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Politique fiscale face à la crise de

Covid-19

Master gestion financière, comptable et fiscale

A n n é e u n i v e r s i t a i r e : 2021/2022

Réalisé par:
E L H ABACHY IKRAM
E RRAY LAM YAA
A IT H ADDO U O UALI AM AL
E LKH ARFACHI M OUAD
E L HO ULALI MO URAD
Introduction

Le Covid-19 constitue une urgence de santé publique ayant impacté le monde entier
Cette épidémie a causé de souffrances humaines considérables ainsi que l’activité économique
qui a été fortement touchée dans tous les secteurs voire même suspendue pour quelques-uns
Ce qui a créé une crise économique avec un risque de faillite de plusieurs entreprises et une
forte hausse du chômage Afin d’y remédier, il a été impératif d’adopter une batterie de mesures
visant l’atténuation des effets néfastes de la crise induites par le Covid-19 sur les plans
économique et social. Le Maroc, à l’instar du reste des pays du monde touchés par cette crise,
a entrepris différentes mesures d’accompagnement notamment sur le plan fiscale et budgétaire
ce dernier visant à soutenir la trésorerie des entreprises et apporter le soutien nécessaire aux
ménages pendant toute la durée de cette crise à travers l’instauration de l’état d’urgence
sanitaire et la mise en place par les pouvoirs publics d’un Comité de Veille Economique dont
l’objectif est de suivre de près l’évolution de la situation économique au niveau national et
d’identifier les mesures appropriées en termes d’accompagnement des secteurs impactés. Pour
apporter les fonds nécessaires aux actions qui seront initiées par le CVE, le souverain a donné
ces hautes instructions au gouvernement afin de mettre en place un fonds spécial pour la gestion
de la pandémie du COVID-19.
Et sur le plan fiscal, des mesures sont effectués qui se caractérisent essentiellement dans des
reports d’impôt et des moratoires de crédits ont été entrepris. Ces mesures ont permis
notamment de soutenir aussi bien les ménages que les entreprises dans ces moments de crise.
Cette crise a présenté une épreuve du système fiscal national et une nouvelle occasion pour
revoir les pistes d’amélioration afin d’en faire un système plus efficace et plus juste.
L’instauration d’un système fiscal doit embrasser parfaitement les autres dimensions des
politiques publiques prioritaires (notamment économiques et sociales) permettant ainsi de créer
un effet de synergie.
Toutefois, tenant compte des évolutions récentes de l’épidémie à l’échelle nationale ainsi
qu’aux indicateurs économiques alarmants à la suite de l’ampleur de cette crise et ses dégâts
attendus tant sur les entreprises que sur les ménages, les pouvoirs publics se trouvent
contraignants de mettre en place une politique globale de relance de l’économie visant à sauver
les entreprises des risques de la faillite et à sauvegarder les emplois à l’échelle nationale
L’un des plus grands défis de cette politique de relance aujourd’hui étant de trouver les
ressources nécessaires à son financement pour permettre aux entreprises de reprendre leurs
activités après la crise. Il sera également question de trouver des solutions à certains problèmes
structuraux qui ont été mis à nu par cette crise notamment la problématique de la couverture
sociale et celle du secteur de l’informel. Les options qui sont offertes aux pouvoirs publics en
cette situation sont de recourir soit à l’emprunt, soit à l’impôt pour assurer le financement de
cette relance. Or pour financer les dépenses publiques, emprunt et impôt sont partiellement
substituables ce qui pose la question des déterminants de l'arbitrage entre ces deux modes de
financement.
Mobiliser les ressources fiscales en interne est donc l’une des options inévitables aujourd’hui
pour pouvoir contribuer au financement de la relance économique. L’impératif de mobiliser les
ressources fiscales en interne conjugué à d’autres problèmes structuraux de l’économie
nationale nous interpelle à poser la question suivante : quelles politique fiscale face à la crise
du coronavirus ?
L’épidémie de coronavirus conduit à une crise sanitaire et à un effondrement de l’activité
économique sans précédent dans l’histoire récente. La priorité des pouvoirs publics a été, à juste
titre, de contenir et d’atténuer la propagation du COVID-19 pour diminuer le nombre de
nouveaux cas et limiter ainsi la pression exercée sur les systèmes de santé. De nombreux pays
ont instauré de vastes mesures de confinement et d’atténuation pour ralentir et réduire le rythme
des contaminations, et ces règles demeurent fréquemment en vigueur aujourd’hui. Certains
pays, où les conséquences immédiates de la crise se sont estompées, se dirigent vers une
deuxième phase, et cherchent à empêcher une nouvelle poussée épidémique tout en faisant
redémarrer l’activité économique et en accroissant la résistance au risque de résurgence de
l’épidémie. Plusieurs autres pays traversent aujourd’hui les phases initiales de la crise sanitaire
et les mesures de confinement et d’atténuation devraient y rester nécessaires.

