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Nom 

: Yassni
Prénom : Dina

L’expropriation pour cause d’utilité publique


-Fiche de lecture-

L’article se situant devant nous porte sur l’expropriation pour cause d’utilité publique. Il s’agit, comme il est indiqué dans l’écrit,

d’un droit propre à l’Etat, régit par la loi n° 7-81 relative à l’expropriation par cause d’utilité publique et à l’occupation temporaire, et

promulguée par le Dahir du 6/05 /1982, ainsi que d’autres législations spéciales présentes sous forme de Dahirs comme celui du

17/01/1961 promulgué pour la reconstruction de la ville d’Agadir et celui du 11/12/1965 relatif à la mise en valeur touristique de la baie

de Tanger. Cette prérogative permet _ selon la loi _ à l’Etat et les collectivités locales, titulaires directement de ce droit, ainsi qu’aux

autres personnes morales de droit public ou privé et aux personnes physiques délégataires de ce droit ,d’obliger une autre personne

publique ou privée, au cas où elle refuse le transfert de son patrimoine immobilier à l’amiable à travers les procédés contractuels ( achat,

échange…), de leur céder, en contrepartie d’une indemnisation juste et préalable, la propriété d’un immeuble, qu’il s’agisse d’un

immeuble par nature, par destination ou par l’objet auquel il s’applique ( hormis les édifices à caractère religieux des divers cultes, les

cimetières, les ouvrages militaires et les immeubles faisant partie du domaine publique de l’Etat ) ou d’un droit réel immobilier principal

voir même accessoire ne faisant objet que d’une transformation en droit privilégié sur l’indemnisation due au propriétaire de l’immeuble

grevé de son droit , et ce en totalité ou en partie, et dans un but d’utilité publique. Etant donné que cette dernière est une notion très

vague et matérielle, elle n’est pas définie de manière précise par les lois précitées, livrant ainsi la reconnaissance qu’un tel ou tel projet

est d’utilité publique une décision prise par jurisprudence. Pourtant, afin de concilier la protection de la propriété et la protection de

l’ouvrage public ainsi qu’assurer l’information la plus large possible des ayants droits, éviter un allongement des délais et parer à tous

risques d’annulation, la procédure de l’expropriation ne doit se faire que dans le cas des formes prévues par la loi, et doit suivre

rigoureusement le formalisme mis en place par le législateur à savoir toutes les étapes des phases administrative et juridique de cette

procédure qui seront expliqué brièvement en ce qui suit.

Commençons tout d’abord par la 1ère partie des formalités de la procédure d’expropriation. Elle est purement administrative et

doit être minutieusement conduite par l’expropriant seul sous contrôle de très près par le juge. Elle est entamée par l’étape de la

déclaration d’utilité publique de l’opération (D.U.P) par décret. Ici, 2 actes, constituant la base légale de l’expropriation, soumis à une

publicité légale (Ils sont publiés intégralement dans le BO, dans un ou plusieurs journaux autorisés à recevoir les annonces légales, dans

les bureaux de la commune du lieu de situation de la zone frappée d’expropriation…) doivent être pris : l’acte déclaratif d’utilité publique

et l’acte de cessibilité permettant d’individualiser les parcelles à exproprier. L’acte déclaratif d’utilité publique vient en 1er lieu. Il est

proposé par le ministère intéressé, généralement sous demande de l’autorité qui effectue l’opération de l’expropriation. S’il détermine

lui-même les parcelles à exproprier, on considère dans ce cas qu’il vaut acte de cessibilité. Ajoutons à ceci que la procédure relative à

l’obtention de cet acte déclaratif d’utilité publique ne s’applique pas dans le cadre d’immeubles situés dans une zone constructible en

application d’un document d’urbanisme, puisque ce dernier a déjà l’utilité publique, comme le PA qui a une utilité publique valant 10ans
à compter de la date de publication au BO du texte d’approbation du plan d’aménagement. Dans ce dernier cas, le PA peut aussi valoir

acte de cessibilité s’il détermine les terrains à exproprier pour la réalisation des projets d’investissement. On déduit donc de ce qui

précède, qu’on peut distinguer entre la D.U.P dans les textes relatifs à l’urbanisme et la D.U.P dans la loi 7-81. La déclaration d’utilité

publique est ensuite poursuite par une enquête administrative qui démarre juste après que le projet d’acte de cessibilité soit publié. Ce

dernier est déposé ensuite, au bureau de la commune, accompagné d’un plan. Ici l’autorité locale publie un avis de ce dépôt et les

