CHAPITRE PRELEMINAIRE
http://www.vie-publique.fr/decouverte-
institutions/institutions/administration/definition/comment-definir-administration.html
André DE LAUBADERE
Georges DUPUIS
- L’administration n’aurait pas une existence juridique si elle n’avait pas une personnalité
morale. Les activités de l’administration sont exercées, en principe, par des personnes
morales de droit public (appelées couramment « personnes publiques ») ou des personnes
morales de droit privé .
Reconnaître la personnalité morale à une institution ou à un groupement revient à en faire un
sujet de droit titulaire d’un patrimoine, de droits et d’obligations.
Qualifier les autorités administratives de personnes morales n’est pas suffisant ; encore faut-il
préciser qu’il s’agit de personnes publiques, c'est-à-dire de personnes morales soumises au
droit public.
La qualification de personne publique emporte plusieurs conséquences importantes quant à
leur régime : tout d’abord les personnes publiques ne peuvent pas faire l’objet de voies
d’exécution d’où notamment l’insaisissabilité de leurs biens. Ensuite, les personnes publiques
ne peuvent être déclarées en faillite ou en déconfiture ; elles ne peuvent donc faire l’objet
d’une procédure de redressement ou liquidation judiciaire. Enfin, la qualité de personne
publique leur offre la possibilité de bénéficier de régimes particuliers en ce qui concerne le
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droit applicable à leurs contrats, à leurs agents, à leurs travaux immobiliers et à leurs
propriétés immobilières.
http://etudes.cjfa.eu/lessons/lecon-2-personnes-publiques-et-autorites-administratives/.
Une distinction fondamentale doit être réalisée entre les personnes publiques et les autorités
administratives. La compréhension de cette distinction conditionne la compréhension même
du droit administratif.
Une personne publique ou personne morale de droit public (les deux termes sont équivalents)
est une personne juridique (par opposition à une personne physique) soumise à un régime de
droit public.
- Une autorité administrative est une ou plusieurs personnes physiques adoptant un acte
administratif.
1. Une autorité administrative est toujours incarnée dans une ou plusieurs personnes
physiques.
2. Une personne publique ne peut agir que par la volonté d’une autorité administrative.
3. Une autorité administrative est toujours rattachée à une personne publique.
Afin de mener à bien ses activités, l’administration dispose de moyens propres : les
prérogatives de puissance publique. Il s’agit de pouvoirs de commandement que ne
détiennent pas les personnes privées, qui permettent à l’administration d’imposer sa volonté
et qui lui sont transmis par le pouvoir exécutif dont elle dépend. Ainsi, par exemple, lorsque
l’administration prend une décision à l’encontre d’un administré, elle peut sous certaines
conditions la faire exécuter d’elle-même sans en demander la permission au juge, à la
différence d’un particulier. C’est le privilège de l’« exécution d’office ».
- La Déconcentration
Napoléon III a dit : "on peut gouverner de loin mais on n'administre que de près". A laquelle
répond la non moins célèbre citation d'Odilon Barrot : "c'est toujours le même marteau qui
frappe ; seulement on a raccourci le manche".
La déconcentration est un système d’organisation administrative dans lequel sont créés, à la
périphérie, des relais du pouvoir central. Comme le disait Odilon Barrot : « dans le cadre de
la déconcentration, c’est toujours le même marteau qui frappe mais on en a raccourci le
manche ». C’est donc toujours l’Etat qui agit mais, pour être plus efficace, il rapproche
certaines de ses autorités de ses administrés. En termes plus juridiques, les organes centraux
de l’administration d’Etat installent des agents – les services déconcentrés – afin d’agir dans
des aires géographiques délimitées : les circonscriptions administratives.
Déconcentration : phénomène par lequel le pouvoir de décision est accordé à des agents de
l'Etat répartis dans des circonscriptions administratives territoriales et est subordonné à
l'autorité hiérarchique centrale.
