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Voies d'Exécutions

Il existe des sanctions civiles et des sanctions pénales. Après décisions du tribunal il faut faire une signification.
Si l’adversaire n’exécute pas volontairement cette decision il va falloir utiliser les voies d’exécutions. ART
L111-1 CPCE (code de procédure civile d’exécutions) : « tous créanciers peut contraindre son débiteur à
exécuter ses obligations déterminées par la loi ». C’est une violence étatique et réglementée. Tous les titres
exécutoires ne sont pas forcément des décisions de justice (actes notariés…). On incite à la privatisation de la
procédure civile, à sa déjudiciarisation. Les saisies des rémunérations du travail et la saisie immobilière sont
judiciaires. Les autres saisies sont non judiciaires. «Les frais de recouvrements amiables sont à la charge du
créancier sauf s’il concerne … » toute stipulation contraire est réputée non écrite. IL existe d’autres
contraintes. Les violations de certaines obligations civiles sont pénalement sanctionnées (paiements des
pensions alimentaires par ex, la non présentation d’enfants…) CPCE est la codification de la loi de 1991
ordonnance 2011 /1995 du 19 décembre 2011.
-L'astreinte ART L131-1 et suivant

L'astreinte, pour la Cour de cassation par un arrêt du 4 juillet 2007, n'est pas une mesure d'exécution
forcée. L'astreinte est une façon d'obtenir une exécution qui n'est pas une mesure d'exécution.
Elle a été réglementée par la loi du 9 juillet 1991 portant réforme des procédures civiles d'exécution.
Cette loi n'a pas été codifiée.
L'astreinte est prononcée par le juge. Il condamne une personne à faire quelque chose sous astreinte.
Souvent, la somme est dissuasive pour qu'il y ait un résultat. Cette somme est indépendante des dommages et
intérêts. Elle s'ajoute à la condamnation principale dont elle constitue l'accessoire.
Elle ne court, cette astreinte, qu'à partir du moment où l'obligation dont elle constitue l'accessoire a acquis
force exécutoire.
Le plus souvent, le juge qui prononce la condamnation principale assortit cette condamnation d'une astreinte.
S'il ne l'a pas fait, le juge de l'exécution, président du Tribunal de Grande Instance en principe, peut assortir
d'une astreinte une décision rendue par un autre juge. Il prononce l'astreinte dès lors que les circonstances en
font apparaître la nécessité L131-1.
L'astreinte qui est prononcée est en principe une astreinte provisoire. Le juge peut aussi exceptionnellement
prononcer ce qu'on appelle une astreinte définitive. L'astreinte définitive est celle dont le taux ne pourra être
modifié ultérieurement sauf en cas de causes étrangères.
Le juge ne peut prononcer une astreinte définitive qu'après avoir prononcé une astreinte provisoire. Cette
astreinte définitive ne peut être prononcée que pour une durée déterminée.
Que l'astreinte soit provisoire ou définitive, elle doit être liquidée à un moment ou à un autre. Le juge qui a
prononcé l'astreinte va pouvoir la liquider.
La 2ème Chambre civile, dans un arrêt de 18 décembre 2008, a décidé que le caractère personnel de
l'astreinte ne s'oppose pas à ce que la liquidation qui est une sanction pécuniaire soit poursuivie contre les
héritiers du débiteur.
L’astreinte définitive est interdite en matière d’expulsion.
Le juge de l'exécution liquide généralement l'astreinte. Le juge peut se réserver toutefois ce pouvoir de
liquidation ou la liquidation de l’astreinte sera faite par le juge qu’il l’a mise en place s’il est toujours saisi de
l’affaire. La condamnation à une astreinte permet les mesures conservatoires.

Le montant de l'astreinte définitive ne peut pas être modifié lors du calcul de la liquidation sauf s'il existe une
cause étrangère.
1
Le montant de l'astreinte provisoire est fixé par la juge au moment de sa liquidation en tenant compte du
comportement de celui qui a été condamné à l'astreinte ainsi que des difficultés qu'il a pu rencontrer pour
exécuter sa condamnation principale. En principe tout juge peut assortir sa condamnation d'une astreinte.
Le 7 mai 2008, la 2ème Chambre civile de la Cour de cassation énonce que les juges du fond doivent
constater l'existence de la cause étrangère pour modifier l'astreinte provisoire.
La clause de voie parée est illicite (clause qui permettrait au créancier de faire vendre les
biens « hypothéqués » hors des formes de la saisie immobilière par ex). Mais la demande d’attribution
judiciaire est possible ART 2280 CC.
Le pacte commissoire lui est licite « clause qui permet aux créanciers de devenir proprio du bien en cas de
non-paiement » sous réserve toujours de la résidence principale.
Les titres d’exécution civile ne relèvent pas du service public mais de l’officier ministériel (officier public et
ministériel : huissier). Art L153-1 : « le recours à la force publique sera nécessaire…» La destruction ou le
détournement d’objets saisis, la rébellion art 1436 sont pénalement répréhensibles. Protection aussi des
adjudications publiques (vente de meubles).
Les mesures conservatoires anticipent sur les procédures d’exécution.

Les délais de grâce

Le délai de grâce relève du pouvoir modérateur du juge. Ces délais de grâce sont réglementés par les articles
1244-1 et suivants du Code civil. On les trouve dans les dispositions relatives au paiement. Le juge civil peut
accorder des délais de grâce dès lors que la dette n'est pas alimentaire. La situation du débiteur est mise en
perspective avec les besoins du créancier. Il faut trouver un équilibre.
Le juge peut prononcer un délai de grâce dans la limite de deux ans. Dans ce délai, le juge peut reporter le
paiement ou le rééchelonner.
Il peut décider que les paiements versés par le débiteur seront d'abord imputés sur le capital mais aussi
réduire les intérêts de retard stipulés dans un contrat. Le taux fixé par le juge ne peut être inférieur au taux
légal.
La décision par laquelle le juge accorde un délai de grâce suspend les mesures d'exécution.
Ces mesures de grâce peuvent être sollicitées en tout état de cause. La Cour de cassation a admis que la
demande de délai de grâce était recevable en appel. Le Code de procédure civile, dans son article 510, précise
que le délai de grâce ne peut être accordé que dans le jugement condamnant une partie.
Toutefois, en cas d'urgence, le juge des référés pourrait accorder un délai de grâce.
Après signification d'un commandement (= acte préliminaire à certaines voies d'exécution) ou d'un acte de
saisi, le juge de l'exécution devient compétent pour accorder un délai de grâce.
Le Tribunal d'instance est compétent pour la saisie de rémunérations du travail.

La plupart des mesures d'exécution ne sont pas toutes judiciaires, elles ne passent pas toutes devant le juge.
En cas d'incident toutefois, il faudra se porter devant le juge de l'exécution.
Les mesures d'exécution sont les suites du jugement. Elles tendent à assurer l'effectivité du droit. Tout ceci
appelle toutefois quelques remarques. La plupart des décisions de justice sont exécutées. Le débiteur y est
poussé, il supporte en effet le coût de l'exécution.
Un recouvrement amiable peut être diligenté. C'est une activité réglementée par un décret du 18 décembre
1996.
Il existe aussi des contraintes indirectes qui vont inciter à exécuter volontairement. La première est
l'astreinte. Le droit pénal vient parfois au secours du créancier, le non-paiement est alors réprimé.

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L'idée selon laquelle les procédures civiles d'exécution sont la suite d'une décision de justice n'est pas tout à
fait exacte. Il existe différents titres exécutoires, tous ne sont pas des décisions de justice. Certains actes des
notaires peuvent, comme les décisions de justice, être revêtus de la formule exécutoire. Ce sont des officiers
ministériels.
Il ne suffit pas d'avoir un titre exécutoire pour pouvoir contraindre sont débiteur. Le législateur a réglementé
la violence que constitue l'exécution. Cette violence devient de fait légitime car seule l'Etat dispose de cette
violence, il a un monopole de la contrainte légitime.
Nul ne peut se faire justice à lui même. On interdit ainsi la clause de voie parée, c'est une clause qui
permettrait à un créancier muni d'une sûreté de faire vendre à l'amiable le bien grevé.
En revanche une demande d'attribution judiciaire est possible.
Le pacte commissoire lui est aujourd'hui licite. Il est toutefois assorti de quelques garanties. Il permet au
créancier de devenir propriétaire du bien grevé d'une sûreté. En matière hypothécaire, cette clause est licite
sauf si le bien grevé est la résidence principale.
Les procédures d'exécution ne sont pas mises en œuvre par l'Etat. Il n'y a pas un service public des exécutions.
L'exécution est semi-privée, elle relève de la compétence de l'huissier, officier ministériel.
Les huissiers de justice ont un monopole. Ils exercent leur fonction sous le contrôle de l'autorité judiciaire,
notamment du juge de l'exécution et du ministère public. L'article 11 de la loi de 1991 énonce que le
procureur de la République veille à l'exécution des jugements et autres titres exécutoires.
En cas de difficulté, l'huissier peut requérir le concours de la force publique. La répression pénale viendra aussi
prêter son secours (ex : lorsque la violation de l'obligation civile constitue une incrimination, rébellion,
destruction du bien saisi).

La procédure civile d'exécution englobe aussi des éléments qui ne sont pas en tant que tels des titres
exécutoires. Des garanties entrent aussi dans la matière (ex : saisies conservatoires et sûretés judiciaires). Les
voies d'exécution s’intéressent également à la suite de l'exécution.
La liquidation judiciaire, même si elle n'entre pas dans le champ de la matière, pourrait constituer une saisie
collective.
Les voies d'exécution visent à assurer l'effectivité du droit. L'efficacité de la justice doit se mesurer à cette
efficacité des procédures d'exécution. C'est la raison pour laquelle les décisions de justice doivent être
exécutées.
La loi de 1991 énonce que l'Etat doit prêter son concours à l'exécution des titres exécutoires. Le refus de l'Etat
ouvre droit à réparation. La CEDH, le 31 mars 2005, dans un arrêt Mattheus c/ France a décidé que
l'exécution doit être complète, parfaite et non partielle. La CEDH ajoute que l'indemnisation du créancier
fondée sur la faute lourde de l'Etat qui refuse de prêter son concours ne saurait combler la carence de
l'exécution.

La Cour européenne des Droits de l'Homme, dans un arrêt Ornsby, du 19 mars 1997, a décidé que l'exécution
de la décision fait partie intégrante du droit au procès au sens de l'article 6§1 de la CESDH. Dans cet arrêt, la
Cour ajoute que le droit d'accès au Tribunal serait illusoire et les garanties du bon fonctionnement de
l'instance sans signification si ensuite l'exécution n'était pas assurée. La Cour ajoute que si l'article 6§1 ne
concernait que l'accès au juge et le déroulement de l'instance, cela risquerait de créer des situations
incompatibles avec le principe de prééminence du droit.

Dès lors, la durée de la phase d'exécution est prise en compte dans le calcul du délai raisonnable. Le délai
raisonnable comprend le temps de l'instance et de l'exécution, même si l'exécution n'est pas judiciaire (CEDH,
3
11 janvier 2001, arrêt Lounari et 20 décembre 2007, arrêt Mitlisi le droit a l’exécution fait partie du droit a
un tribunal).
La CEDH a considéré que cette solution s'applique à tout titre exécutoire. L'article 6§1 s'applique donc aussi
aux actes notariés, en l'absence de toute saisine du juge (CEDH, 21 avril 1998, arrêt Estima George).

Des arrêts récents de la CEDH ont repris cette solution en précisant que le refus d'exécution de
l'administration constitue une atteinte au droit de la propriété. L'État violerait ainsi le protocole additionnel
numéro 1 (CEDH, 23 octobre 2003). La créance peut être considérée comme un bien pour la CEDH.
L'arrêt Mattheus du 31 mars 2005 énonce très clairement que le refus d'exécution de l'État serait une sorte
d'expropriation privée dont l'occupant illégal serait le bénéficiaire.
Le Conseil Constitutionnel 31 juillet 1998 a pour sa part décidé que la règle selon laquelle il peut être
procédé à l'exécution forcée d'une décision de justice est le corollaire de la séparation des pouvoirs. Cette
règle ne peut être écartée que pour des circonstances exceptionnelles tenant à la sauvegarde de l'ordre
public.
Il s'agit d'assurer l'effectivité du droit, ce qui n'est pas incompatible toutefois avec des règles tendant à
humaniser les procédures d'exécution.
Au XIXème siècle, alors que les salaires sont en théorie entièrement saisissables. La Cour de cassation a
approuvé les juges du fond qui ont estimé qu'un minimum était insaisissable.
L'humanisation a été une grande préoccupation du législateur en 1991.

Les sources :

*En droit communautaire, il y une libre circulation des décisions de justice. Les règlements de Bruxelles et le
règlement du 21 avril 2004 (805/2004) a institué un titre exécutoire européen pour les créances incontestées.
Il existe également en vertu d'un règlement du 12 décembre 2006 une injonction européenne. Les obligations
alimentaires… Un projet de saisie des avoirs bancaires est en discussion. Un acte de saisi entre les mains d’un
comptable public est valable 5ans renouvelable sauf saisie de rémunération.

L'article 6§1 de la CESDH est une source fondamentale pour les voies de recours. L'article 14, qui interdit les
discriminations, a été invoqué ainsi que le protocole additionnel numéro 1.

S'agissant des sources internes, elles sont éparses. La saisie immobilière est régie par le Code civil. Le
Code de procédure civile est une source dès lors que la saisie est judiciaire ou qu'un juge intervient suite à des
incidents lors de l'exécution.
La nullité des actes de saisie est régie par la nullité des actes de procédure.
Le livre V du Code de procédure civile s'intitule « procédure civile d'exécution ». Ce livre restera blanc,
les voies d'exécution ne font plus partie du Code de procédure civile. Le code du travail pour la saisie des
rémunérations. Le code de la consommation.
Le Code de l'organisation judiciaire fixe la compétence du juge de l'exécution.
Des dispositions non-codifiées existent en outre (ex : paiement des pensions alimentaires). N'ont pas
été codifiées la loi 91-650 du 9 juillet 1991 et son décret d'application 92-785 qui forment pourtant le socle de
notre matière.

Cette réforme des procédures civiles d'exécution a longtemps été attendue. Elle met en jeu des
questions politiques et théoriques (ex : protection de la propriété, de l'habitation, de la personne).
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C'est une matière qui relève du domaine de la loi. On peut ainsi expliquer la longue gestation de la loi
du 9 juillet 1991. Les dispositions réglementaires seront codifiées mais ne le sont pas encore. Le décret du 7
juillet 1992 d’application lui sera toujours appliqué. Le décret de 1991 codifié aujourd’hui et celui de 1992 ont
pour objectif la protection de différents intérêts (transfert de propriété, droit des personnes…) le lg a réformé
les saisies immobilières, la distribution immobilières, les expulsions…

 Le premier objectif du législateur a été de prendre en compte de l'évolution de la


composition des patrimoines en 1991. Depuis l'ancien Code de procédure civile, la composition
du patrimoine a évolué. La fortune est aujourd'hui aussi bien immobilière que mobilière. La
richesse mobilière est parfois incorporelle.

 Le législateur a également voulu revaloriser le titre exécutoire. Cette revalorisation est passée
par la mise en place de procédures plus simples et plus rapides. Ces procédures ont été
dejudiciarisées. Les procédures de distributions, tant mobilières qu'immobilières ont également
été dejudiciarisées.

La revalorisation du titre exécutoire est passée par une plus grande efficacité. On a crée le juge de l'exécution
qui concentre entre ses mains la quasi-totalité du contentieux de l'exécution. Quelques mesures lui échappent
comme la saisie des revenues du travail. Sous cette réserve et quelques rares exceptions, l'intégralité du
contentieux des saisies relève du juge de l'exécution.
Le juge de l'exécution est le président du Tribunal de Grande Instance.

On a également créé la saisie attribution en 1991. Cette saisie attribution est entièrement extrajudiciaire. Elle
est très efficace, elle attribue la créance saisie au saisissant. Ce dernier devient propriétaire de la créance qu'il
saisit.
Un deuxième objectif était de faciliter la recherche d’information qu’on ne soit pas toujours obligé de
recourir au Ministère public pour en obtenir.
Les informations que peut obtenir le créancier sur la situation du débiteur se sont améliorées. Il existe un
principe de transparence en Allemagne. En France on favorise le secret de la vie privée. En 1991, la loi a
permis à l'huissier de faire certaines recherches.

Un troisième objectif a été d'humaniser les saisies. Il s'agit du plus grand objectif suivi par le
législateur en 1991. Il a fallu faire un équilibre entre humanisation et efficacité.
L'article 2 de la loi de 1991 dispose : « l'exécution ne peut excéder ce qui se révèle nécessaire pour
obtenir le paiement de l'obligation ». Cette phrase résume tout ce qui a été voulu.
Le législateur a favorisé les saisies des meubles incorporels. Saisir un bien meuble corporel dans le local
d'habitation du débiteur est traumatisant. Le législateur a donc pris en compte cet aspect. La saisie de
meubles corporels est parfois subsidiaire pour les petites créances. Les saisies ne peuvent être effectué les
dimanches, ni avant 6heures sauf autorisation si nécessité mais le lieu ne doit pas être celui du logement
familial. L’humanisation se produit egalement par la fermeture de la porte ou l’issue par laquelle il est entrée
en cas d’absence du saisi Art 142-2 CPCE.
Il y a en outre une réglementation de l'expulsion. La loi de 1991 est le premier texte à encadrer
l'expulsion.

En revanche, très curieusement, les mesures d'exécution sur les personnes n'ont pas été réglementées

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(ex : la reprise d'enfant). Les dispositions générales s'appliquent. Il n'y toutefois pas de règles spécifiques.
La saisie attribution a également vu le jour ainsi que la saisie du créancier du débiteur. Cette opération est
donc moins violente notamment la saisie attributions sur compte bancaire. IL y a aussi la subsidiarité de la
saisie vente lorsqu’ elle doit s’exécuter dans un hôtel servant a l’habitation. Le créancier doit plutôt essayer la
saisie des comptes bancaires ou des rémunérations de salaires. Le lg a introduite egalement la vente amiable
(vente meuble et immeuble depuis 2006). Le juge peut réaménager la dette dès que la créance n’est pas
alimentaire.

L'humanisation se manifeste également par le pouvoir du juge qui accorde des délais de grâce. Cette decision
suspend les procédures en cours. Les majorations ne sont pas applicables pendant ce délai. En cas d’urgence
le juge des référés est compétent pour en faire mais après commandement de payer le juge compétent pour
connaitre des incidents peut donner des délais.

Lorsque la saisie immobilière a été réformée, l'humanisation a continué. La loi de 1991 avait réformé
l'ensemble des mesures d'exécution à l'exception de la saisie immobilière qui n'a été réformée que par une
ordonnance du 21 avril 2006.
Les dispositions de cette réforme ont été introduites dans le Code civil et maintenant dans le CPCE.

Aujourd'hui, l'ensemble des procédures de saisie a été réformée. La loi de 1991 prévoit des mesures
générales qui s'appliquent à toutes les saisies, aux mesures conservatoires, aux procédures de distribution etc.
Il y a donc un tronc commun d'exécution dans la loi de 1991.
L'ordonnance de 2006 réglemente la saisie immobilière et la distribution des deniers consécutifs à la
vente de l'immeuble. Depuis 2006 le JE est compétent en cas de saisies immobilières.
1er livre : dispositions générales (applicables à toutes les mesures).
2 livre : procédures d’exécution mobilières (dispositions sur créances de sommes d’argent, les biens meubles
corporels, saisie des droits incorporels, distribution des B meubles)
3 : La saisie immobilière et la distribution du prix. La cour de cass a décidé que saisie et distribution du prix de
vente forment une seule et même procédure.
4 : L’expulsion
5 : Mesures conservatoires (saisie conservatoires et suretés judiciaires)
6: saisie particulières à l’outre mer.
La saisie des rémunérations du travail est dans le code du travail. La saisie des aéronefs est dans le code des
transports. La saisie de la licence de débit de boisson arrêt 8 février 1999. C’est un bien meuble incorporel on
l’adapte.
L'ensemble des règles applicables aux voies d'exécution sont d'ordre public. La clause de voie parée est
interdite. L’OP protège le saisi, les tiers et les autres créanciers du saisi .Elles ont pour objet la protection du
débiteur et des tiers. Cela n'exclut pas toutefois une certaine souplesse de la loi, contrôlée par le juge. On a
ainsi vu apparaître la vente amiable qui évite la vente par adjudication.
La jurisprudence est particulièrement abondante notamment en matière de saisies immobilières. Les avis de
la Cour de cassation sont une source abondante ainsi que la pratique des huissiers de justice.

La doctrine est également très abondante. Claude brenaire Dalloz 6ème édition.

Partie 1 : Règles fondamentales applicables


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Titre 1 : Conditions générales applicables aux mesures d'exécutions et aux mesures conservatoires (le droit
commun des saisines)
Chapitre 1 : Les conditions relatives aux personnes
Section 1 : Les parties

Les parties sont le saisissant et le saisi et éventuellement ls tiers


S 1 les parties : le saisissant et saisi

Nb en matière d’expulsion il n’y a pas de saisissant et de saisi. On parle de saisissant et de saisi de manière
générale seulement.
Aussi en matière conservatoire il n’y a pas de saisissante et de saisi !!!
Le saisissant a le droit de saisir et qui va exercer son droit de saisir.

P1 le saisissant

La saisie est un droit on p l’exercer com on p y renoncer, susceptible d’abus aussi

A) Le droit de saisir

CPCE L 111-1 dispose que «  tout créancier peut, dans les conditions prévues par la loi, contraindre son
débiteur défaillant à exécuter ses obligations à son égard ». C'est un effet du droit de gage général.
L'alinéa 2 ajoute que tout créancier peut exercer une mesure conservatoire pour assurer la sauvegarde
de ses biens. Dns ces cas c une action préventive en amont !!! Pour l’instant c 1 simple pretendu creancier, et
pas creancier confirmé ou avéré, mais il fo une apparence de creance kamem !!!

L112-1 « il peut pratiquer ses mesures sur tous les biens du débiteurs ; mem ceux détenus par 1 tiers.

Le créancier saisissant a le choix ou le droit de choisir (111 al 7) des mesures propres à assurer l'exécution ou
la conservation de sa créance. Parmi l'ensemble des mesures légales, le créancier choisit la mesure qu'il
désire en fonction du montant de la créance, de la composition du patrimoine du débiteur : bien meuble ou
immb, compte bancaire et peut faire x saisines en même temps !!!
Ce choix est libre. Le créancier peut aussi choisir plusieurs mesures en même temps pour recouvrer sa créance
sous réserve d’un abus.
NB le droit de saisine découle du droit de gage G’ sur le patrimoine du créancier !!
L'article 1er de la loi de 1991 précise « tout créancier ». Ce texte concerne aussi bien les créanciers
chirographaires que les créanciers privilégiés. Mais les chirographaires n’ont pas % à faire la saisine expl d’un
immeuble hypothéqué, il viendra en dernier rang dans le partage du produit de la vente !!!
Ce droit de saisir se prescrit. Une loi du 17 juin 2008 a réformé la prescription et a introduit dans la loi de 1991
un article 3-1 qui ni figurait pas. Il faut distinguer si le titre exécutoire est une décision d'un juge ou un titre
d'une autre nature.
L’exécution des décisions de justice (jugements, arrêts et ordonnances) des transactions rendues exécutoires
par le président du TGI, des jugements étrangers, des sentences arbitrales, des procès verbaux de conciliation
signés par le juge et les parties se prescrivent pas dix ans sauf si ces actes constatent une créance dont le délai
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de prescription est plus long.
Les autres titres exécutoires, notamment les actes authentiques revêtus de la force exécutoires, se
prescrivent en principe selon la créance qu'ils constatent. La prescription de droit commun est aujourd'hui de
cinq ans.

Un acte d'exécution forcé ou une mesure conservatoire interrompt la prescription. Donc un nouveau
délai court. Ce nouveau délai n'est pas soumis au délai butoir de vingt ans à compter de la naissance du droit
(2232 du Code civil).
Nb il y a des biens ki st insaissisables’ expl fraction du salire !
Les héritiers héritent des créances et dettes s’ils acceptent la succession, donc… !!!!

B L'exercice du droit

En cas de saisie, il faut une capacité d'administrer. La saisie est un acte d'administration. En matière de
distribution toutefois, il faut la capacité de recevoir des deniers. En matière de saisie immobilière, le saisissant
doit avoir capacité de disposition (R 321 1 CPCE) par ce que si le bien immobilier n’est pas vendu par
adjudication (au tribunal) le saisissant est déclaré acquéreur de l’immeuble.
Nb la saisie par principe n’est pas judicaire, mais s’il y a incident exemple contestation il faut saisir le juge
alors, ainsi la saisie devient judiciaire !!!

En cas d'incident, l'affaire est portée devant le juge de l'exécution. Le demandeur devant la juridiction doit
avoir la capacité d'agir en justice.
La personne qui a saisi le juge ne peut pas assister aux opérations d’exécution de la saisie sur place  !!! Sauf
sur autorisation par le juge de l’exécution si la situation le requiert expl la saisie appréhension : qui permet à
un huissier d’appréhender un bien et à le remettre au saisissant, donc il fo kon montre à l’huissier le bien à
cueillir, lol!!!

§2 Le saisi ou le débiteur

Le saisi doit exister. On ne peut exercer une saisie contre un groupement n'ayant pas de personnalité morale
(2e ch civ, 17 nov. 2005). Ça concerne les associations non-déclarées, société en participation etc. La Cour de
cassation admet toutefois que certains groupements dépourvus de personnalité morale pouvaient défendre
en justice. Là s'arrête toutefois le droit. On ne peut donc exécuter une décision contre le groupement sans
personne morale.
On ne peut saisir une société en participation.
Le saisi est le débiteur. C'est le cas le plus fréquent Ce peut être également l'ayant cause du débiteur. Le titre
exécutoire obtenu contre un défunt est exécutoire contre ses héritiers. Dans ce cas le titre doit être signifié à
l'héritier. Ce n'est que huit jours après signification contre l'héritier que l'exécution pourra être exercée (art
877 CCiv).

Parfois le saisi est une autre personne que le débiteur. Il y a le cas de la saisie entre les mains du tiers
détenteur d'un immeuble grevé d'hypothèque (c’est celui qui a acquis un immbl grevé de privilèges mais qui
n’a pas procédé aux formalités de purge, donc les créanciers de son vendeur peuvent toujours exercer leur
droit de suite sur l’immble) !!! Le créancier privilégié pourra poursuivre la saisie de l'immeuble grevé d'une
sûreté, en quelques mains qu'il soit passé.
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La caution hypothécaire n'est pas une caution d’après la Ccass ! C’est Une tierce personne qui consent une
hypothèque sur son immeuble en garantie de la dette d'un débiteur. En cas de non paiement du débiteur
principal, le créancier peut saisir l'immeuble de la caution réelle.

Certains débiteurs ne peuvent pas être saisis. Ils bénéficient d'une immunité d'exécution. Les personnes
morales de droit public ne peuvent pas être saisies. La jurisprudence leur assimile les établissements publics
industriels et commerciaux (EPIC).
Les États étrangers bénéficient d'une immunité d'exécution lorsque le bien se rattache à l'exécution de la
souveraineté (1ère Chambre civile, 19 novembre 2008).
Les souverains étrangers, les chefs d'États, les agents diplomatiques bénéficient également de l'immunité
d'exécution.
Les biens et avoirs des communautés sont sais sables sur autorisation de la CJCE.
La décision par laquelle le juge prononce un délai de grâce suspend l'exécution.
Les procédures collectives sont également un obstacle à la poursuite de mesures de saisie. Le surendettement
emporte une suspension facultative des procédures d'exécution. Le rétablissement personnel emporte
suspension des procédures d'exécution pour les dettes autres qu'alimentaires.
La gazette du palais 21 février 2009 : article sur l'émergence d'une nouvelle immunité d'exécution tirée de
l'article L153-1 du Code monétaire et financier à l'égard des banques centrales étrangères.
S'agissant des procédures collectives applicables aux professionnels, l'accord de conciliation homologué ou
constaté arrête ou interdit toute poursuite individuelle pendant la durée de l'accord.
La procédure de sauvegarde arrête ou interdit toute procédure d'exécution et de distribution dès lors que ces
procédures n'ont pas produit leur effet attributif avant le jugement d'ouverture.
Le redressement judiciaire et la liquidation emportent également arrêt ou interdiction des poursuites dès lors
que la procédure n'a pas produit ses effets avant le prononcé de l'ouverture de la procédure.

Section 2 : Les tiers


§1 Définition des tiers

Ils sont difficiles à cerner. Ce ne sont ni le saisissant, ni le saisi, ni leurs ayants-cause. La question peut se poser
à propos du tiers détenteur d'un immeuble pour lequel un créancier exerce son droit de suite. Il faut toutefois
partie de la procédure.
Le tiers saisi pour la saisie attribution (ex : le banquier), même s'il est appelé tiers, n'est pas réellement un
tiers. Il est aussi partie à la saisie.
Les tiers véritables sont par exemple le serrurier, le déménageur, un garagiste ou les témoins qui participent à
la procédure sur demande de l'huissier par exemple.

§2 Obligations des tiers

L'article 10 du Code civil énonce que chacun est tenu d'apporter son concours à la justice en vue de la
manifestation de la vérité. Cette disposition est transposée dans notre matière.
Le tiers a des obligations. Il a d'abord une obligation de ne pas faire prévue par l'article 24 de la loi de
1991 : les tiers ne peuvent faire obstacle à l'exécution des procédures engagées aux fins d'exécution ou de
conservation.
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L'article 24 précise aussi que les tiers doivent apporter leur concours aux opérations d'exécution et de
conservation des créances lorsqu'ils en sont légalement requis. Cette disposition permet de requérir un tiers
qui a le devoir de participer l'opération d'exécution. L'article 24 alinéa 2 énonce que celui qui sans motif
légitime se soustrait à ses obligations peut être contraint d'y satisfaire au besoin de peine d'astreinte sans
préjudice ni dommages et intérêts. Il existe un devoir particulier des tiers, en vertu de l'article 25 de la loi de
1991, lorsque la mesure doit être effectuée entre les mains d'un comptable public. Dans cette hypothèse,
l'ordonnateur doit indiquer au saisissant le comptable public assignataire de la dépense et fournir toutes les
informations nécessaires à la mise en œuvre de la mesure.

Chapitre 2 : Les biens

Tout bien appartenant au débiteur peut en principe être saisi. Le patrimoine du débiteur constitue le droit de
gage des créanciers.

Section 1 : Principe de saisissabilité

En principe les biens composant le patrimoine du débiteur sont saisissables par les créanciers. La loi de 1991
précise que les saisies peuvent porter sur tous les biens appartenant au débiteur alors même que ces biens
seraient détenus par des tiers. La saisie peut donc se faire entre les mains d'un tiers lorsqu'un bien serait
confié à un tiers en dépôt (ex : une voiture chez le garagiste).
L’article 38 du décret du 31 juillet 1992 précise que tous les biens, mobiliers ou immobiliers, corporels ou
incorporels, peuvent faire l'objet d'une mesure d'exécution forcée ou conservatoire.

Ces biens doivent être existants. La jurisprudence a ainsi déclaré qu'une ouverture de crédit qui constitue une
promesse de prêt est insaisissable.
Si l'on peut saisir tous les biens appartenant au débiteur, il n'est possible de saisir que les biens engagés par le
débiteur. Des problèmes se posent selon les régimes matrimoniaux.
Le créancier personnel d'un Co-indivisaire ne peut saisir la part de bien indivis appartenant à ce co-indivisaire
sauf à provoquer le partage.

Le tiers peut agir en distraction si l'huissier saisit un bien lui appartenant. C'est une forme de revendication
pour faire distraire le bien de l'ensemble des biens saisis.
Toutefois, il est possible de saisir un bien entre les mains d'un tiers (ex : droit de suite en matière
immobilière). Ces cas sont toutefois prévus par la loi.

Pour saisir un bien, ce bien doit être disponible. Une première saisie rend indisponible le bien en vertu de
l'application d'un adage : « saisie sur saisie ne vaut ». Il ne faut pas mal interpréter cet adage. Le premier
saisissant aurait un privilège si l'on interprétait mal cette expression.
Le premier saisissant saisit un bien, le second n'a pas le droit de réaliser sur ce bien une saisie autonome parce
que le bien est indisponible. Il va devoir se joindre à la première saisie. Il va joindre sa saisie à la première
saisie. On procède à une injonction de saisie, il y alors plusieurs saisissants sur un même bien.
Les créanciers privilégiés sont tenus de saisir en priorité l'assiette de leur sûreté. Si l'immeuble A est
hypothéqué, le créancier hypothécaire ne peut saisir en premier l'immeuble B.
L'article 22-1 de la loi de 1991 tend à la protection de l'entreprise individuelle. L'entrepreneur individuel
engage parfois la totalité de son patrimoine. L'entrepreneur individuel peut, en vertu de ce texte, demander
10
au titulaire d'une créance qui a sa cause dans l'activité professionnelle de cet entrepreneur de saisir d'abord
les biens affectés à cette activité professionnelle.
Ce n'est que si ces biens affectés sont insuffisants que le créancier pourra poursuivre la saisie des autres biens.
Il y a bien unité du patrimoine, on institue uniquement un ordre dans la saisie comme pour le créancier
privilégié.
Cette disposition tend à protéger l'activité individuelle des professionnels. Elle a un désavantage économique,
elle diminue la puissance économique de son entreprise en cas de saisie.

