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ACADEMIE DE POLICE
Officiers de police
INTRODUCTION GENERALE
I. Le crime
1. La notion de crime
Le crime est un acte commis par un individu qui trouble l’ordre social et contre lequel
la société réagit par une sanction pénale. A cet effet, Emile Durkheim considère le
crime comme un acte « heurtant les étapes fortes de la conscience sociale ». En
somme le phénomène criminel peut être juridiquement défini comme celui se
rapportant à un fait qui trouble l’ordre social et qui est légalement sanctionné. L’acte
criminel même lorsqu’il touche les intérêts d’un individu atteint ceux de la société qui
se traduit par l’émotion, le choc moral. L’acte criminel qui viole les droits d’un
individu viole par la même occasion les règles établies par la société. Ces règles sont
créées par la société dans le but de faire respecter et de garantir les droits de ses
membres. Le phénomène criminel au sens légal permet de concevoir une protection
de l’individu contre l’arbitraire des pouvoirs publics et de garantir la défense de la
société. En effet, tout acte anti – social ne peut être puni que s’il est prévu par la loi.
Le législateur édicte donc les conditions du crime et fixe la sanction appropriée. La
sanction est la même pour tous ceux qui ont commis le même acte : c’est l’égalité de
la répression quel que soit le mobile et le danger encouru par la société.
Mais du point de vue réaliste, le crime est perçu comme un comportent anti social qui
porte atteinte à l’ordre social. L’individu s’écarte des règles du groupe social auquel il
appartient. Il transgresse les normes du groupe d’où la recherche des causes d’un tel
comportement de l’individu.
2. Les causes du phénomène criminel
Elles doivent être recherchées non seulement par rapport à l’individu lui-même, mais
aussi par rapport à son environnement. On peut donc conclure que les causes du
phénomène criminel sont liées à la réalité humaine et sociale. Les caractères de
naissance de l’individu c’est à dire ses caractères innés (sexes, le mental) et les
caractères acquis volontairement (drogue, alcool) ou involontairement (puberté,
vieillissent) constituent les causes intérieures du phénomène criminel. En revanche
les milieux géographique, social, économique, familial et culturel forment des
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facteurs extérieurs qui sont également source d’influence quant au comportement de
l’individu. Pour ce faire, la lutte contre ce phénomène par l’Etat passe par une
réaction organisée et réglementée par les pouvoirs publics.
La procédure pénale quant à elle définie l’ensemble des formalités à suivre pour
résoudre un contentieux à caractère pénal.
Les sciences pénitentiaires ou pénologies traitent des questions relatives à
l’exécution des peines devenues définitives et des questions relatives à leur efficacité.
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l’observation du phénomène criminel. Elles comprennent principalement deux (2)
branches : Les sciences criminalistiques et la criminologie.
La criminalistique est réservée à la recherche des infractions, des preuves et à
l’identification des auteurs. Elle étudie l’ensemble des procédés scientifiques relatifs
à la recherche des infractions et de leurs auteurs. A ce titre, le recours à des sciences
plus techniques telles que la médecine légale, la toxicologie, la chimie, la balistique
(quel type d’arme), l’anthropométrie (méthodes d’identification des criminels), la
dactyloscopie (empreintes).
La criminologie s’appuie sur d’autres sciences notamment les sciences médicales et
les sciences sociales. Les sciences médicales étudient les causes endogènes de la
criminalité. Ainsi, l’anthropologie criminelle œuvre de César Lombroso consistait à
rechercher les causes de la criminalité dans la constitution anatomique de l’individu.
Ses recherches ont été consignées dans un ouvrage publié en 1876 intitulé «
L’homme criminel ».
En revanche les sciences sociales sont orientées vers l’étude des causes exogènes de
la criminologie. A ce titre, on peut citer la sociologie criminelle, démembrement des
sciences sociales qui s’attache à l’environnement de l’individu. Enrico Ferri est l’un
des fondateurs de la sociologie criminelle. Toutes ces sciences concourant au
renforcement du droit pénal témoignent de l’évolution de celui-ci.
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L’infraction renvoie juridiquement à l'idée contraire à la loi pénale et le délinquant
renvoie à celle de l'auteur par rapport à cet acte. Des principes généraux permettent
de mieux cerner ces notions.
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Première Partie : L’INFRACTION ET LA RESPONSABILITE PENALE
L’infraction est tout fait contraire à la loi qui expose celui qui l’a commis à une peine
ou à une mesure de sûreté. Mais l’infraction doit être distinguée de l’incrimination
qui est l’action du législateur consistant à ériger un comportement en un acte
criminel. L’infraction et l’incrimination sont intimement liées car la société ne peut
imposer une mesure à un individu que si le législateur est intervenu pour prohiber
l’acte posé. Pour cela le législateur doit tenir compte des principes généraux qui
gouvernent la matière pénale car ce sont eux qui permettent d’analyser les éléments
constitutifs de l’infraction.
La sanction de l’auteur d’une infraction suppose que celle-ci est prévue et punie par
la loi. D’où le principe de la légalité pénale.
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Chapitre I : LA LEGALITE DES INFRACTIONS ET DES SANCTIONS
Il convient d’examiner les sources du droit pénal avant d’analyser les principes de la
légalité.
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§ III – Les traités et accords internationaux
Ils ont une autorité supérieure aux normes légales internes. Ils sont assimilés dans
leur application à une loi. Toutefois dans les droits internes leur application est
souvent soumise à des règles internes.
L’article 151 de la constitution édicte la supériorité de ceux-ci dès leur publication à
condition que l’autre partie applique l’accord ou le traité.
Lorsqu’un traité international renvoie à la loi interne pour les conditions
d’incrimination ou pour la fixation des peines son application concernant les points
ne peut intervenir qu’après la promulgation des règles du droit pénal interne. Mais ces
règles peuvent déjà exister dans le système pénal interne et peuvent s’appliquer tant
qu’elles ne sont pas en contradiction avec le traité ou tant que leur application n’est
pas expressément écartée par celui-ci.
