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UE : CONTENTIEUX COMMUNAUTAIRE DE LA CEMAC

ENSEIGNANT : Prof KENFAK Jean

Mardi 19/11/2019

Il s’agit d’un droit qui est produit au niveau de la communauté, il y a un certain


nombre de règles qui portent sur les litiges, on peut donc saisir un juge national ou
communautaire.

Une communauté est un ensemble de sujets de droits soumis à un ordre


juridique. Le conflit nait dans un plan communautaire par la nature humaine, lorsque la solidarité
au sein de la société est mise à mal. En effet, dans une communauté, la solidarité est plus
poussée que dans la société, il y a ici notion du don sans contrepartie. La communauté est une
société internationale réduite, elle se caractérise par une proximité géographique. Il va donc
y avoir des règles néanmoins différentes à celles de la société internationale. Le droit
communautaire ne se limite pas aux Etats mais s’applique également aux ressortissants des
Etats. Or dans la société il ne s’agit pas des individus. Dans un contexte comme celui-là on doit
faire appel à un juge pour appliquer les règles. D’où il faut une certaine prévisibilité, une certaine
discipline. Libre circulation des personnes, des marchandises, des services, des capitaux font
partie des différentes libertés appliquées au sein d’une communauté en plus des politiques
communes qui sont de rigueur : Tout cela pour aboutir à un marché commun. La communauté
vise en effet l’intégration. Il est donc normal qu’une instance (juge communautaire qui n’est pas
forcément un juge institué) soit mise sur pieds pour solutionner ces règles. Le juge nationale à qui
revient le traitement des litiges « est considéré » comme juge communautaire mais pour une
« expertise spécialisée » on a recourt au juge communautaire. Ce principe de hiérarchie et de
subsidiarité évite les litiges entre le juge communautaire institué et le juge national dont les
philosophies peuvent ne pas être les mêmes.

Dans le cadre de la construction sous-régionale qui est marquée par une


rationalisation des différentes méta-entités, ( la rationalisation ayant déjà eu lieu dans
une spécialisation où chaque communauté a sa vocation particulière à savoir que la
CEEAC est l’union économique avec une emphase sur les questions de paix et de
sécurité, tandis que la CEMAC se distingue en tant que union douanière), , tout va de
l’initiative des Etats qui confèrent aux cours communautaires leurs pouvoirs,
lesquelles doivent tenir compte des « précédents » dans leurs jugements.

Le juge national n’est pas inférieur au juge communautaire mais les deux travaillent
de concert en ce sens que les décisions de l’un n’annulent donc pas celles de l’autre. Le droit
communautaire ne concerne pas que la libre circulation des personnes et des marchandises,
mais aussi un ensemble de litiges… Ce droit communautaire n’est pas une virtualité. La
libre circulation (des travailleurs, des indépendants par exemple) en effet, nécessite un
ensemble de prérequis (on ne se déplace pas sans contrôle)…
Il existe un ordre juridique communautaire en effet. Il y a une hiérarchie des normes (règles
juridiques) : une cour de justice communautaire instituée et des juges nationaux. Mais le juge
communautaire a certains monopoles face au juge national.

ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE :

Il n’y a pas encore de droit communautaire CEMAC. Cela est inspiré de l’Union Européenne.

1- Schermes (H.G) et waelbroek (D.F), Judicial cotation in the european communities, Kluwer
leiden, 1992
2- Sauron (J.L), Droit et pratique du contentieux communautaire, La documentation française,
Paris, 1997
3- Dehousse ® , La cour de justice des communautés européennes, Paris, Mont chrétien, 1994
4- Bouluis (jean) et Darmon (m), Contentieux communautaire, Paris, Dalloz, 1997
5- Rasmussen (H), European court of justice, Gadjura, Copenhagen, 1998
6- Molinier, Droit du contentieux européen, LGDJ, Paris, 1996

03/12/2019

INTRODUCTION

La communauté constitue un ordre juridique c’est-à-dire un « ensemble organisé et structuré


de normes juridiques possédant ses propres sources, dotées d’organes aptes à les émettre et les
interpréter, ainsi qu’à en faire constater et sanctionner le cas échéant les violations ». Un tel
système, afin de saisir l’ensemble des situations qui entre dans son hypothèse, ne peut faire
l’économie du contrôle. Ce contrôle peut être politique, administratif ou juridictionnel. Le contrôle
juridictionnel fait appel à l’intervention d’un juge afin de rétablir l’ordonnancement juridique
chaque fois qu’un incident l’affecte. Son rôle est d’autant plus important dans un ordre juridique
communautaire que le droit produit dépasse la sphère de la régulation des conduites
intergouvernementales des Etats-membres pour saisir une fraction importante des rapports sociaux
interindividuels. Ainsi compris, il n’est pas étonnant que le contentieux connaisse un essor
particulier et différent du sort qui lui est traditionnellement réservé dans les ordres juridiques
d’émanation interétatiques. En effet, le contentieux est défini comme ce qui oppose ou fait l’objet
d’une contestation. C’est aussi une branche d’activité d’une juridiction distincte de son activité
consultative et dont la caractéristique est la production des arrêts investis de l’autorité de la chose
jugée. Le contentieux peut aussi être assimilé à un procès ou à une instance. De fait, le procès peut
être saisi comme un litige soumis à la sanction d’un tribunal, une contestation pendante devant une
juridiction. L’instance quant à elle désigne la suite des actes de procédures effectuées devant une
juridiction, de la saisine jusqu’au prononcé de la décision du juge ou tout autre mode à travers
lequel un terme est mis à la procédure engagée. Dans le cadre du présent enseignement, le
contentieux communautaire sera entendu comme l’ensemble des règles substantielles et des
procédures mobilisées pour solutionner devant le juge les cas litigieux dont le règlement met en
jeu une règle de droit communautaire. Il s’agit non seulement de la manière par laquelle le juge
communautaire traite les actes de procédures accomplis par les parties devant lui à l’occasion
d’une espèce, mais également de la façon dont ce dernier gère les rapports litigieux durant
l’instance c’est-à-dire l’administration de la procédure sur la base des règles pertinentes pour
parvenir au règlement du litige ainsi soumis. En tant qu’ordre juridique communautaire il est
essentiel que la règle de droit soit au centre des rapports entre les sujets du droit de la CEMAC.
Dans cet ordre juridique, comme dans tout autre juridique communautaire, les procédures visant à
contrôler le respect de la règle de droit s’illustrent par leur nombre et leur complexité. Cet état de
fait, nous amène à dégager deux axes d’analyse à savoir : les juridictions compétentes et les voies
de droit ouvertes.

