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• La création des délégations régionales est récente. Elles sont dirigées par des délégués régionaux choisis parmi les
administrateurs des services pénitentiaires. Ils sont nommés par arrêté du Garde des sceaux, Ministre de la Justice et des
Droits de l’homme. Ils ont rang de sous-directeurs d’administration centrale.
• Actuellement il existe trois délégations régionales de l’administration pénitentiaire, à savoir la délégation régionale du sud
dont le délégué régional réside à Abidjan, la Délégation régionale du centre-nord dont le délégué régional réside à Bouaké et
la délégation régionale de l’ouest dont le délégué régional réside à Daloa.
• Les délégations régionales sont chargées, dans les limites de leur ressort territorial :
• - de superviser et de contrôler les activités des régisseurs des établissements pénitentiaires ;
• - de gérer l’équipement des établissements pénitentiaires ;
• - de procéder à l’achat centralisé des aliments des établissements pénitentiaires ;
• - de procéder à la gestion sanitaire des établissements pénitentiaires ;
• - de déterminer et de mettre en œuvre la politique des champs pénaux.
Les établissements pénitentiaires
• Les établissements pénitentiaires comprennent les maisons d’arrêt,
les maisons de correction et les camps pénaux. Chaque établissement
est dirigé par un régisseur placé sous l’autorité et le contrôle du
Procureur de la République ou du substitut résident de la section de la
juridiction à laquelle il est rattaché.
• Les maisons d’arrêt sont destinées à recevoir les prévenus, les
maisons de correction et les camps pénaux, les condamnés. Au siège
des juridictions, un même établissement peut servir à la fois de
maison d’arrêt et de maison de correction.
• A titre exceptionnel, les maisons de correction et les camps pénaux peuvent
recevoir des prévenus et des inculpés. Dans ce cas, ils sont logés dans un quartier
spécial à eux destiné et qui tient compte de leur statut. Les établissements
pénitentiaires ont été classés par catégorie par arrêté du Garde des Sceaux,
Ministre de la Justice. Ainsi sont classés suivant les catégories ci-après :
• 1° Camps pénaux : Bouaké ;
• 2° Maisons d’arrêt : Abidjan, Bouaké ;
• 3° Maisons de correction : Grand-Bassam, Bouna
• 4° Maisons d’arrêt et de correction : Agboville, Adzopé, Aboisso, Abengourou,
Boundiali, Bongouanou, Bouaflé, Bondoukou, Dimbokro, Divo, Dabou, Danané,
Daloa, Gagnoa, Katiola, Korhogo, M’Bahiakro, Man, Odienné, Ségnéla, Sassandra,
Soubré, Touba, Toumodi, Tabou, Tiassalé.
• On notera néanmoins que contrairement à ce classement il existe un camp pénal à
Bouaké, une maison de correction dénommé Saliakro à Dimbokro en plus de la
Maison d’arrêt et de correction qui y existait. En outre il existe dans toutes les autres
villes citées ci-dessus des maisons d’arrêt et de correction.
• A coté de ces établissements classiques de l’Administration pénitentiaire, on
relève l’existence de Centres d’Observation des Mineurs (COM). En effet, les mineurs,
personnes âgées de moins de 18 ans, sont souvent l’objet de garde provisoire de la
part du juge des enfants. Ces mineurs sont accueillis dans ces centres.
• Il existe par ailleurs des centres de rééducation des mineurs. Ces centres sont
destinés à recevoir des mineurs en rééducation.
• Il y a enfin des centres agrées qui reçoivent des mineurs (ex centre Don Orion
de Bonoua).
• 2°- L’organisation interne d’un établissement pénitentiaire
• L’organisation interne d’un établissement pénitentiaire dépend du
régisseur, directeur de l’établissement et de la taille dudit
établissement. Au-delà, l’organisation d’un établissement doit intégrer
certains principes prévus par le régime pénitentiaire.
•
• 2.1- Les principes de l’organisation d’un établissement pénitentiaire
• Il appartient au chef de l’établissement de structurer sa prison en unité de travail capables
d’assumer suivant les règles, principes et bonnes pratiques pénitentiaires.