I. Les répercussions de la pandémie covid-19 sur les recettes fiscales


La pandémie de coronavirus (COVID-19) à causer d'énormes souffrances humaines et des
perturbations économiques majeures dans le monde. Les conséquences de cette crise sanitaire,
notamment sur l’économie des pays émergents sont plus accentuées et la pression sur leurs
budgets est énorme. L’objectif de cette partie de l’étude est d’analyser l’impact de la crise du
coronavirus sur les recettes fiscales. C'est sur la base de la baisse enregistrée depuis juin 2020
que le gouvernement a tenté de répondre pour pallier la baisse des ressources budgétaires.
Pour l’année 2020 : Les recettes fiscales brutes ont été de 102,6 MMDH contre 110,8 MMDH
à fin juin 2019, en diminution de 7,4% c’était en raison des restrictions à l'activité économique
imposées du 20 mars au 10 juin 2020 dans le cadre du confinement obligatoire émis par le
gouvernement.
Les recettes au titre des impôts directs ont diminué de 3,1 %, en raison de :
Une modeste augmentation de 0,7 % des recettes de l'impôt sur les sociétés (IS)
Une baisse de 6,7 % des recettes de l'impôt sur le revenu (IR)
Une contraction des majorations de retard de 32,9%
Une progression de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices de 9%
Les autres impôts directs (part du budget général dans le produit de la taxe professionnelle et
de la taxe d’habitation, taxe de licence, …) ont été de 191 MDH contre 317 MDH, en baisse de
39,7%.

En termes de taxes indirectes, ils ont connu une forte baisse de 9,6%, en raison d’une baisse de
14,3% des recettes des taxes intérieures de consommation (TIC), combinée au recul de 7,6%
des recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), notamment celles afférentes à la TVA à
l’importation (-10,2%).
En dépit de cette détérioration, le Maroc a connu une amélioration en 2021 qui s’est traduite
en une progression des recettes fiscales brutes qui ont été de 111,7 MMDH contre 102,6
MMDH à fin juin 2020, en augmentation de 8,9%.
Les rentrées des impôts directs ont enregistré un repli de 3,8% imputable principalement au non
affectation en 2021 au budget général des recettes au titre de la contribution sociale de solidarité
sur les bénéfices et les revenus, ainsi qu’à la baisse de 11,8% des recettes de l’IS. En revanche,
les rentrées de l’IR ont progressé de 14,3%.
Les impôts indirects se sont, quant à eux, améliorés de 20,1% reflétant principalement des
progressions de 19,5% de la TVA qui est considérée comme étant la première source des
recettes fiscales du budget général de l’Etat.et de 21,6% à 14,3 milliards de celui de la TIC

