Vous êtes sur la page 1sur 190

INTRODUCTION

• La mission de prestation de l’Etat consiste pour


l’administration à rendre des services aux administrés,
aux usagers. Ces prestations de service public sont
assujetties à des règles qui permettent de définir le
service public, d’indiquer comment sont créés et
organisés ces services, comment fonctionnent-ils et leurs
modes de gestion.
•Le service public se définit
comme une activité d’intérêt
général exercée par ou sous le
contrôle de l’administration.
• Le service public est tout d’abord une activité, c’est-à-dire
un ensemble d’opérations humaines menées en vue
d’atteindre un objectif déterminé ou de satisfaire un
besoin. Du point de vue administratif, l’activité s’analyse
comme une mission, un ensemble de fonctions qui sont
ou doivent être exécutées par un agent ou un ensemble
de personnes. Pour que cette activité soit qualifiée de
service public il faut qu’elle ait pour but la satisfaction de
l’intérêt général.
• La notion d’intérêt général est cependant difficile à
cerner. En effet, elle est contingente et donc variable
selon les sociétés et les époques. C’est pourquoi on
peut, pour notre part, indiquer que l’intérêt général
c’est l’ensemble des besoins d’une collectivité
publique donnée dont la satisfaction n’a pas pour
principal but la recherche d’un profit.
• Les prestations des services publics sont pour cette
raison soit gratuite, soit inférieure au prix de revient. Très
exceptionnellement, elles peuvent être onéreuses, EX :
Distribution d’eau, d’électricité, transports publics, etc…
La notion d’intérêt général peut résulter aussi de
l’intention des pouvoirs publics. Si les autorités d’Etat
décident d’ériger une activité donnée en service public,
par une décision claire, elle est prise comme telle. Dans le
cas contraire c’est au juge qu’il reviendra d’apprécier.
• Le besoin d’intérêt général n’épuise pas celle de
service public ; l’activité d’intérêt général pour être
rangée dans la catégorie de services publics doit
être exercée par une collectivité publique ou être
soumise à son contrôle. Elle est gérée par une
collectivité publique lorsque c’est l’administration
elle-même qui prend en charge la satisfaction des
besoins de la collectivité, EX : Rendre la justice,
l’éducation, la défense nationale sont confiées à
des ministères.
• Lorsque les activités sont ainsi prises en charge par
l’administration elle-même, elles sont présumées être des
activités de services publics.
• La présomption est ici relative, simple. L’activité d’intérêt
général peut ne pas être exécutée par une collectivité publique,
c’est-à-dire une administration publique, mais par un privé, un
particulier. Pour qu’elle acquière le caractère de service public,
il faut qu’elle soit assujettie au contrôle de l’Administration.
Ainsi les activités exécutées par des organismes privés sont
présumées ne pas être des services publics, sauf intention
implicite ou explicite du législateur ou preuve du contrôle de
ladite activité par l’administration.
• Cette précision sémantique faite, nous nous
intéresserons au service public de la justice,
c’est-à-dire la mission, l’ensemble des
fonctions qui sont ou doivent être exécutées
pour que la justice soit rendue. Cela nous
amènera à nous appesantir sur
l’organisation et le fonctionnement du
service public de la justice.
Titre I- L’organisation du service public de la
justice
• L’organisation du service public
s’appuie sur des principes
d’organisation qui ont permis la
mise en place d’un appareil
judiciaire.
Chapitre I- Les principes d’organisation du
service public de la justice
• Ils sont de deux ordres : les uns s’appliquant à tout service public, les
autres à la justice uniquement.
Section I- Les principes d’organisation
s’appliquant à tous les services
• On s’attèlera à développer les principes, puis à révéler leurs
conséquences sur les rapports entre acteurs de l’administration.
§1er – Les principes

• Ils sont au nombre de deux : la centralisation et la décentralisation.


A- La centralisation

• La centralisation est une technique d’organisation


administrative qui se concrétise par la mise place de services
centraux. Une administration centralisée est celle dont
l’autorité suprême est une autorité qui a compétence sur
l’ensemble du territoire étatique. La centralisation comprend
deux variances. Au-delà elle emporte à tout point de vue un
pouvoir hiérarchique. La centralisation se manifeste tantôt
comme une concentration des pouvoirs entre les mains
d’une seule autorité, tantôt comme une déconcentration
associant d’autres autorités de niveau inférieur
• Il y a concentration, lorsque dans une administration, le
pouvoir de prendre des actes juridiques est entre les mains du
chef de cette administration. Il existe une seule autorité
administrative. Tous les autres agents ne sont que des
exécutants, même s’ils sont de haut niveau.
• Dans une telle administration, toutes les décisions doivent
venir du haut. Cette solution présente l’avantage de l’unité de
direction du service, mais présente les inconvénients de
lourdeur de la bureaucratie, lenteur de la prise de décisions,
surtout si elles sont nombreuses. Pour atténuer ces
inconvénients, la technique de déconcentration a été imaginée.
• Il y a déconcentration, lorsque dans une administration, le pouvoir de
décision est reparti entre plusieurs autorités : l’autorité suprême et les
autorités subordonnées. Cette répartition peut se faire de deux
manières :
• - la déconcentration territoriale : les autorités subordonnées qui
détiennent les pouvoirs de décisions sont réparties sur le territoire
étatique qui est alors découpé en circonscriptions administratives,
ayant à leur tête une autorité subordonnée, appelée autorité
déconcentrée ; c’est le cas du département de la Sous-préfecture.
• - la déconcentration fonctionnelle : la répartition des pouvoirs de
décision entre les autorités subordonnées, se fait selon les différentes
matières administratives, c’est par exemple le cas de la spécialité
ministérielle.
• En côte d’Ivoire les deux formes de décentralisation
existent.
• La déconcentration apparaît ainsi comme le complément
de la centralisation, car l’administration centralisée doit
administrer l’ensemble du territoire et la nécessité de
décharger les autorités centrales se fait sentir
impérativement. Pour exister, la déconcentration suppose
l’existence d’un lien de subordination entre l’autorité
suprême et les autorités déconcentrées. Ce lien de
subordination s’appelle « le pouvoir hiérarchique ».
B- La décentralisation

• Une administration est décentralisée lorsqu’elle a, à sa


tête, une autorité qui n’a pas compétence sur l’ensemble
du territoire ou sur l’ensemble de la population.
• Elle peut être soit autoritaire, soit libérale d’une part.
Elle peut être soit territoriale, soit fonctionnelle d’autre
part.
• Dans la décentralisation, il existe, obligatoirement
plusieurs personnes morales administratives sur le
territoire national. Ces personnes morales s’expriment
par leurs organes. Si les organes sont élus par les
populations intéressées on parle de décentralisation
libérale. Si en revanche les organes de la personne morale
décentralisée sont nommés, on parle de décentralisation
autoritaire
• Les deux types existent en Côte d’Ivoire.
• La décentralisation libérale a pour exemple les
collectivités territoriales.
• La décentralisation autoritaire se retrouve dans les
districts autonomes, mais elle est surtout présente dans
la gestion des établissements publics nationaux.
• Dans la décentralisation territoriale, les administrations
décentralisées ont chacune compétence sur une fraction
du territoire national, et pour les affaires qui concernent
cette fraction du territoire.
• C’est le cas des collectivités territoriales en Côte d’ Ivoire
(commune, région, département).
• Dans la décentralisation fonctionnelle, la personne
administrative décentralisée n’est pas compétente sur une
portion du territoire, mais dans un secteur donné de
l’administration. En Côte d’Ivoire, ce sont les établissements
publics nationaux qui réalisent cette décentralisation,
exemple l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) - L’Institut
National de la formation Sociale (INFS) – L’institut National
de la Formation des Agents de la Santé (INFAS)…etc.
• Ici c’est la notion de mission de la personne morale qui est
primordiale. La loi indique que les établissements publics
nationaux « ne peuvent accomplir aucun acte étranger à
leur mission ».
• Quel que soit le type de décentralisation, elle est soumise à
la tutelle administrative.

§2ème – Les rapports administratifs
résultant des techniques d’organisation
• Il y a:
le pouvoir hiérarchique résultant de
la centralisation
la tutelle administrative résultant
de la déconcentration
A- Le pouvoir hiérarchique
résultant de la centralisation
• L’étude du pouvoir hiérarchique commence par la
définition du concept et s’achèvera à ses manifestations.
a-Qu’est-ce que le pouvoir hiérarchique ?

• Le pouvoir hiérarchique s’exerce par un contrôle


hiérarchique mis en œuvre par la hiérarchie
administrative, c’est-à-dire les autorités administratives.
C’est un contrôle de plein droit qui ressort de la
hiérarchisation des autorités administratives. Il s’exerce,
même sans texte.
• Le contrôle hiérarchique s’exerce tant sur les personnes que sur les actes.
• Sur les personnes, le chef hiérarchique doit exercer un contrôle continu de
présence, de ponctualité, d’assiduité, de bonne conduite sur les lieux du
travail, de respect de la chose publique et des attributs de l’Etat.
• Ainsi pour sortir ou s’absenter, tout agent public devra se référer à son
supérieur hiérarchique soit pour l’informer parce qu’il s’agit de courses
répétitives connues, faites dans le cadre du service, soit pour obtenir
l’autorisation de s’absenter. Le supérieur est le garant de la bonne
conduite, de la ponctualité, de l’assiduité et de la présence de ses
collaborateurs au service. Cette action de contrôle sur les personnes doit
être conçue au moment de l’élaboration du système d’organisation. Dans
certains cas, l’on procède à des pointages manuels ou électroniques, dans
d’autres l’on procède à des contrôles physiques ou le chef ou certains de
ses collaborateurs procèdent à des tournées dans les services.
• Le contrôle hiérarchique c’est aussi un contrôle sur les
actes. Le contrôle sur les actes peut se comprendre de
deux façons. Le contrôle des actes juridiques posés par
les agents, et le contrôle des activités menées par ceux-ci.
b- Les manifestations du pouvoir
hiérarchique
• Le pouvoir hiérarchique s’exerce de manière différente selon que le
subordonné dispose ou non, d’une compétence pour faire des actes
juridiques ; l’exercice du pouvoir hiérarchique respecte donc certaines
règles. Selon le cas le pouvoir hiérarchique sera:
un pouvoir d’instruction,
un pouvoir de réformation,
un pouvoir de contrôle.
• Le pouvoir d’instruction
• Le supérieur hiérarchique peut donner des ordres à ses subordonnées,
soit ponctuel, soit sur la manière d’interpréter ou d’appliquer les textes
juridiques.
Dans le premier cas, le supérieur hiérarchique utilise « des instructions
de service ».
Dans le second cas, il fait usage de « circulaires ».
• Le fonctionnaire à l’obligation d’obéissance hiérarchique sinon il peut
être sanctionné par le pouvoir disciplinaire.
• le pouvoir de réformation des actes
Le supérieur a le pouvoir de réviser ou modifier les actes
matériels de ses subordonnés. Ce pouvoir est illimité.
S’agissant d’actes juridiques, ce pouvoir doit respecter la
répartition des compétences. Le supérieur ne peut
intervenir de plano. Il doit attendre que le subordonné
agisse, ensuite, il peut modifier l’acte si tel est sa volonté.
Ce pouvoir de réformation peut être :
un pouvoir d’annulation : l’acte du subordonné est alors
supprimé,
un pouvoir de réfection : un autre acte est fait pour
remplacer celui du subordonné,
un pouvoir de modification : c’est une annulation partielle
suivie de réfection.
Le pouvoir de réformation doit s’exercer dans le respect
• Le pouvoir de contrôle hiérarchique

Pour pouvoir utiliser son pouvoir hiérarchique, le supérieur doit pouvoir


connaître l’action de ses subordonnées, d’où ce pouvoir de contrôle.
Le contrôle est l’acte par lequel on porte un jugement de valeur sur un acte
préalable appelé « acte contrôlé ». Ce contrôle peut porter sur tous les
aspects de l’acte ou certains aspects seulement. Le contrôle doit avoir des
bases de références pour que le jugement de valeur puisse exister.
Il peut alors s’agir d’un contrôle de légalité, d’opportunité ou de qualité de
la gestion administrative. Ce type de contrôle s’appelle le contrôle de
gestion.
Le supérieur hiérarchique a la possibilité de contrôler lui-même ou de faire
contrôler par d’autres agents subordonnés, pour son compte. Ces agents
s’appellent soit des inspecteurs, soit des contrôleurs, soit des vérificateurs.
B- La tutelle administrative de la
décentralisation
• Il s’agit de:
fixer la notion de tutelle administrative,
puis d’en préciser la portée en côte d’Ivoire.
a-Notion de tutelle

