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DROIT PENAL.

QCM, donc aucun document. 40 questions/45 min.

Le droit pénal a pour objet la sanction des atteintes aux valeurs essentielles d'une société.
Il est défini comme l'ensemble des règles juridiques qui organisent la réaction de l'Etat vis-à-vis des infractions et
des délinquants.

Il se compose de plusieurs disciplines:


• Le droit pénal général,
• Le droit pénal spécial,
• La procédure pénale.

• Le droit pénal général consiste en l'étude de la structure d'une infraction, dans l'étude des conditions
générales pour qu'une personne puisse être considérée responsable d'une infraction et enfin l'étude de la
peine en général.
Le droit pénal général a une vocation de synthèse et va élaborer une théorie d'ensemble de l'infraction, du
délinquant et de la peine.
Ces règles sont contenues dans le livre 1er du Code Pénal.

• Le droit pénal spécial constitue l'étude individuelle des différentes infractions (meurtres, vols etc). Pour
chaque infraction, le Code énumère et précise les éléments constitutifs de l'infraction.

EX: L'article 311-1 du nouveau Code Pénal énonce "le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d'autrui". Il
faut donc que 2 conditions soient réunies: un élément matériel (l'acte de soustraction d'une chose/objet
appartenant à autrui) et un élément moral (l'intention frauduleuse = le voleur doit avoir l'intention de vol).

Le droit pénal spécial ne se contente pas de viser les éléments constitutifs de l'infraction, il les définit. Il ne se
contente pas d'étudier la sanction pénale en général, il définit une peine pour chaque infraction. Le droit pénal
spécial n'est pas synthétique et théorique comme l'est le droit pénal général, il est analytique et dissèque
chacune des infractions.

C'est la partie du droit pénal la plus utilisée car dans la pratique, le juge est constamment amené à rechercher si
les faits qui lui sont soumis constituent bien une infraction, et si oui, laquelle. C'est ce qu'on appelle l'opération
de qualification des faits.

Cependant, toutes les incriminations ne se trouvent pas dans le Code Pénal puisqu'à côté du Code Pénal, il existe
des Codifications spéciales type Code de la Route, Rural etc + décrêts etc punissant de sanctions pénales les
règles qu'ils éditent. Actuellement le législateur ne peut pas créer de loi sans créer d'infraction. La production
d'infractions nouvelles, s'inscrit essentiellement hors du Code Pénal à l'heure actuelle.

• La procédure pénale va fixer les règles relatives à la recherche, à la poursuite et au jugement des auteurs
d'infractions. (apparté: le nombre de dépots de plainte permet de chiffrer le nombre d'infractions mais il
exclue toutes les infractions qui n'ont pas mené à un dépôt de plainte)
Il organise la façon dont les juridictions vont être saisies, les modalités de preuves etc. La quasi intégralité de ces
règles figurent dans le Code de procédure pénale, suite à une ordonnance. Il succède au Code Napoléonien.

Le plan corresponds au raisonnement juridique lors d'une affaire.

TITRE 1: LA LOI PENALE.


Depuis la Révolution Française, la France est un Etat de droit. C'est un Etat où les organes administratifs et
judiciaires sont tenus de respecter les règles tenues par la Constitution et par la loi. Un juge ne peut donc pas
arbitrairement frapper de peine quelqu'un dont l'activité n'est pas jugée répréhensible par la loi. Il n'y pas de
peine possible sans texte. Seul un texte peut définir des infractions et des peines. Ce principe est celui de la
légalité des délits et des peines et c'est en 1789, par réaction à l'Ancien Régime, pour lutter contre l'arbitraire,
que s'est instauré ce principe de légalité. Il a été énoncé pour la première fois dans la DDHC du 26 août 1789.
L'article 5 énonce que "Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché et nul ne peut être contraint
de faire ce qu'elle n'en donne pas". L'article 8 énonce que "Nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et
promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée."

Ce principe a ensuite été consacrée dans l'article 4 du Code Pénal de 1810 qui dispose que "Nul
contravention/délit/crime, ne peut être puni de peine qui n'était pas prononcé par la loi avant qu'il fusse
commis". Il figure également dans le Nouveau Code Pénal entré en vigueur le 1er mars 1994.

EX: dans le cas du divorce, la loi du 11 juillet 1975 supprime l'adultère du champ délictuel.

L'article 111-3 (faire copier coller).

Ce principe s'applique également à la procédure pénale. Pour pouvoir donc punir un déliquant, il faut un texte.

CHAPITRE 1: LES COMPOSANTES DE LA LEGALITE PENALE.

SECTION 1: LA PLURALITE DES SOURCES TEXTUELLES DU DROIT PENAL.

A l'heure actuelle, le droit pénal n'est plus seulement issu de sources internes ou nationales mais il provient de
plus en plus de sources supranationales.

SOUS SECTION 1: LES SOURCES NATIONALES.

Par tradition, le droit pénal est un droit écrit puisque le principe de légalité suppose que la loi pénale soit écrite.
Il existe donc deux sources écrites: la loi et le règlement. L'article 111-2 fixe la répartition des compétences
entre la loi et le règlement en matière de détermination des infractions. Il définit que la loi détermine les crimes
et les délits et les peines applicables à leur auteur. Le règlement lui, détermine les contraventions, et il fixe dans
les limites et selon les distinctions établies par la loi, les peines applicables aux contrevenants.

Cet article reprends le principe de séparation des domaines de la loi et du règlement définis à l'articles 34 et 37
de la Constitution.

PARAGRAPHE 1: LA LOI.

La stricte séparation a cessé d'être appliquée au fil des années et des Constitutions.

• La loi pénale avant la Constitution de 1958.

Dans la DDHC de 1789, la loi ( = texte émanent du Parlement) est la seule source du droit pénal.

La législation Napoléonienne marque un recul de la loi comme source absolue du droit pénal. Ce recul de la loi
comme fondement du droit de punir va s'accenteur de 1832 à 1958. Ce recul se manifeste par des habilitations
(le législateur déléguait une partie de ses pouvoirs à d'autres pouvoirs -exécutif et judiciaire).

• Habilitation au pouvoir exécutif.

Elles sont des 2 ordres. Existent des habilitations permanentes et des habilitations temporaires.

La loi du 28 avril 1832 ajoute à un article du Code Pénal (Art. 471 devenu R610 du Nouveau Code Pénal), un
15ème alinéa: "Sont punis d'une amende de police de la 1ère classe ceux qui auront contrevenus au règlement
légalement fait par l'autorité administrative et ceux qui ne se seront pas conformés aux règlements et arrêtés
publiés par l'autorité municipale." Cette loi habilite de manière permanente les autorités administratives et
municipales à créer des contraventions de 1ère classe en prenant des règlements et arrêtés légalement faits.
Avec cette loi, le législatif délégue de façon permanente à l'exécutif une partie du droit de punir.
La loi créé certes la contravention, mais elle renvoit à une texte réglementaire pour la définition, et la
description de l'acte infractionnel. Le législateur abandonne le monopole.

L'habilitation temporaire concerne cette fois, les délits. Sous la IIIème et la IVème République, de nombreuses
législations techniques étaient assorties de sanctions pénales notamment dans le cadre de décret-loi. Le
Parlement abandonnait au gouvernement pour certaines matières et pour un temps limité, son pouvoir pénal.
Depuis 1935, de nombreux décrets-lois ont modifiés la loi pénale de fond.

EX: décret-loi du 8 août 1935 qui reforme l'escroquerie et l'abus de confiance.

Cette pratique a amorcé le déclin de la loi.

• Habilitation au pouvoir judiciaire.

Dans le Code Pénal de 1810, le législateur à remplacer les peines fixes par un minimum et un maximum. A partir
de ce moment, la loi a autorisé le juge à décider du montant de la peine et a ainsi ouvert la voie à
l'individualisation de la sanction et donc a une forme d'habilitation du pouvoir judiciaire.

Avant 1958, on a assisté à un recul de la loi comme fondement du droit de punir mais la loi occupait encore une
place éminente et l'emportait sur toute autre source du droit. La loi pouvait incriminer des actes mais aussi
édicter des peines, alors que le règlement ne pouvait que définir des infractions. Cette hiérarchie a été
bouleversée par la Constitution du 04 oct. 1958.

B. La loi pénale depuis la Constitution de 1958.

Cette Constitution a pour caractéristique d'avoir réparti le droit de punir entre le législateur d'une part et le
pouvoir réglementaire d'autre part.

L'article 34 de la Constitution définit le domaine réservé à la loi. Dans son alinéa 4, il prévoit que la loi fixe les
règles concernant la détermination des crimes et des délits ainsi que les peines qui leur sont applicables. Elle fixe
également les règles relatives à la procédure pénale, l'amnistie, la création de nouveaux ordres de juridictions et
le statut des magistrats.

Le pouvoir exécutif va estimer que cet article excluait du domaine de la loi les contraventions, et que par voie de
conséquence, en vertu de l'art. 37, la définition de cette catégorie d'infraction relevait désormais du règlement.

Dès le lendemain de l'entrée en vigueur de la Constitution, le gouvernement s'octroyait le domaine exclusif des
contraventions. Il fait ainsi disparaitre de la partie législative du Code pénal, les contraventions puis prends une
série d'incrimination par voie réglementaire.

D'après cette interprétation du gouvernement, les contraventions échappent au pouvoir législatif et seuls les
décrêts peuvent définir les contraventions et en fixer les peines. Le pouvoir exécutif, ne peut, en revanche pas
fixer n'importe quelles peines. Il doit respecter des limites légales énoncées aux articles 464 à 466 du Code Pénal
(ancien). Si le pouvoir exécutif fixe une peine d'emprisonnement, elle doit être comprise entre 1 jour et 2 mois,
et s'il fixe une peine d'amende, elle doit être comprise entre 30 francs et 12K francs.

A partir de là, de vives critiques sont survenues à propos de cette interprétation gouvernementale. Cette lecture
de la Constitution qui finalement, donne des pouvoirs au gouvernement en matière de contravention est
contraire à l'article 8 de la DDHC qui fait parti du préambule de la Constitution et qui énonce que "Nul ne peut
être puni qu'en vertu d'une loi".

Depuis 1958, le système pénal français repose sur une interprétation jurisprudentielle de la valeur respective du
corps de la Constitution et du préambule.

Cette interprétation a évolué:


• De 1968 à 1973: cette période est marquée par la suprémacie du corps de la Constitution sur son
préambule. Cette interprétation aboutit à un partage entre la loi et le règlement pour déterminer les
infractions. Cette interprétation a été posée lors d'un arrêt du CE du 12 février 1960 (Arrêt Société EKY):
cette societé organise des jeux radiophoniques permettant l'attribution de cadeau, et cette societé pensait
tomber sous le coup de dispositions pénales nouvelles à savoir des contraventions édictées par le pouvoir
réglementaire. Elle a donc intenter un recours pour excès de pouvoir devant le CE pour différents moyens
notamment celui selon lequel la création de contraventions par le pouvoir exécutif était contraire à l'article
8 de la DDHC. Le CE va lui donner tord, car il résulte de l'ensemble de la Constitution et notamment des
termes de l'article 34 que les auteurs de la Constitution ont exclu du domaine de la loi la détermination des
contraventions et les peines dont elles sont assorties et ont par conséquent entendu déroger, spécialement
sur ce point, au principe général énoncé à l'article 8. Quelques temps après, le Conseil Constit, a confirmé la
décision du CE.
Par la suite le Conseil Constit va être consulté sur un projet de décrêt et va annoncer qu'un règlement ne
peut pas annoncer de peine privative de liberté.
• De 1973 à 1993: Cette période est marqué par une évolution des positions du Conseil Constitutionnel qui
affirme la suprémacie de la DDHC sur le corps de la Constitution. Le 28 nov. 1973, le Conseil Constit est
saisi par le 1ère Ministre de l'époque (Pierre MESMER), afin qu'il précise le caractère règlementaire ou
législatif de certaines dipositions du Code Pénal qui étaient punies d'amende de 500 à 2K francs. Le CC a
affirmé dans un attendu incident que la détermination des contraventions et des peines qui leur sont
applicables appartient au pouvoir réglementaire lorsque les dites peines ne contiennent pas de privation
de liberté. Le pouvoir réglementaire ne peut ainsi jamais sanctionner une contravention par une peine
d'emprisonnement.

Ces revirements de jurisprudence ont eu un impact considérable car le pouvoir réglementaire ne pouvait plus
sanctionner des contraventions par des peines d'emprisonnement + le texte se retrouvait rétroactivement
inconstitutionnel.

Les contrevenants pouvaient donc tous lancer un recours pour illégalité notamment en terme de sécurité
routière. Le CE a été le 1er à réagir dans une décision du 17 janv. 1974: il avait été saisi pour émettre un avis sur
un projet de décret modifiant un article du Code de la Route. Le CE a repoussé l'interprétation du CC et a
maintenu en tout point, le jurisprudence édictée de l'arrêt EKY. La Cour de Cass. s'est prononcé le 17 fév. 1974
dans l'arrêt SCHIAVON: Monsieur SCHIAVON a commis deux contraventions, un doublement dangereux et un
excès de vitesse. La sanction se situait à l'art. R232 du Code. Étaient prévues peine d'amende et
d'emprisonnement. Il a été condamné pour les 2 contraventions à 15 jours de prison avec sursis, une amende et
une suspension du permis de conduire. Il forme un pourvoi en cassation et invoque la solution retenue par la
Conseil Constit le 28 nov. 1973 étant que le texte qui la condamnait était illégal puisque contraire à une norme
supérieure, la Constitution.
La Chambre criminelle a adopté la même position que le CE tout en amenant une argumentation subtile: plutôt
que de reprendre les arguments du contrevenant et porter un jugement de valeur sur la décision du CC, elle a
remarqué qu'un article du Code Pénal, donc à valeur législative fixait la durée d'emprisonnement. Elle dit
également que l'article R232 qui sanctionne ces contraventions, entre bien dans les prévisions de l'article 465, à
valeur législative. Ainsi, elle ne peut pas admettre l'exception d'illégalité.
La peine réglementaire était donc prévue par la loi.
On peut cependant considérer que cet article 465 était inconstitutionnel si l'on se referrait à la nouvelle
interprétation du CC. Mais comme il est interdit au juge, de se prononcer sur la constitutionnalité, il devait
l'appliquer.

Cependant, tout n'est pas exactement comme en 1973, car si le Parlement souhaite abaisser ou augmenter les
peines d'emprionnements correctionnels et ceux de police, la loi pourrait être annulée car cela conférerait à
l'exécutif le pouvoir d'emprisonnement. Il est donc impossible au gouvernement de réprimer une contravention
par une peine privative de liberté. Il a fallu attendre 20 ans pour que cette suppression se concrétise par l'entrée
en vigueur du Nouveau Code Pénal de 1994.

Ils ont adopté: l'article 111: le règlement détermine les contraventions, la loi, les crimes et les délits. Cependant,
ils ont rennoncé à placer l'emprisonnement parmi les peines de police (suite à une contravention donc). C'est
une des réformes majeures du Code Pénal. Le législateur revigore le principe de légalité puisque seule la loi peut
porter atteinte à la liberté des citoyens, qui est elle-même l'émanation de la volonté des citoyens.

PARAGRAPHE 2: LE REGLEMENT, UNE SOURCE PENAL DEPUIS 1958.

Depuis 1958, le rôle des règlements s'est considérablement modifié. Avant 1958, le rôle de l'autorité
administrative était extrêmement limitée puisque les règlements intervenant dans le domaine pénal étaient
ceux visés par l'ancien article 471 al. 15 du Code Pénal qui conférait au préfet ou au maire, le pouvoir de prendre
des arrêtés d'interdiction. Ces règlements étaient une source mineure et modeste.

L'année 1958 est celle d'un changement parce que l'interprétation qui a été donnée par le gouvernement puis
par le Conseil Constitutionnel et par le CE, des articles 34 et 37 de la Constitution a eu pour résultats de faire des
règlements autonomes.

On doit donc distinguer 2 catégories essentielles de règlements:


• La première est composée des règlements d'application des lois = texte pris pour l'application d'une loi
mais qui sont hiérarchiquement inférieure à celle-ci.
• La seconde est composée des règlements autonomes pris en application de l'article 37 de la Constitution.
Ils interviennent dans des matières propres au pouvoir règlementaire et sont, comme la loi, directement
subordonnés à la Constitution. Ils n'ont cependant pas tous la même force: ceux pris par le Premier
Ministre ou le Président, pris en CE avec contreseing du Premier Ministre peuvent créer des
contraventions (art. R610 du Code Pénal). Les contraventions qui ont été crées de cette manière ne
pourront pas être punies de + de 1500€ d'amende à titre de peine principale, qui peut être porté à 3000€
en cas de récidive. Elles ne peuvent pas non plus être punies de peines complémentaires qui ne sont pas
prévues par le loi, ni de peine privative de liberté.
En revanche, les décrêts simples et arrêts ne sont pas des textes créateurs de contravention. Ils peuvent
énoncer une interdiction mais pas de peine. Toutefois, la violation des interdictions édictées par des
arrêtes/décrêts de police constituent des contraventions de 1ère classe au titre de l'art. R610-5.

Les règlements subordonnés sont des textes qui vont être pris pour l’application d’une loi et qui sont
hiérarchiquement inférieur à la loi. Le législateur a fixé une incrimination dans son principe, pour le détail
technique, il renvoie au pouvoir exécutif. Les règlements d’application des lois n’ont pas vocation à créer de
nouvelles lois. Il précise les conditions de mise en œuvre d’une application législative. Ces décrets d’application
des lois sont soit des décrets pris en Conseil d’Etat, soit des décrets simples, soit des arrêtés.
Les règlements autonomes sont pris en vertu de l’article 37 de la C. ces règlements interviennent dans des
domaines qui sont propres au pouvoir réglementaire. Tout comme la loi, ils sont directement subordonnés à la
C. ces règlements malgré leur caractère autonome ne pourront pas édicter de peine au-delà des limites établies
par la loi -> art. 111-2 du Code pénal. Le législateur a prévu 5 classes de contravention, càd que les
contraventions ne pourront pas être supérieures à 1500 euros d’amende (5ème classe). Ce montant de 1500
euros peut être porté à 3000 euros en cas de récidive.
Lire art. 131-13 du Code pénal.
Une contravention ne peut pas être punie par une peine privative de liberté, donc jamais de peine
d’emprisonnement pour une contravention.
A côté de ces décrets pris par le 1er Ministre, par le Président de la République, on trouve des décrets simples et
les arrêtés. Les décrets simples et les arrêtés ne sont pas créateurs de contravention au sens de l’art. 111-2 au
sens de l’art. du Code pénal. Ils peuvent très bien comporter une interdiction, mais pas de peine. Ils édictent des
interdictions. Dans ce cas-là, on utilisera l’art. R610-5 du Code pénal, qui réprime d’une contravention de 1ère
classe qui est de 38 euros.

SOUS-SECTION 2: LES SOURCES SUPRANATIONALES.

Dans ces sources supranationales, il existe des très nombreuses conventions internationales qui touchent au
droit pénal de fond et ce dans le domaine de la criminalité transfrontalière. C’est le cas par exemple du
blanchiment d’argent, de la corruption. L’effectivité de ces conventions va être subordonné à l’intervention des
législateurs nationaux, puisque ces conventions ne contiennent aucune peine directement applicable, parce que
les Etats sont souverains en ce domaine. En principe, une incrimination internationale ne devient effective que si
l’on a une loi ou un décret interne qui prévoit de les assortir d’une sanction. La norme internationale est
masquée par le droit nationale. Il en va différemment sur le plan européen.
PARAGRAPHE 1: LE DROIT DE L'UE.

Les Traités fondateurs des Communautés européennes, puis de l’UE ne contenait pas de droit pénal.
• Le Traité de Rome du 25 mars 1957 : qui a institué la CEE (Communauté Economique Européenne) ;
• Le Traité de Maastricht du 7 février 1992 : qui a transformé la CEE en UE.
• Le Traité d’Amsterdam du 2 octobre 1997 : qui a modifié le Traité de Maastricht.
L’Europe n’avait une influence sur le droit pénal que par l’intermédiaire du droit dérivé (règlement européens,
directives européennes).
L’ère du droit pénal européen s’est ouverte en 2009 Avec le Traité de Lisbonne. De ce Traité de Lisbonne
découle le Traité sur l’UE et le Traité sur le fonctionnement de l’UE. A partir de là, le Traité de Lisbonne a fait de
l’UE une source de droit pénal. Tout d’abord parce qu’il instaure une compétence pénale en matière d’infraction
qui porte atteinte aux intérêts financiers de l’UE -> art. 86 du TFUE. Ensuite, parce que le Traité de Lisbonne
permet au Parlement européen d’établir des règles minimales concernant la définition des infractions pénales et
de leurs sanctions pour un certain nombre de crimes transfrontaliers, ex : le blanchiment, le terrorisme, le trafic
de stupéfiants.
A partir de là a été reconnu à l’UE un pouvoir qui vient entamer le principe selon lequel les infractions et les
peines applicables doivent être définies par une loi ou par un règlement interne.
Ces règles consacrent un pouvoir d’incrimination à l’UE.
PARAGRAPHE 2: LE DROIT DU CONSEIL DE L'EUROPE.

Le Conseil de l’Europe est à l’origine de très nombreuses Conventions qui s’appliquent notamment dans le
domaine pénal. Parmi ces Convention une est très emblématique, c’est la Convention Européenne de
Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales signée le 4 novembre 1950 à Rome. Elle a été
ensuite ratifiée par la France par une loi du 31 décembre 1973, puis elle a été publiée par un décret du 3 mai
1974. En vertu de cette Convention, les Etats contractants acceptent tout d’abord de conformer leur législation
et leur pratique nationale aux droits garantis par la Convention. Et puis acceptent de se soumettre à un contrôle
international. Cette Convention comporte un exposé de principes et de garanties de droit pénal. En effet, dans
ses 1ers articles, on constate que la Convention rappelle de grands principes comme le principe de légalité des
délits et des peines, la non rétroactivité de la loi, le principe du contradictoire, le droit d’être jugé rapidement, le
droit à un jugement équitable etc. Cette Convention n’est pas une source d’incrimination, mais elle influence le
droit pénal interne. Pour garantir le respect des droits qu’elle proclame, la Convention institue un mécanisme de
contrôle qui est assuré par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

SECTION 2: CONTROLES DE CONFORMITE.

Nous sommes dans un système de légalité criminelle. Tous les textes n’ont pas la même valeur, donc il est
nécessaire qu’existent des contrôles.
PARAGRAPHE 1: CONTRÔLE DE CONFORMITE DE LA LOI PENALE A LA CONSTITUTION.

C’est le contrôle de la constitutionnalité des lois.


Avant la Vème République, càd avant 1958, aucun véritable contrôle n’avait été mis en place en raison de la
place fondamentale de la loi parlementaire, la loi étant l’expression de la volonté populaire. A cette époque, il
n’était pas possible ni pour un juge constitutionnel, ni pour un juge pénal de contrôler la loi parlementaire.
Avant 1958, on n’avait pas d’organes juridictionnels chargés de contrôler au regarde de la Constitution la
conformité des lois votées par le Parlement. C’est la Constitution de 1958 qui se trouve à l’origine du contrôle.
On a un contrôle par le Conseil constitutionnel. Au départ on va avoir un contrôle à priori, puis va apparaitre la
QPC.
Le contrôle a priori : cette tâche était dévolue au Conseil constitutionnel jusqu’à la mise en place de la QPC. Pour
qu’un tel contrôle soit opéré, il faut que le Conseil constitutionnel soit saisi avant la promulgation de la loi. Il
peut être saisi par le Président de la République, le 1er ministre, un groupe de 60 sénateurs, un groupe de 60
députés. S’il s’avère que la loi n’est pas conforme à la C, elle ne sera pas promulguée.
L’étude de ce système relève du droit constitutionnel.
Le Conseil constitutionnel est chargé de contrôler la conformité des lois votées par le Parlement à la
Constitution.
Le contrôle exercé par le Conseil constitutionnel n’est pas systématique. Il en résulte qu’une loi nouvelle peut
fort bien entrer en vigueur alors même qu’en son sein, elle contient des dispositions inconstitutionnelles.
Un contrôle de la loi par le juge pénal est-il alors possible ?
Le juge pénal n’est pas autorisé à être juge de la constitutionnalité d’une loi, càd qu’il ne peut pas vérifier que la
loi pénale est conforme au principe de la Constitution. Cette solution est dictée par le principe de la séparation
des pouvoirs, qui interdit au juge pénal de s’immiscer dans l’exercice de la fonction législative. La Cour de
cassation rappelle régulièrement cette solution. Elle énonce : « les textes ayant valeur législative s’imposent aux
juridictions de l’ordre judiciaire qui ne sont pas juges de leur constitutionnalité. »
L’inconvénient de ce contrôle a priori était que si le Conseil constitutionnel n’avait pas été saisi dans les délais, le
texte était intégré dans notre ordre juridique et le juge devait l’appliquer. Pour pallier à cette difficulté, la loi
constitutionnelle du 23 juillet 2008 a créé une procédure d’exception d’inconstitutionnalité dite la question
prioritaire de constitutionnalité -> la QPC qui est entrée en vigueur le 1er mars 2010.
Cette réforme était demandée avec insistance par la doctrine. Il paraissait étrange qu’un texte puisse servir de
support à une condamnation.
Depuis le 1er mars 2010, tout justiciable peut contester une disposition législative au motif qu’elle porterait
atteinte aux droits et aux libertés que la Constitution garanti.
En droit pénal il a été fait un large usage de cette procédure de la QPC devant les juridictions; un grand nombre
de questions concernent la procédure pénale.
PARAGRAPHE 2: CONTRÔLE DE LA LEGALITE DES ACTES ADMINISTRATIFS.

La difficulté est liée au fait que le texte qui n’a pas été respecté est de nature administrative et que ce texte en
cas de poursuites entraine une sanction pénale. Or, seules les juridictions pénales sont compétentes pour juger
des infractions. L’irrespect d’un règlement est constitutif d’une contravention, càd d’une infraction. Mais,
puisque l’infraction consiste à ne pas respecter un règlement, encore faut-il que le règlement soit valide pour
constituer une source d’incrimination. Ce texte étant de nature administrative, sa validité devrait dépendre des
juridictions administratives. La mise en cause de la légalité d’un acte administratif peut revêtir deux formes :
• Le recours pour excès de pouvoir devant le juge administratif
• L’exception d’illégalité qui aura lieu devant le juge répressif.

• Le recours pour excès de pouvoir devant le juge administratif (cf. cours droit administratif)

Ce recours est assuré par les juridictions administratives.


