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Droit médical

PROGRAMME DU MODULE DE DÉONTOLOGIE

1- L'organisation de la justice en Algérie.


2- La loi sanitaire.
3- Les règles de déontologie médicale.
4- L'éthique médicale.
5- La responsabilité médicale.
6- Les devoirs du médecin.
7- Les droits du malade.
8- L'acte médical.
9- Les documents médicaux.
10- Le secret médical.
11- La législation de la mort.
Droit médical 01

L'ORGANISATION DE LA JUSTICE EN ALGÉRIE

I- DÉFINITION :
Le droit est l'ensemble des règles, écrites (code pénale, code de la santé) et non-écrites (tradition), qui régissent une société
pendant une période donnée. Ces règles sont sanctionnées par une organisation judiciaire bien définie.

II- SOURCES DU DROIT EN ALGÉRIE :


1- La loi: Prend naissance de la charte nationale et de la constitution.
La constitution est votée par le peuple et répartie les fonctions politiques (politiques, exécutives et législatives.)
La loi est d'abord, un projet proposé par le ministre au conseil du gouvernement qui va l'analyser en fonction de la vie
sociale, puis la transmettre à l'APN (avec ses 2 chambres) qui va encore l'analyser et enfin la voter.
La loi fixe les grandes lignes tracées par la législation.
Pour que cette loi soit applicable, il faut
1) La promulgation (signature) du projet par le président de la république.
2) La publication dans le journal officiel.
3) La loi sera applicable 24 heures après son arrivée au chef de daïra.
2- L'ordonnance: C'est un texte présidentiel, elle comprend 2 types
• L'ordonnance législative: C'est un texte de loi, pris par le président de la république, lors de l'intersession des 2
chambres (période creuse, congé.)
• L'ordonnance ordinaire: C'est un texte de loi, pris par le président de la république pour appliquer la loi après
exécution par la chambre.
3- Le décret: Moins fort que l'ordonnance. C'est un texte pris par le président de la république pour exécuter une loi (direct)
ou une ordonnance (indirect), n'ayant pas été exécutée avant, et peut avoir 2 portés
• Une portée individuelle: Concerne les haut-responsables de la république (nomination.)
• Une portée générale: Concernant l'ensemble des citoyens.
4- L'arrêté: Précise le décret. C'est un texte pris par le ministre, le wali, le président de l'APC, hiérarchisé (supérieur, moyen
et inférieur) pouvant être modifiés mais jamais annulés, et pouvant avoir une portée individuelle ou générale.
5- Le circulaire: Précise l'arrêté, c'est un texte pouvant être pris par le doyen de la faculté.
6- Le coran: Appliqué en cas d'absence de textes écrits (mariage, divorce, héritage…) et faisant appel à la "Charia", selon l'art
01 du code civil (code de la famille de 1984 inspiré du coran.)
7- Les coutumes et usages: Appliqués en l'absence de textes.
8- La jurisprudence: C'est une pratique judiciaire prise par les magistrats, où des verdicts par arrêtés sont prononcés
dans les différentes cours en cas de similarité d'affaires, donnant directement le même verdict (erreur médicale, jugement
nécessite plusieurs audiences.)
9- La doctrine: C'est un traité fait par les professeurs de droit ou les chercheurs.

III- ORGANISATION DE LA JUSTICE EN ALGÉRIE :


