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Université Saint Thomas d’Aquin

Année universitaire 2020-2021

Droit communautaire et
institutionnel

Le juge national et le droit


communautaire.

Groupe 04
NANA Zalissa NIKIEMA H. Alimat
NANEMA B. M. Prisca NIKIEMA Zalissa
NONGUIERMA Berthine OUALI D. Prosper
OUEDRAOGO C. Houmaida OUEDRAOGO C. Omar
OUEDRAOGO Fawouzia OUEDRAOGO M. Léa
OUEDRAOGO N. Latifatou OUEDRAOGO R. Siryna
OUOBA B. S. Karem
- Titulaire du cours : Dr SOMA/KABORE Valérie

Plan :

Introduction
Introduction
L
’étranger devenu autochtone, c’est le statut que le juge national
semble avoir au sein de l’ordre juridique communautaire. En effet le
juge national est institutionnellement un étranger dans l’ordre social
dans lequel s’applique le droit communautaire. Toutefois, dans la vie et le
développement du droit communautaire, le juge national occupe une place de
premier ordre. En effet l’application du droit communautaire échoit d’abord aux
juridictions nationales qui se voient reconnaitre un rôle essentiel dans la mise en
œuvre du droit communautaire. Les juridictions nationales sont donc une pièce
maitresse du système juridique communautaire. Cependant, elles restent régies
par le droit national. C’est dans cette perspective que s’inscrit le sujet suivant le
juge national et droit communautaire. L’expression juge national s’entend
l’ensemble des juridictions des Etats membres, des différents ordres et degrés de
juridiction. Quant au droit communautaire, il peut être entendu comme le droit
édicte par les organisations supranationales cadre d’un processus d’intégration
régionale. C’est l’ensemble des réglés qui régissent l’organisation le
fonctionnement de l’ordre communautaire ainsi que ses rapports avec les autres
ordres juridiques. Dans les rapports entre le juge national et le juge
communautaire nous nous interrogerons sur la dynamique des pouvoirs et
compétences du juge national au sein du droit communautaire. Quelles sont les
compétences du juge national en droit communautaire? Quelles sont les limites
de ses compétences en droit communautaire? Ce sujet est d’un intérêt théorique
et pratique. Il est d’un intérêt théorique en ce qu’il permet de diffuser et
d’approfondir notre compréhension des règles du droit communautaire quant à
l’attribution et la répartitions des compétences juridictionnelles entre le juge
national et le juge supranational par rapport au contentieux communautaire.
L’intérêt est ensuite pratique en ce sens que l’étude de ce sujet peut permettre de
mieux connaitre et utiliser les compétences du juge national dans les litiges
engageant l’application du droit communautaire. Dès lors nous sommes amenés
à examiner d’une part les fonctions du juge national en droit communautaire(I)
et d’autre part les restrictions fonctionnelles(II)

I- LES FONCTIONS DU JUGE


NATIONAL EN DROIT
COMMUNAUTAIRE

Le juge national peut des assurer des fonctions sur deux ordres notamment les
fonctions facultatives (A) et les fonctions obligatoires(B).

A-Les fonctions facultatives

Nous allons étudier ici les fonctions que le juge national à la possibilité
d’exercer c’est à dire le renvoi préjudiciel (1) et la confirmation de la validité
d’une norme communautaire (2).