S’il n’y a pas eu de recours pour excès de pouvoir:

• L’exception d’illégalité devant le juge répressif

L’hypothèse est la suivante : une personne qui est poursuivie devant un tribunal répressif pour violation d’un
règlement administratif. Cette personne invoque comme moyens de défense l’irrégularité du règlement
administratif qui sert de fondement à sa poursuite. Elle prétend que le règlement est irrégulier -> on dit que la
personne soulève l’exception d’illégalité.
La question est de savoir si le juge répressif devant lequel l’exception d’illégalité est soulevée doit
conformément à la règle de la séparation des pouvoirs surseoir à statuer.
Quelle va être l’attitude du juge ?
Doit-il surseoir à statuer et renvoyer les parties devant la juridiction administrative. Une fois que la juridiction
administrative se sera prononcée, le procès pénal reprendra son cours. Le tribunal répressif statuera en fonction
de la réponse qui aura été donnée à la question préjudicielle par le tribunal administratif.
Ou bien le tribunal se prononce sur la totalité des éléments constitutifs de l’infraction, y compris sur la valeur du
texte d’incrimination. Le juge répressif est alors compétent pour dire si oui ou non le texte réglementaire est
entaché d’illégalité, ça veut dire que l’infraction n’existe pas car pas fondée sur un texte valide.
Le principe du contrôle de la légalité d’un acte administratif par le juge pénal a été admis très tôt par la Chambre
criminelle -> arrêt du 3 aout 1810. Dans cet arrêt, la Cour de cassation admet que les juridictions répressives ne
doivent pas appliquer de règlements illégaux. Cette attitude de 1810 a été consacrée par la loi du 28 avril 1832
qui a ajouté un 15ème alinéa à l’art. 471 du Code pénal. Cet art. « punit d’une amende de police de 1ère classe
ceux qui ont contrevenus au règlement légalement fait par l’autorité administrative ».
A partir de là, les exégètes ont déduit de cette formule légalement fait que si les règlements devaient être
légalement faits, c’est que le juge répressif ne devait pas appliquer ceux qui ne l’étaient pas.
Logiquement, à la lecture de cet art., on peut penser que l’exception d’illégalité ne s’appliquait qu’aux
contraventions. On pouvait penser que l’exception d’illégalité ne pouvait être soulevée que devant le juge de
police. Tel n’est pas le cas, puisque la doctrine pénale a vu dans ce texte, l’application d’un principe général
selon lequel tout juge répressif devait statuer sur la légalité des règlements dont dépend l’application de la
peine.
Malheureusement, le droit positif ne fixait pas l’étendue du pouvoir du juge répressif en la matière. La
jurisprudence a dû déterminer quels sont les actes administratifs dont les tribunaux répressifs peuvent apprécier
la légalité.
A partir de là, va exister une divergence entre le tribunal et des conflits et la Chambre criminelle. Cette
divergence sera maintenue jusqu’à l’entrée en vigueur du nouveau Code pénal, puisque c’est celui-ci qui a
clarifié la question.
On va définir le domaine d’application du contrôle par le juge pénal, càd quels sont les actes administratifs qui
sont susceptibles de faire l’objet d’un contrôle par le juge pénal. Une fois ce problème résolu, nous verrons le
régime du contrôle.
A. Le domaine d’application du contrôle par le juge pénal.
On va commencer par travailler sur les incertitudes de la jurisprudence antérieure au nouveau Code pénal.
Ensuite, nous verrons que le nouveau Code pénal et plus précisément l’art. 111-5 a étendu les pouvoirs du juge
pénal.
• Les incertitudes de la jurisprudence antérieures au nouveau Code pénal.
Tout d’abord, la 1ère question qui a été posée était celle de savoir si le contrôle de légalité pouvait s’appliquer
aux actes individuels comme aux actes réglementaires.
La position du Tribunal des conflits :
Il a eu à se prononcer le 5 juillet 1951. C’est la célèbre affaire AVRANCHE et DESMARETS. Dans cette affaire, on a
le fils et le gendre du fermier (en droit) qui ont chassé sur la propriété d’autrui, sur des terres qui appartiennent
à un bailleur. Ces terres qui appartiennent au bailleur ont été louées au fermier. Il y a eu plainte du bailleur et le
fils et le gendre du fermier sont poursuivis devant le Tribunal correctionnel pour chasse sur le domaine de la
ferme. Comme moyen de défense, ils invoquent une clause d’un contrat type des baux à ferme du département,
qui avait été approuvé par arrêté du préfet. Ce contrat type accordait au preneur le droit de chasse sur le fond
loué. Le propriétaire lui prétendait que ce règlement était illégal. Les juges correctionnels n’ont pas accepté
l’argument des prévenus, càd que le juge correctionnel considérait que cet arrêté était illégal, parce qu’il était
contraire à une ordonnance du 17 octobre 1945 sur les baux ruraux. Cette ordonnance accordait au preneur
seulement le droit de chasser, càd que c’était un droit qui était strictement individuel et non pas le droit de
chasse. Le preneur avait un droit de chasser et non un droit de chasse. Les deux chasseurs ont été condamnés et
ont interjetés appel. La Cour d’appel a confirmé la décision du Tribunal correctionnel. On peut penser que le
gendre et le fils du fermier ont informé le préfet du règlement qu’il avait produit. Le préfet a rendu un arrêté de
conflit qui bloque momentanément la procédure judiciaire et il renvoie le litige devant le Tribunal des conflits.
Le Tribunal des conflits a dû répondre à la question de savoir si le juge répressif saisi de la poursuite pouvait
apprécier lui-même la légalité de l’arrêté préfectoral ou bien est-ce qu’il devait surseoir à statuer et renvoyer la
question devant le Tribunal administratif. Le Tribunal des conflits s’est prononcé en faveur de l’intervention du
juge répressif. Il a confirmé la compétence de tout juge pénal pour apprécier la légalité des règlements
administratifs et ceci dans tous les cas, càd qu’ils soient invoqués à l’appui des poursuites (fondement des
poursuites) ou bien qu’ils soient invoqués comme moyen de défense. Toutefois, l’arrêt prend soin de distinguer
les actes administratifs de nature réglementaire des actes administratifs de nature individuelle.

En ce qui concerne les actes administratifs de nature réglementaire, càd les actes administratifs qui s’adressent
aux personnes non nommément désignées, le juge pénal doit en apprécier la légalité si celle-ci est contestée
devant lui.
En ce qui concerne les actes administratifs individuels, càd qui concernent une seule personne dénommée, le
Tribunal des conflits exclue l’appréciation de leur légalité par le juge répressif. Lorsque l’on est en présence d’un
acte administratif de nature individuelle, le juge répressif doit surseoir selon le Tribunal des conflits, jusqu’à ce
que le juge administratif se soit prononcé sur la légalité de la mesure individuelle. Cela veut dire que la légalité
de la mesure individuelle est réservée à la juridiction administrative.
On peut se demander pourquoi le Tribunal les conflits propose des solutions différentes selon la nature de l’acte
en cause.

La distinction permet d'éviter que le juge pénal anéantisse en fait un acte individuel en le déclarant illégal. Dans
la mesure où l'acte administratif individuel ne concerne qu'une personne dénommée, si on autorise le juge à se
prononcer sur sa validité, cela équivaut à une annulation. Le juge pénal se transforme en juge administratif, ce
qui est incompatible avec la séparation des autorités administratives et judiciaires. Dans ces arrêts, la juridiction
pénale doit surseoir à statuer jusqu'à ce que le juge administratif se soit prononcer sur la légalité de l'acte
administratif individuel. Pour le Tribunal des Conflits, le contrôle devait être limité à une seule catégorie d'acte
administratif que sont les actes réglementaires.

Cette décision a été unanimement critiquée par la doctrine et n'a pas été suivie par la Chambre Criminelle. La
Chambre Criminelle va réaffirmé sa décision du 03 août 1810: "Les juges répressifs ont le pouvoir d'apprécier la
légalité des actes tant réglementaire qu'individuels". Elle l'a fait à l'occasion de l'affaire DAME LE ROUX,
Chambre Criminelle, 21 déc. 1961.

Dans cette affaire, il s'agit d'une dame habitant une commune de l'ouest de la France. Elle souhaite organiser un
bal public. Elle est soumise à l'arrêt municipal du 09 avril 1954 qui exige une autorisation du maire. Elle se voit
opposer un refus le 10 juillet 1960 car son établissement est situé trop près de l'école des garçons et du
cimetière. Elle décide de ne pas tenir compte du refus et ouvre sa salle de bal. Elle va faire l'objet d'un procès
verbal et va être poursuivie sur le fondement de l'art. R26-15 pour ne pas avoir tenu compte de l'interdiction.
Elle se retrouve devant le Tribunal de Police et soulève l'exception d'illégalité de la décision du maire portant
refus d'autorisation. Elle obtient gain de cause puisqu'elle est relaxée. Le Procureur de la République interjette
appel et la Cour d'Appel confirme la décision de 1ère instance. Elle fait donc valoir que s'il appartient au maire
de prendre des mesures propres à maintenir l'ordre, la salubrité, et la tranquilité publique, l'interdiction à DAME
LE ROUX n'a pas un tel objet et la Cour précise que le maire fait seulement état de la proximité d'une école de
garçons et d'un cimetière. Le Ministère Public se pourvoit en cassation. La Cour de Cassation rejette la pourvoi
et estime en effet qu'en refusant l'autorisation, le maire n'a pas agit dans un intérêt public et de police mais qu'il
s'est fondé sur des considérations étrangères au bon ordre, à la tranquilité et la salubrité publique. La Chambre
Criminelle déclare: "Le juge pénal a compétence pour apprécier la légalité de tous les actes administratifs quand
ils sont assortis d'une sanction pénale".

La Chambre criminelle fixe une limite au contrôle de légalité du juge pénal aux actes assortis d'une sanction
pénale. Elle interdit au juge pénal d'apprécier la légalité d'un acte non pénalement sanctionné bien que de sa
légalité dépend de la solution du procès pénal. De surcroît, la chambre criminelle émet une réserve: le juge
pénal ne peut apprécier leur légalité qu'à la condition qu'ils soient clair et qu'il ne soit pas nécessaire de les
interpréter. Le juge pénal peut donc juger d'un acte administratif individuel mais ne peut l'interpréter.
La seconde question est de savoir si l'illégalité d'un acte administratif pouvait être soulevée devant le juge
représsif non seulement dans l'hypothèse où il consistuait le fondement de la demande mais aussi dans celle où
il était invoqué comme moyen de défense.
Le Tribunal des Conflits, dans l'arrêt AVRANCHE et DESMARETS l'admettait dans les 2 cas.
La Chambre Criminelle ne reconnaissait au juge pénal que le pouvoir de vérifier la légalité des actes assortis
d'une sanction pénale.
Dans l'arrêt DAME LE ROUX, l'illégalité de l'acte administratif pouvait être invoqué devant le juge représsif
quand il servait de fondement aux poursuites. La question est de savoir s'il pouvait être invoqué comme moyen
de défense. La position de la Chambre criminelle a été évolutive:

Dans l'arrêt CANIVET et DAME MORET, Chambre Criminelle, 01 juin 1967, des prévenus sont poursuivis pour
avoir exploité en zone protégée un débit de boisson. Ces prévenus invoquait une autorisation préfectorale de
transfert de leur débit de boisson. L'acte administratif est invoqué comme moyen de défense. Les prévenus ne
demandait pas que la régularité de l'acte administratif soit reconsidéré, ils s'appuient dessus pour échapper à
une sanction. Pour la Chambre criminelle, le juge pénal est incompétent pour apprécier la légalité des actes
administratifs qui ne servent pas de base aux poursuites donc invoqués comme moyen de défense. Dans cet
arrêt, la Chambre Criminelle a posé une limite au pouvoir du juge pénal: s'il s'agit d'un acte individuel non
pénalement sanctionné, le juge représsif ne peut en apprécier la légalité alors même que de sa légalité
dépendrait de la solution du procès pénal. Le juge pénal doit donc renvoyer les parties à se pourvoir devant la
juridiction administrative compétente. Pour la Chambre criminelle, le juge pénal peut intervenir seulement si
l'acte individuel sert de fondement aux poursuites.

Dans l'article 111-5 du Nouveau Code Pénal, entré en vigueur, le législateur fixe les pouvoirs de juge pénal.

B. Existence du pouvoir du juge pénal par l'article 111-5.

Cet article a considérablement clarifié ce problème.


Il énonce: "Les juridictions pénales sont compétentes pour interpréter les actes administratifs -réglementaires
ou individuels- et pour en apprécier la légalité lorsque de cet examen dépends la solution du procès pénal qui lui
est soumis".

Ainsi, aucunes des limites posés par le Tribunal des Conflits ou par le Chambre Criminelle ne se retrouve dans cet
article.

Dans un 1er lieu, peu importe si l'acte administratif est un acte réglementaire ou individuel. Egalement, peu
importe si l'acte administratif soit clair ou nécessite une inteprétation. La réserve formulée par la Chambre
criminelle est aujourd'hui caduque. De plus, peu importe si l'acte administratif constitue le fondement des
poursuites ou le moyen de défense, car les juridictions sont compétentes dès lors que la solution du procès
pénal en dépend.

Cela signifie que la décision CANIVET ET DAME MORET, sous la qualification actuelle, serait inversée.

Ce raisonnement suppose que l'exception d'illégalité de l'acte administratif soit invoqué par les parties avant
toute défense du fond de l'affaire. La question que l'on peut se poser: le juge pénal est saisi d'une affaire et dans
le cadre de cet affaire, peut-il d'office soulever l'illégalité de l'acte administratif? (ce n'est plus une partie qui
soulève cette exception mais le juge)

La réponse a été apportée dans un arrêt de la Chambre Criminelle du 07 juin 1995 dans lequel elle indique que
le juge pénal peut d'office soulever l'illégalité d'un acte administratif lorsqu'il lui apparait qu'elle conditionne la
solution du procès qui lui est soumis.

B. Le régime du contrôle.

= Les cas d'illégalité que le juge pénal peut relever et les effets.

1. L'étendue du contrôle du juge pénal.


Le juge pénal exerce un contrôle de légalité de la même manière que le juge administratif. Les moyens invoqués
sont les mêmes mais les effets sont différents.

Les moyens invoqués peuvent être:


• L'incompétence de l'autorité qui a rédigé le règlement: affaire DEMOISELLE HIRON, Cass. Criminelle 03 juin
1935.
Il s'agit d'une commune traversée par une rivière et le maire demande aux riverains de la rivière de la
nettoyer. Une riveraine, Demoiselle HIRON, refuse de procéder au nettoyage. Elle est verbalisé et est
poursuivie devant le Tribunal de Police. Devant le Tribunal de Police, elle conteste la légalité de l'arrêté
municipal. Elle prétends qu'un maire n'a pas de pouvoir pour imposer valablement le curage d'une rivière.
Elle précise que la loi attribue uniquement ce pouvoir au préfet. Le Tribunal de Police a retenu
l'incompétence du maire.
• Le vice de forme: l'acte attaqué ne respecte les conditions de forme imposée par les textes. Ce peut être
une insuffisance de motivation, un défaut de publication etc.
Dans l'arrêt BRASSY, Ch. Criminelle, 23 mai 1978, intervenu en matière de droit pénal du travail, Monsieur
Brassy est propriétaire d'un commerce d'ameublement. Il a ouvert son magasin un dimanche alors qu'un
arrêté préfectoral imposait la fermeture de ce type de commerce le dimanche. Ce Monsieur a été
poursuivi pour violation de l'arrêté préfectoral devant le Tribunal de Police. Devant le Tribunal, il a
prétendu que l'arrêté était irrégulier en raison de l'absence de publication. Il a obtenu gain de cause.
• La violation de la loi: c'est le non respect du texte supérieur.
L'arrêt DEMOISELLE FLAVIEN de la Chambre Criminelle du 1er fév. 1966: l'arrêté du préfet du Rhône en
date du 21 oct. 1953 interdit aux prostituées de statuer de manière prolongée ou bien de se livrer à des
aller et venues le long de caserne et sur les voies et places publiques. Elle va être poursuivi pour violation
de cet arrêté Pour se défendre, elle invoque l'illégalité de l'arrêté car il aboutissait à interdire d'une
manière quasi absolue la circulation sur la voie publique à une catégorie de personne déterminée que sont
les prostituées. Le préfet a outrepassé ses pouvoirs parce que seul le législateur peut porter à la liberté
d'aller et venir d'un individu. Elle a obtenu gain de cause.
• Le détournement de pouvoir: il consiste dans le fait pour une autorité administrative d'user de ses
pouvoirs dans un but autre que celui en vu duquel ils lui ont été confiés.
Dans l'arrêt DAME LE ROUX, la Cour de Cassation a retenu que le maire, en refusant à Dame Le Roux
d'ouvrir un bal, n'a pas agit dans un intérêt public et de police et que l'usage qu'il a fait de ses pouvoirs
n'était pas conforme au but en vu duquel ils lui sont confiés. En réalité, par le biais de cette interdiction, il
avait cherché à favoriser le propriétaire d'une autre salle de bal, propriétaire qui était un membre de sa
famille.

2. Les effets du contrôle du juge pénal.

On est dans l'hypothèse où un plaideur soulève devant le juge répressif l'illégalité d'un acte administratif. Le juge
pénal est tenu d'examiner la légalité de cet acte administratif.
• Soit le juge pénal estime que l'acte adminstratif est légal et il se prononce sur la culpabilité et la peine
prévue d'incrimination + sa décision n'a qu'une autorité relative: un autre prévenu peut donc à nouveau
invoquer l'illégalité d'un même acte administratif lors d'un autre procès.
• Soit il estime que le règlement est illégal, et il le rejette des débats et il doit se refuser à condamner. La
portée de la décision du juge pénal est cependant très restreinte, puisque l'acte est seulement rejeté des
débats au cours desquels son irrégularité à été invoqué (alors qu'il aurait été annulé devant le juge
administratif).

Le règlement est donc toujours en vigueur et rien n'empêche qu'une autre personne soit poursuivie sur les
fondements du même texte.

Afin d'éviter ces situations, lorsqu'un juge répressif déclare illégal un acte administratif, en vertu d'une circulaire,
l'administration à l'origine de l'acte doit en être avisée par le Procureur de la République.

L'affirmation d'illégalité par le juge pénal n'a qu'une autorité relative et l'acte règlementaire conserve sa force et
rien n'interdit que des tiers soient poursuivis en application de ce même règlement et qu'ils soient condamnés.

PARAGRAPHE 3: Contrôle de conformité des textes pénaux aux textes internationaux.


Art. 55 de la Constitution de 1958: suprémacie des traités sur les lois.

Le traité doit cependant être ratifié et adopté par le Parlement, et il doit exister une réciprocité d'application qui
empêche l'application du traité si celle-ci fait défaut.

• Le droit de l'UE: le contrôle de conformité peut être exercé par les juridictions internes, par le CJUE, et
dans une moindre mesure par le Conseil Constitutionnel.
Le contrôle par les juridictions internes: il peut arriver qu'un texte pénal interne soit contraire à une
disposition du droit de l'UE qui sera invoqué par l'une des parties comme moyen de défense. Dans une
telle configuration, le juge pénal doit alors l'écarter càd que le juge pénal devra faire prévaloir le droit de
l'UE. C'est ainsi qu'en a décidé la Chambre criminelle à l'occasion de l'affaire Les Fils d'Henry Ramel, en
date du 22 oct. 1970. La Cour proclame expressemment la supériorité du droit de l'UE sur le droit interne.
La Cour de Cassation a approuvé la relaxe d'un importateur de vin italien, vin qui n'était pas conforme au
droit français mais conforme au règlement communautaire.
Le contrôle par le CJUE: La Cour de justice peut exercer son contrôle selon 2 procédures différentes: elle
peut exercer son contrôle dans le cadre d'un recours en manquement et elle sera saisie de ce recours par
le Commission européenne, ou bien, un Etat membre. Cet arrêt en manquement s'impose aux juridictions
internes qui doivent écarter l'application de la loi, et l'Etat fera l'objet d'un condamnation pécunière en
cas de répétition du manquement. La CJUE peut exercer son contrôle dans le cadre du renvoi préjudiciel
en interprétation (art. 267 du TFUE). A l'occasion de ce renvoi, la Cour peut être amené à apprécier la
conformité de la norme interne à la norme de l'Union. En cas de non-conformité, les juridictions internes
laissent non appliquées les dispositions contraires.
Le contrôle de conformité à la CESDH peut s'effectuer selon 2 procédures: sur le plan interne, la CESDH est
très souvent invoquée par des personnes pour éviter l'application d'une loi interne. Si le juge pénal estime
que le texte français est contraire à la CESDH, il ne doit pas appliquer le texte français.
Les juridictions françaises peuvent écarter des dispositions législatives qu'elles devraient normalement
appliquer mais qui apparaissent contraires à la Convention. La CEDH peut également être saisie par un
Etat ou par une personne physique/moral. Pour cependant pouvoir exercer ce recours, il faut que toutes
les voies de recours internes aient été épuisées en vain. Le recours individuel doit être accepté par l'Etat
dont est ressortissant le plaignant (ce droit à été accepté en 1981 par la France).

CHAPITRE 2: L'APPLICATION DE LA LOI PENALE.


La qualification des faits induit une grande rigueur en matière pénale en vertu du principe de légalité, qui
interdit de punir des agissements qui ne sont pas incriminés par un texte répressif.

SECTION 1: La détermination de la loi pénale applicable (qualification des faits).

Il s'agit d'une étape primordiale dans la poursuite pénale. En vertu du principe de légalité, le juge pénal ne peut
condamner un individu que si le comportement de cet individu correponds à celui auxquel la loi attache une
sanction. Il va falloir comparer le comportement de l'agent et le comportement que la loi pénale réprime. C'est
ce mécanisme de comparaison que l'on appelle l'opération de qualification.

Qualifier, c'est la tâche quotidienne du juge. Mais ce n'est pas parce qu'il le fait quotidiennement que le choix de
la qualification est évident. Il peut arriver que pour une action délictueuse, plusieurs textes paraissent pouvoir
s'appliquer.

SOUS SECTION 1: L'opération de qualification des faits.

Cette opération a été définie par M. LECOCQ comme "l'opération par laquelle le juge répressif saisi d'un fait
concret constate que ses caractères correspondent trait pour trait à la définition légale d'une infraction".

Cette opération est une mission fondamentale pour toutes les juridictions pénales car de la qualification va
dépendre la culpabilité de l'agent, et la peine applicable en vertu du texte s'il est effectivement reconnu
coupable. C'est le choix du texte de qualification qui définit les bornes de la peine (mini/maxi).
Les juges doivent donc qualifier exactement les faits. Ce devoir du juge de qualifier exactement les faits
comporte une exception importante qui découle d'une pratique de la Chambre Criminelle, connue par la
doctrine sous le nom de la théorie de la peine justifiée.

PARAGRAPHE 1: Les juges doivent qualifier exactement les faits.

Qualifier c'est rechercher le texte qui s'applique aux faits poursuivis. C'est trouver le vêtement juridique du fait
infractionnel.

Ce devoir du juge de qualifier exactement les faits est affirmé par une jurisprudence constante de la Chambre
criminelle. La Cour de Cassation lorsqu'elle va être saisie sur ce point, va contrôler la motivation des juges de
fond car c'est dans l'exposé des motifs que les juges vont extérioser les raisons qui l'ont poussée à choisir telle
ou telle qualification.

Cela signifie que dans leurs motivations, les juges de fond sont tenus d'exposer clairement la qualification légale
retenue. Ils doivent ensuite constaté dans leurs motivations que les éléments constitutifs de l'infraction sont
bien réunis (par rapport à l'élément matériel et l'élément intentionnel). Si la motivation n'est pas suffisament
explicite, la Chambre Criminelle casse la décision pour défaut de motif ou insuffisance de motifs.
A l'inverse, la Chambre Criminelle n'admet pas, qu'après avoir énuméré les éléments de preuve apparemment
décisifs pour reconnaître la culpabilité du prévenu, le juge relaxe sans aucune démonstration de l'existence d'un
doute.

Cette tâche du juge présente des difficultés:


• Un même fait peut être qualifié différemment par les autorités judiciaires, càd qu'au cours du procès
pénal, la qualification des faits est susceptible de modification. Si le Procureur décide de poursuive une
personne qu'il qualifie d'une certaine façon ou que la partie civile dans le cadre d'une citation directe les
qualifie. La juridiction de jugement ensuite n'est pas liée par la qualification proposée, que ce soit par le
Procureur ou par la partie civile. Egalement, les juridictions supérieures ne sont pas liées par la
qualification de l'instance précédante. La qualification des faits peut évoluer tout au long du procès pénal.
Cependant, c'est un mécanisme de requalification qui intervient rarement.
Ex: un fait matériel peut être qualifié comme vol par le Procureur puis comme une escroquerie par le
Tribunal Correctionnel, puis comme abus de confiance par la Cour d'Appel.
Ce mécanisme s'explique car les juridictions sont saisies in rem càd qu'elles sont saisies du fait matériel qui
leur a été déféré et non de sa qualification. Les preuves qui sont dans le dossier peuvent être appréciées
différemment selon comment elles sont combinées par la juridiction qui est saisie. C'est un problème de
combinaison des preuves et les juges vont donc devoir se livrer à travail d'analyse des preuves pour
parvenir à une adéquation des faits prouvés et du texte pénal.
Ce principe compose une limite générale: les juridictions pénales sont saisies in rem donc ne peuvent
connaître que des faits qui leur sont déférés. Cela signifique que le juge qui requalifie ne doit pas modifier
la prévention. Pour changer la qualification, le juge pénal ne doit donc pas puiser dans les débats des faits
nouveaux qui ne se trouvaient pas dans l'acte de saisie. Si c'était autorisé, le juge se reconnait un pouvoir
d'auto saisine, contraire à la protection de la liberté individuelle.
On imagine qu'à l'occasion du jugement d'une escroquerie que les faits sont liés à un meutre. Par le biais
d'une requalification, il ne pourra pas se saisir d'office du meurtre càd que si le juge est saisi pour
l'escroquerie, il ne peut se saisir du meurtre.
Les juges doivent restituer aux faits leur véritable qualification, à condition que le prévenu ait été en
mesure de se défendre sur cette nouvelle qualification envisagée. A défaut, la procédure ne serait pas
contradictoire et le procès ne sera pas équitable. Sur ce point, la jurisprudence est abondante. Cette
requalification doit s'effectuer en respectant le principe du contradictoire.
Il existe cependant des champs juridiques ont une requalification est impossible: les fraudes et
falsifications en droit pénal de la consommation (art. L216-4, exige que les poursuites soient engagées et
terminées sous la même qualification), les infractions en matière de presse (fondé sur le loi du 29 juillet
1881).
Quand on requalifie les faits = analyses différentes des preuves par rapport aux faits qui sont dans le dossier.
Certains changements peuvent procéder de l'occultation volontaire du juge de certains éléments de l'affaire, on
parle de CORRECTIONNALISATION JUDICIAIRE.

CORRECTIONNALISATION JUDICIAIRE = technique qui consiste pour les magistrats à appliquer à un crime une
qualification délictuelle ; ou bien à un délit une qualification contraventionnelle en déformant volontairement la
réalité des faits.

EX: Un crime = délit ; délit = contravention.

Ce procédé prend la forme


• Soit de l'oubli d'une circonstance aggravante → le crime peut devenir un délit.
• Soit du choix d'une qualification erronée. Tel sera le cas en cas de cumul idéal d'infraction = hypothèse d'un seul fait qui
tombera sous le coup de plusieurs textes infractions. En cas de ce cumul, le juge retiendra l'infraction la moins grave car elle
constitue un délit qui sera jugé par le tribunal correctionnel
EX: on a un délit d'escroquerie qui a été commis à l'aide d'un faux en écriture publique = crime. Le magistrat retiendra
l'infraction la moins grave = escroquerie.

Ou bien le juge peut opérer une DISQUALIFICATION DES FAITS.


EX: une tentative de meurtre est disqualifiée en délit de coups et blessures volontaires, et pour ce faire, sera écartée
l'intention de donner la mort.

Jusqu'à LOI PERBEN (ministre de la justice) du 09/03/2004, la correctionnalisation judiciaire constituait un procédé illégal
car elle était contraire au principe de la légalité. C 'est pourquoi, lorsque les juges utilisaient cette pratique, ils ne pouvaient
la mettre en œuvre qu'avec tous les accords des acteurs du procès pénal. Pourquoi leur accord était demandé? Si la
personne est poursuivie, elle a tout intérêt à la correctionnalisation car peines moins lourdes = peines délictuelles et non
des peines criminelles.
Les magistrats y voyaient la possibilité d'obtenir sûrement la condamnation du prévenu dans des domaines où la cour
d'assises se montre plus clémente, notamment dans le domaine de légitime défense.

La partie civile n'avait pas de raison à s'opposer à une correctionnalisation car le tribunal correctionnel + Cour d'Assises sont
compétents pour lui octroyer dommages et intérêt. Le montant du dommage et intérêt n'est pas conditionnée par la
qualification de l'infraction, mais conditionné par l'étendue du préjudice qu'il soit matériel ou moral.

La Cour de Cassation, suite à cette pratique qui ne correspond pas au principe de légalité, avait rarement l'occasion de
censurer ce type d'accord dû à l'accord des requérants, sauf cas exceptionnel. Le législateur de 2004 a reconnu le
mécanisme de la correctionnalisation et désormais dans la code de procédure pénale ART 186-3 permet aux parties
d'interjeter appel de l'ordonnance de renvoi pour contester la qualification correctionnelle. En absence d'appel, on
considère que les parties ont admis l'éventuelle correctionnalisation, ce qui veut qu'en contre partie, les juridictions
correctionnelles ont, quant à elles, de revenir sur une telle correctionnalisation en se déclarant incompétentes.