Thèmes :

1- Le contentieux de la fonction publique de la CEMAC (communautaire) (VIII)


2- Le recours à manquement dans l’ordre juridique de la CEMAC (IV)
3- Le recours en carence (V)
4- La commission de surveillance des marchés financiers en Afrique centrale (I)
5- Le conseil régional de la concurrence (II)
6- Le recours en annulation devant la cour de justice de la CEMAC (VI)
7- Le contentieux de la responsabilité (VII)
8- La commission bancaire en Afrique centrale (III)

1ERE P. LES JURIDICTIONS COMPETENTES

Evoquer le problème des juridictions compétentes en matière de règlement de litiges qui font
appels à l’application d’une règle de droit communautaire renvoie à la question de savoir qui est le
juge communautaire ? Quel juge peut être saisi ? À cette question, la réponse n’est pas aisée étant
donné la pluralité des organes juridictionnelles ou des organes à fonction juridictionnelle qui
meublent cet ordre juridique. Par ailleurs, le solutionnement des litiges faisant appel à
l’application d’une règle de droit communautaire n’est pas le monopole des organes
communautaires institués. En effet, les juridictions nationales constituent des acteurs de poids
dans tout ordre juridique communautaire, il en résulte que la compétence en matière de règlement
des litiges communautaires est une compétence partagée entre le juge national et le juge
communautaire institué. En d’autres termes, le contentieux communautaire est un contentieux
cogéré par le juge national et le juge communautaire institué.

Chapitre 1 : LES JURIDICTIONS NATIONALES

L’une des caractéristiques fondamentale de tout ordre juridique communautaire c’est sans
contexte sa propension à la supranationalité c’est à dire son aptitude à produire des règles
juridiques qui s’imposent à ses Etats membres, en d’autres termes les ordres juridiques
communautaires produisent un droit à bien des égards d’applicabilité directe et d’effets directs.
L’ordre juridique de la CEMAC ne fait pas exception à cette constante. Le droit communautaire
étant un droit prêt à l’emploi, son application par le juge national se comprend aisément, en effet
le juge communautaire institué étant un juge d’attribution, il ne peut veiller à un contrôle effectif
et complet de la totalité des situations dans lesquelles se pose la question de l’application dudit
droit. Par ailleurs, la situation d’infirmité institutionnelle caractéristique de tout ordre juridique
d’émanation internationale ressente le juge national au cœur du dispositif de mise en œuvre du
droit communautaire d’où la légitimité d’un système de répartition de compétences en matière de
contentieux communautaire entre le juge national et le juge communautaire institué.

SECTION1. LE JUGE NATIONAL COMME JUGE DE DROIT COMMUN DU DROIT


COMMUNAUTAIRE.

Le juge national a tout comme le juge communautaire la charge de faire respecter le droit produit
par la CEMAC, par tous les sujets de droits dont il régit les situations, il s’agit là d’une
prescription générale qui puise ses fondements dans les principes généraux de droit
communautaire.

Paragraphe1 : l’Etat de la question

L’obligation générale de coopération impose aux Etats membres de mettre à disposition de l’ordre
juridique communautaire ou des normes juridiques communautaires la totalité du dispositif
institutionnel et des mécanismes procéduraux à travers lequel ils assurent e rétablissement de
l’ordre juridique chaque fois que des incidents l’affectent. La formule utilisée par la Cour de
justice des communautés européennes pour traduire cette situation est instructive « par application
du principe de coopération énoncé à l’article 10 du traité, c’est au juridiction nationale qu’est
confiée le soin d’assumer la protection juridique découlant pour le justiciable de l’effet direct des
dispositions du droit communautaire » (CGCE 16-décembre 1976, REWE) c’est dire que toute
personne physique ou morale est en droit d’invoquer le droit communautaire dans le cadre d’un
litige qui relève de la compétence d’un tribunal national, ce dernier devant faire en sorte que le
droit communautaire soit appliqué conformément aux principes posés par les traités constitutifs et
la jurisprudence. De fait dans un système étatique unitaire, le système juridictionnel est structuré
au tour d’une pyramide, les tribunaux sont tous soumis à une ou plusieurs cours régulatrice qui
peuvent être saisi par eux même ou par les parties au litige. Ces cours ont le pouvoir d’annuler ou
d’invalider les décisions des juridictions inférieures. Dans un système fédéral, soit les tribunaux de
1ere instance et d’appel sont à la fois juge pour le droit fédéral et pour le droit de l’Etat fédéré, soit
il existe des juges séparés. Mais dans les 2 cas il existe au sommet une cours régulatrice dont les
dispositions supposent aux juridictions inferieures et une peut annuler ou invalider leur………..
viole les règles générales. Le système communautaire n’est pas un système étatique, la cours … si
elle existe n’a pas le pouvoir d’annuler ou d’invalider les décisions des juridictions nationales
même lorsque …du droit communautaire est en cause, son intervention s’opère par des moyens
plus souple mais qui grâce à l’utilisation qu’il en est fait s’avère d’une grande efficacité. Dans un
tel cas de figure les organes juridictionnels, communautaires interviennent pour donner des
indications au juge national auquel il est tenu de se conformer. Cet état des faits s’exprime à
travers des voies de droit originales que sont les questions préjudicielles d’interprétations, et les
questions préjudicielles d’appréciation de la légalité.

