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² Cours d’Institutions Administratives

Pr Mayacine DIAGNE

Maître de conférences à l’Université Gaston BERGER

Introduction générale :

Eléments fondamentaux de définition :

Pour aborder efficacement la présentation des Institutions Administratives au Sénégal,


plusieurs éléments de définitions doivent être formulés. On va d’abord présenter la matière
ensuite préciser les notions transversales comme celle de personne morale de droit public. Il
faut ensuite définir des notions essentielles que l’on trouve dans les différents modes
d’organisation administrative. Il faut enfin définir les bases constitutionnelles du droit des
Institutions administratives.

I- Sur la matière relative aux Institutions Administratives :

Il est important ici de situer la matière au sein des diverses branches du droit. Ensuite
déterminer le champ d’action de la discipline.

1- Sur la discipline au sein des diverses branches du droit :

Le droit peut être défini comme l’ensemble des règles régissant la vie en société et
sanctionnées par la puissance publique. Selon notre conception du droit, ces règles peuvent
être distinguées selon qu’elles relèvent du droit public où sinon du droit privé.

Le droit privé régie essentiellement les rapports entre les personnes physiques et les personnes
morales de droit privé. Exemple : les sociétés, les associations. Le droit privé s’applique ici
pour les activités d’une personne.

Le droit public s’applique aux personnes morales de droit public. Exemple: les collectivités
locales (les communes). La règle applicable dépend de la nature de la relation juridique.
Ainsi, le droit public régit la constitution, l’organisation et le fonctionnement des Institutions
publiques, entre la puissance publique et les particuliers (conditions d’octroi de l’autorisation
de construire). Les principales branches du droit public sont : le droit constitutionnel, le droit
administratif, les finances publiques et le droit international public.
Le droit constitutionnel fixe les grandes règles de l’organisation de la vie en société. Il définit
les relations entre les individus (principe d’égalité), définit les rapports entre les gouvernants
et les gouvernés (droit de vote), il régit enfin les pouvoirs qui constituent l’Etat.

Le droit administratif a pour objet d’encadrer l’action de l’administration dans un Etat de


droit. Il s’agit de l’administration, autrement dit les Institutions administratives sur le plan
central et local ainsi que le fonctionnement de l’administration c’est-à-dire les actes
administratifs, les services publics, le contrôle juridictionnel et non juridictionnel.

Les finances publiques déterminent les modes d’utilisation de l’ensemble des ressources de
l’Etat et des autres acteurs publics.

Le droit international public s’intéresse aux relations entre les Etats. C’est le droit des traités
internationaux. Il s’intéresse également à la place des individus dans la société internationale.

Pour conclure, l’étude des Institutions Administratives est une discipline qui relève du droit
public et qui s’inspire comme une branche du droit administratif.

L’organisation administrative où le droit des Institutions administratives est une branche du


droit public interne et plus précisément du droit administratif général. Le droit des Institutions
Administratives est une branche fondamentale. Trois raisons expliquent cela : En premier
lieu, la matière est souvent enseignée dès la première année des études juridiques générale et
elle est considérée comme une étape nécessaire pour tirer le meilleur de l’enseignement du
droit administratif. En second lieu, ce cours pourrait être sous-estimé par les étudiants
simplement parce que les modalités de son enseignement dans les universités ne la valorisent
pas toujours (25h). Il y a aussi le rapprochement de cette matière avec des matières
périphériques extra-juridiques comme le sport, l’économie, l’anglais. Dès lors, il est donc
nécessaire de souligner ici que par la suite, tous les autres enseignements du droit
administratif reposeront sur celui-ci et même s’il est assorti d’un faible coefficient à l’examen,
il est en fait un enseignement fondamental. Aucun cours ne viendra rafraîchir vos
connaissances de base comme le fait ce cours, il faut alors que nos connaissances soit dès
l’origine solides.

L’organisation administrative englobe non seulement l’étude des Institutions Administratives


mais aussi le système administratif c’est-à-dire l’administration mais aussi et surtout les
rapports que cette administration entretient avec les administrés.
En troisième lieu cette matière reste d’autre part privilégiée dans de nombreux concours
administratifs, on serait surpris en consultant les annales de concours de constater à quel point
les sujets portants sur l’institution reviennent fréquemment. Ils sont en fait aussi nombreux
que celle portant sur le droit administratif général. La maitrise de cette matière est non
seulement indispensable à l’étudiant du premier cycle qui entreprend des études juridiques
mais aussi à celui qui prépare les concours.

I- Les notions d’administration et d’institutions administratives :

Si l’on considère l’administration dans son ensemble, on peut la définir comme une
structure créée pour gérer les affaires publiques c’est-à-dire celles dans lesquelles une
intervention du pouvoir public a été décidé. Quant à la notion d’Institutions Administratives,
elle est plus étroite que celle d’administration car elle ne recouvre que les personnes morales
de droit public.

Parmi ces Institutions Administratives, certains sont dotées de la personnalité morale (aptitude
à être sujet de droit et redevable d’obligation). Par exemple: l’Etat qui est une personne
morale, ensuite la commune en tant que collectivité locale.

NB: avant, le département était une circonscription administrative. Aujourd’hui avec l’acte 3
de la décentralisation, il est devenu une commune. Au Sénégal, il y a 45 départements.
(L’Etablissement public diffère de la collectivité locale).

Parmi ces Institutions, il y en a d’autres qui ne bénéficie pas de la personnalité morale c’est-à-
dire les Ministères, l’Assemblée nationale, les Autorités Administratives Autonomes, , les
service déconcentré de l’Etat (Services extérieurs).

Rappel Méthodologique :

Le terme Institution désigne une structure juridiquement organisée dotée de moyens, de


compétences, de personnels et chargée d’une mission où d’une fonction publique. Elle est
composée soit d’un seul responsable comme le président de la république, le premier ministre,
le médiateur de la république, ou le maire ou au contraire d’une collectivité responsable
comme le gouvernement, le conseil régional, le conseil municipal. L’institution à des
compétences générales comme le premier ministre, le maire, le préfet ou des compétences
spécialisées comme le ministre ou le chef de services. Ces institutions ou administrations
peuvent avoir une grande autonomie de fonctionnement pour être largement indépendant de
l’autorité centrale. Une deuxième précision concerne le caractère hybride de ces institutions
ou de ces administrations par opposition au celles du secteur privé. Les Institutions Publiques
appartiennent à l’espace public, les Institutions Privés à l’espace privé ou à la société civile.
La différence entre ces catégories d’institution réside à la fois dans leur fonction, leur mission
et leur régime juridique. Une institution publique a la plupart du temps pour mission la
satisfaction d’un besoin d’intérêt général. Elle vise l’intérêt de la collectivité. Au contraire,
l’institution privé vise un intérêt privé au profit généralement de ces membres comme la
société commerciale qui vise généralement la recherche de profit.

Une troisième précision concerne le constat selon lequel une institution publique fait
référence à la fois à des institutions politiques et administratives. Cela explique que les
manuels et ouvrages d’institutions publiques n’évoquent pas directement les institutions
publiques mais aussi le droit constitutionnel et les institutions politiques, la science politique,
de l’autre le droit administratif, la science administrative et les institutions administratives.
Les institutions politiques découlent de notre organisation constitutionnelle. Elles permettent
aux autorités politiques de disposer de moyen de gouverner ou de légiférer dans le cadre de
l’Etat. Elles sont normalement premières puisqu’elles décident et orientent. Les institutions
administratives elles, constituent normalement des moyens au service du politique pour
atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. Elles sont donc des institutions secondes dans le
processus démocratique de décision. Le terme institution renvoie à des réalités variées par
exemple le mariage est une institution vis-à-vis des tiers et de la société (au regard de la
situation qu’elle créée vis-à-vis des tiers). Dans un tout autre registre, le parlement et la
commune ont pareillement la qualité d’institution. Le dénominateur commun entre ces
institutions est qu’elles sont tous issues d’une manifestation créatrice et organisatrice de la
volonté humaine. Elles ont en ce sens étaient instituées par les hommes. La doctrine identifie
en leur sein des institutions organes c’est-à-dire des organismes dont le statut et le
fonctionnement sont régis par le droit par exemple le parlement et la commune.

A côté de ces institutions organes, toutes ne sont cependant pas des institutions
administratives. En définitive, les institutions administratives peuvent être définies comme
l’ensemble des structures organisées mises en place dans la société pour la gestion des affaires
administratives pour assurer la gestion des affaires administratives. On peut considérer les
institutions administratives comme les collectivités territoriales, les établissements publics, les
circonscriptions administratives.
II- Les différents modes d’organisation administrative :

Après avoir résumé les notions clef afférentes à toutes institutions administratives dans
un Etat unitaire décentralisé c’est-à-dire la centralisation, la déconcentration et la
décentralisation, nous mettrons l’accent sur les caractéristiques du modèle sénégalais actuel.

A- La centralisation :

La centralisation se définie comme une technique d’organisation d’une administration


qui rassemble toutes les autorités investies d’un pouvoir de décision en un seul point central
appelé la capitale administrative.

Toutefois, cette centralisation administrative absolue s’avère inconcevable dans un Etat


moderne en raison du poids pris par l’activité administrative. Ici un mode d’organisation
administrative fortement centralisé se traduirait par une lourdeur administrative peu
compatible avec les impératifs d’une gestion moderne.

B- La déconcentration :

C’est une mesure d’organisation interne à l’Etat. C’est une autre technique
d’agencement de l’organisation administrative de l’Etat qui consiste à conférer une partie du
pouvoir de décision à des agents répartis sur le territoire, ceux-ci étant hiérarchiquement
subordonné au pouvoir central (délégation de signature, de pouvoir). C’est le principe du
pouvoir hiérarchique.

