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LES DIFFERENTS SYSTEMES DE DROIT DANS LE MONDE

Il faut mentionner que chaque État a son propre système de droit et ses
propres sources de droit, qui sont différentes de celles des autres États.
Généralement, en tenant compte des éléments communs, les systèmes
de droit des États du monde peuvent être classifiés en trois catégories
suivantes:
a. des systèmes de droit romano-germanique (systèmes de droit continental)
b. systèmes de common law (systèmes de droit anglo-saxon)
c. systèmes de droit religieux (systèmes de droit musulman principalement).

a. Les systèmes juridiques de droit continental se trouvent principalement


en Europe. Ils incluent les systèmes de droit des pays européens continentaux
comme la France, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays Bas, le Portugal, la
Roumanie, les systèmes juridiques des démocraties africaines ou des pays
d’Amérique latine et d’Asie du Sud-Est-Pacifique.
Dans les systèmes de droit continental, le droit écrit, c’est-à-dire les
textes législatifs, est la source principale du droit. Par conséquent, le juge
est uniquement appelé à appliquer la norme juridique écrite, il ne peut pas
créer le droit. Pourtant, dans certains systèmes de droit continental, comme en
Allemagne, la doctrine a une influence significative sur la prise de décision
des juges.
Ces systèmes de droit peuvent être divisés dans les deux catégories
suivantes:
1. des systèmes qui appliquent l'unité du droit privé
Dans ces systèmes de droit, il n'y a pas de distinction entre les rapports
juridiques civils et les rapports juridiques commerciaux. Par conséquent, les
rapports commerciaux et civils sont régis par des lois civiles. Exemples:
Roumanie, Italie, Suisse.
2. des systèmes qui appliquent la dualité du droit privé
Ces systèmes de droit régissent d’une manière différente les rapports
juridiques civils et les rapports juridiques commerciaux. Par conséquent, les
rapports civils sont régis par des lois civiles et les rapports commerciaux sont
régis par les lois commerciales. Exemples: France, Portugal.

b. Les systèmes de droit anglo-saxons (le droit de la common law) se


retrouvent dans des pays comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Australie,
la Nouvelle Zélande et dans d’autres territoires colonisés. Dans ces systèmes,
la jurisprudence est la principale source de droit et il n'existe pas trop de lois
codifiées. Cela signifie que le jugement d'un tribunal dans une certaine affaire
doit être appliqué à tous les litiges similaires. Le common law est caractérisé
par l’accumulation et la connaissance des décisions des juges. En effet, les
juges statuent en se référant aux décisions précédentes.

c. Les systèmes de droit musulman, parfois appelé droit coranique, sont des
systèmes de nature essentiellement religieuse dans lequel la science du droit
fait corps avec la théologie. La source principale du droit est le Coran et les
interprétations du Coran.

L’ACTION (L’APPLICATION) DE LA LOI

Le terme loi a deux acceptions.


Premièrement, par loi on comprend la totalité des actes normatifs
adoptés par les autorités d’Etat (le Parlement, le Gouvernement, les Ministères
et les autorités administratives locales). C’est le sens large du terme loi.
Dans un autre sens du terme loi, le sens étroit ou restreint, on désigne
par loi l’acte normatif adopté par le pouvoir législatif, c’est-à-dire le
Parlement, la Chambre des Députés et le Sénat.