II. Les principales mesures fiscales qui ont été instaurée à l’heure de
covid19
On sait tous que là le PLF 2021 a été adoptée dans un contexte économique fragilisé par la
crise sanitaire. Et grâce aux mesures fiscales qui ont été mise en place et qui sont orientées vers
la solidarité, l’embauche et la relance des investissements. L’Etat marocaine a pu d’une maniéré
ou d’une autre D’absorber un petit peu et d’atténuer les répercussions de ladite crise.
A ce propos là on va vous aligner les principales mesures fiscales qui ont été instaurée à l’heure
de covid19
A. Mesures relatives à l’impôt sur les sociétés (IS)
1. Exclusion de certaines entreprises financières du régime fiscal de CFC
Dans le but de se conformer aux standards internationaux, la LF 2021 a exclu les entreprises
financières prévues aux paragraphes 1 et 2 de l’article 4 du décret-loi n° 2-20-665 du 30
Septembre 2020 portant réorganisation de « Casablanca Finance City » du bénéfice des
avantages fiscaux prévus par le statut CFC.
Il s’agit des établissements de crédit ainsi que des entreprises d’assurance et de réassurance et
les sociétés de courtage en assurance et en réassurance.
Par ailleurs, il y a lieu de préciser que la LF 2021 a limité la durée du régime fiscal de CFC
applicable aux sociétés existantes avant le 1er Janvier 2020, jusqu’au 31 décembre 2022.
2. Non-imposition des produits des cessions des participations des établissements publics
et leurs filiales dans le cadre de la privatisation

En vue d’optimiser et de simplifier le traitement fiscal des opérations de transfert


d’entreprises publiques au secteur privé, visées au premier article de la loi n°39-89, la LF
2021 a instauré la neutralisation de l’impact fiscal des produits des cessions des participations
de ces entreprises et établissements publics, ainsi que de leurs filiales.

Ces produits ne seront pas donc considérés comme des produits imposables en matière
d’impôt sur les sociétés.

B. Mesures relatives à l’impôt sur les revenus (IR)


1. Institution d’une Contribution Professionnelle Unique « CPU » pour les personnes
physiques soumises à l’IR selon le régime du bénéfice forfaitaire

La LF 2021 a remplacé les dispositions relatives au régime du bénéfice forfaitaire par la CPU
qui englobera tous les impôts et taxes, dus par les contribuables au titre de l’exercice de leur
activité professionnelle.
À noter qu’une partie de cette contribution sera destinée à la couverture médicale des
contribuables concernés.
Cet impôt unique englobe d’une part les impôts et taxes à caractère professionnel à savoir
l’impôt sur le revenu, la taxe professionnelle et la taxe des services communaux et d’autre part,
un complément de droit sera destiné aux prestations sociales couvrant dans un premier temps
l’assurance maladie obligatoire.

Cette contribution concernera les contribuables dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas
les seuils suivants :
2.000.000 dhs pour les activités commerciales, industrielles et artisanales ;
500.000 dhs pour les prestataires de services.
Par ailleurs, la LF 2021 prévoit également une simplification de la procédure de la CPU en
mettant en place un paiement annuel ou trimestriel.
2. Exonération de l’IR pendant 36 mois pour les jeunes recrues ayant un Contrat à Durée
Indéterminée
Afin de relancer le marché de l’emploi et notamment pour les jeunes sans emploi, la LF 2021
prévoit une exonération de l’IR pour toutes les entreprises quelle que soit la date de leur
création, sur les salaires versés pendant 36 mois aux jeunes de 35 ans au plus, ayant un contrat
CDI et ce, dans le cadre de leur premier recrutement.
C. Mesures relatives à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
1. Exonération de la TVA à l’importation pour les viandes de bovins et camelines
importées par les Forces Armées Royales
La LF 2021 a institué l’exonération de la TVA à l’importation des viandes congelées bovines
et camelines par les Forces Armées Royales ou pour leur compte.
2. Exonération de la TVA des panneaux photovoltaïques et des chauffe-eaux solaires
En vue d’encourager la transition écologique et le recours aux énergies vertes, la LF 2021 a
instauré une exonération de la TVA à l’intérieur sans droit à déduction, des panneaux
photovoltaïques et des chauffe-eaux solaires.