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- La décentralisation :
C’est un processus de transfert de compétences des pouvoirs de l’état vers les collectivités
territoriales (Régions, province- préfecture, communes, etc.) qui bénéficient alors d'une
certaine autonomie de décisions et de leur propre budget sous le contrôle de l’État.
Le législateur marocain a réalisé une innovation dans le domaine de décentralisation
territoriale dans la mesure où il a constitutionnalisé des principes qui vont la renforcer et la
consolider :
Le principe de subsidiarité : Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les
décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent être mises en œuvre à leur échelon
Le principe de libre administration ; on entend le droit et la capacité effective
pour les collectivités locales de régler et de gérer, dans le cadre de la loi, sous leur propre
responsabilité et au profit de leurs populations, une part importante des affaires
publiques »
le principe de coopération ; associer et faire collaborer à différents niveaux d’intervention
les acteurs économiques et sociaux en favorisant le dialogue, l’ouverture et la concertation.
Le Principe de participation : suppose l’association des sociétés locales à la
définition et au choix des priorités du développement du pays à l’appropriation par les
populations locales des programmes de développement en favorisant leur participation de à
leur définition jusqu’ à leur mise en œuvre.
Le principe de solidarité : Afin d’atténuer les inégalités, l’inégal développement des
territoires, le principe de solidarité peut minimiser les écarts entre territoires par « Donner
plus à ceux qui ont le moins »
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§2. La décentralisation
Article premier, Constitution 2011:
« Le Maroc est une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et
sociale.
Le régime constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l'équilibre et la
collaboration des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et participative, et
les principes de bonne gouvernance et de la corrélation entre la responsabilité et
la reddition des comptes.
La nation s'appuie dans sa vie collective sur des constantes fédératrices, en
l'occurrence la religion musulmane modérée, l'unité nationale aux affluents
multiples, la monarchie constitutionnelle et le choix démocratique.
L'organisation territoriale du Royaume est décentralisée, fondée sur une
régionalisation avancée ».
A-Principes de la décentralisation
B-Limites de la décentralisation : De la tutelle au contrôle administratif
Article 41
Le Roi, Amir Al Mouminine, veille au respect de l'Islam. Il est le Garant du libre exercice des
cultes. Il préside le Conseil supérieur des Oulémas, chargé de l'étude des questions qu'il lui
soumet.
Le Conseil est la seule instance habilitée à prononcer les consultations religieuses (Fatwas)
officiellement agréées, sur les questions dont il est saisi et ce, sur la base des principes,
préceptes et desseins tolérants de l'Islam.
Les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement du Conseil sont fixées par
dahir.
Le Roi exerce par dahirs les prérogatives religieuses inhérentes à l'institution d'Imarat Al
Mouminine qui Lui sont conférées de manière exclusive par le présent article.
Article 42.
Le Roi, Chef de l'État, son Représentant suprême, Symbole de l'unité de la Nation, Garant
de la pérennité et de la continuité de l'État et Arbitre suprême entre ses institutions, veille au
respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la
protection du choix démocratique et des droits et libertés des citoyennes et des citoyens, et
des collectivités, et au respect des engagements internationaux du Royaume.
Le Roi exerce ces missions par dahirs en vertu des pouvoirs qui lui sont expressément
dévolus par la présente Constitution.
Les dahirs, à l'exception de ceux prévus aux articles 41, 44 (2e alinéa), 47 (1er et 6e alinéas),
51, 57, 59, 130 (1er alinéa) et 174 sont contresignés par le Chef du Gouvernement.
Article 48.
Le Roi préside le Conseil des ministres composé du Chef du Gouvernement et des
ministres.
Le Conseil des ministres se réunit à l'initiative du Roi ou à la demande du Chef du
Gouvernement.
Le Roi peut, sur la base d'un ordre du jour déterminé́ , déléguer au Chef du
Gouvernement la présidence d'une réunion du Conseil des ministres.
Article 53.
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Le Roi est le Chef Suprême des Forces Armées Royales. Il nomme aux emplois militaires
et peut déléguer ce droit.