La principale vertu de la déconcentration c’est son caractère de correctif à la centralisation.


Par le partage des tâches, la lourdeur administrative est atténuée. Grâce à la proximité, les
décisions sont mieux adaptées à la réalité. (Cf. Alain BOCKEL, Demba SY).

Exemple:

-Le gouverneur est le représentant du président de la république dans la région

-Le préfet est le représentant de l’Etat dans le département

-Le sous-préfet est le représentant de l’Etat dans l’arrondissement

C- La décentralisation :
Dans le cadre de la décentralisation territoriale, l’Etat ne se cantonne plus d’organiser
en interne l’exercice de ces compétences mais il choisit d’abandonner une partie de son
pouvoir de décision au bénéfice d’autorité élues (critère de légitimité du pouvoir). Les
personnes morales de droit public distinctes de l’Etat sont instituées par l’article 100 de la
Constitution à travers la reconnaissance de personnes de droit public autre que l’Etat lui-
même avec la remise de compétence propre (santé, éducation, urbanisme…), elles disposent
aussi de moyens humains. C’est pourquoi au Sénégal on a une fonction publique locale, de
moyens techniques et financiers (le budget de l’Etat est différents du budget des collectivités
locales). Cependant, les collectivités locales restent sous la surveillance juridique de l’Etat qui
exerce sur elles un contrôle de tutelle.

III- Le modèle sénégalais d’organisation administrative :

Traditionnellement centralisé, le modèle sénégalais d’organisation administrative a


évolué dans le sens d’un renforcement progressif de la déconcentration et de la
décentralisation. Ainsi, le régime juridique des institutions administratives se subdivise en
administration d’Etat et en administration centralisée. L’administration d’Etat repose sur deux
niveaux, le niveau central et le niveau déconcentré qui agissent au nom d’une personne
morale unique qui s’étend sur l’ensemble du territoire national (l’Etat). Exemple : le premier
ministre, les services ministériels.

Les autorités des services déconcentrés ont un champ d’action courant sur une partie du
territoire. Exemple : l’arrondissement, on utilise le terme circonscription administrative qui
est une portion du territoire national servant de cadre d’action aux différents services de l’Etat
et ne bénéficiant pas de la personnalité juridique.

La décentralisation a pour objet de transférer des attributions jusqu’alors étatiques à des


personnes publiques indépendantes de l’Etat et qui sont sous contrôle bénéficiant d’une réelle
autonomie de gestion. Ce sont les collectivités locales et une collectivité locale est une portion
du territoire nationale doté de la personnalité juridique et à ce titre le siège d’une
administration locale est composé d’assemblées élues.

IV- Les bases constitutionnelles du droit des Institutions Administratives :


L’article 42 de la constitution comporte l’affirmation de la subordination de
l’administration au gouvernement. En démocratie, la structure du pouvoir implique que les
agents appelés au service de l’Etat soient placés sous le contrôle des gouvernants élus par le
peuple. La subordination de l’administration au gouvernement constitue la règle autour de
laquelle s’ordonne leur rapport respectif. En second lieu, on note des règles générales du
vecteur gouvernemental. En effet, la constitution comporte une série de disposition établissant
un bicéphalisme administratif entre le président de la république et le premier ministre tant
dans l’exercice du pouvoir réglementaire que du point de vue de la nomination de
fonctionnaire. Les compétences sont ainsi partagées entre le président de la république et le
premier ministre, voir article 43 et 53 de notre constitution. Il y a des dispositions dans la
constitution concernant l’administration locale décentralisé (titre 11).

V- Les dispositions relatives à l’administration locale décentralisée :

Il faut dire que la constitution évoque des règles importantes substantielles relatives
aux collectivités territoriales. On trouve dans la constitution le principe d’indivisibilité du
territoire. Il y a également dans la constitution la représentation des collectivités locales de la
république par le Sénat. Enfin, il y a le grand principe fondateur de la décentralisation qui est
celui de la libre administration des collectivités locales (article 102, 134 dans le projet de
constitution de MBOW).

Orientation bibliographique :

Christopher GETIER (Institutions Administrative)

Henri OBERDOFF (Les Institutions Administratives, éditions Sirey)

Olivier GOHIN (Les Institutions Administratives, LGDJ, 16e édition)

Demba SY (Droit Administratif, CREDILA Dakar, 2008)

Alain Bockel (Droit Administratif, Dakar)

Jean Claude GOTRON (L’administration sénégalaise, coll. Encyclopédie administrative


1971)

Mamadou DIOP (L’administration d’Etat, Dakar édition clair Afrique 2011)

Mamadou DIOP (Le pouvoir local, édition 2001).


Titre I : Les principes généraux de l’organisation administrative :

Cette partie du cours comporte deux sections : les principes généraux de l’organisation
administrative (partie 1), les principes qui président à l’organisation des structures avant de se
consacrer à ceux qui sous-tendent à l’organisation des rapports entre les différentes
institutions.

Chapitre 1 : L’organisation des structures

Les structures administratives sont organisées autour de principes directeurs dont les
uns révèlent des tendances marquées par des traitements uniformes. Ce sont les éléments
d’uniformisation (section 1), alors que d’autres semblent suivre un chemin inverse en faveur
de traitement différenciés, ce sont les éléments de différenciation (section 2). La philosophie
qui anime ces structures va traduire la recherche d’un équilibre difficile entre la volonté de
traduire un Etat fort et le respect des particularismes locaux avec lesquels ils doivent
composer.

Section 1 : Les éléments d’uniformisation

La conjugaison de l’article 1 et de l’article 3 de la constitution sénégalaise montre que


le Sénégal est une république indivisible qui assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens.
Le principe de libre administration des collectivités locales (art 1O2) ne peut donc se déployer
que dans le respect de l’indivisibilité de la république (Paragraphe 1) et du principe d’égalité
(Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Le principe d’indivisibilité de l’Etat

Ce principe obéit à deux exigences, il y a d’abord la souveraineté exclusive de l’Etat


(A) ensuite il y a l’absence d’un pouvoir normatif autonome des collectivités locales (B).

A- La souveraineté exclusive de l’Etat :

L’exigence du respect de l’indivisibilité signifie d’abord que le législateur ne peut par


le biais de la libre administration des collectivités locales modifier la forme unitaire de l’Etat.
Ensuite, ce principe signifie également que les collectivités territoriales peuvent se voir
reconnaître des attributions étendues mais elles ne peuvent recevoir ou s’attribuer une parcelle
de souveraineté dont seul dispose l’Etat. Exemple1 : il ne saurait y avoir de délibération de la
région étrangère à l’organisation et au fonctionnement de cette catégorie de collectivité locale.
Exemple2 : L’article 3 de la constitution dispose qu’aucune section du peuple ni aucun
individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté.

B- L’absence de pouvoir normatif et autonome des collectivités locales :

Ici le principe d’indivisibilité de l’Etat consacre le pouvoir normatif de l’Etat qui


exclut un pouvoir autonome et normatif des collectivités locales. Le Sénégal est une
république indivisible et un c’est-à-dire un Etat unitaire décentralisé. C’est ainsi qu’il y a une
combinaison de l’article 3, 1O2 et 5 de notre constitution, on peut dire que tout acte de
discrimination raciale, ethnique, ou religieuse de même que toute propagande régionaliste
pouvant porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat où à l’intégrité du territoire de la
république sont punis par la loi. Décentraliser n’est pas créer des Etats dans l’Etat. La
conséquence du principe de l’indivisibilité est que s’agissant des collectivités territoriales,
celles-ci n’y disposent pas d’un pouvoir normatif autonome. La tendance semble pourtant être
différente dans plusieurs Etats. Cela se vérifie dans les Etats-fédéraux où il y a dans l’Etat
fédéré la loi fédérée au profit de l’Etat fédéré et la loi fédéral au profit de l’Etat fédéral. Mais
également dans les Etats régionalisés où il y a à côté de la loi nationale la loi régionale. En
Espagne, on parle de loi régionale ou nationale et les lois provinciales (pouvoir normatif
autonome des collectivités territoriales).

Paragraphe II : Le principe d’égalité des collectivités territoriales

L’idée de traitement égalitaire apparaît tout d’abord par l’affirmation du code des
collectivités locales selon laquelle une collectivité locale ne peut établir ou exercé de tutelle
sous une autre collectivité locale, il n’y a donc aucun pouvoir hiérarchique entre les catégories
de collectivités locales existante. Le traitement égalitaire apparaît à travers l’existence d’un
droit commun institutionnel. Sous ce rapport, dans chaque collectivité locale, il va y avoir
deux catégories d’organe : l’organe délibérant et l’organe exécutif.

L’égalité permet de doter la collectivité locale d’élus locaux qui vont avoir un véritable statut
pour mener à bien les missions que les électeurs leur ont confiées. Il faut rappeler que les élus
locaux sont appelés à devenir des gestionnaires et des techniciens.

Section 2 : Les éléments de différenciation

Compte tenu du principe unitaire posé par la constitution, toutes les collectivités
locales doivent être traitées de manière égale. Mais l’idée d’un traitement particulier de
certaines institutions administratives au regard des règles et principes du droit institutionnel
commun s’est aujourd’hui imposé dans la pratique des pouvoirs publics.

En effet, le problème est de savoir s’il faut traiter à l’identique les populations vivant dans des
régions riches ou pauvres, des régions parfois à fort potentiel minier, des régions en crise
(banlieue/ville prospère). (Jean-Marie COXTIER, territorialisation/déterritorialisation de
l’action publique 1997 page 723).