• La notion de tutelle administrative ne doit pas se


confondre avec celle de droit civil.
• Les administrations décentralisées doivent respecter les
lois et les actes des administrations centrales en vigueur,
sinon, l’unité de l’ordre juridique est menacée.
• D’une manière générale, la décentralisation supposant le
maintien de l’unité de l’Etat, il existe un contrôle de
légalité et d’opportunité dans tout Etat décentralisé. Il
faut distinguer les deux types de tutelles.
• S’agissant de la tutelle de légalité, dans la plupart des décisions
administratives, il existe une part de compétence liée, et une part
de pouvoir discrétionnaire.
• La tutelle de légalité ne porte que sur la compétence liée. Elle vérifie
si l’administration décentralisée a bien respecté le droit en vigueur.
Dans le domaine de liberté de décision laissé à cette administration
(pouvoir discrétionnaire), la tutelle de légalité ne peut intervenir.
Normalement, une fois que l’administration décentralisée a
respecté le droit en vigueur, elle est libre d’agir selon ses intérêts.
Dans la pratique on constate qu’il existe une tutelle d’opportunité.
• Dans la tutelle d’opportunité, la part du pouvoir
discrétionnaire laissée par l’ordre juridique à
l’administration décentralisée fait l’objet d’un contrôle de
l’autorité de tutelle.
• Dans cette conception, l’administration ne doit pas se
contenter de respecter le droit. Elle doit en outre agir en
accord avec l’autorité de tutelle. Certains juristes pensent
que ce contrôle n’est plus de la tutelle, qu’il faut plutôt
parler de « co-administration ». Cette situation se
rapproche du lien hiérarchique, même si la confusion
n’est pas permise.
b- La portée de la tutelle au regard des
pratiques de l’Administration ivoirienne
• C’est la loi municipale pour la première fois qui rend
compte de la conception de tutelle adoptée. Le pouvoir de
tutelle a comporté des fonctions : de contrôle,
d’assistance et de conseil aux communes, de soutien de
leur action et d’harmonisation de cette action avec celle
de l’Etat.
• Ces fonctions de l’autorité de tutelle ont été reprises par les lois
portant organisation des collectivités territoriales, des districts et
départements. Certains actes des autorités des collectivités sont
même soumis à approbation ou à autorisation préalable. Mais ce
sont des cas formellement prévus. Ainsi pour les départements et
districts autonomes les délibérations sur les matières énumérées
ci-après ne deviennent exécutoires qu’après approbation de
l’autorité de tutelle. Il s’agit des programmes de développement
économique et social, de la création des régies de recettes et
d’avances ainsi que les règlements relatifs à leur organisation et à
leur fonctionnement puis, des emprunts et garanties d’emprunts.
• Enfin l’autorité de tutelle possède le pouvoir d’inspection ; ce
moyen de contrôle renforce ainsi ses possibilités d’information sur
l’action de l’administration décentralisée.
Section II- Les principes applicables
uniquement au service public de la justice
• Les grandes lignes de l’organisation judiciaire de la Côte
d’Ivoire ont été établies par l’administration coloniale
française. Aujourd’hui, comme hier, le système judiciaire
ivoirien reste très voisins, voire tributaire de l’organisation
judiciaire française. Dès lors, l’histoire de l’organisation
judiciaire ivoirienne remonte, à l’origine, à l’histoire de
l’organisation judiciaire française, telle qu’elle résulte de la
révolution de 1790 qui a généré la loi des 16 et 24 août 1790.
• On comprend aisément que pour comprendre les principes de
l’organisation judiciaire ivoirienne, il faut comprendre le
contexte historique de l’organisation judiciaire de la France.
§1er- Le contexte historique de
l’organisation judiciaire de la France
• La période qui a précédé la révolution est qualifiée, dans
le jargon institutionnel et politique français d’ « Ancien
Régime ».
• La justice de l’Ancien Régime se caractérisait par la
diversité et la multiplicité des juridictions. Le
fonctionnement de la justice présentait lui-même de très
graves inconvénients ; lenteur des procès, privilèges de
juridiction de la noblesse et du clergé, vénalité de charges
de judicature qui obligeait les plaideurs à payer leurs
juges.
• A la fin de l’Ancien Régime, la réforme de la justice était
un souhait unanime et la Révolution française commença
par faire table rase sur le passé.
• On peut observer trois périodes qui marquent l’évolution
de l’organisation judiciaire.
A- Première période (1790 - 1810) : Mise
en place des institutions judiciaires
• La loi votée pose les principes fondamentaux à savoir le principe de
la séparation des pouvoirs et le principe de l’égalité devant la
justice.
• La loi institue ensuite de nouvelles juridictions, notamment les
tribunaux de districts (qui ont évolué pour être les actuels
tribunaux de premières instance), les justices de paix (devenue en
1958 les tribunaux d’instance), les tribunaux de commerce (hérités
de l’Ancien Régime et maintenus jusqu’à présent) et l’arbitrage
(mode de juridiction spéciale par lequel les parties en conflit
choisissent un simple particulier qui aura pour mission de juger le
litige).
• La loi, en revanche ne contenant pas de dispositions sur le
personnel judiciaire, excepté la règle essentiel de l’élection des
juges qui se situait, à l’époque, dans la logique du principe de la
séparation des pouvoirs.
B- Seconde période (1810 à 1958) :
stabilité des institutions
• L’œuvre réalisée par l’Assemblée constituante, bien que
présentant d’incontestables mérites a vite montré ses limites.
• Ainsi, on a pu lui reprocher d’une part une inspiration
idéologique excessive, et d’autre part de rester une œuvre
incomplète.
• Ces critiques ont occasionné de nombreuses réformes après la
loi, qu’on a pu stabiliser au cours de la présente période. En
effet, une loi du 20 avril 1810 intitulée « l’organisation de l’ordre
judiciaire et l’administration de la justice » a été votée. Elle a été
une véritable charte de l’organisation judicaire. Elle a synthétisé
toutes les reformes accomplies au cours des années
précédentes.
• Le pivot de cette organisation était constitué par un tribunal civil
dans chaque arrondissement, composé de trois juges nommé par le
gouvernement, avec au second degré, une cour d’appel regroupant
plusieurs département et, au sommet, la Cour de cassation. En
outre, on assistât à l’apparition d’une véritable justice
administrative. En effet par une loi du 24 mai 1872, il fut décidé
que les décisions rendues par le Conseil d’Etat auraient désormais
une « autorité souveraine ».
• Dès lors, le Conseil d’Etat, organe consultatif est promu au rang de
véritable juridiction. Grâce à cette réforme, le pouvoir de juger
n’appartenait plus au ministre, il appartenait au Conseil d’Etat lui-
même. Ainsi, l’Administration avait retrouvé un juge, mais un juge
qui lui était propre.
• Les institutions judiciaires de cette époque sont celles qui
ont étendu leurs juridictions dans les colonies françaises
d’Afrique et qui, ont inspiré l’organisation judiciaire
actuelle de nos Etats.
• Cependant, il est utile de préciser que pendant la
colonisation, il existait sur le territoire ivoirien deux
ordres de juridictions:
• L’ordre des juridictions de droit écrit (correspondant aux
institutions inspirée des juridictions françaises telles que
décrites)
• L’ordre des juridictions de droit local. Les premières
avaient compétence pour juger les affaires opposant des
citoyens français, les seconds, les indigènes.
• A l’indépendance, la Côte d’Ivoire a mis fin à un tel
système basé sur la discrimination des habitants de la
Côte d’Ivoire.
• Depuis lors, l’Etat a d’abord opéré l’unité juridictionnelle
en confiant le jugement de tout le contentieux à des
juridictions compétentes en toute circonstance et quel
que soit le statut des parties en présence pour ensuite
aujourd’hui aboutir à un système juridictionnelle à deux
ordres.
• Cette nouvelle organisation des institutions
juridictionnelle a néanmoins, épousé les principes de
l’organisation judiciaire française.
§2ème - Les principes fondamentaux de
l’organisation judiciaire
• Ces principes sont:
 la collégialité,
le principe de territorialité
le principe du double degré de juridiction.
A- Le principe de territorialité

• Le principe de territorialité signifie deux choses :


• En premier lieu, les juridictions ivoiriennes ont une
compétence renfermée dans les limites d’une partie du
territoire nationale. On parle de compétence territoriale et
la circonscription couverte par la compétence
juridictionnelle est qualifiée de ressort.
• Ce principe signifie en second lieu, que les juridictions,
ivoiriennes n’ont de compétence que dans les limites du
territoire ivoirien.
• Ainsi les juges ne peuvent mener par eux-mêmes des
investigations en dehors des frontières ivoiriennes. C’est
pourquoi au plan international, la coopération permet de
délégué le pouvoir d’investigation transfrontalière à un juge
du pays où se trouvent les éléments de réponse.
• Cette délégation s’appelle commission rogatoire
internationale. S’il s’agit d’arrêter un individu qui a fui la
Côte d’Ivoire, on établit un mandat d’arrêt que les autorités
ivoiriennes feront exécuter par les autorités judiciaires du
pays où réside le délinquant. C’est ce que le commun des
mortels appelle (à tort) mandat d’arrêt international.
B- Le principe du double degré et celui de
la collégialité
• Juger n’est pas facile parce que l’homme, le juge a ses
faiblesses et peut se tromper. Il peut se laisser influencer
par des facteurs qui défavorisent certains justiciables.
Juger c’est par ailleurs appliquer la loi, ce qui suppose
l’interpréter et apprécier des faits. Cela ne peut se faire sans
une certaine dose de subjectivité. Pour écarter l’éventualité
de cette subjectivité, de l’arbitraire, l’organisation judiciaire
ivoirienne permet que toute affaire qui a été jugée par un
tribunal, en premier ressort, puisse être, si l’une des parties
le demande, rejuger à la cour d’Appel par des juges
différents et plus expérimentés. C’est l’expression de la
possibilité de voir rejuger son affaire par la cour d’Appel
que l’on traduit par principe du double degré de juridiction.
• C’est dans le même but d’assurer une justice sans erreur
ni partialité que s’inscrit le principe.
• Ce principe signifie qu’il faut plusieurs juges pour
délibérer aux fins de trancher un litige. Dans les
tribunaux et cours, la formation de jugement ne peut
valablement délibérer que si elle réunit au moins trois
magistrats. Il n’y a guère que dans les sections de
tribunaux que l’on rencontre encore des formations de
jugement à juge unique.
Chapitre II- Les institutions
judiciaires
• Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme est chargé de la mise
en œuvre et du suivi de la politique du Gouvernement en matière de Justice et de Droits de
l’Homme. A ce titre, en matière de Justice et en liaison avec les différents départements
ministériels concernés, il a l’initiative et la responsabilité des actions suivantes :
 suivi de la bonne application de la législation pénale, civile et commerciale ainsi que des
règles de procédures suivies devant les juridictions ;
 suivi de l’exécution des décisions pénales ;
 recrutement, formation initiale et continue des magistrats des juridictions de première
instance et d’appel ainsi que des personnels judiciaires et pénitentiaires
 gestion de la carrière des magistrats des juridictions de première instance et d’appel et des
personnels judiciaires et pénitentiaires.
• C’est dans le cadre de sa mission de bonne application de la législation, du suivi de
l’exécution des décisions de justice que le Garde des sceaux s’est doté d’une administration.
Cette administration est composée des services centraux et des services extérieurs et des
juridictions.
Section 1 : Les services centraux du Ministère de la
justice

• Pour l’exercice de ses attributions, le Garde des Sceaux,


Ministre de la Justice dispose, au titre de l’administration
centrale d’un Cabinet, de directions et services rattachés
au Cabinet, de directions centrales. Certains de ces
services ont en charge le pilotage et de la supervision
générale des activités, d’autres ont pour mission le suivi
et l’encadrement même des activités.
§1er : Les services centraux de supervision
générale
• Les services de supervisions sont d’une part les services
de coordination et d’autre part l’Inspection générale.
A- Les services de coordination

• Nous allons dans un premier temps énumérer les services


puis, dans un second, en exposer les principales
missions.
a- L’énumération des services concernés

• Par service de coordination nous entendons le cabinet du Ministre et


services rattachés et les directions rattachées.
• 1°- Le cabinet du Ministre et les services rattachés

• Le Cabinet du Ministre comprend:


 un directeur de Cabinet,
 un directeur de Cabinet adjoint,
 un chef de Cabinet,
 huit conseillers techniques,
 six chargés d’études,
 un chargé de missions,
 un chef du Secrétariat particulier.
• Les services rattachés sont :
le service de l’Informatique : il est dirigé par un chef de
service nommé par arrêté. Il a rang de sous-directeur
d'administration centrale.
Le service de la Communication et des Relations
publiques : il est dirigé par un chef de Service nommé par
arrêté. Il a rang de sous- directeur d'administration
centrale.
• 2°- Les directions rattachées
la direction des Services judiciaires et des Ressources humaines
: elle est dirigée par un directeur nommé par décret pris en
Conseil des ministres. Il a rang de directeur d’administration
centrale. Elle comprend quatre sous-directions:
 la sous-direction du Personnel magistrat,
 la sous-direction des Personnels greffiers,
 de la Protection judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse ainsi
que du personnel interministériel,
 la sous-direction du Personnel pénitentiaire, la sous-direction
des Professions judiciaires.
la direction des Affaires financières : Elle est dirigée par
un directeur nommé par décret pris en Conseil des
ministres. Il a rang de directeur d’administration
centrale.
Elle comprend trois sous-directions, à savoir:
 la sous-direction du Budget et de la Comptabilité,
 la sous-direction des Marchés et
 la sous-direction des Baux.
• - la direction de la Planification et des Statistiques : elle est dirigée un
directeur nommé par décret pris en Conseil des ministres qui a rang
de directeur d’administration centrale. La direction de la Planification
et des Statistiques comprend trois sous-directions à savoir la sous-
direction de la Planification et des Projets, la sous-direction des
Statistiques, la sous-direction du Suivi et de l’Evaluation.
la direction des Infrastructures, de l’Equipement et de la
Maintenance : Elle est dirigée par un directeur nommé par
décret pris en Conseil des ministres qui a rang de directeur
d’administration centrale.
Elle comprend trois sous-directions, à savoir:
 la sous-direction des Etudes, de la Normalisation et de la
Programmation des Investissements,
 la sous-direction du Contrôle des Infrastructures et des
Equipements,
 la sous-direction de la Réhabilitation et de la Maintenance.
Les sous- directeurs des directions ci-dessus sont
nommés par arrêté du Garde des Sceaux, Ministre de la
Justice.
Ils ont rang de sous – Directeur d’Administration
Centrale
b- Les attributions

• Le Cabinet est composé des plus proches collaborateurs


du Ministre. Ils ont vocation d’assister celui-ci dans sa
fonction de coordination et de contrôle général.
• Le cabinet a donc une compétence d’agir dans n’importe
quel domaine des missions du Ministre sous l’autorité de
celui-ci.
• La direction des Affaires financières, la direction de la
Planification et des Statistiques, la direction des
Infrastructures, de l’Equipement et de la Maintenance et
le service de l’Informatique sont des services à
compétence transversale qui ont pour vocation d’apporter
les moyens de leur compétence à tout service ou direction
du Ministère. Il n’y aura donc pas lieu de s’attarder sur
leurs rôles.
• En revanche la direction des Services judiciaires et des Ressources humaines a des
attributions qui touchent au quotidien professionnel des agents des services pénitentiaires.
En effet la direction des Services judiciaires et des ressources humaines est chargée dans le
domaine pénitentiaire :
 de mettre en œuvre la politique générale de gestion des ressources humaines, telle que
définie par le ministre chargé de la Fonction publique ;
 d’assurer le suivi de l’application des dispositions relatives à l’éthique et à la déontologie ;
 de participer à l’élaboration du cadre organique des emplois et à la définition des profils de
poste ;
 d’assurer la gestion prévisionnelle des effectifs ;
 d’assurer le suivi de la situation administrative des agents, notamment la mise à
disposition, la disponibilité, le détachement, les congés, l’avancement, la promotion et la
retraite ;
 d’archiver les actes de gestion du personnel et de tenir à jour le fichier personnel du
ministère
 d’améliorer le cadre du travail.
B- L’inspection générale des Services judiciaires et pénitentiaires

• L’inspection générale est organisée par un décret. Nous


aborderons son organisation puis ses missions.
a- L’organisation de l’Inspection générale