Paragraphe 2 : les personnes ou organes habilités à saisir le juge national

Toute personne physique ou morale qui estime qu’un droit qu’elle tient de l’ordre juridique
communautaire a été violée peut saisir le juge national afin d’obtenir de lui l’application de la
règle de droit considéré. Ce dernier lorsqu’il est saisi, peut soit trancher les litiges, soit saisir le
juge communautaire institué lorsque se pose des questions d’interprétation ou d’appréciation de la
légalité, c’est une fois ces questions préjudicielles réglées que le procès reprend son cours devant
le juge national.

Section 2 : LE MECANISME DE COOPERATION ENTRE LE JUGE NATIONAL ET LE


JUGE COMMUNAUTAIRE INSTITUEE

L’un des traits saillants de l’ordre juridique communautaire c’est de soustraire au gouvernement
des Etats membres le pouvoir d’interprétation du droit communautaire au profit d’un juge institué.
Dans un contexte ou la mise en œuvre du droit appelle à la fois l’intervention du juge national et
celle du juge communautaire institué, il devient impératif pour les besoins de cohésion du droit et
de cohérence dans le règlement des litiges ou le règlement des cas concrets, d’établir un cadre
d’échange et de communication entre ces 02 acteurs à savoir le juge national et le juge
communautaire institué.

Ce procédé progressivement a pris dans les ordres juridiques communautaires les allures d’un
procédé de contrôle par le juge supranational de l’application du droit communautaire par le juge
national,, le mécanisme de coopération entre le juge national et le juge communautaire se traduit
par l’institution d’une procédure de renvoi préjudiciel dont la finalité est l’interprétation et
l’application uniforme du droit communautaire.

Paragraphe 1 : Les hypothèses de renvoi préjudiciel

Au terme de l’art.26 de la convention régissant la cour de justice communautaire (29/01/2009),


« la cour statut à titre préjudice sur l’interprétation du traité de la CEMAC et des textes
subséquents sur la légalité et l’interprétation des actes des institutions organes, et institutions
spécialisées de la CEMAC, quand une juridiction nationale ou un organisme à fonction
juridictionnelle est appelle à en connaitre à l’occasion d’un litige, en outre, chaque fois qu’une
juridiction nationale ou n organisme à fonction juridictionnelle saisit des questions de droit ci-
dessus, dois statuer en dernier ressort, il est tenu de saisir préalablement la cour de justice, cette
saisine devient facultative lorsque la juridiction nationale ou l’organisme fonction
juridictionnelle doit statuer à charge d’appel, les interprétations données par la cour en cas de
recours préjudiciel s’impose à toutes les autorités administratives et juridictionnelles dans
l’ensemble des Etats membres l’inobservation de ces Etats membre donnent lieu au recours en
manquement. L’analyse de …permet d’identifier les types de renvois préjudiciels susceptible de
nourrir le mécanisme de coopération, il s’agit du renvoi préjudiciel en interprétation, et du renvoie
préjudiciel en appréciation de la légalité.

A- LE RENVOI PREJUDICIEL EN INTERPRETATION

La question préjudicielle d’interprétation a pour objet de permettre au juge national saisit d’un
litige dans lequel le droit communautaire est en cause d’obtenir du juge communautaire institué en
occurrence la cour de justice, des éclaircissements sur le sens et la portée de la règle en question,
cette voie de droit a pris une place centrale dans les ordres juridiques communautaires en raison de
la pratique du juge communautaire institué qui s’en ai servi pour énoncer des principes
fondamentaux d’une part de la pratique des juges nationaux qui l’ont saisi pour poser à la cour de
justice communautaire des questions sur leur propre pouvoir et sur la compatibilité du droit
national avec le droit communautaire . En principe, la saisine de la cour relève des juridictions
nationales en cas de refus de saisine, les partis peuvent utiliser les voies de recours interne pour
demander à la juridiction supérieure de bien vouloir saisir le juge communautaire institué. En
raison de l’importance de ce mécanisme dans le contentieux communautaire, les traités constitutifs
ont institué une obligation de saisine qui s’impose aux juridictions nationales statuant en dernier
ressort ou à l’organe à fonction juridictionnelle statuant en charge d’appel. L’objet de la question
préjudiciel de l’interprétation n’est pas le transfert du litige au juge communautaire institué. En
effet, le juge national demeure saisit, la question préjudiciel doit seulement lui permettre d’être
plus éclairé, plus édifié sur le sens d’une disposition du droit communautaire. En d’autres termes,
il ne revient pas au juge communautaire institué de porter son examen sur le règlement au fond du
litige en cause, pour ce qui est de la procédure, force est de souligner qu’il n’existe pas au sens
stricte du terme des parties à l’intense préjudiciel elle-même, il en résulte que la production des
mémoires par les parties n’est pas obligatoire, elles peuvent tout au moins présenter des
observations. L’organe permanent de la communauté (commission de la CEMAC) en présente
systématiquement, il arrive aussi que les Etats présentent des observations lors d’une instance
préjudicielle.