Dans un tel contexte, la différenciation permet de recourir à des règles dérogatoires à la


législation nationale pour préserver l’unité, la diversité et rechercher des formules variées de
statuts particuliers vont ainsi voir le jour aussi bien au Sénégal qu’en France. On trouve des
traitements juridiques différenciés au Sénégal aussi bien au niveau des administrations
centrales qu’au niveau des collectivités territoriales.

Paragraphe I : Les administrations centrales à statut particulier : l’exemple des autorités


administratives indépendantes

L’analyse des autorités administratives indépendantes compose deux volets à savoir


l’institution (A) et le statut (B).

A- L’institution :

Les autorités administratives indépendantes sont dotées d’un statut spécifique différent
des administrations classiques. Leur singularité réside d’une part dans leur autonomie par
rapport au système hiérarchique et d’autre part dans la variété. Le recours de ces instances
répond à des raisons à la fois d’ordre politique et juridique. Elles permettent d’une part
d’éviter une intervention directe de l’administration classique de l’Etat désormais jugée
inopportune dans des secteurs considérés comme sensible comme la communication,
l’information, concurrence, les marchés publics et d’autre part d’assurer des actions mieux
adaptés aux exigences de la régulation de ces secteurs grâce à l’octroi de moyen diversifiés
allant des pouvoirs juridiques classiques à des modes d’expression plus souples (avis,
observation…)

(Jean DIOP, autorité administrative indépendante) « Autorité administrative locale ».


Formule originale d’administration locale, formule originale en France venue des USA sur le
modèle des agences fédérales qui sont des organismes indépendantes vis-à-vis de l’exécutif.
On peut citer pour la France la commission de contrôle des bandes, la commission paritaire
des publications des agences et presses, la commission nationale de contrôle des campagnes
électorales, le conseil de concurrence, le conseil supérieur de l’audiovisuel…

Au Sénégal, les autorités administratives indépendantes commence à apparaître. C’est le cas


du médiateur de la république, du conseil nationale de régulation de l’audiovisuel, de la
commission de la concurrence, de l’autorité régulatrice des marché publics, de l’observatoire
des élections…

C’est ensuite un statut.

B- Le statut des autorités administratives indépendantes :

Ce statut se caractérise par trois traits fondamentaux :

--Ces autorités administratives indépendantes sont d’abord des autorités. L’autorité c’est
quelqu’un qui a des pouvoirs de décision par voie individuelle mais aussi c’est une autorité
faisant des propositions et des recommandations.

--Ce sont des institutions administratives : ce sont des autorités créées par l’administration
elle-même non seulement pour les contrôler mais aussi pour réguler ses rapports avec les
administrés, par exemple le médiateur de la république.

--Ce sont des autorités indépendantes et n’ont pas de personnalité juridique pour l’essentiel et
leur budget est rattaché à l’administration. Elles ne sont pas dans un pouvoir hiérarchique, ni
dans un pouvoir de tutelle.

Le mandat de leurs membres est généralement d’une relativement longue et non


renouvelable. Cf. arrêt du Conseil d’Etat français du 10 juillet 1981, RETAIL, AJDA, p81
Dalloz. L’autorité administrative n’est donc pas une autorité juridictionnelle.

Paragraphe 2 : Les particularismes locaux au Sénégal

Le principe d’indivisibilité s’est accommodé sous l’empire de la constitution de


différenciation statutaire. Ces différents statut comportent deux volets qui sont d’une le
schéma commun institutionnel des collectivités territoriales et d’autre part le statut spécifique
applicable dans certaines collectivités locales. Le schéma commun institutionnel des
collectivités locales renvoie à l’existence d’une catégorie de collectivité locale qui dispose
d’un statut de droit commun. Il existe en France comme au Sénégal une première catégorie de
collectivité territoriale de la république. Au Sénégal, les collectivités locales qui relèvent du
statut du droit commun sont : la région, les communes et les communautés rurales et bientôt le
département avec l’instauration de l’acte 3 de la décentralisation. Ce schéma signifie que ces
collectivités locales sont marquées ici aussi par un certain nombre de caractéristiques
fondamentales constitutives d’un droit commun institutionnel. Dans cette catégorie de
collectivité locale, on parle d’organe délibérant et d’organe exécutif.

C- Les collectivités locales spécifiques où particulière :

L’article 72 de la constitution énumère les catégories de collectivité locale de la


république (en France). Au sein de ces catégories, il convient de de distinguer les collectivités
de droit commun c’est-à-dire les communes, les départements et les régions ; il convient de
distinguer également les collectivités à statut particulier en France, Paris, Lyon, et Marseille et
les collectivités d’outre-mer (Antilles, Guyane, Martinique). Au Sénégal, la constitution ne
mentionne pas les catégories de collectivités locales. Cela signifie que le législateur peut créer
d’autres catégories où supprimer les catégories déjà existantes. Ensuite l’organisation, la
composition où le fonctionnement des collectivités locales relève de la loi. En 1973, il y a eu
au Sénégal des communes et il y a un statut particulier, il s’agit des communes chefs-lieux de
région. Aujourd’hui, reste en vigueur la loi de 1983 qui met en place une organisation
administrative spécifique pour la ville de Dakar. Cette loi a pour caractéristique principale
d’instituer à Dakar des structures de superposition. Les structures de base c’est les
départements (département de Pikine, de Guédiawaye, de Rufisque, de Bargny…). Il y a à
Dakar des communes d’arrondissement (environ 43 mais qui vont bientôt être supprimées
avec l’acte 3 de la décentralisation). Il y a à Dakar des communautés rurales (Yenne,
Sangalkam, Sébikotane devenu une commune) mais il y a des communautés rurales
(Bambilor, Tivaouane peulh, Niagga). Il y a aussi des villes à Dakar (Dakar, Pikine,
Guédiawaye, Rufisque, Bargny), il y a des structures de superposition (il y a un gouverneur,
un conseil régional, la communauté d’agglomération de Dakar, CADAR, de Rufisque, CAR,)
qui sert des associations de commune, voir sur ce point la réorganisation de Dakar et de sa
région, loi n°83-48 du 18 février 1983. Article de Marc de Ben (Revue des Institutions
Politiques et Administratives du Sénégal n°11 p985), Ibou DIAITE, Le statut administratif de
Dakar, nouvelles annales africains 1965, p27.

Chapitre 2 : L’organisation des rapports

La forme de l’Etat au Sénégal est celle d’un Etat unitaire décentralisé. Celui-ci est
caractérisé par un centre d’impulsion politique et juridique auquel la population est
uniformément soumise sur tout le territoire. Toutefois, la taille de ce territoire conduit à le
diviser en collectivités géographiques dont l’autonomie à l’égard du centre pose problème.
Pour prendre la mesure de ces rapports entre le centre et la périphérie, nous nous proposons
dans ce chapitre d’étudier les techniques administratives mises en œuvre pour organiser les
relations qui s’établissent entre eux. Sur cet aspect, nous constatons d’abord que l’Etat central
a conçu différents types de mécanismes pour régler les rapports verticaux qui unissent les
différentes autorités administratives établies au sein de l’Etat (section1), ensuite nous
étudierons les différents procédés auxquels il a recours pour encadrer les rapports horizontales
entre collectivités locale (section2).

Section 1 : Les rapports verticaux

Ces rapports sont ceux qui établissent les rapports entre l’Etat et les autres institutions
infra-étatique. Quels sont en premier lieu les cadres dans lesquels ces rapports s’organisent
(paragraphe 1), quelles sont en second lieu les techniques de contrôle qui ont été imaginées
afin de permettre au centre de s’assurer que la forme unitaire n’est pas remise en cause par les
différents autorités administratives inférieures (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les cadres d’organisation

La centralisation et la décentralisation sont deux procédés de technique d’agencement


des structures administratives. D’une manière générale, l’administration n’est pas une
personne morale mais elle utilise des structures ayant la qualité de personne morale comme
les établissements publics. La question est dès lors de savoir comment l’Etat va organiser le
domaine de compétence et les activités de toutes ces structures ? A cette question, le droit
administratif apporte deux réponses, la centralisation et la décentralisation.

A- La centralisation :

Elle suppose au Sénégal où dans le pays un centre administratif unique. Elle revêt
deux aspects, la concentration et la déconcentration.

1- La concentration :

Dans un pays ayant adopté la concentration administrative, tous les problèmes


administratifs seront pris en charge par l’Etat et ses services. Toutes les décisions qui intéresse
l’ensemble du territoire relève ici de la compétence des autorités administratives de l’Etat
donc du centre. Les services centraux règlent les affaires nationales et tranchent les décisions
générales. En fait, dans ce système concentré, tout part du centre pour revenir au centre. Les
autorités locales n’ont aucun pouvoir propre pour prendre la plus petite décision, elles doivent
s’adresser aux services centraux. Il faut cependant dire que ce système très concentré n’existe
nulle part à l’Etat pur. Il y a toujours une dose de déconcentration.

1- La déconcentration :
a- Définition :

La déconcentration est une modalité d’aménagement du pouvoir central, une modalité


de la centralisation. Il de répartir les pouvoirs au sein d’un même appareil administratif, l’Etat.
La déconcentration est une technique permettant d’éviter l’engorgement du pouvoir central,
elle se réalise par le procédé de la délégation de compétences. Ici les autorités centrales, par
un texte donnent compétence aux autorités locales pour prendre des décisions concernant la
localité (décret de 1973 relatif à l’attribution des compétences de l’Etat, le gouverneur, le
préfet, le sous-préfet et même le chef de village). La déconcentration consiste à reconnaitre
des pouvoirs de décision à des organes centraux qui n’en constituent pas moins de rouages de
la même administration. Elle n’entraîne donc pas la création de personne morale nouvelle.
Enfin les autorités administratives déconcentrées sont soumis à un contrôle hiérarchique très
strict de la part des autorités administratives centrales. Elles sont donc des autorités
subordonnées par rapport au pouvoir central. C’est le pouvoir hiérarchique (rapport de
subordination entre l’Etat et les autorités déconcentrées).

b- Les modalités de la déconcentration :

Il y a la déconcentration territoriale et la déconcentration fonctionnelle.