Elle est régie par une ordonnance de 1965 qui a été modifiée. Elle est basée sur l'unité de la juridiction :
A- Le tribunal: Commun et unique dans chaque daïra. Il juge les affaires civiles et pénales (en dehors de crimes.)
1- Les affaires pénales: En cas d'infraction à la loi (acte interdit par un texte répressif, tel l'avortement criminel), commise par
les particuliers, jugée par la section pénale.
1) La section contraventionnelle: Juge les affaires dont la peine va de 0 à 2 mois et l'amande de 200 à 2.000 DA.
2) La section délictuelle: Juge les affaires dont la peine va de 2 mois à 5 ans.
Cette section pénale est gérée par
• Le procureur de la république = juge de parquet: Qui se déplace, fait des perquisitions et poursuit les délinquants et
les prisonniers.
• Le juge d'instruction = juge de siège: Qui s'instruit de l'affaire et oriente la peine.
• Le juge des mineurs = juge de siège.
2- Les affaires civiles: En cas d'affaires entre les gens (mariages, divorce, héritage…) et opposant les particuliers. Et sert
également à orienter les affaires civiles qui dérivent vers l'affaire pénale (héritage, cause de meurtre…), dont la décision doit
être prise en urgence. Cette section civile est gérée par
• Les greffes ou secrétaires: Assurant le planning aux juges, la convocation des victimes. C'est une administration
chargée du fonctionnement des tribunaux.
• Le juge d'instruction = juge de siège.
B- La cours de cassation: Présente dans chaque wilaya, s'occupant à juger les affaires déjà jugées par les tribunaux dont
une partie n'accepte pas le jugement (cassation.) Cette cours prend une décision, affirmant ou infirmant la décision du
tribunal. Elle est gérée par
• 3 magistrats ou conseillés (juges d'instructions.)
Elle prend 2 aspects
1) Aspect pénal: Représenté par le procureur général (magistrat de parquet) qui représente le ministère de la justice au
niveau de la wilaya. Il comprend 3 chambres
1- La chambre d'accusation: Où le juge d'instruction interroge les criminels.
2- La chambre délictuelle: Juge les affaires déjà jugées après refus d'une partie intéressée.
3- Le tribunal criminel: Juge les crimes dont la peine va de 10 à 20 ans. Il est formé par 2 sessions, chacune faite de
• 3 magistrats. • 2 jurys (5 citoyens au tirage au sort.)
2) Aspect civil: Juge les affaires civiles déjà jugées par le tribunal. Elle est gérée par
• Des greffes (administrativement.)
C- La cours suprême: C'est la juridiction supérieure du pays. Elle comprend un procureur général (ministère publique)
adjoint et président de la cour. Elle unifie les jurisprudences et applique la loi à la lettre sur l'affaire (sans juger le verdict
déjà fait.)
Droit médical 02

LA LOI SANITAIRE

I- DÉFINITION – HISTORIQUE :
La loi sanitaire est l’ensemble de textes écrits, qui régissent la société médicale. Elle comporte 10 titres, chaque titre
est divisé en chapitres et chaque chapitre comprend des articles (269.)
La loi sanitaire est promulguée par le président de la république, après adoption par l’APN. Elle a vue le jour le
16-Fév-1985, c’est la loi 85/05, puis elle a été modifiée par la loi 90/17 de juillet-1990.

II- ANALYSE DU TITRE I : PRINCIPES ET DISPOSITIONS FONDAMENTAUX


La présente loi à pour objet:
1) De fixer, en matière de santé, les principes fondamentaux.
2) De concrétiser les droits et devoirs, relatifs à la protection et à la promotion de la santé, qui est le bien-être physique
et moral de l’homme contre les maladies et les risques, avec amélioration des conditions de vie et de travail.
1- La prévention des maladies et la lutte contre les maladies transmissibles que tout médecin est tenu de déclarer aux
services concernés.
2- Les soins adéquats et leur gratuité dans le secteur publique.
3- L’éducation sanitaire et l’information, définissant la création des différentes structures sanitaires répondant au besoin
de la santé de la population.

III- ANALYSE DU TITRE II : SANTÉ PUBLIQUE ET ÉPIDÉMIOLOGIE


Ce titre défini l’ensemble des mesures préventives, curatives et sociales, ayant pour but de préserver et d’améliorer la
santé de l’individu et de la collectivité, sans négliger les facteurs de l’environnement qui ont un effet préjudiciable pour
l’homme telle que l’eau potable, les produits alimentaires (production, conservation et transport) et l’habitat (normes d’hygiène et
de sécurité.)

IV- ANALYSE DU TITRE III : SANTÉ MENTALE

V- ANALYSE DU TITRE IV : DISPOSITIONS RELATIVES A CERTAINES ACTIVITÉS PRÉVENTIVES ET CURATIVES


1- Les soins médicaux sont fournis dans les structures sanitaires, lieu de travail, formation à domicile ou lieu
d’accident.
2- L’hospitalisation est effectuée par le médecin traitant après accord du médecin chef du service.
3- Les soins sont fournis avec le consentement du malade ou des personnes habilitées par la loi (tuteurs…)
4- En cas d’urgence, où le consentement ne peut être obtenu, les soins sont disposés par le médecin traitant sous sa
responsabilité.
5- La thérapie au moyen du sang ou de ses dérivés, est effectuée par des médecins ou du personnel sanitaire placé
sous son contrôle.
6- La collecte de sang est interdite chez les mineurs et les incapables à des fins spéculatives.

VI- ANALYSE DU TITRE V : PRODUITS PHARMACEUTIQUES ET APPLICATIONS MÉDICOTECHNIQUES


1- Les produits pharmaceutiques comprennent
- Les médicaments. - Les réactifs biologiques.
- Les produits chimiques officieux. - Les produits galéniques.
- Tout produit nécessaire à la médecine humaine ou vétérinaire.
2- Les produits sont régis par la nomenclature nationale, leur commercialisation, expérimentation et utilisation est
interdite sans l’autorisation du ministre chargé de la santé.
3- La production, importation et distribution relève des entreprises nationales.