Le traité du 17 octobre 1993 relatif à l’OHADA en partie son article 5 peut illustrer
cette situation (v. E. KANGABEGA « observation sur les aspects pénaux de
l’OHADA » n° 834 septembre 2000, P. 304 et suivants.
Le droit pénal ne semble pas inclure la jurisprudence parmi ses sources à la différence
du droit civil. Dans certains cas l’imprécision de la loi pénale peut amener le juge
répressif à apprécier ou à préciser certains points. L’absence de la jurisprudence
parmi les sources du droit pénal peut s’expliquer par le fait que les infractions et les
peines sont soumises aux principes de la légalité.
§ I – Notion d’infraction
D’un point de vue sociologique commettre une infraction, c’est commettre un acte
qui reste contraire à l’ordre social du groupe auquel appartient son auteur.
D’un point de vue juridique, une infraction est un acte en contradiction avec la loi.
Elle porte atteinte à l’ordre social. C’est un comportement ou un fait prévu et puni par
la loi. C’est aussi que l’infraction pénale se distingue du délit civil pouvant être
définit comme un fait fautif ayant causé un dommage à autrui. Le délit civil n’est pas
formellement prédéterminé ni limité par la loi. L’existence de ce délit est
subordonnée à l’existence d’un dommage. Or une infraction pénale peut être
constituée et son auteur poursuivi sans qu’elle ait causé un dommage. La sanction du
délit civil qui est la réparation du préjudice causé bénéficie à la victime. Toutefois
faute civile et faute pénale peuvent se confondre. L’infraction pénale est aussi à
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différencier du délit disciplinaire. Le délit disciplinaire est interne à un groupe social
déterminé et vise à assurer l’ordre dans le groupe. Le groupe peut être constitué des
membres d’une profession, d’une école, d’une famille. Le délit disciplinaire est un
management portant atteinte aux intérêts du groupe. C’est la violation des règles
internes au groupe Le délit disciplinaire trouble un ordre juridique particulier or le
délit pénal trouble un ordre juridique général. A la différence des fautes pénales
disciplinaire cataloguées. La sanction du délit disciplinaire est moins sévère que celle
du délit pénal. L’exclusion du groupe est l’extrême sanction de la faute disciplinaire
alors que la privation de liberté d’elle et revenir à perpétuité ou dans certains cas la
peine capitale constitue la sanction exemple de la faute pénale.
§ II – La légalité
Le principe de la légalité constitue une garantie contre l’arbitraire. La légalité
nécessite l’existence de textes qui incriminent et sanctionnent un acte. L’infraction
doit être en conséquence juridiquement définie et la peine juridique déterminée.
L’article 111-1du code pénal dispose dans ce sens que « nulle infraction ne peut être
punie et nulle peine prononcée si elles ne sont légalement prévues ». Ce principe est
absolu et ne peut donc souffrir d’aucune exception. Aussi est-il de caractère général
car s’appliquant à toutes les catégories d’infractions.
Ainsi le juge pénal n’est pas autorisé à poursuivre encore moins à sanctionner un acte
non prohibé ni puni par la loi. Il n’a donc pas le droit de créer des normes. Le
caractère légal est rempli par une loi au sens strict, soit par un règlement, soit par un
traité, soit une convention internationale intégrée dans l’ordre interne. Le principe de
la légalité permet de défendre les intérêts de la société et les libertés individuelles. En
résumé, la légalité renvoi à la nécessité d’un texte qui définit de façon générale et
impersonnelle l’acte prohibé et ses limites.
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1 – Les lois pénales de fond
a) – Le principe : la non rétroactivité des lois pénales
En principe les lois pénales de fond ne rétroagissent pas. Il n’est donc pas possible de
punir une personne en se fondant sur un texte qui n’existait pas au moment des faits.
Les faits ne sont donc punissables que si au moment de leur commission, ils sont
constitutifs d’infractions. Les lois pénales de fond sont celles qui déterminent une
infraction ou une peine applicable à l’auteur de l’infraction. Le principe de la non
rétroactivité est consacré par le Code Pénal burkinabé en ces termes : « la loi qui
efface la nature punissable d’un fait qui allège une peine a un effet rétroactif ». La loi
qui rend un fait punissable ou qui aggrave une peine n’a pas d’effet rétroactif (cf.
112-1 de la loi 025/2018). Ce principe s’accorde avec celui de la légalité des
infractions et des peines dans la mesure où l’on ne peut être ni poursuivi, ni puni pour
un acte qui n’était pas prévu lors de sa commission. Ainsi les auteurs de mutilation
sexuelle féminine ne pouvaient voir leur responsabilité pénale engagée avant la
promulgation la loi 43 – 96 ADP du 13 novembre 96 portant Code Pénal. Il convient
que les lois étendant le domaine d’application d’une incrimination par une
redéfinition, celles modifiant les règles récidives, celle concernant le cumul des
peines, celles allongeant des peines complémentaires, celles supprimant les causes
d’atténuation de la peine, aggravant une peine déjà existante sont considérées comme
des lois pénales de fond. De façon générale, il est de principe que les lois pénales plus
sévères ne s’appliquent qu’aux faits postérieurs à l’entrés en vigueur de celles-ci.
b) – L’exception de rétroactivité des lois pénales
Certaines lois pénales de fond sont plus douces et sont favorables à la personne mise
en cause. Dans ce cas la loi pénale rétroagit (c’est la rétroactivité in mitius). La loi
nouvelle moins sévère s’applique à l’infraction commise avant son entrée en vigueur.
Dans ce cas l’infraction commise ne doit pas avoir fait l’objet d’une condamnation
passée en force de chose jugée. Ce principe est prévu aux alinéas 2 de l’article 112-1
du code pénal. Il est nécessaire de souligner que la loi nouvelle interprétative rétroagit
également dans la mesure où elle ne fait que préciser le sens de l’ancienne loi. Elle
s’incorpore à l’ancienne loi. Ainsi les lois supprimant une incrimination, celles
faisant disparaître une circonstance aggravante, celles créant un fait justificatif ou une
cause de non imputabilité ou encore une circonstance atténuante, celles modifiant les
gravités sont soumises au régime des lois nouvelles plus douces. Les lois allégeant les
sanctions relèvent aussi de ce régime.
