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UNIGOM
FACULTE DE MEDECINE
COURS DE
MEDECINE LEGALE, DROIT MEDICAL
ET DROIT ADMINISTRATIF
Destiné aux étudiants de troisième doctorat en médecine
Par
INTRODUCTION GENERALE
I. CONTENU DU COURS
Comme son intitulé l’indique, ce cours comporte trois parties : la Médecine légale
(partie juridique), le Droit médical et le Droit administratif.
Elle comporte deux parties : la parie médicale : qui comprend la toxicologie (l’étude
des poisons, de leurs effets sur l’organisme et de leur identification) et la thanatologie (l’étude
médico-légale des circonstances dans lesquelles s’est produite la mort en général et des
phénomènes cadavériques en particulier) ; et la partie juridique : qui consiste en l’étude des
règles juridiques applicables en médecine légale et qui fait l’objet de ce cours.
Le droit médical est une branche du droit administratif qui s’occupe des activités
médicales et des problèmes juridiques nés de l’exercice de la médecine notamment celui de la
responsabilité médicale qui sera examiné dans ce cours.
Le droit administratif est une branche du droit public qui régit l’Administration.
L’Administration est définie comme l’ensemble des organes et des services chargés de
réaliser effectivement et pratiquement le bien public.
Le droit est également une réalité scientifique. Il a un objet propre, l’étude des règles
édictées par une autorité publique, et une méthode propre, l’interprétation ou l’exégèse. Il est
d’une grande étendue et en développement permanent comme la médecine. De même manière
qu’il y a des médecins généralistes et des médecins spécialistes, il y a également des juristes
généralistes et des juristes spécialistes de telle ou telle autre branche du droit.
1
Ph. BOXHO, « Introduction à la médecine légale » in LERICHE A., La criminalistique : du mythe à la réalité
quotidienne, Bruxelles, Kluwer, 2012, p. 63.
2
Le Droit objectif est défini comme « l’ensemble des règles sociales obligatoires
gouvernant les hommes vivant en société, garanties en cas de violation, par la contrainte
sociale organisée ». C’est l’ensemble des règles juridiques en vigueur dans un Etat ou dans
une communauté internationale à un moment donné et sanctionnées par la puissance publique.
En ce sens, on distingue les Droits des différents Etats : belge, français, italien,
burundais, congolais, rwandais, etc., et les Droits applicables aux différentes matières : Droit
civil, commercial, pénal, administratif, économique, fiscal, rural, social, minier, forestier, etc.
Le droit subjectif est défini comme l’ensemble des prérogatives ou des facultés
reconnues par le Droit objectif à un individu dans son intérêt lui permettant de jouir d’une
chose, d’une valeur ou d’exiger d’autrui une prestation. On peut citer : le droit à la vie, droit à
l’éducation, droit de circuler librement, droit de se marier et fonder un foyer, droit de
consommation, droit de la défense en justice, droit de grève, droit de manifestation, droit
d’asile, droit de vote, droit de propriété, droit immobilier et mobilier, etc.
La justice répond avant tout, à une nécessité pratique d’exercer « la justice à travers
les institutions juridiques appliquant les règles positives du droit » pour dégager de la réalité
complexe des faits qui ont causé un dommage, des preuves des faits, en connaître la gravité et
finalement déterminer le responsable et ce dans quelle exacte mesure. Elle s’occupe du
problème de l’auteur du dommage, de l’imputabilité, de la responsabilité et de la sanction.
Enfin, pour la mise en mouvement du droit lorsqu’il y a conflit et par le fait même
recours aux tribunaux, il y a le droit judiciaire qui prévoit l’organisation, le fonctionnement et
3
les compétences des cours et tribunaux, et la procédure pour un bon exercice de la justice.
1. La constitution
La Constitution est la loi fondamentale de l’Etat. Elle définit les règles régissant
l’exercice du pouvoir ainsi que l’organisation et le fonctionnement des institutions. Elle se
situe au sommet de la hiérarchie des normes juridiques. En vue d’assurer cette hiérarchie, le
contrôle de constitutionnalité est confié à la Cour Constitutionnelle.
Les lois organiques avant leur promulgation, et ainsi que du Conseil supérieur de
l’audiovisuel et de la communication, avant leur mise en application, doivent être soumis à la
Cour constitutionnelle qui se prononce sur leur conformité à la Constitution. ?
Aux mêmes fins d’examen de la constitutionnalité, les lois peuvent être déférées à la
Cour constitutionnelle, avant leur promulgation par le Président de la République, le Premier
ministre, le Président de l’Assemblée nationale, le Président du Sénat ou le dixième des
députés ou des sénateurs.
Les traités et accords internationaux sont des conventions écrites entre deux ou
plusieurs Etats. Ils peuvent être bilatéraux ou multilatéraux suivant qu’ils sont conclus entre
deux pays ou plusieurs pays.
Ils sont régis de la même manière par la Constitution dans ses articles 213 à 217.
accords internationaux.
L’article 214 édicte que : « Les traités de paix, les traités de commerce, les traités et
accords relatifs aux organisations internationales et au règlement des conflits internationaux,
ceux qui engagent les finances publiques, ceux qui modifient les dispositions législatives, ceux
qui comportent échange et adjonction de territoire ne peuvent être ratifiés ou approuvés
qu’en vertu d’une loi.
Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans l’accord
du peuple congolais consulté par voie de référendum ».
L’article 215 dit que : « Les traités et accords internationaux régulièrement conclus
ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque
traité ou accord, de son application par l’autre partie ».
Art. 217 prescrit que : « La République Démocratique du Congo peut conclure des
traités ou des accords d’association ou de communauté comportant un abandon partiel de
souveraineté en vue de promouvoir l’unité africaine ».
Selon cette disposition, les traités et accords internationaux sont appliqués en RDC
sous réserve de réciprocité ou après leur ratification ou approbation selon le cas.
3. La loi
Dans son sens très large, la loi est une règle de droit écrit d’origine étatique émanant
des autorités politiques et administratives nationales et internationales. Elle recouvre toutes
les dispositions publiques, de nature et portée sensiblement différentes, présentant un
caractère général, impersonnel et obligatoire.
Au sens strict du terme, la loi est un texte voté par le Parlement (bicaméral) composé
de deux Chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat, article 100 de la Constitution : « Le
pouvoir législatif est exercé par un Parlement composé de deux Chambres : l’Assemblée
nationale et le Sénat ».
Les matières qui relèvent du domaine de la loi sont énumérées limitativement par les
5
Article 122 : « La loi fixe les règles concernant : les droits civiques et les garanties
fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques ;le régime
électoral ;les finances publiques ; les sujétions imposées par la défense nationale aux
citoyens en leur personne et en leurs biens ;la nationalité, l’état et la capacité des personnes,
les régimes patrimoniaux, les successions et les libéralités ; la détermination des infractions
et des peines qui leur sont applicables, la procédure pénale, l’organisation et le
fonctionnement du pouvoir judiciaire, la création de nouveaux ordres de juridictions, le statut
des magistrats, le régime juridique du Conseil supérieur de la magistrature ; l’organisation
du Barreau, l’assistance judiciaire et la représentation en justice ; le commerce, le régime de
la propriété, des droits et des obligations civiles et commerciales ; l’amnistie et
l’extradition ;l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute
nature, le régime d’émission de la monnaie ;les emprunts et engagements financiers de
l’Etat ;les statuts des agents de carrière des services publics de l’Etat, du personnel de
l’enseignement supérieur, universitaire et de la recherche scientifique ;les Forces armées, la
Police et les services de sécurité ;le droit du travail et de la sécurité sociale ; l’organisation
générale de la défense et de la Police nationale, le mode de recrutement des membres des
Forces armées et de la Police nationale, l’avancement, les droits et obligations des militaires
et des personnels de la police ».
4. L’ordonnance-loi
L’ordonnance-loi est un acte qui est pris par le Président de la République dans le
domaine de la loi avec l’autorisation du Parlement dans un souci d’efficacité et de rapidité. Il
s’agit d’une délégation de pouvoir du législatif à l’exécutif. Elle est en principe de nature
règlementaire et soumise au contrôle du Conseil d’Etat pour excès de pouvoir. Mais, si elle
est expressément ou implicitement ratifiée par le Parlement, elle prend une valeur législative
et ne peut plus être modifiée que par la loi.
Ces ordonnances-lois délibérées en Conseil des ministres. Elles entrent en vigueur dès
leur publication si le projet de loi de ratification n’est pas déposé devant le Parlement au plus
tard à la date limite fixée par la loi d’habilitation ».
Les ordonnances-lois cessent de plein droit de produire leurs effets en cas de rejet de
loi de ratification ».
5. L’édit provincial
6. Le règlement
Le règlement ou l’acte réglementaire englobe donc l’ensemble des décisions prises par
le pouvoir exécutif et les autorités administratives. Il regroupe différentes sortes de textes qui
se situent dans un ordre hiérarchique selon l’autorité publique ou administrative qui les prend.
7. La coutume
La coutume est définie comme une règle non écrite d’origine populaire issue d’un
usage général et prolongé à laquelle les individus se conforment parce qu’ils la considèrent
comme obligatoire. Certains usages sont en dehors du droit, notamment les usages mondains,
usages vestimentaires, etc. Elle doit être conforme à la loi selon l’article 153 al. 4 de la
Constitution : « Les cours et Tribunaux, civils et militaires, appliquent les traités
internationaux dûment ratifiés, les lois, et la coutume pour autant qu’elle soit conforme à la
loi.
7
Les principes généraux du droit sont définis comme des règles juridiques obligatoires
non écrites dans un texte de loi. Ils sont nés d’une longue tradition des juristes anciens qui
s’est transmise aux générations successives. Ils se présentent généralement sous formes de
maximes en latin ou en français. Actuellement, beaucoup de ces principes ont été intégrés
dans les textes de loi. Par exemple :
- Le principe « Nemo censitur ignorare legem » (Nul n’est censé ignorer la loi) : art. 62
de la Constitution : « Nul n’est censé ignorer la loi. Toute personne est tenue de
respecter la Constitution et de se conformer aux lois de République » ;
- Le principe de la légalité des infractions et des peines : « Nulla crimen nulla poena
sina lege » (Il n’y a pas d’infraction ni de peine sans loi) : art. 17 de la Constitution :
« Nul ne peut être poursuivi pour une action ou une omission qui ne constitue pas une
infraction au moment elle est commise et au moment des poursuites. Nul ne peut être
condamné pour une action qui ne constitue pas une infraction à la fois au moment où
elle est commise et au moment de la condamnation. Il ne peut être infligé de peine
plus forte que celle applicable au moment où l’infraction est commise ».
9. La jurisprudence
10. La doctrine
11. L’équité
Le terme équité vient du grec epikeia qui signifie l’application souple de la loi. Il
revêt deux sens : d’une part, le sens des humains de la pondération et de la conscience sociale
du juge, et, d’autre part, la manière de juger en adoucissant et en tempérant la règle de droit.
Par sa nature, la règle de droit présente toujours une rigidité, « Dura lex, sed lex » (la loi est
dure, mais c’est la loi). Son application stricte peut paraître injuste ou inéquitable.
8
2. Objectifs spécifiques
L’étudiant qui aura suivi avec attention et assiduité ce cours, sera capable de :
Chapitre I : Administration
Chapitre II : Droit administratif
Chapitre III : Structures de l’Administration
Chapitre IV : Moyens d’action de l’Administration
Chapitre V : Contentieux administratif
Conclusion générale
9
PREMIERE PARTIE
MEDECINE LEGALE (partie juridique)
Sous l’angle juridique, elle est la mise en œuvre au service de la justice des
connaissances médicales pour l’application des lois qui les requièrent ou les sollicitent en vue
de faciliter la recherche de la vérité et de résoudre les problèmes d’imputabilité et de
culpabilité4.
De ces deux définitions, on peut dire que la médecine légale n’est pas une science
autonome, mais d’une part, une branche de la médecine, en tant qu’elle utilise les
connaissances médicales, et d’autre part, un aspect du droit et de la criminologie en général, et
de la criminalistique en particulier, en tant qu’elle permet au moyen des éléments de preuve
médicale, d’éclairer la justice dans la recherche de la vérité dans la résolution des problèmes
d’imputabilité et de culpabilité.
circonstances (causes, heure, moyens utilisés, etc.) qui entourent les infractions d’atteinte à la
vie et l’intégrité physique de la personne humaine (meurtre, coups et blessures, viol, etc.).
Ici, le secours de la médecine légale est de plus en plus précieux vu l’accrue actuelle
de la criminalité et de sa répression. Le droit pénal étant d’ordre public et, comme tel,
s’imposant à tous, la collaboration requise de la médecine légale sera toujours obligatoire.
En droit civil, le concours médical est moins fréquent mais parfois utile, voir même
indispensable, par exemple en matière de filiation, de capacité et d’incapacité, de
responsabilité en matière d’accident et de divorce.
Dans les deux premiers cas, l’avis médical est celui d’un expert conseiller qui, comme
tel, ne s’impose pas nécessairement à la décision du juge, car, celui-ci a à sa disposition
d’autres éléments du dossier sur lesquels il peut fonder sa conviction. Par ex : les déclarations
de la victime, les dénonciations, les aveux du coupable, les témoignages, les pièces à
conviction, etc.
Par contre, dans le dernier cas, le certificat médical est un élément objectif et précis
d’appréciation qui influencera la décision du juge pour le règlement d’accident de travail ou
maladie professionnelle. Ici, comme le dit bien le terme, il certifie certaines données
médicales et en cela, oriente plus nettement la décision du juge.
Mais, la preuve n’est toujours pas évidente et ne saute pas toujours aux yeux. Elle est
souvent complexe, enrobée de mystères qui doivent être éclairés par des experts. Elle est aussi
de courte durée et doit donc être rapidement fixée et circonscrite. Elle est également sujette
parfois à ambiguïté et mérite d’être clairement départagée pour finalement dire ce qui exact et
faire en sorte que le doute disparaisse.
Pour sa part, le médecin qui apportera ses connaissances médicales à la justice, détient
un délicat devoir d’apporter des preuves claires et sans équivoque ou plutôt de les éclairer ou
les expliquer, et a une mission lourde de responsabilité vu les conséquences considérables de
son acte. De son rapport on peut acquitter un coupable ou condamner un innocent.
11
La médecine légale vit dans le passé qu’elle doit reconstituer pour apporter des preuves
nécessaires pour le juge ou contre celui sur lequel il pèse. C’est donc une recherche par
laquelle on remonte des effets vers leur cause, par une technique d’observation obstinée mais
objective des faits de même nature que celle de la police et de la justice. Elle doit capter une
vérité légale où les oublis ne se rattrapent guère. Par exemple, on ne refait pas une autopsie.
On peut voir au-delà d’une observation rigoureuse, une nécessité de recherche par voie
d’expérimentation qui se limite en général dans le temps et dans le nombre. Moins que la
recherche scientifique qui développe l’expérience d’une façon exhaustive, la médecine légale
fait simplement des essais. Par exemple : les essais sur des cibles, la dispersion des plombs à
différentes distances et sous certains angles en cas de mort d’une personne tuée par des
plombs ; les essais de courant électrique générateur de mort ou des blessures graves.
La médecine légale travaille sur des cas inédits où souvent elle va procéder par des
observations et des essais et recourir à d’autres disciplines spécialisées (traces biologiques,
techniques de biopsie, balistique, etc…).
Par contre, la médecine clinique travaille sur base d’un diagnostic, une thérapeutique
et une pharmacopée classiques. Elle se réfère à des cas souvent connus.
Par contre, la victime d’une infraction affiche souvent une attitude d’exagération pour
obtenir des réparations supérieures au dommage. Elle est souvent dominée par les sentiments
de vengeance. L’inculpé quant à lui, il est hostile, dominé par de mauvais sentiments, retors,
méchant, haineux et menteur.
Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif. Il est dévolu aux Cours et
Tribunaux qui sont : la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation, le Conseil d’Etat, la haute
Cour militaire, les cours et tribunaux civils et militaires ainsi que les parquets rattachés à ces
juridictions.
La justice est rendue sur l’ensemble du territoire national au nom du peuple congolais.
Les arrêts et jugements ainsi que les ordonnances des Cours tribunaux sont exécutés au nom
du Président de la République.
Le pouvoir judiciaire est le garant des libertés individuelles et des et des droits
fondamentaux des citoyens. Les juges ne sont soumis dans l’exercice de leur fonction qu’à
l’autorité de la loi.
Toute loi dont l’objectif est manifestement de fournir une solution à un procès en
cours est nulle et de nul effet. (Art. 149 et 150 de la Constitution).
A. Personnel judiciaire
Le personnel judiciaire comprend les magistrats, les agents de la police judiciaire et les
agents de l’ordre judiciaire des Cours, Tribunaux et Parquets civils et militaires.
Les agents de l’Ordre judiciaire sont : les agents, greffiers et secrétaires des Cours et
tribunaux et Parquets près ceux-ci.
Les officiers de police judiciaire (OPJ) sont les officiers de police judiciaire à
compétence générale (OPJ CG) qui connaissent toutes les infractions. Il s’agit de ceux des
Parquets civils et militaires, de la Police Nationale (PNC), de l’Agence Nationale des
Renseignements (ANR). Et les officiers de police judiciaire à compétence restreinte (OPJ CR)
qui connaissent seulement quelques infractions. Il s’agit de ceux des affaires économiques, de
l’Hygiène publique, de la Pharmacie, de la Navigation aérienne (RVA), de la Navigation
maritime et fluviale, des Chemins de fer, etc…, nommés à cet effet.
B. Les juridictions
C. La Cour constitutionnelle
Ces disciplines bénéficient chacune d’une réelle autonomie, à tel point que le droit
pénal n’est plus l’unique discipline qui étudie et traite la délinquance dans ses causes, son
application et ses remèdes.
14
§ 1. Criminologie
A. Définition de la criminologie
B. Disciplines de la criminologie
7. La politique criminelle : l’étude d’une façon générale des moyens que l’Etat doit
mettre en œuvre (moyens préventifs) pour lutter contre la criminalité à la fois sur les terrains
moral, législatif, économique, judiciaire et pénitentiaire.
6
G. STEFANI et LEVASSEUR, Droit pénal général, Précis Dalloz, Paris, 1978, n° 31.
7
LTYSZKIEWICZ, Criminologie, Esquisse d’un système, Katowice, 186, 2 e éd., p. 14, cité par Piotr
STEPNAK, Des recherches polonaises relatives à la criminologie, in R.D.P.C., 1994, 734, cité par
NYABIRUNGU Mwene SONGA, op. cit., p. 39.
8
Face interne du délinquant : TARDES ; Aspect déterministe.
9
P. GRAPIN, Biologie sociale et criminelle, RS 1971, 79-98, cité par Raymond Gassin, Criminologie, 3 e éd.,
Dallooz, 1994, n° 34, p. 22.
10
O. KINBRG, Etiologie de la délinquance.
15
§ 2. Criminalistique
A. Définition de la criminalistique
B. Procédés de la criminalistique
1. Les procédés policiers : ceux qui sont mis en œuvre pour la conduite d’une
enquête, y compris le recueil des preuves de crime se regroupant sous le vocable
de Police technique (constat des lieux, prélèvement des indices, méthodes
d’interrogatoire, recherches des criminels, procédés d’identification, etc.