• L’inspection générale des Services judiciaires et pénitentiaires est


dirigée par un inspecteur général. L’inspecteur général des Services
judiciaires et pénitentiaires est secondé par des inspecteurs généraux
adjoints et des inspecteurs des services judiciaires et pénitentiaires.
L’inspecteur généra!, les inspecteurs généraux adjoints et les
inspecteurs des services judiciaires et pénitentiaires sont nommés par
décret pris en Conseil des Ministres.
• - l'Inspecteur général, est magistrat hors hiérarchie du groupe A, il a le
même rang que le Procureur général près la Cour suprême ;
• - les Inspecteurs généraux adjoints des Services judiciaires sont choisis parmi les
magistrats
• hors hiérarchie groupe B, après trois ans au moins, ayant rang de Directeur général
adjoint d’Administration centrale ;
• - des Inspecteurs des Services judiciaires et pénitentiaires, choisis parmi les Magistrats
du premier grade, premier groupe au moins, ayant rang de Directeur d’ Administration
centrale;
• - des Inspecteurs des Services judiciaires et pénitentiaires, choisis parmi les
Administrateurs des Services judiciaires, ayant de directeur central d’Administration
centrale ;
• - des Inspecteurs des Services judiciaires et pénitentiaires, choisis parmi les
Administrateurs des Services pénitentiaires, ayant rang de directeur central
d’Administration centrale.
b- Les attributions de l’Inspection générale
• L’inspection générale des services judiciaires et pénitentiaires est chargée :
• - de s’assurer du fonctionnement normal des juridictions et des divers services
judiciaires et pénitentiaires ainsi que de l’activité de tous les personnels des
professions dont l’organisation, les attributions et la discipline relèvent du ministère
de la Justice ;
• - de contrôler l’application des directives ministérielles ;
• - de constater les insuffisances dans l’activité des juridictions, services et
professions et de proposer les mesures nécessaires pour y remédier et parvenir à
une bonne administration de la justice ;
• - de veiller au maintien des améliorations obtenues ;
• - d’instruire les dossiers en vue de la saisine des organes disciplinaires et de faire
des propositions de sanctions.
• Sont soumis au contrôle de l'Inspection générale des services judiciaires et pénitentiaires :
• - le Parquet général près la Cour suprême, les Directions centrales et les services rattachés, les
Cours d’Appel et leurs Parquets, les Tribunaux et leurs Parquets
• - les Etablissements publics nationaux et structures sous tutelle du ministère de la Justice,
l’Institut national de Formation judiciaire ;
• - les professions judiciaires.
• En vue de l'accomplissement de ses missions, l'Inspection générale des Services judiciaires et
pénitentiaires est tenue informée des orientations générales de la politique du Ministère de la
Justice. A cet effet :
• - elle est associée aux divers travaux afférents à la politique judiciaire et pénitentiaire du
ministère ;
• - elle est destinataire des copies de tous les textes législatifs et réglementaires portant sur la
création, les attributions, l'organisation et le fonctionnement du ministère.
§ 2ème - Les Directions centrales de suivi
des activités et celles de promotion de
normes
• L'administration centrale du Ministère de la Justice et des Droits de
l’Homme comprend six directions. Leur étude se fera en distinguant
les directions de suivi de celles de promotion des normes.
A- Les Directions de suivi de la régularité
des activités
• Il s’agit de :
• - la Direction des Affairés Civiles et Pénales ;
• - la Direction de l’Administration Pénitentiaire ;
• - la Direction de la Protection Judiciaire de l'Enfance et de la Jeunesse
a-La Direction des Affairés Civiles et Pénales

• La direction des Affaires civiles et pénales est chargée de suivre l’application de la


législation en matière pénale, civile, commerciale, administrative et sociale ;
d’assurer le suivi des affaires pénales ; d’assurer l’application du Code de
nationalité ; d’assurer la garde du Sceau ; d’apporter l’assistance judiciaire et de
veiller à une meilleure accessibilité à la justice ; de proposer des plans d’action et
des réformes en matière civile, commerciale, administrative, sociale et pénale.
• La direction des Affaires civiles et pénales comprend quatre sous- directions :
'
• - la sous-direction des Affaires civiles et du Sceau ;
• - la sous-direction des Affaires commerciales ;
• - la sous-direction des Affaires pénales et des Grâces ;
• - la sous-direction de la Coopération et de l'Entraide judiciaire internationales.
b- La Direction de l’Administration
pénitentiaire
• La direction de l’Administration pénitentiaire est dirigée par un Directeur d’Administration centrale nommé par
décret pris en Conseil des Ministres. Elle comprend trois sous-directions à savoir la sous-direction de la Politique
carcérale, la sous-direction de la Sécurité pénitentiaire, la sous-direction de la Réinsertion et des Affaires
sociales.

• La direction de l’Administration pénitentiaire est chargée :
• - de veiller à la gestion et au contrôle des établissements pénitentiaires ;
• - de veiller à la sécurité pénitentiaire ;
• - d’assurer le contrôle et !e suivi de l’exécution des décisions privatives de liberté ;
• - d’organiser le service social et le travail en milieu carcéral ;
• - d’appliquer le régime progressif et des procédures de libérations
• - conditionnelles ;
• - de proposer des réformes en matière d’administration pénitentiaire ;
• - de veiller à la formation et à la réinsertion sociale des détenus.

c- La Direction de la Protection judiciaire
de l'Enfance et de la Jeunesse
• La Direction de la Protection judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse comprend deux sous-directions est dirigée par un
Directeur d’Administration centrale nommé par décret pris en Conseil des Ministres. Elle comprend trois sous-directions à
savoir la sous-direction de la Politique carcérale, la sous-direction de la Sécurité pénitentiaire, la sous-direction de la
Réinsertion et des Affaires sociales.
• La direction de la Protection judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse s’occupe, dans le cadre de la compétence du ministère
en charge de la Justice, de l’ensemble des questions intéressant la justice des mineurs. A ce titre, elle est chargée :
• - de proposer des réformes en matière de politique de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse ;
• - de proposer, en liaison avec les directions compétentes des projets de loi, des décrets et autres textes concernant les
mineurs délinquants ou en danger ; ‘
• - de mettre en œuvre la politique de protection de l’enfance et de la jeunesse ;
• - de proposer des mesures de prévention et de lutte contre la délinquance des jeunes ;
• - d’organiser, de contrôler et d’évaluer les structures d’observation, d’accueil, de placement, d’assistance éducative, de
formation et de rééducation des mineurs ;
• - de mener des actions d’insertion sociale, scolaire et professionnelle des mineurs délinquants ou en danger ; '
• - de gérer le régime de la liberté surveillée et de l’assistance éducative ;
• - de procéder au renforcement des relations avec des personnes ou institutions publiques ou privées recevant des mineurs
ainsi qu’avec toutes personnes et organisations participant à la protection de l’enfance et de la jeunesse.
B- Les directions de production ou de
promotion du droit
• Il s’agit de :
• - la Direction des Etudes, de la Législation et de la Documentation ;
• - la Direction du Contrôle de l'état civil et des archives ;
• - la Direction des Droits de l'Homme.
a- La Direction des Etudes, de la
Législation et de la Documentation
• La direction des Etudes, de la Législation et de la Documentation est chargée :
• - de procéder à l’étude et à la rédaction des projets de textes législatifs et réglementaires ;
• - d’examiner les projets de conventions internationales soumis à la chancellerie, pour avis, par les
autres départements ministériels et tous organismes intéressés ;
• - d’apporter une assistance juridique au Gouvernement ;
• - de mener des études d’intérêt juridique ;
• - de procéder à des publications en matière juridique ;
• - de gérer les bibliothèques du ministère et des juridictions.
• La direction des Etudes, de la Législation et de la Documentation comprend quatre sous-directions ;
• - la sous-direction de la Législation ;
• - la sous-direction de l’Assistance juridique au Gouvernement ;
• - la sous-direction des Etudes ;
• - la sous-direction de la Documentation.
b- La Direction des Droits de l'Homme
• La Direction des Droits de l'Homme est chargée :
• - de la promotion et de la protection des Droits de l’Homme ;
• - de la bonne application de la législation et de la réglementation
relatives aux Droits de l’Homme ;
• - de veiller au respect des engagements internationaux en matière
des Droits de l’Homme.
• La Direction des Droits de l’Homme comprend deux Sous-directions :
•- la Sous-direction de la Promotion des Droits de l'Homme;
•- la Sous-direction de la Protection des Droits de l'Homme.
c-La Direction du Contrôle de l'état civil et
des archives.
• La direction du Contrôle de l’état civil et des Archives est chargée de définir la
politique du ministère en matière de contrôle de l’état civil et des archives ; de
suivre l’application de la législation en matière d’état civil; d’assurer le suivi du
contrôle de l’état civil ; de proposer des réformes en matière de contrôle de
l’état civil ; de collecter, de traiter, de centraliser et de conserver les archives
judiciaires et ceux du ministère ; de gérer les archives du deuxième âge ; de
coordonner l’activité des centres d’archivage ; d’assurer les relations avec les
archives nationales.
• La direction du Contrôle de l’état civil et des Archives comprend deux sous-
directions :
•- la sous-direction du Contrôle de l’état civil ;
•- la sous-direction des Archives.
Section 2- : Les juridictions et les services extérieurs

• Les juridictions seront d’abord examinées, puis suivront les services


§1er- Les juridictions
• Il s’agit des tribunaux et cours telles que prévues par la loi portant
organisation judiciaire de la Côte d’Ivoire et les lois spécifiques aux
juridictions suprêmes. On distinguera les juridictions de fonds des
juridictions de droit.
A- Les juridictions de fond

• Il s’agit des tribunaux d’une part de la Cour d’appel d’autre part.


a- Les tribunaux

• On distinguera les tribunaux de droit commun des tribunaux


d’exception.
• 1°- Les tribunaux de droit commun
• Il s’agit des tribunaux de première instance et des sections détachées.
• Le tribunal de première instance comprend : un siège, un parquet et
un greffe.
• Ce sont trois services bien distincts ayant chacun à sa tête un
patron/un chef.
• Le siège est le service qui regroupe les juges, c’est-à-dire les magistrats
qui donnent les solutions au litige soumis au tribunal. Ils sont
indépendants dans cette fonction et sont totalement libres de prendre
la décision qu’ils estiment conforme au droit ou à leurs convictions. Le
siège du tribunal de première instance comprend un Président, c’est le
Président du tribunal. Il est nommé par l’autorité compétente (Ministre
de la justice ou Président de la République selon l’importance du
tribunal). Le Président est assisté d’un ou plusieurs vice-présidents.
• Plusieurs juges permettent au tribunal de fonctionner suivant plusieurs
formations de jugement. Les formations de jugement sont appelées
chambres.
• Le parquet est le service qui abrite les magistrats représentant le ministère public. Le
ministère public est une fiction juridique par laquelle la loi permet la représentation du
pouvoir exécutif auprès du siège, auprès des juges. Les magistrats du parquet ne sont pas
des juges on ne peut donc pas les appeler « Président ». Dans un tribunal de première
instance, le parquet est dirigé par un Procureur de la République, assisté d’un ou plusieurs
Procureurs de la République Adjoints. Des substituts du Procureur de la République existent
également et qui s’attèlent à épauler le Procureur de la République dans sa mission.
• La mission du ministère public est de requérir (c’est à dire demander) l’application de la loi.
En conséquence, le rôle du Procureur, c’est de demander, à la place de l’Etat aux juges
d’appliquer la loi. Chaque fois que cela s’avère nécessaire. Pour ce faire, le Parquet
démontrera que la nécessité d’appliquer la loi existante. Le parquet est ainsi investi d’une
mission de défense de l’intérêt général, de la protection générale de la collectivité de son
ressort. C’est pourquoi, le Procureur de la République est le « chef des forces de l’ordre qui
ont qualité d’officiers de police judiciaire ».
• Le greffe est le troisième service de la juridiction. Il a pour mission d’accomplir les activités administratives
nécessaires et utiles pour permettre au Procureur de la République et aux juges de travailler.
• Le greffe a aussi pour mission de veiller à ce que tous les constats opérés; tous les actes et attitudes observés
pendant le cours du procès soient notés dans un registre qu’on appelle plumitif.

• Le greffe a également pour mission de donner un caractère de réalité irrévocable, de réalité certaine aux
actes du juge. En signant un acte du juge, le greffier l’authentifie, c’est à dire, le greffier atteste que cet acte
ne peut plus souffrir du moindre doute. Il en résulte que l’acte du juge non authentifié par le greffier peut
être facilement contesté.
• Enfin, la loi confère au greffe des attributions propres : c’est au greffier et à lui seul que reviennent les
attributions concernant le registre de commerce, le dépôt des doubles des registres d’état civil, le dépôt de
certains actes.
• Au tribunal de première instance, le greffe comprend un greffier en chef, des greffiers et un personnel
administratif. Le greffier en chef est nommé par le ministre de la justice, les greffiers et personnels
administratifs sont affectés ou mutés dans les greffes. C’est le greffier en chef qui leur attribue des rôles. La
différence entre le greffe du tribunal de première instance et la section réside dans la taille.
• Suivant les textes, la section détachée comprend au moins trois magistrats à savoir-un président de la section, un juge d’instruction
et un substitut résident.
• Le Président de la section, juge du siège assure l’Administration de la juridiction et tranche les litiges.
• Le juge d’instruction assure les enquêtes judiciaires. Mais étant juge du siège, il peut trancher des causes qu’il n’a pas au préalable
lui-même instruites.
• Le substitut résident est le représentant du Procureur de la République du tribunal de première instance auquel la section est
rattachée. Il est le représentant du ministère public et accomplit tous les actes de sa mission. Il reçoit des instructions du Procureur
de la République.
• Cependant en dépit des textes et sans doute pour des raisons financières, les sections fonctionnent aujourd’hui avec un juge appelé
«juge de section ».
• Le juge de section cumule les fonctions d’un palais de justice. Ainsi, lui seul est juge, procureur de la République et juge d’instruction.
• Dans ce système, même lorsqu’il existe plusieurs magistrats, le juge de section conserve le cumul et se fait assister par les autres
magistrats.
• La section de tribunal à l’instar des tribunaux de première instance comprend un greffe composé d’un greffier en chef et de greffier
qui assistent les formations de jugement, et d’un personnel administratif. Les missions du greffe sont les mêmes que celles décrites
ci-dessus.
• Cette similitude entre le greffe de la section détachée et celui du tribunal de première instance rend compte de la convergence des
règles de fonctionnement des deux types de juridictions.
• 2°- Les tribunaux d’exception
• Ce sont le tribunal criminel pour mineur et le tribunal de commerce
(Non rédiger, non au programme).
b- Les cours d’Appel

• On distinguera les cours d’appel de droit commun de la cour d’appel


du commerce
• 1°- Les cours d’appel de droit commun
• La Cour d’Appel est la juridiction du second degré. Tout comme les
tribunaux, la cour d’appel comprend un siège, un parquet et un greffe.
• Le greffe de la cour d’appel exerce les mêmes attributions que celui
du tribunal dans les limites prévues par les règles de compétence.
L’organisation du greffe est pareille à celle d’un tribunal.
• Quant au parquet Général, si à l’instar des tribunaux, le parquet
général représente auprès de la cour d’appel le ministère public, les
animateurs de celui-ci ont des titres différents. Ainsi, le parquet
général a pour chef un procureur général. Ce dernier a pouvoir de
contrôle et d’instruction à l’égard des procureurs de la république des
parquets près les tribunaux rattachés à la cour d’appel. Le procureur
général est assisté d’avocats généraux et de substituts du procureur
général. Le parquet général assure la mission dévolue au ministère
public telle que déjà décrite.

