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B’- L’affirmation d’un contrôle juridictionnel sur les prérogatives de la collectivité sur les
biens relevant de son domaine privé :

A la différence des biens du domaine public, les dépendances du domaine privé de la


collectivité territoriale sont aliénables et prescriptibles. Selon les dispositions de l’article 35
de la loi 2008-014 sur les domaines privés de l’Etat, des Collectivités Territoriales
Décentralisées et des Personnes Morales de Droit Public « les collectivités gèrent leur propre
domaine immobilier. » En l’espèce, la commune de Courtenay est propriétaire des biens
relevant de son domaine privé qu’elle administre comme une personne privée ce qui implique
une certaine liberté dans la gestion et l’alinéation du bien en question mais dans la limite de
l’intérêt général.
Les collectivités territoriales sont libres de céder les biens relevant de leur domaine privé soit
par une vente à l’amiable, soit par adjudication publique. Selon l’article L. 2241‐1 du Code
Général des Collectivités Territoriales : « le conseil municipal délibère sur la gestion des
biens et les opérations immobilières effectuées par la commune (...). Toute cession
d’immeubles ou de droits réels immobiliers par une commune de plus de 2 000 habitants
donne lieu à délibération motivée du conseil municipal portant sur les conditions de la vente
et ses caractéristiques essentielles. Le conseil municipal délibère au vu de l’avis de l’autorité
compétente de l’Etat » En l’espèce, la cession consentie par la commune de Courtenay a
respecté les conditions de légalités externes dans la mesure où la délibération du conseil
communal est accomplie dans la régularité.
La politique de cession immobilière est bien connue : elle porte sur les biens trop chers ou peu
fonctionnels. Les règles encadrant la cession du domaine privé est fondamentalement
jurisprudentielle : la solution se justifie par le maintien, le respect et la protection de l’intérêt
général. L’intérêt général étant en perpétuel évolution la cession des biens du domaine privé
est actuellement assimilable à une valorisation des dépendances du domaine privé. D’où
l’importance de l’encadrement jurisprudentiel de l’acte de cession et l’interdiction de cession
à prix inférieur à l’estimation dans la mesure où le souci d’intérêt général actuel réside dans
une valorisation des finances publiques : ce principe est de jurisprudence constante. Cette
solution a été retenue dans un arrêt du Conseil d’Etat, en date du 8 février 1999, Ville de
Lourdes en l’espèce le juge administratif sanctionne l'erreur manifeste d'appréciation, dans le
sens où il s'attachera essentiellement à vérifier que le prix fixé n'est pas trop bas, de même à
l’inverse si le prix du bien est trop élevé.

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