Article 54.
Il est créé un Conseil supérieur de sécurité, en tant qu'instance de concertation sur les
stratégies de sécurité intérieure et extérieure du pays, et de gestion des situations de crise, qui
veille également à l'institutionnalisation des normes d'une bonne gouvernance sécuritaire.
Le Roi préside ce Conseil et peut déléguer au Chef du Gouvernement la présidence
d'une réunion du Conseil, sur la base d'un ordre du jour déterminé.
Le Conseil supérieur de sécurité comprend, outre le Chef du Gouvernement, le président de
la Chambre des Représentants, le président de la Chambre des Conseillers, le président-
délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et les ministres chargés de l'Intérieur, des
Affaires étrangères, de la Justice et de l'administration de la Défense nationale, ainsi que les
responsables des administrations compétentes en matière sécuritaire, des officiers supérieurs
des Forces Armées Royales et toute autre personnalité dont la présence est utile aux travaux
dudit Conseil.
Le règlement intérieur du Conseil fixe les règles de son organisation et de son
fonctionnement.
Article 56.
Le Roi préside le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
Article 59
Lorsque l’intégrité du territoire national est menacée ou que se produisent des événements
qui entravent le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles, le Roi peut, après
avoir consulté le Chef du Gouvernement, le président de la Chambre des Représentant, le
président de la Chambre des Conseillers, ainsi que le Président de la Cour Constitutionnelle,
et adressé un message à la nation, proclamer par dahir l’état d’exception.
De ce fait, le Roi est habilité à prendre les mesures qu’impose la défense de l’intégrité
territoriale et le retour, dans un moindre délai, au fonctionnement normal des
institutions constitutionnelles.
Le Parlement ne peut être dissous pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels. Les libertés
et droits fondamentaux prévus par la présente Constitution demeurent garantis.
Il est mis fin à l’état d’exception dans les mêmes formes que sa proclamation, dès que les
conditions qui l’ont justifié n’existent plus.
Article 65.
Le Parlement siège pendant deux sessions par an. Le Roi préside l'ouverture de la
première session qui commence le deuxième vendredi d'octobre.
La seconde session s'ouvre le deuxième vendredi d'avril.
Lorsque le Parlement a siégé quatre mois au moins, au cours de chaque session, la clôture
peut être prononcée par décret.
Article 115.
Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire est présidé par le Roi. Il se compose :
- du Premier-président de la Cour de Cassation en qualité de Président-délégué ;
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La compétence de nommer
Article 44.
Le Roi est mineur jusqu'à dix-huit ans accomplis. Durant la minorité du Roi, un Conseil de
Régence exerce les pouvoirs et les droits constitutionnels de la Couronne, sauf ceux relatifs à
la révision de la Constitution. Le Conseil de Régence fonctionnera comme organe consultatif
auprès du Roi jusqu'au jour où il aura atteint l'âge de vingt ans accomplis.
Article 47.
Le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des
élections des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats.
Le Roi peut, à Son initiative, et après consultation du Chef du Gouvernement, mettre fin
aux fonctions d'un ou de plusieurs membres du gouvernement.
Le Chef du Gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d'un ou de
plusieurs membres du gouvernement.
Le Chef du Gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d'un ou de
plusieurs membres du gouvernement du fait de leur démission individuelle ou collective.
Article 53.
Le Roi est le Chef Suprême des Forces Armées Royales. Il nomme aux emplois militaires
et peut déléguer ce droit.
Article 57.
Le Roi approuve par dahir la nomination des magistrats par le Conseil supérieur du
pouvoir judiciaire.
Article 115.
Article 130
La Cour Constitutionnelle est composée de douze membres nommés pour un mandat de neuf
ans non renouvelable. Six membres sont désignés par le Roi, dont un membre proposé par
le Secrétaire général du Conseil Supérieur des Oulémas, et six membres sont élus, moitié par
la Chambre des Représentants, moitié par la Chambre des Conseillers parmi les candidats
présentés par le Bureau de chaque Chambre, à l’issue d’un vote à bulletin secret et à la
majorité des deux tiers des membres composant chaque Chambre.
