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Ce cours d’initiation au droit pénal des affaires est un module de 20h. Sa compréhension
nécessite des prérequis en droit pénal.
INTRODUCTION GENERALE
C’est l’ensemble des règles juridiques qui régissent les Hommes vivants dans une
société déterminée et dont l’inobservation entraine des sanctions des pouvoirs
publics.
Le droit pénal est la branche du droit qui détermine quelles sont les
comportements antisociaux et en quoi consiste la réaction de la société contre
lesdits comportements.
Le Droit de la peine signifie sanction infligée par l’Etat à ceux qui menacent gravement
l’ordre social. Nous allons étudier quelques notions essentielles à la bonne
compréhension du cours. Nous n’étudierons pas chaque infraction particulière. Mais
nous allons travailler sur des exemples pour illustrer l’incursion de ces infractions dans
le domaine des affaires.
Elle résulte de la fixation d’interdits qui doivent être connus à l’avance « tout ce qui n’est pas
interdit est autorisé ». C’est un fait prévu et puni par la loi pénale à raison du trouble qu’il
porte à l’ordre social.
L’infraction c’est un acte contraire à l’ordre social à distinguer du reste car il s’agit de quelque
chose de grave.
C’est la sanction appliquée suite à une infraction commise. Elle est généralement
prévue par le code pénal, car il n’y a pas d’infraction sans texte de loi.
Il y a trois principaux blocs dans le droit pénal : le droit pénal général, le droit pénal spécial
et la procédure pénale.
- le droit pénal général : Il a pour objet de fixer les règles générales qui sont relatives à
l’infraction et notamment aux classifications des infractions, à leurs éléments constitutifs. Le
droit pénal général concerne également l’interprétation et l’application de la loi pénale dans le
temps et dans l’espace. Le droit pénal général a trait aussi aux conditions de la responsabilité
pénale et à la fixation des peines. Le principe de la légalité est le principe fondateur du droit
pénal en ce sens qu’il fonde l’existence même du droit pénal.
- la procédure pénale : Elle a pour objet l’étude des règles qui ont trait au procès pénal étant
précisé qu’elle englobe mais dépasse le seul procès pénal. Elle recouvre les règles relatives à la
recherche des preuves des infractions, qui se déroulent en amont d’un éventuel procès pénal
- le droit pénal spécial : Il a pour objet l’étude des règles qui sont propres à chaque infraction,
il détermine les éléments constitutifs de chaque infraction isolément. Le droit pénal a pour objet
la généralité, le droit pénal spécial met l’accent sur les spécificités de chaque infraction.
Cette notion est une notion assez récente. Entre les deux guerres on parlait principalement de
droit pénal financier. Ensuite, aux alentours de la seconde guerre mondiale on évoquait plus
tôt la notion de droit commercial ou de droit pénal économique. Le premier ouvrage à utiliser
la notion de droit pénal des affaires est écrit par Mme Delmas Marty et depuis, c’est cette
dénomination qui est utilisée par tous les auteurs, car elle correspond à un champ plus large de
recherche.
Le droit pénal des affaires peut être défini comme la branche du droit qui étudie les
incriminations relatives aux affaires.
Ensuite on se demande quelle est la place du droit pénal des affaires dans le droit
Pénal ?
Le droit pénal des affaires a des liens très étroits avec le droit pénal général et la procédure
pénale.
Le droit pénal des affaires c’est du droit pénal spécial.
Le droit pénal des affaires est essentiellement un droit spécial. Les infractions en droit des
sociétés, en matières financières ou boursières, bancaires, en droit de la consommation, de la
concurrence relèvent du droit pénal des affaires. L’importance de ces règles est devenue telle
qu’il est apparu nécessaire de les rassembler dans une matière qui est enseignée à côté du droit
pénal spécial.
Chapitre II : Etat des lieux du DPA en Afrique et au Mali
Cet environnement économique de nos jours dépasse les simples limites de l’Etat car avec la
mondialisation, aucun Etat pris individuellement n’est viable, d’où la nécessité de se regrouper
comme en Afrique le cas de l’OHADA.
En effet, le droit des affaires connaît depuis quelques années un chamboulement extraordinaire
résultant de la réforme législative réalisée dans le cadre de l’OHADA, avec pour corollaire la
lutte contre l’insécurité juridique et judiciaire nuisible aux investissements attendus notamment
des pays étrangers en vue du développement tant souhaité de l’Afrique.
La décision d’harmoniser le droit des affaires en Afrique rendait inévitable cette délicate
rencontre entre le droit pénal et le droit communautaire.
Toutefois, deux décennies après la signature le 17 octobre 1993 du Traité de l’OHADA, force
est de constater, non sans regret, que plusieurs réalisations relèvent encore du rêve. C’est le cas,
en matière du droit pénal des affaires.
OHADA ayant consacré la méthode du renvoi législatif, de la possibilité laissée aux Etats-
parties de déterminer les peines en matière pénale par l’entremise des parlements nationaux, au
regard des dispositions de l’article 5 dudit traité, qui dispose que « les actes uniformes peuvent
inclure des dispositions d’incrimination pénale. Les Etats parties s’engagent à déterminer les
sanctions pénales encourues ».
Le droit OHADA établit donc un concours de compétence normative qui fait fondamentalement
fi du sacro-saint principe de la légalité.
Le constat fait à ce jour révèle que sur les dix-sept (17) pays qui constituent actuellement
l’espace OHADA, trois (3) seulement ont déjà répondu à l’appel, rendant ainsi inapplicable le
droit pénal OHADA, et pire, consacrant du coup l’illégalité dans laquelle ces pays se retrouvent
en la matière, sachant pertinemment que le principe de la légalité des délits et des peines
commande que l’infraction ne soit réprimée que dans la mesure et à la condition que cette
incrimination soit suivie de la peine également prévue par la loi.
Aussi, le droit OHADA ne définit nullement les juridictions compétentes pour juger les
infractions prévues dans les actes uniformes. Ceci étant, il faut considérer la peine applicable
pour déterminer la nature criminelle ou correctionnelle de l’infraction dont il s’agit, et
conséquemment, la juridiction compétente.
Cependant, dans le cadre de notre étude introductive, sans procéder à une analyse critique des
insuffisances de l’OHADA, intéressons-nous brièvement à l’étude de quelques infractions
économiques et aux infractions liées au droit des sociétés.