VII- ANALYSE DU TITRE VI : PERSONNEL DE LA SANTÉ


A- Tâches et activités des médecins et des auxiliaires:
1- Veiller à la protection de la santé de la population par
1- Fourniture de soins.
2- Participation à l'éducation sanitaire par l'acquisition des connaissances nécessaires en matière de
1- Hygiène individuelle et collective. 2- Protection de l'environnement.
3- Nutrition saine et équilibrée. 4- Prévention des accidents et des maladies.
5- Lutte contre les pratiques nocives
2- Les auxiliaires médicaux exercent sous la responsabilité des médecins.
B- Conditions d’exercices des professions de la santé:
1- Diplôme de médecine. 2- Nationalité algérienne.
3- Absence d'infirmité. 4- Ne pas être l'objet d'une peine infamante.
C- Règles d’exercice:
1- Le médecin, sous son identité légale, est tenu d'appliquer les techniques diagnostiques et les schémas
thérapeutiques entrant dans le programme de la santé.
2- Le médecin est libre de prescrire les médicaments inscrits dans la nomination nationale, à condition de ne pas être
suspendu, sauf en cas d'urgence.
3- Le médecin est tenu d'observer le secret professionnel, sauf si les dispositions légales l'autorisent (maintient du
service de garde, déférence à un ordre de réquisition.)

VIII- ANALYSE DU TITRE VII : FINANCEMENT DE LA SANTÉ DANS LES SERVICES PUBLIQUES
Assuré par l'état.

IX- ANALYSE DU TITRE VIII : DISPOSITIONS PÉNALES RELATIVES AU PERSONNEL DE LA SANTÉ


1. L'exercice illégal de la médecine: Loi sanitaire "LS" 214, 219, Code pénale algérien "CPA" 301.
2. La violation du secret professionnel: LS 206 – 266, CPA 301.
3. Les certificats de complaisance: LS 226, CPA.
4. La fausse identité: LS 243, 247, CPA.
5. L'usage de stupéfiants: LS 190.
6. L'avortement criminel: 304 à 312, CPA, sauf 308.

X- ANALYSE DU TITRE IX : CODE DE DÉONTOLOGIE (voir cours)

XI- ANALYSE DU TITRE X : DISPOSITIONS FINALES


Sont soumis aux obligations de la présente loi et aux règles de déontologie
1- Les médecins étrangers, exerçant sur le territoire national. Cependant, ils ne sont pas soumis à l'obligation
d'inscription au tableau du conseil régional de déontologie.
2- Les internes en service terminal sont autorisés au remplacement.
3- Tout médecin exerçant à la date de publication de la présente loi doivent être inscrit auprès des SOR.

REMARQUE:
La loi du 31-07-1990 porte des modifications sur les chapitres I et II du titre II.
A- Chapitre II: En plus de la thérapie au moyen du sang et de ses dérivés, ajouter les prélèvements et les
transplantations d'organes humains.
1. Art I: Prote des modifications sur les articles 164 et 165
1- Article 164: Le prélèvement de cornée ou de rein peut être effectué sans accord, s'il n'est pas possible de
prendre contact à temps avec la famille ou le représentant légal du défunt, si tout délai entraîne la détérioration de
l'organe à prélever ou si l'urgence de l'état de santé du receveur de l'organe l'exige.
2- Article 165: Il est interdit de révéler l'identité du donneur au receveur et celle du receveur à la famille du donneur.
Le médecin ayant constaté la mort du donneur ne doit pas faire parti de l'équipe qui effectue la transplantation.
2. Art II: Le chapitre III du titre IV de la présente loi est désormais intitulé "éthique médicale".
3. Art III: L'article 199 de la dite loi modifiée: inscription auprès du conseil régional de l'ordre.
La loi n° 90-17 du 31-07-1990, modifiant et complétant la loi n° 85/05 du 16-02-1985, relative à la protection et
promotion de la santé.
Titre IV, chapitre II, art IV: SÉVICES: Chaque praticien doit dénoncer les sévices sur enfant mineur et personnes privées
de liberté, dont il a eu connaissance à l'occasion de l'exercice de sa fonction.
Droit médical 03

LES RÈGLES DE DÉONTOLOGIE MÉDICALE

I- DÉFINITION :
Littéralement, la déontologie vient de déontos: ce qu'il faut faire et logie: science. C'est l'ensemble de principes, de règles et
d'usages que tout médecin doit observer ou dont il s'inspire dans l'exercice de ses fonctions.

