité de Veille Economique (CVE)
qui a pris une série de mesure visant à limiter les effets économiques et financiers de la
pandémie ; le traitement comptable dérogatoire de charges liées à la pandémie de Covid-19.
A ce titre, le CNC a publié en date du 29 avril 2020, l’avis n°13 .
Parmi cette série de mesure, la création du Fonds spécial Covid-19 et le report des
échéances de crédits aux entreprises. Les dons faits par les entreprises audit Fonds et le
report des échéances de crédit vont impacter automatiquement les règles comptables. A ce
niveau, l’avis N° 13 mettant en place un cadre comptable adapté à la situation actuelle et ce
pour répondre aux sujets suivants :
Méthodes d’évaluation et de comptabilisation des charges et pertes spécifiquement liées à la
pandémie et supportées au cours de l’exercice clos en 2020
Effets sur l’évaluation des risques et des charges rattachés à l’exercice clos au 31/12/2019
Information à mentionner dans l’ETIC au titre des évènements postérieurs à la date de
clôture (31 décembre 2019)
Principe de continuité d’exploitation
Cas des entités dont la date de clôture de l’exercice intervient après le 31 décembre 2019
1. Mesures en matière des méthodes d’évaluation et de comptabilisation

Quel impact sur le traitement comptable ?


La pandémie n’a pas resté sans effet non plus sur le traitement comptable, le conseil
national de comptabilité a mis en place un certain nombre de mesures et règles à respecter.
Le CNC a parlé de deux recommandations essentiels, la première concerne :
1 Le traitement comptable des contributions au fonds spéciale covid-19 :

a. Les dons hors le contexte du covid-19 :

Les dons se présentent sous plusieurs formes. La forme la plus courante est l'argent. Les
dons à l'association se font en espèces, chèque ou virement bancaire. Les entreprises
peuvent choisir de fournir des biens usagés ou obsolètes. Ces dons en nature, qu'il s'agisse
de denrées alimentaires ou d'autres biens, sont évalués au prix coûtant.
Les dons sont souvent comptabilisés selon l’activité de l’organisation, les associations à but
non lucratif qui ont pour activité principale l’octroi des dons comptabilisent ces derniers dans
un compte de charge d’exploitation, puisqu’il s’agit d’une activité habituelle de l’entreprise.
Pour les entreprises qui octroient les dons de façon occasionnelle pour faire œuvre de
charité, elles utilisent le compte de la charge non courante pour comptabiliser ses dons

b. La constation comptable dans les conditions normales


61462 Dons
65861 Dons
xxxx Compte de trésorerie

Les dons effectués dans le contexte de convid-19 :


En exécution des Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI, un fonds a été créé,
intitulé Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus (Covid-19), par décret
n° 2.20.269 publié au Bulletin officiel le mardi 22 Rajab 1441 (17 mars 2020).
Des personnes physiques ou morales contribuent à ce fonds sous forme de dons monétaires
pour soutenir cet effort de solidarité nationale. Ces dons sont traités comme des dons en tant
que charge comptable déductible du revenu imposable. La création du fonds s'inscrit dans le
cadre d'une réponse d'urgence à l'impact sanitaire, social et économique de cette pandémie.
Les contributions sont considérées comme des charges non courantes. Les entités
concernées ont, à titre dérogatoire et exceptionnel, la possibilité d’inscrire à l’actif du bilan,
dans la rubrique "Immobilisations en non valeurs", la quote-part des charge fixes liées à la
sous-activité par rapport à la capacité normale de production ou de fonctionnement prévue
en 2020.
c. La constation comptable des dons effectués pour le fonds spécial covid-19

d. Contribution au fonds spécial covid-19


Compte de trésorerie

l’étalement des charges au-delà de l’exercice 2020 :

En considérant la ponctualité, la non récurrence et la significativité de cette contribution, le


Conseil National de Comptabilité accepte que cette charge soit étalée au-delà de l’exercice
2020 en débitant le compte 2128 « autre charge à répartir » et en créditant le compte 7595
« transferts de charges non courantes »

e. l’amortissement de la charge liée à la contribution :

Les immobilisations en non valeurs correspondent à l’ensemble des charges qui contribuent
à la création ou à la croissance de l’entreprise, d’où la charge de fonds sociale covid-19 est
considéré comme une immobilisation en non-valeur car

Traitement des charges liées à la sous-activité :