intéressés, pendant une durée de 2mois, viennent en prendre connaissance et présenter leurs remarques qui seront rédigées sur un

registre spécifique ou annexées à ce registre. Arrivé à la fin de la durée de l’enquête administrative, le dossier et retourné à l’expropriant

muni des certificats attestant le dépôt du dossier de l’enquête administrative, la publicité et l’affichage de l’avis de l’enquête publique

ainsi que le registre des remarques, le tout étant signé par le président de la commune. Le projet de l’acte de cessibilité doit être ensuite

déposé à la conservation foncière du lieu de la situation des immeubles à exproprier. Le conservateur de la propriété foncière délivre ici à

l’expropriant un certificat attestant que la mention du projet en question a été inscrite soit sur les titres fonciers concernés ou sur les

registres d’opposition si les immeubles étaient en cours d’immatriculation. Dans ce cadre, Il est à noter que cette inscription du projet

d’acte de cessibilité ne permet pas de transmettre la propriété à l’expropriant. Ce transfert est par contre effectué par le jugement qui

prononce l’expropriation et le transfert de la propriété après son inscription sur le titre foncier, comme en va le voir dans la phase

juridictionnelle. Finalement, pour les immeubles qui ne sont pas immatriculés ni en cours d’immatriculation, le projet en question est

déposé au greffe du tribunal administratif de la situation des immeubles pour qu’il soit inscrit sur le registre spécial prévu par l’article 455

du code de la procédure civile. A cet effet, un certificat attestant cette inscription est réuni par le greffier à l’expropriant. L’acte de

cessibilité est pris ensuite par le président du conseil communal, lorsque l’expropriant est une commune urbaine ou rurale ou toute

autre personne à qui elle aura délégué ce droit, le gouverneur de la province ou de la préfecture, lorsque l’expropriant est une province

ou une préfecture ou toute autre personne à qui elle aura délégué ce droit ou le ministre intéressé après avis du ministre de l’intérieur. Il

permet de commencer la procédure d’expropriation et doit intervenir dans un délai de 2ans à compter de la date de publication au Bo de

l’acte de la D.U.P (dépassé ce délai , il doit y avoir lieu à une nouvelle D.U.P) .Suite à tout ce qui précède, la zone susceptible d’être

frappée par l’expropriation se trouve délimitée, en pratique, par ses 4 limites dans le décret, accompagné d’un plan qui la détermine, et

est transformée en une zone de servitude non aedificandi pendant une période de 2ans à compter de la date de la publication du BO de

l’acte déclaratif d’utilité publique dans le but d’éviter toute spéculation des expropriés ayant pour objectif de bénéficier d’indemnisations

plus élevées.

L’expropriant procède ensuite à l’évaluation des immeubles objets d’expropriation afin de fixer le montant de l’indemnité objet de ses

offres. Ce montant d’indemnité est utilisé dans 3 cas : le 1er est celui du transfert de la propriété par un accord à l’amiable, le 2ème s’agit

du dépôt d’une requête auprès du tribunal administratif, statuant dans la forme des référés, pour que ce soit ordonné la prise de

possession par l’expropriant de l’immeuble objet de l’expropriation, et le 3ème estle dépôt d’une requête auprès du tribunal

administratif tendant à faire prononcer le transfert de propriété et fixer les indemnités. La commission chargée de fixer le prix des

immeubles ou des endroits réels frappés d’expropriation se compose de membres permanents, non permanents et un secrétariat assuré

par l’autorité expropriante. La loi n’a pas fixé les modalités de fonctionnement de cette commission, ce qui pose des problèmes de délais

et de dates de ses réunions, du mode de vote et de prises de décisions et le rôle assigné à ses membres. Dès la fixation des indemnités

par la commission d’évaluation d’expropriation, et si l’expropriant et l’exproprié s’entendent

sur le prix fixé par la commission (sinon les expropriés peuvent toujours contester le montant pendant la phase

juridictionnelle) et sur les modalités de cession de l’immeuble ou des droits réels frappés d’expropriation ou sur le transfert
de la possession, l’expropriant peut tenter l’acquisition l’amiable des immeubles objet d’expropriation. Cette tentative

d’accord à l’amiable était obligatoire dans le Dahir de 1951, aujourd’hui elle est devenue facultative, cependant, tout ce qui

concerne sa mise en œuvre est ses effets subsiste dans la loi 7-81.