D. Mesures communes
1. Institution de la Contribution Sociale de Solidarité (CSS) pour l’année 2021
Dans le cadre de la mobilisation des ressources en faveur des populations démunies, impactées
par la pandémie du Covid-19, la LF 2021 a institué une contribution sociale de solidarité sur
les bénéfices et les revenus déclarés en 2021.
• Les personnes morales : Cette contribution sera versée par les sociétés soumises à l’IS à
l’exclusion de celles exonérées de l’impôt sur les sociétés de manière permanente, des
entreprises exerçant leurs activités dans les zones d’accélération industrielle et des sociétés de
services bénéficiant du régime fiscal CFC.
Cette contribution sera applicable sur la base du bénéfice net de l’exercice servant de base pour
le calcul de l’IS dans les 3 mois qui suivent la date de clôture du dernier exercice, selon les taux
suivants :

Tranche Taux

1 000 KMAD – 5 000 KMAD 1,50%

5 000 KMAD – 4 0000 KMAD 2,50%


> 40 000 KMAD 3,50%

• Les personnes physiques : la CSS sera également versée par les personnes physiques
soumises à l’IR au titre des revenus, de source marocaine, professionnels, agricoles et fonciers
ainsi qu’au titre des revenus salariaux et assimilés avant le 1er Juin 2021.
Cette contribution sera de 1,5% applicable au revenu annuel global net d’impôt supérieur à 240
000 MAD.

2. Non déductibilité des factures fictives


La LF 2021 a complété les dispositions de l’article 146 du CGI en vue de préciser le non
déductibilité des charges appuyées par des factures fictives. La liste des numéros
d’identification fiscale des fournisseurs défaillants est publiée sur le site de la DGI, mise à jour
de manière régulière.

III. Les nouveautés de la loi de finance 2022


Comme chaque année, une tradition gouvernementale marque le mois d’octobre… Celle de la
présentation du Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année à suivre. Sur fond de la crise
liée à la crise sanitaire du covid-19 et de ses répercussions sur l’économie nationale et
mondiale, et en vue d’atténuer ses effets sur plusieurs secteurs, le PLF-2022 se fixe comme
priorité la consolidation des bases de la relation de l’économie nationale.
Protéger la production nationale, améliorer les régimes d’imposition des contribuables,
clarification de certaines dispositions fiscales…cette mouture 2022, qui sera présentée par
Nadia Fettah Alaoui devant les deux Chambres du Parlement à partir du 25 octobre 2021,
concerne plusieurs axes autour desquels s’articulent plusieurs mesures fiscales. Bien qu’elle
sera encore en discussion jusqu’à fin 2021, certaines tendances s’identifient clairement. Alors
quelles mesures à prendre pour faire face à cette crise au 2022

A- Mesures spécifiques à l’impôt sur les sociétés (IS)


1) Suppression de la progressivité de l’IS et son remplacement par des taux
proportionnels
La LF 2022 a instauré un barème proportionnel de l’IS en remplacement du barème progressif,
tout en maintenant les mêmes tranches d’imposition initialement prévues pour ledit barème
progressif. Ainsi, les taux de l’IS actuellement en vigueur demeurent inchangés mais ils seront
désormais proportionnels comme suit :
Montant du bénéfice net Taux
fiscal