• S’agissant du siège, il est dirigé par un premier Président. Les formations de jugement sont présidées par des Présidents
de chambres que des conseillers à la cour assistent. Le siège a pour mission de statuer sur la régularité, la bonne
application de la loi et la juste appréciation des faits opérés par les tribunaux. Le siège fonctionne sous forme de
formations.
• Suivant les trois principales disciplines qui ont nécessité des textes de procédure, la cour d’appel admet des chambres
civiles et commerciales, des chambres d’appel correctionnel, des chambres sociales, une chambre des mineurs et une
chambre d’instruction criminelle.
• Les chambres civiles et commerciales sont compétentes pour juger toutes les affaires déjà jugées au tribunal par
une quelconque formation civile et commerciale.
• La chambre des appels correctionnels est compétente pour réexaminer les affaires répressives relatives à des délits
et qui ont été déjà réglées par un tribunal correctionnel. Elle a également cette compétence en matière
contraventionnelle.
• Le contentieux dévolu en première instance au tribunal du travail est du ressort de la chambre sociale de la cour
d’appel.
• Les règles de compétences et celles de représentation sont les mêmes que ceux des tribunaux avec les nuances ci-
après :
• - la cour d’appel est compétente lorsque le tribunal qui a statué et rattaché à elle était normalement compétent
pour juger la cause.
2°- la cour d’appel du commerce (non rédigée, non au
programme)
Les juridictions de droit (non rédigé, non
au programme)
§2ème Les services extérieurs ou sous tutelle
• Il faut distinguer les services extérieurs des services sous tutelle.
A-Les services extérieurs de l’administration pénitentiaire et de l’action éducative

• L’organisation des services extérieurs de l’Administration


pénitentiaire
a- L’organisation des services extérieurs de
l’Administration pénitentiaire
• Les services extérieurs de l’Administration pénitentiaire sont les
délégations régionales de l'Administration pénitentiaire et les
établissements pénitentiaires.
• Ces deux structures seront présentées de manière globale. Puis nous
nous attarderons sur l’organisation interne des établissements
pénitentiaires.
• 1°- La présentation générale des services extérieurs
• Il s’agit des généralités sur les délégations régionales et sur les établissements pénitentiaires.
 Les délégations régionales

• La création des délégations régionales est récente. Elles sont dirigées par des délégués régionaux choisis parmi les
administrateurs des services pénitentiaires. Ils sont nommés par arrêté du Garde des sceaux, Ministre de la Justice et des
Droits de l’homme. Ils ont rang de sous-directeurs d’administration centrale.
• Actuellement il existe trois délégations régionales de l’administration pénitentiaire, à savoir la délégation régionale du sud
dont le délégué régional réside à Abidjan, la Délégation régionale du centre-nord dont le délégué régional réside à Bouaké et
la délégation régionale de l’ouest dont le délégué régional réside à Daloa.
• Les délégations régionales sont chargées, dans les limites de leur ressort territorial :
• - de superviser et de contrôler les activités des régisseurs des établissements pénitentiaires ;
• - de gérer l’équipement des établissements pénitentiaires ;
• - de procéder à l’achat centralisé des aliments des établissements pénitentiaires ;
• - de procéder à la gestion sanitaire des établissements pénitentiaires ;
• - de déterminer et de mettre en œuvre la politique des champs pénaux.
Les établissements pénitentiaires
• Les établissements pénitentiaires comprennent les maisons d’arrêt,
les maisons de correction et les camps pénaux. Chaque établissement
est dirigé par un régisseur placé sous l’autorité et le contrôle du
Procureur de la République ou du substitut résident de la section de la
juridiction à laquelle il est rattaché.
• Les maisons d’arrêt sont destinées à recevoir les prévenus, les
maisons de correction et les camps pénaux, les condamnés. Au siège
des juridictions, un même établissement peut servir à la fois de
maison d’arrêt et de maison de correction.
• A titre exceptionnel, les maisons de correction et les camps pénaux peuvent
recevoir des prévenus et des inculpés. Dans ce cas, ils sont logés dans un quartier
spécial à eux destiné et qui tient compte de leur statut. Les établissements
pénitentiaires ont été classés par catégorie par arrêté du Garde des Sceaux,
Ministre de la Justice. Ainsi sont classés suivant les catégories ci-après :
• 1° Camps pénaux : Bouaké ;
• 2° Maisons d’arrêt : Abidjan, Bouaké ;
• 3° Maisons de correction : Grand-Bassam, Bouna
• 4° Maisons d’arrêt et de correction : Agboville, Adzopé, Aboisso, Abengourou,
Boundiali, Bongouanou, Bouaflé, Bondoukou, Dimbokro, Divo, Dabou, Danané,
Daloa, Gagnoa, Katiola, Korhogo, M’Bahiakro, Man, Odienné, Ségnéla, Sassandra,
Soubré, Touba, Toumodi, Tabou, Tiassalé.
• On notera néanmoins que contrairement à ce classement il existe un camp pénal à
Bouaké, une maison de correction dénommé Saliakro à Dimbokro en plus de la
Maison d’arrêt et de correction qui y existait. En outre il existe dans toutes les autres
villes citées ci-dessus des maisons d’arrêt et de correction.
• A coté de ces établissements classiques de l’Administration pénitentiaire, on
relève l’existence de Centres d’Observation des Mineurs (COM). En effet, les mineurs,
personnes âgées de moins de 18 ans, sont souvent l’objet de garde provisoire de la
part du juge des enfants. Ces mineurs sont accueillis dans ces centres.
• Il existe par ailleurs des centres de rééducation des mineurs. Ces centres sont
destinés à recevoir des mineurs en rééducation.
• Il y a enfin des centres agrées qui reçoivent des mineurs (ex centre Don Orion
de Bonoua).
• 2°- L’organisation interne d’un établissement pénitentiaire
• L’organisation interne d’un établissement pénitentiaire dépend du
régisseur, directeur de l’établissement et de la taille dudit
établissement. Au-delà, l’organisation d’un établissement doit intégrer
certains principes prévus par le régime pénitentiaire.

• 2.1- Les principes de l’organisation d’un établissement pénitentiaire
• Il appartient au chef de l’établissement de structurer sa prison en unité de travail capables
d’assumer suivant les règles, principes et bonnes pratiques pénitentiaires.
• Dans l’organisation des services, le régisseur peut recourir à certains détenus dans le
respect de la réglementation sur le travail des détenus et suivant les restrictions ci-après :
• - aucun détenu ne peut remplir un emploi comportant un pouvoir d’autorité ou de
discipline ;
• - il est interdit au personnel des prisons d’occuper des détenus à leur service particulier
ou de se faire assister par eux dans leur travail, de même, les détenus ne devront jamais
être employés au service particulier des magistrats ou des fonctionnaires en général.
• - à l’intérieur des établissements, tous les détenus peuvent être employés à des travaux
de propreté ou d’entretien des bâtiments et dans les divers services assurant le
fonctionnement de l’établissement ainsi que dans des ateliers techniques.
• 2.2- Les services clés d’un établissement pénitentiaire
• L’organisation d’un établissement pénitentiaire doit permettre de couvrir notamment les secteurs d’activités ci-après :
• - encadrement et suivi des activités des bâtiments
• - encadrement et suivi des activités de la cour
• - encadrement et suivi des activités des parloirs
• - tenue des miradors et la sécurité périmétrique
• - les activités de fouille ;
• - la surveillance permanente des détenus ;
• - la gestion administrative financière, budgétaire et matérielle de l’établissement.
• D’une manière générale, une maison d’arrêt et correction d’envergure doit avoir notamment les services ci-après :
• - Les services de la Direction de l’établissement à savoir les services administratifs de coordination, le service financier, les
services d’intendance ;
• - les services de gestion de la détention tels que le greffe, les compagnies, les brigades ;
• - Les services de réinsertion sociale et de suivi psychologique des détenus.
• A côté de ces établissements classiques de l’administration pénitentiaire, on relève l’existence des centres d’observations des
mineurs.
b-Les Services de l’Action Educative

• Il faut distinguer les services de protection de la jeunesse des centres


détention des mineurs
• 1°- Les services de protection judiciaire de la jeunesse et de
l’enfance (SPJEJ)
• (non rédigé, n’est pas au programme)
• 2°- Les centres de détention des mineurs
• Les mineurs, personnes âgées de moins de 18 ans, sont souvent objet d’ordonnance de garde
provisoire de la part du juge des enfants. Ceux-là sont alors accueillis dans ces centres. De
même, il existe des centres de rééducation des mineurs destinés à recevoir des enfants à l’égard
desquels sont prononcées des mesures de rééducation.
• Normalement, ces centres devraient être des établissements autonomes et distincts des maisons
d’arrêt et de correction.
• Ce sont des centres destinés à recueillir les mineurs objet soit d’une ordonnance de garde
provisoire, soit d’une mesure de rééducation ordonnée par le juge des enfants. Ils fonctionnent
actuellement comme des services ou un quartier spécialisé de la maison d’arrêt et de correction.
• Ces centres admettent des cellules d’enseignants chargés d’éduquer les enfants en difficulté.
C’est ce à quoi sont destinés les maîtres d’éducation surveillée. Des services socioculturels
doivent permettre l’épanouissement de ces pensionnaires. L’assistance psychosociale est assurée
par des psychologues et des assistants sociaux.
B- Les entités sous tutelle

• Le Ministère de la justice assure la tutelle de I ’Institut National de


Formation Judiciaire et le Centre National de Documentation
Juridique.
a- L’institut National de Formation
Judiciaire (INFJ)
• L’INFJ a pour mission d’assurer le recrutement, la formation initiale et la
formation continue des magistrats, des greffiers, du personnel de
l’administration pénitentiaire et du personnel de la protection judiciaire de
l’enfance et de la jeunesse ainsi que des juges et conseillers consulaires des
juridictions commerciales et de toute personne apportant régulièrement son
concours au service public de la Justice. Il peut, en outre, dans le cadre d’un
accord conclu avec les ordres et les chambres professionnelles, assurer la
formation des avocats, des notaires, des huissiers de justice, des
commissaires- priseurs et autres auxiliaires de justice. L’INFJ peut, dans le
cadre d’un accord de coopération, assurer la formation des magistrats, des
personnels des greffes, des personnels de ¡’administration pénitentiaire et des
personnels de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse étrangers.
• L’INFJ est, en outre, chargé :
• - de réaliser des partenariats avec les institutions d’enseignement ;
• - de réaliser des travaux d'études et de recherche, et d’assurer leur diffusion.

• L’admission à chaque école de l’INFJ se fait par voie de concours. Les concours
d’accès sont ouverts chaque année à une date fixée par arrêté du ministre chargé
de la Justice.
• Les modalités d’accès, la durée des différentes formations à l’INFJ, les conditions
d’évaluation, d’admission et de délivrance des diplômes sont fixées par arrêté du
ministre chargé de la Justice, sur proposition du Conseil de gestion.
• L’INFJ comprend des organes et des écoles.
• 1°- Les organes de l’INFJ
• Les organes de l’INFJ sont le conseil de gestion, la direction et le conseil
scientifique.
Le Conseil de gestion,
• Le Conseil de gestion a pour mission de définir la politique générale de l’INFJ et
d’assurer le suivi de la bonne exécution des missions à lui confiées. Le Conseil de
gestion contrôle la préparation et l’exécution du budget et examine le compte
financier produit par l’agent comptable en fin d’exercice. A ce titre, il délibère sur
toutes les questions concernant la politique et les grandes orientations de l’INFJ, les
conditions de fonctionnement de l’INFJ, les programmes et méthodes de la
formation initiale et de la formation continue, le régime des concours et examens.
Il délibère également sur les créations, suppressions ou modifications de filières et
sur les modifications des textes organiques de l’INFJ.
• Le Conseil de gestion est composé du président de la Chambre judiciaire de la
Cour suprême ou son représentant, du Ministre chargé de la Justice ou son
représentant, du Ministre chargé du Budget ou son représentant, d’un magistrat
des cours ou tribunaux désigné dans les conditions prévues par le règlement
intérieur de l’INFJ, d’un administrateur des greffes et parquets désigné dans les
conditions prévues par le règlement intérieur de l’INFJ, d'un administrateur ou
d’un attaché des services pénitentiaires désigné dans les conditions prévues par le
règlement intérieur de l’INFJ, d’un inspecteur de la protection judiciaire de
l’enfance désigné dans les conditions prévues par le règlement intérieur de l’INFJ,
du directeur de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences juridiques,
administratives et politiques de l’Université Félix Houphouët-Boigny ou son
représentant.
La Direction