Si les deux Chambres du Parlement ou l’une d’elles n’élisent pas les membres précités dans
le délai requis pour le renouvellement, la Cour exerce ses attributions et rend ses décisions
sur la base d’un quorum ne tenant pas compte des membres non encore élus. Chaque
catégorie de membres est renouvelable par tiers tous les trois ans.
Le Président de la Cour Constitutionnelle est nommé par le Roi, parmi les membres
composant la Cour.
Les membres de la Cour Constitutionnelle sont choisis parmi les personnalités disposant
d’une haute formation dans le domaine juridique et d’une compétence judiciaire, doctrinale
ou administrative, ayant exercé leur profession depuis plus de quinze ans, et reconnues pour
leur impartialité et leur probité.
Article 95.
Le Roi peut demander aux deux Chambres du Parlement qu'il soit procédé à une nouvelle
lecture de tout projet ou proposition de loi.
La demande d'une nouvelle lecture est formulée par message. Cette nouvelle lecture ne peut
être refusée.
Article 96.
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Le Roi peut, après avoir consulté le président de la Cour Constitutionnelle et informé le Chef
du Gouvernement, le président de la Chambre des Représentants et le président de la
Chambre des Conseillers, dissoudre par dahir, les deux Chambres ou l'une d'elles seulement.
Les sources :
Hassan Ouazzani Chahdi, Droit administratif, l’organisation administrative, 3ème
édition, 2003, imprimerie Najah Eljadida, Casablanca, page 257 et suiv.
cf. les arrêts de la Chambre administrative de la Cour suprême du 18 juin 1960 dans l'affaire
Abdelhamid Ronda et du 15 juillet 1963 dans l'affaire Abdallah Bensouda, cités par Michel
Rousset et Jean Garagnon, "Droit administratif marocain", Editions La Porte, Rabat, 2003,
pp. 704-705).
Pour l'ensemble des arrêts voir Mohammed Achergui , Le Dahir chérifien dans le
droit public marocain (al-dahîr al-charîf fi al-qanoune al-’âme al-maghribî),
Casablanca, Editions Dar al Taqafa, 1983.
A. Position jurisprudentielle : Consensus, Le Roi n’est pas une autorité administrative, ces
actes- Dahirs- ne sont pas susceptibles d’un recours pour excès de pouvoir.
Attendu que SA Majesté le Roi exerce ses pouvoirs constitutionnels en qualité d'Imam
des croyants conformément à l'article19 de la constitution et qu'à cet égard, elle ne peut
être considérée comme une simple autorité administrative au sens de l'article1er du
dahir du 27 Septembre1957.
Attendu que la fonction judiciaire fait partie de l'ensemble des attributions qui relèvent
en premier lieu du chef des croyants, que le juge exerce ladite fonction au nom de Sa
Majesté conformément à l'article83 de la constitution dans la cadre des compétences
définies par la loi, qu'en raison de cette délégation, l'interprétation de la loi définissant
cette compétence doit s'effectuer d'une manière stricte, que de ce qui précède, il résulte
que les décisions émanant de Sa Majesté ne peuvent faire l'objet que d'un recours
gracieux, tant que la constitution n'a pas expressément attribué la connaissance du
contentieux de pareilles décisions à une autre autorité".
Source
Hassan Ouazzani Chahdi, Droit administratif, l’organisation administrative, 3ème
édition, 2003, imprimerie Najah Eljadida, Casablanca, page 257 et suiv.
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Cet arrêt est un arrêt de principe, dans la mesure où il vient répondre à une question
fondamentale en droit marocain, à savoir le recours contre les décisions émanant du
monarque.
De même, cet arrêt intervient durant une période délicate de l'histoire marocaine, son
contexte historique se situe pendant la période de l’état d’exception.
Il s’agit d’un recours introduit par la société agricole AbdelAziz contre le président du
conseil (l’ancien appellation du 1er ministre) et le ministre de l’agriculture.