- La déconcentration territoriale :

Elle consiste à confier le pouvoir de décision à une autorité compétente sur une portion du
territoire nationale appelée circonscription administrative. Exemple: le département et
l’arrondissement sont des collectivités locales déconcentrées.

- La déconcentration technique où par services :

Elle bénéficie à une autorité déterminée en raison de sa spécialité. Exemple : un ministre


où un directeur au sein d’un ministère.

B- La décentralisation :
Elle apparaît aussi comme un moyen de réaliser l’autonomie locale. En effet, elle
permet d’accorder une certaine autonomie aux structures concernées. La décentralisation est
un système d’organisation administrative qui reconnaît une existence juridique à des
collectivités secondaires qui sont dotées de la personnalité morale et qui sont appelées à gérer
leur propres affaires par l’intermédiaire d’organes issus d’elle-même. Cf. Alain Bockel,
Ouvrage de droit administratif.

La libre administration des collectivités locales se définit comme une liberté de gestion de
celle-ci par l’intermédiaire d’organes issus d’elle-même (l’organe délibérant, le conseil et
l’organe exécutif, le maire).

La décentralisation permet donc :

D’éviter l’engorgement du pouvoir central,

De susciter des initiatives au niveau local et aussi de multiplier les centres de décision

De faire participer les populations à la gestion de leurs propres affaires (participation


citoyenne démocratique, tel est l’avantage de la politique de décentralisation, elle est faite par
le citoyen). Cf. Mayacine DIAGNE, collectivité locale et citoyen, dernière partie, ce que le
citoyen peut apporter à sa collectivité locale.

En cela c’est un procédé démocratique qui favorise la gestion de proximité.

-Les conditions de la décentralisation :

Elles sont au nombre de quatre :

-Une collectivité décentralisée doit avoir la personnalité juridique, c’est-à-dire qu’elle sera
considérée comme un véritable sujet de droit qui aura des biens, des agents, un budget
autonome, la capacité d’agir en justice et de passer des contrats.

-Elle doit avoir vocation à gérer ses propres affaires en fonction de ses intérêts propres (les
compétences transférées).

-Elle doit être administrée par des autorités qui lui sont propres et qui sont désignées et
élues par les populations elle-même.
-Elle doit être soumise à un contrôle de l’autorité centrale appelé contrôle de tutelle
prévue par un texte. Donc, pas de tutelle sans texte. Il y a donc une tutelle administrative
différente du contrôle hiérarchique. Code des collectivités locales, Décret 72-636

-Les modalités de la décentralisation ; les types de décentralisation

- La décentralisation territoriale :

Elle consiste à individualiser une collectivité humaine circonscrit sur une partie du territoire et
à la charger de gérer l’ensemble de ses affaires propres. Les tâches sont définies selon un
critère géographique. Dans la décentralisation territoriale, on trouve des collectivités
territoriales ayant compétence à mener une action administrative générale. Exemple : les
communes, les communautés rurales et les régions, plus tard le département avec l’acte 3.

-La décentralisation technique ou par service :

Elle porte sur une tâche déterminée par sa nature particulière et individualisable dont la
charge est assurée par une personne publique autonome. Elle consiste à détacher d’une
collectivité (commune, département), un service ou un ensemble de services spécialisés et à
les accorder à des établissements publics. C’est donc un critère fonctionnel

L’établissement public n’a pas une tâche générale, mais une action administrative spécialisée.
Exemple le service de l’enseignement supérieur est confié aux Universités, le service de
l’artisanat est confié à la chambre des métiers.

C- Distinction entre déconcentration et décentralisation :

Ces deux notions s’analysent comme un desservissement du pouvoir central au profit de


certaines autorités selon un critère géographique ou fonctionnel.

- Les différences :

Quant à leurs techniques juridiques : la décentralisation suppose que le pouvoir de décision


soit accordé à des personnes juridiques autres que l’Etat ayant leurs propres organes et leurs
biens propres et agissant en leur nom et gérant leurs affaires propres (affaires locales). En
conséquence, les actes pris par les organes des collectivités locales décentralisées engagent
celles-ci et non l’Etat. Si par conséquent elles causent des dommages, elles doivent leur
réparer sur leur propre budget.
Pour ce qui est de la déconcentration, le pouvoir de décision appartient à des autorités
étatiques. L’autorité déconcentrée est un organe de l’Etat désigné par le pouvoir central. Les
actes qu’elle prend sont des actes de l’Etat et les dommages causés par les autorités
déconcentrées sont réparés par le budget de l’Etat.

Quant à leur signification : la déconcentration est une réforme technique interne à une
personne publique qui est l’Etat. C’est un simple aménagement du pouvoir central,

Tandis que la décentralisation est un choix politique permettant d’instaurer une certaine
démocratie par la participation des citoyens à la gestion de leurs affaires propres.

- Les liens entre décentralisation et déconcentration :

D’abord, il peut y avoir correspondance entre le territoire d’une collectivité décentralisée


et celui d’une collectivité déconcentrée. Par exemple, jusqu’en juillet 1983 le territoire de la
région du Cap-Vert correspondait à celui de la commune. Cette correspondance peut poser un
problème de délimitation des domaines respectifs de compétences.

Ensuite, il existe ce que l’on appelle le dédoublement fonctionnel qui signifie qu’une même
autorité pourra exercer des compétences à deux titres différents. Par exemple, le maire exerce
des attributions soit en tant que représentant de l’Etat, soit en tant qu’agent de la commune.

Paragraphe 2 : Les techniques de contrôle

A la centralisation correspond le contrôle hiérarchique, à la décentralisation, la tutelle

A- Le contrôle hiérarchique :
a- Définition :

L’administration centralisée présente l’aspect d’une pyramide d’agents reliés les uns aux
autres par les liens de la hiérarchie c’est-à-dire qu’il existe entre les agents une superposition
de degré avec subordination de celui qui occupe le degré inférieur à celui qui occupe le degré
immédiatement supérieur. C’est le pouvoir hiérarchique qui assure la subordination des
organes locaux au pouvoir central.

b- Les procédés du pouvoir hiérarchique :

Le pouvoir hiérarchique s’exerce sur les organes et sur les actes.


Les pouvoirs sur les organes : l’autorité supérieure dispose du pouvoir de nomination (le
président de la république prend des décrets nominatifs qui sont des actes administratifs
unilatéraux) et de mutation des agents placés sous son autorité ; Elle dispose également de ce
que l’on appelle le pouvoir disciplinaire c’est-à-dire que l’autorité note, récompense ou
sanctionne les agents placés sous son autorité (radiation, révocation). Cela lui permet de
choisir les agents les plus compétents.

Les pouvoirs sur les actes : d’abord, il y a le pouvoir d’instruction qui permet au supérieur
hiérarchique de donner des directives générales aux subordonnés ou des ordres de services
individuels. Le supérieur dicte au subordonné le contenu des mesures à prendre, il peut agir
par circulaire ou instruction de service.

NB : il y a deux sortes de circulaire. Il s’agit de la circulaire interprétative qui n’est pas un


acte administratif et de la circulaire réglementaire qui est un acte administratif. Cf. GAJA

Il y aussi le pouvoir d’approbation, c’est-à-dire que le supérieur dispose du pouvoir


d’approuver préalablement l’acte du subordonné ; cela veut dire que l’acte ne sera exécutoire
que lorsqu’il aura reçu l’accord du supérieur.

Exemple : pour le vote du budget dans la collectivité locale, le conseil municipal vote le
budget de la collectivité locale. Au niveau de la région, c’est le gouverneur qui est le
représentant du président de la république, le budget sera renvoyé au gouverneur qui va
approuver le budget de la région en tant que collectivité locale et ce n’est qu’après son
approbation que le budget sera voté par les conseillers municipaux. Dans certain cas le budget
est renvoyé à la municipalité en raison d’une désapprobation.

Il y a le pouvoir d’annulation qui permet au supérieur de faire disparaître pour le passé et


pour l’avenir une décision illégale ou inopportune prise par l’autorité subordonnée.

Il y a ensuite le pouvoir de réformation qui permet au supérieur de modifier la décision du


subordonné sans l’annuler complétement.

Enfin, il y a le pouvoir de suspension. Ici le supérieur peut décider sans annuler ni modifier
l’acte du subordonné qui ne sera pas appliqué provisoirement.

Les techniques de contrôle sont aussi le pouvoir de tutelle.

B- La tutelle :
La tutelle administrative est le contrôle que l’Etat exerce sur les collectivités
décentralisées. C’est donc un contrôle de l’extérieur opéré par une personne publique à
l’endroit d’une autre personne publique. (Voir GAJA, affaire Nelly Le bains).

C’est un contrôle nécessaire dans l’intérêt de l’Etat lui-même qui doit sauvegarder son unité
politique et veiller au respect de la loi dans l’intérêt de la personne décentralisée pour éviter la
mauvaise gestion et dans l’intérêt des individus vivants dans la collectivité décentralisée qui
peuvent avoir besoin d’une certaine protection contre l’autorité décentralisée.

Le contrôle de tutelle est nécessaire pour assurer une bonne administration. C’est le contrôle
du représentant de l’Etat sur l’autorité décentralisée.

a- Les procédés de la tutelle :

Comme pour le pouvoir hiérarchique, la tutelle s’exerce sur les organes et sur les actes.