• L’INFJ est dirigé par un directeur nommé par décret pris en Conseil
des ministres, sur proposition du ministre chargé de la Justice, parmi
les magistrats hors hiérarchie. Il a rang de directeur général
d’administration centrale. Les fonctions de directeur de l’INFJ sont
incompatibles avec celles de responsable de toute autre structure de
formation ou de tout autre établissement public ou privé. Le directeur
a pour mission d’assurer la direction de l’INFJ aux plans administratif,
académique et financier.
• A ce titre, il est chargé :
• - d’assurer la supervision du concours d’accès à chaque école ;
• - de préparer les réunions du Conseil de gestion et d’en exécuter les décisions ;
• - de représenter l’INFJ en justice et dans tous les actes de la vie civile ;
• - de veiller à l’exécution des programmes de formation par les écoles ;
• - de préparer le budget de PINFJ et de le soumettre à l’examen du Conseil de gestion dans les délais prescrits par
la loi ;
• - de proposer au ministre chargé de la Justice, la nomination des membres des jurys d’admissibilité et
d’admission ;
• - d’établir le rapport d’activités de PINFJ ;
• - de veiller au respect de la discipline à PINFJ ;
• - d’assurer l’application du règlement intérieur ;
• - de s’assurer de la sécurité et du maintien d’ordre à PINFJ ;
• Le directeur est l’ordonnateur du budget de PINFJ. Le directeur est assisté dans sa tâche d’un directeur adjoint,
d’un secrétaire général et d’un directeur financier.
• Le directeur adjoint est choisi parmi les magistrats hors hiérarchie ou les magistrats du 1er grade, 1er groupe ayant au moins deux ans
d’ancienneté dans ce grade. Il est nommé par décret pris en Conseil des ministres, sur proposition du ministre chargé de la Justice, et a
rang de directeur général adjoint d’administration centrale. Le directeur adjoint seconde le directeur dans ses tâches et coordonne les
activités pédagogiques de l’INFJ. Le directeur de l’INFJ peut déléguer sa signature au directeur adjoint dans des domaines particuliers.
• Le secrétaire général est choisi parmi les magistrats du 1er grade, 1er groupe ou parmi les administrateurs civils ayant une expérience
professionnelle de dix ans au moins et nommé par décret pris en Conseil des ministres, sur proposition du Ministre chargé de la Justice.
Il a rang de directeur d’administration centrale. Le secrétaire général est chargé :
• - de conserver les archives de l’INFJ ;
• - d’assurer la gestion des personnels de l’INFJ, notamment la tenue à jour des dossiers individuels, le suivi des carrières, l’établissement
des congés annuels, le suivi des procédures de recrutement du personnel ;
• - de veiller aux inscriptions et immatriculations des élèves ;
• - de gérer la bibliothèque de l’INFJ.
• Le directeur financier est choisi parmi les administrateurs des services financiers et nommé par décret pris en Conseil des ministres sur
proposition du ministre chargé de la Justice. Il a rang de directeur d’administration centrale. Le directeur financier est chargé de la
gestion financière de l’INFJ et assure notamment :
• - la préparation du budget de l’Institut ;
• - la préparation des opérations d’exécution du budget ;
• - la tenue de la comptabilité administrative des ordonnateurs et de la comptabilité analytique ;
• - la préparation des marchés et des contrats et le suivi de leur exécution.
 Le Conseil scientifique
• Le Conseil scientifique est chargé :
• - d’élaborer les maquettes pédagogiques des formations initiale et
continue ;
• - de donner des directives sur les programmes de formation,
notamment les contenus des enseignements pour chaque filière et
chaque cycle ;
• - de s’assurer de la cohérence et du caractère progressif des
programmes d’enseignement dispensés ;
• - d’harmoniser les méthodes pédagogiques dans l’école concernée.
• Le Conseil scientifique se réunit sur convocation de son président, au moins
trois fois par an, et aussi souvent que nécessaire. Le secrétariat du Conseil
scientifique est assuré par un directeur d’école.
• Le Conseil scientifique comprend le directeur de l’INFJ, président ; le
directeur adjoint de l’INFJ ; le secrétaire général de l’INFJ ; les directeurs des
écoles ; deux enseignants issus respectivement de l’école de la magistrature
de l’école des greffes, de l’école du personnel pénitentiaire, de l’école du
personnel de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse, nommés
par arrêté du Ministre chargé de la Justice, sur proposition du directeur de
Î'INFJ ; deux enseignants, nommés par arrêté du Ministre de la Justice, sur
proposition du directeur de l’UFR des Sciences juridiques, administratives et
politiques d’Abidjan.
• 2°- Les écoles
• Les écoles de l’INFJ sont l’école de la magistrature, l’école des greffes,
l’école du personnel pénitentiaire, l’école du personnel de la
protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse.
• Chaque école est dirigée par un directeur qui assure la coordination des activités pédagogiques et
administratives de l’Ecole. A ce titre, il est chargé :
• - d’organiser le concours d’accès a l’école, sous la supervision du directeur de I’INFJ ;
• d’établir le projet de calendrier académique de la formation initiale ;
• - d’élaborer et de mettre en œuvre le plan annuel de la formation continue et d’en assurer le suivi ;
• - d’élaborer le projet de programmes d’études ;
• - d’assurer le suivi du calendrier académique et des programmes arrêtés par le Conseil de gestion ;
• - d’organiser les contrôles de connaissance des élèves ;
• - d’organiser les stages des élèves et d’en assurer le suivi ;
• - d’organiser les examens de validation des compétences ;
• - d'assurer le maintien de la discipline à l’école.
• Le directeur d’école est administrateur de crédits du budget de l’école.
• Les directeurs d’école sont nommés par décret pris en Conseil des ministres, sur proposition du ministre chargé de la Justice. Ils ont
rang de directeur d’administration centrale. Le directeur de l’école de la magistrature est choisi parmi les magistrats du 1er grade, Ier
groupe. Le directeur de l'école des greffes est choisi parmi les administrateurs des greffes et parquets justifiant d’une expérience
professionnelle de quinze ans dans le corps des greffiers. Le directeur de l’école du personnel pénitentiaire est choisi parmi les
administrateurs des services pénitentiaires justifiant d’une expérience professionnelle de quinze ans au moins parmi les magistrats du
1er grade, 1er groupe. Le directeur de l’école du personnel de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse est choisi parmi les
inspecteurs de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse justifiant d’une expérience professionnelle de quinze ans au moins
ou parmi les magistrats du 1er grade, 1er groupe. Le directeur d’école est assisté :
• - d’un sous-directeur de la Formation initiale ;
• - d’un sous-directeur de la Formation continue et du Perfectionnement ;
• - d’une commission pédagogique.
• Les attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de la commission pédagogique de chaque école sont définis par le
règlement intérieur de l’INFJ. Les sous-directeurs de l’école de la magistrature sont nommés par arrêté du Ministre chargé de la Justice
parmi les magistrats du 1er grade, 2e groupe. Ils ont rang de sous- directeur d’administration centrale. Les sous-directeurs de l’école
des greffes sont nommés par arrêté du Ministre chargé de la Justice parmi les administrateurs des greffes et parquets ou les attachés
des greffes et parquets justifiant d’une expérience professionnelle de cinq ans au moins. Les sous-directeurs de l’école du personnel
pénitentiaire sont nommés par arrêté du ministre chargé de la Justice parmi les administrateurs des services pénitentiaires ou parmi
les attachés justifiant d’une expérience professionnelle de cinq ans au moins. Les sous-directeurs de l’école du personnel de la
protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse sont nommés par arrêté du Ministre chargé de la Justice parmi les inspecteurs ou les
conseillers de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse justifiant d’une expérience professionnelle de cinq ans au moins
b-Le Centre National de Documentation
Juridique
• (non rédigé, n’est pas au programme)
Titre II- Le fonctionnement du service
public de la justice
• Le service public de la justice repose dans son fonctionnement sur des
principes. Mais au-delà, le fonctionnement de la justice suppose le
respect de certaines valeurs.
Chapitre I- Les principes de
fonctionnement
• On distingue d’une part les principes communs à tous les services
publics, de ceux des services spécifiques à la justice.
Section I- Les principes commun à tous les
services publics
• Ces principes seront examinés en distinguant d’une part le principe
de l’obligation de faire fonctionner le service de ceux qui résultent des
caractères du service public.
§1er- Les principes de l’obligation d’assurer
le fonctionnement correcte du service
Le principe de faire fonctionner correctement le service public
A- Le principe de faire fonctionner
correctement le service public
• L’Administration doit faire fonctionner les services publics et les faire fonctionner
correctement. Cette obligation est génératrice, pour l’administré, de droits au service
public. Ces droits se manifestent à plusieurs niveaux : au niveau de la création même
du service : il n’y a d’obligation pour l’administration et de droits pour l’administré
que si la loi a entendu lier à cet égard la compétence administrative. Tel est le cas
pour le service public de la justice, puisque la justice est un monopole d’Etat et nul
ne peut se rendre justice soi-même. C’est pourquoi, l’Etat a institué les juridictions
de sorte que leurs ressorts couvrent l’ensemble du territoire.
• Une fois le service crée, l’usager a un droit d’accès au service. L’administration a le
devoir d’organiser et de faire fonctionner correctement le service public. L’usager a
droit à une organisation convenable du service. C’est le lieu d’attirer l’attention des
chefs des services publics sur cette obligation, afin qu’ils s’exhortent à organiser leurs
services respectifs de manière à donner une satisfaction aux justiciables.
B- Les principes tirés des caractères du
service public
• Ils sont au nombre de quatre que nous exposerons l’un après l’autre.
a-Le principe de continuité du service public
• Les services publics doivent, pour satisfaire aux exigences de l’intérêt
général, pouvoir fonctionner de manière ininterrompue. Ce principe
s’est décliné en principe de permanence au niveau de la justice. En
effet, il est de règle générale que la justice est rendue sans
interruption, d’une manière continue, sans intervalle entre des
sessions qui se tiendraient périodiquement.

• La portée de ce principe est à la base de certains aménagements au niveau
du fonctionnement de l’appareil judiciaire. Ainsi même si les dimanches,
jours fériés et samedis, les tribunaux sont fermés, les textes de procédure
prévoient en cas d’urgence, la possibilité de saisir le juge des référés, au
besoin à son domicile personnel. De même, bien que la terminologie
« vacances judiciaires » prête à confusion quant au fonctionnement des
tribunaux pendant cette période, les juridictions ne sont pas fermées. Il y a
plutôt des aménagements pour assurer la continuité du service public de la
justice pendant que les acteurs prennent leurs congés annuels.
• Naturellement, l’organisation de tous les services de la justice doit intégrer
ce principe de permanence ou de continuité du service public.
• En pratique, chaque fois que les nécessités de service commandent la
présence d’un agent au travail, il devra être présent, même les jours
de repos. En outre, en cas de grève, les services doivent assurer un
service minimum. En outre les chefs de service doivent veiller à ce
que les mutations des agents et des magistrats, ne soient pas un
handicap pour les parties qui désirent obtenir le résultat ou les actes
des affaires que les mutés ont eu à connaître. Il y a donc lieu d’exiger
des partants de restituer tous les dossiers qu’ils avaient par devers
eux, au besoin de justifier avoir accompli toutes les tâches qui les
incombaient relativement aux dits dossiers.

• Enfin, les agents entrants doivent assumer les actes de leurs prédécesseurs. En effet le principe de la continuité
n’autorise pas qu’un agent puisse dire à un usager ou une partie que tel acte ayant été accompli antérieurement à
sa prise de fonction, il ne saurait en répondre. Il s’ensuit que l’organisation à mettre en place doit être
« dépersonnalisée » de sorte que même en l’absence d’un agent, les parties puissent accéder aux prestations pour
lesquelles elles sont venues. On comprendrait difficilement certaines pratiques encore d’actualités suivant
lesquelles, des justiciables ne peuvent obtenir les prestations pour lesquelles ils se sont déplacés du simple fait de
l’absence de l’agent qui détient la source de l’information.
• Ce principe comporte toutefois certaines dérogations en vertu desquelles à côté des juridictions permanentes, on
trouve dans nos Etats des juridictions non permanentes (exemple les Cours d’assises et certaines juridictions
d’exception)
• En France le décret N° 74- 163 du 27 février 1974 a supprimé les vacances judiciaires au nom du principe de la
permanence et de la continuité du service (art R711.1 c, org judic). Le but essentiel de cette suppression est de ne
pas laisser s’accréditer dans l’opinion le sentiment qu’il est impossible de faire trancher un litige durant les
vacances d’été. Malgré cette suppression, les milieux judiciaires ne se sont pas privés de vacance de sorte que la
reforme n’a guère changé les habitudes. Toutefois, l’année judiciaire, au lieu de commencer au mois de septembre
pour finir au mois de juillet suivant, se calque désormais sur l’année civile et commence par conséquent le 1 er
janvier pour se terminer le 31 décembre (art 711.1 c org judic). Enfin, pendant les vacances des magistrats et des
auxiliaires de justice, on ne parle plus d’audiences de vacation, mais des audiences de service allégés
b-Le principe de la mutabilité du service
public
• Ce principe dit d’« adaptabilité » signifie que le régime des services publics
doit pouvoir être adapté, chaque fois qu’il le faut, à l’évolution des besoins
collectifs et aux exigences de l’intérêt général. Il impose qu’il n’y ait pas
d’obstacles juridiques aux mutations à réaliser. La portée de ce principe
s’apprécie au niveau du cocontractant de l’administration, des usagers du
service public et des personnels des services publics.
• Pour le cocontractant au nom de ce principe, l’administration dispose du
pouvoir de modification unilatérale du contrat administratif, l’autre
contractant a droit à une indemnisation si la modification opère une rupture
de l’égalité de tous devant les charges publiques.
• Les usagers du service public quant à eux n’ont pas de droits qu’ils pourraient
opposer aux modifications du régime du service public.
• En compensation de ces obligations des mesures pour éviter de laisser les usagers plaisir de
l’administration. La contrepartie qui nous intéresse est que l’usager du service public a droit au
« fonctionnement normal du service » qui doit être assuré conformément aux règles qui le
régissent, tant qu’elles n’ont pas été modifiées. Sous l’angle de la pratique des greffes, le principe de
la mutabilité ou de l’adaptabilité du service signifie que le greffe doit toujours être adapté aux
exigences nouvelles de l’intérêt général. Les besoins de la communauté pouvant varier dans le
temps, le greffe doit s’y adapter, prenant en charge les besoins nouveaux ; ainsi, ce principe permet
au chef du greffe d’apporter à son organisation les modifications dictées par des nécessités
ponctuelles, occasionnelles ou périodiques. Ainsi, si pour la rentrée scolaire, la demande des pièces
sollicitées par les élèves s’accroît, pour contrer cette forte demande, il y a lieu de renforcer pour la
période considérée, les services d’accueil et de production des actes considérés.
• Le principe de la mutabilité du service public produit en outre, des effets sur le personnel qui ne
peut s’opposer à des changements dans l’organisation ou le fonctionnement des services où ils sont
employés. Ainsi les greffiers et les agents d’un greffe ne peuvent s’opposer à une organisation ou
réorganisation du travail au sein de la juridiction.
c- Le principe de l’égalité devant le service
public
• Le principe d’égalité devant le service public découle du principe de
légalité des citoyens devant la loi.
• Ce principe revêt un double aspect : égalité d’accès et égalité de
traitement
1- L’égalité d’accès au service public
• Ont vocation égale à accéder à un service public tous les administrés
qui remplissent les conditions prévues par les textes d’organisation et
de fonctionnement de ce service. Le principe joue en faveur non
seulement des usagers (avec ou sans contrepartie) mais également
des autres administrés (collaborateurs, cocontractants, agents, etc…).
une des manifestations concrètes de ce principe est l’égalité d’accès
de tous les citoyens à la fonction Publique (CE 28 mai 1954, Barel GA
92).
2- L’égalité de traitement au sein du service
• Le service public doit traiter ses usagers sur un pied de stricte égalité sans discrimination. L’administration ne
saurait soumettre certains d’entre eux à un régime de traitement privilégié. Cependant le principe de l’égalité
ne s’applique qu’à l’égard des personnes se trouvant dans les mêmes conditions. Il n’y a pas rupture de
l’égalité lorsque la même prestation n’a pas rendu à des personnes se trouvant dans des situations
différentes par rapport au service public. Ainsi dans l’arrêt Jacquier CE 7 octobre 1959. Rec. 492, le conseil
d’Etat admet la légalité de la discrimination établie entre les abonnés inscrits à l’annuaire téléphonique et
ceux qui refusent leur inscription. La chambre administrative de la cour suprême a confirmé cette
jurisprudence. Elle a décidé qu’un agent n’ayant satisfait que partiellement aux examens de fin de stage ne
se trouve pas dans la même situation que ceux qui ont « subi avec succès la totalité des examens… » et ne
peuvent de ce fait prétendre aux même droits que ceux-ci (C.SCA 8 avril 1971. N’Guetta Bléhouet – Bléou et
Wodié 91). Il n’y a davantage rupture de l’égalité, dira la cour suprême, lorsque des fonctionnaires se
trouvant dans la même situation et nonobstant cette identité de situation, certains bénéficient de mesures
illégales à l’exclusion d’un autre. Pour la cour le motif de « l’illégalité ne saurait avoir pour effet de créer un
droit à bénéficier de la même mesure ». (CSCA 11 décembre 1970. Ody Yapi contre ministère de la Fonction
Publique à propos de nomination irrégulière).