Mardi, 14 – 01 - 2020

A- LA QUESTION PREJUDICIELLE D’APPRECIATION DE LA LEGALITE

Cette question préjudicielle a pour but de faire respecter le principe de légalité c’est-à-dire
interrogé la cour sur la validité d’une disposition du droit communautaire. Elle concerne les
actes pris par les institutions communautaires. Pour ce qui est du renvoi préjudiciel en appréciation
de la légalité, l’obligation de renvoi s’impose à tous les juges nationaux abstraction faite de leur
place dans l’ordonnancement juridictionnel en vertu du principe suivant lequel les juges nationaux
« n’ont pas le pouvoir de déclarer les actes des institutions communautaires (CJCE 27/10/1987
FOTO-FROST).
NB : Le recours en manquement tend à sanctionner les Etats dans lesquels les décisions
d’interprétation ne sont pas respectées. La décision d’interprétation ne vaut pas que pour le
juge national qui a saisi le juge institué. Cela vaut pour toutes les juridictions nationales.
Chaque fois que sur ce point du droit, sur cette disposition il ya confusion, on se réfère à
cette interprétation.

PARAGRAPHE 2: LES CONSEQUENCES DE LA DECISION DE RENVOI


PREJUDICIEL

S’agissant du renvoi préjudiciel en interprétation, l’art 26 de la Convention régissant la Cour de


justice communautaire est sans ambiguïté. L’arrêt en interprétation a une portée générale ce
sens qu’il s’impose à toutes les autorités administrations et juridictionnelle des Etats membres.
Il est donc logique que son inobservation donne lieu à un recours en manquement.En d’autres
termes, le juge national qui a saisi la cour est tenu par la réponse de cette dernière. Il en résulte
qu’il doit trancher le litige en mobilisant les éléments qui lui ont été indiqués par le juge
communautaire institué. S’il n’est pas suffisamment éclairé, il peut à nouveau procéder à la
saisine de la cour de justice communautaire pour les précisions complémentaires. En tout état de
cause, l’arrêt d’interprétation a une portée générale et uneautorité générale de la chose
interprétée. Il s’impose à toutes les juridictions nationales qui auront à connaître de la même
affaire ainsi qu’aux juridictions qui, dans le cadre d’une autre affaire seront confrontées au
type de même question.

En ce qui concerne le renvoi préjudiciel en appréciation de la légalité, on doit dire que le rejet des
moyens mettant en cause la validité ou la légalité de l’acte communautaire autorise la juridiction
nationale auteur de la saisine à faire application de l’acte visé. En revanche, une constatation de
l’illégalité de l’acte communautaire lui fait obligation de ne pas l’appliquer ainsi que le cas
échéant de ne pas appliquer les actes nationaux fondés sur la disposition communautaire illégale.
Tout comme en matière d’interprétation, les constatations ont une portée générale.

CHAPITRE II : LES JURIDICTIONS INSTITUEES PAR LA COMMUNAUTE

Il est question de faire la distinction entre les institutions juridictionnelles (les cours) et les
organismes à fonction juridictionnelle.

SECTION 1 – LES INSTITUTIONS JURIDICTIONNELLES : LES DIFFERENTES


COURS

L’un des traits saillants des réformes institutionnelles menées dans l’ordre juridique de la
CEMAC est sans conteste l’éclatement de l’ancienne cour de justice de la CEMAC pour donner
naissance à 2 institutions de la communauté à savoir la Cour de justice et la Cour des comptes.
Petit rappel : La CEMAC hérite des institutions de l’UDEAC. A l’origine de l’AEF, le Gabon et
le Congo étaient un territoire appelé Congo Français. Ensuite cette entité va s’élargir dans une
sorte de fédéralisme colonial pour donner l’AEF qui regroupait le Tchad, le Gabon, l’Oubangui
(ex RCA). Cette AEF était assez proche du Cameroun et une union douanière existait entre ces
pays en l’occurrence l’Union Douanière Equatoriale (UDE), après nait l’UDEAC en 1964, le 16
mars 1994 nait la CEMAC. Le 25 juin 2008 lors d’une Conférence tenue à Yaoundé, une série de
réformes est adopté. On adopte le traité révisé (fusion du traité instituant la CEMAC et l’additif,
on révise d’autres convention instituant les institutions comme le PAP etc. Sur le plan
institutionnel la Secrétariat général est remplacé par la Commission de la CEMAC, La Cour
judiciaire éclate en 2 : cour de justice et cour des comptes, toutes deux autonomes.

La CEEAC a une Cour de justice prévue par les textes, bien qu’elle ne fonctionne pas encore. La
CEMAC aussi a également sa Cour. Le processus de création de la CEMAC est plus lointain que
le CEEAC mais en tant qu’institution la CEEAC (1984) est plus vieille que la CEMAC (1994). Le
CEEAC a végété, est restée léthargique pendant longtemps. C’est sous l’impulsion du Cameroun
et de l’UA, qu’on l’a spécialisé la CEEAC sur les questions de paix et de sécurité (sécurité
maritime, transfrontalière etc. ) Il a été créé un Comité consultatif de paix et de sécurité en Afrique
centrale).