II- HISTORIQUE :
Le mot déontologie est récent (XIX siècle) mais l'institution est ancienne.
1- Le serment d'Hippocrate: C'est l'ensemble des règles de déontologie, élaborées 400 ans avant JC. Il
- Condamne l'homicide et les pratiques criminelles. - Précise la relation élève – maître.
- Fait allusion au secret professionnel, à la libre prescription et au libre choix du malade.
2- Depuis ce temps, la transmission s'est faite par la tradition, les usages et l'exemple du maître.
En Algérie:
3- Pendant la colonisation, c'était la loi française.
4- Après l'indépendance, c'est d'après
• Le code de la santé.
• Le code de déontologie, qui émergea du code sanitaire depuis 1992.

III- CONTENU :
Le code de déontologie comprend 4 titres, divisés en chapitres, puis en paragraphes et enfin en articles.
A- TITRE I : LES RÈGLES DE DÉONTOLOGIE MÉDICALE: Selon le décret n° 92-276 du 06-Juillet-1992; Comprend 2
chapitres
1- Chapitre I: Dispositions préliminaires: Les règles d'imposent à tout médecin et étudiant en médecine. Toute
infraction relève des instances disciplinaires du conseil de déontologie (avertissement, blâme, sanction temporaire ou définitive.)
1) De l'inscription:
1- Nul ne peut exercer s'il n'est pas inscrit au tableau (liste du conseil.)
2- Sont omis du tableau
1- Les Médecins empêchés d'exercer, par suite de maladie ou d'infirmité graves et permanentes.
2- Les Médecins qui, sans motif légitime, n'exercent pas pendant 6 mois.
3- Les Médecins frappés d'une interdiction d'exercer.
4- Les Médecins en position de service national.
2) De la discipline (titre III)
2- Chapitre II: Règles de déontologie, comprenant 7 paragraphes
1) Paragraphe 1: Devoirs généraux. 2) Paragraphe 2: Secret professionnel.
3) Paragraphe 3: Devoirs envers le malade. 4) Paragraphe 4: Confraternité.
5) Paragraphe 5: Rapports des médecins entre-eux et avec les membres d'autres professions.
6) Paragraphe 6: Règles particulières dans le mode d'exercice (privé, publique, expertise, contrôle.)
7) Paragraphe 7: Dispositions diverses.
B- TITRE II : CONSEIL DE DÉONTOLOGIE: C'est une instance professionnelle, élue en assemblée générale, dont le conseil
de base est la SOR (section ordinale régionale),qui veille au respect des règles de déontologie et des dispositions citées dans
le présent décret.
1- Il défend l'honneur, la dignité et l'indépendance du médecin.
2- Il adapte la disposition du code aux nécessités des professions médicales, dans l'intérêt du malade.
3- Il est l'interlocuteur et le conseiller naturel des pouvoirs publiques.
4- Il formule des avis sur les projets de loi et les règlements.
Le SOR:
v En matière administrative: 1- Enregistre l'inscription au tableau.
2- Est consulté sur demande de transfert ou d'installation ou sur contrat de bail.
3- Statue sur la conformité des conditions d'installation et d'exercice.
4- Statue sur le contrôle du libellé des plaques.
v En matière de discipline: 1- Exerce la compétence disciplinaire en première instance.
C- TITRE III : DE LA DISCIPLINE: La sanction va de l'avertissement au blâme jusqu'à la proposition aux autorités
administratives l'interdiction d'exercer, voir la fermeture de l'établissement.
D- TITRE IV : DISPISITIONS TRANSITOIRES.

Principales dispositions:
1- Non-discrimination (age, sexe, condition économiques, religion, idéologie…)
2- Indépendance professionnelle (décision, quelque soit le mode d'exercice.)
3- Respect de la personne humaine
1- Libre choix du malade. 2- Information du malade. 3- Secret professionnel.
4- Responsabilité vis-à-vis de la collectivité (quelque soit le mode d'exercice.)
5- Interdiction des pratiques criminelles.
Droit médical 05

LA RESPONSABILITÉ MÉDICALE

I- INTRODUCTION :
Selon la loi du 16-Fév-1985, et le complément de Jui-1990, la responsabilité médicale et d'ordre
∂ Civil: En cas de dommages commit à l'encontre d'un patient (accident…), C'est une responsabilité réparatrice, fondée
sur l'Art 124 du code civile et qui diffère selon le mode d'activité (privé ou public.)
• Pénale: En cas d'infraction à la loi (avortement, euthanasie…) C'est une responsabilité individuelle et répressible (punie
d'emprisonnement avec amande) nécessitant l'association des 3 éléments suivants
1- Elément légal: C'est le texte de loi, selon l'article 1 du code pénal où il n'y a pas de peine sans loi.
2- Elément matériel: C'est la matérialisation des faits, pouvant être consommés ou tentés.
3- Elément intentionnel: C'est l'acte volontaire (incombe au juge.)

