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Section 2- la décentralisation

C’est un mode d’administration qui repose sur le transfert d’attributions de l’Etat vers des
institutions publiques disposant d’une autonomie juridique et financière sous le contrôle de l’Etat.

La décentralisation suppose l’existence de personnes publiques indépendantes de l’Etat qui ne sont


pas des agents du pouvoir central. Mais qui sont les représentants des citoyens intéressés.

Avec, la décentralisation, les autorités décentralisées disposent des organes propres pour la gestion
de leurs affaires. Elles disposent aussi de l’autonomie juridique et financière mais sous la simple
surveillance d’un représentant de l’Etat qui dispose de l’autorité de contrôle administratif.

Il existe deux formes de décentralisation.

§ I Les formes de la décentralisation.

Il est usuel de distinguer deux formes de la décentralisation : celle qui intéresse les collectivités
territoriales et celle qui s’applique aux établissements publics :

A. La décentralisation territoriale.

La décentralisation territoriale est une technique d’administration qui permet à des collectivités
locales de gérer leurs propres affaires et qui sont instituées spécialement à cet effet.

Enfin, on peut dire que la décentralisation territoriale repose sur deux éléments très importants :
D’abord sur les collectivités territoriales telles les régions, les préfectures, les provinces et les
communs et sur des organes propres élus par les membres de la collectivité elle-même.

B. La décentralisation technique.

La décentralisation technique (ou par services ou spéciale ou encore fonctionnelle) ne repose pas sur
une sphère géographique limitée comme la décentralisation territoriale mais elle repose sur un
service public déterminé, les pouvoir publics estime qu’il est utile ou nécessaire de placer certains
services dans une situation d’autonomie de gestion , c’est pour individualiser la gestion de certaines
activités d’intérêt général qui sont confiées à des organismes dotés de la personnalité morale comme
les établissements publics .

C. Les établissements publics.

L’établissement public qui n’a pas nécessairement une assise géographique déterminée, gère une
mission d’intérêt général, dans un domaine détermine sous un contrôle de l’administration de
rattachement. Ils sont soumis au principe de la spécialité c’est à dire qu’ils n’ont pas une
compétence générale comme les collectivités territoriales (décentralisation territoriale) ils ont une
compétence spéciale, ils ne reçoivent des compétences que dans les strictes limites déterminées par
le texte qui leur a donné naissance. Les établissements publics exercent des activités diverses soit au
niveau national comme l’office nationale de l’électricité et de l’eau (ONEE) soit au niveau local
comme les régies autonomes.

o Création et suppression
La création d’un établissement public peut être justifiée par différents motifs en vue de lui
confier la gestion d’un ou de plusieurs services publics. Cette création relève de la compétence
du législateur.

L’article 71 de la constitution de 2011 fait entrer dans les compétences du parlement la


création des établissements publics. Au niveau national, la création d’un nouvel établissement
relève de la seule compétence du pouvoir législatif, par exemple, les universités, elles sont des
établissements publics dotées de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, sont
également des établissements publics (ONEE, OFPPT : Office de la Formation Professionnelle et
de la Promotion du Travail)

Au niveau local, la compétence de la création des établissements publics locaux est reconnue
aux conseils des collectivités territoriales, le décret de 1964 permet aux conseils communaux
de procéder à la création des établissements publics locaux à caractère industriel et
commercial comme les régies.

La suppression des établissements publics est soumise aux mêmes règles de leur création.

 Organisation et fonctionnement

L’établissement entant que personne morale, possède ses propres organes de gestion que lui
confère l’autonomie financière cela veut dire que les établissements publics disposent
généralement d’un conseil d’administration, d’un directeur et parfois d’un comité de direction.

 Le conseil d’administration

C’est l’organe suprême de l’établissement public, il dispose de tous les pouvoirs nécessaires pour la
bonne administration. C’est le chef de gouvernement qui préside les conseils d’administrations de
tous les établissements publics nationaux ou régionaux, à l’exclusion toutefois, des établissements
publics communaux et les universités.

 Le directeur

Le directeur de l’établissement public assure l’exécution des décisions du conseil d’administration


et la gestion quotidienne de l’établissement. Mais on peut dire que son rôle est prépondérant et
dispose d’une large liberté d’action du fait que les conseils d’administration ne se réunissent pas
souvent, donc le directeur se voit reconnaître la réalité du pouvoir, il exécute les décisions du
conseil, il dirige l’ensemble des services, il recrute et licencie le personnel et il est ordonnateur de
l’établissement.

 Le comité technique ou de direction

L’établissement public peut parfois disposer d’un comité de direction, sa mission c’est d’assurer la
permanence dans l’intervalle des réunions du conseil d’administration. Les textes prévoient qu’il
doit se réunir au moins une fois par trimestre.