CEEAC a des Etats qui sont partagés entre plusieurs CER

Angola membre de la SADC et de la

Congo membre de la CEMAC et

NB : Dans le cadre de la rationalisation lancé en 2008, (2008 -2023). Tout va au ralenti. Nous
sommes en 2020. Il est question d’une rationalisation par fusion – absorption. Ce qui est mal
parti. Par contre si c’est une fusion – spécialisation cela peut aboutir. Les Etats membres de ces
CER sont-t-ils favorables à cette fusion.

PARAGRAPHE 1 : LA COUR DE JUSTICE COMMUNAUTAIRE

L’architecture judiciaire de la CEMAC repose sur les textes juridiques issus des réformes
institutionnelles à savoir les traités révisés : la convention régissant l’UEAC, la convention
régissant l’UMAC, la convention régissant le Parlement communautaire et surtout la
convention du 30 Janvier 2009 régissant la Cour de justice communautaire. A cela, il faut
ajouter les dispositions des actes additionnels portant respectivement statuts de la Cour de justice
de la CEMAC, des règles de procédure devant la Cour de justice de la CEMAC. Tous 2 en
chantier du fait de la restructuration que la communauté a connu dans le domaine juridictionnel.
A - COMPOSITION DE LA COUR DE JUSTICE COMMUNUTAIRE

Le mode de désignation et le statut des membres de la cours présente à bien des égards des
similitudes avec les dispositions relatives à la composition de la commission CEMAC. En tout état
de cause, ce sont des règles conçues pour assurer aux membres de la cour l’indépendance vis-à-vis
des pouvoirs politiques et des intérêts privés. La Cour de justice est en effet composée de six
membres répartis en deux catégories : cinq juges et un avocat général.

La fonction du juge est de prononcer les arrêts, celles de l’avocat général à présenter les
conclusions motivées sur les affaires. Ce dernier ne participe pas aux délibérés. Le nombre des
membres peut être revu à la hausse par la Conférence des chefs d’Etats (organe délibérant suprême
de le CEMAC) sur proposition du Conseil des ministres sur la base d’un rapport du président de la
cour. Ils sont nommés pour six ans renouvelables une fois et doivent réunir des exigences de
bonne moralité, présenter des garanties d’indépendance et d’intégrité, réunir une expérience d’au
moins 15 ans pour ce qui est des enseignants d’université, des avocats, des notaires ou des conseils
juridiques réunir des conditions requises pour exercer dans leurs pays respectifs des plus hautes
fonctions judiciaires pour ce qui est des magistrats. Bien que les membres soient élus pour six
ans, le renouvellement a lieu tous les trois ans. C’est une tradition dans les juridictions des
CER.

S’agissant du statut des membres, il est réglé par les art.7, 8, 9, 10, 11 et 12 de la Convention
régissant la Cour de justice communautaire. Il s’ordonne autour de la prestation de serment en
audience publique devant la Cour avant leur entrée en fonction. La prohibition d’autres fonctions
administratives sauf dérogation exceptionnelle du président de la cour, la jouissance des privilèges
et immunités accordés aux personnels de la communauté. Pour l’administration de la Cour, on a
un greffier-assistant les juges dans les fonctions juridictionnelles, ce dernier est animé par les
autres greffiers, les fonctionnaires et autres agents de la Cour.

A- LE FONCTIONNEMENT DE LA COUR

La cour exerce ses fonctions en formation plénière mais a la possibilité de siéger en formation
restreinte de trois membres. Ces audiences sont publiques, la Cour fonctionne sous l’autorité d’un
président élu pour 3 ans renouvelable une fois. Dans l’exercice de ses fonctions, le président de la
cour s’appuie sur une infrastructure administrative constitué de services. La Cour dispose d’u
greffe qui assiste les juges dans leurs fonctions juridictionnelles. Le greffe est animé par les
greffiers, les fonctionnaires et autres agents de la Cour.

C - LES COMPETENCES DE LA COUR

Dans l’ordre juridique de la CEMAC, la cour de justice a une triple fonction : la fonction
juridictionnelle ce qui signifie fonction contentieuse, la fonction consultative et la fonction
administrative des arbitrages (fonction arbitrale). C’est de l’arbitrage institutionnel et non ad-hoc
( la Cour dispose d’un règlement d’arbitrage, d’une des arbitres etc). Même si cette dernière
demeure encore en situation léthargique. Dans son rôle de fonction juridictionnelle, la cour
connaît :

- Des recours en manquement des Etats membres des obligations qui les incombent en vertu
du traité CEMAC et institutions et des textes subséquents ;

- Des recours en carence des institutions, organes et institutions spécialisées des obligations
qui les incombent en vertu des actes de la communauté (Le recours en carence concerne les
organes communautaires, voie de droit destinée à secouer l’inertie des institutions
communautaires) ;

- Des recours en annulation des règlements, directives et décisions des institutions, organes
et institutions spécialisées de la CEMAC ;

- Des litiges relatifs à la réparation des dommages causés par les institutions, organes et
institutions spécialisées de la CEMAC ou par les personnes fonctionnaires ou agents contractuels
de la CEMAC dans l’exercice de leur fonction sans préjudice des dispositions prévues par le traité
de la CEMAC, des litiges entre la CEMAC et les fonctionnaires et /ou agents contractuels ;

- Des recours contre les sanctions prononcées par des organismes à fonction juridictionnelle
de la communauté. Par ailleurs, la Cours juge en appel et en dernier ressort des recours formés
contre les organismes à compétence juridictionnels.