Le juge doit qualifier exactement les faits. Son devoir, de qualifier exactement les faits, comporte une exception. Elle est
connue sous le nom de THEORIE DE LA PEINE JUSTIFIEE.

PARAGRAPHE 2: Théorie de la peine justifiée.

C'est la Cour de Cassation qui a développé depuis la seconde partie du XIXème cette pratique. Elle a pour objectif de
raréfier les pourvois pour supprimer les lenteurs dans le fonctionnement de la justice pénale, et consiste également à
déclarer irrecevables des pourvois contre des décisions de condamnation contenant une erreur dans la qualification des
faits quand la peine prononcée est justifiée → conforme à la peine qui aurait pu être prononcée sans l'erreur de
qualification.
EX: agissement qualifié d'escroquerie par les juges et, pour cela, le prévenu a été condamné à deux ans d'emprisonnement.
Pour l'escroquerie, la peine encourue est de cinq ans d'emprisonnement. La peine prononcée est de deux ans. En réalité,
ce n'est pas une escroquerie, mais un vol (peine encourue : 3ans), peine prononcée (2ans = comprise dans la fourchette de
la peine encourue pour le vol) ; SI un pourvoi était formé contre la décision contenant une erreur de droit, le pourvoi serait
rejeté et la peine dite justifiée par la chambre criminelle. Elle estime que la situation du demandeur resterait inchangée si le
pourvoi était accueilli.

PEINE ENCOURUE = peine prévue par le texte d'incrimination.


PEINE PRONONCEE = peine décidée par la juridiction au vue de l'infraction et du prévenu.
Cette théorie permet de punir un délinquant sous une mauvaise qualification à condition que la peine prononcée soit
comprise dans les limites de la peine légalement applicable aux faits correctement qualifiés. Pour justifier sa décision, la
Chambre Criminelle s'appuie sur l'art. 598 du code de procédure pénale : «Lorsque la peine prononcée est la même que
celle portée par la loi qui s'applique à l'infraction, nul ne peut demander l'annulation de l'arrêt sous le prétexte qu'il y aurait
erreur dans la citation du texte de la loi».
Il ne peut y avoir cassation quand les juges qui ont prononcé une peine ont commis une erreur matérielle = citation du texte
de la loi = visa du texte applicable. L'erreur visée est l'erreur de plume, erreur fréquente au début du XIXème. C'était
l'arrivée du Code Pénal, les magistrats n'avaient pas l'habitude de la numérotation des textes. L'interprétation est correcte
mais le numéro de l'article conduit à l'erreur.

Ce faisant, la Chambre Criminelle a étendu cet article ci-dessus (art 598 CPP) à ERREUR DE DROIT. Cette interprétation
extensive de l'art 598 du Code de Procédure Pénale a pour résultat de conférer l'autorité de la chose jugée à une décision
erronée en droit. Cette décision de la Cour suprême a été critiquée par la doctrine qui considérait fâcheux que l'arrêt de
cassation ne revêt pas la qualification véritable car les infractions n'entraînent pas toutes la même réprobation sociale
même si elles sont punies des mêmes peines. Egalement, elle considérait qu'en ne rétablissant pas la véritable qualification,
la Chambre Criminelle prive le détenu d'une appréciation plus exacte de sa peine par les nouveaux juges.

Cette théorie s'applique car les juges du fond prononcent des peines qui sont centrées autour du minimum, ce qui va
permettre d'absorber les variations légales sans craindre la cassation pour erreur de qualification.

De nos jours, les peines ne vont qu'entre 12 à 18 mois d'emprisonnement. Le pourvoi ne servira à rien car la peine tourne
autour du minimum.
EX: escroquerie = 5 ans max. Avec théorie, rétrogradation à 3 ans = amoindrissement de la peine). Il y a l'enjeu des
antécédents qui peuvent grossir ou non la peine. Si personne pas satisfaite de la décision de la peine rendue = 10 jours pour
interjeter appel.

SOUS-SECTION II : Difficulté de qualifications des situations infractionnelles complexes.

Il arrive que plusieurs textes paraissent appliqués dans un même situation délictuelle. Cette abondance de textes est parfois
apparente. Existent des cas où il y a réellement coexistence de plusieurs qualifications possibles.

PARAGRAPHE 1: Conflit apparent de qualification.

Il y a conflit apparent de qualification lorsque l'on est en présence de qualifications incompatibles (A) et de qualifications
alternatives (B)

A. Qualifications incompatibles.

Il peut arriver qu'une seconde infraction apparaisse comme la suite logique d'une première infraction avec laquelle elle se
confond intimement. C'est le cas notamment lorsqu'une personne, après avoir volontairement frappé un tiers, ne vient pas
le secourir. De même lorsqu'une personne, après avoir commis un vol, conserve l'objet soustrait. Dans ces cas, le
délinquant sera-t-il poursuivi pour chacune des infractions qu'il a commise ? Dans le premier cas, pour violence volontaire
et défaut d'assistance sur personne en danger, et dans le deuxième cas vol et recèle. Ou bien négligera-t-on la seconde
qualification, à savoir le recèle et la non-assistance sur personne en danger ? Il peut paraître paradoxal de poursuivre les
deux infractions. Si un individu tape quelqu'un, ce n'est pas pour lui porter assistance. Si un individu vol quelque chose à
quelqu'un, ce n'est pas pour le lui rendre.

L'incompatibilité de ces qualifications n'est pas écrite dans un texte. Il n'y a aucune impossibilité légale à cumuler les
qualifications. Rien n'empêche un juge de cumuler le vol et le recèle (ce n'est pas la pratique de la jurisprudence. A partir de
là, pour la peine, il statuerait comme si on était en présence d'un concours réel d'infraction).

La jurisprudence considère qu'il existe entre le vol et le recèle une unité d'intention qui exclut que le recèle soit retenu à
l'encontre de l'auteur du vol. La seconde infraction, recèle, n'est que la suite logique de la première et n'implique pas un
élément moral distinct. On a donc une unité d'intention.

La qualification de vol et de recèle sont donc incompatibles. Le voleur qui conserve la chose ne devient pas receleur. Il ne
sera poursuivi QUE pour vol, donc une seule déclaration de culpabilité donc une seule sanction.

Si la qualification de recèle est incompatible avec les différentes appropriations frauduleuses, il n'en va pas de même de
leur complicité.
EX: le recèle et la complicité de vol. Le complice d'un vol ne commet pas d'infraction principale dans ces éléments
constitutifs. Le complice d'un vol se contente soit d'aider l'auteur principal, en lui fournissant des moyens pour commettre
l'infraction (plan d'une maison) soit le complice pousse l'auteur à commettre l'infraction par provocation ou par fourniture
d'instruction (injonctions données). Le complice de l'auteur principal ne va pas s'approprier l'objet du vol car ce n'est pas
qui soustrait. La détention du bien constitue la suite logique du bien provient de la provocation ou des instructions fournies
→ l'élément matériel du recèle ne se confond pas avec l'élément matériel de la complicité de vol. Rien ne s'oppose à ce que
le complice d'un vol soit également poursuivi pour recèle.

La jurisprudence admet en matière de complicité, de vol et d'escroquerie, d'abus de biens sociaux ou d'abus de confiance.
Dans ce cas, si on a le recèle et la complicité, on aura deux qualifications, l'agent se retrouvera dans un CONCOURS REEL
D'INFRACTION, c/à/d deux culpabilités, du recèle et de la complicité de vol. De même, l'infraction de violence volontaire est
incompatible avec la non-assistance à personne en danger. On ne peut pas reprocher à une personne qui a donné les coups
de ne pas porter secours. En revanche, la qualification de VIOLENCE VOLONTAIRE ayant entraîne la mort sans intention de
la donner, cette qualification n'est pas incompatible avec celle de non-assistance à personne en péril. L'élément moral se
dédouble.

EX: Assassinat est incompatible avec le recèle de cadavre. L'assassin qui cache le cadavre de sa victime reste un assassin
pour recèle de cadavre.

B. Qualification alternative.

Les qualifications vont s'exclure l'une de l'autre. Il arrive que le Code Pénal qualifie différemment certains agissements
selon le degré où la nature de la faute imputable à l'auteur de l'infraction.
EX: personne qui provoque la mort d'une autre personne
Ce fait, la mort d'un Homme peut être qualifiée différemment selon la nature ou le degré de la faute imputable à son
auteur. La mort d'un Homme peut être qualifié de meurtre selon l'art. 222-1 du Code Pénal « suppose l'intention de tuer la
victime ». La mort d'un Homme peut être également qualifié d'assassinat = meurtre avec préméditation selon l'art. 221-3
du Code Pénal. La mort d'un Homme peut aussi être qualifiée de coups mortels = violence volontaire ayant entraîné la mort
sans avoir l'intention de la tuer. L'auteur n'avait qu'intention de blesser sa victime selon l'art. 222-7 du Code Pénal La mort
d'un Homme peut aussi être qualifiée d'homicide involontaire (accident de la circulation) selon l'art. 221-6 du Code Pénal.

Pour un même fait, différentes qualifications s'appliquent et s'exclut l'une de l'autre. Le juge choisira la qualification en
fonction des circonstances de faits, ceux-là même déterminent le choix de la qualification.

La question est celle de savoir si une décision, relaxe ou condamnation, fondée sur une qualification laisse la possibilité de
déclencher une autre poursuite fondée cette fois sur une autre qualification ?
EX: délinquant relaxé sur la base d'un homicide volontaire. Est-ce que le Parquet peut à nouveau reprendre des poursuites
sur la base d'un autre texte sur le même fait, en en faisant, un homicide involontaire? La seule indication légale est fournie
par l'art 368 CPP « qu'en matière criminelle et dans le cas d'un acquittement par une cour d'assises, aucune personne
acquittée légalement ne peut plus être reprise ou accusée à raison des mêmes faits, même sous une qualification
différente.» Et en matière correctionnelle et de police ? Dans son ensemble, la doctrine est hostile à la possibilité d'une
seconde poursuite car le juge avait l'obligation d'examiner le fait sous toutes les qualifications que le fait était susceptible
de revêtir. Le juge gardera celle qui semble le plus adaptée. La jurisprudence, quant à elle, adopte une position plus
nuancée et la Chambre Criminelle a admis l'exercice de nouvelles poursuites contre une personne déjà condamnée, pour
un même fait, sous une autre qualification mais en raison de la survenance d'un nouvel élément.

Ainsi, la Chambre Criminelle a jugé qu'un individu condamné pour homicide involontaire par un tribunal correctionnel
puisse ensuite être poursuivi devant la Cour d'Assises pour homicide volontaire. Ch.cr «Dès lors qu'il résulte de
circonstances de faits révélés postérieurement à la décision correctionnelle que la mort de la victime a été la conséquence
intentionnelle de son auteur». En l'espèce : un mari condamné pour un homicide par imprudence de son épouse. Le mari a
été ensuite poursuivi et condamné pour assassinat de sa femme car il est apparu après la première condamnation, que le
décès de la femme était dû à un délibéré du mari et non à une imprudence. Il s'agit ici de deux faits distincts qui se
distinguent de leur élément intentionnel.

PARAGRAPHE 2: Concours effectif de qualifications pénales.

Plusieurs textes en concours. On a une inflation législative, il arrive fréquemment un même acte entre dans les prévisions
de plusieurs textes de qualification. Un même acte est susceptible de constituer l'élément matériel de plusieurs infractions.

Le comportement du délinquant relève de plusieurs texte de qualification.


EX: présentation d'un bilan falsifié pour obtenir un prêt. Peut être qualifié d'escroquerie mais aussi d'usage de fond. Est-ce
que le juge doit condamner l'auteur du fait matériel unique autant de fois qu'il y a de qualifications ? Le délinquant s'expose
à subir autant de peines que son acte comporte de qualifications, ou bien, si le juge ne doit retenir qu'une seule
qualification, le délinquant ne subira que la peine prévue par l'unique texte d'incrimination. Le problème étant CUMUL ou
CONCOURS IDEAL D'INFRACTION = construction doctrinale reprise par la jurisprudence. Il ne doit pas être confondu avec
CONCOURS REEL D'INFRACTION = prévu par le législateur.

La distinction n'est pas si évidente entre les deux termes ci-dessus. Cette situation du cumul idéal d'infraction est, en soi,
une situation exceptionnelle car la jurisprudence, quand elle le pourra, privilégiera les règles du concours réel d'infractions
lorsque plusieurs infractions sont applicables.

Pour la résoudre, les tribunaux recherchent quelles sont les différentes valeurs sociales protégées par les textes de
qualification qui saisissent le comportement du prévenu. Les infractions sont classées selon les intérêts sociaux/valeurs
sociales protégé(e)s. Si les textes de qualification en conflit protègent les mêmes valeurs sociales, on ne peut reprocher au
prévenu qu'une infraction. Il est donc interdit de sanctionner deux fois un même fait. Pour le punir, on choisira le texte qui
prévoit la peine la plus élevée. Il fait retenir le fait sous sa plus HAUTE EXPRESSION PENALE = peine la plus élevée.
EX: un individu commet un viol dans un lieu public. On est en présence d'un agissement qui est susceptible de deux
qualifications :
• viol art 222-23 CP → emprisonnement 15 ans réclusion criminelle.
• Exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui, délit 1 an emprisonnement + 15.000 € d'amende.

• On a deux textes de qualification en conflit qui protègent la même valeur sociale → l'intégrité de la personne. Le
comportement sera puni par le texte qui prévoit la peine la plus élevée, celle prévue pour le viol = PRINCIPE PLUS HAUTE
EXPRESSION PENALE entraîne des conséquences.
• La juridiction compétente sera celle qui peut connaître de l'infraction la plus sévèrement élevée. En l'espèce, on a un
crime (plus sévère) et un délit. La juridiction compétente est la Cour d'Assises pour l'exemple ci-dessus.
• Seule la peine principale de référence et les peines complémentaires attachées à l'infraction la plus grave peuvent
être prononcées. Les peines complémentaires sont celles attachées à l'infraction la plus sévèrement sanctionnée.

Une exception existe → cumul de qualification en cas de PLURALITE DE VICTIMES. L'on a un fait unique, que ce fait unique
va endosser plusieurs qualifications en raison du nombre des victimes.
EX: un accident de la circulation qui fait deux victimes. Ces deux victimes ont des conséquences dommageables
diversement qualifiées → n'ont pas la même ITT = incapacité temporaire de travail = cumul de qualification. L'auteur sera
poursuivi pour chacune des qualifications mais une seule peine sera prononcée → la peine prévue par le texte de pénalité le
plus fort. Le cumul des amendes contraventionnelles est impossible (dans cette hypothèse). Cette solution jurisprudentielle
s'explique par la volonté de permettre à chaque victime de réclamer réparation. Or, l'action civile ne peut être exercée en
vertu art 2 C.Cil qu'à raison du dommage qui a causé à la victime l'infraction poursuivie. Pour qu'une victime puisse
demander dommage et intérêt, il faut que le prévenu soit poursuivi pour l'infraction qui a causé le dommage. Si l'on veut
indemniser les victimes, même les moins touchées, l'auteur doit répondre de ses agissements.
Nous sommes pas dans le cas d'un concours réel d'infraction car une seule peine sera prononcée, et elle corresponds à la
peine prévue pour l'infraction la plus sevèrement réprimée par le texte.
On est dans l'hypothèse où il y a plusieurs victimes, qui vont pouvoir demander des dommages et intérêts pour le préjudice
qu'elles ont subi et qu'en vertu de l'art. 2 du Code Civil, elles ne peuvent exercer l'action civile qu'à raison du dommage que
lui a causé l'infraction poursuivie (pour permettre la demande de dommages et intérêts par toutes les victimes).

• Dans l'hypothèse où les deux textes de qualification protège des valeurs sociales différentes: on pourra retenir autant
d'infractions que de valeurs sociales lésées par le prévenu. On aura plusieurs chefs de poursuite.
La Chambre criminelle a consacré cette solution dans l'arrêt BEN HADDADI en date du 03 mars 1960 (bulletin n°138). Cet
arrêt a été prononcé à la suite d'un jet par un terroriste d'une grenade dans un débit de boisson. Les juges ont retenu 2
déclarations de culpabilité: l'une pour tentative de destruction par explosif et l'autre pour tentative de meurtre. Ici, un
même geste était destiné à léser 2 valeurs sociales, différentes: la propriété, et l'intégrité des personnes. Ce même geste
viole 2 interdits donc 2 déclarations de culpabilité.
La question qui se pose est de déterminer la peine qui sera appliquée par le juge. Quand on retient 2 déclarations de
culpabilité, il devrait y avoir cumul des peines applicables selon la logique. Il n'en pas cependant pas ainsi, et si le juge
reconnait des qualifications multiples à un même fait, il va statuer comme en matière de CONCOURS REEL D'INFRACTIONS.

RESUME:

CUMUL IDEAL D'INFRACTION


= un même fait tombe sous le coup de plusieurs qualifications.
= on distingue 2 hypothèses: soit ces textes protègent la même valeur sociale ou plusieurs.
= 1ère hypothèse: 1 seule qualification, incriminée par la plus haute expression pénale SAUF pluralité de victimes où on
retient plusieurs qualifications pour permettre aux victimes d'être toutes indemnisées. MAIS UNE SEULE PEINE.
= 2ème hypothèse: plusieurs valeurs > plusieurs déclarations de culpabilité > on statue comme en présence d'un concours
réel d'infractions.

• CONCOURS REEL D'INFRACTION: Cette situation est prévue par le législateur aux articles 132-2 du Code Pénal et
suivants.
L'article 132-2 dispose que: "Il y a concours réel d'infractions lorsqu'une infraction est commise par une
personne avant qu'elle ait été définitivement condamnée pour une autre infraction."
EX: un individu commet une escroquerie pour laquelle il n'a pas été encore condamné, et plusieurs jours plus
tard, il commet un vol = hypothèse typique de concours réel d'infraction. Aucune de ces infractions n'a encore
donné lieu à une condamnation DEFINITIVE (= toutes les voies de recours ont été exercées ou les délais de
recours sont passées).
Dans la réalité, le délai peut être bien plus court entre les infractions, ex: un individu en état d'ivresse, profère
des injures à destination des passants puis dégrade des devantures de magasins. Chaque de ces infractions aura
une qualification, et chaque de ces qualifications sera retenue.

La question qui se pose alors est celle de la détermination de la peine prononcée par le juge. La réponse se
trouve à l'art. 132-3 du Code Pénal. Cet article précise que "lorsqu'à l'occasion d'une même procédure, la
personne poursuive est reconnue coupable de plusieurs infractions en concours, chacune des peines encourues
peut être prononcée". Le second alinéa dispose que "toutefois, lorsque plusieurs peines de même nature -
emprisonnement ou amende- sont encourues, il ne peut être prononcé qu'une seule peine de cette nature dans
la limite du maximum légal le plus élevé".
EX: Une personne poursuivie à la fois pour un délit A punit de 7 ans d'emprisonnement et pour un délit B punit
de 5 ans d'emprisonnement et 45K€ d'amende. Le juge pourra donc une peine de prison qui pourra aller jusqu'à
7 ans et une peine d'amende qui pourra aller jusqu'à 45K€. Il ne peut pas prononcer 2 peines
d'emprisonnement.

L'article 132-7 dispose que "les peines d'amende pour les contraventions se cumulent entre elles". Cela
s'applique également si ces contraventions sont en concours avec un/des délit(s) et crime(s).

Pour le concours réel d'infractions, il y a autant de déclarations de culpabilité qu'il y a d'infractions, et il y a, en


principe, non cumul des peines de même nature.

SECTION 2: Le champ d'application de la loi pénale.

SOUS SECTION 1: L'application dans le temps de la loi pénale.

Or comparution immédiate, il peut s'écouler un certain laps de temps important entre le moment où les faits
ont été commis et le moment où le déliquant sera jugé. Pendant cette période, une loi nouvelle peut intervenir.
Cette loi peut modifier par exemple, le régime de l'infraction, la peine applicable, la procédure en cours etc. La
question qui se pose est simple: lorsque le juge va punir cet acte délictueux, devra t-il appliquer la loi ancienne
ou devra t-il appliquer la loi nouvelle?

Il y a donc un conflit entre 2 lois.

EX: Un délit A est commis et l'infraction A n'a pas encore été jugée. Elle a été commise sous l'empire de la loi
applicable à ce moment-là. Une loi nouvelle intervient et celle-ci intervient avant que le jugement ne soit
prononcé.

Parfois, la solution du conflit de loi est réglé par la loi nouvelle. Elle édicte ainsi le régime d'application dans le
temps. Ca a été le cas de la loi du 15 juin 2000 qui a instauré l'appel criminel (avant on ne pouvait pas interjeter
appel d'un arrêt rendu par une Cour d'Assises). Cette loi dispose que l'appel criminel s'applique aux
condamnations prononcées à partir du 16 juin 2000.
Lorsque la solution du conflit n'est pas prévue par la loi nouvelle, il faut la rechercher dans le Code Pénal, dans
les art. 112-1 et suivants. Ces règles posées par le Code Pénal sont posées pour plusieurs catégories de lois
pénales:
• Des lois de fond, et ce sont les articles 112-1 à 112-4 al. 2.
• Des lois pénales de formes, et ce sont les art. 112-2, -3, -4.
• Des lois d'exécution et d'application des pleines et c'est l'art. 112-2, 3èmement.

PARAGRAPHE 1: Les règles gouvernant les dispositions pénales de fond.

Les lois pénales de fond sont les textes qui déterminent les incriminations et les peines qui leur sont applicables.
EX: le texte qui réprime le vol est une loi pénale de fond.

• Première règle: le texte applicable est le texte en vigueur au moment des faits.

On retrouve cette règle inscrite à l'art. 112-1 al. 1er pour les textes d'incriminations. Cet article énonce: "Sont
seuls punissables les faits constitutifs d'une infraction à la date à laquelle ils ont été commis".

Pour les textes de pénalité, la règle est posée à l'al.2 de ce même article. Il énonce: "Seules peuvent être
prononcées les peines légalement applicables à la même date."

L'article 112-1 interdit la rétroactivité de toute incrimination nouvelle (ainsi que leurs peines applicables).
EX: Le 24 juillet 1873, un homme penètre dans une auberge et se fait servir un déjeuner en sachant pertinement
qu'il n'a pas d'argent pour le payer. Le 26 juillet 1873, une nouvelle loi entre en vigueur et celle-ci réprime la
filouterie d'aliments (pas réprimée avant). Le juge peut-il punir cet homme en vertu de la loi entrée en vigueur le
26 juillet 1873?
Réponse: le fait n'était pas punissable le 24 juillet donc on ne peut pas appliquer la loi du 26 juillet 1873 à des
faits qui ont été commis avant son entrée en vigueur. Si on l'applique, la loi serait rétroactive et l'article 112-1
interdit la rétroactivité de toute incrimination nouvelle.

Le principe est qu'il y a survie de la loi ancienne.

• Deuxième règle: La disposition de fond plus douce s'applique immédiatement.

C'est le principe de la rétroactivité in mitius. Si la nouvelle loi adoucit le texte d'incrimination, c'est celle-ci qui
s'applique, même aux faits commis avant son entrée en vigueur car elle est d'application immédiate.
EX: un individu commet une infraction réprimée par un texte d'incrimination au moment où il agit. Ensuite, une
loi nouvelle entre en vigueur, et elle abroge ou adoucit le texte d'incrimination. L'individu sera jugé selon la loi
nouvelle.

On retrouve cette règle inscrite à l'art. 112-1 al.3: "Toutefois les dispositions nouvelles s'appliquent aux
infractions commises avant leur entrée en vigueur et n'ayant pas donné lieu à une condamnation passé en force
de chose jugée lorsqu'elles sont moins sévères que les dispositions anciennes."

Le législateur présente ce principe de la rétroactivité de la loi pénale comme une dérogation à la loi précédente.
Cet article s'applique aussi bien aux lois qu'aux réglements.

L'application de cette règle soulève quelques difficultés.

• Comment apprécier le caractère plus doux ou plus sévère d'une loi?


Pour faire cette comparaison, on peut se placer soit sur le plan de l'incrimination, soit sur le plan de la
répression. Il existe des hypothèses où cette opération de comparaison est simplicite et d'autres où elle sera
plus délicate.
Du point de vue de l'incrimination, une loi qui supprime une incrimination existente est immédiatement plus
douce. Il en va de même pour les textes qui suppriment certaines circonstances aggravantes.
EX: loi du 11 juillet 1975 qui a supprimé l'adultère en tant que délit.
EX: la loi du 21 juin 1960, en terme d'abus de confiance, la loi a supprimé la circonstance aggravante de qualité
de domestique.
S'agissant de la répression, les lois qui suppriment des peines sont immédiatement plus douces, de même
qu'une loi qui allège la sanction antérieurement encourue.
Pour des lois plus sévères, il s'agit des hypothèses opposées.
S'agissant des incriminations, est plus sévère, une loi qui créé une nouvelle infraction. De même, est plus sévère,
une loi qui étends le champ d'incrimination d'une infraction en donnant une nouvelle définition.
EX: la loi du 09 septembre 2002 qui créé une nouvelle infraction, qui est un délit, et que l'on retrouve à l'art.
322-2: l'infraction de taguage.
EX: la loi du 23 décembre 1980 étends le champ d'incrimination du viol (art. 222-23) en donnant une nouvelle
définition: "Tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par
violence, contrainte ou surprise". Il est puni de 15 ans de réclusion criminelle. Cette loi a élargi le champ
d'incrimination en ajoutant les termes "de quelque nature qu'il soit".

Du point de vue de la peine, une loi qui créé une nouvelle peine ou qui augmente la durée
d'emprisonnement/de l'amende, est plus sévère.

Le problème est plus délicat lorsque la loi pénale nouvelle est à la fois plus douce et plus sévère que la loi
ancienne. Tel a été le cas de la loi du 02 septembre 1941. Cette loi a correctionalisé l'infanticide càd qu'elle a
transformé l'infanticide en délit. La loi est plus douce puisqu'avant 1941, il s'agissait d'un crime. Cependant,
cette loi a aussi interdit au juge de relever des circonstances atténuantes. Et en lui interdisant ceci, elle était plus
sévère que le texte ancien. L'infanticide est revenu un crime avec la loi du 13 avril 1954. Que doit faire le juge
lorsqu'il est en présence d'un texte où coexistent des dispositions plus douces ou des dispositions plus sévères?
Il va falloir qu'il recherche si ce texte comporte des dispositions divisibles ou non. Lorsque les dispositions de la
loi nouvelle sont divisibles, chacune des dispositions suit le régime qui lui est propre càd que les dispositions
nouvelles plus douces s'appliqueront immédiatement alors que les dispositions nouvelles plus sévères ne
rétroagiront pas.
Que faire dans l'hypothèse où les dispositions de la loi nouvelle forment un tout et sont indivisibles (rare en
réalité): le juge va comparer les 2 textes et il va essayer de dégager la tendance dominante plus douce ou plus
sévère du nouveau texte.
EX: ordonnance en date du 04 juin 1960. Cette ordonnance a remplacé la peine criminelle des travaux forcés de
5 à 20 ans par la réclusion criminelle de 10 à 20 ans et elle a adoucit les règles sur la récidive et les circonstances
atténuantes. La Cour d'Assise peut-elle appliquer directement l'ordonnance à des faits commis antérieurement?
Les dispositions sont indivisibles > nécessité de comparaison.
Dans la loi ancienne, la peine criminelle est des travaux forcés avec un quantum de 5 à 20 ans.
La loi nouvelle impose une peine privative de liberté, avec un quantum de 10 à 20 ans en même temps qu'elle
adoucit les règles de la récidive et des circonstances atténuantes.
Ici, le quantum est plus élevé mais les travaux forcés = + sévère que la peine privative deliberté donc la nouvelle
loi est considérée plus favorable au déliquant par la Chambre criminelle. Elle indique que "le système pénale
instauré par le loi de 1960 forme un tout dont les éléments sont inséparables et qui, considérés dans son
ensemble, est plus favorable à l'accusé."

• La mise en œuvre des lois pénales plus douces aux instances en cours.