2. Les procédés scientifiques : ceux qui sont employés à la démonstration des preuves
de crime et se regroupent sous le vocable de Police scientifique.
3. Les procédés juridiques : qui encadrent et codifient l’administration de la preuve
du crime que l’on recueille ou démontre. Il s’agit surtout des règles de procédure11.
C. Disciplines de la criminaliste
1. La médecine légale : renseigne la justice sur les circonstances qui entourent les
infractions d’atteinte à l’intégrité physique et à la vie de la personne humaine (coups et
blessures, meurtre, viol, empoisonnement, etc…), sur les problèmes de filiation, capacité,
divorce, et des accidents du travail et maladies professionnelles.
11
CECCADI : La criminalistique, Que sais-je ? n° 370, p ? 6 et svts ; E. LAMY : Cours de Droit pénal,
Université Officielle du Congo/Lubumbashi 1970-1971, p. 39.
16
A. Criminels nés
B. Criminels passionnels
Ce sont des individus foncièrement honnêtes, mais portés à la criminalité par une
impulsivité excessive. Ils commettent des crimes de type violant, brutal, sous l’empire de la
colère, de la passion comme l’amour, la haine, la vengeance sans préméditation, pour lesquels
ils éprouvent un remord qui les pousse très souvent à avouer et à réparer et même à se
suicider. Ils ont des chances sérieuses de pouvoir s’amender.
C. Criminels d’occasion
12
F. TERRRE et D. FENOUILLET, Droit civil, Les personnes, la Famille, les incapables, 6 e éd., Dalloz, 1966,
n° 74
13
Idem, n° 777.
17
On distingue parmi eux : les criminaloides proprement dits, qui commettent des délits
de droit commun (abus de confiance, détournement, etc.) ; et les pseudo-criminels, qui
commettent des délits involontaires ou politiques (infraction de roulage, politique, de presse).
La différence entre les criminels passionnels et les criminels d’occasion n’est pas
toujours nette. Ce sera plutôt par le type d’infraction commise que l’on pourra les distinguer ;
les premiers commettent des crimes de sang tandis que les seconds commettent des crimes
contre le patrimoine d’autrui ou la foi publique.
D. Criminels aliénés
Ce sont ceux qui sont atteints de démence ou d’imbécilité. Il s’agit des irresponsables.
On peut distinguer parmi eux, des formes pathologiques très graves et des lésions sournoises,
causes de criminalité tantôt d’origine héréditaire, tantôt d’origine acquise.
Dans le premier cas, ils commettent des crimes souvent atroces dans les cas par
exemple d’idiotie, de manie furieuse, ou des attentats contre la propriété et la pudeur par
exemple dans les cas de paralysie générale, d’épilepsie et d’imbécilité.
Le deuxième cas se présente chez les épileptoïdes, ceux qui ont eu dans leur enfance
ou jeunesse une encéphalite, des traumatismes cérébraux apparemment bénins. C’est
pourquoi, il faut rechercher dans le curriculum vitae d’un délinquant son attitude criminelle.
E. Criminels d’habitude
Il s’agit de ceux qui retombent plus ou moins régulièrement dans la délinquance et que
l’on désigne aussi sous le vocable de récidivistes. Ce sont des endurcis et des incorrigibles
contre lesquels une répression énergique s’impose, en vue d’obtenir leur amendement et leur
éventuel reclassement, mais surtout en vue de protéger la société contre leurs tendances
criminelles incoercibles.
S’ils ne présentent pas des aspects anthropologiques aussi marqués que les criminels
nés, ils rejoignent cependant ceux-ci sur beaucoup de points à raison de leur comportement
psychologique. Ils sont comme eux, précoces dans la délinquance et récidivistes et font
preuve d’une réelle insensibilité morale qui initialement n’était que faiblesse voulue mais, qui
s’accentuera en une réelle dangerosité. Toutefois, les influences du milieu seront assez
déterminantes à raison de leur réelle prédisposition.
F. Types intermédiaires
Ce sont des délinquants hybrides qui se situent entre les diverses catégories malgré
leurs nuances.
18
A. Accidents
Un accident est un fait involontaire ou imprévu, un événement dommageable dont les
conséquences n’ont pas été voulues ni prévues comme elles sont arrivées. On distingue les
accidents en général de toute sorte dont on détache les accidents du travail et les accidents de
roulage qui sont les plus fréquents et spécifiques.
Dans ce cas, la responsabilité est en général de nature civile (art. 258 et 259 du Code
civil livre III) ou sociale, et rarement de nature pénale dans les cas de coups et blessures,
homicides, incendies et empoisonnements par impudence (art. 52 à 56 du Code pénal livre II).
La responsabilité pénale et civile sont liées entre elles et de ce fait, seront en principe jugées
par le tribunal répressif qui devra statuer sur deux plans et prononcer la sanction pénale
(servitude pénale, amende, etc.) et la sanction civile (réparation du dommage causé).
L’intervention de l’expert médical sera donc axée sur le constat des dommages
corporels, leur gravité et leurs conséquences jusqu’à la consolidation.
Son concours est nécessaire d’abord sur le plan répressif, pour établir les infractions de
roulage avec les dommages corporels, l’aspect plus ou moins grave de celui-ci (décès,
handicaps graves, moyens ou légers) d’où découlera en partie, l’appréciation de la rigueur de
la peine au regard de l’imprudence d’abord plutôt que de ses conséquences qui peuvent être
tantôt graves, tantôt légères, quelle que soit l’intensité de l’imprudence.
Ensuite, sur le plan civil, pour apprécier le plus exactement possible la réalité et la
hauteur du dommage à réparer, mais aussi pour ne pas infliger au coupable les réparations
exorbitantes sur le plan économique qui pourraient l’accabler toute sa vie durant, surtout si
l’acte d’imprudence commis par lui ne fût que léger mais a causé des suites très graves.
A. Crimes
Une infraction est un fait réprimé par la loi. Elle peut être volontaire (coups et
blessures volontaires, meurtre, viol, avortement, etc…), ou involontaire (homicide et lésions
corporelles causés par imprudence, sans intention d’attenter à la personne d’autrui.
L’acte matériel peut être positif (coups et blessures) ou négatif (abstention, omission).
Dans ce cas, outre la responsabilité civile, il y a la responsabilité pénale qui se traduit par
l’application des sanctions pénales qui peuvent aller de l’amende à la peine de mort.
C. Suicides
Un suicide est le fait de se donner la mort. Il est un problème souvent délicat car, il
peut se présenter soit comme un accident soit comme un crime maquillé (ex : la pendaison).
Les cas d’accident, crime et suicide peuvent être soumis dans trois situations
différentes : soit la personne à examiner est encore vivante, soit elle est décédée, soit elle est
décédée et enterrée.
Lorsque son état est très grave, comateux, réclamant les soins les plus urgents, vu le
péril de mort imminent, l’action médicale prime alors sur l’action judiciaire et même si
certains éléments de preuve doivent être perturbés par cette action. Il n’est pas question que la
justice entrave le secours médical, nécessaire et urgent.
Dès qu’un état grave n’est plus alarmant, le médecin doit aussi faciliter le cours de la
justice, par exemple en autorisant les interrogatoires, vu que c’est par le fait de la rapidité de
l’enquête que celle-ci pourra être couronnée de succès.
Une autre situation est également la constatation de l’ivresse. Ce cas est très fréquent
surtout en matière d’accident de roulage et doit être constaté pour dégager les responsabilités.
En pareil cas, il y a lieu d’assurer, dans le plus bref délai, un prélèvement sanguin ou
également établir toute autre constatation objective de l’ivresse (comportement extérieur de la
personne suspecte d’ivresse).
Le médecin requis devra avant tout, respecter les nécessités de l’enquête judiciaire et
admettre si cela s’impose, le maintien du cadavre sur les lieux pour constat avant de
l’examiner. De plus, ce sera souvent l’autopsie qui se sera demandée et nécessitera une
pratique chirurgicale sur le cadavre et parfois le prélèvement des viscères pour les examens
toxicologiques, biochimiques, etc. (bénéfice du double pour une contre-expertise).
Dans ce cas, le médecin devra exiger pour ce faire que les conditions de travail
14
J. PLANQUES, La médecine légale judiciaire, Que sais-je ?, PUF, n° 789 ; cas particulier des blessures par
armes à feu, p. 37, 38, de pendaison, p. 40, de l’infanticide, p. 50, de la noyade, p. 42.
20
valables lui soient apportées. On peut imaginer la situation difficile d’une autopsie en brousse.
Malgré tout, il est nécessaire que le médecin ait une table, un éclairage et des instruments, vu
le danger de putréfaction qui transforme, désagrège les tissus et les organes, modifie les
lésions, les altère et fait apparaître de fausses lésions.
L’examen du cadavre est prescrit par ordonnance d’exhumation15. Le médecin est tenu
de procéder à l’autopsie. Après l’autopsie, le corps est remis en terre dans la forme où il se
trouvait.
§ 2. En matière civile
A. Filiation
La filiation maternelle ne pose pas beaucoup de problèmes. Elle résulte du seul fait de
la naissance. Elle s’établit soit par l’acte de naissance de la maternité, soit par une action en
recherche de maternité (art. 595 du Code de la Famille). L’indication du nom de la mère sur
l’acte de naissance de l’enfant suffit à établir la filiation maternelle. Toutefois, la femme dont
le nom est indiqué dans l’acte de naissance peut contester être la mère de l’enfant lorsqu’elle
n’a pas été l’auteur de la déclaration de naissance (art. 596 du Code de la Famille).
Elle s’établit soit par l’actez de naissance, soit par une déclaration volontaire de
maternité, soit par une action en recherche de maternité ».
Toutefois, la femme dont le nom est indiqué dans l’acte de naissance peut contester
être la mère de l’enfant lorsqu’elle n’a pas été l’auteur de la déclaration de naissance ».
La déclaration de maternité peut être révoquée. Elle peut être contestée par toute
personne intéressée ainsi que le ministère public, s’il est prouvé que celle à qui la maternité a
été attribuée n’est pas la mère de l’enfant (art. 598). La déclaration peut être faite même après
le décès de l’enfant (art. 599). L’enfant peut intenter une action en recherche de maternité.
Article 598 : « La déclaration de maternité ne peut être révoquée. Elle peut être
contestée par toute personne intéressée ainsi que le ministère public, s’il est prouvé que celle
à qui la maternité a été attribuée n’est pas la mère de l’enfant ».
Article 599 : « L’enfant peut faire l‘objet d’une déclaration de maternité même après
son décès ».
15
Voir exhumation de cadavre n°73 et annexes.
21
Article 604 : « L’enfant issu d’une femme dont le mariage antérieur est dissout depuis
moins de trois cents jours et qui est né après la célébration du mariage subséquent de sa
mère, est tenu pour enfant de nouveaux époux, sauf contestation de paternité ».
Elle ne peut être contestée qu’au moyen d’une action judiciaire en contestation de
paternité (art. 605), dans deux cas : s’il est prouvé que pendant le délai de conception, le père
était soit pour cause d’éloignement, soit pout toute autre cause établie de façon certaine, dans
l’impossibilité physique de procréer (art. 606) ; lorsque, à la suite de l’inconduite de la mère,
la preuve certaine est rapportée que le mari n’est pas le père de l’enfant (art. 607).
Article 605 : « La filiation paternelle établie en vertu des articles 601 et suivants ne
peut être contestée qu’au moyen d’une action judiciaire en contestation de paternité ».
Article 606 : « La paternité peut être contestée s’il est prouvé que pendant le temps
qui a couru depuis le trois cents centième jour jusqu’au cent quatre-vingtième jour
inclusivement avant la naissance de l’enfant, le père était soit pour cause d’éloignement, soit
pour toute autre cause établie de façon certaine, dans l’impossibilité de procréer ».
Article 607 : « La paternité peut être aussi contestée lorsque, à la suite de l’inconduite
de la mère et de tous autres indices ou faits constants et notoires, la preuve certaine est
rapportée que le mari n’est pas le père de l’enfant ».
L’action en contestation de paternité n’est pas recevable si l’enfant a été conçu par
voie d’insémination artificielle, avec le consentement écrit du mari (art. 609). Elle peut être
intentée par celui auquel la loi attribue la paternité d’un enfant, et après sa mort, par l’enfant
majeur, sa mère, les cohéritiers de l’enfant ou ceux qu’il exclut d’une succession (art. 610).
Article 609 : « La contestation de paternité n’est pas recevable s’il est établi que
l’enfant a été conçu par voie d’insémination artificielle, avec le consentement écrit du mari ».
La filiation paternelle hors mariage peut être réalisée soit par convention conclue entre
le père et les membres de la famille maternelle de l’enfant, soit par déclaration unilatérale du
père ou commune des parents (art. 618). La convention n’est valable que si la mère de
l’enfant, même mineure, l’accepte (art. 619. La déclaration est faite devant l’officier de l’état
civil qui l’inscrit dans l’acte de naissance (art. 620). Si le père meurt ou n’est pas en mesure
22
Article 618 : « La filiation peut être réalisée soit par convention conclue entre le père
et la famille maternelle de l’enfant soit par déclaration du père ou déclaration commune des
parents ».
Article 619 : « La convention d’affiliation est conclue entre le père et les membres de
la famille maternelle de l’enfant.
Elle produit néanmoins ses effets même en l’absence de déclaration. Dans ce cas, elle
peut être prouvée pat toutes voies de droit ».
La déclaration unilatérale du père peut être contestée par la mère ou les membres de la
famille maternelle de l’enfant du fait que l’affiliation est préjudiciable aux intérêts de l’enfant
(art. 622), et par toute personne intéressée ainsi que le ministère public, s’il est prouvé que
celui auquel la paternité est accordée n’est pas géniteur de l’enfant (idem).
Article 622 : « L’affiliation peut être réalisée par une déclaration unilatérale de
paternité faite par le père ».
B. Divorce
L’ancien code civil congolais livre I de l’époque coloniale prévoyait quatre causes de
divorce (art. 134 à 135) : l’adultère, les excès, les sévices et les injures de l’un envers l’autre.
Pour l’adultère du mari, il faut qu’il soit entouré de circonstances de nature à lui imputer le
caractère d’une injure grave (par ex. le mari qui amène une concubine sur le lit conjugal).
L’actuel Code de Famille16 prévoit une seule cause du divorce à savoir, la destruction
irrémédiable de l’union conjugale (art. 549). Il y a destruction irrémédiable de l’union
conjugale si le tribunal tire des faits et situations, la conviction que la continuation de la vie
conjugale et la sauvegarde du ménage sont devenues impossibles (art. 550).
16
Loi n° 87-010 du 1er août 1987 portant de la Famille telle que modifiée à ce jour.
23
A. Accidents du travail
« Celui, quelle qu’en soit la cause, survenu à un travailleur par le fait ou à l’occasion
du travail qu’il y ait ou non faute de sa part ; il est aussi celui survenu sur le trajet de sa
résidence, du lieu il prend ordinairement ses repas, au lieu où il effectue son travail, perçoit
sa rémunération, et vice versa, dans la mesure où le parcours n’a pas été interrompu pour un
motif dicté par un intérêt personnel ou indépendant de son emploi ; et enfin, celui survenu
pendant les voyages dont les frais sont supportés par l’employeur ».
B. Maladies professionnelles
17
Ord. N° 66/370 du 9 juin 1966 (M.C. n° 14 du 1 er août 1966, Code du Travail T. II, mesures d’application
1994 p. 154 établit la liste de ces maladies.
24
Les maladies professionnelles qui figurent à la liste, donnent lieu à la réparation pour
autant qu’elles aient été contractées par les travailleurs occupés dans les travaux énumérés à la
18
Arrêté ministériel n° 8/61 du 21 octobre 1961 portant règlement général des assurances de sécurité sociale,
code du travail T II, p. 143 et SS.
25
liste. Celles qui se déclarent après que le travailleur a cessé d’être exposé au risque de les
contracter, sont prises en charge par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), lorsque
la constatation médicale se situe dans le délai d’un an au plus : en cas de récidive d’une
maladie entraînant une incapacité temporaire ayant déjà donné lieu à indemnisation, au cours
de la rechute et dans le délai de trois ans au plus ; et en cas de mort ou d’incapacité
permanente, dans le délai de cinq ans, sauf en cas de silicose où le délai est porté à deux ans.
Le rôle du médecin consiste à établir dans ces cas des certificats médicaux à savoir : le
certificat de constat, de renouvellement, de prolongation et enfin définitif.
La réquisition à médecin est l’acte par lequel on soumet à l’expert une question de fait
à examiner qui requiert sa lumière et son avis technique.
L’expertise est une mesure d’instruction consistant, pour technicien, expert commis
par le juge, à examiner une question de fait qui requiert ses lumières et sur laquelle une
constatation ou une simple consultation ne suffit pas à éclairer le juge, à donner un avis
purement technique sans porter l’appréciation d’ordre juridique19.
L’expertise médicale est un avis donné par un médecin expert dans le cadre privé,
médical ou judiciaire20.
Le rôle principal du médecin légiste est d’éclairer la justice par des preuves médico-
légales sur le moment, la cause et les circonstances des lésions corporelles ou du décès. Et ce
dans « l’optique d’apporter des éléments indispensables à l’enquête aux fins de déterminer
19
Gérard CORNU, Vocabulaire juridique, Quadrige PUF, 7 e éd., 2005, p. 384.
20
Dictionnaire médical op. cit. p. 541).
21
Idem, p. 746.
26
s’il y a eu ou non intervention d’un tiers dans le mécanisme des lésions ou du décès 22».
§ 2. Expertise médico-légale
A. Procédure d’expertise médico-légale
Article 49 : « Avant de procéder aux actes de leur Ministère, les experts et médecins
prêtent de les accomplir et de faire leur rapport en honneur et conscience.
A moins qu’ils n’en soient dispensés en vertu de l’article 50, les interprètes et
traducteurs prêtent serment de remplir fidèlement la mission qui est confiée ».
Article 50 : « Les premiers présidents des cours d’appel, les présidents des tribunaux
de grande instance et les présidents des tribunaux de paix, après telles enquêtes et épreuves
qu’ils déterminent et de l’avis conforme du ministère public, revêtir certaines personnes de la
qualité d’interprète ou de traducteur juré pour rempli ces fonctions d’une façon constante
auprès des juridictions ou des parquets de leur ressort.
Ces personnes sont revêtues de cette qualité qu’après avoir prêté entre les mains du
magistrat qui les nomme, le serment de remplir fidèlement les devoirs de leur charge.
Ce serment une fois prêté dispense les interprètes et les traducteurs jurés de prêter le
serment prévu par l’article 49 chaque fois qu’ils sont appelés à emplir leurs fonctions. ».
Les interprètes, traducteurs, experts et médecins sont généralement requis par l’officier
22
Ph. BOXO, op. cit., p. 63.
27
L’infraction est flagrante, lorsqu’elle est en train de se commettre ou vient tout juste
de se commettre. Elle est réputée telle, lorsqu’une personne soupçonnée de l’avoir commise
ou d’y avoir participé est encore poursuivie par la clameur publique ou bien lorsque qu’elle
est trouvée en possession d’objets ou présentant des traces ou indices qui laissent penser
qu’elle vient de commettre ladite infraction ou de participer à sa commission. Est assimilée à
une infraction flagrante ou réputée telle, toute infraction commise, même après un certain
temps, dans une habitation dont le chef requiert l’officier de police judiciaire de venir la
constater.