Le fonctionnement de l’établissement public est soumis a 3 principes : l’autonomie, la spécialité et


le rattachement.

 L’autonomie
Le recours à l’établissement public permet juridiquement tout au moins d’assurer cette autonomie.
Il s’agit d’une personne morale qui permet à l’établissement public de bénéficier d’une large
autonomie avec des organes de gestion des biens, des moyens juridiques, matériels et financiers
qui leur sont propres.

 La spécialité

Tous les établissements publics sont régis par le principe de la spécialité. Qui veut qu’ils ne sortent
pas du domaine d’activité défini par le texte institutif. C’est-à-dire que l’établissement public ne
pourra agir que dans les limites de l’objet pour lequel il a été créé. Par exemple, l’université »
n’est compétence qu’en ce qui concerne l’enseignement supérieur, l’office national de l’électricité
et de l’eau portable (ONEE) qu’en matière de production et de distribution de l’électricité et de
l’eau potable.

 Le rattachement

Le rattachement est une donnée classique du statut de l’établissement public. Ce dernier est
rattaché à une collectivité publique territoriale. Pour les établissements publics nationaux, c’est
l’Etat qui constitue la collectivité de rattachement. Le statut définissant le ministère qui exercera le
contrôle de tutelle sur l’établissement selon la nature de l’activité de ce dernier.

Pour les établissements publics locaux, le contrôle s’exerce par des collectivités territoriales.

Quelles sont les conditions de la décentralisation ? Il ne peut y avoir réellement décentralisation


que si certaines conditions sont satisfaites :

 Reconnaissance par la loi

Au Maroc cette reconnaissance est prévue par la constitution actuelle de 2011, selon l’article 135
«les collectivités territoriales du royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les
communes…toute autres collectivités territoriale est créée par la loi »

 La personnalité juridique de l’institution financière

Selon le même article de la constitution les collectivités territoriales constituent des personnes
morales de droit public, qui gèrent démocratiquement leurs affaires.

La personnalité morale revêt une importance considérable en droit public qui permet aux autorités
décentralisés d’exister sur le plan juridique, c’est-à-dire un patrimoine, d’ester en justice, d’avoir
un siège et une administration c’est-à-dire un sujet de droit capable d’obliger et de s’obliger.

 L’indépendance personnelle des autorités décentralisées

L’esprit de la décentralisation va dans le sens de l’indépendance personnelle de ces autorités.

 L’autonomie financière
La décentralisation ne peut être effective que si les autorités décentralisées, disposent des moyens
financiers suffisants c’est-à-dire elles doivent avoir un patrimoine propre ; des biens meubles et
immeubles et un budget propre induisant des dépenses propres et des recettes propres.

-Le contrôle administratif

Le contrôle administratif, apparait comme tout à fait logique dans un Etat unitaire comme le
Maroc. Il permet d’assurer la primauté de l’intérêt général sur l’intérêt local, de sauvegarder
l’unité de l’Etat, de veiller au respect de la légalité et pour empêcher l’empiétement sur les
attributions de l’Etat et des autres collectivités territoriales. Le contrôle porte aussi sur la manière
dont les missions sont accomplies.

Le contrôle administratif qui s’exerce sur les collectivités territoriales dans le cadre de la
décentralisation doit être distingué d’une autre forme du contrôle administratif qui s’exerce sur
les subordonnées dans le cadre de la centralisation ou la décentralisation connus sous le nom de
pouvoir hiérarchique ou contrôle hiérarchique.

Le contrôle hiérarchique est un contrôle inconditionné et s’exerce d’office de plein droit même en
l’absence d’une règle juridique qui le prévoit, ce pouvoir étant lié à sa qualité de supérieur
hiérarchique alors que le contrôle administratif qui s’exerce sur les collectivités décentralisés est
un contrôle conditionné, il ne se présume pas et il ne s’exerce que par un texte et dans les limites
de ce dernier.

Le contrôle hiérarchique permet à l’autorité supérieure qui le détient d’intervenir à l’égard de ses
subordonnées, premièrement, par le pouvoir d’instruction qui permet au supérieur hiérarchique
d’émettre des ordres de services et circulaires déterminant ce que doit être le comportement de
leurs destinataires dans une certaine matière. Le subordonné doit se conformer à ces instructions
qui lui sont adressées, sous peine de faire l’objet d’une poursuite disciplinaire. Deuxièmement, le
supérieur hiérarchique dispose aussi du pouvoir disciplinaire qui peut aller du blâme jusqu’à la
révocation.

A la lumière lumière de ce qu’on a vu sur la décentralisation et la déconcentration, on peut dire


que l’autorité administrative peut-être placée dans un statut de décentralisation ou bien dans un
statut de déconcentration. Les deux types d’autorité on les retrouve dans l’organisation de
l’administration marocaine au niveau local par les collectivités territoriales et par les agents
d’autorité.

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