- La tutelle sur les organes :

La loi permet dans certains cas un contrôle disciplinaire et admet un pouvoir de nomination.
Concernant le pouvoir disciplinaire, l’Etat détient un pouvoir de suspension ou de révocation
des autorités décentralisées. Les autorités administratives décentralisées sont soit le maire, le
président du conseil rural.

Exemple : la dissolution ou la suspension du conseil municipal ou régional, la révocation du


maire (décret présidentiel par exemple).

- La tutelle sur les actes :

L’autorité de tutelle peut demander au juge d’excès de pouvoir d’annuler les actes illégaux de
l’autorité décentralisée ou dans les cas prévus par la loi les annuler elle-même. L’autorité de
tutelle dispose du pouvoir d’approbation express ou tacite (le représentant de l’Etat va
approuver ou non).

L’autorité de tutelle dispose dans certains cas du pouvoir de substitution d’action, c’est-à-dire
qu’elle peut accomplir un acte au lieu et place de l’autorité décentralisée (c’est le cas du préfet
qui peut complète les dépenses obligatoires pour que le budget soit approuvé).

Section 2: Les rapports horizontaux

Le cadre local n’est vraiment pas adapté aux exigences du développement. Le nombre
très important du niveau d’administration au Sénégal entraine une dispersion des ressources
ainsi que des moyens financiers et matériels des collectivités décentralisées (régions,
communes, communautés rurales…). Leur incapacité à assumer certaines missions les a alors
conduites à se regrouper sous diverses formes. Cette collaboration entre collectivités existe
entre les collectivités d’un même pays, il s’agit d’une collaboration interne. La coopération
inter-collectivité locale revêt deux formes. Il s’agit d’abord de la coopération locale encore
appelée coopération interne et la coopération décentralisée appelée coopération externe.

Paragraphe I : La coopération locale ou interne ou intercommunale

A- Définition :

On désigne sous le vocable d’intercommunalité la coopération entre deux ou


plusieurs collectivités locales au niveau interne d’un pays, désireuses de mettre en commun
leurs moyens ou leurs ressources en vue de prendre en charge les mêmes problèmes ou
besoins. Les articles 14 et 17 de cette même coopération fixent le cadre juridique de cette
forme de coopération. On peut citer ici la CADAKAR et la CUB (communauté urbaine de
Dakar).

B- Les fondements et principes :

L’inter-communalisation est fondée sur trois piliers essentiels. Il y d’abord la volonté


des collectivités locales membres. Il y a ensuite l’identification d’un intérêt communautaire
(ramassage des ordures). Enfin, il y a la mutation des moyens en vue d’une meilleure
rentabilité des investissements.

L’intercommunalité est assise sur deux principes : le principe de spécialité et le principe


d’exclusivité. Le principe de spécialité signifie que la structure intercommunale ne peut
exercer que les compétences qui lui ont été attribuées par les collectivités membres.

Le principe d’exclusivité signifie qu’une fois transférées à la structure intercommunale, que


ces compétences ne puissent plus être exercées par des collectivités membres.

C- Les types d’intercommunalité :

Il y en a six :

- L’entente d’intérêt régional, coopération entre des régions

- L’entente d’intérêt communal (CADAKAR)

- Les groupements mixtes (art 74 CCL)


- Les communautés urbaines

- La Communauté d’Agglomération de Rufisque et de Dakar

- Les GIC (groupement d’intérêt communautaire)

Paragraphe 2 : La coopération décentralisée ou externe

A- Définition :

En France comme au Sénégal, elle est définie comme les relations de développement,
d’échange et de partenariat entre une ou plusieurs collectivités locales, nationales, avec une ou
plusieurs collectivités locales étrangères.

B- Les formes de coopération :

Jumelage de solidarité (échanges lycée, université…)

Jumelage de coopération (pays du nord et du sud)

Implication des ONG

Approches innovantes (convention signées avec l’Etat)

Elles permettent à des pays ou organisation du nord de financer les collectivités locales
sénégalaises par un appui budgétaire, financier.

Exemple : fondation de l’agence française de développement et du progrès pour le Sénégal.

Communautarisme et décentralisation. Ici la coopération décentralisée se réalise par le contrat


entre une ONG étrangère avec les organisations communautaire de base (RADI, ENDA tiers
monde).

2e Partie : Le régime juridique des institutions administratives

Le régime juridique s’entend d’un ensemble de règles d’organisations et de


fonctionnement de l’administration ou des structures administratives ou de l’administration.
Dans ce contexte deux approches permettent de caractériser globalement l’administration.

L’approche fonctionnelle de l’administration revêt deux aspects. Au plan général,


l’administration se caractérise par plusieurs grandes fonctions. D’abord, il faut que
l’administration veille à l’ordre public. Il s’agit ici de garantir la paix et la sécurité publique.
Ensuite l’administration participe à la création et à la gestion des services publics nécessaire à
la collectivité surtout lorsque l’initiative privée est défaillante. Cela amène la puissance
publique à intervenir d’une part grâce à des activités qualifiées de régaliennes (défense,
sécurité, justice) et d’autre part à beaucoup d’autres domaines (culturel, social, éducatif).

L’administration publique contribue à réguler aussi l’ensemble des activités privées, par
exemple la production des actes réglementaires. Au plan spécialisé, chaque administration a
sa propre fonction et son propre fonctionnement. Cette forte spécialisation fonctionnelle est
visible aussi bien au niveau des ministères ou des administrations nationales qu’à celui des
collectivités des services déconcentrés de l’Etat ou des collectivités territoriales.

Au plan organique, l’administration se présente comme un ensemble d’institutions aux statuts


ou aux règles de fonctionnement très variées. C’est d’abord l’Etat et son administration
centrale et territoriale. Ce sont ensuite les collectivités locales et les établissements publics.

Dans ce contexte, le champ d’étude des institutions administratives est particulièrement vaste
aussi bien au niveau central qu’à celui du territoire. C’est la raison pour laquelle les structures
administratives sénégalaises comportent des institutions administratives de l’Etat et une
administration locale décentralisée.

Chapitre I : Les institutions administratives de l’Etat

De manière schématique, l’administration de l’Etat repose sur deux niveaux : central et


déconcentrés qui agissent au nom d’une personne morale unique, l’Etat. Les autorités et
services centraux ont une compétence qui s’étend sur l’ensemble du territoire national. On
parlera par exemple du ministère et des services ministériels. Les autorités et services
déconcentrés ont un champ d’action qui couvre une partie déterminée du territoire. On parlera
du département et des circonscriptions administratives. De telles autorités sont qualifiées
d’administrations territoriales de l’Etat. De façon spécifique, les institutions administratives
sont constituées de structures centrales et de structures déconcentrées. Nous verrons d’abord
dans une première section l’administration centrale de l’Etat et dans une deuxième section
l’administration territoriale de l’Etat.

Section I : L’administration centrale de l’Etat

Elle est constituée par la présidence de la république, les services du premier ministre,
les départements ministériels et certaines structures de coordination et de consultation.
Paragraphe I : Les autorités administratives centrales

La notion d’autorité administrative implique la capacité à exercer le pouvoir de


décision. Au niveau central, deux catégories d’autorités administratives peuvent être
distinguées. Il y a celles qui se situent au plus haut niveau de la pyramide de l’Etat (le
président de la république et le premier ministre) et des autorités de rang ministériel
(ministres, secrétaires d’Etat ou ministres délégués).

I- Les autorités administratives centrales au plus haut niveau de l’Etat :

Nous présenterons d’abord le président de la république ensuite la premier ministre.

1- Le président de la république :

Les attributions administratives du président de la république sont de deux ordres : les


unes sont normales, les autres exceptionnelles.

a- En période normale :

Il peut d’abord intervenir dans l’exercice du pouvoir réglementaire. Autrement dit, il a


la possibilité dans des hypothèses bien déterminées par la constitution d’être l’auteur de
mesures administratives exécutoires à portée générale et impersonnelle. Un tel acte
administratif ne s’impose pas à un ou plusieurs personnes nominativement désignées mais à
une catégorie de personne. Trois hypothèses de compétence présidentielle sont prévues par la
constitution.

1e hypothèse : le président de la république est compétent pour signer les ordonnances


de l’article 43 de la constitution y comprises celles prises en conseil des ministres. Ces actes
permettent au gouvernement d’intervenir à la place du législateur dans son domaine sur un
objet déterminé et avec son autorisation préalable pendant une période donnée. Le recours aux
ordonnances évite les débats parlementaires parfois long et risqués pour le gouvernement. Il
faut noter qu’une fois légiférées par le parlement, elles deviennent des actes législatifs.

2e hypothèse : le président de la république signe les décrets délibérés en Conseil des


Ministres. Ce sont les actes les plus élevés dans la hiérarchie administrative. Un décret est
délibéré en conseil des ministres soit parce que la constitution ou la loi impose cette formalité.
3e hypothèse : le président de la république joue un rôle central dans la nomination des
hauts fonctionnaires de l’Etat dont il nomme les hauts magistrats, les professeurs des
universités…qui sont nommés par décret.

b- En période exceptionnelle :

Au titre l’article 52 de la constitution « lorsque les institutions de la république…le


président dispose de pouvoirs exceptionnels ». Ainsi, il peut prendre toutes les mesures
exigées par les circonstances exceptionnelles y compris des mesures administratives à portée
générale et impersonnelle.

2- Les services de la présidence de la république :

La présidence de la république comprend : le cabinet du président de la république et


les services qui lui sont rattachés et le secrétariat général de la présidence de la république.

a- Composition et rôle du cabinet du président de la république :

Il est constitué d’une équipe de collaborateurs personnels du président de la


république. Les membres du cabinet sont nommés par arrêté du président de la république. Le
cabinet comprend un directeur de cabinet ayant rang de ministre, un assistant spécial, des
chargés de mission, un chef de cabinet. Le président peut en outre nommer des conseillers
personnels et des ministres spéciaux. Le cabinet a un rôle essentiellement politique et il assure
un rôle de secrétariat public. Il y a également le secrétariat général de la présidence de la
république.