2 – Les lois pénales de forme
Elles sont essentiellement consacrées à la procédure. Les lois nouvelles de forme sont
en principe applicables dès leur entrée en vigueur. Elles s’imposent de par le présent
et par l’avenir. Font partie de ces règles : les lois nouvelles relatives à la constatation
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aux poursuites, aux jugements d’infraction, celles portant sur l’interruption et la
protection des peines, celle concernant les voies de recours.
Toutefois la loi nouvelle ne s’applique aux situations des droits acquis.
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- Les poursuites sont subordonnées à une plainte préalable de la victime ou à une
dénonciation officielle du pays de commission de l’infraction.
Aussi la loi pénale du BF peut-elle s’appliquer à des personnes de nationalité
étrangères ayant commis des infractions hors du territoire national en application des
conventions internationales le permettant. En tout état de cause les critères
d’application de la loi pénale dans l’espace varient d’une législation à une autre à
l’instar de ceux concernant l’application des lois dans le temps.
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Chapitre II : CLASSIFICATION DES INFRACTIONS
La principale classification au BF est celle prévue par l’article 121-1 du code pénal
qui distingue les crimes, les délits et contraventions. Mais à côté de cette
classification il existe de nombreuses autres classifications. Elles reposent sur la
gravité de l’infraction, leur nature et les modes d’exécution.
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L’instruction préparatoire est obligatoire pour les crimes, facultatives pour les délits
et inexistantes pour les contraventions.
Les délais de prescription de l’action publique sont de 10 par les crimes, 3ans pour les
délits et 1 an pour les contraventions.
b-Les intérêts de fond
De façon générale, la division tripartite des infractions a une incidence sur les règles
de fond du droit pénal ; ces influences concernent notamment :
- La tentative : elle est toujours punissable en matière criminelle
- La complicité : elle est punissable en matière criminelle ou délictuelle et très
rarement en cas de contravention
- La récidive : ces conditions varient selon qu’il s’agit des crimes, des délits ou des
contraventions.
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résultat. L’intérêt de cette distinction se situe au niveau de la tentative. Dans le cas
des infractions matérielles lorsque l’auteur renonce à son action et se rétracte
volontairement avant la commission de l’infraction la tentative n’est pas punissable.
Le désistement dénude la tentative de son caractère coupable. En revanche s’agissant
d’une infraction formelle la tentative est punissable.
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TITRE II - ELEMENT CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION
L’élément matériel suppose un fait négatif ou un fait positif. Il est déduit du texte qui
incrimine l’acte. Un acte s’avère donc nécessaire. L’infraction peut être commise par
plusieurs personnes et dans cette hypothèse se pose la question de savoir comment
déterminer l’élément matériel.
§ II – L’acte inachevé
Il y a 4 étapes sur la route du crime qui sont :
• 1ère étape : Résolution criminelle ;(pas de sanction)
• 2ème étape : actes préparatoires ;(pas de sanction)
• 3ème étape : commencement d’exécution ;(sanction ou pas)
• 4ème étape : consommation de l’infraction ; (sanction)
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L’impossibilité est relative dans le cas où l’objet de l’infraction existe mais
l’impossibilité est d’au moyen utilisé. Ex : maladresse lors de l’utilisation de moyens
ou à l’emplacement (objet absent du lieu où l’agent pensait le retrouver). D’autres
auteurs qualifient l’impossibilité absolue d’impossibilité de droit et celle de caractère
relatif d’impossibilité de fait.
D’une manière générale, l’infraction impossible peut être assimilée à l’infraction
tentée puisqu’il y a un commencement d’exécution arrêté involontairement. Le
résultat n’est pas atteint indépendamment de la volonté de l’agent. Mais l’infraction
impossible est punissable en cas d’absence d’intention coupable (ex de celui qui
utilisé un pistolet à eau pour tirer en sachant que cette arme ne peut point donner la
mort.
§ I – La complicité
La définition de la complicité nous permet de la distinguer de la coaction (v article
131-4 du CP). La complicité n’est effective que sous certaines conditions.
Pour que la complicité soit punissable, il faut 3 conditions à savoir :
1. Un acte principal punissable (infraction principale
2. Un acte matériel de complicité (API : Aide – Assistance, Provocation,
Instruction)
3. Une intention coupable
1 – La notion de complicité
Elle suppose la participation d’une personne à l’accomplissement d’une infraction
commise par un ou plusieurs individus. Cette participation peut consister à coopérer à
assister, à aider l’auteur ou les coauteurs soit dans la préparation de l’acte soit dans
l’exécution matériel de celui-ci. Ex celui qui surveille pour éviter toute surprise par
tiers pendant qu’un autre est en train de voler est un complice. Le complice s’associe
à l’auteur de façon incidente ou accessoire au cours de la commission de l’infraction.
Il facilite la commission de l’infraction. Le complice n’est pas à confondre avec
l’auteur ou le coauteur qui prend part principalement et directement à l’exécution
matériel de l’acte. La participation peut être l’œuvre d’une entente préalable
(association de malfaiteurs) comme elle peut être intervenue sans entente (ex :
pillage, fraude douanière). La complicité ne peut être punie que sous certaines
conditions.
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2 – Les conditions de la complicité punissable
La complicité suppose l’existence d’un acte principal punissable (A) d’un acte
matériel (B) et d’un effet moral.
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C’est en général le cas de la responsabilité du chef d’entreprise. Sous cette hypothèse,
l’infraction est commise dans sa matérialité par une autre personne. Le responsable
n’accomplit pas l’acte lui-même. C’est l’exemple des règles d’hygiène à observer
dans le secteur de l’industrie alimentaire (des conditions d’exploitation sont
imposées) si le chef d’entreprise (employeur) ne prend pas les mesures nécessaires au
respect de ces règles, il peut se rendre coupable d’une infraction même dans le cas où
celle-ci a été matériellement commise par un employé.