2. Définition de là sous activité :
f. Selon le CGNC « La sous-activité est comme étant le niveau d'activité de l'ensemble
de l'entité ou d'un de ses départements inférieurs au niveau prévisionnellement
considéré comme « normal » compte tenu des facteurs techniques et économiques ;
les charges de structure comme étant relativement fixes lorsque le niveau d'activité
évolue, liées à l'existence de l'entité et correspondant, pour chaque période de calcul,
à une capacité de production déterminée »
(Avis N° 13, (Le Conseil National de la Comptabilité, 29 avril 2020).
La sous-activité résulte des charges supportées par l’entreprise pendant la période d’arrêt
partiel ou total de son activité à cause de la pandémie, il s’agit notamment de dotations aux
amortissements des actifs et de charges locatives, ainsi que de charges financières, de
redevances de crédit-bail et des charges de personnel liées à l'administration générale et
aux fonctions supports.
a. L’activation des charges de la sous-activité :

En vertu d’une décision exceptionnelle de gestion et en raison de leur caractère propre les
charges à repartir sont portées à l’actif selon le CGNC.
Dans le cadre de charges courantes Dans le cadre des charges
non courantes

b. Amortissement des charges liées à la sous-activités :

A l’instar des immobilisations en non-valeurs, les charges à répartir sont amortissables sur
une durée maximum du 5ans

c. l’activation des charges de la sous-activité dans l’ETIC :


En fonction de leur significativité, les charges à répartir sont mentionnées à l’ETIC, plus
particulièrement dans l’état A1, A2, A3 et B1 conformément aux dispositions de CGNC

Le montant des
Schéma 1 : Incidence des charges a repartie sur plusieurs
exercices

3. l’incidence des immobilisations en non-valeur sur la situation nette de


l’entreprise :

En rappelant que la situation nette d'une entreprise se résulte de la différence entre la


somme totale des actifs appartenant à cette entreprise et ses différentes dettes. La situation
nette est aussi considérée comme étant la somme du capital, des réserves, du report à
nouveau et du résultat annuel.
Il convient de mentionner que les immobilisations en non-valeurs n'ont pas d'incidence sur la
situation nette vu que cette dernière est égale à la somme des capitaux propres et des
capitaux propres assimilés déduction faite de l'immobilisation en non valeurs.

4. L’incidence de la crise sur la distribution des dividendes :


Verser des dividendes est important. La circulation de l’argent et leur réutilisation où on a le
plus besoin. Dans la plupart des cas, les dividendes sont réinvestis et payés dans des titres
de la société ou payés en espèces et réinvestis dans d'autres titres. Cependant, dans le
cadre de la crise sanitaire, L'article 330 de la loi n° 17.95 relative aux sociétés anonymes
stipule que « Le bénéfice distribuable est constitué du bénéfice net de l’exercice, diminué
des pertes antérieures ainsi que des sommes à porter en réserve par application de l’article
329 et augmenté du report bénéficiaire des exercices précédents. Hors le cas de réduction
du capital, aucune distribution ne peut être faite aux actionnaires lorsque la situation nette
est, ou deviendrait, à la suite de celle-ci, inférieure au montant du capital augmenté des
réserves que la loi ou les statuts ne permettent pas de distribuer. » (Article 330 de la loi n°
17.95 relative aux sociétés anonymes)

5. L’enregistrement des subventions reçues :


a. les subventions :

Les subventions correspondent aux aides financières, allouées, directement ou


indirectement par une personne publique afin de financer une activité d’une entité. Le
bénéficiaire de la subvention peut être public ou privé, entreprise, association, ou personne,
etc.
b. l’enregistrement comptable des subventions :
À la date de notification :

À la date de réception :

« En outre, les entités concernées doivent mentionner dans l'ETIC, notamment au niveau de
l'état B923, les engagements pris par elles au titre des subventions et autres aides dont elles
ont directement bénéficié ou qui ont bénéficié à leur personnel. » (avis 13)

6. L’impact du Covid 19 sur les comptes de l’exercice clos au 31/12/2019 :


Le CNC estime dans l’avis 13 que la pandémie n’a produit ses effets qu’après la clôture de
l’exercice, de ce fait.
De ce fait, les éléments comptables, les charges et les produits de l’exercice 2019 seront
évalués sans tenir compte des conséquences de la pandémie.

7. Le système interne de couverture contre les risques : Les provisions

a. Le principe de la prudence comptable


Le principe de la prudence comptable est l’un des principes fort en comptabilité qui se base
sur l’appréciation prudente, pour éviter le risque de transfert, sur des périodes à venir
d’incertitudes présentes susceptible de grever le patrimoine et le résultat de l’entité. Alors, si
l’entreprise a conscience que le futur sera moins favorable pour elle, et que l’avenir
engendrera des charges ou des pertes, il faut dès maintenant enregistrer ces informations
dans la comptabilité.
De ce principe, résulte :
Les provisions qui correspond des sorties d’argent ou des charges probables précises quant
à leur objet, dont le montant est estimé et la réalisation est incertaine. Les provisions
entrainent une augmentation du passif ou une diminution de l’actif.
b. les provisions en actif
Des provisions de dépréciation : qui correspond à une baisse de valeur de l’actif, les
éléments concernés par ce type de provisions sont les immobilisations non
amortissables (fonds de commerce, terrains ..) les titres de participation et les titres de
valeur de placement, les stocks et les créances …
c. Pour les provisions en passif
Des provisions pour risques et charges : qui peuvent et distinguées entre des risques (litiges
normales ou avec l’état) et des charges.