1-Le renvoi préjudiciel

Le renvoi préjudiciel est la procédure qui permet à une juridiction nationale


d’interroger la Cour de Justice Européenne (CJUE) sur l’interprétation ou la
validité du droit communautaire dans le cadre d’un litige ou cette juridiction est
saisie. Elle offre le moyen de garantir la sécurité juridique par une application
uniforme du droit de l’Union Européenne. La procédure permet une coopération
entre le juge national et le juge communautaire. Elle assure une interprétation et
une application uniforme du droit de l’Union Européenne. En Droit
Communautaire de UEMOA, ce mécanisme est prévu notamment par les
articles 12 ,13 et 14 du protocole additionnel n°1 relatif au organe de contrôle
de l’UEMOA.
2-La confirmation de la validité des normes
communautaires
S’il est vrai que le juge national est le juge du droit communautaire, il est
aussi vrai que le juge national n’est pas juge de tout le droit communautaire.
Dans certains aspects du droit communautaire en effet, le juge national ne peut
aller simplement et uniquement que dans un sens déterminé. C’est ainsi que si
un justiciable conteste devant le juge national ou une autorité à fonction
juridictionnelle la légalité d’un acte communautaire, celui-ci ou celle-ci peut
entrer en matière. Le renvoi en appréciation de validité peut être alors perçu
comme un instrument de garantie du droit du juge. S’il décide de connaître de la
légalité d’un acte communautaire, le juge national ou tout organe à fonction
juridictionnelle peut simplement attester de la validité de l’acte communautaire
concerné. Il en sera ainsi, si pour le juge national la validité d’un acte
communautaire est ostentatoire et n’est pas discutable. Il peut donc de sa propre
initiative rejeter les moyens soulevés par le justiciable pour critiquer la légalité
d’un acte communautaire paraissant ainsi à ses yeux.
Ainsi, dans l’appréciation de la légalité ou de la validité d’un acte
communautaire, le juge national a une compétence unidirectionnelle. Sa
compétence et sa décision ne peuvent exister que pour approuver, fonder,
expliquer, justifier, non point critiquer ou remettre en cause, la validité de la
norme communautaire.

Si sur les aspects précédents, le juge national a une faculté à l’égard du


droit communautaire, dans d’autres aspects du droit communautaire, l’exercice
de sa compétence est obligatoire. C’est ce que le juge national doit faire en droit
communautaire.
B-Les fonctions obligatoires

On s’intéresse ici aux fonctions que le juge communautaire a l’obligation


d’exercer en droit communautaire. Ces fonctions sont essentiellement de deux
types. D’une part, le juge national doit statuer sur le contentieux communautaire
(1). D’autre part, le juge national doit assurer la primauté du droit
communautaire (2) sur les normes internes.

1-Il doit statuer sur le contentieux

L’idée ici est que le juge national est tenu de connaître le contentieux
communautaire sur les questions ne relevant pas de la compétence exclusive du
juge communautaire. Comme le juge national est juge de droit commun du droit
communautaire, il doit connaître de tous les aspects du contentieux
communautaire qui ne sont pas réservés à la Cour de justice de l’UEMOA.
Ainsi, en un premier point de vue, le juge national doit statuer sur le
contentieux communautaire relevant de sa compétence parce que le droit
communautaire est parti intégrante du droit interne applicable devant lui. Le
droit communautaire est de validité immédiate ou d’applicabilité immédiate en
droit interne. Le traité constitutif communautaire est supposé instituer un ordre
juridique dont les règles sont automatiquement intégrées au droit interne dès
lors qu’elles satisfont à leurs conditions de validité dans l’ordre communautaire.
La règle communautaire est réputée faire partie intégrante de l’ordre juridique
de chaque Etat membre de la communauté. Cela implique que les organes
exécutifs et administratifs, législatifs et juridictionnels de l’Etat sont tenus
d’appliquer la règle communautaire en tant que telle Il n’y a ni cloison, ni
césure entre le droit interne et le droit communautaire, qui font un au sens de
Kelsen.
En un second point de vue, le juge national doit statuer sur le contentieux
communautaire relavant de sa compétence parce que le droit communautaire a
un effet direct en droit interne. Le principe de l’applicabilité directe ou de l’effet
direct du droit communautaire signifie qu’il est propre à être source de droits
subjectifs et d’obligations individuelles pour le justiciable, tant dans les rapports
de particuliers à particuliers, que dans les relations juridiques des individus avec
les institutions de l’Etat. L’effet direct implique le droit pour toute personne de
réclamer l’application du droit communautaire. Ainsi, toutes les juridictions ont
l’obligation de faire application du droit communautaire dans les causes
présentées devant elles. L’obligation pour le juge national de statuer sur le
contentieux communautaire résulte donc doublement de son statut de juge
communautaire de droit commun, et de l’effet direct du droit communautaire.
Le Juge national est tenu d’assumer et d’assurer cette fonction, sous peine de
créer un vide juridictionnel. En ce sens, il doit faire le renvoi préjudiciel en
interprétation s’il statut en dernier ressort, en vertu du protocole additionnel n° 1
relatif aux organes de contrôle de l’UEMOA. Au regard du droit
communautaire, il doit également assurer la primauté du droit communautaire.