Mais, il peut se dégager de cette responsabilité en prouvant qu’il a transféré son
autorité au profit d’une autre personne pour veiller au respect de mesures. On peut
également prendre l’exemple d’un restaurateur qui peut être engagée même si l’usage
effectif des produits est fait par le personnel cuisinier. C’est également l’incitation du
mineur à la débauche.
En tout état de cause, il y a une participation de chef d’entreprise dans la commission
de l’infraction. Il peut être qualifié de complice par instigation. Cette responsabilité
pénale indirecte est en général prévue expressément par la loi. Outre l’élément
matériel, il faut un élément moral par la constitution psychologique de l’infraction.
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Chapitre II – L’ELEMENT PSYCHOLOGIQUE OU MORAL
L’élément moral nous interroge sur l’état d’esprit de l’individu au moment de la
commission de l’infraction. L’acte matériel doit être lié à la volonté de son auteur peu
importe le moment ou intervient cette volonté au cours de la formation de
l’infraction. L’auteur de l’infraction est conscient du fait que l’acte qu’il est en train
de commettre est interdit par la loi. L’intention criminelle est donc une des conditions
nécessaires à la construction de l’infraction. Cependant, cette intention se présente
sous une autre forme lorsqu’il s’agit de certaines fautes pénales.
Section I – L’intention criminelle ou dol criminel
L’intention criminelle peut se définir comme la volonté de commettre un acte en
contradiction avec la loi ou de s’abstenir d’accomplir un acte commandé par celle-ci.
Certains auteurs définissent l’intention criminelle ou délictuelle comme : « la volonté
qui se tend vers un but illicite ». Ce qui veut dire que l’agent agit de son plein gré.
§ I – L’intention et le mobile
Avoir une intention, c’est avoir une pensée qui tend vers un but. C’est aussi avoir une
volonté visant quelque chose. L’intention coupable exclue donc toute contrainte.
L’intention coupable qui est le dessein de faire ou de ne pas faire quelque chose
diffère du mobile. L’intention est une volonté abstraite et à un caractère général.
Tandis que les mobiles sont nombreux et divers pour une même incrimination. Le
mobile, c’est l’intérêt qui a déterminé l’accomplissement de l’acte. C’est la raison
personnelle qui conduit l’agent à commettre l’infraction. En d’autres termes, c’est la
cause ou le pourquoi donc l’action. Le mobile est en principe indifférent quant à la
constitution de l’infraction qui est effective lorsque l’élément matériel et l’élément
moral existent. Il n’intervient pas non plus dans la détermination de la peine. En
principe, il n’est ni un élément intentionnel ni un fait justificatif.
Cependant, il est exceptionnellement ténu compte du mobile dans certains cas.
Effectivement le mobile peut influer sur la sanction applicable ou constituer un
élément entrant dans la définition d’une infraction. Le motif est en effet pris en
considération en cas d’état de nécessité, de légitime défense et en cas de
commandement de l’autorité légitime. Il en est de même concernant la commission
de certaines infractions notamment l’origine de sa propre insolvabilité. Le terroriste
peut également être cité en exemple. En effet en droit français, le terrorisme est défini
comme des actes en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour
but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur « article 421-
1 du CP français ». Il peut être tenu compte du mobile en matière de procédures pour
joindre plusieurs affaires pénales.
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§ II – L’intention ou dol criminel
Il est important de distinguer le dol général et le dol spécial ; le dol simple et le dol
aggravé ; le dol déterminé et le dol indéterminé.
1 – Le dol général et le dol spécial
Le dol général consiste à la volonté consentante de violer un interdit légal. Il s’agit
simplement de l’intention délictueuse ou criminel. L’individu doit être conscient du
fait que la réalisation matérielle de l’acte et le résultat constitue l’infraction prévue
par la loi. Le dol général est parfois insuffisant pour conclure à la constitution d’une
infraction. Sa constitution exige en général un mobile particulier c'est-à-dire un dol
spécial.
Le dol spécial consiste dans la volonté utilisée dans le but de nuire à une valeur
sociale déterminée. Le comportement de l’agent est une réaction d’hostilité et non de
simple indifférence c'est-à-dire qui entraîne le méprit est orienté vers les valeurs
sociales déterminées. La volonté de nuire est dirigée vers un but précis. Il y a un désir
d’atteindre le résultat prohibé.
2 – Le dol simple et le dol aggravé
Selon le degré ou l’intensité du dol, la qualification de l’infraction et la peine varie.
Le dol simple est sujet à une peine ordinaire alors que le dol aggravé entraîne
l’application d’une peine répondant à cette gravité. La préméditation qui consiste à
former un dessein avant le passage à l’acte délictueux ou criminel constitue un dol
aggravé. Elle est considérée comme une circonstance aggravante en matière
d’homicide volontaire, c’est le cas de l’assassinat.
3 – Le dol déterminé et le dol indéterminé
La distinction entre le dol déterminé et le dol indéterminé est axée sur le résultat visé
par l’intention. La détermination du dol dépend de l’étendue de l’intention. Ainsi le
dol est déterminé lorsque le résultat est visé de façon précise. L’agent veut
précisément commettre telle infraction à l’encontre d’une personne déterminée ou
non. Par contre quand le résultat à atteindre n’a pas été précisément visé, il s’agit
d’un dol indéterminé. L’agent n’a pas voulu ici commettre l’acte d’une façon précise
quant à la gravité du résultat. Le résultat définitif obtenu n’est pas attendu. Il a
concrètement été imprévisible. Il a certes la probabilité que le résultat se produise.
Toutefois quel que soit le résultat l’agent est punissable car le dol indéterminé est
assimilé au dol déterminé.
B 4 – Infraction praeter intentionnel et dol éventuel
L’infraction praeter intentionnel suppose que le résultat atteint a été visée mais de
façon partielle même si celui-ci était abstraitement prévisible. Les résultats dépassent
les prévisions de l’agent. Il a atteint un seuil non voulu par l’agent et est souvent de
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caractère plus grave. Dans cette situation la loi tient compte du caractère partiel du
résultat.
S’agissant du dol éventuel, l’agent n’a aucunement voulu le résultat. Il l’envisage tout
simplement comme pouvant se produire.