• Dans l’organisation des services, le régisseur peut recourir à certains détenus dans le
respect de la réglementation sur le travail des détenus et suivant les restrictions ci-après :
• - aucun détenu ne peut remplir un emploi comportant un pouvoir d’autorité ou de
discipline ;
• - il est interdit au personnel des prisons d’occuper des détenus à leur service particulier
ou de se faire assister par eux dans leur travail, de même, les détenus ne devront jamais
être employés au service particulier des magistrats ou des fonctionnaires en général.
• - à l’intérieur des établissements, tous les détenus peuvent être employés à des travaux
de propreté ou d’entretien des bâtiments et dans les divers services assurant le
fonctionnement de l’établissement ainsi que dans des ateliers techniques.
• 2.2- Les services clés d’un établissement pénitentiaire
• L’organisation d’un établissement pénitentiaire doit permettre de couvrir notamment les secteurs d’activités ci-après :
• - encadrement et suivi des activités des bâtiments
• - encadrement et suivi des activités de la cour
• - encadrement et suivi des activités des parloirs
• - tenue des miradors et la sécurité périmétrique
• - les activités de fouille ;
• - la surveillance permanente des détenus ;
• - la gestion administrative financière, budgétaire et matérielle de l’établissement.
• D’une manière générale, une maison d’arrêt et correction d’envergure doit avoir notamment les services ci-après :
• - Les services de la Direction de l’établissement à savoir les services administratifs de coordination, le service financier, les
services d’intendance ;
• - les services de gestion de la détention tels que le greffe, les compagnies, les brigades ;
• - Les services de réinsertion sociale et de suivi psychologique des détenus.
• A côté de ces établissements classiques de l’administration pénitentiaire, on relève l’existence des centres d’observations des
mineurs.
b-Les Services de l’Action Educative
• Au niveau des structures, on sait que toutes les juridictions ne sont pas placées au même niveau
hiérarchique. Certaines sont appelées juridictions de premier degré parce qu’elles connaissent
les affaires pour la première fois en « première instance », c’est le cas des tribunaux d’instance,
de première instance ou de grande instance. D’autres, au contraire, sont placées à un rang
supérieur : c’est le cas des Cours d’appel, on les appelle alors « juridictions de second degré »
parce que leur rôle est, précisément, de juger la même affaire une seconde fois et au besoin de
réformer, au second degré, ce qui a été juger au premier degré. Tel est le principe dit du «
double degré de juridiction » qui se manifeste concrètement par la faculté d’interjeter appel
contre le jugement rendu par une juridiction de premier degré, en portant l’affaire devant une
juridiction supérieure de second degré.
• Cela dit, il importe de souligner que cette hiérarchie institutionnelle ne supprime en aucune
manière l’autonomie de décision des juridictions inférieures. Une Cour d’appel ne peut, par
exemple, donner d’injonction à une juridiction du premier degré sur la manière d’interpréter la
loi. Chaque juridiction est libre de statuer comme elle l’entend quel que soit son degré dans la
hiérarchie. Il n’y a pas de hiérarchie dans l’interprétation des lois.
b-Au niveau des personnes
• C’est ainsi qu’il est de rigueur que « les agents de la Fonction Publique doivent, dans le
service et en dehors du service, éviter tous comportements susceptibles de
compromettre la dignité ou l’honneur de leurs fonctions ou de l’administration
publique ».
• Au total l’obligation de dignité peut être définie comme l’exigence faite à l’agent public
d’avoir un comportement sans reproche, tant sur le plan professionnel que dans sa vie
privée. Il doit, dans l’exercice de ses fonctions et dans sa vie privée, faire preuve de
bonne moeurs.
• Du point de vue professionnel, peut être considéré comme une manifestation
d’indignité le fait pour un agent public d’avoir une tenue vestimentaire
négligée. En d’autres termes, l’agent public doit être soucieux du respect de sa
personne, et par conséquent, de soigner son image de marque a travers
laquelle les usagers jugent l’ensemble du service.
• Dans sa vie privée, l’agent public, pour ne pas risquer de jeter le discrédit sur
son service, doit observer un comportement qui n’offre pas de donner lieu à
scandale, ni à inconduite notoire. Cette exigence est d’autant plus grande que
l’agent occupe un poste de responsabilité ou un emploi que l’opinion publique
perçoit comme devant être un lieu privilégié de manifestation de rigueur
morale (enseignement, justice, police, par exemple).