On arrive maintenant à la 2ème étape de formalités de la procédure de l’expropriation : la face juridictionnelle. Ici il

est important de noter, dans un premier temps que la procédure administrative adhère à un contrôle à caractère

juridictionnelle qu’on peut apprécier en 2 niveaux : le 1er au niveau du respect de la procédure d’expropriation et le 2 ème

sur l’utilité publique de l’opération. En ce qui concerne tout d’abord le contrôle de la légalité de la procédure en question, il

se cristallise à travers un certain nombre de jugements émanant de tribunaux administratifs ayant devenus compétents en

matière d’expropriation , à savoir juger les actes prescrits pour la phase administrative nuls aux cas où cas ils sont accomplis

suivant une procédure inconforme à la loi, mettre l’expropriant dans une situation de voie de fait s’il ne respecte pas la

procédure mise en place par le législateur, juger le commencement de la procédure de l’expropriation inopérant lorsque

l’occupant n’a pas obtenu au préalable une ordonnance de prise de possession et déposé la requête de transfert de

propriété, ce qui résulte d’une voie de fait constitutive d’une faute de service ouvrant droit à indemnité, et sanctionner le

dépôt tardive de la requête de transfert de propriété, d’au-delà de 2ans, par le rejet de la demande de transfert de

propriété, la reprise de la phase administrative dans son intégralité sera obligatoire dans ce dernier cas. Ensuite, et lorsqu’il

s’agit du contrôle juridictionnel de l’utilité publique, ce dernier s’opère minutieusement. Ce qui le montre par exemple est

que le contrôle de la cour suprême a décidé de pousser davantage son contrôle depuis 1990 au lieu de vérifier la

matérialité des faits. Puis l’utilité publique est vérifiée en fonction de l’ouvrage projeté : on réalise d’une part

une confrontation entre le projet envisagé, l’avantage qui en sera tiré et les inconvénients qui l’entrainent et d’autre part

une étude du caractère indispensable du projet. Le contrôle de l’utilité publique va même jusqu’à la confrontation entre

des intérêts publics et privés.

Dans un second temps, il faut signaler que cette phase juridictionnelle d’expropriation comporte 3 éléments à gérer. On

retrouve en premier lieu la prise de possession de l’immeuble à exproprier de la part de l’expropriant vue que cette

dernière peut être possible par le recours au juge des référés au cas où il n’y a pas l’accord amiable du propriétaire, et ce

par dépôt d’une requête auprès du tribunal administratif ordonnant l’opération en question moyennant consignation ou

versement du montant de l’indemnité proposée. L e juge des référés ne peut pas refuser cette prise de possession que dans

le cas où la procédure suivie par l’administration est entachée de nullité puis, une fois qu’il ordonne l’autorisation de cette

prise de possession, cette dernière ne sera susceptible ni d’opposition, ni d’appel. Le transfert de la propriété vient en

second lieu. Pour l’obtenir, il faut que l’expropriant dépose une requête introductive d’instance devant le tribunal

administratif du lieu de situation de l’immeuble dans les 2ans à compter de la publication. Si cette requête n’a pas été

déposée au cours de ce délais, l’expropriation ne pourra être prononcée qu’en vertu d’une nouvelle déclaration d’utilité

publique. Reste en dernier lieu, l’indemnisation de la propriété. Elle est réalisée par le jugement qui transfert la propriété,

définitive, fixée par le juge avec l’aide d’experts (il est donc utile à l’expropriant de remettre à l’expert également une fiche

technique justifiant l’évaluation de la commission administrative ) et ne doit pas être égale à l’indemnité proposée par la
commission administrative d’évaluation car elle a été déjà rejetée par les intéressés. On ajoute à ceci, que le tribunal chargé

de l’évaluation de cette indemnité doit respecter un certain nombre de règles dont on cite les exemples suivants :

l’indemnité d’expropriation ne doit indemniser que le dommage actuel et certain directement causé par

l’expropriation, elle doit être fixée d’après la valeur de l’immeuble au jour de la décision d’expropriation sans qu’il soit pris

en compte, dans la détermination de son montant , toutes améliorations faites sans l’accord de l’expropriant, depuis la

publication ou la notification de l’acte déclaratif d’utilité publique désignant les propriétés frappées d’expropriation et sans

dépasser la valeur de l’immeuble au jour de la publication de l’acte de cessibilité ou de la notification de l’acte déclaratif

d’utilité publique… . Quant au payement ou la consignation des indemnités (provisionnelle et celle fixée par jugement) elles

sont versées dès l’accomplissement des formalités de notification et de publicité dans un délais d’un mois. Dépassé ce

délai, les intérêts aux taux légaux (6%) en matière civile courent de plein droit au profit des intéressés . Au cas où les

ayants droit ne se connaissent pas, voir même si les titres de justificatifs de propriété sont incomplets ou insuffisants, elles

seront consignées à la Caisse de Dépôt et de gestion.