Inférieur ou égal à 300 000 10%

De 300 001 à 1.000.000 20%

Supérieur à 1.000.000 31%

A noter que le plafonnement du taux du barème proportionnel à 20% reste applicable aux
entreprises exportatrices, aux entreprises hôtelières et établissements d’animation touristique,
aux entreprises minières exportatrices, aux entreprises artisanales, aux établissements privés
d’enseignement ou de formation professionnelle, aux sociétés sportives, aux promoteurs
immobiliers qui donnent en location les cités, campus et résidences universitaires, aux
exploitations agricoles imposables et aux sociétés exerçant les activités d’externalisation de
services lorsque les bénéfices nets réalisés par les contribuables susvisés sont supérieurs à
1.000.000 DH. Enfin, il est à préciser que le secteur financier (les établissements de crédit et
organismes assimilés, Bank Al Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion, les sociétés
d’assurances et de réassurances) demeure imposable au taux de 37%.
2) Baisse du taux d’IS applicable aux sociétés industrielles de 28% à 26 %
La LF 2022 a ramené le taux marginal applicable aux sociétés qui exercent une activité
industrielle, à l’exclusion de celles dont le bénéfice net* est égal ou supérieur à 100.000.000
DH, de 28% à 26%. (*) Le bénéfice net s’entend du bénéfice correspondant au chiffre d’affaires
local. On entend par activité industrielle au sens de l’article 19-I-A-9° du CGI, toute activité
qui consiste à fabriquer ou à transformer directement des biens meubles corporels moyennant
des installations techniques, matériels et outillages dont le rôle est prépondérant. Notons que le
résultat fiscal afférent à la quote-part du chiffre d’affaires réalisé à l’export reste soumis au taux
réduit de 20%. Ainsi, les activités industrielles sont soumises à l’impôt sur les sociétés aux taux
proportionnels suivants :
 Imposition au taux de 10% pour la tranche du bénéfice fiscal net inférieur à 300.000
DH ;
 Imposition au taux de 20% pour la tranche du bénéfice fiscal net compris entre 300.001
à 1.000.000 DH ;
 Imposition au taux de 26% au lieu de 28% si le bénéfice est supérieur à 1.000.000 DH
et inférieur à 100.000.000 DH correspondant au chiffre d’affaires local ;
 Imposition au taux de 31% lorsque le bénéfice réalisé sur le chiffre d’affaires local est
supérieur à 100.000.000 DH.
3) Régime incitatif applicable aux opérations d’apport des éléments d’actif et de
passif des associations de microfinance à une société anonyme

La LF 2022 a institué un régime incitatif applicable aux opérations d’apport des


éléments d’actif et de passif des associations de microfinance à une société anonyme.
A ce titre, les associations de microfinance bénéficient d’un sursis du paiement de l’IS
correspondant à la plus-value nette réalisée suite à l’apport de leurs éléments d’actif et
de passif à une société anonyme, dans les conditions suivantes :
▪ Les éléments apportés doivent être évalués par un commissaire aux apports ;
▪ Les associations de microfinance doivent déposer, dans un délai de soixante (60)
jours suivant la date de l’acte d’apport, une déclaration accompagnée de l’acte
d’apport comportant le nombre et la nature des éléments apportés, en indiquant :
- Leur prix d’acquisition ;
- Leur valeur nette comptable ;
- Leur valeur réelle à la date d’apport ;
- La plus-value nette résultant de cet apport ;
- Le montant de l’impôt correspondant ayant fait l’objet du sursis du paiement ;
- Le nom de l’association ou sa raison sociale, son numéro d’identification fiscale et
le numéro d’identification fiscale de la société anonyme devenue propriétaire des
éléments apportés ;
▪ Les associations doivent entre autres s’engager, dans l’acte d’apport, à payer
spontanément le montant de l’IS ayant fait l’objet de sursis du paiement, par procédé
électronique, dans un délai de soixante (60) jours suivant la date du retrait ou de
cession totale ou partielle, par la société anonyme, des éléments correspondant à la
plus-value précitée ou des titres reçus par les associations en contrepartie de l’apport.
En cas de non-respect des conditions visées ci-dessus, la situation des associations est
régularisée selon les règles de droit commun.

B- Mesures spécifiques à l’impôt sur les revenus (IR)

1. Instauration de nouveaux coefficients applicables au régime de la contribution


professionnelle unique (CPU)
La LF 2022 a instauré une nouvelle classification des coefficients de marge applicables au
chiffre d’affaires réalisé par les contribuables soumis au régime de la CPU, en regroupant les
activités dans des catégories.