L’acte est commis délibérément mais l’agent n’accepte ni ne recherche le résultat. Le
dol éventuel peut être rapproché de l’imprévoyance consciente qui signifie que
l’agent a librement commit un acte par imprudence ou a pris des risques en prévoyant
que les conséquences probables ne vont pas se concrétiser. En principe le dol
éventuel ne donne pas lieu à une punition, l’intention de commettre l’acte étant
absente. Mais la loi peut en disposer autrement. L’infraction praeter intentionnel et le
dol éventuel apparaissent comme une catégorie intermédiaire entre l’intention
criminelle et la faute pénale.
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CHAPITRE III – LES PRINCIPALES REGLES RELATIVES A LA
RESPONSABILITE PENALE ET A L’AUTEUR DE L’INFRACTION
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prohibé. Il s’en suit que si l’état de démence intervient antérieurement ou
postérieurement à l’acte incriminé la responsabilité pénale ne peut être écartée.
L’antériorité ou la postériorité de la démence par rapport à la commission de
l’infraction suppose un état de lucidité au cours de celle-ci.
- Le trouble mental doit avoir affecté le discernement. Le trouble doit affecter
effectivement les facultés mentales de l’individu. En conséquence au moment des
faits, il ne doit pas être en état de distinguer le bien et le mal. La lucidité doit lui faire
défaut à cet instant précis. Il est bon de noter qu’il existe des états intermédiaires qui
n’abolissent pas complètement la capacité de discernement ou celle de contrôle des
actes. Il s’agit des épileptiques, des demi fous, des déficients mentaux, des
hystériques, des somnambulismes naturels.
En générale l’alcoolique chronique, le drogué même s’il commet une infraction en
état de non lucidité n’est placé parmi ceux qui souffrent de troubles mentales totales
ni parmi ceux qui en souffrent partiellement. L’état de démence parfaite ou au sens
strict au moment de l’action fait disparaître la responsabilité pénale de l’agent. Mais
sa responsabilité civile peut être engagée.
§ II – La contrainte
La contrainte suppose un acte commis sous l’empire d’une force à laquelle l’agent ne
peut résister. L’acte n’est pas commis librement.
L’agent ne peut faire autrement car empêché par une circonstance irrésistible. Il
existe plusieurs types de contrainte. La contrainte n’est admise comme libératrice ou
réductrice de responsabilité que sous certaines conditions.
1 – Les formes de contrainte
On distingue deux principales formes de contrainte
a) la contrainte physique
Cette pression matérielle par laquelle une personne est conduite contre sa volonté à
commettre un acte prohibé est une contrainte physique.
La contrainte abolit la liberté de mouvement. La contrainte physique est externe
quand elle émane d’une force naturelle ou étrangère s’imposant à l’individu. La
contrainte physique est interne quand elle n’est pas détachable de l’individu lui-même
c'est-à-dire qu’elle provient d’une circonstance physique interne.
b) La contrainte morale
Il s’agit d’une pression psychologique. La contrainte morale agit sur la volonté de
l’individu et le neutralise. La contrainte morale est externe quand l’individu commet
une infraction soit parce qu’il a été menacé soit parce qu’il a fait l’objet d’une
provocation emmenant d’un tiers.
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En revanche la provocation policière pour les nécessités d’investigation en matière de
trafic de drogues dans certaine législation comme en droit français, canadien voire
burkinabé n’est pas toujours considérée comme une contrainte. Concernant les
menaces, elle doit être illégitime. La simple crainte révérencielle reste insuffisante.
Quant à la provocation, elle doit être déterminante par rapport aux agissements de
l’individu. En somme la contrainte morale externe n’est prise en compte que
lorsqu’elle a entraîné une pression sur la volonté de l’individu si bien qu’il se trouve
dans l’impossibilité d’agir librement. La contrainte morale est interne quand l’acte de
l’individu est provoqué par son état. Elle peut provenir d’une émotion, d’une passion
ou de conviction. La contrainte morale interne est prise en compte quand l’état de
l’individu est si grave qu’il altère les facultés mentales. La contrainte morale interne
aboutit difficilement à une non culpabilité de l’auteur de l’infraction car il s’agit
souvent d’une situation dans laquelle l’état impulsif de l’individu est dominant. Or
c’est la volonté qui doit être dominée.
2 – Les conditions nécessaires
La contrainte doit être irrésistible. Les circonstances de commission de l’infraction
doivent être de telle sorte que l’agent se trouve dans l’impossibilité totale d’agir
autrement. La contrainte ne doit pas être le résultat d’une faute antérieure.
§ III – L’erreur
L’erreur peut être définie comme une fausse représentation de la réalité. Elle consiste
à se tromper. On distingue l’erreur de fait et l’erreur de droit.
1 – L’erreur de fait
Elle porte sur le fait. C’est le cas du chasseur qui tire sur une personne croyant qu’il
s’agit d’un animal. L’erreur de fait porte sur les circonstances de l’infraction. Elle
peut atténuer la gravité de l’infraction comme elle peut faire disparaître l’infraction.
Elle peut donc entraîner la non constitution de l’infraction ou permettre l’atténuation
de la responsabilité de l’agent.
2 – L’erreur de droit
Elle consiste à se tromper sur ce que dicte la loi. Elle consiste soit à ignorer la loi soit
à en faire une mauvaise interprétation.
a) L’ignorance de la loi
« Nemocenseturignorarelegem ». Cette règle s’applique aussi bien en matière civile
qu’en matière pénale. Dans le dernier cas, l’application s’avère plus rigoureuse. Le
citoyen ne peut donc se prévaloir de cette violence pour échapper à une sanction. Elle
n’a donc un effet sur la responsabilité pénale de l’agent auteur de l’infraction.
Toutefois, on peut noter que le juge burkinabé en tient compte dans certains cas.