Section 2 : L'insaisissabilité

La Cour de cassation, en 2003, a énoncé que l'insaisissabilité ne peut être décidée que par une loi. On exclut
l'insaisissabilité fixée par un décret.
Puisque la saisissabilité constitue le principe, les normes qui énoncent une insaisissabilité doivent être
strictement interprétées.
Le 3 mai 2007, la 2ème chambre civile a décidé au visa de l'article 14 de la CESDH et de l'article 1er du
protocole additionnel numéro 1 sur le droit de propriété qu'une insaisissabilité décidée par la loi peut
constituer une mesure discriminatoire qui porte atteinte au droit de propriété de telle sorte qu'une telle
disposition énonçant une insaisissabilité a pu en l'espèce être déclarée inapplicable.

§1 Insaisissabilité : effet de l'inaliénabilité

Le bien est insaisissable parce qu'il est inaliénable. Un bien est saisi pour être vendu. Si le bien est inaliénable,
il ne peut être vendu.
La loi énonce que certains biens sont inaliénables. C'est le cas pour les biens du domaine public, biens
appartenant aux personnes publiques. Il en est ainsi pour l'usage et l'habitation (articles 631 à 634 du Code
civil) et pour l'usufruit des pères et mères.
Dans une seconde hypothèse, le bien peut être inaliénable par la volonté de la personne. Un bien est stipulé
inaliénable. De sorte, il est insaisissable. C'est d'abord l'hypothèse si le bien a été légué. Le bien donné ou
légué est stipulé inaliénable. Il sera insaisissable.

§2 L'insaisissabilité volontaire

Il s'agit d'un bien qu'un donateur ou le testateur a déclaré insaisissable en le transmettant. Le bien ici n'est pas
inaliénable, simplement la libéralité stipule que le bien est insaisissable. Elle profite au légataire. Une telle
clause est valable. Elle l'est pour deux raisons. On estime que l'auteur de la libéralité aurait pu ne rien donner.
Les créanciers n'attendaient rien et ne supportent aucun préjudice. L'auteur de la libéralité peut vouloir
protéger le donataire contre sa prodigalité. Cette clause est valable mais elle ne s'applique qu'aux créanciers
antérieurs à la libéralité, c'est à dire ceux qui n'avaient rien à attendre. S'agissant des créanciers postérieurs,
le bien est saisissable mais avec la permission du juge et pour la portion que le juge détermine. Le juge doit
donner son accord.

B Les biens de l'entrepreneur individuel

Il s'agit de protéger l'entreprise individuelle. L'article 22-1 de la loi de 1991 vise à protéger cet entrepreneur
individuel. L'article L526-1 du Code de commerce vise également à protéger l'entreprise individuelle. La loi du
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4 août 2008 sur la modernisation de l'économie a modifié cette loi. Elle permet à un entrepreneur individuel
de déclarer insaisissable ses droits sur l'immeuble où est fixée sa résidence principale ainsi que sur tout bien
foncier, bâti ou non bâti, qu'il n'a pas affecté à son usage professionnel. L'insaisissabilité n'est pas totale ici. La
loi protège l'entrepreneur professionnel pour ses biens personnels. En revanche, les créanciers non-
professionnels peuvent saisir les biens personnels du débiteur.

§3 Les insaisissabilités légales

La loi dispose que certains biens sont insaisissables. Dans ce cas, le législateur a voulu protéger certains
intérêts. Il a rendu, pour la réalisation de la protection de ces intérêts, des biens insaisissables.

A Le crédit de l'Etat

Le législateur a rendu insaisissable les rentes sur l'État et plus précisément les arrérages des rentes de l'État.

B Les affaires

Ont été déclarées insaisissables en matière de procédures collectives les sommes versées à la caisse des
dépôts et des consignations.
Sont également insaisissables aux fins de la protection des affaires les effets de commerce. La Cour de
cassation, le 27 septembre 2005 a rappelé que la créance cambiaire est par nature insaisissable.
Sont encore insaisissables les navires en partance. La saisie est possible en réalité mais le président du TGI
peut autoriser le départ du navire malgré la saisie dans des durées qu'il fixe et dès lors que le demandeur offre
une garantie suffisante.
Le patrimoine fiduciaire n'est pas saisissable par les créanciers du constituant. Il est saisissable en cas de
fraude ou si les créanciers disposent d'un droit de suite.
Les assurances-vie sont insaisissables.

C L'intérêt du saisi et du saisissant

Le législateur a voulu rendre certains biens insaisissables pour protéger les saisissants et les saisis. C'est le cas
pour les immeubles par destination. Ils ne peuvent pas être saisis indépendamment de l'immeuble. Ces
dispositions tendent à assurer une vente à meilleur prix. Les deux ont intérêt à ce que le bien soit vendu le plus
cher possible. Cette règle souffre une exception. Ils pourront être détachés de l'immeuble pour le paiement de
leur prix.
La loi de 1991 prévoit que le produit de la vente des biens par adjudication est insaisissable.

D La protection de l'action des syndicats

Le Code du travail rend insaisissable les immeubles et meubles nécessaires à la réunion du syndicat. La
bibliothèque des syndicats est insaisissable.

E La protection de la personne

La personne est protégée lorsque sa dignité est en cause. Hegel appelle le droit de détresse (Principes des
12
philosophies du droit §127).
Il y a ici des considérations d'humanité. On rend insaisissables les biens dont la nécessité est vitale. Le
législateur est allé plus loin en rendant insaisissable les biens pour lesquels la personne à des liens affectifs.
2ème chambre civile 3 mai 2007, la Cour de cassation énonce que l'insaisissabilité ne doit pas avoir un
caractère discriminatoire.

1 Les biens mobiliers corporels

Le législateur a rendu insaisissables des biens mobiliers corporels. Il s'agit des biens mobiliers corporels
nécessaires à la vie et au travail du saisi et de sa famille. Ces biens sont insaisissables.
Le décret du 31 juillet 1992, à son article 39, donne une liste de ces biens.
S'agissant des objets nécessaires au travail ou à la poursuite des études, le juge du fond apprécie
souverainement ce caractère nécessaire. On ne peut former de pourvoi sur cette question.
Tous les biens figurant dans cette liste ne sont pas en principe saisissables, quel que soit la créance (même
une créance de l'Etat). Ils peuvent redevenir saisissables pour le paiement de leur prix ou pour le
remboursement de celui qui aura prêté pour les acheter ou les réparer.
Ces biens peuvent également être saisis s'ils se trouvent dans un lieu autre où celui travaille ou demeure
habituellement le débiteur. L'idée ici est que ces biens sont superflus et que le débiteur n'en a pas besoin. Ils
sont dès lors saisissables.
Les biens sont saisissables s'il s'agit de biens de valeur. Le mobilier et les vêtements pourraient être saisis s'ils
ont une vraie valeur.

Les biens figurant dans la liste de l'article 39 ne sont pas insaisissables s'ils sont en quantité telle qu'ils perdent
leur caractère nécessaire.
Les biens corporels qui constituent un fonds de commerce sont saisissables.
Les objets indispensables aux personnes handicapées ou destinés aux soins des personnes malades sont
insaisissables. Ils ne sont jamais saisissables, même pour le paiement de leur prix.
Enfin, sont insaisissables, les souvenirs à caractère personnel ou familial.

2 Les biens mobiliers incorporels

On vise essentiellement ici les créances alimentaires. Il s'agit des provisions, soldes ou pensions à caractère
alimentaire (article 14).
Les pensions alimentaires, les prestations compensatoires, les rémunérations du travail, les titres des
exploitations des œuvres de l'esprit, certaines prestations familiales, l'aide au logement, les prestations de
l'assurance maladie, le RMI, les pensions des retraites civiles et militaires, les pensions vieillesse, les
indemnités de chômage sont insaisissables pour tout ou partie. Parmi ces sommes, certaines sont
antérieurement insaisissables alors que d'autres ne le sont pas totalement (ex : rémunérations du travail).
Cette liste n'est pas limitative. Un débiteur saisi pourrait faire valoir qu'une ressource présente pour lui un
caractère alimentaire de telle sorte qu'elle deviendrait insaisissable.
L'article 43 du décret de 1992 prévoit que le juge déterminera la fraction insaisissable de la ressource. Pour se
faire, il se référera au barème applicable aux rémunérations du travail.
Nb En pratique, il convient de vérifier que les sommes sont ou non saisissables.
Si les sommes insaisissables sont placées sur un compte sur lequel peuvent se trouver des sommes
saisissables, la fusion en compte conduirait à pouvoir tout saisir. Il n'en est pas ainsi. Le législateur a prévu que
13
les créances insaisissables dont le montant est versé sur un compte demeurent insaisissables. L'insaisissabilité
se reporte à due concurrence sur le solde du compte.
La question s'est posée de savoir si l'insaisissabilité portait sur l'ensemble des sommes insaisissables cumulés
sur le compte ou sur la dernière somme versée.
La jurisprudence a estimé que l'insaisissabilité portait sur l'ensemble des fonds insaisissables cumulés (2ème
Chambre civile, 12 juillet 2007). Les autres sommes déposées sur le compte sont saisissables. La charge de la
preuve pèse sur celui qui allègue l'insaisissabilité.
Le législateur a prévu un dispositif d'accès rapide. Lorsqu'un compte fait l'objet d'une saisie, son titulaire peut
demander au tiers saisi la mise à disposition immédiate dans la limite du solde créditeur du compte d'une
somme au plus égale au montant du RMI. Il s'agit de permettre un accès rapide à une somme minimum à
caractère alimentaire.

Chapitre 3 : Les causes de la saisie

Pour saisir, il faut être titulaire d'une créance. Cette créance constitue les conditions de fond de la saisie. La
créance doit être constatée dans un titre exécutoire, c'est une condition de forme.

Section 1 : Les conditions de fond

Il faut une créance, article 2 de la loi de 1991 l'énonce, quel qu’en soit le montant. Le créancier peut saisir,
même si le montant de sa créance est faible.
L'article 2 de la loi de 1991 précise que la créance doit être liquide et exigible. La condition de certitude n'est
pas inscrite.

§1 Une créance liquide

Une créance liquide est une créance qui est évaluée en argent. Est encore liquide la créance contenue dans un
titre qui renferme également tous les éléments permettant son évaluation.
Quelques difficultés apparaissent concernant les actes notariés (ex : un bail notarié).
La liquidité exigée pour les mesures d'exécution ne s'applique pas aux mesures conservatoires. La créance n'a
besoin que de paraître fondée en son principe.

§2 Une créance exigible

La dette doit être échue. Aucune mesure d'exécution si la créance est conditionnelle ou à terme. Cette
exigibilité ne s'applique pas plus aux mesures conservatoires. Il est possible de procéder à une saisie
conservatoire alors même que al créance n'est pas exigible.

§3 La certitude de la créance

La certitude n'est pas énoncée par la loi. L'article 2 n'impose pas que la créance soit certaine.
La certitude n'est pas exigée pour mettre en œuvre les mesures conservatoires. L'article 67 énonce que la
créance n'a qu'à paraître fondée en son principe pour mettre en œuvre une mesure conservatoire.
Le plus souvent la question de la certitude ne se pose pas. Le créancier doit disposer d'un acte exécutoire ce
qui rend certaine la créance.
14
Des problèmes apparaissent pour les mesures provisoires (ex : ordonnance de référé qui accorde une
provision).

Section 2 : Les conditions de forme

Pour entreprendre une mesure d'exécution, il est nécessaire de disposer un titre exécutoire.

§1 Un titre exécutoire

Ce titre est nécessaire pour entreprendre une mesure d'exécution. Il n'est pas nécessaire pour entreprendre
une mesure conservatoire.
Le créancier saisissant doit avoir en main un titre exécutoire. La jurisprudence a toutefois admis que le
cessionnaire de la créance, subrogé dans les droits du cédant, peut saisir au vue du titre obtenu à la condition
toutefois que la situation soit précisée dans le dispositif de la décision de cession.
La Chambre commerciale du 21 octobre 2001 a jugé que la société absorbante peut se prévaloir du titre
obtenu par la société absorbée. Il s'agit d'un effet de la transmission universelle des patrimoines.
Un titre exécutoire est un titre revêtu de la formule exécutoire. Cette formule est apposée sur tous les titres
exécutoires. Elle est fixée par un décret de 1947 remanié en 1958.

La liste des titres exécutoires est fournie par l'art 111-3. Il s'agit d'abord des décisions des juridictions
françaises passées en force de chose jugée, qu'elles soient civiles, pénales ou administratives. On vise donc les
jugements, les arrêts et les ordonnances.
La notion d'autorité de chose jugée doit être distinguée des décisions passées en force de chose jugée. En
vertu de l'article 480 du Code de procédure civile, l'autorité de la chose jugée s'applique aux dispositifs des
décisions dès leur prononcé. Un jugement susceptible d'appel est revêtu de l'autorité de la chose jugée et ce
jusqu'à ce qu'il soit infirmé ou cassé.
La décision passée en force de chose jugée est définie à l'article 500 du Code de procédure civile. Une
décision passée en force de chose jugée est une décision qui n'est susceptible d'aucun recours suspensif
d'exécution (ces recours sont l'appel et l'opposition).
Un jugement rendu en dernier ressort passe en force de chose jugée.
Le jugement susceptible d'un recours suspensif acquiert force de chose jugée si le recours n'a pas été exercé
dans le délai. Si aucun appel n'est interjeté après un mois, le jugement passe en force de chose jugée.
Passée en force de chose jugée, la décision est exécutoire sauf si le débiteur bénéficie d'un délai de grâce.
Seraient également exécutoires les décisions susceptibles d'appel lorsque l'exécution provisoire a été
prononcée.
La décision passée en force de chose jugée doit être notifiée pour être exécutée. Les décisions ne peuvent être
exécutées qu'après cette notification. Sur notification, on peut espérer que le débiteur procède à une
exécution volontaire.
La force de chose jugée est attachée à la décision rendue sur le principal mais également sur les décisions
provisoires (= ordonnance de référé). L'appel n'est pas suspensif pour ces ordonnances de référé. Elles sont
toutefois exécutées au péril de celui qui en demande l'exécution.
La saisie conservatoire sur un immeuble peut être exercée avec une décision provisoire. L'adjudication
nécessite elle une décision au fond.
Le dispositif de la décision doit emporter condamnation. Les arrêts confirmatifs peuvent poser problème. Un
tel arrêt n'emporte pas condamnation mais confirme le jugement portant condamnation.

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Une exception à ce principe est posée à l'article 2210 du Code civil. S'agissant de la saisie immobilière, le
jugement d'adjudication constitue un titre d'expulsion à l'encontre du saisi. Si le saisi est toujours dans
l'immeuble l'adjudicataire pourra l'expulser au vue du jugement d'adjudication.
Le jugement d'adjudication vaut donc titre d'expulsion. Cette disposition vient contredire la jurisprudence
antérieure.
La décision doit condamner la personne que l'on veut saisir. Quelques difficultés sont survenues à propos des
associés de sociétés en nom collectif. Ils sont tenus indéfiniment et solidairement de la dette de la société.
Nb La jurisprudence estime que le jugement condamnant la société en nom collectif ne permet pas
d'obtenir exécution de la part des associés. Il faut obtenir une décision condamnant les associés en qualité
d'associés pour obtenir l'exécution de la part de ces associés. Idem pour les GIE (2ème Chambre civile, 9 mai
2004).

Le titre exécutoire européen du règlement du 21 avril 2004 permet d'obtenir une exécution pour une créance
qui n'est pas contestée et certifiée par l'Etat d'origine.
Sont également exécutoires les actes et les jugements étrangers revêtus de l'exequatur.
Sont également exécutoire les sentences arbitrales. Elles sont revêtues de la force jugée mais ne peut être
exécutée que si le président du TGI accorde l'exequatur.
Les procès verbaux de conciliation, prévus à l'article 131 du Code civil, sont aussi des titres d'exequatur qui
vont permettre des mesures d'exécution de même que les transactions revêtus de la force exécutoire.
Toutefois, s'agissant des transactions, elles ne peuvent pas constituer le fondement d'une expulsion en vertu
de l'article 61 de la loi du 9 juillet 1991. Ce texte énonce que l'expulsion ne peut être poursuivie qu'en vertu
d'un procès verbal et d'une décision de justice.
Constituent encore des titres exécutoires les actes des notaires revêtus de la formule exécutoire. Il faut savoir
que les notaires sont en l'état actuel officiers publics et ministériels. Ils sont nommés par arrêté du garde des
sceaux et ont un monopole.
Ils ont des prérogatives de puissance publique ce qui leur permet de revêtir leurs actes de la formule
exécutoire.
Avec un acte revêtu de la force exécutoire, des actes d'exécution peuvent être réalisés sans
jugement. Le notaire doit s'assurer de l'efficacité de l'acte auquel il prête son concours (1ère Chambre civile,
10 octobre 2008). C'est une économie pour les parties. Existe aussi un projet d'acte authentique européen. Un
autre projet tient à la création d'une grande profession du droit.
Constituent encore un titre exécutoire, le titre remis par un huissier de justice en cas de non-paiement d'un
chèque. Sur ce fondement, il est possible d'exercer une saisie.
Certains titres émis par les personnes morales de droit public sont exécutoires. C'est surtout le cas en matière
fiscale. L'administration se délivre elle-même des titres exécutoires. La sécurité sociale peut faire de même.
S'agissant d'une mesure conservatoire, même une autorisation du juge suffit.

§2 L'autorisation du juge

Il s'agit des dispositions de l'article 67 de la loi de 1991. Elles imposent en principe l'obtention d'une
autorisation du juge pour pratiquer une mesure conservatoire.
L'article 155 du décret de 1992 exige également une autorisation pour les saisie-acquisition.
Dans certaines hypothèses, le créancier pourra pratiquer une mesure conservatoire sans disposer de cette
autorisation. Il en est ainsi pour le créancier qui a un titre exécutoire.
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Il peut y avoir un intérêt stratégique à prendre une mesure conservatoire avant une mesure exécutoire.

N'a pas à solliciter une autorisation du juge celui qui a en main une décision de justice qui n'a pas encore force
exécutoire. Celui qui a un jugement de première instance susceptible d'appel peut demander une saisie-
conservatoire.

La lettre de change acceptée permet de faire une saisie conservatoire sans autorisation. Comme pour le billet
à ordre et le chèque.
En cas de loyer impayé, le bailleur peut prendre des mesures conservatoires sans autorisation dès lors que le
bail est un écrit.

Titre 2 : Les opérations d'exécution

Chapitre 1 : Les règles communes aux opérations d'exécution

La loi de 1991 comme le Code de procédure civile contiennent des règles fondamentales du droit de
l'exécution. La notion de l'acte de saisie est définie, quel que soit la saisie.*

Section 1 : Les principes fondamentaux applicables aux mesures d'exécution et aux mesures conservatoires

Certains principes sont la retranscription de principes du Code de procédure civile (ex : la


contradiction). Certains principes sont clairement énoncés, d'autres peuvent être déduits de textes épars.
D'autres principes sont en gestation ou discutables.

§1 Les principes incertains

A Le principe de transparence patrimoniale

Tout le problème pour un créancier est l'accès aux informations patrimoniales concernant son
débiteur.
Les meubles et les immeubles appartenant au patrimoine du débiteur sont difficilement identifiables.
Les meubles incorporels sont difficiles à déterminer. Le patrimoine du débiteur peut être éparpillé.

Existe dans certains systèmes de droit européen (ex : droit allemand) un principe de transparence en
vertu duquel le débiteur doit déclarer son patrimoine. Il n'est pas ainsi en droit français. Le respect de la vie
privée (article 9 du Code civil = chacun a le droit au respect de sa vie privée) prévaut sur la transparence
patrimoniale (article 10 du Code civil = chacun doit apporter son concours à la justice).
De cet article 10 du Code civil on peut tirer un principe de transparence patrimoniale.

Il n'existe sans doute pas en tant que tel en droit français de principe de transparence patrimoniale.
La Communauté européenne songe toutefois à instituer un système de transparence patrimoniale.
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Il existe quelques dispositions qui permettent à l'huissier de justice d'obtenir directement des
informations auprès d'un ficher de compte bancaire. Par le truchement du ministère public, l'huissier doit
obtenir l'adresse de l'employeur du débiteur.
La liste des informations est limitativement énumérée. L'information ne sert que pour un titre
exécutoire. Les huissiers n'ont pas le droit de créer des dossiers.
Un projet prévoit que l'huissier pourra obtenir directement le nom et l'adresse du débiteur ainsi que
ceux de l'employeur du débiteur.

La question pourra se poser de savoir si l'on peut utiliser d'autres moyens pour effectuer une enquête
patrimoniale (ex : enquête par un détective privé). La 2ème Chambre civile, le 3 juin 2004, a estimé que
l'immixtion est disproportionnée. L'arrêt n'exclut pas toute enquête. N'est condamnée que l'enquête
disproportionnée.

B Le principe de proportionnalité

Peut-on saisir pour une somme dérisoire ? A priori oui, tout créancier (article 1 de la loi de 1991) peut
contraindre son débiteur défaillant à exécuter ses obligations à son égard.
Certains arrêts permettent de douter de cette affirmation. L'arrêt de la 2ème chambre civile du 10 mai
2007 casse un arrêt de la Cour d'appel qui n'a pas recherché si la saisie immobilière était proportionnée à la
dette.
La formule traduit le manque de base légale. La proportion serait donc un élément générateur du droit
de saisie. Le caractère proportionné de la saisie par rapport au montant de la dette serait un fait générateur
de la saisie immobilière.
Il n'y a point de faute à exécuter un titre exécutoire (1ère chambre civile 1er février 2005). Le créancier
a le choix des mesures propres à assurer la conservation de sa créance. Toutefois, ces mesures ne peuvent
excéder ce qui est nécessaire pour obtenir le paiement de l'obligation (article 22).
Le juge de l'exécution peut ordonner la mainlevée pour les mesures inutiles ou abusives.

De ces dispositions on pourrait déduire un principe de proportionnalité. De même l'article 18 alinéa 2


de la loi de 1991 prévoit que l'huissier doit prêter son concours à l'exécution sous réserve d'en référer au juge
lorsque le montant des frais est susceptible de dépasser le montant de la créance réclamée.

C Le principe de loyauté

Le fondement est ici encore l'article 10 du Code civil : « chacun doit apporter son concours à la justice
en vue de la manifestation de la vérité ».
La jurisprudence a déduit de ce texte un principe de loyauté (1ère chambre civile7 juin 2005). Le juge
est tenu de respecter et faire respecter la loyauté des débats.

On pourrait transposer ce principe aux voies d'exécution. Un arrêt du 23 septembre 2004, 2ème
chambre civile, permet de penser qu'une telle transposition est possible. Un créancier ayant saisi un bien qu'il
savait ne pas appartenir au débiteur a vu sa responsabilité engagée.

§2 Les principes nommés


18
A Le principe de la contradiction

Ce principe est énoncé par le Code de procédure civile (article 14 et suivants). L'article 6§1 de la CESDH
reprend ce principe. Ce principe de la contradiction est applicable devant le juge de l'exécution.

Ce principe existe-t-il également lorsque sont diligentées des procédures d'exécution non-judiciaires.
L'article 27 de la loi de 1991 prévoit que toute personne qui à l'occasion d'une procédure d'exécution se
prévaut d'un document doit le communiquer.
C'est une transposition du principe de communication des pièces.

Le principe de contradiction n'est pas uniquement judiciaire. Il s'étend à la phase d'exécution.

En cas de pluralité de saisies, le débiteur dont les biens ont déjà été saisis doit faire connaître au
créancier l'existence d'une précédente saisie. Il doit produire copie de l'acte de saisie et révéler l'identité du
précédent créancier.
Le second saisissant pourra ainsi se joindre à la saisie. Cette communication n'exclut pas un certain
respect des personnes. Lorsqu'une mesure d'exécution ou une mesure conservatoire est exercée entre les
mains d'un tiers en vertu d'un jugement, il faut notifier le jugement au tiers. Dans ce cas, seul le dispositif du
jugement est porté à la connaissance du tiers (= respect de la vie privée).

B Le principe de respect de la personne

L'un des objectifs de la loi de 1991 a été l'humanisation des saisies de telle sorte que dans la loi,
certains principes du respect de la personne sont énoncés. Ils s'appliquent aussi bien à la personne saisie mais
aussi au tiers saisi lorsque la saisie se fait entre ses mains.

*Le premier principe est le respect de la vie privée. Il est énoncé à l'article 9 du Code civil : « chacun a
droit au respect de sa vie privée ». Il se traduit par des restrictions quant au temps des saisies.
L'article 28 de la loi de 1991, reprenant les dispositions énoncés par l'article 508 du Code de procédure
civile applicable à la notification des actes, énonce qu'aucune mesure d'exécution (on inclut les mesures
conservatoires) ne peut être effectuée un dimanche ou un jour férié excepté en cas de nécessité. En cas de
nécessité, il faut une autorisation spéciale du juge.
La nécessité pourrait être de saisir dans un commerce qui prospère le dimanche.

De même aucune mesure d'exécution ne peut être commencée avant six heures du matin et après
vingt et une heure. Une mesure qui serait commencée avant vingt et une heure pourrait être continuée au-
delà.
Une exception est encore posée ici. La nécessité justifie qu'on ne respecte pas cette règle. Il faut une
autorisation du juge qui ne peut être donnée que si La saisie est effectuée dans un lieu qui ne sert pas à
l'habitation.

La personne qui a requis la mesure d'exécution (créancier saisissant) ne peut pas assister aux
opérations si ce n'est avec l'autorisation du juge lorsque les modalités d'appréhension le nécessitent. On veut
éviter les troubles lors de la saisie.

19
Section 2 : L'acte de saisie
Un acte de saisi peut être annulé pour irrégularité de fond et de forme (nullité de fond listée au 117 CPCiv,
exemple si l’acte est délivré par un agent assermenté mais non par un huissier de justice, cf d’1 e nullité de
fond découlant du défaut de pouvoir de représentation).
L’erreur sur la somme réclamée n’est pas une cause de nullité d’après la Ccass.
*Pour les nullités de forme : vice de forme : un grief est nécessaire pour que le juge prononce la nullité, il faut
que la cause de nullité soit démontrée par celui qui invoque la nullité. La notion de grief n’est pas contrôlée
par la CCass.
L’acte de saisi est variable selon les différentes saisies, les mentions recquises diffèrent d’une saisie a une
autre.
P II : les Effets de l’acte de saisie

1- Prescription : l’acte de saisie interrompt la prescription de la créance que le créancier veut recouvrir.
c’est valable pour tous les actes d’exécution forcée (expulsion), sa s’applique aussi d’après l’art 2244
civ aux mesures conservatoires et aux suretés judiciaires qui elles ne sont pas des saisies et ne
nécessitent pas un acte de saisie.
2- L141-2 CPCE énonce un effet général et 2 spéciaux
***Général : l’indisponibilité des biens saisis, le saisi reste proprio mais perd l’abusus, il ne peut plus
aliéner le bien saisi ni par vente, ni par don, ni par destruction, ni par abandon! Il reste prprio jusko
jour de la vente du bien. Il conserve l’usus, le fructus (sauf si c’est un bien immo ou les revenus de la
location aussi sont saisis alors) mais perd l’abusus.
Si c’est une saisie de somme d’argent ex compte bancaire l’indisponibilité -» q le banquier ne peut plus
faire payer les commandes du débiteur, il y a interdiction de payer a partir de ce compte.
NB cette indispo ne s’applique qu’aux saisies. Les saisies conservatoires ou exécutoires entrainent indispo. En
revanche les suretés judiciaires n’emportent pas l’idisopo du bien saisi, lequel d’ailleurs devient aliénable cf
L531-2 PCCE. Donc un immbo grevé d’une hypothèque peut être vendu à 1/3. Quitte au bénéficiaire de
l’hypothèque à exercer son droit de suite.
****Spéciaux :
a- Si la saisie porte sur des meubles corporels ou incorporels le débiteur ou le 1/3 saisi devient gardien
des objets saisis. Il va devoir en assurer la surveillance la conservation et l’entretien jusqu’au jour où
les biens seront vendus ou récupérés. Il est réputé gardien des meubles, et sa entraine sa respn pour
destruction ou abandon de biens saisis si il les négligerait. Il peut refuser cette garde toutefois si c’est
un 1/3 saisi.
b- S’agissant des créances.
La créance cause c’est celle pour laquelle le recouvrement est opéré, celle pour laquelle on va opérer la
saisie. =/=
Mais pour se faire payer le créancier peut saisir une créance, là c’est une créance objet. C’est la créance
qui elle-même est saisie (ex une compte bancaire). L 141-2 énonce que si la saisie porte sur la créance elle
(la saisie) interrompt la prescription de la créance objet. La prescription de la créance cause et objet joue
alors.
Explication : Pour saisir le 1/3 il faut lui délivrer un acte de saisie pour qu’il ne paie plus entre les mains de
son créancier et pour qu’il paie entre les mains du saisissant qui est créancier de son créancier. Donc en
délivrant l’acte de saisi au 1/3 saisi on interrompt la prescription de la créance entre lui 1/3 saisi et son
créancier. Et aussi en même temps il y a prescription de la créance entre le saisissant et le son débiteur.
NB : La durée ? L’indisponibilité ne cesse qu’avec la vente du bien ou avec la levée de l’indisponibilité. Il n’y
20
a aucun délai fixé par la loi. Mais pour le prof on peut songer à la prescription de droit commun de 5 ans,
logique selon lui.
Les frais de saisie :
A- les frais de saisie
L695 les inclus dans les dépens, et ils sont à la charge du débiteur car il aurait dû s’exécuter avant même la
saisie. Sauf si il est manifeste que les mesures de saisie n’étaient pas nécessaires, dans ce cas le juge peut
ne pas le lui les faire subir. Ici le juge appliquera le principe de la proportionnalité.
Ce sont des frais tarifés par les huissiers.
Exceptionnellement les frais de poursuites des saisisse immobilières sont à la charge de l’adjudicateur de
l’immeuble, c’est-à-dire c’est celui qui acquiert l’immeuble subi les frais de saisie. Au prix de l’immeuble on
va y ajouter les frais de saisie.

B -le droit proportionnel de l’huissier

Les huissiers reçoivent un droit proportionnel, un pourcentage de la créance recouvrée. Ceci c’est à la
charge du créancier.

C- la perception des honoraires

Les huissiers ont aussi droit à des honoraires. En matière immo la présence du ministère pub est
obligatoire, donc présence de l’avocat et des honoraires.
Si l’huissier fait un autre acte expl consultation il peut aussi percevoir un autre honoraire, mais c’est rare
en pratique.

Chapitre 2 : Le personnel des mesures de saisie

Section 1 : Les auxiliaires de justice


P1 : L’avocat
Son rôle est secondaire dans la saisie, le plus souvent la saisie n’est pas judiciaire. Il conseille souvent expl il
peut conseiller la saisie des salaires de travail car celles-ci sont gratuites, et se passent devant le TGI. Ce sont
de bons conseils à recevoir de l’avocat si donc le montant de la créance n’est pas consistant !
Devant le juge de l’exécution la représentation par un avocat n’est pas obligatoire, mais est à la volonté du
saisissant
La saisine du salaire devant le TI la représentation n’est pas non plus obli.
Mais en matière de saisie et de distribution immobilière la représentation est obligatoire par le ministère
d’avocat. La saisie immobilière est judiciaire et la présence d’avocat est obligatoire. Mais la distribution
immobilière bien que n’étant pas judiciaire elle, la présence d’avocat est obligatoire toutefois. Pour La vente
d’immeuble la présence des avocats est obligatoire, même pour les enchéreurs, cad ceux qui veulent acheter
l’immeuble. Même si on n’acquiert pas au final on va devoir payer les avocats.