La réquisition à expert est en général et de préférence écrite, mais elle peut être aussi
verbale. Lorsqu’elle est verbale, le médecin requis le signalera au début de son rapport.
Les experts et médecins requis prêtent oralement ou par écrit avant de procéder à leur
mission, le serment suivant : « Je jure d’accomplir les actes de mon ministère et de faire
rapport en honneur et conscience ».
Il ne faut pas confondre le refus avec le retard plus ou moins long à répondre à la
réquisition. Il est donc nécessaire que le médecin requis agisse d’urgence, car son retard est
préjudiciable aussi bien pour son concours que pour la justice, la victime et l’inculpé.
Dans certains cas, le médecin peut bénéficier des causes d’excuse à ne pas répondre à
une réquisition qui lui est adressée. Il en est ainsi lorsque le médecin est sous le coup du
secret professionnel, il est incompétent, il a des difficultés techniques (manque
d’équipements) ou des liens de parenté, d’amitié ou d’inimitié avec la personne à examiner ou
un membre de sa famille. Dans ce cas, il peut sous la foi du serment, déclarer qu’il n’est à
même de prêter son concours pour les raisons ci-dessus et préciser brièvement les motifs de
celles-ci.
Le rapport d’expertise sera rédigé par le médecin sur papier libre. Le médecin doit
rappeler d’abord la réquisition à expert en précisant le nom de celui qui l’a faite, la date et
l’objet de la réquisition. Puis, il indiquera la prestation de serment, mais celle-ci peut être
établie par formulaire séparé. Enfin, il établira le rapport d’expertise proprement dit.
28
Celui-ci constitue la partie la plus importante, car il est le moyen précis d’établir les
éléments de preuve ou d’éclaircissement qui sont demandés. Il est nécessaire de préciser avec
soins en suivant un ordre chronologique si possible, les opérations et actes de constat, les
interventions, les manipulations, les utilisations des produits, les méthodes utilisées en vue de
réaliser correctement l’expertise. Enfin, après ces développements précis, clairs et
circonstanciés, on arrivera aux conclusions.
C’est pourquoi, s’il est trop sommaire, sans justification valable, la défense peut le
contester ou du moins demander des éclaircissements, ce qui entraîne alors la citation à
témoin de l’expert. Il convient de signaler que suivant l’objet même de la réquisition, l’expert
ne devra pas toujours être tenu à devoir faire de très longs développements. La concision est
alors souhaitable. Par exemple, si on lui demande de décrire une blessure, de fixer sa gravité
ainsi que le temps nécessaire probable à la guérison totale ou à la consolidation de l’invalidité.
Si donc la blessure est grave et peut entraîner des conséquences prolongées voire
même définitives avec finalement une invalidité permanente. Il s’agira alors de l’évaluer en
précisant le temps et les stades qui se succéderont pour finalement arriver à la complète
consolidation. Ici, les pronostics doivent être parfois prudents, réservés et demanderont sans
doute un ou plusieurs contrôles ultérieurs qui se feront soit à partir d’une réquisition, si celle-
ci le demande, soit en général, soit à partir d’autres adressées ou non au même médecin.
Par exemple pour l’autopsie d’un cadavre d’une personne tuée par coups et blessures,
il faut décrire ceux-ci, les situer avec précision, dégager ceux qui étaient mortels de ceux qui
ne l’étaient pas et procéder alors à certaines opérations pour rechercher l’importance de ces
lésions internes. Il faut en ce cas, détailler et décrire les constatations et découvertes. Parfois,
une lésion en soi non mortelle, le fut en raison de l’état morbide de la victime.
Dans la conclusion, il y a lieu de reprendre les symptômes qui ont entraîné la mort, les
discuter et les préciser dans la mesure la plus exacte possible, dans quel délai. Il faut surtout
dégager le plus clairement possible l’hypothèse du crime, de l’accident ou du suicide, en
précisant objectivement les motifs de la décision. C’est à ce stade que le rapport, en cas de
mort d’homme, constitue une pièce maîtresse de l’enquête aussi bien à charge qu’à décharge.
29
1. Le préambule
Je soussigné, docteur ………… (nom, post noms, prénoms et qualité), médecin requis
par l’officie de police judiciaire à compétence générale ou officier du Ministère public (nom,
post noms, prénoms du requérant) ou le Tribunal de……………………, en date du
…………, aux fins de ………………………(reprendre les termes de la réquisition à expert).
Serment :
Etat des lieux et des choses, attitude du cadavre ou de la victime vivante, état des
vêtements.
b) L’examen externe
23
SIMONE, Expertise médico-légale, p. 37 à 39.
30
physiques, etc…
- Il est parfois nécessaire de procéder à des prélèvements requérant dès lors
l’établissement d’un procès-verbal de saisie.
- Lorsque la personne est vivante, si une opération a dû être pratiquée (extraction
des balles, fractures, etc…), il ne faut pas perdre de vue de constater ce qui était
avant l’acte chirurgical et relatif aux faits judiciaires. Il en est de même dans les
cas des prélèvements vomitifs.
- Enfin, il faut préciser les opérations et leur but par rapport aux faits judiciaires.
b) Les témoignages recueillis sont ceux qui doivent exclusivement aider dans la
mission.
Dans cette partie du rapport, l’expert est tenu d’envisager toutes les hypothèses
(accident, crime, suicide), de les discuter et d’indiquer les raisons qui lui permettent
d’éliminer certaines d’entre elles.
4. La conclusion
Quand la cause de la mort n’est pas établie formellement, conclure comme suit : « Les
constatations des faits ne permettent pas de retenir (l’empoisonnement par exemple) comme
expliquant la mort ».
§ 3. Autopsie
L’autopsie consiste en une opération chirurgicale exécutée sur un cadavre dans un but
judiciaire ou scientifique, afin de déterminer avec précision la cause du décès et les
31
A. Autopsie judiciaire
Elle ne pose ne pose pas de problème au médecin étant donné qu’il n’y procède que
sur réquisition de l’autorité judiciaire compétente (tribunal, officier du ministère public ou de
police judiciaire) et qu’il ne peut donc engager sa responsabilité que dans deux cas : lorsqu’il
n’obtempère pas à la réquisition ou lorsqu’il fait un rapport qui de toute évidence, constitue
un manquement à la vérité et justifie ainsi les peines prévues pour le faux témoignage.
B. Autopsie scientifique
Elle est prévue et réglementée par l’ordonnance n° 78-179 du 26/04/1978.
On entend par autopsie et prélèvements scientifiques, ceux qui sont pratiqués sur des
corps humains et cadavres dans un but de recherche scientifique dans les cliniques
universitaires et les formations médicales déterminées par le Ministre de la Santé publique si
le médecin chef de service juge qu’un intérêt scientifique ou thérapeutique le recommande.
Un procès-verbal constatant les motifs, les circonstances et les résultats de l’opération sera
dressé par le médecin Chef.
On y procède sous les conditions suivantes :
1) Le défunt peut, de son vivant, léguer son corps ou une partie de celui-ci à une
clinique universitaire ou à toute formation médicale aux fins d’expérimentation scientifique, à
condition qu’il y ait de sa part un consentement libre, éclairé et non assorti de conditions.
2) Un corps abandonné, c’est-à-dire un corps qui n’est pas réclamé et n’est pas
susceptible de l’être, peut être livré à l’autopsie par le Gouverneur de Province ou son délégué
après un délai de quinze 15 jours qui court à partir de la constatation du décès. Pendant ce
temps, tous les moyens de communication seront mis en œuvre pour s’assurer de l’abandon.
L’obligation d’aviser la famille du défunt incombe au directeur ou gestionnaire de
l’établissement où se trouve le cadavre.
Une formation médicale peut adresser une demande à une autre formation médicale en
vue de disposer d’un corps dans les trois cas ci-dessus.
Seul pendant l’enquête, l’officier du ministère public est compétent pour ordonner
pareille mesure. Toutefois, très souvent, ce sera un officier de police judiciaire qui le
demandera au médecin, parce qu’alors il a été spécialement mandaté par l’officier du
32
Le médecin chargé de faire cette opération prendra toutes les mesures qu’il jugera
utiles en vue de sauvegarder la salubrité et la santé publiques. Il demeure libre d’interdire une
exhumation qui lui paraîtrait, pour une cause quelconque, offrir des dangers pour la santé
publique. L’officier de l’état civil qui accompagnera le médecin qui procèdera à l’exhumation
au lieu de la sépulture, et constatera, avant tout, dans les formes voulues, l’identité du corps. Il
dressera le procès-verbal de l’état dans lequel le corps aura été trouvé et des précautions qui
auront été prises pour son ensevelissement ou pour exhumation et son transport.
Lorsqu’un cimetière a été désaffecté, l’exhumation des défunts qui y ont été inhumés
et leur translation dans une nouvelle nécropole ne sont autorisées que par les gouverneurs de
province sur avis du médecin.
§ 5. Exploration corporelle
L’exploration corporelle est la visite du corps ou des parties du corps d’une personne
vivante, à ne pas confondre avec la fouille qui est une mesure qui est une recherche sur les
vêtements (en douane par exemple) et qui consiste en un contrôle superficiel. Elle peut porter
aussi bien sur la victime (viol, attentat à la pudeur) que sur le prévenu (avortement,
infanticide). Elle est prévue par l’article 26 du code de procédure pénale.
L’exploration corporelle ne peut être effectuée que par un médecin. Toutefois, en cas
d’absence de médecin sur place et dans les environs immédiats, et de nécessité totale pour
l’établissement d’une infraction très grave et, en principe à la demande de la personne à
explorer ou avec son accord, un infirmier pourra éventuellement procéder à une exploration
33
Dans tous les cas, la personne qui doit être l’objet d’une exploration corporelle peut se
faire assister par un médecin de son choix ou par un parent ou allié ou pat toute personne
majeure du même sexe qu’elle et choisie parmi les résidents de l’endroit ».
Dans l’hypothèse où le médecin est requis pendant l’action, c’est le cas le plus
fréquent, cette réquisition se fera soit à la demande des parties, soit de l’une d’elles, soit
d’office par le tribunal.
§ 2. Expertise médico-légale
L’expertise médicale peut être faite par un seul ou par plusieurs experts. Les parties
peuvent y assister à leur demande. La possibilité de ne pas prêter son concours est admise.
Il est établi un rapport signé avec la formule suivante : « Je jure que j’ai rempli ma
mission en honneur et conscience, avec exactitude et probité » (art. 42 al. 5 du C.P.C.). Cette
formule est distincte de celle prévue en matière pénale : « Je jure d’accomplir les actes de
mon ministère et de faire mon rapport en honneur et conscience » (art. 49 du C.PP.).
nature à lui imputer le caractère d’une injure grave (par ex. le mari qui amène une concubine
sur le lit conjugal), (art. 134 à 135 du CCL I).
L’actuel Code de la Famille n’a pas repris ces quatre causes du divorce. Il prévoit
comme seule cause du divorce, la destruction irrémédiable de l’union conjugale (art. 549). Il y
a destruction irrémédiable de l’union conjugale si le tribunal tire des faits et situations, la
conviction que la continuation de la vie conjugale et la sauvegarde du ménage sont devenues
impossibles (art. 550). Toutefois, les quatre causes de l’ancien peuvent à la base de la
destruction irrémédiable de l’union conjugale. En cas de divorce fondé sur la contestation de
paternité et la contamination des maladies sexuellement transmissibles prouvant ainsi
l’adultère, il y a recours à l’expertise médicale, à la génétique (ADN).
On n’examinera ici que les aspects de l’établissement des certificats médicaux et non
les obligations de prévention et d’hygiène imposées sur le lieu de travail, celles-ci relevant de
la médecine du travail.
§ 2. Certificats médicaux
Il est établi en cas d’incapacité supérieure à celle prévue par le certificat modèle A2 ou
M2 ou si celle-ci est de plus de 30 jours, et est renouvelable pour chaque période de 90 jours.
35
C. Certificat définitif
Les témoins prêtent le serment suivant : « Je jure de dire toute la vérité, rien que la
vérité » (art. 17 du code de procédure pénale). La formule n’est cependant pas sacramentelle.
L’officier du ministère public peut imposer la forme de serment dont l’emploi, d’après les
coutumes locales, paraît le plus propre à garantir la sincérité de la déposition.
Les personnes qui sont dépositaires par état ou par profession des secrets qu’on leur
confie (secret professionnel) sont dispensées de témoigner. Egalement celles qui ont des liens
de parenté, d’amitié ou d’inimitié avec une des parties. Il n’empêche cependant, qu’en pareil
cas, que la personne citée devra comparaître, ensuite sous la foi du serment, invoque
l’obligation du secret professionnel ou les liens avec les parties.
A. Objectivité
L’objectivité veut dire : dégager ce qui est certain de qui ne l’est pas, ce qui est
probable de ce qui est douteux et de dire pourquoi. Notons d’ailleurs que dans la médecine
légale la preuve absolue est rarissime. Elle veut dire aussi, conférer la prééminence aux
preuves matérielles, indices, aux recherches de laboratoire, aux procédés de vérification car
l’expertise ne peut porter que sur des faits et doit éviter des spéculations.
37
B. Clarté
La clarté signifie : écrire de façon à être compris par l’emploi d’un vocabulaire
accessible et, si certains termes sont complexes, les expliquer, voire même, faire de croquis,
prendre des photos. Bref, dans le protocole ou rapport d’expert, veiller à ce que le juge puisse
comprendre aisément le cheminement de l’action et de la pensée médicale. Trop souvent, le
vocabulaire spécialisé médical peut cacher l’insuffisance d’objectivité de connaissance.
C. Prudence
La prudence ne veut pas dire cependant silence. Par exemple, si, par les constations,
les hypothèses d’accident, de suicide ou de crime restent ouvertes, il y a lieu de les déclarer
avec, pour chacune de ces hypothèses, la discussion des éléments favorables ou défavorables
à celle-ci, car la justice a à sa disposition, à côté des preuves et indices médico-légaux, un
arsenal d’autres preuves telles que les aveux, les témoignages, les indices matériels et graves,
le comportement du suspect, etc…, et ainsi ce qui était douteux, ambigu, deviendra par la
conjonction des preuves une certitude.
La prudence est aussi de mise, car elle ne permettra pas des contestations ultérieures
des parties au procès, entraînant alors le jeu des contre-expertises qui souvent ne peuvent
jamais reconsidérer la situation observée initialement et tentent souvent d’embrouiller des
preuves décrites, danger à craindre des critiques systématiques des avocats tendant à ébranler
l’expert et à discréditer son travail. C’est pourquoi, la diligence et les soins apportés par le
premier expert constituent un des éléments essentiels pour le succès d’une enquête judiciaire.
§ 2. Simulation médico-légale
La simulation médico-légale est une faute consciente raisonnée qui consiste à
provoquer, à initier ou à exagérer des troubles morbides subjectifs ou objectifs, dans un but
intéressé. Il importe au médecin d’être attentif à ce danger de simulation qui peut le dérouter
de sa mission.
A nouveau, le rôle objectif et neutre que doit jouer le médecin légiste s’avère délicat
parce que, le comportement aussi bien de la victime que celui du délinquant est toujours
dirigé par des intérêts contraires à ceux de la justice.
En matières civile et sociale, les procédés de simulation sont utilisés pour obtenir des
droits indus (congé, rente d’invalidité, retraite anticipée, dommages et intérêts), pour profiter
38
de certains avantages ou toucher des indemnités (assurance contre les accidents, assurance
sociale), pour exciter la compassion charitable (mendicité, faux infirmes).
§ 4. Secret professionnel
A. Fondement juridique
En général, le médecin est tenu au secret médical. L’article 73 du Code pénal livre II
punit : « Les personnes dépositaires par état ou profession des secrets qu’on leur confie et
qui, hors le cas où elles sont appelées à rendre témoignage en justice et celui où la loi les
oblige à faire connaître ces secrets, les auront révélés, seront punis d’une servitude pénale de
un à six mois et d’une amende de mille francs, ou d’une de ces peines seulement ».
« Par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygée et Panacée, par tous les dieux et
déesses, les prenant à témoin, quoique je voie ou entende pendant l’exercice ou même hors
l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la
discrétion comme un devoir en pareil cas ».
Le certificat médical qui, par son texte dévoile un secret médical, sera remis
directement au malade qui peut en disposer à son gré. La communication d’un diagnostic ou
des renseignements d’ordre médical peut se faire moyennant les précautions nécessaires.
Tous ceux qui collaborent avec le médecin sont aussi tenus au même secret médical :
infirmiers, anesthésistes, informaticiens, huissier, etc.
39
Le secret médical n’est pas absolu. L’article 73 du Code pénal livre II prévoit en lui-
même des exceptions : « hors le cas où elles sont appelées à rendre témoignage en justice et
celui où la loi les oblige à faire connaître ces secrets ».
Par exemple :
La question qui se pose alors est celle de savoir comment alors concilier l’obligation
fondamentale du secret du médecin avec son obligation légale de collaboration lorsqu’il est
requis par la justice ?
Si donc, dans ces cas, il existe une incompatibilité grave entre le secret professionnel
acquis et la réquisition, le devoir du médecin est de se récuser en précisant brièvement et sans
dévoiler son malade et surtout ce qu’il lui a dit, les motifs de cette récusation.
Il faut vraiment que l’incompatibilité soit réelle. Tel ne serait pas le cas si un médecin
est requis à décrire les blessures et leur gravité ainsi que les instruments qui ont provoqué ces
blessures, dans le cas surtout où il n’y a pas d’autres médecins sur place ni à proximité.
De même, si la victime vient se faire soigner et qu’il y a une infraction grave dont elle
a été l’objet, rien n’empêche le médecin de dénoncer les faits car ceci ne nuit aucunement à
son patient, bien au contraire. Toutefois, il est souhaitable de lui faire part de cette décision
car il se peut que certaines raisons militent pour qu’il n’intervienne pas en justice.
24
Ord. N° 74/213 du 22/06/1954 relative à la lutte contre ces maladies
25
Cass. Fr, 12/06/1958, J.C.P. 1959, II. 10940, note Chavanne, cité par NYABIRUNGU mwene SONGA, op.
cit, p. 34.
26
RYCMNS et MEET DE PUT, Les droits et obligations des médecins, I, Larcier, Bruxelles, 1971, 116.
40
Il est évident que si les faits sont très graves, comme par exemple, une tentative
d’assassinat ou bien le fait que la victime, après soin est néanmoins décédée, les motifs du
silence sont tout à fait rarissimes et le devoir du médecin est alors d’alerter la justice et à
fortiori si celle-ci le requiert.
A partir de ses devoirs comme expert médical, le médecin est alors tenu de garder le
secret et une totale discrétion sur ce lui a été demandé surtout au niveau de l’enquête
préparatoire qui est secrète. Car, dévoiler à tout vent, comme trop souvent cela est le cas, avec
parfois critiques à l’appui, c’est compromettre dangereusement par ses indiscrétions ou sa
légèreté, la marche d’une affaire et même diminuer le prestige de la justice ou de l’autorité de
justice ; dans certains cas graves, il pourrait lui être reproché la violation du secret
professionnel, un outrage à la justice, même des injures ou imputations dommageables.