3- Le secrétariat général de la présidence de la république :

Le secrétariat général de la république dirige le secrétariat de la présidence. C’est un


fonctionnaire nommé par décret et placé sous l’autorité exclusive du président de la
république. Il a rang de ministre. Il bénéficie des indemnités en plus des avantages de
fonctions prévues pour les ministres. Il assiste aux réunions du conseil des ministres ou
conseil interministériel présidé par le président de la république. Il assiste ce dernier dans ces
tâches de détermination et de conduite de la politique de la nation. A cet effet, il veille à
l’information du président de la république et à la coordination de l’action des services de
l’Etat. Il contrôle et présente à la signature du président tous les actes qui doivent être signés
par lui. Le secrétariat général est assisté dans sa tâche par un secrétaire général adjoint qui a
un rang de secrétaire général de ministère. Il est nommé par arrêté du président de la
république.

C- Le premier ministre :

C’est la seconde autorité administrative centrale du plus haut niveau de l’Etat.

1- Les attributions administratives du président de la république :

Le chef du gouvernement est l’autorité règlementaire de principe sur le plan national.


Parce que 90% des décrets réglementaires émanent du premier ministre. Son pouvoir de
nomination est plus modeste puisqu’il dispose et nomme aux emplois non dévolus au
président de la république ou sur délégation de compétence. Il est présenté comme le chef de
l’administration. L’ensemble des services du président de la république est désigné sous le
nom de primature. La fonction du premier ministre est prévue par la constitution. Le premier
ministre est nommé par le président de la république dont il est le collaborateur privilégié. Il
dirige le gouvernement qui applique la politique de la nation déterminée par le président de la
république. Le premier ministre contresigne certaines décisions du président de la république.

2- Les services du premier ministre :

Ils comprennent ici aussi le cabinet, les services qui lui sont rattachés et le secrétariat
général du gouvernement.

a- Le cabinet et les services rattachés :

En premier lieu, le cabinet du premier ministre est composé outre le directeur de cabinet
de conseillers techniques, de chargés de mission, d’un chef de cabinet et d’un chef du
secrétariat particulier. Tous les membres du cabinet sont nommés par arrêté du premier
ministre. Ils bénéficient des avantages prévus en faveur des membres du cabinet ministériels
par la réglementation en vigueur. En 2nd lieu, les services rattachés au cabinet sont par
exemple la cellule de communication, l’agence nationale pour la relance des activités
économiques et sociales en Casamance (ANRAC) qui sera remplacée par l’agence de
développement territorial. On peut y ajouter le conseil national de la sécurité alimentaire.

b- Le secrétariat général du gouvernement :

Il s’agit d’un organe de coordination des ministres rattachés au secrétariat général du


gouvernement. Le secrétariat général du gouvernement est dirigé par un secrétaire général qui
est un fonctionnaire de la hiérarchie A nommé par décret sur proposition du premier ministre
il a le rang de ministre. Son rôle essentiel est d’une part d’assister de façon directe le premier
ministre dans sa mission d’application de la politique de la nation déterminée par le président
de la république et de direction de l’action du gouvernement. Ainsi, il est chargé de la
préparation du dossier du conseil des ministres auquel il assiste et dont il établit le procès-
verbal. Il est chargé d’assister également à toutes les réunions interministérielles, d’en établir
ou d’en faire établir le procès-verbal. Il peut participer également sous l’autorité du premier
ministre à la coordination des départements ministériels. Sous ce rapport, il recueille toutes les
observations des départements ministériels intéressés par les projets de lois, d’ordonnances ou
de décret et convoque s’il y a lieu toutes les réunions et tous les arbitrages nécessaires. Enfin,
il est chargé d’assurer l’enregistrement, la publication et la notification après le contrôle des
lois, des ordonnances, des décrets et des arrêtés.

II- Les autorités administratives centrales de rang ministériel :

Il sera question dans cette partie de voir d’abord la composition du gouvernement et


l’organisation des ministères.

A- La composition du gouvernement :

Les différents membres du gouvernement :

Le décret n°2O12-863 du 29/1O/2O12 relatif à la composition du gouvernement, selon la


formule consacrée, le gouvernement est un ensemble solidaire et hiérarchisé. Il n’existe pas de
structure gouvernementale prédéterminée. Chaque premier ministre est libre de proposer au
président de la république le schéma qui lui semble le mieux à même de répondre aux
nécessités du moment. Le gouvernement actuel est composé de 28 ministres et de 2 ministres
délégués.

Dans un gouvernement, on peut avoir un ministre, on peut aussi avoir un ministre délégué, on
peut aussi avoir un ministre d’Etat comme on peut avoir des secrétaires d’Etat.

B- L’organisation des ministères ou des départements ministériels :

Les ministères ou les départements ministériels se définissent comme des ensembles


hiérarchisés de services chargés de la gestion d’un secteur ou de secteurs connexes et placés
sous l’autorité d’un ministre.
Les départements ministériels sont nombreux. Ils résultent d’une répartition des tâches et
missions de l’Etat. Cette répartition n’est pas rigide. La différenciation des différents
départements ministériels s’opère suivant la prise en compte d’un certain nombre de facteurs
historiques, politiques et technologiques. C’est souvent le président de la république qui, à
l’occasion d’un remaniement ministériel, réorganise les départements ministériels.

Toutefois, ces structures sont variables. On peut parler de ministre d’Etat ou de ministre
délégué ou de secrétaire d’Etat.

On parle de ministre d’Etat si on veut accorder une importance particulière à une autorité
dans la hiérarchie gouvernementale.

Quant au ministre délégué, il répond au souci de coordination de certaines actions.

Le secrétaire d’Etat, lui, est un ministère qui regroupe certaines activités. Il peut être
rattaché à un département ministériel ou être un secrétaire d’Etat autonome.

Le ministère est dirigé par un ministre qui a sous son autorité un ensemble de services.

1- Le ministre:

Le ministre a deux fonctions : une fonction politique et une fonction administrative.


S’agissant de la fonction politique, le ministre est un collaborateur du président de la
république en tant qu’elle participe aux décisions concernant l’ensemble des affaires de l’Etat.
Il prend des décisions selon des critères politiques et il est solidaire de l’équipe
gouvernemental.

S’agissant de la fonction administrative, le ministre est le chef de tout un département


ministériel, c’est-à-dire, un ensemble de services administratifs et à ce titre, il exerce le
pouvoir hiérarchique sur l’ensemble des services placés sous son autorité. Il a le pouvoir
d’affecter, de muter ou de prendre des sanctions mineures contre les agents placés sous son
autorité. Il n’a point le pouvoir de révocation et de nomination (Voir arrêt Amadou Lamine
BÂ).

Il peut cependant donner des ordres à ces agents, annuler ou réformer certaines de leurs
décisions.

En 2nd lieu, il a un pouvoir de décision c’est-à-dire qu’il peut prendre des actes administratifs
unilatéraux ou conclure des contrats nécessaire au fonctionnement du département. Il peut
prendre des décisions individuelles, mais il ne dispose pas du pouvoir réglementaire sauf si les
textes le prévoient expressément ou dans le cadre de l’organisation et du fonctionnement du
service. Autrement dit ce pouvoir de décision individuel a été consacré par la jurisprudence
(arrêt Jammart).

Il a aussi un pouvoir de gestion du département, c’est à dire qu’il gère administrativement et


financièrement le ministère. Et le ministre est aidé par la D.A.G.E.

2- Les services du département ministériel :


a- Le cabinet :

Il constitue une équipe de collaborateurs personnels du ministre, choisie par lui-même et


qui l’aide dans l’accomplissement de ses tâches propres. Les membres du cabinet sont choisis
en fonction de la confiance que le ministre leur accorde et en fonction de leurs qualités
propres. Leurs fonctions sont temporaires et cessent avec celles du ministre.

Toutefois le ministre n’a pas toute liberté de nomination, le nombre des membres du
cabinet étant fixé au maximum à cinq (un directeur de cabinet, un chef de cabinet, deux
conseillers techniques et un attaché du ministère) décret 59-082 du 1O avril 1989. Le
directeur de cabinet et les conseillers techniques doivent être titulaires d’un diplôme
d’enseignement supérieur ou appartenir à la catégorie A de la fonction publique, être un
fonctionnaire de la hiérarchie A.

b- Les services administratifs :

Les services administratifs du ministère sont organisés de façon pyramidale et selon un


système hiérarchique. En effet, entre le ministre et le dernier des commis ou des secrétaires, il
y a une chaine de commandement qui est formé par les différents échelons. Les projets de
lettre et de décision suivent un long circuit avant d’arriver au ministère. C’est une
organisation absolument bureaucratique qui existe dans le ministère. La chaine de base est
constituée par le bureau placé sous l’autorité d’un chef de bureau et ce dernier peut être
regroupé ou non en division dans des ensembles plus vastes qu’on appelle les directions qui se
répartissent les différents missions du ministère sous l’autorité d’un directeur ou d’un chef de
services.

Paragraphe II : Les institutions administratives d’accompagnement :


A- Les structures de coordination :

Elles sont nombreuses, de rang et de compétence divers. Elles ont une vocation
interministérielle. Elles permettent la confrontation des points de vue des différents
départements ministériels afin d’harmoniser les actions, de réglementer les différends et
mettre au point les décisions pour permettre aux autorités de trancher. Parmi ces structures de
coordination, on peut citer :

1- Le conseil des ministres :

Il est dirigé par le président qui le réunit toutes les semaines. Il dispose d’un secrétariat
qui joue un rôle important de coordination. Il s’agit du secrétariat général du
gouvernement.