d-Le principe de la neutralité
• Le service public doit fonctionner en ayant en vue uniquement l’intérêt général. Il
ne doit prendre en compte ni les opinions politiques, ni les croyances religieuses,
idéologiques ou philosophiques, ni sexe, ni race, ni les considérations ethniques
des usagers. Le principe de neutralité rejoint celui de l’égalité en constituant un
de ses aspects. En effet, la violation du principe de neutralité entraîne
nécessairement la rupture de l’égalité entre les citoyens. L’arrêt Barel est
révélateur lorsque parlant du secrétaire d’Etat qui dispose du pouvoir
discrétionnaire d’arrêter « la liste des candidats admis à concourir » Le conseil
d’Etat a décidé que le secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique « ne
saurait, sans méconnaître le principe de l’égalité de l’accès de tous les Français
aux emplois et fonctions publics, écarter de ladite liste un candidat en se fondant
exclusivement sur ses opinions politiques ».
Section II- Les principes spécifiques au
fonctionnement de la justice
• Certains principes sont d’ordre structurel, d’autres d’ordre fonctionnel
§1er- Les principes d’ordre structurel
A-Le principe de la séparation des
pouvoirs
• Depuis le XVe siècle, les magistrats manifestèrent des « velléités » d’indépendance
en concevant leur rôle à la manière d’un pouvoir politique destiné à limiter
l’absolutisme royal. Ainsi, les parlements (juridiction d’appel d’alors) s’arrogèrent le
droit de formuler des « remontrances » au Roi et de subordonner l’exécution des
ordonnances et édits royaux à leur enregistrement par chaque parlement. En
outre, les parlements n’hésitaient pas à s’immiscer dans l’administration des
«intendants » en contrôlant leurs actes et en les invitant à s’expliquer.
• Au XVIIIe siècle, un autre courant de pensée se dégagea pour lutter contre
l’absolutisme. Ce courant pose comme postulat le principe de la séparation des
pouvoirs. Cette idée exprimée pour la première fois par John Locke en 1690, veut
que les fonctions législative, exécutive et judiciaire ne soient pas concentrées
entre les mains d’un monarque. Elles doivent être attribuées à des organes
distincts.
• Cette idée sera systématisée par Montesquieu en 1748 dans son ouvrage « l’esprit des
lois » qui précise « tout homme qui a du pouvoir, est tenté d’en abuser ; pour qu’on ne
puisse abuser du pouvoir, il faut que le pouvoir arrête le pouvoir ».
• Cette idée fut recueillie par la Révolution Française et consacrées dans l’article … de la
déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui posa le principe que « toute
société dans laquelle la séparation des pouvoirs n’est pas déterminée n’a pas de
constitution ». C’est dans ce contexte que l’article 16 de la loi des 16 et 24 août 1790
consacre le principe de la séparation des pouvoirs dans la République. Dans cette
logique, l’article 13 de la même loi indiquait « les fonctions judiciaires sont distinctes et
demeureront toujours séparées des fonctions administratives ; les juges ne pourront à
peine de forfaiture, troubler en quelques manière que ce soit les opérations des corps
administratifs, ni citer devant eux les administrateurs pour raison de leurs fonctions ».
Cet article consacrait ainsi l’interdiction faite au juge d’intervenir dans l’administration.
B- Le principe de la hiérarchie des
juridictions
• Le principe va s’apprécier à deux niveaux : au niveau des structures et
au niveau des personnes.
a-Au niveau des structures

• Au niveau des structures, on sait que toutes les juridictions ne sont pas placées au même niveau
hiérarchique. Certaines sont appelées juridictions de premier degré parce qu’elles connaissent
les affaires pour la première fois en « première instance », c’est le cas des tribunaux d’instance,
de première instance ou de grande instance. D’autres, au contraire, sont placées à un rang
supérieur : c’est le cas des Cours d’appel, on les appelle alors « juridictions de second degré »
parce que leur rôle est, précisément, de juger la même affaire une seconde fois et au besoin de
réformer, au second degré, ce qui a été juger au premier degré. Tel est le principe dit du «
double degré de juridiction » qui se manifeste concrètement par la faculté d’interjeter appel
contre le jugement rendu par une juridiction de premier degré, en portant l’affaire devant une
juridiction supérieure de second degré.
• Cela dit, il importe de souligner que cette hiérarchie institutionnelle ne supprime en aucune
manière l’autonomie de décision des juridictions inférieures. Une Cour d’appel ne peut, par
exemple, donner d’injonction à une juridiction du premier degré sur la manière d’interpréter la
loi. Chaque juridiction est libre de statuer comme elle l’entend quel que soit son degré dans la
hiérarchie. Il n’y a pas de hiérarchie dans l’interprétation des lois.
b-Au niveau des personnes

• Au niveau de personnes, nous allons distinguer selon que le principe est


appliqué aux magistrats ou aux greffiers. Comme tout fonctionnaire, chaque
magistrat occupe au sein du corps judiciaire, une position hiérarchique qui
s’exprime par un grade duquel dépend normalement la fonction qu’il exerce.
• La hiérarchie transparaît essentiellement à travers les pouvoirs de nature
administrative exercés par les chefs des juridictions ou de formation
juridictionnelle. A ce titre il leur appartient, notamment, le pouvoir d’assurer
les travaux de la juridiction, de procéder aux affectations des magistrats à
l’intérieur de la juridiction, de réglementer l’organisation du travail de la
juridiction (ex organisation des audiences, organisation du travail du Ministère
public …), de procéder en tant que de besoin à une évaluation de l’activité
professionnelle des magistrats placés dans leur dépendance hiérarchique.
• Ce pouvoir hiérarchique ne s’étend toutefois à la prise des décisions juridictionnelles qui
relèvent de la seule conscience de chaque juge. Ainsi, un Président de tribunal, par
exemple, ne peut pas dire à l’un des juges de ce tribunal dans quel sens il y a lieu de
statuer. De même un conseiller, un Président de chambre ou le Premier président d’une
Cour d’appel ne peut pas enjoindre à un juge de premier degré de se prononcer dans un
sens déterminé. La prise des décisions de justice échappe, pour ce qui est des juges, à
toute subordination hiérarchique et, un juge n’a, sur ce point, aucun compte rendu à faire
à qui que ce soit, même pas à son chef de juridiction.
• Seuls échappent à cette règle fondamentale, les magistrats du parquet qui eux, sont
soumis à une dépendance hiérarchique jusqu’à la prise de décision.
• - S’agissant des personnels des greffes, ceux-ci étant fonctionnaires, c’est tout
naturellement qu’ils sont régis par l’ordre hiérarchique et, de ce point de vue, ils sont
soumis à l’autorité hiérarchique. Le problème qui se pose c’est comment cette hiérarchie
est organisée et comment s’exerce t- elle ?
§ 2ème - Les règles de fonctionnement des
juridictions
• Elles sont diverses les uns facilitent l’accès à la justice, le autres visent
à garantir un procès équitable.
A- Les règles facilitant l’accès à la justice

1- L’obligation de rendre justice sous peine de déni de justice


• Le juge a l’obligation de statuer même lorsque la loi est muette ou obscure.
En effet le juge qui refuserait de juger, même sous prétexte du silence, de
l’obscurité et de l’insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme
coupable de déni de justice.
• Cette obligation bien qu’elle vise le juge, n’en demeure pas moins une
pour le greffier. Ce qui est visé par cette obligation c’est l’effectivité de l’action
de juger. Il s’ensuit que le greffier qui accueille les actes de saisine et qui
n’exécute pas les diligences prévues pour que le juge examine le dossier
participe au déni de justice.
• Ainsi en est-il, lorsque le greffe conserve les dossiers pendant tout le délai
de péremption de l’instance ou de la prescription. De tels comportements
préjudiciables à l’effectivité de l’œuvre de justice de la part du greffe sont
constitutifs de faute susceptible d’ouvrir droit à poursuites.
2- Le principe de la gratuité de la justice
• Le principe de la gratuité de la justice signifie que les plaideurs ne paient pas leurs juges qui sont des
fonctionnaires payés par l’Etat. Ce principe fut posé pour la première fois en France par la loi de 1790
intervenue à la suite de la Révolution.
• Le principe apparaît comme le corollaire du principe de l’égalité de tous devant la justice. En effet il ne
serait pas admissible que les déshérités de la fortune renoncent à défendre leurs droits par
l’impossibilité où ils se trouveraient de devoir à payer le juge. Cela dit, tout procès entraîne des frais
dont les plaideurs ont la charge, car s’ils ne paient pas leurs juges, ils doivent payer les honoraires et
émoluments des auxiliaires de justice qui ont apporté leur concours et, le cas échéant, les
émoluments des greffiers en chef , les frais de greffes et les droits de timbre et d’enregistrement .
L’essentiel de ses frais constitue ce qu’il convient d’appeler dans le jargon judiciaire « les dépens ».
• Il est évident que tous ces frais additionnés les uns aux autres, représentent des sommes importantes.
L’accès à la justice risque d’être entravé par la perspective des frais qu’il faudra débourser. Le principe
de la gratuité de la justice resterait un vain mot s’il n’était pas porté remède à cette situation par une
institution qu’on appelle « assistance judiciaire ». Déjà, si les frais légalement prévus peuvent être
regardés comme une entrave à l’accès à la justice, a plus forte raison il en sera des comportements en
vertu desquels certains acteurs de la justice s’adonnent à exiger des frais ou débours indus. Ce faisant,
ceux-ci participent à l’injustice en raison de laquelle les citoyens non fortunés se dissuadent à saisir la
justice à cause des frais occasionnés ou inhérents au procès.
B- Les règles garantissant un procès
équitable
• Il s’agira de la publicité et du respect du principe de la
contradiction
a- La publicité

• Suivant l’article 138 du Code de Procédure Civile ‘’Hors


les cas prévus par la loi, les débats sont publics à moins
que le Tribunal ne décide le huis clos, soit l’office, soit à
la demande du Ministère Public ou de l’une des parties,
pour sauvegarder l’ordre public, les bonnes mœurs ou
l’inviolabilité de secret de famille’’. Cet article pose le
principe de la publicité et en édicte les exceptions.
1- Le principe
• Les débats se déroulent normalement en présence du
public qui est admis à assister à l’audience au cours de
laquelle l’affaire est plaidée.
• La publicité est considérée comme une condition de clarté,
de régularité des débats. Elle est présentée comme une
garantie de bonne justice pour les plaideurs. Elle apparaît
donc comme une exigence fondamentale qui pourrait être
élevée au rang d’un principe général du droit judiciaire.
Cependant, le législateur a prévu des exceptions.
2- Les exceptions
• Si la publicité des débats judiciaires peut apparaître d’une manière générale, comme une
garantie pour les plaideurs, il est cependant admis que pour certaines affaires, la discrétion
s’impose : l’intérêt même des parties, le souci en particulier de ne pas porter atteinte à l’intimité
de leur vie privée commandent quelques fois que le public ne soit pas admis à l’audience. C’est
pourquoi la loi reconnaît au tribunal le pouvoir de décider que les débats auront lieu hors la
présence du public (huis clos) s’il doit résulter de leur publicité une atteinte à l’intimité de la vie
privée. Il en sera de même si le huis clos vise à assurer la sauvegarde de l’ordre public ou les
bonnes mœurs.
• Le huis clos est décidé par le tribunal soit d’office, soit à la demande du Ministère Public, soit de
l’une des parties.
• Par ailleurs, il est classique que le public ne soit pas admis à l’audience, lorsqu’une loi exige que
telle audience a lieu en chambre de conseil. C’est dans cette optique que l’article 138 énonce
"hors les cas prévus par la loi…".
• Pour assurer le respect de toute forme de divulgation et même lorsque les débats se sont déroulés
publiquement, l’emploi de tout appareil d’enregistrement sonore, photographique, caméra de
télévision ou de cinéma est interdit à l’intérieur des salles d’audiences, pendant le cours des
débats, sauf autorisation donnée à titre exceptionnel.
b- Le respect du principe du contradictoire

• Tout jugement est le résultat d’une confrontation entre chacun


des plaideurs, lesquels doivent être en mesure de discuter et de
contredire les prétentions, les arguments et les preuves de leur
adversaire. Une saine administration de la justice veut qu’il en
soit ainsi. Le principe de la contradiction apparaît comme une
sorte de droit naturel de la procédure. La contradiction est
consacrée par la jurisprudence et par les codes de Procédure .
• Ce principe s’applique indifféremment aux deux parties : aussi
bien au demandeur qu’au défendeur. Il ne faut surtout pas
penser sous prétexte que le demandeur a pris l’initiative de
l’instance, que le principe de la contradiction a pour seul objet
d’assurer la sauvegarde des intérêts de la défense.
• En fait ce principe protège les deux plaideurs et si le défendeur invoque un
moyen de défense, le demandeur doit être en mesure d’y répondre. Le juge doit
faire observer par les parties, le principe de la contradiction. Il arrive que des
pièces soient déposées dans les dossiers, au greffe, à charge d’être
communiquer aux autres parties.
• Le greffier doit dans ces cas veiller à ce que la communication soit faite avec
trace écrite. En dehors des procédures, le greffier peut être appelé à accomplir
des actes impliquant plusieurs parties, il devra appliquer le principe du
contradictoire. En effet le contradictoire n’a pas seulement une signification
processuelle, car il se dit également d’une opération extrajudiciaire à laquelle
tous les intéressés ont été mis à même de participer, même si certains n’y ont
pas été présents, ni représentés, dès lors que tous y ont été régulièrement
convoqués. Ainsi dira- t- on de la délivrance d’une seconde grosse lorsque le
greffier en chef a préalablement invité l’autre partie à assister à ladite
délivrance comme le prescrit la loi.
Chapitre II- Les principes et valeurs
déontologique du service public de la
justice
• L’exposé des principes fait, on s’attardera sur les
conséquences de leur inapplication.
Section I- L’énoncé des principes et
valeurs
• Même si les deux concepts sont intimement liés, nous
allons décrire les principes déontologiques d’une part, et
de l’autre, les valeurs déontologiques.
§1er - Les règles déontologiques
d’exercice des fonctions publiques
• La nature et le caractère de service public de la justice qui le
place au-dessus des intérêts particuliers, les attributions de
puissance publique dont il est revêtu, lui imposent de
manifester de la dignité, respect de la hiérarchie, sens des
responsabilités, objectivité, courtoisie, prudence, clarté,
transparence et efficacité. Pour ce faire, tout agent public
doit servir dans le respect d’un certain nombre de règles.
Celles-ci, essentiellement protectrices de l’intérêt général.
Elles expriment des devoirs professionnels que nous
déclineront suivant deux centres d’intérêt : d’une part, les
obligations dites de service, et d’autre part les obligations
d’état.
A- Les obligations inhérentes à l’exécution du service public en
général