• La loi nouvelle ne peut pas remettre en cause l'autorité de la chose définitivement jugée. Ainsi, une loi nouvelle
plus douce ne peut pas s'appliquer lorsqu'un procès est achevé, que toutes les voies de recours aient été
épuisées avant l'entrée en vigueur de la loi.
Dans le cas par exemple, où une loi publiée en 2017 supprime une infraction pour laquelle une personne avait
été condamnée en 2013 à 8 ans de prison (donc jusqu'à 2021). Cette loi nouvelle qui a supprimé l'infraction, qui
est une loi plus douce, ne peut pas avoir d'incidence sur la condamnation devenue définitive. Cela peut être
estimé injuste car des personnes peuvent effectuer des peines pour des infractions qui n'existent plus. Cette
difficulté est résolue par le législateur à l'art. 112-4 al. 2 qui énonce que : "La peine cesse de recevoir exécution
quand elle a été prononcée pour un fait, qui en vertu d'une loi postérieure au jugement n'a plus le caractère
d'une infraction pénale."
Cet alinéa 2 de l'art. 112-4 ne peut être invoqué que si, à la suite de la loi nouvelle, le fait n'a plus le caractère
d'une infraction pénale = le fait poursuivi n'est plus une infraction pénale = aucune qualification ne peut plus
être appliquée à ces faits. En revanche, si une autre qualification est suceptible d'être retenue, ces faits
conservent le caractère d'une infraction pénale et l'article 112-4 al.2 ne peut pas être appliquée au profit du
condamné.
EX: le nouveau Code Pénal a supprimé l'infraction de castration, pourtant cela n'a pas impliqué la libération des
personnes qui purgeaient une peine pour cette infraction puisqu'une autre qualification était applicable à ces
faits, à savoir la qualification de torture ou d'acte de barbarie.

• Quand la décision n'a pas acquis l'autorité définitive de la chose jugée = toutes les voies de recours n'ont pas été
épuisées.
En 1ère instance, la loi nouvelle s'applique en 1ère instance à tous les procès en cours dès lors que la
condamnation n'a pas été prononcée. Vont ensuite s'ouvrir les voies de recours. Il faut distinguer la voie de
rétractation de la voie de réformation.
Durant le procès ouvert sur opposition après une condamnation prononcée par défaut. Ainsi, le prévenu n'a pas
été cité à l'audience et un jugement par défaut est rendu. Une nouvelle loi entre en vigueur après ce jugement
par défaut. Dans ce cas, le condamné a une possibilité qui est celle de former un recours en opposition. Lorsque
le tribunal juge recevable la requête, il réduit à néant le jugement par défaut et statue à nouveau en appliquant
la loi nouvelle.
Pour l'appel (voie de réformation), il ne fait aucun doute que la loi nouvelle plus douce peut s'appliquer. La Cour
d'Appel qui n'a pas encore statuer, intervient après l'entrée en vigueur d'une loi nouvelle, peut appliquer celle-
ci.
Que décider lorsque l'affaire est pendante en Cassation et qu'une loi nouvelle entre en vigueur? Une affaire a
été jugée en 1ère instance et il y a eu un appel. Une loi de fond nouvelle plus douce intervient après la décision
de la CA. Est-il possible de former un pourvoi en cassation en évoquant la loi nouvelle? La réponse devrait être
négative puisque la Cour de Cassation statue seulement en droit et elle doit vérifier que la Cour d'Appel a bien
appliqué la loi qui était en vigueur au moment du jugement de la CA. Cependant, par faveur pour le condamné,
la Cour de Cassation depuis 1885, admet que la loi nouvelle plus douce peut constituer un moyen de pourvoi en
cassation quand la loi nouvelle entre en vigueur pendant le bref délais du pourvoi (5 jours) quand elle intervient
une fois le pouvoi formé.

PARAGRAPHE 2: Les règles gouvernant à l'application dans le temps des lois pénales de forme.

En quoi consiste ces lois pénales de forme?

Ce sont toutes les lois qui tendent à la mise en œuvre judiciaires de lois pénales de fond. Ce sont les art. 112-2 à
-4 du Code Pénal.

• Les lois de compétence et d'organisation judiciaire.

C'est l'article 112-2 1èrement du Code Pénal qui s'applique. Les lois de compétences sont les lois qui
déterminent les juridictions compétentes pour juger des infractions. Les lois sur l'organisation judiciaire sont
celles qui déterminent la manière dont les tribunaux fonctionnent.

Ici, la règle judiciaire est l'application immédiate.

L'article 112-2 1èrement dispose que "Les lois de compétences et d'organisation judiciaire sont applicables
immédiatement à la répression des infractions commises avant leur entrée en vigueur tant qu'un jugement au
fond n'a pas été rendu en 1ère instance".

Ces lois de compétence et d'organisation judiciaire ont pour objectif une meilleure administration de la justice et
c'est ce qui explique leur application immédiate.

Cela signifie que l'on va les appliquer tout d'abord aux procès qui n'ont pas encore été jugés. L'affaire sera
portée devant la juridiction nouvellement rendue compétente. Mais elles s'appliquent aussi aux procès qui ont
déjà été engagés sans avoir été jugés au fond.

Ce principe de l'application immédiate comporte une limite, à savoir une date butoir. Ce principe est écarté si,
au jour de l'entrée en vigueur de la loi nouvelle, un jugement au fond a été rendu en 1ère instance. La date
butoir est la date du jugement de 1ère instance.

• Les lois de procédure au sens strict.


Ce sont les lois nouvelles qui fixent les modalités des poursuites et les formes de la procédure pénale.
Ce sont des lois relatives au déroulement du procès pénal.

EX: comment procéder à une citation, la manière dont une action doit être instruite etc.

Il y a de nouveau consécration du principe d'application immédiate de la loi nouvelle. Ceci est prévu à l'article
112-2 2èmement du Code Pénal: "Ces lois sont applicables immédiatement à la répression des infractions
commises avant leur entrée en vigueur. Une loi qui modifie les conditions de la mise en détention provisoire est
applicable immédiatement à des faits commis antérieurement à son entrée en vigueur mais cette loi nouvelle ne
régit que la partie de la procédure qui reste à acomplir à partir de sa publication.

Ce principe de l'application immédiate de la loi nouvelle de procédure comporte une limite et elle concerne les
lois relatives aux voies de recours. Cette limite est inscrite à l'article 112-3: "Les lois relatives aux voies de
recours sont applicables aux seuls recours formés contre des décisions prononcées après leur entrée en
vigueur".

FAITS LOI JUGEMENT APPEL

Si la loi intervient après le jugement, les recours seront formés selon la loi ancienne. (voir situation en rouge)

En revanche, la forme du recours (les formalités) est déterminée par la loi en vigueur au moment où il est
exercé. L'art. 112-3 in fine définit que "les recours sont soumis aux règles de forme en vigueur au jour où elles
sont exercées." (ARTICLE A VERIFIER)

C. Les lois de prescription.

La prescription, c'est l'écoulement d'un temps qui éteinds un droit, une action ou va créer un droit. Au pénal, il
existe 2 sortes de prescriptions.

On trouve la prescription de l'action publique (le délai pour engager une action) et la prescription de la peine.

• La prescription de l'action publique interdit de mettre en mouvement l'action publique contre une personne
soupçonné quand un certain temps s'est écoulé depuis la commission de l'infraction. Le législateur a prévu des
temps selon les actions: 1 an pour les contraventions, 6 ans pour les délits, et 20 ans pour les crimes . (pas
toujours vrai car la prescription peut être suspendue ou repartir à 0)
• La prescription de la peine empêche de mettre à exécution la sanction prononcée parce qu'un certain délai s'est
écoulé depuis le jugement de condamnation. Pour les contraventions, le délai est de 3 ans, de 6 ans pour les
délits et de 20 ans pour les crimes.

Intervient alors une loi modifiant le délai de prescription.


• Si le délai de prescription est déjà écoulé quand la loi nouvelle survient, la situation est définitement acquise et
la loi ne modifie rien.
• Si la loi nouvelle qui modifie le délai de prescription survient alors que le délai est en cours: la loi nouvelle va-t-
elle s'appliquer? Selon l'art. 112-2 4èmement: "les lois de prescriptions, qu'il s'agisse de l'action publique ou de
la peine, s'appliquent immédiatement". Pour le législateur, tant que le délai n'est pas entièrement écoulé, le
délinquant n'a aucun droit à l'impunité. La loi nouvelle s'applique immédiatement même si elle aggrave le sort
du prévenu.
EX: la loi du 09 mars 2004 a allongé le délai de prescription de 10 à 20 ans pour les crimes sexuels commis contre
des mineurs. Cette loi est application au prescription en cours.
Ce délai de prescription commence à la majorité des victimes.

LE DELAI REPRENDS A 0 OU PAS?


PARAGRAPHE 3: Les règles relatives aux lois d'exécution et à l'application des peines.

C'est l'article 112-2 3èmement du Code Pénal: "Les lois relatives au régime d'exécution et d'application des
peines sont applicables immédiatement à la répression des infractions commises avant leur entrée en vigueur
sauf si elles auraient pour résultat de rendre plus sévères les peines prononcées par la décision de
condamnation".

Si elles aggravent le sort du condamné, elles ne seront applicables qu'aux condamnations prononcées pour des
faits commis postérieurement à leur entrée en vigueur.
EX: Une personne a été condamnée de 3 ans d'emprisonnement avec sursis. Une loi nouvelle supprime le sursis.
Comme elle aggrave le sort du condamné, elle ne s'applique pas au condamné. Mais elle s'appliquera aux faits
commis après son entrée en vigueur.

SOUS SECTION 2: L'application de la loi pénale dans l'espace.

La loi pénale française n'a pas vocation à assurer une répression universelle. En principe, le droit pénal français
ne s'applique qu'aux infractions commises sur le territoire national.
Elle s'applique quand l'infraction est commise par un français sur le territoire français, mais aussi quand un
étranger commet un délit sur le territoire français.
Cela se complique avec l'internalisation du crime.
EX: un recèle d'objet en France d'objetc dérobés en Allemagne etc…

Il faut s'interroger si la loi pénale française peut s'appliquer en dehors de notre territoire national. L'utilisation
de critères, de principes, est indispensable à cette détermination.
Selon le critère choisi, plusieurs systèmes sont concevables.

• Le système de la territorialité de la loi pénale.

Le critère choisi est celui de territoire. Selon ce système, la loi pénale d'un Etat s'applique à toutes les infractions
commises sur le territoire de cet Etat quelque soit la nationalité de l'auteur et de la victime.
Avec ce système, le délinquant est jugé en vertu de la loi de l'Etat dans lequel l'infraction a été commise. Les
tribunaux de cet Etat sont compétents.
Cela signifie que la loi ne s'applique pas en dehors de l'Etat càd que si l'infraction est commise à l'étranger, la loi
pénale n'est pas applicable même si l'auteur ou la victime de l'infraction est un national ou si la nature de
l'infraction porte atteinte aux intérêts de l'Etat.
Ce système présente un inconvéniant majeur, qui est de faire du territoire de chaque Etat, un refuge pour les
nationaux qui commettent des infractions à l'étranger, et ce parce qu'on a de très nombreux pays, dont la
France, qui n'extradent pas leurs nationaux. L'auteur de l'infraction à l'étranger ne pourra pas être jugé par la loi
française et ne pourra pas être extrader non plus.

• Le système de la personnalité de loi pénale.

Le critère n'est plus le territoire mais c'est la nationalité de l'auteur de l'infraction ou bien de la victime de
l'infraction. On suppose que la loi pénale, au lieu d'être liée à un territoire déterminé s'attache aux nationaux,
aux personnes et les suit en tout lieu où elles se rendent. Mais comme ces personnes peuvent être soit
délinquantes soit victimes, le système de la personnalité se dédouble car on peut s'attacher soit à la loi nationale
de l'auteur de l'infraction et on parle de personnalité active ; soit à la loi nationale de la victime de l'infraction,
on parle alors de personnalité passive.

La loi appliquable sera celle de l'Etat dont l'auteur ou la victime de l'infraction a la nationalité.

Ce système signifie que la loi pénale d'un Etat doit s'appliquer à tous ses nationaux même s'ils commettent une
infraction à l'étranger.
Il signifie ensuite que la loi pénale d'un Etat doit protéger tous ses nationaux victimes d'infractions à l'étranger.

• Le système de la compétence réelle.


Ce système va faire dépendre la compétence de la loi pénale de la nature de l'infraction. On ne s'intéresse plus
au lieu ni à la nationalité des protagonistes. Ce système fait que la loi nationale d'un Etat est applicable à toutes
les infractions qui portent atteinte à ses intérêts fondamentaux.

• Le système de la compétence universelle ou de l'universalité de la répression.

La loi pénale applicable est celle du lieu d'arrestation de l'auteur de l'infraction.

Le droit positif français combine tous ces systèmes. Comme tous les Etats, le droit pénal français privilègie le
système de la territorialité. Les dispositions applicables à la loi pénale dans l'espace sont inscrites dans les
dispositions du Code Pénal aux art. 113-1 à 113-13. Ces dispositions doivent être complétées par les dispositions
des art. 689 à 693 du Code de Procédure Pénale. Ces dispositions sont relatives aux infractions commises hors
du territoire de la République.

Le Code Pénal ne règle pas toutes les questions posées par le droit pénal international.

PARARAPHE 1: Les infractions commises ou réputées commises sur le territoire de la République.

On applique à ces infractions le principe de la territorialité, énoncé à l'art. 113-2 du Code Pénal. Celui-ci signifie
que la loi pénale s'applique uniquement en raison du lieu de commission de l'infraction, indépendamment de la
nationalité de l'auteur de l'infraction et de la victime.

Cet article 113-2 énonce un certain nombre de principes, mais cet article a aussi fait l'objet d'extension.

• Principes de l'article 113-2 du Code Pénal.

L'article 113-2 alinéa 1 dispose: "La loi pénale française est applicable aux infractions commises sur le territoire
de la République".
L'alinéa 2 dispose que: "Une infraction est réputée commise sur le territoire de la République lorsque l'un de ses
faits constitutifs a eu lieu sur ce territoire".

• L'alinéa 1er: Que faut-il entendre par "territoire de la République"? Par territoire de la République, il faut
entendre les espaces terrestres, maritimes et aériens.
Les territoires terrestres: sont inclus la France métropolitaine, les départements et régions d'outre-mer
(Martinique, Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, Mayotte), les collectivités d'outre-mer (La Polynésie Française,
Wallis et Futuna, Saint Pierre et Miquelon), La Nouvelle Calédonie, les terres australes et antarctiques françaises,
et les îlots diverses sans statut (type île de Clipperton).
Les espaces maritimes: 12 miles marins (1 mile = 1852m) autour des côtés françaises. Il y a assimilation de la mer
territoriale au territoire de la République. Cela signifie que toute infraction commise dans les eaux territoriales
(à bord ou à l'encontre d'un navire) est justiciable que le navire soit français ou qu'il soit étranger. A cette règle
comporte une exception: si une infraction a été commise ou à l'encontre d'un navire militaire étranger. Seule la
loi du pavillon est applicable par respect pour la souveraineté de l'Etat.
L'espace aérien: C'est l'espace situé au dessus du territoire terrestre de la France et ses eaux territoriales. Les
infractions qui vont être commises à bord ou à l'encontre d'un avion étranger dans l'espace aérien français (ex:
détournement d'avion étranger survolant le territoire français) vont relevé de la loi pénale française lorsque
l'appareil atterri en France après le crime ou le délit commis à son encontre.
Les infractions commises à bord ou l'encontre d'un avion militaire étranger, relève de la loi étrangère pour le
respect de la souveraineté de l'Etat.

• L'alinéa 2nd: Lorsqu'une infraction est toute entière commise en France, la territorialité de la loi pénale va
s'appliquer sans difficulté. Il arrive cependant qu'un fait infractionnel éclate dans l'espace (ex: une lettre de
menace est envoyée de Londres à un individu domicilié à Paris). Ou situer de tels comportements? Ce problème
est réglé par l'alinéa 2 puisqu'il dispose que dès lors qu'il y a réalisation partielle de l'infraction en France, la loi
française est applicable.
EX: un abus de confiance commis à l'étranger > il peut être poursuivi en France, car la chose a été remise en
France.
Ce principe de territorialité a été entendu récemmement par la législateur avec la loi du 03 juin 2006 de lutte
contre le crime organisé. Elle a introduit un article 133-2-1 dans le Code Pénal et aux termes de cet article, tout
crime ou tout délit réalisé au moyen d'un réseau de communication électronique, lorsqu'il est tenté ou commis
au préjudice d'une personne physique résidant sur le territoire de la République, ou bien d'une personne morale
dont le siège sociale est situé sur le territoire de la République est réputé commis sur ce dit territoire.

Ce principe de territorialité a ensuite été développé.

• Développement du principe de la territorialité.

Il l'est dans les articles 113-3 à -5 du Code Pénal.

L'article 113-3 et l'article 113-4 s'appliquent aux navires et avions français et l'article 113-5 s'applique aux actes
de complicité.

• Les espaces assimilés au territoire: les navires et aéronefs français.

L'hypothèse est celle d'une infraction qui est commise sur un navire ou à bord d'un aéronef. La loi pénale sera
applicable et ce, en quelque lieu qu'il se trouve. Le navire et l'aéronef sont considérés comme une fraction du
territoire français.

• Les actes de complicité.

Quelle est la loi applicable à ce type d'acte?


Si l'acte de complicité a été commis à l'étranger et que le fait principal, à savoir l'infraction a été commise en
France > selon la jurisprudence, la loi pénale française est dans ce cas, applicable à l'acte de complicité. Cette
solution est la conséquence de l'assimilation légale du complice à l'auteur de l'infraction (art. 121-6 du Code
Pénal). C'est la règle de l'emprunt de criminalité. Le complice suit le sort de l'auteur principal.

Si l'acte de complicité est commis en France et l'infraction principale est commise à l'étranger > le juge français
ne devrait pas être compétent pour connaître de l'acte de complicité en vertu de principe selon lequel la loi
applicable au complice suit la loi applicable à l'auteur de l'infraction principale.
Cette logique avait cependant pour conséquence de créer des lacunes dans la répression chaque fois que le
complice était de nationalité française car s'il était de nationalité française, il ne pouvait pas être jugé en France
(puisque la loi étrangère et applicable) mais il ne pouvait pas non plus être extradé vers le lieu de l'infraction
principale puisque la France n'extrade pas ses nationaux = impunité. Pour rémedier à cela, le législateur a
introduit une disposition spécifique dans le Code Pénal à l'article 113-5. Il permet de poursuive et de juger en
France tout individu qui s'est rendu, sur le territoire de la République, complice d'un crime ou d'un délit commis
à l'étranger. Pour que l'acte de complicité tombe sous le coup de cet article, sont nécessaires 2 conditions
cumulatives: l'infraction doit obligatoire être de nature délictuelle ou criminelle et à cela sont ajouté 2
conditions > l'infraction doit être punie à la fois par la loi française et par la loi étrangère (principe de réciprocité
d'incrimination du fait principal) et l'infraction principale commise à l'étranger doit avoir été constatée par une
décision définitive de la juridiction étrangère, peu importe si l'auteur a été jugé coupable ou relaxé. L'initiative
de la poursuite doit donc venir de la juridiction étrangère.

PARAGRAPHE 2: Les infractions commises hors du territoire de la République.

Ces infractions commises à l'étranger, en application du principe de la territorialité, devrait échapper à la


compétence de la loi pénale française. Elle devrait d'ailleurs y échapper à chaque fois que l'on ne peut les
rattacher au territoire national, par le jeu de l'une des règles étudiées.

Pour les infractions commises entièrement hors du territoire de la République, le principe est l'incompétence de
la loi française: "La France a parfois du mal à faire respecter chez elle ses propres règles, alors pourquoi
voudrait-on les faire respecter ailleurs?" > Prof. SOYER.
Pourtant, la nécessité de réprimer la criminalité internationale et de protéger les intérêts de la France au-delà de
ses frontières vont conduire à reconnaître la compétence de la loi française pour un nombre toujours plus grand
d'infractions commises à l'étranger. Cette compétence est prévue par les articles 113-6 à 113-12 du Code Pénal
et par les articles 689 à 689-7 du Code de Procédure Pénale.
Cette compétence est prévue soit en raison de la nationalité française de l'auteur/victime de l'infraction (A), soit
en raison de la nature même des infractions (B), soit enfin en raison de l'arrestation en France de l'auteur de
l'infraction ©

Dans tous les cas, la compétence de la loi française est moins naturelle que lorsqu'elle est fondée sur la
territorialité. Les conditions vont donc être beaucoup plus rigoureuses.

• Application de la loi française en raison de la nationalité française de l'auteur ou de la victime de l'infraction.

Les règles ne sont pas les mêmes selon si l'infraction est commise par un français hors du territoire de la
République ou bien qu'elle est subi, par une victime française à l'étranger.

• Les infractions commises par un Français hors du territoire de la République.

La compétence de la loi français est prévue à l'article 113-6 du Code Pénal, qui dispose que : "La loi pénale
française est applicable à tous crime commis par un français hors du territoire de la République".

L'alinéa 2 du même article dispose que "Elle est applicable aux délits commis par des français hors du territoire
de la République si les faits sont punis par le législateur du pays où ils ont été commis".

L'alinéa 3 dispose que "il est fait application du présent article, alors même que le prévenu aurait acquis la
nationalité française postérieurement au fait qui lui est imputé".

Sont concernés par ces articles les crimes et les délits. Les contraventions échappent donc à cette compétence
pénale.

A l'alinéa 3 se pose la question de savoir à quelle moment doit on apprécier la nationalité de l'auteur de
l'infraction. Celle-ci doit s'apprécier au jour de la poursuite dirigée contre l'auteur de l'infraction.

Quelles sont les conditions de l'application de la loi pénale? > art. 113-6. Il prévoit 2 conditions spécifique à la
mise en œuvre de la compétence personnelle active:
• Il faut que l'infraction soit un crime.
• Si il s'agit d'un délit, il faut que celui-ci soit commis par un français, et que les faits soient punis par la législation
du pays dans lequel ils ont été commis > nécessité de récipricité d'incrimination en matière délictuelle. (cela ne
signifie pas que la qualification et la peine soit identiques en France = ne signifie pas indentité d'incrimination)

A l'heure actuelle, cette exigence de réciprocité d'incrimination est parfois abandonnée par le législateur. L'acte
commis devient donc punissable en France alors même qu'il échappe à toute répression à l'étranger.
EX: délit d'atteinte sexuelle sans violence sur un mineur, moyennant rémunération. Pour cette infraction, prévue
à l'article 226-5 du Code Pénal, la loi pénale reste applicable même en l'absence de réciprocité d'incrimination >
ceci pour empêcher le tourisme sexuel.

• Les infractions commises à l'étranger, à l'encontre d'un Français = la victime est de nationalité française.

L'article 113-7 du Code Pénal régit cette part > compétence personnelle passive.

"La loi pénale française est applicable à tout crime ainsi qu'à tout délit punit d'emprisonnement commis par un
Français ou par un étranger lorsque la victime est de nationalité française au moment de l'infraction".

L'auteur peut être soit français soit étranger. Ce sont des intérêts privés qui sont en cause, pourtant le
législateur a élargi le champ d'application de la compétence personnelle passive lors de la refonte de la loi
pénale.
Les conditions de l'article 113-7:
• Avant le nouveau Code pénal, le champ d'application de la compétence personnelle passive était réservée aux
crimes. Elle a été élargi aux délis puni d'une peine d'emprisonnement.
• De plus, il résulte de l'article 113-7 que la loi française s'applique sans condition de réciprocité d'incrimination >
par dérogation à l'article 113-6, lorsque l'auteur et la victime sont français, la loi française s'applique sans
réciprocité.

L'article 133-7 est en revanche plus exigeant que l'art. 113-6 s'agissant de l'appréciation de la nationalité
française de la victime puisque la victime doit avoir acquis impérativement la nationalité française au jour de
l'infraction.

• Les règles communes à l'article 113-6 et 113-7.

Que l'infraction ait été commise par un français ou contre un français, la répression ne peut être mise en œuvre
que si 2 conditions, prévues par les articles 113-8 et 113-9 sont réunies.

L'article 113-8 prévoit que la poursuite ne peut être exercée qu'à la requête du Ministère Public. La requête doit
être précédée d'une plainte ou bien d'une dénonciation officielle de l'autorité du pays où l'infraction a été
commise. La victime ne peut pas, elle-même, en se constituant partie civile, déclencher elle-même les
poursuites.

En second lieu, en vertu de l'article 113-9: "Aucune poursuite ne peut être exercée contre une une personne qui
justifie qu'elle a été jugée définitivement à l'étranger pour les mêmes faits, et qu'en cas de condamnation, que
la peine a été subi ou bien prescrite". Il y a donc impossibilité d'être jugé 2 fois pour les mêmes faits. Le
jugement définitif exclut le classement sans suite.

• La compétence réelle: l'application de la loi française en raison de l'infraction portant atteinte à des intérêts
supérieurs français.

C'est l'hypothèse d'une infraction commise à l'étranger qui porte gravement atteinte aux intérêts nationaux
français. Il s'agit d'une infraction définie à l'article 113-10 du Code pénal. Ces infractions sont soumises à la loi
française peu importe la nationalité de l'auteur.

La répression peut être assurée sans qu'aucunes des conditions requises en matière de compétence personnelle
ne soit remplie.

C. La compétence universelle des juridictions françaises par l'effet des conventions internationales (art. 689-1 du
Code de procédure).

Au terme de l'art. 689-1 du Code de procédure, la compétence universelle des juridictions françaises ne peut
résulter que d'une convention internationale et qu'elle ne vaut que pour les infractions définies par ces mêmes
conventions. Elle est subordonnée au fait que le présumé coupable ait été arrêté sur le sol français.

Les articles 689-2 à -10 régissent des cas résultant de conventions internationales.
EX: pour les actes de torture, c'est la convention adoptée à NYC le 10 décembre 1984 qui s'applique.

TITRE 2: L'INFRACTION.
Les textes d'infraction fondent la légitimité du droit de punir. La doctrine a établi à partir de ces textes, des
classifications d'infraction. Les textes ont également pour but de définir les éléments constitutifs de l'infraction.
Ces textes, en vertu de l'article 111-3 qui énonce que "Nul ne peut être puni pour un crime ou un délit dont les
éléments ne sont pas définis par la loi, ou bien pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis".

CHAPITRE 1: Les principales classifications des infractions.


On s'aperçoit que l'on a qu'une seule classification explicite fondée sur l'élément légal càd posé par le texte de
qualification. Cette classification explicite, c'est la classification tripartite des infractions. En dehors de cette
classification légale, la doctrine a établi d'autres classifications à partir de l'élément matériel ou moral de
l'infraction.

PARAGRAPHE 1: La classification tripartite des infractions.

Il s'agit de la classification explicite, de la classification légale. Le 1er article, l'art. 111-1, la classification tripartite
des infractions est consacrée: crime, délit, contravention.

Cette classificatrion tripartie fait dépendre la qualification de la gravité de l'infraction. Il arrive que le texte le
dise mais majoritairement le texte ne dit pas dans quelle catégorie on se situe. Il va falloir se référer à la gravité
de l'acte lorsque le texte est silencieux ; et donc à la peine prévue par le texte de qualification.
On se réfère à la peine car c'est la gravité de l'acte qui commande la peine. L'étude de la peine nous permet de
savoir s'il l'on est en présence d'un crime, d'un délit ou d'une contravention.

Le législateur a ainsi établi une échelle des peines, aux articles 131-1 à 131-18 du Code pénal. Les infractions les
plus graves sont punies de peines criminelles, celles de gravité moyennes, de peines correctionnelles et celles de
gravité mineure, de peines de police ou peines contraventionnelles.

Pour effectuer ce classement entre crime, délit, contravention, il faut prendre en considération uniquement les
peines principales, de référence. Ce sont ces peines qui sont encourues par les personnes physiques. On laisse
de côté les peines complémentaires et les peines alternatives.
• Les peines alternatives sont des peines qui ont pour vocation à remplacer l'emprisonnement (privation de
liberté d'un délit) et plus rarement, l'amende. Elles ne peuvent être prononcées que pour un délit.
• Les peines complémentaires, s'ajoutent à la peine principale.