P2 l’huissier de justice

Son rôle est capital pour les saisies non judiciaires. Il est nommé par décret du ministère de la justice. Il est
officier public et détend un monopole (loi de 1923 et de L122-1 CPCE). Cela confère à ses actes un caractère
sérieux. Ces actes sont réputés vrais jusqu’à inscription de faux. La profession peut être exercée par une
21
société civile, ou à titre salarié comme pour les avocats aussi.
Toutes fois L122-3 dispose de d’autres personne sont habilitées à faire de telles actes. exp les agents de la
direction des finances publiques.
Les huissiers ont aussi une compétence liée, ils sont tenus de prêter leur concours excepté toutefois si la
mesure requise leur parait illicite ou si le montant des frais leur parait excéder le montant de la créance. Ils
sont sous surveillance du procureur de la république et celui-ci peut leur enjoindre de prêter leur ministère. Ils
ont la conduite des opérations, la responsabilité de cette conduite. Ils conduisent ; exécutent les opérations
sous leur responsabilité. En cas de difficulté ils peuvent saisir le juge de l’exécution ou le ministère publique
pour obtenir des autorisations ou des mesures nécessaires.
La simple remise de l’acte entre les mains de l’huissier lui donne pouvoir pour toute exécution. Il n’a pas
besoin d’un pouvoir spécial venant de la part de l’huissier.
NB : Depuis la réforme de 2006 le pouvoir spécial en matière de saisie immo a disparu.
Dans la loi de 91 les huissiers devaient rechercher eux même les infos, et en cas de difficulté ils saisissaient le
parquet… c’est un système assez lourd, encombrant le parquet de demandes nombreuses. La situation évolue
en 2004 avec l’accès direct aux fichiers de compte bancaire. L’huissier pour obtenir les infos doit être porteur
d’un titre exécutoire. Donc il n’a pas besoin d’un tel titre s’il procède à une saisie conservatoire. S’il a son titre
exécutoire il va pouvoir obtenir des infos des administrations de l’Etat, des régions des départements, des
communes, des Eses conseillées ou contrôlées par l’Etat, les Eses publiques et organismes publics. Ces org ne
peuvent pas lui opposer le secret professionnel. Ils doivent donner à l’huissier des renseignements
limitativement énumérés qui sont l…

Section 2 : Les autorités étatiques


§1 La force publique

Il faut distinguer les hypothèses où la force publique intervient en tant que telle des hypothèses où l'huissier
requiert en tant que témoins les autorités de police ou de gendarmerie (article 21 de la loi de 1991).
L'article 16 de la loi de 1991 énonce que l'Etat est tenu de prêter son concours à l’exécution des titres
exécutoires. La CEDH condamne les pays qui n'exécutent pas ou qui tardent à exécuter.

Ordonnance du Tribunal administratif de Meulin, 02 juillet 2008 : il incombe à l'autorité administrative


d'assurer en recourant au besoin le concours de la force publique l'exécution des décisions de justice.
*Le droit de propriété qui constitue une liberté fondamentale a pour corollaire la liberté de disposer d'un
bien. Le refus de concours de la force publique pour assurer l'exécution d'une ordonnance d'expulsion porte
atteinte au droit de propriété.
L'ordonnance précise que les exigences de l'ordre public peuvent justifier légalement, tout en
engageant la responsabilité de l'Etat sur le terrain de l'égalité devant les charges publiques, un refus de
concours de la force publique.
Le Tribunal administratif enjoint au préfet d'assurer l'exécution sous astreinte. L'ordonnance ordonne
au préfet de prêter le concours de la force publique.

L'huissier de justice qui est chargé de l'exécution peut recourir à la force publique s'il l'estime
nécessaire. Il doit s'adresser au préfet. Ce dernier est compétent. L'huissier présente un document où il
indique au préfet les raisons qui l'amènent à requérir la force publique. Il doit avoir accompli des diligences.
Le refus du préfet doit être motivé. L'article 50 précise que le défaut de réponse dans un délai de deux
mois vaut refus.
22
§2 Le ministère public

La loi lui donne un rôle qui est rarement joué. Le procureur de la République veille sur l'exécution des
titres exécutoires. Le procureur a le pouvoir d'enjoindre aux huissiers de justice de prêter leur ministère.
La loi précise que le parquet va poursuivre l'exécution des décisions de justice dans les cas prévus par
la loi.

Malgré la réforme de 2004 qui permet à l'huissier de consulter le dossier FICOBA, le ministère public
conserve un rôle dans la recherche des informations. L'huissier doit s'adresser au ministère public lorsqu'il
veut obtenir l'adresse de l'employeur ou du débiteur.
Un projet prévoit de donner aux huissiers la possibilité d'obtenir directement l'adresse du débiteur et
de l'employeur auprès de l'administration. Le ministère public n'aurait plus à intervenir.
L'article 54 du décret prévoit tout une procédure pour obtenir les informations.
Nb en Allemagne le principe de transparence patrimoniale oblige le débiteur à fournir les infos sur son
patrimoine… en France le respect de la vie privée s’y oppose ! lol

§3 Les juges

A Le juge de l'exécution

C'est la nouveauté de la réforme de 1991. Ce juge concentre presque tout le contentieux de


l'exécution entre ses mains.

1 Qui est-il ?

Le Code de l'organisation judiciaire, à son article L213-5 alinéa 1er, dispose que le juge de l'exécution
est le président du Tribunal de Grande Instance. Il peut déléguer cette fonction à un autre juge du Tribunal de
Grande Instance.
Un projet souhaite opérer une distinction, les contentieux immobiliers (+ navires) relèveraient du TGI,
les autres biens relèveraient du Tribunal d'Instance. Il y aurait un mouvement de déconcentration.
Rien n'empêche en outre au président du TGI de déléguer à un juge d'instance.

En l'état actuel, le juge de l'exécution est un juge unique. Toutefois, comme en matière de référé, on
peut renvoyer devant un organe collégial.

2 Quelle est sa compétence ?


a Compétence d'attribution

L'article L213-6 du Code de l'organisation judiciaire énonce les prérogatives du juge de l'exécution. Il y
a une idée de concentration du contentieux entre ses mains. Il a donc une compétence exclusive. Tout autre
juge qui serait saisi doit relever d'office son incompétence.

Le juge ne peut modifier le dispositif de la décision de justice même en cas de difficulté d'exécution.
L'autorité de la chose jugée s'y oppose. Seule une voie de recours permet de remettre en cause un jugement.
23
Il ne peut pas substituer une réparation en équivalent à une exécution en nature même si celle-ci est
impossible.

Il ne peut pas suspendre l'exécution sous réserve d'une hypothèse énoncée à l'article 1510 du Code
civil qui lui permet de donner des délais de grâce après le début de l'exécution.
Il peut suspendre l'exécution en vertu des pouvoirs qu'il détient en vertu des procédures
d'endettement personnel.

Il n'est pas compétent pour connaître des affaires qui échappent à la compétence des juridictions
judiciaires. Il ne peut statuer sur l'existence ou le montant d'un impôt.
Il est compétent en revanche pour connaître de la régularité en la forme de l'avis à tiers détenteur. Il
ne peut toutefois statuer sur l'impôt qui fonde la délivrance de l'avis à tiers détenteur.

La 2ème Chambre civile, le 26 octobre 2006 : le juge de l'exécution est compétent pour autoriser en
l'absence de titre exécutoire une mesure conservatoire pour le recouvrement d'une créance dont le
contentieux échappe à la compétence des juridictions de l'ordre judiciaire.
Cette solution peut surprendre. Pour ordonner une mesure conservatoire, le juge de l'exécution ne se
prononce pas sur le fond du droit. Lorsqu'il autorise une mesure conservatoire, le juge de l'exécution n'est
que le juge de l'apparence. La Cour de cassation a donc admis qu'il statue même si la question au fond relève
de la juridiction administrative.

Le juge de l'exécution n'est pas compétent pour connaître l'exécution de jugement répressif.
La jurisprudence de la Cour de cassation a estimé que le juge de l'exécution n'était pas compétent pour
connaître de décisions d'organes administratifs comme le Conseil de la concurrence (Chambre commerciale)

L213-6 précise que le juge de l'exécution est compétent dans ces hypothèses même si la contestation
porte sur le fond du droit.
La formule est malheureuse puisque le juge de l'exécution n'est pas compétent sur le fond. Le juge de
l'exécution est compétent pour constater l'exécution d'une clause résolutoire ou pour évaluer le montant
d'une créance dont les éléments sont contenus dans le titre (Cour de cassation, 8 décembre 2005).
Il est encore compétent pour se prononcer sur la propriété de parts sociales saisies à titre
conservatoire. Il peut statuer sur des questions de compensation.

Il doit parfois apprécier le fond pour réaliser l'exécution. C'est le sens de l'article L213-6 du Code de
l'organisation judiciaire.

Il peut donc connaître les difficultés relatives aux titres exécutoires. Ici encore, la formule est
imprécise. Il peut interpréter la décision qui fonde les poursuites dès lors que ces poursuites sont entreprises.
Une option de compétence existe dans cette hypothèse. Le juge qui statue au fond est compétent pour
interpréter sa décision. Après qu'une mesure d'exécution a été commencée, une option s'ouvre aux parties
qui veulent faire interpréter la décision. Elles peuvent demander cette interprétation au juge du fond qui a
rendu la décision ou au juge de l'exécution.

La formule a conduit à poser le problème de l'appréciation de la validité d'un acte authentique. Les
actes des notaires revêtus de la formule exécutoire constituent des titres exécutoires qui peuvent être
24
exécutés sans décision de justice.
Si le saisi soulève un vice tiré du consentement, une difficulté de l'exécution apparaît. Un avis de la
Cour de cassation du 16 juin 1995 et plusieurs arrêts de la 1ère et 2ème Chambre civile (ex : 13 septembre
2007) a décidé que le juge de l'exécution est incompétent pour connaître des demandes qui ont pour objet de
remettre en cause le titre exécutoire dans son principe ou dans la validité des droits et obligations qu'il
constate.

Le juge de l'exécution est compétent pour connaître des contestations élevées à l'occasion de
l'exécution forcée. Cette formule est souple. Il sera compétent pour statuer sur la propriété du bien saisi.

Toutefois, la Cour de cassation a décidé que la demande en répétition de l'indu après commandement
de payer de saisies-ventes ne relève pas du juge de l'exécution car une telle demande n'est pas présentée à
l'occasion de l'exécution forcée (2ème Chambre civile, 11 décembre 2008).
Cet arrêt traduit une tendance actuelle de la jurisprudence a une interprétation stricte de la
compétence du juge de l'exécution.

Le juge de l'exécution est encore compétent pour connaître des mesures conservatoires. C'est d'abord
les autoriser lorsqu'elles sont exécutées sans titre conservatoire. Il connaît des contestations qui apparaissent
lors de la mise en œuvre de mesures exécutoires.
Cette compétence est partagée. Le président du Tribunal de commerce a une compétence
concurrente.

Le juge de l'exécution est encore compétent pour connaître des demandes de réparation dont la cause
est une mesure d'exécution ou une mesure conservatoire (ex : saisie abusive ou responsabilité des tiers).
2ème Chambre civile, 21 février 2008 : La Cour de cassation a décidé que le juge de l'exécution n'est
pas compétent pour connaître de l'action engagée contre l'huissier de justice sur le fondement du mandat.
Pourtant, il s'agit bien d'une action en réparation dont la cause est une mesure d'exécution. La Cour de
cassation a donc réduit la compétence du juge de l'exécution (= conception stricte de sa compétence).

Le juge de l'exécution est compétent en matière de saisie immobilière. Il est compétent pour connaître
de la distribution judiciaire des deniers consécutive à une procédure mobilière ou immobilière.
La distribution des fonds résultant de la vente de biens meubles ou immeubles revient au juge de
l'exécution. Cette procédure n'est pas judiciaire en principe. En revanche, les incidents seront tranchés par le
juge de l'exécution.

Le juge de l'exécution est encore compétent en matière de surendettement et de rétablissement


personnel.
S'agissant de l'astreinte, le juge de l'exécution a une compétence partagée. Il est compétent pour
accorder des délais de grâce après signification du commandement ou de l'acte de saisie.

b La compétence territoriale du juge de l'exécution

Le principe est fixé par le décret de 1992. Il offre une option de compétence territoriale. Soit sera saisi
le juge de l'exécution du lieu ou demeure le débiteur soit celui du lieu d'exécution de la mesure sous réserve
des règles propres à chaque saisie.
25
3 La procédure applicable devant le juge de l'exécution

Les dispositions du premier livre du Code de procédure civile s'appliquent devant le juge de
l'exécution. La procédure devant le juge de l'exécution est simple. Elle est orale. Elle peut devenir écrite en
cours d'instance. Toute partie peut exposer ses avis par lettre. L'adversaire doit avoir connaissance de ses
demandes.
La partie qui use de cette faculté peut ne pas se présenter à l'audience.

Parce que la procédure est orale, la représentation n'est pas obligatoire. Les parties peuvent être
représentées devant le juge de l'exécution comme devant le Tribunal d'instance. En matiere immobiliere la
représentation par un avocat est obilgatoire car la procédure es écrite.
En matière de saisie immole la représentation est oblig meme pour la distrbution et de mme pour l’acquisition
aux enchères.

Trois procédures :

1 – Procédure ordinaire : l'instance est introduite par assignation (= acte d'huissier de justice) sauf en
cas d'expulsion qui peut être faite par LRAR.
En cas d’urgence il est possible d'assigner d'heure à heure sur autorisation du juge, en justifiant l’urgence.
Le juge veille à ce que le défendeur ait le temps de préparer sa défense, il doit s’assurer du respect de la
contradiction.
L’ordonnance du juge d’exécution a autorité de chose jugée au principal dès lors qu'il tranche une
contradiction. Il est notifié par le greffe par LRAR aux parties. Une copie est adressée à l'huissier. Les parties
peuvent renoncer à la notification, ainsi l’ordonnance est éxecutoir des son prononcé. Dans ce cas les délais
de recours ne sont pas suspensifs. Tout futur appel sera porté devant la CA et devant elle la représentation
devient obligatoire même si elle ne l’était pas devant le juge d’exécution. Le délai d’appel est de 15j à compter
de la notification. Ce délai étant court donc il est possibilité d’obtenir un sursis à exécution des décisions du
juge d’execution devant le 1er président de la CA. Ce sursis sera accordé s’il existent des moyens séerieux
d’annulation ou de réformation de la décission de juge d’exécution. La CA statue a bréf delai, l’arret d’appel
eput etre objet de pourvoi en cassation normalement devant la 2e chambre civile de la Ccass.
Les parties peuvent toujours faire signifier par un huissier de justice l'ordonnance du juge de
l'exécution.
NB : Devant le TGI la procédure est écrite : le juge n’est tenu que par ce qui est écrit, et les conclusions du
juge sont écrites. En procédure orale ex devant les uridcitions spécialisées la représentation n’est pas
obligatoire. Dans ces procédures la Cass refusait mme toute possibilité d’écriture. Mais aujourd’hui on peut la
transformer en écrit si les parties le veulent ; donc il ya une évolution. Et dans la procédure orale toute
exception d’incompétence doit etre soulévée inlimenitetatis, avant toute défense au fond.
L'ordonnance du juge de l'exécution est exécutoire à compter de sa notification. L'appel n'est pas
suspensif. La seule voie de recours ouverte est l'appel. Le délai est de quinze jours à compter de la
notification.
L'appel n'étant pas suspensif, il est prévu qu'un sursis à l'exécution des mesures peut être demandé au
premier président de la Cour d'appel en référé.

2 – La procédure sur requête (R121-23 et 24) : Ici le droit commun s'applique (ex : on demande par

26
requête le droit d'exercer des mesures conservatoires).
La procédure n'est pas contradictoire. La décision est une ordonnance provisoire. Les voies de recours
sont celles de droit commun. Le demandeur peut interjeter appel si le juge d'exécution ne fait pas droit à sa
requête.
Si le juge a fait droit à la requête, tout intéressé peut demander une rétractation en référé.

3 – La procédure sur difficulté d'exécution. Elle est propre à la matière. C'est l'hypothèse où l'huissier
de justice rencontre une difficulté (article 19 alinéa 2 de la loi) qui entrave le cours normal de ses opérations. Il
dresse un procès-verbal et il saisit le juge de l'exécution. Le juge de l’exécution va être saisi par une
déclaration écrite de l’huissier de justice faite au greffe, avec les pièces justificatives et un exposé des
problèmes qu’il rencontre. Il informe toute partie intéressée de la date et de l’heure de l’audience par LRAAR
ou par déclaration verbale. Le débiteur est préalablement entendu ou au moins appelé.
NB : La décision du juge dans cette situation n’a pas autorité de la chose jugée au principal.

B Les autres juges

Malgré la volonté de concentration du législateur d'autres juges sont compétents.

1 Le Tribunal de Grande Instance

Il est compétent s'agissant des frais, émoluments et dépôt de l'huissier de justice si ces sommes sont
supérieures aux sommes de compétence du TI. Selon le montant, le TGI ou le TI est compétent.
Le TGI est compétent en matière d'exequatur. Il est également compétent pour des saisies exécutions
sur des navires. Il l'est également pour la saisie exécution concernant des aéronefs.
Il est compétent pour la saisie des bateaux.

2 Le Tribunal consulaire ou de commerce.

Le Tribunal de commerce est compétent pour autoriser et donner mainlevée des mesures
conservatoires lorsque d'une part la créance relève de la juridiction commerciale et d'autre part lorsque la
demande d'autorisation de mesures conservatoires est présentée avant tout procès.

Le Tribunal de commerce concurremment avec le juge de l’exécution est compétent pour connaître
des saisies conservatoires sur les navires. Cf L721-7 Ccce. Les parties ont le choix entre le juge de l’exécution
ou le tribunal de commerce, cf d’une option de compétence

3 Le Tribunal d'Instance

Il est compétent pour les frais d'huissier en dessous du montant de compétence du TGI, la saisie des
revenus du travail relève du Tribunal d'instance (L121-1al2), comme les contestations en matière de paiement
direct des pensions alimentaires.

Le Tribunal d'instance connaît des avis de recouvrement en matière douanière.

27
Deuxième Partie : Les différentes mesures

Livre 1er : Les mesures conservatoires

Les mesures conservatoires ne sont pas toujours des saisies. Dans l’ordre chronologiques elles
viennent avant les mesures d’exécution.

Titre 1er : Dispositions générales applicables à toutes les mesures conservatoires

Les mesures conservatoires sont des mesures de prudence mais aussi de pression sur un débiteur.
L'objet est d'assurer la conservation d'un bien en le plaçant dans les mains de la justice (= saisie conservatoire)
ou en le grevant de sûreté (= sûreté judiciaire) dans l'attente d'une décision qui sera plus facilement exécutée
puisque la mesure conservatoire constitue une prélude.
Toute mesure conservatoire est suivie de son équivalent en modalité d'exécution. On pourra passer
par une conversion d'une mesure conservatoire en mesure d'exécution.
En l'absence de titre exécutoire, il faut une autorisation du juge pour pratiquer une mesure
conservatoire.
La Ccom a décidé 25setpembre 2012 se rallie a la position de la chambre civile et décide que la revue
procédure 2012 num 49… à vérifier.

Chapitre 1 : L'autorisation du juge

Section 1 : le principe – l'autorisation du juge


En principe un titre exécutoire n’est pas nécessaire, et des fois meme l’autoirsation n’est pas requise.
§1 Les conditions de fond
NB : une erreur à éviter :
Les conditions de fond sont cumulatives. Les mesures conservatoires ne peuvent être accordées que :
 Si la créance est une créance de somme d'argent
 Si la créance paraît fondée en son principe (= appréciation souveraine des juges du fond)
 Si des circonstances sont susceptibles de menacer le recouvrement de la créance

§2 Les conditions de forme


A Le juge compétent- juge de demeur du déb, ou psdt TCce

En principe, le juge de l'exécution du lieu où demeure le prétendu débiteur est compétent. Toutefois,
le président du Tribunal de commerce peut être compétent quand la créance relève de la matière
commerciale et que la demande est présentée avant que toute procédure soit engagée au fond.
Les procédures de mainlevée sont portées devant le juge qui a prononcé la mesure.

B Quelle procédure ?

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La procédure est ici une procédure sur requête. Elle n’est pas contradictoire. Mais le juge peut
modifier sa décision s’il y a eu un débat contradictoire. Celui qui se dit créancier demande au juge de
prononcer une mesure conservatoire sur le patrimoine de celui qui est désigné comme débiteur.
Si le juge saisi sur requête autorise la mesure, il détermine le montant des sommes pour lesquelles la
mesure conservatoire est autorisée. Il doit préciser la nature des biens sur lesquels porte la mesure. Dans
l’ordonnance le juge doit expliquer c qu’il mesure
Le créancier qui a obtenu le droit d'exercer une mesure conservatoire doit la diligenter dans un délai de trois
mois à partir de l'ordonnance. Ce délai est à peine de caducité.
Dans certains cas, il n'est pas nécessaire demander une autorisation. Cf L511-2 CPCE.

.
Section 2 : Les exceptions
*si le créancier a déjà un titre exécutoire
*le créancier a une décision de justice mm si elle n’a pas encore de force de chose jugée.
* détention d’une lettre de change acceptée, d’un billet à ordre, d’un chèque.
* le propriétaire d’un loyer impayé qui détient un contrat de location écrit.
Nb l’ordonnance qui porte injonction de payer n’a pas de force de décision de justice tant qu’elle n’a pas été
signifiée. Par contre le sentence arbitrale même avant exequatur permet de pratiquer une mesure
conservatoire.

Chapitre 2 : La procédure subséquente

Il faut engager une procédure subséquente sauf dans l'hypothèse où le créancier a exercé une mesure
conservatoire sur le fondement d'un acte d'exécution. C’est cette procédure qui permet d’obtenir le titre
exécutoire.
Dans l'hypothèse où le créancier a obtenu une autorisation ou celles où il peut s'en passer, il doit, dans le mois
qui suit l'exécution de la mesure conservatoire, introduire une procédure au fond ou accomplir les formalités
nécessaires à l'obtention d'une mesure exécutoire.
Ce délai d'un mois est à peine de caducité de la mesure conservatoire . Nb Il ne s’agit pas de caducité de
l’ordonnance mais de la mesure conservatoire elle-même !
Lorsque la saisie-conservatoire est pratiquée entre les mains d'un tiers, le saisissant doit signifier au tiers une
copie de l'acte qui atteste l'introduction de l'instance dans les 8j à peine de caducité de la mesure
conservatoire, qui prouve l'accomplissement de formalités nécessaires à l'obtention d'une mesure exécutoire.

Chapitre 3 : Les effets des mesures conservatoires

Section 1 : L'effet général des mesures conservatoires

La notification au débiteur de la mesure conservatoire interrompt la prescription de la créance cause. Si la loi


récente prévoit que les actes d'exécution interrompent la prescription, elle n'englobe pas par cette disposition
les mesures conservatoires. Cette disposition est donc utile.

Section 2 : Les effets spéciaux

Ces effets spéciaux varient en fonction de chaque type de mesure conservatoire. On les verra donc après. Il y a
29
indisponibilité des biens…

Titre 2 : Dispositions spécifiques applicables aux différentes mesures conservatoires

Chapitre 1 : Les saisies conservatoires


L521-1CPCE dispose que la saisie conservatoire peut porter sur tous les biens mobiliers corporels ou
incorporels. Donc Il n'existe pas de saisies conservatoires sur immeubles, que des sûretés judiciaire. Il n’existe
pas non plus de saisie conservatoire sur les rémunérations de travail, cf caractere alimentaire.
Les saisies conservatoires vont portés uniquement sur des meubles.

Section 1 : Saisies conservatoires des biens meubles corporels

Sous-Section 1 : La saisie conservatoire de droit commun des biens meubles corporels

P1 Les opérations de saisies


A : Le déroulement de la saisie conservatoire du bien meuble corporel
Nb il faut que le bien soit saisissable d’abord.
L'opération de saisie relève de la compétence de l'huissier de justice. La saisie conservatoire n’est pas
précédée d’un commandement de payer. Les règles qui vont s'appliquer selon que la saisie des biens meubles
corporels est diligentée entre les mains du débiteur ou entre les mains d'un tiers.

1-La saisie conservatoire entre les mains du débiteur


L'huissier se présente. Normalement il ne peut entrer qu'après huit jours de délivrance d'un commandement
de payer. Ici, en saisie conservatoire, il n'y a pas de commandement de payer. Généralement l'huissier pénètre
aux vues de l'autorisation.
Si aucun bien ne peut être saisi, qu'ils soient tous insaisissables ou qu'ils n'aient aucune valeur marchande, il
dresse un procès verbal de carence.
Sinon l'huissier indique au saisi qu’il doit l'informer des biens déjà saisis et lui communiquer le procès verbal
de saisi. L'huissier de justice pourra ainsi se joindre aux saisies antérieurement pratiquées.
L'huissier de justice va dresser l'acte de saisie. Plusieurs mentions sont prévues par le décret de 1992 (article
R 522-1CPCE) à peine de nullité.
Il est notamment fait mention dans l'acte de saisie de l'autorisation du juge ou du titre lorsque la saisie est
faite sans autorisation. L'acte de saisi contiendra un inventaire détaillé des biens saisis. La jurisprudence, en
matière de saisie vente, impose une précision à peine de nullité. Il n'est pas possible d'écrire « un lot de
cinquante livres ».
Le décret ajoute que les biens saisis peuvent être photographiés. Les huissiers pratiquent cette démarche
pour les biens de valeur. Ils peuvent ainsi prouver d'éventuelles dégradations.
Il est écrit dans l'acte de saisie que les biens sont indisponibles, qu'il est interdit de les déplacer, que le saisi
devra informer les saisissants postérieurs, qu'il devra conserver le bien , mention du droit de demander la
main levée de la saisie, de la juridiction compétente pour autoriser cette main levée, indication de toute
personne ayant assistée à la saisie et elle doit signer l’original et la photocopie de la saisie.
*Si le saisi est présent, l'huissier de justice doit lui rappeler verbalement le contenu de certaines mentions
figurant dans l'acte comme l'indisponibilité des biens et lui rappeler que les biens sont placés sous sa garde.
Une copie de l'acte de saisi est remise au saisi immédiatement. Cette remise de la copie de la saisie vaut
signification et donc interrompre la prescription.
30
*Si le débiteur est absent, il faudra lui signifier une copie de l'acte de saisie. Cette signification faite entre les
mains du saisi absent fait courir un délai de huit jours pendant lequel le saisi devra informer l'huissier des
saisies antérieures.

2-Les spécificités de la saisie conservatoire de biens meubles corporels réalisée entre les mains d'un tiers
La saisie est possible dès lors que le bien appartient au débiteur, même s'ils se trouvent entre les mains d'un
tiers. Il faudra toutefois protéger les droits de ce tiers. L'huissier doit demander au tiers quels sont les biens
qui appartiennent au débiteur et quels sont les biens qui déjà font l’objet de saisie. Si le tiers saisi refuse de
déclarer quels sont les biens qui appartiennent au débiteur ou s'il fait une déclaration inexacte ou
mensongère, il peut être condamné au paiement des sommes dues au créancier saisissant, et pour tout
éventuel dommage et intérêt.
En cas de refus ou de fausse réponse, l'huissier dresse un acte qu'il remet au tiers. En cas de déclaration
positive, l'huissier de justice dresse un procès verbal de saisi comme précédemment.
La procédure est ensuite calquée sur celle qui s'applique pour la saisie conservatoire entre les mains du
débiteur. Il y a quelques nuances toutefois. Le tiers peut refuser d'être gardien du bien. Il peut également
demander d'être déchargé de la garde.
L'acte va être signifié au débiteur saisi dans un délai de huit jours par l’huissier de justice à peine de caducité.
C'est cette signification qui emporte interruption de la prescription de la créance cause.

B Les effets de la saisie conservatoire de biens meubles corporels

Le premier effet est l'indisponibilité des biens saisis. Le sais conserve toutefois le droit d'usage et il demeure
propriétaire de ses biens. Le saisi est gardien. Mais le tiers saisi peut refuser la garde. Le gardien ne peut pas
déplacer les biens saisis sauf pour cause légitime et après information donnée au saisissant.
Le deuxième effet est l'interruption de la prescription. La notification au débiteur de l'acte de saisie
conservatoire interrompt la prescription de la créance cause (= créance du saisissant contre le saisi).
C'est ainsi que les biens meubles corporels sont saisis provisoirement.

§2 La suite de la saisie conservatoire des biens meubles corporels


Si le créancier s’avère ne pas être véritable créancier il devra quand même faire une main levée car il a déjà
rendu les biens indisponible. Par arrêt du 25 septembre 2012 la Ch comm admet une responsabilité sans faute
du créancier, et ainsi il y a uniformisation des jrpd entreCh Comm et civ.
Le saisissant a été obligé d'introduire d'obtenir un titre exécutoire sauf s'il en avait déjà un.
Dans une première hypothèse, le juge du fond n'admet pas la créance, estimant que celle-ci n'est pas fondée.
Le créancier n'obtient pas de titre exécutoire et doit donner mainlevée de la saisie conservatoire. S'il ne le fait
pas, il pourrait engager sa responsabilité.
L'acte de saisie conservatoire produit ses effets propres sans qu'une durée ne soit fixée par les textes d'où
l'intérêt de cette obligation de donner mainlevée. Pour le professeur, le délai de droit commun de 5 ans
pourrait s'appliquer. Le bien resterait indisponible cinq ans.
Si le saisissant obtient un titre exécutoire (ou s'il dispose déjà de ce titre), il va procéder à une conversion de
la saisie conservatoire. Puisqu'il s'agit d'une saisie conservatoire de biens meubles corporels, l'équivalent en
matière d'exécution est la saisie vente.
Le créancier, pour se faire, signifie au débiteur un acte de conversion par ministère d'huissier. Cet acte de
31
conversion contient :cf R5227-7
-Une référence au procès-verbal de saisie conservatoire,
-l'énonciation du titre exécutoire,
-le décompte des sommes que le débiteur doit payer et des taux d’internet
-un commandement de payer dans les huit jours sous peine de vente des biens mentionnés à l'inventaire.
Mais il ne peut y avoir de vente pendant ce délai de 8j.
Nb Pour gagner du temps, la signification du titre exécutoire et de l'acte de conversion peut être faite en un
seul acte.
Si la saisie de biens meubles corporels a été faite entre les mains de tiers, une copie de l'acte de conversion
est dénoncée au tiers.
Une fois le délai de huit jours écoulé, il est possible de procéder à la vérification des biens. Cf de l'état actuel
de ces biens. Il fera état des biens manquants ou dégradés.
Il informe le saisi qu'il dispose d'un délai d'un mois pour procéder à la vente amiable. L'adjudication n'est pas
obligatoire.

Sous-Section 2 : La saisie conservatoire particulière des biens meubles corporels

§1 La saisie revendication
C'est une mesure conservatoire particulière. C'est la saisie qui permet au titulaire d'un droit de suite sur un
bien meuble corporel de faire placer ce meuble corporel sous main de justice dans l'attente de sa restitution.
Ex créancier gagiste qui a perdu son gage…
Ici, le créancier est créancier d'une obligation de délivrance ou de restitution (ex : possesseur de bonne fois c/
possesseur de mauvaise foi).
Cette opération commence en principe par une autorisation. Le créancier de la délivrance va solliciter une
autorisation du juge de l'exécution. S'il obtient cette autorisation, l'huissier de justice compétent dressera un
acte de saisie.
Si le bien se trouve dans le local d'habitation d'un tiers, une autorisation spéciale du juge est
nécessaire. Il faudra donc deux autorisations du juge.

Cet acte de saisie a pour effet de rendre indisponible le bien de telle sorte que le débiteur ne pourra
pas céder le bien ou le déplacer. Le saisi est normalement gardien mais le juge peut délivrer un séquestre à
tout moment.
Il faut introduire ensuite une procédure pour obtenir un titre exécutoire. La saisie revendication pourra
être ainsi convertie en saisie appréhension. L'huissier, par la saisie appréhension, pourra appréhender le bien
pour le remettre au créancier. Le bien n'est pas vendu, il est remis.

§2 La saisie des biens placés dans un coffre-fort

Il s'agit du coffre-fort d'un tiers. S'il s'agit du coffre-fort du débiteur, on passe par la saisie
conservatoire de droit commun. Cette saisie est très rare. Elle est en effet coûteuse et l'on ignore ce que
contient le coffre.
Si le tiers refuse de l'ouvrir, un serrurier spécialisé doit le forcer sans qu'on ait la certitude qu'il soit
plein.

Section 2 : La saisie conservatoire des biens meubles incorporels


32
Le développement des biens meubles incorporels a emporté un développement de ces saisies
conservatoires.

Sous-section 2 : La saisie conservatoire des créances de sommes d'argent

Il s'agit de saisir une créance de somme d'argent. C'est la créance objet, la créance qu'on veut saisir.
C'est l'hypothèse où le créancier A, saisissant, saisit son débiteur B, saisi, qui lui même est créancier de C, C est
le débiteur de B.
C doit de l'argent à B. A peut saisir directement l'argent que doit C à B. La saisie conservatoire portera
sur la créance que B dispose à l'égard de C.
S'agissant des avoirs bancaires, un projet européen veut instaurer un système facilitant les saisies au sein de
l'espace communautaire.

Nb Le Code du travail interdit toute saisie conservatoire des rémunérations du travail. Elles présentent un
caractère alimentaire de telle sorte qu'il n'est pas question de les saisir à titre conservatoire.
Il est possible en revanche de réaliser une saisie conservatoire sur les comptes bancaires sur lesquels sont
versés les salaires. L'insaisissabilité est reportée dans ce cas à concurrence de la part alimentaire.