Très souvent, à propos d’une affaire criminelle, le médecin est parfois seul pour
remplir les missions concomitantes du médecin traitant et du médecin légiste, faute de
médecins légistes.
De même, si la victime vient se faire soigner et qu’il y a une infraction grave dont elle
a été l’objet, rien n’empêche le médecin de dénoncer les faits car ceci ne nuit aucunement à
son patient, bien au contraire. Toutefois, il est souhaitable de lui faire part de cette décision
car il se peut que certaines raisons militent pour qu’il n’intervienne en justice.
Il est évident que si les faits sont très graves, comme par exemple, une tentative
d’assassinat ou bien le fait que la victime, après soin est néanmoins décédée, les motifs du
silence sont tout à fait rarissimes et le devoir du médecin est alors d’alerter la justice et à
fortiori si celle-ci le requiert.
Cette confusion des tâches des médecins dans le pays ne peut permettre un apport
efficace de l’expertise médico-légale à la justice et une bonne administration de la preuve et
41
de la justice au pays.
En cas d’accident de roulage ou de chasse, l’auteur matériel même s’il n’a pas commis
de faute, est tenu pour quasiment responsable, même si les agissements de la victime sont tout
à fait fautifs et imprévisibles.
En cas de fausse couche d’enfant mort-né ou de décès en très bas âge, de très
nombreuses coutumes tentent de chercher la faute chez les époux qui auraient été pendant la
grossesse ou après infidèles ; ce qui entraîne des pratiques de sorcellerie ainsi que des
épreuves superstitieuses pour obtenir les aveux du présumé coupable.
Cette ambiance qui plane surtout autour de la mort met parfois le médecin dans une
position difficile. Il doit donc être ferme et prudent à la fois et aider la justice à arrêter ces
explosions de colère, de suspicion dangereuse et intentionnelle (épreuves superstitieuses,
lynchages, castrations, etc…).
Ainsi, le rôle du médecin formé scientifiquement est capital, tant pour détecter les
abus que pour découvrir les avantages d’une médecine méconnue.
Mais l’empoisonnement criminel reste ainsi très fréquent, car c’est l’arme des faibles
(femmes et vieillards) et des fourbes. Or, celui-ci, au Congo est avant tout, en milieu rural,
voir même urbain, réalisé par des décoctions de plantes (strophantus, digitales, karuho, etc….)
qui ne laissent guère des traces à moins d’agir vite et de connaître comment les derniers
moments de la victime ses sont déroulés.
Ici, la collaboration active et franche du médecin s’impose pour enrayer un crime qui,
s’il était plus souvent puni, serait jugulé. Il n’empêche que le médecin qui sera appelé ne
42
pourra que prendre des mesures descriptives et conservatoires (prélèvements) qui pourront
permettre, par une recherche ultérieure, de conclure pour l’empoisonnement ou pas.
L’absence des soins immédiats et également l’infection des plaies par l’apposition des
médicaments traditionnels constituent des cas fréquents au sujet desquels le médecin requis
devra donner des précisions.
Ainsi donc, le médecin doit faire preuve d’une attention redoublée pour dégager les
éléments suspects qui ont provoqué la mort ou l’altération grave de la santé et rechercher si
ceux-ci sont directement causés par le fait du délinquant ou, au contraire, par des éléments
postérieurs à son activité criminelle.
Le médecin requis est appelé à devoir agir rapidement vu qu’en cas de cadavre, la
putréfaction est beaucoup plus rapide en raison de de la chaleur humide. Il doit donc disposer
d’une manière constante, de moyens adéquats pour la préservation des viscères et des
cadavres, et de laboratoire médico-légal pour les examens. Il est dès lors nécessaire que tout
centre de santé, surtout isolé, ait, à côté des trousses de secours médical, un ensemble
d’instruments et de produits nécessaires pour les réquisitions ordinaires d’expertise médicale.
Mais hélas, on constate avec regret que le pays ne dispose pas de tous ces moyens
nécessaires et indispensables pour l’exercice de la médecine légale et de spécialistes de
médecine légale pour apporter à la justice un concours médico-légal efficace et des preuves
médico-légales dont elle en a besoin.
43
A. Généralités
Un contrat est une convention juridique par laquelle une ou plusieurs personnes
s’engagent envers d’autres à faire ou à ne pas faire quelque chose. Il peut être
synallagmatique ou bilatéral en vertu duquel les contractants s’engagent réciproquement, les
uns envers les autres, ou unilatéral en vertu duquel une seule partie s’engage envers l’autre
sans que de la part de cette dernière il n’y ait d’engagement (par exemple : la gestion
d’affaires). Il y a plusieurs sortes des contrats : contrat de mariage, contrat de travail, contrat
de vente, contrat de location, contrat de transport, contrat administratif, contrat médical, etc.
Le contrat médical est un contrat « sui generis », c’est-à-dire propre en son gendre
différent des autres contrats.
27
Cass.Fr., 20 mai 1936, D. 1. 88, cité par NYABIRUNGU mwene SONGA, op. cit, p. 29.
44
Il est « résiliable unilatéralement », à vrai dire, plus facilement par le patient à l’égard
de qui cette faculté est absolue qu’à l’égard du médecin qui lui doit, en toute hypothèse
assurer la continuité des soins et répondre aux situations d’urgence.
1. L’obligation de moyen
2. L’obligation de résultat
L’obligation de résultat peut résulter soit de la volonté des parties, soit de la nature de
la prestation, soit des termes de la loi.
28
De Page, Traité de Droit Civil, T II, n° 460.
29
On trouve dans certaines décisions plus récentes la référence aux données actuelles de la science.
45
- Lorsque le médecin promet que son intervention aura un résultat déterminé (chirurgie
esthétique où la plupart de temps un résultat est promis avec croquis à l’appui) ;
- Lorsqu’un centre de transfusion sanguine précise aux donneurs que le prélèvement ne
comporte aucun risque.
b) La nature de la prestation
Il y a aussi obligation de résultat, lorsque la nature des prestations exclut tout aléa.
C’est ainsi qu’il a été décidé qu’à l’occasion des examens de laboratoire courants, le
seul fait de fournir un résultat est de nature à engager la responsabilité du médecin ; mais, si
l’examen comporte un aléa en raison de son interprétation délicate, l’obligation n’est que de
moyens ; ce qui rend encore plus fragile en certaines circonstances la solution qui avait été
donnée jadis pour la détermination du groupe sanguin, celle-ci, en raison de l’existence de
multiples sous-groupes, s’avérant plus délicate qu’il n’y apparaissait à l’époque.
Le médecin dentiste est garant de l’absence de vice de la prothèse dentaire qu’il pose.
Il s’agit à vrai dire, ici, d’une application particulière de la garantie des vices de chose fournie.
La qualité des produits administrés relève de l’obligation de résultat pour la même raison.
D. Droits du patient
- droit à la confidentialité ;
- droit aux soins médicaux adéquats et de qualité ;
- droit à la liberté, au libre choix du médecin et au libre consentement ;
- droit à l’écoute, à l’information et au respect de sa conviction ;
- droit aux matériels, aux produits adéquats et au personnel compétent ;
30
Cass.Fr. civ. 13/04/1995.
46
Le fondement contractuel n’est valable que dans le cas où le malade choisit librement
son médecin. Elle n’est pas applicable lorsque le malade se trouve dans l’incapacité d’opérer
ce choix : malades graves et comateux, accidentés graves, aliénés mentaux, mineurs d’âge,
indigents soignés gratuitement dans les établissements publics, militaires en service,
prisonniers, etc. Dans ce cas, la responsabilité médicale résultera du quasi-contrat.
Un quasi-contrat est un fait licite et volontaire d’où découlent des obligations soumises
à un régime s’apparentant à celui des contrats à la charge de son auteur et d’un tiers, non liés
entre eux par une convention (malade très grave comateux soigné par un médecin).
Les quasi-contrats, les délits et quasi-délits sont les faits de l’homme dont il résulte un
engagement quelconque envers un tiers, et quelquefois un engagement réciproque de deux
parties.
En droit civil, le délit est tout acte de l’homme résultant d’une faute intentionnelle et
engageant sa responsabilité civile (ex., transfusion du sang à un témoin de Jéhovah).
Dans ses réquisitions dans cette affaire, le Procureur général DUPIN disait : « Si le
simple défaut de science ou le défaut de succès ne suffisent pas pour motiver une action
contre les médecins, il peut se rencontrer des circonstances où le dol, la mauvaise foi, une
pensée criminelle, une négligence inexcusable, et d’autres faits de même genre, entièrement
séparés de la question médicale, constituent de leur part un manquement au devoir de leur
état, tel qu’on pourrait proclamer, en pareil cas, l’irresponsabilité de l’homme de l’art sans
mettre en pareil en péril le reste de la société ».
31
Cass.Fr., 18 juin 1853, S. 1. 405, cité par NYABIRUNGU mwene SONGA, op. cit. p. 27.
47
En quoi en effet, la faute d’un médecin qui brûle imprudemment la plante des pieds
d’un opéré endormis se distingue-t-elle de celle d’un profane ? De même, un médecin qui
abandonne un malade en cours de traitement, délivre légèrement un certificat, commet une
erreur matérielle dans la rédaction d’une ordonnance, confie une opération délicate à un
débutant inexpérimenté, etc…, doivent être considérés comme relevant du droit commun32.
Elle est fondée sur les articles 258 et 259 du Code civil livre III qui disposent :
Art. 258 : « Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige
celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ».
Art. 259 : « Chacun est responsable du dommage qu’il a causé, non seulement par son
fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence ».
Elle peut être « contractuelle », lorsqu’elle résulte d’une violation même involontaire
de son obligation médicale qui est celle de guérir le malade, du moins de lui donner des soins,
non pas quelconques mais consciencieux et, réserves faites des circonstances exceptionnelles
conformes aux données acquises ou actuelles de la science.
Il n’y a pas de contrat entre le médecin et le patient en cas des soins urgents organisés
au profit des blessés pris en charge dans un cadre obligatoire, ou au profit des malades
32
KORNPROBST, L., La responsabilité du médecin devant la loi et la jurisprudence française, Flammarion,
Paris, 169.
33
Idem, p. 113.
48
Elle peut être enfin « délictuelle », lorsqu’elle résulte d’une faute sanctionnée
pénalement et qui a causé un dommage qu’il faut réparer.
Elle est fondée sur l’article 260 du CCCL IIII qui stipule : « On est responsable non
seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé
par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde ».
Ici, il faut distinguer les actes d’exécution de l’acte médical confiés par le médecin aux
aides des soins courants reconnus à ces derniers.
Ils peuvent également s’inscrire dans l’activité courante des soins du malade, sur
prescription ou indication du médecin ou être liés à la surveillance quotidienne de routine du
malade. Il s’agit des actes que l’on pourrait qualifier de techniques auxiliaires, posés d’après
les ordres du médecin maître du traitement, mais sous la responsabilité de l’auxiliaire qui
l’exécute ou de son commettant, la clinique.
La doctrine et la jurisprudence font assumer la responsabilité du fait des aides, soit par
le médecin qui les a dirigés soit par la clinique qui en est commettante, selon le cas. La
jurisprudence a fait une large application de la notion de commettant occasionnel. Le médecin
apparaît dans cette optique, comme commettant d’une personne qui n’est pas normalement sa
préposée mais qu’il utilise et qui est placée provisoirement sous son autorité.
Parmi les actes exécutés par les aides, on distingue les actes détachables des actes non
détachables de l’acte médical.
d’homicide involontaire ; mais c’est le médecin chargé de la prise de sang qui est considéré
comme civilement responsable, l’infirmière agissant dans le cadre de la transfusion étant
préposée occasionnelle du médecin.
Le médecin est responsable d’une lésion causée par le fait de laisser un morceau
d’aiguille dans le canal sacré de la patiente, le bris n’ayant pas été remarqué par l’infirmière
qui l’assiste.
La responsabilité pénale du médecin est atténuée lorsque, dans la chaîne des causes
qui ont occasionné le dommage au patient, on relève à charge des membres du personnel de la
clinique de graves défaillances ayant abouti à la substitution des malades à opérer.
B. Soins courants
Le médecin n’assume la responsabilité que des soins qui incombent à la clinique dans
le cadre de ses obligations contractuelles propres. Lorsqu’il s’agit des soins courants qui sont
permis aux auxiliaires d’assumer sur prescription, indications ou instructions du médecin, leur
bonne exécution incombe à l’auxiliaire, sous réserve que c’est le médecin qui portera la
responsabilité de ses erreurs dans les instructions ou même de leur équivoque.
Lorsque l’infirmière accomplit une tâche entrant dans le cadre de soins infirmiers
courants, liés à l’hébergement et incombant à l’hôpital et non au médecin, c’est l’hôpital qui
en porte la responsabilité, comme dans le cas d’une brûlure par bouillotte trop chaude.
En ce qui concerne les soins de kinésithérapie, il faut faire la distinction entre les actes
posés par le kinésiste en pleine indépendance et responsabilité et ceux qu’il ne peut faire que
sous la surveillance d’un médecin qualifié qui doit pouvoir intervenir à tout moment.
L’anesthésie est une discipline médicale récente. Elle peut être également exécutée par
des médecins non spécialistes, notamment les chirurgiens, les omnipraticiens et les
paramédicaux, car il manque d’anesthésiste. En tant qu’acte médical, il est appliqué à
l’anesthésiste le principe de l’indépendance dans le choix des moyens.
Sur le plan juridique, il faut considérer que dans sa tâche spécifique, l’anesthésiste
jouit d’une indépendance qui n’est limitée que par le fait que tous les actes doivent concourir
au résultat que recherche le chirurgien.
L’article 260 du Code civil congolais livre III fait porter la faute du préposé par le
commettant sur base du lien de subordination au moment de l’acte.
Elle est fondée sur l’article 260 du CCCL III qui dispose : « On est responsable non
seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé
par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde ».
A. Vice de la chose
L’article 260 établit à charge du gardien d’une chose une responsabilité sans faute par
51
le seul fait d’avoir utilisé une chose vicieuse. La preuve devra donc porter sur le vice de la
chose. Lorsque celui-ci sera prouvé, la responsabilité du gardien sera retenue en cas
d’ignorance invincible de l’utilisateur ou si le vice trouve son origine dans la force majeure.
La mauvaise utilisation de la chose justifiera l’action contre le médecin ou son aide sur
base des articles 259 et 260 du CCCL III.
L’obligation de sécurité est celle en vertu de laquelle le cocontractant doit être pris en
charge et restitué dans son intégrité physique, sans qu’aucun mal ne lui survenu à l’occasion
de l’exécution du contrat. Elle peut être une obligation de sécurité-moyen ou une obligation
de sécurité-résultat. Dans le premier cas, l’obligation consiste à mettre en œuvre tout ce qui
est possible pour protéger le patient contre tous les dommages provenant de l’extérieur ou
contre lui-même. Dans le second cas, elle impose de les lui éviter.
Le médecin se voit ainsi parfois condamner du fait des accidents dus aux instruments
sur base de l’obligation de sécurité. Il devrait garantir au patient endormi, privé de toute
défense, non seulement les soins conformes, mais aussi sa sécurité et l’absence de risques
étrangers au risque médical de l’intervention subie.
Si un accident trouve son origine dans la fuite anormale des rayons dans une région du
corps qui devait être protégée, la fuite étant causée par le mauvais fonctionnement du volet
protecteur dû à un desserrage de vis, la faute virtuelle du médecin suffit à engager sa
responsabilité.
du vice de l’appareil qui lui appartient et qui est mis à la disposition du médecin, alors que le
médecin répond de sa mauvaise utilisation.
Elle trouve son fondement dans la loi. Un acte socialement et moralement choquant ou
répréhensible ne peut conduire à une peine aussi longtemps qu’il n’est pas qualifié
d’infraction par la loi. C’est le principe de la légalité des incriminations et des peines : « Nulla
crimen nulla poena sine lege » « il n’y a pas d’infraction ni de peine sans loi », repris par
l’article 17 al. 3, 4 et 5 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour et
l’article 1er du Code pénal congolais livre I.
L’article 1er du CPL I stipule : « Nulle infraction ne peut être punie de peines qui
n’étaient pas portées par la loi avant que l’infraction fût commise ».
Etant faillible, le médecin peut comme tout homme, commettre toutes ces infractions.
Mais, il existe des infractions ou des fautes qui sont propres dont son état ou sa profession
favorise à savoir : l’erreur de diagnostic, la non-assistance de personne en danger, la
révélation du secret professionnel, le refus d’obtempérer à la réquisition, de prêter serment et
de comparaître, la prescription médicale, la délivrance de faux certificats médicaux,
l’empoisonnement, l’administration des substances nuisibles, les homicides et lésions
corporelles involontaires, l’euthanasie, l’orthothanasie, la dysthanasie ou acharnement
thérapeutique, l’avortement, l’expérimentation sur les humains, la transfusion sanguine, la
responsabilité des étudiants en médecine.
A. Erreur de diagnostic
Le diagnostic peut être défini comme étant « l’aboutissement de cet effort intellectuel
du médecin qui, face à un cas pathologique, fait appel à l’ensemble de ses connaissances
53
techniques mais aussi à tout ce qu’il a en lui d’intuition, de savoir-faire et d’expérience »34.
Complexe et difficile, il expose souvent le médecin à commettre des erreurs, aucune ne
consacrant son infaillibilité.
Seules sont punissables, les erreurs constitutives de faute, celles qui établissent que le
médecin n’a pas procédé consciencieusement à l’examen du cas ni cherché à faire un
diagnostic ni à le mener avec soins, ou a fait montre d’une ignorance grave ou d’une
négligence coupable.
Le chirurgien-dentiste par exemple, qui agit dans les limites de son art avec la
conscience de son opinion et de l’efficacité des remèdes et délais qu’il prescrit n’encourt
aucune responsabilité alors qu’il aurait une erreur de diagnostic, pour autant que cette erreur
ne soit pas contraire à des données médicales certaines.
La non-assistance des personnes en danger est prévue et punie par l’article 66 ter et
quater du Code pénal congolais livre II :
« Sera puni d’une servitude pénale de trois mois à deux ans et d’une amende de ……..,
ou de l’une de ces peines seulement, quiconque s’abstient volontairement de porter à une
personne l’assistance que, sans risque pour lui ni pour les tiers, il pouvait lui porter, soit par
son action personnelle, soit par en provoquant un secours ».
« Si les infractions prévues aux articles précédents sont commises par une personne
chargée par état ou profession d’assistance les autres en danger, la peine sera de la servitude
pénale de un à trois ans et de l’amende de ……… ». C’est le cas des médecins.
Art. 2 : « Quelle soit sa fonction et sa spécialité, tout médecin doit, hors le cas de force
majeure, porter secours d’extrême urgence à un malade en danger immédiat si d’autres soins
médicaux ne peuvent lui être administrés ».
Art. 3 : « En cas de danger public, un médecin ne peut abandonner ses malades, sauf
sur ordre écrit de l’autorité ayant qualité à cet effet ou dans les conditions prévues par
l’article 2 ».
Art. 48 : « Toute personne qui est légalement requise par un officier du Ministère
3434
ROBIN, F. et MATIVI, F., Enquête sur l’erreur médicale, éd. La Découverte, Paris, 1987, 28.
54
public ou par le juge est tenue de prêter son ministère comme interprète, traducteur, expert
ou médecin ».