Il existe 2 catégories de peines principales de références: la peine privative de liberté, et l'amende.

• Les peines criminelles sont définies par les articles 131-1 et 131-2. Mais les peines principales sont prévues par
l'article 131-1. Il s'agit de la réclusion criminelle et la détention criminelle.
La réclusion criminelle sanctionne les crimes de droit commun, et la détention criminelle sanctionne les crimes
politiques.
La durée de ces peines privatives de liberté peuvent être soit perpetuité soit limitées dans le temps. Seules les
infractions punies par la loi d'une peine de réclusion/détention criminelle entre dans la catégorie des crimes.
EX: L'infraction relative au meutre est punie de 30 ans de réclusion criminelle = c'est un crime.

• Les peines correctionnelles, sont énumérées de l'article 131-3 à -9. Parmi ces peines, seules constituent des
peines correctionnelles, l'emprisonnement, dont la durée maximum est de 10 ans, et l'amende. Lors d'une
infraction, punie d'emprisonnement et d'une amende, on est en présence d'un délit. Cependant certains délits
ne sont punis que d'une amende = comment distingue-t-on si il s'agit d'un délit ou d'une contravention? En
présence d'une amende correctionnelle, celle-ci doit être supérieure ou égale à 3750€ (article 381 du Code de
procédure).
EX: l'outrage à une personne chargée d'une mission de service public -policier, gendarme etc- > cette infraction
est prévue à l'art. 433-5 du CP et elle est punie de 7500€ d'amende.

• Les peines contraventionnelles sont fixées à l'article 131-12 du Code pénal. La seule peine est une peine
d'amende. L'article 131-13 du Code pénal distingue 5 classes de contraventions: les contraventions de la 5ème
classe sont les plus sévèrement punies puisqu'elles sont passibles d'une amende de 1500€, ce montant pouvant
être porté à 3000€ en cas de récidive et si le règlement le prévoit. Les infractions de 1ère classe sont punies de
38€ d'amende.

Si l'on étude la différence entre les crimes, les délits, et les contraventions, c'est que celle-ci présente un certain
nombre d'intérêts. Elle présente, premièrement des intérêts en matière constitutionnelle. Au termes de l'art. 34,
c'est le Parlement qui est compétent pour déterminer les crimes et les délits, et le pouvoir réglementaire en
matière de contravention.
Cette distinction présente également des intérêts en droit pénal de fond.
Il existe des différences de régime selon qu'on se trouve en présence d'un crime, d'un délit ou d'une
contravention.

En ce qui concerne la mise en œuvre de la responsabilité pénale, la nature de la faute varie selon celle de
l'infraction > les crimes supposent toujours chez leur auteur une faute intentionnelle tandis qu'en matière de
délit, la faute peut être intentionnelle mais peut consister aussi en une négligeance, une imprudence, ou une
mise en danger. En présence d'une contravention, en principe, il n'est pas nécessaire de rapporter la preuve
d'une faute puisque la faute est présumée.

Des distinctions apparaitront par rapport aux tentatives. Une tentative de crime est TOUJOURS punissable. Une
tentative de délit n'est punissable que si un texte la prévoit > c'est le cas pour le vol. La tentative de
contravention n'est quant à elle, jamais punissable.

La complicité est toujours punissable pour les crimes ou les délits. Elle ne l'est qu'à titre exceptionnel pour les
contraventions > l'est en cas de complicité par provocation ou de complicité par instigation. En revanche, elle ne
l'est pas en terme d'assistance.

Cette qualification tripartite présente des avantages d'un point de vue procédure > en ce qui concerne les
compétences des juridictions, les tribunaux de police jugent des contraventions, la Cour d'Assises, les crimes et
les tribunaux correctionnels, les délits. En présence d'un crime, une instruction préalable est obligatoire et se fait
suite à la requète du Procureur. L'instruction est facultative pour les délits. Quant aux contraventions,
l'instruction est exceptionnelle.
Certaines techniques de procédure ne pourront pas être utilisées pour toutes les infractions > citation directe
des prévenus, qui va permettre au Parquet ou à la victime de citer directement le délinquant devant la
juridiction compétente est exclue en matière de crime.
La procédure de comparution immédiate n'est pas possible qu'en matière de délit, avec certaines conditions.
Le délai de prescription de l'action public > 20 ans pour les crimes, 6 ans pour les délits et 1 an pour les
contraventions.

PARAGRAPHE 2: Classification implicite basée sur le protection d'une valeur sociale.

Cette classification a été dégagé par un juriste allemand, Ihering. En se reférant à l'esprit du droit romain, il
estime que le droit n'est autre chose que la protection d'intérêt càd que chaque infraction pénale désigne une
atteinte, atteinte à ce que le législateur considère comme une valeur sociale à protéger. Une même valeur peut
être protégée par toute une série d'infraction. Quand le législateur incrimine un comportement, il souhaite
imposer le respect d'une valeur sociale qu'il juge importante > on appelle cette valeur sociale l'INTERET
PROTEGE.

On peut avoir des intérêts matériels, des intérêts moraux, des intérêts publics etc.

Cette notion d'intérêt protégé présente un intérêt technique puisqu'elle nous permet de résoudre les conflits de
qualification (cf. tableau cumul idéal/réel d'infraction).

Une autre classification existe et fait un distinction entre les infractions de droit commun et les infractions
politiques/militaires

CHAPITRE 2: Les éléments constitutifs de l'infraction.


Dès le début du XIXème siècle, une analyse doctrinale s'est développée autour du terme "élément constitutif".
Au départ, on trouve la doctrine classique, qui considère que pour qu'une infraction existe, elle doit comporter 3
éléments: l'élément légal (l'infraction est prévue par la loi), l'élément matériel (le fait, ou l'ensemble des faits
décrits par le texte d'incrimination), et l'élément moral (l'intention). Selon cette doctrine, pour que la culpabilité
du délinquant soit reconnu, il fallait qu'ils constatent ces 3 éléments.

Une doctrine plus récente est née, et a permis de dire que l'infraction se composait de 2 éléments, ces éléments
étant l'élément matériel et l'élément moral. L'élément légal a disparu parce qu'il est l'élément qui définit
l'existence même de l'infraction > sans texte, pas d'infraction. C'est cette analyse qui a été retenue par le
nouveau Code pénal.

SECTION 1: Les composantes de l'élément matériel.

Dans les éléments visés par l'article 111-3 (la loi ou le règlement définit les éléments de l'infraction), on trouve la
conduite matérielle qui est punissable. Cette conduite matérielle est décrite par le texte de qualification. Elle se
situe parfois dans un certain environnement. Cet environnement est appelé 'l'environnement du fait de
l'Homme" et cette conduite matérielle produit un résultat.

SOUS SECTION 1: L'environnement du fait de l'Homme.

A la lecture de textes d'incrimination, on s'aperçoit que la conduite punissable peut se définir de manière très
générale càd quelque soit les personnes, le lieu, les circonstances etc.
EX: l'incrimination du meurtre > "le fait de donner la mort à autrui constitue un meutre" > la conduite matérielle
est générale.

Dans d'autres textes, on s'aperçoit que le fait ne sera punissable qu'à condition qu'il soit accompli à certaines
époques, certains lieux ou par certaines personnes. On parle de conditions préalable.

Dans d'autres cas, on s'aperçoit que lorsque le conduite matérielle est accompagnée de certaines circonstances,
elle devient plus grave. On va avoir des circonstances aggravantes.
EX: un vol la nuit, un vol en groupe, des coups sur un vieillard…

PARAGRAPHE 1: Les conditions préalables.

La notion de condition préalable n'est pas une notion qui a toujours exister. C'est une construction doctrinale
née dans les années 1960. Ces conditions préalables déterminent le domaine dans lequel l'infraction peut se
commettre. En soi, une condition préalable ne présente pas de caractère illicite. Elle n'a pas de rôle actif dans
l'infraction.
Il faut donc distinguer la condition préalable de l'élément matériel et les éléments constitutifs de l'infraction.

C'est le texte de qualification qui permet de faire la différence.

EX: la non-représentation d'enfant (délit réprimé par l'article 227-5 du Code pénal) : "Le fait de refuser indûment
de représenter un enfant mineur à la personne qui a le droit de le réclamer est puni d'un an d'emprisonnement
et 15K d'amende". (problème des droits de visite)
On doit rechercher les conditions préalables et les éléments.
Les conditions sont: un enfant mineur et un adulte disposant du droit de réclamer la présentation de l'enfant.
L'élément matériel: ne pas ramener l'enfant à la personne qui a le droit de le réclamer.

EX: le vol : "Le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d'autrui".


Condition préalable: la chose appartient à autrui.
L'élément matériel: la soustraction.

EX: le délit de fuite, article 434-10 du Code pénal: "Le fait pour tout conducteur d'un véhicule (…) sachant qu'il
vient de causer ou d'occasionner un accident de ne pas s'arrêter et de tenter ainsi d'échapper à la responsabilité
pénale ou civile qu'il peut avoir encourru".
Les conditions préalables: un conducteur d'un véhicule, il doit avoir causer un accident dans lequel sa
responsabilité civile ou pénale est engagée.
L'élément matériel: l'omission de s'arrêter.

La condition préalable permet de dessiner la structure de l'infraction en déterminant ce qui préexiste à l'acte
constitutif de l'infraction et ce qui est au cœur de l'acte incriminé.

PARAGRAPHE 2: Les circonstances aggravantes.


L'infraction du meutre: une personne a décidé de tuer son voisin, elle encoure 30 ans de réclusion criminelle
(art. 221-1 du Code pénal).
Pour cette infraction, le législateur a prévu une peine applicable.

Mais le législateur peut également prévoir que si cette infraction est commise dans telles circonstances
particulières, la peine a infligé devra être plus élevé. C'est le cas, par exemple, lors d'un meutre, lorsqu'il y a
préméditation. On est alors en présence d'un assassinat, puni d'une réclusion criminelle à perpétuité. La
préméditation est une circonstance aggravante du meutre.

Les circonstances aggravantes sont des circonstances de fait, limitativement prévues par la loi, qui
accompagnent le fait principal.

Dans ces circonstances aggravantes, une seule est générale et s'applique à toutes les infractions: la récidive. A
côté de cela sont prévues des circonstances spéciales: elles sont déterminées infraction par infraction. Ce peut
être des circonstances aggravantes réelles, personnelles ou mixtes.

• Les circonstances aggrantes réelles: résultent de la matérialité même de l'acte > l'effraction, l'escalade, l'usage
d'une arme sont des circonstances aggravantes réelles. Elles sont relatives à l'infraction elle-même.
EX: un vol simple, et un vol avec effraction.
Ces circonstances vont augmenter la criminalité de l'acte, peu importe la personnalité de celui qui l'a commis.
Ces circonstances s'appliquent à tous les protagonistes de l'infraction = s'appliquent aussi au complicte même
s'il ignorait cette circonstance aggravante.

• Les circonstances aggravantes personnelles: elles tiennent à la personnalité du délinquant. Elles augmentent
uniquement la culpabilité de celui qui a agit. Elle ne s'appliquera donc pas au complicte de l'infraction.
EX: La qualité de militaire est une circonstance aggravante personnelle.

• Les circonstances aggravantes mixtes: elles tiennent à la fois à la personne du délinquant, et à l'acte.
EX: la qualité de médecin chez l'auteur d'un avortement -dans le cas où c'est illégal-.

Des violences en revanche peuvent constituer une infraction autonome ou des circonstances aggravantes d'une
autre infraction.
EX: un vol commis avec violence/infraction de coups et blessures.

En l'absence d'un élément constitutif, l'infraction disparait. Alors que l'absence d'une circonstance aggravante
de l'infraction, fait seulement réduire la peine.
EX: un vol avec escalade > puni de 5 ans d'emprisonnement et 75K d'amende > pas d'escalade = vol simple = 3
ans d'emprisonnement et 45K d'amende.

Les circonstances aggravantes entrainent de plein droit une augmentation de la peine, précisée par la loi. Il peut
arriver que l'aggravation de la sanction est telle, que la peine change de nature > le délit devient un crime par
exemple.
EX: le vol. Le vol simple est puni de 3 ans d'emprisonnement et 45K d'amende. Un vol commis avec violence
(n'ayant pas entraîné une incapacité de travail sup. à 8 jours) est puni de 10 ans d'emprisonnement et 75K
d'amende. Un vol commis avec violence ayant entraîné une mutilation > puni de 15 ans de réclusion criminelle
et 150K d'amende.

SOUS SECTION 2: La conduite matérielle, ou fait de l'Homme.

Il s'agit du comportement de l'agent. Cette conduite matérielle est l'élément visible de l'infraction, c'est
l'extériorisation de la volonté du délinquant.

Il va exister autant de conduites matérielles décrites que l'on a de textes d'incrimination. La doctrine a établit
une typologie des différents modes d'exécution des infractions. Pour établir cette typologie, elle a retenu 3
critères:
• Le caractère actif ou passif du comportement de l'agent.
• La durée puisque le comportement peut se concentrer dans un trait de temps ou durer.
• La complexité du comportement > il peut être fait d'un seul acte ou plusieurs actes d'exécution.

Etant mis en avant par la doctrine, cette typologie n'est pas explicitement décrite dans le Code pénal.

PARAGRAPHE 1: Le contenu des actes d'exécution.

• La nature de l'acte d'exécution: l'élément matériel peut être un acte positif = infraction de commission.
L'élément matériel peut aussi être un comportement négatif = abstention, omission = infraction d'ommission.

• Les infractions de commission.

Ce sont les infractions les plus fréquentes: meutre, vol, diffamation…

Elles consistent à commettre un acte positif prohibé par la loi. Pour être consommée, l'infraction de commission
suppose premièrement un comportement actif de la part du coupable qui peut prendre différentes formes (un
geste, un écrit, des paroles etc) et deuxièmement, un résultat qui va constituer le dommage (EX: le résultat est
la mort de la victime dans le cas d'un meutre).

Si le résultat, qui est normalement atteint par un acte positif, résulte d'une simple abstention.
EX: un individu qui laisse une victime se noyer sans lui porter secours parce qu'il souhaite sa mort. Est-ce un
meutre? > le meutre est supposé commis par un acte de commission mais ici il est commis par un acte
d'ommission. Peut-on assimiler l'abstention à l'action?

L'ancien droit assimilait l'absention à l'action: LOISEL 'Qui peut et n'empêche, pèche". A l'heure actuelle, cette
solution ne peut pas être admise car notre droit est fondée sur le principe de légalité des délits et des peines. Ce
principe de légalité a pour corollaire l'interprétation stricte de la loi pénale. Si on interprète strictement la loi
pénale, cela empêche toute assimilation d'une ommission à une action, l'action étant seule prévue par le texte
de qualification. En vertu de l'interprétation stricte, l'analogie est en effet impossible.

EX: 1901, affaire de la séquestrée de Poitiers, les magistrats ont refusé de condamner pour violence et voies de
fait (équivalent des coups et blessures volontaires) un monsieur MEUNIER qui avait laissé vivre sa sœur atteinte
d'aliénation mentale dans une pièce sans air et sans lumière, au point que la santé de la sœur s'en était trouvée
compromise. (Poitiers, 20 novembre 1901)
Un préjudice est constaté mais il n'y avait pas de texte.

Les actes d'ommission ne peut être réprimés que s'ils sont spécifiquement incriminé par un texte > infractions
d'ommission.

• Les infractions d'ommission.

1. L'infraction de commission par ommission.

= infraction de commission par ommission > extrêment rare parce que le législateur assimile la commission et
l'ommission.

C'est le cas de la privation d'aliments ou de soin sur un mineur de 15 ans au point de compromettre sa santé ou
le délaissement d'une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en raison de son état physique ou
psychique (art. 223-3 du Code pénal). Un résultat déterminé est exigé en plus de l'abstention coupable.

2. L'infraction de pure ommission.

L'élément matériel constitué en une inaction sans résultat positif direct. Dans cette infraction de pure
ommission, le comportement passif qui caractérise l'élément matériel est réprimée par le législateur en tant que
tel, indépendement des conséquences qu'il a pu engendrer. Ce sont des infractions, qui a l'heure actuelle,
tendent à se multiplier.
On peut citer l'abandon de famille, la non-représentation d'enfant, l'ommission de porter secours à une
personne en péril, ou en matière de droit du travail, ou de circulation routière.
EX: la loi pose une obligation de faire > il faut porter un casque/ceinture etc > l'inexécution de cette obligation
de faire constitue une infraction de pure ommission.

PARAGRAPHE 2: La durée des actes d'exécution.

Les infractions instantanées sont des infractions dont l'acte matériel s'accomplit en un trait de temps. Il faut se
reporter au texte de qualification de l'infraction.
EX: le vol est consommé en un instant > infraction instantanée.

Les infractions continues sont aussi appelées infractions successives. Ce sont des infractions dont l'élément
matériel se prolonge dans le temps, du fait de la volonté réitéré du délinquant. Le législateur incrimine la
persistance d'une situation illégale et la volonté de réitéré de l'auteur. C'est l'infraction elle-même qui dure dans
le temps, pas ses effets. L'infraction est en cours de réalisation tant que la conduite incriminée n'a pas cesser.
EX: le recèle, la séquestration, le stationnement irrégulier d'un véhicule…

EX: art. 321-1 du Code pénal "Le recèle de choses consiste à détenir de mauvaise foi des choses enlevées,
détournées, enlevées ou obtenues à l'aide d'un crime ou d'un délit" > "détenir" implique une infraction
continue.

A. L'intérêt de la distinction.

• La prescription: Pour l'infraction instantanée, le point de départ de l'action publique se détermine au jour de la
commission de l'infraction. Pour l'infraction continue, le point de départ de la prescription se situe au jour où
l'action délictueuse prend fin.
EX: lors d'une séquestration, la prescription commencera au jour de la fin de la séquestration.

• En ce qui concerne la compétence territoriale: Pour une infraction instantanée, c'est le tribunal du lieu où a été
commise l'infraction. Dans le cas d'une infraction continue, le lieu peut être amenée à changer comme dans le
cas d'un recèle où l'auteur se déplace > sera compétente toute juridiction dans le ressort de laquelle se situe
une partie de l'infraction continue. Par ailleurs, la règle 'non bis in idem" qui interdit de punir 2 fois une
personne pour la même infraction, ne s'applique pas pour une infraction continue > même s'il y a un jugement
définitif qui a été rendu, rien n'empêche la reprise des poursuites pour un même fait, s'il se continue après la
1ère condamnation devenue définitive.
EX: une personne qui a été poursuivie pour non représentation d'enfant > si le délit perdure, la personne pourra
être à nouveau jugée alors même qu'elle a déjà été condamnée pour le même fait.

• S'agissant des conflits de loi dans le temps: lors d'une infraction instantanée, la loi applicable est la loi en
vigueur où les faits ont été commis sauf si une loi plus douce est intervenue entre la commission de l'infraction
et le jugement définitif. Dans le cas d'une infraction continue, elle est soumise à la loi en vigueur au moment où
l'acte a cessé, et ce même si cette loi est plus sévère que celle applicable au début de l'action.

B. Les difficultés de la mise en œuvre de cette distinction.

Deux difficultés: la première se présente avec une infraction appelée "infraction continuée". L'hypothèse est
celle d'un même acte, constitutif d'une infraction instantanée ; et cet acte se renouvelle dans le temps, dans les
mêmes circonstances.
EX: le vol, infraction instantanée. Une employée, chaque jour, prend un billet, dans la caisse de son employeur.
Doit-on considérer que l'on a un seul vol ou que l'on a une série de vols successifs?

Pour la jurisprudence, du fait du but unique poursuivi par l'auteur et l'unité du droit violé, l'ensemble des faits
est considéré pour une infraction unique, constituée par des actes répétés. Cette infraction est une infraction
continuée et les règles de l'infraction continue s'appliquent.
La seconde difficulté apparait lors d'un homicide involontaire et lorsque le décès de la victime intervient
longtemps après l'accident.
L'homicide est une infraction instantanée, mais la jurisprudence retarde le point de départ de la prescription au
jour du décès de la victime puisque l'homicide est constitué à partir du décès de la victime.

PARAGRAPHE 3: La pluralité des actes d'exécution.

A-t-on un caractère simple ou un caractère multiple de l'acte d'exécution?

Il faut distinguer l'infraction simple, complexe et d'habitude.

A. La distinction entre les infractions simples, complexes et d'habitude.

• La grande majorité des infractions sont constituées d'un acte matériel unique (instantané ou continu, action ou
ommission). On parle d'infractions simples.

Mais il peut arriver que l'infraction se caractérise de plusieurs agissements distincts. On peut être soit en
présence d'une infraction complexe soit d'habitude.

• Les infractions complexes nécessitent l'acomplissement de plusieurs actes matériels de nature différentes. C'est
l'exemple de l'escroquerie (art. 313-1 du Code pénal > elle suppose l'utilisation de moyens frauduleux -faux nom
etc- et la remise d'un bien). Il en va de même de l'extorsion.

• Les infractions d'habitude sont consommées par une seule opération matérielle mais elles ne sont punissables
que si cette opération matérielle a été commise plusieurs fois. La jurisprudence considère que l'infraction
d'habitude est constituée dès la 1ère réitération.
EX: L'exercice illégal de la médecine (art. L372 du Code de la Santé Publique) ou le délit de célébration par un
ministre du culte d'un mariage religieux sans mariage civil préalable ou appels téléphoniques malveillants.

B. Les intérêts de la distinction.

On distingue donc les infractions simples, complexes et d'habitude. Ces intérêts portent sur la prescription de
l'action publique, sur la loi pénale applicable et sur la territorialité.

• Pour les infractions simples, le tribunal compétent est celui du lieu où a été commise l'infraction. Pour une
infraction complexe/d'habitude, sera compétent les tribunaux dans le ressort desquels auront été accomplis les
actes matériels de l'action complexe ou les actes matériels de l'infraction d'habitude. Au terme de l'art. 113 al. 2
du Code pénal, les juridictions représsives françaises sont compétentes dès lors qu'un acte constitutif de
l'infraction a été commis en France, même lors que le reste a été commis à l'étranger.

• En ce qui concerne la prescription de l'action publique: la prescription ne commence à courir qu'à partir du jour
où est accompli le dernier acte caractérisant l'infraction complexe/d'habitude ; peu importe la date des actes
précedents. Cette date du dernier acte qui caractérise l'infraction sera également retenue pour l'application des
lois nouvelles plus sévères.

SOUS SECTION 3: Le résultat.

On considère l'élément matériel non plus du point de vue de son mode d'exécution mais du point de vue de son
résultat.
Le résultat, c'est la conséquence dommageable de l'infraction. Quand on regarde les éléments matériels d'une
infraction, on s'aperçoit qu'elle peut être classée en 2 catégories:
• Des infractions supposent la réalisation d'un résultat dommageable,
• Des infractions incriminées en l'absence de tout résultat.

PARAGRAPHE 1: Les infractions comportant un résultat.


Ces infractions qui comportent un résultat sont appelées infractions matérielles. L'infraction est dite matérielle
si un résultat dommageable est exigé pour que l'infraction soit consommée.
La consommation est réalisée par un dommage. On s'aperçoit que c'est le cas de la grande majorité des
infractions.

Lorsque le résultat est l'un des éléments matériels de l'infraction, 2 questions peuvent se poser:
• Est-il certain que le résultat exigé par la loi est la conséquence du comportement incriminé? > c'est le problème
du lien de causalité.
• Que se passe-t-il lorsque le résultat normalement prévu n'est pas atteint? > problème de la tentative punissable.

• Le lien de causalité entre le comportement et le résultat.

Dans la grande majorité des cas, le lien de causalité ne pose pas problème puisqu'il est évident.
EX: Les manœuvres d'un escro entraîne la remise d'une somme d'argent.

La difficulté va se poser lorsque plusieurs facteurs ont contribué à la réalisation du dommage.


EX: un piéton traverse une route sur un passage protégé. Il est renversé par un automobiliste qui n'avait pas
respecté le feu de signalisation. Il y a appel au pompiers, qui le transporte à l'hôpital. Il fait l'objet d'un
transfusion sanguine contaminé par le SIDA. L'homme décède plus tard des conséquences de cette maladie.
Doit-on retenir contre le conducteur les blessures involontaires ou l'homicide involontaire?

On doit déterminer quel dommage est la conséquence du comportement incriminé.

• La position doctrinale.

D'un point de vue théorique, 3 systèmes sont envisageables:


• Celui de l'équivalence des conditions: dans ce système, on considère que tous les évènements qui ont
contribués à la réalisation du dommage sont équivalents ; et ce parce que si on en retire un seul, le dommage ne
se serait pas produit.
Cela signifie que toute personne ayant participé à la réalisation du dommage est susceptible de voir sa
responsabilité engagée.
EX: dans l'exemple, si le piéton n'avait pas été renversé, il ne serait pas allé à l'hôpital, s'il n'avait pas été
transfusé, il n'aurait pas été contaminé etc.
• Le système de la proximité des causes ou causalité immédiate: selon ce système, seul l'évènement le plus
proche dans le temps doit être retenu à titre de cause.
• La système de la causalité adéquate: revient à chercher la cause la plus propre à avoir entraîner le dommage.

Ces différentes conditions n'entraînent pas toutes la même sévérité. Le législateur a donc éclairci la question
dans sa loi du 10 juillet 2000 qui précise la définition des délits intentionnels, et cette loi va modifier les
pratiques des juges, antérieur à sa promulgation.

• Avant la loi du 10 juillet 2000.

Avant cette loi, le juge avait une préférence pour la théorie de l'équivalence des conditions. Il est même arrivé
que les tribunaux déclarent responsable plusieurs personnes ayant commis une faute, alors qu'il était impossible
d'établir laquelle de ces personnes était la cause certaine du dommage.
EX: tel à été le cas dans une affaire où 2 automobilistes roulent à vitesse excessive et se suivent à courte
distance > la première voiture renverse un piéton et la seconde roule dessus également > impossible de
déterminer si la mort du piéton est intervenue suite au 1er choc ou suite au 2nd. Les deux automobilistes ont
été condamnés pour homicide involontaire alors qu'il était impossible de déterminer le rôle de chacun dans le
décès.
La chambre criminelle a jugé qu'ils devaient être tous les deux condamnés car ils ont participé tous deux à une
action dangereuse, entraînant la mort du piéton.

Il y eut un cas, où la jurisprudence retenait la causalité adéquate > celui où la faute de l'agent était suivi d'une
faute de la victime.
EX: c'est l'hypothèse où un automobiliste conduit en état d'ivresse, il renverse un cyclomotoriste, celui-ci est
très légèrement blessé mais l'automobiliste ne s'arrête pas. Le cyclomotoriste peut se relever donc court après
la véhicule et tombe, terrassé par une crise cardiaque et décède. Les juges ont refusé de condamner
l'automobiliste pour homicide involontaire au motif que les blessures ne devaient pas entraîner sa mort. La
faute de la victime a été la cause exclusive de sa mort. De ce fait, elle a rompu le lien de causalité entre
l'agissement du prévenu et le dommage.

C. La loi du 10 juillet 2000.

Cette loi n'a rien changé en ce qui concerne les infractions intentionnelles ; càd que c'est dans le seul domaine
des infractions d'imprudence que le législateur est intervenu. Il est intervenu en réécrivant l'article 121-3 du
Code pénal portant sur l'élément intentionnel de l'infraction.
Il a ajouté à cet article un 4ème alinéa qui exige une faute qualifiée en cas de lien de causalité indirect entre la
faute et le dommage.

Il résulte de cet article que selon si la relation causale est directe ou non, la faute susceptible d'être retenue en
tant que fait générateur de responsabilité sera différente. Les solutions sont les suivantes:
• Si une personne physique crée directement un dommage, elle est responsable dès la plus petite faute.
• Si la personne physique n'est que la cause indirecte du dommage = n'est pas à l'origine du dommage mais a
créé ou contribué à la situation qui a permise à la réalisation du dommage. Cet auteur indirect ne pourra voir sa
responsabilité engagée qu'à la condition que la faute qui lui est reproché, présente un certain degrés de gravité.
Ne sera responsable que si elle a commis une faute qualifiée > càd qu'elle a violé de façon délibéré un obligation
de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement OU si elle a commis une faute caractérisée qui
expose autrui à un risque particulièrement identifié et qu'elle ne pouvait pas ignorer.