§1 Le déroulement de la saisie conservatoire des créances

Tout commence par un acte de saisie qui relève de la compétence de l'huissier de justice. Il signifie au tiers
saisi, un acte de saisie conservatoire. La première phase se passe donc entre le saisissant et le tiers saisi.
R523-1 : L'acte comporte des mentions dont l'identification du débiteur (= du saisi), l'autorisation, le
décompte des sommes pour lesquelles la saisie est pratiquée et la défense faite au tiers de disposer des
sommes réclamées dans la limite de ce qu'il doit au débiteur.
Le tiers saisi, sur le champ, de façon immédiate est tenu d'informer l'huissier de justice de l'étendue de ses
obligations à l'égard du saisi, ainsi que des modalités qui affectent la créance du débiteur.
Quoique le décret et la loi ne le prévoient, ces informations doivent être données sur le champ, au moment
où l'acte de saisie est délivré au tiers saisi.
Les textes applicables à la saisie conservatoire sur créance ne le mentionnent pas. En revanche, cette
obligation d'informer sur le champ est expressément prévue en matière de saisie attribution. La jurisprudence
a étendu ce qui était prévu en matière de saisie attribution à la saisie conservatoire des créances.
Si elle a pu le faire c'est qu'une disposition applicable aux saisies conservatoires de créances énonce que les
renseignements doivent être fournies dans le procès verbal de saisie conservatoire (2ème Chambre civile, 1er
février 2006).
Le tiers doit également informer des modalités qui peuvent affecter la créance saisie (ex : créance à terme,
créance conditionnelle). Il doit remettre à l'huissier de justice toute pièce justificative (= principe de la
contradiction).
Une disposition particulière s'applique aux banques lorsque le tiers saisi est un établissement de crédit. Il doit
indiquer le solde du ou des comptes du débiteur.
Ce devoir d'information du tiers saisi est sanctionné de telle sorte que le tiers saisi qui ne satisfait pas à cette
obligation est frappé de sanctions lourdes. Ces sanctions présupposent que la saisie ne soit ni nulle ni
caduque. Il n'y aura pas de sanction non plus si la saisie est privée de ses effets en vertu d'une procédure
collective.
33
Dès lors que la saisie est valide (= ni nulle, ni caduque, ni privée d'effet en vertu d'une procédure collective), le
tiers saisi qui sans motifs légitimes n'exécute pas son devoir d'information s'expose à payer les sommes pour
lesquelles la saisie a été pratiquée, cf condamnation aux cause de la saisie. Cette sanction peut être lourde si
le montant de la saisie est supérieur à la créance du débiteur saisi à l'égard du tiers saisi. Mais si la saisie est
caduque il n’y aura pas de condamnation aux causes de la saisie.
En cas de négligence fautive ou de déclarations inexactes ou mensongères, le tiers saisi pourra être
condamné à des dommages et intérêts. Dans ce cas aussi il n’y pas de condamnations aux causes de la saisie.
Nb la jurisprudence a décidé que les 2 sanctions sont alternatives, ne se cumulent pas.
Ces dispositions sont applicables à la saisie conservatoire sur biens meubles incorporels mais aussi aux
mesures d'exécution équivalentes.
Dans les huit jours, l'huissier de justice doit dénoncer au débiteur saisi l'acte de saisie, à peine de caducité de
la saisie. Cette dénonciation peut être faite par un clerc assermenté.
L'acte de saisie contient un certain nombre de mentions dont notamment l'autorisation ou le titre, une copie
du procès-verbal de saisie, mention du droit de demander la main levée et de la juridiction compétente etc.
S'il s'agit d'une saisie conservatoire opérée entre les mains d'un établissement de crédit, le saisi peut
demander la mise à disposition d'une somme égale au RMI.

§2 Les effets de la saisie conservatoire (sur les créances) L523-1CPC

Parce qu'il s'agisse d'une saisie, la saisie conservatoire rend indisponible la créance objet et de la créance
cause. Cette indisponibilité de la créance n'est pas totale, elle est limitée au montant pour lequel la saisie
conservatoire a été autorisée. Le juge fixe ce montant. Le surplus des sommes est disponible. Lorsque
l'autorisation n'était pas nécessaire, l'indisponibilité ne concerne que le montant pour lequel la saisie
conservatoire est diligentée. Nb mais si la saisie concerne un compte bancaire l’indisponibilité est intégrale
pendant 15j pour permettre la régulation d’autres opérateurs comme les chèques émis etc. et si le titulaire
dans ce cas est une PP la banque doit laisser à sa disposition une somme au moins égale au RSA.

Un second effet est l'affectation des sommes rendues indisponibles. La saisie emporte de plein droit
consignation des sommes indisponibles et donne au saisissant un privilège spécial sur la créance. Le créancier
saisissant a un privilège sur ce montant.
Nb Il faut tenir compte de l'article L632-1-7 du Code de commerce qui énonce qu'est nulle une saisie
conservatoire pratiquée postérieurement à la date de la cessation des paiements du saisi excepté en principe
si la dite saisie conservatoire est convertie en saisie attribution avant le jugement d'ouverture.
Si conversion saisie attribution en saisie conservatoire avant jugement d’ouverture est valide sous réserve
d’une hypothèse de nullité facultative que le juge peut prononcer si la conversion est postérieure a la date de
CP et conversion pratiquée par une créancier ayant connaissance de la CP.

Si le saisissant ne parvient pas à établir sa créance, il va falloir donner mainlevée. S'il obtient en revanche un
titre exécutoire, il va convertir sa saisie conservatoire sur créance en saisie attribution.
Il y a tout intérêt si le saisi est placé en liquidation judiciaire parce que la conversion avant le jugement
d'ouverture de la procédure collective emporte en principe une saisie attribution définitive.
Pour convertir, le saisissant va signifier au tiers saisi un acte de conversion dont les mentions sont précisées
par l'article 240 de la loi de 1991. Par cet acte, le saisissant informe le tiers saisi de l'effet attributif immédiat
de la saisie attribution. Délivré entre les mains du tiers saisi. La créance sort du patrimoine du saisi et entre
directement dès la signification dans le patrimoine du créancier saisissant… Le saisissant va signifier au saisi
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une copie de l'acte de conversion. À ce moment, la saisie conservatoire se convertit en saisie attribution sous
réserve de contestation du saisi dans un délai de quinze jours à peine d'irrecevabilité.
Nb Aucun délai n’est prévu par la loi pour signifier la conversion, et tant qu’elle n’est pas faite pas
d’attribution !!!
Sous-section 3 : Saisie conservatoire de biens meubles spécifiques

Il existe une saisie conservatoire des droits des associés et valeurs mobilières, parts sociales, société
par actions, obligations. Les droits d’associés et valeurs mobilières ont été dématérialisées, elles prennent la
forme de compte de valeurs aujourd'hui. Il y a une nouvelle fois un saisissant, un saisi et un tiers saisi. Ce tiers
est celui qui émet les valeurs (ex : SA) ou l'intermédiaire qui tient le compte notamment lorsqu'il s'agit de
titres aux porteurs.
L'huissier délivre l'acte de saisi entre les mains du tiers saisi. Il le dénonce ensuite entre les mains du
tiers saisi, propriétaire des valeurs mobilières. Cette saisie emporte indisponibilité de la valeur mobilière et
indisponibilité des droits pécuniaires attachées à la valeur mobilière (ex : dividendes de l'action)
Une fois que le saisissant aura obtenu un titre exécutoire, il convertira la saisie conservatoire des valeurs
mobilière, en saisie vente de valeur mobilière.

Chapitre 2 : Les sûretés judiciaires

Ces sûretés sont des mesures conservatoires portant sur les immeubles. Elles ont un intérêt pratique
en matière immobilière, c'est la seule mesure praticable sur un immeuble. Il n'y a pas de saisie conservatoire
sur les immeubles. Ca n’existe pas ! La finalité de l’opération est à titre provisoire. Il s'agit de grever à titre
conservatoire certains biens d'une sûreté, cette mesure va emporter tous les effets attachés à une sûreté.

Section 1 : Les dispositions communes à l'ensemble des sûretés judiciaires

§1 L'objet des sûretés judiciaires


L531-1 sur les imm, FDC, actions, parts sociale et VMobiliere
Les sûretés judiciaires portent sur les immeubles, les fonds de commerce, les parts sociales et valeurs
mobilières ou les actions. Le texte est mal rédigé, les actions étant nécessairement des valeurs mobilières.

A Les immeubles

C'est le principal intérêt de la sûreté judiciaire. Cette sûreté s'appelle hypothèque judiciaire, car inscrite sur
autorisation du juge, il faut distinguer hypothèque provisoire et définitive. Il faut l'autorisation du juge pour la
pratiquer. Elle est généralement appelée provisoire pour la distinguer des hypothèques définitives emportant
condamnation.
La mesure conservatoire est-elle inscrite alors que le créancier n'a pas de titre exécutoire.
Cette hypothèque est la seule mesure conservatoire possible sur les immeubles proprement dits.
B Les meubles incorporels

35
Ce sont les autres meubles qui peuvent être grevés d'une sûreté. Ce sont des nantissements
conservatoires.
Ce sont des nantissements de parts sociales à titre conservatoire. Des nantissements judiciaires.

§2 Les effets de ces sûretés judiciaires

Les effets sont précisés par l'article 258 du décret de 1992. Le créancier titulaire de la sûreté judiciaire jouit
des mêmes droits que le titulaire d'une sûreté réelle, conventionnelle ou légale.
Il y a donc un droit de suite, un droit de préférence et un rang préférable aux créanciers chirographaires. Il
jouit d'un privilège sur le prix de vente, la sûreté judiciaire ne rendant pas le bien indisponible.
Les biens grevés d'une sûreté judiciaire demeure aliénable (L531-2) donc sa vente est licite. C’est la grande
différence avec les suretés réelles ! En cas de cession, la part qui revient au créancier/titulaire de la sureté est
consignée à la CDC. La vente est licite mais une consignation est opérée à hauteur du montant de la créance
cause.

§3 La procédure

La remise publicité est provisoire, si c’est un nantissement une signification, dans les 8 jours de cette publicité
provisoire, dans les 8 jours de cette pub, il signifie au débiteur qu’il a effectue cette publicité
La règle de la double publicité s'applique, quelque soit la sûreté.
La 1ere est une publicité provisoire. Dans les huit jours de l'accomplissement de la formalité de publicité, le
créancier saisissant va signifier l'accomplissement de cette publicité au débiteur à peine de caducité. L'acte
contient les mentions prévues par l'article R532-5 de la copie de l’ordonnance du juge, indication de possible
demande de main levée...
À ce moment, le débiteur peut demander un cantonnement lorsque la valeur du bien grevé est
manifestement supérieure à la créance, le débiteur peut demander au juge de limiter les effets de la sureté
provisoire des lors qu’il justifie que les biens qui demeure brevés ont une valeur double du montant des
créances de laquelle la saisie. Il demande au juge de limiter les effets de la sûreté provisoire à condition de
prouver que les biens qui demeurent grevés ont une valeur double que celle de la créance cause.
Accomplissement d’une première publicité.

La publicité conserve la sûreté pendant trois ans, pendant lesquelles si on n’a pas de titre exécutoire,
on va en cherché un. Elle peut être renouvelée si le prétendu créancier n'a toujours pas obtenu de décision au
fond. Demandé avant la fin du premier délai.
est nul le nantissement constitué après CP pour garantir une dette antérieure à la CP !XXXXXXXXX
Est nulle, l'hypothèque ou le nantissement postérieur à la cessation des paiements constituée en
garantie de dettes antérieures.

Après avoir obtenu un titre exécutoire et sur le fondement de ce titre, le créancier peut procéder à une
seconde publicité. Cette publicité définitive doit intervenir dans les deux mois à compter du jour où le
jugement est passé en force de chose jugée.
Ce délai est posé à peine de caducité de la sûreté provisoire, elle permet d’inscrire une sureté
définitive.

Dans un délai de huit jours à compter de la publicité définitive, le créancier saisissant signifie au
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débiteur l'accomplissement de cette formalité de publicité définitive à peine toujours de caducité.

Intérêt de tout ça : Tout l'intérêt de cette publicité définitive remonte dans le temps, est qu'elle donne
rang à la sûreté à la date de la formalité initiale. Le créancier va prendre rang non pas au jour
d'accomplissement de la publicité définitive mais au rang de la première. Il remonte ainsi le temps dans la
limite des sommes conservées par la publicité initiale. Double publicité, on obtient un jugement, puis une
inscription définitive,

Ce schéma de la double publicité est commun à toutes les sûretés judiciaires. Cette double pub va donner un
rang privilégié qui remonte à la date de la formalité initiale dans la limite des sommes conservées dans la
formalité initiale. La pub définitive remonte donc dans le temps.

Section 2 : L'hypothèque judiciaire

Le saisissant doit avoir une autorisation. Il faut faire une déclaration (251 du décret de 1992) par le dépôt de
deux bordereaux, à la conservation des hypothèques. Il faut designer l’immeuble. Dans le délai de huit jours
suivant le dépôt du bordereau, il faut signifier au prétendu débiteur l'accomplissement de la formalité.
Ceux-ci conservent les hypothèques judiciaires pendant trois ans.
Après condamnation, il faut, dans un délai de deux moins, faire la pub définitive de l'article 2412 C.Civ, cf
d’une nouvelle inscription alors. On redépose deux bordereaux à la conservation des hypothèques.
Il y a un effet de remontée dans le temps. Il faut signifier au débiteur dans un délai de huit jours l'inscription
de l'hypothèque définitive à peine de nullité. C’est le même mécanisme que pour le nantissement aussi !
Nb la seule mesure conservatoire possible sur un immeuble c cette hypothèque judiciaire.

37
Livre 2 : Les mesures d'exécution

Les mesures d'exécution portent le plus souvent sur les biens, on saisit des biens, mais parfois sur des
personnes (ex : expulsion). Pour la 1ere fois en 1992 Le législateur a réglemente l’expulsion, c’est une mesure
d’exécution sur les personnes, c’est une violence, nécessaire et réglementé, elle est étatique.

Titre 1 : Les mesures d'exécution sur les biens

Au XIXème siècle, la fortune était essentiellement immobilière. La saisie immobilière avait été
réglementée de manière très complexe. Elle a été réformée.
Sous-titre 1 : L'exécution sur biens mobiliers
Chapitre 1 : La saisie exécution sur les biens mobiliers incorporels

Les biens incorporels se sont développés. C'est la nouvelle forme de fortune. Cette saisie exécution sur biens
meubles incorporels a les faveurs du législateur, elle est moins douloureuse. La subsidiarité de la saisie vente
par rapport à la saisie de biens meubles incorporels le démontre. Montre la préférence du législateur. La saisie
attribution transfère la ppté de façon immédiate.
Elle pose quelques problèmes toutefois, il est plus simple de localiser les biens meubles corporels que les
biens meubles incorporels. Plus aisée a réaliser, mais il faut disposer des informations pour savoir ou est le B
meubles incorporel du débiteur.
Le législateur a voulu rendre plus efficace la saisie attribution = saisie de créances de sommes d'argent.
Il ne faut pas oublier que les sommes saisies peuvent avoir un caractère alimentaire. Certains mobiliers
incorporels sont partiellement insaisissables.

Section 1 : La saisie attribution


C'est la saisie favorisée par le législateur.
La saisie attribution porte sur une créance de somme d’argent, traitée comme un bien. C’est une création du
legisl en 1991 en remplacement de la saisie arrêt. Elle a été voulu efficace pour revaloriser l’effet immédiat de
l’attribution. Mais cette efficacité est mise à mal si la saisie porte sur un compte bancaire appartenant à une
PP car la banque doit laisser un montant égal au RSA.

On trouve un saisissant, un saisi et un tiers saisi et deux créances, la créance cause dont le saisissant est
titulaire contre le saisi et la créance objet qui est la créance sur laquelle va porter la saisie qui est la créance
dont le saisi est titulaire contre tiers saisi.
Toute l'opération consiste pour le saisissant à saisir entre les mains du tiers saisi la créance du saisi.

Sous-section 1 : Les conditions générales de la saisie attribution

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§1 Conditions quant aux personnes
Le tiers saisi est tiers par rapport au saisissant mais il ne l'est pas par rapport au saisi puisqu'il est son
débiteur. Ce tiers détient une somme d'argent due au débiteur saisi en vertu d'un pouvoir propre et
indépendant. Ex Le préposé du débiteur, le valet de chambre du débiteur ne sont pas des tiers. En revanche le
mandataire du débiteur, le dépositaire, le banquier, le notaire, le représentant légal sont des tiers.
Des difficultés sont apparues s'agissant des organes de la procédure collective. Les organes de la PC sont
représentant du débiteur. Pour la Cass ces org sont des tiers, de même que le liquidateur judiciaire amiable.
Donc La jurisprudence a admis que l'on peut pratiquer une saisie attribution entre les mains de ces organes.
La Caisse des Règlements Pécuniaires des Avocats (CARPA) est la caisse sur laquelle les avocats doivent
déposer les fond qui leurs sont déposés par les clients. La CARPA peut-elle être tiers saisie ? La jurisprudence a
estimé que la CARPA avait qualité de tiers saisi. (Cass 9 janvier 2003).
Le tiers saisi peut-il être le saisissant dans l'hypothèse où il serait créancier et débiteur du saisi ?
A priori la compensation peut jouer mais ce n'est pas toujours le cas. La jurisprudence ancienne a admis cette
saisie attribution sur soi-même. Il n'y a pas lieu de modifier cette solution selon la doctrine majoritaire.

§2 Les conditions générales relatives aux créances

Deux créances sont à distinguer, la créance cause et objet

A La créance cause
Elle doit être constatée en vertu d'un titre provisoire ou exécutoire. Celui qui exerce la saisie sur un titre
provisoire, exécute à ses risques et périls.
La créance cause doit être liquide et exigible au jour de la saisie. Donc on ne peut diligenter une saisie
attribution de loyers que pour les loyers échus. Si la créance cause est une créance à exécution successive, la
saisie ne peut être diligentée que pour les créances échues et non payées.

B La créance objet
Cette créance est nécessairement une créance de somme d'argent. C’est celle sur laquelle porte la saisie. C’est
la créance du débiteur saisi sur le tiers saisi. On ne peut pas saisir un bien fongible.
Nb La saisie attribution ne s'applique pas aux rémunérations du travail qui sont soumises à une saisie
particulière qui est la saisie des rémunérations du travail.
La créance objet doit exister au jour de la saisie. C'est la seule condition requise. La créance objet ne peut pas
être éventuelle, elle peut être en revanche à terme, conditionnelle ou à exécution successive.

Sous-section 2 : Le déroulement de la saisie attribution


1-Le saisissant va réaliser la saisie entre les mains du tiers saisi.
2-Il dénoncera ensuite au saisi de l'opération de saisie.
3-Le tiers saisi paye ensuite le saisissant.

§1 La saisie
A l'acte de saisie
a) Le contenu
C'est un acte d'huissier de justice. Cet acte va être signifié entre les mains du tiers saisi par l’huissier de justice
lui-même. On n’a pas besoin d’avertir au préalable le déb saisi, c 1 effet de surprise entre les mains du tiers
saisi. À peine de nullité, cet acte contient un certain nombre de mentions prévues par L211-1CPCE : le titre
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exécutoire, le décompte des sommes réclamées, indication que le tiers saisi est personnellement tenu envers
le saisissant, toutes les mentions des actes d’huissier identité date résidence.

b) Les effets de l'acte de saisie

1° Il a un effet interruptif de prescription des créances objet et cause.

2° Il y a ensuite une attribution immédiate de la créance saisie à condition que la créance objet saisie existe.
(Cet effet existe aussi pour l’avis à tiers détenteur) Il y a donc indisponibilité de la créance objet à hauteur de
la valeur de la créance cause.
L'acte de saisie attribution emporte à concurrence des sommes pour lesquelles la saisie est pratiquée
attribution immédiate au profit du créancier saisissant de la créance saisie ainsi que de ses accessoires.
L'effet attributif immédiat (L211-2) signifie que la créance qui était dans le patrimoine du saisi sort de ce
patrimoine au moment où l'huissier de justice délivre l'acte de saisie pour entrer immédiatement dans le
patrimoine du saisissant de telle sorte que le saisissant devient alors directement créancier du tiers saisi à la
place du saisi qui ne l'est plus, ceci dans les dimensions de la créance cause.
Mais il n’y a pas de paiement immédiat, il faut un délai de 1 mois pour éventuelle contestation. Sauf si le déb
saisi reconnait expressément reconnaitre le fondement de la saisie, dans ce cas il peut y avoir paiement
immédiat de la part du tiers saisi. Le 7 avril 2011 la Cass décide que les accessoires ne sont que les accessoires
en monnaie, les suretés concernant la créance saisie ne rentrent pas dans la saisie ! Les suretés ne bénéficient
pas au saisissant, solution étonnante pour le prof et pour la doctrine.
Dès cet instant il ne peut plus y avoir de compensation entre tiers et saisi. Cet effet se produit au moment de
la signification. Toute signification ultérieure d'autres saisies, toute mesure de prélèvement, la survenance
d'un jugement portant ouverture d'un redressement ou d'une liquidation judiciaire, ne remettent pas en
cause cette attribution.

La saisie attribution est ainsi en principe efficace notamment lorsque survient une procédure collective. La
conversion de la saisie conservatoire de créance en saisie attribution avant l'ouverture d'une procédure est
donc utile, car elle est efficace malgré l’ouverture de la PC. Ceci sous réserve de la nullité facultative de la
période suspecte. L632-2al2 Code de commerce si la saisie ou la conversion est pratiquée avant JO de la PC
mais après CP, et en connaissance de cause de cet état de CP.
L'effet attributif immédiat ne se produit qu'à concurrence des sommes pour lesquelles la mesure est
pratiquée.
Si la créance objet est d'un montant plus élevé que la créance cause l'effet attributif ne porte que sur ce
second montant.
CONCOURS DE SAISIE : Les actes de saisie attribution délivrés la même journée entre les mains du tiers sont
réputés effectués simultanément, cf dans l’éventuel cas de concours de saisie entre x saisissants. La loi n’a
prévu aucune procédure de disposition dans ce cas de concours. La Cass a décidé que la distribution se passe
au marc le franc. C’est la seule hypothèse possible de concours, cad que les aces soient délivrés le même jour,
sinon le 1er saisissant est protégé !!!! Cet effet attributif immédiat permet de comprendre qu'il ne peut y avoir
de concours de saisies attributions
Si la créance saisie est un compte bancaire le banquier doit laisser en lest une somme= au RSA  ! Donc l’effet
attributif ne joue que pour toute somme supérieure à cette RSA.

3° Il y enfin une indisponibilité de la créance. Le tiers saisi ne peut pas payer le saisissant excepté si le débiteur
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saisi déclare ne pas contester. Une consignation est possible.
Le tiers saisi ne peut plus non plus payer le saisi. L'acte de saisie rend indisponibles les biens qui en
sont l'objet. Le paiement qui serait effectué par le tiers saisi entre les mains du saisi ne serait pas valable à
l'égard du saisissant.
Cette interdiction de payer est ici encore limité à la somme pour laquelle la saisie est pratiquée
(montant de la créance cause + accessoires). L'indisponibilité est partielle si le montant de la créance objet est
supérieur à celui de la créance cause.
En matière de saisie de comptes bancaires, l'indisponibilité est totale (règle particulière) pendant 15j pour
réguler les opérations en cours.
Si le tiers saisi paye malgré l'interdiction, il devrait payer une deuxième fois le saisissant, ce dernier étant
devenu son créancier.
L'indisponibilité signifie encore que le saisi ne peut plus disposer de sa créance. Il ne peut pas procéder à une
remise de dette, céder la créance ou procéder à une novation.
Ceci dans la limite du montant de la créance cause.
Enfin, la compensation ne peut plus se produire du fait de l'indisponibilité, sauf pour le surplus de la créance
cause de la saisie.

B La déclaration du tiers saisi


L'huissier de justice a délivré un acte entre les mains du tiers saisi. Il va devoir fournir un certain nombre
d'informations et réaliser une déclaration.
Les règles ici applicables sont transposables à la saisie conservatoire sur créances.
Les tiers sont tenus de participer ou collaborer aux opérations d'exécution. L'article 44 de la loi de 1991
précise que le tiers saisi est tenu de déclarer au créancier l'étendue de ses obligations à l'égard du débiteur, les
modalités qui peuvent affecter cette obligation ainsi que les cessions de créances, délégations et saisies
antérieures. Ce n’est pas contraire à 6-1 CESDH d’après le CE 6 juin 2000.
Eu égard à la portée de sa déclaration, la jurisprudence exige que l'huissier de justice apporte un soin
particulier à l'interpellation du tiers saisi. Ses déclarations doivent être effectuées sur le champ. Le décret de
1992 précise que la déclaration doit être faite sur le champ.
Cette obligation est rigoureuse pour le tiers saisi. Elle a été transposée pour la saisie conservatoire de
créances.
Le tiers saisi doit également communiquer les pièces justificatives ce qui est une manifestation du principe de
la contradiction. Déclarations et pièces justificatives sont mentionnées dans le procès verbal.
*Le tiers saisi peut invoquer un motif légitime (article R60 du décret de 1992) afin de ne pas exécuter son
obligation de renseignement. Le saisi supporte la charge de la preuve de ce motif légitime, il appartiendra au
saisi de prouver l'existence de motif légitime. Le saisi supportera donc le risque du doute. La jurisprudence
précise que le motif légitime n'a pas à être fourni sur le champ.
Le secret professionnel ne constitue pas un motif légitime que le tiers saisi peut invoquer pour ne pas fournir
de renseignements. Le secret bancaire ne peut ainsi être évoqué.
La jurisprudence avait été assez stricte sur la notion de motif légitime. L'espace laissé aux motifs légitimes
était restreint jusqu'à l'arrêt de la 2ème Chambre civile de 15 décembre 2005 où la Cour de cassation a exercé
un contrôle sur la notion de motif légitime.
Elle a admis dans cet arrêt que constitue un motif légitime le silence d'une assistante en période estivale
n'ayant pas les moyens de fournir les renseignements sur le champ.
Cet arrêt semble traduire un assouplissement de la notion de motif légitime.

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S'il n'y a pas de motifs légitimes, le tiers saisi qui ne fournit pas les renseignements est soumis à deux
sanctions, sanctions alternatives (article R205CPCE).
La mise en œuvre de ces sanctions présupposent que la saisie soit valide et que la saisie ne soit pas caduque.
Donc le tiers a intérêt à contester la validité de la saisie, car il ne sera pas sanctionné !
1* Le tiers ne fournit pas les informations : il faut que le tiers soit tenu envers le débiteur= »il
Peut être condamné à payer les sommes dues au créancier. Il supporte les causes de la saisie. Cette obligation
est fondée sur une garantie du tiers saisi. Celui qui se tait est tenu des causes de la saisie. Si la créance du
saisissant est d'un montant supérieur à la dette du tiers saisi à l'égard du saisi, le tiers saisi devra payer
l'ensemble de la créance cause.
Cette sanction ne sera mise en œuvre que si le tiers saisi est tenu à l'égard du saisi.
Toutefois, dans cette dernière hypothèse, le tiers saisi pourrait être condamnée à des
dommages et intérêts dès lors que les conditions de la responsabilité civile sont réunies (2ème Chambre civile,
3 juillet 2008)

2* Le tiers saisi qui fait une déclaration inexacte, mensongère, qui au cours de sa déclaration commettrait
une négligence fautive, ou qui ne fournit pas les pièces justificatives, peut être condamné à des dommages et
intérêts. Le fondement est ici la responsabilité civile du tiers saisi.
La question du cumule des sanctions a été posé. La Cour de cassation a décidé que les deux alinéas de l'article
60 du décret 1992 avaient un fondement différent. Le tiers saisi, en cas de déclaration inexacte ou
mensongère, a répondu et ne s'est pas abstenu. Il ne peut donc être condamné qu'à des dommages et
intérêts.
Pour la Cass les 2 sanctions ne se cumulent pas.

§2 Dénonciation de la saisie
L'huissier de justice va dénoncer l'acte de saisie entre les mains du saisi. Cette dénonciation doit contenir copie
de l’acte de saisie, les éventuelles contestations, désignation de la juridiction compétente pour trancher les
contestations… voir R211-3, être effectuée dans un délai de huit jours à compter de la signification de l'acte de
saisie. Ce délai est posé à peine de caducité. La caducité exclut qu'un tiers soit tenu pour la saisie.
Si le saisi fait l'objet d'un redressement ou d'une liquidation judiciaire, il faut dénoncer l'acte aux organes de la
procédure collective, à l’administrateur ou au liquidateur.

§3 Le paiement
L'effet attributif immédiat emporte transfert de la créance du patrimoine du saisi dans le patrimoine du
saisissant. Il n'y pas paiement. Le saisissant devient créancier du tiers saisi. Le saisissant ne peut poursuivre le
tiers saisi si ce dernier fait l'objet d'une procédure collective. Il va devoir déclarer sa créance.
Si le saisi déclare par écrit ne soulever aucune contestation, le paiement pourra être immédiat R211-6. Dans
tous les autres cas, le paiement ne sera pas immédiat. Le saisi dispose d'un délai d'un mois pour contester la
saisie. Il faut attendre l'expiration d'un délai d'un mois. Si aucune contestation n'a été soulevée au terme de ce
délai, le tiers saisi payera le saisissant. Donc s’il n’y a pas de contestation le paiement n’intervient qu’au bout
de 1 mois après dénonciation.
Si une contestation est soulevée, le tiers saisi payera après la notification de la décision rejetant la
contestation.
En cas de contestation, le juge de l'exécution peut ordonner un paiement immédiat. C'est une sorte de
provision. C'est surtout le cas lorsque la contestation porte sur le montant mais pas sur l'existence de la
créance.
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Nb Le saisissant doit requérir le paiement. Le tiers saisi donne quittance au débiteur saisi au moment du
paiement. Le saisissant informe le saisi du paiement effectué par le tiers saisi.
Le paiement éteint l'obligation du saisi à concurrence des sommes versées.
Si le défaut de paiement du tiers saisi est imputable à la négligence du saisissant, ce dernier perd ses droits sur
le saisi à concurrence des sommes dues par le tiers saisi.

Sous-section 3 : Les incidents de saisie attribution

Les incidents de la saisie attribution doivent être assez rares. L'effet attributif immédiat exclut en pratique le
concours de saisie exceptée lorsque plusieurs saisies attributions ont été réalisées le même jour. Elles sont
réputées dans ce cas effectuées simultanément. Dans ce cas, il y a lieu à une distribution qui se fait sur un pied
d'égalité selon la jurisprudence, cf marc le franc.
Si une saisie attribution se prive d'effet, les saisies ultérieures prennent effet à leur date.
En cas de contestation, le juge compétent est le juge de l’exécution du lieu où demeure le débiteur saisi. Le
délai pour contester est d'un mois, il court à partir de la dénonciation de la saisie au saisi.
Ce délai ne s'applique pas à la demande du saisissant qui poursuit en paiement le tiers saisi.
L'expiration du délai d'un mois n'interdit pas au saisi d'agir contre le saisissant en répétition de l'indu. Il agira
ici selon le droit commun et devant le juge normalement compétent.
La contestation doit, à peine d'irrecevabilité, être dénoncée à l'huissier de justice par le saisi le jour même
par lettre recommandée. Il doit également informer le tiers saisi par simple lettre.
En cas de contestation, si le montant de créance cause de la saisie et la dette du tiers saisi ne sont pas
sérieusement contestable, le juge de l'exécution peut ordonner le paiement d'une provision.
Si la contestation n'est que partielle, le juge de l'exécution peut donner effet à la saisie pour la fraction non
contestée de la dette. Si la saisie est injustifiée, le juge de l'exécution en donnera mainlevée.

Sous-section 4 : Dispositions spécifiques

§1 Règles spécifiques aux saisies attributions des comptes bancaires


La saisie attribution des comptes bancaires est la plus fréquente en pratique. Elle obéit à des règles
particulières. Il existe un projet de saisie européenne sur comptes bancaires.
S'agissant de la saisie attribution de comptes bancaires, les règles de principe s'appliquent.

A - Conditions particulières de la saisie attribution des comptes bancaires


1) Conditions relatives au tiers saisi

Le tiers saisi doit être un établissement habilité par la loi à tenir des comptes de dépôt. La notion de compte
bancaire est étroite, on vise en effet les banques mais aussi les caisses d'épargne, chèques postaux etc.
La jurisprudence en revanche a estimé que le factor ne peut se voir appliquer ces règles.
La saisie attribution pratiquée entre les mains d'un établissement habilité à tenir des comptes de dépôt
implique que l'acte soit adressé au siège social ou auprès des succursales qui tiennent les comptes.
Si l'acte est adressé au siège social, celui-ci doit donner les renseignements et les pièces justificatives.
La jurisprudence a précisé que la circonstance que les fonds soient déposés dans une succursale à l’étranger
est sans incidence sur l'effet attributif immédiat lorsque l'acte est adressé au siège social se situant en France
43
(2ème Chambre civile, 14 février 2008). Car la succursale n’a pas de PM.
Si c’était une filiale à l’étranger la solution serait différente.

2) Les conditions relatives à la créance objet


La saisie porte sur un compte qui doit être un compte de sommes d'argent, dépôt, courant, joint…. Le compte
ne peut pas être un compte de titres parce qu'il existe une saisie spécifique des valeurs mobilières, il faut
passer par cette saisie particulière.