2-Assurer la primauté du droit communautaire

Une fonction importante que le juge national est obligé d’assumer en


droit communautaire est celle de garantir la primauté du droit communautaire
sur le droit interne.
Le juge national doit assurer la primauté du droit communautaire parce
que tout le droit communautaire prime tout le droit interne, y compris le droit
constitutionnel. Cette primauté totale du droit communautaire en droit interne
ressort clairement de la jurisprudence et des dispositions normatives du traité de
l’union. L’article 6 de ce traité dispose que : « les actes arrêtés par les organes
de l'union pour la réalisation des objectifs du présent traité et conformément aux
règles et procédures instituées par celui-ci, sont appliqués dans chaque état
membre nonobstant toute législation nationale contraire, antérieure ou
postérieure ». Normativement, le droit communautaire écrase le droit interne, au
sens informatique du terme. C’est ainsi que logiquement, cette disposition est
interprétée jurisprudentiellement pour consacrer et consolider la primauté du
droit communautaire. Dans son avis du 18 mars 2003, la Cour de Justice de
l’UEMOA (CJUEMOA) a affirmé, sur la base de cet article, et de la
jurisprudence européenne que « La primauté bénéficie à toutes les normes
communautaires… et s’exerce à l’encontre de toutes les normes nationales ».
Cette primauté est affirmée aussi par le juge national, d’après une certaine
dynamique jurisprudentielle, notamment celle résultant de la décision du conseil
constitutionnel ivoirien du 4 mai 2011, qui considère que « les normes et
dispositions internationales acceptées par les organes nationaux compétents ont
une autorité supérieure » aux normes et décisions internes.
Le juge national doit donc assurer la primauté du droit communautaire
parce qu’il est tenu de laisser inappliquée ou d’écarter toute disposition de droit
interne en rapport de contrariété ou d’incompatibilité avec le droit
communautaire. Les normes et décisions de droit interne contraires au droit
communautaire doivent être nulles et de nul effet devant le juge national. Dès
lors que le droit communautaire règlemente une matière, les normes de droit
interne y afférentes ne survivent que dans la mesure autorisée par le droit
communautaire. Le juge national ne peut donc faire application de telle
disposition de droit interne qu’en s’assurant par toutes les techniques à sa
disposition qu’elles sont autorisées et compatibles au regard du droit
communautaire. Dans le cas contraire, il est obligé de les écarter, au profit d’une
application harmonieuse du droit communautaire.
Si en droit communautaire il y a beaucoup que le juge national fait,
comme on vient de le voir, il y a aussi beaucoup qu’il ne fait pas.
II- Les restrictions fonctionnelles du juge
national en droit communautaire
Il s’agit ici de réfléchir sur les missions, pouvoirs et compétences que le juge
national n’est pas habilité à assumer en vertu du droit communautaire. Parmi
ceux-ci nous distinguerons entre ce que le juge national ne doit pas faire (A), et
ce que le juge national peut ne pas faire (B).

A-Les interdits fonctionnels non dérogatoires


On s’intéresse aux fonctions que le juge national n’a pas la faculté, la
possibilité, le pouvoir, le droit et la liberté d’exercer en droit communautaire.
Nous en retiendrons essentiellement deux. Premièrement, il ne doit pas invalider
une norme communautaire (1). Deuxièmement, il ne doit pas statuer dans
certains domaines du contentieux communautaire (2).

