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2022/2023

UE 115 Économie

contemporaine

Devoir 1

À déposer pour correction : Auteur : Nicolas Delord


deli.cnam.fr

Sujet : L’évolution de l’investissement


Exercice_n-1

EXERCICE 1 QUESTIONS SUR DOCUMENTS (12 POINTS)

TRAVAIL À FAIRE
1. Analysez les composantes explicatives de la croissance économique en 2021. (3 points)
2. Commentez les évolutions de l’investissement en France depuis 2007. (3 points)
3. Comparez l’investissement français par rapport aux autres pays de l’OCDE. (3 points)
4. Analysez les motivations des entreprises à investir. (3 points)

EXERCICE 2 QUESTION PROBLÉMATISÉE (8 POINTS)

TRAVAIL À FAIRE
Proposez une introduction rédigée, un plan détaillé et une conclusion afin de répondre au
sujet suivant :
En quoi le dynamisme de l’investissement est-il important pour une économie nationale ?
Vous veillerez à utiliser vos connaissances de cours et à illustrer vos arguments à partir du
comportement des ménages pendant la crise sanitaire.

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115 Économie contemporaine DEVOIR 1

Base documentaire
∙ Document 1 : Croissance française : après le rebond de 2021, des interrogations sur 2022
∙ Document 2 : Contribution des secteurs institutionnels à l’évolution du volume
d’investissement
∙ Document 3 : Niveau d’investissement des entreprises françaises en Europe
∙ Document 4 : Répartition des motivations économiques des investissements

DOCUMENT 1
Croissance française : après le rebond de 2021, des interrogations sur
2022
Après la crise de 2020 qui a fait plonger l’économie française de 8 %, le rebond en 2021
a été net et plus élevé qu’attendu. La croissance s’établit pour l’année écoulée à 7 %,
un chiffre qui excède les attentes et confirme que l’économie a désormais dépassé son
niveau d’avant la crise, précise l’Insee. De surcroît, il intervient au surlendemain de
l’annonce d’une baisse de 12,6 % du chômage en un an. Ce « rebond spectaculaire »
en 2021 « efface la crise économique », a aussitôt réagi Bruno Le Maire, le ministre de
l’économie, sur France 2.
« La France s’en est mieux tirée que les autres pendant la pandémie [de Covid-19] », n’avait
d’ailleurs pas hésité à dire Paul Krugman, Prix Nobel d’économie, dans une tribune
publiée le 14 janvier 2022 par le New York Times. Au prix de quelque 60 milliards d’euros
de dépenses en 2021, qui ont porté le déficit public à près de 7 % du produit intérieur
brut (PIB), la France a en effet pu préserver à la fois le revenu des ménages et la situation
financière de ses entreprises, ce qui a permis d’alimenter deux des trois moteurs de la
croissance que sont la consommation et l’investissement.
« Cette année a été une année de retour à la normale pour une large partie de l’éco‌­nomie,

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avec une forte dynamique d’investissement », confirme Stéphane Colliac, économiste
France chez BNP Paribas. Les entreprises, qui affichent une situation financière floris-
sante, ont mis la période à profit pour s’équiper et accélérer leur transition numérique.
Finalement, l’investissement des entreprises contribue à la croissance à hauteur de
12,2 %.
Bonne santé du marché du travail
Contrainte par les restrictions sanitaires, la consommation des ménages, en revanche,
est restée plus timide : sur l’année 2021, elle n’a augmenté que de 4,8 % après un recul
de 7,2 % en 2020, et elle a tout juste renoué en fin d’année avec son niveau pré-crise.
De plus, en décembre, marqué par de fortes tensions sur le prix de l’énergie, elle n’a pro-
gressé que de 0,2 %, marquant peut-être une inflexion liée à l’inflation.
En parallèle, les Français ont massivement épargné et se trouvent à la tête d’un trésor de
guerre de plus de 175 milliards d’euros. Ils ont également investi : 10 % de leur revenu
disponible a été consacré à des achats dans l’immobilier, contre 9,6 % avant la crise
liée au coronavirus, selon les chiffres cités par Stéphane Colliac, et la contribution à la
croissance s’élève à 15,8 %. Un engouement sans doute encouragé par la bonne santé
du marché du travail – le taux d’emploi a atteint 67,5 %, du jamais-vu depuis 1975.