Art. 49 : « Avant de procéder aux actes de leur ministère, les experts et médecins
prêtent le serment de les accomplir et de faire leur rapport en honneur et conscience ».
E. Prescription médicale
Les faux certificats (ou fausses attestations) sont des documents écrits comportant des
déclarations mensongères effectuées en faveur d’un tiers et qui témoignent des faits ou
d’éléments susceptibles d’avoir des conséquences juridiques ou de générer des droits ou
avantages en faveur d’un tiers.
Le faux en écriture est prévu et puni par les articles 124 à 127 du CPL II.
Art. 124 : « Le faux commis en écriture avec une intention frauduleuse ou à dessein de
nuire sera puni d’une servitude pénale de six mois à cinq ans et d’une amende de vingt-cinq à
deux mille francs, ou d’une de ces peines seulement ».
Art. 125 : « Si le faux a été commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses
fonctions, la servitude pénale pourra être portée à dix ans et l’amende à cinq mille francs ».
Art. 126 : « Celui qui, dans une intention frauduleuse ou à dessein de nuire, aura fait
usage de l’acte faux ou de la pièce fausse, sera puni comme s’il était l’auteur du faux ».
Art. 127 : « Tout fonctionnaire ou officier public qui, dans l’exercice de ses fonctions,
aura délivré un faux certificat, falsifié un certificat, fait usage d’un certificat faux ou falsifié,
sera puni d’une servitude pénale de trois mois à cinq ans et d’une amende de cent à mille
35
RYCMANS, X. et MEET-VAN DE PUT, R., op. cit., p. 876.
55
Le faux en écriture est une altération de la vérité dans un écrit quel qu’il soit, avec une
intention frauduleuse ou à dessein de nuire, et susceptible de causer un préjudice. Les
procédés sont divers notamment : grattage, insertion de fausses mentions, apposition de fausse
signature, fabrication de fausses conventions ou décharges, faux renseignement, etc.
H. Empoisonnement
C’est le fait d’administre volontairement à une autre personne des substances qui sont
de nature à donner la mort ou à altérer gravement sa santé, mais sans intention méchante
d’attenter à son intégrité physique ; par : l’absorption, l’inoculation, l’inspiration, la piqûre,
ingestion d’un breuvage ou d’aliments, etc.
« Sera puni de un an à vingt ans de servitude pénale et d’une amende de cent à deux
mille francs quiconque aura administré volontairement des substances qui peuvent donner la
mort ou des substances qui sans être de nature de donner la mort, peuvent cependant
gravement altérer la santé ».
Les homicides et les lésions corporelles involontaires ce sont les homicides et les
lésions commis par défaut de prévoyance ou de précaution, mais sans intention d’attenter à la
personne d’autrui. Ils sont prévus et punis par les articles 52 à 56 du CPL II.
Art. 52 : « Est coupable d’homicide ou de lésions involontaires celui qui aura causé le
mal par défaut de prévoyance ou de précaution, mais sans intention d’attenter à la personne
d’autrui ».
Art. 53 : « Quiconque aura involontairement causé la mort d’une personne sera puni
de trois mois à deux ans de servitude pénale principal et une amende ».
36
J. LESSUEUR, Précis de Droit Pénal Spécial, AIP, Kinshasa, 1967, p. 20.
56
Art. 55 : « Sera puni des mêmes peines ou de l’une d’elles seulement celui qui aura
involontairement causé à autrui une maladie ou une incapacité de travail personnel en lui
administrant des substances qui sont de nature à donner la mort ou à altérer gravement sa
santé ».
Art. 56 : « Sont punissables d’une servitude pénale de deux jours ou d’une amende,
ceux qui, par imprudemment auront jeté sur une personne une chose quelconque pouvant
l’incommoder ou la souiller ».
L’homicide involontaire est la mort d’une personne, mort non voulue par l’auteur mais
qui arrive par sa faute. L’homicide involontaire peut se réaliser, soit par imprudence ou
« homicide par imprudence », soit par coups mortels ou « homicide prétérintentionnel ».
K. Euthanasie
C’est le fait de provoquer délibérément la mort du malade incurable pour abréger ses
souffrances, ou de supprimer des déficients qui souffrent physiquement ou moralement de
leur état.
Le problème juridique est celui de savoir s’il serait licite que le médecin ou une autre
personne provoque la mort du malade incurable pour abréger ses souffrances 37, ou supprime
les déficients qui souffrent physiquement ou moralement de leur état38.
Bien qu’un mouvement d’opinion e plus en plus grand se développe surtout en Europe
en faveur du « droit de mourir », l’euthanasie est condamnée par la doctrine dominante, la
plupart des législations et des codes de déontologie médicale39. Même sollicitée par le
malade, elle ne trouve aucune justification.
Provoquer délibérément la mort du malade, quelle qu’en soit la motivation est un acte
criminel (article 95 du Code de déontologie médicale belge, CDMB). La pratique de
l’euthanasie est interdite (article 19 du Code congolais de déontologie médicale, CCDM).
C’est un meurtre.
Sera poursuivi pour meurtre, celui qui tue par pitié pour mettre fin à une agonie
accompagnée d’intolérables souffrances fût-ce à la demande de la victime elle-même et même
si la mort est prévisible, prochaine et certaine (euthanasie)40. Juridiquement, l’euthanasie est
37
BOUZAT et PINATEL, Traité de droit pénal et criminologie, I. Dalloz, Paris, 1970, n° 105.
38
DESMAREZ, Manuel de médecine légale à l’usage des juristes, PUB et PUF, Bruxelles et Paris, 1967, p. 533.
39
NYABIRUNGU mwene SANGO, Responsabilité pénale et civile du médecin en droit Zaïrois, DES, Kinshasa,
1995, p. 39.
40
LUKULIA BOLONGO, op. cit., p. 57.
57
un meurtre, même si elle est inspirée par la pitié, la charité ou l’amour. La jurisprudence
considère que le consentement de la victime à subir l’infraction n’entraine pas la disparition
de la qualification pénale.
« Si l’homicide est commis par pitié, afin d’accélérer une mort imminente ou de mettre
fin à des graves souffrances ou à des lésions corporelles réputées incurables, le juge pourrait
atténuer exceptionnellement la peine, en commuant la peine des travaux forcés en
emprisonnement ou à la réclusion ou même, il pourrait appliquer le pardon judiciaire ».
L. Orthothanasie
Elle est proche de l’euthanasie, c’est l’abandon des soins. Elle consiste dans le fait de
laisser le malade mourir sa mort naturelle en s’abstenant de lui prodiguer des soins. Elle est
aussi condamnable. Le consentement de du malade ou la demande des parents ne peut
justifier le médecin qui a vocation de conserver la vie. Il s’agit du meurtre ou assassinant par
omission ou abstention.
N. Avortement
L’avortement consiste en une expulsion prématurée du fœtus par des manières
artificielles, quel que soit le stade du développement de celui-ci, et indépendamment de la
viabilité du fœtus. Il est prévu et puni par les articles 165 et 166 du CPL II.
Art. 165 : « Celui qui, par aliments, breuvages, médicaments, violences ou par tout
autre moyen aura fait avorter une femme, sera puni d’une servitude pénale de cinq à quinze
ans ».
Art. 166 : « La femme qui volontairement se fait avorter, sera punie d’une servitude
pénale de cinq à dix ans ».
Au sens de l’article 165 du CPL II, l’avortement doit être considéré comme un
accouchement avant terme volontairement provoqué ou procuré par un procédé quelconque,
notamment par la violence ou par l’administration d’aliments, de breuvages et de
médicaments41.
Il y a deux formes d’avortement : l’avortement par autrui (art. 165) et l’avortement sur
41
C.S.J., RP 290, 20 déc. 1978, B.A., 1979, p. 150.
58
soi-même (art. 166). L’avortement par autrui est le fait de quiconque qui par aliments,
breuvages, médicaments, violences ou par tout autre moyen aura fait avorter une femme.
L’avortement sur soi-même est le fait de la femme qui se sera fait avorter. Le consentement
de la victime est indifférent. Ainsi, sera poursuivi le médecin qui aura provoqué l’avortement
même avec le consentement de la femme.
Contrairement à certains droits étrangers, notre code pénal ne prévoit pas de
circonstances aggravantes lorsque l’avortement est fait par un praticien (médecin, sage-
femme, pharmacien, infirmier) ni lorsque l’auteur est un avorteur habituel.
Le résultat peut être atteint ou non. L’avortement est consommé dès que le résultat est
atteint, c’est-à-dire dès que la grossesse est interrompue par l’expulsion prématurée du fœtus ;
peu importe le stade de son développement même en état physique ; peu importe également
que le fœtus soit mort antérieurement aux pratiques abortives42 ou qu’il survive à celles-ci.
En cas de la mort de la femme à la suite des manœuvres abortives, l’auteur subira les
peines prévues à l’article 48 du code pénal livre 2 relatif aux coups et volontaires ayant
entraîné la mort sans intention de la donner : « Les coups et blessures volontaires ayant
entraîné la mort sans intention de la donner sont punissables de de cinq à vingt ans de
servitude pénale et d’amende ».
L’expérimentation thérapeutique est généralement admise car elle se justifie par son
utilité à l’égard du malade. En effet, lors du traitement d’un malade, le médecin est libre de
recourir à une nouvelle méthode diagnostique ou thérapeutique, s’il juge que celle-ci offre un
espoir de sauver la vie, rétablir la santé ou soulager les souffrances du malade. Mais, le
malade est libre de participer à une expérimentation, et son refus ne doit avoir aucune
incidence sur les rapports entre lui et le médecin.
4242
Mineur, Commentaire du code pénal congolais, p. 350.
43
Kin , 13 août 1970, RJZ, 1971, p. 241 ; Jean LESUEUR, Précis de droit pénal, p. 122 ; LIKULIA BOLONGO,
Problèmes actuels, UNAZA 1973-1974, in LIKULIA BOLONGO, op. cit., p. 301.
59
P. Transfusion sanguine
Ainsi, le médecin qui, face au refus, procéderait à une transfusion sanguine, par force
ou ruse, engagerait sa responsabilité pénale et civile, au moins pour non-assistance à personne
en danger.
Donc, l’étudiant qui lui-même, poserait un acte médical ou chirurgical, établirait des
prescriptions ou des certificats médicaux, se rendrait coupable de l’exercice illégal d’art de
guérir, et engagerait sa responsabilité tant pénale que civile si un dommage s’en est suivi.
§ 1. Fait dommageable
Le fait dommageable peut être un fait personnel, fait des choses ou fait des préposés
ou substituts (art. 258 à 260 du CCCL III).
60
L’acte médical44 consiste en tout examen de l’état de santé et le dépistage des maladies
ou déficiences ; l’établissement du diagnostic ; l’exécution d’un traitement d’un état
pathologie, physique ou psychologique, réel ou supposé et la vaccination.
La faute médicale peut donc être définie comme tout manquement, à l’occasion de
l’acte médical, aux règles élémentaires de prudence et de diligence raisonnables, à la
soumission aux règles de la profession, et à l’application des données acquises de la science et
de la technique médicales.
Il faut distinguer les fautes techniques dont l’appréciation soulève un débat technique
et relatif à l’état actuel de la science et aux règles de la déontologie médicale, des fautes de
négligence ou d’imprudence caractérisées dans l’application d’un traitement. Il faut aussi
distinguer les fautes opératoires et des accidents opératoires (tout événement imprévisible
susceptible de se produire au cours d’une opération chirurgicale) dont le médecin n’est pas
responsable. La faute peut émaner du médecin, de ses préposés, des choses et du service.
La faute de service est une défaillance dans le fonctionnement normal du service qui
incombe à un ou plusieurs agents de l’administration, mais non imputable à un
personnellement. C’est le cas où, soit le service a mal fonctionné, soit il n’a pas fonctionné
c’est-à-dire il n’a pas agi comme il aurait pu faire (faute d’omission), soit il a fonctionné
correctement mais tardivement et c’est le retard qui est la cause du dommage.
Dans les deux cas, pour que la responsabilité soit engagée, il faut qu’il ait un
dommage et que celui-ci soit la conséquence de la faute de l’agent c’est-à-dire qu’il ait un lien
de causalité (de cause à effet). Comme pour les contrats et les quasi-contrats où la réparation
se mesure à l’étendue du dommage, pour les délits et les quasi-délits, le code pénal organise la
répression sur base de la gravité du dommage. C’est ainsi que l’homicide par imprudence est
44
Le concours médical, 5.XII 1970, p. 9234, cité par NYABIRUNGU mwene SONGA, Responsabilité pénale et
civile du médecin en droit zaïrois, DES, Kin, 1995, p. 25.
61
plus sévèrement puni (trois mois à deux ans de servitude pénale principale et une amende, art.
53 du CPL II) que les lésions par imprudence (huit jours à un an de servitude pénale
principale et une amende ou une de ces peines seulement, art. 54 du CPL II).
§ 2. Préjudice
En dehors du contrat médical, c’est le cas d’un dommage corporel survenant au patient
ou causé à un objet de celui après l’achèvement du contrat médical, par exemple, le dommage
résultant de la chute du patient dans le laboratoire après alors que la prise de sang a été
exécuté et que le patient est rhabillé.
Depuis 1965 en France, la jurisprudence civile décide d’une manière constante que le
médecin qui, par sa faute, fait perdre à son patient une chance de guérison ou de survie engage
sa responsabilité ; mais l’obligation de réparer qui en résulte n’est que partielle par rapport au
préjudice final représenté par l’invalidité ou le décès. On justifie le caractère partiel de la
réparation en prétendant, que l’on indemnise un préjudice spécifique, distinct du préjudice
final, celui que constitue la chance perdue.
§ 3. Lien de causalité
Le lien de causalité en matière de responsabilité médicale obéit aux règles de droit
commun de la responsabilité.
exemple, lorsque par la faute du médecin l’état du blessé a été aggravé, ou lorsque les fautes
de plusieurs médecins ont concouru à la réalisation du dommage.
Mais, il faut que la preuve de ce lien causal soit établie par des éléments indiscutables,
ce qui conduit à nier l’existence du lien causal dans les hypothèses où il apparaît que le
dommage est dû à l’évolution propre de la maladie ou à la part d’aléa que comporte tout acte
médical. C’est essentiellement un problème d’expertise. Il faut apporter la preuve de
l’information et du consentement du patient et celle de la faute technique ou du lien de
causalité.
63
En ce qui concerne les soins, ils ont une triple fonction : la fourniture de matériel et de
produits, la mise à la disposition du patient d’un personnel auxiliaire médical compétent et la
surveillance du patient. Dans le premier cas, ils ont l’obligation de résultat, de fournir pour
l’exécution des soins, un matériel en bon état et des produits sans vice ; et dans le deuxième
cas, celle de moyen, de mettre à la disposition du patient, un personnel médical suffisant en
nombre et possédant les qualités requises pour les postes occupés.
L’intéressé a deux mois pour attaquer la décision. Ce délai court à partir de la date de
la notification du rejet et non à compter du fait générateur du litige. Par contre, la décision
implicite du rejet ne fait jamais l’objet du recours contentieux.
Le tribunal administratif compétent est celui du ressort dans le lequel l’autorité qui a
pris la décision attaquée a son siège, en cas de pluralité de tribunaux administratifs.
Les actes interruptifs de la prescription sont : une action en justice, une demande de
règlement appuyée de pièces de justification nécessaires présentées en temps utile par le
créancier, et une action de l’administration qui empêche la présentation d’une telle demande.
En matière pénale, l’action publique se prescrit par dix ans, trois ans et un an selon la
gravité de l’infraction. L’écoulement de ces délais rend toute poursuite impossible. Le délai
commence à courir de la commission de l’infraction. La peine se prescrit par vingt ans, dix
ans et trois ans selon le cas. Toute peine, lorsqu’elle n’a pas été exécutée dans ces délais, ne
peut plus être subie. Le délai court à partir du jour où la condamnation devient définitive.
En général, le juge répressif reste compétent pour tout ce qui concerne les infractions,
et le juge civil est compétent lorsqu’est en cause une faute personnelle de l’agent, ou lorsque
l’acte est accompli dans une clinique ouverte ou dans un hôpital local.
a) Le juge répressif
b) Le juge civil
Le juge civil est compétent lorsqu’est en cause une faute personnelle de l’agent, ou
lorsque l’acte est accompli dans une clinique ouverte ou dans un hôpital local. L’action
devant le juge civil est portée par voie d’assignation.
Constitue en premier lieu une faute personnelle, celle qui est dépourvue de tout lien
avec le service public : ex, un médecin qui en dehors du service et en dehors de tout lien avec
son travail, commet une faute en donnant des soins à un voisin ou à un accidenté de la route.
Constitue en second lieu une faute personnelle, celle qui n’est pas dépourvue de lien
avec le service public, celle commise qui a été commise à l’occasion de l’exécution de celui-
ci, mais qui en raison de de certaines caractéristiques se détache du service pour devenir une
faute personnelle de l’agent. On parle alors de faute détachable du service. Elle peut être soit
faute intentionnelle ou d’une gravité exceptionnelle. Mais, il faut noter qu’une faute
constitutive d’une infraction pénale d’imprudence notamment n’est pas nécessairement
constitutive d’une faute personnelle lorsqu’elle ne présente pas le caractère exceptionnel de
gravité requis.
Dans le cas de faute personnelle détachable, non dépourvue de tout lien avec le
service, la situation est complexe, et deux cas peuvent se présenter.
Dans le premier cas, le dommage est le résultat d’une faute personnelle du médecin et
d’une faute de service (mauvais entretien du matériel ou faute d’un auxiliaire médical). On est
alors en présence d’un cumul de fautes qui permet d’engager et la responsabilité du médecin
pour sa faute personnelle et celle du service pour la faute de service.
66
Dans les deux cas, cumul de fautes ou cumul de responsabilité, la victime peut exercer
un choix entre la juridiction administrative et la juridiction judiciaire. Elle peut, en effet, faire
abstraction du caractère personnel de la faute commise par le médecin et de l’existence de
cette faute personnelle, et exercer, dans les conditions habituelles son action en réparation
devant la juridiction administrative. Mais, elle peut également ne se prévaloir que de la faute
personnelle du médecin et porter son action devant la juridiction judiciaire.
Une clinique ouverte est un service dépendant d’un hôpital où les malades sont
hospitalisés à titre payant et peuvent faire appel aux médecins de leur choix. C’est un service
hospitalier fonctionnant grâce aux installations et aux moyens en personnel et en matériel de
l’hôpital public mais dans lequel le malade peut, s’il le désire, être soigné par son médecin de
famille et s’entendre librement avec lui pour la fixation des honoraires.
Cette institution présente beaucoup d’avantages, sauf qu’elle risque de causer une
concurrence contre les cliniques privées. Mais, elle pose un grand nombre de responsabilité
engagée à raison de fautes commises par un médecin exerçant en clinique ouverte.
Dans le premier cas, le Conseil d’Etat Français précise les rapports qui s’établissent
entre les malades admis en clinique ouverte et les médecins chirurgiens ou spécialistes
auxquels ils font appel relèvent du droit privé. La responsabilité du médecin envers son client
étant de nature contractuelle, il y a lieu de conclure à la même responsabilité pour les
cliniques ouvertes et à la compétence et à la compétence des tribunaux judiciaires.