1-Il ne doit pas invalider une norme


communautaire
Le juge communautaire ne doit pas invalider ou neutraliser l’effet d’une
norme communautaire dans les causes entendues par lui au plan national,
comme il a pouvoir de le faire pour le droit interne.
Observons d’un côté que le principe est que le juge national applique le droit
communautaire. Pour le juge national, le droit communautaire est une donnée,
qui lui est intangible. Il le constate. Il l’applique. Il juge en référence à lui, sans
jamais pouvoir en apprécier la validité.
Observons d’un autre côté que sauf pour confirmer, le juge national ne doit pas
apprécier la légalité des actes communautaires. En effet, « Sur recours formé
par un Etat membre, par le Conseil ou par la Commission, la Cour de Justice
apprécie la légalité des règlements, directives et décisions. Le recours en
appréciation de la légalité est ouvert, en outre, à toute personne physique ou
morale, contre tout acte d'un organe de l'Union lui faisant grief ». Cela signifie
que le pouvoir d’apprécier la légalité des actes communautaires, et
subséquemment de les censurer pour illégalité, est une compétence attribuée
totalement et exclusivement au juge communautaire. Il n’y a pas de place pour
le juge national. Celui-ci ne peut contrôler la régularité d’une règle
communautaire ni par rapport au droit interne, ni par rapport au droit
communautaire. Donc, si un justiciable soulève le moyen de l’illégalité d’un
acte communautaire devant le juge national, celui-ci doit décliner sa
compétence, sauf comme précédemment souligné, pour écarter ledit moyen.
L’article 12 du protocole additionnel n° 1 relatif aux organes de contrôle de
l’UEMOA l’amène à faire le recours préjudiciel en appréciation de la légalité
devant la CJUEMOA. Il en est ainsi, parce qu’il ne doit pas statuer dans certains
domaines du contentieux communautaire.

2-Il ne doit pas statuer dans certains domaines


Le juge national ne doit pas connaître de certains domaines du
contentieux communautaire.
En principe, en tant qu’il a une compétence de droit commun, le juge
national n’a pas de compétence juridictionnelle dans les matières qui sont
expressément attribuées au juge communautaire. Dans ces matières, la
compétence juridictionnelle de la CJUEMOA est exclusive. Il en est ainsi du
recours en manquement. Ainsi, « La Cour de Justice connaît, sur recours de la
Commission ou de tout Etat membre, des manquements des Etats membres aux
obligations qui leur incombent en vertu du Traité de l'Union ». De la sorte, le
juge national n’est pas juge de l’Etat pour violation du droit communautaire,
pour ce qui est de ce contentieux.
Il en est ainsi du contentieux de la fonction publique communautaire. A
ce sujet l’article 16 du protocole additionnel 1 relatif aux organes de contrôle de
l’UEMOA dispose clairement que « La Cour de Justice connaît des litiges entre
l'Union et ses agents ». Cela exclu toute compétence du juge national.
Il en va de même du contentieux communautaire de la concurrence.
Contrairement à sa compétence juridictionnelle pleine et entière à l’égard du
droit interne de la concurrence, le juge national n’est pas compétent pour
connaître du contentieux des normes communautaires relatives aux pratiques
anticoncurrentielles. Cette compétence est réservée à la Commission de
l’Union. En effet, « la Commission a compétence exclusive pour connaître » des
pratiques anti-concurrentielles, comme les aides d’Etat, les ententes et abus de
positions dominantes.
C’est dans ce cadre d’ailleurs que s’inscrit le renvoi préjudiciel du Conseil
d’Etat sénégalais dans le litige entre Air France et le syndicat des agents de
voyage et de tourisme du Sénégal, traité par arrêt de la CJUEMOA n° 1/05 du
12 janvier 2005. Ce recours est jugé irrecevable.
La liberté que connaît le juge national en matière de droit communautaire est
variable, modulée en fonction des secteurs fonctionnels. C’est ainsi qu’il y a des
domaines dans lesquels il peut ne pas assurer certaines fonctions.

B-Les interdits fonctionnels dérogatoires

On s’intéresse ici aux compétences et pouvoirs que le juge national a la


faculté de s’abstenir d’exercer dans le cadre du droit communautaire. On sait
qu’il peut ne pas faire le renvoi préjudiciel en interprétation (1). Il peut aussi ne
pas faire application d’une directive communautaire non transposée (2).
1-Il peut décider ou non de faire un renvoi