Il peut s'agir en revanche de tout compte de dépôt (ex : compte courant, assurance etc.) dès lors qu'il
s'agit d'un compte de sommes d'argent. La saisie porte sur le solde du ou des comptes. Si plusieurs comptes
sont ouverts dans l'établissement tiers saisi, la saisie porte sur les différents comptes, sur leur solde au jour de
la saisie.
La saisie porte sur le solde existant au jour de la saisie. Elle frappe le ou les comptes au jour où l'acte de saisi
est délivré au tiers saisi.
L162-1 explique la détermination de ce solde !
Un virement effectué avant la saisie mais inscrit le jour de la saisie n'est pas affecté.
Si le solde du compte est débiteur le jour de la saisie, la saisie ne produit aucun effet.
Pour déterminer le solde, il faut prendre en considération les opérations en cours c'est-à-dire les opérations
effectuées avant la saisie mais non encore inscrites en compte.
Pour pouvoir tenir compte de ces opérations, à partir du jour de la saisie courent deux délais :

1 – Un délai de quinze jours qui permet d'effectuer des régularisations : a/ on porte au crédit du compte les
remises de chèque ou d'effets de commerce antérieures à la saisie
La régularisation permet également de débiter le compte pour les chèques déposés par le saisi mais n'étant
pas payés.
b/On débite aussi les retraits de billetteries antérieurs à la saisie, sont portés au débit, les paiements par carte
lorsque les bénéficiaires ont été crédités avant la saisie.

2 – Un délai d'un mois est laissé pour contrepasser les effets de commerce qui avaient été remis à
l'escompte et qui n'ont pas été payé à leur présentation ou à leur échéance lorsque celle-ci est postérieure à
la saisie.

Ces opérations de régularisations doivent être imputés sur la part de la créance objet qui excède le
montant de la créance cause c'est-à-dire sur la part qui n'a pas été immédiatement affectée.
Ce n'est que si l'on ne peut pas imputer les régularisations sur la part excédant la créance cause qu'il
faudra l'imputer sur la part saisie attribuée. Il faut alors réduire la part attribuée.
Le banquier doit communiquer au saisissant un relevé des opérations.

B Spécificités de l'acte de saisie de comptes bancaires


1 Spécificités de la déclaration du tiers saisi

L'établissement de crédit doit déclarer tous les comptes de sommes d'argent dont le saisi est titulaire.
Le tiers saisi n'a pas à révéler l'existence de comptes de titres.
En cas de pluralité de comptes, le banquier doit séparément le solde de chacun des comptes sauf s'il
existe entre les comptes une convention d'unicité ou de fusion. Dans ce cas, la banque fait une déclaration de
44
solde des comptes globale.

Cette déclaration est limitée au solde du ou des comptes au jour de la saisie. Le banquier n'a pas à
relater les opérations antérieures.

2 Les spécificités des effets de l'acte de saisie attribution sur les comptes bancaires

L'acte de saisie attribution sur des comptes bancaires rend indisponible l'ensemble des comptes que
détient le saisi au sein de l'établissement de crédit, tiers saisi.
Cette indisponibilité n'a pas un effet attributif immédiat. Ici l'indisponibilité est totale, contrairement
au droit commun. Cette indisponibilité est totale pour permettre la régularisation. L'indisponibilité dure
quinze jours.
Cette paralysie est gênante. Aux vues des renseignements fournis par le tiers saisi, le créancier peut
décider de limiter l'effet de la saisie à certains comptes. Après accord des parties ou décision du juge de
l'exécution, il peut être mis fin à l'indisponibilité par constitution d'une garantie irrévocable à concurrence du
montant des sommes réclamées.

C Les spécificités de la dénonciation

L'acte de saisie sur comptes bancaires doit être dénonce au saisi. Si la saisie porte sur un compte joint,
la dénonciation doit être faite à l'ensemble des titulaires du compte.
En outre, l'acte de dénonciation doit informer le saisi qu'il dispose d'un délai de quinze jours pour
demander immédiatement la disposition d'un montant au plus égale au RMI.

D Les dispositions spécifiques au paiement

Si le saisi est titulaire de plusieurs comptes tenus par l'établissement de crédit, le paiement doit être
effectué en priorité sur les comptes à vue. Ensuite, on prélève sur d'autres comptes (ex : comptes à terme).
Le saisi peut prescrire un paiement d'une autre manière. Il invite alors à saisir sur d'autres comptes que
ceux à vue.

§2 Les particularités de la saisie attribution portant sur une créance à exécution successive

La créance objet peut être une créance à exécution successive. Les paiements d'une même créance
sont échelonnés dans le temps.
Il est possible de saisir une telle créance.

A Déroulement du paiement

Le tiers saisi va payer entre les mains du saisissant au fur et à mesure des échéances et ainsi jusqu'à
extinction de la dette du saisi ou jusqu'à ce que le tiers saisi cesse d'être tenu envers le débiteur.

B En cas de survenance d'une ouverture d'une procédure collective

L'ouverture d'une procédure collective contre le saisi ne met pas fin aux effets de la saisie attribution
45
portant sur une créance a exécution successive lorsque la saisie attribution a été diligentée antérieurement au
jugement d'ouverture.

Pour la jurisprudence, la saisie attribution est antérieure à l'ouverture de la procédure (Chambre mixte,
22 novembre 2002). Ce qui a été saisie, c'est la créance et non pas les sommes. Cette solution a été critiquée
par les commercialistes mais est logique du point du vue juridique.
Cette solution perdure sous réserve de la nullité facultative prévue par l'article L632-2 du Code
commerce.

§3 La saisie attribution pratiquée entre les mains d'une personne morale de droit public

C'est l'hypothèse où le tiers saisi est une personne morale de droit public. Le droit commun s'applique
sous réserve de dispositions particulières :

1 – L'acte de saisie doit être délivré entre les mains du comptable public

2 – L'acte doit contenir la désignation de la créance saisie

3 – Le comptable public a un délai de vingt-quatre heures pour fournir les pièces justificatives et les
renseignements. Il n'a pas à répondre sur le champ contrairement aux autres saisis.

*** L'avis à tiers détenteur (CRFPA)

L'avis à tiers détenteur a été donné par la pratique à une procédure réglementée à l'article L262 et
L263 du Code des procédures fiscales. Cet avis à tiers détenteur est une mesure d'exécution peu réglementée.
Seuls les effets sont réglementés, ils sont identiques à ceux de la saisie attribution.
On ne peut toutefois transposer les règles applicables à la saisie attribution. La Cour de cassation en a
ainsi décidé dans un arrêt de la Chambre mixte du 26 janvier 2007. Seul l'effet attributif immédiat s'applique à
l'avis à tiers détenteur.

§1 Les conditions de la mise en œuvre de l'avis à tiers détenteur


A Conditions relatives aux créances

La situation est semblable à celle de la saisie attribution.

a La créance cause

C'est une créance garantit par le privilège du trésor ainsi que les pénalités et frais accessoires à cette
créance. Cette créance doit être liquide et exigible. L'imposition recouvrée doit être exigible. L'avis à tiers
détenteur ne peut pas être formé contre la personne qui a demandé un sursis au paiement.

b La créance objet

La créance objet est une créance de sommes d'argent, l'avis à tiers détenteur ne peut porter que sur
une somme d'argent. Cet argent doit être saisissable. Il s'agit d'une créance du saisi contre un tiers saisi.
46
La créance objet ici peut être une rémunération du travail contrairement à la saisie attribution. Le
recouvrement de l'impôt ne se fait pas par une saisie des rémunérations du travail mais par avis à tiers
détenteur.
Dans ce cas, il y a lieu de pratiquer l'insaisissabilité partielle de droit commun. La rémunération du
travail est insaisissable comme lorsqu'une saisie des rémunérations du travail est opérée, pour les mêmes
conditions.

Le tiers peut très bien être un établissement financier.

B Les conditions relatives au titre

Un titre exécutoire est nécessaire. Tout titre exécutoire tel qu'énoncé par l'article 3 de la loi de 1991. Il
s'agira le plus souvent d'un titre émis par une personne morale de droit public (ex : rôle de contribution, avis
de recouvrement).

§2 La procédure d'avis à tiers détenteur

Cette procédure n'est réglementée par aucun texte. Il existe une instruction de l'administration et un
formulaire type que l'administration envoie au tiers détenteur. C'est à partir de la pratique et de ce
formulaire, précisés par la jurisprudence, que l'on déduit la procédure.

A L'information du débiteur de l'imposition

En pratique, le Trésor ou la direction générale des impôts envoie une lettre au débiteur de l'impôt qui
fait courir un délai de vingt jours pour exercer les poursuites. La 2ème Chambre civile, le 8 octobre 1997, et la
Chambre commerciale en 2004 ont estimé que faute de lettre, l'avis à tiers détenteur est inopposable au
redevable de telle sorte que le tiers saisi n'est pas tenu de payer parce que la créance n'est pas exigible.

B La notification de l'avis au tiers détenteur

Le comptable du Trésor ou la direction générale des impôts est compétent pour notifier ici. Cette
procédure échappe au monopole des huissiers de justice. L'administration notifie donc l'avis.

L'avis à tiers détenteur ne se voit imposer aucune forme. Il revêt tantôt la forme d'une lettre de simple,
tantôt d'une lettre recommandée avec accusé de réception. Tout dépend généralement du montant de
l'impôt.
La Chambre commerciale a estimé que l'avis doit comporter le nom, la qualité et la signature de
l'auteur.
On voit que la jurisprudence a construit cette procédure en l'absence de texte.

En pratique, l'administration envoie au tiers détenteur un formulaire en deux parties, l'une contient la
demande de paiement et l'autre la réponse au tiers détenteur. C'est un formulaire détachable.
Le tiers détenteur doit en effet faire une déclaration à l'administration.

Le tiers détenteur doit répondre, s'il détient des fonds il peut les verser au créancier qui a envoyé le
47
formulaire. La Cour de cassation a décidé (Chambre mixte 26 janvier 2007 et Chambre commerciale 6 mai
2008) que les dispositions du décret de 1972 relatives à l'obligation de renseignement du tiers saisi et aux
sanctions applicables au tiers saisi ne sont pas applicables en matière d'avis à tiers détenteur.

Il n'est pas question de transposer à l'avis à tiers détenteur les sanctions et les obligations applicables
en matière de saisie attribution.
Si le tiers détenteur ne répond pas, le comptable public peut saisir le juge de l'exécution pour obtenir,
contre le tiers détenteur, un titre exécutoire. Dans cette hypothèse, le tiers détenteur est condamné sur le
fondement de l'article L262 du Code des procédures fiscales.
Le montant de la condamnation ne peut pas excéder le montant de la dette du tiers débiteur à l'égard
du redevable de l'impôt. En matière de saisie attribution, le tiers qui se tait pouvait payer le montant de la
créance cause.

C La notification de l'avis au tiers détenteur au redevable de l'impôt

L'avis doit être notifié au redevable de l'impôt à peine de nullité (Chambre commerciale, 18 juin 1996).
L'avis est notifié par voie postale, aucun délai n'est imposé. Cette notification interrompt la prescription de la
dette fiscale.

§3 Les effets de l'avis à tiers détenteur

On retrouve des effets très proches de ceux de la saisie attribution.

A - L'indisponibilité de la créance saisie

Cette indisponibilité est en principe limitée au montant des causes de la saisie. Toutefois, si l'avis à
tiers détenteur est délivré entre les mains d'un établissement bancaire, l'indisponibilité est totale comme en
matière de saisie attribution.

B - L'effet attributif immédiat

Cet effet est prévu par l'article L263 du Code des procédures fiscales et par l'article 86 de la loi de
1991. L'effet est donc le même que l'effet de la saisie attribution. Il se produit dès la notification de l'avis à
tiers détenteur au tiers détenteur.
Cette notification peut se faire par simple lettre. Il y a un problème de preuve. La créance du saisi sort
immédiatement de son patrimoine pour rentrer dans celui du saisissant. La signification ultérieure d'autres
saisies n'a aucun effet comme l'ouverture d'une procédure collective.
Les actes signifiés le même jour sont réputés être simultanés. L632-2 du Code de commerce s'applique
en cas de cessation des paiements.

Mardi 13 avril 2010

C - Le paiement

L'article L262 du Code de procédure fiscale laisse penser que le paiement pourrait être immédiat.
48
Toutefois, le tiers dispose de deux mois pour contester la saisie. L'administration attendra donc ce délai.
L'administration saisit le juge de l'exécution pour obtenir la condamnation du tiers détenteur à payer.

Le comptable public doit saisir le juge de l'exécution pour obtenir un titre exécutoire. L'administration
fiscale ne peut se délivrer elle-même un titre exécutoire parce que le tiers n'est pas débiteur de l'impôt.

§4 Les incidents qui peuvent émailler la procédure d'avis à tiers détenteur

Ces incidents relèvent de la compétence du juge de l'exécution.

A- Le recours préalable

Il n'est pas question de saisir directement le juge de l'exécution. Le redevable de l'impôt doit exercer
un recours préalable avant de saisir le juge de l'exécution. Il a un délai de deux mois à compter de la
notification de l'avis à tiers détenteur. Il faut lui indiquer les recours ouvert.
L'autorité administrative accuse réception et se prononce normalement dans un délai de deux mois. En
cas de silence ou si la réponse est incomplète, le redevable peut saisir le juge de l'exécution.

B - La saisine du juge de l'exécution

La saisine ne peut intervenir qu'après un recours préalable. La demande devant le juge de l'exécution
est sinon irrecevable. Le redevable dispose d'un délai de deux mois à compter de la réponse ou après
l'écoulement du délai de deux mois de réponse.

Le juge compétent est le juge de l'exécution. Elle se limite à la régularité en la forme de l'acte de
poursuite (ex : défaut de notification de l'avis au redevable, défaut de signature de l'avis, défaut de lettres de
rappel avant le premier acte de poursuite). Il ne peut pas connaître de l'imposition. Le juge de l'impôt est
compétent pour connaître de la contestation de l'impôt.
Le juge, lorsqu'il statue en matière de surendettement, peut suspendre les mesures d'exécution
diligentées par l'administration fiscale.

Les contestations relatives à l'insaisissabilité de la somme relèvent du juge de l'exécution. La


contestation par le tiers de sa qualité de débiteur revient aussi au juge de l'exécution. Les débats sur le fond
de l'impôt ne concernent pas le juge de l'exécution.

Compte tenu de la jurisprudence de la Chambre mixte, les dispositions générales régissant la


compétence territoriale du juge de l'administration s'applique (article 9 du décret de 1992).
Le juge compétent est donc celui du lieu ou demeure le débiteur ou le lieu de l'exécution.
Arrêt 2001, transposer réglé territoriale mais pas adopté
Procédure largement construite par la jurisprudence, et la chbre mixte obligé d’intervenir, d’où l’importance
des arrêts.

Section 3 : La saisie des rémunérations du travail

La saisie des rémunérations du travail ne figure pas dans la loi de 1991. C'est une procédure
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particulière parce qu'elle porte sur une créance de nature alimentaire. C’est une procédure spécifique, et se
déroule devant le tribunal d’instance. C'est ce caractère qui interdit toute saisie conservatoire sur les
rémunérations du travail.
En revanche, on peut saisir à titre conservatoire un compte alimenté par des rémunérations du travail.

Cette procédure, parce qu'elle porte sur une créance alimentaire, est judiciaire. Le juge a une fonction
protectrice ici. C'est l'une des seules avec la saisie immobilière.
Elle relève du tribunal d'instance (L221-8 Code de l'organisation judiciaire). La matière est réglementée
par les dispositions du Code du travail (articles L3252-1 et suivants du Code du travail).
Puisqu'une saisie spécifique existe, il en résulte que l'on ne peut saisir les rémunérations du travail au
moyen d'une saisie attribution.
En revanche, il est possible de saisir des rémunérations du travail par un avis à tiers détenteur. Il est
possible de saisir ces rémunérations par la procédure spéciale de recouvrement des pensions alimentaires.

§1 La créance saisissable

La créance saisissable est la rémunération d'un travail effectué pour autrui dans un rapport de
subordination à quelque titre que ce soit. On ne s'intéresse pas à la forme du contrat.
Il peut s'agir d'une saisie de salaires mais aussi de traitements de fonctionnaires.

Que le contrat soit ou non en cours d'exécution est indifférent (Assemblée plénière 9 juillet 2004). Les
pensions de retraite du régime général sont également saisissables par voie de saisie des rémunérations du
travail.

Seule une fraction de la rémunération est saisissable cela tient au fait qu'une part de la rémunération a
un nature alimentaire. Il convient de laisser les aliments au saisi.
Plus le salaire est faible, plus la part insaisissable est grande. Il existe des seuils de saisissabilité qui sont
révisés annuellement. Ils figurent aux articles L3252 et R3252 du Code du travail (dernier décret : 9 décembre
2008).

Dans tous les cas, le saisi doit conserver une somme équivalente au revenu minimum d'insertion. Cette
somme est insaisissable. Au-delà de ce montant, le salaire est saisissable par les créanciers d'aliments même
si, par application des seuils du barème, il est insaisissable par les autres créanciers.
Il y a une part supérieure au RMI saisissable uniquement par les créanciers d'aliments ; cette part n'est
pas saisissable par les autres créanciers. En vertu du barème, une fraction est ensuite saisissable par tout
créancier. Sur cette dernière fraction, le créancier alimentaire exerce ses droits avant les autres créanciers.
Pour le barème, on coupe le salaire en tranches. La saisissabilité est progressive. Le greffier du tribunal
d'instance s'occupe de ce calcul.

§2 Le déroulement de la procédure

La saisie ne peut être diligentée sur le fondement d'un titre exécutoire qui constate une créance
liquide et exigible. La saisie est de nature judiciaire, elle relève du tribunal d'instance en vertu de l'article L221-
8 du Code de l'organisation judiciaire et R3252-7 du Code de travail qui précise qu'il s'agit du tribunal
d'instance du lieu où demeure le débiteur saisi.
50
Si le débiteur n'a pas de domicile, on se réfère au domicile du tiers saisi.

Le juge du tribunal d'instance exerce ici les pouvoirs du juge de l'exécution. Le Code de l'organisation
judiciaire et le Code du travail le précisent.
Une procédure spécifique existe. Le greffier du tribunal d'instance joue un grand rôle (R3252-20 du
Code de travail). Il va délivrer l'acte de saisie et veille au bon déroulement des opérations de saisie.
La demande de saisie est formulée par requête. Toute commence, comme en matière prud'homale,
par une tentative de conciliation.
Si aucun accord n'est trouvé, le juge vérifie le montant de la créance, il tranche les contestations s'il y
en a et il dresse un procès verbal de non-conciliation.

Au vue du procès verbal de non-conciliation, le greffier du tribunal d'instance procède dans les huit
jours à la saisie. Pour ce faire il établit l'acte de saisie. Les mentions sont prévues par l'article R3252-22 du
Code de travail : décompte des sommes, les parties, le mode de calcul de la fraction saisissable.
C'est le greffier qui va notifier à l'employeur l'acte de saisi par lettre recommandée avec accusé de
réception. Il adresse une copie au saisi par lettre simple.

L'employeur, lorsqu'il reçoit l'acte de saisi, est assujetti à une obligation de renseignement. Dans les
quinze jours à compter de la notification qui lui a été faite de l'acte de saisie, le tiers saisi doit faire connaître
la situation juridique qui existe entre lui-même et le débiteur saisi. Il doit également informé sur les cessions,
saisis, avis à tiers détenteurs ou paiement directs de créances alimentaires en cours d'exécution.

L'employeur qui s'abstient sans motif légitime de faire cette déclaration ou celui qui fait une
déclaration mensongère peut être condamné à une amende civile dont le montant maximum est de 3000
euros et à des dommages et intérêts.
L'employeur doit ensuite verser tous les mois au greffe la fraction saisie du salaire dans la limite des
sommes disponibles. Il le fait par chèque à l'ordre du saisissant s'il n'y a qu'un seul saisissant. En cas de
pluralité de saisissants, le chèque est établi au régisseur du tribunal d'instance.
Le greffier renvoie le chèque ensuite au saisissant lorsqu'il n'y en a qu'un. Il procède sinon à une
répartition.

Si l'employeur ne paye pas, le juge le déclare débiteur des retenues qui auraient du être opérées. Le
juge peut le faire d'office, sans avoir à être saisi.
Le débiteur pourra avoir un recours contre le saisi, ce recours ne pourra être exercé qu'après la
mainlevée de la saisie.

§3 Incidents de la saisie des rémunérations du travail

A - La pluralité de créanciers

Ces incidents relèvent du tribunal d'instance, la procédure ordinaire (= orale) s'applique.

En cas de pluralité des créanciers saisissants, le second créancier peut intervenir à la saisie sans qu'une
conciliation préalable soit nécessaire. Son intervention est formée par requête, requête qu'il faut notifier au
premier saisissant ainsi qu'au débiteur. Le greffier va aviser l'employeur qu'un second saisissant s'est
51
manifesté. L'employeur doit désormais rédigé le chèque au nom du régisseur.
La somme saisie devra être répartie entre les différents créanciers. Le greffier notifie aux créanciers un
état de répartition qui peut être contesté dans un délai de quinze jours.
Le greffier adresse un chèque en l'absence de contestation.

B - Conflits entre plusieurs mesures sur les rémunérations du travail

Il peut y avoir un conflit entre une saisie sur les rémunérations du travail et un avis à tiers détenteur. La
notification de l'avis à tiers détenteur, dans ce cas, suspend la saisie des rémunérations du travail. Le Trésor
public va être payé en premier.

R3252-39 : l'employeur verse au créancier d'aliments ce qui lui est du, prélevé sur la fraction du salaire
qui lui revient. Ensuite, le cas échéant, si la fraction intermédiaire n'est pas suffisante, l'employeur paye le
créancier d'aliments en priorité sur les sommes saisissables par les autres créanciers.
Les reliquats sont versés aux autres créanciers.

Section 4 : Les procédures de recouvrement des pensions alimentaires

L'idée est de mettre en place des procédures spécifiques pour favoriser la célérité, l'efficacité et la
simplicité. Le droit pénal vient au secours du créancier ici. Le non-paiement des pensions peut être sanctionné
pénalement. C'est un cas rare d'une intervention d'une sanction pénale pour l'inexécution d'une obligation
civile.
Le Trésor public prête aussi sa main au créancier. Il peut procéder au recouvrement des pensions
alimentaires.

§1 Le recouvrement des pensions alimentaires

La loi du 2 janvier 1973 et le décret du 1er mars 1973 s'appliquent. La créance cause est une pension
alimentaire, ce peut être une prestation compensatoire sous forme de rente, des subsides ou des
participations aux charges du mariage.
Le titre fondant le recouvrement doit être une décision judiciaire exécutoire. La jurisprudence a estimé
que ce ne pouvait être un contrat judiciaire. Cette solution n'est pas forcément opportune, elle oblige à
obtenir une décision de justice et crée des tensions.

La procédure peut être mise en œuvre dès lors qu'une échéance n'a pas été payée à son terme. Son
objet est le recouvrement des termes à échoir et le recouvrement des termes échus et non-payés dans les six
derniers mois à partir de la notification de la demande.
Tout tiers débiteur de sommes exigibles et disponibles peut être saisi. Ce peut être un employeur, une
banque etc.

Cette procédure est simple, l'acteur principal est l'huissier de justice du lieu de résidence du créancier
d'aliments. En la matière, l'huissier a le droit d'obtenir directement un certain nombre d'informations (article
7 de la loi de 1973). Son droit à l'information est ici plus large qu'en droit commun.
Il peut obtenir des collectivités publiques, des organismes de sécurité sociale, de l'administration tout
52
renseignement qui permet de déterminer l'adresse du débiteur de la pension alimentaire et l'identité et
l'adresse du tiers saisi (= employeur ou de tout tiers débiteur).

L'huissier va notifier au tiers une demande de paiement direct par lettre recommandée avec accusé de
réception. Il notifie ainsi au tiers saisi, qui détient des fonds appartenant au saisi, une demande de paiement
direct.
Il n'y a pas d'acte d'huissier. En même temps, l'huissier informe le créancier d'aliments qu'il a procéder
à cette notification.
Il y a une attribution au saisissant des sommes au fur et à mesure qu'elles deviennent exigibles par
l'effet de cette notification au tiers saisi. Le recouvrement peut porter sur des sommes à venir.
Cette attribution se fait par préférence aux autres créanciers. Le tiers va payer le créancier d'aliments
directement à son domicile. Si le tiers ne paye pas, il encourt une amende.

Les contestations relèvent de la compétence du tribunal d'instance du domicile du débiteur de la


pension (article R221-8 Code de l'organisation judiciaire et article 5 du décret de 1973).

En cas d'échec, on pourra procéder à un recouvrement public des pensions alimentaires.

§2 Le recouvrement public des pensions alimentaires

Le Trésor public procède au recouvrement pour le compte du créancier d'aliments. Cette procédure a
pour source une loi du 11 juillet 1975 (non codifiée) et un décret du 31 décembre 1975.
Cette procédure est subsidiaire. Elle ne peut être mise en œuvre qu'après échec des voies d'exécution
de droit privé.

Le créancier d'aliments doit avoir une attestation d'échec des autres procédures. Cette attestation est
fournie par l'huissier ou par le greffier du tribunal d'instance en cas d'échec d'une saisie des rémunérations du
travail.

Le créancier d'aliments adresse au procureur de la République de son domicile une demande de mise
en œuvre de la procédure publique de recouvrement des pensions alimentaires. Il adresse une copie du
jugement de condamnation du débiteur.
Le procureur vérifie la régularité de la demande et prend une décision qu'il notifie au demandeur par
lettre simple. Cette décision est soit une décision de refus de mise en œuvre de recouvrement public ou soit
une décision de mise en recouvrement public auquel cas cette décision est notifiée au débiteur de la pension
alimentaire.
Cette notification se fait par lettre recommandée avec accusé de réception et lettre simple.

La décision du procureur de la République peut être contestée devant le tribunal de grande instance.
Lorsque la demande a été favorablement accueillie, le procureur de la République établit un état exécutoire à
l'égard du débiteur des aliments. Cet état exécutoire est adressé au trésorier payeur général.
Ce dernier transmet l'état exécutoire au comptable public du domicile du débiteur. Le comptable
public du domicile du débiteur procède au recouvrement comme en matière de contribution directe. Il y a une
majoration de 10% pour frais de recouvrement public.

53
Section 4 : Saisie des autres droits incorporels

Certains droits incorporels font l'objet de saisies spécifiques (ex : saisie des droits d'auteurs, des
brevets). La saisie de droits d'associés est réglementée dans la loi de 1991.

§1 La saisie des droits d'associés et valeurs mobilières

Ces droits sont aujourd'hui dématérialisés. La saisie met en branle trois acteurs. Ces saisies relèvent de
la compétence de l'huissier de justice qui signifie un acte de saisie entre les mains du tiers saisi. Cet acte rend
indisponibles les droits attachés à la valeur mobilière ou à la part sociale. Les fruits sont aussi indisponibles.
Il faut dénoncer l'opération au saisi sous peine de caducité.

On procède ensuite à la vente. Les actions sont vendues sur le marché. Les autres parts sociales sont
vendus par adjudication ou à l'amiable. C'est en pratique une procédure assez rare.

§2 Les autres droits incorporels

L'article 59 de la loi de 1991 permet de penser que l'on peut saisir tout droit incorporel, non seulement
ceux qui font l'objet d'une réglementation particulière mais tous les autres aussi.
Le décret ne précise pas comment faire.

La question a été posée au sujet des licences de débit de boissons. La Cour de cassation, par avis du 8
février 1999, explique qu'il faut transposer la procédure applicable aux droits d'associés et valeurs mobilières,
c'est une sorte de droit commun de la saisie des droits incorporels.
On ne transpose pas la saisie attribution. L'avis ajoute qu'il faut prendre en compte les adaptations
nécessaires contrôlées par le juge de l'exécution. C'est ainsi qu'une licence de taxi a été saisie.

Chapitre 2 : La saisie des biens mobiliers corporels

C'est avant tout la saisie vente, saisie de droit commun. C'est aussi la saisie des véhicules terrestre à
moteur, une saisie spécifique concerne ces véhicules.

Section 1 : La saisie vente

Sous-section 1 : La saisie vente de droit commun

La saisie vente de droit commun porte sur un bien meuble corporel qui va être saisi afin de le faire
vendre pour que les créanciers soient désintéressés sur le prix de vente. Ce prix est distribué aux créanciers.

Cette saisie vente a un aspect traumatisant lorsqu'elle porte sur des biens placés dans un local
d'habitation. Le législateur l'a donc entourée de conditions. Elle sert le plus souvent de moyen de pression.
Elles permettent aussi à l'huissier de rencontrer le débiteur (= facilite la conciliation).

§1 Les conditions de la saisie vente

54
A - Les conditions relatives au bien saisi

Le bien saisi doit être un bien meuble corporel, les immeubles par nature et immeubles par destination
sont donc exclus. Les immeubles par destination peuvent toutefois être saisis par la saisie vente lorsque la
saisie est diligentée pour le paiement du prix.
Les produits agricoles se voient appliquées la saisie vente sous quelques réserves.

La saisie vente doit être pratiquée dès lorsqu'il n'existe pas de saisie spécifiques. Certains biens sont
soumis à des saisies spéciales (ex : navires, aéronefs, véhicules terrestre à moteur).
Les espèces monétaires, sous leur forme matérielle, peuvent être saisies par le biais de la saisie vente.

La saisie porte sur les biens qui appartiennent au débiteur. Cette saisie peut être diligentée quelque
soit l'endroit où se trouvent ces biens.

B- Conditions relatives au lieu de la saisie

Lorsque les biens sont placés dans un local d'habitation, des règles générales de protection existent.
Lorsque le local d'habitation dans lequel sont situés les biens appartient à un tiers, la saisie doit être autorisée
par le juge de l'exécution.

Le local d'habitation du débiteur est également protégé par la subsidiarité de la saisie vente. Lorsque la
saisie vente est diligentée dans un local servant à l'habitation du débiteur pour le recouvrement d'une créance
autre qu'alimentaire et inférieure à un certains montant (= 535 euros), cette saisie ne peut être pratiquée que
si le recouvrement de la créance n'est pas possible par voie de saisie d'un compte de dépôt ou par voie de
saisie des rémunérations du travail.
Toutefois, le juge de l'exécution pourrait autoriser la saisie vente dans le local d'habitation du débiteur
sans respecter le principe de subsidiarité.

Il s'agit de protéger le local d'habitation du débiteur.

§2 L'opération de saisie vente

A - L'acte préliminaire

Il existe une controverse pour savoir s'il s'agit réellement d'un acte préliminaire ou d'un acte de saisie.
Le premier élément est un commandement de payer. Il donne au juge de l'exécution compétence.
C'est un acte d'huissier qui ordonne au débiteur de payer. Il comporte à peine de nullité des mentions (article
81 du décret de 1992).
Il doit enjoindre le débiteur à payer. Il peut être délivré en même temps que l'acte de signification du
jugement. Le commandement de payer doit être signifier à la personne ou au domicile du débiteur, on interdit
la signification au lieu du domicile élu.

Ce commandement interrompt la prescription de la créance cause, il fait également courir les intérêts
moratoires.
Il faut surtout courir deux délais :
55
 Un délai de huit jours pour payer. Il n'est pas possible de saisir pendant ce délai. Au terme de
ce délai, on peut procéder à la saisie.

 Un délai de deux ans au delà duquel si aucun acte d'exécution n'est intervenu les poursuites ne
pourront plus être engagées sur le fondement du commandement délivré.
Il faudra alors délivrer un nouveau commandement. Le premier conserve toutefois son effet
interruptif de prescription.

B - La saisie
1 La visite de l'huissier de justice

Le débiteur reçoit cette visite au delà du délai de huit jours et avant le délai de deux années. L'huissier
se rend dans le lieu où se trouvent les biens à saisir. Il ne peut venir en dehors des horaires légaux, le
dimanche, les jours fériés etc.

Si l'huissier ne découvre aucun bien, aucun bien saisissable ou encore aucun bien de valeur
marchande, l'huissier de justice dresse un procès verbal de carence.
Si des biens se trouvent au lieu ou l'huissier s'est transporté, il peut photographier les biens.

2 - L'acte de saisie

L'huissier dresse l'acte de saisie.

a L'établissement de l'acte de saisie


 Saisie pratiquée entre les mains d'un débiteur

Si le débiteur est présent, l'huissier de justice doit rappeler verbalement au débiteur qu'il doit payer (=
itératif commandement). En l'absence de paiement, l'huissier demande au débiteur de lui faire connaître les
biens déjà frappés de saisies.
L'huissier dresse ensuite l'acte de saisie dont les mentions sont précisées à peine de nullité par l'article
94 du décret de 1992.

Cet acte de saisie comporte des mentions. Il se présente comme un inventaire des biens saisis. La saisie
ne porte pas sur tous les biens situés dans une pièce mais sur des biens précis.
L'article 94 2° précise qu'il faut une désignation détaillée des biens saisis. L'huissier doit donc faire un
inventaire précis. C'est ainsi que 30 septembre 1999, la 2ème chambre civile a décidé qu'une mention
« collection de livre (500 unités) » ne répondait aux exigences de l'article 94.

L'huissier peut saisir les espèces à concurrence du montant de la créance cause.