Dans le deuxième cas, les malades qui payent sont considérés comme les autres
usagers à titre gratuit, les malades de l’hôpital. Ainsi, on appliquera les mêmes règles pour les
deux catégories des malades. Le mauvais fonctionnaire du service mis à la disposition du
67
Dans le denier cas, le médecin est responsable envers l’hôpital de ses fautes
personnelles.
c) L’hospitalisation à domicile
et donnés par un personnel auxiliaire médical qui parfois appartient au secteur public, mais
souvent aussi à des associations de droit privé.
A part ce qui a été dit à propos du secteur privé (le fait dommageable, le préjudice et le
lien de causalité entre le fait dommageable ainsi que l’incidence de la perte de chance de
guérison ou de survie qui pose des sérieux problèmes d’évaluation du préjudice), il existe
dans le domaine de la responsabilité, un régime de responsabilité pour faute qui est le régime
de principe et celui de responsabilité sans faute ou pour risque qui fait figure de régime
d’exception.
La responsabilité sans faute constitue en droit administratif comme en droit civil, une
théorie subsidiaire d’application exceptionnelle. Le droit administratif englobe dans la théorie
du risque deux principes : la responsabilité pour risque et la réparation du dommage causé.
Le fait générateur consiste dans le risque volontairement crée : c’est le cas des
accidents du travail subis par les agents publics et même les collaborateurs bénévoles et des
dommages causés par les choses et les activités ou techniques dangereuses.
La responsabilité sans faute peut exister aussi en dehors du risque : c’est le cas du
dommage causé par l’Etat au cours d’une exécution d’un service public et des mesures
d’ordre social imposées à certaines sociétés dans l’intérêt général.
2. La réparation du dommage
pourquoi, les contentieux administratifs qui assurent les droits violés par l’Etat s’appellent
contentieux d’indemnité.
Sont exclus du domaine d’application du régime sans faute : les effets secondaires
normaux (mêmes rares), les risques sériels, les accidents inhérents à la personne du malade et
les dommages qui n’atteignent pas l’extrême gravité requise.
En droit civil, le délai de prescription est de trente ans, c’est-à-dire que les dettes de
créance s’éteignent après trente ans. En droit pénal, la prescription de l’action publique est de,
un, trois ou dix ans, selon la gravité de l’infraction. La prescription de la peine est de trois, dix
et vingt ans selon le cas.
Le médecin ou l’agent hospitalier, comme tout agent public ne peut pas être poursuivi
personnellement en réparation du dommage causé par sa faute, sauf cas de faute personnelle.
La victime doit donc demander réparation à la personne morale de droit public pour le compte
de qui le médecin ou l’agent hospitalier exerce les fonctions dans l’exercice desquelles le
dommage a été causé, devant la juridiction administrative territorialement compétente. En cas
de faute personnelle détachable des fonctions, elle dispose d’une option entre la juridiction
administrative ou la juridiction judiciaire.
70
Ils sont en outre responsables des fautes commises par les préposés de la clinique mis
à leur disposition et dont ils deviennent des commettants occasionnels lorsque ces proposés
accomplissent un acte qui ne peut être accompli que sur prescription médicale et sous la
surveillance directe du médecin pouvant intervenir à tout moment ou lorsqu’ils accomplissent
un acte sous la surveillance effective directe d’un médecin.
Ils sont enfin responsables, à l’égard de la clinique et à l’égard des patients des
conditions dans lesquelles ils se font remplacer : un remplacement fait de manière irrégulière
est de nature à engager leur responsabilité pour une faute ainsi commise. Il faut d’ailleurs,
noter que, dans la mesure où l’hôpital se réserve dans le contrat qui l’unit au médecin,
d’agréer le remplaçant éventuel de celui-ci, elle commet également une faute en s’associant à
cette irrégularité, et sa responsabilité peut être engagée solidairement avec celle du médecin.
Les établissements privés répondent contractuellement des fautes commises par leur
médecin.
Ils répondent également des fautes commises par leur personnel auxiliaire médical ;
sauf si celui-ci relève de la surveillance directe du médecin qui peut être rendue nécessaire
soit en raison de la collaboration immédiate qui résulte des circonstances, soit en raison de la
nature de l’acte, auquel cas, le médecin devient le commettant occasionnel du personnel
auxiliaire qui exécute les soins qu’il a prescrits et répond des fautes commises par ce
personnel auxiliaire.
Ils répondent des fautes commises par leur personnel auxiliaire dans la seule mesure
où : l’acte accompli est, par sa nature un de ceux qui peuvent être accomplis hors de la
présence d’un médecin par un auxiliaire médical, soit sur prescription médicale, soit en
dehors d’une telle prescription si l’acte entre dans le domaine du rôle propre de l’infirmier ;
l’acte n’est pas accompli sous la surveillance directe d’un médecin qui doit alors en contrôler
l’exécution.
Ils répondent enfin, des dommages causés des faits des vices des choses dont ils ont la
garde ou sont propriétaires.
71
Parfois, les médecins qui exercent en équipe s’unissent en association, mais parfois
également, l’un apparaîtra comme subordonné de l’autre. Il apparaîtra parfois aussi qu’il
n’existe pas de lien juridique entre les membres de l’équipe qui seront tous unis directement
soit à la clinique soit au patient qui les a sélectionnés. La détermination des responsabilités
respectives demande donc un examen attentif des situations de fait.
Il en résulte que la victime peut exercer un choix. Elle peut exercer son action contre
l’un ou l’autre des médecins, chef ou membre de l’équipe, et le cas échéant, contre les deux,
et dans ce cas, il y aura condamnation in solidum.
Cela signifie que sans qu’il soit autorisé à intervenir dans les choix techniques qui
relèvent de la seule compétence de divers médecins membres de l’équipe et des domaines
dans lesquels il est lui-même incompétent, le chef de l’équipe est tenu de s’assurer que les
actes nécessaires sont accomplis et que chacun collabore dans des conditions de diligence
normale au but commun de l’équipe. Il s’agit là d’une obligation née directement du contrat
normalement passé entre le patient et le chef de l’équipe et d’un devoir inséparable de l’acte
qu’il exécute.
D’une manière générale, il est disposé que la responsabilité de chaque praticien pour
les actes professionnels qu’il accomplit, lui demeure personnelle, et que chaque associé
répond sur l’assemble de son patrimoine des actes professionnels qu’il pose.
D’une part, ces sociétés sont réputées exercer elles-mêmes la profession, ce qui permet
de mettre en jeu leur responsabilité pour les actes accomplis en leur nom par les associés,
d’autre part, elles sont expressément déclarées solidairement responsables avec chacun des
associés des conséquences des actes que ces derniers accomplissent.
Cette institution présente beaucoup d’avantages, sauf qu’elle risque de causer une
concurrence contre les cliniques privées. Mais, elle pose un grand nombre de responsabilité
engagée à raison de fautes commises par un médecin exerçant en clinique ouverte.
Dans le premier cas, le Conseil d’Etat Français précise les rapports qui s’établissent
entre les malades admis en clinique ouverte et les médecins chirurgiens ou spécialistes
auxquels ils font appel relèvent du droit privé. La responsabilité du médecin envers son client
étant de nature contractuelle, il y a lieu de conclure à la même responsabilité pour les
cliniques ouvertes et à la compétence et à la compétence des tribunaux judiciaires.
Dans le second cas, les malades qui payent sont considérés comme les autres usagers à
titre gratuit, les malades de l’hôpital. Ainsi, on appliquera les mêmes règles pour les deux
catégories des malades. Le mauvais fonctionnaire du service mis à la disposition du praticien
opérant en clinique ouverte engagera normalement la responsabilité de l’hôpital et par voie de
conséquence, ce sera le tribunal administratif qui sera compétent.
Dans le denier cas, le médecin est responsable envers l’hôpital de ses fautes
personnelles.
74
Mais, il y a des malades mentaux qui sont soignés dans les hôpitaux ordinaires, soit
dans un service réservé aux aliénés mentaux à l’intérieur d’un hôpital général, soit dans un
service de médecine générale. Il s’agit des malades jugés non dangereux ou des malades en
transit attendant leur transfert dans un hôpital psychiatrique spécialisé.
Ici, c’est le défaut de prévoyance qui constitue la faute chaque fois que la surveillance
est imposée par la situation par la situation du malade. Le juge examinera les circonstances de
chaque cas.
que rien d’autre ne puisse lui être reproché, il n’y a aucune faute de sa part. Si le médecin le
savait et n’avait pas averti la direction de l’hôpital, il engagera sa responsabilité personnelle et
l’action sera intentée devant un tribunal judiciaire.
Lorsqu’il s’agit du dommage causé au médecin ou à l’infirmier qui prodigue des soins
à un aliéné mental, il constitue un accident de travail tel que prévu par l'article 20 du Décret-
loi organique sur la sécurité sociale du 29/06/1961.
Le dommage peut avoir lieu, soit à la suite d’une évasion des aliénés mentaux internés
dans un hôpital psychiatrique où ils sont soignés, soit au cours des sorties d’essai. La
responsabilité de l’hôpital peut être mise en cause pour défaut de surveillance.
Une sortie d’essai est une situation intermédiaire, préparatoire à la liberté définitive du
malade. Mais, celui-ci reste théoriquement hospitalisé et sous la surveillance médicale
continue de l’hôpital. Il est donc normal que l’hôpital réponde des dommages causés par les
malades mentaux au cours de leurs sorties.
76
Dans son sens étroit, le mot administration ne vaut que pour les affaires publiques et
signifie l’Administration publique. Il prend alors souvent une majuscule. Le mot
« Administration » au sens d’« Administration publique », peut, lui aussi revêtir un sens
matériel et un sens organique et désigner tantôt, l’ensemble des organes et des services qui
sont spécialement chargés de réaliser effectivement et pratiquement le bien public, tantôt
l’activité par laquelle les autorités publiques pourvoient, en utilisant le cas échéant les
prérogatives de la puissance publique, à la satisfaction des besoins d’intérêt public.
Au point de vue matériel, l’Administration publique est définie comme étant l’activité
par laquelle les autorités publiques pourvoient, en utilisant le cas échéant, les prérogatives de
la puissance publique, à la satisfaction des besoins d’intérêt général.
des tâches quotidiennes et non de conception, en fonction des ordres reçus du gouvernement
et selon la politique élaborée par lui.
En ce qui concerne les organes politiques et les organes administratifs, il n’y a aucune
objection légale à ce que le même organe exerce tantôt une activité administrative, tantôt une
activité politique.
45
Article 1er de l’ordonnance du 14 mai 1886 de l’Administrateur Général du Congo, B.0. ; 1886, pp. 188 et 189.
80
L’administration est aussi, comme le juge, soumise au droit. Cette obligation est
sanctionnée à la fois, sur le plan administratif, par la tutelle de l’annulation et, sur le plan
judiciaire, par le recours en annulation devant le juge administratif : Conseil d’Etat et les
cours et tribunaux administratifs (art. 154 et 155 de la Constitution) et, par l’obligation qui est
faite aux juridictions judiciaires de refuser d’appliquer tout acte émanant d’une autorité
administrative lorsque cet acte n’est pas conforme aux lois (art. 153 al. 4 de la Constitution).
Néanmoins, cette soumission au droit n’est pour l’Administration qu’une limite et non
un but en ce sens que là où il n’y a pas de règle, elle a tout pouvoir de créer une règle
nouvelle ; de plus à la différence du juge qui attend un plaideur, elle agit de sa propre
initiative, en dehors de toute contestation.
Art. 154 : « Il est institué un ordre de juridictions administratives composé du Conseil
d’Etat et de Cours et Tribunaux administratifs ».
Art. 155 : « Sans préjudice des autres compétences que lui reconnaît la Constitution
ou la loi, le Conseil d’Etat connaît, en premier et dernier ressort, des recours pour violation
de la loi, formés contre les actes, règlements et décisions des autorités administratives
centrales.
Il connaît en appel des recours contre les décisions des cours administratives d’appel.
Il connaît, dans les cas où il n’existe pas d’autres juridictions compétentes, de
demandes d’indemnités relatives à la réparation d’un dommage exceptionnel, matériel ou
moral résultant d’une mesure prise ou ordonnée par les autorités de la République. Il se
prononce en équité en tenant compte de toutes les circonstances d’intérêt public ou privé ».
Art. 153 al. 4 : « Les Cours et tribunaux, civils et militaires appliquent les traités
internationaux dûment ratifiés, les lois, les actes réglementaires pour autant qu’ils soient
conformes aux lois ainsi que la coutume pour autant que celle-ci ne soit contraire à l’ordre
public ou aux bonnes mœurs ».
Pour les litiges administratifs entre l’Administration et ses agents à propos des actes de
service, rien n’empêche la création des commissions spécialisées, composées de
fonctionnaires et chargées de trancher lesdits litiges. En entrant dans l’Administration, l’agent
public adhère à un statut des agents de l’Etat qui peut prévoir que les fautes de service seront
du ressort de commissions spécialisées, distinctes des juridictions judiciaires. La répression
disciplinaire est une tache administrative puisqu’elle se rattache à une bonne marche du
81
service public. Elle échappe aux juridictions de l’ordre judiciaire dans la mesure où elle se fait
dans la légalité.
Il se distingue aussi de droit judiciaire en ce que celui-ci détermine les règles d’organisation,
de fonctionnement et de compétence des juridictions du pays ainsi que de procédures à suivre
pour mener une action en justice.
La différence générale du doit administratif avec les autres toutes les autres branches
du droit public c’est sa spécialité. Le droit constitutionnel, le droit pénal, le droit judicaire et
le droit fiscal et financier, ne font que tendre vers la réalisation du bien public, mais la
réalisation effective de celui-ci est confiée au droit administratif.
Sans le droit administratif, sans les autorités administratives, toutes les règles établies
par ces autres branches, toutes les décisions prises par les autorités instituées par ces branches
resteraient sans effet ; les lois risqueraient de demeurer lettre morte.
pénitentiaire et une police pour donner effet à ceux-ci ? A quoi servirait le droit fiscal, s’il n’y
avait pas le droit administratif ? Le droit fiscal règle la quotité, le taux et le mode de
perception des impôts, mais ce sont les services des contributions, des douanes et accises
organisés par le droit administratif qui en assurent le recouvrement. Sans ces services
administratifs, l’Etat risquerait fort de se trouver en faillite.
Le droit administratif diffère du droit civil en ce qu’il se compose d’une série des
règles et de procédés spéciaux totalement différents dans leur esprit et dans leur contenu
matériel de ceux qui constituent le droit civil. Il organise les administrations et régit leurs
activités au moyen des procédés juridiques spéciaux très différents de ceux qui régissent le
statut des sociétés privées leurs activités. Par exemple : les biens de l’Administration sont
insaisissables ; l’Administration peut déposséder les particuliers de leurs biens par la
procédure d’expropriation et de réquisition pour cause d’utilité publique ; elle peut ainsi
devenir propriétaire d’un immeuble en dépit du refus du particulier de lui vendre celui-ci.
B. Privilèges
Le droit administratif diffère aussi du droit civil en ce qu’il dispose d’une série des
privilèges pour vaincre les résistances qui lui seraient opposées par les particuliers dans
l’accomplissement de sa mission d’intérêt général : privilège réglementaire, privilège
d’exécution d’office et privilège du préalable.
1. Le privilège réglementaire
Ce privilège constitue une dérogation au principe du droit civil selon lequel, personne
ne se faire justice. Il permet à l’Administration de se passer du juge lorsqu’elle désire forcer
l’administré débiteur à s’exécuter. Sa situation de créancière diffère de celle du créancier,
simple particulier, d’une façon radicale.
83
En droit civil, le créancier dont la créance est exigible et n’est pas payée par le
débiteur, dispose de la procédure de saisie-exécution ou de la saisie-arrêt où il faut
l’intervention du juge. L’Administration elle, peut se délivrer à elle-même un titre non
seulement obligatoire, mais également exécutoire, sans intervention du juge. Rencontrant un
débiteur récalcitrant, elle peut, dans certaines conditions, exécuter son débiteur sans solliciter
du juge la formule exécutoire.
3. Le privilège du préalable
Ce privilège oblige tous ceux qui sont concernés par la décision de l’Administration de
s’exécuter d’abord et discuter après. Il est le complément normal du privilège d’exécution
d’office, car sans lui, ce dernier risquerait d’être mis en échec par toute contestation relative à
la validité du titre dont prétend se prévaloir l’Administration.
C. Servitudes de l’Administration
Elle doit établir l’égalité des usagers du service public qui est pour elle un principe
dicté par l’intérêt général et repris dans la Constitution du 18 février 2006 à son article 12 :
« Tous les congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des
lois ».
Elle peut certes établir des différences parmi les usagers mais ces différences doivent
être fondées sur des critères objectifs et axés sur l’intérêt général.
1. L’urgence
lui permettre de vaincre la résistance de son débiteur, une des conditions essentielles à
l’emploi de ce privilège disparaît.
3. La garantie constitutionnelle
Un service public est une entreprise crée et contrôlée par l’autorité publique pour
assurer d’une manière permanente et régulière au profit de tous et à défaut d’initiative privée
suffisamment efficace, la satisfaction des besoins collectifs jugés essentiels46. Il découle de
cette définition une double conception : organique et matérielle.
Sur le plan organique, il y a service public lorsque la personne juridique qui agit est
une personne de droit public, c’est-à-dire l’Administration publique elle-même ou un
organisme géré par les pouvoirs publics ou placé sous leur direction et contrôle en vue
satisfaire un besoin d’intérêt général par des prestations procurées aux particuliers.
Sur le plan matériel, il y a service public lorsque la personne juridique qui agit, tend à
satisfaire un besoin d’intérêt général directement ou indirectement.
1) Les prestations dont les personnes publiques et en premier lieu l’Etat, ont besoin
pour accomplir leur mission. Il s’agit des prestations matérielles : justice, poste,
télécommunications, eau, électricité, transport, voirie, assainissement, etc. ; des
prestations financières : octroi de bourses, de subventions, de crédits, sécurité
sociale, allocations familiales, etc. ; des prestations intellectuelles et culturelles :
enseignement public, formation professionnelle, formation permanente, etc.
2) Les besoins collectifs de la population à satisfaire : l’expression peut désigner des
besoins communs à toute la collectivité (ex : l’organisation de l’enseignement, la
fourniture de l‘eau et l’électricité) ou correspondre aussi à des besoins d’une partie
seulement de la collectivité, voire un petit nombre d’individus (ex : la politique
d’aide aux handicapés).
3) L’utilisation par les personnes publiques de certains services publics existants afin
de réduire les inégalités sociales en permettant à des nombreuses personnes
d’accéder ainsi à des services publics qu’elles ne pourraient utiliser si elles
devraient supporter un tarif élevé pour elles. Exemple des universités officielles
créées par l’Etat pour les enfants issus de familles modestes.
4) L’activité ou politique menée par un service public qui profite à long terme et
globalement à l’ensemble de la population concernée. Exemple de la lutte contre
l’insalubrité publique, de la réforme agraire, etc.
4646
J. DE BURLET, op. cit. , p. 55.
86
Les services publics administratifs sont les services crées par les pouvoirs publics et
gérés par l’Administration publique dans l’unique but de satisfaire l’intérêt général. Ces
services assurent les tâches traditionnelles de la puissance publique.
La gestion des services publics peut se faire soit par des personnes publiques soit des
personnes privées.