Ladite société demande l’annulation du Décret royal du 11/6/1968 relatif au
remembrement des terres à vocation agricole, dans la région betteravière du GHARB,
pris par le président du conseil après une délégation de signature.
Ladite affaire a été tranchée par la Cour Suprême en premier et en dernier ressort, ce
qui veut dire qu’il s’agit d’une procédure simple.
Il faut mentionner que le Décret Royal du 11/6/1968 a fait l’objet d’un mémoire
présenté par la société Agricole AbdelAziz devant la Cour Suprême le 17/12/1968. Six
mois plus tard et plus précisément le 30/5/1968, le mémoire ampliatif du président du
conseil dans lequel il répond à la communication reçue, requiert le rejet de la demande
de l’annulation du Décret royal.
Le 20/3/1970 la Chambre Administrative de le Cour Suprême s'est déclarée
incompétente en vue de statuer sur le recours précité.
Le problème juridique soulevé par cette décision est le suivant : Peut on considérer les
actes royaux comme étant des actes émanant d’une autorité administrative et par
conséquent être susceptibles de recours en annulation pour excès de pouvoir ?
Autrement dit : Peut on considérer le Roi comme une autorité administrative ?
Pour répondre à ces questions les conseillers de la Cour ont soulevé trois points :
La nature des actes royaux ;
Le problème de l’incompétence ;
Le recours gracieux.
Tout d’abord la Cour s'est déclarée incompétente à raison de la matière en vue de
statuer sur toute autre exception en se basant sur des argumentations et des
justifications :
L'arrêt a mentionné le pouvoir de délégation, car la décision attaquée émane du 1er
président de conseil, mais celui-ci n’agit que par une délégation de signature du Roi : il
agit pour le compte du roi et par conséquent la décision émane en réalité du roi, et donc
ne peut faire l’objet d’un recours.
L'arrêt ajoute que la décision a été prise durant l’état d’exception, conformément à
l’article 35 de la constitution, contexte pendant lequel le Roi exerce la totalité du
pouvoir et tout acte pris dans cette période est considéré comme émanant du Roi.
L'arrêt confirme que le Roi n’est pas une simple autorité administrative, ce qui ne
permet pas à la Cour Suprême de se prononcer sur ces décisions. C’est ainsi que
l’article 1 et 2 du Dahir de 2 rabia 1377 (27/9/1957) relatifs à la création de la Cour
Suprême déclarent que la compétence en matière du contentieux de excès de pouvoir
s’applique seulement aux décisions émanant des autorités administratives.
Pour prouver cela le juge s’est basé sur l’article 19 et 83 de la constitution, de même
qu’il a invoqué la notion de l’IMAMAT :
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‘’ le Roi est le commandant des croyants, chef suprême de la Nation, garant de l’unité et
de la continuité de l’état’’. Par conséquent, il exerce la totalité des pouvoirs. Dans le
même sens, l es juges exercent le pouvoir judiciaire par délégation royale et leurs
jugements sont prononcés et exécutés au nom de Sa Majesté Le Roi
On en déduit que le juge s’est fortement basé sur le critère organique pour fonder sa
décision.
Alors si le Roi n’est pas une autorité administrative, ses décisions ne sont pas
susceptibles d’un recours pour excès de pouvoir, mais la société peut intenter un
Recours Gracieux devant le roi, en lui demandant de procéder à une nouvelle étude du
dossier qui le conduira peut être à adopter une solution favorable pour elle.
Il faut dire que cette affaire nous rappelle celle de Ronda : l’arrêt du 18 juin 1960, dans
lequel la Cour Suprême s’est également déclarée incompétente.
Par ailleurs, et à l’occasion du discours d’ouverture de l’année judiciaire 1970/1971, le
Président de la Cour Suprême, Feu Me Ahmed Bahnini, avait déclaré
qu'indépendamment du fait que le Roi exerce un pouvoir règlementaire, il n’est pas
considéré comme une autorité administrative. Autrement dit, les décisions royales
bénéficient d'une immunité, et elles ne sont, par conséquent, pas susceptibles de faire
l'objet d'un recours en annulation.