Après avoir rédigé ce procès verbal de saisie, l'huissier doit soumettre l'acte au débiteur (article 95 du
décret de 1992). Il lui indique les conséquences de la saisie (= biens insaisissables, obligation de garde, peines
en cas de détérioration).
L'huissier fait mention des déclarations du débiteur dans l'acte. Si le débiteur est présent, l'huissier
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remet une copie de l'acte de saisie, cette remise vaut signification.

 Saisie pratiquée entre les mains d'un tiers

Si les biens sont placés dans le local d'habitation d'un tiers, il faut avoir obtenu une autorisation que
l'huissier présente tout d'abord au tiers. Il présente ensuite au tiers le commandement signifié au débiteur
huit jours avant.
L'huissier invite le tiers à déclarer les biens qu'il détient et qui appartiennent au débiteur ainsi
qu'informer l'huissier sur les saisies antérieures.
Le tiers peut déclarer son droit de rétention à ce moment. S'il ne le fait pas tout de suite, il peut le faire
ensuite par lettre recommandée.

Si le tiers refuse de répondre ou s'il ment, il peut être condamné aux causes de la saisie et à des
dommages et intérêts. Il disposera d'un recours contre le saisi.

Si le tiers déclare ne détenir aucun bien appartenant au débiteur, l'huissier dresse un procès verbal. Si
le tiers déclare détenir des biens pour le compte du débiteur, l'huissier de justice procède à la saisie des biens,
il fait un inventaire détaillé des biens.
L'huissier de justice procède à l'information verbale des tiers ensuite. Il remet au tiers une copie de
l'acte, cette remise vaut signification.

b La signification de l'acte de saisie

La signification de l'acte de saisie n'est pas toujours requise, il n'est pas toujours nécessaire de le
signifier.

Lorsque la saisie a été diligentée entre les mains du saisi et que ce dernier était absent, l'huissier de
justice va devoir signifier à ce saisi l'acte de saisie. Cette signification contient une injonction délivrée au saisi
absent de faire connaître à l'huissier de justice dans un délai de huit jours les saisies antérieures.

En cas de saisie entre les mains d'un tiers saisi, si le tiers est absent, il faut lui signifier l'acte de saisie
en lui enjoignant de faire connaître à l'huissier quels sont les biens frappés de saisies antérieures.

Dans tous les cas, il va falloir signifier, dans les huit jours de la saisie, l'acte de saisie au débiteur saisi.

c Les effets de l'acte de saisie


 L'indisponibilité

Le bien saisi est indisponible. Le saisi est encore propriétaire mais il ne peut plus disposer du bien sous
réserve du droit qu'il a de procéder à une vente amiable.
Si le saisi vendait le bien en dehors de ce qui est prévu en matière de vente amiable, la vente serait
inopposable au créancier saisissant. L'acquéreur serait toutefois protégé par l'article 2276 du Code civil.
La vente d'un bien saisi et la destruction sont pénalement sanctionnée par le Code pénal.

Le saisi garde l'usage du bien saisi, il peut l'utiliser.


57
 La garde

Si la saisie a été opérée entre les mains du saisi, ce saisi est automatique gardien des biens. Il doit
conserver les biens, il n'a pas le droit de les déplacer sauf en cas de motifs légitimes. Il doit dans ce cas
informer le saisissant de ce déplacement.
Le juge peut à tout moment, et même avant la saisie, décider que les biens ou l'un des biens saisis
seront remis entre les mains d'un séquestre.

Si la saisie a été exécutée entre les mains d'un tiers, le tiers est en principe gardien. Il peut toutefois
refuser à tout moment (ex : au moment de la saisie ou ultérieurement).
Lorsque la saisie a été effectuée entre les mains d'un tiers, l'huissier retire le bien des mains du tiers et
désigne un autre gardien. Ici encore, lorsque la saisie est entre les mains d'un tiers, le juge de l'exécution peut
désigner un séquestre sous réserve du droit d'usage dont le tiers pourrait être titulaire (ex : le tiers est
locataire du meuble).

Cette saisie a été diligentée en vue de la vente.

§3 La vente des biens meubles corporels saisis

Le plus souvent, cette vente sera une vente forcée. Le législateur, pour protéger le saisi en lui évitant
l'humiliation d'une vente publique, a prévu que la vente pourrait être amiable. C'est une nouveauté de la loi
de 1991.

A - La vente amiable

Dans l'acte de saisie, une mention informe le saisi qu'il a le droit de procéder à une vente amiable des
biens saisis dans le délai d'un mois à compter de la notification de l'acte de saisi.
Le saisi peut donc procéder lui-même à la vente des biens saisis. Il doit en informer par écrit l'huissier
de justice. Il l'informe de l'offre d'acquisition qui lui est faite en précisant l'identité de l'acquéreur et le délai
dans lequel cet acquéreur se propose de consigner le prix.
L'huissier informe le saisissant et les créanciers opposants (= créanciers qui se sont joints à la saisie).

Ces créanciers ont un délai de quinze jours pour prendre partie. Leur silence vaut acceptation. Dans ce
cas, le débiteur saisi vend le bien. Le prix doit être consigné dans un délai convenu entre les mains de l'huissier
de justice.
Le transfert de propriété et la délivrance du bien meuble corporel n'interviennent qu'en cas de remise
entre les mains de l'huissier du prix de vente. Il y a sinon vente forcée ou adjudication.
Le refus doit être justifié par les propositions du saisi. Ce refus engage la responsabilité du créancier si
le créancier a une intention de nuire.

La vente amiable est rare. Les propositions sont généralement dilatoires.

Le plus souvent, la saisie des biens n'arrive pas à son terme. C'est surtout un moyen de pression.
Lorsque la mesure est menée à son terme, il y a une vente forcée.
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B - La vente forcée

Elle ne peut intervenir qu'à l'expiration du délai d'un mois pour procéder à une vente amiable. Ce délai
est majoré de quinze jours dont dispose le créancier pour répondre.

Il faut d'abord procéder à une publicité obligatoire au moins huit jours avant la vente du bien au lieu
de vente et au domicile du débiteur. Cette publicité se fait par affiche, on précise le jour, l'heure, le lieu de la
vente et la nature des biens vendus.
Une publicité facultative est possible par voie de presse.

Il faut informer le saisi de la vente, huit jours avant la vente, du jour, de l'heure et du lieu de la vente.

Il est procédé à la vente à la vérification des biens. Cette vérification est effectuée par l'officier
ministériel chargé de la vente. Ce n'est pas forcément l'huissier qui a conduit la procédure.
Il revient dans les lieux et vérifie la consistance et la nature des biens saisis. Il dresse un procès verbal
de vérification sur lequel il ne mentionne que les biens manquants ou les biens dégradés.
Ce procès verbal met fin à la fonction du gardien.

On déménage le bien pour procéder à l'adjudication. Cette vente revient au commissaire-priseur. Un


notaire, un huissier, un greffier du tribunal de commerce ou un courtier peut procéder à cette vente.

La vente se déroule soit au lieu où se trouvent les biens soit dans une salle des ventes soit encore sur
un marché public dans la circulation est la plus appropriée pour assurer une concurrence suffisante et de
moindre frais.
Le choix appartient au créancier en tenant compte de la compétence territoriale de l'officier requis.

C'est une enchère publique soumise à la liberté des enchères. Un délit d'entrave sanctionne celui qui
trouble les enchères.
L'officier chargé de la vente est libre dans la détermination du prix. La vente à lieu au plus offrant après
trois criées, les enchères sont portées par les acquéreurs.
Il n'y a pas de contraintes de durée.

Toute personne peut renchérir sauf pour les tuteurs et mandataires pour les biens qu'ils sont chargés
de vendre.

L'officier vendeur pour enchérir pour le compte d'autrui. Le saisi peut lui-même enchérir. L'officier
ministériel met fin à la vente lorsque le prix des biens vendus assure le paiement du ou des créanciers en
principal et en frais.
L'officier ministériel dresse alors un acte de vente qui désigne les biens, indique le montant des biens
et l'identité des adjudicataires.

L'adjudication emporte transfert de la propriété des biens, l'acquéreur bénéficie des garanties
d'éviction selon le droit commun. L'article 1649 du Code civil exclut en matière d'adjudication la garantie des
vices cachés.
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L612-2 du Code de la consommation écarte également l'obligation de conformité.

Le prix de vente est en principe insaisissable, le paiement doit être comptant. L'adjudicataire doit
payer immédiatement sinon le bien meuble est remis en vente en folle enchère. Si, à l'issue de la seconde
vente, le prix est inférieur au montant de la première vente, le premier adjudicataire doit payer la différence
du prix.

Le prix est versé au saisissant, s'il n'y en a qu'un, le produit de la vente lui est versé dans un délai d'un
mois par l'officier ministériel qui a procédé à la vente à concurrence du montant de sa créance.
Le surplus est reversé au saisi.

Au-delà d'un mois, les intérêts courent au taux légal contre l'officier ministériel. Si plusieurs saisissants
ont saisi le bien, il y a lieu à ouverture d'une procédure de distribution (traitée dans la troisième partie).

§4 Les incidents de la saisie vente

La saisie vente n'est pas de nature judiciaire en revanche les incidents seront le plus souvent portés
devant le juge de l'exécution du lieu de la saisie.
Le premier incident intitulé opposition des créanciers n'est pas judiciaire.

A - Opposition des créanciers

Il s'agit de l'hypothèse où plusieurs créanciers entreprennent de saisir un même bien. Le deuxième et


troisième saisissant doivent se joindre. Ils interviennent à la saisie qu'a pratiquée le premier saisissant.
Cette intervention permet aux saisissant venant se joindre de participer à la procédure de distribution.
C'est à ce moment là que les privilégies jouent.

Peuvent faire opposition tous les créanciers qui pouvaient pratiquer une saisie vente. Les conditions de
l'opposition sont donc celles de la saisie vente.
Le saisissant lui-même pourrait faire opposition s'il veut ajouter une créance cause ou s'il veut étendre
l'assiette de sa saisie.

Pour procéder à une opposition, le point de départ est l'acte de saisie. À partir de ce moment là, le
créancier doit faire opposition, il ne peut plus faire acte de saisie. Le délai pour faire opposition court jusqu'à
l'établissement de l'acte de vérification des biens.

L'opposition revêt la forme d'un acte d'opposition dont les mentions sont fixées par l'article 119 du
décret de 1992 (= titre exécutoire, le décompte des sommes déclarés). Cet acte d'opposition est signifié au
premier saisissant et au débiteur saisi.
Il résulte de cela qu'à partir du moment où l'opposition a été faite, la mainlevée volontaire ne peut
plus être donnée que par l'accord de tous les créanciers.

Le premier saisissant poursuit seul la procédure de saisie vente, c'est-à-dire la vente. Il ne peut
poursuivre cette procédure qu'à l'expiration de tous les délais. Les opposants seront associés au moment de la
distribution.
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Toutefois, si le premier saisissant est négligent, l'opposant peut lui faire délivrer sommation de faire
procéder à la vente dans les huit jours. Si la sommation se révèle infructueuse, l'opposant est subrogé de plein
droit dans les poursuites. Il prend désormais la direction de la saisie. C'est un incident de subrogation dans les
délais.

Cet incident n'est pas judiciaire alors que les incidents le sont le plus souvent.

B - Les contestations relatives aux biens saisis

Ces contestations peuvent porter sur la propriété du bien saisi ou si le saisi prétend que le bien est
indisponible.
Pour éviter les contestations dilatoires, les contestations relatives à la saisissabilité des biens et la
propriété des biens suspendent la procédure de saisie uniquement sur les biens objets de la contestation. La
procédure n'est pas arrêtée. Seule est suspendue la vente des biens sur lesquels porte la contestation.

1 Contestation de la propriété des biens

Dans le cas de la contestation de la propriété des biens, le saisi peut demander la nullité de la saisie en
démontrant qu'il n'est pas propriétaire du bien. C'est par une demande en nullité de la saisie que le saisi
conteste la saisie.

En revanche, le tiers propriétaire d'un bien saisi doit contester la saisie par distraction. Cette demande
en distraction peut être exercée jusqu'à la vente des biens.
Au-delà de la vente des biens et jusqu'à la distribution de prix de vente, le tiers pourrait encore
demander la distraction du prix de vente.
Le tiers pourrait revendiquer le bien entre les mains de l'acquéreur mais celui-ci sera le plus souvent
protégé par le jeu de l'article 2279 du Code civil.

2 La contestation relative à la saisissabilité

L'huissier et le débiteur peuvent porter cette contestation devant le juge de l'exécution. En pratique,
les huissiers de justice procèdent le plus souvent à la saisie laissant au saisi de contester la saisissabilité.
Le saisi doit agir dans un délai d'un mois pour contester la saisissabilité du bien. Au-delà, sa demande
est irrecevable.

C La contestation relative à la validité de la saisie

Le saisi conteste ici la validité de la saisie (ex : de l'acte de saisie). Il peut agir jusqu'à la vente. S'il tarde
trop, le saisi peut être condamné à supporter tout ou partie des frais, même s'il obtient gain de cause.
La demande tendant à contester la validité de la saisie ne suspend pas la saisie. On évite ainsi les
recours dilatoires. Le juge de l'exécution peut toutefois prononcer la suspension de la saisie.

Si la saisie est déclarée nulle après la vente mais avant distribution du prix, le saisi pourra demander
restitution du produit de la vente.

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Sous-section 2 : Les saisies ventes spécifiques

Les saisies ventes spécifiques sont assez nombreuses (ex : saisies ventes des navires, des aéronefs, des
récoltes sur pied). Les récoltes sur pied sont saisissables seulement six semaines avant l'époque habituelle de
leur maturité.

Section 2 : La saisie des véhicules terrestres à moteur

C'est un signe des temps. Cette saisie concerne tous les véhicules terrestres à moteur. Il existe deux
procédures.

§1 Saisie par déclaration à la préfecture

C'est la saisie la plus simple et la moins douloureuse. L'huissier de justice va signifier au préfet du
département dans lequel est immatriculé le véhicule. Il notifie au saisi cette déclaration dans les huit jours.
Cette déclaration, valant saisie entre les mains du préfet, rend indisponible le véhicule terrestre à
moteur. Aucun certificat ne peut plus être délivré.

Cette saisie conserve ses effets pendant deux années. Elle peut être renouvelée. Toutefois, cette saisie
est surtout une menace, l'utilisateur n'étant pas déposséder de son véhicule.

§2 Saisie par immobilisation du véhicule

C'est une mesure d'exécution efficace mais aussi un moyen de pression. Elle peut être pratiquée
quelque soit le lieu où se trouve le véhicule. L'huissier saisit le véhicule par tout moyen qui ne détériore pas le
bien.
Le dispositif doit porter l'emprunte officielle de l'huissier de justice et son numéro de téléphone pour
que le saisi puisse prendre contacte avec l'huissier.

L'huissier dresse un procès verbal d'immobilisation. L'huissier informe le saisissant le jour même par
lettre de l'opération lorsque le saisissant est absent.

L'immobilisation emporte indisponibilité du véhicule. Le propriétaire est gardien jusqu'au moment où


le bien est enlevé. La garde est alors transférée à celui qui reçoit le véhicule en dépôt.

Si la procédure a été pratiquée par un créancier qui veut obtenir paiement, la procédure se poursuit
comme en matière de saisie vente. Il faut un commandement de payer dans les huit jours suivant
l'immobilisation.
Il est possible que cette saisie ait été pratiquée pour remettre le véhicule à quelqu'un (ex : au créancier
gagiste ou au propriétaire). Dans ce cas, les opérations se poursuivront comme en matière de saisie
appréhension.

Section 3 : La saisie appréhension

La saisie appréhension est la saisie d'un bien meuble corporel. Elle a permet à un créancier d'une
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obligation de délivrance ou de restitution d'un bien meuble corporel d'appréhender ce bien.
La saisie revendication consiste, à titre conservatoire, à faire mettre un bien entre les mains de la
justice en attendant l'appréhension. Ce sera une étape préalable avant la saisie appréhension.

Il existe des saisies appréhensions spécifiques. Le régime commun varie selon que le créancier a un
titre exécutoire ou non.

§1 Si le créancier a un titre exécutoire


A L'appréhension entre les mains du débiteur de la délivrance

En principe, l'huissier délivre à la personne un commandement de délivrer le bien. Un commandement


n'est pas exigé si la personne entre les mains de laquelle est réalisée la saisie est présente refuse de payer les
frais.
L'huissier appréhende le bien sur présentation du titre exécutoire.

Le débiteur doit faire transporter les biens à ses frais en cas de délivrance d'un commandement.
L'huissier désigne le lieu où ce débiteur doit délivrer le bien. Le saisi dispose d'un délai de huit jours.
Si le débiteur ne délivre pas, l'huissier saisit le bien. Il dresse un acte de délivrance volontaire ou
forcée. Cet acte est notifié à la personne tenue de la remise.

B Appréhension entre les mains d'un tiers

Il se peut que le bien soit chez un tiers. On délivre donc une sommation au tiers de remettre le bien
entre les mains de l'huissier. Cette sommation est dénoncée au débiteur.
Si le tiers ne remet pas le bien volontairement il faut saisir le juge de l'exécution dans le mois de la
sommation. Si le juge de l'exécution ordonne la remise, l'huissier viendra appréhender le bien.
Si le bien est situé dans un local servant à l'habitation du tiers, il faut une autorisation spéciale du juge
de l'exécution pour appréhender le bien.

§2 Appréhension sur injonction du juge

Cette appréhension est mise en œuvre lorsque le créancier n'a pas de titre exécutoire. Le législateur a
créé une procédure simple pour que le créancier obtienne un titre exécutoire.
Le juge de l'exécution du lieu d'habitation du créancier est compétent (à vérifier). Si le juge rend une
ordonnance d'injonction, l'ordonnance est signifiée à la personne tenue de la remise. La signification énonce
l'obligation de remettre les biens dans les quinze jours ou de faire opposition à l'injonction.

Si la personne contre laquelle l'injonction a été délivrée fait injonction, le soi-disant créancier doit saisir
au fond la juridiction compétente dans les deux mois.
Si la personne à qui l'injonction a été délivrée ne fait pas opposition, alors la formule exécutoire est
apposée sur l'ordonnance d'injonction portant injonction de restituer. Il est alors procédé à la saisie
appréhension du bien meuble corporel.

Sous-Titre 2 : Les mesures d'exécution sur les biens de nature immobilière !


(La saisie immobilière)
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La saisie immobilière a été réformée le 21 avril 2006. C'est un domaine sensible. La réforme a été
opérée par une ordonnance. Cette ordonnance a abrogé le titre 19 du livre III du Code civil et les dispositions
de l'ancien Code de procédure civile.
Cette ordonnance a introduit dans le Code civil un nouveau titre 19 intitulé « de la saisie et de la
distribution du prix de vente de l'immeuble » (articles 1990 à 2216 du Code civil).
L'intitulé signifie que la saisie immobilière et la distribution consécutive à la vente de l'immeuble
constituent les deux phases d'une même procédure. C'est ce qu'a décidé la Cour de cassation par un avis du
15 mai 2008.
Il n'y a plus lieu de dissocier ces deux procédures.
La réforme a été complexe parce que la matière relevait du domaine de la loi. Le droit de propriété
immobilière et le droit au logement sont en cause.
Si la matière est dans le Code civil, c'est que la saisie immobilière constitue une manière d'acquisition de la
propriété.
Le décret d'application du 27 juillet 2006 a été pris pour l'application de l'ordonnance du 21 avril 2006. Ce
décret n'a jamais été codifié.
Il a été modifié la 23 décembre 2006. Plus gravement, ce décret vient d'être modifié par un décret 2009/160
du 12 février 2009. C'est le décret d'application de la réforme des entreprises en difficulté.
Les dispositions de la loi de 1991 et du décret du 31 juillet 1992 qui ne sont pas contraires à l'ordonnance de
2006 s’appliquent à la saisie immobilière.
Les objectifs de la réforme de 2006 ont été de réaliser un équilibre entre les droits du débiteur saisi et du
créancier saisissant notamment en renforçant le rôle du juge et en maintenant la représentation obligatoire
par avocats.
Désormais, le juge de l'exécution est compétent en matière de saisies immobilières et en matière de
distribution du prix de vente. La distribution a été déjudiciarisée toutefois, le juge de l'exécution est
compétent en cas d'incident de distribution.
La procédure de saisie est judiciaire. Elle est de la compétence de juge de l'exécution. La distribution du prix
de vente n'est plus judiciaire.
Le législateur a maintenu la représentation obligatoire par avocats. Les parties doivent être représentées par
avocat. Leur ministère est obligatoire. Les candidats à l'adjudication doivent être représentés par avocat, seul
l'avocat peut porter les enchères. Il s'agit de protéger le saisissant et les parties.
Le législateur a encore voulu responsabiliser le débiteur saisi en lui permettant de vendre l'immeuble saisi à
l'amiable. Il ne pouvait être vendu que par adjudication jusque là. Ce n'est pas une vente de gré à gré mais
une vente amiable sous le contrôle et sous l’autorisation du juge. Et dans la vente amiable en G’ le prix de
vente est toujours presque égale à celui du marché.

Un autre objectif a été de rendre la procédure plus sure en obligeant les acquéreurs de fournir des garanties
de paiement. Et les frais de saisie sont à la charge de l’acquéreur, et ils s’ajoutent au prix d’achat. L’acquéreur
doit remettre un chèque de garantie à l’avocat le représentant.

En 2006, le législateur a voulu accélérer la procédure en anticipant dès la phase de saisie immobilière la phase
de distribution. Les délais sont très brefs, et en G’ tout dure une année. Des formes sont imposées pour
anticiper la distribution. Le législateur a ainsi voulu accélérer la procédure. Et le lég a réduit les possibilités de
contestations dilatoires.
Cet élément démontre qu'il y une fusion des deux étapes. L'ordonnance de 2008 revient toutefois un
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peu sur ce point.
La réforme de 2006 est entrée en vigueur le 1er janvier 2007.

Chapitre 1 : Les conditions de la saisie immobilière

Section 1 : Les conditions relatives au bien

Le bien saisi doit être un immeuble. Sauf disposition particulière, la saisie immobilière peut porter sur
tous les droits réels immeubles (L311-6) y compris leurs accessoires réputés meubles dès lors que ces droits
sont susceptibles de faire l'objet d'une cession.cf des baux, des concessions… le droit d’usage et d’habitation
est insaisissable parce que attaché à la personne, la servitude est insaisissable non plus par défaut d’intérêt.
Les biens fonciers de l’EIRL peuvent etre rendus insaisissables par déclaration au notaire et à la conservation
des hypothèques.

La saisie peut porter sur un droit de propriété, sur un usufruit, sur un bail à construction, sur une concession
de mine ou de carrière ou encore sur une concession d'énergies hydrauliques.
Sont exclus les droits mobiliers insaisissables comme le droit d'habitation qui est conclu intuitu
personae. De même, la servitude autonome est insaisissable.
Les immeubles par destination sont saisis avec les immeubles auxquels ils sont attachés sauf les cas où ils sont
saisis pour le paiement de leur prix. Ils sont alors saisis comme meubles.
La saisie de l'immeuble emporte saisie des fruits L321-3 CPCE. Cette saisie des fruits est possible sous réserve
de l'exercice d'une saisie antérieure de ces fruits. Ex je saisie l’immeuble en ppe je saisie les loyers, mais si
préalablement quelqu’un d’autre avait saisi la créance des loyers ma saisie ne peut pas les concerner.

La saisie d’un immeuble indivis ? Les créanciers qui pouvaient saisir l’immeuble avant l'indivision (815-17CCiv)
et le gérant du bien indivis peuvent saisir l'immeuble indivis. En revanche, les créanciers personnels d'un
indivisaire ne peuvent saisir, ils peuvent toutefois provoquer le partage.

Section 2 : Les conditions relatives aux personnes

§1 Le saisissant

Tout créancier peut être saisissant. Ce peut être un créancier privilégié sur immeuble, un créancier
hypothécaire sur immeuble ou un créancier chirographaire. En pratique, ce dernier n'y aura pas intérêt, la
distribution bénéficiant surtout aux créanciers privilégiés.

Le créancier hypothécaire ne peut saisir les autres immeubles de son débiteur que si son ou ses hypothèques
ne lui permettent pas d'être désintéressé. Le saisissant peut faire des saisies simultanées.
Le débiteur saisi peut toutefois demander le cantonnement de la saisie. Il peut aussi demander que
certaines saisies soient converties en hypothèques.

Le saisissant peut encore procéder à plusieurs saisies mais le créancier qui a procédé à la saisie d'un
immeuble ne peut procéder à la saisie d'un autre immeuble qu'en cas d'insuffisance du bien saisi.
C'est l'application d'un principe de proportionnalité.

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La capacité requise pour être saisissant est la capacité de disposer. C'est une exception au principe de
droit commun qui veut que le saisissant est compétent dès lors qu'il a la capacité de disposer.
Cette exception tient au fait que le saisissant peut acquérir l'immeuble. L délivrance de
commandement est un acte de disposition donc ici.

§2 Le saisi
A Saisie pratiquée entre les mains du débiteur saisi

L'immeuble est entre les mains du saisi ici. Dans cette hypothèse, il faut rappeler la règle posée par
l'article 2295 du Code civil. Ce texte dispose que la saisie des immeubles communs est poursuivie contre les
deux époux.
Cette disposition écarte la règle énoncée par l'article ?? qui prévoit que les époux ne peuvent disposer
des biens communs que par un mécanisme de codécision.

L'article 2197 du Code civil permet au mineur, même émancipé, ou au majeur en curatelle de solliciter
la discussion des meubles avant de procéder à la saisie immobilière.
Le saisissant ne peut saisir un immeuble qu'après avoir saisi les meubles.

Les procédures collectives ne sont pas sans effet sur la procédure de saisie immobilière. Elles
interdisent ou suspendent la saisie immobilière. L'article L642-18 du Code de commerce énonce que le
liquidateur est subrogé dans les droits du créancier saisissant lorsque la saisie avait été engagée avant
l'ouverture de la procédure de liquidation.
Le surendettement emporte une suspension facultative de la saisie alors que le rétablissement
personnel emporte une suspension automatique de la saisie.

Il faut assimiler au débiteur son ayant cause universelle. La procédure immobilière peut donc être
poursuivie contre l'ayant cause universelle. Cependant, la saisie ne peut être poursuivie que huit jours après la
notification du titre exécutoire.

B Saisie à tiers détenteur

L'article 2190 du Code civil envisage cette hypothèse. Il s'agit d'une saisie poursuivie en vertu d'un
droit de suite. Le créancier, en vertu de ce droit de suite, poursuit la saisie sur un immeuble (ex : saisie d'un
immeuble hypothéqué et cédé à un tiers).

Le bien est saisi entre les mains du tiers détenteur. Des règles protectrices s'appliquent toutefois. Le
tiers détenteur peut payer le saisissant. Il se peut en effet que le prix n'ait pas été versé. Le tiers est alors
subrogé dans les droits du saisissant.

Le tiers peut aussi délaisser l'immeuble pour ne pas avoir à subir cette procédure. Dans cette
hypothèse, la saisie est poursuivie. Le juge désigne un curateur contre qui la saisie sera exécutée.

Le tiers détenteur peut enfin exiger que le saisissant saisisse d'abord les autres immeubles hypothéqué
appartenant au débiteur. Dans cette hypothèse, le créancier dispose d'une hypothèque sur plusieurs
immeubles appartenant au débiteur.
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C'est un bénéfice de discussion au profit du tiers détenteur.

Section 3 : Les conditions relatives au titre exécutoire

Pour procéder à une saisie immobilière, le créancier doit détenir un titre exécutoire constatant une
créance liquide et exigible. L'article 2291 alinéa 2 du Code civil vise l'hypothèse où la saisie est exécutée en
vertu d'une décision de justice exécutoire par provision.
Cette décision peut être remise en cause par la suite. Le saisissant suit à ses risques et périls. Le
législateur a posé une limite au principe. La procédure de saisie immobilier peut être engagée sur le
fondement d'une décision de justice exécutoire par provision. En revanche, la vente forcée ne peut intervenir
qu'après que le créancier aura obtenu une décision définitive passée en force de chose jugée.

L'article 2291 précise en outre qu'aucune saisie immobilière ne peut être exécutée sur la base d'un
jugement par défaut pendant le délai d'opposition.

La saisie peut sinon être réalisée à tout moment. Cette saisie n'est pas soumise à un principe de
proportionnalité, le montant de la créance est indifférent.

Chapitre 2 : La procédure de saisie immobilière


Section 1 : Les dispositions générales de procédures applicables à la saisie immobilière

Les dispositions du premier livre du Code de procédure civile qui constitue un droit commun de la
procédure et les dispositions générales de la loi de 1991 s'appliquent à la procédure de saisie immobilière.
La nullité des actes de saisie immobilière est soumise aux dispositions du Code de procédure civile.

§1 La compétence

La saisie immobilière est judiciaire. C'est un acte grave qui remet en cause la propriété et
éventuellement le droit au logement ou la liberté du commerce. Le juge assure donc la protection du saisi.
Le juge de l'exécution est entièrement compétent désormais. Il dirige toute la procédure et n'est pas
saisi qu'en cas d'incidents. En cas d'appel d'une décision du juge de l'exécution, l'effet dévolutif de l'appel ne
transmet pas à la Cour d'appel la compétence lui permettant de suivre la procédure (2ème Chambre civile, 23
octobre 2008).

Est compétent territorialement le juge de l'exécution du lieu de situation de l'immeuble. En cas de


saisies multiples, situés dans différents lieux, le juge de l'exécution du lieu où est situé le défendeur.
À défaut, un juge de l'exécution est compétent.

La saisie immobilière, même en cas de saisies multiples, est concentrée entre les mains d'un seul juge
de l'exécution.

§2 Dispositions générales de procédure

La représentation est obligatoire en matière de saisie immobilière. Les parties doivent être
représentées par un avocat inscrit au barreau du lieu de la poursuite.
67
Cette représentation obligatoire s'applique même à ceux qui veulent porter des enchères devant la
barre du tribunal.

La constitution d'avocat emporte élection de domicile. Les significations entre avocats se réalisent
généralement par actes du palais. Les contestations et les demandes incidentes sont formées par dépôt au
greffe.
L'examen des contestations et des demandes incidentes ne suspend pas le cours de la procédure.

Les décisions du juge de l'exécution rendues en matière de saisie immobilière ne sont pas susceptibles
d'opposition. Elles sont en revanche susceptibles d'appel, le délai d'appel est de quinze jours à compter de la
notification de la décision.
L'appel porté devant la Cour d'appel, où la représentation est en principe obligatoire, la procédure est
vidée à bref délai excepté l'appel du jugement d'orientation qui est réglé à jour fixe.

Section 2 : Le déroulement de la saisie immobilière


§1 L'accomplissement de formalités qui tendent à la saisie d'immeuble

Il s'agit de rendre l'immeuble indisponible.

A Le commandement de payer valant saisie

C'est le premier acte.

1 La délivrance du commandement de payer valant saisie

La signification du commandement de payer valant saisie engage la procédure de saisie immobilière.


La procédure est engagée à partir du moment où le commandement de payer valant saisie est signifié.

Il faut distinguer ensuite selon que la procédure de saisie immobilière est poursuivie contre le tiers
détenteur ou entre les mains du débiteur.

 Délivrance du commandement de payer entre les mains du débiteur

La saisie commence par un commandement d'avoir à payer dans un délai de huit jours. Le créancier
fait délivrer au débiteur ce commandement. C'est un acte d'huissier de justice. La saisie immobilière
commence par un acte d'huissier de justice.
Il signifie au débiteur, au nom du créancier poursuivant, un commandement de payer. Si l'immeuble
est un bien propre mais constitue la résidence principale de deux époux, le commandement doit être dénoncé
au conjoint le premier jour ouvrable qui suit sa signification à peine de caducité du commandement.

Si plusieurs immeubles sont saisis dans des ressorts différents de bureaux des hypothèques, il faut
rédiger un commandement par ressort.

Le commandement est un acte d'huissier de justice. Il doit comporter les mentions habituelles ainsi
que les mentions spécifiques prévues par l'article 15 du décret du 27 juillet 2006.
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Il faut une désignation des biens ou des droits saisis, indication des effets du commandement,
informations sur la faculté de débiteur de procéder une vente amiable, sommation si le bien est loué de
déclarer à l'huissier l'identité du preneur etc.
Ces mentions sont prescrites à peine de nullité. Elle n'est pas encourue toutefois lorsque les sommes
réclamées sont supérieures à celle dues.

 Délivrance du commandement de payer lorsque la poursuite est exercée contre le tiers détenteur

(Ce tiers est un propriétaire. Ne pas le confondre avec un locataire qui lui peut se voir opposer la
saisie).

Dans ce cas, le créancier poursuivant fait, par ministère d'huissier, délivrer un commandement de
payer au débiteur principal. S'il paye, il n'y a pas de saisie.
Le créancier poursuivant fait délivrer au tiers détenteur un commandement de payer valant saisie.

Le commandement de payer valant saisie délivré entre les mains d'un tiers détenteur contient une
sommation de payer ou de délaisser l'immeuble dans le délai d'un mois. Auquel cas, si le tiers choisit cette
seconde option, un curateur est désigné contre qui est exercé la procédure de saisie immobilière.