La régie constitue le mode gestion classique des services publics. Elle est un procédé
par lequel l’Etat ou la collectivité publique prend en main, à travers ses agents, la gestion
d’une mission d’intérêt général. Ex : DGI, DGRAD, DGM, etc.
Un établissement public est un organisme crée par l’Etat et ayant soit un caractère
commercial, soit un caractère social, soit un caractère d’appui à la promotion de l’industrie et
du commerce, soit d’un organisme chargé d’une mission de contrôle et jouissant d’une
personnalité juridique et d’une autonomie financière propres en vue d’assurer la gestion d’un
87
service public qui lui a été confiée par une collectivité territoriale. Ex : UNIGOM, CNSS,
SONAS, Banque Centrale du Congo (BCC), LAC, SNCC, FPI, CADECO, OCC, Hôpitaux
publics, etc.
Une société d’économie mixte est une société de capitaux à caractère industriel et
commercial, crée à la fois par l’Etat ou une personne morale de droit public et les particuliers,
jouissant d’une personnalité juridique propre et d’une autonomie de gestion administrative et
financière pour produire des biens et services destinés à être vendus sur le marché en vue de
réaliser le profit ou le bénéfice dans un secteur qui intéresse de façon évidente l’intérêt
général. Ex : SOTEXKI, MIBA (Minière de Bakwanga), Sucrerie de Kiliba, etc.
§ 1. Organes centraux
A. Président de la République
§ 2. Organes locaux
A. Assemblée provinciale
B. Gouvernement provincial
Le Gouverneur de Province agit par voie d’arrêté provincial délibéré en Conseil des
ministres ; les Ministres provinciaux par arrêté du ministre provincial ; le maire par arrêté
urbain délibéré en Collège urbain (article 43 ; le Bourgmestre par arrêté communal délibéré
en Collège exécutif ; l’Administrateur du Territoire par décision ; le Chef de Chefferie ou le
Chef de Secteur par arrêté de Chefferie ou de Secteur délibéré en Collège exécutif de
Chefferie ou de Secteur (article 65).
Par actes administratifs, il faut entendre les décisions unilatérales des autorités ou des
organismes administratifs ou parfois même des organismes privés relatives à un service
public, activité d’intérêt général, à la satisfaction d’un but d’utilité publique.
Sont exclus de la catégorie d’actes administratifs, les décisions émanant des autorités
administratives ou des organismes privés relatives à la gestion privée ou poursuivant un but
particulier ; par contre, les actes de gestion des organismes privés participant au service public
ou la satisfaction de l’intérêt général répondent à la qualification d’actes administratifs.
Par acte administratif unilatéral, il faut alors entendre « une déclaration de volonté
émise par une autorité administrative sous forme verbale ou écrite avec comme effet de
modifier l’ordonnancement juridique, de conférer des droits ou de créer des obligations de par
la seule volonté de son auteur ».
Selon ce critère, chaque autorité administrative n’est habilitée à signer qu’une espèce
d’acte. Ainsi, le Chef de l’Etat signe des ordonnances ; le Premier ministre des décrets ; les
Ministres des arrêtés ministériels et interministériels ; le Gouverneur de Province des arrêtés
provinciaux ; le Ministre provincial des arrêtés du ministre provincial ; le Maire de la Ville
des arrêtés urbains ; le Bourgmestre des arrêtés communaux ; l’Administrateur du Territoire
des décisions ; le Chef de Chefferie des arrêtés de chefferie et le Chef de Secteur des arrêtés
de secteur.
92
En réalité, les autorités administratives sont tout à fait libres dans le choix des actes
qu’elles prennent ; ainsi, au lieu de prendre des actes énumérés ci-dessus, elles prennent
parfois indifféremment des décisions, des injonctions, des ordres verbaux ou écrits, des
circulaires, etc.
Les premiers concernent ceux pour lesquels l’Administration agit par voie d’autorité
en formulant des ordres et des interdictions. Exemples : la décision d’expropriation pour
cause d’utilité publique, de réquisition pour cause d’utilité publique ; de recouvrement forcé
des créances de l’Etat, etc.
Les actes administratifs règlementaires sont ceux qui sont contiennent des dispositions
générales et impersonnelles auxquelles l’autorité administrative devra se référer à l’occasion
des actes administratifs individuels qu’elle aura à prendre. Par exemple, l’ordonnance n°
82/031 du 19/03/1982 portant règlement d’Administration relatif au régime disciplinaire et
aux voies de recours du personnel de carrière des services publics de l’Etat, est un acte
règlementaire.
Les actes administratifs individuels sont ceux qui régissent la situation juridique d’un
individu ou d’un groupe d’individus nommément désignés. Par exemple, un arrêté de
suspension d’un chef de division pris par le Gouverneur de province en application de
l’ordonnance n° 82/031 du 19/03/1982 précitée, est un acte individuel.
Primo : l’acte individuel doit, sous peine de nullité pour illégalité, être conforme à
l’acte règlementaire lorsque celui-ci a été établi par une autorité hiérarchiquement supérieure.
Secundo : l’acte individuel doit être conforme à l’acte règlementaire lorsque celui-ci a
été édicté par l’autorité même qui prend la mesure individuelle car une autorité administrative
ne peut enfreindre ses propres réglementations, selon l’adage « Legem patere quam fecisti ».
Tertio : l’acte individuel doit être conforme au règlement lorsque celui-ci a été édicté,
dans les milites de sa compétence, par une autorité hiérarchiquement inférieure à celle qui
prend la mesure individuelle d’application.
93
A. Règles de compétence
En droit public, le principe est que le titulaire d’une compétence est tenu de l’exercer.
L’autorité administrative qui décide doit être celle qui est désignée par la loi ou le règlement.
généralement une personne non investie ou irrégulièrement investie mais dont les actes sont
déclarés valides par le juge en raison de l’« apparence » ou de la « nécessité ». Exemple de la
validité des actes (décisions, contrats) pris par les autorités rebelles pendant la guerre.
Elle concerne la zone géographique sur laquelle s’exerce le pouvoir réglementaire des
fonctionnaires. La compétence territoriale des autorités administratives nationales s’étend à
tout le territoire, celles des autorités régionales et locales se limite à leurs ressorts territoriaux.
La dérogation à cette règle est constituée des actes posés par un gouvernement en exil.
C’est l’aptitude juridique donnée à un agent de prendre des actes pendant la période au
cours de laquelle il est en fonction. D’une part, une autorité administrative ne peut exercer sa
compétence qu’à partir de son investiture, et cet effet de l’investiture part de la signature de
l’acte de nomination avant même sa publication, d’autre part, une autorité administrative perd
sa compétence dès sa désinvestiture.
L’acte administratif doit être généralement écrit. Mais, ce n’est toujours pas le cas. Il
existe des décisions gestuelles (ordre de l’autorité de police administrative, signaux lumineux,
etc.) ; et des décisions verbales (exemple d’une délégation de pouvoir donnée au téléphone,
décisions par télex). La forme n’est exigée que si elle est prévue par la loi ou par le texte qui
régit l’acte.
Les décisions administratives doivent normalement être explicites c’est à dire traduites
par un acte. Mais, il arrive qu’un texte confère au silence gardé par l’administration durant un
certain temps, à la suite d’une demande formulée par un administré, la signification soit d’un
rejet tacite, soit d’une acceptation.
d. Les visas
L’acte administratif doit posséder les visas nécessaires. Tout acte administratif doit
reposer sur une base juridique et mentionner les actes antérieurs sur lesquels l’autorité
administrative se fonde lorsqu’elle prend la décision. Ainsi, une décision individuelle doit en
effet se fonder sur une norme générale et un règlement et se rattacher toujours à une règle
supérieure.
Ces actes antécédents (bases juridiques et éléments de procédure sont des visas. Les
visas sont facultatifs. L’absence de visa n’est pas un vice de forme. L’erreur dans le visa ne
provoque pas la nullité de l’acte, qu’il s’agisse d’une inexactitude dans le visa d’une loi,
d’une délégation, d’une proposition.
e. La signature
L’acte administratif doit être signé. La signature constitue une formalité substantielle.
Un acte administratif n’existe qu’après avoir été signé et doit revêtir des contreseings prévus
par les textes. La signature comprend le nom ou la marque que l’on met au bas du document
dont on est l’auteur ou dont on approuve le contenu ; ce nom ou cette marque le titre en vertu
duquel on a signé ainsi que le paraphe (trait). Elle doit être celle de l’autorité compétente ou
celle de son délégué.
Un acte administratif non signé « n’existe pas », est réputé « inexistant » ou « réputé
n’avoir jamais existé » ; il est « nul et non avenu » ; « nul et sans effet ».
f. La motivation
L’acte administratif doit être motivé c’est-à-dire doit énoncer ou formuler les motifs
de droit et de fait qui fondent les décisions administratives. Elle doit être écrite, et comporter
des considérations de droit et de fait qui ont conduit l’autorité à rendre la décision et qui
constituent le fondement de l’acte.
Cette obligation concerne les décisions individuelles défavorables (qui par exemple,
restreignent l’exercice des libertés publiques, infligent une sanction, imposent des sujétions,
retirent ou abrogent une décision créatrice de droits, refusent un avantage dont l’attribution
constituent un droit, refusent une autorisation), et celles qui dérogent aux règles générales
96
Les limites à cette obligation sont au nombre de trois : l’urgence absolue, le secret et la
décision implicite.
Pour supprimer un acte administratif, il faut la même autorité qualifiée pour l’édicter
qui devra suivre les mêmes formalités et la même procédure que celles adoptées pour l’établir.
Ces différentes règles de forme constituent les formalités que l’Administration doit
respecter lorsqu’elle prend une décision. Dans certains cas, ces formalités sont substantielles
car elles traduisent une nécessité administrative (ex. de la signature) ou protection juridique
(ex. parallélisme de forme). Dans d’autres cas, les formalités sont jugées accessoires, non
substantielles (ex. les visas), car elles ne remettent pas en cause le fondement de l’acte.
a. La procédure consultative
Elle consiste à consulter certains organismes chargés de donner un avis sur la question
avant de prendre une décision administrative. Exemple de la consultation soit du syndicat soit
du conseil de discipline avant de sanctionner un agent.
b. La procédure contradictoire
c. La publicité
qu’elle prend. La publicité conditionne l’entrée en vigueur de l’acte, son opposabilité, pour
qu’il produise ses pleins effets. La publicité donnée à l’acte déclenche également le délai du
recours contentieux. Le droit administratif distingue deux modes de publicité selon le nombre
d’individus qu’elle concerne : la publication et la notification.
A. Privilège du préalable
B. Application immédiate
La décision exécutoire produit ses effets sitôt qu’elle est prise. L’Administration est
dès ce moment, tenue de s’y conformer en ce qui la concerne. Mais, elle ne peut l’opposer aux
particuliers, c’est-à-dire leur en faire appliquer, que lorsqu’ils ont été mis à même de la
connaître, par la publicité : pour les décisions réglementaires, la publication soit au journal
officiel, soit dans un bulletin officiel ou administratif, soit par affichage ou dans la presse ; et
par la notification aux intéressés pour les actes individuels, du moins lorsqu’elle est
matériellement possible.
C. Non-rétroactivité
L’acte ne produit que pour l’avenir : c’est la règle de non-rétroactivité des actes
administratifs. L’Administration ne peut donc rétroagir l’effet de son acte que lorsque la loi
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l’y a autorisée expressément, à défaut, le juge annule la décision en tant qu’elle prétend
rétroagir. Mais, la règle de non rétroactivité n’est pas d’application lorsqu’un acte est annulé
par le juge à la suite d’un recours pour excès de pouvoir. Dans ce cas, l’exécution du
jugement oblige parfois l’Administration, tenue de rétablir la situation comme si l’acte annulé
n’était jamais intervenu, à prendre, pour ce faire, des décisions rétroactives.
L’administration n’a pas besoin de se faire délivrer par le juge un titre exécutoire pour
assurer l’exécution de ses décisions.
a) L’arrivée du terme
Une décision peut fixer elle-même la durée de son application de façon explicite (ex :
l’autorisation d’exploitation accordée pour une durée déterminée) ou implicite (ex : une
interdiction d’une réunion prévue pour une certaine date).
Au-delà de ce terme, l’acte cesse de s’appliquer, sans qu’il soit nécessaire de prendre
un acte contraire.
b) La caducité
C’est l’état de l’acte juridique valable mais privé d’effet en raison de la survenance
d’un fait postérieurement à sa création. Elle doit être prévue par la loi. Ex : lorsque le titulaire
d’une autorisation administrative (permis de construire) n’a pas fait usage de son droit dans le
délai fixé par la loi. En dehors de ces hypothèses, le temps qui passe n’a aucun effet sur
l’existence d’un acte, même très ancien, même oublié de tous, un acte administratif unilatéral
demeure en vigueur aussi longtemps qu’un acte contraire n’y pas mis fin.
99
c) L’annulation
Elle est ordonnée par le juge ou le chef hiérarchique en cas de recours et lorsque la
décision est entachée d’illégalité.
d) L’abrogation
Elle fait disparaître l’acte pour l’avenir, sans remettre en cause les effets qu’il a
produits durant sa vie active. C’est le mode le plus naturel de disparition d’un acte ; lorsqu’il
n’est plus nécessaire, on l’abroge ou on la modifie. L’Administration a le choix entre la
modification et l’abrogation, totale ou partielle ; soit elle le remplace par une décision
différente, soit elle le supprime purement et simplement ; souvent, elle prend un nouvel acte
dont l’un des derniers articles abroge l’acte qu’il remplace.
Il a pour effet d’anéantir l’acte, dès l’origine, et d’en effacer les conséquences
juridiques, futures ou passées, à compter du jour où il est intervenu. Il entend faire disparaître
totalement les effets de la décision pour le passé, comme peut le faire le juge qui annule une
décision illégale sur recours pour excès de pouvoir.
2. Les sanctions
a) La nullité absolue
Elle est la sanction qui frappe l’acte administratif qui ne respecte pas le principe de la
légalité. En effet, un acte administratif qui ne remplit pas les conditions posées par la loi pour
être valable est nul. Il sort de la circulation juridique. Il disparaît ab initio (dès l’origine) avec
les effets qu’il a produits.
b) la nullité relative
Elle est la sanction qui frappe l’acte administratif qui n’observe pas une formalité
accessoire ou non substantielle, par exemple, l’absence du visa ou de l’omission d’une
formalité établie.
c) L’inexistence
Elle est plus grave que la nullité absolue. Elle est la sanction qui frappe l’acte
administratif qui est entaché d’un vice particulièrement grave, d’une irrégularité grossière, par
exemple l’incompétence, le détournement de pouvoir, la violation directe de la loi,
l’usurpation du pouvoir, l’empiétement de fonction, etc.
Les premiers forment la plus grosse partie des effectifs des services administratifs,
mais ces services emploient aussi certains agents soumis au droit privé.
- le Président de la République ;
- les membres du Parlement ;
- les membres du Gouvernement ;
- les magistrats des Cours et Tribunaux ;
- les Ambassadeurs et Envoyés extraordinaires ;
- les autorités de l’administration des circonscriptions territoriales et les membres des
Assemblées des entités territoriales décentralisées ;
- le personnel politique et administratif des services de la présidence de la République ;
le personnel politique et administratif de l’administration du Parlement ;
- le personnel politique et administratif des cabinets des ministères ; les agents de
l’Administration de tous les ministères ;
- les magistrats et personnel administratif de la Cour des Comptes ;
- le personnel de l’Administration des services de sécurité ;
- le personnel civil et militaire œuvrant au sein des Forces armées congolaises ;
- les agents de la Police nationale congolaise ;
- les mandataires actifs et non actifs dans les Institutions de droit public, les entreprises
et organismes publics ainsi que les entreprises d’économie mixte ;
- le personnel des institutions de droit public, des entreprises publiques et des
organismes publics personnalisés ;
- les employés des entreprises privées ou d’économie mixte exerçant une activité
publique pour le compte de l’Etat.
Les agents non statutaires sont constitués des agents contractuels ou des agents sous
contrat. Ils sont recrutés par contrat de droit public (contrat de louage de service).
101
Les agents publics statutaires ou agents sous statut sont ceux qui sont soumis à un
statut législatif et réglementaire. Le seul élément volontaire pour eux leur candidature à la
fonction publique, par là même ils acceptent toutes les modifications que leur statut pourra
subir par la suite.
§ 1. Modes d’acquisition
L’expropriation pour cause d’utilité publique est une opération administrative par
laquelle l’Administration oblige un particulier à lui céder la propriété d’un immeuble dans un
but d’utilité publique moyennant une indemnité juste et préalable.
La Loi foncière n° 73/021 du 20 juillet 1973 portant rédime général des biens, régime
foncier et immobilier et régimes des sûretés, telle que modifiée à ce jour, distingue le régime
foncier et le régime immobilier.
La réquisition pour cause d’utilité publique est un procédé forcé qui permet à
l’Administration de se procurer la propriété et l’usage des biens mobiliers et biens
immobiliers, le service d’entreprise ou de personnes pour faire face à un besoin exceptionnel
et temporaire d’intérêt général moyennant une indemnité juste et préalable.
Le domaine de l’Etat est constitué des biens du domaine public et ceux du domaine
privé. Selon le régime juridique, le domaine public de l’Etat est régi selon les règles du droit
public dites règles de la domanialité tandis que le domaine privé de l’Etat est régi par les
règles de droit privé.
Selon la Loi n° 73/021 du 20 juillet 1973, dite foncière, portant rédime général des
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biens, régime foncier et immobilier et régimes des sûretés, telle que modifiée à ce jour, les
biens du domaine public de l’Etat sont ceux qui sont « affectés à un usage ou à un service
public et sont hors commerce, tant qu’ils ne sont pas régulièrement désaffectés ».
Le domaine foncier public de l’Etat est constitué de toutes les terres qui sont affectées
à un usage ou à un service public. Les autres terres constituent le domaine foncier privé de
l‘Etat. Le sol est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat.
Il est composé :
- des rivages de la mer jusqu’à la limite des hautes marrées qui se situent à Banana par
exemple pendant le mois de mars et de septembre ;
- du sol et sous-sol de la mer territoriale jusqu’aux milles marins ;
- des bords des lacs, fleuves et rivières, navigables ou flottables, appartenant à l’Etat sur
une profondeur de 10 mètres à partir de la ligne formée par le niveau le plus élevé
qu’atteignent les eaux dans leur crue périodique ;
- du lit de tout lac et celui de toute cour d’eau navigable, flottable ou non ;
- des lais et relais, c’est-à-dire des parties du littoral qui autrefois étaient recouvertes par
les flots mais qui depuis ont été abandonnés par la mer de façon durable ;
- des étangs salés en communications directe et permanente avec la mer ainsi que les
havres et les rades ;
- des terrains gagnés sur la mer à la suite des travaux d’endigage ;
- des ports maritimes affectés à l’usage direct du public ou affectés au service public de
la navigation spécialement aménagés à cet effet notamment : les installations, les
digues, les chenaux d’accès, les feux, les bouées lumineuses, les bassins et les quais où
les navires peuvent accoster, les installations érigées sur les quais nécessaires à la
manutention (grues et fonds roulants) ;
- les zones industrielles portuaires, les ateliers de construction et de réparation.