Ainsi, la LF 2022 a ainsi abrogé l’ancien tableau annexé au CGI et l’a remplacé par le nouveau
tableau
Lorsque le contribuable exerce plusieurs professions ou activités relevant de coefficients
différents, le revenu professionnel global est égal au total des revenus déterminés
séparément pour chaque profession ou activité.

Cette disposition a pour finalité d’adapter et améliorer le régime de la CPU pour accélérer
l’intégration du secteur informel et de simplifier et d’adapter le régime fiscal applicable aux
activités de proximité génératrices de revenus modestes.

2. Prorogation des mesures incitatives pour l’identification des contribuables


exerçant une activité passible de l’impôt sur le revenu auprès de l’administration
fiscale
La LF 2022 a prorogé les mesures incitatives concernant les contribuables exerçant une
activité passible de l’impôt sur le revenu, et qui s’identifient pour la première fois auprès de
l’administration fiscale en s’inscrivant au rôle de la taxe professionnelle.

Ces contribuables ne seront imposables que sur la base des revenus acquis et des opérations
réalisées à partir de cette date.

3. Révision de l’abattement forfaitaire appliqué aux revenus salariaux versés aux


sportifs professionnels, entraineurs, éducateurs et équipe technique
Le revenu net soumis à l’impôt sur le revenu, au titre des revenus versés aux sportifs
professionnels, entraineurs, éducateurs et à l’équipe technique, est déterminé par
application d’un abattement de :

▪ 90% au titre de l’année 2021 ;

▪ 80% au titre de l’année 2022 ;

▪ 70% au titre de l’année 2023 ;

▪ 60% au titre de l’année 2024.

La LF 2022 a réaménagé ces abattements comme suit :

▪ 90% au titre des années 2021, 2022 et 2023 ;

▪ 80% au titre de l’année 2024 ;


Cette mesure est de nature à accompagner la restructuration du secteur sportif et lui
permettre d’assurer sa conformité matière d’impôt sur les revenus salariaux.

4. Prorogation de l’exonération de l’IR pour les nouveaux contrats de travail à durée


indéterminée (CDI)
La LF 2021 a instauré l’exonération de l’IR pendant une période de 36 mois, sur les salaires
versés par toute entreprise, association ou coopérative, quelle que soit sa date de création

C- En matière de TVA
1. Exonération sans droit à déduction
Rétablissement de l’exonération de la TVA sans droit à déduction appliquée à la
vente des métaux de récupération : Cette exonération a été supprimée par la LF 2021
et rétablie par la LF 2022 ;
Exonération des prestations réalisées dans le cadre des opérations d’assurances
Takaful et
de réassurance Takaful en vue d’harmoniser le régime fiscal des opérations
d’assurances ;
Extension de l’exonération sans droit à déduction de la TVA aux intérêts des
prêts accordés par les établissements de crédit et organismes assimilés aux étudiants
de l'enseignement public destinés à financer leurs études. La LF 2022 a clarifié
que les intérêts exonérés concernent aussi bien le financement des études au Maroc qu’à
l’étranger

2. Exonération avec droit à déduction


Convention d’investissement de 50 millions conclue avec l’Etat

La LF 2022 a réduit le seuil de la convention d’investissement conclue avec l’Etat de 100 à 50