2 La publication du commandement de payer valant saisie

Les droits réels immobiliers font l'objet d'une publication au bureau des hypothécaire. Cette publicité a
pour objet de rendre ces droits opposables aux tiers. Dès lors, puisqu'il s'agit de saisie immobilière, il faut
procéder à la publication de presque tous les actes de la saisie pour les rendre opposables aux tiers.
Le commandement de payer valant saisi est donc publié.

Le créancier saisissant, par le biais de son avocat, fait procéder à la publicité. Il faut publier dans
chaque lieu, d'où la nécessité de plusieurs commandements.

Cette publicité doit intervenir dans un délai de deux mois à compter de la signification du
commandement de payer à peine de caducité. Cette caducité est rétroactive.

B Les effets du commandement de payer valant saisie

Ces effets sont les mêmes que la saisie soit diligentée contre le tiers détenteur ou contre le saisi. Le
commandement de payer constitue l'acte de saisie en matière immobilière.
Il rend indisponible les droits immobiliers saisis. Il emporte restriction au droit de jouissance et
d'administration du saisi. Le saisi demeure propriétaire du bien toutefois. Son immeuble ne peut plus être
aliéné en revanche, excepté dans l'hypothèse de la vente amiable qui se réalise sous le contrôle du juge.
L'immeuble ne peut plus grever l'immeuble ni le vendre librement.

Les baux, qui constituent des droits personnels, postérieurs à la saisie sont inopposables au créancier
poursuivant ainsi qu'à l'acquéreur de l'immeuble. Ils diminuent la valeur du bien saisi. Si le saisi consent un
bail après la délivrance du commandement de payer valant saisie, ce bail est donc inopposable au créancier
saisissant et au tiers acquéreur.
69
La preuve de la date du bail peut être rapportée par tout moyen.

Le débiteur saisi est en principe séquestre de l'immeuble excepté si cet immeuble est loué.
Le saisi conserve l'usage de l'immeuble, il doit conserver sa valeur. La répression de la destruction
d'objets saisis est applicable en matière immobilière.

Le saisi peut, exceptionnellement, être expulsé mais uniquement pour cause grave selon le décret de
2006 (ex : on craint qu'il détériore l'immeuble).
Les fruits sont immobilisés à compter de la signification du commandement de telle sorte que le
montant des fruits sera distribué avec le prix de vente. Le créancier peut ainsi faire opposition entre les mains
des locataires.
Si l'immeuble produit des fruits naturels, ces fruits sont vendus et le prix est déposé entre les mains
d'un séquestre ou à la caisse des dépôts et consignation.

Ces effets se produisent à l'égard du débiteur saisi à compter de la signification du commandement. En


revanche, à l'égard des tiers, ces effets se produisent à compter de la publication du commandement, cette
publication rend opposable aux tiers ces effets.

Le commandement produit ses effets pendant deux années à compter de la publication. Au-delà de
deux ans, il est possible de proroger les effets du commandement.
Si avant la publication une convention est conclue par le débiteur saisi en violation des effets attachés
à la signification du commandement, le cocontractant peut en obtenir l'annulation.

Les aliénations non publiées ou publiées postérieurement à la publication du commandement sont


inopposables au créancier poursuivant. Cette inopposabilité ne joue pas lorsqu'il y a une consignation d'une
somme suffisante pour désintéresser les créanciers.

Les inscriptions hypothécaires prises du chef du débiteur sont inopposables après publication. Le
débiteur qui consentirait une hypothèque inscrite après publication du commandement, cette hypothèque
sera inopposable au créancier.
Certaines inscriptions peuvent être prises d'un autre chef (ex : hypothèque judiciaire). L'inscription
d'une hypothèque judiciaire sera elle admise, elle prendra rang au jour de son inscription.

§2 Les actes préparatoires à la vente


A Le procès verbal de description des lieux

Le commandement de payer enjoignait au débiteur de payer dans les huit jours. Il se peut qu'il ait
payé. Toutefois, si tel n'est pas le cas, après l'expiration du délai de huit jours à compter de la signification du
commandement, l'huissier de justice peut pénétrer dans les lieux.
Il dresse procès verbal de description des lieux. Pour procéder à cette opération, il peut se faire assister
d'un professionnel de l'immobilier. Il entre donc et dresse procès verbal.

Si les lieux sont occupés par un tiers qui dispose d'un droit opposable au créancier (ex : locataire),
l'huissier ne peut pénétrer que si l'occupant lui donne son accord. En cas de refus de l'occupant il faut
solliciter une autorisation qui sera donnée par le juge de l'exécution.
70
L'huissier de justice dresse un procès verbal de description qui contient notamment les conditions
d'occupation de l'immeuble (ex : si le bien est loué).
Ce procès verbal était autrefois une pratique, elle a été consacrée par la loi.

B L'assignation du débiteur saisi à comparaître

Une assignation, acte d'huissier, à comparaître devant le juge de l'exécution à une instance
d'orientation est délivrée au débiteur par le créancier poursuivant. Cette assignation doit être signifiée au saisi
dans les deux mois de la publication du commandement.
L'assignation doit se situer entre un et trois mois avant l'audience d'orientation.

Ces délais sont prévus à peine de caducité.

Il est nécessaire de faire mention de cette signification de l'assignation en marge du commandement


publié. Cette mention doit être faite dans les huit jours de la signification.
Toute personne qui lèvera un état pourra savoir à quel stade se situe la procédure. Les actes sont
presque tous inscrits en marge du commandement.

Par cette assignation, le saisi est sommé de prendre connaissance du cahier des conditions de vente et
avertit le saisi qu'il peut demander au juge de l'exécution de procéder à la vente amiable de l'immeuble.
Cette assignation présente des mentions indiquées à l'article 29 du décret de 2006.

C La dénonciation du commandement de payer valant saisie aux créanciers inscrits

Au plus tard le cinquième jour ouvrable suivant la signification de l'assignation à comparaître à


l'audience d'orientation, le commandement de payer valant saisie est dénoncé par le créancier poursuivant
aux créanciers inscrits (= qui ont inscrit un privilège ou une hypothèque sur le bien) jusqu'au jour de la
publication du commandement.

Cette dénonciation est faite à peine de caducité du commandement. Il s'agit d'informer les créanciers
inscrits des poursuites entreprises par le créancier poursuivant. Cette dénonciation vaut assignation à
comparaître à l'audience d'orientation.
Cette dénonciation contient parmi les mentions précisées par l'article 41 du décret 27 juillet 2006
notamment une double sommation, d'une part sommation de prendre connaissance du cahier des conditions
de vente et d'autre part de déclarer leurs créances.
Cette déclaration de créance est une anticipation de la distribution des deniers qui, selon l'avis de la
Cour de cassation de 2008, constitue une seule et même procédure avec la saisie immobilière.

Cette dénonciation est portée en marge du commandement publié dans les huit jours de la dernière
dénonciation. Le délai court à compter de cette dernière dénonciation.
Cette mention en marge a un effet important puisqu'à compter de cette mention en marge les
créanciers inscrits deviennent parties à la procédure de saisie immobilière.

D Le dépôt du cahier des conditions de vente


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Le créancier poursuivant, c'est-à-dire son avocat puisque la représentation est obligatoire, rédige sous
sa responsabilité le cahier des conditions de vente. Ce cahier contient le descriptif de l'immeuble et les
conditions de vente de l'immeuble.
L'article 44 précise les mentions qui y sont inscrites. Doit notamment figurer le montant de la mise à
prix fixée par le créancier poursuivant. Le créancier poursuivant détermine ce montant en fonction du
montant de sa créance.
Si aucun enchérisseur ne se présente, le créancier poursuivant est déclaré adjudicataire de l'immeuble.
Il a donc intérêt à fixer le prix de l'immeuble au montant de sa créance.
Ce montant peut être contesté.

Le cahier des conditions de vente est déposé au greffe du juge de l'exécution au plus tard le cinquième
jour qui suit l'assignation délivrée au saisi et ceci à peine de caducité du commandement.
Doit également être déposé au greffe un état hypothécaire établi à la date de la publication du
commandement. ON voit ainsi les créanciers inscrits à la date de la publication. Une copie de l'assignation
délivrée au saisi est aussi fournie.
Ce cahier peut être consulté par tout intéressé au greffe de l'exécution ou, depuis le décret du 12
février 2009, au cabinet de l'avocat du poursuivant.

Ce cahier des conditions de vente peut être contesté par tout intéressé excepté sur la mise à prix car
sur la mise à prix seul le saisi (= débiteur) peut demander au juge de l'exécution de modifier le prix fixé par le
créancier poursuivant en cas d'insuffisance manifeste du montant fixé.
Le juge de l'exécution a ici un pouvoir modérateur. Il va fixer le prix auquel le bien sera fixée
l'adjudication. Il se réfère au prix de l'immeuble et aux conditions du marché. Il pourra augmenter le prix si ce
prix était manifestement insuffisant.

Si aucun adjudicataire ne se présente pour le prix relevé par le juge, on rebaissera ce prix jusqu'à
atteindre celui fixé par le créancier poursuivant. Si aucun adjudicataire ne se manifeste ici encore, le créancier
sera adjudicataire.

E La déclaration de créance

C'est une anticipation de la procédure de distribution. Tous les créanciers ont été sommés de déclarer
leurs créances dans la sommation.
Ces créanciers inscrits qui reçoivent sommation de déclarer dans la dénonciation du commandement
de payer valant sûreté doivent déclarer leurs créances dans les deux mois à compter de la dénonciation.
Le créancier qui ne déclare pas sa créance dans le délai est déchu du bénéfice de sa sûreté lors de la
distribution. Il sera alors traité comme un créancier chirographaire.

Un créancier peut être autorisé par le juge de l'exécution à procéder à une déclaration postérieure dès
lors que la défaillance n'est pas de son fait (= relevé de carence).

Les créanciers inscrits après la publication du commandement mais avant la publication de la vente
peuvent déclarer leurs créances dans les quinze jours à compter de l'inscription.
L'avis de la Cour de cassation précise que cette déclaration doit être faite par un avocat inscrit dans le
72
barreau devant lequel sont poursuivies les poursuites.
Cette déclaration de créance doit être dénoncée le même jour ou le premier jour ouvrable au créancier
poursuivant et au saisi.

Cette hypothèse est étrange car le saisi ne peut plus consentir d'hypothèque après la saisie. Toutefois,
des créanciers sont autorisés par la juge à pratiquer une hypothèque judiciaire. La prohibition ne concerne
que les hypothèques conventionnelles consenties par le débiteur.

Les créanciers inscrits vont dénoncer au poursuivant et au saisi leurs déclarations de créance. Le
créancier poursuivant va demander au greffe de lui remettre la copie des créances déclarées.
La copie des créances permettra au cours de la procédure de distribution d'établir le projet de
distribution. Ici le décret du 12 février 2009 a apporté une nouveauté. Il n'est plus nécessaire de rédiger un
état ordonné des créances.

Désormais le créancier poursuivant demande au greffe de remettre copie des créances produites qui
lui serve au cours de la distribution d'établir le projet de distribution.

F L'audience d'orientation

Au cours de cette audience, on oriente la procédure, c'est un aiguillage. Les deux directions possibles
sont la vente amiable (comme en matière de saisie vente) et la vente forcée.
La vente amiable n'est pas une vente de gré à gré mais une vente sur autorisation du juge.

Cette audience se déroule devant le juge de l'exécution. Il entend les parties, représentées par le
ministère d'avocat. Il vérifie que les conditions de la saisie immobilière sont réunies.
L'avis de la Cour de cassation, du 15 mai 2008, prévoit que le juge de l'exécution est tenu de trancher
les contestations relatives à la validité des déclarations de créance lors de cette audience.

De façon plus générale, le juge va statuer sur toutes les contestations et demandes incidentes. Il peut
aussi prononcer une suspension de la procédure pour cause de surendettement.

L'idée est que le juge de l'exécution va vider toutes les querelles, trancher tous les incidents et les
contestations qui ont été soulevés de telle sorte qu'aucune contestation ou demande incidente ne sera plus
recevable après l'audience d'orientation.
Elle sert à épousseter la procédure de toutes ses scories. L'audience d'orientation a un effet de purge,
les parties seront irrecevables ensuite. C'est un mécanisme visant à éviter les moyens dilatoires.

Il est interdit de soulever après l'audience d'orientation des contestations portant sur des actes
antérieurs à cette audience. Bien évidemment, si une contestation porte sur des actes postérieurs à l'audience
d'orientation, elle demeure recevable. Elle sera alors tranchée dans une audience postérieure.
La contestation doit être soulevée dans les quinze jours qui suivent la signification de l'acte en cause à
peine d'irrecevabilité.

Si des demandes sont présentées après l'audience d'orientation pour des actes antérieurs,
l'irrecevabilité doit être prononcée d'office par le juge.
73
La 2ème Chambre civile, le 23 octobre 2008, a décidé qu'en cas de renvoi de l'audience d'orientation
les contestations et demandes incidentes pouvaient être formulées au cours à l'audience de renvoi.
C'est le premier arrêt rendu par la Cour de cassation en vertu des textes de 2006.

Le juge de l'exécution décide ensuite de la forme de la vente, soit ordonner la vente amiable soit
ordonner la vente forcée. Ce n'est pas le seul objet de l'audience mais le principal.

Le juge ne pourra envisager la vente amiable que si elle est demandée par le débiteur. La demande de
vente amiable ainsi que tous les actes relatifs à la vente amiable sont dispensés du ministère d'avocat. Elle
peut être demandée verbalement à l'audience.

Le jugement rendu par le juge de l'exécution, quelque soit la décision prise, mentionne le montant de
la créance du poursuivant. Il est notifié aux parties par le greffe et est susceptible d'appel dans les quinze jours
qui suivent sa notification.

§3 La vente

Le législateur, en 2006, a voulu instaurer une vente amiable en matière immobilière. Cette procédure
n'existait pas jusque là. Il y avait avant cela une vente volontaire, le saisi poursuivait lui-même les opérations
de vente de son immeuble.
Cette vente volontaire a disparu. Le législateur a créé une vente amiable qui n'est pas une vente de gré
à gré.

Elle est moins traumatisante pour le saisi. Le législateur a voulu impliquer le saisi dans la procédure.

Enfin, le législateur a souhaité obtenir un meilleur prix de vente de l'immeuble ce qui est intéressant
pour les créanciers et le saisi. La vente judiciaire (= par adjudication) n'est pas une vente à prix cassé toutefois.

Certainement cette vente amiable a les faveurs du législateur.

A La vente amiable sur autorisation judiciaire

La vente amiable sur autorisation judiciaire, comme son nom l'indique, n'est pas une vente de gré à
gré. Cette vente doit être autorisée par le juge de l'exécution. Le juge suit le déroulement de cette vente.
L'arrêt de la 2ème Chambre civil, du 23 octobre 2008, précise que le juge de l'exécution est seul
compétent pour en suivre le déroulement. La Cour d'appel n'est pas compétente pour suivre la procédure
même si elle a réglé une question relative à la procédure. Il n'y a pas d'effet dévolutif sur le déroulement des
opérations, uniquement sur le contentieux.

1 Les conditions de la vente amiable sur autorisation judiciaire

La vente amiable doit être demandée par le saisi (= débiteur). Elle peut l'être à l'audience d'orientation
mais aussi avant l'assignation à comparaître à cette audience. Dans ce second cas, le saisi doit mettre en cause
tous les créanciers inscrits pour qu'ils donnent leur avis sur la vente amiable.
74
Pour que la vente amiable soit autorisée, elle doit pouvoir être conclue dans des conditions
satisfaisantes compte tenu de la situation du bien, des conditions économiques du marché et des diligences
du débiteur.

La vente amiable doit enfin être autorisée par le juge de l'exécution. Il doit rendre une décision en ce
sens. Le juge qui autorise la vente amiable fixe le prix en deçà duquel l'immeuble ne peut pas être vendu
amiablement, c'est un plancher.
Ce prix est fixé eu égard aux conditions du marché et aux conditions particulières de la vente.

Le juge qui autorise la vente amiable taxe les frais dans son ordonnance. Il fixe également la date d'une
audience à laquelle l'affaire sera rappelée. Il suit ainsi l'affaire.
Cette date ne peut pas avoir lieu au delà de quatre mois à compter de l'audience d'orientation.

Ce délai peut être prorogé que si le débiteur a obtenu de l'acquéreur un engagement écrit
d'acquisition pour permettre la rédaction de l'acte authentique. Ce délai ne peut être prorogé que pour un
délai maximum de trois mois.

La décision qui autorise la vente amiable suspend le cours de la procédure. L'arrêt de la 2ème Chambre
civil du 23 octobre 2008 le précise.

2 Le saisi à la recherche de l'acquéreur

Il peut déjà avoir trouvé un acquéreur. Le saisi doit être diligent dans ses recherches et le poursuivant
peut lui demander de rendre compte des recherches qu'il effectue.
Le créancier poursuivant peut, à tout moment, assigner le saisi devant le juge de l'exécution aux fins de
constatation de la carence du saisi et obtenir la reprise de la vente forcée. Le juge fixe alors la date de
l'audience d'adjudication. Cette vente forcée doit intervenir dans un délai maximum de quatre mois.
L'ordonnance qui prévoit la reprise de la vente forcée n'est pas susceptible d'appel pour éviter les
appels dilatoires. La voie de cassation est ouverte mais il faut faire valoir un argument de droit.

3 La vente amiable

Cette vente est une vente amiable sous contrôle judiciaire. Elle requiert l'intervention du notaire et un
contrôle du juge.

a L'intervention du notaire

Comme pour une vente immobilière, le notaire établit l'acte de vente. Il l'établit après consignation du
prix de vente, des frais de vente et paiement des frais taxés.
Dans la mesure où le notaire ne peut établir l'acte qu'après consignation du prix de vente, il est exclu
que la vente soit à tempérament.

La consignation du prix de vente et le paiement des frais taxés purgent de plein droit l'immeuble de
tout privilèges et hypothèques inscrits du fait du débiteur. L'acquéreur reçoit l'immeuble net d'hypothèques.
75
Le prix ainsi consigné est acquis aux créanciers inscrits pour être distribué. Le reliquat est inscrit en
faveur du saisi.
En cas du défaut de conclusion de la vente du fait de l'acquéreur, les versements que celui-ci a pu
réaliser restent consignés et sont ajoutés au prix de vente distribué. Ceci sauf si l'acquéreur pouvait
légalement se rétracter (= promesse conditionnelle d'achat).

b Le contrôle du juge de l'exécution

Le juge de l'exécution, lorsqu'il autorise la vente amiable fixe la date d'une audience de rappel. Ce
contrôle est exercé au cours de l'audience d'appel.
Le juge s'assure que l'acte est conforme aux conditions qu'il a fixées.

Il constate la vente si les conditions sont remplies. Il ordonne alors la radiation des privilèges et
hypothèques du chef du saisi (= pure).

Ce jugement, rendu à l'audience, n'est pas susceptible d'appel. Il est publié à la conservation des
hypothèques. Il est fait en marge du commandement publié mention de cette publication du jugement.

L'acquéreur doit demander au conservateur des hypothèques de radier les hypothèques. La vente
amiable produit les effets d'une vente volontaire y compris la garantie des vices cachés (qui est exclue pour la
vente par adjudication).

Si, à l'audience de rappel, le juge ne constate pas la vente amiable, il ordonne la vente forcée.

B La vente forcée
1 La décision du juge de l'exécution

Lorsque le juge de l'exécution ordonne la vente forcée il fixe la date de l'audience d'adjudication. Cette
date doit être fixée dans un délai de deux à quatre mois à compter de sa décision.
Cette date ne peut pas en principe être reportée sauf en cas de force majeure ou à la demande de
surendettement ou encore dans l'hypothèse d'un appel exercé contre le jugement qui ordonne la vente par
adjudication.

Dans son ordonnance, le juge de l'exécution détermine les modalités de visite de l'immeuble.

2 La visite des lieux

On organise une visite des lieux pour permettre aux probables acquéreurs de se faire une idée sur le
bien. Le juge de l'exécution détermine les modalités de visite. Il le fait à la demande du créancier poursuivant.

Les textes ne précisent rien. Le juge fixe donc les jours, l'heure etc.

3 La publicité

76
Il s'agit ici d'une publicité au sens commun du terme. L'objet est d'informer le plus grand nombre
d'enchérisseurs possibles.

a La publicité de droit commun

Elle est effectuée à l'initiative du créancier poursuivant dans un délai entre un et deux mois avant
l'adjudication. Ce délai est fixé à peine de caducité du commandement de paiement valant saisi.

Cette publicité de droit commun intervient par un avis. Les mentions et le format sont prévus par le
décret de 1966. L'avis est affiché dans le tribunal et est publié dans un journal d'annonce légal dans
l'arrondissement où le bien est vendu.

Un autre avis simplifié est apposé à l'entrée de l'immeuble. Il est publié dans des périodiques locaux ou
régionaux. Il contient un certain nombre de mentions utiles. Cet avis, par respect pour la vie privée du saisi, ne
mentionne ni son nom, ni le fait que la vente est forcée.

Il est dressé procès verbal d'accomplissement de ces formalités par un huissier de justice. En cas de
surenchère, cette publicité de droit commun devra être effectuée à nouveau.
Les créanciers inscrits ou le créancier poursuivant peuvent, sans l'avis du juge, procéder à des
publicités complémentaires. Ces publicités ne doivent pas faire mention du caractère forcé de la vente ni du
nom du débiteur. Cette publicité ne doit impliquer aucune dépense au saisi.
Il est possible en outre de procéder à un aménagement judiciaire de cette publicité.

b La publicité aménagée judiciairement

La publicité de droit commun peut être soit accrue, complétée soit restreinte compte tenu de la nature
de la valeur de la situation de l'immeuble ou de tout autre circonstance particulière.
Une communication peut se faire sur internet ou dans des journaux nationaux. Ces aménagements ne
peuvent être prononcés que sur la demande des créanciers.

Le juge de l'exécution doit rendre une ordonnance qui n'est pas susceptible d'appel. Cette décision doit
être rendue soit à l'audience d'orientation soit à une autre audience du juge de l'exécution placée au plus tard
deux mois avant l'audience d'adjudication.

La publicité judiciaire ainsi aménagée est effectuée par celui qui la demande et à ses frais avancés.

4 L'adjudication

L'adjudication, encore appelée vente forcée est une vente aux enchères publiques qui se déroule à
l'audience du juge. Cette opération est dominée par le principe de liberté des enchères, cette liberté est
pénalement sanctionnée. Ceux qui troubleraient les enchères commettraient un délit. Toute personne peut se
porter enchérisseur par ministère d'avocat si elle justifie de garanties de paiement.
Toutefois, il faut être capable d'enchérir. De manière générale, l'article 1596 du Code civil s'applique à
toutes les adjudications. Ne peuvent être adjudicataires les tuteurs pour l'acquisition des biens, les
mandataires pour les biens qu'ils doivent vendre etc.
77
En outre l'article 72 du décret du 27 juillet 2006 ajoute que ne peuvent se porter enchérisseur le saisi,
les auxiliaires de justice intervenus lors de la procédure de saisie immobilière, les magistrats de la juridiction
devant laquelle l'adjudication est réalisée.
Le fiduceur ne peut aussi se porter enchérisseur.

Les enchères sont portées par un avocat, avocat inscrit dans le barreau où les procédures sont
diligentées.

L'avocat qui porte les enchères au nom de son client ne peut être titulaire que d'un seul mandat.
Chaque acquéreur constitue un avocat.
L'avocat, pour porter les enchères, doit se faire remettre par le mandant une garantie égale à dix
pourcent de la mise à prix. La loi cherche à assurer la solvabilité de l'acquéreur.
Le montant de cette garantie, depuis le décret du 12 février 2009, ne peut être inférieur à 3 000 euros.

Tout commence par l'ouverture des enchères au jour et à l'heure fixée de l'audience d'adjudication.
L'ouverture des enchères doit être demandée par le poursuivant ou un créancier inscrit. Si personne ne
requiert l'ouverture des enchères, le bien ne sera pas mis en vente.
Il en résulte surtout de cette non réquisition la caducité du commandement que le juge de l'exécution
constate d'office. Dans cette hypothèse, les frais seront à la charge du créancier poursuivant sauf décision
contraire du juge.
Si l'ouverture est requise, le juge taxe les frais et annonce leur montant. Il rappelle à ce moment là que
les enchères partent de la mise prix.

Se déroulent ensuite les enchères. Elles sont portées par avocat sans montant minimum (ex : l'enchère
peut être de un euro). Chaque enchère couvre la précédente. Les enchères sont arrêtées lorsque 90 secondes
se sont déroulées depuis la dernière enchère sans nouvelle enchère.
Ces 90 secondes sont décomptées par un moyen visuel ou sonore qui signale chaque seconde.

Le juge, après écoulement des 90 secondes, constate la dernière enchère qui emporte adjudication du
bien immobilier. L'avocat du dernier enchérisseur va alors déclarer l'identité de son mandant. Cette
déclaration doit intervenir avant la fin de l'audience.
Les déclarations de commande ont été interdites pour éviter les cessions occultes sans droit de
mutation. Il s'agit de l'achat réalisé pour une autre personne.

Si aucune enchère n'a été portée mais que le prix a été modifié par le prix, le bien est remis en vente
avec des retranchements jusqu'à ce qu'on atteigne le montant initial. Le créancier poursuivant est déclaré
adjudicataire pour le montant qu'il a déclaré.

Le procès verbal d'audience est affiché dans les locaux du tribunal. Le montant, le lieu etc. sont
affichés. L'adjudicataire doit consigner le prix dans un délai de deux mois à compter de l'adjudication.
Il doit également payer les frais et les droits de mutation dans les deux mois.

À défaut de consignation dans les délais, la vente est résolue de plein droit. Il y a lors réitération des
enchères qui constitue un incident de la saisie immobilière. Avant consignation et paiement des frais,
l'adjudicataire ne peut réaliser aucun acte de disposition sur l'immeuble acquis sauf une hypothèque visant à
78
garantir le prêt demandé pour acquérir l'immeuble.

Parce qu'il s'agit d'une vente au barreau du tribunal, le juge rend un jugement d'adjudication qui fait
mention des différents actes et décisions qui ont jalonné la procédure.
Le jugement fait mention des parties, du prix de vente de l'immeuble et des frais de l'adjudication. Si
au cours de l'audience d'adjudication, des contestations sont tranchées pour actes postérieurs, elles sont
mentionnées dans l'ordonnance.
Le jugement est notifié par le greffe du tribunal. S'il tranche une contestation, un appel est possible sur
cette contestation dans les quinze jours à compter de la notification.

Le jugement d'adjudication constitue un titre d'expulsion à l'encontre du saisi et de tout occupant de


son chef n'ayant aucun droit opposable à l'adjudicataire.
Le cahier des conditions de vente peut indiquer que le saisi demeurera dans les lieux ou en partie dans
les lieux.
Une copie du cahier des conditions de vente se voit transcrire le jugement d'adjudication. Cette pièce
formera son titre de propriété.
Une copie de ce titre de vente est remise au débiteur saisi et au créancier poursuivant. Un exemplaire
doit être publié à la conservation des hypothèques. Une fois ces formalités accomplies, le créancier de
premier rang peut demander au juge de l'exécution qu'il ordonne le paiement de sa créance pour le principal,
c'est-à-dire sans les accessoires.

Un des effets de cette vente forcée est de donner la possibilité à l'adjudicataire d'expulser l'occupant
sauf stipulation contraire dans le cahier des conditions.
Cette adjudication est une vente. La propriété du bien est transmise sans lui conférer plus de droits
supérieurs que ceux qui appartenaient au saisi.
Le saisi doit garantie d'éviction et est tenu de livrer le bien. En revanche, l'article 1... du Code civil
exclut la garantie des vices cachés.

La consignation du prix et le paiement des frais purgent les privilèges et hypothèques inscrites du fait
du débiteur.

Une surenchère peut troubler l'adjudicataire. Toute personne peut, dans les dix jours, faire une
surenchère pour au moins un dixième du prix.
L'idée est d'obtenir le meilleur prix possible. Plus la vente est élevée plus le créancier sera
désintéressé.

Un avocat doit donc faire cette enchère dans les dix jours. La surenchère ne peut être rétractée. Elle
est dénoncée au créancier poursuivant, à l'adjudicataire et au saisi. Cette dénonciation intervient dans les
trois jours de la surenchère à peine de caducité.
Une nouvelle publicité est faite à l'initiative du surenchérisseur.

Une audience est fixée à une date placée entre deux et quatre mois à compter de la surenchère. S'il n'y
a pas de nouvelles enchères, le surenchérisseur est déclaré adjudicateur.

Aujourd'hui, surenchère sur surenchère ne vaut. Il ne peut y avoir qu'une seule surenchère. On évite
79
que la procédure s'allonge indéfiniment.

Section 3 : Les incidents de la saisie immobilière

Les incidents sont portés devant le juge de l'exécution devant lequel la procédure est poursuivie. Le
ministère d'avocat est obligatoire.

Sous-section 1 : Les incidents nés de la pluralité de créanciers

Plusieurs créanciers sont présents ce qui engendre plusieurs incidents.

§1 Le concours de saisies

Saisie sur saisie ne vaut. Cet adage est trompeur. Il n'interdit pas une jonction d'un autre créancier à la
procédure de saisie. Le premier saisissant n'a pas un statut privilégié, tout dépend du rang de la sûreté qu'il
peut tenir.

L'hypothèse ici est la délivrance de plusieurs commandements. Si plusieurs commandements sont


délivrés simultanément, seul est publié le commandement qui mentionne le titre le plus ancien. Si les titres
ont la même date, on mentionne le premier commandement délivré. S'ils sont délivrés en même temps, on
publie celui pour lequel la créance est la plus élevée.
Si les commandements sont publiés à quelques jours d'intervalle, le premier publié est retenu.

Dans les deux cas, le conservateur ne publique pas un second commandement s'il en a déjà publié. Il
mentionne toutefois l'existence de ces commandements subséquents en marge du premier commandement.

Il en résulte que désormais les auteurs des deuxièmes et troisièmes commandements vont être
associés à la procédure. Elle sera conduite par le premier créancier saisissant qu'on appelle le créancier
poursuivant auquel seront associés les créanciers venus ultérieurement et dont la publication du
commandement aura été refusée.
Ils seront parties à la procédure et ses appelés créanciers saisissants.

La radiation de la saisie ne pourra plus être opérée sans l'aval des créanciers saisissants.

(Cf. articles 20, 21 et 22 du décret du 27 juillet 2006).

§2 La subrogation

Si le créancier poursuivant n'est pas diligent, les créanciers inscrits peuvent demander la subrogation.
Ce sont les créanciers qui ont un privilège sur l'immeuble.
Ils peuvent faire cette demande à compter de la publication du commandement et à tout moment de
la saisie immobilière lorsque le poursuivant se désiste, lorsque, sans se désister, le créancier poursuivant est
négligeant, en cas de fraude, de collusion entre le créancier et le débiteur ou toute autre cause de retard
imputable au poursuivant.

80
Dans ces cas, les créanciers inscrits et ceux qui ont publiés leurs commandements peuvent solliciter la
subrogation dans les poursuites. Si elle est prononcée, celui qui a sollicité cette subrogation sera subrogé dans
les droits du créancier poursuivant. Il sera tenu des obligations telles qu'elles sont stipulées dans le cahier des
conditions de vente.
Il est tenu par ces conditions.

La subrogation doit être demandée au juge de l'exécution par demande incidente ou verbalement (ex :
lors que l'audience d'adjudication). Le juge doit prononcer cette subrogation alors qu'elle était de plein droit
pour la saisie vente.
Le juge apprécie donc le bien fondé de la demande. La décision du juge n'est susceptible d'aucun
recours (ni appel ni pourvoi en cassation) excepté dans l'hypothèse où la décision mettrait fin à la poursuite.

Si le créancier qui avait sollicité la subrogation l'obtient, il prend la place du créancier poursuivant.

Sous-section 2 : Les incidents nés de la procédure de saisie immobilière


§1 La nullité

Il faut distinguer la nullité des actes de la nullité des enchères

A La nullité des actes

La saisie immobilière est une suite d'actes. L'un de ces actes peut être nul. On appliquera ici les règles
prescrites par le Code civil. Il faut distinguer les nullités de fond et les nullités pour violation des règles de
forme.
Les nullités de fond sont limitées.

La violation des règles de forme n'entraîne la nullité que si celui qui l'invoque peut prouver un grief. La
liste des nullités de fond est mal adaptée aux hypothèses pouvant survenir en matière de saisie immobilière.

Aucune contestation ne peut être soulevée après l'audience d'orientation pour des actes antérieurs à
cette audience.
Les nullités pour irrégularité de fond peuvent, selon le Code civil, être soulevées en tout état de cause.
Ce principe est donc limité dans la saisie immobilière.

B La nullité des enchères

Toute enchère couvre l'enchère précédente si bien que toute enchère nouvelle et régulière couvre
l'irrégularité de l'enchère irrégulière précédente.
Si la dernière enchère n'est pas valable, l'adjudication est nulle. La contestation doit toutefois être
soulevée immédiatement c'est-à-dire à l'audience. Elle peut l'être verbalement mais doit l'être par ministère
d'avocat, la représentation étant obligatoire.