• De façon concrète, peut être considéré comme un manquement a l’obligation
de dignité le fait pour un agent public de s’adonner à l’alcool au point de se
comporter de façon indécente, même si les faits se produisent en dehors du
service.
c- Le devoir de discipline
• Par la discipline, le greffier convainc le justiciable qu’il se trouve dans une institution sérieuse
ou l’on ne travaille pas n’importe comment. En effet le greffier discipliné c’est celui qui réalise
qu’il ne peut se comporter comme s’il était sans maître. C’est le greffier qui respecte l’autorité ;
l’autorité de la loi et l’autorité judiciaire. Lorsque le justiciable prend conscience que la justice
est une institution avec des paliers de responsabilité et de contrôle, cela renforce sa confiance
à ce qu’on lui dit. Lorsque le justiciable est informé des recours possibles contre les actes et
contre les attitudes des agents (qu’ils n’auraient pas aimé), il se convainc qu’il se trouve dans
un système ou ses droits sont protégés. C’est au greffier de ne pas agir par formules
d’intimidation du genre à faire croire qu’après lui qu’il n’y a aucun recours. Le greffier doit être
ordonné
• Il n’y a pas de travail de greffe sans ordre utile. L’ordre, c’est la disposition méthodique des
choses ou de l’esprit. L’ordre utile c’est celui qui respecte ou épouse les principes du travail,
les principes légaux ou conventionnels. Un tel ordre évite de faire des erreurs et assure un
gain de temps. Il permet en outre d’assurer la continuité du service en cas d’absence du
titulaire du poste, chaque agent instruit de l’ordre utile pouvant continuer seul le travail
commencé par son prédécesseur.
• Le greffier doit respecter l’ordre établi par le greffier en chef ou les usages consacrés dans
l’accomplissement de tous les actes.
d- Le devoir de courtoisie
• La courtoisie, c’est la politesse, l’absence d’impolitesse. C’est d’abord le fait de
s’abstenir de tout comportement visant à vexer, diminuer, outrager autrui. Ainsi le
greffier doit éviter de critiquer publiquement les décisions judiciaires. Il doit faire
preuve, dans ses rapports avec le monde judiciaire et avec le public, de politesse,
d’empressement, de serviabilité et d’obligeance.
• En sa qualité de collaborateur privilégié des magistrats, il témoignera à ceux-ci de la
déférence et des égards. Cela aussi bien dans le parler, mais également dans les
attitudes et la manière de servir. Une telle attitude participe d’un bon climat de travail
ou règne et règnera une bonne entente. Or une bonne entente entre le greffier et le
juge constitue un élément très important dans le cadre du fonctionnement de la
justice.
• Les rapports entre le greffier et les tiers, ses collègues et ses collaborateurs, doivent
être officiels, respectueux et caractérisés par la serviabilité.
• Le greffier doit être solidaire de ses collègues, les aider et les soutenir lorsque cela est
nécessaire. Il doit éviter les mensonges contre ceux-ci, les rapports et fumisteries.
B- Les obligations tenant aux vertus
morales
• Par vertus morales, nous entendons les qualités extérieures d’une
personne reconnues par la société comme celles d’une personne bien, qui
le prédestine qu’à faire du bon. La justice est par excellence l’un des
services ou l’opinion publique considère qu’il ne peut y être que des gens
de bonne moralité et où tout est empreint de rigueur morale. Il s’y ajoute
que le service public de la justice a pour mission essentielle de témoigner
de la régularité et de la crédibilité dans tout ce qu’on fait. Les gens de
justice sont ceux-là même à qui on confie, les informations, supports et
documents contenant la vie privée des citoyens, les intérêts des
entreprisses, les antécédents judiciaires des personnes. Ils doivent donc
inspirer confiance. Confiance physique d’abord, confiance psychologique
ensuite et confiance intellectuelle enfin.
• Cette confiance tout agent de la justice doit la conquérir ou la préserver en
assumant le devoir de propriété, d’humilité et de charité
a- L’agent de justice doit être propre
• Le respect dû à l’autre vient d’abord de sa propriété, puis des soins qu’il apporte à
son travail.
• Etre propre, c’est respecter les règles d’hygiènes, celles qui permettent d’avoir un
corps sans saleté, des habits bien lavés et repassés ; en somme des habits soignés.