• Le résultat non réalisé quoi que prévu par la loi.

En principe, pour entraîner une peine, l'infraction doit être consommée. Celle-ci est consommée à partir du
moment où le résultat visé par le texte de qualification a été atteint.
EX: le résultat de l'homicide volontaire > mort etc.

Pour parvenir à la consommation de l'infraction, l'agent a du accomplir toute une série d'agissements. Ces
agissements, les pénalistes les désignent sous le terme de "processus criminel".

Ce processus englobe les résolutions criminelles, càd la pensée de commettre une infraction.
Ensuite, il englobe les actes préparatoires > la collecte de renseignements sur les lieux, la victime, l'achat d'une
arme etc.
On trouve enfin le commencement d'exécution et la consommation de l'infraction.

Il peut arriver cependant que toutes les étapes du processus criminel soient franchies sans que le résultat soit
atteint du fait d'une impossibilité matérielle imprévue par l'agent. C'est l'infraction impossible.
EX: un individu décide de tuer l'amant de sa femme, il achète une arme, il s'entraîne, il guette les habitudes de
l'amant, il arrive à pénétrer dans la maison, il tire sur l'amant, réussit sa cible mais la victime était morte 1H plus
tôt d'une crise cardiaque.

L'infraction impossible est-elle répréhensible?


• Un cas où la réponse ne fait aucun doute > l'empoisonnement. Un individu désire empoisonner une personne
mais les substances administrées ne sont pas toxiques. Dans cette hypothèse il s'agit d'un délit impossible non
répréhensible parce que l'article 221-5 réprime l'empoisonnement et dispose que l'empoisonnement n'existe
que si les substances administrées peuvent entraîner la mort.
• En dehors de ce cas, la question reste entière > nécessite de se tourner vers la jurisprudence.
Pour la jurisprudence, elle est associée à la tentative car elle met l'accent sur l'intention de nuire et la
dangerosité du délinquant. Le délit impossible est assimilé au délit tenté.

• Les conditions de la tentative punissable.


C'est l'article 121-5 du Code pénal qui définit la tentative: "La tentative est consituée dès lors que manifestée
par un commencement d'exécution, elle n'a été suspendue ou n'a manqué son effet qu'en raison de
circonstances indépendantes de la volonté de son auteur".

On s'aperçoit que 2 conditions cumulatives doivent être réunies pour que la tentative soit réprimée:
• Il faut un commencement d'exécution,
• Une absence de désistement volontaire de l'agent > cela va traduire la permanence de l'intention criminelle.

• Le commencement d'exécution.

Seuls les actes d'exécution sont susceptibles de constituer des tentatives punissables.
Ne sont donc pas punissables les pensées et les actes préparatoires si le processus criminel est interrompu au
cours de la phase de préparation de l'infraction.

La difficulté va être de distinguer l'acte préparatoire non punissable du commencement d'exécution, qui lui est
punissable.
Que décider dans le cas où un individu qui s'apprête à commettre un vol dans un maison, sonne chez la
personne et s'aperçoit finalement que la victime est présente. Le coup de sonnette est-il est acte préparatoire
ou un commencement d'exécution?

La loi ne définit cependant pas le commencement d'exécution.


Pour la cour de cassation, 2 éléments cumulatifs sont exigés:
• L'exigence d'un acte matériel tendant à la consommation de l'infraction càd que le commencement d'exécution
suppose non seulement l'accomplissement par le délinquant d'un acte matériel mais aussi que cet acte soit
proche de la consommation > les tribunaux exigent un rapport de causalité direct entre l'acte et l'infraction.
EX: pour un vol, il y aura commencement d'exécution lorsque le voleur appréhende le sac, le portefeuille d'une
victime.
L'individu qui perce un trou dans une salle de coffre pour y commettre un vol, le perçage de ce trou ne sera pas
désigné comme un vol.
Cette théorie n'a pas fait succès car elle confère l'impunité à un certain nombre d'actes.
• La conception subjective: il y a commencement d'exécution lorsque le délinquant si le délinquant à la volonté
d'aller jusqu'au bout.
EX: un groupe armé qui se tient prêt avant un vol à main armé, cet action sera punissable.

Dans l'affaire LACOUR, en l'espèce, le docteur LACOUR a une maîtresse. Il va payer un tueur à gage, donc lui
verser de l'argent pour qu'il tue le fils adoptif de sa maîtresse. Le tueur à gages va encaisser l'argent et ne va pas
accomplir l'acte. La Chambre criminelle a décidé que le fait de remettre des fonds à un tueur à gages, est trop
éloigné de la consommation de l'infraction > cela n'a pas pour conséquence directe et immédiate de consommer
le crime d'assassinat et que cela consitue seulement un acte préparatoire dans la mesure où le tueur s'est
abstenu. Il n'y a pas meutre, donc il n’y a pas d'infraction punissable. Monsieur LACOUR n'est pas retenu comme
complice car il faudrait qu'il y ait un acte voir une tentative punissable.

La loi du 09 mars 2004 a ensuite été créé et créé l'article 221-5-1 du Code pénal qui réprime le mandant criminel
> à l'heure actuelle, Monsieur LACOUR serait puni.

Aujourd'hui, l'instigation non suivie des faits est ajourd'hui répressible. Elle va résulter de l'intention irrévocable
de l'agent de commettre l'infraction et c'est l'acte accompli par la personne au moment de l'interruption qui
permet de déduire l'intention coupable. Cet acte ne doit laisser aucun doute sur l'intention de l'agent. En effet,
le seul commencement d'exécution ne suffit pas à rentre l'acte répréhensible.

• L'absence de désistement volontaire.

L'article 121-5 dispose : "La tentative est consituée dès lors que manifestée par un commencement d'exécution,
elle n'a été suspendue ou n'a manqué son effet qu'en raison de circonstances indépendantes de la volonté de
son auteur".
Le législateur décide que même si l'agent a franchi le seuil de commencement d'exécution, si de son propre
chef, il décide de se désister volontairement, il sera impuni.
Il faut que le désistement soit VOLONTAIRE et non du à un élément matériel. S'il n'est pas volontaire, l'agent est
punissable.

Il faut aussi que ce désistement soit antérieur à la consommation de l'infraction.

Le désistement volontaire ne doit pas être confondu avec le repenti actif.


Le désistement volontaire se situe au stade du commencement d'exécution. Il consiste à interrompre une
activité délictueuse avant qu'elle n'est produit les conséquences incriminées par la loi au titre de l'infraction
consommée.
Le repenti actif intervient après la consommation de l'infraction. Il va consister pour l'auteur de l'infraction à
réparer le dommage que son acte a engendré.
EX: Un individu penètre dans une maison pour la cambrioler, sans effraction. Une fois à l'intérieur, il renonce à
son projet sans avoir rien dérober. On est en présence d'un désistement volontairement. Il a VOLONTAIREMENT
interrompu l'infraction.
Dans une seconde hypothèse, il dérobe des objets et ressort de la maison. Il entre de nouveau afin de reposer
les objets. L'infraction vol est consommée mais il s'agit d'un repenti actif.

Pour certaines infractions, le législateur peut prévoir une extension de peine ou une réduction de peine > article
422-2 pour la dénonciation d'acte terroriste ; article 222-43 du Code pénal qui concerne le traffic de supéfiants
et la dénonciation de traffic qui peut permettre une réduction de sa peine.

Dans le processus criminel va se dessiner 2 phases: la zone de non répression et celle de répression.
Dans la zone de non répression se trouve la phase de résolution criminelle, et la phase préparatoire.
Dans la zone de répression se trouve la phase d'exécution à savoir le commencement d'exécution et la
consommation de l'infraction.
• L'exécution partielle: commencement d'exécution mais désistement volontaire (zone de non répression) ou
commencement d'exécution et absence de désistement volontaire = tentative punissable.
• L'exécution totale: l'infraction est consommée.

• Le régime juridique de la tentative.

• Les infractions dont les tentatives sont punissables: c'est l'article 121-4 2èmement = la tentative de crime est
toujours punissable. La tentative de délit ne l'est que s'il existe une disposition spéciale de la loi > c'est le cas de
la tentative de vol. L'article ne vise pas les contraventions donc la tentative de contravention n'est pas
punissable. Un certain nombre d'infraction sont exclues par principe de ce fait, à savoir les infractions
d'imprudence qui supposent que le résultat n'a pas été recherché.

• Les modalités de répression de la tentative: selon l'article 121-4, l'auteur de la tentative est assimilé à l'auteur
de l'infraction donc il encourt les mêmes peines.

PARAGRAPHE 2: Les comportements incriminés sans résultat.

Certains comportements sont jugés tellement graves, qu'ils sont punis même s'ils n'ont causé aucun dommage.

Traditionnellement, on distingue 2 catégories d'infraction qui répondent à ce cas de figure:


• Les infractions formelles.
• Les infractions obstacles.

• Les infractions formelles.

L'infraction formelle est une infraction qui est réputée consommée indépendemment de son résultat réel càd
même si le résultat voulu n'a pas été obtenu.
EX: l'empoisonnement défini comme "le fait d'attenter à la vie d'autrui par l'emploi ou l'administration de
susbtances de nature à entraîner la mort". L'infraction est constituée dès l'administration des substances même
si aucun résultat ne s'en suit. L'acte est puni même s'il ne produit aucun préjudice.
Ce régime de l'infraction formelle amène 2 remarques;
• La survenance du résultat ne change rien à la qualification: si on a empoisonné une victime, qu'elle décède ou
non, la qualification reste la même.
• L'acte, qui, au regard d'une infraction matérielle sera un désistement volontaire, ne constitue qu'un repenti actif
que si l'infraction est formelle.
EX: un individu jette sa victime à l'eau, mais qu'il la retire aussitôt avant que la mort n'est fait son œuvre >
désistement volontaire car l'homicide volontaire est une infraction matérielle consommée par le décès de la
victime. Au contraire, si l'individu admnistre un poison à sa victime mais que dans les secondes qui suivent, il lui
admnistre un contre poison > repentir actif. L'empoisonnement est consommé > infraction formelle.

• Les infractions obstacles.

C'est l'incrimination d'un comportement dangereux sans conséquence dommageable immédiate.


EX: L234-1 pour la conduite en état d'ivresse > infraction obstacle car punie en tant que telle, nonobstant de
toute atteinte aux personnes. Elle l'est car elle peut être à l'origine d'un accident dommageable pour autrui.

Le législateur érige en infraction autonome un comportement dangereux pour prévenir la commission d'une
autre infraction, type homicide involontaire dans la conduite en état d'ivresse.

L'infraction obstacle differt de l'infraction formelle par le fait que si le résultat se produit, va caractériser une
autre infraction puisqu'en réprimant un comportement initial, le législateur entend faire obstacle à la
commission d'une autre infraction.

Les infractions obstacles sont extrêment nombreuses puisqu'elles sont d'une prévention importante.

Elles permettent d'incriminer en tant qu'infraction autonome des comportements qui sont des actes
préparatoires à la commission d'infractions plus graves qu'il n'est pas possible de réprimer au titre de la
tentative.

Le régime juridique de l'infraction obstacle différent du régime juridique de l'infraction formelle.


Dans le cas d'une infraction formelle, le résultat ne modifie en rien la conséquence pénale pour l'auteur de
l'infraction.
En matière d'infraction obstacle en revanche, la survenance du résultat va changer la situation du délinquant.
Cela peut la changer par addition, soit pas subsitution.
• Par addition > la production du dommage laisse subsister l'infraction obstacle mais lui ajoute une nouvelle
infraction.
EX: le conducteur ivre, conduit et tue un piéton = conduite en état d'ivresse + un homicide involontaire.
• Par substitution: il y a alors soit la production du dommage qui fait disparaître l'infraction obstacle au profit
d'une infraction plus grave qu'elle avait pour objectif d'éviter (EX: le complot est absorbé par l'attentat) ; soit la
production du dommage transforme l'infraction obstacle en circonstance aggravante de l'infraction (EX:
l'effraction est une circonstance aggravante du vol).

SECTION 2: L'élément intentionnel de l'infraction.

C'est le second élément auquel est rattaché la notion de faute.


En effet, il faut que l'individu est matériellement accompli un acte interdit par la loi mais il faut aussi que cet
acte lui soit reprochable, donc qu'elle ait commis une faute pénale.
Cette faute peut revêtir des formes très diverses: faute intentionnelle, faute non-intentionnelle, faute
contraventionnelle.

PARAGRAPHE 1: La faute intentionnelle.

Les infractions intentionnelles sont très nombreuses en droit français puisque la majorité des délits, la quasi-
totalité des crimes et même certaines contraventions ne peuvent exister sans intention.
Là encore, il n'existe aucune définition légale de l'intention. Elle est évoquée dans l'article 121-3 mais elle n'est
pas définie.
C'est la doctrine qui a du définir l'intention en cherchant ce qui se dissimule derrière cette notion.
La faute intentionnelle, c'est la volonté coupable, càd le dol. Dans cette intention coupable, il existe différent
degré. A côté du dol général existe des dols particuliers.

• Le dol général.

Le dol général c'est l'élément moral minimal. C'est le plus petit dénominateur commun des infractions
intentionnelles. Ce dol général consiste en la volonté de commettre un acte, que l'on sait interdit par la loi.
EX: le fait de porter une décoration officielle alors que l'on sait que l'on en a pas le droit, suffit à caractériser
l'élément moral.

Le dol général se constitue de deux éléments cumulatifs:


• La conscience de commettre une infraction,
• Et la volonté d'accomplir tout de même l'infraction.

Il est important de distinguer l'intention des mobiles. Cette distinction est capitale car l'intention est nécessaire
à l'existence de l'infraction. Le mobile, lui, est indifférent à l'existence de l'infraction.

L'intention a un caractère abstrait. Pour une infraction donnée, elle est toujours la même.
EX: pour les meutres > l'intention est la même pour tous à savoir tuer autrui.

Les mobiles sont les raisons personnelles qui ont poussées une personne à commettre une infraction. Pour une
même infraction, les mobiles varient selon les individus. Le mobile n'est pas pris en compte dans la définition de
l'intention.
EX: la plaisanterie > chez des jeunes en contrat d'apprentissage qui travaillent dans un garage. Un groupe de
garçon, par plaisanterie décide d'introduire dans le rectum d'un de leur camarade un gonfleur de pneu. Ces
jeunes ont été condamnés pour coups et blessures volontaires. La plaisanterie est sans portée sur l'intention.
Il arrive cependant que les mobiles soient pris en compte, notamment en présence du dol aggravé.

• Les dols particuliers.

Il s'agit du dol spécial et du dol aggravé.

1. Le dol spécial.

Un certain nombre d'infractions ne suffisent pas d'un dol général càd qu'elles vont supposer un élément moral
plus caractérisé.
Cette intention particulière appelée "dol spécial" c'est l'intention d'atteindre un certain résultat prohibé par la
loi.

Ce résultat peut correspondre exactement à l'intention de l'agent.


EX: l'agent a tué exactement la personne à qui il souhaitait donner la mort.

On est en présence alors d'un dol determiné. Mais il peut arriver que le résultat ne corresponde pas au résultat
qui était prévu > discordance entre l'intention et le résultat. Cette discordance peut couvrir 2 situations
précises:
• Le dol indeterminé que l'on appelle aussi "le dol imprécis".
• Le dol dépassé.

• 1.1. Le dol indeterminé ou dol imprécis.

Dans cette situation, l'agent a voulu un acte. Il a cherché un résultat mais dans ce cas, le résultat de l'action
intentionnelle n'est pas connu de l'agent par avance.
2 possibilités: soit parce que la dommage qu'il a l'intention de commettre est imprécis soit parce que la victime
de son acte n'est pas précisemment déterminée.
1ère possibilité de dol indeterminé:
C'est l'hypothèse où un agent est désireux de commettre une infraction mais il ne sait pas avant son acte, en
quoi le résultat va consister exactement.
EX: un individu frappe volontairement une autre personne avec une barre de fer > par avance, l'auteur des
violences a l'intention de blesser l'autre personne mais il ne peut pas, par avance, connaître l'importance des
blessures qui en résulteront, et ce parce que la gravité va dépendre en parti de la résistance de la victime. Il peut
provoquer soit une simple foulure soit une mutilation.

C'est la raison pour laquelle le législateur estime que la personne sera punie en fonction du résultat qui s'est
effectivement produit. En fonction du résultat plus ou moins grave, la volonté s'annalysera soit en terme de
contravention et ce jusqu'à un délit de coups et blessures volontaires ayant entraîné une mutilation
permanente.

2ème possibilité de dol indeterminé:


L'auteur des faits a l'intention d'obtenir un résultat dommageable par son comportement, sans connaître par
avance sa ou ses victimes.
Il n'a pas l'intention de commettre ses actes à l'encontre d'une personne determinée > cas du terroriste qui va
poser une bombe dans le métro etc.
L'indetermination de la victime dans l'esprit de l'agent est sans résultat sur le caractère intentionnel de l'acte.
L'auteur ayant prévu la réalisation d'un dommage, il est censé l'avoir voulu et l'infraction reste intentionnelle.
Ce dol indeterminé est puni comme un dol determiné.

• 1.2. Le dol dépassé ou praeter intentionnel.

Le dol est dit dépassé lorsque le résultat de l'acte infractionnel a dépassé les prévisions de l'auteur de
l'infraction. Ici, on a un auteur qui voulait occasionné un dommage mais le dommage causé dépasse largement
celui qu'il avait l'intention de provoquer.

Cela signifie que l'agent n'a pas accepté le risque du résultat. C'est l'hypothèse notamment de la personne qui
tue sa victime alors qu'il souhaitait seulement la blesser.

La question se pose de savoir si l'on doit s'attacher à l'intention (ici, violences volontaires) ou bien au résultat
obtenu (ici, homicide).

La réponse du législateur oscille entre la voie de la sévérité et celle du compromis. Il existe des hypothèses où
le législateur fait preuve d'une grande sévérité càd qu'il va punir l'auteur des faits en fonction du résultat.
EX: article 322-10 du Code Pénal. Cet article punit un individu qui a mis le feu volontairement à un bien
appartenant à autrui et dans l'incendie, une personne décède. Cet article punit de la réclusion criminelle à
perpetuité celui qui ayant incendié un bien appartenant à autrui à entraîner la mort d'autrui.
Le même raisonnement a été retenu pour la séquestration lorsqu'il en résulte de la mort d'une personne.

Dans d'autres cas, le législateur a prévu une répression intermédiaire entre celle résultant de l'intention et celle
découlant du résultat > compromis.
Ici, il tient compte à la fois de l'intention et du résultat et va punir l'auteur des faits plus sévèrement que s'il était
jugé simplement sur ses intentions mais moins sévèrement que s'il était jugé uniquement en fonction du
résultat.
EX: une personne en frappe une autre, cette personne tombe, se blesse à la tête et meurt. Ici, le législateur a
prévu une peine intermédiaire prévue à l'article 222-7 du Code Pénal qui punit l'auteur de coups volontaires
ayant entraîner la mort sans l'intention de la donner d'une peine de 15 ans de réclusion criminelle. Cette peine
est plus forte que celle que l'on aurait appliqué à celle de violences n'entraînant pas le décès (222-9, 10 ans de
réclusion) mais elle est moins forte que celle que l'on aurait appliqué à l'auteur d'un homicide volontaire (article
221-1, et 30 ans de réclusion criminelle).

2. Le dol aggravé: la prise en compte des mobiles par le législateur.

La loi a érigé les motifs en élément constitutifs de l'infraction et ils font parti de l'élément intentionnel: à la
volonté s'ajoute un mobile particulier.
Ce mobile est l'équivalent d'une circonstance aggravante.

Le mobile terroriste entraîne l'aggravation des peines encourues pour un certain nombre d'infractions: vol,
atteinte volontaire à la vie, la profanation de sépulture etc.

C. La preuve de l'intention.

Ce qui va poser problème, c'est la preuve de la volonté. Ici, il n'est pas nécessaire que la partie poursuivante
prouve que l'agent connaissait le caractère illicite de son acte, càd que l'agent connaissait la loi car "Nul n'est
censé ignorer la loi". La connaissance de la loi est présumée.

C'est à la partie poursuivante d'apporter la preuve de tous les éléments constitutifs de l'infraction donc de
l'élément matériel mais aussi de l'élément intentionnel. En effet, une juridiction ne pourra pas condamner un
délinquant si l'élément intentionnel n'est pas prouvé.

Il va falloir que le Ministère Public apporte la preuve que l'agent a eu la volonté de commettre cet acte défendu
par la loi. Ce n'est pas simple à apporter car elle porte sur un élément immatériel mais en pratique la tâche du
parquet a été grandement facilitée par la jurisprudence et ce car elle établie une distinction selon les infractions.
Elle distingue:
• Les infractions où les actes constitutifs de la conduite matérielle porte en eux-mêmes le résultat: lorsque le
Ministère Public aura apporter la preuve de l'élément matériel, il aura en quelques sortes prouvé que l'auteur
voulait le résultat. La faute intentionnelle est quasiment présumée car elle se déduit de l'exécution matérielle
des faits.
EX: si on a un individu qui a soustrait la voiture d'un autre individu > vol d'une voiture. Si la preuve existe que X a
soustrait la voiture de Y en instaurant un système dérivé de démarrage du moteur, cette constation permettra
au juge de conclure que X a agit frauduleusement càd volontairement en fraude des droits de Y.
• Les infractions pour lesquelles le résultat est séparable de la conduite matérielle: ici le travail du magistrat se
complique parce que le Ministère Public va devoir prouver cette intention d'obtenir le résultat.
EX: un couple qui vivent ensemble dans un même appartement avec des revenus modestes. Le mari adore les
œuvres d'art, les vole et les positionne sur les murs de son appartement. Des œuvres d'arts sont ainsi
accumulées au domicile de ces époux. A partir de ces faits, le juge pourra déduire l'intention de recèle chez
l'épouse car elle a chez elle ces œuvres.
EX: M. X désire tuer M. Y. X exécute son projet en renversant M. Y avec sa voiture alors que celui-ci traverse une
rue. Y meurt. Ici, pour punir X de meurtre, il va falloir apporter la preuve que X voulait tuer. Or, ici, l'acte
matériel est insuffisant en lui-même pour apporter la preuve de la volonté de X si l'apparence plaide pour un
accident. Ici, si l'on a pas d'autres éléments qui laissent à penser que l'on a une volonté meutrière, X risque
d'être poursuivi pour homicide involontaire.

PARAGRAPHE 2: La faute non intentionnelle.

Dans la faute non intentionnelle, la volonté de l'agent ne fait pas défaut. Ce qui manque, c'est la recherche
consciente de tel ou tel résultat prohibé par la loi. L'agent a voulu son geste mais n'a eu ni la volonté, ni la
conscience de ses conséquences: l'auteur a été imprévoyant.

Ces fautes non intentionnelles sont définies à l'article 121-3 al. 2/3/4 du Code pénal. L'analyse de ces textes
montre qu'il existe 2 catégories de faute non intentionnelle:
• La faute d'imprudence ordinaire appelée aussi "faute simple",
• La faute d'imprudence qualifiée.

• La faute d'imprudence ordinaire ou "faute simple" (article 121-3 al. 3 du Code Pénal).

Le législateur ne donne pas de définition de la faute ordinaire mais l'article 121-3 al. 3 énumère ses différentes
manifestations.
Il peut ainsi y avoir délit non intentionnel en cas de faute d'imprudence, de négligeance, ou bien d'un
manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement.
Cette faute suppose à la fois une imprévoyance et une indiscipline.

• Nécessité d'une imprévoyance.

L'auteur de cette faute a fait preuve d'imprévoyance dans la mesure où il n'a pas prévu les conséquences
dommageables de son acte. Il en résulte d'une part que sa faute n'est pas intentionnelle et d'autre part, qu'elle
doit avoir entraîner la réalisation d'un dommage.

• En cas de faute d'imprudence ordinaire, il n'existe aucune intention de violer la loi pénale. L'auteur des faits n'a
pas prévu la réalisation du dommage dans la mesure où il n'a pas eu l'intention de provoquer le dommage > pas
de dol spécial. Le plus souvent, la personne n'a même pas eu conscience de commettre un délit d'imprudence >
pas non plus de dol général. Cette absence d'intention n'équivaut pas à l'absence de volonté.
L'acte qui caractérise l'imprudence ou la négligeance peut très bien être un acte volontaire.
EX: un automobiliste a volontairement dépassé le véhicule qui le précedait avant d'entrer en collision avec le
véhicule venant en sens inverse, entraînant un mort.
Dans l'hypothèse d'une faute d'imprudence, ou de négligeance, la personne n'a pas la conscience de commettre
une infraction. Ici, le conducteur pensait avoir le temps d'effectuer son dépassement.

• La faute d'imprudence ou de négligence suppose la réalisation d'un dommage. Cette imprévoyance implique la
survenance d'un dommage qui n'avait pas été prévu. C'est justement parce que ce comportement a causé un
dommage que le juge, a posteriori va devoir se demander si l'auteur n'a pas été imprévoyant. Si la réponse est
positive, il sera coupable d'un délit d'imprudence ou de négligeance. En l'absence de résultat dommageble, il n'y
a pas de délit d'imprudence ou de négligeance.
C'est ce qui exclue toute répression en l'absence de tout résultat, pour tentative de délit d'imprudence.
En ce qui concerne les atteintes involontaires à la personne, c'est la gravité du dommage occasionné qui fixe la
mesure de répression de la faute d'imprudence ou de négligeance.
Ainsi, la répression est proportionnée à l'importance du dommage et non à la gravité de la faute.
EX: un conducteur perd le contrôle et renverse un piéton. On va démontrer que selon l'importance du
dommage, la qualification retenue sera différente. Il encourt une peine de 3 ans d'emprisonnement et 75K€
d'amende s'il a causé la mort de la victime (article 221-6). Ce même conducteur encourt une peine de 2 ans
d'emprisonnement et 30K€ d'amende s'il a causé une incapacité totale de travail de + de travail. Enfin, il encourt
une amende de 1500€ (contravention) si l'incapacité de travail est inférieure ou égale à 3 mois.

A résultat égal, la faute non intentionnelle est réprimée moins sévèrement que la faute intentionnelle.

• Nécessité d'une indiscipline.

Il y a eu non respect d'une discipline (social) au regard des règles de sécurité en vigueur. La personne ici a fait
preuve d'indiscipline car elle a violé une règle de prudence qui s'imposait à elle ou bien elle a négligé de prendre
les précautions qu'elle aurait normalement du respecter.

Pour déterminer si la personne a été imprudente ou négligeance il va falloir rechercher si elle a violé une règle
d'imprudence ou de sécurité. Il va falloir rechercher si une telle règle existe.

Deux situations peuvent se présenter:


• La règle de conduite est inscrite dans la loi ou le règlement. Pour que la faute soit établie, la partie poursuivante
devra démontrer l'existence de la règle, puis que la règle a été violée et ensuite que cette violation a causé le
résultat exigé par la loi. On a une règle qui a été violée et c'est cette violation qui a causé le résultat exigé par la
loi.
Cette situation est fréquente en matière de sécurité routière, de la santé ou de sécurité du travail.
EX: un automobiliste qui dépasse et une véhicule qui arrive en face > le chauffeur en face décède. Dans cette
hypothèse, le conducteur du véhicule qui dépasse sera poursuivi pour homicide involontaire mais aussi pour la
contravention de dépassement dangereux.
Une contravention peut ainsi être retenu en plus du délit d'imprudence.
• La règle de conduite n'est pas inscrite dans une loi ou un règlement. Dans un domaine d'activité considéré,
l'agent ne s'est pas conduit raisonnablement > modèle du "bon père de famille".
La partie poursuivante va devoir démontrer quelle était la conduite à tenir et en quoi le prévenu s'est écarté de
cette conduite. Le juge portera alors un jugement de valeur sur la conduite de l'agent.
EX: un chasseur voulait tiré sur un lapin et tire en réalité sur un autre chasseur. Ici, le juge va rechercher quelle
était la conduite à tenir dans une telle hypothèse. Il n'aurait pas du tirer, il l'a tout de même fait, il sera poursuivi
pour blessures involontaires.