Les provisions

Actif Passif

Provision pour Provision pour


risques et
dépréciation
charges

Des De TP Risque
De Charge
immobilis créance s
ations stock Et TVP s
s clients
8. Information à mentionner dans l’ETIC au titre des évènements postérieurs à la
date de clôture (31 décembre 2019) 

Les considérations suivantes sont à prendre en compte pour servir l’ETIC :


L’épidémie de Covid-19 est un événement postérieur au 31 décembre 2019 ;
L’imprévisibilité de l’évolution de cette crise et ses conséquences constituent des incertitudes
susceptibles d’affecter la pertinence de l’information comptable telle que présentée au 31
décembre 2019. L’entreprise indique cet événement au niveau du tableau II de l’état C5 de
l’ETIC intitulé « Evénements nés postérieurement à la clôture de l’exercice, non rattachables
à cet exercice et connus avant la première communication externe des états de synthèse ».
Même si la crise n’a aucun effet sur l’activité de l’entreprise, il en est fait mention dans
l’ETIC.
Si la crise a des effets significatifs sur l’entreprise, il est fait mention dans l’ETIC, autant que
possible et en fonction de la disponibilité de l’information, des impacts connus et estimables
à la date d’arrêté de ces comptes.
Les informations sur cet évènement peuvent être de nature qualitative ou quantitative
comme la baisse importante du chiffre d’affaires estimé à la date d’arrêté des états de
synthèse, la fermeture de sites de production, le recours à des mesures de réduction du
temps de travail, les licenciements, la mise en place de plan de restructuration opérationnelle
ou financière ou l’évolution du montant des créances échues non recouvrées ou des dettes
échues et non réglées, le redressement ou règlement judiciaire d’un débiteur ou d’un
créancier important, l’impossibilité d’approvisionnement ou d’écoulement.
Il est également fait mention dans l’ETIC, autant que possible et en fonction de la
disponibilité de l’information, des événements favorables atténuant éventuellement les effets
de la crise, tels que l’obtention d’aides particulières auprès de l’Etat, les soutiens de la part
des bailleurs de fonds, les reports d’échéances fiscales, sociales ou bancaires ou la garantie
d’emprunts ou d’avances en trésorerie.

9. Cas des entreprises dont la date de clôture de l’exercice intervient après le 31


décembre 2019 :
Si la date de clôture de l’exercice comptable intervient après le 31 décembre 2019, le CNC a
prévu deux situations :
Les entreprises dont la date de clôture de l’exercice est intervenue entre le 1 er janvier 2020
et le 20 mars 2020 (date de déclaration de l’état d’urgence sanitaire), doivent appliquer le
principe de spécialisation des exercices et servir l’ETIC sur les événements postérieurs dans
les mêmes conditions que celles clôturant leur exercice le 31 décembre 2019 ;
Les entreprises dont la date clôture de l’exercice intervient postérieurement au 20 mars
2020, les comptes de l’exercice devront tenir compte des conséquences de cette pandémie,
notamment sur l’évaluation des actifs, passifs, charges et produits. L’ETIC doit également
fournir les informations nécessaires notamment dans les états A1, A2 et A3.

10. REVISION DES PLANS D'AMORTISSEMENTS DES IMMOBILISATIONS


CORPORELLES

GENERALITE
Le plan d'amortissement est défini à l'entrée du bien à l'actif (PCG art. 322-4-6 ; voir partie 2
du dossier, RF Comptable 334, décembre 2006). Il est la traduction comptable de la
répartition de la valeur d'un actif selon le rythme de consommation des avantages
économiques attendus de cet actif.
Ultérieurement, l'estimation faite à l'origine peut ne plus paraître appropriée en raison
notamment :
- d'une mauvaise appréciation de la consommation des avantages économiques attendus,
- d'une modification significative de l'utilisation faite du bien ou de changements techniques
conduisant à réviser le mode ou la durée d'utilisation ;
- de modifications de la consistance du bien (apparition de composants, dépenses
conduisant à augmenter les performances ou la durée de vie, modification de la valeur
résiduelle) ;
- de modifications de la base amortissable résultant de la constatation ou de la reprise de
dépréciation.
Une révision du plan d'amortissement est alors nécessaire pour assurer la régularité et la
sincérité des comptes (décret 83-1020 du 29 novembre 1983, art. 8, et PCG art. 322-4).