II- LES FAUTES PÉNALES :


1- L'exercice illégal de la médecine: Puni d'une peine de 3 à 6 mois. En l'absence de l'une des conditions suivantes:
1) Avoir un diplôme de docteur en médecine (ou équivalent reconnu par l'état.)
2) Etre de nationalité algérienne (ou permission si étranger.)
3) Avoir un état de santé compatible avec la profession.
4) Avoir un casier judiciaire propre (sans infraction antisociale.)
5) Etre inscrit sur la liste du conseil de l'ordre des médecins.
2- Le refus d'obéir à une réquisition: Puni d'une peine allant jusqu'à 2 ans. C'est le refus après injonction faite par les
autorités judiciaires et/ou administratives pour une tâche d'ordre médical.
3- La non-assistance à personne en danger.
4- L'homicide involontaire.
5- La pratique d'avortements criminels.
6- La prescription de stupéfiants à des personnes non-malades.
7- La violation du secret professionnel médical: Conformément à l'Art 301 et punie d'une peine allant jusqu'à 6 mois.
8- Le faux matériel: C'est le faux et usage de faux.
9- La délivrance de certificats médicaux de complaisance: Il s'agit de tout document remis à une personne, sans
qu'elle soit examinée. Elle porte atteinte au prestige de la profession médicale.

III- LES FAUTES CIVILES :


A- Le secteur privé: La responsabilité est basée sur un contrat virtuel, entre le médecin et le malade, selon l'Art 54 du
code civil et nécessitant
1- Le consentement: Selon l'Art 154, c'est l'acceptation par le malade de se faire traiter par le médecin. Il est exigé en
dehors de l'urgence. Il n'est plus valable chez le mineur, le comateux et le malade pouvant entraîner une épidémie.
2- L'objet du contrat: Doit être légal et autorisé (avortement criminel, euthanasie…)
3- Les capacités des parties au contrat:
1- Pour le malade: Etre capable et majeur.
2- Pour le médecin: Doit remplir les condition d'exercer.
La mise en jeu de la responsabilité civile du médecin exige le rapport, par le malade, de ces 3 éléments:
1) La faute commise (toute faute doit être réparée.)
2) Le dommage subit (matériel ou moral.)
3) La relation cause – effet: Nécessite un expert.
Dans le secteur privé, toute faute commise par le médecin, l'infirmier, la femme de ménage… engage la responsabilité
du médecin. Ce qui nécessite une assurance maladie pour dédommager le malade.
Le délai de prescription d'une faute réparable est de 15 ans.
B- Le secteur publique: La responsabilité repose sur un contrat, entre le médecin (fonctionnaire) et l'administration et le
malade (usager) et l'administration.
La responsabilité civile de l'établissement est engagée en cas de
1- Faute lourde, grave et impardonnable dans les actes médicaux (renvoie du malade sans examen, diagnostic évident…)
2- Faute, même simple, dans les actes paramédicaux (actes de soins.)
3- Faute, même simple, par mauvais fonctionnement du service.
4- Responsabilité détachable.
"Le malade est une personne avec une âme et un espoir à la vie".
Droit médical 06

LES DEVOIRS DU MÉDECIN

I- DEVOIRS GÉNÉRAUX (VOCATION DU MÉDECIN):


1- La défense de la santé physique et mentale de l'être humain.
2- Le soulagement des souffrances des malades.
3- La non-discrimination (quelques soit l'age, sexe, race, religion, idéologie…)
4- La liberté de prescription.
5- L'assistance à personne en danger (sauf empêchement majeur.)
6- L'entretient et la perfection des connaissances.

II- DEVOIRS ENVERS LE MALADE :


1. Respect du libre choix du malade.
2. Information du malade.
3. Qualité des soins.
4. Contrôle de l'observance du traitement.
5. Aide pour l'obtention des avantages sociaux du malade.