Mardi, 21/01/2020

A cela il faut ajouter les recours préjudiciels ou la saisine de la cour dans le cadre du renvoi
préjudiciel. Par ailleurs, la cour juge en appel et en dernier ressort les recours formés contre les
décisions rendues par les organismes à compétence juridictionnelle. Pour ce qui est de la fonction
consultative, elle consiste à la demande d’un Etat membre ou d’une institution spécialisée de la
CEMAC à émettre un avis sur toute question juridique concernant les traités CEMAC et les textes
subséquents. Dans ce registre, il convient de ranger les avis sur la conformité aux normes
juridiques CEMAC des actes juridiques ou des projets d’actes initiés par un Etat membre, une
institution, un organe ou une institution spécialisée dans les matières relevant du traité. Dans le
même ordre d’idée, les structures visées peuvent intervenir dans la procédure consultative afin de
solliciter l’éclairage de la cour sous forme d’avis sur la compatibilité d’un accord existant ou en
cours de négociation avec les dispositions du traité. Enfin, sur saisine de la conférence, du conseil,
du comité, de la commission ou d’un Etat membre, la cour peut émettre un avis sur toute difficulté
dans l’interprétation ou l’application relevant du droit communautaire.

Dans son rôle d’administration des arbitrages, la cour connait en se référant à son règlement
d’arbitrage des différents qui lui sont soumis par les Etats, les organes et institutions spécialisées
de la CEMAC en vertu d’une clause compromissoire. Elle connait également de tout autre litige
qui lui soumis en vertu d’une clause compromissoire ou d’un compromis d’arbitrage. Dans
l’exercice de la fonction arbitrale la cour loin de trancher elle-même les litiges se contente de
nommer ou de confirmer les arbitres, de suivre le déroulement de l’instance et d’examiner le
projet de sentence arbitrale conformément à son règlement d’arbitrage.

La représentation devant la cour s’opère à travers les agents ( Etats, institutions, organes et
institutions spécialisées de la CEMAC) ; ils ont aussi la possibilité de constituer un avocat inscrit
au barreau d’un l’un des Etats membres ou les représenter. Les autres parties devant la cour
doivent être représenté par un avocat inscrit au barreau d’un des Etats membres.

PARA II : LA COUR DES COMPTES

Son importance dans l’ordre juridique communautaire n’est certes pas égale à celle d’uns cour de
justice néanmoins l’inflation remarquable du budget et la multiplication des situations
d’irrégularité aussi bien dans la perception que dans la gestion de certaines dépenses
communautaires rendent son utilité désormais évidente. L’urgence qu’il y a lutter contre la fraude
au budget, les raisons tenant à la moralisation et à l’assainissement des mœurs dans la gestion de
la chose publique plus de vigilance dans la poursuit e des objectifs de la communauté. Toute cette
combinaison de facteurs a légitimé la création d’une cour des comptes suite à l’éclatement de la
cour de justice de la CEMAC dans le cadre des réformes institutionnelles engagées en 2004. A
l’instar de la cour de justice communautaire, une convention du 30 janvier 2009 régis la cour des
comptes. Le statut de ses membres est à bien des égards semblable à celui des membres de la cour
de justice. Pour ce qui est de son fonctionnement, il convient de relever que la cour examine les
comptes de la totalité des recettes et des dépenses de la communauté. À ce titre, l’examen porte
sur la légalité et la régularité des recettes et dépenses. La cour en assure la bonne gestion
financière. C’est dire que son contrôle s’apparente à un contrôle de gestion. Afin d’accomplir sa
mission, la cour dispose d’un pouvoir d’investigation sur pièce et si nécessaire sur place. Le
contrôle des comptes peut s’opérer auprès des autres institutions et dans les Etats membres au cas
où leurs services manipulent les fonds communautaires. C’est le cas de services douaniers qui
perçoivent la taxe d’intégration communautaire, et des administrations nationales qui gèrent les
projets communautaires.

A l’analyse, les pouvoirs juridictionnels de la cour des comptes sont limités, elle élabore un
rapport annuel qui est transmis aux autres institutions et aux Etats membres dans lequel elle fait
toutes les observations qui lui paraissent opportune sur la gestion des finances communautaires.
La cour peut émettre des avis sur des questions particulières à la demande des institutions de la
communauté.

SECTION II : LES ORGANES A FONCTION JURIDICTIONNELLE

Selon visés ici : la commission de surveillance des marchés financiers en Afrique centrale, le
conseil régional de la concurrence, et la commission bancaire d’Afrique centrale.

Paragraphe 1 : la COSUMAF créée par l’acte additionnel N° 03/01-CEMAC-CE du 08 décembre


2001. Cette structure constitue l’autorité de tutelle de régulation et de contrôle du marché financier
en Afrique centrale. (Douala comme siège, mais il faut des infrastructures électroniques
notamment, ainsi Libreville a été visée lors de la conférence en 2001 à Ndjamena des chefs
d’Etats. En réaction douala a créé son propre marché financier : Douala stock exchange, mais ne
comptant que 5 entreprises chacun il a été préconisé une fusion des deux marchés/bourses vu
qu’étant autonome il y a léthargie, or il faut de la croissance.) En tant qu’institution spécialisée de
la CEMAC, la COSUMAF jouit de la personnalité morale, des pouvoirs de règlementation et de
sanction. La fonction de régulation consiste à superviser et à contrôler le marché, ses intervenants
et acteurs dans le cadre d’un suivi permanent. Le régulateur veille au bon fonctionnement du
marché à travers sa fonction de sécurisation, à travers la prévention des risques de défaillance, et
des anomalies dans les transactions et les opérations. Elle consiste aussi à opérer des arbitrages par
la voie des décisions individuelles lorsque de manquements ou irrégularités sont relevées. Il en
sera ainsi à titre d’illustration des cas de violation des normes déontologiques ou règlementaires.
La COSUMAF dispose comme moyen d’action d’un pouvoir règlementaire, de sanction et de
contrôle.