DANS LE CAS DE COVID-19


A titre dérogatoire et exceptionnel, lorsque les conditions et/ou durées d'utilisation de
certaines immobilisations sont notablement impactées par les circonstances liées à la
pandémie de Covid-19, les entités peuvent adopter, pour lesdites immobilisations, un
nouveau plan d'amortissements, prospectif et cohérent.
La durée d'utilisation des biens du fait de la sous-activité engendrée par l'état d'urgence
sanitaire lié à la Covid-19;
Le mode de répartition de l'amortissement sur l'exercice en cours et les exercices ultérieurs
pouvant conduire soit :
A des amortissements annuels constants;
A des amortissements progressifs comme prévu par le CGNC dans les cas exceptionnels
par l'utilisation d'une unité d'œuvre pertinente liée à l'activité de l'entité.

a. L’effet de la sous-activité sur la durée d’utilisation

EXEMPLE : L’entreprise « ABC » a acquis, le 01/01/2018 une machine « MP » au prix TTC


de 720 000 DH (TVA 20%). Cette machine a une durée probable de vie de 5 ans.
Le plan d’amortissement établi en 2018 est le suivant :

DATE VE TAUX D'AMORT DOTATION CUMUL D'AMORT VNA

2018 600000 20% 120000 120000 480000


2019 600000 20% 120000 240000 360000
2020 600000 20% 120000 360000 240000
2021 600000 20% 120000 480000 120000
2022 600000 20% 120000 600000 0
600000

Le plan d’amortissement correspondant à l’année 2018

REMARQUE ; à cause de l’incidence de la pandémie covid-19, l’activité de L’E/SE est


détecte en sous-activité. En vue de cette détection, le comptable constate que l’utilisation de
la machine peut encore élargie sur une durée supplémentaire de 4 années.

2018 2019 2020 2021 2022


Le nouveau plan d’amortissement en 2020 sera :

DATE VE TAUX D'AMORT DOTATION CUMUL D'AMORT VNA

2020 240000 20% 48000 48000 192000


2019 240000 20% 48000 96000 144000
2020 240000 20% 48000 144000 96000
2021 240000 20% 48000 192000 48000
2022 240000 20% 48000 240000 0
240000

Le nouveau plan d’amortissement

Le mode de répartition de l'amortissement

Reprenant le même exemple précèdent de l’E/SE ABC, en tenant compte des incidences du
covid-19 sur la capacité du machine, mais à ce niveau l’E/SE décide d’appliquer
l’amortissement fonctionnel.
Le plan d’amortissement a 2020 aura comme VE= VNA(2020) qui sera amortie sur la duree
restante n=5-2=3ans.

Le plan d’amortissement 2020

DATE VE DOTATION CUMUL D'AMORT VNA

2020 96000 32000 32000 64000


2019 96000 32000 64000 32000
2020 96000 32000 96000 0

b. L’importance de la révision du plan d’amortissement


D’après l’avis 14, le royaume du Maroc Conformément au principe de permanence des
méthodes, le nouveau plan d'amortissements doit être maintenu pour la durée d'utilisation
résiduelle des immobilisations concernées ou en tenant compte de la référence à l'unité
d'œuvre pertinente choisie ci-dessus. La révision du plan d'amortissements, sa justification et
son influence sur le patrimoine, la situation financière et les résultats fait l'objet de mentions
à l'état des informations complémentaires (ETIC), en particulier aux états A1, A2, A3 et
éventuellement B2 et B2 bis, conformément aux prescriptions du CGNC.
La révision du plan d'amortissement ne s'analyse pas comme un changement de méthode
comptable, mais comme un changement d'estimation qui n'a d'effet que sur l'exercice en
cours et les exercices ultérieurs (PCG art. 314-2 et 322-4-6).

11. Principe de continuité d'exploitation

Article 4 « Dans le cadre de la loi n° 9.88 relatives aux obligations comptables des
commerçants, notamment ses articles 16 et 20, l'arrêté des comptes selon le principe de
continuité d'exploitation n'est pas remis en cause par des évènements ayant pris naissance
après la clôture de l'exercice.
Dans l'hypothèse où le principe de continuité d'exploitation serait remis en cause par des
évènements postérieurs à la clôture, de tels événements relèvent de l'information à
mentionner également dans l'ETIC et ne Justifient pas la production de comptes en valeurs
liquidatives. Les prescriptions qui précèdent s'appliquent aux états de synthèse de l'exercice
clos le 31 décembre 2019 ainsi qu'à ceux des exercices clos en 2019 mais avant le 31
décembre dans les cas où les comptes ne sont pas encore arrêtés par l'organe habilite ».

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