2- Les conseils présidentiels :


3- Les conseils interministériels permanents, exemple : le conseil supérieur du plan, ou le
conseil supérieur de la défense.
4- Les conseils interministériels occasionnels, consacrés à l’étude d’une question
déterminée. Ils sont assez fréquents et sont présidés par le premier ministre et
composés de ministres et de hauts fonctionnaires
5- Les commissions interministérielles permanentes :
6- Les réunions interministérielles occasionnelles qui sont des réunions chargés de
préparer un texte ou de façon générale, les réunions internationales.

B- Les structures de consultation :

Elles ont un rôle, celui d’éclairer les autorités sur un certain nombre de décisions à
prendre. Elles donnent des avis aux autorités.

1- L’assemblée générale de la cour suprême :

L’assemblée est composée de membres de la cour et de conseillers en services


extraordinaire qui sont des personnalités extérieures choisies en fonction de leurs
compétences. L’assemblée générale est saisie de tous les textes législatifs et réglementaires et
elle a un rôle essentiellement juridique.

2- Le conseil supérieur de la fonction publique :


C’est un organe paritaire regroupant les représentants des syndicats des fonctionnaires et
des ministres intéressés. C’est également un organe consultatif, il est consulté sur les projets
des statuts particuliers des fonctionnaires et sur d’autres textes intéressant la fonction
publique.

3- Le comité national du travail et de la sécurité :

Il regroupe les syndicats des ouvriers, des patronats et le gouvernement. Le comité est
consulté sur les textes intéressants le droit du travail et la sécurité sociale.

4- Le conseil économique social et environnemental :

Il s’agit d’une assemblée consultative qui examine les évolutions en matière économique,
sociale et environnemental et qui propose des adaptations nécessaires pour un certain nombre
de réformes structurelles et institutionnelles.

Section II : L’administration territoriale de l’Etat :

Elle s’entend de l’ensemble des services déconcentrés à l’exception des départements


ministériels et des services non personnalisés. Ces services déconcentrés comprennent les
grandes structures territoriales (la région, le département, l’arrondissement articulés autour
des chefs de circonscription administrative notamment le gouverneur, le préfet et le sous-
préfet). Ces services déconcentrés sont liés au pouvoir central selon le principe hiérarchique.
L’administration territoriale assure le contact entre les administrés et l’administration centrale.
En 1972, une réforme de l'administration territoriale et locale fut opérée. Les objectifs de cette
réforme étaient d’accroître la participation des populations et des groupements professionnels
à la gestion de la circonscription avec la création de conseils représentant les populations. Ces
structures administratives territoriales. Ces structures administratives territoriales sont
emboîtées les unes sur les autres parce qu’une région comporte un certain nombre de
départements qui lui également comporte un certain nombre d’arrondissements. La structure
administrative est identique à chaque niveau. Chaque circonscription est dirigée par un chef
de circonscription représentant le pouvoir central (gouverneur, préfet, sous-préfet) et à côté de
ces autorités, il y a deux types d’organes consultatifs. Il y a d’abord les organes techniques
appelés comités de développement au niveau départemental et régional et centre d’appui au
développement local au niveau de l’arrondissement. Il y a ensuite les organes de participation
composés de représentant des populations, ce sont les conseils départementaux et
d’arrondissement.
Il faut noter que le village constitue aussi une cellule administrative de base. Le chef de
village représente l’Etat. Le chef de village représente l’Etat. Il est chargé de l’exécution des
lois et des règlements dans le village.

Paragraphe I : Les chefs de circonscription administrative :

Il faut étudier ici le statut et les attributs des chefs de circonscription administrative.

A- Le statut :

Les gouverneurs, préfets et sous-préfets sont nommés par décret sur proposition du
ministre de l’intérieur. Le gouverneur est un fonctionnaire de la hiérarchie A c’est-à-dire qu’il
appartient aux corps de l’Etat recrutés parmi les diplômés de l’enseignement supérieur. Il est
assisté de deux adjoints : un adjoint administratif et un adjoint au développement.

Les départements et arrondissements sont confiés aux administrateurs civils sauf s’il y a
des dérogations. Les chefs de circonscription administrative disposent d’un certain nombre
d’avantages (indemnités de fonction, droit au logement, et à l’ameublement).

B- Les attributions :

Ce sont des attributions en matière administrative, économique, en matière de contrôle de


tutelle et en matière de police administrative.

1- Les pouvoirs en matière administrative :

Les chefs des circonscriptions sont les délégués du président et de chacun des ministres de
la circonscription. Ils veillent à la sauvegarde des intérêts nationaux et au respect des lois de la
république. Ils ont une autorité sur les services déconcentrés de l’Etat dans leurs
circonscriptions administratives.

2- Les pouvoirs en matière économique :

Le préfet et le sous-préfet sont responsables du développement économique de leurs


circonscriptions respectives. Le gouverneur préside les travaux du comité régional de
développement, de la commission régionale de l’urbanisme et de tous les comités consultatifs
au niveau régional. Le préfet assure le rôle de commissaire du gouvernement auprès du
conseil départemental et préside les travaux du comité départemental de développement.
Le sous-préfet préside le centre d’appui au développement local (CADL) qui est une équipe
polyvalente (agents de la santé, agriculture, eaux et forêt, élevage etc…).

3- Les pouvoirs en matière de tutelle et de contrôle :

Les chefs de circonscriptions administratives sont les représentants de l’Etat dans la


collectivité locale (gouverneur, préfet, sous-préfet). Ils exercent un contrôle de légalité des
actes des collectivités locales et le contrôle de leur budget. Le pouvoir de tutelle des chefs de
circonscription s’exerce sur les personnes morales de droit public.

4- Les pouvoirs en matière de police administrative :

Le gouverneur est responsable des mesures d’ensemble du maintien de l’ordre dans la


région. Il dispose du droit de requérir les autorités militaires. Le préfet, en cas de troubles,
prend toutes les mesures dictées par les circonstances. Exemple : interdiction d’organiser un
thiante.

Paragraphe II : Les conseils consultatifs

Ce sont le conseil départemental et le conseil d’arrondissement.

A- Le conseil départemental :
1- La composition :

Le conseil départemental est composé des représentants élus des communes, des conseils
d’arrondissement choisis parmi les représentants élus des communautés rurales ainsi que des
représentants des groupement à caractère économique et social désignés par arrêté du
gouverneur sur proposition des organes les plus consultatifs.

Il y a deux représentants dans chaque commune du département, deux représentants dans


chaque conseil d’arrondissement, et un représentant de chaque gouvernement. La durée du
mandat du mandat du conseil départemental est de cinq ans.

2- Le fonctionnement du conseil départemental :

Le conseil départemental siège au chef-lieu de région qui tient deux sessions annuelles,
l’une en mars et l’autre en octobre.
3- Les attributions du conseil départemental :

Il dispose d’un pouvoir de décision. Il délibère sur la fixation du taux de la taxe rurale
chaque année. Toutefois, ces délibérations ne sont exécutoires qu’après approbation de
l’autorité compétente. Le conseil départemental donne son avis à l’occasion des travaux
préliminaires à l’élaboration des programmes départementaux et régionaux de développement
comme sur les comptes d’exécution de ces programmes. Il intervient également en donnant
son avis sur les priorités à fixer entre les investissements publics destinés à des actions de
développement local. Enfin, il va émettre des vœux sur toutes les questions ayant un intérêt.

B- Le conseil d’arrondissement :
1- La composition du conseil d’arrondissement :

Il est composé de représentants élus des communautés rurales et des représentants des
mouvements coopératifs désignés par arrêté du préfet sur proposition des coopératives de
l’arrondissement réunie en assemblée générale. Les dispositions concernant le mandat, la
vacance, les inéligibilités sont les même que concernant les conseils régionaux et
départementaux.

2- Les attributions du conseil départemental :

Le conseil d’arrondissement est obligatoirement consulté par le sous-préfet sur toutes les
matières ayant des répercussions directes sur l’arrondissement et notamment sur toutes les
opérations comportant des investissements et sur toutes les actions de développement
intéressant la circonscription. Le conseil d’arrondissement examine le compte rendu
d’exécution des programmes et actions de développement concourant l’arrondissement et
notamment sur les questions ayant un intérêt économique et social. Il peut émettre des vœux
sur toute question ayant un intérêt pour l’arrondissement et notamment les questions ayant un
intérêt économique et social

Mais depuis la réforme de 1996, les conseils départementaux et d’arrondissement ne jouent


pratiquement plus aucun rôle à cause de la décentralisation.

Chapitre II : l’administration locale décentralisée

La décentralisation territoriale consiste à remettre à un groupe d’habitants liés par une


solidarité d’intérêt et une proximité géographique la gestion de certaines affaires qui leur sont
propres. Jusqu’en 1996 les collectivités locales décentralisées étaient la commune et la
communauté rurale. Depuis 1996, les régions ont été érigées en collectivités locales. Le
mouvement de la décentralisation a connu au Sénégal une évolution en trois étapes. La
première étape remonte de 1960 à 1972 et est caractérisée par une décentralisation limitée qui
concernait les communes. C’est la loi 66-64 du 30 juin 1966 portant code de l’administration
communale. Cette décentralisation qui concernait uniquement les communes était limitée
fortement dans leur autonomie. Il y a également en 1972 la décentralisation à la campagne
c’est-à-dire la création des communautés rurales.