III- DEVOIRS DE CONFRATERNITÉ (RELATION MÉDECIN – PROFESSIONS DE SANTÉ) :


1- Sentiment de respect.
2- Sentiment d'estime et de loyauté.
3- Assistance morale réciproque.
Est interdit:
1) Le détournement de clientèle.
2) L'installation dans le même endroit qu'un autre spécialiste.
3) L'avilissement d'horaires.
4) La calomnie.
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LES DROITS DU MALADES

I- INTRODUCTION :
Le droit du malade au soin est garanti par la constitution et le code sanitaire.

II- DROITS DU MALADE :


A- Droits Fondamentaux:
1- Le libre choix du médecin.
2- Le droit à l'information (simple et approximative), sur l'état de santé, les examens complémentaires et leurs résultats et
le traitement prescrit.
3- Le consentement libre (sans contrainte morale ou physique) et éclairé (en connaissance de cause.)
4- Le secret médical (sauf dérogations légales.)
5- La qualité des soins.
6- La mort digne.
B- Autres droits:
1. Le refus de soins: (incombe au médecin de le persuader, sinon d'exiger une déclaration écrite.)
2. L'obtention d'avantages sociaux (Impose au médecin de lui fournir tout document nécessaire.)
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L'ACTE MÉDICAL

I- GÉNÉRALITÉS :
L'acte médical débute par une confiance, suivie par une confession, suivie par un examen, suivi par des examens
complémentaires, suivis par un diagnostic, suivi par une prescription (médical ou chirurgical.)
Sir John Charles propose: "la médecine est ce secteur du savoir et de la pratique qui à pour objet la guérison,
l'atténuation et la prévention des maladies chez les êtres humains".
Le médecin est revêtu d'un privilège unique selon Savatier; celui de travailler sur le corps humain, ceci suppose 2 exigences
1- Capacités techniques. 2- Conscience humaniste.
C'est la formule classique de Robela qui dit que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme".
George Duhamel a dit: "… il s'agit d'un véritable colloque singulier".
Le Pr. Portes disait: "C'est une confiance qui rejoint une conscience, à travers une compétence".
Les uns disent que le médecin exerce un véritable ministère, les autres disent que le médecin a un pouvoir religieux mais il
faut savoir que le médecin soigne et dieu guéri.
Ils disent aussi que durant l'acte médical, il se passe souvent autre chose que l'on ne peut voir et comprendre que si l'on est
médecin. Il y a une véritable intimité avec le plus grand secret qui s'installe entre le médecin et son malade.
L'acte médical s'exerce lors d'une rencontre où domine le fait psychologique. Pequignoi compare cette rencontre à une
véritable mise en scène théâtrale, à un théâtre classique: " c'est un acte clos qui commence par une confession, qui se
continu par un examen et se termine par une prescription".
Le Pr. Portes écrivit le 30/01/1950, devant l'académie des sciences que "l'acte médical, s'il est assurément dans la plupart
des cas, un acte scientifique, s'il est aussi à des degré variables, un acte social, il est toujours un fait psychologique."
L'acte médical est un drame entre le malade et le médecin, le malade est en proie à l'angoisse suscitée par son mal et le
médecin va permettre un dialogue et un échange pour étudier la nature de ce mal et en fixer le remède.
Le Pr. Portes dit encore que "c'est le point culminant du drame où l'intérêt est à son maximum parce que
l'établissement du diagnostic est pour le médecin l'acte intellectuel primordial, et pour le malade, celui dont la
conséquence sera éventuellement la plus bienfaisante ou la plus néfaste".
Le malade apparaît dans la conception humaniste comme un être attaqué ou terrassé, en proie à la solitude de son angoisse
et qui se tourne vers celui qui doit savoir.
Le patient n'est pas un jouet, ni un aveugle et ressent une douleur et c'est le colloque singulier qui va permettre sa prise en
charge, et qui va permettre de remettre sa confiance au médecin.
Ce médecin aura à résoudre 3 problèmes:
1) De quelle maladie s'agit-il? (diagnostic.)
2) Quelle issue? (pronostic.)
3) Que doit-on faire pour préserver au mieux les intérêts immédiat et lointains du patient? (conduite à tenir.)
Le Pr. Portes ajoute "qu'on ne doit pas avoir le sentiment de pitié pour le malade", car la pitié risque d'altérer la vision
intellectuelle.
Le médecin doit être de ce fait objectif et serein.
Le maître est celui qu a le plus de chance pour guérir quelqu'un de son mal, ou de les mettre, au moins, toute de son coté.
Tout acte médical n'est, ne peut et ne doit être qu'une confiance qui rejoint librement une conscience. La liberté est
fondamentale pour la confiance.
La maladie est ressentie comme un scandale et même une injustice. Cette notion d'injustice est de plus en plus présente car
on considère sur le plan de la santé que rien ne peut être opposé au malade.
L'acte médical est une responsabilité civile et pénale
La responsabilité médicale repose sur la technicité certifiée par le diplôme, mais aussi sur l'humanisme, car le sujet de
l'art médical est un homme et l'agent de l'acte médical est un homme de savoir qui exerce un ministère.
Le médecin est soumis à une obligation de moyens (données actuelles de la science obligeant le médecin à se recycler) et le
défaut de succès ne suffit pas pour motiver une poursuite judiciaire.
Le contrat médical n'est pas un contrat de résultats. Souvent, l'expert ou le magistrat apprécie la qualité de l'acte.
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LES DOCUMENTS MÉDICAUX