Le pouvoir de contrôle se manifeste à travers des vérifications régulières et des enquêtes à l’égard
e s personnes ou entités impliquées dans le marché financier. Ces contrôles peuvent être effectués
soit sur pièce soit sur place. Dans le cadre de ces contrôle, les agents de la COSUMAF jouissent
des privilèges et immunités semblable à ceux des officiers de police judiciaires, (c’est dire en
d’autre termes qu’ils sont investis des prérogatives de police judiciaire, à cet effet, ils peuvent
procéder à toute audition qui parait utile, se faire communiquer et obtenir copie de tout document
nécessaire à la bonne exécution de la mission) ; Toute obstacle à la mission d’inspection de la
commission expose le contrevenant à des sanctions pécuniaires ou des poursuites judiciaires, ou
disciplinaires. Les sanctions disciplinaires visent les personnes ou entités agréées par la
COSUMAF en cas de manquement à leurs obligations professionnelles (utilisation des avoirs de la
clientèle, absence de dispositif de contrôle interne). Elle s’exprime en termes de sanction,
d’avertissement, de blâme, de suspension ou de retrait d’agrément. Pour ce qui est de sanctions
pécuniaires, elles visent les personnes ou entités agréées par la COSUMAF mais aussi tout
intervenant sur le marché (investisseurs, entités émettrice, leurs dirigeants) lorsqu’ils sont à
l’origine des pratiques illicite sur le marché (fausser le fonctionnement du marché, procurer à leurs
auteur un avantage injustifié, porter atteinte à l’égalité de traitement et d’information des
investisseurs ou à leurs intérêts. D’autres manquements qui peuvent donner lieu à des sanctions
pécuniaires se présentent ainsi qu’il suit : l’atteinte au monopole des sociétés de bourses, les
opérations d’initiés, les manquements à la règlementation de l’appel public à l’épargne, les
manquements à la règlementation des placements collectifs, la diffusion d’information fausses ou
trompeuses, les manquements relatifs à l’établissement des cours du marché ; l’entrave à la
mission des inspecteurs et enquêteurs de la COSUMAF, la non-déclaration de franchissement de
seuil, l’atteinte à l‘intégrité d u marché, la procédure conduisant à l’infliction de la sanction obéit
au principe du contradictoire. Il existe toutefois des procédures spécifiques applicables lorsqu’un
motif impérieux le requiert. Pour ce type de procédure, une sanction peut être infligée sans
audition préalable. La décision sanctionnant un contrevenant peut faire l’objet d’un recours devant
la cour de la justice dans un délai de deux mois à compter de sa notification.

Mardi, 04/02/2020

Exposé : la COSUMAF
- Quelles sont les perspectives en termes de dynamique entre la bourse de Douala et la
bourse de Libreville ? Mettre des cas pratiques.
- Distinguer le marché financier et le marché monétaire

Exposé : le recours en carence (Bacon)

Il y un lien avec le recours en responsabilité (lié au préjudice subit), dans le recours en


carence concerne l’inertie (abstention, refus d’agir, comportement contraire aux obligations
communautaires) des institutions communautaires, ici, le plaignant agit à l’encontre de la
communauté qui n’a pas assurer sa mission vis-à-vis de lui bien que cela ne pas forcement de
délit. Le recours en manquement concerne l’inertie des Etats et le recours en carence.

Quelles sont ses spécificités par rapport aux autres recours.

Exposé : le recours en manquement

Faire constater qu’un Etat membre n’a pas respecté ses obligations communautaires prévues
par les traités. L’ambition de la CEMAC qui est l’intégration est plus grande que celle de
l’OHADA qui ne concerne que le droit des affaires.

Vendredi, 07/02/2020

Thème : le recours en annulation (gérard)

Pour qu’on puisse attaquer un acte il faut que l’acte soit existant, …le vice de formalité englobe à
la fois le vice de forme et le vice de procédure. Il est prévu pour les personnes physiques et
morales de saisir en annulation d’un acte lorsqu’il y a intérêt à le faire. Ce recours protège les
Etats en cas d’empiètement des communautés.

introduction :

La CEMAC est la communauté économique d’Afrique Centrale qui lie les Etats ayant en partage
le franc CFA. Dont le traité fondateur date du 16 mars 1994 et entré en vigueur le 5 juillet 1996,
révisé en 2009. Ce traité fonde la naissance du droit communautaire CEMAC et donc du
contentieux communautaire au travers la création d’une cour de justice communautaire le 09
janvier 2009 à la conférence des chefs d’Etats de la CEMAC qui s’est tenu à Libreville au Gabon,
conférence qui a adopté la convention régissant la cour de justice de la CEMAC. Convention qui
en son article 23 fixe les compétences juridictionnelles de la cour, ainsi la cour connait des recours
en manquement, des recours en carence, des recours en annulation et de tout autre litige etc. Mais
notre attention sera portée sur le recours en annulation.