L’action (l’application de la loi) en temps

En temps, les lois sont remplacées les unes par les autres, parce que
l’Etat est intéressé de réglementer d’une manière différente certaines relations
sociales, en vue de corréler le droit avec les réalités économiques et sociales.
Ainsi, il est très important d’établir la période de temps pendant laquelle
une loi doit être appliquée, c’est-à-dire le moment du début et le moment final
de l’application de la loi.
Le moment du début de l’application de la loi est celui de son entrée en
vigueur. Par conséquent, la loi devient obligatoire et doit être appliquée et
respectée par tous à partir du moment de son entrée en vigueur.
Conformément à la Constitution roumaine, la loi entre en vigueur trois
jours après sa publication au Moniteur Officiel de la Roumanie ou à une date
ultérieure qu’elle fixe.
A partir du moment de son entrée en vigueur, la loi est supposée d’être
connue par tous. Par conséquent, personne ne peut invoquer la
méconnaissance de la loi.
Le moment final de l’application de la loi est celui de son abrogation.
Par abrogation on comprend l’abolition, l’élimination pour l’avenir de
la loi.
L’abrogation peut être expresse ou tacite.
L’abrogation expresse intervient lorsque le législateur précise
expressément qu’une certaine loi est abrogée.
L’abrogation expresse est directe lorsque la loi abrogée ou les articles
abrogés de la loi sont mentionné directement dans le nouvel acte normatif.
Par exemple, à la date de l’entrée en vigueur de la présente loi, la loi
no. … est abrogée.
L’abrogation expresse est indirecte lorsqu’on prévoit que les lois ou
les articles contraires à la nouvelle loi sont abrogés. Ainsi, on utilise souvent
l’expression « Toutes les dispositions contraires à la présente loi sont
abrogées ».
L’abrogation tacite (implicite) intervient lorsque la nouvelle loi
contient des dispositions incompatibles à la loi antérieure, sans prévoir
expressément que la loi antérieure est abrogée.

Les principes et les exceptions concernant l’action de la loi en temps

Généralement, la loi s’applique entre le moment de son entrée en


vigueur et le moment de son abrogation.
Pourtant, en pratique les rapports juridiques peuvent produire leurs
effets pendant des périodes dans lesquelles peuvent actionner des lois
différentes, notamment parce que les lois se succèdent en temps. Ainsi, on doit
déterminer quelle est la loi applicable, à un moment donné, au rapport
juridique en question.
Pour cela faire, on doit utiliser les suivants principes :

1. le principe de non rétroactivité de la loi. Ça veut dire qu’un acte normatif


ne peut régir que les circonstances, les situations survenues après son entrée
en vigueur. La loi nouvelle ne peut pas régir les situations passées.
Ce principe est prévu par le Code civil, ainsi que par la Constitution
roumaine.
Par conséquent, conformément au principe de non rétroactivité de la loi,
on doit respecter les règles suivantes :
a. la nouvelle loi ne réglemente pas les rapports juridiques créés, modifiés ou
éteints avant son entrée en vigueur ;
b. la nouvelle loi s’applique :
- aux situations juridiques qui vont naître, se modifier ou s’éteindre
après son entrée en vigueur ;
- aux situations juridiques qui sont en train de naître, se modifier ou
s’éteindre au moment de son entrée en vigueur ;
- aux effets futurs des rapports juridiques antérieurs à son entrée en
vigueur.
Pourtant le principe de non rétroactivité de la loi connaît aussi une
exception, prévue par la Constitution roumaine, conformément à laquelle la
loi pénale plus favorable a une force rétroactive.

2. le principe de l’application immédiate de la loi nouvelle.


Ça veut dire qu’un acte normatif antérieur ne peut pas régir des
situations survenues après son abrogation, parce que la nouvelle loi doit
s’appliquer immédiatement, à partir de son entrée en vigueur.
Par conséquent, les situations futures seront régies par la loi nouvelle.
Pourtant, ce principe connaît une exception qui est dénommée l’ultra-
activité de la loi antérieure. En vertu de cette exception, même après l’entrée
en vigueur de la loi nouvelle, la loi antérieure peut être appliquée aux
certaines situations concrètes prévues expressément par la loi nouvelle.

L’action (l’application) de la loi sur le territoire

Cette action est régie par le principe de la territorialité de la loi.


Ainsi, conformément à ce principe la loi roumaine est appliquée sur le
territoire de la Roumanie.
L’application du principe de territorialité dépend de la portée des
compétences des organes d’Etat qui adoptent les normes juridiques, ainsi
que de l’existence des rapports juridiques à l’élément étranger.
Ainsi, par rapport à la portée des compétences des organes d’Etat, les
actes normatifs adoptés par le Parlement, le Gouvernement et les autorités de
l’administration publique centrale doivent être appliqués sur tout le territoire
de la Roumanie. Par contre, les actes normatifs adoptés par les autorités
administratives locales (le conseil local, le conseil départemental) sont
appliqués seulement sur le territoire du département, de la ville ou de la
commune.
En ce qui concerne les rapports juridiques qui ont un élément
étranger, ceux-ci donnent naissance à un conflit entre les lois qui
appartiennent aux différents Etats. Par conséquent, ce sont les normes
juridiques du droit international privé qui régissent ce problème, en
solutionnant le conflit des lois. Par la suite, la loi roumaine va être appliquée
en dehors du territoire de la Roumaine ou, au contraire, une loi étrangère va
être appliquée sur le territoire de la Roumanie. Il faut pourtant noter que
l’application d’une loi étrangère sur le territoire de la Roumanie est faite en
vertu d’une norme juridique roumaine de droit international privé.
L’application de la loi aux personnes