juridictionnel

On se réfère ici à toutes les hypothèses dans lesquelles le droit


communautaire laisse au juge national la faculté de ne pas exercer une fonction
juridictionnelle. C’est ainsi que les juridictions nationales ou les autorités à
fonctions juridictionnelles qui ne statuent en dernier ressort ont la faculté de ne
pas faire le recours préjudiciel. Cela concerne la majorité des juridictions et la
grande partie du contentieux de droit communautaire en droit interne.
Cela signifie que si devant une juridiction nationale ou une autorité à
fonction juridictionnelle dont la décision est susceptible d’un recours devant une
instance supérieure, un justiciable introduit une question d’interprétation du
droit communautaire, l’institution concernée peut ne pas donner suite à ces
prétentions de recours préjudiciel.
En tout état de cause, si une juridiction nationale ou une autorité à fonction
juridictionnelle, statuant en dernier ressort ou pas, estime que la question de
droit communautaire soulevée pas le justiciable n’as pas lieu d’être, ou que le
droit communautaire lui paraît suffisamment clair sur la question soulevée, il
peut ne pas exercer le recours préjudiciel. Le juge national dispose donc du droit
d’apprécier l’opportunité de renvoi préjudiciel, et s’il le juge inopportun ou
inutile, il peut s’abstenir de le mettre en œuvre. Il donnera alors aux dispositions
de droit communautaire litigieuses une interprétation grammaticale ou littérale,
c’est-à-dire en les comprenant suivant le sens qui se dégage de la signification
ordinaire des mots utilisés dans les dispositions concernées. Il en ira ainsi, que
le recours préjudiciel soit sollicité par un justiciable, même si cette possibilité
n’est pas prévue par les textes UEMOA contrairement à ceux de la CEDEAO,
ou exercé d’office.
Dans tous les cas, les lacunes pouvant résulter de la liberté du juge
national en matière de renvoi préjudiciel peuvent être comblées par les organes
de l’UEMOA. C’est ainsi que par requête de Commission, si la Cour de Justice
constate que dans un Etat membre, le fonctionnement insuffisant de la
procédure de recours préjudiciel entraîne la mise en œuvre d'interprétations
erronées du droit de l’Union, elle notifie à la juridiction supérieure de l'Etat
membre un arrêt établissant les interprétations exactes. Ces interprétations
s'imposent à toutes les autorités administratives et juridictionnelles dans l'Etat
concerné. Le bon fonctionnement de ces correctifs exige un dialogue entre juge
national et juge communautaire, avec le rôle catalyseur de la Commission,
garante de l’intérêt général de l’ordre communautaire. S’il peut ne pas faire le
renvoi préjudiciel, le juge national peut aussi ne pas faire application d’une
directive communautaire non transposée.

2-Il peut décider de faire ou non une application


d’une directive communautaire non transposée.

En vertu de l’article 43 alinéa 2 du traité de l’Union, « Les directives lient


tout Etat membre quant aux résultats à atteindre ».
Les directives sont obligatoires et serves dans leur effet, mais libres dans leurs
modalités. Les Etats membres doivent poursuivre les résultats fixés par les
directives en disposant de la liberté de choisir les moyens qui leur permettraient
d’y pourvoir.
Ainsi, si un juge national est saisi d’une question concernant la mise en œuvre
d’une directive non transposée dans l’ordre interne de l’Etat concerne, il peut
l’appliquer et exciper du statut et des objectifs du droit communautaire, ou de
son effet direct, surtout après expiration du délai de transposition. Toutefois, il
peut aussi ne pas l’appliquer. En ce dernier cas, il peut estimer que la directive
n’a pas d’effet direct. Si les dispositions de droit interne que l’Etat devait
prendre pour assurer l’effet de la directive ne l’ont pas été et que les dispositions
de celle-ci manquent de précision, de caractère self-executing, le juge national
peut refuser d’en faire application.
Cette réflexion sur le juge national et le droit communautaire UEMOA a
permis de fixer et préciser les fonctions et compétences juridictionnelles de
celui-là dans celui-ci. A la lumière de ce qui précède, on peut estimer que le
juge national a un grand destin en droit communautaire.

Bibliographie

 Le juge interne et le droit communautaire de B.BATAILLER.1963


 Le droit communautaire et l’office du juge national de
G.GARRIVVET.1992
 Les rapports normatifs entre le droit communautaire et le droit
interne de B.MATHIEU.2007
 Le juge national et le droit communautaire
 Protocole additionnel n°1 relatif aux organes de contrôle de
l’UEMOA.

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