Il est composé :
- les rues, routes et autoroutes ainsi que leurs accessoires comme les murs de
soutènement des voies publiques, les réverbères, les panneaux et feux de signalisation,
les kiosques à journaux, les bancs, les canalisations et même les arbres qui les bordent
ainsi que les monuments qui ornent les avenues et les places publiques ;
103
- les biens du domaine public ferroviaire : les voies ferrées, installations qui se
rattachent au transport par chemin de fer comme les gares, les passages à niveaux, les
signaux ;
- les biens du domaine aérien : des aéroports et leurs dépendances (pistes, radars,
balises), des hangars pour aéronefs, des appareils aéroportuaires, des ateliers de
construction et de réparation, des aérogares, des immeubles affectés au logement du
personnel ;
- les biens de l’espace atmosphérique au-dessus du territoire et de la mer territoriale ;
- des bâtiments affectés à un service public et aménagés spécialement comme des palais
de justice, des hôtels de Ville, des écoles, salles de fête municipales, des bureaux de
postes, des musées, des laboratoires publics, des installations de captage et de
distribution d’eau potable, des fontaines publiques, des égouts ; des gîtes construites
par l’Administration ;
- du domaine militaire comme des casernes et des centres d’entraînement ;
- des mines ;
- des cimetières.
- soit quand le service public est affecté à un objet mobilier, c’est-à-dire quand la
conservation du bien et sa mise éventuelle à la disposition du public sont l’objet du
même service ;
- soit quand le bien mobilier est affecté à un service à un service public et ne peut être
remplacé facilement et immédiatement c’est-à-dire quand le bien est essentiel pour le
fonctionnement d’un service, ex. : les livres, les archives et collections de musées,
monuments historiques ;
- soit quand l’objet mobilier est affecté à perpétuelle demeure à un immeuble du
domaine public.
3. Le mode de gestion
La gestion du domaine public de l’Etat est soumise à trois règles essentielles que sont :
l’inaliénabilité, l’imprescriptibilité, l’insaisissabilité et l’intégrité.
Le domaine public est inaliénable. Les biens du domaine public sont hors commerce. Ils ne
peuvent être cédés aux tiers aussi longtemps qu’ils n’auraient pas fait l’objet de
désaffectation.
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En vertu de ce principe qui s’applique aussi bien aux biens du domaine public qu’à
ceux du domaine privé de l’Etat, les biens des personnes publiques ne peuvent faire l’objet
d’aucune voie d’exécution forcée à l’instar de celles organisées en droit privé, à savoir la
saisie-conservatoire, la saisie-arrêt, la saisie-exécution et la saisie immobilière.
La saisie est le moyen d’action offert au créancier de mettre sous-main de la justice les
biens de son débiteur afin s’assurer le paiement de sa créance.
Il est interdit aux usagers de dégrader ou détruire les biens du domaine public de l’Etat
et d’aller à l’encontre de leur bonne affectation. La dégradation du domaine public ou son non
utilisation conformément à son affectation, constitue une contravention de voirie ou une
atteinte au domaine public, un délit qui relève du droit administratif mais qui est sanctionné
pénalement.
Par contre, les biens du domaine privé de l’Etat ne sont pas hors commerce. Ils sont
donc aliénables. Avec l’accord de la hiérarchie ou des autorités supérieures, ils peuvent être
vendus, achetés, ou cédés à des tiers.
Exceptionnellement, une autorisation peut être exigée pour l’usage collectif des biens
du domaine public.
Les personnes publiques peuvent, dans certains cas, autoriser les particuliers à utiliser
le domaine public d’une façon privative à l’exclusion des autres, par exemple dans
l’installation terrasse, pourvu que cette utilisation soit compatible avec l’utilisation du
domaine c’est-à-dire qu’elle ne gêne pas l’usage collectif principal.
base un acte unilatéral ou un acte bilatéral, à savoir les autorisations domaniales et les
concessions domaniales.
L’autorisation domaniale est un acte administratif par lequel une personne publique
accorde unilatéralement à un particulier la permission d’occuper une parcelle du domaine
public à titre exclusif mais de façon précaire moyennent d’une redevance par le
permissionnaire. Puis qu’elle soumise au principe de précarité, l’autorisation domaniale est
donc révocable « ad mutumé », c’est-à-dire à tout moment, sans indemnité même si le
bénéficiaire payait une redevance.
Le permis de stationnement est l’acte par lequel un particulier est autorisé à ériger sur
le domaine public des constructions légères telles que les kiosques à journaux, les terrasses de
café, les stations taxis, etc.
La permission domaniale est un contrat par lequel le particulier est autorisé à occuper
le domaine public en y érigeant des constructions solides telles que les stations d’essence, les
pylônes d’antennes des entreprises de communication, etc.
La concession domaniale est un contrat administratif par lequel les autorités confèrent
à un particulier la jouissance privative et généralement momentanée (précaire) de certains
avantages attachés à la propriété du domaine public. C’est le cas notamment : de la
concession de plages ; de la concession d’ouvrages publics (canal, digue ou quai, abattoir
…) ; de la concession funéraire, de sépulture ; de l’octroi d’un droit de bâtir de salles de
spectacles ; de la concession de pêche sur le domaine maritime.
La concession domaniale est également révocable à tout moment dans l’intérêt public,
mais le concessionnaire a droit à une indemnité (dommages et intérêts) pour violation par la
personne publique des obligations contractuelles.
La Loi foncière n° 73/021 du 20 juillet 1973 portant rédime général des biens, régime
foncier et immobilier et régimes des sûretés, telle que modifiée à ce jour, distingue le régime
foncier et le régime immobilier.
Le domaine foncier privé de l’Etat est constitué de l’ensemble de tous les biens
corporels mobiliers et immobiliers appartenant à l’Etat et qui ne sont pas affectés à un usage
direct du public ou à un service public. Il comprend le domaine foncier, le domaine mobilier
et le domaine immobilier.
Les terres qui font partie du domaine privé de l’Etat sont régies par la Loi foncière
suscitée et ses mesures d’exécution. Des mesures particulières d’aménagement et
d’équipement du territoire, d’investissements concertés et de promotions immobilières
106
peuvent, pour des terres qu’elles déterminent, organiser des procédures particulières de
gestion.
Les terres qui font partie du domaine privé de l’Etat sont urbaines ou rurales. Les
terres urbaines sont celles qui sont comprises dans les limites des entités administratives
déclarées urbaines par les lois et les règlements en vigueur. Toutes les autres terres sont
rurales. Selon leur vocation, les terres sont destinées à un usage résidentiel, commercial,
industriel, agricole ou d’élevage.
Les terres du domaine privé de l’Etat peuvent faire l’objet d’une concession
perpétuelle, d’une concession ordinaire ou d’une servitude.
La concession est le contrat par lequel l’Etat reconnait à une collectivité, à une
personne physique ou à une personne morale de droit privé ou public, un droit de jouissance
sur un fonds aux conditions prévues par la Loi foncière et ses mesures d’exécution. Les
concessions sont consenties à titre gratuit ou à titre onéreux. Sur un même fonds, il peut y
avoir un ou plusieurs concessionnaires. Ils sont solidairement obligés envers l’Etat.
La concession perpétuelle est le droit que l’Etat reconnait à une personne physique de
nationalité congolaise, de jouir indéfiniment de son fonds aussi longtemps que sont remplies
les conditions de fonds et de forme prévues par la loi foncière.
La concession ordinaire ne peut s’éteindre que par l’une des causes ci-après :
l’échéance du terme ; la reprise telle que réglée par les dispositions des articles 120 et 131 de
la Loi foncière ; la conversion réglée par les 74 à 79 de ma même loi ; l’une des causes
énumérées aux points 1° à 6 de l’article 101 de la même loi, sous réserves des modalités
propres aux concessions ordinaires.
i) L’emphytéose
L’emphytéose est le droit d’avoir pleine jouissance d’un terrain inculte appartenant à
l’Etat, à la charge d’entretenir et de mettre en valeur le fonds et de payer à l’Etat une
107
redevance en nature ou en argent. Elle ne peut être établie pour un terme excédent vingt-cinq
ans. Ce terme est renouvelable.
L’emphytéote a droit à tous les produits du fonds. Il a seul les droits de chasse et de
pêche.
Il peut, en faveur de toute personne de son choix, et pour la durée de son droit,
constituer sur les biens qu’il incorpore au sol, une location, l’usufruit, l’usage et l’habitation
ou un droit de superficie. Il peut pour les services de ces biens, accorder des servitudes
foncières. Il peut aliéner son droit et le grever d’hypothèque.
ii) La superficie
La superficie est le droit de jouir d’un fonds appartenant à l’Etat et de disposer des
constructions, bois, arbres et autres plantes qui y sont incorporés. Elle ne peut être établie
pour un terme excédent vingt-cinq ans. Ce terme est renouvelable. .
Il ne peut disposer des immeubles que dans l’un de cas suivants : s’il en paie la valeur
à l’Etat, outre la redevance pour la jouissance temporaire du fonds ; s’il s’engage à remplacer
les immeubles par d’autres de valeur au moins égale et de semblable utilité.
iii) L’usufruit
L’usufruit est le droit d’user et de jouir d’un fonds appartenant à l’Etat comme m’Etat
lui-même, mais à la charge de le conserver dans son état. Il ne peut être stipulé pour un terme
excédent vingt-cinq ans. Ce terme est renouvelable.
L’usufruitier a le droit de jouir des fruits naturels, civils et industriels que peut
produire le fonds. Il ne peut céder son droit, mais il peut le donner en garantie.
iv) L’usage
L’usage d’un fonds est le droit que l’Etat reconnait à une personne d’en jouir soi-
même avec sa famille, soit en y habitant, soit en y créant des entreprises pour soi-même. Il ne
peut être concédé pour un terme excédent vingt-cinq. Ce terme est renouvelable. L’usage peut
être gratuit.
L’usager peut mettre une partie de ses équipements et installations à la disposition des
tiers, contre ou rémunération, mais uniquement dans la mesure requise pour couvrir ses frais
et ceux de sa famille.
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v) La location
La location est le droit que l’Etat reconnait à une personne de jouir d’un terrain et
moyennant un certain prix que celle-ci s’oblige à lui payer. En principe, elle est préparatoire à
une autre concession. Elle ne peut être accordée pour un terme excédent trois ans.
Une servitude foncière est une charge imposée sur un fonds pour l’usage et l’utilité
d’un autre fonds. Elle n’établit aucune prééminence d’un fonds sur un autre. Elle découle soit
de la situation naturelle des lieux, soit des obligations imposées par la loi ou des conventions
entre l’Etat et le concessionnaire du fonds ou entre concessionnaires.
Il comprend :
- les titres et actions représentant les emprunts des pouvoirs publics et les participations
dans le capital dans le capital des sociétés et associations, c’est-à-dire le « portefeuille
de l’Etat » ;
- les biens abandonnés (épaves) ;
- les biens obtenus suite aux donations reçues des particuliers ou biens achetés par l’Etat
aux particuliers, personnes physiques ou morales.
Il est composé :
- les bâtiments et leurs accessoires tels que les tuyaux servant à conduire des eaux, de la
vapeur ou du gaz et les fils conducteurs de l’électricité ;
- toutes les constructions inhérentes au sol ;
- les arbres et plantes quelconques, tant qu’ils ne sont pas détachés du sol ;
- les fruits et les récoltes, tant qu’ils n’ont pas d’existence séparée.
Les immeubles par destination sont les objets mobiliers placés par leur propriétaire
dans un immeuble qui lui appartient ou sur lequel il exerce un droit réel immobilier qui est de
nature à lui permettre d’user ou de jouir de l’immeuble, soit pour les nécessités de
l’exploitation dudit immeuble, soit à perpétuelle demeure pour son utilité ou son agrément.
109
Tels sont :
Le domaine immobilier public est constitué de tous les immeubles qui sont affectés à
un usage ou à un service public. Ces biens sont hors commerce. Ils ne sont cessibles ni
susceptibles de location, tant qu’ils ne sont pas régulièrement désaffectés.
Tous les immeubles qui ne sont pas affectés à un usage ou à un service public font
partie du domaine immobilier privé de l’Etat. Ces biens sont dans le commerce. Ils peuvent
faire l’objet d’une cession soit d’un contrat de bail.
La cession est l’acte par lequel l’Etat transfère son droit de propriété sur les immeubles
faisant partie du domaine privé de l’Etat.
Le bail est l’acte par lequel l’Etat reconnaît, aux conditions qu’il détermine, un droit
de jouissance sur un immeuble lui appartenant, à un tiers quel qu’il soit.
110
§ 1. Recours gracieux
C’est un recours qui est adressé par le particulier à l’autorité administrative qui a pris
la décision pour que celle-ci puisse reconsidérer sa décision incriminée.
§ 1. Recours principaux
a. L’incompétence
C’est l’inaptitude légale d’une autorité ou d’un agent à prendre certains actes. Deux
situations sont à considérer : l’usurpation de pouvoir ou de fonction et l’empiétement des
fonctions.
C’est la situation dans laquelle un acte est pris soit par une autorité étrangère à
111
l’administration soir par une autorité administrative en violation des règles les plus
élémentaires de répartition des compétences. C’est le cas par exemple de l’ingérence d’un
organe administratif dans le domaine législatif ou judiciaire.
C’est la situation d’un agent public qui agit dans le domaine qui n’est pas le sien. Il
survient dans quatre cas :
c. La violation de la loi
- l’acte incriminé doit être administratif exécutoire faisant grief, c’est-à-dire une
décision juridique unilatérale de l’Administration ayant lésé les intérêts du requérant ;
- le requérant doit avoir qualité, la capacité juridique et l’intérêt d’agir ;
- le respect des conditions de forme (recours écrit avec comme objet « requête en
annulation pour excès de pouvoir) et de délai (trois mois après notification de la
réponse de l’autorité administrative au recours administratif) ;
112
Dès qu’il est annulé, l’acte administratif contesté est réputé n’avoir jamais existé, et
disparaît avec effet rétroactif. Ce qui remet en vigueur les décisions antérieures qu’il abrogeait
ou modifiait. Par contre le jugement de rejet du recours pour excès de pouvoir n’a qu’une
autorité relative de la chose jugée.
La responsabilité de l’Administration ne peut être engagée que dans deux cas : pour
faute et pour risque.
Elle se présente dans deux cas : faute de service été faute personnelle.
- des actes n’ayant rien à voir avec son service et intéressant uniquement sa vie privée ;
- des actes dans le service dénotant de sa part de la brutalité ou de la malveillance (faute
personnelle non détachable du service) ? ;
- des actes dans le service de ses fonctions se traduisant par l’usage des prérogatives de
service dans un but d’intérêt personnel (faute détachable). Ex., détournement du bien
saisi ; faute lourde et inexcusable, c’est-à-dire celle qu’un agent moyennement attentif
ne commettrait, qui témoigne d’une défaillance inadmissible de la part de son auteur.
La responsabilité de l’Administration peut aussi être engagée par le fait que son
activité ayant entraîné le dommage comportait en elle-même un « risque » exigeant des
précautions particulières. Pour ne les avoir prises, alors qu’un dommage est survenu,
l’Administration publique est responsable même sans qu’il y ait eu faute de sa part,
l’absence desdites précautions nécessaires équivaut à une faute implicite.
2. La réparation
3. Le pourvoi en cassation
Le pourvoi en cassation contre les décisions rendues en dernier ressort par les Cours et
tribunaux administratifs en cas de mal jugé est exercé devant le Conseil d’Etat.
§ 2. Recours accessoires
B. Contentieux de la répression
Il est exercé devant les juridictions administratives compétentes en vue d’infliger aux
personnes qui en font l’objet des sanctions justifiées par le caractère répréhensible de leur
comportement. Exemples : poursuite pour contravention de la voirie, atteinte au domaine
public, appréciation des sanctions prises par des ordres professionnels, compétences
répressives de la Cour des comptes, etc.
114
CONCLUSION GENERALE
Pour clore ce cours dans lequel nous avons cherché à préciser quelques notions de
droit, les données générales de la médecine légale, les problèmes juridiques qui se manifestent
dans l’exercice de la médecine, l’organisation et le fonctionnement de l’Administration de
notre pays, et les règles légales les régissant.
Il est bon d’attirer votre attention sur la nécessité d’activer dans le domaine de la
médecine légale, des recherches nécessaires et utiles pour développer et intensifier cette
discipline en République démocratique du Congo.
C’est pourquoi, les médecins dans leurs pratiques journalières, devraient, de plus en
plus réserver une attention toute particulière à leur travail dans ces domaines, communiquer
leurs expériences, voire même, suite à une affaire, entreprendre des recherches
expérimentales, dans le domaine des médicaments, des poisons végétaux, des risques
professionnels dans les milieux hospitaliers et de leur responsabilité médicale et de celle leurs
préposés.
Requis par la justice ou sollicités par les parties, ils agiront en honneur et conscience,
avec objectivité et prudence et sans complaisance, car cette dernière peut entrainer leur
responsabilité civile et pénale.
Le droit médical qui assure l’application concrète des principes généraux du droit aux
relations juridiques propres aux médecins et résout les problèmes de droit nés de l’exercice de
la médecine, n’est pas encore organisé dans notre pays, voir l’absence de spécialisation,
l’insuffisance des textes légaux, de la doctrine et de la jurisprudence en matière.
Ce cours que venons de vous dispenser n’est qu’une maigre information, vu le volume
horaire. Son but est d’éveiller votre intérêt. Nous espérons que ces quelques notions de venez
d’avoir, vous permettront d’être responsables avérés, consciencieux et prudents au service de
vos semblables et à l’Etat congolais confrontés aux problèmes divers.
115
ANNEXES
1. Mandat de comparution
(Art. 5, Code de procédure pénale)
---------------------------
2. Citation à témoin
(Art. 16, 19, 20, 21, 56, 57, 59, 60, 61, 64, 74, 78, 92, 106
Code de de procédure pénale)
------------------------------
3. Assignation à témoin
(Art. 32, Code de procédure civile)
Je soussigné ……………………………………………………………………………..
Huissier de résidence à ………………………………………………………………... ;
Ai donné assignation à et laissé copie ………………………………………………… ;
Etant à …………………………………………………………………………………. ;
Et y parlant à ………………………………………………………………………….. ;
D’avoir à comparaître par devant le Tribunal de ………………………………………,
à …………………………, siégeant en matière ……………………………………………….,
le …………………………à heures ;
Pour :
Y déposer comme témoin au sujet des faits dont il lui sera donné connaissance ;
Lui déclarant que faute de satisfaire aux présentes, les peines édictées par l’article 35
du code de procédure civile lui seront applicables.
Dont acte Coût ……………………………………..
Pour réception L’huissier
4.
Prestation de serment de l’expert
(Art. 49, Code de procédure pénale)
BIBILOGRAPHIE
CODES ET LOIS
1. Constitution de la RDC du 18/02/2006
OUVRAGES
Médecine légale
DESMAREZ, Manuel de Médecine légale à l’usage des juristes, P.U.B et P.U.F, Bruxelles et
Paris , 1967
LAMY E., Le Cours de droit pénal général et de criminologie, U.O.C. L’shi 1970-1971
OLAF KINBERG, Les problèmes fondamentaux de la criminologie, Paris 1960, éd. Cujas
Droit médical
PENNEAU J., Faute civile et faute pénale en matière de responsabilité médicale, P.U.F, Paris,
1975