I- DÉFINITION :
Le certificat médical "CM" est un acte officieux, rédigé par écrit et destiné à constater ou interpréter un fait d'ordre médical.

II- PRINCIPES DE RÉDACTION D'UN CERTIFICAT MÉDICAL :


A- Les principes de fond:
1- Examiner la personne concernée.
2- Refléter la vérité.
3- Respecter le secret médical.
4- Etre prudent dans l'interprétation des faits et l'affirmation du pronostic.
B- Les principes de forme:
1. Nom, qualité et adresse du médecin.
2. Identité de l'intéressé.
3. Date, cachet et signature du médecin.
4. Rédaction claire et lisible.
5. Style simple, compréhensible et précis.

III- CERTIFICAT MÉDICAL ET SECRET MÉDICAL :


Le médecin est placé entre les exigences du malade, de l'administration et le risque de violation du secret médical
A- CM ne comportant pas de renseignements médicaux:
1) CM de bonne santé. 2) CM d'arrêt de travail.
3) CM d'inaptitude. 4) CM de cure thermale.
B- CM comportant des renseignements médicaux:
a- CM prescrits par la loi:
1) Certificat de naissance. 2) Certificat de décès.
3) Certificat d'accident de travail. 4) Certificat de maladie professionnelle.
5) Certificat de constatation de sévices à enfant.
6) CM sous réquisition (répondre à la mission, toute la mission et rien que la mission.)
b- CM non-prescrits par la loi mais indispensables au malade: N'inscrire que les renseignement nécessaires
1) CM descriptif d'agression ou d'accident. 2) CM d'invalidité.
3) CM de grossesse. 4) CM de cécité.

IV- CERTIFICAT MÉDICAL ET RESPONSABILITÉ MÉDICALE :


Quand faut-il établir un CM ?
- Dans les cas prévus par la loi en vigueur.
- Dans les autres cas, la rédaction du CM est facultative. Elle ne doit cependant pas porter préjudice au patient.
Quels en sont les conséquences légales (sanctions) ?
1- Pénales, en cas de faux CM ou de violation du secret médical.
2- Disciplinaires, en cas de délivrance de CM de complaisance.
3- Civiles, en cas d'une tierce personne lésée.
A qui est remis le CM ?
- A l'intéressé, en mains propres, le plus souvent.
- Au tuteur légal, pour le mineur. - Au chargé des intérêts du malade, pour le comateux.

V- TYPES DE CERTIFICAT MÉDICAL :


A- CM destinés à la justice:
1- Le CM descriptif initial: comprend
- Un préambule: Nom, qualité et adresse du médecin, identité du sujet.
- Un commémoratif: Dires du sujets.
- Un examen: Lésions objectivées et état antérieur pathologique.
- Une discussion: Relation cause à effet.
- Une conclusion: ITT des blessures et IPP des séquelles.
B- CM destinés à l'état civil:
1. Le certificat de naissance: Doit se faire dans les 5 jours suivant l'accouchement (week-ends et jours fériés non-compris.)
2. Le certificat prénuptial: Inclue seuls les examens pratiqués (clinique, radiologique et sérologiques), ainsi qu'une note que
l'intéressée a été informée des résultats. Le médecin doit préciser à la ? les conséquences de son éventuelle affection.
3. Le certificat de décès: Permet l'obtention du permis d'inhumer. Il comprend
- Le caractère réel et constant de la mort.
- La cause médico-légale de la mort: naturelle, suspecte ou violente (Sinon: mort de cause inconnue, mort posant un obstacle
médico-légal.)
C- CM destinés à la sécurité sociale:
1- CM d'accident de travail: Rédigé en 3 exemplaires sur un imprimé spécial délivré par l'employeur. Il comporte
- La nature des lésions. - Le siège des lésions.
- L'ITT.
D- CM concernant l'hygiène et la santé publique:
1. CM de bonne santé: Eviter d'affirmer l'intégrité physique, et surtout mentale de l'individu. Il convient d'utiliser "en
bonne santé apparente" ou "l'examen actuel n'a pas décelé d'anomalies".
2. CM d'internement: Comporte
- Les symptômes. - Les anomalies du comportement.
- PAS de diagnostic.
3. CM de vaccination.
Droit médical 10