Il appartient alors au juge de statuer sur le champ. Il doit déclarer si l'adjudication est nulle ou non.

§2 La radiation
81
La radiation saisie immobilière peut être volontaire. C'est un effet de la mainlevée donnée par de tous
les créanciers inscrits et les parties à la saisie.
Les créanciers sont parties à la procédure à compter du jour où il est fait mention de l'assignation qui
leur a été délivrée.
La conservation des hypothèques ne peut publier que des actes authentiques, des jugements et
quelques autres actes rares.

La radiation peut découler d'une décision des juges. Le saisi qui estime qu'on a trop largement saisi
peut demander le cantonnement de la saisie (ex : le commandement porte sur dix immeubles mais seuls trois
suffisent). Le juge prononce la radiation du commandement sur les autres immeubles.

§3 L'incident de péremption du commandement de payer valant saisie

Le commandement de payer valant saisie conserve ses effets pendant deux années. Si, dans les deux
ans à compter de la publication, aucun jugement constatant la vente n'a été mentionné en marge du
commandement, ce commandement est alors frappé de péremption.

Toutefois, ce délai peut être prorogé. Dans ce cas, il appartient à celui qui veut obtenir prorogation
d'obtenir du juge de l'exécution une décision prononçant la prorogation des effets du commandement.
La péremption emporte la disparition de tous les actes réalisés.

§4 La caducité du commandement

De nombreux délais sont prévus à peine de caducité du commandement. Ces délais sont impartis par
le juge pour réaliser la saisie immobilière. Le saisi pourra donc demander au juge de constater la caducité du
commandement.
Tout intéressé peut le faire.

Le juge dispose d'un certain pouvoir d'appréciation qui lui permet de rejeter la demande si le créancier
dispose d'un motif légitime de ne pas avoir respecté le délai. Ces délais ne sont pas des couperets.
De même, la caducité qui prononce la caducité du commandement pourra être rapportée par le juge
qui l'a prononcé si le créancier poursuivant démontrer l'existence d'un motif légitime.

Sous-section 3 : Les incidents soulevés par les tiers

La distraction est une forme de revendication immobilière qui permet à un tiers propriétaire de
l'immeuble de demander la distraction de l'immeuble en démontrant qu'il est propriétaire de l'immeuble.
Il exerce une action en distraction. Il peut le faire en tout état de cause.

Cette action doit être distinguée de l'hypothèse où l'une des parties déclare que l'immeuble n'est pas
au saisi. Cette partie, souvent le saisi, doit réaliser une action en nullité des actes de saisie.

Sous-section 4 : Les incidents que peut soulever le saisi

82
Le saisi peut soulever la nullité des actes de la saisie. Il peut demander la radiation de la saisie et
soulever la péremption du commandement.
Le saisi peut également soulever la caducité.

Il reste le cantonnement. C'est l'hypothèse de l'article 2296 alinéa 1 du Code civil qui permet, en cas de
saisie de plusieurs immeubles, de demander le cantonnement. C'est l'incident de cantonnement.
Lorsque le juge de l'exécution accepte ce cantonnement lorsque le débiteur établit que la valeur des
biens sur lesquels la saisie va porter est suffisante pour désintéresser le créancier poursuivant et les créanciers
inscrits.
Si le produit de la vente est finalement insuffisant, les poursuites pourront être reprises sur les autres
immeubles.

La conversion en hypothèque est l'hypothèse visée par l'article 2296 alinéa 2 du Code civil. Le cas est
ici toujours le même. Le saisissant a saisi très largement. Au lieu de solliciter le cantonnement, le saisi peut
solliciter du juge une conversion partielle de la saisie sur des immeubles en hypothèque.
Cette hypothèque prend rang au jour de la publication du commandement à condition que cette
hypothèque soit elle-même inscrite dans le mois de la notification de la décision.

Sous-section 5 : L'incident né du non-paiement du prix de vente de l'immeuble (= réitération des enchères)

L'article 2212 alinéa 1er du Code civil dispose qu'à défaut de consignation du prix et en cas de non
paiement des frais, la vente est résolue de plein droit de telle sorte que l'adjudicataire n'a jamais été
propriétaire et le saisi l'est demeuré.
Il en résulte une réitération des enchères. On remet l'immeuble en vente forcée à la barre du tribunal.
Cette réitération des enchères doit être demandée parce que les créanciers du prix pourraient choisir une
autre voie (ex : assignation en paiement de l'acquéreur).
La demande de réitération des enchères doit être demandée par le poursuivant, par un créancier
inscrit ou par le saisi.

Celui qui commande la réitération des enchères délivre sommation à l'acquéreur d'avoir à payer le prix
et les frais dans les huit jours. L'acquéreur peut contester dans les quinze jours et en cas de non paiement
l'immeuble est remis en vente par adjudication dans les mêmes conditions que la première vente forcée.
L'audience d'adjudication doit être située dans un délai de deux à quatre mois à compter de la
signification. Il y a lieu à recommencer toutes les opérations de publicité telles qu'elles avaient été accomplies
avant la première vente (= publicité obligatoire et éventuellement publicités facultatives).

L'immeuble est remis en vente mais l'adjudicataire défaillant est tenu du paiement de la différence si le
second prix est inférieur à son enchère.
Cet adjudicataire ne peut prétendre à la répétition des sommes qu'il a acquitté. Il conserve à sa charge
les frais de la première adjudication. Il est tenu des intérêts.

Devrait suivre la distribution des deniers provenant de la vente des immeubles. Toutefois, le
professeur dissocie la distribution alors que l'avis de 2008 estime qu'il s'agit de la même opération.

(Rappel : une seule saisie immobilière. Aucune mesure conservatoire sur les immeubles).
83
Titre 2 : Les mesures d'exécution sur les personnes

Elles constituent une sorte d'exécution en nature qui se rapproche à ce titre de la saisie appréhension.
En général, les exécutions ont pour objet la vente du bien de tel sorte que le créancier sera dédommagé par le
prix de la vente.

Les mesures d'exécution sur la personne sont assez nombreuses. L'une d'elles est réglementée depuis
1991, il s'agit de l'expulsion. Il y a d'autres mesures d'exécution sur la personne qui ne font pas l'objet d'une
réglementation précise (ex : remise d'enfants). Les dispositions générales de la loi de 1991 et de compétence
s'appliquent en revanche.

Chapitre 1 : L'expulsion

Il s'agit de faire sortir une personne, au besoin par la force, d'un lieu où elle se trouve sans avoir le
droit d'y être.
On pense naturellement à l'expulsion locative mais il y a aussi les expulsions de grévistes;

Avant la loi de 1991, aucune disposition d'ensemble ne réglementait l'expulsion. Le Code de la


construction et de l'habitation (articles L613-1 et suivants) s'applique aussi dans ce domaine. C'est dans ces
textes qu'on trouve la trêve hivernale.

10 637 expulsions en 2007. La nouvelle loi sur le droit au logement a introduit dans le Code de la
construction et de l'habitation modifie quelque peu les choses.

La loi de 1991 a eu une préoccupation d'humanisation qui s'applique particulièrement à l'expulsion. La


jurisprudence a transposé l'obligation de loyauté au droit de l'exécution et plus particulièrement au droit de
l'expulsion.
Le propriétaire a fait expulser avant la date du délibéré.

Il est certain qu'il faut pouvoir expulser. Si le titulaire d'un titre d'expulsion ne peut le faire, il y a une
rupture dans le droit.

Section 1 : Les conditions d'expulsion


§1 Les conditions générales applicables à toute expulsion
A Un titre exécutoire

C'est l'application du droit commun. Ici la liste est toutefois un peu plus restreinte. Tous les titres
exécutoires ne permettent pas de procéder à une expulsion. L'article 61 de la loi de 1991 dispose que
l'expulsion ne peut être poursuivie qu'en vertu d'une décision de justice ou d'un procès verbal de conciliation
exécutoire.
Les autres titres exécutoires (ex : titres notariés) ne permettent pas l'expulsion. La Cour de cassation,
par avis du 20 octobre 2000, indique que la transaction exécutoire n'est pas un titre permettant de procéder à
une expulsion.

84
Une difficulté tient à la rédaction de l'article qui débute par « Sauf disposition spéciale ». Cette partie
vise l'arrêté de péril, l'arrêté de péril imminent et l'arrêté portant interdiction d'habiter. Le préfet peut
prendre ces arrêtés. L'expulsion peut alors être diligentée sur le fondement de ces arrêtés.

Il faut en outre que les titres exécutoires ordonnent ou autorisent l'expulsion. L'article 2210 du Code
civil applicable à la saisie immobilière dispose que le jugement d'adjudication constitue le titre d'expulsion à
l'encontre du saisi. L'adjudicataire n'a pas à solliciter une décision d'expulsion ici.
Le titre exécutoire qui ordonne l'expulsion d'un locataire, emporte l'expulsion de tous les occupants de
son chef dès lors que ceux-ci n'ont pas de droit propre opposable au bailleur.

B Un commandement d'avoir à libérer les locaux

Ce commandement est une nouveauté de la loi de 1991. C'est un commandement d'avoir à libérer les
locaux. C'est un acte d'huissier de justice par lequel il est fait injonction à l'occupant de libérer les lieux.
Cet acte contient un certain nombre de mentions énumérées par l'article 194 du décret de 1992. La
date à partir de laquelle les locaux doivent être libérés doit y figurer. Quelque soit l'expulsion, un délai
minimum est accordé à l'occupant.

Le défaut d'indication de la date constitue un vice de forme susceptible d'annuler le commandement.


Le vice de forme implique l'existence d'un grief pour celui qui demande la nullité.

Le commandement doit être signifié à la personne. Cette signification ne peut se faire à domicile élu.
S'il s'agit de personne non dénommées, l'acte doit être remis au parquet.
Le commandement peut être délivré dans l'acte de signification du jugement demandant expulsion.

En cas de réinstallation de la personne expulsée, le premier commandement continue de produire ses


effets. Il n'est pas nécessaire de délivrer un nouveau commandement.
L'expulsion pourra être poursuivie sur le fondement du premier commandement.

Ces conditions (titre exécutoire + commandement) s'appliquent à toute expulsion.

§2 Les conditions supplémentaires spécifiques aux locaux constituant l'habitation principale de l'expulsé

Ces dispositions ne s'appliquent que lorsque l'expulsion est diligentée dans l'habitation principale. Elles
s'appliquent toutefois à toute habitation principale (ex : caravane ou péniche).
En revanche, elles ne s'appliquent pas si les locaux ne constituent pas une habitation principale (ex :
locaux professionnels et habitation secondaire).

A Les conditions de temps protectrices


1 Fixation d'une période pendant laquelle il n'est pas possible d'expulser

C'est la fameuse trêve hivernale prévue aux articles L613-1 et L613-2 du Code de la construction et de
l'habitation. Il n'est pas possible de procéder à l'expulsion pendant cette période excepté en cas de
relogement des personnes, d'arrêté de péril (= l'immeuble risque de s'écrouler) et entrée par voie de fait.

85
La trêve hivernale n'exclut pas que le propriétaire obtienne. Il peut obtenir une astreinte ou que le
tribunal requiert l'aide de la force publique.

2 Les délais

Si le relogement de la personne expulsée ne peut intervenir dans des conditions normales, le juge de
l'exécution ou des référés peut accorder aux occupants des délais dans la limite totale de trois années.
Ce texte général s'applique non seulement aux locaux d'habitation et aux locaux professionnels. La
jurisprudence a admis l'application de ce texte pour un local commercial.

Lorsqu'il s'agit d'expulser une personne de son habitation principale, l'expulsion ne peut intervenir que
deux mois après la délivrance du commandement de quitter les lieux.
Il y a donc un délai légal de deux mois. Le juge peut réduire ou supprimer ce délai notamment si les
personnes expulsées sont entrées par voie de fait.

Le juge peut aussi proroger ce délai pour une durée qui ne peut pas excéder trois mois. Il exerce alors
un pouvoir modérateur puisqu'il peut proroger ce délai lorsque l'expulsion aurait pour la personne concernée
des conséquences d'une exceptionnelle dureté.
Le texte illustre avec la dureté du climat et la période de l'année.

La doctrine considère que ces délais se cumulent. En revanche, ces délais ne s'appliquent pas à
l'expulsion du conjoint violent.

B Les conditions de forme


1

Il y a un formalisme protecteur. Ces conditions sont tout d'abord des mentions particulières que vont
contenir le commandement. Le commandement d'expulsion de la résidence principale doit contenir des
mentions supplémentaires.
Le commandement doit reproduire des mentions du Code de la construction et de l'habitation et
l'article 62 de la loi de 1991, article qui précise qu'un délai de deux mois est accordé et que le juge dispose
d'un pouvoir modérateur.

Ces mentions sont imposées à peine de nullité du commandement.

2 La loi impose d'informer le préfet

Une information doit être délivrée au préfet. La première est effectuée par l'huissier de justice dès qu'il
délivre le commandement. Il informe le représentant de l'Etat dans le département aux fins de prise en
compte de relogement de l'occupant expulsé.
L'huissier adresse une copie du commandement au préfet. Cette information se fait sous peine de
suspension du délai de deux mois au terme duquel l'expulsion peut intervenir. Le délai ne court pas tant qu'il
n'y a pas eu d'information.
C'est une information obligatoire.

86
Une information facultative peut intervenir. Le juge qui ordonne l'expulsion peut en effet décider que
la décision sera transmise au représentant de l'Etat en vue du relogement.

Section 2 : Le déroulement de l'expulsion

Les principes généraux des mesures d'exécution s'appliquent (ex : jours, heures etc.).

§1 Les acteurs de l'expulsion


A L'huissier de justice

L'huissier de justice est compétent pour expulser et plus précisément l'huissier de justice dans le
ressort duquel est placé l'immeuble.
L'huissier doit commencer par procéder seul à l'expulsion. Il le fera si l'expulsé accepte de quitter les
lieux. En revanche, l'huissier ne peut user de la force pour expulser la personne. En cas de difficultés, il doit
faire intervenir la force publique.

B La force publique

Elle n’intervient qu'après des diligences infructueuses de l'huissier de justice. Ce dernier doit alors
s'adresser au préfet.
L'État est tenu de prêter son concours. La responsabilité de l'État est engagée sinon.

C La personne expulsée

Il semble à la lecture de l'article L21-1 de la loi de 1991 que la personne expulsée doit être présente
c'est-à-dire que l'huissier ne peut pénétrer, même accompagné de la force publique, que si l'expulsé est
présent.
Il y a une exception si l'expulsé et les occupants de son chef ont volontairement libérés les lieux.

D Le juge

Le juge de l'exécution du lieu de situation de l'immeuble peut être saisi en cas de contestation.
L'expulsion n'est pas judiciaire, malgré sa gravité. Elle relève de l'huissier de justice.
En cas d'incident, le juge de l'exécution pourra être saisi. Afin de protéger la personne expulsée, en
matière d'expulsion, le juge peut être saisi de manières simplifiée (ex : déclaration au greffe).

Le juge peut être saisi à compter de la signification du commandement. Il sera compétent pour
accorder des délais à compter du jour où le commandement aura été signifié.

E Les autres personnes amenées à intervenir

Ce sont toutes les personnes à qui l'huissier pourrait demander de l'aide (ex : serruriers, déménageurs
etc.). Leur identité doit être mentionnée sur le procès verbal. Toutes les personnes qui participent à cette
expulsion doivent signer le procès verbal (ex : la police).

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§2 Le procès verbal d'expulsion

L'huissier de justice doit dresser le procès verbal d'expulsion. C'est l'acte d'exécution de l'expulsion. Les
mentions de cet acte sont prévues par l'article 199 du décret de 1992.
Ces mentions sont inscrites à peine de nullité.

Le procès verbal décrit les actes qu'a réalisé l'huissier, précise l'identité des personnes dont le concours
a été nécessaire, désigne le juge compétent pour statuer sur les contestations et recueille la signature des
tous les acteurs.

Ces mentions sont apposées à peine de nullité. Ici, la sanction n'est guère efficace puisque la nullité
frappe le seul procès verbal d'expulsion.
L'annulation permet à l'occupant de réoccuper les locaux mais le propriétaire va vouloir le réexpulser.

Il n'y a guère d'intérêt pour la personne expulsée. C'est la raison pour laquelle les juges du fond
accordent des dommages et intérêts lorsque le procès verbal est irrégulier.

Ce procès verbal est remis ou signifié à la personne expulsée. Si des biens sont laissés sur place, il faut
en faire mention dans le procès verbal d'expulsion.

§3 Les biens laissés sur place

Deux cas sont envisageables :

A Les meubles laissés sur place sont frappés de saisie

Ces meubles sont indisponibles, il faut les remettre à un séquestre. L'huissier de justice fait un
inventaire des biens dans le procès verbal d'expulsion. Il indique également le lieu où sont déposés les biens.

L'expulsé peut transporter les biens à ses frais dans un autre lieu. Il doit indiquer les lieux où il les
transporte.

Quoiqu'il en soit, les biens étant saisis, il faut dénoncer le procès verbal d'expulsion au saisissant. Il doit
être informé du lieu de situation des biens saisis. Le propriétaire du local, s'il est créancier de loyers impayés,
il peut se joindre à la saisie vente. Il fait alors opposition. Cette opposition est faite en même temps que la
dénonciation du procès verbal d'expulsion entre les mains du premier saisissant.

B Les meubles laissés sur place sont disponibles

Les meubles sont disponibles ici. Dans ce cas, la personne expulsée doit les transporter ou, si elle ne les
a pas transporté elle-même, le propriétaire les fait transporter aux frais de la personne expulsée en un lieu
que la personne expulsée désigne.

Si la personne expulsée n'indique aucun lieu où transporter les biens, soit l'huissier de justice les laisse
sur place soit il les transporte en un lieu approprié. Il doit alors en faire un inventaire précis et indiquer leur
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valeur.

Il doit ensuite sommer la personne expulsée de retirer les biens dans un délai de un mois. À cette
sommation de retirer les biens s'ajoute une sommation de comparaître devant le juge de l'exécution et ce à
une date postérieure à un délai d'un mois.
On peut ainsi statuer sur le sort des meubles dans le délai d'un mois.

Si la personne expulsée retire les biens dans un délai d'un mois, le propriétaire doit informer le juge de
l'exécution. Sinon, le juge est saisi par le dépôt d'une copie du procès verbal d'expulsion.

Si les biens ont une valeur marchande, le juge peut prononcer la vente aux enchères, y compris pour
les biens insaisissables. Le produit de la vente est affecté à l'extinction de la créance du bailleur. Le surplus du
prix est remis à la personne expulsée.

Si les biens sont sans valeur marchande, le juge de l'exécution les déclare abandonnés. Il a un pouvoir
souverain de la valeur marchande des biens. Il les déclare abandonnés exceptés les papiers personnels de
l'expulsé qui doivent être conservés pendant deux ans par l'huissier de justice.
L'huissier peut les détruire au delà. Il doit toutefois dresser un procès verbal des documents officiels ou
bancaires détruits.

La loi ne précise pas de ce que fera l'huissier de justice des autres biens.

Chapitre 2 : Les autres mesures d'exécution sur les personnes

Les autres mesures ne sont pas réglementées. Elles sont toutefois soumises aux dispositions générales.
L'huissier est compétent, il doit appliquer les règles générales.

La plupart des mesures commence par un commandement. Il faut peut être considéré qu'il s'agit d’un
mécanisme général comme la rédaction d'un procès verbal.

Partie 3 : La distribution des deniers


Chapitre 1 : La distribution des deniers

Il s'agit de partager entre plusieurs créanciers les sommes résultant de la vente de biens mobiliers.
C'est le plus souvent la vente d'un meuble corporel.
Il y a toutefois répartition en cas de concours de créanciers pour une créance.

La procédure de distribution n'est ouverte qu'en présence de plusieurs créanciers. S'il n'y a qu'un
créancier, le produit de la vente lui sera remis. Tous les créanciers ne sont pas nécessairement chirographaires
ici, il peut y avoir des privilèges sur les meubles (ex : privilège du vendeur). Il faut donc classer les créanciers.

En matière de concours entre saisies attributions, un avis de la Cour de cassation du 24 mai 1996
indique que les créanciers sont toujours désintéressés au mars le franc. Cet avis semble exclure le classement.

89
L'ouverture de la procédure de répartition présuppose que le produit de la saisie n'est pas assez élevé
pour désintéresser tous les créanciers. Cette procédure n'est pas nécessaire lorsque le produit de la vente
permet de payer tous les créanciers.
Avant la réforme de 1991 on parlait de répartition par contribution. Chaque créancier était payé en
fonction de sa créance, les créanciers chirographaires supportaient une partie de la dette de leur débiteur.

La matière a été réformée par la loi de 1991 et le décret de 1992. On parle désormais de procédure de
distribution des deniers.
Cette procédure est en principe extrajudiciaire. Elle ne relève pas du juge mais de l'officier chargé de la
vente. Le juge n'intervient, comme en matière de saisie immobilière, qu'en cas d'incidents ou bien lorsque la
distribution n'a pas pu être réglée par voie extrajudiciaire.
Le juge compétent, dans ce cas, est le juge de l'exécution, excepté en matière de saisie des
rémunérations.

Cette procédure spécifique ne s'applique que lorsqu'il y a lieu à répartition à la suite d'une procédure
d'exécution. Si la répartition d'une somme d'argent est effectuée en dehors de toute procédure d'exécution,
les articles 1281 et suivants du Code de procédure civile s’appliquent.

Section 1 : La procédure ordinaire de distribution des deniers

Cette procédure est extrajudiciaire.

§1 La compétence

L'agent chargé de la vente est compétent pour mener cette procédure. Lorsqu'il y a une saisie
attribution, l'officier chargé de la saisie réalise l'attribution.
Le plus souvent, pour les ventes de biens mobiliers, le commissaire priseur est compétent. S'il n'a pas
instrumenté, ce sera l'agent qui a réalisé la vente.

§2 Le déroulement de la procédure
A Plusieurs créanciers doivent se manifester

Les dispositions réglementaires disposent que les créanciers doivent se manifester dans les délais
impartis. Toutefois, aucun délai n'est fixé.
L'agent connaît en réalité les créanciers grâce aux actes de jonction. Les créanciers qui ont saisi doivent
toutefois se manifester auprès de l'agent chargé de l vente.

B Préparation d'un projet de répartition du prix.

L'agent chargé de la vente prépare un projet de répartition du prix entre les créanciers. Il doit préparer
ce projet dans le délai d'un mois. Dans le même délai, il doit notifier ce projet par lettre recommandée avec
accusé de réception.
Il notifie ce projet au saisi et à tous les créanciers y compris à ceux qui ne se sont pas manifestés.

Les destinataires, le saisi et les créanciers, disposent alors d'un délai de quinze jours pour élever,
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auprès de l'agent chargé de la vente, une contestation. Dans ce cas, ils doivent joindre à la contestation les
pièces justificatives.
Il y a ici illustration du principe de la contradiction et la volonté de célérité.

C La répartition des deniers


1 En l'absence de contestation

Si le projet n'a pas été contesté dans les quinze jours, il devient alors la répartition définitive. L'agent
va alors payer les créanciers dans les huit jours.
Il doit également consigner les sommes pour les saisies conservatoires réalisées sur le bien.

2 En cas de contestation

Une contestation est ici intervenue dans les quinze jours. L'agent chargé de la vente procède à une
tentative de conciliation entre le saisi et les créanciers. En cas d'accord, l'agent chargé de la vente dresse acte
de cet accord (= procès verbal de conciliation).
Il remet une copie à chacun des participants ou la notifie. Il paye ensuite en tenant compte du résultat
de la contestation.

En cas de désaccords persistants, il faut ouvrir une procédure judiciaire.

Section 2 : La procédure extraordinaire de répartition

C'est une procédure judiciaire de distribution des deniers.

§1 La compétence

Est compétent le juge de l'exécution du lieu de la vente.

§2 L'ouverture de la procédure judiciaire de distribution


A Cas d'ouverture

En cas d'échec de la conciliation sur les contestations, l'agent chargé de la vente dresse un acte qui
contient les points de désaccords. Il saisit le juge de l'exécution et lui transmet le dossier.

Ce n'est pas le seul cas où il y a lieu d'ouvrir une procédure judiciaire. On ouvre une procédure
judiciaire lorsque l'agent n'a pas dressé le projet de répartition dans le délai d'un mois.
Tout intéressé peut saisir le juge de l'exécution pour lui demander d'ouvrir, face à la carence de
l'agent, une procédure judiciaire de distribution des deniers.

§3 Mission du juge

Le juge de l'exécution doit trancher les contestations. Après cela, il procède lui-même à la répartition. Il
ne renvoie pas à un agent mais répartit lui-même les sommes entre les créanciers.

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§4 Les recours

L'ordonnance du juge de l'exécution est susceptible d'appel dans les quinze jours à compter de la
notification de la décision.

§5 Le paiement

Il a lieu dans les huit jours à compter de la date où la répartition est devenue définitive c'est-à-dire à
expiration du délai d'appel ou notification de l'arrêt d'appel.

Chapitre 2 : La distribution du prix de vente de l'immeuble

Cette procédure est également extrajudiciaire. C'est une procédure nouvelle. La réforme de 2006 a
modifié cette procédure. Il y avait avant cela une procédure dite d'ordre (= il fallait classer).

Cette procédure est très inspirée par la procédure mobilière. La préoccupation du législateur a été
d'accélérer cette procédure. Pour ce faire, le législateur a anticipé dès la saisie la phase de distribution.
Cette anticipation se manifestait en 2006 par deux séries d'actes :
 La déclaration des créances, qui doit être faite à peine de déchéance de la sûreté
 Dépôt au greffe d'un état ordonné des créances

Toutefois, le décret du 12 février 2009 a supprimé l'état ordonné des créances. Ne subsiste plus que la
déclaration ordonnée des créances. Il est vrai qu'il y avait un effet pervers de l'état ordonné, il était presque
toujours nécessaire de le réactualiser au moment de la distribution.

Cette procédure s'applique non seulement à la répartition du produit de la vente de l'immeuble suite à
une saisie immobilière mais encore en dehors de toute procédure d'exécution lorsqu'il y a lieu à répartition du
prix de l'immeuble après purge des inscriptions. Dans ce dernier cas, le juge compétent est le juge du Tribunal
de grande instance.

La Cour de cassation, par un avis de 2008, indique que la saisie immobilière et la procédure de
distribution forment une seule et même procédure. Ce sont les deux phases d'une même procédure.
Toutefois, la procédure de distribution du prix de vente de l'immeuble n'est pas toujours la
conséquence d'une saisie immobilière mais peut être réalisée à la suite d'une purge hypothécaire.

Section 1 : Les conditions générales de la procédure de distribution du prix de vente d'un immeuble
§1 La compétence

La compétence en cas d'incident est celle du juge de l'exécution compétent pour connaître de la saisie
immobilière.
Celui qui diligente la procédure est, en principe, le créancier poursuivant et plus précisément son
avocat. Le juge de l'exécution n'intervient qu'en cas d'incident.

§2 La procédure

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Le ministère d'avocat est obligatoire, avocat inscrit au barreau. Les contestations sont faites par écrit.
Elles ne suspendent pas le déroulement de la procédure. La nullité des actes est régie par les dispositions
générales du Code de procédure civile.
Les notifications sont effectuées par le greffe. Les décisions du juge de l'exécution rendues en cette
matière sont susceptibles d'appel porté devant la Cour d'appel. Le délai est de quinze jours à compter de la
notification de l'ordonnance.

Il faut retenir qu'en principe la procédure n'est pas judiciaire.

Section 2 : Le déroulement de cette procédure de distribution du prix de vente de l'immeuble


§1 L'ouverture de la distribution

La distribution du prix de l'immeuble est poursuivie à la requête du créancier saisissant ou, à défaut de
requête, à la demande du créancier le plus diligent ou encore à la demande du débiteur qui a intérêt à voir ses
créanciers payés.

Cette demande, que l'on appelle requête, va ouvrir une distribution amiable.

§2 La distribution amiable

Cette distribution amiable est organisée par la partie poursuivante. Il procède à la distribution du prix
de vente de l'immeuble. C'est toutefois l'avocat qui réalise cette distribution.

A Lorsqu'il n'existe qu'un seul créancier

Dans cette hypothèse, le créancier va adresser une demande de paiement au séquestre (=


consignataire du prix). Il le fait dans les deux mois à compter de la publication du prix de vente.
Le séquestre paie après avoir vérifié que le créancier qui se manifeste est bien le seul créancier. Il
informe ensuite le débiteur saisi qu'il a payé l'unique créancier qui s'est manifesté. En cas de reliquat, le
séquestre le verse au saisi.

B En cas de concours des créanciers

S'il existe plusieurs créanciers, dans les deux mois de la publication du titre de vente, le créancier
poursuivant doit notifier aux créanciers inscrits une demande de déclaration actualisée des créances.

Depuis 2009, ce délai est de deux mois. La déclaration actualisée vise à actualiser la déclaration des
créances faite lors de la saisie.
Le poursuivant demande aussi au syndicat des copropriétaires et aux créanciers généraux privilégiés.

Les avocats des destinataires de cette demande doivent produire un décompte actualisé dans les
quinze jours. Ils le font par conclusion d'avocat. Ce délai de quinze jours est prescrit à peine de déchéance des
intérêts et ce à compter à de la première déclaration de créance.

Certains créanciers ont pu omettre de déclarer lors de la première déclaration. Ils ont perdu leurs
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privilèges et sûretés. Ils peuvent déclarer leur créance à cette étape. Ils seront payés toutefois comme des
créanciers chirographaires.

Munis de la déclaration actualisée, le créancier poursuivant élabore un projet de distribution. Il y a un


classement des créanciers en fonction de leurs privilèges. C'est l'avocat qui procède à l'élaboration de ce
projet.

Dans le délai d'un mois qui court à compter de l'expiration du délai imparti au créancier pour
actualiser, le poursuivant notifie son projet de distribution aux créanciers.

À défaut de contestation dans les quinze jours de la notification de ce projet, le créancier poursuivant
ou toute autre partie présente au juge de l'exécution une demande d'homologation du projet. Cette demande
d'homologation doit être présentée dans les quinze jours à compter de l'expiration du délai de contestation.
Elle est présentée par requête au juge de l'exécution, ce dernier vérifie que le débiteur et les
créanciers ont été en mesure de présenter une contestation. Cette vérification est purement procédurale, elle
ne porte pas sur le fond et notamment, elle ne porte pas sur le classement.
Le juge donne force exécutoire au projet s'il constate que les parties ont été en mesure de présenter
leurs contestations. Cette ordonnance du juge est insusceptible d'appel. Il ne peut y avoir qu'un pourvoi en
cassation.

Il y a toujours cette homologation du juge de l'exécution. C'est la principale différence avec la


procédure en matière mobilière.

Si le projet est contesté, le poursuivant qui a ouvert la procédure convoque toutes les parties
(créanciers et débiteur). Il doit tenter de concilier les parties. Cette conciliation intervient devant l'avocat du
créancier poursuivant.
En cas d'accord de toutes les parties, un procès verbal est signé par toutes les parties (créanciers et
débiteur). Une requête est alors présentée au juge de l'exécution lequel va vérifier la régularité du procès
verbal de conciliation et conférer force exécutoire au procès verbal. L'appel ici encore est irrecevable.

En cas de désaccord persistant, le créancier poursuivant dresse un procès verbal des difficultés. Il y
alors lieu à l'ouverture d'une distribution judiciaire.

§3 La distribution judiciaire

Le créancier poursuivant ou à défaut tout intéressé (ex : l'un des créanciers inscrits ou le débiteur)
saisit le juge de l'exécution. La personne qui saisit le juge de l'exécution lui transmet le projet de distribution,
le procès verbal de difficulté et tout document utile.
Le juge de l'exécution tranche la contestation puis, après avoir tranché la contestation, établit lui-
même l'état de répartition. Il ordonne ensuite la radiation des inscriptions s'il en subsiste.

§4 Le paiement

Il est nécessaire de payer, que ce soit dans le cadre de la distribution amiable ou en cas de distribution
judiciaire.
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Le consignataire des sommes doit payer dans le mois de la notification qui lui est faite du projet
homologué ou du procès verbal d'accord homologué ou encore dans le mois de la décision du juge l'exécution
en cas de répartition judiciaire.

Demeure une possibilité d'incident de distribution du prix de vente de l'immeuble. Il y avait autrefois
de multiples incidents. Un seul est aujourd'hui prévu à l'article 123 du décret du 27 juillet 2006, il s'agit de la
ventilation.
L'incident de la ventilation concerne la ventilation du prix. Il y a lieu à ventiler dans l'hypothèse où
plusieurs immeubles ont été vendus collectivement. Le prix unique est le prix de vente d'un lot. Il y a un
problème car des créanciers sont inscrits sur un immeuble précis. Il faut déterminer la valeur de chaque
immeuble.
Pour ce faire, à la demande d'une partie, le juge de l'exécution désigne un expert immobilier lequel va
réaliser un rapport de ventilation. Au vue de ce rapport, le juge de l'exécution procède à la ventilation. On
pourra ainsi payer chaque créancier hypothécaire en fonction du prix de l'immeuble.

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