• Ces obligations imposent à tout fonctionnaire non


seulement d’assurer les attributions correspondant à
l’emploi où il est nommé, mais également de le faire
conformément aux directives et instructions définies par
l’autorité hiérarchique dans l’intérêt général.
• La nature et le contenu de ces obligations sont donc
dominés par l’intérêt général. A ce titre, on peut citer
l’obligation d’exercer personnellement ses fonctions
et le respect et l’obéissance hiérarchique.
a- L’obligation pour l’agent public
d’exercer personnellement ses fonctions
• En premier lieu, l’agent public doit exercer ses fonctions personnellement. Il est en
conséquence soumis à un devoir de présence effective dans le service, à des
horaires de travail précis. Il ne peut déléguer ses attributions que si un texte l’y
autorise. L’un des corollaires de cette obligation est la responsabilité de l’agent
public. En effet, quel que soit son rang dans la hiérarchie, tout agent est responsable
de l’exécution des tâches qui lui sont confiées dans le cadre de ses fonctions. A cet
effet, tout chef de service est responsable auprès de ses supérieurs hiérarchiques, de
la réalisation des objectifs assignés au service ainsi que de la gestion efficace et
efficiente des ressources humaines, financières et matérielles allouées à cet effet. Il
est tenu de sanctionner ou de provoquer la sanction des abus, négligences ou
manquements commis dans le cadre ou à l’ occasion de l’exécution du service, par
les agents placés sous son autorité. Il n’est dégagé d’aucune des responsabilités qui
lui incombent par la responsabilité propre de ses subordonnés. C’est dire donc que
la subdélégation ne décharge pas le fonctionnaire de la responsabilité, et il n’en est
pas dégagé par la responsabilité propre de ses subordonnés. L’appréciation revient
au supérieur hiérarchique, et tout manquement à cette obligation constitue une
faute disciplinaire.
• En second lieu, le fonctionnaire doit se consacrer exclusivement à son
activité professionnelle. C’est pourquoi Il lui est interdit, même en
congé, d’exercer une activité privée lucrative à titre professionnel, sauf
dérogation accordée par décret. Cette interdiction ne s’applique pas à
la production d’œuvres scientifiques, littéraires ou artistiques. Le
fonctionnaire peut être également autorisé à procéder à des
consultations ou expertises, à donner des enseignements en rapport
avec ses qualifications. Il est cependant interdit au fonctionnaire de
prendre par lui-même ou par personne interposée, dans une
entreprise soumise au contrôle de l’Administration à laquelle il
appartient ou en relation avec cette dernière, des intérêts de nature à
compromettre son indépendance. Et lorsque le conjoint d’un
fonctionnaire exerce à titre professionnel une activité privée lucrative,
déclaration doit en être faite à l’Administration.
b- Le respect et l’obéissance hiérarchique.
• Le fonctionnement de tout service public est soumis aux règles de l’organisation de
l’Administration publique qui repose sur le principe de la hiérarchie. C’est pourquoi le
greffier est tenu à un devoir d’obéissance hiérarchique. Pour cela, il doit se conformer
aux ordres verbaux et écrits de ses supérieurs. En effet, cette obligation est la
résultante du pouvoir d’orientation et d’instruction dévolu aux supérieurs hiérarchiques
aux différents niveaux de la pyramide administrative. Ainsi, l’agent d’une administration
publique, quelle qu’elle soit, doit obéissance à ses supérieurs hiérarchiques dans le
cadre des textes en vigueur pour l’exécution du service public. Le devoir d’obéissance
s’analyse ainsi, in fine, comme une obligation pour les fonctionnaires d’obéir à la loi,
l’ordre reçu n’étant, en fait, qu’une émanation des textes législatifs.
• Ce devoir apparaît aussi comme un corollaire de la responsabilité statutaire qui
incombe à tout fonctionnaire chargé d’assurer le fonctionnement d’un service. Il va donc
de soi que pour pouvoir lui imputer une telle responsabilité, il faut lui donner les
moyens de se faire obéir car, « maintenir la discipline dans le service public […], permet
d’y éviter l’anarchie et de mettre l’administration publique à l’abri de la décrépitude ».

• L’obligation d’obéissance hiérarchique est cependant
limitée par le respect de la loi. Ainsi, l’agent n’y est plus
soumis lorsque l’ordre à lui donné, est manifestement
illégal. Il en est de même lorsque l’ordre est de nature à
compromettre l’ordre public, ou lorsque son exécution
constituerait une infraction pénale.
• Pour permettre de constater l’illégalité manifeste, l’agent
qui veut s’en prévaloir doit tout mettre en œuvre pour
obtenir un ordre écrit. Sinon, il s’exposera à des
difficultés de preuve.
B- Les obligations d’état

• Il s’agit des devoir et obligations qui intéressent les


attitudes au travail. Il s’agit de l’obligation de
neutralité, l’obligation de discrétion professionnelle,
du respect du secret professionnel
a- L’obligation de neutralité

• La neutralité se définit comme étant ce qui est objectif,


non partisan et non partial.
• Ce principe recouvre une triple exigence :
la non-discrimination,
la réserve
 l’impartialité.
1°-La non-discrimination
• L’obligation de neutralité interdit toute discrimination
entre les citoyens en raison notamment de leurs opinions
et, sauf dispositions légales contraires, en raison de la
nationalité. Cette non-discrimination s’applique pour
l’accès des administrés à l’ensemble des services et
prestations publiques, c’est une des manifestations du
principe général d’égalité devant le service public.
2°- Le devoir de réserve
• Le devoir de réserve implique que le fonctionnaire face preuve de retenu, de maîtrise de soi, en toute
circonstance. Il ne doit pas être désinvolte, ni impulsif lorsqu’il fait l’objet d’attaques dans le cadre de
ses activités professionnelles.
• Il implique que le fonctionnaire ne diffuse des informations que là où il y a nécessité liée au service.
• Le fonctionnaire est soumis à l’obligation de réserve, tout en pouvant exercer une activité politique,
milité dans un parti politique, sous réserve qu’il n’y ait pas, dans l’exercice de ses fonctions,
confusion des genres. C’est pourquoi il doit s’abstenir, lorsqu’il est en service, de commenter, a
fortiori, de critiquer, les décisions du pouvoir politique. L’obligation de réserve se présente ainsi
comme une limite à la liberté d’opinion reconnue aux agents publics.
• Pour le greffier, l’obligation de réserve, en plus des restrictions déjà évoquées, revêt des aspects
pratiques particuliers. Ainsi, il ne doit jamais se mettre à la place du juge. Il n’est pas habilité à
s’exprimer quant au fondement juridique des affaires. L’appréciation de l’action en justice, des
moyens de preuve, de la qualification juridique des faits et l’interprétation des règles juridiques,
relèvent de la compétence exclusive du juge.
• En dehors de l’exercice de ses fonctions, l’agent public retrouve, en principe sa liberté d’expression et
l’obligation de réserve est moins stricte. L’obligation de réserve, dans ce cas, s’apprécie par rapport à
la nature des fonctions exercées et aux circonstances dans lesquelles l’opinion est exprimée.
3°- L’impartialité
• Le greffier doit éviter les situations devant porter atteinte à son
impartialité et à son objectivité. Il est un devoir absolu pour tout acteur de
la justice d’être impartial dans l’exécution de ses fonctions. L’impartialité
conditionne la validité non seulement de la décision de justice elle-même,
mais également le processus qui conduit le magistrat à la décision. Or le
greffier est au cœur de ce processus. En effet, les greffiers attestent la
réalité de l’action et les propos du magistrat dont il est le témoin
statutaire. Sa présence est une sécurité pour les personnes qui
comparaissent, comme pour le juge lui-même. L’impartialité dans
l’exercice des fonctions juridictionnelles ne s’entend pas seulement d’une
absence apparente de préjugés, mais aussi, plus fondamentalement, de
l’absence réelle de parti pris. L’impartialité commande l’application
rigoureuse des règles relatives aux incompatibilités professionnelles.
b- L’obligation de discrétion
professionnelle
• Cette obligation n’est pas spécifique au greffier et pèse sur tout
agent public. Mais compte tenu des tâches spécifiques du greffier
qui l’emmènent souvent à connaître des informations ou à détenir
des documents relatifs à la vie privée des individus, cette obligation
est beaucoup renforcée avec l’exercice de cet emploi.
• L’obligation de discrétion part du principe que l’agent ne doit
divulguer des faits ou informations ou user de documents que dans
la mesure nécessaire à l’exécution du service. La préoccupation de
fond étant que l’usage des faits, informations et documents
obtenus dans l’exercice ou à l’ occasion de l’exercice des fonctions
ne porte le moindre préjudice aux intérêts des usagers du service
ou du service lui-même.
• L’obligation de discrétion s’impose aussi bien à l’égard des personnes étrangères au service
qu’a l’égard des collègues de travail.
• En premier lieu il est interdit à l’agent de communiquer les faits ou informations dont il a eu
connaissance dans l’exercice de ses fonctions, à des personnes étrangères à son service. Ainsi
Constituent une indiscrétion la transmission d’une information orale ou du support de
l’information (document sur lequel l’information est consignée) à une autre administration ou
à la presse, sauf pour cause de nécessité de service. Il en est de même du détournement du
document lui-même, soit pour le conserver, soit pour le livrer à des tiers (il peut s’agir
simplement d’une photocopie du document original).
• En second lieu, la communication d’informations et pièces aux collègues ne peut être
justifiée que par les seules nécessitées de l’exécution du service. Il en découle que l’obligation
de discrétion doit être opposée à tout collègue de travail qui n’a pas compétence pour
connaître des faits et informations en cause et qui, en définitive, n’en tirerait qu’une
satisfaction personnelle ou de curiosité.
• L’obligation de discrétion ne peut être opposée au supérieur hiérarchique immédiat, par
contre, elle l’est aux autorités supérieures autres que le supérieur immédiat (surtout si la
communication a été faite à son insu).
c- Le respect du secret professionnel

• Le secret professionnel peut être défini comme l’interdiction faite à tout


agent public de divulguer les renseignements jugés confidentiels qu’il
reçoit dans l’exercice de ses fonctions au sujet de personnes ou d’intérêts
privés.
• La violation de cette interdiction constitue un délit prévu et puni par le
code pénal(Art 447). Ainsi, est considéré comme un manquement à
l’obligation de secret professionnel le fait, pour un médecin, chirurgien ou
agents de santé ainsi que les pharmaciens ou toutes autres personnes
dépositaires par état ou profession, ou par fonctions permanentes ou
temporaires, de révéler des secrets qu’on leur confie. Il reste bien entendu
qu’en tant que faute professionnelle, la violation du secret professionnel
est naturellement passible de sanctions disciplinaires. Le secret
professionnel vise non seulement à protéger les usagers du service public,
d’une part, et les agents publics eux-mêmes, d’autre part.
§2ème - Les obligations résultant des
valeurs professionnelles
• Il s’agit des obligations relatives à l’éthique et aux vertus professionnelles.
Pour que le justiciable soit rassuré, il faut que le comportement du
greffier puisse être dénué des humeurs personnelles et des états d’âme.
En effet la justice dans les pays jadis colonisés ne résulte pas d’un pacte
social, mais elle a été imposée par la colonisation. Les stigmates de cette
intrusion forcée, font qu’elle est crainte par les citoyens. C’est donc par
contrainte morale que la plupart des justiciables se résolvent à se référer
au tribunal. Si à l’accueil l’agent n’est pas sociable, cela risque de porter
un coup sur la crédibilité. C’est pourquoi, le greffier doit rassurer et
convaincre du caractère crédible de l’institution. Pour rassurer il faut de
la confiance. Celle-ci ne peut être obtenue que par des signes extérieurs
d’hommes et femmes sérieux. Le sérieux qui doit caractériser les gens de
justice résulte du respect des obligations tenant d’une part à l’éthique
professionnelle, d’autre part aux vertus morales.
A- Les obligations tenant à l’éthique
professionnelle
• Au titre des obligations liées à l’éthique professionnelle,
nous retiendrons le devoir de probité, le devoir de dignité,
le devoir de discipline, l’ordre et la courtoisie.
a- Le devoir de probité