Les destinataires des normes juridiques sont les personnes physiques et


morales.
On doit mentionner que la loi s’applique d’une manière égale à tous
ses destinataires, à toutes les personnes, sans discrimination fondée sur le
sexe, la nationalité ou la race. Par conséquent, on peut dire que toutes les
personnes sont égales devant la loi.
Pourtant, on ne peut pas dire que toute loi, tout acte normatif
s’applique de la même manière et dans les mêmes limites à toutes les
personnes. De ce point de vue, on a des lois ayant une application générale
(comme par exemple la Constitution roumaine ou le Code civil), et des lois
qui s’appliquent uniquement aux certaines catégories des personnes (par
exemple, la Loi no. 31/1990 concernant les sociétés, republiée).
De plus, l’application de la loi est toujours nationale, parce que la loi
s’applique sur le territoire national. Ça veut dire que la loi nationale va
s’appliquer sur le territoire national à toutes les personnes qui se trouvent
entre les frontières de l’Etat à un certain moment. Par conséquent, la loi
roumaine va s’appliquer aux personnes ayant la citoyenneté ou la nationalité
roumaine, ainsi qu’aux étrangers.

LE DROIT DES AFFAIRES

Le droit des affaires contient toutes les normes juridiques (règles de


droit) qui appartiennent à différentes branches du droit public ou privé et qui
sont applicables dans les relations commerciales.
Ainsi, le droit des affaires régit principalement les relations
juridiques suivantes, concernant l'exercice des activités économiques:
- relations juridiques de droit public établies entre l'État et les pouvoirs
publics, d'une part, et les acteurs des relations d'affaires, d'autre part,
concernant, par exemple, les autorisations de fonctionnement, les taxes et
autres charges, les infractions pénales concernant les activités économiques;
- relations juridiques de droit privé établies entre les participants aux
relations commerciales ou découlant de l'exercice d'activités économiques,
telles que, par exemple, différents types de contrats ou d'actes juridiques, le
droit de propriété et les biens, les relations de travail, etc.
En ce qui concerne le caractère commercial de rapports juridique de
droit des affaires, notamment ceux qui appartiennent au droit privé, il faut
retenir que la commercialité (le caractère commercial) est définie par chaque
système de droit.
En règle générale, il existe deux approches pour définir cette
caractéristique dans les systèmes juridiques des Etats:
a. l'approche subjective, qui se trouve principalement dans les systèmes de
droit allemands ou Anglo-Saxons. Selon l'approche subjective, tous les
rapports juridiques conclus entre des commerçants (sociétés commerciales ou
personnes physiques) sont considérées comme des relations commerciales.
Ainsi, la qualité de commerçant des parties est essentielle.
b. l'approche objective qui caractérise les systèmes de droit de tradition
romaine, tels que le système de droit français. Cette approche prend en compte
la nature objective des actes juridiques ou de faits juridiques. Cela signifie
qu'un acte ou un fait juridique est commercial parce qu'il est prévu par la loi,
peu importe qui le conclut. Ainsi, la loi contient une liste des actes et des faits
juridiques qui doivent être qualifiés comme commerciaux.
Cependant, il existe une exception, prévue par la loi roumaine. Ainsi,
depuis l'entrée en vigueur du nouveau Code civil, le système de droit
roumain ne reconnaît plus les notions de commerçant et commercial.
Maintenant, le Code civil prévoit des règles spécifiques pour les
professionnels.
Par conséquent, en ce qui concerne le système juridique roumain, cette
caractéristique des rapports juridiques de droit des affaires doit être
comprise comme leur lien avec l'exercice d'une activité économique par
les professionnels.

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