Le respect rigoureux de la procédure de l’expropriation mise en place par le législateur est primordial. Cependant, selon

n’empêche pas l’existence d’incidents à la procédure normale de l’expropriation. En ce sens, on retrouve la procédure

d’urgence dans le cadre d’expropriation qui s’applique dans le cas des règlementations spéciales pour le regroupement au

profit de l’Etat de certaines ressources hydrauliques ainsi qu’au travaux militaires où elle donne la possibilité à

l’administration de s’affranchir de la publicité de la DUP et de l’enquête administrative à condition que l’acte de la D.U.P

désigne l’immeuble à exproprier et qu’il soit notifié aux propriétaires présumés. La réquisition d’emprise locale est aussi un

cas d’incidents à la procédure normale de l’expropriation, en vertu duquel, le propriétaire d’une partie d’un

bâtiment frappé en partie d’expropriation ou d’un terrain qui suite à l’expropriation partielle, ne gardait qu’une petite

parcelle reconnue inutilisable au regard des règlements d’urbanisme ou d’une exploitation viable, peut en exiger

l’acquisition totale par une déclaration expresse adressée à l’expropriant avant l’expiration du délai de 2mois réservé à

l’enquête administrative. Ajoutons ensuite que l’utilisation d’un immeuble acquis par voie d’expropriation pour travaux

différents est possible. Il suffit que ce changement d’affectation soit autorisé par un décret. La renonciation à

l’expropriation est également une opération permise, mais sous condition qu’elle se fasse avant le prononcé du transfert de

la propriété et que l’expropriant établisse un rectificatif de l’acte déclaratif d’utilité publique ou de cessibilité. Finalement,

en recourant à la procédure d’adjudication, l’expropriant peut revendre les immeubles acquis par voie d’expropriation

depuis moins de 5 ans. Pendant le même délai, les présents propriétaires peuvent reprendre leurs immeubles au prix initial

à la condition de verser ce dernier dans la durée de 20 jours. Ceci ne peut ce faire que sila destination prévue dans la

déclaration d’utilité publique a été remplie ou lorsque l’immeuble est revendu à une tierce personne physique ou morale

avec obligation de lui donner la destination prévue par l’acte déclaratif d’utilité publique.

Cet article présente une étude exhaustive, détaillée de la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique à

travers une analyse minutieuse et rigoureuse ne trahissant point les détails de chacune des étapes de cette opération

J’apprécie l’introduction d’arguments d’exemple et d’autorité sous forme d’articles de loi vue qu’ils permettent de
concrétiser et de prouver la véracité du tas d’informations présentées dans l’article. En outre, l’enchainement, raisonné,

logique et réfléchi de ces dernières suivant un sommaire complet et très bien structuré facilite sans doute la

compréhension des propos avancés dans cet écrit et leur mémorisation. Le seul passage qui m’a pausé quelques difficultés

de compréhension était celui qui traite la déclaration d’utilité publique, à un certain moment, je n’arrivais plus à déduire où

se situe l’étape de l’enquête administrative par rapport à la déclaration d’utilité publique et l’acte de cessibilité avant de

comprendre qu’elle précède ce dernier et vient juste après la D.U.P. A part ceci, l’article est simple, clair et concis, soit au

niveau de fond ou au niveau de la forme.

On peut conclure donc en disant, que l’article a pu transmettre une idée maitresse qui se résume dans le fait que le

législateur a fait exprès de rendre la procédure de l’expropriation par cause d’utilité publique assez longue et complexe se

scindant entre une phase administrative qui commence par la déclaration d’utilité publique, puis passe par une enquête

administrative qui précède la désignation des immeubles à exproprier par des arrêtés de cessibilité, avant qu’elle se

termine par une tentative d’accord à l’amiable entre le propriétaire et l’expropriant, et une autre juridictionnelle

contrôlant la phase administrative et gérant la prise de possession, le transfert de la propriété et la fixation de l’indemnité.

Le but étant de protéger les deniers publics et les droits des expropriés.

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