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DEVOIR 1  Économie contemporaine 115

« Les revenus du travail ont augmenté. Dans le contexte actuel, c’est précieux. La dyna-
mique des revenus permet de compenser un peu l’inflation », commente M. Colliac.
La hausse des prix a atteint 2,8 % en glissement annuel à la fin décembre, et malgré les
mesures prises par l’exécutif, une baisse du pouvoir d’achat pour les Français semble
désormais inéluctable. […]
« L’environnement international n’est pas très favorable », estime de son côté Patrick
Artus, de chez Natixis. Les États-Unis ont vu se contracter leur déficit public de 7 % en
un an, avec des conséquences sur la demande. En Chine, la progression de la demande
intérieure est désormais inférieure à 2 % par an.
Tout cela aura une incidence sur la demande globale adressée à leurs pays fournisseurs,
parmi lesquels la France. De quoi dégrader encore le commerce extérieur, troisième
moteur de la croissance, avec la consommation et l’investissement, et qui n’a contribué
qu’à hauteur de 0,2 point au PIB en 2021, après avoir pesé (– 1,1 %) en 2020. Déjà fort
mal en point à la suite de la récession de 2020, le déficit commercial de l’Hexagone pour-
rait dépasser les 85 milliards d’euros sur 2021.
source : lemonde.fr, janvier 2022.

DOCUMENT 2
Contribution des secteurs institutionnels à l’évolution du volume
d’investissement

Entreprises non financières Administrations publiques


Ménages hors entreprises individuelles Ensemble des secteurs résidents

en %, contributions en points
6
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-0

-2

-4

-6

-8

-10
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Lecture : en 2009, l’investissement en volume a chuté de 9,1%, avec une contribution de


- 6,3 points des entreprises non financières.
Champ : France.

source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

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115 Économie contemporaine DEVOIR 1

DOCUMENT 3
Niveau d’investissement des entreprises françaises en Europe
Dans tous les pays de l’OCDE, il a diminué pendant la crise financière, en particulier
entre 2007 et 2010. À tel point que, en 2013, le taux d’investissement moyen de la zone
OCDE était toujours inférieur de 2,5 points de pourcentage à sa moyenne calculée avant
la crise, entre 1996 et 2007. Cette tendance cache cependant des disparités selon les
pays, et notamment le fait que le taux d’investissement français, lui, est supérieur à sa
moyenne d’avant crise (+1,7 point en 2015 par rapport à 2004). Pour éviter une image
trop biaisée par les dynamiques différentes de crise et de rebond, nous observons les
données sur une fenêtre de temps large (1995-2016).
L’investissement français est plus élevé que celui de la plupart de nos principaux voisins
depuis 2009, à l’exception de la Suède et de l’Espagne. En Espagne, l’investissement aura
longtemps culminé à des niveaux très élevés, malgré l’effondrement brutal intervenu
au plus fort de la crise (2008-2011), qui en dehors du secteur bancaire a surtout touché
les secteurs de la construction et de l’immobilier. Quant à la Suède, elle affiche depuis
vingt ans un taux supérieur à celui de la France.
Aujourd’hui, en France, les sociétés non financières investissent 23,3 % de leur valeur
ajoutée (valeur de 2016), contre 20 % en Allemagne. Entre 1995 et 2000, leur taux
d’investissement était cependant plus élevé en Allemagne qu’en France.
Après un très fort dynamisme dans les années 2000 et un effet brutal de la crise,
l’Espagne a opéré un redressement spectaculaire depuis le point bas de 2009 (21,5 %),
pour atteindre en 2016 quasiment le niveau de la Suède (27,1 % contre 27,3 %). C’est
près de quatre points de pourcentage de plus que la France (23,3 %), qui demeure
cependant l’un des rares pays européens ayant retrouvé en 2016 le niveau de 2008.
source : La-fabrique.fr, octobre 2018.

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DOCUMENT 4
Répartition des motivations économiques des investissements

Moyenne 2020 2021


1991-2020 (constat) (prévision)
Renouvellement 27 30 29
Modernisation, rationalisation 24 23 22
automatisation 11 8 8
nouvelles techniques 7 6 6
économie d’énergie 6 9 8
Extension de la capacité productive 16 13 14
Introduction de nouveaux produits 13 14 14
Autres (sécurité, condition de travail, environnement, etc.) 20 20 21
source : Insee, enquête sur les investissements dans l’industrie.

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