La deuxième étape fut celle de la décentralisation de 1996 ou la régionalisation. C’est une


décentralisation qui est à la fois institutionnelle et fonctionnelle. Institutionnelle parce qu’elle
introduit des structures ou organes nouveaux comme la création de la région comme
collectivité locale, la commune d’arrondissement etc…

La troisième est l’acte 3 de la décentralisation de 2013. Dans un tel contexte, le mouvement


de décentralisation reconnaît aujourd’hui deux types de collectivité locale : la commune et le
département.

Section I : La région

Paragraphe I : L’organisation de la décentralisation régionale :

A- Le président du conseil régional :

Il est l’organe exécutif de la région élu pour une durée de 5 ans. Il peut se faire assister par
deux vices présidents.

B- Le conseil régional :

C’est un organe délibérant élu pour 5 ans et sa composition varie selon 42 et 66 (Saint-
Louis et Dakar) conseillers.

C- Le secrétaire général du conseil régional :

Tout comme le secrétaire municipal au niveau de la mairie, il est chargé d’assurer la


continuité de l’autorité du conseil. Il est nommé par le président du conseil régional.

D- Le gouvernement de la région :
Il est le représentant de l’Etat dans la région, il assure la direction des services
déconcentrés de l’Etat dans la région. Il est également l’autorité de tutelle. Il assure un
contrôle de tutelle sur les autorités décentralisées.

E- Le comité économique et social de la région :

Il est composé de personnes dont leur compétence est avérée dans les domaines
économiques et sociales.

F- L’agence régionale de développement :

C’est un organe d’assistance et de suivi technique des collectivités locales de la région


c’est-à-dire elle travaille pour toutes les collectivités locales.

Paragraphe II : Le fonctionnement de la décentralisation régionale

Le contexte législatif et réglementaire de 1996 prévoyait les compétences et les


moyens

A- Les compétences :

Il y a trois types de compétence : générales, partagées et propres. Pour les


compétences générales, c’est la clause générale de compétence. Le code général des
collectivités locales dispose en son article 25 : « le conseil régional gère par ses délibérations
les affaires de la région ». Il y a des domaines de compétences transférées (éducation, santé,
urbanisme, jeunesse, voir CGCL).

S’agissant des compétences d’attribution, ce sont les compétences prévues


expressément par une loi (voir les neuf domaines de compétences attribués à la commune).

Enfin s’agissant des compétences propres (compétence finalisée et compétence


conceptuelle), on peut citer en exemple les compétences en matière de planification et
d’aménagement du territoire pour la région.

B- Les moyens utilisés par les régions :

La région en tant que collectivité locale utilise des moyens d’ordre financier (argent) et
d’ordre matériel (siège, voiture de fonction, équipement), d’ordre humain (personnel des
collectivités locales) et d’ordre juridique (différents actes que la collectivité locale prend à
savoir les arrêtés et les délibérations).
Section II : Le département

Le département est une collectivité locale, une personne morale de droit public. Il est
administré par un conseil départemental élu au suffrage universel direct.

Paragraphe I : Le département et le principe de libre administration des collectivités locales :

1- La nouvelle organisation départementale :

Elle comporte deux volets :

- Le conseil départemental : c’est l’organe délibérant (article 31 du code des


collectivités locales).
- Le président du conseil départemental : c’est l’organe exécutif du département (article
32 du code des collectivités locales).
2- La suppression des tutelles et le nouveau contrôle administratif :

Désormais au Sénégal, on va instaurer un contrôle de légalité à postériori c’est-à-dire que


l’administration va être portée devant un juge en cas de revendication.

Paragraphe II : Le département et la nouvelle répartition des compétences

1- Le rôle du département vis-à-vis des communes :

Le département pourrait assister les communes comme en Espagne. Il pourrait aussi avoir
une compétence en matière d’équipement et d’infrastructures.

2- Le rôle du département dans les actions partagées :

A ce niveau, il y a l’interventionnisme local c’est-à-dire permettre ou donner de nouvelles


compétences à la collectivité locale. Par exemple, il y a le rôle du département dans la
planification locale.

Paragraphe III : Le département et le mouvement de la décentralisation (acte 3)

On veut :

- Premièrement un nouveau modèle d’organisation départemental


- Deuxièmement la place du département dans l’organisation territoriale.

Section III : La commune


Elle peut être définie comme un groupement d’habitants d’une même localité unis par
une solidarité résultant du voisinage et désireux de traiter de leurs propres affaires et capables
de trouver les ressources nécessaires à une action qui leur soit particulière au sein de la
communauté nationale.

De ce point de vue, il existe plusieurs sortes de communes :

- Les communes de droit commun


- Les communes d’arrondissement
- Les communes de villes

Paragraphe I : Les communes de droit commun

Nous verrons d’une part la désignation des organes et d’autre part les attributions des
organes de la commune.

A- La désignation des organes :


1- C’est d’abord l’élection du conseil municipal : il est élu pour cinq ans au suffrage
universel conformément au code électoral. Le nombre des conseillers municipaux
varie entre 20 et 90 membres. Exemple : 66 conseillers pour moitié à scrutin de liste
majoritaire à un tour pour moitié à scrutin de liste pour représentation proportionnelle.
Certaines personnes (magistrats, comptables publics, agents municipaux) ne peuvent
pas être conseillers pour des règles d’inéligibilité et d’incompatibilité. Enfin, le conseil
municipal élit en son sein la maire et un ou plusieurs adjoints. Le bureau municipal est
composé du maire et des adjoints élus.
2- C’est ensuite la désignation du maire et des adjoints. Le maire est élu pour un mandat
de 5 ans par les conseillers sachant lire et écrire au scrutin majoritaire à trois tours. Au
deux premiers tours, majorité absolue requise, au troisième, majorité relative suffit. Le
maire est secondé par des adjoints élus dans les mêmes conditions qui forment avec lui
le bureau municipal. Le nombre d’adjoints varie entre 1 et 18. Ne peuvent être maires
ou adjoints les agents employés de la commune, les directeurs et présidents de société,
les directeurs nationaux et le président du conseil rural. Le maire reçoit une
rémunération fixée par décret. De plus, les maires adjoints et le président de délégation
spéciale sont protégés par le code pénal contre les menaces et outrages.
B- Les attributions des organes de la commune :
1- Les attributions du conseil municipal :
De manière générale, le conseil municipal règle par délibération les affaires de la
commune (clause générale de compétences : possibilité de gérer un certain nombre
d’affaires telles que éducation, santé, environnement…).

Il y a plusieurs attributions essentielles pour le conseil municipal. Le conseil vote le budget,


décide de la création des services publics, assure la gestion du domaine.

2- Les attributions du maire et des adjoints :

Les attributions du maire peuvent être classées en trois catégories :

- Il dispose de pouvoirs propres qui s’exercent en toute indépendance vis-à-vis du


conseil municipal. Il est le chef hiérarchique du personnel de la commune, il est aussi
une autorité de police administrative, il délivre aussi des autorisations d’urbanisme.
C’est l’autorité exécutive de la commune parce qu’il prépare et préside les réunions du
conseil municipal, il en exécute les délibérations. Il prépare le budget communal et
l’exécute en dépenses et recettes. Il signe tous les contrats communaux.
- Il peut agir sur délégation du conseil municipal : dans une telle hypothèse, le conseil
lui donne par délibération le pouvoir d’intervenir à sa place tout en restant sous son
contrôle. C’est le cas lorsqu’il intente une action en justice ou lorsqu’il contacte des
emprunts ou lorsqu’il va fixer les redevances sur le domaine communal. Les adjoints
eux, assurent dans l’ordre de leur élection la suppléance du maire en cas
d’empêchement (maladie, déplacement à l’étranger, suspension). D’une manière
générale, leurs attributions dépendent d’une délégation de signature du maire sur un
secteur de l’activité municipal.

Paragraphe II : La ville et la commune d’arrondissement

L’une des innovations de la réforme de l’administration locale au Sénégal de 1996 est


la création des villes et des communes d’arrondissement. Ces catégories particulières de
communes sont prévues à l’article 77 du code des collectivités locales qui prévoie : « les
grandes communes peuvent être érigées par décret en communes d’arrondissement. La
commune d’arrondissement est dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière.
La loi 96-09 du code des collectivités locales ancienne version détermine les compétences
financière des communes d’arrondissement et ses rapports avec la ville.
Le décret 96-745 du 30 août 1996 a créé 19 communes d’arrondissement à Dakar, 16
communes d’arrondissement à Pikine, 5 communes d’arrondissement à Guédiawaye, 3
communes d’arrondissement à Rufisque, 3 communes d’arrondissement à Thiès. Ces
communes comportent des organes tels que le conseil des communes d’arrondissement, le
maire des communes d’arrondissement. A côté de ces organes, il y a le financement des
communes d’arrondissement tournant autour des recettes et dépenses soumises aux mêmes
règles budgétaires.

Section 4 : Les communautés rurales

La communauté rurale est une collectivité locale qui dispose de l’autonomie financière
et d’organes représentatifs qui exercent des attributions qui lui sont conférées par la loi. Le
conseil rural est l’organe délibérant. Sa composition varie entre 20 à 32 conseillers. Il va en
son sein un bureau constitué d’un président de la communauté rurale et de deux vice-
présidents. Le conseil rural a 19 compétences d’attribution (affectation et réaffectation des
terres, plan d’occupation et d’affectation des sols, vote du budget). A côté, il y a le président
du conseil rural qui est l’autorité chargée de l’administration de la collectivité locale. Mais il
est également un représentant de l’Etat parce qu’il est chargé de l’application et de l’exécution
des lois. C’est aussi un officier d’Etat civil et peut déléguer ses fonctions. Il est élu par le
conseil rural à la majorité absolue. Le président de la communauté rurale ne peut pas cumuler
son mandat avec celui des responsables d’une coopérative au chef du village et l’article 204
du code exige que celui-ci réside obligatoirement dans la communauté rurale.

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