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b) L’erreur invincible
Dans cette hypothèse, c’est la loi qui est mal interprétée. Cette mauvaise
interprétation peut provenir de l’administration. Dans ce cas un usager peut
commettre une infraction en se conformant aux instructions d’un agent de
l’administration. Dans ce cas le juge peut estimer qu’il n’y a pas lieu de sanctionner
l’agent. L’agent peut aussi se trouver dans un autre cas de figure pour lequel l’erreur
de droit est invincible. C’est l’exemple d’un conducteur qui emprunté une voix à ses
interdits ne faisant l’objet d’une indication par panneau.
Les panneaux ont été arrachés par des vandales. D’une façon générale de nombreuse
législation ne prévoient pas d’exemption de responsabilité dans les cas d’erreur de
droit. C’est le cas de la législation burkinabé qui écarte cette possibilité quand une
disposition expresse ne la prévoit article 78 du CP burkinabé. Mais concernant les cas
d’erreurs invincibles, le juge peut en tenir compte pour écarter ou atténuer la
responsabilité de l’agent.
Section II – Les faits justificatifs
Le commandement de l’autorité ou l’ordre de la loi, la légitime défense, l’état de
nécessité et le consentement de la victime sont souvent retenus par les législations
comme constituant des faits justificatifs.
§ I – Le commandement de l’autorité légitime ou la permission de la loi
1 – Le commandement de l’autorité légitime
L’autorité légitime s’entend d’une toute autorité publique, civile, militaire pourvu
qu’elle soit légitime. L’autorité privée est exclue. Lorsqu’un acte est commis en
exécution d’un ordre provenant d’une autorité légitime en principe même si cet acte
constitue une infraction, il perd ce caractère. Mais si l’acte est manifeste illégal,
l’infraction est consommée. Ainsi aux termes de l’article 132-1 du CP : « n’est pas
pénalement responsable, la personne qui accomplit un acte commandé par l’autorité
légitime sauf si cet acte est manifestement illégal ».
Les difficultés d’appréciation interviennent quant à l’interprétation de l’acte
manifestement illégal. L’acte manifestement illégal étant difficile à déterminer
certaines législations précisent expressément les actes pour lesquels l’ordre de
l’autorité ne constitue pas un fait justificatif. Ainsi en droit français cette excuse n’est
pas admise en matière de crime contre l’humanité. Voir article 213-4 du CP français.
Cette excuse pourrait dans certains cas constituer des circonstances atténuantes pour
la détermine de la peine. Si l’agent parvient à convaincre de l’existence d’une
contrainte, il peut être dégagé de toute responsabilité.
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2 – L’autorisation de la prescription de la loi
La loi s’entend ici stricto sensu. Elle englobe par conséquent les dispositions
législatives et règlementaires sont en revanche exclues les autorisations et les
tolérances administratives. Ainsi au terme de l’article 132-1 alinéa 1 du CP : « n’est
pas pénalement responsabilité, la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé
par des dispositions législatives ou règlement ». La loi doit permettre directement
l’acte à l’agent. Ainsi l’affaire l’agent de police judiciaire qui arrête un suspect en
flagrant délit et le conduit directement à la MACO pour le faire enfermer sans date de
dépôt commettre une détention arbitraire même si l’arrestation est légale. Mais le
boxeur qui démonte la mâchoire de son adversaire par un hyper Cut ne risque pas des
poursuites pénales pour coups et blessures volontaires si son coup a été donné dans le
respect des règles de ce sport.
§ II - La légitime défense (132-2 CP)
1 – La condition d’existence de la légitime défense
La légitime défense est établit lorsque l’agression est injuste et quand la riposte est
nécessaire et proportionnée.
a) Une atteinte injuste
L’attaque doit être sans fondement juridique, sans base légale.
L’agression doit être en conséquence injustifiée.
b) Une agression actuelle
L’agression doit être la réplique à une atteinte imminente. L’attaque ne doit pas être
imaginaire ou futur. Les actes doivent s’enchaînés en même temps. Celui qui
agresseur en 30 mn ou 2 jours après l’agression de l’acte prohibé commet un acte de
vengeance et non plus un acte de légitime défense. Celle qui agresse un tiers en
prévention d’une future agression commet une infraction. Sa défense est prématurée.
c) Une défense nécessaire
L’acte réactif doit être le seul moyen de défense contre l’agression.
L’agression initiale doit être telle que la victime court un danger immédiat ne lui
permettant pas d’avoir secours ou de s’enfuir. Le seul moyen s’offrant à lui étant
défense. L’urgence lui impose une riposte immédiate. S’agissant de la défense de
brigand, elle doit être strictement nécessaire à la protection de bien ou nécessaire au
but poursuivi. On ne peut par exemple admettre la suppression de la vie pour éviter
l’atteinte d’un brigand. Ex : de celui qui tire sur un adolescent parce qu’il a volé
quelques pieds de carotte dans son jardin protéger. Quelques actes sont implicitement
présumés par la loi burkinabé comme étant couvert pour la légitime défense.
d) Une défense proportionnée
Les moyens de défense employés doivent être proportionnels à la gravité de
l’agression. Ex : Mme X fait tomber Mr Y et se met à le battre. Mr Y sort son
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poignard et tue Mme X. La riposte n’est pas proportionnelle à l’attaque. Il y a meurtre
qui aurait pu tenter de repousser Mme X en employant la force. La légitime défense
ne s’applique pas à tous les domaines. Elle intervient particulièrement en cas
d’agression contre l’intégrité physique et en cas d’atteinte aux biens. En résumé
lorsque la légitime défense est établit, elle permet d’écarter toutes responsabilités
pénales. Il n’y a pas d’infraction dans ces conditions. La légitime défense n’engage
pas la responsabilité civile de l’auteur de la riposte. Article 132-4 du CP.
§ I – La personne morale
La responsabilité morale peut être engagée comme elle peut être dégagée ou atténuée.