• Les fautes d'imprudence qualifiées.

Dans le cas où le lien de causalité est indirect, la responsabilité pénale de la personne physique (auteur du
dommage) ne peut être engagée que si elle a commis une faute d'imprudence qualifiée. Cette exigence joue
tant pour l'auteur indirect (celui qui a crée ou qui a contribué à créer le dommage)(EX: un véhicule est garé sur
un trottoir étroit. Les gens lorsqu'ils arrivent à la hauteur du véhicule doivent passer sur la chaussée. Une
personne descend et est renversée par un bus. Le véhicule est un auteur indirect.) mais aussi pour l'auteur
média à savoir la personne qui n'a pas pris les mesures permettant d'éviter le dommage (EX: du propriétaire
d'un véhicule qui va le confier à un tiers alors qu'elle sait que le tiers n'est pas en possession du permis de
conduire).

Plus le lien de causalité est indirect, plus la faute reprochée doit être grande.

Il existe 2 fautes d'imprudence qualifiées:


• La faute de mise en danger délibérée.
• La faute caractérisée.

• La faute de mise en danger délibérée (article 121-3 al. 2).

Entre un individu qui viole intentionnellement la loi pénale (faute intentionnelle) et un individu qui cause un
dommage sans en avoir conscience par pur imprudence/négligeance (faute non intentionnelle d'imprudence ou
de négligeance), on a une situation intermédiaire qui est celle de la faute de mise en danger délibérée.

Cette faute se situe entre le dol et la faute pénale ordinaire.

La faute de mise en danger délibérée est définie comme une violation manifestation délibérée d'une obligation
particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement.
EX: ce peut être un entrepreneur qui a un échaffaudage pas aux normes et qui fait quand même monter des
ouvriers dessus ou le capitaine d'un bateau qui connait la capacité d'un bateau, qui le sait en mauvais état et qui
fait quand même monter trop de personne. Ce peut aussi être aussi une personne qui circule à contresens d'une
autoroute à la suite d'un pari.

Cette faute de mise en danger délibérée suppose:


• Que la violation porte sur une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le
règlement.
• Une volonté délibérée = la personne connaissait l'obligation mais a choisi de ne pas la respecter.

La seule différence par rapport à l'intention tient au fait que le dommage n'a pas été recherché par l'agent mais
la faute est VOLONTAIRE.

Ce qui est difficile à apporter, c'est la preuve de l'intention.


EX: un conducteur décide délibéremment de brûler un feu rouge dans un carrefour sans visibilité. Il faudra
démontrer que l'inobservation de la signalisation résulte clairement d'un choix du conducteur càd que ce n'est
pas une simple inattention. Cette preuve ne pourra être établie que dans des circonstances particulières > ex: le
conducteur avait déjà grillé plusieurs feux et le conducteur de derrière l'a vu faire. On a également les caméras
de surveillance. Ce peut aussi être la personne qui s'est vantée sur les réseaux sociaux. Si la preuve n'est pas
apportée, on aura simplement une contravention au code de la route qui sera constituée.

La mise en danger délibérée est extrêmement répréhensible > il est incriminé même en l'absence de dommage.
Si la faute délibérée a provoqué un dommage, le Code pénal prévoit qu'elle constitue une circonstance
aggravante d'un certain nombre d'infraction > atteinte à l'intégrité d'autrui par exemple.

Si la faute n'a pas causé de dommage, elle sera sanctionnée comme un délit autonome, celui de risque causé à
autrui (article 223-1 du Code pénal).

• La faute d'imprudence caractérisée (article 121-3 al. 4 infine -à la fin- du Code Pénal).

Selon cet article, la faute d'imprudence caractérisée n'est constituée que si l'auteur a exposé autrui à un risque
d'une particulière gravité qu'elle ne pouvait ignorer.

Celle-ci suppose:
• La nécessité d'un certain degré de gravité de la faute, une faute simple est insuffisante,
• La faute doit exposer autrui à un risque d'une particulière gravité. Dans la pratique, cette gravité résulte de la
nature du risque: la mort, des blessures très graves, une pollution importante etc.
• La personne ne pouvait ignorer le risque auquel elle expose autrui > le dommage qui s'est produit était
prévisible. Cette personne a conscience des risques qu'elle crée mais pas du résultat.

EX: constitue une faute caractérisée l'hypothèse où un garagiste prête un véhicule à un client et ce véhicule
avait des pneus totalement défectueux, usées. L'un d'eux a éclaté et il a provoqué un accident mortel.
EX BIS: dans un établissement secondaire, les élèves veulent faire une fête de fin d'année, et un professeur a
autorisé les boissons alcoolisées et donc leur consommation. Cela a entraîné chez l'un des lycéens un coma
éthylique entraînant sa mort.

PARAGRAPHE 3: La faute contraventionnelle.

Elle constitue en l'inobservation d'une prescription réglementaire qui ne suppose aucune intention de violer la
loi pénale et aucune imprudence ou négligeance.

Elle est constituée à partir du moment où la règle de droit est transgressée, à partir d'une moment où la
matérialité des faits est constatée.

La faute est présumée.

RAPPEL: Les crimes sont toujours intentionnels, les délits, en principe sont intentionnels mais il peut y avoir délit
d'imprudence, de négligeance ou de mise en danger délibérée de la personne d'autrui lorsque la loi le prévoit
(non intentionnels donc). Les contraventions sont en principe constitués par une simple faute
contraventionnelle présumée. Il existe tout de même des contraventions qui supposent une faute
intentionnelle ; c'est le cas par exemple de l'art. R625-5 qui réprime d'une amende de 1500€ les violences
volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail d'une durée inférieure ou égale à 8 jours.
Il existe aussi des contraventions qui supposent une faute d'imprudence ou de négligeance, par exemple
l'article R625-2 (5ème classe) pour les atteintes involontaires à l'intégrité de la personne ayant entraîné une
incapacité de travail inférieure ou égale à 3 mois. Egalement, on a des contraventions qui suppose une mise en
danger délibérée: R625-3 qui sanctionne une contravention de la 5ème classe, le fait par un manquement
délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le réglement de porter atteinte à
l'intégrité d'autrui sans qu'il résulte d'une incapacité de travail.

TITRE 3: La responsabilité pénale.


La responsabilité pénale est définie par l'obligation pour une personne de répondre de ses actes. Notre droit
part d'un postulat qui est le suivant: les Hommes libres et conscients doivent répondre de leurs actes.
A partir du moment où une infraction a été commise matériellement, cette infraction doit être imputée à la
personne ou aux personnes qui ont participé à la commission de cette infraction. Il est donc nécessaire de
déclarer, de déterminer quelles sont les personnes pénalement responsables de l'infraction.
Lorsqu'une infraction a été commise, cela ne va pas pour autant entraîner la responsabilité de l'auteur de
l'infraction. En effet, il existe des circonstances, qui sous certaines circonstances constituent des causes
d'irresponsabilité ou d'atténuation de la responsabilité.

Chapitre 1: La détermination de la personne pénalement responsable.


On a 2 catégories de personne pouvant être pénalement responsable: les personnes physiques et les personnes
morales.

SECTION 1: La responsabilité pénale des personnes physiques.

Le droit pénal connait 2 façons d'être pénalement responsable: soit on est l'auteur de l'infraction, soit on en est
le complice.

Ces 2 façons obéissent à des règles particulières mais elles sont gouvernées par un principe général commun qui
est le principe de la responsabilité personnelle.
Ce principe selon lequel la repsonsabilité pénale est une responsabilité individuelle est inscrit à l'article 121-1 du
Code pénal. Cet article dispose: "Nul n'est pénalement responsable que de son propre fait". Une personne ne
peut pas voir sa responsabilité engagée si elle n'a pas elle-même participé à la perpétration de l'infraction. Ce
principe exclut toute responsabilité pénale du fait d'autrui, contrairement à ce que prévoit le Code civil.

EX: un mineur commet des violences, et son père est seul titulaire de l'autorité parentale. Le père ne peut pas
être condamné pénalement pour cette infraction mais il est civilement responsable des dommages causés par
son enfant mineur.

SOUS SECTION 1: L'auteur de l'infraction.

Qu'est-ce qu'un auteur? La définition est donnée à l'article 121-4 du Code pénal: l'auteur c'est la personne qui
commet personnellement les faits incriminés ou bien lorsque la tentative est incriminée, tente de les
commettre.
L'auteur principal de l'infraction est celui qui a accompli personnellement les actes constitutifs de l'infraction.
Dans la plupart des infractions, l'auteur est un auteur matériel.
Certaines infractions sont définies de telle manière que l'auteur peut ne pas avoir commis les actes matériels
incriminés par la loi. On est en présence d'un auteur moral. C'est le cas du génocide prévu par l'article 211-1 du
Code pénal où il est indiqué "de commettre ou de faire commettre".

On peut également avoir participé à une infraction comme co-auteur: c'est celui qui a personnellement accompli
tous les éléments constitutifs de l'infraction mais en collaboration avec une ou plusieurs autres personnes.
L'infraction est le fait de plusieurs auteurs. Il arrive que la coaction entraîne une aggravation de la peine. C'est le
cas du vol prévu à l'article 311-4 premièrement du Code pénal.

• Les incidences du fait d'autrui: infractions imputables aux dirigeants d'entreprise. Ici, on a un dirigeant
d'entreprise poursuivi pour une infraction commise par un préposé. Le dirigeant peut être poursuivi car il pèse
sur lui l'obligation de faire respecter dans la gestion quotidienne de son entreprise, l'ensemble de la législation
applicable et le fait que l'un des salariés de l'entreprise ne respecte pas les prescriptions imposées par des textes
revient à imputer une faute au chef d'entreprise qui a, en quelques sortes, perdu la maîtrise de l'entreprise qu'il
dirige. On lui reproche de ne pas avoir empêcher l'infraction qui a été commise. Il n'a pas pris toutes les
dispositions qui s'imposaient.
Deux conditions pour cette responsabilité pénale du dirigeant: la commission d'une infraction par le préposé et
l'existence d'une faute personnelle imputable au dirigeant.
Cette infraction va consister dans la violation d'une prescription à la législation ou la réglementation à laquelle
l'entreprise est soumise.
Ensuite, il doit y avoir l'existence personnelle d'une faute imputable au dirigeant. Ici la jurisprudence a établi une
presomption de faute. A partir du moment où un salarié à violer une prescription légale, cela implique une
négligeance fautive du dirigeant dans son devoir de contrôle ou de surveillance. Rien n'interdira au dirigeant de
prouver qu'il n'a commis aucune faute mais ce sera extrêmement difficile car les juridictions pénales ont une
conception très rigoureuse de ce devoir qui incombe au dirigeant. Il pourra, si possible utiliser la technique de
délégation de pouvoir donc va s'exonérer par le preuve de délégation de pouvoir. La Cour de cassation a admis
que le dirigeant ne pouvait pas tout surveiller par lui-même ,et qu'une partie de ce devoir de surveillance
pouvait être délégué. Elle a cependant entouré cette délégation de condition extrêmement restrictive.
Ces conditions peuvent être regroupées en 3 catégories:
La première catégorie concerne le déléguant: l'entreprise doit être d'une certaine importance pour qu'il ne
puisse pas veiller par lui-même au respect de la legislation.
La 2nde catégorie est relative au délégué: celui-ci doit appartenir à l'entreprise. Le délégué doit être qualifié, càd
qu'il doit être pourvu de la compétence et de l'autorité nécessaire pour veiller aux mesures édictées. Il doit avoir
la capacité de donner des ordres et doit tenir ses opuvoirs du chef d'entreprise.
La 3ème catégorie concerne l'acte de délégation. Cet acte doit présenter certaines caractéristiques. Cette
délégation doit concerner un domaine particulier, impossibilité de la délégation générale. Elle sera également
inopérante si effectuée le jour de l'accident. D'un point de vue formel, la délégation n'est pas forcément écrite
mais peut résulter d'une note de service, du contrat d'embauche ou de l'organigramme mais doit être certaine.
Cette preuve de délégation incombera au chef d'entreprise.

L'exonération sera totale si elle est acceptée et sera transferée sur le délégataire.

SOUS SECTION2: Le complice.

La définition de la complicité est inscrite à l'article 121-7 du Code pénal. Il énonce qu'est complice d'un crime ou
d'un délit, la personne qui sciemment par aide ou assistance en a faciliter la préparation ou la consommation.
Est également complice la personne qui par don, promesse, menace, ordre, abus d'autorité ou de pouvoir aura
provoqué une infraction ou donner des ordres pour la commettre.

Le complice ne réalise pas les éléments de l'infraction, il coopère simplement à la réalisation de l'infraction par
un acte matériel distinct de l'acte matériel de l'infraction mais avec intention.
EX: va fournir l'arme, va surveiller les alentours de l'immeuble…

Il faut distinguer celui qui commet les éléments constitutifs de l'infraction de celui qui aide.

Pour que la complicité soit punissable, certaines conditions doivent être réunies.

PARAGRAPHE 1: Les conditions de la complicité.

CHAPITRE 2: Les causes d'irresponsabilité ou d'atténuation de la responsabilité pénale.


Lorsqu'une infraction a été matériellement commise (tentée ou consommée), le délinquant ne va pas encourir
de plein droit la sanction prévue par la loi.

Il ne pourra être condamné à une peine que lorsque le juge le reconnait pénalement responsable.

L'imputabilité, c'est la capacité de l'agent de comprendre et de vouloir son geste. Elle consiste dans la possibilité
de mettre la faute au compte de celui qui la commise.

La culpabilité, c'est l'élément moral de l'infraction. Elle suppose la commission d'une faute qui peut être soit
intentionnelle soit d'imprudence ou de négligeance et cette faute constitue l'élément moral de l'infraction.
S'il n'y pas de faute, pas de culpabilité, ni d'infraction.

Pour qu'il y ait responsabilité pénale, càd pour que le délinquant réponde de ces actes, il faut qu'il ait commis
une faute (culpabilité) et que cette faute puisse lui être imputée. Ce n'est que si ces 2 conditions sont réunies
que la responsabilité pénale de l'agent sera pleinement engagée.

Aux articles 122-A à 122-8 du CP, le législateur prévoit des causes d'irresponsabilité ou d'atténuation de la
responsabilité pénale. Ces causes sont réparties par la doctrine en 2 catégories. On a les causes subjectives et les
causes objectives.
Ces causes subjectives sont des circonstances propres à la personnalité de l'auteur des faits et elles affectent ses
facultés intellectuelles, son libre arbitre et donc sa faculté de comprendre et de vouloir l'acte.
Elles n'empêchent pas l'infraction de se constituer mais elles empêchent d'imputer une faute à la charge de
l'auteur de l'infraction puisque celui-ci ne disposait pas de son libre arbitre lorsqu'il la commise. Dans ce cas,
l'auteur de l'infraction sera déclaré pénalement irresponsable.

Quant aux causes objectives, ce sont des circonstances extérieures à la personnalité de l'auteur de l'infraction.
En présence de ces circonstances, l'acte commis perd son caractère infractionnel. L'acte est justifiée par cette
cause objective. L'auteur n'encourra aucune responsabilité pénale pour son acte.
Les causes objectives suppriment la responsabilité pénale et par voie de conséquences, la peine.

Les causes objectives et subjectives conduisent à une même résultat > pas de peine. Mais dans le premier cas -
causes subjectives-, les raisons tiennent à la personne de l'auteur de l'acte, alors que dans le 2ème cas, les
raisons sont extérieures à la personne de l'auteur de l'acte.

SECTION 1: Les causes subjectives d'irresponsabilité pénale ou d'atténuation de la responsabilité


pénale.

Ces causes sont liées à la personne ou à la personnalité de l'auteur de l'infraction.

Elles peuvent être:


• Le trouble psychique,
• La contrainte,
• L'erreur de droit.

PARAGRAPHE 1: Le trouble psychique ou neuropsychique (art. 122-1).

Cet article 122-1 a été modifié par la loi du 15 août 2014 (Taubira, Ministre de la Justice) > loi relative à
l'individualité des peines.

"N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte au moment des faits d'un trouble psychique
(…)"

A la lecture de cet article, le législateur distingue 2 situations selon la gravité du trouble.

La 1ère situation est celle où le trouble psychique ou neuropsychique a abolit le discernement ou le contrôle
des actes de l'agent. Cette personne sera déclarée pénalement irresponsable.

La 2nde situtation concerne l'hypothèse où le trouble psychique a seulement alteré le discernement ou le


contrôle des actes de l'agent. Ce trouble entraîne une atténuation de la responsabilité pénale.

• L'irresponsabilité pénale.

L'article 122-1 exige la réunion de 3 conditions:


• Un trouble psychique ou neuropsychique > le législateur vise toutes les formes de troubles mentaux quelque
soit leur origine, ou leur nature.
EX: il peut s'agir d'une maladie provenant d'un trouble psychique, de troubles d'origine toxicologique etc.
Mais dans toutes ces hypothèses, le trouble ne constituera une cause d'irresponsabilité pénale, que s'il présente
une particulière gravité.
• Le trouble doit avoir provoqué la disparition du discernement. La personne a soit perdu la capacité de
comprendre (= pas à même de mesurer le caractère illégal de sonacte) soit a perdu la capacité de vouloir =
contrôler ses actes.
• Ce trouble a du exister au moment des faits. C'est au moment de la commission de l'infraction et c'est à ce
moment que s'apprécie la responsabilité ou l'irresponsabilité pénale de l'agent.
Le problème qui va se poser est la preuve du trouble psychique ou neuropsychique. Il ne se présume jamais
même si l'agent est un incapable majeur placé sous tutelle, ou que l'agent est interné dans un hôpital
psychatrique au moment des faits.
L'appréciation du trouble est une question de fait donc relève du pouvoir souverain d'appréciation des juges du
fond.

Comment apporter la preuve du trouble? > en règle général, elle va être apportée suite à une expertise
psychatrique. Elle pourra être demandée par le juge d'instruction, suite à la demande de l'avocat de la défense,
soit à la demande des juges du fond.
Pour certaines infractions, cette expertise est de droit pour pouvoir être jugées.
L'expert va rendre un avis sur le point de savoir si au moment de la commission de l'infraction, l'agent était
atteint d'un trouble mental. L'avis ne lie pas les juges mais si le rapport d'expertise conclut à l'existence d'un
trouble mental excluant tout discernement, les juges du fond vont déclarer irresponsable l'auteur des faits.

EX: un trouble psychique est reconnu par l'expert. La personne sera reconnue pénalement irresponsable pour
cause de trouble mental et cette personne ne pourra faire l'objet d'une condamnation. La décision contiendra la
constation que la personne a commis les faits en question. La personne a bien commis mais elle est
irresponsable pénale pour trouble mental qui a abolit son discernent. Le jugement s'arrête là pour la personne
sur un point de vu pénal. Elle ne peut pas être déclarée coupable et ne peut pas faire l'objet d'une peine.
Si la personne avait été placée sous contrôle judiciaire ou détention provisoire, tout cela s'arrête.

Pour accomplir cet acte, cette personne irresponsable peut toutefois avoir eu des complices. Ils demeurent
punissables. Cette irresponsabilité ne supprime pas l'infraction mais s'oppose à son imputabilité donc les
complices demeurent punissables.

La personne qui a été déclarée irresponsable pénalement demeure civilement responsable de ces actes: art.
414-3 qui dispose que "celui qui a commis un dommage à autrui alors qu'il était sous l'emprise d'un trouble
mental n'en est pas moins obligé à réparation."
S'il a demande d'une partie civile, le tribunal correctionnel devra statuer sur ces demandes et établir la
responsabilité civile.

Une hospitalisation peut être ordonnée d'office (décision d'internement) par la juridiction de jugement. Le
tribunal peut également ordonner des mesures de sûreté.

• L'atténuation de la responsabilité pénale.

Le législateur envisage la situation des personnes atteintes d'un trouble psychique et neuropsychique, ce trouble
ayant altéré leur discernement ou entraver le contrôle de leur acte.
Ce trouble n'a pas supprimé leur libre-arbitre.

Ces personnes dont le discernement a simplement été altéré demeure responsable de leur acte mais leur
responsabilité est attenuée.
Elles demeurent punissable mais la juridiction doit prendre en compte ce manque de discernement dans la
détermination de la peine.

Dans une telle hypothèse, si une peine privative de libertée est encourrue, celle-ci est réduite du tiers pour le
maximum prononçable.
En présence d'un crime punit de la réclusion criminelle ou de la détention criminelle à perpétuité, la peine est
ramenée à 30 ans.
Cette réduction n'est pas automatique, l'article 122-1 précise que la juridiction peut par décision spécialement
motivée, en matière correctionnelle (délits) décider de ne pas appliquer cette diminution de peine.

Si le tribunal correctionnel prononce une peine d'emprisonnement au 2/3 de le peine encourrue, il ne doit pas
motiver. S'il prononce plus, il doit motiver.
En ce qui concerne la Cour d'Assises, elle n'est pas obligée d'appliquer la réduction possible mais si elle ne le fait
pas, aucune motivation spéciale n'est demandée.
PARAGRAPHE 2: La contrainte.

Elle est prévue par l'art. 122-2 du Code Pénal. Cet article énonce: "N'est pas pénalement responsable la personne
qui a agit sous l'empire d'une force ou d'une contrainte à laquelle elle n'a pu résister" > l'individu n'a pas pu faire
autrement que commettre une infraction = n'est pas un délinquant.

Le trouble mental fait disparaître le discernement de l'auteur des faits. La contrainte, elle, supprime la volonté
de l'auteur des faits. Elle abolit son libre-abitre et le prive ainsi de tout possibilité de choix.

A. Les types de contraintes.

La contrainte peut être physique ou morale.

• Le législateur parle de la contrainte physique en énonçant "une force". Cette force s'exerce sur le corps même
de l'auteur de l'infraction qui ne peut maîtriser ces forces. Elle supprime sa liberté de choix. Cette force peut
résulter soit d'un événement externe soit d'un événement interne à l'auteur de l'infraction. On va pouvoir avoir
2 types de contraintes: contrainte physique externe et contrainte physique interne.

La contrainte physique externe: va provenir d'une force étrangère à l'auteur de l'infraction. Elle peut être
d'origine naturelle (tempête, ouragan, innondations, tremblement de terre…)
EX: c'est le propriétaire d'une maison dont celle-ci est entourée par un mur. Un ouragan fait tomber le mur sur
un piéton, qui meurt de ses blessures. Le propriétaire invoque la contrainte pour s'exonérer de sa responsabilité
pour homicide.
Cette force peut aussi être le fait d'un homme.
EX: un militaire séquestré ne peut être coupable de désertion.

Il peut aussi arriver que la contrainte ait une source interne. La contrainte va être provoquée par une cause
inhérante à l'auteur de l'infraction.
EX: le cyclomotoriste poursuivit pour défaut de port de casque. Il peut invoquer la contrainte en montrant un
certificat médical dans lequel il est prouvé qu'il a un empêchement absolu à porter un casque.

• La contrainte peut être physique mais aussi morale. Elle s'exerce sur la volonté de l'agent et l'infraction devient
inévitable. Elle peut également avoir une origine externe ou interne.

La contrainte morale externe, c'est la pression, la menace qui amène un agent à accomplir un acte, qu'il n'aurait
pas accompli de lui-même. Soit sa personne est menacée soit un membre de sa famille.
EX: un banquier qui ouvre le coffre à des braqueurs car ils retiennent sa famille en hotage.
Les menaces doivent être suffisamment fortes pour supprimer la liberté d'esprit de l'intéressé.

La contrainte morale interne, elle, résulte de passions, d'impulsivité, de convulsions. Cette contrainte morale
n'est pas reconnue comme une cause d'irresponsabilité pénale par les tribunaux.
CCass "La contrainte morale qui fait disparaitre la responsabilité pénale suppose un fait externe à l'agent. Elle ne
saurait donc résulter de l'impulsivité du délinquant, càd d'un fait personnel à l'agent lui-même".
EX: une femme dont le mari est haut-fonctionnaire et menacée d'une mise à la retraite anticipée. Sous la
pression d'une impulsion irrésistible, elle va écrire au Ministre une lettre de menace. Elle ne pourra pas invoquer
la contrainte morale interne pour s'exonérer de poursuites suite au menace.

B. Le caractère de la contrainte.

Elle doit être irrésistible pour supprimer la responsabilité pénale.

La jurisprudence a ajouté une condition: celle de l'imprévisibilité.

La contrainte irrésistible signifie que l'auteur était dans l'impossibilité absolue de résister à cette contrainte et
donc de commettre une infraction. Se pose le problème de la preuve de cette irrésistibilité.
La contrainte doit-elle être appréciée in concreto càd de l'aptitude à résister de la personne sur laquelle elle
s'exerce ou in abstracto, càd en vertu de la capacité de résistance d'un homme normal?
La jurisprudence retient l'appréciation in abstracto = les tribunaux applique cette condition d'irrésistibilité avec
une extrême sévérité.
Cette containte va être d'autant plus difficile à établir que la jurisprudence a ajouté à cela l'imprévisibilité.

La jurisprudence exige que la contrainte n'est pas été occasionnée par une faute antérieure d'une personne qui
allégue le bénéfice de la contrainte pour sa défense.
• AFFAIRE TREMINPIN: un marin est en permission et va copieusement arroser sa perdition. Il va être arrêter en
état d'ivresse manifeste sur un lieu public. Il va être poursuivi pour désertion car il ne peut pas rejoindre son
bâtiment à temps du fait de sa garde à vue. Le marin va invoquer la contrainte car la contrainte va être
imprévisible. Alors qu'ici on se trouve dans le cas d'une faute de l'agent > l'ivresse, qui a rendu la contrainte
prévisible.
La contrainte irrésistible supprime la responsabilité pénale de l'auteur.
Cette irresponsabilité pénale liée à la contrainte ne va pas se communiquer aux complices, sauf si eux-mêmes
ont été contraints.

La jurisprudence est plus nuancée lorsqu'on se trouve en présence d'une contrainte interne.

Il ne faut pas confondre la contrainte avec l'état de nécessité. La contrainte abolit le libre arbitre et elle prive
l'agent de toute possibilité de choix alors que l'état de nécessité sous-entend un choix de l'agent.

• L'erreur de droit.

"Nul n'est censé ignorer la loi".

Ceci pour éviter qu'une personne ayant violé une loi ne se retranche derrière son ignorance pour réclamer son
exonération. C'est la raison pour laquelle la Cour de cassation a jugé pendant de nombreuses années que
l'erreur de droit ne constituait ni une justification ni une excuse.

Les règles cependant, se mutiplient donc cette présomption de connaissance de la loi est de moins en moins
réaliste. C'est la raison pour laquelle la jurisprudence a fini par admettre au fil des ans, que l'erreur de droit
pouvait valoir comme cause de non imputabilité mais à condition d'être invincible.
Le nouveau Code pénal a entériné cette solution jurisprudentielle.
Dans son art. 122-3, il précise que "N'est pas pénalement responsable la personne qui justifie avoir cru par une
erreur sur le droit qu'elle n'était pas en mesure d'éviter pouvoir légitimement accomplir l'acte".

La présomption selon laquelle tout citoyen doit connaître la loi ne constitue plus qu'une présomption simple >
peut céder devant la preuve contraire.
Lorsque l'on étudie la jurisprudence, on s'aperçoit que l'art. 122-3 est rarement retenue par les juridictions.

Il existe des conditions de fond et des conditions de forme pour retenir cette présomption:
• L'erreur doit porter sur une règle de droit et par règle de droit, il faut entendre toutes les règles de droit: loi,
règlement etc de nature pénale mais également d'un texte non pénal.
• L'erreur doit être invicible > art. 122-3 du Code pénal > "la personne n'était pas en mesure d'éviter l'erreur sur le
droit". L'ignorance de la loi est invincible lorsqu'il est impossible qu'une personne en ait eu connaissance en
utilisant tous les moyens à sa disposition pour s'informer. Va se poser la question du mode d'appréciation de
l'invincivibilité par les juges: in concreto ou in abstracto? In concreto signifie que le juge tient compte des
qualités de la soi-disant victime de l'erreur, de son instruction, de son degré de culture juridique; in abstracto
signifie que les tribunaux font référence à l'homme prudent et avisé. Cela rendra l'erreur quasiment impossible
> c'est cette appréciation qui est retenue.
Quand on lit la circulaire du 14 mai 1993: circulaire pour l'application du nouveau code pénal > il est rappelé que
seules 2 hypothèses d'invincibilité ont été envisagée au cours des débats parlementaires. On va l'information
erronée fournie par l'administration qui a été interrogée préalablement à l'acte, et le défaut de publication de
la loi ou du règlement.