millions DH.
Ainsi Dans le cadre de la convention d’investissement conclue avec l’Etat, portant sur un
montant égal ou supérieur à cinquante (50) millions de dirham, les entreprises bénéficieront:
De l’exonération de la TVA avec droit à déduction, pendant 36 mois, au titre de des
biens d’investissement acquis localement. Ce délai d’exonération commence à courir, soit à
compter de la date de signature de ladite convention d’investissement, soit à compter de
celle de la délivrance de l’autorisation de construire pour les entreprises qui procèdent aux
constructions liées à leurs projets.
De l’exonération de la TVA à l’importation pour les biens d’équipement, matériels et
outillages pendant une durée de 36 mois à compter de la date de la première opération
d’importation effectuée dans le cadre de ladite convention, avec possibilité de proroger ce
délai de vingt-quatre (24) mois.
L’importation, de ces produits et matières par les fabricants des panneaux photovoltaïques
est également exonérée de la TVA à l’importation.
2. Taxation au taux réduit de 10%
Taxation au taux de 10% des opérations de vente des panneaux photovoltaïques et des
chauffe-eaux à l’intérieur et à l’importation.
A noter que l’exonération de la TVA à l’intérieur sans droit à déduction des opérations de
vente des panneaux photovoltaïques et des chauffe-eauxsolaires a été instaurée par la LF
2021.
3. Régularisation de la TVA sur les biens amortissables
La LF 2022 a inséré une nouvelle disposition au niveau de l’article 102 du CGI consistant en
l’exclusion de l’obligation de régularisation de la TVA des opérations de cession temporaire
des biens immeubles inscrits dans les immobilisations, réalisées dans le cadre de la
titrisation entre l’établissement initiateur et les Fonds de Placements Collectifs en Titrisation
(FPCT).
Il s’agit donc d’un régime de neutralité de la TVA au vu des dispositions de la Loi de Finances
2022 qui a précisé que le reversement du 1/10ème par année de non-détention des actifs
immobiliers ne sera pas applicable aux fonds de titrisation (article 102).
D- Mesures communes

1. Réduction du taux de la cotisation minimale pour les entreprises bénéficiaires

Le PLF 2022 prévoit une baisse de 0,5 % à 0,45 % du taux de la cotisation minimale pour les
entreprises dont le résultat courant hors amortissements est bénéficiaire.

2. Renforcement des garanties du contribuable en cas de contrôle fiscal

3. Aménagement du débat contradictoire lors des vérifications de comptabilité

Actuellement, la réglementation fiscale prévoit la réalisation d’un débat oral et contradictoire après
la clôture des vérifications de comptabilité.
Ainsi, dans certains cas, l’inspecteur ne peut pas vérifier les éléments apportés par le contribuable et
de nature à modifier son projet de redressement.
Afin de pallier cette difficulté, le PLF 2022 prévoit que ce débat doit avoir lieu avant la clôture des
vérifications.

4. Responsabilisation de la hiérarchie en matière de notification des redressements

Dans l’objectif d’améliorer la qualité des notifications de redressements notamment en


responsabilisant la hiérarchie du vérificateur, le PLF 2022 prévoit de remplacer le terme « inspecteur
» par « administration » au niveau des articles du CGI se rapportant à la procédure de vérification de
la comptabilité.

5. Création de Commissions régionales de recours fiscal (CRRF) et réaménagement


des commissions locales de taxation (CLT)

6. Réaménagement de la composition de la Commission nationale du recours fiscal


(« CNRF »)

Dans l’objectif de renforcer l’efficacité de la CNRF, les mesures suivantes sont proposées :
 préciser que les représentants des contribuables peuvent être choisis parmi les experts-
comptables et/ou des comptables agréés,
 fixer à trois (3) ans renouvelable une seule fois, la durée pendant laquelle les membres
représentant l’administration siègent à la Commission,
 proroger d’office le mandat des représentants des contribuables sortants jusqu’à la
désignation des nouveaux représentants,
 élargir les cas d’incompatibilité pour couvrir l’ensemble des membres de la commission ayant
déjà eu à connaitre le litige.

Les étapes prochaines dans le cadre de l’adoption de la loi de finances 2022


sont les suivantes :

1. Dépôt du projet de loi de finances de l’année au bureau de la Chambre des


représentants ;
2. Dans les 30 jours suivant le dépôt du projet : la Chambre des représentants se
prononce sur le PLF ;
3. Dans les 22 jours suivant le vote du projet par la Chambre des représentants
(ou à l’expiration de ce délai) : le gouvernement saisit la Chambre des
conseillers pour se prononcer sur le PLF ;
4. Dans les 6 jours suivant le vote du projet par la Chambre des conseillers (ou à
l’expiration de ce délai) : adoption finale du PLF par la Chambre des
représentants en deuxième lecture.

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