LE SECRET MÉDICAL

I- DÉFINITION – BUTS :
Le secret médical est une obligation, destinée à sauvegarder la santé des individus pouvant se confier à un médecin, sans
que leur maladie ne soit divulguée à une tierce personne.
Il est mentionné dans le serment d'Hippocrate, le code de déontologie et le code pénal.
Il à pour but de
1) Protéger le malade (respect de sa volonté.) Il ne s'agit en aucune manière de protéger la constatation médicale et
d'empêcher sa connaissance. Est secret ce que le malade ne divulgue qu'à son médecin.

II- DÉROGATIONS LÉGALES AU SECRET MÉDICAL :


1- La réquisition. 2- La perquisition.
3- La déclaration des naissance. 4- La déclaration de décès.
5- La déclaration de sévices à enfant.
6- La déclaration d'une interruption thérapeutique de grossesse.
7- La lutte contre les maladies transmissibles. 8- La lutte contre les fléaux sociaux.
9- La déclaration des maladies professionnelles.
10- Le certificat d'internement. 11- Le certificat prénuptial.
12- Le contrôle sanitaire aux frontières.

III- VIOLATION DU SECRET MÉDICAL :


Le délit est constitué de 4 éléments:
1. La révélation à une tierce personne, d'un secret confié à un particulier habilité à connaître ce secret.
2. L'appartenance à une profession tenue au secret professionnel.
3. La révélation avec connaissance.
4. L'absence d'autorisation légale de révéler le secret.
Droit médical 11

LA LÉGISLATION DE LA MORT

I- LE CERTIFICAT DE DÉCÈS :
D'après l'art 78 du code de l'état civil, il faut un certificat de décès, délivré par un médecin, ou à défaut par l'officier de police
judiciaire, pour permettre l'inhumation du décédé.
Dans ce certificat médical de décès, il y a obligation pour le médecin d'attester de la réalité et la constance de la mort, et
mentionner la cause médico-légale de la mort (naturelle, suspecte ou violente.)
Le médecin peut être appelé n'importe quand pour constater la mort d'une personne, soit par les autorité, dans le cadre
d'une réquisition et c'est une obligation légale, soit par la famille et dans ce cas, il peut refuser de délivrer le certificat de décès si
la mort lui semble suspecte et il est tenu de ne pas donner le motif de son refus (secret professionnel.)
D'après l'art 79 du code d'état civil, la déclaration du décès est faite par les parent du défunt (sinon, par la personne possédant le
plus de renseignements sur son état civil) dans les 24 hr suivant le décès. Ce délai peut être prolongé pour certaine zones lointaines.
L'art 441 du code pénal puni d'une peine allant jusqu'à 2 mois toute personne ne respectant pas les dispositions législatives
et réglementaires relatives à l'inhumation.
L'art 226 du code pénal puni d'une peine d'1 à 3 ans de prison tout médecin qui fournit des indications mensongères sur la
cause du décès.

II- L'INHUMATION :
Le permis d'inhumer est une autorisation à l'enterrement d'une dépouille mortelle d'une personne décédée.
Après présentation du certificat de décès à la mairie du lieu de décès, l'officier de l'état civil délivre le permis d'inhumer.
Le corps doit avoir le visage découvert et les mains libres.
Le transport de la dépouille à la chambre funéraire se fait dans des voitures spécialisées ou civières fermées.
Pour le transport d'une commune à l'autre, il faut l'autorisation du chef de daïra du lieu de décès. Le service de police
procède au procès verbal de mise en bière et la réalisation des scellés.
Pour le transport d'une wilaya à une autre, il faut l'autorisation de la wilaya du lieu de décès.
L'inhumation est autorisée par le président de l'APC et se fait dans le cimetière de la commune.
La mise en bière est obligatoire pour les distance de plus de 100 km, pour les délais d'inhumation supérieurs à 24 hrs et pour
les décès suite à une maladie contagieuse (choléra, charbon, variole, lèpre, peste et sida.) Elle consiste à placer la dépouille dans un
cercueil hermétique en plomb ou en zinc de 2 mm d'épaisseur, ou en béton armé de 3 cm d'épaisseur, placé dans une bière en
bois résistant (chêne.) L'ensemble est brûlé une fois le corps inhumé.

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