• La propreté concerne également le cadre de travail. Les bureaux doivent être tenus en
état de propriété permanente. Il faut balayer quotidiennement les bureaux et éviter
que la poussière atteigne les dossiers et documents.
• La propreté concerne enfin le soin apporté à son travail : il est indispensable que
l’écriture des documents manuscrits qu’on établit dans le cadre de son travail, soit
bien lisible et esthétique. La conservation des registres doit s’effectuer dans un cadre
propre et suivant des procédés qui sauvegarde leur dégradation et leur maltraitance.
• L’apparence respectable s’acquiert par les vertus qui inspirent respect de soi et qui
impliquent respect dû à l’autre. Les services judiciaires qui accueillent les justiciables
doivent, pour préserver l’image de la justice, être présentable, mais aussi ordonné.
b- L’agent du service judiciaire doit être
humble
• L’humilité c’est le sentiment qu’on a de sa petitesse, de sa faiblesse et qui tue
en soi l’expression d’une élévation de soi, d’une sur évaluation. L’agent des
services judiciaires est par essence un serviteur : serviteur de la loi, de la
hiérarchie judiciaire. Il doit dès lors, dans ses actes, effacer son « moi » pour
ne laisser prospérer que l’autorité de la loi. Pour ce faire, il se doit d’être probe
et sobre. La probité, c’est l’honnêteté au degré supérieur ; c’est l’application
stricte des règlements. L’agent probe, c’est celui qui applique sans calcul ni
réserve les lois. La sobriété commande d’éviter les excès, les exagérations :
c’est la tempérance, la modération. Pour être sobre, il faut connaitre ses
limites. En cela la sobriété rejoint la modestie qui est le sentiment vrai que
l’on a de sa valeur ; celle de ne pas faire apparaitre une image grande de soi.
Un agent sobre est tolérant et attentif ; il met le justiciable ou l’usager et
même les collègues en premier puis lui en second. Il ne se glorifie pas, ni ne
se vante pas. Même lorsqu’il aura raison d’un justiciable il évitera les
remontrances, les outrages et les observations désobligeantes.
c- L’agent doit être charitable
• Ici il s’agit de convaincre l’usager de la justice qu’il est arrivé à la bonne institution, celle qui devra lui
permettre de retrouver le droit chemin ou de recouvrer ses droits bafoués. Le comportement des
agents de la justice doit donc être charitable, empreint de tolérance.
• Par la charité ils créeront dans l’esprit du justiciable le sentiment de secours dont il a besoin. Le
justiciable ne doit pas être traité de sorte qu’il se considère comme une victime du système judiciaire.
Pour cela l’homme de justice doit agir avec bonté : c’est-à-dire agir sans attendre en retour des
dividendes de l’usager. Il doit rester conforme à la loi, et au besoin, en expliquant au justiciable les
décisions ou comportements qu’il ne comprendrait pas. En le faisant l’agent permettra au justiciable
d’apercevoir les obligations imposées par les lois et qui sont distincts de la volonté de l’agent. Cela
attire respect et admiration et revalorise le service par la confiance crée.
• Par la tolérance l’agent pourra comprendre les écarts de conduite du justiciable dû parfois à
l’ignorance ou aux vicissitudes de la procédure ou même, au résultat inattendu ou non souhaité qui a
sanctionné le procès. La tolérance c’est en effet le respect d’une personne dans ses idées, ses
opinions, ses croyances, ses forces et ses insuffisances, lorsque celles-ci ne correspondent pas à nos
propres conceptions. Dans les tribunaux, on rencontre des justiciables de tempérament diversifiés, de
niveaux d’éducation ou de culture très variés, de caractères ou de personnalités différentes les uns
des autres. C’est donc des personnes à tempéraments et styles de toute nature qui se présentent au
service, parfois dans des états d’excès dus aux situations conflictuelles qui les amènent. Face à de
telles personnes, il faut de la compréhension pour leur permettre d’avoir de la sérénité, d’avoir
confiance.
Section II- Les conséquences du non-
respect de bonnes pratiques
professionnelles
• Elles sont de deux ordres : les conséquences sur la
collectivité et les conséquences sur les agents.
§1er- Les conséquences sur la collectivité :
la responsabilité de l’Etat
A-La responsabilité administrative de droit commun
(non rédigé, n’est pas au programme)
B- La responsabilité de l’Etat pour mauvais fonctionnement de la
justice