La loi pénale burkinabé punit des personnes morales auteur d’infraction. En effet au
terme de l’article 131-1 du CP. Est aussi auteur ou coauteur toute personne à objet
civil, commercial, industriel ou financier ou non et dans l’intérêt de laquelle des faits
d’exécution ou d’abstention constitutifs d’une infraction ont été accomplis par la
volonté délibérée de ces organes. En général les infractions tel que l’escroquerie, la
publicité mensongère, la diffamation, les abus, le blanchissement d’argent sale,
l’inobservation des règles de sécurité sont commis par des personnes morales. Les
personnes morales agissent par le truchement de leurs organes notamment le conseil
d’administration, le gérant, le directeur, le PDG, les représentant de la personne
morale. Ainsi la personne morale est responsable parce qu’une ou plusieurs personnes
de ces organes le sont. Il en ressort que la personne morale peut bénéficier d’une
cause d’impossibilités pénale ou d’atténuation de responsabilité. Mais s’agissant des
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infractions matérielles c'est-à-dire les infractions non intentionnelles en règle
générale, la responsabilité pénale de la personne est difficilement écartée.
La sanction peut être considérée comme une arme protectrice des interdits sociaux.
C’est une réaction par rapport à ceux qui ont violé la loi. C’est une force de frappe de
l’Etat contre ceux qui agissent contre la loi. C’est aussi un des moyens de réinsertion
sociale.
1. Exemption légale
La loi prévoit des excuses dites absolutoires ou une exemption de peine par rapport à
certaines infractions. Les personnes bénéficiaires sont souvent celles qui sont
coupables de tentative et qui font preuve de repentir. L’exemption s’impose au juge
quand la preuve de l’excuse est faite. Toutefois, l’individu n’est pas exempté de la
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responsabilité civile. Les infractions telles que l’association de malfaiteurs et
l’assistance aux criminels, la rébellion, crimes et délits conte la sûreté de l’Etat,
contrefaçon des sceaux de l’Etat, des effets publics, les fausses déclarations peuvent
donner lieu à une exemption de peine.
2. Exemption judiciaire
Dans certains systèmes, il existe le pardon judiciaire ou la récompense judiciaire qui
dispense le coupable de l’application d’une peine. L’exemption judiciaire existe par
exemple en droit français et en droit togolais. Ainsi, aux terme de l’art 29 du CP
togolais « lorsque le prévenu aura avant le jugement assuré la réparation du préjudice
causé par le délit, le juge en considérant les gages d’amendement présentés pourra
même tout en déclarant sa culpabilité, le dispenser de toute peine ».
D’autres types d’exemption sont connus de la législation française. C’est le cas de
l’ajournement du prononcé de la peine qui consiste à différer le jugement sur la peine
pendant un temps déterminé. L’ajournement du prononcé de la peine regroupe trois
variantes dont l’ajournement simple, l’ajournement avec mise à l’épreuve et
l’ajournement avec injonction.
3. Les immunités.
Les immunités peuvent être considérées comme des causes d’exemption de peine. Ce
sont des privilèges qui peuvent être liés à une situation sociale, familiales ou juridique
et qui permettent la protection des personnes se trouvant dans lesdites situations. Il
existe plusieurs types d’immunité dont l’immunité parlementaire, diplomatique,
judiciaire et familiale.
- L’immunité parlementaire : elle permet aux députés ou parlementaires d’être
affranchis de toute poursuite pénale pendant et après leur mandat pour les infractions
résultant des discours tenus au sein du parlement ou dans les rapports parlementaires.
- L’immunité diplomatique : elle est destinée à protéger au sein des pays
d’accueil les représentants d’un état étranger. Cette immunité permet aux agents
diplomatiques d’exercer leurs fonctions sans s’inquiéter d’une quelconque poursuite
pénale pour les infractions qu’ils commettent.
- L’immunité familiale : elle peut être d’ordre patrimonial ou d’ordre moral et
n’admet pas les poursuites pénales pour vol, escroquerie, abus de confiance entre
époux ou entre ascendants et descendants (art 616-1 et 616-2 du CPB). Elle n’admet
pas non plus l’application de l’obligation de dénonciation au conjoint, aux parents ou
alliés de l’auteur d’une infraction (art 65 dernier du CPB).
4. La minorité pénale
L’âge du mineur peut être une cause d’exemption de peine. Ainsi, en droit burkinabé
les mineurs de moins de treize ans (13 ans) et ceux de 13 à 18 ans qui agissent sans
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discernement sont dispensés de peine (art 74 du CPB). Toutefois, leur responsabilité
civile peut être engagée (art 75 du CPB). Un certain nombre de causes permettent
l’atténuation de la sanction.
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Section II-La détermination de la peine en cas de pluralité
d’infractions.
En présence de plusieurs infractions, les règles de détermination de la sanction sont
différentes. Ainsi la récidive et le concours d’infractions répondent à des règles de
sanction particulière.
§I- La récidive
1. Quand y a-t-il récidive ?
La récidive suppose l’existence d’une 1ère infraction ayant donné lieu à une 1 ère
condamnation et l’existence d’une seconde infraction. Deux termes interviennent en
cas de récidive (cf. 1ère partie du cours sur la récidive et l’art 83 du CPB).
2. Répression en cas de récidive
L’art 84 du C P B prévoit les conditions de sanction du récidiviste. La peine peut être
portée au double de celle prévue dans l’un des cas suivants :
La personne ayant connue une 1ère condamnation pour crime commet une
autre infraction (crime ici) ;
Celui qui a déjà été condamné pour délit intentionnel et commet un crime dans
un délai de cinq (5) ans à compter de l’expiration ou de la prescription de la
peine ;
La personne a déjà été condamnée pour un délit et commet un délit identique
ou assimilé dans les mêmes conditions de délai que dans le cas précédent ;
La personne qui a déjà fait l’objet d’un 1er jugement devenu définitif pour
contravention et qui commet une 2nde contravention dans un délai d’un (1) an
à compter de ce jugement.
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En revanche on parle de cumul idéal ou concours idéal lorsqu’un seul acte a conduit à
la réalisation de plusieurs infractions. Dans cette hypothèse, le même fait ou un
ensemble de faits permet une pluralité simultanée de qualification d’infractions.
Exemple : la production d’un document falsifié peut constituer à la fois un usage de
faux et une tentative d’escroquerie.