Le recours en annulation est un recours contentieux dont l’objet est l’annulation pour cause
d’illégalité d’un acte provenant des institutions ou des organes de la CEMAC ou encore d’un Etat
membre . Ainsi peut-on appréhender ce recours, si on va du postulat qu’un recours est perçu
comme une action entreprise par une personne physique ou morale, voir un Etat ou un organe
communautaire en vue d’obtenir une réparation tandis qu’une annulation est une action qui
consiste à frapper de nullité un acte. Au regard de ces différentes clarification, il apparait que le
recours en annulation concerne des actes précis. A cet effet, nous sous posons l’interrogation
suivante, quelles sont les caractéristiques du recours en annulation devant la cour justice
communautaire CEMAC ?

Ce thème revêt un intérêt majeur tant théorique que pratique. Sur le plan théorique, le traitement
de ce thème intervient dans le cadre du cours de contentieux communautaire, afin de nous donner
les outils nécessaires pour mieux appréhender la conduite du contentieux communautaire et le rôle
du juge communautaire dans la garantie du droit communautaire CEMAC, au travers la
compréhension de la procédure en cas de recours en annulation devant le juge. Sur le plan
pratique, nous analyserons les décisions du juge et leurs effets dans l’ordonnancement juridique
communautaire.

En guise de réponse à notre précédente interrogation, nous dirons que ce recours à trois
caractéristiques que nous évoquerons autour d’une articulation binaire à savoir : d’une part les
conditions de recevabilité du recours (I) d’autre part nous évoquerons les moyens et les effets du
recours à l’annulation (II).

I- les conditions de recevabilite du recours :

Les conditions de recevabilités du recours sont de deux ordres à savoir les conditions relatives à la
nature des actes attaquables (A) et aux conditions relatives à la qualité à agir (B). A cet effet, la
cour de justice de la CEMAC au terme de l’article 24 de la convention la régissant connait, sur
recours de tout Etat membre et de tout organe de la CEMAC voir de toute personne physique et
morale qui justifie d’un intérêt certain et légitime, de tous les actes de violation au traité et aux
conventions subséquentes .

A- Les conditions relatives aux actes attaquables ;

Le recours en annulation est un recours précis qui concerne un certain type d’acte. En effet il est
ouvert contre tous les actes qui violent les dispositions communautaires. Qui sont des actes
pouvant émaner des organes ou des institutions de la communauté (1) et qui ont pour particularité
de produire des effets de droit (2).

1- Les actes imputables aux institutions ;

Ces actes ne sont pas précisés par la convention régissant la cour de justice de la CEMAC mais
peuvent être appréhendé comme tout acte ou décision prise par les institutions ou organes
spécialisé de la communauté. A savoir les actes non expressément prévus par la communauté, les
actes exclus du contrôle. Cette imprécision de la convention sur les formes des actes attaquables
est peut le fait que le la cour se reconnait le droit de les requalifier .

2- Les actes destinés à produire des effets de droit ;

Les actes susceptibles d’être attaqué doivent produire des effets de droit. En effet le recours en
annulation doit être ouvert à l’égard des dispositions prises par les institutions qui visent à
produire des effets de droit peu importe leur nature et leur forme, qu’il s’agisse d’une lettre, ce qui
compte c’est que cette lettre exprime une volonté manifeste destiné à produire des effets de droit ,
manifestant ainsi sa nature décisionnelle. Ce qui veut dire que tout acte n’ayant pas une nature
décisionnelle et ne pouvant produire des effets de droit ne peut être considéré comme un acte
attaquable. La nature de l’acte est de ce fait une condition sine qua non pour qu’un recours soit
recevable.

En définitive, au regard des développements précédents le recours en annulation est un recours qui
devant le juge communautaire doit remplir un certain nombre de préalable pour être jugé
recevable devant le juge. Ces préalables sont relatives à la nature des actes attaqués, à la qualité
des requérants, privilégiés ou personnes morales ou physiques. Mais aussi ce recours ne serait
possible si les moyens conditionnant l’annulation d’un acte entaché d’irrégularité n’existeraient
pas à savoir les vices de formes et les violation au traité voire de toute règle relative à son
application, ainsi que l’incompétence qui s’identifie sur le plan matériel comme la décision d’une
autorité dans une matière étrangère à ses attributions et sur le plan temporel, lorsque la même
autorité a adopté une décision au moment ou elle n’est pas encore compétente , aussi le
détournement de pouvoir qui peut être aussi le fait d’une autorité. Enfin la décision du juge qui
entraine un certains nombre d’effets qui peut aller d’une annulation partielle à une annulation
totale.

Ce recours pose néanmoins quelques problèmes, comme celui relative à la non-définition par la
convention des actes susceptible d’être attaquable ce qui diffère du droit de l’union européenne
qui elle définit les différents actes. Ici la latitude est donné à la cour et au juge de définir la forme
de l’acte. La CEMAC devrait être plus précise dans la définition des différents actes à attaquer.

Exposé : le contentieux de la responsabilité (anny)

Le juge communautaire est saisi en dernière instance après le juge national. La responsabilité
extracontractuelle…

Exposé : le contentieux de la fonction publique (richard)

Exposé : Le conseil régional de la concurrence (le CCC) tchimbou

Exposé : la commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) yolande

Créée en 1992 mais ses activités démarrent en 1993. La sous-région Afrique centrale a été
marquée par des crises bancaires. Commission pour superviser les activités bancaires de la Cemac,
elle dépend de la BEAC, la cour de justice de la CEMAC joue un rôle vis-à-vis de la COBAC. La
COBAC a un pouvoir de sanction vis-à-vis des banques. La COBAC joue un rôle préventif, veiller
à ce que l’ordre règne dans les banques (établissement de crédit sauf la BEAC) et microfinances.

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