• La loi ne définit pas la probité. Mais la doctrine concordante admet


que la probité est synonyme de droiture, d’intégrité, d’honnêteté
scrupuleuse. En somme, et comme le disait Hongla -Momba « la
probité serait la vertu qui, d’une part, permet à l’agent public de
respecter et de gérer la chose publique et d’en répondre, et d’autre
part, l’astreint à une honnêteté totale en toute circonstance ».
• La loi cependant fournit les éléments qui peuvent être considérés
comme des manquements au devoir de probité. Certains de ces
manquements sont même des infractions pénales prévues par le
code pénal. Sont ainsi considérés comme des manquements au
devoir de probité : la prise illégale d’intérêts, la concussion, la
corruption, le trafic d’influence, la soustraction et le détournement
de biens.
1-Eviter toute prise illégale d’intérêts
• Elle peut se définir comme étant l’interdiction faite à l’agent public en activité, en
détachement ou en disponibilité de prendre des intérêts dans les entreprises ou les
opérations dont il a, ou dont il a eu l’administration ou la surveillance. Cette interdiction
s’impose à lui, même après sa sortie définitive de fonction, et cela pendant une période
déterminée par la loi.
• Il y a également prise d’intérêts lorsque l’agent prend, par lui-même ou par personne
interposée, sous quelque dénomination que ce soit, des intérêts dans une entreprise
soumise au contrôle de son administration ou en relation avec elle. Autrement dit, c’est une
obligation de désintéressement.
• On peut considérer que le greffier en chef qui procède a une remise d’objets placés sous-
main de justice (scellés, pièces à conviction) à l’Administration des domaines et qui se porte
acquéreur de l’un de ces objets, dont il avait la garde lors de la vente aux enchères
publiques, commet un manquement à cette obligation.
• Cette obligation vise à protéger les intérêts de l’Administration contre les éventuelles
tentations des agents et d’éviter des conflits d’intérêts entre l’agent et l’Administration
publique qui l’emploie.
2- Proscrire toute attitude caractérisant la concussion
• La concussion consiste à recevoir, exiger ou ordonner de
percevoir à titre de droits ou contributions, impôts ou
taxes publics, une somme qui n’est pas due ou qui excède
celle qui est due. Exemple : se rendrait ainsi coupable de
concussion, le greffier qui, pour l’établissement d’un acte
du greffe (bulletin de casier judiciaire, certificat de
nationalité, immatriculation au registre du commerce et
du crédit mobilier, …) exigerait ou recevrait des droits
autres que ceux prévus par les textes en vigueur.
3- Eviter toute forme de corruption et tout trafic d’influence

• Au sens juridique du terme, la corruption est le fait, pour un agent public, de


solliciter ou d’agréer des offres ou promesses, des dons ou présents, soit
directement ou indirectement, pour faire ou s’abstenir de faire un acte de ses
fonctions ou de son emploi, non sujet à salaire. La corruption passive correspond
à la situation de l’agent public qui sollicite ou agrée les offres et promesses. C’est
la personne corrompue. La corruption active est le fait de la personne auteur des
offres et promesses. C’est le corrupteur. La corruption, qu’elle soit active ou
passive, est punie des mêmes peines.
• Le trafic d’influence est une infraction proche de la corruption. Il figure dans le
code pénal aux mêmes articles, et puni de la même manière que la corruption.
Elle consiste pour l’agent public à abuser de son influence réelle ou supposée que
lui donne son mandat ou sa qualité, en vue de faire obtenir des distinctions, des
emplois, des marchés ou toutes autres décisions favorables à une personne.
4- Eviter toute soustraction et tout détournement de biens

• La soustraction ou le détournement de biens est le fait, pour l’agent public, de détourner


ou de dissiper à des fins personnelles des biens (deniers public, valeurs mobilières, etc…)
appartenant à l’Etat ou aux collectivités publiques, qu’il détient en raison de ses fonctions.
Est assimilée a cette infraction, l’enrichissement illicite qui, aux termes de l’article 160 du
code pénal, consiste pour l’agent public à s’enrichir en se servant de deniers, matériels,
titres, actes, objets ou tout autre moyen appartenant à l’Etat ou à une collectivité publique.
• Les greffiers et/ou les chefs de greffe, sont directement ou indirectement impliqués dans la
manipulation ou la gestion des sommes d’argent. Il s’agit notamment des régies, des
comptes greffes (consignations faites en matières civiles et commerciales, des cautions de
mise en liberté provisoire, des consignations déposées à la suite des plaintes avec
constitution de partie civile), des frais de différents actes qu’ils délivrent, etc.
• C’est le lieu de préciser que le greffier en chef est responsable personnellement et
pécuniairement de sa gestion financière. Il est maître de sa gestion comptable et, si celle-ci
s’avérait défectueuse, cette responsabilité sera mise en jeu.
b- L’obligation de dignité
• Il est de tradition d’affirmer que l’Administration s’arrête au « « mur de la vie privée » et
que le fonctionnaire recouvre, sorti des locaux administratifs, l’intégralité des droits et
libertés reconnus à chaque citoyen. Dans les faits, l’intérêt du service au sens de la
sauvegarde de la dignité de la Fonction Publique, de son renom, mais également les
contraintes du fonctionnement de l’administration ont servi de fondement a des
limitations aux libertés individuelles et à un contrôle du comportement des agents.

• C’est ainsi qu’il est de rigueur que « les agents de la Fonction Publique doivent, dans le
service et en dehors du service, éviter tous comportements susceptibles de
compromettre la dignité ou l’honneur de leurs fonctions ou de l’administration
publique ».
• Au total l’obligation de dignité peut être définie comme l’exigence faite à l’agent public
d’avoir un comportement sans reproche, tant sur le plan professionnel que dans sa vie
privée. Il doit, dans l’exercice de ses fonctions et dans sa vie privée, faire preuve de
bonne moeurs.
• Du point de vue professionnel, peut être considéré comme une manifestation
d’indignité le fait pour un agent public d’avoir une tenue vestimentaire
négligée. En d’autres termes, l’agent public doit être soucieux du respect de sa
personne, et par conséquent, de soigner son image de marque a travers
laquelle les usagers jugent l’ensemble du service.
• Dans sa vie privée, l’agent public, pour ne pas risquer de jeter le discrédit sur
son service, doit observer un comportement qui n’offre pas de donner lieu à
scandale, ni à inconduite notoire. Cette exigence est d’autant plus grande que
l’agent occupe un poste de responsabilité ou un emploi que l’opinion publique
perçoit comme devant être un lieu privilégié de manifestation de rigueur
morale (enseignement, justice, police, par exemple).
• De façon concrète, peut être considéré comme un manquement a l’obligation
de dignité le fait pour un agent public de s’adonner à l’alcool au point de se
comporter de façon indécente, même si les faits se produisent en dehors du
service.
c- Le devoir de discipline
• Par la discipline, le greffier convainc le justiciable qu’il se trouve dans une institution sérieuse
ou l’on ne travaille pas n’importe comment. En effet le greffier discipliné c’est celui qui réalise
qu’il ne peut se comporter comme s’il était sans maître. C’est le greffier qui respecte l’autorité ;
l’autorité de la loi et l’autorité judiciaire. Lorsque le justiciable prend conscience que la justice
est une institution avec des paliers de responsabilité et de contrôle, cela renforce sa confiance
à ce qu’on lui dit. Lorsque le justiciable est informé des recours possibles contre les actes et
contre les attitudes des agents (qu’ils n’auraient pas aimé), il se convainc qu’il se trouve dans
un système ou ses droits sont protégés. C’est au greffier de ne pas agir par formules
d’intimidation du genre à faire croire qu’après lui qu’il n’y a aucun recours. Le greffier doit être
ordonné
• Il n’y a pas de travail de greffe sans ordre utile. L’ordre, c’est la disposition méthodique des
choses ou de l’esprit. L’ordre utile c’est celui qui respecte ou épouse les principes du travail,
les principes légaux ou conventionnels. Un tel ordre évite de faire des erreurs et assure un
gain de temps. Il permet en outre d’assurer la continuité du service en cas d’absence du
titulaire du poste, chaque agent instruit de l’ordre utile pouvant continuer seul le travail
commencé par son prédécesseur.
• Le greffier doit respecter l’ordre établi par le greffier en chef ou les usages consacrés dans
l’accomplissement de tous les actes.
d- Le devoir de courtoisie
• La courtoisie, c’est la politesse, l’absence d’impolitesse. C’est d’abord le fait de
s’abstenir de tout comportement visant à vexer, diminuer, outrager autrui. Ainsi le
greffier doit éviter de critiquer publiquement les décisions judiciaires. Il doit faire
preuve, dans ses rapports avec le monde judiciaire et avec le public, de politesse,
d’empressement, de serviabilité et d’obligeance.
• En sa qualité de collaborateur privilégié des magistrats, il témoignera à ceux-ci de la
déférence et des égards. Cela aussi bien dans le parler, mais également dans les
attitudes et la manière de servir. Une telle attitude participe d’un bon climat de travail
ou règne et règnera une bonne entente. Or une bonne entente entre le greffier et le
juge constitue un élément très important dans le cadre du fonctionnement de la
justice.
• Les rapports entre le greffier et les tiers, ses collègues et ses collaborateurs, doivent
être officiels, respectueux et caractérisés par la serviabilité.
• Le greffier doit être solidaire de ses collègues, les aider et les soutenir lorsque cela est
nécessaire. Il doit éviter les mensonges contre ceux-ci, les rapports et fumisteries.
B- Les obligations tenant aux vertus
morales
• Par vertus morales, nous entendons les qualités extérieures d’une
personne reconnues par la société comme celles d’une personne bien, qui
le prédestine qu’à faire du bon. La justice est par excellence l’un des
services ou l’opinion publique considère qu’il ne peut y être que des gens
de bonne moralité et où tout est empreint de rigueur morale. Il s’y ajoute
que le service public de la justice a pour mission essentielle de témoigner
de la régularité et de la crédibilité dans tout ce qu’on fait. Les gens de
justice sont ceux-là même à qui on confie, les informations, supports et
documents contenant la vie privée des citoyens, les intérêts des
entreprisses, les antécédents judiciaires des personnes. Ils doivent donc
inspirer confiance. Confiance physique d’abord, confiance psychologique
ensuite et confiance intellectuelle enfin.
• Cette confiance tout agent de la justice doit la conquérir ou la préserver en
assumant le devoir de propriété, d’humilité et de charité
a- L’agent de justice doit être propre
• Le respect dû à l’autre vient d’abord de sa propriété, puis des soins qu’il apporte à
son travail.
• Etre propre, c’est respecter les règles d’hygiènes, celles qui permettent d’avoir un
corps sans saleté, des habits bien lavés et repassés ; en somme des habits soignés.
• La propreté concerne également le cadre de travail. Les bureaux doivent être tenus en
état de propriété permanente. Il faut balayer quotidiennement les bureaux et éviter
que la poussière atteigne les dossiers et documents.
• La propreté concerne enfin le soin apporté à son travail : il est indispensable que
l’écriture des documents manuscrits qu’on établit dans le cadre de son travail, soit
bien lisible et esthétique. La conservation des registres doit s’effectuer dans un cadre
propre et suivant des procédés qui sauvegarde leur dégradation et leur maltraitance.
• L’apparence respectable s’acquiert par les vertus qui inspirent respect de soi et qui
impliquent respect dû à l’autre. Les services judiciaires qui accueillent les justiciables
doivent, pour préserver l’image de la justice, être présentable, mais aussi ordonné.
b- L’agent du service judiciaire doit être
humble
• L’humilité c’est le sentiment qu’on a de sa petitesse, de sa faiblesse et qui tue
en soi l’expression d’une élévation de soi, d’une sur évaluation. L’agent des
services judiciaires est par essence un serviteur : serviteur de la loi, de la
hiérarchie judiciaire. Il doit dès lors, dans ses actes, effacer son « moi » pour
ne laisser prospérer que l’autorité de la loi. Pour ce faire, il se doit d’être probe
et sobre. La probité, c’est l’honnêteté au degré supérieur ; c’est l’application
stricte des règlements. L’agent probe, c’est celui qui applique sans calcul ni
réserve les lois. La sobriété commande d’éviter les excès, les exagérations :
c’est la tempérance, la modération. Pour être sobre, il faut connaitre ses
limites. En cela la sobriété rejoint la modestie qui est le sentiment vrai que
l’on a de sa valeur ; celle de ne pas faire apparaitre une image grande de soi.
Un agent sobre est tolérant et attentif ; il met le justiciable ou l’usager et
même les collègues en premier puis lui en second. Il ne se glorifie pas, ni ne
se vante pas. Même lorsqu’il aura raison d’un justiciable il évitera les
remontrances, les outrages et les observations désobligeantes.
c- L’agent doit être charitable
• Ici il s’agit de convaincre l’usager de la justice qu’il est arrivé à la bonne institution, celle qui devra lui
permettre de retrouver le droit chemin ou de recouvrer ses droits bafoués. Le comportement des
agents de la justice doit donc être charitable, empreint de tolérance.
• Par la charité ils créeront dans l’esprit du justiciable le sentiment de secours dont il a besoin. Le
justiciable ne doit pas être traité de sorte qu’il se considère comme une victime du système judiciaire.
Pour cela l’homme de justice doit agir avec bonté : c’est-à-dire agir sans attendre en retour des
dividendes de l’usager. Il doit rester conforme à la loi, et au besoin, en expliquant au justiciable les
décisions ou comportements qu’il ne comprendrait pas. En le faisant l’agent permettra au justiciable
d’apercevoir les obligations imposées par les lois et qui sont distincts de la volonté de l’agent. Cela
attire respect et admiration et revalorise le service par la confiance crée.
• Par la tolérance l’agent pourra comprendre les écarts de conduite du justiciable dû parfois à
l’ignorance ou aux vicissitudes de la procédure ou même, au résultat inattendu ou non souhaité qui a
sanctionné le procès. La tolérance c’est en effet le respect d’une personne dans ses idées, ses
opinions, ses croyances, ses forces et ses insuffisances, lorsque celles-ci ne correspondent pas à nos
propres conceptions. Dans les tribunaux, on rencontre des justiciables de tempérament diversifiés, de
niveaux d’éducation ou de culture très variés, de caractères ou de personnalités différentes les uns
des autres. C’est donc des personnes à tempéraments et styles de toute nature qui se présentent au
service, parfois dans des états d’excès dus aux situations conflictuelles qui les amènent. Face à de
telles personnes, il faut de la compréhension pour leur permettre d’avoir de la sérénité, d’avoir
confiance.
Section II- Les conséquences du non-
respect de bonnes pratiques
professionnelles
• Elles sont de deux ordres : les conséquences sur la
collectivité et les conséquences sur les agents.
§1er- Les conséquences sur la collectivité :
la responsabilité de l’Etat
A-La responsabilité administrative de droit commun
(non rédigé, n’est pas au programme)
B- La responsabilité de l’Etat pour mauvais fonctionnement de la
justice

• La responsabilité du service public de la justice s’apprécie


normalement aussi bien à l’égard des animateurs des services
judiciaires, qu’à l’égard des usagers. A l’égard de l’usager de la
justice, contrairement à la France, les dommages causés par le
fonctionnement normal de la justice en Côte d’Ivoire, ne peuvent
donner lieu à aucune action en réparation contre l’Etat.
• En effet, si nous mettons de côté les activités de police judiciaire, la
responsabilité de l’Etat n’est envisageable qu’en cas de
fonctionnement défectueux de la justice. En principe, les dommages
résultant du fonctionnement défectueux du service public, réparés
par l’Etat par application du régime de droit commun de la
responsabilité administrative est fondé sur la faute de service.
§2ème – Les conséquences sur l’agent
A-La poursuite disciplinaire (non rédigé,
n’est pas au programme)
• 07 09 99 92 65/ 05 06 18 64 99
B- Les poursuites judiciaires (non rédigé,
n’est pas au programme)

Vous aimerez peut-être aussi