B. Position doctrinale
Autres
Le Roi n’est pas une autorité administrative, les arguments sont différents :
Mohammed Achergui, : Le recours Gracieux, Représentant suprême
de l’État
Abdel kader Bayna : Pouvoir discrétionnaire,
Abdelazize Benjelloun : Les principes généraux du Droit Musulman
Première nomination remonte à 1977, les conseillers bénéficient des privilèges accordés aux
ministres.
Création 1955, chapoté par un SGG , LE Dahir de 1966 lui confère les prérogatives du
ministre.
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- Et, en tant que conseiller juridique du gouvernement, il donne son avis sur les questions
d’ordre juridique qui lui sont posées par les administrations et les établissements publics. A
cet effet, il instruit toute consultation quant à l’interprétation des dispositions d’un texte au
regard du contexte général tant constitutionnel que législatif et règlementaire.
Les ministres sont responsables, chacun dans le secteur dont il a la charge et dans le cadre de
la solidarité gouvernementale, de la mise en œuvre de la politique du gouvernement.
Les ministres accomplissent les missions qui leur sont confiées par le Chef du
Gouvernement. Ils en rendent compte en Conseil de Gouvernement, Art 93.
Les Ministres d'Etat bénéficient de ce titre surtout pour le prestige. Leur seule attribution
supplémentaire est la possibilité d'organiser des réunions interministérielles — compétence
normalement réservée au Chef de Gouvernement.
Ministre d’Etat est un titre purement honorifique qui confère à son titulaire une préséance
protocolaire sur les autres membres du gouvernement, le poste de ministre d’Etat peut
s’expliquer par le désir d’associer au gouvernement une personnalité en raison soit de sa
compétence, de son audience ou d’une longue expérience acquise dans un domaine
déterminé, et même lorsque le ministre d’Etat n’a pas de responsabilité ministérielle, il
participe aux travaux du gouvernement et à la prise de décisions.
Les Ministres délégués agissent sur un champ de compétence plus spécialisé, sous
l'autorité du Chef de Gouvernement ou d'un ministre de tutelle.
Les Secrétaires d'Etat exercent leurs fonctions soit sous l'autorité du chef de gouvernement
ou d'un ministre, soit de façon autonome à la tête d'un département ministériel.
A. Les Ministres :Les attributions des Ministres ,Article 93.
Les ministres sont responsables, chacun dans le secteur dont il a la charge et dans le cadre de
la solidarité gouvernementale, de la mise en oeuvre de la politique du gouvernement.
Les ministres accomplissent les missions qui leur sont confiées par le Chef du
Gouvernement. Ils en rendent compte en Conseil de Gouvernement. Ils peuvent déléguer une
partie de leurs attributions aux secrétaires d'État.
Au Maroc, les constitutions successives ont toujours contenu des dispositions relatives à la
décentralisation et aux collectivités locales. Néanmoins, la constitution du 29 juillet 2011 se
démarque de ses devancières-1962,70,72,92,96 par l'importance accordée à la
décentralisation territoriale. Consacrant la décentralisation comme forme de l'organisation
territoriale du Royaume, elle ouvre la voie à une nouvelle organisation verticale des rapports
entre l'Etat et les collectivités territoriales.
Article premier, Constitution 2011:
« Le Maroc est une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et
sociale.
Le régime constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l'équilibre et la
collaboration des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et participative, et les
principes de bonne gouvernance et de la corrélation entre la responsabilité et la reddition
des comptes.
La nation s'appuie dans sa vie collective sur des constantes fédératrices, en
l'occurrence la religion musulmane modérée, l'unité nationale aux affluents multiples,
la monarchie constitutionnelle et le choix démocratique.
L'organisation territoriale du Royaume est décentralisée, fondée sur une
régionalisation avancée ».