Ce premier cas d'information erronée induit que l'intéressé est interrogé une personne compétente.
EX: interroger un agent municipal pour un permis de construire ne fonctionne pas.
Cette information doit être recueillie au près d'une autorité administrative. Si celle-ci a été recueillie au près
d'une personne privée même s'il s'agit d'un juriste notoire = pas en présence d'une personne compétente d'une
autorité adminstrative.

L'hypothèse du défaut de publication est cependant rarissime.

Ces hypothèses envisagées par la circulaire ne sont pas des hypothèses limitatives car n'a pas de force juridique.
La jurisprudence est cependant réticente à aller au-delà de ces cas et se livre à une interprétation très stricte
voir restrictive de l'article 122-3.
EX: une décision de justice de divorce > pas claire. Le logement a été attribué à la femme mais la formulation
n'était pas limpide donc le mari n'a pas compris le sens de la phrase, et il avait compris que le logement lui avait
été attribué. Il avait été voir son avoué et quand il a été poursuivi pour cette violation du logement de la famille,
il a invoqué l'erreur de droit. Les juges du fond ont admis l'erreur de droit et le pourvoi en cassation a cassé
l'arrêt en reprochant au prévenu de ne pas avoir utilisé une procédure prévue par l'art. 461 du Code de
procédure civile qui prévoit que tout juge a compétence pour interpréter sa décision et que le justiciable peut
saisir le juge pour interpréter sa décision.
De même, la consultation d'un ouvrage de référence en la matière ne permet pas d'invoquer l'erreur de droit.

Le prévenu, pour s'exonérer de sa responsabilité pénale doit s'être renseigné au près des bonnes personnes et
qu'ensuite il s'interroge sur la pertinence des renseignements reçus.
L'erreur de droit n'est admise que si elle a donné à la victime la croyance que l'acte qu'elle commet est légitime.
EX: un conducteur de véhicule a un permis de conduire français et un permis international. Son permis de
conduire français a été annulé et il conduit malgré tout avec son permis de conduire international. Le
conducteur a été poursuivi pour avoir conduit malgré l'annulation de son permis de conduire français. Il aurait
du être condamné mais il va invoquer l'erreur de droit. Il va produire une attestation qui lui a été délivré par un
agent de police judiciaire sur instruction du Ministère Public. Dans cette attestation, il était indiqué que la
situation administrative de l'intéressé était parfaitement régulière.
Il s'agit d'une erreur produite par l'autorité judiciaire. L'erreur de droit a été retenue.

• Seule la personne poursuivie peut invoquer l'erreur de droit càd qu'il faut qu'elle apporte la preuve que les
conditions de fond sont bien réunies. Il en résulte 2 conséquences: les juridictions ne peuvent pas relever
d'office l'erreur de droit (la Ccass a censuré une CA pour avoir retenu une erreur de droit qui n'a pas été
soulevée par le prévenu) + il est interdit d'avancer l'erreur de droit directement devant la Ccass, il ne peut
l'invoquer que devant les juges du fond.

Lorsqu'elle est admise, l'erreur de droit est personnelle et ne peut pas bénéficier aux coauteurs ou complicites.
En revanche, elle ne constitue pas une cause d'irresponsabilité civile.

SECTION 2: Les causes objectives d'irresponsabilité pénale ou d'atténuation de la responsabilité


pénale.

SOUS SECTION 1: L'ordre ou l'autorisation de la loi ou du règlement et le commandement de


l'autorité légitime (art. 122-4 du Code Pénal).

Dans son alinéa 1er, l'ordre ou l'autorisation de la loi ou du règlement.


Dans son alinéa 2, le commandement de l'autorité légitime.

PARAGRAPHE 1: L'alinéa 1 de l'art. 122-4 du Code pénal: l'ordre ou l'autorisation de la loi ou du règlement.

Celui qui accomplit un acte prescrit ou simplement autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires
n'est pas pénalement responsable. Il faut entendre que l'agent ne commet pas d'infraction lorsque la loi ou le
règlement ordonne/lui permet d'agir ainsi.
Cet article vise l'hypothèse dans laquelle l'agent en accomplissant un comportement donné respecte la loi mais
transgresse parallèlement une autre disposition.
EX: les médecins sont tenus au secret professionnel. Un texte les réprime en cas de violation : art. 226-13 du
Code pénal. A côté, dans le Code de la Santé publique, l'art. L257 oblige les médecins à déclarer certaines
maladies contagieuses. Un médecin ne pourra pas être poursuivi pour violation du secret professionnel lorsque
la loi l'oblige à faire une telle déclaration comme déclarer une maladie contagieuse.

On fait prévaloir le texte spécial sur le texte général.

PARAGRAPHE 2: L'alinéa 2 de l'art. 122-4 > le commandement de l'autorité légitime.

Cet article prévoit qu'il n'y pas d'infraction lorsque l'acte a été commandé par l'autorité légitime sauf si cet acte
est manifestement illégal.

Entre la loi et le règlement et l'acte commis, il s'est intercalé le commandement de l'autorité légitime.

EX: un gardien de la paix maintient une personne contre son gré dans les locaux de la police. Ce gardien de la
paix en a reçu l'ordre de son supérieur hiérarchique. Ce gardien ne pourra pas être poursuivi pour séquestration.
EX BIS: un agent de la fourrière reçoit l'ordre de retirer des véhicules mal garés > ne pourra pas être poursuivi
pour vol car le geste est justifié.

Le législateur est silencieux sur le notion d'autorité légitime. La jurisprudence la définit comme tout autorité
publique (militaire, judiciaire etc). Une autorité privé ne peut pas être considérée comme une autorité légitime
au sens de la loi.

Concernant l'ordre, il est nécessaire qu'il soit légal, conforme à la loi, conforme au règlement.
Si l'autorité légitime ordonne un acte contraire à la loi, le subordonné doit-il accomplir l'acte?
La doctrine a donc proposé plusieurs théories.

• La théorie de l'obéissance passive: met l'accent sur la discipline càd qu'en tout état de cause, le subordonné doit
obéir même lors d'ordres illégaux. Selon cette théorie, le subordonné est à l'abri de toute responsabilité pénale.

• Théorie de l'obéissance raisonnée ou des "bayonnettes intelligentes": le subordonné doit raisonner quand à la
légalité de l'ordre à exécuter. Il doit réfléchir avant d'agir et doit désobéir à un ordre illégal.

La jurisprudence a retenu la théorie de l'obéissance raisonnée mais en l'appréciant avec la notion d'ordre
manifestement illégal. Il n'est pas toujours évident d'évaluer l'illégalité manifeste = le juge apprécie au cas par
cas et fait référence à l'attitude qu'aurait eu un homme normal dans les mêmes circonstances > "Le bon père de
famille".
AFFAIRE DE LA DESTRUCTION DES PAILLOTTES CHEZ FRANCIS: un préfet a donné l'ordre de détruire de
paillottes sur une plage Corse. Cette destruction était clandestine, utilisant une méthode dangereuse pour les
personnes et laissant sur place des tracts trompant les enquêteurs sur l'identité des responsables. Ici, l'ordre
était manifestement illégal et n'aurait pas du être exécuté.

Quand le fait justificatif est retenu, la responsabilité pénale et civile est écartée.

SOUS SECTION 2: La légitime défense. (art. 122-6)

L'article 126-2 établit des présomptions de légitime défense.

La légitime défense reconnue à une personne lui permet de commettre une infraction afin d'échapper à une
aggression imminente contre une personne ou contre un bien et en raison de l'infraction qui la menace, l'auteur
de la riposte n'est pas sanctionné pénalement si son geste reste proportionnel au préjudice encouru.

PARAGRAPHE 1: Les conditions de la légitime défense.

Deux séries de condition: des conditions relatives à l'attaque (à l'acte d'aggression) et des conditions relatives à
la riposte.
Un acte de défense n'est pas concevable sans un acte d'aggression.
• Les conditions relatives à l'attaque.

Pour bénéficier de cette cause d'irresponsabilité pénale, la personne qui invoque la légitime défense doit
démontrer que l'acte d'aggression est caractérisé et doit également démontrer que l'infraction qui la menace
touche un domaine où la légitime défense peut être invoquée.

• Les caractéristiques de l'acte d'aggression.

Il faut une aggression actuelle -voir imminente- et injustifiée.

Quand l'agent répond à une attaque qui a eu lieu quelques jours ou heures avant, la risposte n'est pas
immédiate donc elle n'est pas non plus nécessaire. L'individu a d'autres moyens comme appeler la police. Il
s'agit d'une vengeance, interdite dans notre droit.
Une fois le péril passé, nul ne peut se faire justice à soi-même.

Cela signifie qu'il n'y a pas de légitime défense lorsque l'on tire sur un individu en fuite après une aggression.

A l'inverse, il faut que l'attaque est commencée: on ne peut pas admettre une défense préventive = ne peut pas
intervenir avant une atteinte, dans le but de la prévenir. Celui qui redoute une attaque future, ne peut pas
prendre les devants pour attaquer.
EX: une personne qui reçoit des menaces de mort, ne peut pas frapper l'auteur des menaces.

Il faut que l'attaque soit injustifiée.


Si l'attaque est justifiée, on doit la subir. Cela veut dire qu'un individu ne peut pas se défendre par la violence
face à une attaque conforme au droit.
EX: on a un individu qui est arrêté en application d'un mandat d'arrêt délivré par le juge d'instruction. Cette
individu n'est pa victime d'une aggression injustifiée. Cela signifie que s'il y a rebellion et s'il résiste, il commet
une infraction > délit de rébellion. Sa résistance ne peut pas être justifiée par la légitime défense.

• Le domaine de l'acte d'agression.

L'article 122-5 al. 1 envisage l'aggression contre une personne et l'al. 2 contre les biens.
On a donc une légitime défense des personnes et des biens.

Par légitime défense des personnes, on entend la personne à l'origine de la riposte et les tiers.

Quant à la légitime défense des biens, elle a été consacrée par le nouveau Code pénal à l'al. 2. Cette légitime
défense a été strictement encadrée par le législateur.

B. Les conditions relatives à la riposte.

Si l'on veut que la riposte soit légitime, elle doit répondre à 2 conditions: nécessaire et mesurée.

• Cette exigence de nécessité résulte de l'article 122-5 même en ce que la riposte est consituée d'un acte
commandé par la nécessité de la légitime défense. La légitime défense ne sera pas admise si l'agent pouvait
assurer sa protection ou celle d'autrui par un autre moyen comme en appelant l'autorité publique.
• La défense doit être mesurée, càd proportionnée à la gravité de l'attaque et cette exigence est bien inscrite à
l'art. 122-5 très clairement puisque le texte exclut la légitime défense lorsqu'il y a disproportion entre les
moyens de défense engagés et la gravité de l'atteinte. Il ne faut pas que le mal infligé à l'aggresseur soit sans
proportion avec le mal auquel a été exposé l'agent.

L'appréciation du rapport est une question de fait, laissé à la libre appréciation des juges du fond. Ils devront
motivé leur décision car la CCass doit pouvoir vérifier que la condition de proportionnalité est bien remplie.

En présence d'un bien, la doctrine est très partagée malgé son inscription dans le nouveau Code pénal. Elle
répond à des conditions encore plus strictes que celles mises en place pour la légitime défense des personnes.
La proportion entre la défense et l'attaque doit être encore plus rigoureuse et l'art. ne s'applique qu'à un crime
ou un délit EN TRAIN de se commettre. Il ne vise pas les contraventions donc en pratique, les ripostes à des
dégradations légères.
Va se poser la question de la protection du bien. Celui qui redoute une attaque future peut prendre des
précautions vis-à-vis de son bien en vu d'un péril éventuel mais il faut que les moyens préventifs ne soient pas
disproportionnés par rapport à l'attaque éventuelle > problème de l'auto défense.
EX: une personne propriétaire d'une résidence secondaire dans un lieu isolé. Ce propriétaire a été plusieurs fois
cambriolé et redoute un nouveau cambriolage. Il va donc poser dans sa propriété des engins qui explosent au
moindre contact donc la personne va être blessée voir tuée.
Il ne pourra pas s'abriter derrière la légitime défense car la réponse n'est pas proportionnée au vol.

Concernant cette défense des biens, quelque soit la gravité de l'atteinte à la propriété, la défense ne peut jamais
consisté en un homicide volontaire (art. 122-5 al. 2 du Code pénal).
EX: un gardien du Louvre se trouve à côté de La Joconde.Un individu veut détruire la Joconde et la gardien l'en
empêche en lui tirant dessus. Le gardien ne pourrait pas invoquer la légitime défense en vertu de l'art. 122-5 al.
2.

PARAGRAPHE 2: La preuve de la légitime défense.

Est-ce à la partie poursuivante ou à la défense de prouver?

Logiquement, en raison des principes généraux de la charge de la preuve, c'est le Ministère Public qui devrait
prouver que les conditions requises par la loi ne sont pas réunies.

La jurisprudence impose à celui qui invoque la légitime défense donc la personne poursuivie, de rapporter la
preuve de la réunion des conditions requises par la loi.

L'art. 122-6 invoque des présomptions de légitime défense. Il prévoit 2 cas de présomptions de légitime défense:
• La réponse à une aggression nocturne lors d'une entrée par effraction.
EX: un couple en instance de divorce, dans le cadre de l'ordonnance de non conciliation, la femme va vivre chez
son amant. Cette femme se trouve chez son amant quand la nuit venue, le mari commence à escalader le mur
de la résidence où vit l'amant et il est blessé par l'amant. L'amant est poursuivi et invoque la légitime défense,
acceptée par les juges.
• La défense contre les auteurs de vol ou de pillages exécutés avec violence > vols à main armée.

Quand on se trouve dans l'un de ces 2 cas, la personne poursuivie n'est pas tenue de prouver que l'attaque était
actuelle et injuste, qu'elle visait sa personne ou ses biens et que la riposte était nécessaire et mesurée puisque
tient cette présomption de légitime défense.

Au départ, c'est la thèse de la présomption irréfragable > jusqu'à l'arrêt REMINIAC, 1959. Cet arrêt a consacré la
thèse de la présomption simple donc suceptible de céder devant la preuve contraire.

La personne n'est pas pénalement et civilement responsable si la légitime défense est retenue.

SOUS SECTION 3: L'état de nécessité.

Art. 122-7 sur "l'état de nécessité" : "N'est pas responsable la personne qui face à un danger actuel ou imminent qui
menace elle-même autrui ou un bien accomplit un acte nécessaire à la sauvergarde de la personne ou du bien sauf s'il
y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace"

Ici, la victime est un tiers innocent qui voit son intérêt supérieur au profit d'un intérêt jugé supérieur sur le moment
> contrairement à la légitime défense où la victime est l'aggresseur.

PARAGRAPHE 1: Les conditions de nécessité.


Il existe des conditions relatives à la menace et ensuite des conditions relatives à la réaction destinée à conjurer la
menace.

• Les conditions relatives à la menace.

Le danger doit exister. Cette notion de danger rencontré à une définition large selon la jurisprudence: peu importe
que le danger menace l'agent, un tiers ou un bien.
EX: serait justifier que pour sauver sa maison d'un incendire, une personne fracture la porte de son voisin pour se
servir de son téléphone.

Peu importe également la nature du danger: physique ou moral.

En revanche, le danger doit être actuel pour justifier une infraction: il doit être réel et non éventuel. S'il n'est pas
actuel, il doit être imminent = sa survenance est inévitable dans un très court trait de temps.

La jurisprudence antérieure au Code pénal ajoutait par rapport à ce danger une condition supplémentaire: le danger
ne devait pas provenir d'une faute antérieure de l'auteur des faits.
C’est-à-dire qu'il ne faut pas que la personne qui est placée dans la situation d'état de nécessité se trouve dans cette
situation par sa propre imprudence.
Cette jurisprudence de la chambre Criminelle commence à partir de l'arrêt Crim, LESAGE, 1958.
En l'espèce: 1956, un monsieur Lesage conduit sa voiture à environ 80 km/h. D'un seul coup, la porte avant droite
s'ouvre brutalement pour une raison inconnue. A côté de lui se trouve sa femme qui tient leur enfant dans ses bras
(n'est pas attachée + pas de siège auto). Monsieur Lesage essaie de retenir sa femme et son enfant pour prévenir
d'une chute et puor éviter de les écraser, il déporte sa voiture sur la gauche. En face, arrivait une voiture, celle des
époux Legauffe. Les époux Legoeffe et l'autre passager vont être blessées. Monsieur Lesage va être poursuivi pour
blessures involontaires. Il va invoquer l'état de nécessité et va affirmer qu'il avait vu la voiture en sens inverse, mais
plutôt que d'écraser sa femme et son enfant, il a préferé d'emboutir la voiture. Il a été relaxé en première instance.
La CA confirme la décision de 1ère instance. La chambre criminelle casse la décision. Elle reproche aux juges du fond
de ne pas avoir vérifier au préalable si le prévenu n'avait pas créer lui-même cet état de nécessité en laissant sa
femme et son enfant prendre place à ses côtés dans une voiture où la portière était sujette à s'ouvrir par une fausse
manœuvre ou aléatoirement. Si dans cette affaire, il devait être prouver que l'ouverture de la portière était du à une
faute caractérisée du prévenu qui n'aurait pas entretenu sa voiture, il faudrait exclure la justification de Lesage
fondée sur l'état de nécessité.

Si cette exigence n'apparait pas dans la loi, on s'aperçoit que la jurisprudence fait une application constante de cette
règle.
Elle pose le principe qu'un prévenu ne peut pas prétendre avoir agit en état de nécessité à partir du moment où il
s'est volontairement placé dans la situation de devoir commettre l'infraction en cas de survenance prévisible du
danger.

• Les conditions relatives à la réaction de l'agent.

Cet acte infractionnel commis par l'agent face au danger doit être nécessaire, càd indispensable à la sauvegarde de
la personne, ou du bien. Cet acte doit être le seul qui permette d'échapper au péril.
Si l'agent avait d'autre moyen, il ne peut pas invoquer l'état de nécessité.

EX: un piéton traverse une chaussée hors d'un passage piéton, l'automobiliste franchit une ligne blanche continue
pour éviter le piéton > peut invoquer l'état de nécessité.

EX: En revanche, dans l'hypothèse d'un garagiste poursuivi pour excès de vitesse qu'il a commis alors qu'il testait l'un
des véhicul d'un client. Ce dernier prétendait avoir un soucis lorsqu'il poussait la voiture à grande vitesse. Le
garagiste invoquait l'état de nécessité. Il n'a pas été retenu car aujourd'hui il existe du matériel et des appareils
permettant de faire les tests à l'intérieur du garage, évitant d'avoir avoir des tests en extérieur. Le garagiste avait
donc un autre moyen pour éviter de commettre une infraction.

Cet acte doit être proportionné entre les moyens employés et la gravité de la menace. L'intérêt préservé doit être
supérieur ou au moins égal à l'intérêt sacrifié.
EX: un vagabond affamé ne pas être autorisé à tuer un boulanger qui refuse de lui donner du pain > pas cette notion
de proportionnalité.

Les conséquences de la réponse ne doivent pas être plus grave que celles de la réalisation du danger > art. 122-7 du
Code pénal qui exclue l'état de nécessité s'il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace.

PARAGRAPHE 2: Les effets de l'état de nécessité.

La responsabilité pénale de l'agent sera supprimée si l'état de nécessité est reconnu.

L'infraction existe mais la personne qui la commise n'aura pas à en répondre (non lieu/relaxe/acquitement).

Se pose ensuite le problème de la responsabilité civile. Il devrait y avoir disparition de la responsabilité civile de
l'agent qui a agit sous l'empire de l'état de nécessité. Ce principe est contesté par une partie de la doctrine qui
indique que s'il y a eu victime, elle risque de ne pas obtenir réparation alors que celle-ci est totalement étrangère à
la situation dangereuse rencontrée.

L'agent qui allègue l'état de nécessité est un aggresseur qui a fait une victime contrairement à la légitime défense où
l'agent est la victime.

La jurisprudence considère que ce n'est pas sur le fondement de la responsabilité civile qu'une indemnisation doit
être allouée mais sur le terrain de l'enrichissement sans cause.

A l'heure actuelle, l'indemnisation de la victime d'une infraction nécessaire doit être recherchée sur le terrain des
dispositions des articles 706-3 et suivants du Code de procédure pénale qui organisent la prise en charge de la
victime par un fond de solidarité. Et donc la décision va relever de la Commission d'indemnisation des victimes
d'infractions. Cette commission est une chambre du TGI.

TITRE 4: La peine.
Quand une personne est déclarée pénalement responsable, le tribunal va prononcer une peine.

Tous les auteurs s'accordent sur le fait que la peine est la sanction nécessaire à l'infraction mais des divergeances
apparaissent quant aux fonctions assignées à la peine.

La doctrine classique insistait sur la répression. Alors que la doctrine contemporaine, sous l'influence de la doctrine
de la défense sociale nouvelle, ne met plus l'accent uniquement sur la répression. Elle le met aussi sur la rééducation
du délinquant. Le droit pénal n'est plus un instrument destiné qu'à réprimer. Il traite également la personne qui a eu
ce comportement associal.

La loi du 15 août 2014, connue sous le nom de loi TAUBIRA relative à l'individualisation des peines et qui renforce
l'efficacité des sanctions pénales, accentue cette orientation: traiter également le délinquant. Elle introduit l'article
130-1 du Code pénal, consacré aux peines: "A fin d'assurer la protection de la société, de prévenir la commission de
nouvelles infractions et de restaurer l'équilibre social dans l'intérêt de la victime, la peine a pour fonction:
premièrement de sanctionner l'auteur de l'infraction et deuxièmement, de favoriser son amendement, son insertion
ou sa réinsertion".

Le juge va devoir choisir entre les innombrables peines mises à sa disposition par la loi. En effet, le principe de
légalité s'applique également aux peines. Ce principe de légalité des peines interdit aux juges d'avoir recours à des
sanctions qui ne seraient pas prévues par la loi.
Le juge ne va donc pas appliquer la peine de manière uniforme. (EX: cas de coauteurs qui n'ont pas le même casier
judiciaire, les peines seront souvent différentes même si poursuivis pour les mêmes faits)
S'applique la règle de l'individualisation de la peine > inscrite dans la loi du 15 août 2014 à l'article 132-1 al. 2 du
Code de procédure pénale qui indique expréssement que toute peine prononcée par la juridiction doit être
individualisée (et motivée).

Cette individualisation de la peine ne s'arrête pas au jugement. Elle se poursuit lors de l'exécution de la peine. Cela
veut dire que la peine prononcée ne sera pas exécutée mécaniquement. Et jusqu'à son extinction, la peine pourra
faire l'objet de très nombreux aménagements.
Ces aménagements sont bien évidemment possibles grâce aux textes de loi.

• La varieté des peines prononcées.

Il faut opérer une distinction entre les peines applicables aux personnes physiques et celles applicables aux
personnes morales.

Pour les personnes morales:


• Les amendes prévues par le texte d'incrimination > elle est quintuplé pour les personnes morales.
• S'il n'y a qu'une peine privative de liberté, une amende plafonnée à 1 million d'€ est prononcée.
• On trouve aussi la dissolution, l'interdiction de faire appel public à l'état ou le placement sous surveillance
judicaire.

En ce qui concerne les personnes physiques, on fait une distinction entre peine principale et peine complémentaire.
• Les peines principales sont celles que la loi attache à une infraction. Cette catégorie de peine principale
englobe les peines principales effectivement encourues que l'on appelle aussi peines de référence. Ce sont ces
peines qui nous permettent de savoir si l'on est en présence d'un crime, d'un délit ou d'une contravention. A
côté, on trouve les peines principales dites alternatives. Cela signifie que ce sont des peines prévues par des
dispositions de portée générale et qui peuvent être prononcé par le juge pour remplacer l'une des peines
principales de référence légalement encourues. Elles permettent au tribunal de mieux individualiser la peine.
• Les peines complémentaires sont des peines spécialement prévues pour chaque infraction et qui sont
destinées comme leur nom l'indique à compléter les peines principales. Elle s'AJOUTE à la peine principale. Elle
se distingue de la peine alternative. Comme une peine principale, elle doit être prévue. De plus, elles peuvent
être prévues aussi bien en matière criminelle, en matière délictuelle ou en matière contraventionnelle alors
que les peines alternatives ne sont pas applicables en matière criminelle. Ces peines complémentaires peuvent
être prononcées cumulativement aux peines principales.
Le contenu d'une peine complémentaire peut être le même qu'une peine alternative.

• La hiérarchie des peines encourues par les personnes physiques.

Les peines encourues en matière criminelle: elles sont prévues aux articles 131-1 et 131-2 du Code pénal. Elles
sanctionnent les infractions les plus graves.
Les peines principales de référence sont la réclusion criminelle (crime de droit commun), et la détention criminelle
(crime politique).
Les crimes peuvent aussi être assortis d'une amende à condition que la loi est expressément prévu cette peine.
Les crimes contre l'humanité, les viols etc > aucune amende n'est prévue.
Quant aux peines principales alternatives n'existent pas en matière criminelles.
S'agissant des peines complémentaires, elles sont inscrites à l'article 131-10 du Code pénal. Ces peines
complétementaires sont communes aux crimes et aux délits.
En matière correctionnelle, les peines complémentaires correctionnelles sont inscrites à l'article 131-3 du Code
pénal:
"L'emprisonnement, la contrainte pénale, l'amende, le jour amende (le tribunal condamne à X€ pendant X jours, et à
l'écheance, la personne doit payer et si elle ne paie pas X jours de peine privative de liberté), le stage de citoyenneté,
le stage d'intérêt général, les peines privatives ou restrictives de droit prévues à l'art. 131-6 du Code pénal, les peines
complémentaires prévues à l'art. 131-10 du Code pénal, et la sanction réparation".
Certaines peines alternatives sont des peines aternatives à l'emprisonnement comme la contrainte pénale, les
peines privatives ou restrictives de droit, le travail d'intérêt général, la sanction réparation.
D'autres sont des alternatives à l'amende, et sont utilisées lorsque l'amende est la seule peine encourue par le texte
d'incrimination: type jour amende.
Les peines complémentaires sont celles prévues à l'art. 131-10 du Code pénal.

+ les peines contraventionnelles, suivant le même principe.

Le juge constate la culpabilité du délinquant et prononce une peine. Quand il prononce sa peine, il est lié par le
principe de légalité des peines et l'adapte à la personnalité du délinquant. Cependant, il peut arriver que la
culpabilité du délinquant soit établie mais que le juge ne prononce pas de peine. La culpabilité n'entraîne pas la
sanction = déclaration de culpabilité non assortie de peine.
Soit le juge va dispenser purement et simplement le délinquant de la peine, soit il va ajourner le prononcé de la
peine.

Le législateur a en effet mis en place le système des repentis: système de délation > l'agent va prévenir les autorités
de la commission d'une infraction et va identifier les auteurs et coauteurs. L'agent sera alors exempté de la peine.

Existe aussi le système de dispense de peine: il va y avoir déclaration de culpabilité mais aucun prononcé de peine >
ne se rencontre qu'en matière contraventionnelle et correctionnelle. Le reclassement du coupable doit être acquis,
le dommage est réparé et le trouble résultant de l'infraction a cessé. Les traces de l'infraction ont été effacées.
On peut également avoir un ajournement du prononcé de la peine. C'est une hypothèse où le jour de l'audience, les
conditions de la dispense de peine ne sont pas encore réunies mais les circonstances font apparaître qu'elles sont
susceptible de l'être dans un bref délai. Dans ce cas, le juge va prononcer la culpabilité du délinquant et va
prononcer un ajournement du prononcé de la peine. C'est une façon d'inciter le délinquant à réunir les conditions de
la dispense de peine.

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