2. La répression en cas de concours d’infractions
En principe le cumul de peine n’est pas admis par la législation burkinabé en cas de
conviction d’existence de plusieurs délits ou de plusieurs crimes. C’est la peine la
plus forte qui s’applique dans ce cas. Cependant, elle admet ce cumul en cas de
concours réel entre contravention, entre délit et contravention non connexes, entre
crime et contravention non connexes.
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CHAP. II- SUSPENSION ET EXECUTION DE LA SANCTION PENALE.
Une sanction pénale peut faire l’objet d’une suspension comme elle peut faire l’objet
d’une exécution. En outre la peine peut disparaître. Il s’agit de son extinction qui peut
intervenir de plusieurs façons.
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1. La diversité des régimes
Il y a le régime de l’emprisonnement en commun qui consiste à parquer les
détenus ensemble avec la possibilité de séparer les femmes, les hommes et les
mineurs. Le jour, la vie est commune.
Un autre régime consiste à séparer les détenus de jour et nuit et à mettre chacun
dans une cellule individuelle. Ce système est l’opposé du précédent.
La vie est individuelle. C’est le régime de l’emprisonnement de jour et de nuit
ou le système du pennsylvanien.
Un 3ème régime qualifié de mixte consiste à faire travailler les détenus dans la
journée et à les emprisonner individuellement dans les cellules durant la nuit.
C’est le régime dit auburnien pratiqué aux U.S.A particulièrement à New-
York.
Un autre régime dit régime progressif ou régime irlandais consiste à
emprisonner le condamné et à assouplir progressivement le régime
d’incarcération jusqu’à la fin de sa libération.
Au BF le régime en vigueur se rapproche au régime classique
d’emprisonnement en commun. Il s’agit de l’emprisonnement collectif. La
répartition des détenus est faite en termes de division (cf. le kiti AN 6). Des
locaux différents sont affectés aux femmes, mineurs et parfois à certaines
catégories de détenus comme les fonctionnaires et les détenus politiques. Mais
ces séparations se remarquent plus dans les prisons des grandes villes comme
celles de Ouaga et de Bobo. Les moyens font défaut à une bonne organisation
et de gestion des prisons au B.F.
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grâce de la part du condamné. La grâce entraîne une dispense partielle ou totale de la
peine. Mais elle n’efface pas la condamnation. C’est donc la condamnation
prononcée qui est mentionnée dans le casier judiciaire. C’est également elle
(condamnation prononcée) qui sert de base pour le récidiviste et le sursis. Aucun
recours n’est possible contre le décret de grâce. La grâce judiciaire permet à toute
personne frappée d’interdiction ou de déchéance à titre de peine complémentaire de
demander son relèvement à la juridiction qui l’a décidée. Elle permet aussi au
condamné d’obtenir du juge ou de la commission chargée de l’application de la peine
de réduire le temps d’exécution ou de lui accorder une remise de peine. La grâce
totale éteint l’exécution de la peine. Elle met immédiatement fin à l’exécution de la
peine en cours.
3. L’amnistie
C’est une mesure qui efface la condamnation prononcée et fait disparaître
l’infraction. L’amnistie peut intervenir par le biais d’une loi qui mentionne les
infractions concernées. Il existe une autre variante d’amnistie :
La grâce amnistiante découle d’un décret présidentiel. C’est donc à la forme que ce
type d’amnistie constitue une grâce. En droit burkinabé, elle peut être accordée par
arrêté ministériel du Ministre de la justice, garde des sceaux. Elle est amnistiante par
ses effets qui sont les mêmes que ceux d’une amnistie. Le condamné pour l’obtenir
doit en faire la demande auprès du Ministre de la justice, garde des sceaux. En tout
état de cause, l’amnistie efface la condamnation et hôte aux faits son caractère
d’infraction.
En principe, si la loi d’amnistie entre en vigueur avant l’engagement des poursuites
pénales, l’action publique est éteinte quant aux infractions visées par la loi
amnistiante.
Si elle intervient après l’engagement mais avant la condamnation les poursuites
doivent être abandonnées.
Enfin si elle est accordée après la condamnation, celle-ci est considérée comme non
avenue.
L’amnistie n’a pas en principe d’effet à l’égard des mesures de rééducation et des
mesures de sûreté notamment la confiscation. Elle entraine le retrait du casier
judiciaire, la fiche contenant la condamnation.
L’amnistie ne préjudicie pas le droit des tiers. Ceux-ci conservent leur droit de
poursuite civile ou d’indemnisation. La loi d’amnistie est d’interprétation stricte.
§II- La réhabilitation
La réhabilitation est une mesure qui permet de rétablir une situation légale perdue par
un individu suite à une condamnation. Elle n’éteint pas la peine principale mais
permet de faire cesser les interdictions, les déchéances, les incapacités. En d’autres
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termes, elle a principalement pour objet l’extinction des peines accessoires qui
continuent à produire ses effets alors que l’individu à purger la peine principale. Cette
faveur est en générale accordée aux coupables qui ont fait une preuve certaine
d’amendement. Il existe deux types de réhabilitations :
La réhabilitation légale
La réhabilitation judiciaire
La réhabilitation est légale lorsqu’elle est de plein droit. Elle intervient par l’effet
du temps s’il n’y a pas eu de condamnation nouvelle. Les délais varient suivant le
type de condamnation (cf. art.740 du CPPB).
Toutefois les conditions d’exécution de la peine et celles de délais ne s’appliquent pas
à celui qui a rendu d’éminent service à l’Etat (dénonciation de putschistes, de
terroristes, etc.) [art.745 CPPB].
La réhabilitation est judiciaire lorsqu’elle intervient par voie judiciaire sur
requête(chambre d’accusation). Mais dans les deux cas, la réhabilitation ne peut être
demandée ou acquise que si la peine a été exécutée ou réputée telle (c’est dire qu’elle
prend en compte la grâce). L’exécution doit avoir été effectuée depuis un certain
temps. La réhabilitation efface la condamnation et les faits cessent pour l’avenir (cf.
art.755 du CPPB). Elle entraine le retrait de la condamnation du bulletin N°1 et N°2
du casier judiciaire.
Fin du cours
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